Bourse des offres de contrats d`apprentissage
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LE MONDE DES RETROUVEZ DANS CE NUMÉRO TOUTE L'INFORMATION DE VOTRE CMA rtisans ÉDITION Champagne-Ardenne Bimestriel n°107 • juillet-août 2015 • 1 € Haute-Marne Apprentissage 2015 DES MOYENS ET DES OUTILS p. 20 RÉPERTOIRE DES MÉTIERS P.24 CRÉATEURS DE STYLE RETRAITE LES LAURÉATS DU CONCOURS P. 4 PRÉPAREZ LA CESSION DE VOTRE ENTREPRISE P. 6 Haute-Marne Pour passer votre publicité dans LE MONDE DES rtisans CRÉER, ENTREPRENDRE ET RÉUSSIR DANS LES MÉTIERS THIERRY JONQUIÈRES DIRECTEUR DE PUBLICITÉ Tél : 06 22 69 30 22 CÉDRIC JONQUIÈRES CHEF DE PUBLICITÉ Tél : 06 10 34 81 33 P ANORAMA D OSSIER CATASTROPHES NATURELLES : LES AIDES EXCEPTIONNELLES Quand la nature se déchaîne et s’acharne, la solidarité se met en place et peut prendre diverses formes. P. 17 Pour la 2e année consécutive, les artisans haut-Marnais se sont mobilisés pour participer à l’édition 2015 du concours « Artisans, créateurs de style » dont le thème imposé était le mariage.P 4 ■ ÉVÉNEMENT 4 « ARTISANS, CRÉATEURS DE STYLE » Palmarès 2015 5 CONCOURS DE LA GASTRONOMIE La campagne 2015 est lancée ! ■ ACTUALITÉS 6 VOUS VOYEZ APPROCHER L’ÂGE DE LA RETRAITE ? N’oubliez pas de préparer la cession de votre entreprise ! 8 GPEC une nouvelle équipe 9 STATIONS-SERVICE la réglementation ICPE change 10 CONCOURS les maîtres d’apprentissage à l’honneur 12 PRIX RÉGIONAL Maître d’apprentissage MNRA 13 FOIRE DE CHÂLONS EN CHAMPAGNE 2015 le village des métiers ! S TRATÉGIES P RATIQUE Le Gouvernement en a fait le constat : depuis plusieurs années, le nombre de jeunes empruntant la voie de l’artisanat... P 20 ■ JURI-PRATIQUE 18 INSERTION PROFESSIONNELLE un nouveau contrat aidé : le « CIE-Starter » 19 RÉGLEMENTATION travaux dangereux : des assouplissements pour les jeunes ■ PRATIQUE 21 LE SAVOIR-FAIRE ARTISANAL HAUT-MARNAIS être present sur internet en quelques clics ■ FORUM 22 TARIFS DU GAZ les règles changent ■ QUIZ 23 ASSURANCES testez votre niveau ! ■ RÉPERTOIRE 24 MOUVEMENTS DU RÉPERTOIRE DES MÉTIERS R EGARDS Maroquinière, ébéniste et pâtissiers : le savoir-faire et le dynamisme de ces artisans leur ont ouvert les portes du succès à l’étranger. Quand l’artisanat français transcende les frontières. P 14 ■ STYLE DE VIE 14 CES ARTISANS QUI CONNAISSENT LE SUCCÈS à l’international 16 LA PETITE FORGE FRANÇAISE de Roumanie ■ PRESTIGE 26 TAILLEUR DE CRISTAL la machineoutil n’a pas évolué, ce qui évolue c’est la pensée de l’artisan… ■ INITIATIVES 28 WORLDSKILLS COMPETITION que sont-ils devenus ? 29 MAAF ASSURANCES : PRIX GOÛT ET SANTÉ APPRENTIS 2015 de plus en plus pro ! ■ OPINION 30 LOUIS SCHWEITZER président du réseau Initiative France É DITO Bernard GARNIER Vice-président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Haute-Marne p ess o du c éd t d pôt et de a de pour la deuxième année d’apprentissage, le gouvernement a annoncé une série de mesures de soutien à l’apprentissage. Le 19 avril, le Président de la République a donc déclaré que les entreprises de moins de 11 salariés qui embaucheront des apprentis mineurs seront soutenues dans cet investissement humain par le remboursement du montant des salaires et des charges de la première année. Cette mesure a été favorablement accueillie par les artisans, qui ont toujours fait valoir que la première année, un apprenti représente un coût pour l’entreprise, car il n’est pas encore opérationnel, et qu’il faut passer du temps pour le former. On peut raisonnablement penser que le Gouvernement a enfin compris que le principal levier d’action sur la formation et l’emploi se situe dans les entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité, et plus largement dans les TPE. Deux décrets viennent de paraître également, l’un pour autoriser les apprentis mineurs à travailler en hauteur, et l’autre qui remplace l’autorisation préalable de l’inspection du travail pour faire effectuer des travaux sur certaines machines par une simple déclaration de l’entreprise. D’autres combats pour améliorer ce contrat d’apprentissage sont encore à mener : Par exemple, la durée de la période d’essai de deux mois pourrait être allongée et portée à six mois, car un jeune de seize ans qui signe un contrat d’apprentissage de deux ans se retrouve avec un CDD de 22 mois, une fois les 2 mois d’essai passés. Or certains jeunes mettent plus de 2 mois à se rendre compte qu’ils ne sont pas faits pour ce métier. Ce numéro comprend des pages spécifiques entre les pages 1 à 16 et 33 à 48 pour les abonnés des Ardennes. Ce numéro comprend deux invitations à la Foire de Châlons-en-Champagne à destination des ressortissants uniquement. Le Monde des artisans n° 107– Juillet-août 2015 – Éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédaction : ATC, port. : 06 82 90 82 24, e-mail : [email protected] – Ont collaboré à ce numéro : Barbara Colas, Sophie de Courtivron, Marjolaine Desmartin, Christelle Fénéon, Isabelle Flayeux, Guillaume Geneste, Mélanie Kochert, Véronique Méot, Delphine Payan Sompayrac, François Sabarly Secrétariat de rédaction : M. Anthony, J. Clessienne, J. Neisse – Publicité : ATC, 137 quai de Valmy, 75010 Paris – Publicité nationale : Directeur commercial Mathieu Tournier, Tél. 01 40 05 23 10, fax 01 40 05 23 24, e-mail : [email protected] – Publicités départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22) et Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : thierry.jonquieres@ wanadoo.fr – Photographies : Laurent Theeten, responsable image, photo de couverture : © Julien Eichinger - Fotolia, pages départementales : © CMA52, Fotolia – Promotion diffusion : Shirley Elter, Tél. : 03 87 69 18 18. Tarif d’abonnement 1 an. France : 6 euros. Tarif au numéro : 1 euro. À l’étranger : nous consulter – Conception éditoriale et graphique : TEMA|presse, Tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication : Pixel image, I. Marlin, J.-M. Tappert, Tél. 03 87 69 18 18 – Éditeur : ATC, 23 rue Dupont des Loges, 57000 METZ, Tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – Directeur de la publication : François Grandidier – N° commission paritaire : 0316 T 86957 – ISSN : 1271-3074 – Dépôt légal : juin 2015 – Impression : Socosprint Imprimeurs, 36 route d’Archettes – 88000 Épinal. Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 3 vénement Haute-Marne Pour la 2e année consécutive, les artisans haut-marnais se sont mobilisés pour participer à l’édition 2015 du concours « Artisans, créateurs de style » dont le thème imposé était le mariage. « ARTISANS, CRÉATEURS DE STYLE » Palmarès 2015 P armi les catégories proposées, ils ont choisi de concourir dans les catégories coiffure, mise en beauté et vêtement. Les catégories composition florale, accessoire et bijou n’ont pu être ouvertes au concours cette année car le seuil de 2 candidats minimum par catégorie n’a pu être atteint. Voici les créations en lice cette année : CATÉGORIE VÊTEMENT/ACCESSOIRE : CATÉGORIE COIFFURE : RAILLARD Manon, à PRAUTHOY CATÉGORIE « COIFFURE » : BLAISOT Aurélie, salon « Différences » à ECLARON GAURET Delphine, atelier « Delphine en Aiguille » à SAINT-DIZIER CATOIRE Marie, salon « Dans l’Hair du Temps » à VILLEGUSIEN LE LAC Accessoire : 1er prix : LECLERC Céline, Salon « Evolu’tif » de Mme GEISS Catherine à MONTIGNY LE ROI DELACROIX Marie-Line, « Atelier 7 » à RIAUCOURT. 2e prix : BLAISOT Aurélie, salon « Différences » à ECLARON CATÉGORIE COMPOSITION FLORALE : CATÉGORIE « MISE EN BEAUTÉ » : Vêtement : RZASA Isabelle, salon « Nuances & Passion » à LOUVEMONT BERBAIN Marie-Agnès, salon « Atelier d’Hair » à SOMMEVOIRE LECLERC Céline, salon « Evolu’tif » à MONTIGNY LE ROI QUEDEVILLE Nathalie, salon « Nath Coiffure » à SOMMEVOIRE SINGEOT Charlène, « Ambiance Verte » à NOGENT TISSERAND Anaïs, institut « Rendez-vous Beauté » à VAUX /s AUBIGNY BEAUGRAND Ophélie, institut « Brin de Folie » à WASSY DESRUMAUX Mariette, institut « Mariette esthétique » à ERUVILLE BIENVILLE 1er prix : DESRUMAUX Mariette, institut « Mariette esthétique » à ERUVILLE BIENVILLE 2nd prix : BEAUGRAND Ophélie, Institut « Brin de Folie » de Mme BEAUGRAND Christine à WASSY CATÉGORIE BIJOU : MARCHANDE Virginie « A Perle de Vue » à PLANRUPT. CATÉGORIE MISE EN BEAUTÉ : Voici le palmarès de cette édition 2015 : Ces créations ont été évaluées par un jury de délibération qui s’est tenu le lundi 27 avril dernier au Conseil Général, salle Niederberger à Chaumont. La désignation officielle les lauréats de l’édition 2015 s’est déroulée le même jour à l’issue de cette manifestation. CATÉGORIE « VÊTEMENT » : 1er prix : RAILLARD Manon, à PRAUTHOY 2nd prix : GAURET Delphine, atelier « Delphine en Aiguille » à SAINT-DIZIER PRIX « COUP DE CŒUR DU JURY » : SINGEOT Charlène, « Ambiance Verte » à NOGENT 1PPRReIXXr Prix « coup de cœur du Jury » 2 e PRIX Catégorie « Coiffure » 2e 1PPRReIXXr PRIX Catégorie « Mise en beauté » er 1PR P IX Catégorie « Vêtement » : 2e PRIX 4 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 CONCOURS DE LA GASTRONOMIE La campagne 2015 est lancée ! Lancé en 2012, le concours « Artisans, promoteurs de gastronomie » a pour vocation de promouvoir et de mettre en avant le savoir-faire de nos artisans Haut-Marnais. D epuis sa création, ce ne sont pas moins de 24 artisans qui ont élaboré plus d’une trentaine de créations originales et savoureuses. D’années en années, nos professionnels des métiers de bouche ne cessent d’étonner le jury tant par la qualité des produits proposés, que par la présentation et la créativité mise en œuvre. Ainsi, le comité d’organisation du concours 2015 des métiers de bouche composé, de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Marne, des Organisations Professionnelles, du Centre de Formation des apprentis Interprofessionnel, du GIP 52 et du Journal de la Haute-Marne, a le plaisir de vous annoncer l’ouverture des candidatures pour l’édition 2015. Pour rappel, ce concours est ouvert à toute entreprise artisanale relevant des métiers de bouche ayant son siège social situé en Haute-Marne et dont le chef d’entreprise a au moins la qualité d’artisan (diplôme dans le métier ou 6 ans d’expérience professionnelle). Les produits présentés au concours doivent avoir été fabriqué ou avoir bénéficié d’une transformation innovante ou originale. Nous rappelons aux lauréats de l’édition 2014 que les produits primés ne peuvent concourir les années suivantes. Comme toujours, le but de ce concours est avant tout de mettre en avant nos artisans haut-marnais des métiers de bouche et de récompenser leur savoir-faire ainsi que leur créativité. Vous pouvez également le retirer directement sur le site de la CMA : www.cma-haute-marne.fr (services/base documentaire/concours). Un jury composé de professionnel et de membres du comité évaluera vos créations pendant la semaine du goût qui se tiendra du 12 au 18 octobre prochain. La désignation officielle des lauréats se déroulera par la suite à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, à Chaumont. Ces derniers se verront offrir un chèque de 500 € ainsi qu’une campagne publicitaire afin d’assurer la promotion de leur produit innovant lors des fêtes de fin d’année. Vous êtes créatif et motivé, vous souhaitez faire participer vos salariés et renforcer l’esprit d’équipe au sein de votre entreprise, vous souhaitez mettre en avant votre savoir-faire ? N’hésitez plus et participez à l’édition 2015 du concours ! La réception des dossiers de participation se fera au plus tard le 21 septembre 2015 à 17 heures ou par e-mail le même jour avant minuit. 