Espaces de transit - Stahlbau Zentrum Schweiz
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Espaces de transit - Stahlbau Zentrum Schweiz
Construire en acier Documentation du Centre suisse de la construction métallique 01/05 steeldoc Espaces de transit Table des matières Editorial 3 Passages – flâneries sous un ciel de verre Essai d’Axel Simon 4 Airside Center, aéroport de Zurich Coup d’aile entre deux mondes 8 Passerelle de la gare de Bâle Une chaîne de montagnes en acier 16 Aménagement de protection antibruit à Chiasso Un écran protecteur élégant 22 Impressum 27 Compétence en construction métallique Le Centre suisse de la construction métallique SZS est une organisation professionnelle qui réunit les entreprises de construction métallique, les fournisseurs et soustraitants et les bureaux d'études les plus importants de Suisse. Avec ses actions, les SZS atteint un large public de concepteurs, d’institutions et de décideurs. Le SZS informe ses membres et le public de l'évolution dans la construction métallique et offre un forum pour les échanges et la collaboration. Le SZS met à disposition les informations techniques, encourage la recherche et la formation des professionnels et s'engage dans la collaboration au-delà des frontières. Ses membres profitent d'une vaste palette de prestations. www.szs.ch Centre suisse de la construction métallique Stahlbau Zentrum Schweiz Centrale svizzera per la costruzione in acciaio Editorial Les bâtiments associés aux transports reflètent l’image d’un pays. L’arrivée dans une ville, dans un aéroport ou dans une gare fournit la première impression d’un endroit, elle suscite des attentes et l’espoir d’un séjour agréable. Le départ est également chargé d’émotions : faire ses adieux et jeter un dernier coup d’oeil sur la ville ou le pays. Ainsi, les gares, les aéroports et les galeries marchandes sont représentatifs de ce dernier. Pourtant, ils ne sont que des lieux de passage où on ne s’attarde pas plus que nécessaire. Mais cela suffit pour doter ces lieux d’un visage, d’une expression. Ce numéro de Steeldoc a pour thème les espaces de transit. Nous y présentons trois réalisations récentes, liées aux transports, censées marquer l’esprit de ceux qui parcourent la Suisse. L’Airside Center, lieu de passage, est l’édifice le plus impressionnant du nouvel aéroport Unique de Zurich. Comme une immense aile, il réunit les terminaux A et B en un seul complexe. Par lui, l’aéroport s’est doté d’une véritable façade ainsi que d’un espace aux dimensions à couper le souffle lequel transforme l’arrivée, le départ et l’attente à l’aéroport de Zurich en une expérience mémorable. «Transit» signifie aussi traversée et les routes constituent des zones très fréquentées auxquelles on accorde normalement peu d’importance. Mais les installations de protection antibruit le long de l’autoroute de Chiasso, à la frontière entre la Suisse et l’Italie, prouvent que ces espaces peuvent également revêtir une signification. Tout utilitaires qu’elles soient, elles esquissent un geste protecteur par une construction en acier discrète et néanmoins imposante. Les anonymes entrées et sorties sur le bitume gris deviennent ainsi une expérience architecturale lumineuse. Enfin, nous présentons la nouvelle passerelle de la gare de Bâle. Certes, les gares sont traditionnellement les bâtiments les plus importants associés aux transports et elles doivent toujours être réadaptées pour répondre aux exigences de l’époque. Mais dans ce cas, différentes typologies architecturales s’unissent pour remplir une toute nouvelle fonction. La passerelle de la gare de Bâle est une variante moderne du Ponte Vecchio de Florence : un pont qui ne sert pas seulement à relier les deux rives d’un fleuve, mais est en même temps galerie marchande, lieu de flânerie et édifice de prestige. L’introduction à la thématique de l’utilisation commerciale des espaces de transit est dû à la plume d’Axel Simon qui, dans son essai, retrace l’évolution des galeries marchandes au fil du temps. Aux lecteurs des pages qui suivent, nous souhaitons beaucoup de plaisir. Evelyn C. Frisch 3 Essai Passages – flâneries sous un ciel de verre Axel Simon Espaces de transit : les aéroports relient des pays et des continents, les gares permettent aux villes de se joindre, et les passages conduisent d’une rue à l’autre. Pourtant, à la différence des deux premiers, un passage ne sert pas au stationnement temporaire de véhicules – il est le lieu même du mouvement. Voici un abrégé de l’histoire mouvementée de ce type d’ouvrages. Le passage – ou galerie marchande – recouvert de verre et menant à travers un groupe de maisons est simplement un espace de transit. Déjà ce nom évoque de multiples associations qui ne se limitent pas à la seule architecture : traversée, croisière, voyage, une figure mélodique, un bout de texte tiré d’une oeuvre littéraire, le mouvement