Glycines, Claude Monet
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Glycines, Claude Monet
Glycines, Claude Monet Œuvre exposée au musée Marcel Dessal à Dreux ©Musée d’art et d’histoire Marcel Dessal – Ville de Dreux – Tous droits réservés Sources : Ce dossier proposé par Emmanuelle Sellier a été constitué en grande partie grâce à un dossier existant, prêté par le musée Marcel Dessal et aux conseils avisés de Delphine Eristov (créatrice de nombreux livrets pédagogiques), mais aussi avec le site internet : http : //www.fluctuat.net. Ce dossier pédagogique propose une démarche, de la documentation et des pistes de travail qui ne sont bien évidemment pas exhaustives et demandent à être aménagées en fonction des besoins des enseignants. Il se compose ainsi : A) Connaissances pour l’enseignant : 1) 2) 3) 4) 5) 6) Claude Monet, éléments biographiques. L’impressionnisme Impression soleil levant. Les séries Le jardin de Giverny Le japonisme B) Pistes pédagogiques et séances : 1) 2) 3) 4) 5) Pour commencer : une visite du musée (activité proposée dans le dossier du musée). Travail sur l’Impressionnisme Travail sur les séries Les glycines Interdisciplinarité : a) Sciences b) Littérature c) Musique. 1 menu A) Connaissances pour l’enseignant 1) Claude Monet, éléments biographiques : (tiré du dossier du musée). Né à Paris le 14 novembre 1840, Claude Monet accompagne ses parents, six ans plus tard, au Havre, une ville normande de bord de mer. Pour se faire de l’argent de poche, Monet dessine des caricatures qu’Eugène Boudin, un artiste connu, découvre un jour. Celui-ci invite le jeune Monet à venir peindre avec lui sur le motif, c'est-à-dire en plein air, à la campagne ou au bord de la mer. C’est la révélation : Monet comprend que lui aussi sera peintre, peintre des paysages. A 17 ans, Monet tente sa chance à Paris. Il se présente à l’atelier de Troyon puis à celui de Gleyre, deux peintres célèbres. Ces maîtres lui disent : « Tu dois représenter la nature parfaite », mais Monet ne comprend pas leurs conseils et préfère se rappeler les leçons d’Eugène Boudin dans la campagne : « Regarde la nature et peins ce que tu vois ». Avec quelques amis comme Sisley, Bazille ou Renoir, Monet décide de peindre dans la forêt de Fontainebleau. Sa fiancée, Camille, lui sert souvent de modèle. Il peint par petites touches et emploie des couleurs claires pour donner l’impression de la beauté du printemps. Mais, de nombreuses personnes se moquent de ses œuvres : « Ce n’est pas de la peinture, c’est du barbouillage ». Sa manière de peindre est nouvelle et totalement différente de la peinture alors à la mode : lisse et sombre. N’ayant plus beaucoup d’argent, Monet organise, avec ses amis une exposition où il espère vendre quelques toiles. L’une d’elle, intitulée Impression, soleil levant, est à l’origine du nom du groupe que forme Monet et d’autres artistes, le groupe des « impressionnistes ».Le public est, quand à lui, scandalisé. Heureusement, un marchand de tableaux et des amateurs comme Ernest et Alice Hoschedé s’intéressent à la peinture de Monet. Encouragé, Monet continue de travailler malgré la mort de Camille, quelques mois après la naissance de leur deuxième fils, Michel. En 1883, lors d’une promenade, Monet découvre la maison de ses rêves à Giverny, un village situé près de Vernon, à mi-chemin entre Paris et Rouen. Il décide d’y installer ses deux fils ainsi qu’Alice Hoschedé devenue sa compagne, et les sept enfants de celle-ci. Monet s’occupe du jardin qu’il compose comme une peinture et toute la journée, il part travailler dans la campagne avec son chevalet sous le bras et sa boite de peinture à la main. Il peint à plusieurs reprises le même motif comme, par exemple, des peupliers dont l’apparence varie suivant la lumière du matin, du midi et du soir. 2 Sa peinture