10 CHOSES À SAVOIR SUR LE DRAPEAU DU QUÉBEC

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10 CHOSES À SAVOIR SUR LE DRAPEAU DU QUÉBEC
10 CHOSES À
SAVOIR SUR LE
DRAPEAU DU
QUÉBEC

JEAN-FRANÇOIS VEILLEUX

19 JANVIER 2016
Le 21 janvier 1948, le Québec se dotait d’un des plus beaux drapeaux des Amériques en adoptant son
drapeau national, un symbole identitaire d’une nation francophone présente en sol d’Amérique depuis
déjà plus de 400 ans. En 2016, nous célébrons le 68e anniversaire du « fleurdelisé ». Voici quelques
faits historiques et anecdotes concernant ce drapeau et l’emblème qu’il porte, soit la délicate et
poétique fleur de lys.
Le 21 janvier de chaque année depuis 1948, le Québec célèbre l’adoption de son drapeau national,
symbole identitaire d’une nation francophone présente en sol d’Amérique depuis déjà plus de 400 ans.
En 2015, nous célébrons le 67e anniversaire du « fleurdelisé » québécois. Voici quelques faits
historiques et anecdotes concernant ce drapeau et l’emblème qu’il porte, soit la délicate et poétique
fleur de lys.
La fleur de lys que l’on retrouve sur le drapeau actuel du Québec est l’un des plus anciens emblèmes
du monde. L’apparition de la fleur de lys comme symbole remonte à l’Égypte ancienne : croix ansée,
symbole du pouvoir souverain. L’origine la plus probable est celle de la fleur de lys, directement
inspirée de l’iris, fleur jaune qui croissait à l’époque des Francs sur les bords de la Lys, rivière de
Belgique. C’est pourquoi, sur les vieilles armoiries, la fleur de lys est représentée de couleur or.
C’est en l’an 507 qu’apparaît pour la première fois la fleur de lys; sur le drapeau de Clovis, Roi des
Francs depuis au moins dix ans, et qui symbolisera à jamais la royauté française. Vers 840, sous
Charles le Chauve, la fleur de lys parait sur un sceptre royal. Elle devient dès lors le symbole de la
monarchie Capétienne. En 1179, on le retrouve sur les armoiries du roi de France, Philippe Auguste.
On la retrouvait aussi sur les armoiries des ducs de la Normandie, province viking jusqu’en 1204 et
région colonisatrice du Canada.
Au XVIe siècle, la fleur de lys fait son apparition en Nouvelle-France lorsque Jacques Cartier plante
une croix portant les armoiries de la France où sont représentées trois fleurs de lys d’or. En effet, en
1534, Jacques Cartier accoste à Gaspé et prend possession d’un territoire qu’il nomme «Canada» au
nom de François 1er. Dès son arrivée sur le continent, il érige une croix ornée du blason du roi de
France, c’est-à-dire un écusson en bosse à trois fleurs de lys en triangle. Celle-ci conserve sa
symbolique royale jusqu’à sa disparition définitive, en France, en 1830. Jacques Cartier est donc le
premier à introduire la fleur de lys en Amérique. Il plantera également une seconde croix sur l’Île
Saint-Quentin lors de son deuxième voyage en Nouvelle-France, le 7 octobre 1535, après avoir jeté
l’ancre de l’Émerillon à l’embouchure du St-Maurice.
8 juillet 1758: La bataille de Carillon, où 3 500 soldats français ont mis en déroute tout près de 15 000
Britanniques venus envahir la Nouvelle-France, porte fièrement l’étendard qui sera témoin de la plus
grande victoire des armées françaises en Amérique. Plus précisément au nord de l’État de New-York,
près de Crown Point, un lieu maintenant appelé Tyconderoga. Cette bannière de couleur bleu ciel dite
de « la bataille de Carillon » – un drapeau azur à croix blanches portait l’écu de France au centre et
dans chaque canton, une fleur de lys blanche ou d’argent pointant vers le centre – est l’ancêtre direct
de notre drapeau actuel.
