D`un(e) prof … à l`autre
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D`un(e) prof … à l`autre
1 D ’ u n (e ) p ro f … à l’a u t re La lettre mensuelle N u m é ro 5 2 J a n v ie r 2 0 1 3 Beau texte Bonne idée Super séquence Chouette livre Jeu intéressant Information importante Bonne année 2013 ! Au sommaire ce mois-ci : p. 2 p. 9 p. 10 p. 13 p. 15 p. 16 p. 16 p. 17 p. 18 • Ecouter une chanson : Des hommes pareils, de Francis CABREL • Petites leçons d’orthographe : 5. Le graphique de progression • Trois bonnes idées… toutes simples (pour lire, écrire, jouer avec le vocabulaire) • Lu dernièrement • On vous informe ! Sujets de stage de 1re année • Du fond de la classe : Stress… • La citation du mois : Fabriquez-vous un signet ! • Annexe - Chute de la nouvelle Dans la maison vide, de Thomas OWEN • Annexe - Des hommes pareils - Documents destinés aux élèves N.B. : Ce document est conçu pour pouvoir être imprimé : n’hésitez pas à le montrer à vos collègues. D’un(e) prof … à l’autre La lettre du régendat en français de HELMo Sainte-Croix 61, Hors-Château - 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Pierre-Yves Duchâteau, Jean Kattus Abonnement/courrier : [email protected] Numéros précédents disponibles sur www.yahoo.fr Connexion | nom d’utilisateur : dupala1 - mot de passe : franrelfle Connexion Mail Boite de réception | Index des articles dans le n° 41 D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 2 Ecouter une chanson : Des hommes pareils de Francis CABREL Des hommes pareils est une magnifique chanson de Francis CABREL, tant au niveau de la mélodie que des paroles, riche d’un enseignement humaniste accessible à des élèves de l’enseignement secondaire. D’ailleurs, moyennant sans doute quelques adaptations, une telle activité pourrait être proposée dans le cadre d’un cours de religion, dans la mesure où elle conjugue un travail sur la langue à une réflexion particulièrement actuelle sur notre société multiculturelle. L’écoute de cette chanson répond à l’une des finalités du cours de français – celle consistant à former des citoyens capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures1 – et pourrait notamment s’insérer dans un parcours traitant du multiculturalisme. Objectifs Vous trouverez Des hommes pareils sur l’album Des roses et des orties paru en 2008. Son sens littéral est limpide, ouvrant sur des interprétations circonscrites – on ne fera pas dire n’importe quoi à ce texte – et élaborées – il faudra trouver des mots adéquats pour les formuler. On travaillera à cette occasion la démarche d’inférence, habileté essentielle en réception de textes, qui équivaut à partir de ce que disent les mots du texte (le sens littéral) pour aller vers ce qu’ils sousentendent (le sens implicite ou inférentiel). Plus largement, on amènera l’élève à prendre conscience des démarches qui concourent à l’établissement du sens d’une chanson. On attirera également l’attention des élèves sur une figure de style plutôt commune en poésie, celle qui consiste à désigner une réalité au moyen d’un terme qui ne dénote pas directement cette réalité, mais y est lié, la métonymie. Enfin, cette activité permettra d’observer quelques pronoms de la conjugaison et de dégager les rapports qu’ils entretiennent entre eux. Déroulement Première étape : écoute intégrale On mettra d’abord les élèves dans une situation relativement authentique d’écoute d’une chanson : nous ne sommes pas nécessairement mus par un « projet d’écoute » lorsque nous entendons une chanson à la radio ou écoutons « nos musiques ». Nous en percevons et retenons éventuellement quelques phrases marquantes, mais ne nous livrons certainement pas à une analyse approfondie des paroles. Or, même dans de telles situations d’écoute peu active, des bribes de la chanson entendue s’inscrivent dans notre esprit, que souvent nous ne prenons pas la peine de chercher à comprendre. Pourtant, certaines paroles de chansons sont lourdes de sens et méritent un instant de réflexion. Se livrer un peu plus souvent à de tels moments d’exégèse, ne fût-ce que pour distinguer le bon grain de l’ivraie parmi le flot de bruits divers qui parviennent quotidiennement à nos oreilles, est l’une des raisons d’être de cette première 1 Décret du 24 juillet 1997 dit « Décret Missions ». D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 3 étape : on part d’une situation d’écoute ordinaire pour glisser sans heurts vers une analyse plus rigoureuse. Nous allons aujourd’hui écouter une chanson. Contentez-vous de l’écouter, puis de formuler, par écrit, une appréciation à son propos2. a. Après l’écoute, par écrit, les élèves sont invités comme annoncé à apprécier librement la chanson et à justifier leur opinion. b. Il leur est ensuite demandé de noter une phrase ou une bribe de phrase qu’ils ont retenue et qu’ils estiment représentative du sens global de la chanson3. c. Par écrit, ils essaient enfin de formuler en une phrase le sens global qu’ils attribuent à la chanson. d. Rapide mise en commun des idées principales que chacun a dégagées. L’enseignant se contente de prendre acte de ce que chacun dit et de noter dans une colonne qu’il aura tracée dans la partie gauche du tableau noir les pistes d’interprétation esquissées. Deuxième étape : de qui parle-t-on ? Vous avez certainement