DIMANCHE 16 MARS À 23:00
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DIMANCHE 16 MARS À 23:00
Un film de 100 minutes Produit par Mélissa Theuriau Réalisé par Hélène Lam Trong DIMANCHE 16 MARS À 23:00 COMMENT L’AMOUR ET LA CONFIANCE SURVIVENT-ILS QUAND MAMAN A COMMIS UN DÉLIT OU UN CRIME ? Chaque année, environ 80 enfants naissent en prison et des milliers d’autres sont séparés de leur mère incarcérée. Pendant un an, la réalisatrice Hélène Lam Trong a accompagné quatre femmes et leurs enfants dans leur difficile bataille pour préserver leurs liens malgré les barreaux. “Maman est en prison” nous emmène au cœur d’une nurserie aménagée en milieu carcéral, derrière les murs d’un Centre Pénitentiaire, ou dans l’intimité d’un foyer brisé par l’incarcération d’une mère jusqu’alors idéalisée. “Maman est en prison” croise quatre histoires, quatre femmes qui conjuguent prison et maternité. Celle de Maïwenn, condamnée à 20 ans, et de sa fille Charlotte, qu’elle a choisi de faire naître et d’élever en détention. Celle de Tony, un adolescent qui a toujours connu sa mère, Céline, derrière les barreaux. Celle de Linda, kleptomane multirécidiviste, et de ses trois enfants qui luttent pour ne pas lui en vouloir. Ou encore celle de Laurence, qui, dans l’attente de son procès, s’est vue coupée de son fils et de sa plus jeune fille. Pendant plusieurs mois, la réalisatrice a également suivi des enfants qui, plus encore que leur mère, ont accepté de lui accorder leur confiance. Ils oscillent entre tristesse, espoir, colère, et sont la plupart du temps livrés à euxmêmes face aux erreurs des adultes. Leurs mères, imparfaites mais aimantes, prennent peu à peu conscience que leur peine la plus lourde est celle d’être séparées de leurs enfants. Comment les enfants vivent-ils cette séparation ? Comment peut-on être coupable d’un crime et rester une bonne mère ? Comment protéger les enfants qui en subissent les conséquences ? Comment continue-t-on à vivre ou comment se reconstruit-on après cette parenthèse ? Pendant des mois nous avons observé de quelle manière le lien maman-enfant se noue et se dénoue ; un lien qui mettra parfois des années à se reconstruire et qui, pourtant, est indéfectible. En complément du film, Mélissa Theuriau se rendra à la prison de Fleury-Mérogis pour recevoir en plateau : - Linda et Alexandrine : deux des personnages du film - Emmanuel Gallaud : responsable de Relais Enfants Parent Linda Alexandrine ENTRETIEN AVEC MÉLISSA THEURIAU ET HÉLÈNE LAM TRONG Mélissa Theuriau : Le sujet de l’éducation à travers la détention me tient à cœur depuis longtemps et il est d’ailleurs difficile de rendre visible cette problématique carcérale. Le souhait de donner la parole aux mères en prison a été déclenché par le bénévolat que j’ai exercé au Relais Enfants-Parents à Montrouge. Cette expérience m’a beaucoup nourrie et m’a donné l’envie d’être utile en montrant des choses défaillantes qui n’existent que grâce à l’énergie de certaines personnes. Je trouve que le grand public à un manque d’information sur la façon dont les enfants peuvent maintenir un lien avec leurs parents en prison. Ce sujet part de ma sensibilité de citoyenne, et de l’envie de donner la parole à ceux qui sont en marge de la société. Il me semblait important de faire un documentaire sur les détenues mais aussi sur leurs enfants qui en subissent les conséquences. L’idée était de voir comment on continue à vivre, ou comment on se reconstruit après cette parenthèse. POURQUOI AVOIR PROPOSÉ CE SUJET À HÉLÈNE LAM TRONG ? Mélissa : Cette idée de reportage était un “fantasme” qui a pu être concrétisé grâce à une rencontre forte avec la réalisatrice Hélène Lam Trong. Nous avions déjà travaillé ensemble il y a quelques années sur un sujet fragile et délicat pour le magazine “Zone Interdite”. J’ai beaucoup admiré son travail, sa pudeur et sa distance, qui m’ont fait prendre conscience que c’était la réalisatrice qu’il me fallait. COMMENT AVEZ-VOUS ABORDÉ CETTE ENQUÊTE ? COMMENT PRÉPARE-T-ON UNE ENQUÊTE EN MILIEU CARCÉRAL ? Hélène Lam Trong : En tout, nous avons mis deux ans pour réaliser ce sujet. Il était essentiel de vérifier s’il était réalisable, et pour cela j’ai d’abord passé du temps en prison du côté des mères. Pendant plusieurs mois, j’ai été bénévole à Fleury-Mérogis pour vérifier si c’était quelque chose d’aussi sensible et fort qu’on le soupçonnait et ainsi rentrer en contact avec l’administration pénitentiaire. Deux des mamans du film ont été rencontrées ainsi. Le tournage luimême a pris un an. Mélissa : Convaincre des mamans en prison a été la difficulté du film, Hélène a fait face à beaucoup