Documentation Danoise Le jazz, la rock, la pop et la techno, fransk

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Documentation Danoise Le jazz, la rock, la pop et la techno, fransk
Ministère des Affaires étrangères du Danemark
Documentation danoise
JANVIER 2004
LE JAZZ, LA
ROCK, LA POP
ET LA TECHNO
C’est le tube Barbie Girl qui a inscrit le
groupe Aqua et le Danemark sur l’atlas
mondial de la musique pop en 1997.
Quand les quatre musiciens du groupe se
sont séparés, en août 2001, ils avaient
vendu 28 millions de disques dans le
monde entier et s’étaient maintenus sous
les feux de la rampe pendant près de quatre ans, ce qui n’est pas chose commune
pour les groupes pop et rock originaires
du Danemark.
La pop et le rock danois ont attiré l’attention des étrangers par quelques victoires sporadiques dans la bataille que se
livrent les groupes pour figurer sur les hitlistes du monde entier. Ainsi, le duo Safri
Duo, de formation classique, a remporté
le titre «Dance Act of the Year» en Allemagne en 2001, en mixant la musique
dance, la musique électronique et la percussion analogique. Mais il serait injuste
de prendre les succès internationaux pour
critères de l’envergure et de la qualité des
musiciens danois de la pop, du rock et de
la techno, car la scène danoise actuelle est
heureusement trop active et trop large, en
matière de genres et d’expression, pour
qu’on la classe hâtivement.
LE JAZZ
À la différence de la musique pop et du
rock, le jazz danois est longtemps resté très
prisé à l’étranger. Dans les années 1960 et
1970, les brochures officielles du tourisme
présentaient Copenhague comme le «Centre européen du Jazz» parce que les jazzmen danois avaient réussi à rendre le jazz
exclusif populaire, et qu’un des hauts lieux
du jazz moderne, la Jazzhus Montmartre,
se trouvait à Copenhague.
Il y a belle lurette que le rock et la pop
ont pris la relève du jazz auprès du public
populaire et Copenhague n’est pas sans
L’ensemble de percussion Safri Duo lors d’un concert au Festival de Skanderborg 2000.
Photo : Polfoto/Johnny Frederiksen.
concurrentes comme capitale du jazz
européen, mais le trait qui continue de
faire du Danemark un pays unique pour
le jazz, c’est que le nombre des musiciens
danois qui ont un nom, dans l’élite internationale du jazz, est proportionnellement
bien supérieur à celui des musiciens originaires d’autre pays européens. La concentration actuelle des musiciens danois hautement qualifiés permet de mesurer la
générosité avec laquelle le public danois a
accueilli le jazz dans les années 1960, ainsi
que celle des pouvoirs publics qui subventionnent toujours la formation des musiciens et les salles de concert.
On a coutume de dire que le jazz est
arrivé au Danemark en 1925, à l’occasion
de la tournée à Copenhague du pianiste
Sam Wooding et de son orchestre. Pour
beaucoup de musiciens danois en vue, les
concerts de cet ensemble ont été leur première rencontre avec le jazz. L’histoire des
débuts du jazz danois a ceci de particulier
qu’elle met en scène trois personnes de
formation musicale classique : Erik Tuxen
(1902-1957) chef d’orchestre, qui fut plus
tard le premier chef de l’orchestre symphonique de Radio Danemark, le compositeur Bernhard Christensen (né en 1906)
et l’écrivain Sven Møller Kristensen (19091991). Tuxen a pris l’initiative de créer
l’un des premiers orchestres de jazz danois,
Christensen a composé une série d’œuvres
inspirées du jazz et de la musique de parti-
tion, et Møller Kristensen a écrit des textes
pour les œuvres de Christensen ainsi que
les premiers ouvrages théoriques danois
sur le jazz.
Les premiers grands succès
du jazz des années 1930
«L’âge d’or» du jazz danois et ses premiers
grands succès populaires débutent dans les
années 1930. Les vedettes de cette période
étaient Leo Mathisen (1906-1969), pianiste charismatique et chef d’orchestre un émule danois de Fats Waller - , ainsi
que le violoniste Svend Asmussen (né en
1916), plus sophistiqué et très doué pour
l’improvisation. Parmi les autres stars de
l’époque, mentionnons, parmi les chefs
d’orchestre, le tromboniste Peter Rasmussen (1906-1992) et le saxophoniste Kai
Ewans (1906-1988), et parmi les solistes,
le pianiste Kjeld Bonfils (1918-1984) et le
bassiste Niels Foss (né en 1916).