3 Il est possible de s’inscrire dans une ou plusieurs des catégories suivantes : ■ Pâtisserie ■ Chocolat ■ Charcuterie ■ Plat d’entrée ■ Plat préparé Pour participer, rien de plus simple. Il vous suffit de présenter un dossier de candidature (avec photo du produit fini) expliquant la nature de votre innovation. Le dossier vous sera adressé dès à présent sur simple demande à la CMA : ■ Tél. : 03 25 32 19 77 CONTACT : Lætitia de Mianville Tél. : 03 25 02 11 78 Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 5 ctualités Haute-Marne VOUS VOYEZ APPROCHER L’ÂGE DE LA RETRAITE ? N’OUBLIEZ PAS DE PRÉPARER LA CESSION DE VOTRE ENTREPRISE ! Céder son entreprise est un processus qui peut être long et qui doit être préparé si vous souhaitez que cela se passe le mieux possible. Plusieurs conditions demandent à être réunies : ■ vous devez être prêt à céder (ce qui n’est pas toujours facile. Cette entreprise, c’est vous qui en avez fait ce qu’elle est maintenant), ■ l’entreprise doit être cessible (appareil de production et local en bon état, clientèle suffisante, réalisation de bénéfices), ■ il faut trouver un repreneur. Toutes ces conditions ne sont pas toujours évidentes à réunir, d’où le fait de se pencher sur la question de la transmission suffisamment à l’avance. À la CMA Haute-Marne, nous avons mis en place différents outils susceptibles de vous aider. Concernant les conditions de cessibilité, nous organiserons à l’automne un stage d’information de deux jours sur la transmission d’entreprises. La première journée vous permettra de connaître les différentes formules possibles (cessation, transmission, donation, location…) et leurs implications. La seconde journée vous permettra de rencontrer individuellement des experts en matière de transmission (expertcomptable, notaire, avocat, banquier, caisse retraite). Concernant le fait de trouver un repreneur, nous disposons des outils suivants : ■ nous rencontrons tous les ans environ 450 personnes porteuses d’un projet de création ou de reprise d’entreprise, à qui nous présentons, le cas échéant, les offres d’entreprises à céder, ■ nous organisons des forums tous les ans dans lesquels les offres d’entreprises à transmettre sont affichées et présentées, 6 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ■ afin de toucher un public hors département, nous disposons de deux sites internet sur lesquels les offres d’entreprises à transmettre sont répertoriées : • la bourse nationale des opportunités artisanales (www.bnoa.net). Elle regroupe des offres d’entreprises à transmettre à l’échelon national et est alimentée par l’ensemble des Chambre de Métiers et de l’Artisanat de France, • la bourse départementale des opportunités artisanales (www.cma-hautemarne.fr), accessible via le site de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Marne. Nous pouvons vous aider, mais pour ce faire, nous avons besoin d’avoir connaissance de votre volonté de transmettre + Info votre entreprise dans les années à venir. N’hésitez donc pas à nous contacter pour nous faire part de votre projet de cession. Un animateur prendra rendezvous avec vous et viendra dans votre entreprise procéder à un diagnostic (nécessite la présentation de vos trois derniers bilans comptables et du bail de location des locaux s’il y a lieu). Suite à cela la publication sera assurée par nos soins et sans frais à votre charge dans les bourses d’opportunités. En outre, nous pouvons étudier avec vous les différentes possibilités d’aides financières existantes vous permettant de renouveler du matériel obsolète ou de rafraîchir votre local, de manière à augmenter vos chances de transmission. Si le module journée d’information + rencontre experts vous intéresse, vous pouvez vous pré-inscrire auprès de Jean-François Polette. Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à contacter nos animateurs économiques à : 3 CHAUMONT : Francis RAULLET 03 25 32 19 77 • [email protected] LANGRES : Jean-François POLETTE 03 25 02 11 77 • [email protected] SAINT-DIZIER : Lætitia DE MIANVILLE 03 25 02 11 78 • [email protected] ctualités Champagne-Ardenne PAROLE À Jean-Louis Mouton Président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Haute-Marne. Trésorier de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat de ChampagneArdenne. L’apprentissage, un tissu important pour l’avenir de nos entreprises On ne cesse de le répéter, l’apprentissage a ses impacts sur l’emploi, la création d’entreprise, la pérennité de nos métiers et donc l’avenir de nos entreprises. L’apprentissage est une priorité pour notre secteur. Nous sommes en droit de prétendre, que si on parle encore d’apprentissage dans notre pays, c’est grâce à tous ceux qui ont toujours su entretenir la flamme, même aux pires périodes de tendance de ringardisation de cette voie de formation. Aujourd’hui cependant, l’apprentissage ne se porte pas aussi bien que nous le souhaiterions, pas aussi bien que le voudraient les discours et les volontés exprimés par les responsables politiques. Bien sûr la crise et les difficultés y sont en partie responsables, mais pas seulement. Bien évidemment nous accueillons avec satisfaction l’annonce de la mesure coût zéro pour l’accueil des apprentis mineurs dans les entreprises de moins de onze salariés. Cette disposition répond à nos attentes et va dans le sens souhaité du développement de l’apprentissage. 2015, année anniversaire des chambres de métiers. C’est en effet le 26 juillet 1925 qu’à l’initiative du Sénateur de Haute-Marne, Joseph Courtier, qui était inscrit au groupe des Républicains de gauche, la représentation nationale a définitivement adopté la loi portant sur la création des chambres de métiers. Après ces 90 années d’existence, cette année nous allons connaître un autre changement avec la création de cette nouvelle assemblée en grande région. Fervent défenseur de nos établissements départementaux, nous avons largement travaillé et contribué à une mutualisation de nos services en région Champagne Ardenne, tout en conservant notre identité départementale. Alors en nous tournant plus vers l’Est, sachons préserver ce travail. « Cap sur l’emploi et les savoir-faire dans l’artisanat » Une nouvelle équipe pour la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) Après la récente arrivée de Lora Boulineau pour mener à bien l’action GPEC dans les départements de l’Aube et de la Haute-Marne, c’est au tour des Ardennes et de la Marne d’accueillir une nouvelle recrue : Émilie Aubin, issue du métier de conseil en banque et assurance et diplômée en Gestion des Ressources Humaines. À 35 ans, cette Rémoise passionnée par son métier possède l’expérience et la formation nécessaires au développement de sa mission en matière d’analyse et d’accompagnement aux métiers de l’artisanat. L’action GPEC permet aux artisans de bénéficier d’un accompagnement per- 3 POUR EN BÉNÉFICIER, CONTACTEZ : sonnalisé grâce à l’élaboration d’un diagnostic. Vous avez des salariés et vous souhaitez faire le point sur la gestion des Ressources Humaines au sein de votre entreprise ? L’action régionale « Cap sur l’emploi et les savoir-faire dans l’artisanat » vous est destinée. Lors d’un premier entretien, la chargée de mission abordera avec vous le fonctionnement de votre entreprise, les compétences présentes ou manquantes et vos projets de développement. À partir de ces éléments, il sera possible de vous proposer des préconisations et un plan d’action en fonction de vos besoins. • Les Ardennes et la Marne : Émilie Aubin au 03 26 40 21 75 ou par mail [email protected] • L’Aube et la Haute-Marne : Lora Boulineau au 03 25 32 19 77 ou par mail [email protected] 8 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 Les différents axes d’accompagnement : • Information sur les obligations de l’employeur dans sa gestion du personnel • Évaluation des compétences des salariés grâce au logiciel Comafoa (Compétences des actifs pour la formation dans l’artisanat) • Aide à la création et/ou mise à jour d’outils RH (Fiches de poste, grille de recrutement…) • Accompagnement dans les différents aspects de Gestion des Ressources Humaines (recrutement, recherche de formation pour les salariés, information sur les dispositifs d’aide à l’emploi…) • Qualité de vie et santé au travail Ce service vous est totalement offert grâce aux partenaires financiers de l’opération : STATIONS-SERVICE LA RÉGLEMENTATION ICPE CHANGE De nombreuses stations-service sont concernées par la réglementation sur les installations classées (ICPE). Depuis le 1er juin 2015, la nomenclature ICPE est modifiée. Cela concerne principalement les activités de stockage de carburants (n°1432) et la distribution de carburants (n°1435). Remplacement de la rubrique 1432 par la rubrique 4734 relative au stockage de carburant Concernant le stockage de carburant (gazole, essence fioul), une nouvelle rubrique 4734 est créée et remplace l’ancienne rubrique 1432 (tableau ci-contre). Certaines stations-service relevant de l’ancienne rubrique 1432 (stockage en réservoirs manufacturés de liquides inflammables) pourront être concernées par la nouvelle rubrique 4734. 4734. Produits pétroliers spécifiques et carburants de substitution [...] La quantité totale susceptible d’être présente dans les installations [...] étant : 1. Pour les cavités souterraines, les stockages enterrés ou en double enveloppe avec système de détection de fuite : Régime applicable a) Supérieure ou égale à 2 500 t Autorisation (A) b) Supérieure ou égale à 1 000 t mais inférieure à 2 500 t Enregistrement (E) c) Supérieure ou égale à 50 t d’essence ou 250 t au total, mais inférieure à 1 000 t au total Déclaration avec contrôle périodique (DC) 2. Pour les autres stockages : ➜ Ce changement de classement doit être déclaré auprès de la Préfecture. a) Supérieure ou égale à 1 000 t Autorisation (A) b) Supérieure ou égale à 100 t d’essence ou 500 t au total, mais inférieure à 1 000 t au total Enregistrement (E) Modification de la rubrique 1435 relative à la distribution de carburant c) Supérieure ou égale à 50 t au total, mais inférieure à 100 t d’essence et inférieure à 500 t au total Déclaration avec contrôle périodique (DC) Concernant la rubrique 1435 relative à la distribution de carburants, les seuils de classement ont été modifiés et assouplis. Les stations-service dont le volume annuel de carburants distribué est inférieur à 100 m3 d’essence ou à 500 m3 au total, ne sont plus soumises à la réglementation ICPE. Le critère de classement n’est plus la « capacité totale équivalente » mais le « volume annuel de carburant liquide distribué ». 1435 : Stations-service [...] Le volume annuel de carburant distribué étant : 1. Supérieur à 40 000 m³ Autorisation (A) 2. Supérieur à 20 000 m³ mais inférieur ou égal à 40 000 m³ Enregistrement (E) 3. Supérieur à 100 m³ d’essence ou 500 m³ au total, mais inférieur ou égal à 20 000 m³ Déclaration avec contrôle périodique (DC) Dès à présent, vérifiez la situation de votre entreprise suite à ce changement de réglementation. 3 CONTACTEZ LA CNAMS pour bénéficier d’un état des lieux gratuit sur la situation de votre entreprise vis-à-vis de la réglementation ICPE CNAMS « Entreprises et environnement » Nicolas Rassel et Grégory Prevot 37 rue des capucins – 51100 Reims Tél : 03 26 47 22 55 [email protected] Le RSI relance le dispositif de subvention AquaPro pour les professionnels de pressings Dans le cadre de sa politique de prévention des risques professionnels, le Régime Social des Indépendants (RSI) a décidé de renouveler son aide financière RSI AquaPro auprès des exploitants de pressing sans salarié. Cette décision a pour but d’accompagner à nouveau les gérants de pressing qui feront le choix de l’aquanettoyage pour remplacer leur ancienne machine au perchloréthylène. RSI AquaPro est disponible depuis le 15 juin 2015. Les assurés souhaitant bénéficier de cette offre devront renvoyer leur dossier de réservation avant le 31 octobre 2015. Pour bénéficier de l’aide RSI Aqua Pro il faut : • Être travailleur indépendant • N’employer aucun salarié • Faire le choix de l’aquanettoyage • Être à jour de ses cotisations • S’engager à réaliser la consultation de prévention « RSI Prévention Pro » chez son médecin traitant • Réaliser une formation technique sur l’aquanettoyage, comprenant un volet sur la prévention des risques professionnels Le montant forfaitaire de l’aide financière correspondra à 40% du montant HT de l’investissement, plafonné à 10 000€ par combiné d’aquanettoyage et par travailleur indépendant. Contactez la CNAMS pour le montage de dossiers de demande de subvention et l’accompagnement dans votre projet de remplacement de machine. 