dossier de l`eco magazine n°101

Transcription

dossier de l`eco magazine n°101
L’eau embouteillée
trop plate
résente sur la table, sur le bureau ou tenue précieusement dans les mains, la bouteille d’eau tient la tête
d’affiche des produits de très large consommation. Sur le marché, les investisseurs se disputent l’opportunité de
la présence du précieux liquide dans les entrailles de notre sol, il y aurait de la place pour tout le monde,
assure la fédération des opérateurs des boissons qui estime que la consommation devrait atteindre 63
litres/an/habitant.
L’Eco a consacré son dossier à cette filière qui n’a pas encore livré tous ses secrets. L’Algérie compte parmi les 9% de
pays qui enregistrent une croissance supérieure à 7,8%. Ceci, côté production mais qu’en est-il réellement de la qualité
quand on sait que plus de 8,71 tonnes de boissons, dont de l’eau minérale, destinées à la consommation ont été saisies
par les équipes de contrôle de la qualité et de répression de fraude à la Direction du Commerce de la wilaya d'Alger
durant les 10 mois de l’année en cours.
Ne pouvant procéder à l’analyse des différentes marques sur le marché par les laboratoires spécialisés et le CACQ
(Contrôle algérien de la Qualité et de l’Emballage) quine peuvent être saisis que sur réquisition ou demande émanant du
commerce, nous avons développé une analyse scientifique faite par des universitaires cette année et dont les conclusions ne
rassurent pas. Peut-on faire confiance à ce compagnon de tous les jours ? n
L’Eco
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
P
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
33
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
Selon l’Association des producteurs algériens de boissons
La consommation devrait atteindre 6
DOSSIER
La production d’eau minérale, considérée comme un produit de première nécessité
pour la santé du citoyen, demeure, aujourd’hui, l’un des secteurs qui connaît
une constante évolution et ce, seulement pour satisfaire la demande du
consommateur algérien de plus en plus importante. Une évolution expliquée par
les connaisseurs du secteur, par le changement des habitudes de consommation
des Algériens durant cette dernière décennie.
La production nationale des eaux embouteillées
arrive à satisfaire 98 % du marché
34
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
Par Noreddine Izouaouen
L
a filière des eaux embouteillées
a connu, depuis quelques
années, un développement très
positif. C’est le président de la
Commission des eaux embouteillées
au sein de l’Association des producteurs algériens de boisson, Mourad
Bouattou, qui l’a affirmé. Ainsi la production nationale des eaux embouteillées, précise M. Bouattou, arrive à
satisfaire 98 % du marché, «seules
quelques marques étrangères continuent à être importées, notamment les
boissons énergisantes, les jus et
quelques marques prestigieuses d’eau
minérale ». La part des importations
des boissons, comparée à celle des pro-
s
230 milliards de dinar
2013
en
es
fair
af
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e
fr
de chif
boissons
Le marché national des
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producteurs nationaux
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ainsi une croissance ann
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et
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estimé
ur 2013,
d’affaires généré, po
milliards
d’un peu plus de 230
de dinars n
s
47 000 d’emploi
cts
directs et indire
n se
La filière de la boisso
développe, en effet,
favorablement dans un
currentiel
environnement très con
0
00
17
de
s
employant plu
ts et plus
travailleurs permanen
de 30 000 individus qui
filière
interviennent dans la
et dans la
d’une façon indirecte
sous-traitance n
duits agroalimentaires, est pratique- vers des modèles et des standards
ment insignifiante moins de 1% sur internationaux », affirme-t-il. Une
une période de 6 ans. Selon notre inter- étude prospective élaborée par des
locuteur, une étude a été élaborée par experts de l’Union Européenne, a
l’Apab sur la consommation des eaux montré grâce à un Benchmarking, le
embouteillées en 2012. L’étude en différentiel de consommation imporq u e s t i o n ,
tante qui nous
explique-t-il,
sépare des pays
situe
le
du pourtour du
niveau
de
bassin méditerconsommaranéen. « Alors
La part des importations
tion
en
que des pays
des boissons, comparée à
Algérie, à
voisins comme
celle des produits
55,3 litres
la Tunisie ont
agroalimentaires, est
par habitant
un ratio de 70
pratiquement insignifiante
c h a q u e
moins de 1%.
année pour
litres/habitant/an,
2008 et à
notre consomma57.4 litres
tion ne dépassait
par
habitant
pas,
dans
les
chaque année
années 90, les 20
pour 2011. « Aujourd’hui, la
litres/habitant/an». Les membres de
consommation devrait atteindre 63 l’Apab qui affirment que cette filière
litres/an/habitant, marquant ainsi un évolue dans le bon sens, ont signalé un
progrès considérable par rapport à la certain nombre de contraintes que la
dernière décennie », a-t-il déclaré, filière rencontre. «Même si, aujouravant de préciser que «l’ouverture du d’hui, beaucoup de producteurs resmarché, appuyée par les réformes éco- pectent et travaillent selon les normes
nomiques, a entraîné à la fois une qu’exigent les processus ainsi que les
diversification horizontale de l’offre et systèmes de production de boissons, il
un accroissement des volumes ». La reste encore à signaler l’existence de
raison qui a généré ce développement contraintes liées, principalement, à la
de la filière des eaux embouteillées, présence de faux industriels qui l’emselon notre interlocuteur, c’est l’évolu- poisonnent sans état d’âme car seul
tion des habitudes de consommation l’argent les anime, au détriment de la
des Algériens durant cette dernière santé des consommateurs », a indiqué
décennie. « Le niveau de vie et la cul- le président de l’Apab, Ali Hamani n
N. I.
ture de consommation d’eau minérale
connaissent des progrès importants
DOSSIER
e 63 litres/an/habitant
20 litres/habitant/an»
Dans les années 90, la consommation d’eau minérale ne dépassait
pas les 20 litres/habitant/an».
Bimensuel de l’économie et de la finance
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Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
L’impact de l’industrie de l’eau sur les ressources
DOSSIER
Des viDes juriDiques
qui Débouchent sur Des abus
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Le développement de la filière
des eaux minérales et eaux
de source commercialisées a
pris un élan singulier depuis
le démantèlement du concept
de l’économie centralisée et
l’ouverture sur l’économie de
marché, il y a plus de deux
décennies. Néanmoins, la
question de la conformité de
l’extension de cette branche
d’activité à la législation en
vigueur demeure toujours
d’actualité.
Par Mourad Allal
D
ans le premier alinéa de son article
2, la loi du 4 août 2005 relative à
l’eau stipule que « les objectifs
assignés à l’utilisation, à la gestion et au
développement durable des ressources en
eau visent à assurer l’approvisionnement en
eau à travers la mobilisation et la distribution d’eau en quantité suffisante et en qualité requise, pour satisfaire en priorité les
besoins de la population et de l’abreuvement du cheptel et pour couvrir la demande
de l’agriculture, de l’industrie et des autres
activités économiques et sociales utilisatrices d’eau ». Cette disposition, à elle
seule, relance la problématique de la
conformité de ladite industrie agroalimentaire au paysage législatif. Lequel débat
s’impose davantage à l’heure où les sites
d’exploitation des sources d’eau jugées
commercialisables ont suscité la grogne des
populations locales. Cela a été le cas dans le
massif de Toudja, dans la wilaya de Béjaïa
Absence quasi-totale d’instruments juridiques adéquats pour
réguler et limiter la surexploitation des ressources en eaux
ou de Lala Khedidja, à Tizi Ouzou, où deux
leaders nationaux de la filière sont
implantés. A Toudja, les populations
locales ont fermé à maintes reprises le site
d’exploitation du site en question accusant
la société qui porte le même nom de pratiques d’abus estimant que les ressources
hydriques utilisées dans cette industrie
constituent un bien collectif des populations locales. Dans la région d’Agouni
Gueghrane, à Tizi Ouzou, le groupe agroalimentaire Cévital a été contraint de
retarder de plusieurs mois le lancement de
son unité de production de la marque Lala
Khedidja après son rachat en 2004 dans le
cadre de cession des entreprises publiques
en difficultés. Les populations d’Agouni
Gueghrane ont manifesté une opposition
vive à l’arrivée du leader national de
l’agroalimentaire Cévital. La vision de ces
populations frondeuses de la préservation
des ressources hydriques locales ne serait
pas moins juste, compte tenu de l’absence
quasi-totale d’instruments juridiques adéquats pour réguler et limiter la surexploitation de ces ressources par les entreprises de
commercialisation des eaux mises en bouteille.