De 1940 à 1945, sous l’occupation allemande, le jazz, qui était mal vu des occupants à cause de ses racines américaines, a
fait figure de protestataire politique, mais
après l’occupation, il a fallu qu’il retrouve
sa place uniquement grâce à sa qualité. Sa
popularité a décliné au cours des années
1950, et pendant cette période, les musiciens et le public se sont divisés en deux
camps relativement inconciliables : les
intégristes du jazz des origines, du «Vieux
Style» New Orleans et la nouvelle généra-
Le pianiste de jazz Niels Jørgen Steen
à un concert en plein air dans le jardin
de Kongens Have lors du Copenhagen
Jazz Festival 2002.
Photo : Polfoto/Jens Dresling.
Jesper Thilo (au centre) avec son
orchestre lors du Copenhagen
Jazz Festival 2000.
Photo : Scanpix Nordfoto/Nils Meilvang.
tion, tournée vers la musique be-bop lancée par Charlie Parker et Dizzy Gillespie à
New York, dans les années 1940.
Cette époque a pourtant vu naître
d’excellents jazzmen danois : dans le clan
du New Orleans, ce sont les débuts du
pianiste et chef d’orchestre Adrian Bentzon (né en 1929) et du trompettiste Theis
Jensen (né en 1938), inspiré par Louis
Armstrong. Le jazz be-bop était représenté
notamment par le saxophoniste Max Brüel
(1927-1995), le trompettiste Jørgen Ryg
(1927-1981), devenu plus tard comédien,
et le bassiste Erik Moseholm (né en 1930).
Notons ici que ce dernier a mis sur pied la
section de jazz de Radio Danemark, en
collaboration avec le compositeur Børge
Roger Henrichsen (1915-1989).
La grande époque des années 1960
La renaissance du jazz danois date de l’ouverture, à Copenhague, au début des
années 1960, du premier établissement
baptisé Jazzhus Montmartre. Dans ce lieu
intime, où régnait l’ambiance d’un club et
qui avait pris pour modèle les hot-clubs
New-Yorkais et parisiens, les musiciens
danois ont accueilli dès le début de grandes stars américaines. À tel point qu’au
cours de cette première période, plusieurs
musiciens américains se sont établis à
Copen-hague, où ils trouvaient le climat
musical et social plus clément que dans
leur patrie. Dès 1958, le saxo ténor Stan
Getz et le bassiste Oscar Pettiford avaient
élu domicile à Copenhague, bientôt suivis
par les saxophonistes Dexter Gordon et
Ben Web-ster, le pianiste Kenny Drew, et
dans les années 1970 et 1980, par les pianistes Duke Jordan et Horace Parlan, le
batteur Ed Thigpen, le saxophoniste Bob
Rock-well et le chef d’orchestre Thad
Jones.
Au lieu d’étouffer les musiciens danois,
les Américains les inspiraient. De nos jours
encore, on parle du groupe rythmique attitré de Jazzhus Montmartre, composé de
Kenny Drew, du bassiste Niels-Henning
Ørsted Pedersen (surnommé «NHØP» né en 1946), et du batteur Axel Riel (né
en 1940), comme d’un des petits ensembles de jazz les plus accomplis de l’époque.
Un free jazz danois se développa également
2
autour du saxophoniste John Tchicai (né
en 1936) et une tradition danoise mainstream se fit jour, guidée par une étoile : le
saxo ténor Jesper Thilo ; c’est à cette époque qu’a commencé la carrière d’un précurseur : Palle Mikkelborg (né en 1941)
trompettiste, compositeur et concepteur de
projets. La création du Big Band de la
Radio, dirigé par Thad Jones, date de 1977,
et plus de vingt ans après, le style de ce
chef marque toujours cette formation, dirigée depuis par deux autres Américains,
Bob Brookmeyer et Jim McNeely.
