DISCOURS Stephane Levin - Legion Honneur du

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DISCOURS Stephane Levin - Legion Honneur du
DISCOURS DU 09 OCTOBRE 2015 de Stéphane Lévin
Mairie de Toulouse - Salle des Illustres
Jamais. Il ne faut jamais dire jamais!
En effet, il y a 15 ans jour pour jour, en quittant les navires de luxe, je m'étais juré... de ne
plus jamais mettre...
ni veste ni cravate!
Cher Monsieur le Maire, Président de Toulouse Métropole,
Mon Général,
Mon Colonel,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Chers parents...
Cher Monsieur le Maire,
Je suis très honoré et très heureux que vous m'ayez personnellement remis cette distinction et
que vous soyez devenu mon parrain républicain. Je suis très touché par votre discours et vos
délicates attentions ainsi que celles de votre équipe tout au long de la préparation de cet
événement.
Je vous remercie à nouveau pour votre engagement et celui de la Ville de Toulouse pour les
projets éducatifs et de valorisation des filières scientifiques que nous avons menés ensemble
avec nos partenaires au profit des jeunes toulousains, qui ont été très fiers de faire flotter le
drapeau de la Ville sur 3 écosystèmes remarquables de notre planète.
Je vous remercie également de nous avoir invités dans cette superbe salle, contribuant à
accueillir avec prestige
et honorer ainsi,
toulousains ou venant de loin, ma familles, mes amis, mes partenaires.
Mon Colonel,
Je vous remercie chaleureusement car, en 2008, sur une idée de David Kassar que je salue,
vous avez accueilli avec nous à la Cité de l'espace, mes amis inuit, berbère et indien venus
retrouver les jeunes voyageurs des sciences.
C’est donc vous qui me permettez de rassembler aujourd’hui presque 50 années de souvenirs,
d'amitié, de rencontres et de projets.
Nous avons réuni les toulousains et leurs proches voisins, mais aussi ceux, qui pour quelques
heures, ont réussi à jongler avec des agendas forts chargés ... et des distances déraisonnables...
Acceptez que je ne boude pas l'immense joie qu'ils me font de venir :
du Canada, de Monaco, de Suisse, d'Espagne, de l'île de la Réunion, mais aussi de Lille, de
Paris, de Nantes, de Bordeaux, d'Orléans, d'Agen, de St Nazaire, d'Avignon, de Vadans dans
le Haut-Jura, Nice, Pau, Bayonne, Orthez et Mazères...
Un grand merci cher Monsieur le Maire, mon cher colonel, pour l'intense émotion de ce
moment unique.
Vous m'avez dit que l'idéal serait de boucler mon intervention-voyage en 2h10-2h20...
c'est pour cela que, plus qu'un discours dans son acception la plus large, je vais simplement
vous embarquer dans mon univers.
Et Voyage me semble un mot bien choisi...
Voyage...
Je suis né une première fois..., à 5° de latitude nord, dans la chaleur d'une plantation de café,
sur un continent où les capitaines sont des poissons, les avocats des fruits et les gendarmes
des oiseaux…
au cœur d'une nature insolite où l'on se réveille aux cris des singes hurleurs et des crapaudsbuffles, des calaos et parfois le crépitement des pattes et des mandibules des magnans, ces
milliards de fourmis qui sortent de la forêt et dévastent tout sur leur passage. Ils disparaissent
ensuite aussi vite qu'ils étaient arrivés, ne laissant comme traces dans le grenier de la case...
que les cartilages d'un serpent, qui n'a pas eu le temps de se délover... C'était déjà une affaire
africaine...
Maman, tu me rappelais hier, que le groupe électrogène était tombé en panne cette nuit là, et
que je suis arrivé à la lueur des lampes tempêtes...ça partait bien...
En fait, tu voulais déjà me sensibiliser sur les problématiques de l'autonomie énergétique...
Quelques années plus tard, mon père me dira : "Fais tout, vois tout, connais tout..."