est alors appréciée : Monet a de nombreux domestiques, il voyage et reçoit la visite à Giverny de gens importants comme son ami Clémenceau. L’eau le fascinant toujours, il décide de créer un étang dans son jardin, traversé par un pont japonais fleuri de glycines. Et chaque jour, malgré sa vue qui baisse, Monet s’applique à rendre sur sa toile les changements de l’eau, sa transparence et les nymphéas, variété de nénuphars, qui s’étalent à la surface. Les années passent, Monet est désormais célèbre et ses grandes décorations des Nymphéas sont achetés par l’Etat et installées dans le musée de l’Orangerie à Paris. Monet continue à peindre la nature baignée de lumière jusqu’à sa mort le 5 décembre 1926. 2) L’impressionnisme : (site fluctuat.net) Site : http://www.fluctuat.net/5446-L-impressionnisme-et-les-peintres-impressionnistes 1. Impressionnisme 2. Origines de l’impressionnisme 3. Naissance de l’impressionnisme 4. La peinture impressionniste 5. Les salons impressionnistes 6. La fin de l'impressionnisme 7. Le néo-impressionnisme 8. Le post-impressionnisme 3) Impression soleil levant : (tiré du dossier du musée) Cliquer En 1872, Claude Monet peint Impression, soleil levant, célèbre toile qu’on considère comme le symbole de l’impressionnisme. C’est en effet à partir du titre de l’œuvre que furent inventés les termes impressionnistes et impressionnisme pour caractériser la peinture des artistes exprimant les impressions que les objets et la lumière suscitaient en eux. Le 15 mars 1898, dans un article pour la revue illustrée, Monet revient ainsi sur les évènements : « J’avais envoyé [à l’exposition du boulevard des capucines en avril 3 1874] une chose faite au Havre, de ma fenêtre, du soleil dans la buée et au premier plan quelques mâts de navires pointant… On me demande le titre pour le catalogue, ça ne pouvait vraiment pas passer pour une vue du Havre ; je répondis « Mettez Impression ». On en fit impressionnisme et les plaisanteries s’épanouirent ». Et en effet, lors de l’exposition, un journaliste va jusqu’à écrire : « L’impression de lever de soleil est traitée par la main enfantine d’un écolier qui étale pour la première fois des couleurs sur une surface quelconque ». Pourtant cette composition, si abstraite au premier abord, décrit parfaitement l’atmosphère du grand port, avec ses bateaux, ses grues, les fumées des entrepôts et des usines. 4) Les séries : (tiré du dossier du musée) Claude Monet a peint plusieurs « séries », différenciant des compositions identiques par la seule variation de l’éclairage. Elles constituent une puissante innovation : cette systématisation d’une méthode de travail révèle combien l’intention précède l’action. Ce qui contraste d’ailleurs avec l’apparente improvisation dont on gratifie volontiers l’Impressionnisme. Les séries les plus célèbres de Claude Monet sont les cathédrales, les meules ou encore les nymphéas. Les Meules : En 1890, Claude Monet achète la propriété de Giverny. Il parcourt la campagne, peignant des meules de la fin de l’été à l’hiver suivant. Les meules forment, au moment de la moisson, de grandes huttes dont la base mesure quatre à cinq mètres, sur un sol préparé par un lit de paille, isolant le premier lit de gerbes. Au fur et à mesure que la meule s’élève, il faut agrandir son diamètre jusqu’à une hauteur de trois ou quatre mètres, en faisant dépasser légèrement les gerbes extérieures sur les précédentes. Par la suite, on rétrécit le diamètre des couches pour former un cône. La couverture est en paille. Claude Monet remarque que les meules lui apparaissent différemment au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel ou encore selon les saisons. Toutes les versions des Meules reflètent la position du soleil à « l’instant donné » : elle est en effet indiquée par l’allongement variable des