aéronautique - Offres d`emploi

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aéronautique - Offres d`emploi
HORS-SÉRIE
AÉRONAUTIQUE
DOSSIER
NOS CONSEILS POUR BOOSTER
SA CARRIÈRE
FOCUS
COMMENT GAGNER PLUS
DANS L’AÉRONAUTIQUE
PORTRAIT
« COMMENT JE SUIS DEVENU INGÉNIEUR
DANS L’AÉRONAUTIQUE »
TogeTher we
thale sg roup.com/c aree r s
eXploRe A WoRld
of possibilities*
ESPACE
AÉRONAUTIQUE
TRANSPORT
DÉFENSE
SECURITÉ
Chez Thales, nous repoussons les limites en permanence
afin d’imaginer des solutions toujours plus innovantes.
Ensemble, nous relevons chaque jour les plus grands défis
technologiques liés à l’Aérospatial, le Transport, la Défense
et la Sécurité. Ensemble, nous partageons la volonté de faire
les choses autrement et l’ambition de faire toujours mieux.
Ensemble, nous donnons du pouvoir à votre imagination
pour libérer votre potentiel. Ensemble, nous sommes Thales.
*Repoussons les fRontièRes du possible
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
Edito
Profitez-en, l’aéronautique recrute
et manque de candidats
© Pascal Guittet
L
’aéronautique manque de bras et de
du secteur en 2015 trouveront rapidement
cerveaux. Il faut profiter de ce secteur
preneurs. Malheureusement pour tout le monde,
dynamique. Le Salon aéronautique du
il n’en sera rien selon le Gifas (Groupement des
Bourget, se tenant du 15
industries françaises aéronautiques et spatiales)
au 21 juin 2015, en est la
qui regroupe la globalité (309) des entreprises
preuve. Cette branche de
du secteur. Selon son président, Marwan Lahoud,
l’économie se porte bien et
près de 2 000 postes - principalement des
souhaite embaucher. À vous
ouvriers - sont restés vacants en 2014. Il y a fort
de postuler pour un monde
à parier que ces chiffres seront similaires pour
qui dispose des plus grands
2015. La faute incombe, selon les professionnels
groupes mondiaux (Airbus
de l’aéronautique, à un défaut de formation et
ou
aussi
de candidats. Un comble dans un pays dont
une myriade de petites et
le taux de chômage dépasse les 10 %. Il faut
moyennes entreprises ou des
donc s’y précipiter. Pour cela, les parents et leurs
sociétés de services. Postuler
enfants doivent comprendre que ces métiers
pour au moins 4 raisons. Tout
de l’industrie sont porteurs. Ils doivent aussi
d’abord, le secteur est en pleine croissance.
comprendre que les formations technologiques
De plus, son avenir, à perspectives analysables,
et industrielles sont des cursus à choisir en priorité.
est radieux. Ensuite, cette activité permet de
Or, on s’aperçoit que les études scientifiques sont
conserver et d’améliorer son employabilité tant
de plus en plus délaissées. C’est une erreur. Il faut
les techniques aéronautiques sont à la pointe
opter pour les mathématiques et les sciences.
du progrès. Enfin, la profession paye relativement
Cela permet de décrocher des baccalauréats
bien et propose à ses salariés des bonus
technologiques, des diplômes de technicien
Dassault),
mais
Photo de couverture ©Pascal Guittet
supérieur ou d’ingénieur. Si l’on travaille dans
des secteurs industriels en déshérence, il faut
Près de 2000 postes principalement des ouvriers sont restés vacants en 2014.
aussi se reconvertir dans l’aéronautique. Cette
branche d’activité recherche des professionnels
ayant
de
l’expérience
dans
l’informatique
embarquée, la production, la maintenance. Le
secteur vous tend les bras. C’est suffisamment
nombreux et variés, des comités d’entreprise de
rare pour accepter l’invitation.
rêve et la culture de la promotion interne. Autant
le préciser tout de suite, il n’existe pas beaucoup
d’activités de ce type en France. On pourrait
alors croire que les 8 000 postes sous contrat à
Gwenole Guiomard
Rédacteur en chef d’emploipro
[email protected]
durée indéterminée proposés par les entreprises
3
toprecrutement
Grande Arche / La Défense
Le Rendez-vous
de l’emploi
+30 000
postes
à pourvoir
200 recruteurs dans les domaines
Industrie - IT
Commerce - Distribution
Construction - Immobilier
Assurance - Banque - Finance
+ un espace dédié au handicap
Save the date 13
octobre 2015
au
Nouve du coaching gratuit pour décrocher son job
www.salon.emploi-pro.fr
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
Sommaire
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Fabrication : Véronique Salez, 9325 ;
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ENQUÊTE
L’AÉRONAUTIQUE RECRUTE, MAIS MANQUE DE CANDIDATS
Avec 84 Rafale vendus au début 2015 et 6 939 commandes d’Airbus en cours, le secteur aéronautique doit augmenter la cadence des productions. Pour cela, il recherche, non sans difficulté,
des cadres et surtout des non-cadres chaudronniers, soudeurs, ajusteurs, drapeurs, techniciens
moteur… P 7
DR
RÉDACTION
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NOS CONSEILS POUR BOOSTER SA CARRIÈRE DANS L’AÉRONAUTIQUE
Les ouvriers du secteur ont la possibilité de devenir cadres. C’est déjà une bonne nouvelle. Mais
sous condition de l’ancienneté. Pour cela, il convient donc d’accumuler les expériences. Le bâton
de maréchal, de plus, ne s’obtiendra qu’à la cinquantaine venue. C’est long. Pour accélérer le
mouvement, il faut décrocher des diplômes supplémentaires et/ou disposer d’expériences à
l’étranger. P 10
FOCUS
COMMENT GAGNER PLUS DANS L’AÉRONAUTIQUE
Contrairement à une idée reçue, l’aéronautique ne fait pas partie des secteurs qui paient le
mieux. Il est dans la moyenne, moyenne haute certes mais moyenne quand même, tant pour
ses ouvriers, techniciens qu’ingénieurs. Néanmoins, certains parviennent à bien tirer leur épingle
du jeu. Qui ? Pourquoi ? Et comment ? On vous dit tout sur les éléments qui dopent la fiche de
paie. P 15
Hors-série distribué gratuitement aux abonnés
de l’Usine Nouvelle N° 3427
5
Dossier
L’AÉRONAUTIQUE
MAIS MANQUE DE
6
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
© photo by master films / A;DOUMENJOU.