3 CONTACT : CNAMS – « Entreprises et environnement » Nicolas Rassel et Grégory Prevot 37 rue des capucins – 51100 Reims Tél : 03 26 47 22 55 [email protected] Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 9 ctualités CONCOURS LES MAÎTRES D’APPRENTISSAGE À L’HONNEUR L’APCMA et la MNRA ont célébré, le 2 juin à Paris, les lauréats du premier Prix du maître d’apprentissage. S ur les 415 000 apprentis qui préparent en France des diplômes allant du CAP à Bac + 5, près de la moitié le fait dans une entreprise artisanale. Détenteurs d’un de ces diplômes, 85 % seront définitivement employés par l’entreprise formatrice ou dans une entreprise du même secteur d’activité. Les apprentis doivent à leur maître d’apprentissage leur « employabilité ». Le rôle de formateur est intrinsèque à l’artisanat dans lequel on transmet traditionnellement les savoir-faire et gestes professionnels par l’apprentissage. Comme le rappelle Alain Griset, président de l’APCMA, « pour les entreprises artisanales, le recrutement de personnes qualifiées est déterminant. Le rôle des maîtres d’apprentissage est stratégique ». « Quoi de plus cohérent que de faire en sorte que soient reconnus les maîtres d’apprentissage qui s’investissent au quotidien pour pérenniser et développer le secteur. Car plus que jamais, l’artisanat et l’apprentissage doivent se concevoir comme une voie d’excellence et un outil d’assimilation et d’intégration de nos jeunes », affirme de son côté Serge Crouin, président de la MNRA. Le Prix du maître d’apprentissage, organisé par l’APCMA et la MNRA, a été lancé au moment où les pouvoirs publics s’apprêtent à reconnaître officiellement le rôle de ces formateurs, dont l’exercice devrait se voir prochainement validé par la VAE. À la suite de sélections régionales ayant réuni près de 400 candidatures, le jury national a remis, le 2 juin dernier, le premier prix du Concours à Paris. Les lauréats ont été récompensés selon cinq catégories pour les démarches exemplaires mises en œuvre dans l’accueil, la formation et l’accompagnement des apprentis dans la construction de leur projet professionnel. ◾ Mobilité internationale : Brice Connesson, La passion du chocolat (Oise) ◾ Échange et transfert de compétences et de technologies : Jean-Yves Lambert, Elbi (Seine-et-Marne) ◾ Valorisation de la mixité : Christophe Thomas, Boucherie Thomas (Gironde) ◾ Jeune maître d’apprentissage : Olivier Abenon, Bac SARL (Guadeloupe) ◾ Engagement du maître d’apprentissage : François Heller, François Heller Mécanicien (Hautes-Alpes) Rencontre nationale de l’innovation L’artisanat à la pointe ! Les accompagnateurs des entreprises artisanales étaient nombreux à venir témoigner sur leurs expériences respectives. Plusieurs membres des pôles d’innovation, notamment auteurs des travaux réalisés dans le cadre de l’ouvrage collectif « Marchés & innovations 2020 dans l’artisanat et le commerce de proximité », étaient également conviés aux différentes tables rondes animées par Alexis Govciyan, directeur de l’ISM. Il a tout d’abord été question des marchés porteurs avec le numérique, l’importance de la proximité aujourd’hui, la silver économie et l’éco- 10 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 © maxsim - Fotolia Le 1er juin a eu lieu la première Rencontre nationale de l’innovation dans l’artisanat et le commerce de proximité. Organisée par l’ISM (Institut supérieur des métiers), avec le soutien de la DGE (Direction générale des entreprises), et en partenariat avec l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA) et l’Union Professionnelle Artisanale (UPA), cette journée avait pour objectif de faire le point sur les marchés porteurs et sur les différents types d’innovation. responsabilité. Sur ces sujets, artisans, représentants d’organisations professionnelles et experts de CMA ont présenté leur travail sur le terrain. Concernant les innovations de procédés, de produits et de services, les participants ont discuté des Fablabs, de l’impression 3D, du crowdsourcing et du design. Enfin, la dernière table-ronde était consacrée à l’innovation dans le management. De la mobilité à la coopérative artisanale en passant par la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), les échanges ont été riches en enseignements. blog.innovation-artisanat.fr La Siagi à Bercy Bâtiment Plus de mixité dans le secteur © Margot Lhermite U Carole Delga, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire, a introduit l’assemblée générale de la Siagi. Le 20 mai, Carole Delga, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire, a introduit l’assemblée générale de la Siagi dont les instances étaient réunies à Bercy, au ministère de l’Économie et des Finances. « La grande force de la Siagi [c’est à la fois] la qualité de son modèle et sa connaissance approfondie de l’ensemble de l’environnement bancaire et financier des TPE mais aussi des attentes, des besoins et des modèles économiques des entreprises qu’elle contribue à soutenir », a déclaré la secrétaire d’État, saluant l’action de la Siagi. Administrateurs et sociétaires, acteurs majeurs du financement et de l’accom- + Info pagnement des entreprises de proximité (l’APCMA, les chambres de métiers et de l’artisanat, Bpifrance et les principales banques françaises...) ayant répondu à l’invitation du président Bernard Stalter, l’assemblée générale a délibéré et approuvé ses résolutions annuelles avec un quorum proche des 100 %. La Siagi, c’est : • 560 M€ de crédits distribués à l’économie de proximité, • 3 500 entreprises garanties , • 250 activités garanties, • 10 000 projets étudiés en 2014 dont 300 issus des réseaux non bancaires, • 5 directions de région et 21 antennes régionales. n plan pour la mixité dans le secteur de l’artisanat du bâtiment a été signé le 2 juin 2015 entre le gouvernement et la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Son objectif : atteindre la mixité dans un tiers des métiers d’ici à 2025. Renouvelant celui de 2007, ce plan pour la mixité s’organise autour de quatre objectifs : ◾ une orientation plus ouverte pour les jeunes filles et les jeunes garçons, notamment avec l’appui du nouveau parcours mis en place au bénéfice des élèves à partir de la rentrée 2015 ; ◾ un travail sur les stéréotypes liés à ces métiers ; ◾ la promotion de la mixité et de l’égalité au sein des entreprises ; ◾ des acteurs publics mobilisés pour créer un environnement favorable à l’engagement des femmes dans ces métiers. www.capeb.fr Vous êtes invités ! Rendez-vous à Révélations Né en 2013, le Salon des métiers d’art et de la création Révélations revient du 9 au 13 septembre pour un nouveau rendez-vous emblématique. Organisée au Grand Palais à Paris par Ateliers d’Art de France, la biennale rend hommage à l’excellence des savoir-faire des métiers d’art au niveau international. Près de 300 artisans, manufactures d’art, maisons d’excellence, mais aussi des galeries, institutions, fondations françaises et étrangères, embrassent tout l’art de vivre, sous le signe de la création contemporaine et de l’exception. 500 invitations offertes aux lecteurs du Monde des artisans À compter du 1er juillet, 500 invitations électroniques seront proposées au téléchargement sur le site du Salon : www.revelations-grand palais.com Celles-ci donneront droit à l’accès permanent au Salon, durant les quatre jours de l’édition 2015. Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 11 ctualités Champagne-Ardenne PRIX RÉGIONAL MAÎTRE D’APPRENTISSAGE MNRA C’est à l’occasion de l’Assemblée générale de la CRMA Champagne-Ardenne le 18 mai dernier, que les 4 présidents des CMA ont remis les prix régionaux Maître d’apprentissage MNRA. De g. à d. : Jean-Louis Mouton, président de la CMA52 ; M. Barrard ; M et Mme Van Vynckt ; M. Boulant, président de la CMA51 ; M. et Mme Bidaut ; M. Detrez, président de la CMA 08 et de la CRMA Champagne-Ardenne ; M. Plestan, président de la CMA10. C e concours organisé par l’APCMA et la MNRA, dont c’est la première édition, a la volonté de valoriser ceux qui forment les futurs collaborateurs des entreprises artisanales de demain : les maîtres d’apprentissage. Le jury régional a sélectionné 3 lauréats dans 3 catégories : Catégorie « Engagement du maître d’apprentissage » : M. Christophe Van Vinckt, boulanger – Le four à bois à Reims (51) Catégorie « Valorisation de la mixité » : M. Sébastien Barrard, peintre à Mareuil-sur-Ay (51) Catégorie « Maître d’apprentissage de moins de 40 ans » : M. Nicolas Bidaut, fleuriste – La Pergola à Reims (51) ◼ Métiers d’art : affichez vos couleurs ! La Chambre régionale de métiers et de l’artisanat de Champagne Ardenne, en collaboration avec la CNAMS, élabore un nouveau programme régional d’actions en faveur des métiers d’art. Améliorer la visibilité des métiers d’art pour développer l’activité et les compétences de ce secteur constitue les objectifs de ce nouveau programme pour lequel seront associés la Région et l’Europe. Parmi les projets d’actions figurent notamment une campagne de communication, l’organisation et la participation à des événements, des ren- 12 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 contres avec des professionnels de la décoration intérieure, l’accompagnement au développement commercial, le développement d’une offre à caractère touristique sans oublier la création de prix et de concours… Vous êtes actuellement inscrit au répertoire des métiers (RM) et votre code activité fait partie de la liste officielle des 217 métiers d’art mais vous n’êtes pas recensé au RM comme un métier d’art ? L’appartenance à la Section métiers d’art du RM nécessite une démarche volontaire de votre part. Aussi, il est indispensable que vous vous positionniez en prenant contact avec votre CMA qui se chargera de vous intégrer à cette section. Ce titre ne pourra que vous apporter un plus dans votre activité. 3 CONTACT : • CMA 08 : 03 24 56 81 81 • CMA 10 : 03 25 82 62 00 • CMA 51 : 03 26 40 64 94 • CMA 52 : 03 25 32 19 77 FOIRE DE CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE 2015 Le village des métiers ! L a 69e Foire de Châlons-en-Champagne se déroulera du vendredi 28 août au lundi 7 septembre 2015. Cette année, c’est la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat de Champagne-Ardenne qui sera présente à la Foire afin de promotionner l’artisanat auprès du grand public et des acteurs économiques locaux. Cette présence prendra la forme d’un chapiteau de 600 m2 qui abritera les principaux acteurs de l’artisanat : chambre de métiers et de l’artisanat, CFA interpro de Châlons, CFA du Bâtiment, organisations professionnelles… Organisés sous la forme d’un village, les différents partenaires organiseront des animations et des démonstrations afin de promouvoir les métiers de l’artisanat et l’apprentissage tout au long de la Foire. Comme tous les ans, le 1er lundi de la foire sera une journée importante pour l’artisanat. /HOXQGLbʼnb/HV5HQFRQWUHVvFRQRPLTXHV GH&KDPSDJQH$UGHQQHbŊ Organisées par la Chambre Économique Régionale, qui regroupe la chambre de métiers et de l’artisanat, la Chambre de commerce et de l’industrie et la Chambre d’agriculture au niveau régional, il s’agit d’un débat inédit entre les principales têtes de liste aux prochaines élections régionales et les entrepreneurs champardennais issus de tous les secteurs de l’économie. ▶ Quels projets économiques pour le territoire champardennais dans la future grande région ? Tel est le thème qui sera abordé au sein de ce débat au cours duquel chaque tête de liste des prochaines élections régionales donnera sa vision de l’artisanat et de la place des Champardennais dans la future région. C’est bien sûr l’événement économique de la rentrée en ChampagneArdenne ! /HYHQGUHGLVHSWHPEUHb3DVVLRQQÒPHQW$UWLVDQVb/H9LOODJH GHV0ÒWLHUVVHWUDQVIRUPHUDOłHVSDFHGłXQHMRXUQÒHHQSODWHDX GHWÒOÒYLVLRQ Des artisans champardennais et des experts nationaux débattront, en direct, face aux caméras de télévision, sur 2 thèmes d’actualité touchant l’artisanat : comment faciliter l’accès à la commande publique aux artisans et apprentis aujourd’hui - Artisans demain. L’émission sera retransmise en directe sur la web TV www.passionnement-artisans.com /HVDPHGLVHSWHPEUHbOłDUWLVDQDWVHPHWDXGLDSDVRQb Que vous soyez musicien ou simplement amateur de musique, cette journée va vous contenter. Des artisans luthiers viendront prendre possession du village des métiers afin de faire découvrir leur métier passionnant : la fabrication et la réparation des instruments de musique. Guitares, accordéons, violoncelles, percussions et bien d’autres encore prendront forme sous vos yeux mais prendront également vie pour le plaisir de vos oreilles ! Afin de partager avec nous ces différents événements la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat de Champagne-Ardenne vous offre 2 entrées gratuites, valables pour le lundi 31 août et le vendredi 4 septembre, à l’intérieur de ce magazine. r Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 13 Maroquinière, ébéniste et pâtissiers : le savoir-faire et le dynamisme de ces artisans leur ont ouvert les portes du succès à l’étranger. Quand l’artisanat français transcende les frontières. STYLE de vie Ces artisans qui connaissent le succès à l’international À 10 ans, Béatrice Amblard était convaincue qu’un jour, elle irait aux ÉtatsUnis. Et l’avenir lui a donné raison. Si, de Longwy à San Francisco, la route fut longue, elle a mené l’artisane jusqu’à l’épanouissement. Titulaire d’un CAP de sellier maroquinier, Béatrice Amblard intègre Hermès à 17 ans. À 21 ans, après être partie en vacances aux États-Unis, elle quitte son travail et s’installe à Los Angeles. Rapidement, l’artisane est recontactée par Hermès pour intégrer une nouvelle boutique à San Francisco. « Après dix ans làbas, j’ai eu envie d’évoluer. Il existait une demande pour la maroquinerie sur-mesure. » En 1998, Béatrice Amblard se lance dans la réalisation d’objets en cuir : sacs à main, portefeuilles, meubles… « Tout est fait main, personnalisable. Je m’appuie sur les valeurs inculquées en France pour créer des produits de luxe inédits. » En 2010, elle ouvre son atelier show room, April in Paris. Ses produits séduisent aux États-Unis et à l’étranger (Australie, Angleterre, Suède…). La maroquinière a plus de 1 600 clients. Un succès qu’elle explique par le « retour en grâce » de l’artisanat et l’envie de se démarquer. « Les gens veulent quelque chose qui corresponde à leur personnalité, analyse-t-elle. L’artisanat © DR Jean-Paul Viollet, ébéniste à Brooklyn (New-York) « l’énergie est stimulante pour qui veut y travailler ». 