d’une constellation à travers le méridien – un passage a toujours quelque chose à faire avec le mouvement. L’étymologie du terme est révélatrice : «passage» vient du latin «passus» qui veut dire «pas». Il n’est dès lors pas étonnant que les passages aient suscité l’intérêt des écrivains et des philosophes, plus que tout autre type de constructions. Le passage est l’oeuvre par excellence du XIXe siècle, peut-être aussi parce que – du moins sous sa forme originelle – il a décliné avec ce dernier. Partant des passages, Walter Benjamin voulait dresser le portrait du XIXe siècle. Dans le fragment qu’il nous a laissé après sa mort volontaire, il écrit à leur sujet : «ils révèlent ce que l’époque est devenue et ce qu’elle deviendra encore». Le début de l’ère des passages est lié à un mouvement d’une autre nature : c’est dans les couloirs du Palais Royal qu’a retentit l’appel à l’assaut de la Bastille, soit à proximité immédiate du premier passage parisien, les Galeries des Bois. Ceci n’est pas un hasard : le Palais Royal était le premier espace urbain public préservé du trafic frénétique des carrosses et des cavaliers ainsi que de la saleté et des immondices des rues étroites de l’époque – promenade et marché de luxe, lieu de l’agitation et des divertissements à la fois. La Révolution française a libéré la couche sociale qui allait bientôt peupler les passages créés autour du Palais Royal : la bourgeoisie. En 1799, l’expédition de Bonaparte en Egypte n’a pas seulement apporté, aux Parisiens, la mode égyptienne mais également l’adoption du bazar oriental. Dans les passages, les boutiques se succèdent, le passant se trouve à l’extérieur mais aussi à l’intérieur, il peut observer les étals sans être gêné par les intempéries et sentir en même temps l’anonymat protecteur de la rue. Pour créer cette illusion, on a utilisé des moyens rencontrés dans presque tous les passages : une liaison entre deux rues animées, un accès sans seuil, autant que possible, pour permettre la fusion entre l’espace des rues et celui du passage, et l’expression architecturale d’une atmosphère d’extérieur à l’intérieur du passage au moyen de façades de maisons et d’un toit aussi transparent que possible, tel une peau. Comme dans le cas des gares et des grandes halles du XIXe siècle, on rencontre ici un mélange étonnant d’éclectisme architectonique et de sobriété ingénieuse. En effet, on ne considérait pas les fins éléments de fer et de verre comme des oeuvres d’art mais simplement sous l’angle utilitaire. Ainsi, Manfred Sack pouvait l’écrire : «le fer froid donnait des frissons aux âmes». Illusion et réalité se mélangeaient dans ces espaces recouverts de verre du commerce et de l’activité sociale. Leur particularité est, comme l’écrivait Siegfried Kracauer : «d’être des lieux de passage traversant la vie bourgeoise, logée à leurs débouchés et au-dessus d’eux» – donc des espaces de transit. Aussi poétiques que ces passages aient pu paraître à certains de leurs contemporains, comme encore à nous, ils étaient les purs produits du capitalisme naissant, le «premier fruit de la spéculation mercantile», comme remarquait un guide touristique de Paris en Dans les passages, les boutiques se succèdent, le passant peut observer les étals sans être gêné par les intempéries et sentir en même temps l’anonymat de la rue. Ici : la Galerie Colbert. 4 steeldoc 01/05 1815 déjà. Grâce à l’aménagement de ces passages, la spéculation foncière a pu s’étendre sur des arrièrecours jusqu’alors inexploitées. La floraison des passages parisiens a commencé après 1830. Ils poussaient comme des champignons, ils apportaient de nouveaux revenus, ils raccordaient des vieux quartiers sans devoir montrer les immeubles délabrés et couvraient les besoins financiers de l’Etat privatisant de plus en plus de terrains de sa capitale. Ce marché foncier ainsi que la bourse naissante étaient à l’origine de ces premiers centres du commerce de détail et des articles de luxe. En 1830, Ludwig Börne, un émigré allemand, a trouvé ces mots enthousiastes pour la nouvelle Galerie d’Orléans : «Elle est large et couverte d’un ciel de verre. Les rues en verre, que nous avions pu voir il y a quelques années et qui nous plaisaient tant, sont, en comparaison, des caves lugubres ou des vils galetas. Elle est une vaste salle des miracles digne de ce peuple de magiciens.» Désormais, les passages étaient en vogue. Grâce à des méthodes de fabrication nouvelles, la portée des toits en verre avec leur ossature gracieuse en fer augmentait, la forme des toits devenait plus variée, les passages devenaient plus larges, plus hauts et plus luxueux. Ils étaient éclairés au gaz à une époque où les rues étaient encore laissées dans l’obscurité. Munis de sols en marbre, de miroirs, de décorations dorées et des premiers panneaux publicitaires, ils étaient devenus le support de la vie publique, la scène d’une