« Nous venons de clore les candidatures pour les formations
dans notre lycée. Nous avons 1 000 candidats pour 100 places »,
indique Marc Jouenne, DRH d’Airbus en France.
RECRUTE,
E CANDIDATS
Enquête
Avec 84 Rafale vendus au début 2015 et 6 939 commandes d’Airbus
en cours, le secteur aéronautique doit augmenter la cadence des
productions. Pour cela, il recherche, non sans difficulté, des cadres et
surtout des non-cadres chaudronniers, soudeurs, ajusteurs, drapeurs,
techniciens moteur…
E
n ce début d’année 2015, l’aéronautique est sur
un nuage. Dassault va devoir produire quelque 90
Rafale pour l’Inde, l’Égypte et le Qatar. Airbus dispose d’un carnet de commandes de 6 939 appareils.
Tout le secteur est sur le pont. Les syndicats de Safran
et Thales escomptent, par exemple, avec les Rafale, un
millier d’embauches pour leurs entreprises et autant
pour leurs sous-traitants. Chez Airbus, le travail est assuré pour 10 ans. Au Gifas, le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, qui regroupe
la globalité (309) des entreprises du secteur, on table
sur 8 000 embauches cette année. 31 % concerneront
les ouvriers (compagnons), 26 % les Etam (employés,
techniciens, agents de maîtrise) et 43 % les cadres et
ingénieurs. Certes, c’est moins que l’an passé (10 000
recrutements). Mais le secteur peine tout de même à
recruter. Et tout particulièrement les non-cadres.
« 2 000 POSTES SONT RESTÉS VACANTS EN 2014 »
Car les candidats manquent à l’appel. « En 2014, environ
2 000 postes d’ouvriers qualifiés sont restés vacants par
manque de candidats et de formation », a alerté Marwan
Lahoud, président du Gifas lors de la présentation du
rapport annuel, en avril 2015. « Certains métiers en pro-
7
Enquête
duction connaissent de vives tensions, confirme Claude
Bresson, directeur des affaires sociales et de la formation au sein de la fédération professionnelle. Les anciens
compagnons et techniciens partent à la retraite et les
jeunes candidats se font rares. » La faute, selon lui, à une
méconnaissance de ces métiers. « Il est difficile d’attirer
des jeunes vers des métiers aux noms désuets comme
“chaudronnier”, “usineur”, et “forgeron” », se lamentet-il. Pourtant, ces métiers qui recrutent sont de qualité.
Le chaudronnier, par exemple, prend connaissance des
plans d’ouvrage à exécuter. Il choisit ses outillages, trace
alors sur une feuille de métal les divers éléments à fabriquer. Il utilise le plus souvent des machines automatisées
qu’il règle. Une fois les pièces fabriquées, il réalise l’assemblage provisoire à l’aide de points de soudure, corrige les défauts et procède enfin à l’assemblage définitif.
L’ajusteur-monteur, autre métier qui embauche, joue au
Lego. Il réceptionne d’abord toutes les pièces du système mécanique à réaliser : les écrous, les molettes, les
couvercles, les structures et les fuselages. Il les adapte
les unes aux autres pour former un ensemble cohérent.
Il rectifie, lime, perce. Puis, il assemble les pièces en suivant les instructions du document technique. Enfin, il
contrôle le fonctionnement avec une série de tests et
d’essais. Drapeur, soudeur, câbleur, peintres sont aussi
en quête de candidats titulaires d’un bac pro ou CAP.
« CHEF D’ATELIER, TECHNICIEN ET MAINTENANCE »
Il n’y a pas que les compagnons qui sont difficiles à trouver. « Depuis près de 5 ans, nous recevons un nombre
important et régulier de demandes pour des postes de
chef d’atelier, de technicien qualité et maintenance »,
avance Emmanuel Arribat, senior manager de la division
Industrie Hays-Toulouse. Pour y prétendre, il faut un
Bac +2 et avoir effectué son apprentissage dans le secteur. Dans le secteur, on est vigilant. Ces métiers sont
techniques, il faut une base solide. « Ils nécessitent une
agilité et dextérité manuelle, une maîtrise des différents
outils et machines ainsi qu’une connaissance de l’anglais (les plans et documents sont rédigés en anglais) »,
explique Marc Jouenne, DRH d’Airbus en France. Le
groupe puise dans son lycée (120 diplômés par an) et
vivier interne en favorisant les mobilités pour répondre
aux besoins. Après 18 000 embauches au cours de ces
6 dernières années, le groupe mise surtout sur la mobilité interne pour 2015 et peu sur des candidatures externes. Mais le DRH est cependant plus inquiet pour ses
partenaires, équipementiers et sous-traitants et leur capacité à attirer suffisamment de candidats. D’où la mise
en place d’action, comme l’apprentissage partagé. Pour
les Bac +5-ingénieurs, le recrutement est un peu moins
problématique. « Les employeurs recherchent surtout
des spécialistes de la recherche et développement, pré-
DEMANDEUR D’EMPLOI À AJUSTEUR-MONTEUR DANS L’AÉRONAUTIQUE
Pour répondre aux besoins croissants dans l’aéronautique sur les métiers de production, Pôle emploi a mis en place en MidiPyrénées, le dispositif Aerodiag. Isabelle Salvador, directrice de l’agence Pôle emploi de Blagnac, nous le présente.