Après la chute de Québec en 1760, les couleurs françaises disparaissent de notre coin de pays. Elles
furent remplacées par celles de la Grande-Bretagne, soit les couleurs de l’Union Jack. Après la
Conquête de 1760, le peuple du Québec manifeste régulièrement son intention d’adopter un drapeau
national. En 1832, les Patriotes choisissent le “tricolore canadien” disposé en bandes horizontales (vert
blanc et rouge, respectivement pour les Irlandais, les Français et les Anglais, tous unis contre
l’Angleterre). Il deviendra rapidement le drapeau de la révolte de 1837-38. Ce drapeau sera cependant
abandonné après que la révolte des Patriotes fut écrasée par l’armée britannique, devenant désormais
un symbole proscrit, tabou.
26 septembre 1902: L’abbé Elphège Filiatrault de St-Jude, près de Saint-Hyacinthe, hisse sur son
presbytère un drapeau semblable à celui de la bannière de Carillon (retrouvé dit-on vers 1889 et
illustré dans un poème d’Octave Crémazie), sauf que les fleurs de lys sont blanches, voulant réunir les
différents traits identitaires des Québécois. Ce drapeau fut, à ce qu’on dit, très bien accueilli par la
population.
En 1903, on ajoute à ce drapeau un Sacré-Cœur entouré de feuilles d’érables. Ce drapeau deviendra
notamment en 1926, par vote de l’Assemblée législative, l’emblème de la Société Saint-Jean-Baptiste
de Québec. Dernière grande victoire de Montcalm avant la conquête anglaise, ce drapeau Sacré-Cœur
devint rapidement le plus puissant emblème des nationalistes au Québec.
1935: À la demande de l’abbé Lionel Groulx, l’Assemblée législative décide d’enlever le Sacré-Cœur
sur le drapeau, car la présence d’un emblème religieux pose des problèmes. Par l’entremise de la
SSJB, tout le monde en discutait à l’extérieur du parlement ; les Associations, les Conseils
municipaux, les Paroisses, tout le monde demandait un drapeau officiel et national selon Omer Côté,
ex-secrétaire de la province. Puis, le drapeau prend le nom de fleurdelisé, au même moment où
l’Union Nationale est fondé par le député trifluvien Maurice Duplessis.
2 décembre 1947: Le député de l’opposition René Chaloult dépose une motion à l’Assemblée qui doit
être débattue le 21 janvier 1948 afin de doter le Québec d’un signe distinctif, aussitôt récupéré par le
chef de l’Union nationale, alors premier ministre du Québec, qui voyait en l’Église un puissant allié
contre les syndicats et les communistes. Duplessis n’était pas opposé au fleurdelisé « d’azur à la croix
d’argent / cantonné de quatre fleurs de lys du même » mais il a quelques réserves. Il pense placer au
centre les armoiries du Québec, ou encore une couronne rouge, qui symboliserait celle de France ou
d’Angleterre.
« Nous avons reçu de toutes les parties de la province un grand nombre de résolutions, de requêtes
nous
recommandant l’adoption du drapeau fleurdelisé.(…) Nous nous rendons avec une grande joie au
désir de
la population, et c’est le drapeau fleurdelisé que nous avons hissé sur la tour du parlement. » –
Maurice Duplessis, 21 janvier 1948. Source du discours : http://respectdudrapeau.com/
Toujours à l’affût d’une occasion pour s’attribuer du mérite, on raconte que n’acceptant pas qu’un
membre de l’opposition puisse lui ravir la paternité d’un tel symbole, Maurice Duplessis pris tout le
monde par surprise. Le 21 janvier 1948, peu avant trois heures de l’après-midi, Duplessis consacre le
fleurdelisé emblème officiel du Québec par un arrêté unanime du Conseil des ministres, pour enfin
remplacer l’Union Jack qui flottait depuis la Conquête de 1760. Au moment où il annonce la nouvelle
en Chambre, le drapeau flotte déjà à la tour centrale de l’hôtel du parlement. Selon certaines rumeurs,
ce serait le drapeau Carillon qui flottait cette journée car le fleurdelisé ne fut pas disponible avant le
lendemain et selon d’autres sources, Duplessis aurait même été obligé d’accepter le fleurdelisé, déjà
mit en place par l’Ordre de Jacques-Cartier, aussi connu sous le nom de « La Patente »…
Autrement, il faut surtout se rappeler que le Chanoine Lionel Groulx, René Chaloult (député
indépendant) et André Laurendeau (chef du Bloc Populaire) sont les trois principaux hommes à qui le
Québec doit son drapeau.