Alors lancé par ces années-Mowgli et pour savoir un peu de tout plus que tout d'une seule
chose, je vais parcourir des chemins à géométrie variable, pimentés de chute libre, de plongée
sous-marine, deltaplane, parapente et de voyages tous azimuts, qui feront dire un jour à ma
mère:
Mais que fais-tu ? Tout ton courrier s'accumule ici,
où étais-tu?
En Voyage Maman...
J'étais au Costa-Rica, au Panama, au Belize, au Guatemala, au Venezuela, en Colombie, au
Pérou, au Brésil,
... de Trinidad et Tobago
à
Cuba,
à Grenade, La Barbade, Turks and Caïcos, et aux Bahamas...
.... à New-York, Washington et Chicago,
... au Canada, sur le Saint-Laurent et les Grands Lacs, en arctique,
....en Grèce, à Malte, en Israël, en Syrie, en Jordanie, en Egypte...
parti faire des repérages, des reconnaissances, pour concevoir des escales touristiques,
préparer l'arrivée de navires et diriger des croisières de luxe...
Alors il y a des pays où il fait très chaud, et il y a ceux ... où c'est chaud!
A certaines frontières triples, j'ai souvent dit aux autorités, : là vous me bloquez! Eux ils
m'ont débloqué mais là vous, vous me bloquez...
Ce sera ensuite Poupougne, l'île d'Agnawawa et Toulouse, Toulouse, Toulouse...!
Il sera temps pour moi de rentrer... lire mon courrier !
En quittant ces contrées brûlantes... je vais céder à l'appel des glaces et des inuit...
et partir me rafraîchir sur la banquise...
En un instant, je vais quitter ma zone de confort
troquer hôtels par igloos
bateaux de luxe par qimmiq et komatik, (les chiens et les traineaux en inuktitut)
business class et lumineuses réceptions du bout du monde,
par
l'odeur-aventure du carburant qui se consume et d'inquiétantes tanières d'ours polaires...
pour commencer ainsi en 2000,
une nouvelle vie ..................... sans veste ni cravate...
Alors la banquise, si vous voulez, c'est comme goûter du miel à la pointe d'un couteau... il y a des
bons et des mauvais moments.
Les bleus fascinants, les contrastes, les « incroyables » et les « magiques »… Les couleurs qui
n’existent sur aucune palette…
Mais aussi les montagnes de glaces
malaxées par les vents, les courants et les marées,
Les blizzards qui brûlent et déchirent les chairs,
La respiration qui givre sur les appareils photos,
La concentration ultime pour l’approche de Nanook l'ours blanc...
Tirer un traineau de 150 kilos dans ce milieu hostile, c'est comme porter un projet ambitieux,
qu'il soit individuel ou collectif : il faut avoir envie, être motivé...
Il faut y croire et... croire en soi!
Surtout lorsqu'au petit matin, le camp a reculé,... de toute la distance parcourue la veille... la
banquise se comportant en effet comme un tapis roulant autour du pôle...
Alors, congelé, il faut se remettre à progresser dans le chaos de glaces et rattraper les
kilomètres perdus durant la nuit..., reprendre toute la distance parcourue la veille...
Comme vous le voyez, la banquise, c'est comme la vie,...
.... se battre ce n'est pas toujours avancer...
En revanche, pour avancer, il faut forcément se battre...
Le soleil lui aussi est magnifique, surtout, lorsque sorti derrière l'horizon, il tourne autour de
vous 24 heures sur 24...
Mais pour se diriger, il ne faut pas se fier qu'à lui...
Quand le GPS est au chaud près des aisselles pour économiser les batteries, ne regarder que le
soleil et sa propre ombre... , c'est s'exposer à une grave déconvenue :
...celle de tourner en rond...
Là aussi, vous voyez, ... la promesse qui brille et vous éblouit comme ce menteur qui tourne,
ne vous amène pas toujours sur les chemins les plus faciles et les plus courts...
C'est pour cela, ne pas obtenir ce que l'on vous avait promis, parfois peut être un merveilleux
coup de chance...
En toutes circonstances, ce qui est important, c'est de garder le cap, son cap... et de s'y tenir,
quelle que soit la distance à parcourir et l'objectif à atteindre...
Un parcours ne peut être balisé... que de succès et de victoires...
C'est comme lorsque vous êtes au pied de montagnes, vous ne voyez que les sommets ; mais
en reculant un peu, vous vous apercevez qu'il n'y a pas que des cimes...
Cette distinction qui m'est attribuée, ne peut pas l'être
qu'au titre d'un parcours personnel et individuel.
Ca serait injuste, égoïste et d'une extrême vanité.
Je souhaite donc la partager.
Avec tous ceux,
et ils sont là aujourd’hui,
qui à un moment ou à un autre de ma vie, ont particulièrement contribué à me construire au
travers d'expériences diverses et variées qui m'ont durablement marqué.
Cette Légion d'Honneur, doit donc autant vous emplir de bonheur et de fierté, que je ne le
suis.
Tout comme, ceux qui ici, Chevaliers, Officiers, Commandeurs et Grand Croix de la Légion
d'Honneur ont ressenti l'émotion de cette reconnaissance.
Je pense d'abord à mes parents et à mes sœurs, venus d'horizons divers et réunis aujourd'hui.
Je vous remercie pour cette formidable école de la brousse, pour mon petit lopin de cannes à
sucre et de maïs derrière la case et ma première tente... déjà rêve d'autarcie...
de nous avoir inculqué de belles valeurs et surtout... de m'avoir poussé à poursuivre un peu
plus loin mes études quand j'aurais voulu repartir faire Daktari dans les caféiers…
Je ne regrette pas cet effort supplémentaire que vous m'avez demandé... il me permet de
mieux comprendre ces merveilleux écosystèmes scientifiques et technologiques, dans lesquels
me projette aujourd'hui mon métier...
A mes professeurs du collège-lycée Montalembert, l'établissement dans lequel j'ai réalisé
toute ma scolarité... Au-delà de l'école des savoirs, ils ont été les éducateurs bienveillants et
toujours attentionnés, qui ont balisé mon adolescence de jalons et de repères citoyens...
comme cette très belle convention qui cristallise une autre école de la citoyenneté : "On ne
nait pas citoyen, on le devient..."
A mon chef scout, cher Jean Bousquié que je n'avais pas vu depuis 39 ans... Merci pour ces
photos de 1976 que tu viens de m'apporter...
Je pense à ces merveilleuses années de scoutisme, à ces mois de petits travaux pour préparer
les grands projets de l'été
Les belles marches sac à dos, les camps sur pilotis, les techniques de survie, les nuits à la belle
étoile, l’orientation au soleil et à la montre…
Je pense à tous ceux qui, militaires d'active ou de réserve me font l'honneur d'assister à cette
cérémonie,
Le général DARCOS président de l'Association de Soutien à l’Armée Française, Le colonel
LAFFORGUE de L’Entraide Parachutiste, le Lieutenant-Colonel (h) Georges PICHETTO,
Président de l'Union Nationale des Parachutistes 31, et sa délégation,
mon vieux binôme Laurent Billion (boire du lait et rester calme), mes amis Réjane et le
Colonel Jacky Pagniez du 1er RPIMa, Jean et Arlette Gardet mes amis du pacifique Sud...
Les belles marches sac à dos, les camps sur pilotis, les nuits à la belle étoile…
A ceux qui, lorsqu'en 2000 j’ai inventé cette nouvelle vie, ont géré à mes côtés mon hivernage
extrême
je remercie
- mes amis Léo La Rocca et Maryse Rodriguez aux commandes de l'équipe de la Nuit Polaire
: j'ai compris que ces stress extrêmes ,... c'était aux miens que je les imposais..
- Martine Barbé, Philippe Lesage, ma sœur Nathalie et leurs familles
- ... pour cette promesse que j'ai faite à une petite collégienne, de l'emmener un jour sur la
banquise... et pour le plus ambitieux et complexe, des projets pédagogiques jamais organisé
Je remercie les partenaires qui m'ont confié de formidables études scientifiques, des tests et
qualification de matériels en milieux hostiles, des protocoles médicaux et de très belles
missions au bout du monde.
Il y a 3 siècles les explorateurs échangeaient des biens emportés dans leurs expéditions contre
des vivres frais et des matières précieuses : apporter il y a quelques mois des images satellites
à des indiens au fin fond du Mato-Grosso pour les aider à lutter contre la déforestation
illégale, a été une expérience intense d'exploration du 21ème siècle...
Comme celle menée plus tard avec Louis-François Guerre au Kenya sur les mêmes sujets...
Ces sociétés et établissements, nationaux et internationaux de l'industrie spatiale (en leur
temps Spot Image, Infoterra, aujourd'hui Géo Information Services, Airbus Defence and
Space,) .......puis CLS, le CNES, le CNRS, la Cité de l'espace, la Mairie de Toulouse, les
hôpitaux toulousains, les équipementiers, les laboratoires, celles de l'industrie du voyage et du
tourisme (je vois là Georges Vialard de Fram, Jean-Pierre MAS le Président du SNAV)
.....tous ont contribué à la réussite de mes projets.
Je remercie ceux qui, au travers de leurs plumes, leurs maisons d'éditions, leurs images et
leurs films, leurs reportages, leurs interview, m'ont permis de partager avec le plus grand
nombre ces tranches de vie.
Je remercie enfin les jeunes,
venus de loin pour certains,
qui sont ce soir parmi nous avec leurs familles... et qui pendant un an, se sont confrontés avec
enthousiasme, persévérance, assiduité et patience à l’école de l’aventure, aux métiers des
sciences et à des travaux pratiques dans des salles de classe peu ordinaires…
Je remercie mon ami l'astronaute Philippe Perrin d'avoir été le parrain de ces aventures et pour
les échanges qu'il a eus avec nos jeunes... Un départ imprévu hier pour tester le programme
A320Néo l'empêche d'être avec nous ce soir, il nous demande de bien vouloir l'en excuser...
Il mesure bien la dose d'énergie, de volonté, de dépassement de soi, d'abnégation... qu'il lui a
fallu pour aller regarder la Terre depuis l'espace.
N'oubliez pas les jeunes, "il faut avoir des rêves, y croire et les transformer en réalité " mais
attention
"ne faire que rêver n'a jamais permis aux rêves de se réaliser."
Accrochez-vous à l'idée que "Rien ne réussit mieux que la réussite"
Mais pour récolter, encore faut-il avoir semé...
Pour réussir encore faut-il avoir osé et essayé ...
Et je ne rêve plus aujourd'hui, Martine, nous qui avons piloté ce programme ensemble,
quand...
de Karline, la petite qui voulait aller sur la banquise, en n'oubliant pas et je vais les citer,
Marion, Estelle, Julian, Yoann, Stéphane, Tiffany, Romain, Guilhem, Elodie, Nathalie,
Valentin, Juliette, Léa, Rémi, Catherine et Max, ainsi que les guyanais embarqués dans
l'aventure,
nous arrivons au voyageur des fleuves qui aujourd'hui,
pilote...l'A400M
l'avion sur lequel a travaillé leur parrain, Philippe Perrin...
Quelle boucle vertueuse, Toulouse, pépinière de talents...
Cher Monsieur le Maire,
Vous m'avez invité à vous dire quelques mots sur mon prochain projet...
15 décembre 2016
Eté austral...
Quelque part au sud du tropique du capricorne...
Température au sol +70°, bouffées d'air à 47°
Voilà déjà 45 jours que l'ambassade de France et le gouvernement namibien ont déclenché le
chronomètre...
Demain je dois quitter ma base au cœur du désert du Namib, pour un raid de 4 jours avec un
sac à dos de presque 80 kilos...
J'appelle QrX16, la mule qui va me suivre.
C'est en fait un robot 4x4 tropicalisé, entièrement automatisé et asservi à mes commandes à
distance. Il pourrait m'être utile en cas de passages difficiles et surtout me sauver la vie.
En effet, en cas de souci vital, je n'aurai plus qu'à grimper dedans; il est programmé pour me
ramener automatiquement vers mon camp ou une zone de poser d'hélicoptère...
Au même moment, une alerte vibratile et sonore à la fois m'informe que CH2017, un petit
robot à capteurs spécifiques, qui est programmé pour tourner autour du camp, vient de
détecter un serpent ou un scorpion...
Enfin, je jette un coup d'œil à mon cockpit numérique. Les données de températures diurnes et
nocturnes, d'hygrométrie, de vitesse de vent depuis 4 jours, assorties à quelques paramètres
physiologiques m'indiquent que je risque un coup de chaleur...
Je vais donc certainement reporter mon départ...
Vous êtes avec moi au cœur de ma future mission :
121 jours en solitaire dans un des déserts les plus chauds de la planète sur les sujets de
l'analyse prédictive et de l'aide à la décision.
Une aventure basée sur une architecture numérique et connectée, unique au monde, centrée
sur des dispositifs CLOUD, Internet des Objets et BIG DATA qui vont nous permettre de
partager en temps réel avec le monde entier, toutes les données ouvertes de la mission.
Le monde change très vite, bousculant les modes de vie et de pensée, entrainant une
accélération des mutations scientifiques, technologiques, humaines et environnementales.
Notre défi est, entre autres, d'apprendre à vivre différemment avec les nouvelles technologies
au service de l’humain.
Ainsi, après la mission « Seul dans la nuit polaire » dans l’extrêmement froid,
Nous souhaitons à nouveau démontrer la capacité d’adaptation de l’être humain en milieu
hostile car comme le dit le docteur Bourbon, le directeur des thèses dont vous venez de parler
: « L’extrême est une loupe de la normalité »
Avec la ténacité et la vision de Christian Bourbon,
la Nuit Polaire avait révélé, "des vestiges d'hibernation de l’être humain",
aujourd'hui nous nous préparons à qualifier des technologies innovantes ainsi que les
nouveaux usages non plus d'aujourd'hui mais déjà de demain...
La force de cette première mondiale, est de fédérer des entreprises aux métiers et savoirs à
priori distincts et indépendants en leur faisant imaginer et créer
des usages croisés dans des domaines auxquels ils n'avaient pas pensé...(santé, habitat,
énergie, sécurité...)
Nous faisons du darwinisme technologique...
A titre exceptionnel, grâce à l'accord de Monsieur le Maire, vous allez découvrir dans un
instant l'infographie de cette mission Namib... vitrine des technologies toulousaines et
nationales embarquées ainsi que des partenaires qui ont signifié leur intérêt pour cette
expédition.
Je suis d'ailleurs très heureux de vous annoncer en tant que tuteur, que 2 élèves ingénieurs des
Instituts de la filière numérique de Nantes et d'Angers, pilotés par un ingénieur architecte
d'IBM, ont immédiatement trouvé un job après leur stage professionnel exclusivement
consacré à la mission Namib...
Ainsi, après 15 années de projets pédagogiques de la maternelle jusqu'au bac..., ce sont
dorénavant les étudiants post-bac et leur immersion dans le monde du travail que je vais
impliquer et observer...
Je souhaite maintenant rendre un hommage particulier :
Pour pouvoir partager, encore faut-il rentrer...
- 80°C, ......
+ 70°C........, c'est jouable...
Tracter 150 kilos sur la glace,
les efforts supra-maximaux avec un sac à dos de 80 kilos........, c'est jouable...