« Aerodiag est né en 2011 d’un constat : pour répondre à l’augmentation des cadences en production, les entreprises
cherchent de la main-d’œuvre. De notre côté, au sein de Pôle emploi, nous disposions d’un potentiel vivier de candidats.
Il fallait les rapprocher. Voilà comment les choses se déroulent. Tout d’abord, nous présentons, dans le cadre des ateliers
sectoriels, les métiers et besoins du secteur. Aujourd’hui, par exemple, il faut répondre aux besoins en peintres d’une de nos
entreprises partenaires UTC Aerospace Systems. Le besoin en ajusteurs-monteurs est, quant à lui, constant. Les personnes
intéressées passent ensuite une batterie d’exercices pour tester leurs habiletés. Un ajusteur-monteur doit pouvoir travailler
dans certaines postures, être précis dans ses gestes… S’il est retenu, nous le retrouvons en entretien pour valider son projet
et ensuite nous l’envoyons en formation qualifiante financée par le Conseil régional et les Opca. Selon les profils, la formation
dure entre 1 et 4 mois. En 2014, sur les 1 006 personnes présentes en atelier, 218 sont allées jusqu’au bout et ont décroché
un poste dans l’aéronautique. » L. C.
8
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
Enquête
cise Timothée Gaignault, manager exécutif au sein de la
division Ingénieur chez le recruteur Michael Page. Et s’ils
sont sous-spécialisés en matériaux composites ou en
électronique embarquée, avec 3-4 ans d’expérience, ils
trouveront encore plus facilement du travail pour concevoir, développer de nouveaux produits ou développer les
process et mettre en place les techniques pour ensuite
produire ces nouveaux produits. » Mais il existe aussi des
tensions, car le secteur recherche des profils alliant des
compétences très pointues et de l’expérience. Ces candidats sont rares.
DR
CONVAINCRE LE PUBLIC
Enfin, il y a le problème de la mobilité. « La difficulté de
recrutement se pose soit pour certains sous-traitants
installés dans des bassins peu dynamiques, soit dans
certains bassins comme à Toulouse ou à Nantes où le
« Les passerelles entre d’autres secteurs et le secteur de l’aéronautique ne
secteur est très présent et la demande forte », explique
sont pas toujours évidentes. Il faut souvent un complément de formation
Laurent Couppechoux, responsable de la communication
pour comprendre les spécificités de la production en aéronautique et avoir
une connaissance des normes propres au secteur », explique Emmanuel
du CFA des métiers aériens. Il faut convaincre les candiArribat, senior manager de la division Industrie Hays-Toulouse.
dats de déménager. Il l’a déjà fait en engageant, grâce à
un complément de formation, la mobilité d’ex-salariés de
l’automobile de la région parisienne vers les sites aéro- logues et visuels à la main, Laurent Couppechoux repart faire la
nautiques toulousains. Avec le secteur automobile qui tournée des lycées et des centres de Pôle emploi pour convaincre
repart, ces candidats seront moins nombreux. Alors cata- le public sur les opportunités à saisir. Lucile Chevalier
DR
LES MÉTIERS EN TENSION DANS L’AÉRONAUTIQUE
Le secteur manque d’ajusteurs en composites, de techniciens motoristes et de techniciens méthode.
Laurent Duverger, manager du centre expert mécanique métallurgie aéronautique chez Randstad, nous
explique pourquoi.
« Le secteur entre dans une phase de production mettant en tension certains métiers. C’est le cas notamment de l’ajusteur en composites. De plus, les besoins pour ce type d’expertise sont plus vifs dans la région
de Saint-Nazaire et de Toulouse qu’en région parisienne. Cette tension s’explique car ce type de matériau est
de plus en plus utilisé dans la construction des nouveaux modèles d’avions comme l’A350. Ensuite, il existe
peu de formations au regard des besoins du fait du coût élevé des matériaux composites. Il est également
compliqué d’aller chercher cette expertise dans d’autres secteurs. Dans l’automobile, on utilise l’aluminium.
Dans le secteur naval, on n’utilise pas la même gamme, on n’en fait pas non plus le même usage. On manque
aussi de techniciens motoristes, notamment en maintenance. Pour travailler, ce dernier doit être agréé. Cet
agrément se fait sur un modèle d’aéronef. Il est coûteux et doit être renouvelé. Enfin, au vu du rythme plus
soutenu en production, on manque de techniciens méthode ou qualité qui préparent en amont et contrôlent
en aval le travail des compagnons. » L. C.
Laurent Duverger.
9
Dossier
NOS CONSEILS POUR BOOSTER SA
CARRIÈRE DANS L’AÉRONAUTIQUE
Les ouvriers du secteur ont la possibilité de devenir cadres. C’est
déjà une bonne nouvelle. Mais sous condition de l’ancienneté. Pour
cela, il convient donc d’accumuler les expériences. Le bâton de
maréchal, de plus, ne s’obtiendra qu’à la cinquantaine venue. C’est
long. Pour accélérer le mouvement, il faut décrocher des diplômes
supplémentaires et/ou disposer d’expériences à l’étranger.