Comme il ressort de la loi relative à
l’eau, les ressources en eau sont considérées comme étant un bien public auquel un
accès est garanti à l’ensemble de la communauté nationale dans divers domaines,
consommation individuelle, agriculture,
industrie. Mais la loi en question n’évoque
pas la liberté d’exploitation commerciale
des ressources en eau. Certes, la mise en
bouteille et la commercialisation des eaux
est une activité économique qui a toujours
existé depuis des années mais sa régulation
s’impose. Or, dans sa composante actuelle,
le tissu réglementaire censé réguler une
branche d’activité en pleine expansion
accuse des insuffisances apparentes en
l’absence, notamment, d’instrument de
contrôle efficace à même de contraindre les
entreprises d’exploitation des ressources en
eau à une gestion rationnelle et bannir les
comportements abusifs.
Dans les secteurs du commerce ou de
l’industrie, les seules réglementations qui
en ressortent, ont trait uniquement aux
cahiers des charges comprenant les normes
que les industriels doivent respecter en
termes de composition des eaux commercialisées en minéraux et autres substances
naturelles et physiques ou en matière d’étiquetage et la conformité au régime fiscal.
L’absence d’une autorité de régulation
devant suivre de près et en permanence les
entreprises de commercialisation des eaux
minérales et de source constitue, elle aussi,
une lacune permettant des dépassements
répétés dans le fonctionnement de la
branche d’activité en question n
M. A.
Bimensuel de l’économie et de la finance
Des scientifiques ont analysé la qualité de l’eau minérale Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
Beaucoup trop minéralisée
DOSSIER
Souvent, les produits commercialisés n’ont
pas les caractéristiques d’une eau minérale
La faible qualité de l’eau potable dans certaines régions incite
les ménages à acheter l’eau embouteillée pour les membres
vulnérables (malades, personnes âgées, bébés…). L’offre d’eaux
embouteillées s’est, en effet, fortement diversifiée avec la présence,
actuellement, de pas moins d’une quarantaine de marques sur le
marché. Souvent, les produits commercialisés n’ont pas les
caractéristiques d’une eau minérale. Les eaux minérales sont
officiellement des eaux qui possèdent des caractéristiques
chimiques stables « de nature à apporter des propriétés
favorables à la santé ». En réalité, ce sont surtout de belles
opérations de marketing.
Par Mohamed El Habib
E
n effet, astreintes à aucune norme
réglementaire, elles sont généralement beaucoup trop minéralisées
pour être consommées à longueur de
journée ou même obtenir l'appellation de
"potable". L'eau en bouteille n'est pas plus
protégée de la pollution que l'eau du robinet.
Elle est même moins contrôlée. Les opérateurs mentionnent toujours sur les étiquettes
d’emballage que leurs produits sont une eau
minérale naturelle. Or, le citoyen n’a pas les
moyens de vérifier si tel produit est une eau
minérale ou eau de source. Cette tâche
Bimensuel de l’économie et de la finance
Suite en page 38
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Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
sur réquisition ou demande émanant du
commerce. Des étudiantes en fin de cycle de
formation en pharmacie de la faculté de
médecine de Constantine se sont intéressées, dans leur mémoire de fin d’études, à
l’analyse de la qualité toxicologique de
l’eau de boisson dans le constantinois. Elles
ont procédé à l’analyse des eaux de référence qui sont des eaux minérales commercialisées. 10 marques ont été traitées :
Youkous , Ifri, Guedila, Batna, Thevest,
Oniaa , Togi, Okba , Djurdjura et Manbaa.
Il a fallu mesurer le PH de ces eaux en premier. Théoriquement, pour une eau minérale, on y trouve un pH le plus souvent
basique (supérieur à 7) et une forte teneur en
minéraux, même pour les eaux de source,
toutes supérieures à 200 mg / litre n
M. E. H.
L'eau en bouteille n'est pas plus protégée
de la pollution que l'eau du robinet
DOSSIER
Suite de la page 37
38
incombe principalement au ministère des
Ressources en eau chargé de l’attribution
des concessions aux opérateurs. De plus, le
centre national de toxicologie CNT délivre
la première autorisation d’exploitation
après avoir effectué un premier contrôle de
la source avant le conditionnement, plus
rien après. De leur côté, les services du
contrôle de la qualité et de la répression des
fraudes affirment assurer le contrôle régulier des eaux minérales commercialisées sur
le marché national. Ils vérifient surtout
l’étiquetage des eaux minérales préemballées et les caractéristiques de qualité définies par l’arrêté du 26 juillet 2000 relatif
aux spécifications des eaux de boissons préemballées. Ce décret stipule que « l’étiquetage des eaux minérales préemballées doit
comporter la dénomination de vente, le nom
de la source, le lieu d’exploitation de la
source, le pays d’origine et la mention
contient des fluorures lorsque la teneur en
fluor dépasse 1 mg ». Concernant les caractéristiques de qualité, il est indiqué que
« l’eau minérale naturelle ne doit dépasser
15mg/litre en nitrate, 0,02mg/litre en nitrite,
2mg/litre en fluorure, 0,1mg/litre en manganèse, 0,01mg/litre en plomb et 0,05 mg/litre
en chrome ». De l’embouteillage à la
consommation, l’eau subit de nombreuses
transformations dues notamment aux conditions de transport et de stockage qui ne respectent pas sa fragilité face à la lumière, à la
chaleur et à la pollution électromagnétique.
Cette fragilité est proportionnelle à sa
richesse en minéraux.
Le consommateur peut-il vérifier ces
teneurs ? Les laboratoires d’analyses et le
CACQ (Contrôle algérien de la Qualité et
de l’Emballage) ne peuvent être saisis que
Teneur en nitrates mesurés en laboratoire
de toxicologie du CHU de Constantine
et celui indiqué par les sociétés d’embouteillages
Echantillon
Nitrate mesuré en mg/l Nitrabte indiqué en mg/l
Youkous (Tébessa)
3.30
2
Ifri (Kabylie)
10.61
15
Guedila (Biskra)
0.61
2.59
Batna (Batna)
2.57
00
Thevest (Tébessa)
0.16
2.35
Oniaa (Bejaia)
1.84
12.39
Togi (Bouira)
14.48
5.93
Okba (Biskra)
6.90
2.07
Djurdjura (Bouira)
12.80
18.18
Manbaa (Biskra)
4.88
4.28
La teneur en nitrates des échantillons des eaux minérales est
variable, les écarts restent tout de même importants entre ce qui
est indiqué sur l’étiquetage et ce qui est mesuré réellement au
laboratoire. Pour les marques Ifri, Oniaa et Djurdjura, les teneurs
indiquées sont significativement élevées et cela peut s’expliquer
par la topographie rocheuse des sources d’où elles proviennent.