remarqué la présence de plusieurs pronoms dans les paroles de cette chanson. Ecoutez cet extrait, relevez les pronoms sujets qui y sont mentionnés et tâchez d’identifier ce à quoi ils renvoient. La chanson est diffusée jusqu’à ces mots : « Moi, j'suis docteur marabout ». Les élèves complètent pendant l’écoute le tableau ci-dessous. Pronoms sujets Réalités désignées nous plusieurs personnes (un groupe de « je », dont le narrateur dans la chanson) plusieurs personnes (groupe de « je », auquel le narrateur s’adresse) différents individus cf. ci-dessous : les enseignants OU nous+vous vous je je je on Nous ne sommes plus, il est vrai, dans une situation de réception authentique : on écoute rarement des extraits de chansons, à fortiori à plusieurs reprises, et on ne passe pas son temps à compléter des tableaux lorsqu’on écoute de la musique ; nous sommes dans une phase d’analyse plus scolaire, dont le but est néanmoins de fournir aux élèves des clés d’entrée dans des textes de chansons auxquelles ils sont susceptibles d’être exposés au quotidien. L’une de ces clés consiste simplement à savoir de qui ou de quoi on parle et ce qu’on en dit. Après avoir complété le tableau, on s’intéressera à ce « on » déjà mentionné. On interrogera les élèves sur les référents possibles de ce pronom. « On » possède plusieurs valeurs dans cette chanson : « on » représente les enseignants dans «Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école / Si on y oublie l'essentiel » ; il représente l’addition de « nous » et de « vous » dans « On partage le même royaume ». Il contient de ce fait les différents « je ». 2 3 En rouge : les consignes adressées aux élèves ; en bleu, les réponses attendues. Le document destiné aux élèves contenant toutes les consignes est en annexe de la version envoyée par mail. D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 4 On pourra demander aux élèves de représenter au moyen d’ensembles les rapports entre ces pronoms. Cela devrait donner à peu près ceci : je je je je +nous narrateur je je je jevous ON = NOUS (nous+vous) Le nombre de « je » dans chaque ensemble est indifférent. On pourrait d’ailleurs trouver des « je » ailleurs que dans les deux sous-ensembles « nous » et « vous » Le moment est venu d’interroger de nouveau l’élève sur le sens global du texte : Est-ce que cette deuxième écoute et la représentation en ensembles vous permettent d’affiner le sens global que vous avez attribué à cette chanson ? Répondez oralement. Malgré les différences qui caractérisent chacun d’entre nous (« moi, je », « moi, je », « moi, je », « moi, je »…), au-delà de notre appartenance à différents groupes (« nous », « vous »), nous sommes tous des êtres humains qui partageons la même planète (« on »). On peut en outre noter que le refrain exprime des points communs tandis que les différences sont abordées dans les couplets. (Les hypothèses notées précédemment au tableau sont soulignées ou mises entre parenthèses selon qu’elles sont confirmées ou infirmées.) Reste à savoir sur quelles différences insiste le chanteur à travers son texte… C’est l’objet de la 3e étape de cette activité. Troisième étape : nous sommes différents Nous sommes des hommes pareils, par-delà nos différences. Différences multiples, qui forgent nos identités. On pourrait en rester là, mais nous passerions à côté d’une dimension essentielle de ce texte, son engagement social. Pour en rendre compte, nous suggérons de travailler sur la version écrite des paroles : Maintenant, nous allons nous intéresser à ces différents « je » que mentionne l’auteur des paroles. Complétez le tableau ci-dessous : dites ce que chacun de ces « je » pourrait être (profession, situation sociale, nationalité…). Vous disposez d’une dizaine de minutes pour effectuer cette tâche. Vous pouvez réfléchir avec votre voisin. On veillera à faire preuve de souplesse dans la gestion des réponses des élèves, l’essentiel étant qu’elles soient correctement justifiées. Paroles de la chanson Moi, j'ai des iles, j'ai des lacs Moi, j'ai trois poissons dans un sac Moi, je porte un crucifix Moi, je prie sur un tapis Moi, je règne et je décide Qui sont ces « je » ? Plusieurs réponses sont possibles. un(e) riche propriétaire un(e) homme/femme pauvre un(e) chrétien(e) un(e) musulman(e) un(e) dirigeant(e) (roi/reine, président(e) …) D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 5 Moi, j'ai quatre sous de liquide Moi, je dors sur des bambous Moi, j'suis docteur marabout Moi, j'me teins et je me farde Moi, mes chiens montent la garde Moi, j'ai piégé ma maison Moi, je vis sous des cartons Moi, j'ai cent ans dans deux jours Moi j'ai jamais fait l'amour Nous, enfants, neveux et nièces, on dort tous dans la même pièce un(e) homme/femme pauvre un(e) Asiatique, habitant plutôt la campagne un guérisseur africain, appartenant à une tribu une femme soucieuse de son apparence, souhaitant attirer le regard un(e) propriétaire méfiant(e), solitaire (?), misanthrope (?) un(e) propriétaire méfiant(e), solitaire (?), misanthrope (?) un(e) sans domicile fixe un(e) centenaire, un homme/une femme qui « a vécu » (?) un(e) adolescent(e), encore peu expérimenté(e) ( ?) une famille pauvre Pour compléter la deuxième colonne de ce tableau, vous avez effectué des inférences. Pouvezvous expliquer de quoi il s’agit ? Il s’agit d’une démarche … qui consiste à partir de ce que disent les mots du texte (son sens littéral, explicite) pour établir son sens implicite (ce que les mots du texte sous-entendent, suggèrent). Justification de cette sous-question : la métacognition (la prise de conscience des démarches mentales mises en œuvre pour effectuer une tâche) contribue à faciliter la mobilisation de démarches mentales adéquates pour exercer des compétences avec succès. Poursuivons donc ce travail d’explicitation des démarches de compréhension mises en œuvre pour établir ce sens inférentiel. Qu’avez-vous pris en compte pour effectuer ces inférences ? 