Après les années 1970
Le rock a pris la tête du marché de la
musique dans les années 1970, mais
devant les progrès accomplis dans les
années 1960, les pouvoirs publics avaient
attribué des aides aux musiciens de jazz et
aux ensembles purs et durs, chez qui le
jazz fusion gagnait du terrain. Ces aides
ont contribué à maintenir jusqu’à nos
jours une activité inchangée au sein du
jazz danois, bien qu’il se soit orienté
davantage vers la recherche que vers le
public. La première salle de concerts de
jazz actuelle est la Copenhagen Jazzhouse
(qui a succédé à Jazzhus Montmartre) et
des concerts annuels de jazz ont lieu dans
le cadre du Copenhagen Jazz Festival.
Il est donc permis de dire que le gouvernement danois, qui s’aligne par là sur
la politique culturelle des autres pays nordiques, considère le jazz comme une musique artistique digne d’être subventionnée
au même titre que la musique classique.
Mais le Danemark continue d’être unique
pour le jazz, puisque c’est à Copen-hague
que se trouve le seul conservatoire de musique rythmique de l’Europe du Nord.
Profils de musiciens danois
du troisième millénaire
De nombreux musiciens attirent l’attention sur la scène du jazz actuelle. Beaucoup
de vétérans des années 1960 sont toujours
actifs : Alex Riel, NHØP, Jesper Thilo,
Palle Mikkelborg. Ajoutons à ces grands
noms un groupe de pianistes remarquables,
qui sont des compositeurs assidus et/ou des
chefs d’orchestre : Carsten Dahl (né en
1967), Jørgen Emborg (né en 1953), Tho-
mas Clausen (né en 1949), Nikolaj Bentzon (né en 1964), Ole Kock Hansen (né
en 1945), Niels Jørgen Steen (né en 1939),
et Jan Kaspersen (né en 1948).
Bent Jædig (né en 1935), saxo ténor et
vétéran du bebop, se produit toujours,
mais de jeunes saxophonistes prennent
maintenant la relève avec beaucoup d’autorité : Fredrik Lundin (né en 1963), Thomas Agergaard (né en 1962), Hans Ulrik
(né en 1966), et Jacob Dinesen (né en
1968). Le trompettiste Jens Winther (né
en 1960) et la percussionniste Marilyn
Mazur (née en 1955) s’apparentent à Palle
Mikkelborg en étant aussi compositeurs et
concepteurs de projets.
Plusieurs bassistes tout à fait exceptionnels sont les héritiers du trône qu’occupe
NHØP : Mads Vinding (né en 1948),
Jesper Lundgaard (né en 1954), Lennart
Ginman (né en 1960) et Thomas Ovesen
(né en 1965). Les exécutants les plus talentueux des styles anciens sont le tromboniste Ole «Fessor» Lindgren (né en 1938),
expert du New Orleans et Ib Glindemann
(né en 1934) qui pratique le swing. Autres
noms marquants : Pierre Dørge (né en
1946), un guitariste qui échappe à toutes
les catégories, avec son «New Jungle Orchestra», le guitariste Jacob Fischer (né en
1967) et le violoniste Kristian Jørgensen
(né en 1967). Beaucoup de musiciens
étrangers vivent toujours au Danemark,
mais ils n’ont plus le même statut que les
stars qu’autrefois.
Peter H. Larsen
Producteur, DR (Danish Broadcasting
Corporation)
LE ROCK, LA POP
ET LA TECHNO
C’est le tube Barbie Girl qui a inscrit le
groupe Aqua et le Danemark sur l’atlas
mondial de la musique pop en 1997.
Quand les quatre musiciens du groupe se
sont séparés, en août 2001, ils avaient
vendu 28 millions de disques dans le
monde entier et s’étaient maintenus sous
les feux de la rampe pendant près de quatre ans, ce qui n’est pas chose commune
Photo de 2002 du groupe
rock .Sort Sol.
Photo : Scanpix Nordfoto/
Bax Lindhardt.
La chanteuse charismatique Annisette
de Savage Rose lors d’un concert en
2002. Ce groupe de rock existe depuis
la fin des années 1960.
Photo : Gorm Valentin.
pour les groupes pop et rock originaires
du Danemark.