société nouvelle née de la fusion de couches auparavant strictement séparées. La coupole centrale en verre de la Galleria Vittorio Emanuele II à Milan affiche exactement les dimensions de celle de Saint-Pierre de Rome. Mais beaucoup de lumière jette aussi beaucoup d’ombre. Un passage pouvait devenir le lieu d’habitation et de promenade préféré pour le poète Heinrich Heine. Mais dans les romans d’Emile Zola ou d’Honoré de Balzac, il pouvait également devenir le sombre théâtre de tragédies sociales. Alors qu’à Paris commençait bientôt le déclin des passages, pour les hommes de Avec ses aménagements luxueux, la Galleria Vittorio Emanuele II à Milan reflétait en 1867 les ambitions de l’Italie unifiée – encore aujourd’hui, la garde y ajoute une note de patriotisme. 5 Essai lettres le «ciel de verre» devenait une «galerie de taupes» et le «palais de cristal» un «cercueil de verre». Les premiers passages disparurent rapidement car ils ne répondaient plus aux exigences des flâneurs. Ou simplement parce qu’ils se trouvaient au mauvais endroit. A Paris, cela s’appelait «rive gauche» – loin des centres du luxe et de la mode, les passages menaient une existence d’ombre – ce qui est souvent encore le cas aujourd’hui. Au milieu du XIXe siècle, le baron Haussmann a doté Paris de boulevards élégants, et ses rues de trottoirs et de canalisations. A la même époque, un nouveau type de bâtiments a fait son apparition, reléguant les passages au second plan : le premier grand magasin, «Le Bon Marché», a ouvert ses portes en 1852. Si les passages étaient l’expression de l’émancipation de la bourgeoisie après la Révolution, les grands magasins sont celle de l’industrialisation, de la production et de la consommation de masse. Le commerce a subi une mutation, de même que les locaux qui lui étaient consacrés. D’immenses coupoles vitrées ont remplacé les toits à deux pans ou en voûte des passages et de vastes étages donnaient par leurs balcons sur un espace central. Pour Benjamin, les grands magasins étaient «la dernière conquête du flâneur. D’abord, la rue devenait son intérieur, puis, cet intérieur devenait pour lui la rue, il déambulait à travers le labyrinthe des marchandises comme jadis à travers celui de la ville.» Le mouvement, élément constitutif des passages, creusait à présent leur tombe : le chemin de fer a doté les marchandises et les acheteurs d’une grande mobilité, a permis une circulation rapide et des transactions à travers le monde. Le flâneur est devenu consommateur. Décoration luxueuse de la coupole vitrée de la Galerie Lafayette à Paris. Pourtant, alors qu’à Paris, les passages entamaient leur déclin, ils jouissaient, dans d’autres pays, d’un renouveau – comme symboles nationaux. Ainsi, en 1873, la D’immenses coupoles vitrées ont remplacé les toits des passages, ici : la Galerie Lafayette à Paris. 6 steeldoc 01/05 magnificence de la Kaisergalerie de Berlin témoignait de la fierté de la nouvelle métropole allemande du commerce et de la politique. Six années auparavant s’était ouverte à Milan la Galleria Vittorio Emanuele II avec une croisée des passages dont les dimensions dépassaient de loin celles des galeries marchandes alors connues. Avec ses aménagements luxueux, elle reflétait les ambitions de l’Italie unifiée – avec un coup de griffe dans la direction du Vatican : la coupole centrale en verre affiche exactement les dimensions de celle de Saint-Pierre de Rome. Un tel espace n’est plus tributaire des aléas de passants à la recherche d’un raccourci, il constitue en lui-même un événement suffisant pour attirer du monde. La motivation qui a conduit à ce sommet du développement des passages procédait, elle-même, moins d’un mouvement social que d’une impulsion : la naissance d’une nation. Les modernes du XXe siècle avaient peu d’affection pour les passages. Il a fallu attendre les années 80 pour qu’on les redécouvre et qu’on assiste alors à une véritable renaissance des passages : beaucoup d’anciens passages ont été soigneusement restaurés, et encore davantage ont été nouvellement créés. On a essayé, avec plus ou moins de bonheur, de transposer le principe des passages par des moyens et des taux de rendement actuels. Quant au ciel de verre, il fallait y croire. Ce n’est toutefois pas un hasard si nombre de nouveaux «passages» se trouvent à des endroits liés aux transports : dans les gares ou les aéroports. Ils tirent profit des cheminements obligés – le Shop-Ville de la gare centrale de Zurich enregistre le plus fort rendement par mètre carré en Suisse. Ce centre commercial souterrain, aménagé en 1970 déjà, a été récemment transformé pour l’adapter aux exigences actuelles : ceux qui veulent se rendre de la Bahnhofstrasse à la gare doivent nécessairement l’emprunter. D’autres passages dont l’emplacement est moins favorable connaissent aujourd’hui souvent des difficultés pour con- server leurs locataires – trop