de découragements ; la réalisation a été assez compliquée, c’est pour cela que j’en suis tout particulièrement fière. C’est tout un travail humain que l’on a mis en place, Hélène a rencontré des femmes aux parcours incroyables, qui nous ont fascinées ou touchées mais qui ont finalement fait marche arrière, le tournage n’a pas été évident car c’est une population très fragile. “ Ce n’est pas parce qu’on est une mauvaise citoyenne que l’on n’aime pas ses enfants. “ POURQUOI VOUS ÊTRE INTÉRESSÉES À CE SUJET DES MAMANS INCARCÉRÉES ? Hélène : Ce documentaire n’implique pas que des mamans, il était impératif de trouver une mère qui était d’accord et dont les enfants accepteraient également de nous parler. Il était très important que les proches veuillent collaborer et accepter cet engagement mutuel. Ce documentaire a nécessité de nombreuses autorisations difficiles à obtenir, on a dû faire face à beaucoup d’obstacles. Mais l’administration pénitentiaire nous a permis de mener ce film à bien. QU’AVEZ-VOUS DÉCOUVERT DANS CETTE ENQUÊTE ? Hélène : Au départ je pensais faire un film essentiellement axé sur l’amour entre une mère et ses enfants, mais je me suis rendue compte que je faisais face à des sentiments plus complexes. Quand on a une maman en prison, on l’aime mais on a peur d’elle également. Une mère en prison est, par définition, imparfaite : elle ne correspond pas à l’idéal que l’enfant s’en était fait. Les sentiments ressentis par ce dernier sont complètement contradictoires : il y a toujours de l’amour mais parfois aussi de la haine, de la colère ou de la peur. Une maman en prison est “ineffaçable” ; elle peut sembler loin, mais elle conditionne la vie de l’enfant. Elle est absente au quotidien, mais pourtant elle prend une place immense dans sa vie. ON RESSENT BEAUCOUP LE SENTIMENT DE CULPABILITÉ DE CHAQUE MAMAN… Mélissa : Oui, il y a évidemment le sentiment de culpabilité de la part de chaque mère, mais elles comprennent leur peine. Ce qui m’attriste, c’est le poids à porter pour leurs enfants. La dette qu’ils payent est ce qui me paraît le plus injuste dans ce film. Les enfants subissent sans doute à vie les conséquences de l’emprisonnement de leur mère. Hélène : Je suis très contente d’avoir réalisé le film parce qu’il permet de faire passer un message : ce n’est pas parce qu’on est une mauvaise citoyenne que l’on n’aime pas ses enfants. C’est très important de le dire car certains enfants, dont le lien est rompu à cause de la prison ou des proches, ne l’entendent pas de leur propre mère. COMMENT ARRIVER À NE PAS ÉMETTRE DE JUGEMENT SUR LES ACTES DES MAMANS QUE L’ON VOIT DANS LE FILM ? Hélène : Avec Mélissa, on s’est fixé une seule limite : que les victimes des actes ne soient pas les enfants eux-mêmes. J’ai rencontré des mamans qui ont commis des actes affreux mais l’amour qu’elles portaient à leurs enfants ne pouvait pas être remis en cause. La gravité de ce qu’une femme est capable de faire un jour ne conditionne pas la qualité de l’amour qu’elle porte à son enfant. Toutes les femmes que j’ai rencontrées aimaient profondément leurs enfants, donc leurs actes ont peu d’importance dans leur relation avec leurs enfants. VOUS PRODUISEZ DES SUJETS ENGAGÉS, QUI VOUS TIENNENT À CŒUR… Mélissa : Créer une société de production est un pari difficile, mais c’est ce choix de traiter des sujets engagés qui m’animent. J’ai l’impression que les sujets que je produis ont toujours une petite utilité ; ils mettent en avant des combats, des réalités qui nous indignent, ou au contraire des exemples à saluer. Les autorisations de tournage sont longues à obtenir… mais pour “Maman est en prison”, j’ai un vrai sentiment de fierté. Malgré les nombreuses difficultés nous avons réussi à médiatiser cette réalité. Cet engagement en vaut la peine et M6 a su encore une fois me faire confiance sur une problématique difficile. Dans cette aventure de productrice, je trouve galvanisant de travailler avec des réalisateurs sensibles et différents. Qu’il s’agisse d’Hélene Lam Trong, d’Edouard Bergeon avec qui j’ai co-realisé deux films, Ghislaine Buffard, Vincent N’guyen, Elsa Margout ou Allan Rotshild, ces personnes ont une particularité, un regard, une écriture que j’ai envie de mettre en valeur et sur le plan éditorial, cela me procure beaucoup de plaisir. CONTACT PRESSE 416 PRODUCTIONS TV CONSEIL Françoise Doux 01 44 09 36 59 - 06 61 60 91 66 [email protected] Rédaction : DIrection de la communication M6 Direction Artistique : Direction Artistique M6 Photos : © Marie Etchegoyen / Captures / M6 CONTACT PRESSE M6 Mélanie Tresch 01 41 92 66 68 - 06 32 17 08 62 [email protected]