Le fluor
Les eaux minérales naturelles embouteillées contiennent plus ou
moins de fluor selon les marques. La limite fixée par la loi est de 5
mg/L². Au delà, l’eau peut être toxique. Certaines eaux
minérales peu fluorées sont adaptées aux nourrissons et aux
enfants. Leur étiquette comporte la mention "Convient pour la
préparation des aliments des nourrissons" et la teneur en fluor.
Mais pour nos dix marques choisies, la teneur en fluor n’est pas
indiquée sur l’étiquetage. Mesurés, elles varient entre 0.066mg/L
M. E. H.
pour Batna à 1.170mg/l pour la marque Okba n
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
Résultats d’analyse des eaux de référence :
PH de l'eau
vent
yses et le CACQ ne peu
Les laboratoires d’anal
cielle
offi
e
and
dem
ou
n
uisitio
être saisis que sur réq
L
Echantillon
Youkous (Tébessa)
PH mesuré
PH indiqué
7.47
7.4
Ifri (Kabylie)
7.22
7.2
Guedila (Biskra)
7.39
7.34
Batna (Batna)
7.31
6.9
Thevest (Tébessa)
7.54
7.77
Oniaa (Bejaia)
7.32
7.24
Togi (Bouira)
7.59
7.46
Okba (Biskra)
7.57
7.07
Djurdjura (Bouira)
7.28
7.18
Manbaa (Biskra)
7.32
7.6
Le PH des eaux minérales sont généralement
en accordance avec les PH indiqués par les
sociétés d’embouteillage sauf pour celui du
Batna qui indique un PH 6.9 alors qu’il est
réellement de 7.31, ce qui veut dire que
l’eau minérale est plus alcaline que l’on
annonce . De même pour l’eau minérale
OKBA qui indique un PH de 7.07 or les
mesures donnent un PH de 7.57. Si les
résultats sont légèrement modifiés, il n’en
demeure pas moins que pour les eaux de
Batna par exemple, la modification est de
0.41, ce qui représente beaucoup avec une
incidence sur le goût.
Les nitrates
Les nitrates sont des composés d'azote et
d'oxygène et sont indispensables au
développement des végétaux. La plupart des
eaux naturelles contiennent normalement des
nitrates à des doses faibles de quelques
milligrammes par litre. Cependant de
nombreuses eaux souterraines et de surface
ont une concentration élevée en nitrate du
fait de l'enrichissement des sols par les
engrais ou par les rejets d'eaux usées
domestiques ou industrielles. Pour cela, les
scientifiques préconisent des contrôles
permanents des sources. Une eau contenant
des nitrates peut donc être mise sur le marché
tant que sa concentration est inférieure ou
égale à la limite de qualité de 50
milligrammes par litre (mg/l). L’eau de source
ou minérale est mise en bouteille sans aucun
traitement de désinfection biologique n
M. E. H.
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
e PH indique si l'eau est acide ou alcaline
(basique).il faut choisir une eau plutôt
alcaline avec un pH entre 6,5 et 8. Le pH
idéal se situe entre 6 et 7, c’est à dire
légèrement acide, favorisant le développement
de bactéries utiles tout en limitant la
prolifération de mauvais germes intestinaux.
Représentation du PH des échantillons des
eaux minérales mesurées au laboratoire de
toxicologie du CHU de Constantine et celui
indiqué par les sociétés d’embouteillages n
39
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
Pour une valeur de 1,48 million de dinars
DOSSIER
Près de 9 tonnes de boissons
imProPres saisies en 10 mois
L
Par Nassima Benarab
a direction du commerce a tracé un
programme pour le contrôle de l'activité commerciale, notamment les marchandises à forte consommation. Rien que
pour les boissons, les agents de contrôle ont
effectué 2826 interventions.
Ces interventions ont permis de dresser
108 contraventions ayant permis la rédaction
de procès verbaux impliquant des poursuites
judicaires ou le paiement d'amendes et même
de fermeture des locaux. Plus de 32 PV ont été
dressés pour défaut d’hygiène, 20 pour les produits impropres et 23 autres pour les produits
non conformes. Les services de commerce ont
contrôlé plus de 42 unités de productions,110
distributeurs et environ 32676 détaillants, précise la Direction du Commerce de la wilaya
d'Alger.
La même source souligne que les équipes
de contrôle de la qualité et de répression de
fraude, ont procédé à la fermeture de 4 locaux
commerciaux. Le non affichage des prix, le
40
Rien que pour les boissons, les agents
de contrôle ont effectué 2826 interventions
Plus de 8,71 tonnes de boissons,
dont de l’eau minérale,destinées à
la consommation ont été saisies
par les équipes de contrôle de la
qualité et de répression de fraude
à la Direction du Commerce de la
wilaya d'Alger durant les 10
mois de l’année en cours. Selon un
bilan de cet organisme dont l’Eco
a obtenu une copie, la valeur de
cette marchandise (eau minerale,
boissons et jus) « impropre à la
consommation et non conforme
aux normes » saisie, est estimée
à plus de 1,48 million de dinars.
dépassement des prix fixés par l'Etat, la non
facturation, l'absence de registre de commerce,
la pratique d'une activité autre que celle
déclarée sur le registre de commerce ainsi que
le manque d'hygiène figurent aussi parmi les
principales infractions enregistrées. Il est utile
de souligner que la quantité des boissons
impropres saisies durant les 10 mois de
l’année 2014, a triplé comparativement avec
l’année 2013. En effet, plus de 2,85 tonnes de
boissons impropres à la consommation a été
saisie pour une valeur de 1,28 million de
dinars, l’année écoulée, selon les chiffres de la
direction de commerce d’Alger. Tandis que le
nombre de locaux fermés a diminué de 9 à 4
durant les 11 mois de 2013.
Selon la direction du commerce, c’est
notamment durant la période estivale et celle
de ramadhan, où « l’on enregistre le plus d’infractions ». Les boissons dont l’eau minérale
sont devenues un complément indispensable à
la vie quotidienne d'où la nécessité de veiller à
leur qualité intrinsèque, notamment en ce qui
concerne leur composition en sels minéraux.
Selon le rapport de la direction de commerce
d’Alger, le contrôle se fait à plusieurs niveaux
soit à l’usine par l’opérateur lui-même dans
des laboratoires internes ou externes, soit au
niveau des frontières pour les produits
importés. Ces contrôles sont effectués, au
niveau local par les directions du commerce et
au niveau régional par les directions régionales du commerce. Les inspecteurs du ministère du commerce insistent essentiellement sur
le respect de l’étiquetage des eaux minérales
préemballées et les caractéristiques de qualité
définies par l’arrêté du 26 juillet 2000 relatif
aux spécifications des eaux de boissons préemballées. Ce décret précise que “l’étiquetage
des eaux minérales préemballées doit comporter la dénomination de vente, le nom de la
source, le lieu d’exploitation de la source, le
pays d’origine et la mention contient des fluorures lorsque la teneur en fluor dépasse 1 mg”.
Concernant les caractéristiques de qualité, il
est indiqué que “l’eau minérale naturelle ne
doit pas dépasser 15mg/litre en nitrate,
0,02mg/litre en nitrite, 2mg/litre en fluorure,
0,1mg/litre en manganèse, 0,01mg/litre en
plomb et 0,05 mg/litre en chrome” n N. B.