La pop et le rock danois ont attiré l’attention des étrangers par quelques victoires sporadiques dans la bataille que se
livrent les groupes pour figurer sur les hitlistes du monde entier. Ainsi, le duo Safri
Duo, de formation classique, a remporté
le titre «Dance Act of the Year» en Allemagne en 2001, en mixant la musique
dance, la musique électronique et la percussion analogique. Mais il serait injuste
de prendre les succès internationaux pour
critères de l’envergure et de la qualité des
musiciens danois de la pop, du rock et de
la techno, car la scène danoise actuelle est
heureusement trop active et trop large, en
matière de genres et d’expression, pour
qu’on la classe hâtivement.
Le rock
Le rock’n’roll a fait son entrée au Danemark en 1956, lorsque des écoles de
danse, des musiciens et des chanteurs danois ont adopté cette nouvelle «folie», sous
l’influence de la musique américaine de
films et des disques importés des ÉtatsUnis. Dans les années 1960, au Danemark comme dans le monde entier, The
Beatles et «The British Invasion» ont
poussé sur la scène une quantité de groupes qui chantaient en anglais et faisaient
tout, par leur look et leurs chansons, pour
ressembler à leurs modèles de Liverpool.
Les Danois appelaient cette musique le
style «barbelés» (connue en français sous le
nom de la vague yéyé). Ce n’est qu’en
1967, avec le groupe Steppeulvene (Les
Coyotes), que la scène danoise change
sérieusement de caractère. L’inspiration
continue de venir d’ailleurs, mais les textes
sont originaux, produits par ceux qui les
interprètent, et surtout ils sont en danois.
Les années suivantes voient les débuts
d’une autre série de groupes à la recherche
de voies nouvelles et personnelles, notamment les groupes de jazz rock Burnin’ Red
Ivanhoe (fondé en 1967) et Savage Rose
(qui a débuté en 1968), qui ont tous deux
des racines dans la musique de partition.
Un peu plus de vingt albums plus tard,
Savage Rose se produit toujours et son activité se concentre autour de la chanteuse
Annisette (Hansen) (née en 1949) et du
compositeur Thomas Koppel (né en 1944).
Du style «barbelés» au beat
La fin des années 1960 marque la fin du
style «barbelés» et au Danemark, le «rock»
devient le «beat», dénomination qui recouvre la face musicale de la culture «jeune»
de l’époque. Alrune Rod (groupe fondé en
1968) cultive alors le genre psychédélique,
tandis que d’autres se concentrent sur des
textes qui reflètent les courants idéologiques de l’époque. L’album des débuts du
groupe Skousen & Ingemann, Herfra hvor
vi står (1971, D’ici où nous sommes),
dont les textes sont en danois, donne un
signalement de cette époque.
Pendant des années, le mot de passe est
resté le beat, mais au cours des années
1970, le rock a pris progressivement la
relève. L’ensemble le plus populaire du live
rock, Gnags, a été créé à Struer, à l’ouest
du Jutland en 1966, mais si l’on prend le
nombre des ventes pour critère, la formation de rock la plus populaire des années
1970 fut Gasolin’, qui avait été lancé dans
le quartier de Christianshavn, à Copenhague, entre 1969 et 1978, et qui devint
extrêmement populaire grâce à des textes
crus, faciles à chanter et présentés avec
charme et arrogance par le chanteur du
groupe, Kim Larsen (né en 1945). Midt
om natten (En pleine nuit) enregistré par
Kim Larsen en 1983, est l’album qui a
connu les plus fortes ventes jamais enregistrées au Danemark.
Les chanteurs et les compositeurs
de textes
Parallèlement, depuis la fin des années
1970 et longtemps encore dans les années
1980, la scène danoise a été marquée par
une série de chanteurs et de compositeurs
de textes de talent qui ne travaillaient pas
régulièrement dans des groupes, mais qui
ont contribué, chacun à leur manière et
en danois, à créer l’image de la musique
de cette période et des valeurs et idéologies de la culture des jeunes de l’époque :
Sebastian (né en 1949) a sorti son premier
album en 1971 et son tempérament de
poète lui a permis plus tard d’avoir un
franc succès comme compositeur de musique de films, de musicals et de théâtre.
C.V. Jørgensen (né en 1950), intellectuel
et froid observateur, mais compositeur de
chansons s’il en fût, a débuté en 1974.
Sebastian et C.V. Jørgensen sont toujours
actifs, de même qu’Anne Linnet (née en
1953), qui s’est produite dans un large
éventail de genres et reste un grand nom
danois depuis le milieu des années 1970.