1. Des mots du texte. 2. Nos connaissances du monde. Par ailleurs, deux procédés d’écriture sont à l’œuvre dans ces couplets: 1. le fait d’exprimer des réalités (des types humains, ici) au moyen de mots qui dénotent un élément concret lié à ces réalités (« je vis sous des cartons » est l’élément concret qui exprime la réalité « S.D.F. »), 2. le fait que ces réalités ainsi désignées s’opposent deux à deux, en général, fait qui nous permet notamment d’affiner l’interprétation des paires suivantes : « Moi j'me teins et je me farde » → personne qui souhaite exister aux yeux d’autrui, recherche peut-être le contact (+ idée d’attente, d’insatisfaction ?) « Moi mes chiens montent la garde » → personne qui se méfie de ses semblables (+ idée d’inquiétude, d’insatisfaction ?) « Moi j’ai cent ans dans deux jours » « Moi j’ai jamais fait l’amour » → de qui peut-il s’agir ? On peut ne jamais avoir fait l’amour pour diverses raisons. Par opposition à la ligne qui précède, nous pouvons raisonnablement penser qu’on parle ici d’un adolescent ou du moins d’une personne trop jeune encore pour avoir eu des relations sexuelles. D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 6 Savez-vous comment se nomme cette figure de style qui consiste à « nommer un objet (des types humains, ici) au moyen d’un terme désignant un autre objet uni au premier par une relation logique ou simplement habituelle » (Le Lexis, Larousse 2009) ? La métonymie. Quel est l’effet de cette figure de style sur l’auditeur ? L’auteur, en évoquant des faits concrets, frappe davantage l’imagination de l’auditeur, sa faculté de se forger des images et, l’invitant à interpréter ces faits concrets, le conduit à participer activement à la construction du sens de la chanson, suscitant par là peut-être davantage son attention que si le sens était donné plus directement. Quatrième étape : nous sommes tous pareils Les élèves sont invités à lire rapidement le texte intégral de la chanson et à répondre à cette question : Combien de couplets et de refrains compte cette chanson ? Je dirais 3 refrains et 2 couplets. Mais que fait-on du quatrain commençant par « Quel que soit le prix… » ? Faut-il rattacher ce passage au couplet qui précède ou sommes-nous déjà dans le refrain qui suit ? Pour répondre à cette question, appuyons-nous sur la musique. Ecoutez une dernière fois la chanson et tracez une ligne à chaque changement mélodique et/ou rythmique. Vous, vous êtes et nous, nous sommes Des hommes pareils Plus ou moins nus sous le soleil Mêmes cœurs entre les mêmes épaules Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école Si on y oublie l'essentiel On partage le même royaume Où vous, vous êtes et nous, nous sommes Moi, j'ai des iles, j'ai des lacs Moi, j'ai trois poissons dans un sac Moi, je porte un crucifix Moi, je prie sur un tapis Moi, je règne et je décide Moi, j'ai quatre sous de liquide Moi, je dors sur des bambous Moi, j'suis docteur marabout Et nous sommes des hommes pareils Plus ou moins loin du soleil Blancs, noirs, rouges, jaunes, créoles Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école S'il y manque l'essentiel Semblables jusqu'au moindre atome Vous, vous êtes et nous, nous sommes Moi, j'me teins et je me farde Moi, mes chiens montent la garde Moi, j'ai piégé ma maison Moi, je vis sous des cartons Moi, j'ai cent ans dans deux jours Moi, j'ai jamais fait l'amour Nous, enfants, neveux et nièces On dort tous dans la même pièce -----------------------------Quel que soit le prix qu'on se donne On nage dans le même aquarium On partage le même royaume Où vous, vous êtes et nous, nous sommes Où nous sommes des hommes pareils Plus ou moins nus sous le soleil Tous tendus vers l'espoir de vivre Qu'est-ce qu'on vous apprend dans les livres S'il y manque l'essentiel S'il y manque l'essentiel J'aime mieux ce monde polychrome Où vous, vous êtes et nous, nous sommes Des hommes pareils Des hommes pareils Des hommes pareils (J'aime mieux ce monde polychrome où nous sommes) Des hommes pareils (J'aime mieux ce monde polychrome où nous sommes) D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 7 La musique convient-elle bien aux paroles ? Pourquoi ? On perçoit comme un emportement dans l’irruption de la guitare électrique et le rythme plus marqué qui caractérisent les passages où sont décrits les différents « je ». Par contre, lorsqu’il s’agit d’affirmer notre condition commune, la musique s’apaise, gagne en sérénité. Le quatrain qui sépare le 2e couplet du 3e refrain, même s’il y est question de nos points communs, pourrait être rattaché au couplet qui précède, étant donné qu’il est accompagné d’une musique