Chapitre 13` Loinvestissement

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Chapitre 13` Loinvestissement
Chapitre 13- L’investissement
Vincent Drobinski
5 mars 2014
Table des matières
1 La politique d’investissement
1.1 Dé…nition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.2 Les principaux types d’investissement . . . . . . . . . . . . . . .
1.3 Type d’investissement et évaluation de la rentabilité . . . . . . .
4
4
4
4
2 Caractéristiques d’un projet d’investissement
2.1 Le capital investi (I) . . . . . . . . . . . . . . . .
2.2 La durée d’exploitation . . . . . . . . . . . . . .
2.3 La valeur résiduelle . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.4 Les ‡ux nets de trésorerie générés . . . . . . . . .
2.4.1 Cas général . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.4.2 Cas d’un investissement de remplacement
2.5 Le taux d’actualisation . . . . . . . . . . . . . . .
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5
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7
8
3 Le coût du capital
3.1 Dé…nition . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.2 Calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.2.1 Le coût des capitaux propres . . . .
3.2.2 Le coût des capitaux empruntés . . .
3.3 Importance de la notion de coût du capital
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9
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4 Les
4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
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critères d’évaluation des projets d’investissement
13
Le principe général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
La valeur actuelle nette (VAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
L’indice de pro…tabilité (IP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Le délai de récupération du capital investi (DR) . . . . . . . . . . 14
Le taux interne de rentabilité (TIR ou TRI) . . . . . . . . . . . . 15
La sélection des projets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.6.1 Le choix des critères d’évaluation des projets . . . . . . . 15
4.6.2 Le taux de rendement global (TRIG) ou taux de rendement intégré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.6.3 La VAN globale (VANG) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.7 Les critères non …nanciers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1
4.8
4.9
4.7.1 Le niveau de risque . . . . . .
4.7.2 La ‡exibilité . . . . . . . . .
La cohérence avec la stratégie suivie
L’obligation de suivre les concurrents
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17
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5 Annexes
18
5.1 Bic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2
De toutes les décisions à long terme prises par l’entreprise, l’investissement
est certainement la plus importante. L’entreprise doit non seulement investir
pour assurer le renouvellement de son matériel de production, c’est à dire essayer
d’obtenir des gains de productivité, mais elle doit assurer le développement de
son activité en augmentant sa capacité de production ou, en fabriquant des
produits nouveaux.
La décision d’investissement est une décision de nature stratégique, et à ce
titre, elle engage l’avenir de l’entreprise. Une mauvaise orientation peut condamner la survie de la société. Il y a à cela deux raisons essentielles :
– l’investissement est un choix irréversible : il est di¢ cile de céder des biens,
souvent spéci…ques, en cas de surcapacité de production ;
– l’investissement nécessite des fonds substantiels : si les ‡ux monétaires sont
inférieurs aux ‡ux anticipés, des problèmes de trésorerie apparaîtront car
il faut de toute façon supporter les charges …xes.
Il existe de nombreux types d’investissements correspondant à des stratégies
di¤érentes. Une fois le type d’investissement dé…ni, l’entreprise doit procéder à
l’étude …nancière de son projet. L’étude d’un projet d’investissement comprend
plusieurs étapes. La première consiste à chi¤rer les di¤érentes caractéristiques
du projet (montant, durée, ‡ux de trésorerie attendus...).
Avant d’e¤ectuer les calculs destinés à évaluer la rentabilité du projet, il faut
également déterminer le taux d’actualisation nécessaire à ces calculs.
3
1
La politique d’investissement
1.1
Dé…nition
De…nition 1 On appelle investissement, l’engagement d’un capital dans une
opération de laquelle on attend des gains futurs, étalés dans le temps, avec un
objectif de création de valeur.
1.2
Les principaux types d’investissement
– Classi…cation selon la nature :
D’un point de vue comptable, l’investissement comprend les biens durables
…gurant au registre des immobilisations :
– Corporels ;
– Financiers ;
– Incorporels.
– Classi…cation selon l’objectif :
– Expansion
– Diversi…cation
– Renouvellement (ou de remplacement)
– Innovation
– Sociaux
1.3
Type d’investissement et évaluation de la rentabilité
Évaluer la rentabilité d’un projet d’investissement consiste à comparer les
deux éléments suivants : les gains futurs et le capital investi.
Un investissement est acceptable dans la mesure où les gains attendus sont
supérieurs au capital investi.