Le punk et la musique New Wave
Le punk et la musique New Wave des
années 1970 ont surtout touché les grandes
villes : Århus et Copenhague. C’est d’une
formation new wave d’Århus, Kliché,
qu’est né le soliste, chanteur et compositeur
de chansons Lars H.U.G (né en 1953) et
du groupe punk expérimental Copenhague Ballet Mecanique qu’a émergé le
compositeur, chanteur et guitariste Martin
Hall (né en 1963), un musicien inclassable de grande envergure qui expérimente
depuis lors en mariant la musique et l’art.
Dans le milieu punk danois proprement
dit, seul l’ensemble Sort Sol (Soleil noir) à
réussi à sortir des sous-sols pour arriver au
rang de solide formation de rock. C’est
aussi le punk danois qui a donné naissance
au groupe heavy rock Mercyful Fate dont
l’image satanique a été reprise, notamment
aux États-Unis, par la figure de proue du
groupe King Diamond (né en 1956).
Le pop rock
Le martèlement du punk laissait malgré
tout assez de place, dans les médias et le
public, pour un son plus délicat, et pendant assez longtemps, des groupes de bons
exécutants de rock pop en langue danoise,
ont connu des succès populaires. En 1977,
les musiciens Jens Rugsted et Stig Kreutzfeldt formèrent le groupe Rugsted-Kreutzfeldt et c’est en 1978 que l’ensemble Tøsedrengene (Les Garçon efféminés) vit le
jour, atteignant un large public avec un
mélange de rock pop et de reggae. 1979
marque l’apparition des Sneakers, un
groupe qui eut un grand nom dans la musique danoise jusqu’en 1985, surtout grâce à
la chanteuse Sanne Salomonsen (née en
3
Le jazz, la rock, la pop et la techno
Documentation danoise publiée par le ministère des Affaires étrangères
du Danemark.
Adresse : Asiatisk Plads 2, DK-1448 -Copenhague K, Danemark.
Téléphone : (+45)3392 0000. Téléfax : (+45) 3254 0533.
E-mail : [email protected]. Internet : www.um.dk.
Rédacteur : Flemming Axmark.
1955), qui dynamisait les concerts live du
groupe. À la fin des années 1980, Sanne
Salomonsen (sans les Sneakers) était sans
conteste la reine sans couronne du rock
danois. Dans les années 1980, le groupe
rock D-A-D, toujours actif, est né dans
des contextes plus crus.
Le groupe TV-2, originaire du milieu
musical d’Århus, a fait ses débuts en 1981.
Les textes de Steffen Brandt (né en 1953),
en danois familier, émaillés d’instantanés
ironiques et satiriques sur la vie au Danemark, ont assuré à cet orchestre une attention constante et une large popularité,
mais le groupe a conservé son image et
son ancrage dans la musique rock.
Des années 1990
Comme le groupe TV-2, deux chanteurs
et compositeurs de chansons danoises
populaires viennent d’Århus : Poul Krebs
(né en 1956), qui se fonde sur les roots et
le blues en composant ses chansons en
danois, et Thomas Helmig (né en 1964),
inspiré par des chansons soul et devenu
une idole dans les années 1990 avec des
chansons en anglais comme Stupid Man,
chanson titre d’un album best-seller de
1993. Une série d’albums de Helmig a été
distribuée à l’étranger sans remporter un
succès international.
En revanche, le groupe heavy rock
Pretty Maids (fondé en 1981) a remporté
un plus grand succès à l’étranger qu’au
Danemark, et Michael Learns To Rock,
groupe de rock pop fondé en 1988, a connu, au milieu des années 1990, un très
grand succès populaire en Asie. Le Japon,
en particulier, a très bien accueilli le trio
de rock danois Dizzy Mizz Lizzy (19881997). C’est le premier chanteur et guitariste du groupe, Tim Christensen (né en
1974), qui a fait personnellement l'une
des meilleures ventes d’albums de rock danois en 2003.
La nouvelle scène danoise
Tout au long des années 1990, la scène
danoise a évolué dans plusieurs directions.
La culture dynamique des DJ et de la
dance, surtout originaire des États-Unis et
de Grande-Bretagne, a inspiré des producteurs, des remixeurs et des DJ, comme par
4
Traduction : Monique Christiansen.
Maquette : Ole Jensen - ojdesign.