semblable à celle des couplets, musique plus enlevée qui traduit une sorte d’exaspération (« Mais je vous répète que malgré nos différences, nous sommes tous des êtres humains qui se partagent la même planète !»)4. Il nous reste, pour parvenir à une explication plus complète de la chanson, à commenter quelques énoncés : Comment comprenez-vous les mots en gras dans les énoncés suivants ? …nous sommes des hommes pareils Plus ou moins nus sous le soleil Tous tendus vers l'espoir de vivre Quelle est cette nudité qui nous caractérise inégalement ? S’agit-il seulement de pauvreté matérielle ? Fait-on également référence à une fragilité psychologique ? Malgré cette « nudité », nous sommes tous portés par l’espoir de vivre. Quel que soit le prix qu'on se donne Quelle que soit l’importance que nous nous On nage dans le même aquarium attribuons, nous sommes tous embarqués dans la On partage le même royaume même aventure, condamnés à vivre ensemble dans un monde limité (« aquarium »), où le bonheur est possible (« royaume »). Qu’est-ce qu’on vous apprend à Réponse possible : en géographie, on insiste parfois l’école, si on y oublie l’essentiel ? sur les caractéristiques particulières des groupes humains (N.B. : ethnie [du grec ethnos : peuple, nation] : ensemble d’individus que rapprochent un certain nombre de caractères de civilisation, notamment la communauté de langue et de culture [alors que la race dépend de caractères anatomiques]5), mais à quel cours, finalement, insiste-t-on sur l’essentiel, leurs points communs ? En biologie ? En histoire ? En religion ? J’aime mieux ce monde polychrome Polychrome : du grec « khrôma », couleur, et où nous sommes « polus », nombreux6. Quelle est cette polychromie à laquelle le chanteur fait référence ? On peut y voir la diversité à plusieurs niveaux : culturel, ethnique, racial… Recouvre-t-elle aussi les disparités sociales et matérielles auxquelles l’auteur fait référence ? Peut-on estimer cette polychromie appréciable ? Qu’en pensez-vous ? 4 Prélever dans la musique des indices pour construire le sens est une démarche spécifique de compréhension d’une chanson, raison pour laquelle il faut toujours écouter la chanson (et pas se contenter d’en lire les paroles), genre de texte constitué de paroles, d’une voix et d’un accompagnement musical. 5 Le petit Robert, 1994. 6 Ibidem. D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 8 Peut-on qualifier cette chanson de Francis Cabrel de chanson « engagée » ? En d’autres termes, cette chanson est-elle au service d’une cause ? Si oui, laquelle selon vous ? Notre condition commune doit nous inciter à faire preuve de tolérance et de solidarité envers autrui, d’autant que certaines différences citées par l’auteur sont des disparités d’ordre socioéconomique, disparités qu’il faudrait idéalement réduire. Cinquième étape : comprendre une chanson Avez-vous apprécié cette chanson ? Votre opinion concernant cette chanson est-elle à présent différente de celle que vous avez exprimée après la première écoute de celle-ci ? Pourquoi ? Il est probable que la découverte du sens de la chanson la fera davantage apprécier. Pour vous en convaincre, demandez aux élèves de justifier leur opinion. Revenons sur l’activité que vous avez vécue : quelles sont les démarches que nous avons mises en œuvre pour comprendre cette chanson ? Complétez ce tableau : Pour bien comprendre une chanson, je dois… • • • • • • me donner un projet d’écoute chercher à savoir de qui/quoi on parle et ce qu’on en dit raisonner pour établir le sens inférentiel (implicite) des paroles émettre des hypothèses cohérentes quant au sens global et les vérifier lors d’écoutes ultérieures être attentif à la musique et établir des correspondances entre la musique et les paroles exprimer et justifier mon avis sur la chanson (sens personnel). Prolongements possibles : - Appliquer la démarche à une autre chanson. - Faire rechercher d’autres chansons traitant du même thème, les faire présenter/analyser par des groupes d’élèves. Sylvie BOUGELET et Pierre-Yves DUCHATEAU D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 9 Petites leçons d’orthographe : 5. Le graphique de progression Après avoir écrit, chaque élève reçoit son texte en retour. Les erreurs d’orthographe y sont soulignées : à lui de les corriger puis de compléter sa check-list, comme expliqué dans les petites leçons d’orthographe précédentes. Mais ce n’est pas tout : il peut encore calculer sa performance orthographique et la noter sur son graphique personnel de progression. Calcul de la performance 1. L’élève compte le nombre total de formes de son texte. Par forme, on entend tout ensemble de signes séparé d’un autre ensemble de signes par un blanc. Exemple : Dans la phrase « L’élève compte le nombre de formes total de son texte », on compte 10 formes, alors que cette phrase comporte 11 mots. Remarques : - C’est bien à l’élève de compter les formes de ses textes… Sinon, quel travail (fastidieux) pour l’enseignant ! - La forme est privilégiée par rapport au mot, car elle est plus facile à repérer et tout le monde peut se mettre d’accord sans avoir de connaissances fines de la grammaire. Exemple : « un je ne sais quoi de plus que les autres »: 10 formes, mais 7 mots. 2. Il compte le nombre d’erreurs et le soustrait du nombre total de formes pour obtenir le nombre de formes correctes. 