E
DR
n 2014, le
monde de
l’aéronautique a accueilli
un peu plus de
3 000 nouveaux
ouvriers selon le
« Dans nos métiers très techniques, le temps d’apprentissage est long. Nous avons donc intérêt à fidéliser nos Gifas (Groupebons éléments en leur offrant de belles opportunités », ment des indusexplique Sandrine Asquier, DRH au sein de Daher.
tries françaises
aéronautiques
et spatiales). Et cette année, il devrait ouvrir ses bras à
Anthony Ventura, élève du bac professionnel au CFAI
Provence. Le jeune homme, après un apprentissage complet chez Airbus sur le métier de fabrication de pièces en
série, veut – c’est lui qui le précise – « s’orienter dans le
secteur des composites ». Pour décrocher un job, il ne
se fait pas trop de soucis. Le monde de l’aéronautique
recherche des ouvriers, il les dénomme « compagnons »,
avec ce type de compétences. Reste à définir son avenir… Première bonne chose pour lui, et pour les autres,
10
le secteur promeut la mobilité interne et se targue de
permettre aux cols bleus de devenir cols blancs. Le système fonctionne grâce aux politiques de mobilité interne
et aux formations. Ainsi, le secteur investit 3,8 % de sa
masse salariale à la formation de ses collaborateurs. Voilà le discours, peu ou prou, des employeurs pour attirer
vers eux les ouvriers qualifiés, pas si faciles à trouver.
Qu’en est-il dans la réalité ? Car, il ne faut pas se leurrer,
Anthony aura un long chemin à parcourir avant de devenir cadre. En général, sans raccourci, en accumulant les
expériences, il pourra devenir cadre après avoir dépasser les… 50 ans. C’est, par exemple, la règle chez Airbus Helicopter. Un col bleu devenu col blanc (technicien
supérieur) doit avoir au moins 55 ans pour être promu
cadre.
« SOFT SKILLS »
En début de carrière, l’ouvrier démarre lentement. « Pendant les 5 à 6 premières années, il parfait son expertise
métier, explique Jean-Pierre Santos, directeur du pôle
Formation des industries technologiques PACA. Il ap-
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
DR
Dossier
Chez Daher, un peu moins de la moitié des postes sont pourvus pour la mobilité interne.
prend à maîtriser parfaitement les tâches, les machines,
les procédures, les plans écrits en anglais jusqu’à devenir autonome. Ce sont ces qualités, cette expertise technique qui lui permettront de franchir le premier pallier. »
Arrivé là, trois chemins se dessinent, au cours desquels
s’effectue le passage d’ouvrier qualifié à technicien. Le
parcours n° 1 consiste à devenir référent technique et
manager. Entré, par exemple, dans l’entreprise comme
intérimaire, le jeune va devenir expert et peut être nommé tuteur des apprentis. Il s’agit d’un bon moyen pour
développer ses « soft skills », comme le précise le jargon
RH. Il s’agit alors d’améliorer son sens de la pédagogie,
sa capacité à transmettre des bons gestes, à animer et
à superviser une petite équipe. Cela ouvre l’accès à un
poste de technicien, puis plus tard à des postes d’encadrement.
métallique ou l’inverse en suivant une des formations
qualifiantes que nous offrons en interne, poursuit Sandrine Asquier, DRH au sein de l’équipementier Daher. Ce
type de polyvalence apporte une vraie valeur ajoutée à
l’entreprise. Elle est donc reconnue et valorisée. » La 3e
et dernière possibilité est d’acquérir une vision plus large
de l’entreprise en évoluant horizontalement et en multipliant les expériences. Il s’agira alors de mieux appréhender le cycle de fabrication des appareils. Il faudra remonter la chaîne de travail, quitter l’atelier et s’installer dans
le bureau des méthodes. Un jeune peut aussi descendre
cette chaîne et intégrer un poste en qualité. Dans les
2 cas, il apprend à travailler avec d’autres équipes. Il
acquiert une vision systémique de l’entreprise et peut
prétendre à un rôle d’interface entre différents services.
« IL EXISTE DES RACCOURCIS, DES ACCÉLÉRATEURS »
Peu importe la voie choisie, l’idée est de gravir les difTRAVAILLER AVEC D’AUTRES ÉQUIPES
Le chemin n° 2 est celui de la double compétence tech- férents échelons, d’acquérir de l’expérience et les comnique pour devenir un super expert. « Le jeune peut pétences nécessaires. Pour cela, il faudra manager des
alors passer de la fabrication de pièces en composite au équipes de plus en plus grandes ou récupérer des projets
11
technologiques de plus en plus complexes. On peut aussi
choisir de découvrir l’ensemble des métiers de la chaîne.
Une fois ces expériences accumulées, le jeune, il le sera
de moins en moins, peut prétendre à un poste d’encadrement. « Ces délais devraient s’allonger dans les années à
venir avec le recul de l’âge des départs à la retraite, anticipe Didier Hacquart, coordinateur syndical CFDT pour Airbus Group. Néanmoins, il existe des raccourcis, des accélérateurs tels que le diplôme ou l’expérience à l’étranger dans les
groupes internationaux. » Car le secteur aéronautique est
autant concerné que les autres par la dévotion française
aux diplômes en général et à celui d’ingénieur en particulier.