peu d’acheteurs potentiels s’aventurent dans leur halles et couloirs plus ou moins accueillants. Le mall, ce rejeton tardif des galeries marchandes, érigé devant la porte des villes, a trouvé sa propre solution à cette carence de passage : il attire les passants des agglomérations, devenus entre-temps des automobilistes, vers des terrains bon marché pour déployer son spectacle spatial. Ici, l’espace des illusions de jadis trouve une nouvelle naissance comme le lieu des events et des animations. Les toits en verre des malls ne paraissent pas avoir, aujourd’hui, de limitations techniques, mais seulement des restrictions dues à la police du feu. L’espace qu’ils recouvrent doit inciter le visiteur à l’achat et à la consommation. Il est inondé d’une «musique» et deux «aimants» opposés – le plus souvent un grand magasin vaste et un temple du fastfood – l’entraînent, apparemment sans le vouloir, à travers les promenoirs à étages multiples. Ce n’est pas par hasard que le cinéaste A. Romero a choisi, en 1977, un des premiers shopping malls pour y tourner son premier film de zombie. Ici se vérifie tardivement ce que R. M. Schaper écrivit après 1900 sur les passages. Sur ceux-ci, «on peut étudier le vieillissement physiognomonique des modernes : là où l’architecture, avec le fer et le verre, entreprend les premiers essais dans la direction d’une sociabilité démocratique, on ne voit à présent que des chemins qui mènent vers un passé que le progrès croyait avoir dépassé.» Pourtant, nombre d’exemples dans les centres de ville permettent d’espérer : ils entretiennent la vie urbaine, dans la mesure où ils accompagnent et concentrent le mouvement pendulaire des citadins. Ils offrent – souvent de façon peu spectaculaire – des espaces de la vie quotidienne où l’événement est offert par les gens et leurs déplacements. Comme sous le ciel de verre, il y a 200 ans. Les stands luxueux de la Galerie Lafayette à Paris ne rappellent guère leur origine lointaine de bazar oriental. 7 Airside Center, aéroport de Zurich Coup d’aile entre deux mondes Maître d’ouvrage Unique Flughafen Zürich AG Architectes Planergemeinschaft Flughafenkopf PGF : Itten + Brechbühl, Zurich Nicholas Grimshaw and Partners Ltd, Londres Ernst Basler + Partner, Zurich Ove Arup and Partners, Londres Année de construction 2004 Les hôtes du nouvel aéroport Unique de Zurich sont accueillis dans un espace généreux et séduisant, baigné de lumière. L’Airside Center recouvre – comme une aile déployée – les volumes complexes de l’aéroport ; il centralise, organise et dirige les flux de voyageurs et offre assez d’espace pour s’y attarder. C’est une zone qui relie le monde du départ et celui de l’arrivée. Il n’y a guère d’aéroport qui offre à ses hôtes un geste de bienvenue plus grandiose. L’Airside Center dégage une atmosphère sereine et détendue qu’il transmet à ses usagers. Le niveau sonore y est abaissé au point qu’on se mettrait à chuchoter. Pas d’énervement, ni tumulte – on flâne devant des boutiques élégantes et on entre dans un hall d’attente aux dimensions d’une Les premières esquisses de l’architecte Grimshaw montrent une toiture à deux ailes. cathédrale. Le regard s’élève, suit le large élan des lignes, mesure la hauteur et la force des appuis. On aimerait prolonger le temps d’attente pour le consacrer à la contemplation du paysage et s’adonner à l’effet de l’espace. Attendre, flâner, regarder L’Airside Center constitue le coeur de la cinquième étape de l’aménagement de l’aéroport de Zurich. C’est une communauté d’études composée d’architectes et d’ingénieurs anglais et suisses qui a gagné le concours en 1996. L’ouvrage est un espace de transit canalisant le trafic aérien et terrestre, qui coordonne et gère tous les cheminements. Il relit les deux terminaux A et B, ainsi que le Dock Midfield au-dessus du Skymetro. En même temps, il est salle d’attente, shopping mall et offrant une belle vue sur les pistes. Il abrite une soixantaine de commerces haut de gamme. Un volume à deux niveaux, revêtu de bois, pour les magasins suit l’élan de l’espace et relie le rez-de-chaussée ouvert à une galerie. L’impression d’une agréable zone d’attente et de redistribution des flux de voyageurs domine malgré l’activité commerciale. Toiture complexe La vaste toiture flotte au-dessus d’un espace long de 250 mètres qui se rétrécit aux extrémités. Pour réaliser l’idée architecturale d’une «aile», il fallait lui donner une forme pouvant être décrite par des formules mathématiques et concevoir une structure porteuse. La forme du toit est une section découpée de l’enve- 8 steeldoc 01/05 Airside Center, aéroport de Zurich 10 steeldoc 01/05 Plan de la structure du toit loppe d’un cylindre incurvé. Il en résulte un voile à double courbure composé de treillis croisés en diagonale. La structure en acier devait demeurer apparente vers l’intérieur. Pour éviter une trop importante densité