3. Il calcule le pourcentage de formes correctes en appliquant la formule suivante : Nombre de formes correctes (par exemple 282) x 100 = % formes correctes (92,76%) Nombre total de formes (par exemple 304) 4. Il reporte chaque résultat dans un tableau. En rouge, les résultats de 12 travaux. En bleu, la moyenne de ces résultats (la pente indique la progression). Travail 100% 99% 98% 97% 96% 95% 94% 93% 92% 91% 90% 89% 88% 87% 86% 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Une telle façon de procéder permet à l’élève, par le calcul exact de sa performance, d’objectiver ses résultats, de visualiser ses progrès et de prendre peu à peu confiance en lui. Jean KATTUS D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 10 Trois bonnes idées … toutes simples (pour lire, écrire, jouer avec le vocabulaire) 1. Pour faire le portrait d'un oiseau Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte Peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d'utile pour l'oiseau Placer ensuite la toile contre un arbre dans un jardin dans un bois ou dans une forêt Se cacher derrière l'arbre sans rien dire sans bouger... Parfois l'oiseau arrive vite mais il peut aussi bien mettre de longues années avant de se décider Ne pas se décourager attendre attendre s'il faut pendant des années la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau n'ayant aucun rapport avec la réussite du tableau Quand l'oiseau arrive s'il arrive observer le plus profond silence attendre que l'oiseau entre dans la cage et quand il est entré fermer doucement la porte avec le pinceau puis effacer un à un tous les barreaux en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau Faire ensuite le portrait de l'arbre en choisissant la plus belle de ses branches pour l'oiseau Peindre aussi le vert feuillage et la fraicheur du vent la poussière du soleil et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter Si l'oiseau ne chante pas c'est mauvais signe signe que le tableau est mauvais mais s'il chante c'est bon signe signe que vous pouvez signer Alors vous arrachez tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau. Jacques PREVERT 2. Pour faire comprendre ce poème Lire d’abord le poème aux élèves attentifs avec plaisir et expressivité Leur demander ensuite de faire un dessin de ce qu’ils ont retenu de ce qu’ils ont compris Demander à un(e) élève de venir au tableau Attendre Quand le dessin est fini on partage ce qu’on a compris on parle, on compare, on apprend Si les élèves parlent, échangent, s’ils sourient, c’est bon signe signe qu’ils ont compris. Une autre médiation de la lecture qui convient particulièrement bien pour ce texte et pour des élèves éprouvant des difficultés avec la langue. Une idée de Marine BAJZA Dessin de Micheline, Institut St-Sépulcre - Liège D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 11 2. Cultiver fruits et légumes en champs lexicaux Le vocabulaire, c’est « chacun, un peu, souvent ». Et parfois, en fin de cours, il reste cinq minutes à « tuer » … Si on en profitait pour apprendre des expressions ? Proposez le texte ci-contre aux élèves : il leur faut retrouver les mots manquants. Un indice : il s’agit toujours de fruits ou de légumes ! Exercice inverse : 1. Partir d’un champ lexical, par exemple celui des couleurs : rouge, noir, bleu, vert, rose… 2. Trouver, notamment à l’aide du dictionnaire, un maximum d’expressions intégrant les mots du champ lexical : Etre vert de trouille Etre rouge comme une tomate Voir la vie en rose Avoir le blues Une colère noire… 3. Composer un texte court (en définissant le genre au préalable : dialogue, poème, court récit…) intégrant les mots du champ lexical : La première fois qu’elle m’a dit : « Salut !», j’étais rouge comme une tomate. Les jours qui ont suivi, Je voyais la vie en rose… Quand je suis allé au premier rendez-vous, j’étais vert de trouille… Comme elle n’est pas venue, je me suis mis dans une colère noire ! Maintenant, elle ne me parle plus et j’ai le blues… 4. Dactylographier le texte en remplaçant les mots du champ lexical travaillé par une illustration, comme ci-contre. Jean KATTUS, d’après une idée de Claudine WEUSTEN. D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 12 3. Ecrire avec Edward Hopper Une rétrospective de l’œuvre d’Edward Hopper se tient à Paris, au Grand Palais, jusqu’au 28 janvier. A cette occasion, le Vif/L’Express a demandé à plusieurs écrivains d’imaginer une nouvelle courte à partir d’un des tableaux du peintre américain. Voici l’un des textes, celui de Maylis DE KERANGAL7. Notre suggestion : après lecture (que d’inférences à produire, que de qualités du texte à souligner !), proposer aux élèves de prendre la plume à leur tour pour imaginer l’histoire et les pensées d’un des personnages représentés dans d’autres toiles de l’artiste comme Morning Sun, New York Office, Room in New York ou Nighthawks (page suivante). 