Reproduction du texte autorisée avec ou sans
indication de la source.
Cahier publié en Janvier 2004.
ISBN 87-7964-902-5
exemple SoulShock (né en 1968) et Cutfather (né en 1968), qui ont aussi laissé des
traces à l’étranger.
Pour la musique électronique proprement dite, les musiciens danois ont largement expérimenté, notamment le groupe
ambient Future 3 (formé en 1994), dont
fait partie Thomas Knak (né en 1973),
auteur de chansons, en 2001, avec l’artiste
islandaise Björk. Parmi les clubs, le groupe
goa-trance Koxbox (fondé en 1990) s’est
distingué par de grandes tournées, notamment aux États-Unis, en Amérique latine
et en Australie.
Plusieurs groupes rap danois se sont
développés parallèlement, inspirés par la
culture américaine hip-hop, avec des textes souvent pleins d’humour. Tout d’abord
MC Einar, (fondé en 1987) et Østkyst
Hustlers («Hustlers» de la Côté Est, fondé
en 1994) ; mentionnons aussi Den Gale
Pose (également connu sous le nom de
Madness 4 Real, fondé en 1996) et Hvid
Sjokolade (Chocolat blanc, fondé en 1996).
Ces dernières années, le trio rap
Outlandish (fondé en 1997) a attiré l’attention de la scène internationale grâce à leurs
textes en anglais et leur musique qui se
laisse inspirer par les mondes arabe et
latino-américain. Sur cette scène du rap très
dominée par les hommes, plusieurs femmes
compositeurs de chansons ont débuté à ce
moment-là dans le rock, notamment Randi
Laubek (née en 1973) et Tina Dickow (née
en 1977).
Dans le rock proprement dit, après l’an
2000, c’est le trio Kashmir (fondé en 1991)
qui semble être l’orchestre danois capable
de combiner un renouvellement du genre
avec le succès commercial sur la scène
nationale. En ce qui concerne le rock
populaire, c'étaient Saybia (fondé en 1993)
et Carpark North (fondé en 1999) qui ont
dominé le rock danois de 2002 à 2003.
Les quelques grandes - et les petites
L’industrie du disque danoise est dominée
par les grandes sociétés internationales de
production : BMG, EMI, Sony Music et
Universal Music, qui ont toutes des agences à Copenhague et disposent d’un réseau
de distribution commun au Danemark,
par l’intermédiaire de la société GDC A/S.
Pendant des années, outre la vente du
catalogue international, ces sociétés ont
assuré la production danoise du pop et du
rock. Les sociétés de production de disques
danois indépendantes des années 1980, qui
diffusaient des artistes populaires du pop et
du rock, ont été rachetées par «les grands».
La Société Genlyd, qui produisait des groupes comme Gnags et Thomas Helmig, a
été rachetée en 1990 par BMG Denmark,
et Medley, productrice notamment de Kim
Larsen et Sort Sol, fait partie d’EMI depuis
1994.
Cependant, cette concentration a dégagé
une place pour de petits labels locaux, entre
autres Bad Afro Records, productrice du
groupe Baby Woodrose, et Cruch Frog
Records, qui soutient avec talent des vedettes du rock et du pop danois comme The
Ravonettes et Junior Senior, les deux ayant
d'ailleurs également obtenu un contrat de
disque à l'étranger. Quant à l’orchestre de
rock Swan Lee, avec la chanteuse Pernille
Rosendahl (née en 1972), il s’est fortement
distingué tout en restant totalement indépendant.
Jan Sneum
Producteur, DR (Danish Broadcasting
Corporation)
Renseignements supplémentaires
Site Internet officiel du Danemark
www.denmark.dk
Kulturministeriet
(Ministère de la Culture)
Nybrogade 2
Postboks 2140
DK-1015 Copenhague K
(+45) 3392 3370
www.kum.dk
[email protected]
Dansk Musik Informations Center (MIC)
(Centre de Documentation de la Musique
danoise)
Gråbrødre Torv 16
DK-1154 Copenhague K
(+45) 3311 2066
www.mic.dk
[email protected]
CultureNet Denmark
(Réseau culturel du Danemark)
Slotsholmsgade 1
DK-1216 Copenhague K
(+45) 7226 5180
www.culturenet-denmark.dk
[email protected]