14 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 satisfait ce besoin. San Francisco par exemple a beaucoup évolué au niveau artisanal : une organisation se développe pour faciliter les petits business. L’industrie de masse ne séduit plus. On en revient aux produits artisanaux, avec du caractère ! » ■ L’école du travail artisanal du cuir Béatrice Amblard se revendique volontiers « vieux jeu ». « Je suis intègre dans mon travail. Il est bien fait et les gens ont confiance. Je ne fonctionne d’ailleurs qu’au boucheà-oreille. » Pendant longtemps, la maroquinière a tout fait elle-même. Jusqu’à l’ouverture il y a trois ans de son école, Amblard Leather Atelier, qui l’a amenée à recruter plusieurs personnes. « J’enseigne le métier du cuir artisanal : réalisation d’un modèle, couture à la main… » Que ce soit en programme standard (douze mois) ou accéléré (6 mois), 50 élèves se pressent chaque semaine aux leçons de Béatrice Amblard qui a également transmis son savoir-faire à sa fille Amélie, 23 ans, devenue sa collaboratrice. Dans sa success story américaine, l’artisane a été aidée par la réputation de son pays d’origine. « Les Américains adorent la France, la sophistication. Pour moi, le luxe est la représentation d’un savoirfaire. L’artisanat. » ■ Le globe-trotter de la pâtisserie Chef pâtissier dans le nord de Londres, Éric Rousseau a passé son CAP à Pontoise (Val d’Oise). « J’ai fait mon apprentissage avec Jacques Frédéric Cassel, pâtissier-chocolatier © photo-dave - Fotolia © DR « Je vends une image de marque » © DR Béatrice Amblard a ouvert en 2010 son atelier show room, « April in Paris » à Los Angeles. Valandon, à qui je dois beaucoup », précise-t-il. Formé chez Dalloyau puis dans un Relais Château à Bournemouth (Royaume-Uni), Éric Rousseau officie ensuite plusieurs années en tant que chef pâtissier sur des bateaux de croisière. Une véritable école, qui lui permet de sillonner le monde. C’est finalement à Londres, « terre fertile pour les jeunes entrepreneurs », qu’il choisit de s’établir. En 2002, il ouvre dans le Après deux ans chez Paul Manu à Paris pour s’initier à l’art du sucre et six ans chez Fauchon pour explorer les chemins de la Haute Pâtisserie, Frédéric Cassel s’installe à Fontainebleau en 1994. Vingt ans après, celui qui a entraîné l’équipe de France, victorieuse de la 13e Coupe du monde de la pâtisserie, appartient au cercle des pâtissiers haut de gamme que l’on s’arrache. Tout commence au milieu des années 2000, lorsqu’un investisseur japonais sollicite Frédéric Cassel pour ouvrir une boutique à Kyoto. « Nous avons joué le parallèle avec Fontainebleau : deux villes impériales, avec la nature. » Pour le pâtissier, président depuis 2003 de l’Association Relais Desserts (élite mondiale de la Haute Pâtisserie française), cette première présence en Asie est surtout destinée à asseoir son image de marque. « Ce sont les investisseurs qui viennent nous chercher. Ils veulent quelqu’un qui représente la profession, souligne-t-il. La cuisine, c’est mondial. La pâtisserie, c’est français ! ». Un espace dédié aux Galeries Lafayette de Berlin depuis 2009 et dans un grand magasin de Tokyo depuis 2010, une boutique à Casablanca depuis 2010 : la marque Frédéric Cassel se décline sur trois continents. « Je vends une image de marque et une recette. Sur place, il y a toujours un chef français qui part de chez nous. » Si la taille des gâteaux varie en fonction des pays, les saveurs et le principe – deux collections par an comme dans la haute couture – ne changent pas. Prochaine étape pour celui qui réalise plus de 10 % (300 000 €) de son activité à l’étranger : ouvrir une boutique à Singapour. quartier d’Islington la boulangeriepâtisserie Belle Époque. Hommage aux « grands artisans peintres ou joailliers des années 1879 à 1914, qui avaient un savoir-faire unique ». Dans sa boutique, le chef revisite les saveurs françaises – croissants, gâteaux… - à partir de matières premières très qualitatives importées… de France : farine, chocolat, crème… Le succès est tel qu’Éric Rousseau gère aujourd’hui trois magasins et 28 salariés, et réalise un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros. Pour autant, il garde la tête froide… et le caractère artisanal. « Tout est fait à la main », souligne-t-il ainsi. ■ À la conquête de l’Ouest Si Jean-Paul Viollet, ébéniste à Brooklyn (New-York), a senti un engouement pour les Français, « réputés pour la qualité et le luxe », il met toutefois en garde : « Cela ne suffit pas. Il faut que la qualité suive et que les livraisons soient faites dans les délais. » Retrousser ses manches, l’artisan originaire de Seyssel (Haute-Savoie), en a l’habitude. « L’installation professionnelle a été longue. Je louais un atelier où je travaillais seul presque 7 jours sur 7. » Titulaire d’un bac scientifique et d’un BTS Industries plastiques, Jean-Paul Viollet grandit dans l’atelier de son père et de son grand-père : toute sa famille est dans le bois depuis 1836. Il attrape rapidement le virus de l’ébénisterie, et celui des voyages. « J’ai quitté la France il y a 35 ans pour découvrir le continent américain, qui me fascinait. J’ai voyagé pendant deux ans : Canada, États-Unis, Amérique du Sud… New York m’a particulièrement attiré. L’énergie est stimulante pour qui veut y travailler. » L’artisan y retourne avec son épouse Sandrine, spécialiste de la marqueterie de paille. « Nous avons choisi Brooklyn, notamment le quartier de Williamsburg, il y a très longtemps, avant l’embourgeoisement. C’était le lieu des artisans, petits commerces et artistes. » En trois décennies, JeanPaul Viollet consolide sa réputation et son expertise pour acquérir confiance et stabilité. Aujourd’hui, il a plusieurs employés et ses meubles, allant de l’Art déco aux années quarante, sont des produits de luxe. Bois, peau : les matériaux proviennent du monde entier. « Les Américains n’hésitent pas à investir sur du beau mobilier. Le style français est plébiscité. Il n’y a pas de pièces typiques, mais des techniques appréciées : parchemin, galuchat… » Pour l’ébéniste, cette implantation aux États-Unis est « une continuation. La perpétuation du sens du travail bien fait et de l’honnêteté dans l’effort, transmis par mon père et mes oncles. » Marjolaine Desmartin Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 15 de vie La petite forge française de Roumanie U n artisan ferronnier originaire du Sud de la France dans le petit Paris des Balkans. S’il a conservé son accent chantant de l’Hérault, Fabien Monestier s’est fait avec facilité à la langue et à la culture roumaines. C’est en 2010 qu’il met les pieds en Roumanie pour la première fois, à la fin de son tour de France des Compagnons du devoir. Grâce à un partenariat avec Pro Patrimonio, la fondation dédiée à la restauration et à la défense du patrimoine roumain, l’artisan passe un an dans le village de ܉LEăQH܈WL, en Moldavie. « Chez les Compagnons, on développe de solides qualités professionnelles et humaines, raconte-t-il. Ils m’ont bien aidé. Je dois aussi beaucoup à Serban Sturdza, architecte à Bucarest. » À ܉LEăQH܈WL, Fabien se découvre au niveau créatif. « En France, le style de forge est bien particulier. Au niveau des anciennes ferronneries, on a du Louis XIV, du Louis XV, du Louis XVI. Ici le style est beaucoup plus libre, plus moderne. Le communisme en Bulgarie et en Roumanie a anéanti l’artisanat, les forges. Il n’y a plus de forgerons, mais quelques maréchaux-ferrants. Sauf peut-être à l’ouest du pays, grâce à l’influence austro-hongroise. Comme la tradition s’est perdue, on peut dire que le champ est libre. » En parallèle à son travail, l’artisan donne des cours dans le lycée professionnel du village. « L’idée était de promouvoir et de redonner un élan à la ferronnerie en Roumanie. » Il remarque rapidement la grande maturité de ses élèves. « Ils sont habitués à se débrouiller par eux-mêmes et à mener de nombreuses tâches : scolarité, cuisine, surveillance des troupeaux… Ils font montre d’une grande autonomie et ont une compréhension de l’outil – marteau, étau, enclume - très rapide. » ■ La France, synonyme de travail de qualité Au bout d’une année, Fabien revient en France. Lui qui s’est si bien acclimaté à la vie roumaine peine à se Compagnons du devoir Un apprentissage tourné vers l’international Le voyage, synonyme d’échange de savoirs, de relations humaines et de découverte culturelle, est un élément fondamental de la formation des Compagnons du devoir, filière d’excellence pour les artisans. Après l’Adoption, chaque jeune effectue son tour de France : une ou deux fois par an (selon les métiers), pendant trois à cinq ans, il change de ville et donc d’entreprise. Il vit et étudie la plupart du temps au sein d’une Maison de Compagnons. Une expérience d’un an à l’étranger prend place dans cette itinérance. En 2013, 212 Compagnons itinérants ont bénéficié d’une expérience en Europe, 31 en Amérique du Nord et centrale, 25 en Afrique et Moyen-Orient, 9 en Amérique latine, 54 en Asie et Océanie, 1 en Antarctique. 16 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 © DR STYLE Artisan ferronnier, Fabien Monestier a découvert la Roumanie au cours de son tour de France des Compagnons du devoir. Sous le charme, l’Héraultais y exerce aujourd’hui son art. Rencontre. réadapter. « La Roumanie me manquait beaucoup. Je rêvais, je comptais en roumain ! En France, il y a trop de matraquage commercial, de publicité. Sans compter que je n’ai pas réussi à exercer mon métier. Je posais des menuiseries PVC. » L’artisan repart rapidement pour la Roumanie. D’abord à ܉LEăQH܈WL, puis à Bucarest. Installé dans une zone industrielle, il se fait connaître grâce au bouche-à-oreille et réalise rampes, grilles, pergolas, portails, marquises, lampes, meubles… « Je fais de petits chantiers. C’est la passion qui m’anime, pas l’appât du gain. » Le Compagnon du devoir réalise ses outils de frappe lui-même. En revanche, son enclume de 250 kg, elle, vient de France. « C’est deux fois plus cher ici », reconnaît-il. Fabien partage Bucarest avec une grosse communauté de Français. « On nous voit comme une nation de travail de qualité. » Il entend justement transmettre ce savoirfaire que les Roumains lui reconnaissent. « Pour l’instant, les 25 m 2 de mon atelier sont trop petits pour prendre un apprenti… Mais dans le futur, oui, je souhaite en avoir un, et donner des cours de découverte. Je veux faire perdurer mon métier, surtout dans ce pays où le besoin est si important ! » Très bientôt, l’artisan va quitter la capitale, qu’il juge trop agitée, pour s’installer dans une petite ville provinciale plus tranquille. Renouer avec la nature pour exalter, encore, son inspiration. Marjolaine Desmartin D ossier CATASTROPHES NATURELLES Les aides exceptionnelles Quand la nature se déchaîne et s’acharne, la solidarité se met en place et peut prendre diverses formes. Voici quelques exemples. B Passer le cap grâce au FCCN L’APCMA (Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat) met en effet à disposition des CMA concernées un Fonds de calamités et de catastrophes naturelles (FCCN), qui peut apporter 1500 € maximum par entreprise en cas de sinistre dû à une catastrophe naturelle donnant lieu à un arrêté du ministère de l’Intérieur. « L’idée du FCCN n’est pas de se substituer aux assurances ou aux aides publiques, mais d’aider les artisans à passer le cap », précise Hervé Moguérou, chargé de développement économique à la CMA du Finistère. Il y a un dossier à établir, que chaque chambre personnalise. Dans les Hautes- Atelier Ambiances-Créations (29) Philippe Corbel, tapissier décorateur à Pouldreuzic Leçon de vie © Photos : DR retagne. Fin 2013, début 2014. 