7 Publié dans le numéro 41 du 12 octobre. Par ailleurs, nous présentons le roman Corniche Kennedy de cette auteure dans notre rubrique « Lu dernièrement ». D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 13 Morning Sun (1952) New York Office (1962) Room in New York (1932) Nighthawks (1942) Lu dernièrement Katarina MAZETTI, Le mec de la tombe d’à côté. Babel, 2009 + Le caveau de famille. Babel, 2011 Quand un roman vous plait, quand ses personnages vous accrochent parce qu’ils sonnent vrai, quand vous riez tout seul en lisant (au grand étonnement de votre entourage), vous n’hésitez pas à acheter la suite pour y retrouver le même plaisir : le sens de la formule, l’analyse fine et humoristique des relations de couple et des angoisses des jeunes parents, la confrontation de deux mondes, la ville et la campagne ou la mort programmée des fermes à taille humaine (thème ô combien d’actualité)… En un mot, une réussite ! Haruki MURAKAMI, Autoportrait de l’auteur en coureur de fond. 10/18, Belfond, 2007. Ecrire, c’est courir un peu… Ainsi pourrait-on résumer la thématique de cet essai autobiographique d’un très grand écrivain d’aujourd’hui. Il y explique les liens étroits et multiples entre les deux activités les plus importantes de sa vie, qui se nourrissent l’une l’autre : l’écriture et la course à pied. Pour tous les (petits ou grands) sportifs et tous les (petits ou grands) écrivains… Extrait : Courir est une activité parfaite pour mémoriser un discours. Tandis que mes jambes se meuvent presque inconsciemment, je mets les mots en ordre dans ma tête. D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 14 Je mesure le rythme de mes phrases, la manière dont elles sonnent. L’esprit ailleurs, je suis capable de courir longtemps, en conservant une vitesse naturelle qui ne me fatigue pas démesurément. Lorsque je prépare un discours dans ma tête, je me surprends quelquefois à gesticuler, à grimacer, et les gens qui me croisent me jettent un regard étonné. Fouad LAROUI, Une année chez les Français. Pocket, Julliard, 2010. Peut-être avez-vous bien ri à la lecture d’Une année en Provence, de l’excellent Peter MAYLE (1993) qui narre avec un humour tout britannique ses tribulations en Provence et ses multiples déconvenues face à une culture méridionale à l’opposé de la sienne ? On retrouve le même procédé dans Une année chez les Français : imaginez un jeune Marocain issu d’une petite ville du Moyen Atlas, qui n’est jamais sorti de chez lui et qui atterrit à Casablanca au prestigieux lycée Lyautey, tout simplement parce qu’il est bon élève et que son instituteur lui a obtenu une bourse… Cela donne des anecdotes savoureuses, rythmées par un récit en courts chapitres qui plongent le lecteur dans l’atmosphère d’un pensionnat des années 60 : voyage interculturel très amusant dans le temps et dans l’espace. Maylis DE KERANGAL, Corniche Kennedy. Folio, 2008. Jeunesse, énergie, liberté sont les trois mots qui viennent à l’esprit au moment d’évoquer ce court roman de Maylis de Kerangal. Elle y dresse le portrait ciselé d’une jeunesse marseillaise livrée à elle-même, passant ses journées sur les rochers de la corniche Kennedy qui surplombent la mer. C’est l’univers de quelques bandes de garçons et filles, séparé de la ville par la quatre voies. Plongeons risqués, adrénaline, plaisir de la peau qui sèche au soleil, de la séduction, de la transgression : ce roman se dévore ! Isabelle AUTISSIER, L’amant de Patagonie. Grasset, 2012. Isabelle, Marie, Clotilde Autissier, née le 18 octobre 1956 à Paris, est une navigatrice française, première femme à avoir accompli un tour du monde en compétition, en 1991. Installée à La Rochelle depuis 1980, elle est également écrivain. www.wikipedia.org 1880, Ouchouaya, Patagonie. Orpheline, Emily l’Ecossaise a seize ans. En cette période d’évangélisation du Nouveau Monde, elle est envoyée en Patagonie en tant que « gouvernante » des enfants du révérend. Elle y découvre la beauté sauvage de la nature, les saisons de froid intense et de soleil lumineux, toute l’âpre splendeur des peuples de l’eau et de la forêt. Elle y découvre aussi l’amour avec Aneki, un autochtone yamana. Alors, sa vie bascule : Emily fugue, rejoint Aneki et choisit de vivre en réprouvée, en marge des codes et des lois de la civilisation blanche. (d’après la 4e de couverture) Le pire advient quand on est sûr de détenir la vérité… C’est le drame de la colonisation qui, sous prétexte d’évangéliser et de civiliser les « sauvages », nie leur qualité d’êtres humains égaux en droits et différents en culture. Quand Emily aime l’un de ces « sauvages » et rêve de constituer un pont entre Blancs et Indiens, sa communauté blanche est impitoyable : c’est le rejet. Jean KATTUS D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 15 On vous informe ! Proposition de sujets de leçons pour les stages des étudiants de 1re année Comme chaque année, nous proposons une liste de sujets aux maitres de stage qui accueilleront dans leurs classes les étudiants de première année lors de leur premier stage actif, au début du mois de février. Nous avons eu l’occasion de travailler avec eux sur base de ces sujets, ce qui les aidera lors de leurs préparations. Ce mode de fonctionnement présente plusieurs avantages. Premièrement, avoir déjà réfléchi aux aspects didactiques et méthodologiques (objectifs poursuivis surtout en deuxième année) permettra aux stagiaires de se concentrer davantage sur la relation avec les élèves et la gestion du groupe (objectifs importants en première année). Deuxièmement, nous savons qu’il existe toujours un risque de voir certains stagiaires donner des leçons mal préparées. Ceux