dossier de l`eco magazine n°101
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dossier de l`eco magazine n°101
L’eau embouteillée trop plate résente sur la table, sur le bureau ou tenue précieusement dans les mains, la bouteille d’eau tient la tête d’affiche des produits de très large consommation. Sur le marché, les investisseurs se disputent l’opportunité de la présence du précieux liquide dans les entrailles de notre sol, il y aurait de la place pour tout le monde, assure la fédération des opérateurs des boissons qui estime que la consommation devrait atteindre 63 litres/an/habitant. L’Eco a consacré son dossier à cette filière qui n’a pas encore livré tous ses secrets. L’Algérie compte parmi les 9% de pays qui enregistrent une croissance supérieure à 7,8%. Ceci, côté production mais qu’en est-il réellement de la qualité quand on sait que plus de 8,71 tonnes de boissons, dont de l’eau minérale, destinées à la consommation ont été saisies par les équipes de contrôle de la qualité et de répression de fraude à la Direction du Commerce de la wilaya d'Alger durant les 10 mois de l’année en cours. Ne pouvant procéder à l’analyse des différentes marques sur le marché par les laboratoires spécialisés et le CACQ (Contrôle algérien de la Qualité et de l’Emballage) quine peuvent être saisis que sur réquisition ou demande émanant du commerce, nous avons développé une analyse scientifique faite par des universitaires cette année et dont les conclusions ne rassurent pas. Peut-on faire confiance à ce compagnon de tous les jours ? n L’Eco Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER P Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 33 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 Selon l’Association des producteurs algériens de boissons La consommation devrait atteindre 6 DOSSIER La production d’eau minérale, considérée comme un produit de première nécessité pour la santé du citoyen, demeure, aujourd’hui, l’un des secteurs qui connaît une constante évolution et ce, seulement pour satisfaire la demande du consommateur algérien de plus en plus importante. Une évolution expliquée par les connaisseurs du secteur, par le changement des habitudes de consommation des Algériens durant cette dernière décennie. La production nationale des eaux embouteillées arrive à satisfaire 98 % du marché 34 Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 Par Noreddine Izouaouen L a filière des eaux embouteillées a connu, depuis quelques années, un développement très positif. C’est le président de la Commission des eaux embouteillées au sein de l’Association des producteurs algériens de boisson, Mourad Bouattou, qui l’a affirmé. Ainsi la production nationale des eaux embouteillées, précise M. Bouattou, arrive à satisfaire 98 % du marché, «seules quelques marques étrangères continuent à être importées, notamment les boissons énergisantes, les jus et quelques marques prestigieuses d’eau minérale ». La part des importations des boissons, comparée à celle des pro- s 230 milliards de dinar 2013 en es fair af d’ e fr de chif boissons Le marché national des teur que les sec e iqu l’un e eur dem producteurs nationaux egistrant alimentent à 98%, enr uelle ainsi une croissance ann ffre chi un et 8% à e estimé ur 2013, d’affaires généré, po milliards d’un peu plus de 230 de dinars n s 47 000 d’emploi cts directs et indire n se La filière de la boisso développe, en effet, favorablement dans un currentiel environnement très con 0 00 17 de s employant plu ts et plus travailleurs permanen de 30 000 individus qui filière interviennent dans la et dans la d’une façon indirecte sous-traitance n duits agroalimentaires, est pratique- vers des modèles et des standards ment insignifiante moins de 1% sur internationaux », affirme-t-il. Une une période de 6 ans. Selon notre inter- étude prospective élaborée par des locuteur, une étude a été élaborée par experts de l’Union Européenne, a l’Apab sur la consommation des eaux montré grâce à un Benchmarking, le embouteillées en 2012. L’étude en différentiel de consommation imporq u e s t i o n , tante qui nous explique-t-il, sépare des pays situe le du pourtour du niveau de bassin méditerconsommaranéen. « Alors La part des importations tion en que des pays des boissons, comparée à Algérie, à voisins comme celle des produits 55,3 litres la Tunisie ont agroalimentaires, est par habitant un ratio de 70 pratiquement insignifiante c h a q u e moins de 1%. année pour litres/habitant/an, 2008 et à notre consomma57.4 litres tion ne dépassait par habitant pas, dans les chaque année années 90, les 20 pour 2011. « Aujourd’hui, la litres/habitant/an». Les membres de consommation devrait atteindre 63 l’Apab qui affirment que cette filière litres/an/habitant, marquant ainsi un évolue dans le bon sens, ont signalé un progrès considérable par rapport à la certain nombre de contraintes que la dernière décennie », a-t-il déclaré, filière rencontre. «Même si, aujouravant de préciser que «l’ouverture du d’hui, beaucoup de producteurs resmarché, appuyée par les réformes éco- pectent et travaillent selon les normes nomiques, a entraîné à la fois une qu’exigent les processus ainsi que les diversification horizontale de l’offre et systèmes de production de boissons, il un accroissement des volumes ». La reste encore à signaler l’existence de raison qui a généré ce développement contraintes liées, principalement, à la de la filière des eaux embouteillées, présence de faux industriels qui l’emselon notre interlocuteur, c’est l’évolu- poisonnent sans état d’âme car seul tion des habitudes de consommation l’argent les anime, au détriment de la des Algériens durant cette dernière santé des consommateurs », a indiqué décennie. « Le niveau de vie et la cul- le président de l’Apab, Ali Hamani n N. I. ture de consommation d’eau minérale connaissent des progrès importants DOSSIER e 63 litres/an/habitant 20 litres/habitant/an» Dans les années 90, la consommation d’eau minérale ne dépassait pas les 20 litres/habitant/an». Bimensuel de l’économie et de la finance 35 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 L’impact de l’industrie de l’eau sur les ressources DOSSIER Des viDes juriDiques qui Débouchent sur Des abus 36 Le développement de la filière des eaux minérales et eaux de source commercialisées a pris un élan singulier depuis le démantèlement du concept de l’économie centralisée et l’ouverture sur l’économie de marché, il y a plus de deux décennies. Néanmoins, la question de la conformité de l’extension de cette branche d’activité à la législation en vigueur demeure toujours d’actualité. Par Mourad Allal D ans le premier alinéa de son article 2, la loi du 4 août 2005 relative à l’eau stipule que « les objectifs assignés à l’utilisation, à la gestion et au développement durable des ressources en eau visent à assurer l’approvisionnement en eau à travers la mobilisation et la distribution d’eau en quantité suffisante et en qualité requise, pour satisfaire en priorité les besoins de la population et de l’abreuvement du cheptel et pour couvrir la demande de l’agriculture, de l’industrie et des autres activités économiques et sociales utilisatrices d’eau ». Cette disposition, à elle seule, relance la problématique de la conformité de ladite industrie agroalimentaire au paysage législatif. Lequel débat s’impose davantage à l’heure où les sites d’exploitation des sources d’eau jugées commercialisables ont suscité la grogne des populations locales. Cela a été le cas dans le