Koncerto - La Folle Journée

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Koncerto - La Folle Journée
Koncerto
N°07 // GRATUIT
JUIN 2011
la folle journée de Nantes 2011
Déjà Koncerto n°7 !
Pour l’occasion, une
équipe de rédaction
renforcée a sillonné les
quartiers de Nantes,
du Nord au Sud et d’Est
en Ouest. Au travers
de nos rubriques, vous
poserez votre regard
sur diverses approches
de la musique: initiation
avec l’IEM la Buissonnière et la fanfare
Urbain Leverrier, les
« spect-acteurs »
de l’école du Douet, les
découvertes d’Apprentis d’Auteuil et des
jeunes filles du Foyer
Oasis, les illustrations
des étudiants de LISAA,
futurs designers ….
Émerveillés par la fraîcheur de tous, enfants,
adolescents et jeunes
adultes, en totale complicité avec leurs encadrants, vous découvrirez ces expériences.
Celles-ci ne pouvant
être efficaces, que partagées et transmises
dans un même élan de
«com-unique-action».
Bonne lecture à vous.
La rédaction
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Jeunesse :
promesse d’avenir...
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J’ai dix ans...
La Fanfare Urbain Leverrier a vu le
jour sur une proposition de JeanJacques Metz, professeur de cuivre
au Conservatoire de Nantes.
Dix ans plus tard, elle est constituée
d’une cinquantaine d’enfants. Au fil
des années, près de 400 enfants se
sont initiés à la pratique musicale,
participant à l’animation dans les
quartiers et même plus loin. La variété des instruments (tubas, trompettes, percussion…) offre une dynamique, une harmonie qui ne laissent
pas indifférent. Quelques artistes en
herbe témoignent :
Mohamed connaissait le tuba par sa
fratrie dont les membres ont participé
à la fanfare.
Sarah, troisième année, déclare
qu’elle s’est vite adaptée et sans problème.
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Pour Sydney, c’est un moyen de retrouver et de garder ses copains.
Salima précise que ses parents viennent l’écouter, ce qui lui fait du bien et
l’encourage.
William voit dans sa participation la
preuve qu’il possède des qualités pour
la musique.
Valentin, qui est à présent au collège, dit
son plaisir de revenir à la fanfare. C’est
la preuve, pour lui, que la musique peut
être faite par des enfants.
Partenariat à «dessein»
Dix ans déjà que LISAA, l’Institut Supérieur des Arts Appliqués, forme des créatifs
adaptés aux besoins des entreprises et aux techniques en constante évolution.
Les relations entre LISAA et les entreprises permettent aux étudiants d’avoir des
projets et de les voir se concrétiser.
La proximité avec la Folle Journée est
une opportunité plus large : ouvrir sur la
musique classique (accès aux concerts
pour les étudiants, beaucoup d’entre
eux n’y étaient jamais allés). Ce partenariat se traduit, cette année, par une illustration du livre de Véronique Sauger,
productrice à Radio France, édité suite
à son appel à écriture. Pour l’édition de
2011, la contrainte imposée était double,
un graphisme en noir et blanc et l’intégration d’un poème en l’ancrant dans le
visuel.
Les étudiants de LISAA ont illustré des
acrostiches et des poèmes sur le thème
de l’amour, des textes imaginés par des
Nantais lors d’ateliers d’écriture organisés par l’association O’Librius.
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Réactions de Claire, Lauriane et Mathilde,
heureuses d’avoir participé à ce projet :
« On lit le texte plusieurs fois, puis les
images viennent, on réalise des croquis
et au bout d’un moment on retient des
images. »
« La musique m’a inspirée, j’ai beaucoup
aimé et ça m’a donné envie de faire du
piano. »
L’une, pratiquant la danse, rapproche la
musique classique et la danseuse avec
des arabesques, une autre a réalisé son
projet en écoutant la musique, une troisième est partie sur l’idée du doudou et
du câlin éphémère.
Sortie
collec
Nante
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Pointe, volute et
songe...
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Sortie prochaine de L’Enfant de la nuit , recueil
collectif, disponible dans les médiathèques de
Nantes.
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FOLLE JOURNÉE 2011 : ILS Y ÉTAIENT
«C’était comme une fête !»
Chaque année, la Folle Journée accueille de jeunes scolaires. Parmi eux, deux classes (CE1 et CE2) de l’École élémentaire du Douet à
Saint-Sébastien-sur-Loire. Réactions, à la volée, de ce jeune public,
quelques mois plus tard.