qui en pâtissent alors sont notamment vos élèves. Il y a fort à parier qu’avec l’organisation proposée, ce risque peut être considérablement réduit. Afin de faciliter la collaboration entre l’étudiant et le maitre de stage, un contrat précisant entre autres le(s) sujet(s) des activités ou des séquences sera complété lors de la première journée d’observation qui aura lieu le vendredi 18 janvier. Nous remercions déjà les maitres de stage pour leur participation active à la formation des étudiants. Sujets en français 1. Lire et écrire un conte du pourquoi 2. Conjuguer les verbes au passé simple 3. Atelier d’écriture ludique 4. Ecrire une fable ou une contrefable 5. Dire un texte littéraire à voix haute avec expression 6. Lire un texte selon la méthodologie du dévoilement progressif 7. Ecouter une chanson Sujets en religion (sous réserve) 1. Découvrir la géographie physique et « biblique » d’ISRAËL au temps de Jésus et, éventuellement, la géographie plus large des « pays bibliques » 2. Découvrir la culture et la foi juives au temps de Jésus (institutions, fêtes, organisation de la vie religieuse, croyances, coutumes) 3. Présentation de la Bible en tant que livre 4. Jésus de Nazareth comme personnage historique 5. Jésus, homme libre 6. Découvrir l’« Année liturgique » D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 16 DU FOND DE LA CLASSE Parfois, la visite d’un professeur d’école normale provoque chez le/la stagiaire un tel stress qu’il/elle en perd tous ses moyens (voir anecdote racontée dans le numéro précédent). Mais les visites des inspecteurs semblent provoquer des réactions similaires : panique à bord, même chez des enseignants chevronnés ! Comment lutter contre cet envahissement des comportements par un flot d’émotions négatives, improductives et destructrices ? Si la réponse était évidente, on le saurait… Voici néanmoins quelques éléments de réflexion. On ne saurait trop insister sur la qualité du travail préparatoire pour rassurer l’enseignant/l’étudiant : savoir précisément où on va et comment, c’est indéniablement rassurant et cela permet, dans le feu de l’action, de se centrer sur la relation pédagogique sans avoir à mobiliser son énergie pour prendre des décisions quant aux objectifs ou à la méthodologie. Car la capacité à s’adapter aux élèves et au groupe n’est pas synonyme d’improvisation. Un droit fondamental des enseignants, c’est le droit à l’erreur. A fortiori pour des étudiants en formation. Il n’est pas inutile de le réaffirmer. Bien sûr, qui dit droit dit aussi devoir : celui d’avoir préparé sa leçon, celui de chercher à comprendre et de mettre en place ce qui est nécessaire pour s’améliorer. Mais droit à l’erreur, je le répète, car l’enseignement n’est pas affaire de connaissances à acquérir. Dans cette perspective, il importe d’avoir pris conscience de ses droits et de ses devoirs et de faire preuve d’assertivité, c’est-à-dire d’affirmation sereine de soi. « S’affirmer, c’est être capable, pour son bien et son intérêt, de se tenir debout sans anxiété excessive et d’exprimer honnêtement ses sentiments ou de soutenir ses opinions sans nier la valeur personnelle de l’autre » (Ball-Wyman). Et donc savoir utiliser les critiques justifiées : - connaitre ses défauts incorrigibles et s’attendre à recevoir des critiques justifiées à ce propos - accueillir avec tranquillité les critiques - faire savoir verbalement que la critique a été bien comprise et acceptée - dépasser le reproche en élaborant des solutions pratiques - ne pas chercher à se défendre, à se justifier, à contre-attaquer - ne pas prendre la critique comme un verdict : c’est notre action qui est critiquée, pas notre personne - ne pas s’épancher en excuses et en autocritiques. A tenter de mettre en pratique lors du prochain stage ? Jean KATTUS La citation du mois La lecture permet de découvrir l’autre en conservant cette profondeur que l’on a uniquement quand on est seul. Amélie NOTHOMB Une imprimante, une plastifieuse, une paire de ciseaux… : voilà un nouveau très beau signet à offrir ! D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 17 ANNEXE 1 Thomas OWEN (1910-2002), Dans la maison vide, in Contes à l’encre de la nuit. Mijade, 2008. Chute de la nouvelle publiée dans le numéro précédent : Nous remercions les éditions MIJADE pour nous avoir autorisés à reproduire cette nouvelle. D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 18 ANNEXE 2 Ecouter la chanson Des hommes pareils Document destiné aux élèves Nous allons aujourd’hui écouter une chanson qui s’intitule Des hommes pareils. Elle a été composée et écrite par Francis CABREL, chanteur français né en 1953. Première étape a. Contentez-vous d’abord d’écouter la chanson. Mettez-vous dans de bonnes conditions pour l’écouter attentivement, fermez éventuellement les yeux, ne notez rien pendant l’écoute. b. Ecrivez en quelques mots ce que vous pensez de cette chanson : c. Notez ci-dessous une phrase ou une bribe de phrase de la chanson qui en résume bien le sens : d. Essayez de formuler en une phrase le sens global de la chanson : Deuxième étape : de qui parle-t-on ? Vous avez certainement remarqué la présence de plusieurs pronoms dans les paroles de cette chanson. a. Écoutez cet extrait de la chanson, relevez les pronoms sujets qui y sont mentionnés et