Mais c’est long et difficile. Décrocher un titre d’ingénieur
par le biais de la formation continue prend en moyenne 5
à 6 ans. Mais il ouvre directement la porte de l’encadrement. Il est, enfin, possible de gagner du temps en s’améliorant en anglais et en s’internationalisant. Le secteur
favorise les salariés multiculturels. Dans les couloirs d’Airbus, l’on estime qu’une expérience d’expatrié de 2 ans au
minimum au sein d’Airbus fait gagner 2 ans d’expérience.
DR
Dossier
« Certains métiers critiques et très techniques comme celui
de “pistard”, qui s’occupe de la maintenance et de la mise
en vol des appareils, permettent d’acquérir plus rapidement
des responsabilités et sont du coup d’excellents tremplins de
carrière », observe Didier Hacquart, coordinateur CFDT d’Airbus
Group.
Lucile Chevalier
Embauché comme compagnon chez Airbus en 1999 à un poste d’assemblage, Thomas Rizzetto a gravi les différents échelons jusqu’à devenir responsable du training center de l’A380.
« Mon histoire avec Airbus a commencé en 1997 au moment où j’intégrais le lycée du groupe pour suivre un CAP mécanicien aéronef. Une
fois diplômé, j’ai été embauché en septembre 1999 au poste 40, à l’assemblage
de l’A320. Tous les diplômés d’un CAP
à l’époque commençaient par là. J’y suis
resté jusqu’en février 2004. C’était alors
les débuts de l’A380. La chaîne d’assemblage ouvrait à Blagnac et le groupe
sélectionnait des compagnons avec une
Thomas Rizzetto.
bonne expertise technique pour ce nouveau
projet. Pendant 4 ans, j’ai expérimenté tous les postes de l’assemblage :
de la construction d’un prototype pour les tests à Dresde en Allemagne
jusqu’au montage des trains d’atterrissage. En 2007, j’ai bénéficié d’une
formation interne (filière perfectionnement ouvrier niveau 1) pour sortir
du monde compagnon et devenir support technique, un rôle d’interface
entre la production et le bureau d’études. J’y suis resté 2 ans, avant d’embrayer sur une autre formation interne (filière perfectionnement ouvrier
niveau 2) pour décrocher le poste de chef d’équipe. Depuis la fin 2013, je
suis responsable du training center de l’A380. » . L. C.
12
« COMMENT JE SUIS DEVENU INGÉNIEUR
DANS L’AÉRONAUTIQUE »
Vincent Jegu était technicien motoriste chez un sous-traitant automobile dans la région de Toulouse. La crise du secteur a été un déclencheur. Il a repris ses études pour devenir ingénieur dans l’aéronautique.
« Diplômé d’un BTS moteur à combustion interne en 2004, j’ai naturellement commencé ma carrière chez un sous-traitant automobile. D’abord en
région parisienne, puis rapidement à Toulouse. Mais,
en 2008-2009, avec la crise qui a frappé l’automobile, cela devenait compliqué. Il y avait, bien sûr, la
crainte de licenciements futurs. Mais surtout mes
perspectives d’évolution étaient très réduites.
Étant dans la région de Toulouse, en regardant les
opportunités d’emplois, j’ai rapidement vu qu’il y
avait quelque chose à jouer dans l’aéronautique.
Mon BTS et mon expérience étaient très connotés
automobile. Du coup, pour aller dans l’aéronautique, il aurait fallu de toute façon que je refasse
une formation, une licence pro. En regardant les
offres, j’ai rapidement constaté que les opportuni- Vincent Jegu.
tés étaient plus importantes et intéressantes pour
les ingénieurs. Et j’avais aussi envie de m’éloigner un peu de la technique
et de faire du management. Je me suis donc inscrit à la formation ingénieur
en continue à l’Insa de Toulouse. Diplômé en 2012, j’ai été embauché chez
Airbus comme ingénieur AOS / lean improver. ». L. C.
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
DR
DR
DE COMPAGNON À RESPONSABLE
DU TRAINING CENTER DE L’A380
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Focus
COMMENT GA
DANS L’AÉRONA
DR
« Grâce à son package salarial, l’aéronautique rivalise
avec l’automobile. Un salarié chez Airbus ou Dassault
bénéficie en ce moment de primes à l’intéressement et à la
participation plus intéressantes que chez Renault ou PSA »,
déclare Romain Doutre, manager de la division Ingénieurs de
Robert Walters.
14
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
Focus
AGNER PLUS
AUTIQUE
Contrairement à une idée reçue, l’aéronautique ne fait pas partie des
secteurs qui paient le mieux. Il est dans la moyenne, moyenne haute
certes mais moyenne quand même, tant pour ses ouvriers, techniciens
qu’ingénieurs. Néanmoins, certains parviennent à bien tirer leur épingle
du jeu. Qui ? Pourquoi ? Et comment ? On vous dit tout sur les éléments qui
dopent la fiche de paie.
« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, à niveau de responsabilité égale et pour un poste équivalent, un ingénieur gagne jusqu’à 10 % de plus
dans l’automobile que dans l’aéronautique ». Ainsi
commence l’interview de Romain Doutre, manager
de la division ingénieurs du cabinet de recrutement
Robert Walters. Pour lui, le secteur aéronautique
est dans la moyenne, moyenne haute certes, mais
moyenne quand même comme le démontre, à son
tour, l’Observatoire des ingénieurs. Pour ce dernier,
le salaire médian de l’ensemble des ingénieurs est de
55 200 euros brut par an. Il est de 59 433 euros brut
pour l’aéronautique mais de 68 274 euros brut pour
les industries chimiques et même de 90 000 euros
brut dans l’industrie pétrolière. Les compagnons et
techniciens, eux, peuvent-ils au moins prétendre à
mieux ? Eh bien non, ou à peine. Dans l’aéronautique
comme ailleurs, un ouvrier qualifié gagne par an et
en moyenne 26 800 euros brut. À la rigueur, « un
technicien [NDLR : dont le salaire moyen annuel tous
secteurs confondus tourne autour des 30 000 euros
brut] gagnera 2 à 3 % de plus dans l’aéronautique »,
indique le cabinet Michael Page.