inesthétique de la structure aux extrémités de l’aile, la distance entre les noeuds est diminuée graduellement de telle façon que les lignes se raprochent. Les noeuds se situent sur une trame au module de 7,75 mètres. La distance entre la membrure supérieure et la membrure inférieure du treillis est également constante et mesure 2,25 mètres. La poutre bordant le treillis spatial, du côté de la façade, est supportée en six endroits par des couples de béquilles en forme de V, atteignant la hauteur de 17 mètres. Côté arrière, le toit est porté par une série régulière de poteaux. Dans le sens transversal, le toit est supporté de façon isostatique alors que les béquilles en V reprennent les charges dues au vent et aux forces sismiques. Les béquilles en V sont portées par des socles massifs impressionnants en acier, reposant par Le toit est une structure à double courbure composée de treillis croisés en diagonale. des appuis glissants sur la dalle en béton pour des déplacements horizontaux. Au lieu des éléments en fonte initialement prévus, on a retenu pour les socles des éléments soudés d’acier laminé et de barres massives, car en raison de la courbure du toit, tous les socles de même que tous les couples de béquilles ont des dimensions différentes. La réalisation de ces socles a constitué le travail le plus exigeant de la construction. Ils sont, en effet, composés de 13 pièces différentes assemblées par soudure. La géométrie complexe de la structure a également eu pour conséquence des angles de raccordement différents des tubes d’acier. Les noeuds de la membrure supérieure réunissent jusqu’à sept, ceux de la membrure inférieure jusqu’à neuf barres. Les noeuds sont soit uniques, soit vont par paires à cause de la symétrie de la structure. La configuration spatiale des noeuds a exigé un travail énorme pour le dimensionnement comme pour la réalisation. Pour cette raison, les efforts sont introduits dans les noeuds à l’aide de tôles 11 Airside Center, aéroport de Zurich Visible de loin, l’Airside Center est le nouveau visage de l’aéroport de Zurich. glissées dans une fente des tubes où elles sont soudées. Les forces sont transmises par des cordons de soudures droits. vertical. Les éléments de la façade ont été entièrement fabriqués en usine et, sur le chantier, montés sur place sans soudure. Une vitrine tournée vers les pistes La géométrie de la large façade vitrée est tout aussi complexe que celle de la structure porteuse. A ses extrémités, la façade doit pouvoir absorber une dilatation thermique allant jusqu’à 3,5 centimètres. La forme de la construction composée de montants et de traverses se base sur un cône. Il en résulte des champs en forme de trapèze. Toutefois, ils ne s’écartent pas plus de 5 millimètres d’un rectangle. Ceci a permis le découpage de panneaux de vitre rectangulaires de dimensions standard, ce qui a diminué les coûts. Les montants sont suspendus au toit sans possibilité de déplacements, leur fixation à leur base fournit cependant le jeu nécessaire aux déformations. L’effet conjugué des montants, des traverses, des raidisseurs incurvés et des liens droits entre montants et raidisseurs constitue une poutre Vierendeel dans le sens La nuit, le front vitré fait l’effet d’un immense luminaire. Visible de loin, l’Airside Center est le nouveau visage de l’aéroport de Zurich. Douze mois de préparation et dix mois de montage ont été nécessaires à la réalisation de ce morceau de bravoure de l’art de l’ingénieur en construction métallique. (ef) Emplacement Airside Center, Aéroport Unique, Zurich Maître d’ouvrage Unique Flughafen Zürich AG, Zurich Conception Planergemeinschaft Flughafenkopf AG Architectes Grimshaw, Londres, pour Lead Design ; Itten et Brechbühl, Zurich pour les études d’exécution ; Ingénieurs Arup, Londres, conception de la toiture et des façades ; Ernst Basler und Partner, Zurich, contrôle de la qualité lors de l’exécution de la toiture et des façades Conception des façades Emmer Pfenninger und Partner, Bâle Construction métallique Tuchschmid Engineering AG, Frauenfeld (structure du toit et béquilles) et ASAC (Arbeitsgemeinschaft Stahlbau Airside Center) : Jakem AG, Münchwilen, Aepli Stahlbau AG, Gossau ; Baltensperger AG, Höri, Schneider Stahlbau AG, Jona ; Zwahlen & Mayr SA, Aigle Façades Geilinger Fenster und Fassaden AG, Winterthur ; Tobler Stahlbau AG, Saint-Gall Couverture du toit Schneider Leichtbausysteme, Andwil Acier structure de la toiture : têtes de fourche, goujons, socles des béquilles, appuis, tôle d’assemblage S 355 ; profilés IPE, HEA et HEB S 355 ; tubes S 355. façade de l’ouest : ailes des poteaux S 460 et âme des poteaux S 355, tirants S 355, membrures profilé américain W 150/100/24 S 355 Structure porteuse : tonnage total 7000 t d’acier ; toiture 1050 t d’acier, surface d’acier 13 350 m2, tôle de couverture 9 000 m2 ; 14 850 pièces, dont 3 000 tubes, 9 300 pièces de tôles, 1300 profilés H+L ; 4150 éléments de montage, 5800 plans CAD Montage 5 mois Fin des travaux 2004 12 steeldoc 01/05 Façade ouest avec coupe des jetées A et B Coupe du hall et de la station skymetro Douze mois de préparation et dix mois de montage ont été nécessaires à la réalisation de ce morceau de bravoure de l’art de l’ingénieur en construction métallique. 