massif de Toudja, dans la wilaya de Béjaïa Absence quasi-totale d’instruments juridiques adéquats pour réguler et limiter la surexploitation des ressources en eaux ou de Lala Khedidja, à Tizi Ouzou, où deux leaders nationaux de la filière sont implantés. A Toudja, les populations locales ont fermé à maintes reprises le site d’exploitation du site en question accusant la société qui porte le même nom de pratiques d’abus estimant que les ressources hydriques utilisées dans cette industrie constituent un bien collectif des populations locales. Dans la région d’Agouni Gueghrane, à Tizi Ouzou, le groupe agroalimentaire Cévital a été contraint de retarder de plusieurs mois le lancement de son unité de production de la marque Lala Khedidja après son rachat en 2004 dans le cadre de cession des entreprises publiques en difficultés. Les populations d’Agouni Gueghrane ont manifesté une opposition vive à l’arrivée du leader national de l’agroalimentaire Cévital. La vision de ces populations frondeuses de la préservation des ressources hydriques locales ne serait pas moins juste, compte tenu de l’absence quasi-totale d’instruments juridiques adéquats pour réguler et limiter la surexploitation de ces ressources par les entreprises de commercialisation des eaux mises en bouteille. Comme il ressort de la loi relative à l’eau, les ressources en eau sont considérées comme étant un bien public auquel un accès est garanti à l’ensemble de la communauté nationale dans divers domaines, consommation individuelle, agriculture, industrie. Mais la loi en question n’évoque pas la liberté d’exploitation commerciale des ressources en eau. Certes, la mise en bouteille et la commercialisation des eaux est une activité économique qui a toujours existé depuis des années mais sa régulation s’impose. Or, dans sa composante actuelle, le tissu réglementaire censé réguler une branche d’activité en pleine expansion accuse des insuffisances apparentes en l’absence, notamment, d’instrument de contrôle efficace à même de contraindre les entreprises d’exploitation des ressources en eau à une gestion rationnelle et bannir les comportements abusifs. Dans les secteurs du commerce ou de l’industrie, les seules réglementations qui en ressortent, ont trait uniquement aux cahiers des charges comprenant les normes que les industriels doivent respecter en termes de composition des eaux commercialisées en minéraux et autres substances naturelles et physiques ou en matière d’étiquetage et la conformité au régime fiscal. L’absence d’une autorité de régulation devant suivre de près et en permanence les entreprises de commercialisation des eaux minérales et de source constitue, elle aussi, une lacune permettant des dépassements répétés dans le fonctionnement de la branche d’activité en question n M. A. Bimensuel de l’économie et de la finance Des scientifiques ont analysé la qualité de l’eau minérale Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 Beaucoup trop minéralisée DOSSIER Souvent, les produits commercialisés n’ont pas les caractéristiques d’une eau minérale La faible qualité de l’eau potable dans certaines régions incite les ménages à acheter l’eau embouteillée pour les membres vulnérables (malades, personnes âgées, bébés…). L’offre d’eaux embouteillées s’est, en effet, fortement diversifiée avec la présence, actuellement, de pas moins d’une quarantaine de marques sur le marché. Souvent, les produits commercialisés n’ont pas les caractéristiques d’une eau minérale. Les eaux minérales sont officiellement des eaux qui possèdent des caractéristiques chimiques stables « de nature à apporter des propriétés favorables à la santé ». En réalité, ce sont surtout de belles opérations de marketing. Par Mohamed El Habib E n effet, astreintes à aucune norme réglementaire, elles sont généralement beaucoup trop minéralisées pour être consommées à longueur de journée ou même obtenir l'appellation de "potable". L'eau en bouteille n'est pas plus protégée de la pollution que l'eau du robinet. Elle est même moins contrôlée. Les opérateurs mentionnent toujours sur les étiquettes d’emballage que leurs produits sont une eau minérale naturelle. Or, le citoyen n’a pas les moyens de vérifier si tel produit est une eau minérale ou eau de source. Cette tâche Bimensuel de l’économie et de la finance Suite en page 38 37 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 sur réquisition ou demande émanant du commerce. Des étudiantes en fin de cycle de formation en pharmacie de la faculté de médecine de Constantine se sont intéressées, dans leur mémoire de fin d’études, à l’analyse de la qualité toxicologique de l’eau de boisson dans le constantinois. Elles ont procédé à l’analyse des eaux de référence qui sont des eaux minérales commercialisées. 10 marques ont été traitées : Youkous , Ifri, Guedila, Batna, Thevest, Oniaa , Togi, Okba , Djurdjura et Manbaa. Il a fallu mesurer le PH de ces eaux en premier. Théoriquement, pour une eau minérale, on y trouve un pH le plus souvent basique (supérieur à 7) et une forte teneur en minéraux, même pour les eaux de source, toutes supérieures à 200 mg / litre n M. E. H. L'eau en bouteille n'est pas plus protégée de la pollution que l'eau du robinet DOSSIER Suite de la page 37 38 incombe principalement au ministère des Ressources en eau chargé de l’attribution des concessions aux opérateurs. De plus, le centre national de toxicologie CNT délivre la première autorisation d’exploitation après avoir effectué un premier contrôle de la source avant le conditionnement, plus rien après. De leur côté, les services du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes affirment assurer le contrôle régulier des eaux minérales commercialisées sur le marché national. Ils vérifient surtout l’étiquetage des eaux minérales préemballées et les caractéristiques de qualité définies par l’arrêté du 26 juillet 2000 relatif aux spécifications des eaux de boissons préemballées. Ce décret stipule que « l’étiquetage des eaux minérales préemballées doit comporter la dénomination de vente, le nom de la source, le lieu d’exploitation de la source, le pays d’origine et la mention contient des fluorures lorsque la teneur en fluor dépasse 1 mg ». Concernant les caractéristiques de qualité, il est indiqué que « l’eau minérale naturelle ne doit dépasser 15mg/litre en nitrate, 0,02mg/litre en nitrite, 2mg/litre en fluorure, 0,1mg/litre en manganèse, 0,01mg/litre en plomb et 0,05 mg/litre en chrome ». De l’embouteillage à la consommation, l’eau subit de nombreuses transformations dues notamment aux conditions de transport et de stockage qui ne respectent pas sa fragilité face à la lumière, à la chaleur et à la pollution électromagnétique. Cette fragilité est proportionnelle à sa richesse en minéraux. Le consommateur peut-il vérifier ces teneurs ? Les laboratoires d’analyses et le CACQ (Contrôle algérien de la Qualité et de l’Emballage) ne peuvent être saisis que Teneur en nitrates mesurés en laboratoire de toxicologie du CHU de Constantine et celui indiqué par les sociétés d’embouteillages Echantillon Nitrate mesuré en mg/l Nitrabte indiqué en mg/l Youkous (Tébessa) 3.30 2 Ifri (Kabylie) 10.61 15 Guedila (Biskra) 0.61 2.59 Batna (Batna) 2.57 00 Thevest (Tébessa) 0.16 2.35 Oniaa (Bejaia) 1.84 12.39 Togi (Bouira) 14.48 5.93 Okba (Biskra) 6.90 2.07 Djurdjura (Bouira) 12.80 18.18 Manbaa (Biskra) 4.88 4.28 La teneur en nitrates des échantillons des eaux minérales est variable, les écarts restent tout de même importants entre ce qui