Mais tous les investissements susceptibles d’être réalisés par l’entreprise ne
peuvent faire l’objet d’un calcul de rentabilité.
– Ce calcul exige que les gains attendus puissent être évalués avec une précision su¢ sante, ce qui est possible pour les investissements productifs
(techniques et …nanciers) dont l’impact sur le chi¤re d’a¤aires ou sur les
coûts est mesurable.
– Les autres investissements (cantines, crèches, formation...) seront décidés
sur la base d’autres considérations : respect de la législation, satisfaction
du personnel, alignement sur les concurrents...
4
2
Caractéristiques d’un projet d’investissement
2.1
Le capital investi (I)
X
Montant investi (I) =
immobilisations acquises HT + Frais accessoires
HT + BFRE générée par l’exploitation du projet
Exemple : Une société a décidé de faire construire un deuxième bâtiment
a…n de se développer. Le CAHT devrait passer de 12 000 000 e à 18 000 000
e, pour toute la durée du projet.
Dépenses prévues (montants HT) :
– terrain : 100 000 e ;
– constructions : 1 000 000 e ;
– matériels : 280 000 e ;
– frais d’installation : 120 000 e.
– Le BFRE est estimé à 1 mois de CAHT.
Calculez le montant du capital investi.
L’augmentation du BFRE en cas de réalisation du projet s’élève à : (18 000
000 - 12 000 000).1/12 = 500 000
Le montant du capital investi est donc égal à : 100 000 + 1 000 000 + 280
000 + 120 000 + 500 000 = 2 000 000
2.2
La durée d’exploitation
2.3
La valeur résiduelle
2.4
Les ‡ux nets de trésorerie générés
(ou capacité d’auto…nancement d’exploitation ou cash ‡ows)
Flux net de trésorerie = Recettes dues au projet - (Dépenses imputables au
projet OU Économies imputables au projet)
Remarques :
– il s’agit de ‡ux d’exploitation
– il s’agit de ‡ux nets d’IS
– il s’agit en…n d’un calcul hors …nancement
2.4.1
Cas général
a) Formule classique
Flux net = Recettes (supplémentaires) - Dépenses (supplémentaires)
Ce qui est équivalent (en considérant toujours les ‡ux liés au projet) à :
5
Flux net = CAHT - charges décaissables (y compris l’IS)
= CAHT - (charges - dotations)
Comme CAHT - charges = Résultat net, on a alors :
Flux net = Résultat net + Dotations
Exemple : soit un projet d’une valeur de 160 000 ke HT. Amortissement
linéaire sur 5 ans.
Prévisions en ke
Chi¤re d’a¤aires
Charges variables
1
210
100
2à5
240
120
Charges …xes annuelles hors amortissements : 44 ke.
Calculez les ‡ux nets de trésorerie (ou cash ‡ows) relatifs à ce projet.
Calcul des ‡ux nets de trésorerie (en ke)
On remarque que les ‡ux attendus sont positifs, mais on ne peut pas encore
conclure sur la rentabilité de ce projet. Il est di¢ cile de porter un jugement à
partir d’une suite de ‡ux.
b) Autre formulation
EBE = Recettes d’exploitation - Dépenses d’exploitation
On peut donc écrire (dans l’hypothèse où le taux d’IS est de 33 1/3 %) :
Flux net = (EBE - dotations) x 66 2/3% + dotations
ou encore, comme Résultat net d’IS = (EBE - dotations) x 66 2/3%
Flux net = EBE - IS
6
c) Résultat dé…citaire
En cas de résultat dé…citaire (ce qui arrive parfois au démarrage du projet),
on considère que cette perte est imputée sur les béné…ces réalisés au niveau des
autres activités de l’entreprise.
Exemple :
Soit une perte de …n d’exercice de 300 ke prévue pour la première année d’un
projet d’investissement. Les autres activités de l’entreprise sont béné…ciaires.
Calculez la perte nette de cet exercice.
Si la perte est imputée sur d’autres béné…ces, ces derniers diminuent et
l’économie d’IS correspondante est de : 300 x 1/3 = 100 ke. La perte nette
n’est plus que de : - 300 + 100 = - 200 ke.
2.4.2
Cas d’un investissement de remplacement
Si le raisonnement global n’est pas modi…é, il faut cependant l’adapter.
– Le prix de cession relatif à l’ancien équipement
Ce prix, net de l’impôt sur la plus-value éventuelle, vient en déduction du
prix d’acquisition du nouvel investissement.
Si le bien cédé est totalement amorti, le prix de cession correspond à une
plus-value à court terme soumise à l’IS au taux normal
– Les ‡ux nets de trésorerie
Si le remplacement de l’ancienne immobilisation est à l’identique, les seuls
‡ux à considérer sont :
– les dotations aux amortissements ;
– l’économie d’IS liée à l’amortissement du nouvel investissement.
Si le remplacement n’est pas identique (cas le plus courant) et se traduit
par une augmentation du CAHT, les ‡ux nets de trésorerie supplémentaires générés doivent également être pris en compte dans le calcul.
Exemple : Une société prévoit de remplacer un équipement totalement
amorti. Le prix d’acquisition du nouvel équipement est de 100 000 e, amortissable en linéaire sur 5 ans. Les quantités produites seraient plus importantes,
ce qui générerait un EBE supplémentaire de l’ordre de 26 000 e par an. La
valeur résiduelle serait nulle.
L’ancien équipement est revendu pour un montant net d’impôt de 10 000 e.
1. Calculez le montant investi.
2. Calculez les ‡ux nets de trésorerie prévisionnels relatifs à cet investissement.
Remarque : Les cinq années étant identiques, le tableau de calcul ne comprend qu’une colonne.
1. Montant investi : 100 000 - 10 000 = 90 000
2. Flux nets de trésorerie :
7
Commentaire : Le remplacement se traduit par un ‡ux net de 24 000 e pendant 5 ans. Pour déterminer si l’investissement est rentable, il faudra comparer
ces ‡ux au montant investi (90 000 e). L’évaluation de la rentabilité sera l’objet
du chapitre suivant.
2.5
Le taux d’actualisation
8
3
Le coût du capital
3.1
Dé…nition
De…nition 2 Le coût du capital est la moyenne arithmétique pondérée des coûts
des di¤ érents …nancements auxquels l’entreprise fait appel.
Soit :
– K le montant des capitaux propres dont le coût est t ;
– D le montant des dettes dont le coût est i ;
Le coût du capital tc est donné par la relation :
tc = t:
D
K
+ i:
K +D
K +D
Exemple :
Pour …nancer ses projets d’investissement, une entreprise dispose d’un capital de 2 400 Me comprenant :
– 1 400 Me de capitaux propres, coût : 8 % ;
– 1 000 Me de dettes …nancières, coût : 6 %.
Quel est le coût de ce capital ?
tc = (0; 08:1400 + 0; 06:1000)=2400 = 7; 17%
La rentabilité d’un projet doit être au moins égale au coût du …nancement,
donc au coût du capital.
3.2
3.2.1
Calcul
Le coût des capitaux propres
De…nition 3 Le coût des capitaux propres est le taux de rentabilité exigé par
les actionnaires.
a) Modèles actuariels
Si C0 est le cours de l’action à la date 0, si D1 ; D2 ; :::; Dn sont les dividendes
attendus, si Cn est le cours à la date n, et si t est le taux de rentabilité exigé
par les actionnaires, on a :
9
C0 =
X
Di : (1 + t)
i
+ Cn : (1
n
t)
Cette relation permet de calculer t connaissant C0 , l’ensemble des dividendes
et Cn . En pratique, on considère que le nombre de périodes (n) tend vers l’in…ni et que les dividendes sont, soit constants, soit croissants à un taux annuel
constant g. On obtient alors :
- dans le cas de dividendes constants :
C0
C0
= D:(1 + t) 1 + D:(1 + t) 2 + ::: + D:(1 + t)
1 (1 + t) n
= D
+ Cn :(1 + t) n
t
n
+ Cn :(1 + t)
n
Quand n tend vers l’in…ni, (1 + t) n tend vers 0 (ce qui dispense, en particulier, d’évaluer Cn ). D’où C0 = D=t; et :
D
C0
t=
- dans le cas de dividendes croissants :
C0
= D1 :(1 + t)
1
+ D1 (1 + g) :(1 + t)
n 1
+D: (1 + g)
(1 + t)
n
2
2
+ D1 (1 + g) :(1 + t)
+ Cn :(1 + t)
3
+ :::
n
Le deuxième membre de l’égalité constitue une progression géométrique de
raison (1 + g) :(1 + t) 1 : On a donc :
n
C0
1
= D1 : (1 + t)
:
(1 + g) (1 + t)
n
= D1 :
(1 + g) (1 + t)
(1 + g) (1 + t)
g t
n
n
n
n
1
1
1
1
Quand n tend vers l’in…ni, (1 + g) (1 + t)
tend vers 0 si g < t (Quand n
tend vers l’in…ni, cette expression tend vers 0 si g < t. Dans le cas contraire,
elle tend vers l’in…ni. Ce cas est impossible puisqu’on aurait alors : C0 (valeur
…nie) = valeur in…nie...).
10
D’où
C0
=
t
=
D1
t g
D1
+g
C0
Cette formule est appelée formule de Gordon.
Exemple : Le cours coté de l’action X est 500 e. Quel est le coût des
capitaux propres si les dividendes attendus sont :
– constants et égaux à 40 e :
t = D=C0 = 40=500 = 8%
– croissants au taux annuel de 4 % avec D1 = 30 e ?
t = D1 =C0 + g = 30=500 + 0; 04 = 10%
b) Modèles d’équilibre des actifs …nanciers (MEDAF)
Ce modèle permet d’évaluer la rentabilité exigée d’un investissement risqué1 :
De…nition 4 La rentabilité exigée par les actionnaires est égale à la rentabilité
de l’actif sans risque augmentée d’une prime de risque égale à fois la prime
de risque du marché.
Comme il s’agit de rentabilité future, le raisonnement se fait en termes d’espérance mathématique et sa formulation est la suivante :
E (Rx ) = RF + :[E(RM )
RF ]
– E (Rx ) : Espérance de rentabilité exigée par les investisseurs dans l’action
X.
– RF : Rentabilité de l’actif sans risque (un actif sans risque est un actif
dont la rentabilité est certaine sur la période considérée (exemples : bons
du trésor, emprunts d’État...) ;
– E(RM ) : Espérance de rentabilité du marché.
– E(RM ) RF : Prime de risque du marché.
– (bêta) : Coe¢ cient angulaire de la droite de régression de RM en Rx
(c’est le bêta de la rentabilité de l’action par rapport à la rentabilité du
marché, c’est à dire la volatilité de la rentabilité de l’actif considéré rapportée à celle du marché. Mathématiquement parlant, elle correspond au
rapport entre la covariance de la rentabilité de l’actif et de la rentabilité
du marché et la variance de la rentabilité du marché).
1 Le modèle d’évaluation des actifs …nanciers (MEDAF), traduction approximative de l’anglais Capital Asset Pricing Model (CAPM) fournit une estimation du taux de rendement
attendu par le marché pour un actif …nancier en fonction de son risque systématique.
Le modèle a été introduit par Jack Treynor (1961, 1962), William Sharpe (1964), John
Lintner (1965) et Jan Mossin (1966) indépendamment, en poursuivant les travaux initiaux de
Harry Markowitz sur la diversi…cation et la théorie moderne du portefeuille. Sharpe, Markowitz
et Merton Miller ont reçu conjointement le prix Nobel d’économie pour leur contribution à
la science …nancière. L’hypothèse d’e¢ cience du marché …nancier, due à Eugène Fama, a
notamment servi aux travaux ayant abouti au MEDAF.
11
Exemple :
Soit une société X dont les actions se caractérisent par un = 1,2. Supposons
que E(RM ) = 11% et RF = 9%.
Le taux de rentabilité exigé par les actionnaires qui engageraient des fonds
dans cette société serait :
E(Rx) = 0; 09 + 1; 2:(0; 11
0; 09) = 11; 40%
et 11,40 % serait le coût des capitaux propres.
3.2.2
Le coût des capitaux empruntés
De…nition 5 Le coût d’un emprunt est le taux de revient calculé en prenant en
considération les économies d’impôt réalisées sur les intérêts et, le cas échéant,
sur les amortissements des primes de remboursement et des frais d’émission.
a) Emprunt classique (ou indivis)
Exemple : Soit un emprunt de 500 000 e contracté au taux de 4,5 %, sans
autre frais. Calculer le taux de revient après IS.
L’entreprise n’a supporté aucun frais. Par conséquent, on sait que le taux
réellement supporté est allégé des économies d’impôt liées à la déductibilité …scale
des intérêts.
Taux après IS : 4,5 % (1 - 33 1/3 %) = 4,5 % x 2/3 = 3 %
b) Emprunt obligataire
Exemple 1 : Soit un emprunt de 1 000 Me contracté au taux de 12 % et
remboursable in …ne, au bout de 4 ans, on peut établir le tableau suivant (taux
de l’impôt sur les béné…ces : 33 1/3 % ; pas de frais d’émission ; pas de primes
de remboursement) :
1000 = 80: 1
t = 8%
(1+t)
t
3
+ 1080: (1 + t)
4
Exemple 2 : Les frais d’émission de l’emprunt s’élèvent à 24 Me. Ces frais
sont amortissables linéairement sur 4 ans.
12
La somme nette reçue par la société est de : 1000 - 24 = 976. Le coût de
l’emprunt t est donné par la relation :
3
976 = 78: 1 (1+t)
+ 1078:(1 + t) 4
t
t = 8; 53%
3.3
4
Importance de la notion de coût du capital
Les critères d’évaluation des projets d’investissement
4.1
Le principe général
4.2
La valeur actuelle nette (VAN)
V AN =
I+
n
X
CFi :(1 + t)
i
i=1
Lorsque les ‡ux attendus sur la période considérée sont constants, on a alors :
(1 + t) n
t
Le taux d’actualisation (t) à utiliser est le taux de rentabilité minimum
exigé par l’entreprise. Théoriquement, ce taux représente le coût des capitaux
utilisés par l’entreprise (Cf. précédemment).
V AN =
I + CF:
13
1
Exemple :
Soit le projet A suivant :
– I = 100 ;
– CF1 = 30; CF2 = 40; CF3 = 50 et CF4 = 20 ;
– Coût du capital = 10%
La VAN est égale à :
30:(1; 1)
1
+ 40:(1; 1)
2
+ 50:(1; 1)
3
+ 20:(1; 1) 4
111; 56
100
100
=
=
11; 56
Exemple :
Soif le projet B suivant :
– I = 100
– CF1 = 40; CF2 = 60; CF3 = 30
Et le projet B’suivant :
– I = 300
– CF1 = 120; CF2 = 180; CF3 = 90
Au taux t de 10%, on a V AN (B) = 8; 49 et V AN (B 0 ) = 25; 47 c’est à dire
8; 49 3.
Selon cet exemple, on choisira le projet B’ puisque la VAN est trois fois
plus élevée. Or, les deux projets ont la même rentabilité puisque les sommes des
cash-‡ows sont identiques lorsqu’elles sont rapportées à l’investissement initial...
4.3
L’indice de pro…tabilité (IP)
IP =
n
X
CFi :(1 + t)
i
i=1
I
Dans l’exemple précédent :
– IP (B) = 108; 49=100 = 1; 08
– IP (B 0 ) = 325; 47=300 = 1; 08
Les deux projets ont bien les mêmes indices et cet indice est supérieur à 1.
4.4
Le délai de récupération du capital investi (DR)
Exemple :
Soit le projet suivant :
– Investissement de 100 000 e
– CF1 = 38000; CF2 = 50000; CF3 = 45000; CF4 = 40000; CF5 = 20000
– Taux d’actualisation : 10%
14
Années
CF
CF actualisés
CD cumulés
1
38 000
34 545
34 545
2
50 000
41 322
75 868
3
45 000
33 809
109 677
4
40 000
27 320
136 997
5
20 000
12 418
149 415
DR est situé entre la 2e et la 3e année.
Il reste alors (100 000 - 75 868) euros à "récupérer" à partir de la 2 année,
et la 3e année permet un CF de 33 809, donc :
[(100 000 - 75 868)/33 809]*12 = 8,5.
D’où DR = 2 ans et 8 mois
4.5
Le taux interne de rentabilité (TIR ou TRI)
Le TIR est donc le taux pour lequel la VAN est nulle.
Exemple :
On reprend le projet A :
– I = 100;
– CF1 = 30; CF2 = 40; CF3 = 50; CF4 = 20
Nous avons :
100 = 30:(1 + t)
1
+ 40:(1 + t)
2
+ 50:(1 + t)
3
+ 20:(1 + t)
4
Par essais successifs, nous trouvons que t est égal à 15,32%.
NB :
– recours à une calculatrice scienti…que ou à un tableur
– recours à l’interpolation linéaire (règle de 3 ou méthode graphique) :
– pour t = 16%, VAN = -1,332
– pour t = 15 %, VAN = 0,643
– donc le TRI est entre les deux :
0 0;643
T RI 15
16 15 = 1;332 0;643
Exercice : Soit un projet nécessitant un investissement immédiat de 1 000
e et o¤rant les ‡ux de liquidité suivants :
- CF1 = 300
- CF2 = 500
- CF3 = 650
==> TRI = 18,495%
4.6
La sélection des projets
4.6.1
Le choix des critères d’évaluation des projets
4.6.2
Le taux de rendement global (TRIG) ou taux de rendement
intégré
Exemple :
15
Considérons les deux projets suivants, de même montant et de même durée,
mais dont les CF attendus sont di¤ érents :
– Projet A :
– I = 100
– CF1 = 10; CF2 = 20; CF3 = 40; CF4 = 55
– Projet B :
– I = 100
– CF1 = 60; CF2 = 40; CF3 = 10; CF4 = 5
1. Calculez la VAN au taux de 5 % et le TRI de ces projets.
2. Commentez.
VAN(A) = 7,47, VAN(B) = 6,18
TRI(A) = 7,5%, et TRI(B) = 8,99%
On voit que le classement di¤ère selon le critère retenu :
– Le décideur peut alors choisir de ne retenir qu’un seul de ces deux critères.
– Il peut aussi essayer de résoudre cette contradiction.
Résolution de la contradiction
– Pour cela, il faut introduire une nouvelle hypothèse, celle du réinvestissement des ‡ux nets générés par le projet.
– La di¢ culté majeure consiste à …xer le taux de réinvestissement de ces
‡ux.
– Le taux obtenu compte tenu de cette hypothèse est appelé taux de rendement interne global (TRIG) ou taux de rendement intégré.
Pour l’obtenir, il faut :
– d’abord calculer la valeur acquise par les ‡ux à la …n de la dernière
période ;
– puis, il faut chercher à quel taux il faut actualiser cette valeur acquise
pour retrouver le montant investi.
– Le taux de rendement global x est le taux pour lequel il y a équivalence
entre le capital investi et la valeur acquise par les ‡ux actualisée au taux
x.
Exemple :
Reprenons l’exemple précédent en considérant un taux de réinvestissement
de 6 %.
Calculer le taux de rendement global. Conclure.
Soit x le taux de rendement global :
– Projet A
Valeur acquise par les ‡ux placés à 6 % = [10.(1,06) 3 + 20.(1,06) 2 +
40.(1,06) + 55]
Donc [10.(1,06) 3 + 20.(1,06) 2 + 40.(1,06) + 55] :(1 + x) 4 = 100
=> xA = 7; 14%
– Projet B
16
– Valeur acquise par les ‡ux placés à 6 % = [60.(1,06) 3 + 40.(1,06) 2 +
10.(1,06) + 5]
– Donc [60.(1,06) 3 + 40.(1,06) 2 + 10.(1,06) + 5].(1 + x) 4 = 100
– => xB = 7; 20%
4.6.3
La VAN globale (VANG)
Le principe est le même que pour le TRIG.
Exemple :
Pour résoudre la contradiction, il faut calculer la VAN au taux de 5 % avec
cette hypothèse de réinvestissement des ‡ux au taux de 6 % :
– Projet A
VANG = [10.(1,06) 3 + 20.(1,06) 2 + 40.(1,06) + 55].(1.05) 4 - 100
=> VANG = 8,42
– Projet B
VANG = [60.(1,06) 3 + 40.(1,06) 2 + 10.(1,06) + 5].(1,05) 4 - 100
=> VANC = 8,60
– Conclusion
Le projet B (TRIG = 7,20 % ; VANG = 8,60) surclasse le projet A.
4.7
4.7.1
Les critères non …nanciers
Le niveau de risque
Risque économique
Risque social et organisationnel
Risque technologique
Risque environnemental
4.7.2
La ‡exibilité
4.8
La cohérence avec la stratégie suivie
4.9
L’obligation de suivre les concurrents
17
5
Annexes
5.1
Bic
(d’après wikipedia)
Le Groupe Bic est une société cotée en bourse fondée le 25 octobre 1945,
dont le siège social se situe à Clichy en France. L’entreprise est principalement
reconnue pour ses stylos qu’elle commercialise sous la marque Bic, Bic Kids ou
Conté, mais elle produit aussi des rasoirs, des bateaux à voile, des briquets et
des téléphones portables.
Histoire
Le 25 octobre 1945, la société PPA (Porte-plume, Porte-mines et Accessoires) débute en France ; Marcel Bich, ancien directeur de production d’une
fabrique d’encre, en est le président DG et Édouard Bu¤ard le Directeur de la
production. L’entreprise s’installe dans une usine à Clichy et fabrique des pièces
détachées de stylos plumes et porte mines.
L’entreprise rachète le brevet du stylos à bille inventé par le hongrois Lazlo
Biro qui date de 1938 et lance, en 1950, le stylo à bille Cristal qui a été, depuis,
vendu à plus de 100 milliards d’exemplaires et reste encore le stylo le plus vendu
dans le monde.
Pour pouvoir le vendre correctement et se di¤érencier, la société prend le
nom Bic en 1953. BIC est une version raccourcie et facilement identi…able et
prononçable dans toutes les langues du nom Bich.
Le développement international
En 1954, la société s’implante en Italie, en 1956 au Brésil, en 1957 au
Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Scandinavie, en 1958
aux États-Unis et au Moyen-Orient. En 1959, elle reprend Ballograf, société
scandinave de stylos-bille et crayons. Bic arrive en Asie en 1997. Aujourd’hui
Bic est présent sur les cinq continents, dans plus de 162 pays.
Les articles de papeterie
Bic développe une ligne complète d’articles d’écriture (stylos à bille, rollers,
feutres, portemines, surligneurs, marqueurs, crayons graphite). Elle acquiert en
1979 la société Conté, une marque de produits de dessin et de coloriage. Elle
reprend en 1992 aux États-Unis la marque Wipe-Out et en Europe la marque
Tipp-Ex en 1997, a…n de développer une gamme d’articles de correction et
d’e¤açage. Le groupe achète en 1997 la marque Shea¤er, fabricant d’articles
d’écriture haut de gamme (stylos à plume, stylos à bille, portemines) et en
2004, Stypen, fabricant français de stylos-plume.
Bic a vendu 100 milliards de stylos en 2005 depuis 1950, ce qui représente
su¢ samment d’encre pour tracer une ligne jusqu’à Pluton, et en revenir, plus
de 20 fois.
Les briquets
18
En 1972, Bic diversi…e son activité et commercialise son premier briquet.
C’est un briquet à ‡amme réglable. La gamme s’agrandit avec la commercialisation de modèles de briquets di¤érents (taille mini et slim), de briquets décorés
et de briquets à allumage électronique. En 2000, Bic lance une gamme de briquets utilitaires destinés à l’allumage des bougies, barbecues, cheminées, etc. et
d’étuis pour briquets en 2002.
Les parfums
Vers 1988, Bic tente de pénétrer dans le marché de la parfumerie, en vendant
des petites bouteilles de parfum, dans les débits de tabac. Ce fut un échec,
essentiellement dû au fait que l’image du luxe et de la séduction, liée aux parfums
ne va pas de pair avec les produits jetables, les parfums furent retirés en 1991,
malgré de bons blind tests.
Les rasoirs
En 1975, Bic lance son premier rasoir. C’est un rasoir monolame, non rechargeable. L’entreprise développe ensuite une gamme de rasoirs monolames et
bilames, pour hommes et femmes, avec ou sans bandes lubri…antes, avec tête
…xe ou pivotante. En 2003 et 2004, Bic lance un rasoir 3 lames successivement
pour hommes puis pour femmes. En 2009, Bic a lancé la gamme des rasoirs 5
lames et a fait l’un de ses meilleurs chi¤res d’a¤aires sur les rasoirs précédents.
Le Bic Phone
Été 2008, Bic lance le Bic Phone. C’est un téléphone prêt à l’emploi disposant d’une heure de communication (carte SIM intégrée et batterie chargée),
simple et accessible pour tous. Pour 49 euros, l’utilisateur pourra béné…cier de 60
minutes de communication dans les deux mois suivant l’achat. Ensuite, il devra
retourner une photocopie de ses papiers d’identité pour utiliser l’heure entière
de communication. Le chargeur, ainsi qu’un kit piéton permettant l’écoute de
la radio, sont fournis. Existant en deux coloris, orange et vert il est distribué
dans les tabac/presse, les gares, les aéroports... Ce portable, à contre-courant du
marché actuel, découle d’un partenariat entre Bic et Orange, mais la fabrication
est e¤ectuée par Alcatel. Contrairement aux idées reçues, ce portable est nonjetable contrairement au Hop-on qui existe aux États-Unis. L’utilisateur pourra
ensuite recharger son Bic Phone avec les recharges présentes sur le marché.
19