13 Airside Center, aéroport de Zurich Détail, échelle 1:50 14 steeldoc 01/05 Axonométrie de la toiture Socle des béquilles supportant la toiture. Ce sont 9 barres qui se rencontrent aux nœuds de la membrure inférieure. 15 Passerelle de la gare de Bâle Une chaîne de montagnes en acier Maître d’ouvrage Chemins de fer fédéraux, Berne Architectes Cruz y Ortiz, Séville /Giraudi & Wettstein, Lugano Année de construction 2003 Une chaîne de montagnes en acier se déploie au-dessus et en travers des voies de la gare de Bâle. La nouvelle halle de traversée et de liaison crée une place aérée et de l’ordre bien au-dessus des quais balayés par les vents et assure la jonction de l’ancien et du nouveau. Ici, on peut flâner et passer le temps pendant que le flot des voyageurs s’écoule sans heurts dans toutes les directions. Au commencement était un problème. Comme dans toutes les gares de transit, le bâtiment de la gare de Bâle longe les voies. Le contact avec la ville et le souci de prestige se limitaient au hall des guichets, alors que tout le reste était relégué dans les zones souterraines sombres et peu attrayantes. En 1996, les CFF ont organisé un concours d’architecture avec l’objectif de résoudre ce problème : la distribution esthétique et fonctionnelle des flux de voyageurs ainsi que le rétab- 16 lissement des liens entre les quartiers de la ville séparés par les voies. La nouvelle passerelle de la gare est une zone de commerce et de passage surélevée. Elle s’étend bien audelà des voies jusqu’au quartier situé derrière la gare. Par elle, celle-ci sera de nouveau perçue comme la porte de la ville et comme un lien entre les deux parties de la ville séparées par la gare. Les voyageurs steeldoc 03/04 La passerelle est un simple passage bordé de magasins. descendus des trains montent par des escaliers mécaniques vers cet espace lumineux, s’orientent, puis ils redescendent par d’autres escaliers mécaniques dans le monumental hall historique des guichets de l’ancien bâtiment de 1904. Libérée de ses fonctions utilitaires, celui-ci a retrouvé son rayonnement de hall d’accueil de prestige. La nouvelle passerelle au-dessus des voies ne sert pas seulement de transit, mais aussi de zone commerciale abritant des cafés et des services. Ainsi, on se rend à la gare aussi pour flâner et pour y faire ses achats. Il va de soi que l’exploitation commerciale a contribué à rentabiliser la construction. La réponse architectonique aux exigences complexes, fonctionnelles, urbanistiques et stylistiques, se trouve dans une solution radicale, le plan étant, dans une large mesure, déterminé par la géométrie des voies. La toiture plissée s’étend par dessus les toits existants de la gare et semble suivre une ligne de crête, fruit du hasard. Ce mouvement pourrait être prolongé sans fin. L’ouvrage surplombe la zone grise, jadis si triste, des voies et donne à celle-ci une force et une densité urbanistique nouvelles. Dans l’espace intérieur, les mouvements de la toiture créent des séquences accentuées par les conditions d’éclairage diverses. Du point de vue technique, la passerelle est conçue comme un pont avec un tablier de caissons en béton, d’un mètre d’épaisseur, avec une superstructure en acier. L’ouvrage léger en acier et verre s’inspire de la construction élégante du hall des quais. La structure apparente – par affinité avec le hall des quais – est vernie en gris aux reflets métalliques ce qui prête à la façade profondeur, force et une articulation verticale En haut de la page précédente : Vue aérienne de la gare et de ses environs, vers 1968. Façade principale du bâtiment historique des architectes Emil Faesch et Emanuel La Roche, 1904 Le hall des guichets a retrouvé son rôle d’espace central de la gare. 17 Passerelle de la gare de Bâle Coupe en long Plan de l’étage 18 steeldoc 01/05 claire. La structure en acier est visible dans la zone des façades en particulier et devient un élément générateur de formes. A l’extérieur, le toit est recouvert d’aluminium, alors qu’à l’intérieur il est revêtu de panneaux en MDF espacés et se réfèrent, eux aussi, au hall historique des guichets et des quais. coté ouest, ces poutres transversales ont un porteà-faux d’environ 7,50 mètres. Pour cette raison et pour éviter des déformations élastiques gênantes, ces poutres ont dû être renforcées. Les mouvements de dilatation du tablier sont reportés sur les poteaux et les façades. Réalisation en plusieurs actes Pendant les travaux, le trafic ferroviaire et piétonnier devait être maintenu