La technologie, les robots, les drones, les caméras, les satellites, c'est extraordinaire...
A l'instar du stéthoscope du médecin, ils constituent de formidables outils d'observation sans
cesse plus performants, d'aide à la décision et au diagnostic, au service des hommes et de la
planète...
mais ils ne guérissent pas...
D'un bout à l'autre de ces aventures extrêmes, comme à bord de la station spatiale
internationale,
c'est bien l'humain qui reste le cœur du sujet !
Je voudrais donc remercier très chaleureusement tous ceux qui, depuis 12 ans,
en amont, pendant et au retour
de ces expériences extrêmes, m'accompagnent avec bienveillance et amitié...
me préparent, m'observent sous toutes les coutures, me réconfortent, me reconstruisent, et me
guérissent....
Mon doc, le Docteur Dominique Rivière.
Ma sœur Nathalie,
Les kinés (Kiki Mages, Luc Froissart ) et ostéopathes (Fred Broué)
Les nutritionnistes (Cathy Derache et Véronique Ségria) et les préparateurs physiques
(Philippe Vidoni, Samuel Chaillou, Stéphane Rolland)
Mais aussi les dentistes, otorhino,
les médecins de l'imagerie médicale...
et bien sûr les hôpitaux toulousains qui nous ont toujours remarquablement accueillis au sein
de leurs services.
Je remercie à nouveau le docteur Christian Bourbon, qui durant un an et demi m'avait préparé
à différentes techniques cognitivo-comportementales qui m'ont permis d'anticiper et
désensibiliser les stressors que j'allais endurer durant la nuit polaire,
J'utilise encore au quotidien, ces stratégies de gestion du stress et de visualisations mentales,
qui me permettent de planifier et de gérer des processus complexes et évolutifs, en réduisant
la part d'inconnu et de risques.
Merci à vous tous!
Doc, c'est reparti... et je me demande si je n'aurais pas dû repartir au froid...
J'aimerais dire et répéter que,
si j'ai souvent été seul,
je n'ai jamais été isolé… soutenu par de formidables équipes.
Je remercie particulièrement un brillant Geek, Karim Boukercha de Digidust pour les
centaines d'heures de formation passées à mes côtés sur les sujets du numérique, des médias
sociaux, des outils de communication
et ces longues réflexions communes encore ces jours-ci…
Je vous remercie tous d'être venus à mes côtés ce soir,
je pense à vous,
je vous vois ici...
et je sais que vous ne m'en voudrez pas, de ne pas tous pouvoir vous citer...
Je remercie pour finir Madame Carine Rochard, ma directrice de campagne et son équipe du
groupe RH de Nantes,
Carine, merci de coordonner à mes côtés, avec une rigueur et un professionnalisme hors
normes,
tous sujets confondus et il y en a...,
cet immense projet inédit...
Vous la croiserez forcément tout au long de cette nouvelle aventure...
Nous ne manquerons pas de vous informer
du décollage de cette fusée innovante lorsque toutes les conditions seront réunies...
Mais aussi
mon association Sciences Aventures extrêmes ayant été Reconnue d'Intérêt Général,
de la création ici à Toulouse, de la Fondation à laquelle je rêve...
Alors, soyez les bienvenus dans l’équipe !
Voyage ...
Je suis né une nouvelle fois...,
à 75° de latitude nord
le 10 février 2003,
à 13h17 par -39°,...
lorsque 106 jours après s'être couché,
le soleil est sorti derrière l'horizon...
J'ai bien compris que cet hommage et la remise de la Légion d'Honneur, ne devaient
constituer qu'un commencement, et un engagement à poursuivre mes actions pour le bien
commun...
Alors,
Cher Monsieur le Maire, Mon Général,
Mon Colonel,
Papa, Maman, Nathalie, Sonia,
Chers amis,
Je vais me préparer... pour partir...
... sur un continent ...
où les capitaines sont des poissons,
les avocats des fruits
et les gendarmes des oiseaux...
Je vous remercie.