DES AUGMENTATIONS DE 3 À 4 % PAR AN
Soit. Néanmoins, l’aéronautique fait partie des secteurs industriels en France qui se portent le mieux :
les carnets de commandes sont pleins, assurant ainsi
15
Focus
DR
du travail pour au moins une décennie. Cela permet
aux entreprises d’envisager des politiques salariales
sur le long terme et d’offrir à leurs salariés des augmentations plutôt avantageuses : de 3 à 4 % par an
ces dernières années contre au mieux 2 à 3 % pour
les autres industries. Si ce n’est pas assez, il existe plusieurs moyens de gagner plus. Comme de se faire embaucher chez un donneur d’ordres plutôt que chez un soustraitant de bout de chaîne. « Le grand groupe a les moyens
d’assumer un 13e mois, un salaire plancher élevé (1 650
euros brut mensuel chez Airbus), une redistribution des
bénéfices à travers les primes à la participation, atteignant
2 à 3 mois de salaire, et d’autres avantages par le biais du
CE », précise Ludovic Andrevon, coordinateur CFE-CGC du
groupe Airbus.
« LE GAIN EST TRÈS LIMITÉ »
On peut également se demander si certaines expertises rares sont rémunérées plus généreusement que
d’autres. La réponse est ici « normande ». « Le secteur respecte une certaine équité vis-à-vis de ses salariés. Pour les expertises en tension, les entreprises
peuvent faire un petit effort, néanmoins le gain est très limité », observe Sylvie Vanson, responsable grands comptes
dans le pôle Industrie de l’intérimaire Manpower. Autrement
dit, pour les ouvriers qualifiés débutants, chaudronniers ou
« Un technicien débute autour de 25 000 euros brut par an. Quand il a acquis une dimension d’ingénieur en encadrant une équipe, il peut espérer
alors une rémunération annuelle autour des 40 000 euros brut », confie
Timothée Gaignault, manager executif au sein de la division Ingénieurs
de Michael Page
soudeurs par exemple, le gain au départ est presque nul. Pour
les techniciens, une expertise rare et recherchée (matériaux
composites ou moteurs par exemple) peut doper le salaire
de départ de 5 à 15 %. Pour les jeunes ingénieurs en
INSPECTEUR QUALITÉ À EUROCOPTER, JE GAGNE 3 000 EUROS NET PAR MOIS
Damien Huchede est rentré chez Airbus en 1982 comme ajusteur-monteur. Il a gravi les échelons. Il est aujourd’hui inspecteur
qualité et touche un salaire de 3000 euros net par mois.
« En 1982, j’ai été embauché comme ajusteur-monteur sur le site Airbus de Marignane. Et j’y suis encore. J’occupe depuis 15 ans le
poste d’inspecteur qualité. Pour résumer, mon travail consiste à vérifier en atelier que les compagnons ont bien exécuté leur travail.
Pour cela, je gagne en moyenne 3 000 euros net par mois. Cela peut monter jusqu’à 3 300 euros net quand je touche des primes.
Ces dernières sont attribuées pour compenser un déplacement ou lorsque je travaille dans une zone jugée dangereuse. Parfois,
c’est aussi moins (autour de 2 800 euros) quand, en raison des jours fériés, je travaille moins de jours. Chaque année, je bénéficie
des augmentations générales. Cette année, elles ont été de 0,5 %. Concernant les augmentations individuelles, ces derniers temps,
elles m’ont permis de gagner 85 euros en plus sur mon salaire. L’entreprise prend aussi en charge 3,5 euros chaque jour sur mes
déjeuners à la cantine. Et grâce au CE, je bénéfice de réduction sur mes loisirs. Pour une semaine passée dans un club de vacances,
le groupe prend en charge 30 % du montant de la location. »
16
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
FICHE ENTREPRISE
Acteur majeur de la sous-traitance aéronautique en Europe,
Derichebourg Atis aéronautique s’inscrit comme le partenaire
de choix des professionnels de l’aéronautique. Derichebourg
Atis aéronautique a su développer des compétences variées
et propose un large panel de savoir-faire en intervenant à
tous les niveaux de la chaîne de production de l’avion.
1 Présentation de l’entreprise
•
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•
•
Plus de 17 ans d’expérience
Filiale en Espagne : Atis Ibérica
Filiale en Allemagne : Atis GmbH
Plus de 1500 salariés Techniciens & Ingénieurs
95 millions € de CA en 2014
© : Airbus S.A.S. 2013
Coordonnées
Adresse : 1 bis, avenue de l’Escadrille
Normandie Niemen - 31700 Blagnac
France
Téléphone : +33 (0)5 34 60 61 40
Site : derichebourg-atis.com
Nos valeurs
• Expertise : méthodes attestées par
desqualificationsetagréments
• Sens du Service : communication
régulière et permanente avec nos
clients
• Développement Durable : volonté de
contribuer à l’émergence de modes de
développement économique durable
• Ambition Internationale : offre
transnationale homogène de services
Industrialisation (référencé Airbus ME3S), Support Production,
Management Qualité Produit, Consolidation supply chain,
Coordination & Représentation clients, Intégration des systèmes
mécaniques et électriques, Aménagement des cabines,
Parachèvements, Essais en vol, Gestion de navigabilité, Gestion
d’actifs, Lavage, Tractage, Décapage
3
Comment postuler ?