tâchez d’identifier ce à quoi ils renvoient. Pronoms sujets Réalités désignées D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 19 b. Essayez à présent d’identifier le référent de « on » dans chacune de ces phrases : « Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école / Si on y oublie l'essentiel » : « On partage le même royaume » : c. A présent, tâchez de représenter, à l’aide d’ensembles, les rapports d’inclusion qu’il y a entre ces pronoms. d. Est-ce que cette deuxième écoute et la représentation en ensembles vous permettent d’affiner le sens global que vous avez attribué à cette chanson ? Répondez oralement. Troisième étape : nous sommes tous différents Maintenant, nous allons nous intéresser à ces différents « je » que mentionne l’auteur des paroles. a. Complétez le tableau ci-dessous : dites ce que chacun de ces «je » pourrait être (profession, situation sociale, nationalité…). Vous disposez d’une dizaine de minutes pour effectuer cette tâche. Vous pouvez réfléchir avec votre voisin. Paroles de la chanson Qui sont ces « je » ? Moi, j'ai des iles, j'ai des lacs … Moi, j'ai trois poissons dans un sac D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 20 Moi, je porte un crucifix Moi, je prie sur un tapis Moi, je règne et je décide Moi, j'ai quatre sous de liquide Moi, je dors sur des bambous Moi, j'suis docteur marabout Moi, j'me teins et je me farde Moi, mes chiens montent la garde Moi, j'ai piégé ma maison Moi, je vis sous des cartons Moi, j'ai cent ans dans deux jours Moi, j’ai jamais fait l'amour Nous, enfants, neveux et nièces, on dort tous dans la même pièce b. Pour compléter la deuxième colonne de ce tableau, vous avez effectué des inférences. Pouvez-vous expliquer de quoi il s’agit ? Il s’agit d’une démarche qui consiste à… c. Qu’avez-vous pris en compte pour effectuer ces inférences ? d. Savez-vous comment se nomme cette figure de style qui consiste à « nommer un objet (des types humains, ici) au moyen d’un terme désignant un autre objet uni au premier par une relation logique ou simplement habituelle » (Le Lexis, Larousse 2009) ? Quel est l’effet de cette figure de style sur l’auditeur ? D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 21 Quatrième étape : nous sommes tous pareils a. Lisez rapidement le texte intégral de la chanson reproduit ci-dessous et répondez à cette question : combien de couplets et de refrains compte cette chanson ? b. Ecoutez une dernière fois la chanson et tracez une ligne à chaque changement mélodique et/ou rythmique. Vous, vous êtes et nous, nous sommes Des hommes pareils Plus ou moins nus sous le soleil Mêmes cœurs entre les mêmes épaules Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école Si on y oublie l'essentiel On partage le même royaume Où vous, vous êtes et nous, nous sommes Moi, j'ai des iles, j'ai des lacs Moi, j'ai trois poissons dans un sac Moi, je porte un crucifix Moi, je prie sur un tapis Moi, je règne et je décide Moi, j'ai quatre sous de liquide Moi, je dors sur des bambous Moi, j'suis docteur marabout Et nous sommes des hommes pareils Plus ou moins loin du soleil Blancs, noirs, rouges, jaunes, créoles Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école S'il y manque l'essentiel Semblables jusqu'au moindre atome Vous, vous êtes et nous, nous sommes Moi, j'me teins et je me farde Moi, mes chiens montent la garde Moi, j'ai piégé ma maison Moi, je vis sous des cartons Moi, j'ai cent ans dans deux jours Moi, j'ai jamais fait l'amour Nous, enfants, neveux et nièces On dort tous dans la même pièce Quel que soit le prix qu'on se donne On nage dans le même aquarium On partage le même royaume Où vous, vous êtes et nous, nous sommes Où nous sommes des hommes pareils Plus ou moins nus sous le soleil Tous tendus vers l'espoir de vivre Qu'est-ce qu'on vous apprend dans les livres S'il y manque l'essentiel S'il y manque l'essentiel J'aime mieux ce monde polychrome Où vous, vous êtes et nous, nous sommes Des hommes pareils Des hommes pareils Des hommes pareils (J'aime mieux ce monde polychrome où nous sommes) Des hommes pareils (J'aime mieux ce monde polychrome où nous sommes) c. La musique convient-elle bien aux paroles ? Pourquoi ? D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 22 d. Comment comprenez-vous les mots en gras dans les énoncés suivants ? …nous sommes des hommes pareils Plus ou moins nus sous le soleil Tous tendus vers l'espoir de vivre Quel que soit le prix qu'on se donne On nage dans le même aquarium On partage le même royaume Qu’est-ce qu’on vous apprend à l’école, si on y oublie l’essentiel ? J’aime mieux ce monde polychrome où nous sommes e. Peut-on qualifier cette chanson de Francis Cabrel de chanson engagée ? En d’autres termes, cette chanson est-elle au service d’une cause ? Si oui, laquelle selon vous ? Cinquième étape : comprendre une chanson a. Avez-vous apprécié cette chanson ? Votre opinion est-elle à présent différente de celle que vous avez exprimée après la première écoute de celle-ci ? Pourquoi ? D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 23 b. Quelles sont les démarches que nous avons mises en œuvre pour comprendre cette chanson ? Complétez ce tableau : Pour bien comprendre une chanson, je dois… • … • … • … • … • … • … D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre