Traditions et innovations : les chaussures des

Transcription

Traditions et innovations : les chaussures des
Traditions et innovations :
Les chaussures des Athapascans
du Nord
Activités et projets en classe
À propos de l’exposition :
Traditions et innovations : Les chaussures des
Athapascans du Nord retrace l’évolution de la chaussure
fabriquée par les Athapascans du Nord, au cours de 200
ans : de la fin du XVIIIe siècle, lorsque les Européens y
furent exposés pour la première fois, à nos jours.
Vue panoramique à 8 milles de Fort Franklin,
T.N.-O.
Peinture de George Back, 11-21 mars 1826.
Bibliothèque et Archives Canada C93036.
Cette exposition reflète les travaux de recherche sur le
terrain commandités par le Musée Bata de la chaussure.
L’ethnologue Judy Thompson a étudié et documenté sur
le terrain les traditions des Athapascans, en recueillant
auprès des hommes et des femmes qu’elle a rencontrés
sur place des informations concernant les étapes de
fabrication de la chaussure traditionnelle, allant de la
préparation des peaux jusqu’à la confection du mocassin.
Ce module d’apprentissage a pour pierre angulaire les
citations des Autochtones qu’elle a rencontrés concernant
chaque étape de ce processus. Ces citations donnent aux
élèves la chance de se familiariser avec cette riche culture
par le biais de témoignages authentiques, et de saisir leur
portée et leur importance à ce jour.
À propos des activités :
Bien que les enseignants soient en mesure d’utiliser
cette exposition dans le cadre de divers niveaux
d’enseignement, elle s’adresse tout particulièrement
aux niveaux intermédiaires, lorsque les élèves canadiens
étudient les peuples autochtones et en apprennent
davantage au sujet de leur premier contact avec les
Européens.
Ces activités peuvent être effectuées individuellement ou
faire partie d’un module, selon le choix. Chaque activité
offre aux élèves la possibilité de mettre en pratique les
connaissances acquises.
Ressources additionnelles :
Une bibliographie (en anglais) est fournie et propose une
liste de livres appropriés à l’âge des élèves.
Un glossaire contenant certaines des prononciations de
noms propres et des explications de certains termes est
aussi inclus.
Projets et activités en salle de classe
La terre et ceux qui la peuplent
Niveau : 6e année
Préparation : Imprimer la carte et les citations, si nécessaire
Durée : 30 minutes
Matériel : Carte du Canada
Objectif :
• décrire les Athapascans du Nord avant leur contact avec les Européens, ainsi que les liens
étroits qui les unissaient au milieu naturel
• décrire l’attitude des Athapascans du Nord vis-à-vis de l’environnement
• utiliser une variété d’outils et de ressources afin d’étudier les Athapascans du Nord
Description :
Pour commencer : Entamer une discussion afin de déterminer ce que élèves savent du
Subarctique canadien, Au tableau, établir une liste à laquelle se référer plus tard. Où estce situé? Qui vivait là-bas avant l’arrivée des Européens au Canada? À quoi ressemblait
l’environnement? Quels sont les animaux qui y vivaient? Quelles sont les implications de la vie
en climat froid, dans une société prémoderne (vêtements, habitat, nourriture)? Comment les
peuples des Premières nations survivaient-ils dans ces conditions? Il se peut que les élèves
confondent cette région avec l’Arctique qui, techniquement, se situe en amont de la limite de la
zone arborée, un territoire occupé par les Inuits.
Présenter les Athapascans du Nord. Expliquer que le terme athapascan regroupe de
nombreuses tribus occupant un vaste territoire de la région ouest du Subartique nord-américain,
et couvrant une partie de l’Alaska, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, ainsi du nord de
la Colombie-Britannique et de l’Alberta. (D’autres peuplades de langue athpascane, les Navajo
et les Apaches, vivent dans le sud-ouest de l’Amérique.)
Imprimer ou montrer au projecteur la carte intitulée Répartition des tribus d’Athapascans
du Nord tirée de Qui sont les Athapascans du Nord?, section de l’exposition Tradition et
innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord.
Le terme Athapascan est une version anglicisée du nom que les Cris des bois donnèrent au
lac Athabasca, au Canada. Les Athapascans, quant à eux, préfèrent qu’on les appelle Dénés,
qui signifie « peuple » dans leur langue. Les Dénés ont en commun une langue, ainsi que de
nombreuses caractéristiques culturelles.
Pour apprendre : Entamer une discussion au sujet du milieu naturel de cette vaste région –
sur la forêt boréale ou taïga, avec ses étendues de conifères tels que sapins, épinettes, pins et
mélèzes, ainsi que ses muskegs ou tourbières. Le climat se caractérise par ses hivers rigoureux
durant six mois (avec des températures au-dessous de zéro) et des étés de courte durée. Les
maringouins, mouches noires et phlébotomes (brûlots) y existent en abondance.
Imprimer ou montrer au projecteur les citations de George Blondin et de Richard Nerysoo, à
la page d’introduction, ainsi que la section Qui sont les Athapascans du Nord?. Entamer une
discussion sur ce que ces deux individus disent des liens profonds qui les unissent avec la
terre. Noter que ces citations remontent au dernier quart du XXe siècle, longtemps après que la
vie de leur peuple change de façon irrévocable avec l’arrivée des explorateurs européens. En
quoi leur attitude envers le milieu naturel diffère-t-elle de nos propres rapports avec le milieu
environnant? Les attitudes envers l’environnement sont-elles en train de changer? De quelles
façons?
Ajouter de nouvelles données à la liste établie au cours de la première discussion.
Cliquez ici pour la citation de George Blondin
Cliquez ici pour la citation de Richard Nerysoo
Pour mettre en pratique : Avec l’ensemble de la classe, créer un arbre conceptuel afin de
documenter les idées concernant les rapports des Dénés avec leur milieu environnant. Faire
du remue-méninges pour trouver davantage d’exemples spécifiques, tels que : « vivre avec
les animaux » procure la nourriture, les matériaux pour la confection de vêtements, pour la
construction d’abris et la fabrication d’outils. Se reporter à la liste que vous avez continué à
compléter au fil de la leçon, au tableau (tableau noir ou tableau-papier). Voir le Glossaire pour
une définition du terme arbre conceptuel.
Projet d’étude : Demander aux élèves d’étudier un aspect particulier concernant les liens des
Dénés avec leur milieu naturel, tel qu’il figure dans l’arbre conceptuel. Il est possible d’inclure
des exemples contemporains, comme la mine Eldorado, le pipeline de la vallée du Mackenzie,
ou encore la Loi sur le règlement de la revendication territoriale des Dénés et Métis du Sahtu.
Les élèves peuvent présenter leurs découvertes sous forme de scénario en images ou de
tableau, au choix.
Arbre conceptuel – Les Dénés et leur environnement
Orignal
Longs
hivers
froids
Mouches
noires
Caribou
Phlébotomes
Cerf/
chevreuil
Forêt
boréale
Faune
Conifères
Chasse
Climat
Maringouins
Flore
Dénés
Environnement
Nourriture
Étés de
courte
durée
Cueillette
Réchauffement
climatique
Armes
Outils
Vêtements
Fourrure
Préparation
des peaux
Habitat
Peaux
Revendications
territoriales
Questions
contemporaines
Tendon
Chauffage
Peaux pour
les tentes
Exploitation
minière
Pipelines
Exploitation
forestière
Structures
en bois
Éclairage
Projets et activités en salle de classe
Nos mocassins sont issus de la terre
Niveau : 6e année
Préparation : Imprimer les images, si nécessaire; imprimer les Travaux en groupes 1-6 et la
Feuille d’activité 1
Durée : 60 min. (introduction et Travaux en groupes); 60 min (présentations); 20 min (Feuille
d’activité) = 140 min.
Matériel : Aucun
Objectif :
• décrire les caractéristiques du peuple athapascan du Nord avant le premier contact avec les
Européens, dont les relations étroites qu’ils entretenaient avec la nature
• analyser l’impact des échanges entre les peuples des Premières nations et les Européens
sur le vêtement, en particulier la chaussure
• utiliser une variété de ressources et d’outils afin d’étudier les étapes de fabrication des
mocassins des Athapascans du Nord
Description :
Pour commencer : Entamer une discussion à propos des vêtements que les élèves portent.
Comment ont-ils été fabriqués? Par exemple, de quoi a-t-on besoin pour fabriquer une paire
de pantalons ou une chemise? (fabrication du tissu, choix du tissu, fabrication du patron,
découpage du patron, couture des empiècements à l’aide de fil, à la machine, accessoires de
fermeture tels que les boutons, ornementation).
Passer en revue les points figurant dans l’arbre conceptuel de l’activité 1, concernant le rapport
entre le milieu naturel des Dénés et leurs vêtements : animaux, climat et le vêtement. Imprimer
ou montrer au projecteur des images d’orignal et de caribou, de la section Des matériaux issus
de la terre, dans l’exposition Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans
du Nord. Expliquer que ce sont les animaux dont se servaient les Dénés pour fabriquer les
vêtements et les mocassins.
Imprimer ou montrer au projecteur l’image du Chasseur gwich’in en tenue estivale, 1847,
section intitulée « En ce temps-là » : Le vêtement estival traditionnel. Avant leur premier contact
avec les Européens, hommes, femmes et enfants portaient des tenues deux-pièces telles que
chemises à manches longues et des robes, ainsi que des pantalons-mocassins. Lire cette page
avec l’ensemble de la classe et mettre en lumière le caractère pratique du pantalon-mocassin
pour les gens vivant dans cet environnement.
Le mocassin en tant qu’entité distincte se popularisa au XIXe siècle, une fois que les Métis et
la traite des fourrures permirent l’introduction dans le Nord de nouvelles modes vestimentaires.
Imprimer ou montrer au projecteur les mocassins de la dernière section, La couture pour les
enfants : Une tradition qui perdure afin de montrer aux élèves des exemples de mocassins
fabriqués après le contact avec les Européens.
Pour apprendre : Au cours des Travaux de groupes suivants, les élèves apprendront que, dans
la tradition, les animaux étaient chassés et dépecés par les hommes. Les femmes nettoyaient,
grattaient, tannaient à la cervelle, puis fumaient la peau qui était alors prête pour la fabrication
des vêtements. Les femmes cousaient les mocassins en perçant la peau de petits trous à
l’aide d’une alêne, avant d’insérer dans ces trous le fil de tendon. Avant le contact avec les
Européens, la décoration était réalisée avec des piquants de porc-épic, des graines et des
plumes.
Diviser la classe en 6 groupes. Chaque groupe se servira de l’exposition virtuelle pour en
apprendre davantage sur les étapes de fabrication traditionnelle des mocassins : préparation
de la peau, tannage, fumage, décoration, préparation du tendon et couture. Chaque groupe
utilisera les Travaux en groupes 1 – 6 : Nos mocassins sont issus de la terre pour obtenir
des instructions pour naviguer dans l’exposition, trouver les informations et résumer leurs
découvertes. Chaque groupe présentera ensuite le résultat de ses recherches à la classe. Les
encourager à lire les citations au cours de leurs présentations.
Pour mettre en pratique : Aborder la Feuille d’activité 1 : De l’orignal au mocassin pour
s’assurer que les élèves ont bien retenu les étapes.
Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe l
La préparation des peaux
Tout d’abord, on doit chasser et tuer un orignal (la chose la plus importante). On peut
alors le dépecer. On doit faire très attention à ne pas percer des trous dans la peau,
moins la peau est trouée, mieux c’est...
(Poldine Carlo. Nulato: An Indian Life on the Yukon. 1978:50)
TÂCHES DES GROUPES :
Aller à la section Des matériaux issus de la terre dans l’exposition Traditions et
innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord.
Établir la liste des grands mammifères que les Athapascans utilisent pour
fabriquer des vêtements. Les hommes étaient les chasseurs. Les femmes
préparaient les peaux. Cliquer sur chacun des outils utilisés pour nettoyer la
peau, éliminer les poils et assouplir. Décrire leur utilité. Étudier la photo « Femme
grattant une peau d’orignal à Ndilo » dans la section La préparation et le tannage
des peaux. En outre, aller à la section Les premiers pas de jeune femme :
L’apprentissage de la couture et observer la photo de Louise James grattant une
peau d’orignal.
Lire la citation qui la précède.
Résumer les connaissances acquises sur la préparation des peaux. Se préparer à
présenter les informations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer
au projecteur les images pour mieux illustrer la présentation.
Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 2
Le tannage des peaux
« ...en ce temps-là, il y a bien longtemps, on ne disposait pas de vêtements fabriqués
dans des usines. On devait tanner des peaux pour les fabriquer. »
(Rachel Robert, Fort McPherson, Territoires du Nord-Ouest, 1993)
L’étape suivante consiste à ouvrir la tête de l’animal pour en ôter la cervelle que l’on
place dans un contenant hermétique, et que l’on laisse reposer dans un endroit chaud.
On la laisse pourrir. Elle prendra une couleur verte en près de deux semaines. L’acide
qu’elle produit est essentiel au tannage... On apporte la peau à la maison et on
commence à la nettoyer.
(Poldine Carlo. Nulato: An Indian Life on the Yukon. 1978:50)
TÂCHES DES GROUPES :
Aller à la section Des matériaux issus de la terre de l’exposition.
Établir la liste des grands mammifères que les Athapascans utilisent pour
fabriquer des vêtements. Les hommes étaient les chasseurs. Les femmes
préparaient les peaux. Le tannage consistait à enduire la peau d’une solution afin
de l’assouplir et de la préserver (l’empêcher de se décomposer). Lire le texte se
rapportant au tannage, ainsi que les citations qui le précèdent.
Résumer ce qui a été appris au sujet du tannage. Se préparer à présenter les
informations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer au
projecteur les images pour mieux illustrer la présentation.
Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 3
Le fumage des peaux
« Ma mère tannait des peaux d’orignal et de caribou, puis les fumait, avant de les
coudre... »
(Louisa Bella Ross, Fort McPherson, Territoires du Nord-Ouest, 1991)
TÂCHES DES GROUPES :
Aller à la section Des matériaux issus de la terre de l’exposition.
Lire le texte et étudier la série de photographies du fumage d’une peau. Le fumage
accroît l’étanchéité. Il change aussi la couleur de la peau – plus la peau est laissée
au-dessus du feu, plus elle prend une teinte foncée.
Résumer ce qui a été appris au sujet du fumage. Se préparer à présenter les
informations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer au
projecteur les images pour mieux illustrer la présentation.
Activié 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 4
La décoration
« Quand une fillette... devient une jeune femme. Elle quitte la tente collective pour
emménager dans sa propre tente, près d’un demi-mille à l’écart de tous. C’est alors
qu’elle doit suivre une formation intensive... Elle doit apprendre à coudre – à maîtriser
les techniques de la broderie, de la couture des piquants de porc-épic et du perlage... le
premier ouvrage de couture est confié à une jeune femme habile de ses mains. Cette
formation est déterminante pour la vie adulte... L’apprentissage était oral, ni lecture ni
écriture, mais je me souviens encore aujourd’hui de tout ce qui m’a été dit lorsque moi
aussi j’ai dû traverser cette période, lorsque j’ai fait mes premiers pas de jeune femme. »
(Mary Wilson, Fort Good Hope)
« J’ai commencé à coudre les piquants de porc-épic lorsque j’avais 13 ans, une fois
devenue femme... »
(Elizabeth Horesay, Fort Simpson)
TÂCHES DES GROUPES :
Aller à la section Les premiers pas de jeune femme de l’exposition.
Se rendre à la section intitulée Le décor en piquants de porc-épic. Avant le contact
avec les Européens, comment le vêtement athapascan traditionnel était-il décoré?
Lire le texte et étudier les photos, dont celle portant la légende « Travail en cours
d’exécution ». Lire les citations qui les précèdent.
Résumer ce qui a été appris au sujet du décor en piquants de porc-épic. Se
préparer à présenter les informations recueillies à la classe. Si possible, imprimer
ou montrer au projecteur les images pour mieux illustrer la présentation.
Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 5
La fabrication du fil
« ...Ma mère fabriquait tout. Quand un orignal était tué, elle en prélevait le tendon et le
suspendait pour sécher. Une fois séché, elle le séparait en fils. C’est comme ça qu’elle
préparait le tendon… Le tendon est généralement dur à l’avant et plus souple à l’arrière.
On tord la partie dure pour obtenir une extrémité pointue. Ainsi, quand on perce un trou
dans la peau à l’aide d’une alêne, on insère cette extrémité au travers de la peau pour la
coudre. »
(Sarah Hardisty, Jean Marie River, Territoires du Nord-Ouest, 1994)
TÂCHES DES GROUPES :
Aller à la section intitulée Les matériaux traditionnels pour la couture et la
décoration.
Lire le texte, examiner les photos de tendon et observer celle portant la légende «
Mme Loutit séparant du tendon de caribou pour faire du fil ». Le tendon est très
solide. Il gonfle lorsque mouillé, ce qui permettait de combler les perforations
effectuées lors de la couture, et rendait donc les mocassins plus imperméables.
Lire la citation au-dessus de la photo.
Résumer ce qui a été appris au sujet du travail du tendon. Se préparer à présenter
les informations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer au
projecteur les images pour mieux illustrer la présentation.
Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 6
La couture
« Je me souviens de ma grand-mère — quand elle m’a appris à coudre, elle disait
toujours : « Quand tu couds, tu dois faire de ton mieux, même si tu penses que la
couture ne sera pas visible. Si tu couds quelque chose pour quelqu’un d’un autre village,
les gens, là-bas, vont inspecter l’envers de ton ouvrage afin d’en examiner les coutures
et de voir si le travail a été bien fait. »
(Eliza Jones, koykon de Nelson, The Athabaskans, Richard K. Nelson 1983:21)
« Les fillettes doivent apprendre à coudre les mocassins et d’autres articles. Elles
doivent s’asseoir et coudre et bien penser à ce qu’elles doivent faire, parce qu’un jour,
elles auront besoin de savoir le faire. Il n’y aura pas de machines qui pourront leur dire
comment découper les peaux. Quand j’ai commencé à apprendre, j’avais huit ans et
cela m’a pris une semaine pour me confectionner une paire de mocassins. »
(Cruikshank, Julie. Athapaskan women: Lives and Legends. 1979:11)
TÂCHES DES GROUPES :
Aller à la section Les matériaux traditionnels pour la couture et la décoration de
l’exposition.