Opportunités proposées
L’engagement de Derichebourg Atis aéronautique dans la
dimension du recrutement s’inscrit dans la démarche sociale et
humaine engagée par le groupe. Nous portons un intérêt particulier
à nos salariés et futurs collaborateurs en misant sur l’intégration, la
formation, la polycompétence, et la mobilité.
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internet, rubrique recrutement :
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© : Derichebourg Atis aéronautique - 2014
2 Métiers de l’entreprise
Focus
fotolia
IL FAUT GÉRER UN PROJET OU DES HOMMES
Cela vaut aussi pour les techniciens et ouvriers qualifiés : pour gagner plus, il faut gérer un projet ou des
hommes. Un technicien, embauché pour son expertise,
débute avec un salaire tournant autour des 25 000
euros brut annuels. Il travaille son savoir-faire, gagne
en autonomie et commence alors à récupérer la responsabilité d’un domaine d’activité. C’est à ce moment-là, après 10 à 12 ans d’expérience en moyenne,
qu’il intéresse les cabinets de recrutement comme
Michael Page. Il a alors acquis une dimension ingénieur
et peut prétendre à un salaire tournant autour des
40 000 euros. Lucile Chevalier
INGÉNIEUR MAÎTRISE D’OUVRAGE,
JE GAGNE 3 200 EUROS NET PAR MOIS
LES SALAIRES DES OUVRIERS
DANS L’AÉRONAUTIQUE
Diplômé d’une grande école, cet ingénieur souhaite garder
l’anonymat. Après 5 ans d’expérience, en 2014, il a été embauché
comme ingénieur maîtrise d’ouvrage chez un constructeur. Il perçoit
3 200 euros net par mois.
Un ouvrier (compagnon dans le jargon aéronautique) se fait
embaucher autour du Smic (1 137 euros net mensuel). Après 14 ans
d’expérience, il double presque son salaire à 2 000 euros net mensuel.
« Depuis un an, mon travail consiste à formuler auprès de nos fournisseurs
nos besoins techniques et à vérifier ensuite que les propositions faites par ces
derniers répondent bien à notre demande. Autrement dit, je suis ingénieur
responsable maîtrise d’ouvrage et je gagne 3 200 euros net par mois. Mais
à cela, il faut ajouter d’autres
avantages qui me permettent
d’accroître ma rémunération. Je
travaille en effet pour un grand
constructeur qui se porte très
bien. Du coup, je touche une
prime annuelle à la participation
qui équivaut en moyenne à 3,5
mois de salaires. Ensuite, il y a
un CE très avantageux qui peut,
par exemple, me rembourser jusqu’à 1 200 euros de mes frais de vacances par
an. Il me permet aussi de payer mes places de cinéma ou mes cours de sport
la moitié du prix. De changer de boîte m’a aussi aidé à booster mon salaire.
Après 5 ans chez un motoriste, ma première boîte, je gagnais en salaire fixe,
sans primes, 46 000 euros brut par an. Je l’ai quitté pour être embauché chez
mon employeur actuel où je gagne 50 000 euros brut par an. »
18
père la gestion d’un projet, le gain sera, en plus, de
4 % à 8 % selon la taille du projet.
Au départ, il ne faut pas espérer de gros salaires. Les ouvriers qualifiés
dans l’aéronautique, comme ailleurs,
débutent au Smic (1 137 euros net par
mois), ou un peu au-dessus. Un chaudronnier
débutant gagne ainsi par mois entre 1 200
et 1 300 euros net. Un ajusteur composite
perçoit 1 140 euros net par mois. Le salaire
est similaire pour un peintre. Un mécanicien,
lui, peut viser un peut plus haut, autour des
1 400 euros net mensuels. Mais il existe Un ouvrier de l’aéronautique.
des astuces pour ceux qui voudraient gagner
plus et dès le départ. Pour cela, il faut opter pour un grand groupe. Chez
Airbus par exemple, il existe des salaires planchers (1 271 euros net par
mois chez Airbus). Cela veut dire qu’aucun salarié ne peut être recruté
en dessous de ce montant. Ensuite, en gravissant l’échelon supérieur,
le compagnon booste son salaire d’environ 200 euros en plus. Un agent
de fabrication niveau 1 chez Airbus débute avec un salaire mensuel
brut de 1 271 euros net par mois. Celui de niveau 2 gagne 1 463 euros
net par mois. Celui du niveau 3 : 1 618 euros net mensuels. Après
14 ans d’expérience, le salaire moyen des compagnons est de 31 000
euros brut par an, soit près de 2 000 euros net par mois.
www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015
DR
revanche, c’est plus intéressant. Mais ici, c’est moins
une expertise particulière qui rapporte qu’une coloration aéronautique à son parcours estudiantin. Explication : « Les entreprises rémunèrent mieux les jeunes
ingénieurs diplômés d’une grande école “spécialisée”,
comme Isae-Supaero ou l’Estaca (38 000 euros brut
par an comme salaire de départ contre 33 000 à 35 000
euros brut annuels pour les autres) et elles les recrutent
pour leur centre de R&D. Les autres vont en production »,
explique Timothée Gaignault, manager exécutif au sein
de la division Ingénieur de Michael Page avant de poursuivre : « Mais, l’aéronautique ne fait pas exception, elle
rémunère par la suite mieux la gestion d’hommes et de
projet que l’expertise. » Un ingénieur d’études qui reste
dans l’expertise gagnera 3 % de plus en moyenne par an.