est indiqué sur l’étiquetage et ce qui est mesuré réellement au laboratoire. Pour les marques Ifri, Oniaa et Djurdjura, les teneurs indiquées sont significativement élevées et cela peut s’expliquer par la topographie rocheuse des sources d’où elles proviennent. Le fluor Les eaux minérales naturelles embouteillées contiennent plus ou moins de fluor selon les marques. La limite fixée par la loi est de 5 mg/L². Au delà, l’eau peut être toxique. Certaines eaux minérales peu fluorées sont adaptées aux nourrissons et aux enfants. Leur étiquette comporte la mention "Convient pour la préparation des aliments des nourrissons" et la teneur en fluor. Mais pour nos dix marques choisies, la teneur en fluor n’est pas indiquée sur l’étiquetage. Mesurés, elles varient entre 0.066mg/L M. E. H. pour Batna à 1.170mg/l pour la marque Okba n Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier Résultats d’analyse des eaux de référence : PH de l'eau vent yses et le CACQ ne peu Les laboratoires d’anal cielle offi e and dem ou n uisitio être saisis que sur réq L Echantillon Youkous (Tébessa) PH mesuré PH indiqué 7.47 7.4 Ifri (Kabylie) 7.22 7.2 Guedila (Biskra) 7.39 7.34 Batna (Batna) 7.31 6.9 Thevest (Tébessa) 7.54 7.77 Oniaa (Bejaia) 7.32 7.24 Togi (Bouira) 7.59 7.46 Okba (Biskra) 7.57 7.07 Djurdjura (Bouira) 7.28 7.18 Manbaa (Biskra) 7.32 7.6 Le PH des eaux minérales sont généralement en accordance avec les PH indiqués par les sociétés d’embouteillage sauf pour celui du Batna qui indique un PH 6.9 alors qu’il est réellement de 7.31, ce qui veut dire que l’eau minérale est plus alcaline que l’on annonce . De même pour l’eau minérale OKBA qui indique un PH de 7.07 or les mesures donnent un PH de 7.57. Si les résultats sont légèrement modifiés, il n’en demeure pas moins que pour les eaux de Batna par exemple, la modification est de 0.41, ce qui représente beaucoup avec une incidence sur le goût. Les nitrates Les nitrates sont des composés d'azote et d'oxygène et sont indispensables au développement des végétaux. La plupart des eaux naturelles contiennent normalement des nitrates à des doses faibles de quelques milligrammes par litre. Cependant de nombreuses eaux souterraines et de surface ont une concentration élevée en nitrate du fait de l'enrichissement des sols par les engrais ou par les rejets d'eaux usées domestiques ou industrielles. Pour cela, les scientifiques préconisent des contrôles permanents des sources. Une eau contenant des nitrates peut donc être mise sur le marché tant que sa concentration est inférieure ou égale à la limite de qualité de 50 milligrammes par litre (mg/l). L’eau de source ou minérale est mise en bouteille sans aucun traitement de désinfection biologique n M. E. H. Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER e PH indique si l'eau est acide ou alcaline (basique).il faut choisir une eau plutôt alcaline avec un pH entre 6,5 et 8. Le pH idéal se situe entre 6 et 7, c’est à dire légèrement acide, favorisant le développement de bactéries utiles tout en limitant la prolifération de mauvais germes intestinaux. Représentation du PH des échantillons des eaux minérales mesurées au laboratoire de toxicologie du CHU de Constantine et celui indiqué par les sociétés d’embouteillages n 39 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 Pour une valeur de 1,48 million de dinars DOSSIER Près de 9 tonnes de boissons imProPres saisies en 10 mois L Par Nassima Benarab a direction du commerce a tracé un programme pour le contrôle de l'activité commerciale, notamment les marchandises à forte consommation. Rien que pour les boissons, les agents de contrôle ont effectué 2826 interventions. Ces interventions ont permis de dresser 108 contraventions ayant permis la rédaction de procès verbaux impliquant des poursuites judicaires ou le paiement d'amendes et même de fermeture des locaux. Plus de 32 PV ont été dressés pour défaut d’hygiène, 20 pour les produits impropres et 23 autres pour les produits non conformes. Les services de commerce ont contrôlé plus de 42 unités de productions,110 distributeurs et environ 32676 détaillants, précise la Direction du Commerce de la wilaya d'Alger. La même source souligne que les équipes de contrôle de la qualité et de répression de fraude, ont procédé à la fermeture de 4 locaux commerciaux. Le non affichage des prix, le 40 Rien que pour les boissons, les agents de contrôle ont effectué 2826 interventions Plus de 8,71 tonnes de boissons, dont de l’eau minérale,destinées à la consommation ont été saisies par les équipes de contrôle de la qualité et de répression de fraude à la Direction du Commerce de la wilaya d'Alger durant les 10 mois de l’année en cours. Selon un bilan de cet organisme dont l’Eco a obtenu une copie, la valeur de cette marchandise (eau minerale, boissons et jus) « impropre à la consommation et non conforme aux normes » saisie, est estimée à plus de 1,48 million de dinars. dépassement des prix fixés par l'Etat, la non facturation, l'absence de registre de commerce, la pratique d'une activité autre que celle déclarée sur le registre de commerce ainsi que le manque d'hygiène figurent aussi parmi les principales infractions enregistrées. Il est utile de souligner que la quantité des boissons impropres saisies durant les 10 mois de l’année 2014, a triplé comparativement avec l’année 2013. En effet, plus de 2,85 tonnes de boissons impropres à la consommation a été saisie pour une valeur de 1,28 million de dinars, l’année écoulée, selon les chiffres de la direction de commerce d’Alger. Tandis que le nombre de locaux fermés a diminué de 9 à 4 durant les 11 mois de 2013. Selon la direction du commerce, c’est notamment durant la période estivale et celle de ramadhan, où « l’on enregistre le plus d’infractions ». Les boissons dont l’eau minérale sont devenues un complément indispensable à la vie quotidienne d'où la nécessité de veiller à leur qualité intrinsèque, notamment en ce qui concerne leur composition en sels minéraux. Selon le rapport de la direction de commerce d’Alger, le contrôle se fait à plusieurs niveaux soit à l’usine par l’opérateur lui-même dans des laboratoires internes ou externes, soit au niveau des frontières pour les produits importés. Ces contrôles sont effectués, au niveau local par les directions du commerce et au niveau régional par les directions régionales du commerce. Les inspecteurs du ministère du commerce insistent essentiellement sur le respect de l’étiquetage des eaux minérales préemballées et les caractéristiques de qualité définies par l’arrêté du 26 juillet 2000 relatif aux spécifications des eaux de boissons préemballées. Ce décret précise que “l’étiquetage des eaux minérales préemballées doit comporter la dénomination de vente, le nom de la source, le lieu d’exploitation de la source, le pays d’origine et la mention contient des fluorures lorsque la teneur en fluor dépasse 1 mg”. Concernant les caractéristiques de qualité, il est indiqué que “l’eau minérale naturelle ne doit pas dépasser 15mg/litre en nitrate, 0,02mg/litre en nitrite, 2mg/litre en fluorure, 0,1mg/litre en manganèse, 0,01mg/litre en plomb et 0,05 mg/litre en chrome” n N. B. Bimensuel de l’économie et de la finance Eau minérale conditionnée Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 Par Salim Aït-Sadi Q uatre années après la mise en service de ce barrage, ils sont nombreux les Béjaouis qui continuent à recourir à l’eau de source et à l’eau embouteillée bien qu’ils se soient habitués au goût de l’eau de TichyHaf d’autant que la qualité de cette dernière est irréprochable sur «le plan microbiologique et physiologique.» Situation qui a fait exploser le budget des ménages qui paient deux factures d’eau: la première émane de l’Algérienne des eaux, la deuxième des particuliers qui vendent l’eau de source de Toudja et des autres points d’eau ou celle embouteillée.Il est vrai que, même incolore, l’eau de Tichy-Haf était loin d’être inodore, les premières semaines de sa mise à distribution. C’était l’été et beaucoup espéraient que les odeurs allaient disparaître sponta- Même après la mise en service du barrage Tichy-Haf, les Béjaouis continuent à recourir à l’eau de source Le barrage de Tichy-Haf, mis en service en juillet 2010 par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a fait des heureux. Pas ceux auxquels on doit penser objectivement, à savoir les habitants de la ville et des villages de Béjaïa. L’eau dégageait alors une odeur de cambouis d’où le recours à l’onéreuse eau embouteillée. Les traditionnelles marques, Ifri, Toudja, Lala Khedidja, Guedila et Saïda, sont venues s’ajouter de nouvelles eaux minérales ou de sources. Elles ont toutes un point commun : elles pratiquent le même prix. nément durant l’hiver avec le renouvellement de la réserve d’eau accumulée ; l’étude d’une installation de traitement complémentaire était en cours. Celle-ci consistait en un «lit de charbon actif», un minéral qui a pour caractéristique d’absorber les odeurs aqueuses. Les ménages étaient soumis à des dépenses supplémentaires pour l’eau embouteillée où les douteux jerricans proposés par les vendeurs d’eau. Force est de constater que les consommateurs, du moins une bonne partie d’entre eux, ne sont toujours pas habitués à l’odeur de cette eau qu’ils n’utilisent que pour la vaisselle, la lessive ou pour la douche. La preuve : certaines marques sont rarement disponibles sur le marché, en témoigne la rotation des semiremorques. Certains patrons d’eau de source (embouteillée) de Béjaïa mais aussi de Tizi-Ouzou ont réussi à prendre des parts de marché sans avoir dépenser un centime en frais de publicité. Pourquoi recourir à une campagne publicitaire alors qu’on est certain d’écouler son produit? Certaines marques réalisent de très bons chiffres d’affaires, on citera quelques-unes : Amane, Ayris, Tizi Rached, Djurdjura, le patron était le premier à proposer des bouteilles de 5 litres, il est désormais suivi par celui de Ovitale. Dans les cafés et restaurants, les petites bouteilles de 0,5 litre marchent tout aussi bien. Un signe qui ne trompe pas aussi n S. A. S. Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER A BéjAïA, toutes les mArques trouvent leur source 41 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 Exploitation d’eau de source à Béjaia Des PMe éMergent Le métier n’est pas nouveau. Mais à la faveur des dispositifs ANSEG et CNAC, pour les plus âgés, beaucoup se sont investis dans le métier de vendeur d’eau de source. Ils sont de plus en plus nombreux à acquérir des petits camions sur lesquels ils installent des citernes de 2000 litres. Ensuite, ils essaient d’obtenir des autorisations auprès des directions locales de l’Hydraulique. Par Salim Aït-Sadi DOSSIER L eurs activités : aller s’approvisionner dans des points d’eau ; une eau qu’ils vendent ensuite dans des quartiers et villages qui ont du mal à s’habituer au goût de l’eau de TichyHaf. Ils seraient quelque 50 jeunes et moins jeunes à travailler dans ce créneau dans la seule commune de Toudja. Au début, ils étaient pourtant une poignée et ils exerçaient ce métier en période estivale, avec les grandes chaleurs. Mais depuis l’adduction à l’eau de TichyHaf, en juillet 2010, ils travaillent toute l’année. Ils sont surtout attendus par les habitants des quartiers populaires et populeux. Ils étaient, en effet, censés suppléer le manque d’eau dans les robinets qui survenait généralement en été ou à l’occasion de Ils seraient quelque 50 jeunes et moins jeunes à travailler dans ce créneau 42 coupure pour de grosses réparations à faire. Mais depuis l’achèvement du barrage de TichyHaf, l’eau des robinets ne servait, notamment au début, qu’à la vaisselle et à la lessive. Les techniciens de la direction de l’hydraulique et l’Algérienne des eaux n’avaient cessé de rassurer les gens sur les ondes de la radio locale ou par le biais de la presse sur la qualité de l’eau du barrage, en vain. Certains vendeurs d’eau de sources, notamment de Toudja, ont renoncé à des carrières certaines dans divers corps de métiers. Cela marche tellement bien pour eux qu’ils ont renoncé à des métiers après des formations longues et onéreuses. C’est le cas de ce cuisinier qui a troqué sa blouse blanche pour vendre l’eau de source de Toudja. Un autre a pris un départ volontaire d’une entreprise qui n’avait pas recours à un plan social. Le créneau étant porteur, il n’a pas hésité longtemps à déposer sa demande d’autant que le petit pécule allait servir d’apport personnel à l’investissement. La même situation est vécue à Ighzer Amokrane, à Toudja, à Chemini et à Seddouk. Les vendeurs d’eau de source sont très sollicités par les foyers pour ne pas être contraints d’acheter l’eau embouteillée à un prix nettement plus cher. Toutefois, indépendamment de cela, les producteurs d’eau naturelle ou de source en bouteille ne risquent pas de connaître de crise ; ils enregistrent des croissances presque à deux chiffres en témoigne le nombre de bouteilles, qui arrivent par semi-remorques y compris des wilayas les plus lointaines. Une chose est sûre, leurs parts de marché en volume et en valeur est en nette progression, ont témoigné les commerçants dont ceux de gros, interrogés dans le cadre de cet article. La bouteille d’eau minérale ou de source qui est passée de 20 DA à 25, est désormais vendue à 30 DA ; la bouteille de 5 litres est cédé à 55 DA (50 auparavant) ; le fardeau qui était vendu à 120 dinars, est passé à 130 puis à 135 ; présentement, il a atteint les 140 DA. Chez certains commerçants, on l’achète même à 145 DA. Certains travaillent sans autorisation Forcément, les jeunes vendeurs d’eau de la source de Toudja ou des autres localités ont la cote. Leur précieux liquide est cédé à 2 dinars le litre. Une bouteille de 5 litres est vendue à 10 DA. Ce qui réjouit tout le monde. Mais leur métier n’est pas exempt d’escrocs qui font passer l’eau du robinet pour de l’eau de source…de Toudja. Certains travaillent sans autorisation. Mais un arrêté du maire de Toudja, qui craint qu’un mouvement social ne vienne perturber la quiétude d’une commune plutôt paisible, interdit aux vendeurs d’eau de source de prendre l’eau de sa commune pour la vendre dans les communes limitrophes principalement au chef-lieu de wilaya. «On ne peut pas laisser les robinets de nos administrés à sec et tolérer que des gens indélicats arrosent leurs jardins ou vendent l’eau de Toudja», avait indiqué avec insistance l’édile local sur les ondes de la radio locale. Les vendeurs d’eau de sources réclament, quant à eux, un point d’eau pour continuer à exercer un métier qu’ils ont investi et qui rend service à des habitants des quartiers et villages de Béjaïa, El-Kseur, Oued-Ghir, etc n S. A. S. Bimensuel de l’économie et de la finance La marque détient 50% de parts de marché Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 IfrI, du soda à l’eau mInérale Par Salim Aït-Sadi Ifri est parti à la conquête de nouveaux marchés dans le monde La modeste société de fabrication de sodas est devenue aujourd’hui l’un des plus importants complexes industriels en Algérie. C’est avec l’exploitation de l’eau de source Ifri, du massif montagneux du Djurdjura surplombant la vallée de la Soummam, que le futur groupe va s’imposer. Elle servira de point d’ancrage à la création et au développement des activités du groupe. Mais cela n’a pas été un long fleuve tranquille. recèlent même un fort potentiel nécessitant une vision confortée par des réseaux structurés à l’international. Et leur stratégie, en matière de développement des exportations, est confortée notamment par une gamme élargie de boissons et, à un degré moindre, celle de la filière oléicole recélant des avantages comparatifs certains. Cette filière est suivie de la mise en exploitation du complexe de transformation oléicole moderne de trituration et de conditionnement d’huile d’olive du terroir. Leurs boissons sont exportées vers la France qui est leur premier client, à travers notamment la grande distribution (Carrefour, Auchan, Leclerc) et des circuits de proximité. Certains pays européens, à l’instar de la France, l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie, le Luxembourg et la Belgique, ainsi que certains pays arabes et africains, le Canada, figurent parmi nos principaux partenaires n S. A. S. Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER C’ est en 1995 que Hadj Ibrahim Laïd, le père, obtiendra le titre de concession. En capitaine d’industrie qui associe ses proches à la détermination de la stratégie de l’entreprise, elle deviendra une société par actions, il en profitera pour développer la filière oléicole. Plus encore, la marque Ifri est devenue, dira son DG, Ibrahim Kaci, à un confrère, une marque générique du terroir qui la place au premier plan en Algérie, à l’instar de son activité-phare, la production d’eau minérale. Cette activité principale rayonne sur tout le territoire national (les 48 wilayas), à travers un réseau très dense de distribution. L’entreprise Ifri a consacré, depuis plus d’une décennie, un plan de développement sans précédent, dont les retombées socioéconomiques ont eu des impacts profonds dans la région et au plan national, aussi bien par les effets induits par ses exportations (les ressources importantes générées en devises), qu’en termes de création d’emplois et de richesse. «La diversification de notre gamme de boissons s’est renforcée par la création de nouvelles filiales, consacrant l’intégration de sa production en amont, au niveau de la fabrication de préformes en PET et de capsules (Sarl General Plast), ainsi qu’en aval, par le renforcement de sa chaîne logistique venue appuyer sa politique de distribution sur l’ensemble du territoire national», a indiqué M. Ibrahim. La société Ifri a été la première entreprise privée à lancer la production d’eaux minérales plates et gazéifiées. Depuis, elle a élargi sa gamme à près de 80 références de produits, eau minérale, sodas et eaux fruitées. La Sarl familiale est devenue, selon le DG, leader dans le domaine avec près de 50% de parts de marché des eaux embouteillées. La preuve : ayant couvert la demande sur le marché national, Ifri est parti à la conquête de nouveaux marchés dans le monde. Le DG a indiqué que les débouchés à l’export existent depuis le début des années 2000 et 80 L’entreprise a élargi sa gamme à près de 80 références de produits. 43 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 Saïda, une référence sur le marché algérien Un complexe de boissons Saïda, la référence des eaux minérales en Algérie, réputée pour ses vertus nutritionnelles et de bien-être, adopte une stratégie de développement offensive par la signature d’un important projet de partenariat avec l’un des leaders mondiaux des boissons rafraîchissantes. Un projet qui devrait porter la marque Saïda vers un pallier de développement de sa gamme sur le marché. DOSSIER Par Bourbia Samira 44 L’ eau en bouteille Saïda est devenue avec le temps une référence sur le marché des boissons minérales en Algérie. En dépit des effets de la concurrence, elle demeure une marque prestigieuse, « faisant partie de notre patrimoine historique et assimilée chez nous à la marque générique de l’eau minérale », explique Mourad Bouattou, Responsable des relations publiques au sein de l’entreprise Saïda. Pour rappel, l’entreprise Saïda a connu moult péripéties et difficultés jusqu’à son rachat et sa privatisation par le groupe Yaici. Ce dernier s’est lancé le défi de ranimer l’activité de Saïda et la relancer sur le marché des eaux minérales, en Algérie. « La réussite de cette privatisation tient au challenge fixé par le groupe Yaici, à sa tête, son jeune Manager, Monsieur Yaici Samir, issu de la jeune génération de managers formés aux grandes écoles de Management, sans pour autant perdre de vue les enseignements hérités d’une tradition commerciale et industrielle, du groupe familial », renchérit M. Bouattou, convaincu que c’était le point de départ de succès story du groupe dans la filière des eaux minérales. De plus, il estime que c’était un challenge réussi dans la réhabilitation de la marque Saïda et un succès qui s’est traduit par le pari gagné de son directeur général, Yaici Samir, de rehausser la marque Saïda parmi les « tous premiers leaders de la filière des boissons». Afin de réussir ce défi de reconfiguration de l’entreprise et sa remise à niveau, le groupe a adopté une stratégie de développement offensive et a conjugué ses efforts par la signature d’un important projet de partenariat, depuis près de deux ans, avec le numéro 2 mondial des boissons rafraîchissantes. Des projets d’envergures qui permettront à l’entreprise de s’adapter au marché des boissons minérales et renforcer son positionnement et s’imposer de nouveau. L’objectif assigné par le groupe à travers cette stratégie est de revaloriser qualitativement la filière, « qui doit être tirée vers le haut, avec des grands Player, à l’instar de ce leader mondial, le Groupe Japonais Suntory. Au jour d’aujourd’hui, c’est le gage de réussite dans les hauts standards de qualité qui vont se traduire par une décantation sur le marché où la sanction du consommateur prévaudra », souligne le responsable des relations publiques de la marque. Saïda privilégie la qualité à la quantité Aujourd’hui, le challenge est de taille pour Saïda qui mise sur la qualité et la quantité afin de satisfaire sa clientèle. Son objectif est de contribuer au développement de l’économie nationale à travers l’amélioration continue de son volume de production qui est passé de 8 millions de cols à plusieurs centaines de millions de cols/an. Une amélioration qui a contribué, également, à la croissance du chiffre d’affaires et de ses parts de marché. Cette évolution est arrivée « grâce notre politique d’investissement continue, confortée par la réalisation d’infrastructures importantes à Saida, qui a transformé complétement le paysage du site de production, héritée suite à la privatisation de l’entreprise publique, en 2007 », explique M. Bouattou qui estime, entre autres, que « la valeur ajoutée est liée à l’amélioration continue des performances, aux capacités actuelles et celles projetées, qui se traduisent par un chiffre d’affaire en sensible hausse ». Depuis la remise en marche de l’entreprise à ce jour, le groupe prévoit dans sa stratégie d’enrichir et diversifier sa production à travers la nouvelle activité du complexe de boissons carbonatées qui sera bientôt en production. « Nous pouvons dire que les investissements colossaux consentis se traduiront par un effet de levier tant sur le chiffre d’affaires, qu’en termes de valeur ajoutée et de rentabilité du capital investi », dit-il. Il existe un autre facteur qui contribue à l’optimisation de l’activité de Saïda, à savoir, l’augmentation de la consommation des Algériens, notamment dans le domaine de l’eau minérale, qui est en augmentation, avec une population de plus en plus tournée vers sa consommation. Dans un marché compétitif et attractif, la marque Saïda entend augmenter ses parts de marché en s’adaptant, d’après notre interlocuteur, au développement de la sous-filière Saïda au marché de l’« eau minérale en Algérie » et miser sur une part importante de marché, sans cesse croissante. Quant aux retombées économiques directes ressenties dans le secteur, M. Bouattou estime qu’ « il existe des retombées économiques directes, on doit souligner, entre autres, le maintien de la totalité des effectifs existants, mais aussi la création des centaines d’emplois directs, grâce à l’effort ininterrompu d’investissements durant les six dernières années. Quant aux perspectives à l’horizon 2015 : production de près de 370 millions de litres d’eau minérale par an, augmentant sensiblement nos parts de marché ». «Nous respectons les paramètres physico-chimiques et microbiologiques» L’eau potable du robinet, de source ou naturelle se mesure par rapport à ses vertus et sa qualité. Sur le plan des vertus, l’eau en bouteille Saïda possède, selon M. Bouattou, des vertus exceptionnelles liées à son taux de bicarbonate appréciable, favorisant la digestion et aussi la concentration de magnésium qui donne une sensation de bien-être. Il a Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 carbonatées poUr bientôt expliqué, d’autre part, que cette eau a une caractéristique essentielle qui fait d’elle une eau légère facilement assimilable et conseillée à tout âge. Avant qu’elle ne soit commercialisée, elle subit plusieurs tests et contrôles afin de certifier sa qualité avant la consommation. Pour Saïda, tous les tests et analyses « sont faits dans le respect du cadre juridique et réglementaire du Ministère des Ressources en eaux qui définit les seuils de tolérance à respecter », indique M. Bouattou. L’entreprise s’applique aux textes fixés sous forme d’un cahier des charges drastique et respecte tous les paramètres physico- chimiques, microbiologiques auxquels « nous devons obéir et ce, nonobstant le respect de la santé du consommateur, par rapport à la notoriété et la qualité de l’eau minérale Saïda mise sur le marché » ajoute-t-il. Le processus du contrôle et d’examens se fait de manière régulière. Des prélèvements sont effectués en amont et en aval, au niveau de l’embouteillage. « La traçabilité de chaque lot, assuré grâce à notre système de codification et un suivi rigoureux, jusqu’aux points de consommation, permet de remonter de manière systématique jusqu’aux échantillons/témoins », souligne M. Bouattou, expliquant que « la technologie acquise de dernière génération est aussi un gage pour préserver la qualité de l’eau dans les meilleures conditions d’hygiène et de sécurité pour notre consommateur. Ceci est conjugué à un système de management de la chaîne de Qualité, selon les normes internationales de qualité ». Les professionnels plaident pour la suppression de la TAP Concernant le volet de taxation, le responsable des relations publiques de Saïda s’est exprimé en sa qualité de Président de la commission des eaux embouteillées auprès de l’association APAB. Une organisation qui, d’après lui, leur a permis de présenter un plaidoyer fiscal, visant un allègement du millefeuille fiscal auquel est soumise cette sous-filière. « En effet cet argumentaire met en exergue la spécificité de l’eau minérale, considérée comme un produit « Santé » et jouir en conséquence du même statut que les produits assimilés à cette catégorie. Dans le sens de bénéficier d’un allégement conséquent de la taxe domaniale, à laquelle se juxtaposent d’autre taxes qui font qu’on arrive à un seuil largement supérieur aux pays du pourtour méditerranéen, selon le benchmark repris dans l’étude visée », faitil remarquer. Dans le même plaidoyer, les concertés se sont entendus sur la nécessité de supprimer la TAP, étant donné que ses effets se répercutent sur la faible valeur ajoutée de l’eau minérale. « De plus, si on veut améliorer la compétitivité de nos produits à l’export, cette diminution du niveau de taxation des eaux embouteillées va favoriser le placement de nos produits et un effet structurant sur l’environnement de cette S. B. sous-filière », conclut-il n DOSSIER En dépit de la concurrence, Saïda demeure une marque prestigieuse 370 millions de litres Saïda compte relever sa production à près de 370 millions de litres d’eau minérale par an à l’horizon 2015. Bimensuel de l’économie et de la finance 45 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 Mourad Bouattou, Président de la commission des DOSSIER «C’est un marChé 46 La filière de la production des eaux embouteillées en Algérie, selon notre interviewé, tend vers la professionnalisation et le progrès, soulignant que sur les quelque 1.627 producteurs de boissons à travers le territoire national et recensés par le Centre national du registre de commerce (CNRC) ; seuls une cinquantaine sont actives dans les eaux embouteillées. Ce créneau enregistre une forte croissance depuis 2010, entraînée par une augmentation des niveaux de revenus et surtout l’appréciation du critère santé. Réalisé par Noreddine Izouaouen L’Eco : Depuis quelques années, le citoyen algérien ne cesse de consommer les eaux minérales, comment pouvez-vous évaluer le marché algérien des eaux embouteillées ? Mourad Bouattou : La filière est très fortement monopolistique avec une vingtaine d’opérateurs qui représentent plus de 9O% de parts de marché, dont la majorité est représentée au sein de l’Association des Producteurs de Boissons (APAB). La consommation des boissons s’inscrit logiquement, depuis longtemps, dans les habitudes de consommation des Algériens notamment dans le domaine des boissons gazeuses. Selon une étude internationale, le marché algérien des BRSA est caractérisé de marché croissant. Il compte parmi les 9% des pays qui enregistrent une croissance supérieure à 7,8%. Il se positionne sur le même rythme de croissance de l’économie algérienne. En matière d’exportation, la part des boissons est beaucoup plus importante et les volumes en valeur exportés sont croissants atteignant presque 36 millions de dollars. C’est un des rares créneaux où la balance des échanges est positive, surtout avec l’entrée de nouveaux acteurs franchisés qui augmenteront sensiblement les exportations. Dans la sous-filière des eaux, une cinquantaine de marques sont sur le marché. Il en résulte une plus grande pénétration de l'eau minérale chez les consommateurs, y compris les ménages à faible revenu et dans les zones rurales. Ceci devrait opérer une véritable décantation entre les opérateurs sérieux et respectueux des hauts standards de qualité avec, en plus, l’ouverture du marché et l’arrivée de franchises internationales qui ont profondément transformé l’industrie des boissons. Quelle est la différence entre l’eau de la source et celle minérale et existe-t-il des producteurs d’eaux de source et d’eaux minérales? Ces eaux proviennent des nappes souterraines. Les eaux dites de source font l'objet d'une réglementation précise. Certaines eaux peuvent être également gazéifiées en dioxyde de carbone avant d'être embouteillées. Les eaux de source sont exclusivement d'origine souterraine, microbiologiquement saines, préservées de la pollution d'origine humaine et aptes à la consommation humaine sans traitement ni adjonction. Cependant, leur composition n'est pas systématiquement stable. Par contre, les eaux minérales naturelles ne peuvent être que d'origine souterraine, et s'être constituées à l'abri de tout risque de pollution. Les eaux minérales naturelles ont une composition physico-chimique stable qui peut leur permettre de se voir reconnaître des propriétés favorables à la santé humaine. En Algérie, il existe environ une cinquantaine de sources exploitées dont une douzaine reconnues «Eau minérale naturelle », comme Saida, l’eau minérale historique des Algériens et le groupe Yaici a réussi à réhabiliter son image de marque, à travers de gros investissements. Ceci tant sur le plan de la qualité qu’en termes de capacités, en passant de quelques millions de cols à près de 240 millions de cols, aujourd’hui. Quelle est la présence des marques étrangères en Algérie ? Et pourquoi a-t-on échoué à se positionner devant les producteurs nationaux ? Des multinationales ont fait leur entrée par le biais d’acquisitions d’entreprises locales, en ide ou par des participations dans des entreprises locales. On ne peut pas parler d’échec de telle ou telle entreprise sur le marché national sans parler de concurrence, devant s’exercer dans des conditions saines et loyales. Ce marché Bimensuel de l’économie et de la finance e Dossier eaux embouteillées au sein de l’Apab à Conquérir» pour entreprendre des actions ciblées vers le consommateur et comme force de proposition, pour améliorer l’environnement entrepreneurial. Le dossier relatif à la pression fiscale exercée sur les eaux embouteillées, est pris en charge par l’Association des Producteurs Algériens de Boissons (APAB) dont je suis Président ; à ce titre, nous avons élaboré un plaidoyer fiscal en faveur d’une diminution de cette pression appuyée notamment par le Mémorandum sur la taxation des eaux embouteillées lequel insiste sur le poids de la fiscalité, rendant peut attractive cette sous-filière, en raison d’une faible valeur ajoutée. «On assiste à une professionnalisation accrue de la filière des boissons» est encore à conquérir, tant dans la diversité des gammes produites que de par son potentiel. Le seul échec qu’il pourrait y avoir est la sanction du consommateur qui se trouve confronté, parfois, à la mauvaise qualité. Comment évaluez-vous le marché algérien par rapport aux pays voisins ? En Algérie, selon des statistiques, le nombre d’opérateurs officiellement recensés par l’administration révèle que sur les 1.627 producteurs de boissons à travers le territoire national et recensés par le Centre national du registre de commerce (CNRC), seulement 400 sont de véritables producteurs, selon les chiffres avancés par l'APAB activant dans la sphère de production dont une cinquantaine pour les eaux embouteillées (source APAB). Le climat et le niveau de vie des ménages en Algérie se prêtent davantage à 25 litres La consommation actuelle d’eau minérale n’excède pas les 25 litres par an par habitant. la consommation d’eau minérale, mais la consommation actuelle n’excédant pas les 25 à 30 litres annuellement par habitant, alors que la consommation tunisienne est environ 70 l/an/hab. On assiste à une augmentation sensible de la consommation per capita, par rapport à l’élévation du niveau de vie et la sensibilité des consommateurs par rapport au facteur santé. La France qui possède près de 1 200 sources et plus de 70 marques d'eaux minérales, est aujourd'hui le deuxième consommateur mondial après l'Italie, avec une moyenne de 141 litres par an et par habitant. Quel est le rôle de l’association des producteurs algériens de boissons dans la professionnalisation de la filière et à aider aussi les producteurs ? Au jour d’aujourd’hui, on assiste à une professionnalisation accrue de la filière des boissons, consacrant une prise de conscience des acteurs de la filière autour de problématiques communes et des attentes vis-à-vis de l’environnement immédiat et de la transformation du climat général lié à leur développement. En ce sens, l’APAB a servi de relai Comment faites-vous pour accompagner et organiser les producteurs de boissons ? L’émergence de pôles de compétitivité de cette filière a amené le ministère de l’industrie, en concertation avec l’APAB et l’accompagnement du programme de l’Union Européenne, via l’expertise de GIZ, à créer un Cluster Boissons. Ce Cluster vise à renforcer la compétitivité des entreprises en créant un climat favorable au réseautage de ses membres, avec les universités et institutions de recherche, pour favoriser l’innovation et l’intégration des capacités de recherche développement, autour des préoccupations communes de l’industrie des boissons. Il faut absolument se départir de ce cloisonnement, non seulement avec l’université, mais aussi entre acteurs économiques. Le bien-fondé de sa création est lié au potentiel de la filière au niveau régional, qui milite pour une participation active des producteurs de Bejaia, Sétif et Bordj Bou Arreridj, autour du noyau dur et de son environnement institutionnel. C’est dans cette optique qu’on doit relever le défi de la compétitivité, vis-à-vis des zones de libre-échange et des grands ensembles noués par la mondialisation dans des logiques d’acquisition fusion n N. I. Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER s L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 47 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 A la faveur d’un partenariat avec la société japonaise Suntory Saïda, la doyenne des eaux minérales, revient en force Par Mohamed El Habib DOSSIER R elancer la marque Saïda, la replacer dans son positionnement originel comme eau minérale de qualité avec toute sa notoriété, en plus d'assurer la préservation de ce patrimoine à travers un vaste programme de mise à niveau technique et technologique, a été le challenge de la nouvelle équipe. Ainsi, l’entreprise des eaux minérales Saïda se lancera dans la production de boissons de marques mondiales dans le cadre de cette convention de partenariat selon son directeur général, Samir Yaici. En vertu de cette convention, un programme s’étalant sur deux ans a été élaboré par cette entreprise pour fabriquer différents jus et boissons gazeuses de marques détenues par Suntory, classée troisième au niveau Depuis que la plus vieille marque des eaux minérales en Algérie « Saïda » (EMS Saïda), filiale du Groupe boissons d'Algérie (GBA), a été reprise par la Sarl Eau minérale Djemila du groupe privé Yaïci, de nombreux projets ont été lancés en partenariat avec la société japonaise Suntory, conclu en avril dernier. mondial dans ce domaine. Pour le moment, l’entreprise Saïda s’est lancée, depuis le mois d’août, dans la fabrication de l’eau gazeuse comme première étape et passera progressivement à d’autres variétés de jus et de boissons gazeuses conformément à l’autorisation d’exploitation. Ce projet, qui a nécessité un investissement de 5 milliards de dinars, table sur une capacité de production de 200 millions de litres par an de différentes L'entreprise table sur une capacité de production de 200 millions de litres par an boissons. Quant aux nouveaux postes d’emplois qui seront créés, ils dépasseront les 400 postes d’emploi au profit de jeunes dans la gestion, la fabrication et la distribution. Pour rappel, en reprenant cette grande marque pour un montant global de 700 millions de dinars. M. Yaici s'était engagé à maintenir la totalité de l'effectif existant qui est au nombre de 183 travailleurs. Actuellement, ils sont 350 travailleurs et seront renforcés par 400 autres. L’entreprise Saïda produit un million de bouteilles d’eau minérale par jour, contre 3 millions de bouteilles par an en 2008. Sur un autre plan, l’activité de l’entreprise s’est faite selon un programme de développement et d'investissement d'un montant de 1,3 milliard de dinars portant sur l'acquisition de nouveaux équipements modernes, la réhabilitation des infrastructures et la mise à niveau du personnel n M. E. H. 1 million de bouteilles L’entreprise Saïda produit 1 million de bouteilles d’eau minérale par jour. 48 Bimensuel de l’économie et de la finance Avec une croissance de 30% de son CA en 2013 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 La capacité de production de l’entreprise a atteint près de 800 000 bouteilles par jour Nestlé Waters Algérie représente l’unique marque étrangère activant dans le domaine de l’eau embouteillée, en Algérie après la fermeture de l’usine de Danone. Avec un chiffre d’affaires en évolution d’année en année, l’entreprise compte profiter de sa position sur le marché de l’eau embouteillée en Algérie afin de pénétrer les autres marchés de l’Afrique du Nord. Par Samira Bourbia E n 2008, une filiale de droit algérien de Nestlé Waters International a vu le jour, dans le village de Taberkachent, dans la wilaya de Blida. L’objectif est de produire de l’eau de source et mettre sur le marché sa propre marque baptisée « Nestlé Vie Pure ». Un projet élaboré et financé, intégralement, par Nestlé Waters international et considéré comme le premier investissement réalisé dans ce domaine au niveau du Grand Maghreb. Nestlé emploie plus de 300 personnes à travers toutes ses autres unités, y compris celle de « Vie Pure » qui commercialise de l’eau en bouteille. Nestlé Waters Algérie a affiché tout au long de sa présence sur le marché des résultats positifs et compétitifs sur le marché de l’eau embouteillée. En 2012, l’entreprise a réa- lisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. Ce qui lui donne un privilège concurrentiel comme l’unique et première marque étrangère à investir dans ce créneau en Algérie. Elle a pu se positionner parmi les 52 autres entreprises spécialisées dans le même domaine. Durant l’exercice 2012, l’entreprise a enregistré une croissance de 67% de croissance en quantité et 62% de sa valeur sur le marché. Une perspective et opportunité pour développer davantage sa marque et renforcer sa présence sur le marché Nord Africain. L’entreprise a bien étudié son offre sur le marché. Elle a adopté une stratégie marketing adéquate avec les exigences de la demande et les indicateurs socio-économiques en proposant des prix à la portée de tous avec une bonne qualité de l’eau à vertus nutritionnelle. Le concept de Nestlé Waters Algérie s’est focalisé dans ses campagnes publicitaires et sa stratégie de communication, sur la nécessité d’introduire dans les habitudes alimentaires des adultes et enfants, son eau en se référant à sa qualité et son apport en vitamines minéraux nécessaires pour une bonne nutrition équilibrée. Avec ces stratégies, Nestlé Waters a gagné du marché et a enregistré des résultats positifs durant l’exercice 2013. Elle a affiché une croissance de 30% par rapport à 2012 et une bonne performance sur le marché. Lors d’une déclaration à la presse, le directeur général de l’entreprise, Ahmed Elleissey, s’est dit fier des progrès réalisés par Nestlé Waters Algérie vu l’importance de la concurrence sur le marché. D’ailleurs, en 2013, la capacité de production de l’entreprise a atteint près de 800 000 bouteilles par jour. Nestlé Waters Algérie est déterminée, selon ses responsables, à investir à long terme et pénétrer à travers le marché algérien les autres marS. B. chés voisins n Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER Nestlé Waters algérie mise sur uN iNvestissemeNt à loNg terme 49 Dossier L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014 L’Autriche, premier fournisseur de l’Algérie 1 milliard de dinars en eau minérale importée en 10 mois Par Nassima Benarab 8 000 tonnes d'eaux minérales ont été importées durant les dix premiers mois de 2014 DOSSIER L a Tunisie vient en deuxième position avec près de 1 million de dinars en eau minérale importée au cours des derniers dix mois de l’année en cours. Plusieurs pays comme la France et l’Italie figurent également parmi les fournisseurs de l’Algérie en cette matière. Les eaux minérales des marques étrangères ne représentent qu’une partie minime par rapport à la présence des autres marques locales sur le marché algérien. De plus, l’importation de l’eau reste un processus compliqué qui coûte très cher, nous a expliqué un expert dans le domaine. Jugé très concurrentiel, le marché des eaux minérales compte plus d’une quarantaine de marques algériennes. Selon lui, « les Algériens abandonnent peu à peu l’eau du robinet par peur de contracter des maladies transmissibles », en avançant que, dans ce secteur, les producteurs algériens tiennent bon face aux multinationales avec leur numéro un, Ifri, premier opérateur privé à se lancer dans l’eau minérale en 1996, recueillant l’eau du Djurdjura. Il est suivi de Guedila (eau des Aurès), Texenna (maquis jijelien), Youkous, Misserghine, Saïda ou El Goléa. Même Cevital, flairant la bonne affaire dans la formule de base H2O, a lancé Lalla Khedidja et aurait déjà pris 5% de parts de marché. En revanche, les marques étrangères n’arrivent toujours pas à tirer profit de ce marché qui est en plein essor à l’exception de la marque suisse, Nestlé Waters qui enregistre chaque année de bonnes performances. Il enregistre annuellement 1 millions de dinars L’eau minérale importée de la Tunisie revient à 1 million de dinars. 50 L’Algérie a importé pour près d’un milliard de dinars en eau minérale, une quantité de 8 000 tonnes, durant les dix premiers mois de l’année 2014, selon les récentes statistiques des douanes algériennes. L’Autriche est le premier fournisseur de l’Algérie pour les eaux minérales et les glaces, avec un montant de plus de 400 millions de dinars pour une quantité de 3 000 tonnes, précise le Centre National sur l'Information Statistiques des Douanes algériennes (CNIS). une croissance de deux chiffres avec un chiffre d’affaires en croissance constante. Installée depuis plus de 5 ans en Algérie, Nestlé Waters occupe aujourd’hui la troisième place sur le marché des eaux embouteillées en Algérie, selon son directeur général Ahmed Elleissey. La marque Danone, leader mondial sur le marché des eaux minérales a jeté, quant à elle, l’éponge faisant face à des surliquidités de stocks. Sa filiale algérienne Hayat, eau de source naturelle Tessala, rachetée à l’entreprise locale Algad en 2006, s’est avérée non rentable malgré des investissements de plusieurs millions d’euros. Pour information, la moyenne de la consommation d'eau en bouteille en Algérie est de 30 litres par personne et par an. Un taux très appréciable, comparativement avec le taux de consommation en Afrique qui est 22 litres par personne et par an. Ce taux s’élève à 116 litres en Europe de l’Est et à 102 litres aux ÉtatsUnis. La Chine, le Mexique et le Brésil sont les premiers consommateurs d’eau en bouteille dans le monde n N. B. Bimensuel de l’économie et de la finance