35 tempêtes (rivières qui débordent, coulées de boue…) ravagent certaines communes. Hautes-Pyrénées. Fin juin 2013. Plusieurs crues coupent les routes. « Les gens sont restés isolés jusqu’à 8 jours sans approvisionnement ; les coupures électriques ont engendré la perte de tout ce qui était dans les chambres froides… », se souvient Michel Buttmann, conseiller de ce département, qui s’est rendu dès que possible dans deux villages sinistrés. Philippe Corbel, tapissier décorateur, habite et travaille dans un moulin à eau au bord d’une jolie rivière… Du 31 janvier au 12 février 2014, à cause des pluies, c’est l’inondation. « Il a fallu déménager tout l’atelier : des centaines de tissus, sièges, tapis de luxe, produits haut de gamme présentés dans le showroom… » Le montant des dégâts ? 13 300 euros. « J’ai été indemnisé de 4000 €, ai reçu 1500 € de la CMA (FCCN) et 1500 € du RSI. Il reste 6300 €… » Les assureurs se renvoient la balle et Philippe essaye d’obtenir, avec difficultés, une aide du Conseil général. L’artisan a su réagir au mieux pour gérer ce sinistre. « La communication auprès des clients est essentielle : il faut les rassurer sur le fait que l’on maîtrise la situation, leur faire accepter un éventuel retard. » Dès mi-février, il a installé un atelier relais dans son séjour afin de pouvoir continuer à travailler. Enfin, il a su orchestrer en même temps les travaux de restauration, le travail, l’administratif et… le côté émotionnel. En trois mois, l’atelier a été refait… en mieux : « la pompe d’évacuation fonctionne dès qu’il y a un millimètre d’eau dedans (les autres devaient être immergées), plus aucun câble ne touche le sol… ». L’artisan a vu ainsi son chiffre d’affaires progresser de 9 % entre 2013 et 2014. Et lors de la journée portes ouvertes qu’il a organisée le 9 mai 2014, 300 personnes étaient présentes… sous un soleil resplendissant. Pyrénées, une semaine après les faits, « notre président Daniel Puges avait obtenu une dotation globale forfaitaire de 50 000 € de l’APCMA », évoque Michel Buttmann. Fin juillet 2013, « une première commission a établi les critères d’attribution : si les artisans avaient des dégâts matériels, ils bénéficiaient du plafond de 1 500 € ; sans dégâts matériels, nous donnions 300 € par jour de route coupée ». 32 dossiers ont été indemnisés, pour 48 200 € ; « le reste a été rendu à l’APCMA ». En Bretagne, 29 dossiers ont été indemnisés sur 30, avec une enveloppe de 38 000 €. « Le seul refus venait du fait que les problèmes de l’entreprise étaient plus structurels que dus à l’inondation. » Des soutiens en sus Entre autres aides, en Bretagne, une plateforme d’initiatives locale (Initiative Cornouaille) a octroyé un prêt de transition à taux zéro. « Une restauratrice a ainsi bénéficié de 100 000 € ; le montage du dossier s’est fait par le biais de la CMA », pointe Hervé Moguérou. Dans ces cas-là, le RSI est à l’écoute (étalement des charges) et peut aussi se mobiliser. « Une aide a été débloquée pour les sinistrés via un processus très simple ; si 600 000 € ont été distribués à ceux qui en avaient fait la demande, ce dispositif a été arrêté assez rapidement », déplore Michel Buttmann. Pour les artisans qui avaient des salariés, la Direccte de Bretagne a mieux rémunéré le chômage partiel. Les CMA des Hautes-Pyrénées et de la Haute-Garonne et la Direccte Midi-Pyrénées avaient aussi instauré un système de formations afin de « limiter le temps des salariés en chômage partiel et l’épuisement de leurs droits ». Conseils généraux, banques, Urssaf… sont aussi bien souvent solidaires. Quoi qu’il en soit, observe Hervé Moguerou : « il faut des bases solides pour passer le cap, la trésorerie doit être saine ». Le FCCN peut apporter 1 500 € maximum par entreprise en cas de sinistre dû à une catastrophe naturelle. Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 17 J uri-pratique INSERTION PROFESSIONNELLE Fiscal • Artisans en société ayant clos un exercice le 31 mars 2015 : versement au service des impôts, le 15 juillet au plus tard, du solde de l’impôt sur les sociétés, sous peine de majoration. Social • Pour tous les travailleurs indépendants, paiement des cotisations sociales au RSI pour le 5 juillet en cas d’option pour un prélèvement mensuel à cette date (sinon, pour le 20 juillet). • Pour les artisans n’ayant pas plus de 9 salariés, versement à l’Urssaf, pour le 15 juillet, des cotisations sur les salaires du 2e trimestre 2015 ou sur les salaires de juin, selon la périodicité de paiement choisie. Pour les employeurs de plus de 9 salariés, versement des cotisations sur les salaires de juin dans tous les cas. • Pour tous les travailleurs indépendants, paiement des cotisations sociales au RSI pour le 5 août en cas d’option pour un prélèvement mensuel à cette date (sinon, pour le 20 août). • Pour les artisans n’ayant pas plus de 9 salariés et payant les cotisations mensuellement, versement à l’Urssaf, pour le 15 août, des cotisations sur les salaires de juillet. Versement identique, dans tous les cas, pour les employeurs de plus de 9 salariés. ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 L e CIE-Starter est un contrat d’insertion aidé qui vise à recruter en contrat à durée indéterminée (CDI) ou en CDD de plus de six mois un jeune de moins de 30 ans sans emploi, rencontrant des difficultés particulières d’accès à un emploi, sélectionné en liaison avec Pôle Emploi ou les missions locales emploi. En pratique, le jeune doit, au choix, résider dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), être bénéficiaire du RSA, être demandeur d’emploi de longue durée, être reconnu travailleur handicapé, être suivi dans le cadre d’un dispositif deuxième chance ou encore avoir bénéficié d’un emploi d’avenir. Toutes les entreprises et les groupements d’employeurs du secteur marchand peuvent recruter en CIE-Starter. Une aide financière Les avantages financiers de ce contrat ne sont pas négligeables. L’entreprise perçoit une aide pendant six à vingt-quatre mois, selon la durée du contrat, dont le montant s’élève à 45 % du Smic horaire brut. Par exemple, si l’employeur recrute un jeune au Smic, cet emploi lui coûte en théorie chaque mois 2 048,25 €, cotisations sociales comprises (soit 590,75 €). Avec l’aide de l’État à 45 % liée au CIE-Starter, soit 655,90 €, qui s’ajoutent aux autres exonérations de cotisations sociales, l’employeur ne débourse plus 2 048,25 €, mais seulement 982,10 €, soit une réduction de plus de 50 % au total. L’aide est versée mensuellement sur la base des attestations de présence du salarié. Les modalités pratiques L’employeur doit prendre contact avec l’agence Pôle Emploi ou la mission locale de son secteur, ou encore avec Cap Emploi s’il souhaite recruter un jeune travailleur handicapé. On lui proposera plusieurs candidats, mais l’employeur peut venir également avec le nom d’une personne et vérifier qu’elle répond bien aux critères du contrat. Une fois le candidat choisi, l’employeur remplit avec son interlocuteur une demande d’aide au contrat CIEStarter comprenant les actions envisagées d’accompagnement et de formation dans le cadre du contrat. 13 000 contrats CIE-Starter sont prévus en 2015. 3 POUR EN SAVOIR PLUS www.pole-emploi.fr 18 Le contrat initiative-emploi CIE-Starter permet aux entreprises de recruter des jeunes en situation d’insertion professionnelle et sociale difficile et de bénéficier, en contrepartie, d’une aide financière. © Minerva Studio - Fotolia.com VOTRE AGENDA SEPTEMBREOCTOBRE 2015 UN NOUVEAU CONTRAT AIDÉ : LE « CIE-STARTER » Rubrique réalisée par François Sabarly © jörn buchheim - Fotolia.com J uri-pratique RÉGLEMENTATION TRAVAUX DANGEREUX : DES ASSOUPLISSEMENTS POUR LES JEUNES La réglementation du travail des jeunes de moins de 18 ans a été modifiée et assouplie à la suite de la publication au Journal officiel de deux décrets entrés en application le 2 mai 2015. Procédure pour les travaux réglementés Premier changement : l’employeur qui souhaite affecter un jeune de moins de 18 ans à certains travaux dangereux est seulement tenu d’envoyer une déclaration de dérogation à l’inspection du travail. Cette déclaration doit, par la suite, être renouvelée tous les trois ans. Jusqu’alors, l’employeur devait obtenir l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail. Attention toutefois : la nouvelle déclaration de dérogation doit être précédée d’une évaluation des risques existants pour la santé et la sécurité du jeune, et de la mise en œuvre des actions de prévention propres à garantir la protection de sa santé et de sa sécurité. De plus, avant toute affectation d’un jeune à un travail réglementé, l’employeur doit avoir informé celui-ci sur les risques pour sa santé et sa sécurité. Il doit également l’encadrer par une personne compétente et obtenir un avis médical d’aptitude, délivré par le médecin du travail. Exceptions pour les travaux en hauteur Second changement : les travaux en hauteur. De façon générale, il est toujours interdit d’affecter des jeunes de moins de 18 ans à des travaux en hauteur lorsque la prévention du risque de chute n’est pas assurée par des mesures de protection collective. Mais cette interdiction fait dorénavant l’objet de deux dérogations : ■ le jeune peut utiliser des échelles, escabeaux et marchepieds en cas d’impossibilité de recourir à un équipement assurant une protection collective ou lorsque le risque de chute est faible et qu’il s’agit d’un travail de courte durée ne présentant pas un caractère répétitif ; ■ pour les besoins de sa formation professionnelle, le jeune peut être affecté temporairement à un travail en hauteur nécessitant un équipement de protection individuelle, sous condition d’en faire la déclaration auprès de l’inspecteur du travail. © areporter - Fotolia.com C ertains travaux sont interdits aux jeunes âgés de moins de 18 ans en raison de leur dangerosité. Toutefois, les employeurs peuvent bénéficier d’une dérogation pour les élèves d’un établissement technologique ou professionnel lorsqu’ils effectuent un stage dans leur entreprise, ainsi que pour leurs apprentis. Ces travaux interdits susceptibles de dérogation sont dits « réglementés ». Deux décrets du 17 avril 2015, entrés en vigueur le 2 mai 2015, réforment ces dispositions. Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 19 P ratique Haute-Marne DÉVELOPPEMENT DE L’APPRENTISSAGE UN NOUVEAU DISPOSITIF D’AIDE L e Gouvernement en a fait le constat : depuis plusieurs années, le nombre de jeunes empruntant la voie de l’artisanat diminue. Certes, la crise qui perdure depuis 2008 explique une partie de ce recul, mais il apparaît clairement que les entreprises et notamment les plus petites ont besoin d’un soutien qui compense le temps consacré à la bonne formation de l’apprenti. Un nouveau dispositif vient d’être annoncé. Il concerne : ■ les entreprises de moins de 11 salariés, ■ qui recrutent un apprenti mineur (moins de 18 ans à la date de signature du contrat), ■ dont le contrat est conclu à partir du 1er juillet 2015. L’aide consistera en une subvention de 368 € par mois, soit 4 400 € pour l’année versée trimestriellement durant la première année d’apprentissage et financé intégralement par l’État. L’aide sera cumulable avec les aides déjà existantes : prime apprentissage de 1 000 €, aide au recrutement d’un apprenti supplémentaire (1 000 € également), crédit d’impôt… Elle ne sera pas due en cas de rupture du contrat durant les deux premiers mois. Nous sommes comme souvent dans l’attente d’un décret à paraître. Cependant, le gouvernement a promis que les formalités seraient simples : un formulaire sur internet, déjà prérempli à partir des données du contrat d’apprentissage et un justificatif trimestriel de la présence de l’apprenti dans l’entreprise. Pourquoi hésiter ? BOURSE DES OFFRES DE CONTRATS D’APPRENTISSAGE C omme chaque année votre Chambre de Métiers et de l’Artisanat recueille auprès des artisans leurs besoins en recrutements d’apprentis. Les entreprises ayant déjà formé des apprentis ont reçu, en mai, un questionnaire leur permettant de nous faire part des profils recherchés. L’objectif est de mettre en relation les jeunes à la recherche d’un maître d’apprentissage avec les entreprises artisanales souhaitant les former à leurs métiers. 20 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 Les offres des entreprises sont ainsi mises en ligne sur notre site internet, de manière anonyme, invitant les internautes à contacter la Chambre de Métiers afin de vérifier que le profil correspond à la demande de l’entreprise. Si l’entreprise en fait la demande, le(les) offre(s) de contrats d’apprentissage sont également déposées à Pôle Emploi. N’hésitez pas à contacter le service apprentissage de votre Chambre de métiers afin de déposer vos offres ou remplissez le questionnaire en ligne sur notre site internet. 