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Qu’est-ce que vous avez le plus aimé à la
Folle Journée ?
La salle était très grande. Il y avait trois
étages avec le parterre et puis, je ne sais
plus, le poulailler. Il y avait beaucoup
de monde. C’était comme une fête. Il y
avait d’autres classes et aussi le prof de
sport… J’ai aimé quand le son est monté
avec les plus gros instruments.
Et sur la scène ?
Il y avait plus de trente instruments.
Ils étaient très beaux. Les musiciens
étaient tous en noir, tous pareils. Le chef
d’orchestre et les musiciens, ils ont un
langage. Le chef d’orchestre faisait des
gestes. On aurait dit qu’il dansait… Le
pianiste était emporté par la musique
comme le chef d’orchestre. Ils avaient du
plaisir à jouer.
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Et la musique ?
J’ai aimé le piano, la harpe, les violons
et les altos, le triangle et la flûte traversière… Les tambours aussi ! Il y avait
aussi mon instrument, le violoncelle…
Moi, j’ai vu des musiciens qui jouaient
du violon… ça m’a permis de voir car j’en
fais.
Et cette musique,
quel effet elle vous fait ?
La musique douce me faisait pleurer… Ça
commençait tout doux et on ne s’attendait pas à ce que ça monte. C’était doux
et puis c’était le tonnerre… Ça faisait
sursauter. J’ai ressenti des frissons…
J’ai trouvé ça triste… Moi, j’ai pleuré de
joie. Quand ils jouent, ça me rappelle des
souvenirs… On entend même quand on
ne voit pas…
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Ce concert, vous en aviez parlé avant ?
Avant, on a écouté, on a travaillé sur
des textes, avec des photos d’instruments et aussi sur l’histoire de Strauss
et de Brahms. Ils avaient mis du temps à
écrire ces morceaux.
Et vous en avez parlé après le concert ?
Oui, j’en ai parlé dans ma famille… Moi, à
un ancien copain qui n’était pas venu. J’y
pense encore. J’aimerais bien y retourner l’année prochaine…
Musicienne pédagogue
La Buissonnière, à La Chapelle sur Erdre, créée en 1970, accueille 42 enfants, de
3 à 10 ans, atteints de déficience motrice.
Pour Sandrine Mary, «musicienne pédagogue», la musique apporte à l’enfant
une sensibilité immédiate. Bercée dès
son enfance avec une mère professeur
d’accordéon, elle joue du piano, des percussions (prix du Conservatoire) de la
basse, de la guitare et elle chante, du
jazz, Césaria Evora, Piaf… et des musiques et chants du monde qui la ressourcent, dit-elle.
Elle aborde la musique classique de façon ludique. Elle propose, fait découvrir
et écouter, elle partage la musique. Pour
les Titans, elle a construit avec l’appui
d’un marionnettiste, une séance de découverte de 45 minutes découpée en petits ateliers participatifs de 6 à 7 minutes.
Chacune des étapes est nourrie d’extraits musicaux, les enfants écoutent,
touchent les instruments, ressentent les
vibrations, jouent des percussions et de
la voix ….
Un moment important d’émotion directe
et intense, chacun son tour ils ont été
chef d’orchestre. Un sondage auprès des
enfants fait resortir les mots «content »
et «joie».
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Pour Sandrine Mary, « la Folle Journée,
c’est du bonheur, de l’émotionnel, elle
nourrit et ouvre à toute musique … »
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Echos
Esquisses musicales
Olga, Killian et Trinita, trois jeunes
d’Apprentis d’Auteuil* sont venus
découvrir et illustrer des métiers
dans les coulisses de La Folle
Journée. Ils ont ainsi « croqué » les
décors et les talents cachés. « Ça
bouge tout le temps, c’est un peu
difficile, mais on s’est débrouillé
quand même». Ils ont pu écouter
des concerts et ils ont aimé. Ce fut
pour eux une superbe aventure,
ils sont prêts à revenir l’année
prochaine.
* Fondation catholique impliquée dans l’éducation et la formation professionnelle de jeunes
en difficulté.
Accompagner et transmettre…
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Emma (franco-roumaine), élève de CE2, vient à la Folle
Journée pour la quatrième fois.
« Je ne joue pas encore d’un instrument, mais j’aime
beaucoup le violon, la guitare. Je suis venue avec ma
classe hier, mais surtout j’accompagne ici chaque année ma grand-mère. »
« Initier tôt les enfants afin qu’ils s’intéressent à la musique classique, est important. Emma, à mes côtés,
profite de tous ces moments musicaux qui sont comme
des contes. Nous sortons de la conférence de Marianne
Vourch Si Vienne m’était contée…, animation pour enfants. », confirme sa grand-mère.
« J’écoute et relis tout au long de l’année les livres musicaux achetés ici à la Folle Journée »
Oasis de musique
L’équipe et les jeunes de l’Oasis, foyer
éducatif de jeunes filles (15/21 ans) se
sont retrouvées, pour la première fois, à
un concert des ateliers de retranscription, à la maison de quartier des Dervallières.
Pour les jeunes, la programmation de
piano classique est trop longue (une
heure). Cependant elles sont restées
à l’écoute de l’artiste et ont trouvé le
piano très « joli ». Ensuite, des groupes,
constitués pour certains à cette occasion, sont passés : du rap, du jazz ou
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encore au rock. Les jeunes filles ont été
surprises de voir, deux univers que tout
semble opposer, se rencontrer dans la
musique (le jeune pianiste en costume
jouant en compagnie d’un jeune rappeur
de quartier). Avec des moments de joie,
mais aussi des moments d’émotion au
travers d’un rap racontant une histoire
entre Juifs et Nazis pendant la seconde
guerre mondiale.
Dans les jours qui ont suivi la dynamique
a perduré, jeunes et adultes échangeant
pendant les repas. Les jeunes filles sont
sorties enthousiastes et prêtes à renouveler cette expérience.
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RENCONTRE
L’UT...LUTHIERS
Thomas Beaudelin est réparateur en instruments à vents (fabrication en bois), associé à Mathieu Engelhardt qui s’est spécialisé
dans les cuivres et en fabrication d’instruments baroques. Ils tiennent ensemble l’Atelier.
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Quel est votre parcours ?
Saxophoniste de formation, la musique
étant pour moi une passion, j’ai voulu
m’attacher à la famille des instruments
en bois, flûte, basson, clarinette, hautbois…
Quelle est la durée de vie d’un instrument à vent ?
Contrairement à un violon qui vit plus
longtemps (par exemple un Stradivarius), un instrument à vent se vide, influence de la salive sur les anches et
les clés. Il est nécessaire de démonter,
nettoyer, huiler, voire rénover les tampons (pastilles de cuir ou en peau de
baudruche) qui obturent la cheminée.
A quelle fréquence intervient-on ?
Pour celles décrites, il faut au moins
deux jours de travail. Une intervention
n’est pas la même selon le musicien
et la fréquence avec laquelle il joue de
son instrument. C’est différent pour un
amateur, un élève assidu et un professionnel.
Comment a évolué la transmission du
métier ?
Autrefois elle se faisait à la boutique, de
père en fils. Aujourd’hui, des diplômes
sanctionnent les différents stades de la
formation, CAP, BMA par exemple auprès de l’ITEMM (Institut Technologique
Européen des Métiers de la Musique).
En dehors de la Folle Journée, comment et où travaillez-vous ?
Présent pour la première fois cette année à la Folle Journée, nous travaillons à
l’Atelier, en partenariat avec le Conservatoire et certaines écoles de musique.
Thomas BEAUDELIN
Titulaire d’un CFEM de saxophone
des Conservatoires d’Angoulême et
du Mans, il s’implique dans différents
groupes (jazz, rock, contemporain... )
Diplômé de l’ ITEMM en 2004, il est réparateur chez l’Olifant à Paris de 2004 à
2009.
A l’Atelier (www.latelier-nantes.com),
ils proposent les services suivants :
-réparation/restauration
-dépôt/vente/location
Koncerto / Directeur de publication : Yannick Guin / Rédaction : Jean-Pierre Bathany, Alain Boursier,
Christian Bourtourault, Paloma Certain, Eric Chevalier, Hervé Delaunay, Patrick Falourd, Bernadette
Guet, Xavier Guibert, Ghobrini Hannane, Maguite Kerriuo, Amel Lemsaoui, Danièle Sollier, Gérard Vinet, Marina Wittmann / Photographies : Gérard Vinet / Illustrations : Lisaa / Coordination : Vincent
Braud, Nicole Vautrin / Mise en page : Alexandra Gaudet
Koncerto est édité par la SAEM Folle Journée, 7 rue de Valmy, 44000 Nantes
Impression : Parenthèses
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