Chef d’équipe, son salaire bondira de 10 %. S’il récu-
L’Afpa accompagne l’aéronautique
dans sa vitesse de croisière
Pour anticiper les besoins en compétences de l’aéronautique et accompagner
le développement professionnel de cette industrie, l’Afpa anime une veille
sur l’ensemble du secteur. Fondée sur la concertation avec la branche de
la métallurgie et les grands acteurs comme Airbus, Latécoère et d’autres,
cette activité en amont permet de créer les formations et les certifications
indispensables à forte accélération de la filière.
« Grâce à une veille sur l’ensemble du secteur, fondée sur une étroite concertation
avec la branche de la métallurgie et les gros avionneurs, l’Afpa a anticipé la reprise
dans l’aéronautique dès 2010 », se félicite le directeur régional de l’Afpa MidiPyrénées. En 2014, 42 avions A 320 sont construits par mois chez Airbus, pour
moitié à Toulouse. Cette cadence doit s’accélérer progressivement pour atteindre
50 appareils par mois en 2017. Modernisation et remotorisation de l’Aƒ320
viennent également s’inscrire au programme... Une fois les tendances identifiées,
il faut savoir rapidement répondre aux besoins en compétences générés par
cette reprise.
DIVERSIFICATION DE L’OFFRE ET ACCÉLÉRATION
DES CADENCES
Quand l’Afpa investit dans un troisième tronçon d’Airbus, elle crée, avec la branche
de la métallurgie, la formation d’intégrateur de cabine d’avion, sanctionnée par
un CQPM*. Elle est alors le seul organisme habilité par le constructeur à conduire
cette action. Mais innover ne suffit pas. L’Afpa doit aussi multiplier ses capacités
d’accueil et d’intervention sur les formations récurrentes. Pari tenu à ToulouseBalma. En instaurant un système d’entrées décalées, avec 2 équipes par jour qui
se relayent sur le plateau technique, le centre réussit à doubler son volume de
formations d’ajusteur monteur aéronef ou de monteur de structures d’aéronefs.
L’AFPA AU PLUS PRÈS DE SES CLIENTS
LES FORMATIONS
AÉRONAUTIQUE À L’AFPA
• CHAUDRONNIER AÉRONAUTIQUE
• MONTEUR DE STRUCTURES
D’AÉRONEFS
• TECHNICIEN AÉROSTRUCTURE
• OPÉRATEUR COMPOSITES
HAUTES PERFORMANCES
• TECHNICIEN D’ATELIER EN
MATÉRIAUX COMPOSITES
• TECHNICIENS EN MAINTENANCE
DES AÉRONEFS
Nouveau de cette année • MONTEUR CÂBLEUR EN
AÉRONAUTIQUE.
Et près de 20 FORMATIONS COURTES.
Découvrez le centre de
Toulouse Balma en visite
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L’Afpa constate par ailleurs un fort besoin de former au plus près des bassins
d’emploi des entreprises. Si l’Afpa sait être proche de ses clients, elle sait aussi
l’être de ses partenaires pour agir en réseaux et mutualiser ses moyens.
Ce sont ensuite les ETT, fortement sollicités par les sous-traitants d’Airbus, qui se
tournent vers l’Afpa en Picardie. Très réactive, l’équipe locale, accompagnée de
l’ingénierie de formation, met à disposition de ces opérateurs un nouveau plateau
technique pour la formation des Monteurs Structures Aéronefs. Basé à Amiens, il
complète le dispositif Aéro de l’Afpa.
L’Afpa accompagne aujourd’hui la filière dans 8 centres. Avec plus de 25 formateurs
et près de 750 stagiaires formés en 2014, elle confirme son ancrage local et
l’accompagnement en proximité de ses clients.
Courtes ou longues, les formations de l’Afpa tournent au rythme de la reprise
aéronautique : à plein régime.
*CQPM : Certificat de qualification professionnelle de la métallurgie
www.afpa.fr
Cette action est cofinancée par l’Union
européenne. L’Europe s’engage en France
avec le Fonds social européen.
2150741 - Direction de la communication © illustration Benoît Tardif
En 2014, les partenariats s’élargissent encore. C’est d’abord Labinal qui sollicite
l’Afpa pour la formation de ses câbleurs en région Midi-Pyrénées. Cette entité
du groupe Safran doit s’assurer de disposer des nouvelles ressources qualifiées.
Elle se tourne ainsi naturellement vers l’Afpa et son centre de Balma : fort de
son plateau dédié, de ses formateurs et de son ingénierie, les parcours sont
rapidement adaptés, et les premiers groupes formés.
Les ingénieurs de Safran sont
à l’origine de milliers de sauvetages
chaque année
Grâce à l’Arriel, le moteur d’hélicoptère détenteur de nombreux records et
conçu par les ingénieurs de Safran, Éric, secouriste dans les Alpes, peut venir
en aide aux alpinistes en difficulté. Une innovation qui va bien au-delà d’une
simple avancée technologique.
safran-talent.com
L’ Arriel est une famille de moteurs conçus par Safran
pour les hélicoptères légers et moyens, mono et bimoteurs.
3 fois plus compacts et 2 fois plus légers qu’un moteur
de Formule 1, ces moteurs sont aussi plus puissants, plus
écologiques et plus économes en carburant.
Crédit photo : J Sigalas / Turbomeca - Studio Pons / Safran
Safran recrute des ingénieurs
pour vivre des missions clés