De plus, grâce à l’appui et au travail de la FSSJBQ, la fête de la Saint-Jean-Baptiste sera célébrée
partout cette année-là, en 1948, avec le fleurdelisé, qui deviendra bientôt un puissant symbole de
l’appartenance au Québec. Le Journal de famille qui renseigne sur tout titra: «La plus solennelle
affirmation du fait français depuis 1867»!
9 mars 1950: Le fleurdelisé est officiellement adopté en tant que drapeau national en vertu d’un
décret, puis sanctionné par une loi. En héraldique, l’azur correspond au bleu (qui rappelle la couleur
du blason des souverains de France qui régnèrent durant la domination française en Amérique) et
l’argent au blanc (composé de la croix de Saint Jean-Baptiste – patron des Canadien-français depuis
1908 – représentant la foi chrétienne et de nos jours, la nordicité de la nation). Par ailleurs, ce n’est
qu’en 1965 que le Canada se dotera à son tour d’un drapeau national; l’unifolié, dont le jour national
réservé est le 15 février…
1977: La Saint-Jean (24 juin) devient officiellement la fête nationale légale (fériée et chômée) sous le
gouvernement de René Lévesque qui, en 1984, adopte aussi une résolution proclamant le 24 mai Fête
nationale du drapeau!
2001: Un sondage mené par la North American Vexillological Association vota le fleurdelisé comme
étant le plus beau drapeau provincial/territorial et le troisième plus beau drapeau de tous les États,
provinces et territoires du Canada et des États-Unis d’Amérique, après le Texas (no.2) et le NouveauMexique (no.1).
Aujourd’hui, la fleur de lys, bien qu’ayant perdu sa symbolique royale, reste gravée dans l’imagerie
collective comme le symbole le plus représentatif de la culture française à travers le monde. Symbole
authentique de son origine française, de sa langue et de ses traditions les plus chères, la fleur de lys est
devenue pour le peuple un signe d’espoir et d’affirmation.
En terminant, voici la célèbre formule salut au drapeau : « Drapeau du Québec salut! À toi, mon
respect, ma fidélité, mon amour. Vive le Québec! Vive son drapeau!!! ».
Ainsi que la promesse de fidélité au drapeau du Québec :
« À mon drapeau, je promets d’être fidèle ;
À la nation qu’il représente, j’engage mes services ;
À sa foi, ses institutions, je promets d’être dévoué ;
À sa majesté, la langue française, ma fierté ;
À ses enfants, mon franc respect ;
À sa justice, mon ferme appui ;
À ses progrès, mon fier concours ;
À ses produits, ma préférence ;
À ses héros, sa noble histoire, son sol fécond, tout mon amour. »
Je me souviens… que l’avenir nous appartient !!!
À PROPOS DE JEAN-FRANÇOIS VEILLEUX
Le 21 janvier 1948, le Québec se dotait d’un des plus beaux drapeaux des Amériques en adoptant son
drapeau national, un symbole identitaire d’une nation francophone présente en sol d’Amérique depuis
déjà plus de 400 ans. En 2016, nous célébrons le 68e anniversaire du « fleurdelisé ». Voici quelques
faits historiques et anecdotes concernant ce drapeau et l’emblème qu’il porte, soit la délicate et
poétique fleur de lys.