3 POUR TOUS RENSEIGNEMENTS : Lucie VIAL et Brigitte HAMANN Tél. : 03 25 32 19 77 [email protected] [email protected] P ratique Haute-Marne LE SAVOIR-FAIRE ARTISANAL HAUT-MARNAIS SOYEZ PRÉSENT SUR INTERNET EN QUELQUES CLICS 1 2 La chambre des métiers et de l’artisanat vous accompagne et vous conseille pour la création de votre page Internet grâce au soutien du GIP. 3 R éelle opportunité de visibilité médiatique, cette page internet personnalisée mettra en valeur le savoir-faire spécifique de votre activité, une présentation de votre entreprise (texte et photos), vos titres professionnels, vos coordonnées, votre géo-localisation ainsi que des liens directs vers les réseaux sociaux (Facebook, Tweeter…) et vers votre site internet si vous en détenez un. Pour ceux qui sont déjà présents sur le site, une mise à jour des informations et des illustrations est en cours de réalisation par votre conseillère. Pour toute nouvelle inscription : 3 CONTACT : Sandra LAÏNO 03 25 32 19 77 [email protected] 4 5 1 Votre photo principale 2 En un clic vos photos s’agrandissent 3 Présentation de votre entreprise de votre entreprise ainsi que de votre parcours et de votre savoir-faire 4 Vos coordonnées et votre localisation 5 Coordonnées de votre CMA. SERVICE EN LIGNE WWW.PUBLIMARCHES.FR L a chambre de métiers et de l’artisanat vous rappelle que le site www.publimarches.fr vous permet de vous inscrire et de recevoir les offres de marchés publics de la région gratuitement. Le rôle des marchés publics est de donner à toute entreprise les mêmes chances d’accéder aux marchés proposés par les acheteurs publics (nommés Pouvoirs Adjudicateurs). Pour des raisons d’égalité et de transparence, ces marchés sont encadrés par le Code des Marchés Publics(CMP). C’est une action régionale qui permet le recensement des annonces de marchés publics, celles-ci sont envoyées aux artisans inscrits sur le site en fonction du secteur d’activité et du territoire sur lequel vous pouvez intervenir, précisés lors de leur inscription. Votre conseillère vous accompagne et vous informe sur les différentes modalités. Complétez le formulaire pour votre inscription 3 INFORMATION ET CONSEILS : Sandra LAÏNO 03 25 32 19 77 [email protected] Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 21 F orum TARIFS DU GAZ LES RÈGLES CHANGENT D © Punto Studio Foto - Fotolia epuis l’ouverture du marché du gaz à la concurrence, deux types d’offres coexistent : les tarifs réglementés de vente, fixés par le gouvernement et proposés par les fournisseurs historiques, et les offres de marché, proposées par l’ensemble des fournisseurs et librement fixées. Afin de se mettre en conformité avec le droit européen, les tarifs réglementés du gaz disparaîtront pour la quasi-totalité des professionnels, artisans compris, d’ici la fin de l’année. Êtes-vous concerné ? OUI, si vous êtes un professionnel avec un niveau de consommation supérieur à 30 MWh par an (PME, restaurants, bureaux, ateliers, commerce͒ de proximité de petite surface…) et que vous avez actuellement un contrat au tarif réglementé avec un fournisseur historique : GDF-Suez, Tegaz ou une entreprise locale de distribution. NON, si vous êtes un professionnel dont la consommation annuelle est inférieure à 30 MWh par an, ou que vous avez actuellement déjà un contrat à prix de marché, y compris indexé sur des tarifs réglementés. Tout contrat au tarif réglementé « historique » devenant caduc au 1er janvier 2016, il vous faudra avoir souscrit, en amont, un nouveau contrat en offre de marché. N’hésitez pas à vous renseigner dès maintenant : la majorité des fournisseurs, historiques et alternatifs, proposent d’ores et déjà des tels contrats, à des tarifs compétitifs. 3 INFORMATIONS : www.energie-info.fr/pro + Abonnez-vous au Monde des artisans Bulletin à renvoyer avec votre règlement à ATC. Service abonnements. Abo 23 rue Dupont-des-Loges. 57000 Metz. Fax : 03 87 69 18 14. Oui, je m’abonne au Monde des artisans pour deux ans (12 numéros) au tarif préférentiel de 8 euros (au lieu de 12 euros*) Prénom ...................................................................... Nom.................................................................................................................................. Profession .............................................................................................................................................................................................................. Nombre de salariés .......................................Adresse.................................................................................................................................. ....................................................................................................................................................................................................................................... Téléphone.....................................................................Fax.................................................................................................................................. E-mail ........................................................................................................................................................................................................................ * Prix de vente au numéro. Offre valable jusqu’au 31/12/2015. Tarif d’abonnement 1 an, France : 6 euros. En application de la loi n° 78-17 du 6 juin 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant reproduites ci-dessus. LMA vous précise qu’elles sont nécessaires au bon traitement de votre abonnement. Q uiz ASSURANCES Testez votre niveau ! Êtes-vous bien au fait de vos obligations en termes d’assurance ? Nous vous invitons à répondre aux questions suivantes… 1. La création de l’entreprise artisanale 4. La vie de l’entreprise A. Est-il obligatoire d’être assuré en responsabilité décennale quand je réalise des travaux de BTP ? OUI/NON B. Puis-je prendre d’autres engagements en dehors de mes responsabilités légales ? OUI/NON G. Mon conjoint est-il automatiquement couvert lorsqu’il travaille avec moi ? OUI/NON H. Puis-je m’assurer contre le coût des indemnités à verser en cas de licenciement de personnel ? OUI/NON 2. La vie du chantier C. Je participe à un groupement ; est-ce que cela modifie la façon dont je dois être assuré ? OUI/NON D. Mon client fournit les matériaux que je pose, en suis-je responsable ? OUI/NON 3. La vie des contrats d’assurance E. J’ai entrepris une démarche qualité. Cela a-t-il un impact sur mon contrat d’assurance professionnelle ? OUI/NON F. Puis-je dans certains cas me dégager de mes responsabilités décennales et civiles ? OUI/NON Réponses : B. Non, car les conséquences d’engagements contractuels que vous prenez au-delà des dispositions légales (par exemple garantir votre ouvrage 20 ans après réception, au lieu des 10 ans prévus par la loi) sont presque toujours exclues de vos contrats d’assurance. C. Non. Vous devez vérifier que votre contrat d’assurance couvre bien, dans le cadre d’un groupement, votre intervention (en responsabilités civile et décennale), avant et après réception. Si vous êtes mandataire commun, vous devez être couvert pour les responsabilités découlant de cette mission particulière. D. Oui. C’est une situation à éviter. D’abord parce que vous restez responsable des matériaux que vous mettez en œuvre, y compris s’ils comportaient un vice. Ensuite, parce que votre contrat peut exclure ces matériaux s’ils subissent des dommages sur le chantier (incendie, tempête…). © alphaspirit - Fotolia A. Oui. Toute entreprise réalisant des travaux neufs sur un ouvrage ou des travaux de rénovation touchant au clos et couvert est présumée responsable des désordres de nature décennale, c’est-à-dire compromettant la solidité ou rendant l’ouvrage impropre à sa destination. S’il s’agit d’un ouvrage de bâtiment il lui faudra être assurée pour cette responsabilité décennale. E. Oui. Au même titre qu’un service après-vente efficace ou que de la prévention, cela permet de sécuriser votre activité en limitant les sinistres. C’est un avantage commercial indéniable pouvant aussi vous valoir des avantages tarifaires. F. Pour le tenter, il vous appartient de prouver l’existence d’une cause étrangère : un cas de force majeure (événement imprévisible, irrésistible et extérieur), la faute d’un tiers ou celle de la victime. En matière de responsabilité civile, il appartient au tiers victime d’apporter la preuve d’une faute, d’un dommage et d’un lien de causalité entre faute et dommage. Vous pouvez vous exonérer en démontrant que le dommage provient d’un cas de force majeure ou du fait même de la victime ou d’un tiers. Moins de quatre réponses exactes Entre 4 et 6 réponses exactes Vous manquez de connaissances sur vos obligations d’assurance. Pour remédier à la situation, plongez-vous dans notre dossier publié en page 29 et devenez incollable ! Vous avez quelques notions sur les assurances obligatoires mais le sujet doit être approfondi ! Pour cela, une solution simple, consultez notre dossier en page 29. G. Non. S’il travaille avec vous de façon régulière, vous devez officialiser son activité professionnelle ; il a le choix entre 3 statuts : conjoint salarié, conjoint collaborateur, conjoint associé. Ainsi, il s’assure une protection juridique et sociale et il peut se constituer ses propres droits à la retraite. H. Oui. Les obligations sociales de l’employeur peuvent engendrer de lourdes charges ; vous pouvez anticiper leur financement en souscrivant une « assurance des engagements sociaux ». Les cotisations versées au titre de ce type de contrat sont déductibles du bénéfice imposable de votre entreprise. Source : Les 100 réponses à vos questions d’assurance, édité par la FFB et SMABTP. Plus de 7 réponses exactes Bravo, vous maîtrisez bien le sujet. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire notre dossier en page 29 et devenir un véritable expert ! Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 23 R épertoire Haute-Marne Mars - avril - mai 2015 MOUVEMENTS DU RÉPERTOIRE DES MÉTIERS CRÉATIONS ■ FOISSEAU ÉRIC SERGE SCULPTURE SUR PIERRE JOINVILLE ■ BERNARD PHILIPPE FABRICATION DE COUTELLERIE POULANGY ■ ROUSSEL EMMANUELLE FABRICATION D’ARTICLES DE BIJOUTERIE FANTAISIE ET ARTICLES SIMILAIRES CHAUMONT ■ POPPE JEREMIE FABRICATION DE BIÈRE ISOMES ■ CASTAJON ÉMILIE COUTURE FONTAINES SUR MARNE ■ MATHY LAURENT CRÉATION, FABRICATION MEUBLES ET OBJETS DÉCORATIFS, ALLICHAMPS ■ BOFFY NATHALIE CRÉATIONS DE BIJOUX, OBJETS POUR ENFANTS, OBJETS DE DÉCORATION CHAUMONT ■ BOYER ROSELYNE FABRICATION TRICOT MAINS FAYL BILLOT ■ ROUSSEY VALÉRIE FABRICATION D’ARTICLES DE BIJOUTERIE FANTAISIE FAYL BILLOT ■ PARENT STÉPHANIE FABRICATION D’OBJETS CRÉATIFS, RACHECOURT SUZEMONT ■ CONCEPT CARRELAGES 52 REVÊTEMENT ET IMPERMÉABILISATION DES SOLS ET MURS RIMAUCOURT ■ AMRI MOUNIR INSTALLATION ÉLECTRIQUE CHAUMONT ■ FRANCE RECYCLAGE PALETTES FABRICATION DE PALETTES CHAUMONT CESSATIONS ■ LES VOILIERS PRÉPARATION DE PLATS CUISINES À EMPORTER PEIGNEY ■ VANZELLA ÉMILIE COIFFURE A DOMICILE ST DIZIER ■ BOUCHERIES POPRAWA BOUCHERIE CHARCUTERIE ST DIZIER ■ CARILLON CHANTAL COIFFURE HORS SALONS BOURBONNE LES BAINS ■ TAXI - VSL - AMBULANCE CLEMENT TAXI, DONJEUX ■ GEISS FABRICATION D’OBJETS EN MATIÈRE PLASTIQUE BIESLES ■ GARAGE PATRICK MIGNOT RÉP. AUTOMOBILE : MÉCANIQUE FAVEROLLES ■ DIVINE BEAUTÉ SOINS DE BEAUTÉ BOURBONNE LES BAINS ■ JOFFROY PHILIPPE REVÊTEMENT DES SOLS ET DES MURS, CHAUMONT ■ BRENE CHARLY POLISSAGE, FORCEY ■ FABY MICHEL PRESSING BOURBONNE LES BAINS 24 ● ■ REST O FRITES PRÉPARATION DE PLATS À EMPORTER FRITERIE THONNANCE LES JOINVILLE ■ NG CHAUFFAGE PLOMBERIE CHAUMONT ■ SARL JOFFROY REVÊTEMENT DES SOLS ET DES MURS, BOLOGNE ■ SIFAPE DÉCORATION INDUSTRIELLE SUR PRODUITS VERRIERS ET AUTRES COLOMBEY LES DEUX ÉGLISES ■ ÉTABLISSEMENT FRAGNIÈRE SÉBASTIEN ÉLECTRICITÉ GÉNÉRALE ECLARON BRAUCOURT STE LIVIÈRE ■ VÉRANDAS DIJONNAISES POSE, RÉPARATION, ENTRETIEN DE VÉRANDAS, CHAUMONT ■ GARAGE VINCENOT MÉCANIQUE, RÉPARATION AUTOMOBILES PERTHES ■ MG AUTOMOBILE CARROSSERIE, PEINTURE ST DIZIER ■ DÉVELOPPEMENT DE L’HABITAT FRANÇAIS TRAITEMENT DE CHARPENTE HALLIGNICOURT ■ GD COIFFURE SALON DE COIFFURE HOMMES ET FEMMES, MARANVILLE ■ FLORIOT FABRICE REVÊTEMENT DES SOLS ET DES MURS CHAUMONT ■ GASSER DOMINIQUE HOMMES TOUTES MAINS BRICOLAGE, AUBERIVE ■ OLLMANN FRANCIS MACON COFFREUR BETTANCOURT LA FERRÉE ■ BONNEVIE JULIE COIFFURE A DOMICILE CHAMOUILLEY ■ LE P’TIT MANU