Lire le texte et étudier les photographies Fabrication de mocassins (peuple
carrier). Lire les citations qui précèdent.
Résumer ce qui a été appris sur la couture. Se préparer à présenter les
informations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer au
projecteur les images pour mieux illustrer la présentation. Ne pas oublier d’inclure
des photos de mocassins finis!
Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travaux de groupes 1-6 - Réponses
Les points principaux à couvrir sont les suivants :
La préparation des peaux
• Les animaux utilisés sont le caribou, l’orignal, le lièvre d’Amérique, le rat
musqué, le castor, la martre, la loutre, le mouton et la chèvre des montagnes et
le boeuf musqué
• Orignal chassé et tué – hommes
• Orignal dépecé, en prenant soin de ne pas trop trouer la peau avec les outils hommes
• Peau étirée, épilée, nettoyée, séchée, grattée – femmes
• Outils – écharnoir, grattoir, racloir
Le tannage des peaux
• Les animaux utilisés dans la fabrication des vêtements sont le caribou, l’orignal,
le lièvre d’Amérique, le rat musqué, le castor, la martre, la loutre, le mouton et la
chèvre des montagnes et le boeuf musqué
• Le tannage consiste à enduire la peau d’une solution afin de l’assouplir et de la
préserver (d’empêcher sa décomposition)
• La cervelle est prélevée de l’animal et laissée à pourrir
• L’acide qui est produit est essentiel au tannage
Le fumage des peaux
• La peau est cousue en forme de sac et suspendue au-dessus d’un feu de bois
pourri et de pommes de pin séchées
• Le fumage contribue à l’étanchéité de la peau
• Le fumage teinte la peau – plus la peau est fumée, plus sa couleur est foncée
La décoration
• Le vêtement traditionnel était décoré au moyen d’autres produits issus de la terre
– poil animal, rémiges ou piquants de porc-épic, graines et plumes
• Les femmes amassaient, triaient puis teignaient les piquants
• Les rémiges et les piquants étaient souvent cousus à même la surface du
vêtement
• Lorsque les jeunes filles devenaient femmes, elles apprenaient les techniques de
couture et de décoration
La fabrication du fil
• Le fil de tendon est tiré du tendon dorsal de grands animaux
• Le tendon était nettoyé, séché et séparé en fines lanières pour servir de fil à
coudre
• Pour coudre, il fallait le mouiller et le tordre
• Un trou était percé dans deux empiècements de peau avec une alêne
• L’extrémité dure du tendon était passée dans les trous
La couture
• Une grande peau d’orignal pouvait servir à fabriquer 28 paires de mocassins
• Les empiècements étaient découpés directement à vue d’oeil, ou en se servant
d’une vieille paire de mocassins comme de modèle
• Les mocassins sont cousus sur l’envers, puis retournés à l’endroit
• Les fillettes étaient encouragées à faire preuve de méticulosité et à exécuter un
ouvrage de qualité
Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre - Feuille d’activité 1
De l’orignal au mocassin
Voici des photographies illustrant les diverses étapes de fabrication des mocassins à
partir d’un animal. Ordonner les étapes en plaçant un chiffre de 1 à 8 à côté de chacune
des photos. Se servir du vocabulaire appris en classe pour décrire chaque étape.
Nom de l’élève : _________________________________________________
No _______
Étape : ________________________
No _______
Étape : ________________________
No _______
Étape : ________________________
No _______
Étape : ________________________
No _______
Étape : ________________________
No _______
Étape : ________________________
No _______
Étape : ________________________
No _______
Étape : ________________________
Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre - Feuille d’activité 1 – Réponses
De l’orignal au mocassin
Voici des photographies illustrant les diverses étapes de fabrication des mocassins à
partir d’un animal. Ordonner les étapes en plaçant un chiffre de 1 à 8 à côté de chacune
des photos. Se servir du vocabulaire appris en classe pour décrire chaque étape.
Nom de l’élève : _________________________________________________
No 3
Étape: Tannage de la peau d’orignal
No 5
Étape : Séparation du tendon pour la
fabrication du fil à coudre
No 1
Étape : Chasse à l’orignal
No 4
Étape : Fumage des peaux d’orignal
No 8
Étape : Mocassin fini
No 7
Étape : Décoration du mocassin (décor en
piquants de porc-épic)
No 2
Étape : Grattage d’une peau d’orignal
No 6
Étape : Réalisation d’un modèle (patron)
pour mocassin
Projets et activités en salle de classe
La décoration des mocassins durant
la traite des fourrures
Niveau : 6e année
Préparation : Recréer un poste de traite; Imprimer La liste de marchandises de traite de la
Compagnie de la baie d’Hudson (en anglais)
Durée : 90 min.
Matériel : Marchandises de traite, étiquetées, et des « peaux de castor », le cas échéant;
éléments de costume, si désiré
Objectif :
• analyser l’impact des échanges entre les peuples des Premières nations et les Européens
sur le vêtement, en particulier la chaussure
• expliquer comment la traite des fourrures a rendu service à la fois aux Européens et aux
Athapascans
• utiliser une variété de ressources et d’outils pour étudier différentes perspectives historiques
sur l’impact du premier contact entre les Athapascans du Nord et les explorateurs
européens
Description :
Pour commencer : Demander aux élèves de choisir un article dans leur sac à dos, leur boîte à
déjeuner ou leur pupitre, et de le dessiner rapidement sur une feuille de papier. Leur demander
de se promener dans la classe afin de trouver un autre article (sauf de l’argent) qu’ils aimeraient
échanger contre le leur. Sont-ils capables de négocier un échange équitable avec leurs
camarades? Au bout de 5 – 10 minutes, faire cesser la « traite», pour parler de certains des
échanges qui ont été effectués. Ont-ils été équitables ou pas? Pourquoi?
Entamer avec les élèves une discussion portant sur la vie des Athapascans du Nord avant
l’arrivée des Européens. Expliquer que les marchands européens en Amérique du Nord étaient
en quête de fourrures destinées à la confection de vêtements à la mode en Europe. Pour leur
part, les Athapascans du Nord, dont les échanges étaient jusqu’alors effectués entre leurs
tribus et avec d’autres communautés autochtones, étaient avides de marchandises importées
d’Europe.
Montrer au projecteur la section La traite des fourrures pénètre le Nord - La fourrure en guise
de monnaie, dans l’exposition Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans du
Nord. Lire la citation.
Lire le texte qui suit la citation, ainsi que la section sur l’arrivée des Métis, L’influence des Métis.
Lire à la classe cette citation illustrant la perspective d’un marchand :
« Nous sommes français et nous sommes des gens biens... nous voulons échanger de la
viande et des fourrures contre des vêtements et d’autres articles que nous vous donnerons, dit
Peter Pond… Il donna alors au fils du Chien de nombreux articles de qualité – un habit rouge,
un haut chapeau orné de plumes, un gros chaudron, un mouchoir de tête, une grande tasse,
une hache, un couteau, quelques aiguilles, du fil et du tabac. François Beaulieu (décrivant
l’arrivée au Grand lac des Esclaves, en 1780, du marchand de fourrure Peter Pond,)
extrait de : The Book of Dene, gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, Service de
développement des programmes, département de l’éducation, citation tirée du livre de
Thompson, Judy. From the Land: Two Hundred Years of Dene Clothing. Hull, Québec : Musée
canadien des civilisations, 1994, p. 43
Pourquoi les Athapascans du Nord étaient-ils habitués à la traite avant même l’arrivée des
Européens? (En raison des routes de traite autochtones qui existaient déjà)
S’assurer de bien observer les objets de cette section, ainsi que ceux de celle intitulée Les
premiers pas de jeune femme : La broderie, et Le perlage, afin de voir comment les femmes
athapascanes du Nord inventèrent de nouveaux décors de mocassins, à l’aide de techniques
et de matériaux nouveaux. Avec l’arrivée des Européens et l’établissement de la traite des
fourrures dans le Nord, la plupart des vêtements athapascans du Nord furent progressivement
remplacés par des tenues d’origine euro-canadienne. Toutefois, les chaussures importées
d’Europe étant mal adaptées aux rigueurs du climat, les Athapascans du Nord continuèrent à
porter les mocassins traditionnels.
Pour apprendre : Distribuer la Liste de marchandises de traite. Identifier les marchandises
qui auraient pu être utilisées dans la fabrication de mocassins (perles, fil, lainage feutré (de
Duffel), dentelle, aiguilles, pointes d’alêne, dés à coudre). D’après les deux premières colonnes
(AR), déterminer combien de ces articles pouvaient être échangés contre une peau de castor.
Remarquer que le système est basé sur les peaux de castor, car la valeur des autres peaux est
calculée par rapport à celle des peaux de castor.
Établir un poste de traite dans la salle de classe. À l’aide de la Liste de marchandises de traite,
choisir un certain nombre d’articles, puis les étiqueter en fonction du nombre de peaux qu’il
faut pour les acheter. Créer de répliques de peaux de castor (morceaux de fausse fourrure, ou
de papier -- faute d’autre chose). (Demander aux élèves de dessiner les articles qu’ils devront
échanger.)
Pour mettre en pratique : Mettre les élèves deux par deux – un voyageur et un Athapascan du
Nord. Leur donner suffisamment de temps pour préparer un jeu de rôles simulant un échange
au poste de traite – voir l’exemple ci-dessous.
Mettre l’accent sur le fait que les deux parties doivent faire en sorte de respecter leurs
connaissances respectives, et les articles à échanger. Le respect est très important au sein des
cultures autochtones. Il est essentiel que les gens, les animaux et la terre soient traités avec le
plus grand respect.
Exemple de jeu de rôles au poste de traite :
L’Athapascan du Nord interroge le voyageur au sujet des marchandises qu’il propose, p. ex. des
perles. « Je n’ai jamais vu de perles comme celles-ci. À quoi servent-elles? Comment pourraisje les utiliser? »
Le voyageur répond, en expliquant comment les utiliser. « Ce sont des perles. On peut les
coudre sur n’importe quoi pour faire de beaux motifs de couleurs. On peut aussi les coudre
assez rapidement. »
L’Athapascan choisit alors les articles qu’il ou elle désire, en énonçant clairement les raisons
de son choix : « Je voudrais trois paquets de perles, un quart de livre chacun, en bleu, blanc et
vert. Elles me serviront à orner mes meilleurs mocassins de beaux motifs de couleurs. »
Le voyageur pourrait demander : « Par curiosité, comment décorerais-tu tes mocassins
autrement qu’avec ces perles? »
L’Athapascan pourrait rétorquer « Nous avons jusqu’ici toujours décoré nos vêtements et nos
mocassins à l’aide de piquants de porc-épic. Nous utilisons les matériaux issus de la terre. »
Le voyageur doit alors demander le nombre exact de peaux nécessaires à l’acquisition des
articles. « Pour trois paquets de perles, un quart de livre chacun, tu dois me donner trois peaux
de castor. »
La transaction se passe en toute cordialité, et c’est alors au tour de deux autres élèves de
commencer leur traite.
Projet d’étude : Demander aux élèves de présenter les résultats de leur recherche sur Internet
concernant un poste de traite spécifique de la Compagnie de la baie d’Hudson ou de la
Compagnie du Nord-Ouest.
Projets et activités en salle de classe
Si habile à l’ouvrage
Niveau : 6e année
Préparation : Imprimer Si habile à l’ouvrage : L’histoire de Klin-ni-go-ne-dja-e et la Feuille
d’activité 2 – Si habile à l’ouvrage
Durée : 60 min.
Matériel : Crayons de couleurs ou marqueurs
Objectif :
• montrer que la fabrication et la décoration des mocassins font partie des traditions vivantes
du peuple déné
• créer des objets bidimensionnels pour communiquer des pensées, des sentiments et des
idées
Description :
Pour commencer : Imprimer ou montrer au projecteur les citations que les élèves ont jusqu’à
présent rencontrées dans ce module. Leur demander de sélectionner certains des thèmes
évoqués dans ces citations (relations avec la terre, fabrication du vêtement traditionnel à partir
de matériaux disponibles dans le milieu naturel, grand respect de la qualité d’exécution, traite
de marchandises d’un commun accord).
Demander à plusieurs élèves de lire à voix haute pour la classe Si habile à l’ouvrage : L’histoire
de Klin-ni-go-ne-dja-e.
Pour apprendre : Parler ensemble de l’histoire. Quels sont les rapports connexes que l’on
peut établir avec les thèmes évoqués dans les citations? En quoi les actions de Klin-ni-gone-dja-e témoignent-elles des liens qui l’unissent à la terre? Comment a-t-elle mis à profit
les matériaux dont elle disposait? Comment cette histoire reflète-t-elle l’importance que les
Athapascans du Nord accordent à l’aptitude d’une femme en matière de la confection de beaux
vêtements superbement exécutés?
Les femmes athapascanes ont adapté et transformé les styles de leurs chaussures : du
pantalon-mocassin aux mocassins, jusqu’aux mukluks. Montrer au projecteur la section Une
diversité de styles : La chaussure athapascane d’hiver au XXe siècle afin de voir des mukluks,
un style populaire de chaussure chez les Athapascans du Nord. Il s’agit en effet d’un style qui a
été aussi copié et adapté dans d’autres parties du monde.
Montrer au projecteur la section L’expression individuelle et lire les passages illustrant combien
l’art de la couture est toujours des plus respectés dans la société dénée. Les mocassins
présentés dans cette section ont été fabriqués au cours des quarante dernières années.
Nombre d’entre eux ont remporté des prix ou reçu des mentions honorables à l’occasion du
concours commandité par le Musée Bata de la chaussure en 1987, intitulé The Decorated
Moccasin (Le mocassin décoré). Pour être admissibles, les créations devaient avoir été tannées
de façon artisanale et cousues au tendon. Plusieurs catégories de décor des empeignes
(dessus des mocassins) étaient représentées, telles que : Perlage, Décor aux piquants de porcépic, Broderie et Capitonnage en poil d’orignal.
Résumer l’impact de ce changement sur les styles de chaussures dénés en demandant aux
élèves de travailler en petits groupes et d’accéder aux sections «En ce temps-là : Le vêtement
estival traditionnel; De nouveaux matériaux porteurs de styles changeants; et Les premiers
pas de jeune femme : La broderie, Le perlage, ainsi que Le capitonnage en poil d’orignal. Leur
demander de remplir ensemble la Feuille d’activité 2 – Il y a bien longtemps, Hier et aujourd’hui,
en se servant de la liste d’idées et en ajoutant de façon individuelle toutes les autres idées qui
leur viennent à l’esprit. Certaines des idées pourraient correspondre à plus d’une catégorie;
c’est la raison pour laquelle le diagramme d’Euler a été fourni pour organiser les idées.
Discuter des résultats de cet exercice avec l’ensemble de la classe. Quelles sont les habiletés
qui ont survécu? Quels ont été les apports de la culture européenne? Quelles sont les
caractéristiques totalement nouvelles?
Pour mettre en pratique : Distribuer la Feuille d’activité 3 – Si habile à l’ouvrage. Demander
aux élèves de créer leur propre empeigne de mocassins, en s’inspirant des illustrations de
ceux ayant remporté un prix ou reçu une mention honorable. Remarquer que beaucoup de
motifs sont d’inspiration florale, témoignant des liens étroits qui unissaient encore les femmes
dénées à la terre.
Activité 4 – Une histoire
Si habile à l’ouvrage : L’histoire de Klin-ni-go-ne-dja-e
Klin-ni-go-ne-dja-e était une jeune fille qui venait de se marier. Un jour, alors qu’elle
cousait, elle déclara : « Je n’ai plus envie de coudre des mocassins. » Elle avait dit cela
en plaisantant, car elle avait toujours du coeur à l’ouvrage et savait tout faire. Mais les
gens du campement, qui l’entendirent, jugèrent que c’était mal pour une jeune fille qui
venait juste de se marier de dire une telle chose. C’est alors qu’ils décidèrent de lui
prendre tous ses vêtements et de la laisser geler, à la merci du froid. Tous s’étaient mis
d’accord pour lui prendre ses vêtements et tout ce qu’elle possédait d’autre. Lorsque les
gens du campement partirent, ils recouvrirent les feux de neige pour qu’elle ne puisse
pas se réchauffer. La partenaire de Klin-ni-go-ne-dja-e, une autre jeune fille, fut la
dernière à partir. Elle dit à Klin-ni-go-ne-dja-e, « Avant de quitter mon campement, je t’ai
laissé un petit morceau de tendon et un petit feu brûlant sous la neige. »
Klin-ni-go-ne-dja-e s’en partit à la recherche du tendon et du feu et les trouva. Elle fit un
grand feu pour se réchauffer et, à l’aide du tendon, fabriqua un collet pour attraper les
corbeaux. Elle attrapa un corbeau et le dépeça. Elle se préleva le tendon des pattes du
corbeau. Elle attrapa encore plus de corbeaux et se fabriqua des vêtements avec leurs
peaux. Avec le tendon des corbeaux, elle fabriqua des collets pour capturer des lapins.
Elle en attrapa beaucoup et se servit de leur fourrure pour se confectionner des
vêtements. Elle avait maintenant de quoi se nourrir et se vêtir. Parfois, elle capturait des
porcs-épics. Avec le tendon des pattes de lapin et les piquants de porc-épic, elle
fabriqua encore plus de belles choses. Elle décida alors de partir s’installer ailleurs, en
bordure d’une rivière. Un beau jour, deux jeunes hommes descendirent la rivière en
canot et la trouvèrent. Mais la jeune fille s’enfuit. Les deux garçons lui crièrent de
revenir, ce qu’elle fit. Quand les deux jeunes hommes virent toutes les belles choses
qu’elle avait fabriquées et entreposées dans des sacs, ils décidèrent de l’épouser, mais
elle essaya de les décourager en disant : « J’ai été mariée une fois déjà, et je n’ai aucun
désir de l’être à nouveau. » C’est alors que les jeunes hommes, qui étaient partenaires,
lui dirent : « Nous t’épouserons tous les deux ». Klin-ni-go-ne-dja-e accepta.
Klin-ni-go-ne-dja-e et ses deux époux s’en allèrent dans la montagne. Les deux jeunes
hommes chassèrent ensemble et tuèrent des caribous. Klin-ni-go-ne-dja-e empaqueta le
gibier et prépara les peaux pour construire une maison. Elle sécha la viande et, quand le
mois d’août fut venu, et que la fourrure de caribou fut prête, elle tanna les peaux pour en
faire des vêtements. À l’automne, Klin-ni-go-ne-dja-e et ses deux maris repartirent en
direction de la rivière pour s’y établir. Ils disposaient alors d’une abondance de
vêtements et de nourriture, car Klin-ni-go-ne-dja-e était si habile à l’ouvrage.
Tel que raconté par Richard Marten, gwich’in de la région de la rivière Peel, à
l’anthropologue Cornelius Osgood.
Source: Thompson, Judy. From the Land: Two Hundred Years of Dene Clothing. Hull,
Québec : Musée canadien des civilisations, 1994
Activité 4 – Il y a bien longtemps, Hier et Aujourd’hui
Noms des élèves : _____________________________________________________________
Il y a bien longtemps
Hier
(avant le premier contact
avec les Européens)
(après le premier contact
avec les Européens)
Aujourd’hui
Liste d’idées
Utilisation de la peau de caribou
Utilisation de la peau d’orignal
Utilisation du tendon pour la couture
Tanange des peaux à la cervelle
Fabrication de mocassins
Utilisation de piquants de porc-épic
Utilisation du capitonnage en poil d’orignal
Utilisation de perles
Fabrication de mocassins à rabat de cheville
Fabrication de bottes (mukluks)
Utilisation de la broderie au fil de soie
Fabrication du pantalon-mocassin
Utilisation d’étoffe de laine
Activité 4 – Si habile à l’ouvrage – Feuille d’activité 3
Si habile à l’ouvrage
Je puise mon inspiration dans la nature, simplement en observant toutes les fleurs
sauvages lors de mes promenades en été, en allant cueillir les baies sauvages, ou en
marchant avec mes parents lors de nos déplacements estivaux. Il suffit de bien
regarder, car les jolies fleurs sont vraiment abondantes.
- Rose Cli Tsetso, Fort Simpson, Territoires du Nord-Ouest, 1993.
Les moccassins présentés ci-dessous ont remporté des prix ou reçu des mentions
honorables lors d’un concours commandité par le Musée Bata de la chaussure en 1987,
intitulé The Decorated Moccasin (Le mocassin décoré). En vous inspirant de ces
créations de femmes dénées, créez à votre tour un beau motif pour orner l’empeigne (le
dessus) d’une paire de mocassins. Dessinez le motif de votre choix, puis replissez-le à
l’aide de crayons de couleurs ou de marqueurs. Rédigez un bref commentaire
expliquant les raisons pour lesquelles vous avez choisi ce motif.
Nom de l’élève : _______________________________________________________________
J’ai choisi ce motif parce que :
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Glossaire
Aînés – Au sein des communautés autochtones, le savoir et la sagesse étaient transmis de
génération en génération par les aînés. Ils étaient hautement respectés en raison de leur
expérience et de leur sagesse, et faisaient office de guides et de conseillers pour les membres
de la communauté.
Alêne – Un outil pointu servant à percer des trous dans le bois ou le cuir.
Arbre conceptuel – Un arbre conceptuel consiste en un diagramme ayant pour point de
départ une idée centrale, à partir de laquelle des idées nouvelles et connexes se ramifient.
En se concentrant sur des idées-clés, puis en repérant les idées qui s’en ramifient et les liens
entre ces idées, on peut comparer et ordonner les connaissances afin de mieux enregistrer et
acquérir les informations nouvelles.
Athapascan – Un terme qualifiant de nombreux groupes occupant un vaste territoire allant
des régions subarctiques ouest de l’Amérique du Nord, couvrant diverses parties de l’Alaska,
du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, ainsi que du nord de la Colombie-Britannique et de
l’Alberta. (D’autres peuples parlant la langue athapascane, les Navaho et les Apaches, vivent
dans le Sud-ouest américain.)
Broderie – Travail de décoration impliquant l’utilisation de l’aiguille et de fils de soie, de coton,
d’or, d’argent, ou de tout autre matériau, pour orner les tissus, le cuir, le papier, etc.
Le capitonnage en poil d’orignal – Une technique décorative inventée au début des années
1900 par Mme Boniface Lafferty, femme métis. Cette technique implique la teinture de poils
d’orignal blanc qui sont ensuite posés en petites touffes sous un point de bouclette. Les poils
sont alors étalés d’un côté et de l’autre du point et coupés à l’aide de ciseaux pour donner un
motif bombé et soyeux.
Décor en piquants – Les tiges blanches étaient teintes, aplaties entre les dents et cousues sur
la peau au moyen d’une variété de techniques complexes.
Déné – Le terme de prédilection pour qualifier les Athapascans. Signifie tout simplement «
peuple » et se rapportant aux Autochtones occupant l’ouest des Territoires du Nord-Ouest
canadien. Les Dénés parlent différentes langues athapascanes : gwich’in, esclave du Nord,
esclave du Sud, dogrib et chippewa.
Écharnoir – Fabriqué à partir de l’os du tibia d’un grand animal, tel le caribou, et utilisé pour
ôter la chair sur l’envers de la peau.
Forêt boréale – Une zone forestière continue, formée de conifères et s’étendant sur près de 10
000 kilomètres de par l’Amérique du Nord et l’Eurasie. Au Canada, elle est délimitée au nord par
la frontière de la zone arborée et au-delà par la toundra arctique; au sud, elle est bordée par la
forêt subalpine et par les massifs forestiers de la Colombie-Britannique, les surfaces pastorales
des provinces des Prairies, ainsi que les forêts de l’Ontario et du Québec.
Grattoir – Outil pour éliminer les poils et assouplir la peau.
Klin-ni-go-ne-dja-e – (Kl_n-n_-g_-nay-dj_-ay) Bannie de la communauté, Klin-ni-go-nedja-e tire parti de toutes ses aptitudes afin de survivre. Héroïne du récit gwich’in « Si habile à
l’ouvrage ».
Lainage feutré (de Duffel) – une étoffe de laine grossière fabriquée à l’origine dans la ville de
Duffel, en Belgique.
Laine grossière – Étoffe de laine de densité moyenne, originaire de Stroud, Gloucestershire,
en Angleterre, au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Un article de traite populaire parmi les
Autochtones d’Amérique du Nord.
Mocassin – Un type de chaussure dont la semelle souple et l’empeigne, ou une partie de cette
dernière, sont d’une seule pièce, à l’exclusion des éléments décoratifs ou fonctionnels. Ce type
de chaussure comprend de nombreuses variantes qui se différencient par la construction de
leur talon et leurs coutures sur l’avant-pied.
Muskeg – Un marécage dont le fond est constitué de roche ou d’argile à blocaux, rempli de
sphaigne et de déchets végétaux décomposés.
Pantalon-mocassin – Pantalons avec mocassins rattachés.
Peau – Enveloppe extérieure du corps de grands animaux, tels que la vache, l’orignal, le
caribou ou le buffle. Utilisée pour la fabrication d’articles divers.
Pelleterie – Peau de mammifère non apprêtée, comportant encore sa fourrure.
Perlage – Les perles de verre de fabrication européenne étaient fort prisées par les peuples
autochtones d’Amérique du Nord. Ils les échangeaient contre des fourrures, des peaux
et d’autres articles. Les perles ont très vite remplacé les piquants de porc-épic en guise
d’ornements pour les vêtements et les chaussures.
Piquants de porc-épic – De nombreux Autochtones d’Amérique du Nord les utilisaient pour
décorer les vêtements, les chaussures et d’autres articles en peau, avant le premier contact
avec les Européens.
Premières nations – Le terme Premières nations fit son apparition dans les années 1970 pour
remplacer le terme « tribu » ou « Indiens ». De nombreux Autochtones préfèrent de nos jours
ce terme, ou celui de « Peuples des Premières nations », à celui d’Indiens. Ce terme n’est
toutefois pas utilisé pour qualifier les Inuits ou les Métis.
Racloir – Un long outil en os utilisé pour éliminer les racines des poils de la peau, généralement
après que tout le poil a été ôté au couteau.
Taïga – Au Canada, correspond à la région septentrionale de la forêt boréale.
Tannage – Procédé de préparation des peaux d’animaux avant leur utilisation : le tannage
empêche la peau de pourrir et l’assouplit de façon permanente. La peau est tendue, grattée,
trempée et parfois fumée.
Teinture à la cervelle – Le procédé consistant au trempage répété d’une peau nettoyée dans
une solution à base de cervelle animale.
Tendon – Le tendon de la patte ou du dos d’un grand animal comme le caribou ou l’orignal.
Une fois séparé en lanières, il se transforme en un fil solide. En gonflant, le tendon comble les
perforations effectuées durant la couture à l’alêne, contribuant ainsi à l’étanchéité du vêtement.
Bibliographie
Blondin, George. Yamoria the Lawmaker: Stories of the Dene. Edmonton: Newest Publishers,
1997. Heine, Michael. 1999.
Byron through the Seasons: A Dene-English Story Book. Written by the children of La Loche
and friends. Saskatoon, Sask.: Fifth House and La Loche Library Board, 1990. Produced by
students and teachers in LaLoche, this attractive resource highlights aspects of Dene culture
that were vital in the past and are still important today.
Campbell, Marjorie Wilkins, Nor’westers: The Fight for the Fur Trade. Tandem Library, 2003.
Dene Games. A Culture and Resource Manual. Traditional Aboriginal Sport Coaching
Resources. Vol. 1. Yellowknife, NT: Sport North Federation.
Farrell-Racette, Sherry. The Flower Beadwork People. Saskatoon: Gabriel Dumont Institute,
1991. Métis Peoples origins and their past and present lifestyles. Bold colour illustrations show
homes, celebrations, clothing and occupations past and present.
Farnham, Katherine. Beaver, Beads and Pemmican: Canada’s Fur Traders Canadian Social
Sciences Ltd., 1987. The book provides a chronological, textbook style look at the fur trade as it
occurred across Canada. It features maps, drawings and archival photos.
Hall, Judy, Tepper, Leslie and Thompson, Judy. Threads of the Land: Clothing Traditions from
Three Indigenous Cultures. Hull : Musée canadien des civilisations, 1994.
Love, Ann and Drake, Jane. Kids Book of the Far North. Toronto: Kids Can Press, 2000.
Thompson, Judy. From the Land: Two Hundred Years of Dene Clothing. Hull, Québec: Musée
canadien des civilisations, 1994.
Sites Web :
La traite des fourrures :
www.ainc-inac.gc.ca – cliquez sur Education, the Kid’s Stop under ‘Information’
www.civilization.ca – rechercher « traite des fourrures »
http://www.hbc.com/hbcheritage/learning/explorers/
www.pc.gc.ca/yorkfactory
www.pc.gc.ca/rockymountainhouse
www.pc.gc.ca/fortgarry
www.pc.gc.ca/stjames
www.pc.gc.ca/fur
Dénés :
http://www.civilization.ca/aborig/threads/thred01e.html
http://epe.lac-bac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/old_crow/index.html
http://www.ece.gov.nt.ca/Divisions/kindergarten_g12/Legends/Legends_Index.htm
Questions contemporaines :
http://www.firstnationsdrum.com/history/fall98_hist1.htm
http://www.deline.ca/claims/index.html
http://www.dominionpaper.ca/canadian_news/2006/05/08/dene_tha_t.html
Animaux de la forêt boréale :
http://www.cdli.ca/CITE/boreal_forest_animals.htm
Il est fortement recommandé aux enseignants de se référer au manuel des enseignants
portant sur les Déné Kede (Dene Kede Teacher’s Manual, proposé en anglais) pour de
plus amples renseignements sur le sujet et pour prendre connaissance de la perspective
dénée :
Dene Kede — Education: A Dene Perspective, Dene Kede Curriculum Guide. Yellowknife:
Northwest Territories Education Development Branch, 2003
http://www.ece.gov.nt.ca/Divisions/kindergarten_g12/curriculum/Dene%20Kede%20
Curriculum%20Document/Dene%20Kede%20Teacher%20Resorce%20Manual.pdf
D’excellents renseignements pour la constitution d’un programme d’apprentissage
jumelé, ainsi que des informations sur des thèmes en rapport avec ce module, sont aussi
disponibles (en anglais) à :
http://www.ece.gov.nt.ca/Divisions/kindergarten_g12/curriculum/Dene%20Kede%20
Curriculum%20Document/Thematic_Units_intro.htm