sans interruption. Pour cette raison, l’ouvrage long de 185 mètres et large de 30 mètres a été mis en place par ripage à une cadence de trois semaines. Le tablier en caissons de béton armé a été fabriqué par sections de 17 mètres de long et mis en place par poussée hydraulique. Suivait l’érection de la montagne en acier pour la toiture. Les éléments porteurs primaires, dans le sens de la longueur, sont des poutres en caisson soudées, d’une hauteur variant de 60 centimètres à 2,60 mètres. Elles reposent sur une série de poteaux et des pilastres. Dans le sens transversal, on a utilisé des profilés laminés HEB 240. Dans la zone de la vieille toiture recouvrant les voies du L’ouvrage ambitieux a été érigé en deux ans sans interruption du trafic. Pour cela, il a fallu prévoir des étapes différenciées et procéder à une planification efficace et néanmoins souple. La structure métallique a été, autant que possible, préfabriquée en usine et montée rapidement sur le chantier. Bâle possède ainsi – après un siècle d’histoire – une nouvelle gare, laquelle – par un coup de génie – réunit l’ancien et le nouveau, relie les deux moitiés de la ville et les voyageurs avec le monde. (ef) Les «vagues» du toit recouvrent le passage comme une tente et lui impriment un mouvement. 19 Passerelle de la gare de Bâle Les éléments porteurs principaux, dans le sens de la longueur, sont des poutres en caisson soudées, d’une hauteur variant de 60 centimètres à 2,60 mètres. Axonométrie de la structure en acier 20 Emplacement Gare CFF Bâle Maître d’ouvrage CFF, Berne, représentés par CFF Infrastructure, canton de Bâle-Ville Architecture C/O/G/W Planergemeinschaft Cruz y Ortiz, Séville et Giraudi & Wettstein, Lugano Ingénieurs civils Passera & Pedretti, Zurich Réalisation Itten + Brechbühl, Bâle Construction métallique Josef Meyer Stahl & Metall AG, Emmen Structure porteuse et façades 1200 t acier S 355 (poutres principales), S 335 (autres éléments) Coûts CHF 84 millions, CHF 428.–/m3 Année de construction 2003 steeldoc 01/05 Toiture (depuis l’extérieur) Bordure : tôle d’aluminium sur lattes de bois Couverture : tôle d’aluminium Isolation thermique : plaques de fibres minérales Coupe-vapeur et étanchéité Tôle ondulée en acier zinguée à section oméga Tôle ondulée en acier à section trapézoïdale, isolée – disposition verticale Profilés pour compensation en hauteur Poutres en acier (240 x 240 mm) Façade (depuis l’extérieur) Poutre composée Isoplation thermique avec coupe-vapeur Poutre composée à hauteur variable Poteaux de façade 500 x 150 mm Poutres principales 2 HEM 800 Poteaux principaux HEB 700 Coupe transversale La vue sur la toiture fait apparaître la combinaison de plans plissés avec des bandes latérales à toit plat. 21 Aménagement de protection antibruit à Chiasso Un écran protecteur élégant Maître d’ouvrage Office des travaux publics du Canton du Tessin Architectes Studio Mario Botta, Lugano Année de construction 2003 Les routes constituent les zones de transit les plus utilisées en Suisse. L’aménagement protecteur antibruit le long de l’autoroute à Chiasso montre que même de telles zones peuvent avoir une qualité architecturale. Grâce à une structure transparente et néanmoins impressionnante en acier, cette construction utilitaire signée Mario Botta prend la forme d’un geste protecteur élégant. 22 steeldoc 01/05 1 165 160 150 10 14 0 20 30 20 6 34 35 20 0 13 0 40 1 10 50 19 12 0 20 0 60 30 70 110 180 40 80 100 90 171 170 64 166 50 60 1 20 10 Situation L’aménagement de protection antibruit de la section sud de l’autoroute Chiasso – Saint-Gothard profite à l’agglomération de Chiasso tout comme aux communes avoisinantes. Il y a déjà dix ans que le bureau de l’architecte Mario Botta a entrepris l’étude d’un ouvrage de protection de cette zone habitée. Le projet a été réalisé en deux phases. La première partie concerne la voie nord-sud, le long de la via Como (anciennement viale Galli) entre les ponts Picio et Pedrolini, et s’étend, au nord, jusqu’au Colle di Pontegana, sur une longueur d’environ un kilomètre. La deuxième partie concerne la voie sud-nord depuis la frontière à la douane de Brogeda jusqu’au Colle di Pontegana au nord, sur une longueur d’environ 1,6 kilomètre. le trajet très fréquenté de l’autoroute. Ces «arbres d’acier» hauts de 8,5 mètres couvrent aujourd’hui de leur ombre la via Como et les deux voies de l’autoroute sur une longueur totale de 2,6 kilomètres. Les «arbres» construits en tubes d’acier ont des branches de diamètre variable et des noeuds en acier coulé, et ils bordent la route à 10,5 mètres d’intervalle. Les joints entre les modules permettent la correction et l’adaptation flexible à la forme du terrain. Le vitrage de la couronne des arbres est de verre composite avec feuille Sur un tronçon de près de deux kilomètres, le nouvel aménagement protège les riverains du bruit de l’autoroute. La région de Chiasso connaît de nombreuses contraintes dues à sa géographie : la frontière avec la douane, le trafic de marchandises par la voie ferrée, la rivière Breggia et, dominant le tout, la tranchée de l’autoroute. Faire passer l’autoroute par un tunnel aurait été une solution bienvenue pour protéger les habitations riveraines contre le bruit et, de surcroît, cela aurait permis de rétablir les communications en surface. Toutefois, cette mesure n’aurait pas été réalisable financièrement, ni dans un délai raisonnable. Il fallait alors accepter le caractère urbain de ce couloir autoroutier en limitant le niveau sonore par un aménagement adéquat et assurer au moins le contact visuel entre les deux rives. Quoi de plus beau qu’une allée bordée d’arbres ? Inspiré par cette idée, le bureau de l’architecte Mario Botta a conçu une série d’éléments modulaires évoquant l’aspect des arbres et faciles à monter rapidement sur 23 Aménagement de protection antibruit à Chiasso Coupe détaillée des structures de PVB. Les parois latérales sont constituées de plaques de verre composite et d’éléments métalliques absorbant le bruit. Sur le tronçon d’autoroute parallèle à la via Como, on distingue trois «espèces» : du côté de la rivière (voie sud-nord), des petites unités montées directement sur le mur de soutènement ; entre la voie nord-sud et la via Como, des grands arbres offrant une couverture totale ; d’autres petites unités pour isoler la via Como séparant le trottoir de la route. Ces dernières sont supportées par les grands arbres leur permettant des fondations moins profondes. Le reste du tronçon est bordé des deux côtés de petites structures. Cette solution n’a pas seulement revalorisé, du point de vue de l’urbanisme, l’ancien viale Galli, mais, comparée à des installations de protection traditionnelles, elle s’est également révélée être plus efficace. Si on traverse Chiasso par l’autoroute, sous la couronne des arbres on se sent bien protégé. (zvg/ef) 24 Les grands et les petits «arbres» se rejoignent à la Via Como. steeldoc 01/05 A gauche : Des lamelles antibruit fixées horizontalement sur les petits «arbres». A droite : Noeuds de la toiture Emplacement Route nationale A2 / Via Como, Chiasso; tronçon Chiasso-Mendrisio, au bénéfice des communes de Chiasso, Balerna, Vacallo et Morbio Inferiore Maître d’ouvrage Département de l’aménagement du territoire – Office des travaux publics du Canton du Tessin Architecture Mario Botta, Lugano ; collaborateurs du Studio Botta : Danilo Soldini, Daniele Eisenhut Ingénieurs civils Grignoli Muttoni Partner SA, Lugano Consultants en acoustique Bonalumi e Ferrari SA, Giubiasco Construction métallique et technique des façades Consorzio Protezione foniche Chiasso : Officine Ghidoni SA, Ferriere Cattaneo SA, Officine Franzi SA, Tubosider SpA, Riazzino Génie civil Consorzio Edilstrada SA, Barella SA, Mancini e Marti SA, Torno SA, Lugano Construction socle continu en béton armé ; «arbres» : tubes d’acier assemblés par des noeuds en acier coulé ; couverture : profilés en acier avec des plaques de verre composite de sécurité; parois latérales : plaques de verre de sécurité et éléments métalliques absorbant le bruit Projet 1993 Réalisation 2002–2004 25 Impressum steeldoc 01/05, mars 2005 Construire en acier Documentation du Centre suisse de la construction métallique Editeur : SZS Centre suisse de la construction métallique, Zurich Evelyn C. Frisch, Directrice Conception graphique : Gabriele Fackler, Reflexivity AG, Zurich Rédaction et layout : Evelyn C. Frisch, Zurich Textes : Evelyn C. Frisch (ef) Axel Simon (Essai) Traduction française: Pierre Boskovitz, Sainte-Croix Photos : Titre : Ralph Bensberg ([email protected]) Essai : Axel Simon (p. 4), Pierre Boskovitz Airside Center : Ralph Bensberg Passerelle Bâle : Ruedi Walti Aménagement Chiasso : Enrico Cano, Como Sources : Les plans et informations sur les projets nous parviennent des planificateurs. Administration : Andreas Hartmann, SZS Impression : Kalt-Zehnder-Druck AG, Zoug ISSN 0255-3104 Abonnement annuel CHF 40.– Numéros isolés CHF 15.– Changement de tarif réservé Construire en acier / steeldoc © est la documentation d’architecture du SZS Centre suisse de la construction métallique et paraît quatre fois par an en allemand et en français. Les membres du SZS reçoivent l’abonnement ainsi que les informations techniques du SZS gratuitement. Toute publication des ouvrages implique l’accord des architectes, le droit d’auteur des photos est réservé aux photographes. Une reproduction et la traduction même partielle de cette édition n’est autorisée qu’avec l’autorisation écrite de l’éditeur et l’indication de la source. Centre suisse de la construction métallique Stahlbau Zentrum Schweiz Centrale svizzera per la costruzione in acciaio Seefeldstrasse 25 Case postale CH-8 034 Zurich tél. 01 261 89 80 fax 01 262 09 62 [email protected] | www.szs.ch