MAÇONNERIE GÉNÉRALE PLANRUPT ■ SOGNE MICKAEL REVÊTEMENT DES SOLS ET DES MURS, VECQUEVILLE ■ SCHAAF ÉRIC CHAUFFAGISTE, SANITAIRE BOURBONNE LES BAINS ■ MAGNIEN-LAVISSE PEINTURE INTÉRIEURE ET PEINTURE PLÂTRERIE NOGENT ■ EURL MOTHORD RÉPARATION MOTOCULTURE BIESLES ■ GUILLEMIN PATRICK RÉPARATION AUTOMOBILE BIESLES ■ MARQUES ANTHONY RÉCUPÉRATION DE METAUX CHAUMONT ■ MONSKI ISABELLE FLEURISTE CHAUMONT ■ KREUTZ NICOLAS FABRICATION ET VENTE DE PIZZAS À EMPORTER LANGRES ■ LOUMAIZIA CAROLE COIFFURE A DOMICILE CHANCENAY ■ SEMI SARL TRAVAUX D’ISOLATION CHAUMONT Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ■ PIERREL STEVE USINAGE TOUTES PIECES BRETHENAY ■ STUDIO KEVINE SALON DE COIFFURE VAL DE MEUSE ■ LA COTE VERTE PLATS À EMPORTER THONNANCE LES JOINVILLE ■ GÉRARD JULIEN MÉCANIQUE AUTOMOBILE VITRY LES NOGENT ■ THABOURET MARION COIFFURE HORS SALONS WASSY ■ RENARD SEVERIN MAÇONNERIE, BOLOGNE ■ TOURNEBISE BERTRAND MAÇONNERIE ORGES ■ VAUTHELIN JEAN-PAUL TRAVAUX DE TERRASSEMENT COURANTS ET TRAVAUX PRÉPARATOIRES DANCEVOIR ■ CHOCAT PATRICK PHOTOGRAPHIE ST VALLIER SUR MARNE ■ DEHON MATHIEU MAÇONNERIE SOMMEVOIRE ■ VERMOT-SANDOZ CHRISTOPHE FABRICATION DE PIZZAS À EMPORTER, ROLAMPONT ■ DODIN DENIS VENTE DE FLEURS BLAISY ■ PASQUIER FRANÇOIS RÉPARATION MÉTALLIQUE JOINVILLE ■ PERRIN ÉMILIE COIFFURE EN SALON VILLEGUSIEN LE LAC ■ BOUSSEL DAMIEN CHARPENTE, SIGNEVILLE ■ LEVRET FREDERIC MONTAGE PNEUMATIQUE CEFFONDS ■ SCHLICK STÉPHANE MÉTALLERIE, SERRURERIE ECHENAY ■ VOISON LAURENT PRÉPARATION DE PLATS CUISINES À EMPORTER BOURBONNE LES BAINS ■ PAYSAGE & JARDIN EURL FLEURISTE BLESSONVILLE ■ MARNAT NELLY RÉPARATION DE MATÉRIELS MEDICO-CHIRURGICAUX ARC EN BARROIS ■ TRANSBLAISE TERRASSEMENTS, TRAVAUX PUBLICS WASSY ■ FRANZ PASCAL PLOMBERIE CHAUMONT ■ TRANSPORTS ALBANO GUERRA MÉCANIQUE AUTOMOBILE CHAUMONT ■ GUICHARD GENEVIÈVE RÉPARATION MATÉRIEL ÉLECTRONIQUE NOGENT ■ QUAI DES FLEURS FLEURISTE, JOINVILLE ■ FRANCHISE DISCOUNT AGENCEMENT DE LIEUX DE VENTE, LANGRES ■ BOUDOUHIOU MOHAMMED FABRICATION ET ASSEMBLAGE DE FOURNITURE MÉTALLIQUE VILLEGUSIEN LE LAC ■ ROSSI ANTHONY FABRICATION D’OUVRAGE MÉTALLIQUE NONCOURT SUR LE RONGEANT ■ LECOMTE JORDAN FABRICATION DE PIZZAS À EMPORTER THONNANCE LES JOINVILLE ■ GRILLOT DYLAN PEINTRE EN BÂTIMENT CHAUMONT ■ GÉRARD ÉRIC CLIM AUTO CHAUMONT ■ PRODHON CÉLINE PRESTATIONS DE TRAVAUX ADMINISTRATIFS DIVERS AUX PROFESSIONNELS BEAUCHEMIN ■ LANGUET ÉRIC PIZZAS À EMPORTER LANGRES ■ OTERO NADIA COIFFURE EN SALON BOURMONT ■ FRERE ALBAN POSE DE CORDAGES DE RAQUETTES, CHAUMONT ■ TARTAUT CARINE REPASSAGE WASSY ■ BUI ANNETTE FABRICATION DE PRODUITS ET PLATS À EMPORTER BIESLES ■ BOULANGER LUDOVIC COUVREUR ZINGUEUR CHAUMONT ■ DARCOURT BERNARD COUVERTURE ZINGUERIE SIGNEVILLE ■ RACLOT LOIC ÉLECTRICITÉ GÉNÉRALE, INDUSTRIELLE TORCENAY ■ MAVRIC AMELA RESTAURATION RAPIDE AMBULANTE CHAUMONT ■ GONTCHAROFF JOHAN ■ SC2B RECYCLAGE, NETTOYAGE ET REMPLISSAGE DE CARTOUCHES D’ENCRE, ST DIZIER ■ SOLUCE INFO RÉPARATION DE MATÉRIEL INFORMATIQUE CHAUMONT ■ SARL VENCK BOUCHERIE CHARCUTERIE HAUTE AMANCE ■ ESPACE BEAUTÉ SOINS DE BEAUTÉ CHAUMONT ■ KOMONS MARIE-LAURENCE COIFFURE EN SALON BOURMONT ■ HAUTAPLAIN JENNIFER COIFFURE À DOMICILE ROLAMPONT ■ SOCIÉTÉ THIERY BOULANGERIE-PÂTISSERIE LANGRES ■ CASSET JULIEN PLOMBERIE, LANEUVELLE ■ LA POISSONNERIE DU VALLINOT POISSONNERIE (SEDENTAIRE ET AMBULANTE) LONGEAU PERCEY ■ COYER MARC FABRICATION D’OBJETS DIVERS EN BOIS, FAYL BILLOT ■ TIMGAD BOUCHERIE, ST DIZIER ■ KLINE PLAQUISTE, PLÂTRERIE PERTHES ■ COLLINS SÉBASTIEN MONTAGE SOUDURE MAINTENANCE BROUSSEVAL ■ KOINESKY JOEL SELLERIE AUTOMOBILE BOLOGNE ■ VITREY CONCEPTION CONSTRUCTION VILLIERS SUR SUIZE ■ TOURNEBISE SANDRINE SECRÉTARIAT A DOMICILE MARANVILLE ■ BILQUEY PATRICK MONTAGE, ÉQUILIBRAGE DE PNEUMATIQUES BUXIÈRES LES VILLIERS ■ MOOCK JEAN-DANIEL PETIT BRICOLAGE CHAMARANDES CHOIGNES ■ SAVEURS DU GOÛT PRÉPARATION DE PLATS CUISINÉS DIVERS À EMPORTER ECLARON BRAUCOURT STE LIVIÈRE ■ COUTURET ALAIN FABRICATION DE MEUBLES AULNOY SUR AUBE ■ GUENIN SARAH ARTISTE CÉRAMISTE ARBOT ■ SCHWARTZ GUILLAUME TRAVAUX DE MAÇONNERIE GÉNÉRALE ET GROS ŒUVRE DE BÂTIMENT VAUX SOUS AUBIGNY ■ HENRIONNET JOHNNY TRAVAUX DE RÉNOVATION HUMBECOURT ■ VOYARD SÉBASTIEN RÉPARATION D’ORDINATEURS ET D’ÉQUIPEMENTS PÉRIPHÉRIQUES, CHAUMONT ■ BOURLE BRUNO ACTIVITÉS PHOTOGRAPHIQUES CHAUMONT ■ LABILLE SERGE PETIT BRICOLAGE, ST DIZIER ■ ALCYON TAXI TAXIS, LONGEAU PERCEY NETTOYAGE DE TOUS TYPES DE LOCAUX, CHAUMONT ■ MANGEON ÉRIC VANNERIE, NOGENT ■ DEMIMUID LANDRY TRAVAUX DE MAÇONNERIE GÉNÉRALE, DROYES ■ DID’SERVICES NETTOYAGE DES BÂTIMENTS ST DIZIER ■ AUREDUBOIS INSTALLATION BÂTIMENT À OSSATURE BOIS MAATZ ■ PROTIN-TREMA BOUCHERIE CHARCUTERIE CHATEAUVILLAIN ■ L.GELEC CONSTRUCTION LIGNES ÉLECTRIQUES ET TELECOM BETTANCOURT LA FERREE ■ SI MOHAMMED MARWAN RESTAURATION RAPIDE WASSY ■ VACHERET ANAIS COIFFURE A DOMICILE CHAUMONT ■ DUMONTET GÉRALDINE RELOOKING, RÉNOVATION ET CRÉATION DE MEUBLES CHOISEUL ■ BLANCHARD ARNAUD CHAUFFAGISTE, WASSY ■ AZZOLINA MIKE TRAVAUX DE BÂTIMENTS TRAVAUX DE COUVERTURE ST DIZIER R E V E L AT I O N S LE SALON DES MÉTIERS D’ART ET DE LA CRÉATION www.revelations-grandpalais.com MERCREDI 9 SEPT. 15H-18H AVANT-PREMIÈRE PROFESSIONNELLE WEDNESDAY, SEPT. 9TH, 3PM-6PM PROFESSIONAL PREVIEW UN ÉVÉNEMENT · AN EVENT BY D O R O T H É E L O R I Q U E T © G I L L E S L E I M D O R F E R • D E S I G N G R A P H I Q U E W W W. L A M A N U F A C T U R E . N E T GRAND PALAIS PARIS 1 0 >1 3 S E P T 2 01 5 F I N E C R A F T A N D C R E AT I O N FA I R PRESTIGE TAILLEUR DE CRISTAL La machine-outil n’a pas évolué, ce qui évolue c’est la pensée de l’artisan… © Photos : L. Theeten / Pixel Image Cristal Benito En haut : Trois personnes travaillent dans l’entreprise : Franck, Jean-Louis (au 2e plan), et Alain (quarante ans de maison). Ci-dessus à gauche : Quelques meules de polissage. À droite : Ébauche de la future taille. Au centre : L’appareil à calibrer permet à Franck de reproduire de façon régulière ses motifs. La passion du détail Dans un atelier inchangé depuis plus de soixante ans, trois hommes transforment des pièces de cristal en de pures merveilles ornées de motifs raffinés. Du dessin à l’intervention éventuelle de sous-traitants, ils contrôlent entièrement la conception de chaque vase, coupe, bol, verre, carafe… 26 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 Ci-dessus : Un superbe bar à caviar ou vodka créé par Martin Benito pour le marché russe. Toutes les pièces sortent de l’atelier signées. À droite : Jean-Louis et Franck, avec des pièces sur lesquelles on voit les dessins au crayon des futures tailles. « Ci-contre : Taille d’une carafe commandée par l’Élysée (cadeau diplomatique). Ci-dessous : Deux vases identiques taillés différemment (en cours). N ous sommes des tailleurs de cristal, et ne fabriquons donc pas la matière », explique Franck Benito, 49 ans, fils du créateur de l’entreprise (reprise en 2004). Son dessin d’un vase, annoté de toutes les dimensions nécessaires, est ainsi envoyé dans une cristallerie « en Allemagne, car en France les grandes cristalleries ne travaillent pas pour les artisans », constate-t-il. Sur les pièces lisses reçues, l’artisan va faire des essais et dessiner le ou les motifs choisis au crayon ; « nous nous servons d’un appareil à calibrer pour les reproduire régulièrement, au pinceau, verticalement et horizontalement ». Les motifs peuvent être très classiques (diamant) ou plus modernes (pétales…). « Quand le dessin n’est pas répétitif, nous le faisons à main levée, sans repérage. L’idée est toujours que le décor se marie à la forme. » Vient ensuite la phase critique de l’ébauche, avec une meule qui dégrossit. L’étape suivante, la taille, se fait avec une meule plus fine. « Nous repassons dans les motifs. Pour le polissage, nous utilisons entre autres des meules de liège, de la pierre ponce ; pour finir, des meules de feutre ou de drap. » L’artisan fabrique généralement des séries. « Nous pouvons faire du sur-mesure, mais il y a peu de demande ; nous en faisons donc pour nous, à présenter aux clients. » Ces derniers ont souvent été contactés lors du Salon Maison & Objet (décorateurs, boutiques de cadeaux, antiquaires, grandes maisons de parfum…). Franck se souvient notamment d’un client de Las Vegas qui avait fait une commande de 150 000 euros (proportionnellement, le chiffre d’affaires de l’entreprise était de 300 000 euros en 2014). 95 % du CA part à l’export, et Franck salue avec gratitude l’aide que lui apporte sa CMA (92), qui finance la moitié de ses frais de prospection à l’étranger via « Objectif export ». Cristal Benito fait aussi quelques restaurations (5 à 10 % du CA). Pour certains objets, Franck fait appel à des sous-traitants (orfèvres, bronziers, émailleurs, etc.). « Nous regroupons tout ici, nous sommes à l’origine de la création. » Tel le bar à vodka conçu par son père qui a nécessité un an de travail, du dessin à la pièce finie ; deux ours bruns sculptés en bronze doré à l’or fin avec des yeux sertis en diamant orangé d’Afrique du Sud soutiennent le bar… La couleur du cristal a été soufflée à chaud par le verrier dans la matière. Depuis quelques années, l’entreprise s’est lancée dans le luminaire ; elle souhaite « créer de plus en plus de pièces uniques, qui sont artistiquement plus gratifiantes que les séries ». C’est en effet là où les années d’expérience de l’artisan peuvent se transformer en art. Et en « or »… Sophie de Courtivron 3 CONTACT : www.cristal-benito.fr 1952 1962 1995 2006 2014 Création de l’entreprise Cristal Frères par Martin Benito, le père de Franck. Sous l’impulsion de Martin Benito, développement OutreAtlantique, via le bouche-àoreille, à partir de quelques clients américains rencontrés lors de Salons parisiens. Le rayonnement de l’entreprise devient international (Russie, Arabie Saoudite…). Cristal Benito est reconnue « Entreprise du patrimoine vivant » dès l’année de la création du label. Cristal Benito reçoit le Prix Stars & Métiers dans la catégorie « dynamique commerciale » et bénéficie ainsi d’une forte visibilité médiatique. Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 27 I nitiatives WORLDSKILLS COMPETITION QUE SONT-ILS DEVENUS ? Deux ans après la WorldSkills Competition de Leipzig, trois jeunes finalistes des Olympiades des Métiers font un retour sur leur expérience. Laurianne Mabit Après une première expérience en 2011 où elle s’impose aux régionales en Pays de la Loire, Laurianne Mabit transforme, en 2013, l’essai en victoire. Lors Son conseil pour les compétiteurs : de la 42e WordSkills « S’entraîner au maximum ! Quand on Competition, la a donné le meilleur de soi-même, on Nantaise se hisse ne peut jamais rien regretter. » jusqu’au podium de Leipzig, médaille d’argent autour du cou. Elle en retire le souvenir « d’une expérience unique. Une aventure, au niveau professionnel et au niveau humain », aux multiples retombées. Laurianne a notamment gardé des contacts avec des membres de l’équipe des Pays de la Loire, spécialistes en taille de pierre, cuisine ou menuiserie. « Je les revois régulièrement, ce sont devenus des amis. » Sa performance l’a également aidée à ouvrir de nouvelles portes. « L’année d’après, intégrant une licence pro modéliste, j’ai été acceptée en alternance chez Quechua, près de Chamonix », raconte la jeune femme. « Le récit du concours, que j’avais passé au même moment que mon BTS, m’a permis de convaincre mes employeurs. Ils ont vu que j’étais motivée, impliquée, et que je pouvais gérer plusieurs projets en même temps. » Bonne pioche. Très vite intégrée, bien dans son élément, Laurianne poursuit aujourd’hui son aventure dans la filiale d’un grand groupe à la faveur d’un CDD d’un an. Mathieu Aubert Jérémy Martini Mode et création Fraisage « Plusieurs jeunes de mon CFA avaient déjà participé. Moi, j’aimais cette idée de compétition, stimulante… Cela m’a motivé. » Originaire de Guénange en Lorraine, Jérémy est déjà, en 2012, bien engagé dans sa formation de fraiseur. « J’ai découvert toutes les qualités de Son conseil pour les compétiteurs : cette profession en « Il faut aller à fond. travaillant, via l’alterLe travail sera toujours payant. » nance, avec des gens expérimentés. » Puis, à travers les Olympiades, de nouvelles rencontres mettent de l’huile dans son moteur. « Certaines personnes issues de ce métier m’ont vraiment beaucoup aidé », se souvient le médaillé d’argent lors de la compétition européenne des EuroSkills. « J’ai senti à quel point j’avais progressé grâce à cette aventure. » La fierté de son métier lui sera donnée de surcroît. « On a parfois une mauvaise image des métiers manuels. Mais pendant ces compétitions, les gens venaient nous voir épatés, ils