Bimensuel de l’économie et de la finance
Eau minérale conditionnée
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
Par Salim Aït-Sadi
Q
uatre années après la mise en
service de ce barrage, ils sont
nombreux les Béjaouis qui
continuent à recourir à l’eau de source
et à l’eau embouteillée bien qu’ils se
soient habitués au goût de l’eau de
TichyHaf d’autant que la qualité de
cette dernière est irréprochable sur «le
plan microbiologique et physiologique.» Situation qui a fait exploser le
budget des ménages qui paient deux
factures d’eau: la première émane de
l’Algérienne des eaux, la deuxième des
particuliers qui vendent l’eau de source
de Toudja et des autres points d’eau ou
celle embouteillée.Il est vrai que,
même incolore, l’eau de Tichy-Haf
était loin d’être inodore, les premières
semaines de sa mise à distribution.
C’était l’été et beaucoup espéraient que
les odeurs allaient disparaître sponta-
Même après la mise en service du barrage Tichy-Haf,
les Béjaouis continuent à recourir à l’eau de source
Le barrage de Tichy-Haf, mis en service en juillet 2010 par
le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a fait
des heureux. Pas ceux auxquels on doit penser objectivement,
à savoir les habitants de la ville et des villages de Béjaïa.
L’eau dégageait alors une odeur de cambouis d’où le recours à
l’onéreuse eau embouteillée. Les traditionnelles marques, Ifri,
Toudja, Lala Khedidja, Guedila et Saïda, sont venues
s’ajouter de nouvelles eaux minérales ou de sources. Elles ont
toutes un point commun : elles pratiquent le même prix.
nément durant l’hiver avec le renouvellement de la réserve d’eau accumulée ;
l’étude d’une installation de traitement
complémentaire était en cours. Celle-ci
consistait en un «lit de charbon actif»,
un minéral qui a pour caractéristique
d’absorber les odeurs aqueuses. Les
ménages étaient soumis à des dépenses
supplémentaires pour l’eau embouteillée où les douteux jerricans proposés par les vendeurs d’eau. Force est
de constater que les consommateurs, du
moins une bonne partie d’entre eux, ne
sont toujours pas habitués à l’odeur de
cette eau qu’ils n’utilisent que pour la
vaisselle, la lessive ou pour la douche.
La preuve : certaines marques sont
rarement disponibles sur le marché, en
témoigne la rotation des semiremorques. Certains patrons d’eau de
source (embouteillée) de Béjaïa mais
aussi de Tizi-Ouzou ont réussi à
prendre des parts de marché sans avoir
dépenser un centime en frais de publicité. Pourquoi recourir à une campagne
publicitaire alors qu’on est certain
d’écouler son produit?
Certaines marques réalisent de très
bons chiffres d’affaires, on citera
quelques-unes : Amane, Ayris, Tizi
Rached, Djurdjura, le patron était le
premier à proposer des bouteilles de 5
litres, il est désormais suivi par celui de
Ovitale. Dans les cafés et restaurants,
les petites bouteilles de 0,5 litre marchent tout aussi bien. Un signe qui ne
trompe pas aussi n
S. A. S.
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
A BéjAïA, toutes les mArques
trouvent leur source
41
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
Exploitation d’eau de source à Béjaia
Des PMe éMergent
Le métier n’est pas nouveau. Mais à la faveur des
dispositifs ANSEG et CNAC, pour les plus âgés,
beaucoup se sont investis dans le métier de vendeur d’eau de
source. Ils sont de plus en plus nombreux à acquérir des
petits camions sur lesquels ils installent des citernes de
2000 litres. Ensuite, ils essaient d’obtenir des autorisations
auprès des directions locales de l’Hydraulique.
Par Salim Aït-Sadi
DOSSIER
L
eurs activités : aller s’approvisionner
dans des points d’eau ; une eau qu’ils
vendent ensuite dans des quartiers et
villages qui ont du mal à s’habituer au goût de
l’eau de TichyHaf. Ils seraient quelque 50
jeunes et moins jeunes à travailler dans ce créneau dans la seule commune de Toudja. Au
début, ils étaient pourtant une poignée et ils
exerçaient ce métier en période estivale, avec
les grandes chaleurs. Mais depuis l’adduction
à l’eau de TichyHaf, en juillet 2010, ils travaillent toute l’année. Ils sont surtout attendus
par les habitants des quartiers populaires et
populeux. Ils étaient, en effet, censés suppléer
le manque d’eau dans les robinets qui survenait généralement en été ou à l’occasion de
Ils seraient quelque 50 jeunes et moins
jeunes à travailler dans ce créneau
42
coupure pour de grosses réparations à faire.
Mais depuis l’achèvement du barrage de
TichyHaf, l’eau des robinets ne servait,
notamment au début, qu’à la vaisselle et à la
lessive. Les techniciens de la direction de l’hydraulique et l’Algérienne des eaux n’avaient
cessé de rassurer les gens sur les ondes de la
radio locale ou par le biais de la presse sur la
qualité de l’eau du barrage, en vain. Certains
vendeurs d’eau de sources, notamment de
Toudja, ont renoncé à des carrières certaines
dans divers corps de métiers. Cela marche tellement bien pour eux qu’ils ont renoncé à des
métiers après des formations longues et onéreuses. C’est le cas de ce cuisinier qui a troqué
sa blouse blanche pour vendre l’eau de source
de Toudja. Un autre a pris un départ volontaire
d’une entreprise qui n’avait pas recours à un
plan social. Le créneau étant porteur, il n’a pas
hésité longtemps à déposer sa demande d’autant que le petit pécule allait servir d’apport
personnel à l’investissement. La même situation est vécue à Ighzer Amokrane, à Toudja, à
Chemini et à Seddouk. Les vendeurs d’eau de
source sont très sollicités par les foyers pour ne
pas être contraints d’acheter l’eau embouteillée à un prix nettement plus cher. Toutefois,
indépendamment de cela, les producteurs
d’eau naturelle ou de source en bouteille ne
risquent pas de connaître de crise ; ils enregistrent des croissances presque à deux chiffres
en témoigne le nombre de bouteilles, qui arrivent par semi-remorques y compris des
wilayas les plus lointaines. Une chose est sûre,
leurs parts de marché en volume et en valeur
est en nette progression, ont témoigné les commerçants dont ceux de gros, interrogés dans le
cadre de cet article. La bouteille d’eau minérale ou de source qui est passée de 20 DA à 25,
est désormais vendue à 30 DA ; la bouteille de
5 litres est cédé à 55 DA (50 auparavant) ; le
fardeau qui était vendu à 120 dinars, est passé
à 130 puis à 135 ; présentement, il a atteint les
140 DA. Chez certains commerçants, on
l’achète même à 145 DA.
Certains travaillent sans autorisation
Forcément, les jeunes vendeurs d’eau de la
source de Toudja ou des autres localités ont la
cote. Leur précieux liquide est cédé à 2 dinars
le litre. Une bouteille de 5 litres est vendue à
10 DA. Ce qui réjouit tout le monde. Mais leur
métier n’est pas exempt d’escrocs qui font
passer l’eau du robinet pour de l’eau de
source…de Toudja. Certains travaillent sans
autorisation. Mais un arrêté du maire de
Toudja, qui craint qu’un mouvement social ne
vienne perturber la quiétude d’une commune
plutôt paisible, interdit aux vendeurs d’eau de
source de prendre l’eau de sa commune pour la
vendre dans les communes limitrophes principalement au chef-lieu de wilaya.
«On ne peut pas laisser les robinets de nos
administrés à sec et tolérer que des gens indélicats arrosent leurs jardins ou vendent l’eau de
Toudja», avait indiqué avec insistance l’édile
local sur les ondes de la radio locale. Les vendeurs d’eau de sources réclament, quant à eux,
un point d’eau pour continuer à exercer un
métier qu’ils ont investi et qui rend service à
des habitants des quartiers et villages de
Béjaïa, El-Kseur, Oued-Ghir, etc n S. A. S.
Bimensuel de l’économie et de la finance
La marque détient 50% de parts de marché
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
IfrI, du soda à l’eau mInérale
Par Salim Aït-Sadi
Ifri est parti à la conquête de
nouveaux marchés dans le monde
La modeste société de
fabrication de sodas est
devenue aujourd’hui l’un des
plus importants complexes
industriels en Algérie. C’est
avec l’exploitation de l’eau de
source Ifri, du massif
montagneux du Djurdjura
surplombant la vallée de la
Soummam, que le futur
groupe va s’imposer. Elle
servira de point d’ancrage à
la création et au
développement des activités du
groupe. Mais cela n’a pas été
un long fleuve tranquille.
recèlent même un fort potentiel nécessitant
une vision confortée par des réseaux structurés à l’international. Et leur stratégie, en
matière de développement des exportations, est confortée notamment par une
gamme élargie de boissons et, à un degré
moindre, celle de la filière oléicole recélant des avantages comparatifs certains.
Cette filière est suivie de la mise en exploitation du complexe de transformation oléicole moderne de trituration et de conditionnement d’huile d’olive du terroir.
Leurs boissons sont exportées vers la
France qui est leur premier client, à travers
notamment la grande distribution
(Carrefour, Auchan, Leclerc) et des circuits de proximité. Certains pays européens, à l’instar de la France, l’Angleterre,
l’Espagne, l’Italie, le Luxembourg et la
Belgique, ainsi que certains pays arabes et
africains, le Canada, figurent parmi nos
principaux partenaires n
S. A. S.
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
C’
est en 1995 que Hadj Ibrahim
Laïd, le père, obtiendra le titre
de concession. En capitaine
d’industrie qui associe ses proches à la
détermination de la stratégie de l’entreprise, elle deviendra une société par
actions, il en profitera pour développer la
filière oléicole. Plus encore, la marque Ifri
est devenue, dira son DG, Ibrahim Kaci, à
un confrère, une marque générique du terroir qui la place au premier plan en
Algérie, à l’instar de son activité-phare, la
production d’eau minérale. Cette activité
principale rayonne sur tout le territoire
national (les 48 wilayas), à travers un
réseau très dense de distribution.
L’entreprise Ifri a consacré, depuis plus
d’une décennie, un plan de développement
sans précédent, dont les retombées socioéconomiques ont eu des impacts profonds
dans la région et au plan national, aussi
bien par les effets induits par ses exportations (les ressources importantes générées
en devises), qu’en termes de création
d’emplois et de richesse. «La diversification de notre gamme de boissons s’est renforcée par la création de nouvelles filiales,
consacrant l’intégration de sa production
en amont, au niveau de la fabrication de
préformes en PET et de capsules (Sarl
General Plast), ainsi qu’en aval, par le renforcement de sa chaîne logistique venue
appuyer sa politique de distribution sur
l’ensemble du territoire national», a
indiqué M. Ibrahim. La société Ifri a été la
première entreprise privée à lancer la production d’eaux minérales plates et gazéifiées. Depuis, elle a élargi sa gamme à près
de 80 références de produits, eau minérale,
sodas et eaux fruitées. La Sarl familiale est
devenue, selon le DG, leader dans le
domaine avec près de 50% de parts de
marché des eaux embouteillées. La
preuve : ayant couvert la demande sur le
marché national, Ifri est parti à la conquête
de nouveaux marchés dans le monde. Le
DG a indiqué que les débouchés à l’export
existent depuis le début des années 2000 et
80
L’entreprise a élargi sa
gamme à près de 80
références de produits.
43
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
Saïda, une référence sur le marché algérien
Un complexe de boissons
Saïda, la référence des eaux minérales en Algérie, réputée
pour ses vertus nutritionnelles et de bien-être, adopte une
stratégie de développement offensive par la signature d’un
important projet de partenariat avec l’un des leaders
mondiaux des boissons rafraîchissantes. Un projet qui
devrait porter la marque Saïda vers un pallier de
développement de sa gamme sur le marché.
DOSSIER
Par Bourbia Samira
44
L’
eau en bouteille Saïda est devenue
avec le temps une référence sur le
marché des boissons minérales en
Algérie. En dépit des effets de la concurrence, elle demeure une marque prestigieuse,
« faisant partie de notre patrimoine historique et assimilée chez nous à la marque
générique de l’eau minérale », explique
Mourad Bouattou, Responsable des relations
publiques au sein de l’entreprise Saïda. Pour
rappel, l’entreprise Saïda a connu moult
péripéties et difficultés jusqu’à son rachat et
sa privatisation par le groupe Yaici. Ce dernier s’est lancé le défi de ranimer l’activité
de Saïda et la relancer sur le marché des eaux
minérales, en Algérie. « La réussite de cette
privatisation tient au challenge fixé par le
groupe Yaici, à sa tête, son jeune Manager,
Monsieur Yaici Samir, issu de la jeune génération de managers formés aux grandes
écoles de Management, sans pour autant
perdre de vue les enseignements hérités
d’une tradition commerciale et industrielle,
du groupe familial », renchérit M. Bouattou,
convaincu que c’était le point de départ de
succès story du groupe dans la filière des
eaux minérales. De plus, il estime que c’était
un challenge réussi dans la réhabilitation de
la marque Saïda et un succès qui s’est traduit
par le pari gagné de son directeur général,
Yaici Samir, de rehausser la marque Saïda
parmi les « tous premiers leaders de la
filière des boissons». Afin de réussir ce défi
de reconfiguration de l’entreprise et sa
remise à niveau, le groupe a adopté une stratégie de développement offensive et a
conjugué ses efforts par la signature d’un
important projet de partenariat, depuis près
de deux ans, avec le numéro 2 mondial des
boissons rafraîchissantes. Des projets d’envergures qui permettront à l’entreprise de
s’adapter au marché des boissons minérales
et renforcer son positionnement et s’imposer
de nouveau. L’objectif assigné par le groupe
à travers cette stratégie est de revaloriser
qualitativement la filière, « qui doit être tirée
vers le haut, avec des grands Player, à
l’instar de ce leader mondial, le Groupe
Japonais Suntory. Au jour d’aujourd’hui,
c’est le gage de réussite dans les hauts standards de qualité qui vont se traduire par une
décantation sur le marché où la sanction du
consommateur prévaudra », souligne le responsable des relations publiques de la
marque.
Saïda privilégie la qualité à la quantité
Aujourd’hui, le challenge est de taille
pour Saïda qui mise sur la qualité et la quantité afin de satisfaire sa clientèle. Son objectif
est de contribuer au développement de l’économie nationale à travers l’amélioration
continue de son volume de production qui
est passé de 8 millions de cols à plusieurs
centaines de millions de cols/an. Une amélioration qui a contribué, également, à la
croissance du chiffre d’affaires et de ses parts
de marché. Cette évolution est arrivée
« grâce notre politique d’investissement
continue, confortée par la réalisation d’infrastructures importantes à Saida, qui a transformé complétement le paysage du site de
production, héritée suite à la privatisation de
l’entreprise publique, en 2007 », explique M.
Bouattou qui estime, entre autres, que « la
valeur ajoutée est liée à l’amélioration
continue des performances, aux capacités
actuelles et celles projetées, qui se traduisent
par un chiffre d’affaire en sensible hausse ».
Depuis la remise en marche de l’entreprise à
ce jour, le groupe prévoit dans sa stratégie
d’enrichir et diversifier sa production à travers la nouvelle activité du complexe de
boissons carbonatées qui sera bientôt en production. « Nous pouvons dire que les investissements colossaux consentis se traduiront
par un effet de levier tant sur le chiffre d’affaires, qu’en termes de valeur ajoutée et de
rentabilité du capital investi », dit-il. Il existe
un autre facteur qui contribue à l’optimisation de l’activité de Saïda, à savoir, l’augmentation de la consommation des
Algériens, notamment dans le domaine de
l’eau minérale, qui est en augmentation, avec
une population de plus en plus tournée vers
sa consommation. Dans un marché compétitif et attractif, la marque Saïda entend augmenter ses parts de marché en s’adaptant,
d’après notre interlocuteur, au développement de la sous-filière Saïda au marché de
l’« eau minérale en Algérie » et miser sur
une part importante de marché, sans cesse
croissante. Quant aux retombées économiques directes ressenties dans le secteur, M.
Bouattou estime qu’ « il existe des retombées économiques directes, on doit souligner, entre autres, le maintien de la totalité
des effectifs existants, mais aussi la création
des centaines d’emplois directs, grâce à l’effort ininterrompu d’investissements durant
les six dernières années. Quant aux perspectives à l’horizon 2015 : production de près de
370 millions de litres d’eau minérale par an,
augmentant sensiblement nos parts de
marché ».
«Nous respectons les paramètres
physico-chimiques
et microbiologiques»
L’eau potable du robinet, de source ou
naturelle se mesure par rapport à ses vertus et
sa qualité. Sur le plan des vertus, l’eau en
bouteille Saïda possède, selon M. Bouattou,
des vertus exceptionnelles liées à son taux de
bicarbonate appréciable, favorisant la digestion et aussi la concentration de magnésium
qui donne une sensation de bien-être. Il a
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
carbonatées poUr bientôt
expliqué, d’autre part, que cette eau a une
caractéristique essentielle qui fait d’elle une
eau légère facilement assimilable et
conseillée à tout âge. Avant qu’elle ne soit
commercialisée, elle subit plusieurs tests et
contrôles afin de certifier sa qualité avant la
consommation. Pour Saïda, tous les tests et
analyses « sont faits dans le respect du cadre
juridique et réglementaire du Ministère des
Ressources en eaux qui définit les seuils de
tolérance à respecter », indique M. Bouattou.
L’entreprise s’applique aux textes fixés sous
forme d’un cahier des charges drastique et
respecte tous les paramètres physico- chimiques, microbiologiques auxquels « nous
devons obéir et ce, nonobstant le respect de
la santé du consommateur, par rapport à la
notoriété et la qualité de l’eau minérale Saïda
mise sur le marché » ajoute-t-il. Le processus
du contrôle et d’examens se fait de manière
régulière. Des prélèvements sont effectués
en amont et en aval, au niveau de l’embouteillage. « La traçabilité de chaque lot, assuré
grâce à notre système de codification et un
suivi rigoureux, jusqu’aux points de
consommation, permet de remonter de
manière systématique jusqu’aux échantillons/témoins », souligne M. Bouattou,
expliquant que « la technologie acquise de
dernière génération est aussi un gage pour
préserver la qualité de l’eau dans les
meilleures conditions d’hygiène et de sécurité pour notre consommateur. Ceci est
conjugué à un système de management de la
chaîne de Qualité, selon les normes internationales de qualité ».
Les professionnels plaident pour la
suppression de la TAP
Concernant le volet de taxation, le responsable des relations publiques de Saïda
s’est exprimé en sa qualité de Président de la
commission des eaux embouteillées auprès
de l’association APAB. Une organisation
qui, d’après lui, leur a permis de présenter
un plaidoyer fiscal, visant un allègement du
millefeuille fiscal auquel est soumise cette
sous-filière. « En effet cet argumentaire met
en exergue la spécificité de l’eau minérale,
considérée comme un produit « Santé » et
jouir en conséquence du même statut que les
produits assimilés à cette catégorie. Dans le
sens de bénéficier d’un allégement conséquent de la taxe domaniale, à laquelle se
juxtaposent d’autre taxes qui font qu’on
arrive à un seuil largement supérieur aux
pays du pourtour méditerranéen, selon le
benchmark repris dans l’étude visée », faitil remarquer. Dans le même plaidoyer, les
concertés se sont entendus sur la nécessité
de supprimer la TAP, étant donné que ses
effets se répercutent sur la faible valeur
ajoutée de l’eau minérale. « De plus, si on
veut améliorer la compétitivité de nos produits à l’export, cette diminution du niveau
de taxation des eaux embouteillées va favoriser le placement de nos produits et un effet
structurant sur l’environnement de cette
S. B.
sous-filière », conclut-il n
DOSSIER
En dépit de la concurrence, Saïda
demeure une marque prestigieuse
370 millions de litres
Saïda compte relever sa production à près de 370 millions de litres
d’eau minérale par an à l’horizon 2015.
Bimensuel de l’économie et de la finance
45
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
Mourad Bouattou, Président de la commission des
DOSSIER
«C’est un marChé
46
La filière de la
production des eaux
embouteillées en Algérie,
selon notre interviewé,
tend vers la
professionnalisation et le
progrès, soulignant que
sur les quelque 1.627
producteurs de boissons à
travers le territoire
national et recensés par
le Centre national du
registre de commerce
(CNRC) ; seuls une
cinquantaine sont actives
dans les eaux
embouteillées. Ce
créneau enregistre une
forte croissance depuis
2010, entraînée par une
augmentation des
niveaux de revenus et
surtout l’appréciation du
critère santé.
Réalisé par Noreddine Izouaouen
L’Eco : Depuis quelques années, le
citoyen algérien ne cesse de
consommer les eaux minérales,
comment pouvez-vous évaluer le
marché algérien des eaux
embouteillées ?
Mourad Bouattou : La filière est
très fortement monopolistique avec une
vingtaine d’opérateurs qui représentent
plus de 9O% de parts de marché, dont la
majorité est représentée au sein de
l’Association des Producteurs de
Boissons (APAB). La consommation
des boissons s’inscrit logiquement,
depuis longtemps, dans les habitudes de
consommation des Algériens notamment dans le domaine des boissons
gazeuses. Selon une étude internationale, le marché algérien des BRSA est
caractérisé de marché croissant. Il
compte parmi les 9% des pays qui enregistrent une croissance supérieure à
7,8%. Il se positionne sur le même
rythme de croissance de l’économie
algérienne. En matière d’exportation, la
part des boissons est beaucoup plus
importante et les volumes en valeur
exportés sont croissants atteignant
presque 36 millions de dollars. C’est un
des rares créneaux où la balance des
échanges est positive, surtout avec l’entrée de nouveaux acteurs franchisés qui
augmenteront sensiblement les exportations. Dans la sous-filière des eaux, une
cinquantaine de marques sont sur le
marché. Il en résulte une plus grande
pénétration de l'eau minérale chez les
consommateurs, y compris les ménages
à faible revenu et dans les zones rurales.
Ceci devrait opérer une véritable décantation entre les opérateurs sérieux et respectueux des hauts standards de qualité
avec, en plus, l’ouverture du marché et
l’arrivée de franchises internationales
qui ont profondément transformé l’industrie des boissons.
Quelle est la différence entre l’eau
de la source et celle minérale et
existe-t-il des producteurs d’eaux de
source et d’eaux minérales?
Ces eaux proviennent des nappes
souterraines. Les eaux dites de source
font l'objet d'une réglementation précise. Certaines eaux peuvent être également gazéifiées en dioxyde de carbone
avant d'être embouteillées. Les eaux de
source sont exclusivement d'origine
souterraine,
microbiologiquement
saines, préservées de la pollution d'origine humaine et aptes à la consommation humaine sans traitement ni adjonction. Cependant, leur composition n'est
pas systématiquement stable. Par contre,
les eaux minérales naturelles ne peuvent être que d'origine souterraine, et
s'être constituées à l'abri de tout risque
de pollution. Les eaux minérales naturelles ont une composition physico-chimique stable qui peut leur permettre de
se voir reconnaître des propriétés favorables à la santé humaine. En Algérie, il
existe environ une cinquantaine de
sources exploitées dont une douzaine
reconnues «Eau minérale naturelle »,
comme Saida, l’eau minérale historique
des Algériens et le groupe Yaici a réussi
à réhabiliter son image de marque, à travers de gros investissements. Ceci tant
sur le plan de la qualité qu’en termes de
capacités, en passant de quelques millions de cols à près de 240 millions de
cols, aujourd’hui.
Quelle est la présence des marques
étrangères en Algérie ? Et pourquoi
a-t-on échoué à se positionner devant
les producteurs nationaux ?
Des multinationales ont fait leur entrée
par le biais d’acquisitions d’entreprises
locales, en ide ou par des participations
dans des entreprises locales. On ne peut
pas parler d’échec de telle ou telle entreprise sur le marché national sans parler de
concurrence, devant s’exercer dans des
conditions saines et loyales. Ce marché
Bimensuel de l’économie et de la finance
e
Dossier
eaux embouteillées au sein de l’Apab
à Conquérir»
pour entreprendre des actions ciblées vers
le consommateur et comme force de proposition, pour améliorer l’environnement
entrepreneurial. Le dossier relatif à la pression fiscale exercée sur les eaux embouteillées, est pris en charge par
l’Association des Producteurs Algériens
de Boissons (APAB) dont je suis Président
; à ce titre, nous avons élaboré un plaidoyer fiscal en faveur d’une diminution de
cette pression appuyée notamment par le
Mémorandum sur la taxation des eaux
embouteillées lequel insiste sur le poids de
la fiscalité, rendant peut attractive cette
sous-filière, en raison d’une faible valeur
ajoutée.
«On assiste à une professionnalisation
accrue de la filière des boissons»
est encore à conquérir, tant dans la diversité des gammes produites que de par son
potentiel. Le seul échec qu’il pourrait y
avoir est la sanction du consommateur qui
se trouve confronté, parfois, à la mauvaise
qualité.
Comment évaluez-vous le marché
algérien par rapport aux pays voisins ?
En Algérie, selon des statistiques, le
nombre d’opérateurs officiellement
recensés par l’administration révèle que
sur les 1.627 producteurs de boissons à travers le territoire national et recensés par le
Centre national du registre de commerce
(CNRC), seulement 400 sont de véritables
producteurs, selon les chiffres avancés par
l'APAB activant dans la sphère de production dont une cinquantaine pour les eaux
embouteillées (source APAB).
Le climat et le niveau de vie des
ménages en Algérie se prêtent davantage à
25 litres
La consommation actuelle d’eau
minérale n’excède pas les 25
litres par an par habitant.
la consommation d’eau minérale, mais la
consommation actuelle n’excédant pas les
25 à 30 litres annuellement par habitant,
alors que la consommation tunisienne est
environ 70 l/an/hab. On assiste à une augmentation sensible de la consommation
per capita, par rapport à l’élévation du
niveau de vie et la sensibilité des consommateurs par rapport au facteur santé. La
France qui possède près de 1 200 sources
et plus de 70 marques d'eaux minérales,
est aujourd'hui le deuxième consommateur mondial après l'Italie, avec une
moyenne de 141 litres par an et par habitant.
Quel est le rôle de l’association des
producteurs algériens de boissons
dans la professionnalisation de la
filière et à aider aussi les
producteurs ?
Au jour d’aujourd’hui, on assiste à une
professionnalisation accrue de la filière
des boissons, consacrant une prise de
conscience des acteurs de la filière autour
de problématiques communes et des
attentes vis-à-vis de l’environnement
immédiat et de la transformation du climat
général lié à leur développement.
En ce sens, l’APAB a servi de relai
Comment faites-vous pour
accompagner et organiser les
producteurs de boissons ?
L’émergence de pôles de compétitivité
de cette filière a amené le ministère de
l’industrie, en concertation avec l’APAB
et l’accompagnement du programme de
l’Union Européenne, via l’expertise de
GIZ, à créer un Cluster Boissons. Ce
Cluster vise à renforcer la compétitivité
des entreprises en créant un climat favorable au réseautage de ses membres, avec
les universités et institutions de recherche,
pour favoriser l’innovation et l’intégration
des capacités de recherche développement, autour des préoccupations communes de l’industrie des boissons. Il faut
absolument se départir de ce cloisonnement, non seulement avec l’université,
mais aussi entre acteurs économiques. Le
bien-fondé de sa création est lié au potentiel de la filière au niveau régional, qui
milite pour une participation active des
producteurs de Bejaia, Sétif et Bordj Bou
Arreridj, autour du noyau dur et de son
environnement institutionnel. C’est dans
cette optique qu’on doit relever le défi de
la compétitivité, vis-à-vis des zones de
libre-échange et des grands ensembles
noués par la mondialisation dans des
logiques d’acquisition fusion n
N. I.
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
s
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
47
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
A la faveur d’un partenariat avec la société japonaise Suntory
Saïda, la doyenne des eaux minérales,
revient en force
Par Mohamed El Habib
DOSSIER
R
elancer la marque Saïda, la
replacer dans son positionnement originel comme eau
minérale de qualité avec toute sa notoriété, en plus d'assurer la préservation
de ce patrimoine à travers un vaste
programme de mise à niveau technique
et technologique, a été le challenge de
la nouvelle équipe. Ainsi, l’entreprise
des eaux minérales Saïda se lancera
dans la production de boissons de
marques mondiales dans le cadre de
cette convention de partenariat selon
son directeur général, Samir Yaici. En
vertu de cette convention, un programme s’étalant sur deux ans a été
élaboré par cette entreprise pour fabriquer différents jus et boissons
gazeuses de marques détenues par
Suntory, classée troisième au niveau
Depuis que la plus vieille marque des eaux minérales en
Algérie « Saïda » (EMS Saïda), filiale du Groupe
boissons d'Algérie (GBA), a été reprise par la Sarl Eau
minérale Djemila du groupe privé Yaïci, de nombreux
projets ont été lancés en partenariat avec la société
japonaise Suntory, conclu en avril dernier.
mondial dans ce domaine. Pour le
moment, l’entreprise Saïda s’est
lancée, depuis le mois d’août, dans la
fabrication de l’eau gazeuse comme
première étape et passera progressivement à d’autres variétés de jus et de
boissons gazeuses conformément à
l’autorisation d’exploitation. Ce
projet, qui a nécessité un investissement de 5 milliards de dinars, table sur
une capacité de production de 200 millions de litres par an de différentes
L'entreprise table sur une capacité de
production de 200 millions de litres par an
boissons. Quant aux nouveaux postes
d’emplois qui seront créés, ils dépasseront les 400 postes d’emploi au profit
de jeunes dans la gestion, la fabrication et la distribution. Pour rappel, en
reprenant cette grande marque pour un
montant global de 700 millions de
dinars. M. Yaici s'était engagé à maintenir la totalité de l'effectif existant qui
est au nombre de 183 travailleurs.
Actuellement, ils sont 350 travailleurs
et seront renforcés par 400 autres.
L’entreprise Saïda produit un million
de bouteilles d’eau minérale par jour,
contre 3 millions de bouteilles par an
en 2008. Sur un autre plan, l’activité
de l’entreprise s’est faite selon un programme de développement et d'investissement d'un montant de 1,3 milliard
de dinars portant sur l'acquisition de
nouveaux équipements modernes, la
réhabilitation des infrastructures et la
mise à niveau du personnel n
M. E. H.
1 million
de bouteilles
L’entreprise Saïda produit 1
million de bouteilles d’eau
minérale par jour.
48
Bimensuel de l’économie et de la finance
Avec une croissance de 30% de son CA en 2013
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
La capacité de production de l’entreprise a
atteint près de 800 000 bouteilles par jour
Nestlé Waters Algérie
représente l’unique marque
étrangère activant dans le
domaine de l’eau embouteillée,
en Algérie après la fermeture
de l’usine de Danone. Avec
un chiffre d’affaires en
évolution d’année en année,
l’entreprise compte profiter de
sa position sur le marché de
l’eau embouteillée en Algérie
afin de pénétrer les autres
marchés de l’Afrique du
Nord.
Par Samira Bourbia
E
n 2008, une filiale de droit algérien de Nestlé Waters International
a vu le jour, dans le village de
Taberkachent, dans la wilaya de Blida.
L’objectif est de produire de l’eau de
source et mettre sur le marché sa propre
marque baptisée « Nestlé Vie Pure ». Un
projet élaboré et financé, intégralement,
par Nestlé Waters international et considéré comme le premier investissement
réalisé dans ce domaine au niveau du
Grand Maghreb.
Nestlé emploie plus de 300 personnes
à travers toutes ses autres unités, y compris celle de « Vie Pure » qui commercialise de l’eau en bouteille. Nestlé Waters
Algérie a affiché tout au long de sa présence sur le marché des résultats positifs
et compétitifs sur le marché de l’eau
embouteillée. En 2012, l’entreprise a réa-
lisé un chiffre d’affaires de 15 millions
d’euros. Ce qui lui donne un privilège
concurrentiel comme l’unique et première
marque étrangère à investir dans ce créneau en Algérie. Elle a pu se positionner
parmi les 52 autres entreprises spécialisées dans le même domaine. Durant
l’exercice 2012, l’entreprise a enregistré
une croissance de 67% de croissance en
quantité et 62% de sa valeur sur le
marché. Une perspective et opportunité
pour développer davantage sa marque et
renforcer sa présence sur le marché Nord
Africain. L’entreprise a bien étudié son
offre sur le marché. Elle a adopté une stratégie marketing adéquate avec les exigences de la demande et les indicateurs
socio-économiques en proposant des prix
à la portée de tous avec une bonne qualité
de l’eau à vertus nutritionnelle. Le
concept de Nestlé Waters Algérie s’est
focalisé dans ses campagnes publicitaires
et sa stratégie de communication, sur la
nécessité d’introduire dans les habitudes
alimentaires des adultes et enfants, son
eau en se référant à sa qualité et son apport
en vitamines minéraux nécessaires pour
une bonne nutrition équilibrée. Avec ces
stratégies, Nestlé Waters a gagné du
marché et a enregistré des résultats positifs durant l’exercice 2013. Elle a affiché
une croissance de 30% par rapport à 2012
et une bonne performance sur le marché.
Lors d’une déclaration à la presse, le
directeur général de l’entreprise, Ahmed
Elleissey, s’est dit fier des progrès réalisés
par Nestlé Waters Algérie vu l’importance
de la concurrence sur le marché.
D’ailleurs, en 2013, la capacité de production de l’entreprise a atteint près de 800
000 bouteilles par jour. Nestlé Waters
Algérie est déterminée, selon ses responsables, à investir à long terme et pénétrer à
travers le marché algérien les autres marS. B.
chés voisins n
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
Nestlé Waters algérie mise
sur uN iNvestissemeNt à loNg terme
49
Dossier
L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014
L’Autriche, premier fournisseur de l’Algérie
1 milliard de dinars
en eau minérale importée en 10 mois
Par Nassima Benarab
8 000 tonnes d'eaux minérales ont été
importées durant les dix premiers mois de 2014
DOSSIER
L
a Tunisie vient en deuxième position avec près de 1 million de
dinars en eau minérale importée
au cours des derniers dix mois de l’année
en cours. Plusieurs pays comme la
France et l’Italie figurent également
parmi les fournisseurs de l’Algérie en
cette matière. Les eaux minérales des
marques étrangères ne représentent
qu’une partie minime par rapport à la
présence des autres marques locales sur
le marché algérien. De plus, l’importation de l’eau reste un processus compliqué qui coûte très cher, nous a
expliqué un expert dans le domaine. Jugé
très concurrentiel, le marché des eaux
minérales compte plus d’une quarantaine
de marques algériennes. Selon lui, « les
Algériens abandonnent peu à peu l’eau
du robinet par peur de contracter des
maladies transmissibles », en avançant
que, dans ce secteur, les producteurs
algériens tiennent bon face aux multinationales avec leur numéro un, Ifri, premier opérateur privé à se lancer dans
l’eau minérale en 1996, recueillant l’eau
du Djurdjura. Il est suivi de Guedila (eau
des Aurès), Texenna (maquis jijelien),
Youkous, Misserghine, Saïda ou El
Goléa. Même Cevital, flairant la bonne
affaire dans la formule de base H2O, a
lancé Lalla Khedidja et aurait déjà pris
5% de parts de marché.
En revanche, les marques étrangères
n’arrivent toujours pas à tirer profit de ce
marché qui est en plein essor à l’exception de la marque suisse, Nestlé Waters
qui enregistre chaque année de bonnes
performances. Il enregistre annuellement
1 millions de dinars
L’eau minérale importée de la
Tunisie revient à 1 million de dinars.
50
L’Algérie a importé pour près d’un milliard de dinars en eau
minérale, une quantité de 8 000 tonnes, durant les dix
premiers mois de l’année 2014, selon les récentes statistiques
des douanes algériennes. L’Autriche est le premier fournisseur
de l’Algérie pour les eaux minérales et les glaces, avec un
montant de plus de 400 millions de dinars pour une quantité
de 3 000 tonnes, précise le Centre National sur l'Information
Statistiques des Douanes algériennes (CNIS).
une croissance de deux chiffres avec un
chiffre d’affaires en croissance constante.
Installée depuis plus de 5 ans en Algérie,
Nestlé Waters occupe aujourd’hui la
troisième place sur le marché des eaux
embouteillées en Algérie, selon son
directeur général Ahmed Elleissey. La
marque Danone, leader mondial sur le
marché des eaux minérales a jeté, quant à
elle, l’éponge faisant face à des surliquidités de stocks. Sa filiale algérienne
Hayat, eau de source naturelle Tessala,
rachetée à l’entreprise locale Algad en
2006, s’est avérée non rentable malgré
des investissements de plusieurs millions
d’euros. Pour information, la moyenne de la
consommation d'eau en bouteille en
Algérie est de 30 litres par personne et
par an. Un taux très appréciable, comparativement avec le taux de consommation
en Afrique qui est 22 litres par personne
et par an. Ce taux s’élève à 116 litres en
Europe de l’Est et à 102 litres aux ÉtatsUnis. La Chine, le Mexique et le Brésil
sont les premiers consommateurs d’eau
en bouteille dans le monde n
N. B.
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