s’arrêtaient pour prendre des photos, nous dire que c’était fantastique, se renseignaient sur l’orientation… C’était comme une reconnaissance. Une vraie satisfaction. » Menuiserie Compagnon du Devoir, Mathieu Aubert a commencé son tour de France en 2008. Rapidement, il entend parler du concours Worldskills, dans lequel se sont investis des confrères. L’envie fait son chemin, tandis que le jeune menuisier poursuit le sien le long des routes de France. Inscrit en Basse-Normandie en 2012, il gravit les étapes de la compétition, avec l’étonnement de celui qui est venu participer pour la beauté du geste, « sans trop de pression. » « Je me disais : je vais juste faire Son conseil pour les compétiteurs : ce que je sais faire », se remémore Mathieu, premier sur« Vous allez vivre quelque chose pris de remporter les Finales Nationales. « Je ne m’y d’extraordinaire… Ne lâchez rien. » attendais pas ! » Puis vient l’entraînement, le vrai, en vue du mondial. « Le contexte changeait, je représentais désormais la France, et mon métier, à l’international. Il fallait se préparer à fond. » Avec le recul, le jeune homme de 23 ans a pleinement conscience des bénéfices de son expérience. « On m’avait dit : tu verras que tu as gagné 3 ans de métier. C’était vrai. » À son tour désormais, Mathieu souhaite donner cette envie à d’autres. Dès septembre, en tant que formateur chez les Compagnons, il transmettra son apprentissage. Destination Brésil Après Leipzig en 2013, São Paulo ouvrira ses bras du 10 au 16 août prochain aux 1 000 finalistes de la WorldSkills Competition. Les compétiteurs, issus des 72 pays membres, y représenteront une cinquantaine de métiers. L’APCMA et les CMA soutiennent les 45 jeunes de l’Équipe de France, engagés pour une vision dynamique des métiers et la reconnaissance de l’apprentissage comme voie de réussite professionnelle. Mélanie Kochert 28 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ◾ Conseils aux candidats I nitiatives Méfiez-vous d’Internet MAAF ASSURANCES : PRIX GOÛT ET SANTÉ APPRENTIS 2015 DE PLUS EN PLUS PRO ! © FokalStudio par Khatim Ketfi & Florian Chamaillé Année après année, les élèves des CFA s’approprient ce concours exigeant. Et le concept du repas nomade, loin de brider leur imagination, semble contribuer à la rendre plus fertile. Le 1er prix a été décerné à l’équipe 2 du Campus des Métiers de Niort, 100 % féminine. I ls étaient dix-huit équipes à tenter l’aventure du 4e Prix MAAF Assurances «Goût et santé» apprentis. Sélectionnés sur dossier de présentation, huit sont parvenus en finale. Non sans quelque appréhension : il faut venir au coeur de Paris, s’installer dans les cuisines d’un des plus prestigieux restaurants de la capitale (le Pavillon Lenôtre, juste en face de l’Élysée), et refaire les gestes longuement répétés : aucune approximation n’est tolérée, et la chance ne se présente pas deux fois. Enfin, son tour venu, l’équipe se présente devant le jury, dont l’apparente cordialité ne masque pas l’exigence. Avantage à celles et ceux qui, fiers du travail accompli, savent aussi trouver les mots pour convaincre. Niort : une présentation aussi fraîche que la recette elle-même À ce jeu, cette année, ce sont les filles qui l’ont emporté. Clara Nérestan, Caroline Guillemin et Manon Autin, trois élèves du Campus des Métiers de Niort, ont donné une présentation aussi fraîche et riante que leur recette. Mais que l’on ne s’imagine pas que le jury a succombé à leur charme. «Entre terre et mer» est une véritable balade gastronomique : la mer offre une Saint-Jacques en deux manières (marinée et légèrement poêlée), et la terre fournit un succulent magret de canard accompagné de petits légumes « façon pickles » pour la fraîcheur. Au dessert, une poire pochée sur un carré de nougatine complète un repas évalué à moins de 1 000 kcal, soit la moitié de l’apport énergétique quotidien, et riche en principes actifs (oméga-3 et acides gras). Aux dires des trois candidates, ce repas nomade peut être proposé pour un prix de vente inférieur à 15 euros (coût matières 3,40 HT). Dégusté à l’ombre, sur un banc de square, c’est une belle alternative aux nullités bistrotières qui sont le triste ordinaire des gens de bureau. Clermont : un trio très « tendance » Second prix, au «Trio géométrique» présenté par Steven Sahut, Émeline Cros et Marianne Rémy, de l’Institut des Métiers de Clermont-Ferrand. Là aussi, on puise dans les ressources locales, mais on se la joue « tendance » et « graphique » : en entrée, l’omble chevalier, cuit « à la fumée chaude » (et donc presque sans gras), est surmonté de jeunes asperges crues, le pain « façon bagel » enveloppe un blanc de poulet sur un lit de piperade, et le dessert vous réserve un ananas Victoria (cuit au miel et flambé au rhum). Bel effort sur un packaging spécifique, avec une boîtetiroir compartimentée. Valenciennes : repas minceur, mais équilibré Enfin, le troisième prix revient à l’équipe de l’Urma de Valenciennes (Léa Richard, Margot Delannoy et Henri Grymonprez), pour une bavaroise de petits pois et truite fumée sur pain de mie au curry noir, suivie d’un original cheese-cake manguepassion. Un repas-minceur qui sera sans doute apprécié des consommatrices sou- Comme le rappelle souvent le président du jury, le Dr. JeanMarie Bourre, dans le domaine de l’alimentation, Internet regorge d’informations peu fiables, voire erronées. À manier avec précaution, vu l’importance du dossier santé dans la note finale. L’assistance d’un(e) nutritionniste est un gage de fiabilité. Soignez l’emballage Ce n’est pas un hasard : 2 des 3 lauréats 2015 ont présenté leur création dans un emballage élégant, fonctionnel et parfaitement réalisé (parfois avec l’aide d’un designer). Un effort qui montre que la démarche « repas nomade » a été suivie jusqu’au bout. Et un atout ! Pensez prix Près de la moitié des membres du jury sont des professionnels en exercice, attentifs à la rentabilité du produit : ne négligez pas cet aspect, en présentant une décomposition chiffrée du coût de la recette. Un coefficient de 2,5 sur coût-matières est considéré comme normal, et, pour être attractif, un « repas nomade » ne doit pas s‘éloigner des 10-15 euros, TVA comprise. Cette année, une équipe avait même réalisé une mini-étude de marché, en testant le produit auprès de consommateurs. Ingénieux ! cieuses de leur ligne. Là aussi, un gros travail a été fourni sur l’emballage, une boîte-plateau alvéolée contenant même un mini-sac biodégradable pour se débarrasser des déchets ! La proclamation du palmarès par Stéphane Duroule, directeur général de MAAF Assurances, a été l’occasion pour les représentants de l’APCMA de souligner la vitalité économique des métiers de bouche, lorsqu’ils sont pratiqués par des artisans de qualité : une proclamation vécue comme un encouragement par les candidats, dont plusieurs ont, déjà, des ambitions ou des projets d’installation. Vivement l’année prochaine ! F. Bussac ◾ Prix 2016 Le 5e prix Maaf Assurances « Goût et santé » apprentis aura lieu début 2016. Inscriptions par l’intermédiaire de la CMA à partir d’octobre 2015. Point d’importance : depuis cette année, tous les candidats parvenus en finale sont récompensés d’une dotation financière. Une raison de plus pour se lancer ! Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ● 29 O pinion Convaincu du rôle clé joué par les très petites entreprises et les PME, notamment artisanales, dans la relance de la croissance et de l’emploi, Louis Schweitzer, ancien P.-D.G. de Renault, s’engage à leurs côtés à travers le réseau Initiative France, dont il est président depuis 2011. © Christophe Chavan Matignan Les artisans sont des éléments de vitalité du territoire Comment faciliter la création d’entreprises ? Essentielle, l’augmentation des créations d’entreprises est à la fois un moyen de lutte contre le chômage et un élément de vitalité pour la société et l’individu. Or, créer une entreprise nécessite de l’argent et un accompagnement. L’idée du réseau Initiative France, qui fête son 30e anniversaire cette année, est d’octroyer des prêts d’honneur, sans intérêts ni garanties, que les bénéficiaires transforment en fonds propres – ce qui leur permet d’obtenir des prêts bancaires supplémentaires – et d’accompagner les créations/reprises grâce à des parrains bénévoles issus du monde de l’entreprise. Ce système couvre aujourd’hui tout le territoire national. En 2014, nous avons soutenu la création ou la reprise de 16 195 nouvelles entreprises, avec comme corollaire la création ou la sauvegarde de 38 466 emplois. L’artisanat est-il concerné et quels sont ses atouts ? Le réseau aide toutes les créations d’entreprises dès lors qu’elles sont viables et ont une activité légitime. En France, une très grande partie des créations d’entreprises relèvent de l’artisanat. Les artisans concilient plusieurs atouts. Ce sont presque toujours au départ des gens qui ont un savoir-faire métier. Ils jouissent d’une image favorable due à leur proximité avec les clients. Il y a d’ailleurs un parallèle entre eux et Initiative France qui, avec ses 228 plates-formes, très souvent partenaires des chambres de métiers et de l’artisanat, est un réseau de proximité 30 ● Le monde des artisans ● juillet-août 2015 Louis Schweitzer, président du réseau Initiative France implanté territorialement. Enfin, les artisans ont déjà une clientèle. Ce sont autant de facteurs de réussite qui font que, sur les 87 % d’entreprises soutenues toujours en activité au bout de trois ans, il y ait beaucoup d’artisans. QUELLE AIDE LE RÉSEAU PEUT-IL APPORTER AUX ARTISANS ? Nous les assistons dans leur croissance, aussi différente puisse-t-elle être. Une boulangerie dans un petit village aura une ambition de croissance limitée comparé à une entreprise de maçonnerie dans un bourg, qui aura pour première volonté de recruter un apprenti ou un salarié. Rares sont les entreprises artisanales à ne pas avoir un potentiel de croissance. Nous sommes prêts à donner aux artisans des prêts d’honneur croissance pour les aider à développer leur activité et à recruter. Et comment voyez-vous l’avenir de l’artisanat ? Je ne m’inquiète pas pour l’avenir de l’artisanat. Dans ce monde numérique et + BIO dématérialisé, les gens ont envie de proximité, de stabilité. Autant qu’à un besoin économique, l’artisanat répond à une demande sociale. La répartition de la population sur le territoire pourrait même être, à l’avenir, fonction des artisans. Les gens ne ressentent plus forcément le besoin d’habiter dans de grandes villes. Ils recherchent des lieux où la vie est moins chère, le rythme différent. Cette population dépend des petites entreprises et des artisans pour se développer. La première question que se posent les nouveaux retraités, avant de déménager, est celle-ci : y a-t-il, dans une proximité immédiate, des services dont j’aurai besoin ? Tous ces facteurs vont faire que la demande d’artisans va augmenter. À côté de cela, l’artisanat est évidemment un secteur moteur de développement économique, pourvoyeur d’emplois et de formations concrètes. Propos recueillis par Marjolaine Desmartin * Ou crowdfunding : récolte de fonds auprès d’un large public en vue de financer un projet entrepreneurial. 1981 : diplômé de l’École Nationale d’Administration, Louis Schweitzer devient directeur de cabinet de Laurent Fabius, ministre délégué chargé du Budget en 1981, ministre de l’Industrie en 1983 et Premier ministre de 1984 à 1986. De 1992 à 2005 : il occupe le poste de président-directeur général de Renault. De 2005 à 2010 : il préside la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). Depuis 2011 : il est le président du réseau Initiative France. 2014 : il est nommé Commissaire général à l’investissement. Banque Populaire Car Lease est une offre de location longue durée automobile de Natixis Car Lease, dédiée aux clients de la Banque Populaire. Natixis Car Lease, Société par Actions Simplifiée au capital de 4 520 000 euros - 977 150 309 RCS Toulouse. Mandataire d’intermédiaire d’assurance, n° ORIAS 09 046 805. Siège social : 676, rue Max Planck - CS 17637 - 31676 Labège Cedex. Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne – Société anonyme coopérative à capital variable – 3 rue François de Curel 57000 METZ – 356 801 571 RCS Metz – ORIAS N° 07 005 127 – © Rido – Kurhan – Fotolia – Document à caractère publicitaire. LOCATION LONGUE DURÉE AUTOMOBILE PROFESSIONNEL, SIMPLIFIEZ-VOUS L’AUTOMOBILE EN CHOISISSANT UNE OFFRE COMPLÈTE ET MODULABLE En déléguant la gérance de vos utilitaires à un professionnel, vous vous libérez de tout souci de gestion. 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