ombres portées sur le sol, colorées souvent en bleu ou mauve. La riche palette de couleurs du peintre et ses innombrables nuances traduisent l’atmosphère et ses variations. Les meules constituent un motif privilégié pour l’étude des formes dans la lumière, celle-ci déterminant l’apparence des choses. D’autres artistes peignirent les meules (Pissaro, Van Gogh, Gauguin, Emile Bernard, etc.), mais la prodigieuse série de Monet exerça une véritable fascination sur les peintres du XXe et sur l’art moderne : outre Derain, Vlaminck, Mondrian, etc., ce fut surtout Kandinsky qui en reçu une révélation importante, celle qui allait la mener vers l’abstrait. 4 Il se rappelle de ce que provoqua en lui une des meules de Monet : « Et soudain, pour la première fois, je voyais un tableau… Je sentais confusément que l’objet faisait défaut au tableau. Tout ceci était confus pour moi et je fus incapable de dire les conclusions élémentaires de cette expérience. Mais ce qui m’était parfaitement clair, c’était la puissance insoupçonnée de la palette qui m’avait jusque-là été cachée et qui allait au-delà de tous mes rêves. La peinture en reçut une force et un éclat fabuleux. Mais inconsciemment aussi, l’objet en tant qu’élément indispensable du tableau en fut discrédité ». Cliquer Claude Monet, 1891 Meules, fin de l’été Huile sur toile Cliquer Claude Monet, 1890-1891 Meules, effet de neige, le matin Huile sur toile Cliquer Cathédrales de Rouen, peintes par Claude Monet, entre 1892 et 1893. 5) Le jardin de Giverny : (tiré du dossier du musée) En 1890, Claude Monet achète une maison aux murs roses et aux volets verts dans le village de Giverny. Du haut d’un jardin en pente, elle domine la route départementale reliant Vernon à Gasny et la rivière appelée l’Epte. Claude Monet s’occupe d’abord du jardin fruitier « Le Clos normand ». Il en modifie le tracé trop rigide à son goût et compose une véritable œuvre d’art à partir de nombreux végétaux choisis pour les formes de leur feuillage et les couleurs de leurs fleurs : un trainée orange dans l’allée centrale, ce seront des 5 capucines ; un peu plus loin, Monet imagine des bleus, ce seront des iris, des fleurs de lin, des jacinthes, des digitales. Ensuite, il mélange toutes sortes de rouges, des pivoines, des roses, des lupins, des pavots, des dahlias. Monet choisit ses couleurs comme sa palette de peinture ; il sème les graines de façon à mettre toues les fleurs en valeur : les grandes fleurs à tiges comme les glaïeuls sont à l‘arrière des massifs et les petits devant. Ce jardin est un régal pour la vue au printemps comme au cœur de l‘été et en automne, les plantes fleurissant les unes après les autres. Par la suite, Claude Monet imagine un deuxième jardin appelé « le jardin d’eau » dans la prairie qui se trouve de l’autre côté de la route. Il crée un étang en détournant le cours de l’Epte. Tout autour, il plante des saules, des fougères, des rhododendrons et des azalées. Des nymphéas, une variété de nénuphars, couvrent la surface du plan d’eau. Claude Monet a même fait aménager un pont japonais recouvert de glycines. Il s’agit d’un véritable « jardin-atelier » dans lequel le maître adore peindre. Les fleurs de Monet : Cliquer Claude Monet, ″ Nymphéas et agapanthes″, 1914-1917, musée Marmottan, Paris. Les fleurs du jardin de Giverny http://giverny.org/gardens/fcm/fleurs/listflor.htm 6) Le japonisme : (tiré du dossier du musée) À partir du milieu du XIXe siècle, la mode et le goût pour l’ExtrêmeOrient, et en particulier la Japon, gagne l’Occident. On l’appelle Japonisme. Cela se traduit d’abord par l’emploi de motifs japonais dans les œuvres occidentales : les éléments de costume comme le kimono ou l’éventail deviennent les symboles du Japon en Occident. Peu à peu, et au-delà de cette parenté thématique du motif, la présentation même de la relation entre l’homme et la nature s’inspire, en Occident, du modèle japonais transmis par les estampes. 6 Le Japonisme s’exprime également par un certain goût du format franchement vertical et, sur le plan formel, reprend des leçons plastiques de l’art japonais : construction en diagonale, représentation d’objets coupés par le cadrage, utilisation expressive de la vue plongeante, etc. L’intérêt de Claude Monet pour l’art japonais est certain. Sa série de « Pont japonais », peinte d’après la structure qu’il avait construite à l’extrémité ouest de son bassin, peut être rapprochée de la série d’estampes consacrées par Hokusaï aux merveilleuses vues des ponts célèbres dans les provinces ou du pont de Kameido d’Hiroshige faisant partie de ses vues des sites célèbres d’Edo. Cliquer Hiroshige Cliquer Le Bassin aux nymphéas (1897-1 899) Très tôt, Claude Monet a collectionné des estampes japonaises, attiré par leur dessin et leur couleur. Une fois la maison de Giverny achetée, il y a installé ces estampes ; elles s’y trouvent encore aujourd’hui. Avant ses « ponts japonais », Claude Monet a peint La Japonaise (1 8751 876), qui exprime bien le goût de l’époque pour l’exotisme. Le modèle est la propre femme du peintre, une européenne blonde, ce qui souligne l’artifice du déguisement. Dans son kimono flamboyant, elle est représentée dans une attitude empruntée aux figures des estampes japonaises. Cliquer 7 La Japonaise, Claude Monet, 1876 Mais, Claude Monet ne s’est pas contenté de reprendre quelques éléments décoratifs. Ainsi, certaines de ses toiles sont plus profondément influencées par l’art japonais. Il est, par exemple, possible de comparer une estampe de Hokusaï, Poème de Burya No Asayasu (vers 1 887), représentant de jeunes garçons de la noblesse qui, sur un bateau cueillent des pousses de lotus -, avec une peinture de Claude Monet, La Barque à Giverny ou En norvégienne (vers 1 887). Le thème est proche : l’estampe montre des personnages dans une embarcation avec de grandes perches pour écarter les nymphéacées de l’étang, sur lequel naviguent ces japonais habillés avec élégance. Sur l’œuvre de Monet, on voit trois jeunes filles amies, élégamment vêtues, se promener en barque sur l’étang. Poème de Burya No Asayasu, Hokusaï Cliquer La barque à Giverny, Claude Monet Les estampes japonaises ont influencé les tableaux de Claude Monet au niveau du format des toiles et dans la manière de disposer les scènes ou de les cadrer sur le tableau en coupant le sujet. Elles ont également eu une influence sur les couleurs : Monet juxtapose des couleurs vives, abandonne les couleurs sombres, les ombres brunes et éclaircit sa palette. 8 N.B : une estampe est une image imprimée au moyen d’une planche gravée de bois ou de cuivre. cliquer Le pont à Giverny menu B) Pistes pédagogiques et séances 1) Pour commencer : une visite du musée (activité proposée dans le dossier du musée). a) Préparation de la visite en classe : Avant d’entamer le travail sur Claude Monet, une première visite générale du musée d’art et d’histoire Marcel Dessal s’impose afin de découvrir un lieu qui, pour les élèves, est le plus souvent inconnu. Cette séance doit permettre de familiariser les enfants avec le lieu. Pour ce faire, en classe, on posera les questions suivantes : - Qu’est-ce qu’un musée ? Qu’est-ce qu’on y trouve ? (peintures, sculptures, vitraux, objets de la vie quotidienne, meubles, etc. …) ? Pourquoi ces objets sont-ils réunis à cet endroit ? Quels sont leurs points communs ? Dans quelles différentes catégories pourrait-on les classer (histoire, beaux-arts, archéologie…) ? A quoi sert un musée ? Qu’est-ce qu’un conservateur ? un restaurateur ? etc. Les élèves donnent leurs idées, peuvent faire des recherches sur internet, étudient la brochure du musée. Leurs trouvailles et leurs propositions seront conservées dans leur cahier d’art. Certaines questions resteront peut-être sans réponse. Exemples de documents : Document trouvé sur internet. Le musée Marcel Dessal est installé dans une chapelle néo-romane aménagée à cet effet en 1950. La préhistoire et l'histoire de Dreux et de ses environs y sont présentées grâce à de riches collections archéologiques allant de la période préhistorique à l'époque mérovingienne tandis que tableaux et sculptures retracent la vie de la cité du Moyen-âge au siècle dernier. L'architecture et les arts décoratifs à Dreux et dans les environs sont évoqués à partir de 9 vestiges d'une collégiale romane disparue : superbes chapiteaux historiés du XIIe siècle, vitraux des XIIIe et XIVe siècles. Des gravures, du mobilier et des objets évoquent de célèbres châteaux des environs comme ceux d'Anet, Crécy et Abondant. Une section spéciale est consacrée à la famille d'Orléans et à la Chapelle royale. La peinture ancienne et contemporaine est bien représentée, grâce à un ensemble de toiles dont se détache un chef d'œuvre : les Glycines de Claude Monet. Brochure du musée. Proposition : Afin de préparer la visite du musée, on peut peut-être proposer la brochure du musée en enlevant certaines légendes des œuvres, afin que celles-ci soient retrouvées par les élèves, lors de la visite. Ceci les conduira certainement à une meilleure observation. Ils seront obligés d’être plus attentifs aux œuvres, mais aussi plus actif. b) La visite du musée : Les enfants peuvent commencer par faire une liste de tout ce qu’ils voient (l’enseignant aura préalablement sélectionné une partie du musée, ou quelques œuvres qui l’intéressent) pour essayer ensuite de classer les objets comme les recherches réalisées en classe les auront amenés à le faire. Peut-être reconnaitront-ils en ces lieux certains objets trouvés dans des articles parlant du musée, ou bien dans la brochure. Si l’enseignant a sélectionné des objets dans cette dernière, en enlevant les légendes, les élèves peuvent essayer de retrouver ces œuvres dans le musée et d’en donner le titre, l’auteur et l’époque. Tout ceci 10 sera conservé dans le cahier d’art. On insistera enfin sur l’œuvre qui figure sur la brochure et on demandera aux élèves de la retrouver dans le musée (Glycines de Monet). Exemple : classement réalisé à partir de la brochure. Archéologie Histoire Architecture et arts décoratifs Peinture, Dessin Pour se familiariser avec le musée, son service d’action éducative propose de nombreuses activités comme un travail sur les couleurs (mallette et livret pédagogique P’tits marchands de couleurs créés par Delphine Eristov et disponibles au musée) ou bien La Chasse aux œuvres (des petits carrés de toiles sur lesquels figurent un ″morceau″, un détail d’une œuvre du musée, sont distribués aux élèves qui essaient de retrouver l’œuvre originale dans le musée. Cette séance permet aux enfants de se concentrer sur les œuvres et d’aiguiser leur regard). À la fin de cette séance, il est important de demander à chacun de choisir une œuvre qu’il a préférée et de prendre un moment pour en faire une esquisse dans son cahier d’art. Il recopiera le cartel d’identification de l’œuvre (prévoir un cahier d’art type travaux pratique). Compétences : Connaître les lieux culturels du département -Fréquenter les lieux de culture (lieux institutionnels). -Distinguer et comprendre les spécificités de chaque lieu : musée, bibliothèque, salle de spectacle, auditorium (concert, théâtre, danse...), centre d'art, galerie d'art, écomusée, cinéma, artothèque... - Acquérir des comportements adaptés aux lieux fréquentés - Connaître les fonctions d'un musée : conservation, présentation, restauration (dans certains cas). - Mettre les élèves en contact avec des œuvres originales. 11 2) Travail sur L’Impressionnisme : a) Au musée: (tiré du dossier du musée) -Faire rechercher aux enfants deux paysages exposés au musée. Il s’agit de : La Vallée de Jouy-en-Josas, par Adolphe Viollet-le-Duc. La Fenaison en Normandie, par Pierre Montézin. Une fois les œuvres trouvées, les faire décrire aux enfants : Qu’est-ce que cela représente ? Leur rappeler ce qu’est un paysage. Décrire les détails. Comment est-ce peint ? Décrire les couleurs, la lumière, la touche. En comparant les deux œuvres, les enfants comprennent la différence entre une peinture de paysage académique et une autre influencée par la révolution impressionniste. Peinture académique Peinture impressionniste Les personnages sont anecdotiques dans le Les personnages tiennent paysage. importante dans la nature. une place La peinture est sombre, avec des couleurs de Les couleurs sont claires, vives. Elles rendent convenance : le vert pour les feuilles, le brun l’impression immédiate rendue par les effets pour la terre… mais cela ne correspond pas du soleil. forcément à la couleur réelle, au « vrai » vert de cet endroit, etc. Le tableau est peint en atelier. La lumière, ses reflets et l’eau deviennent les La seule touche de lumière qui éclaire un peu sujets principaux des paysages. le paysage est le ciel : il se reflète dans le plan d’eau. La peinture est lisse. L’artiste a peint par petites touches. Chaque touche est différente selon l’effet qu’il veut donner : feuilles, blés, courant de la rivière, etc. Pour compléter cette étude, emmener les élèves devant deux toiles de Balthasar Van den Bossche : L’Atelier du peintre et L’Atelier du sculpteur. Cela permet aux enfants de découvrir comment les peintres travaillaient autrefois. On s’aperçoit que le peintre réalise une marine 12 alors qu’il se trouve dans son atelier. Il travaille donc à la fois avec sa mémoire et avec son imagination. b) En classe : - Dans le cahier d’art, trace écrite sur les deux œuvres vues au musée et les caractéristiques de chacune d’elle (peinture académique/ peinture impressionniste). Travail à partir de plusieurs paysages de Monet : peindre à la manière des impressionnistes. 3) Travail sur les séries : a)Au musée: (tiré du dossier du musée) Le musée Marcel Dessal conserve une peinture d’influence fauve représentant un champ couvert de meules : paysage de Marinot. La faire retrouver aux enfants et leur faire décrire : Quoi ? Quand ? etc. Puis leur faire dessiner le tableau dans leur cahier d’art. Dans un deuxième temps, les enfants peuvent être chargés de retrouver une autre peinture, réalisée par un autre peintre fauve : Vlaminck. Il s’agit de Baie des trépassés. Faire décrire l’œuvres aux enfants : grande masse, couleurs, touches, afin de leur faire définir l’atmosphère. Comme Monet, les enfants peuvent ensuite imaginer la même vue mais au lever du soleil, sous un ciel gris, en pleine journée ensoleillée, etc. et la dessiner dans le cahier d’art. b) En classe : (tiré du dossier du musée) Observation des séries de Monet avec les élèves. Que remarquez-vous ? cliquer Maison du parlement au coucher du soleil 1903 Huile sur toile Collection privée Cliquer Le Parlement, coucher de soleil 1904 Huile sur toile The Kunsthaus, Zurich 13 cliquer Le Parlement, ciel orageux 1903 Huile sur toile Musée des Beaux-Arts, Lille cliquer Le Parlement, Effet de Brouillard 1904 Huile sur toile Museum of Fine Arts, St. Petersburg Cliquer Londres, le Parlement 1904 Huile sur toile National Gallery of Art, Washington, DC On remarque qu’il s’agit toujours du même paysage (même endroit, même cadrage) mais dans des tons et couleurs différents. Les versions varient en fonction du moment de la journée, mais aussi des saisons. Comment pourrions-nous faire pour réaliser ce même genre d’œuvres ? Il faudrait choisir un endroit (paysage) et l’observer à différentes heures de la journée et de l’année, puis le réaliser en peinture en essayant de restituer les couleurs. Les élèves auront certainement l’idée de la photographie comme étant de conserver et de confirmer leurs observations. On réalise une série de photographies de la cour de récréation ou d’un paysage aperçu depuis l’école, de la rentrée jusqu’au printemps suivant. Le cadrage devra toujours être le même. Cette série sera réalisée à la peinture. Elle sera doublée d’un travail en photographie (un dossier pédagogique sur la photographie est disponible au musée Marcel Dessal). * 14 4) Les glycines : Au musée : (Au préalable, observation d’une œuvre en classe : Le Bassin aux nymphéas ou les Nymphéas) Cliquer Le Bassin aux nymphéas (1897-1 899) Observer l’œuvre : Les Glycines. Dessin et peinture (crayons aquarelles) dans le cahier d’art. Animation « Au Fil de l’eau » (livret pédagogique du Musée Marcel Dessal, créé par Delphine Eristo). En fin d’année, on peut envisager un voyage scolaire à Giverny, qui permettra aux élèves de découvrir le jardin qui a tant inspiré Monet, de visiter le site, puis tout comme l’artiste, de prendre quelques croquis et de les peindre en pleine nature. 5) Interdisciplinarité a) Sciences : Exemples de séances d’après, le site, la main à la pâte : Module : Jardiner à l’école : porte ouverte sur les sciences ? (La Classe) [Cycles 2 et 3] Date de publication : 10/04/2008 Recréer un coin de jardin dans une école ? Une classe peut difficilement, seule, prendre en charge un jardin. L’entretien d’un jardin peut concerner plusieurs classes. Pour une observation la plus riche possible, le projet gagne à s’étaler dans le temps. L’intérêt réside dans la diversité des prises en charge tout au long de la scolarité des enfants. À chaque âge ses découvertes, à chaque étape un questionnement nouveau, et à chaque niveau de classe des connaissances et savoir-faire exigés dans les programmes. Les deux séquences proposées visent à faire connaître : - les conditions de germination d’une graine. La composition d’une graine et le rôle des parties qui la constituent. - un vocabulaire spécifique : germe, germination, plantule, feuille, racine, tige, cotylédon, enveloppe, tégument. - des éléments qui interviennent dans la reproduction des plantes à fleurs. 15 Matériel : Pots et bacs. Vrilles pour trouer le fond des gobelets ou godets. Graines : haricot, lentille, pois, capucine, gazon, carotte, radis, tomate, basilic, etc. Supports variés : terreau, sable, buvards, coupelles en verre et faïence, filtres à café, papier essuie-tout, etc. Loupes. Arrosoirs ou pichets en plastique, verres doseurs ou cuillers-mesures Réfrigérateur ou congélateur (facultatif). Introduction : À la campagne comme à la ville, les jardins, quand ils existent, sont plutôt disciplinés, et les plantes que l’on y trouve sont bien souvent les mêmes quelle que soit la région. Des fleurs contenues dans des bacs en béton, des arbres cerclés de fer, sont parfois la seule possibilité de contact de l’enfant avec la « nature », et cette relation n’est pas toujours harmonieuse. Les pelouses, haies et parterres de fleurs sont plus ou moins respectés. Recréer un coin de jardin dans une école, ouvrir une fenêtre sur la vie végétale… Une classe peut difficilement, seule, prendre en charge un jardin. L’entretien d’un jardin est un projet qui doit concerner toutes les classes d’une école ou d’un groupe scolaire, pour associer l’ensemble des enfants à la réalisation. C’est une façon de limiter les actes de vandalisme en évitant les jalousies, mais aussi d’alléger les tâches répétitives. Pour une observation la plus riche possible, le projet gagne à s’étaler dans le temps. L’intérêt réside dans la diversité des prises en charge tout au long de la scolarité des enfants. À chaque âge ses découvertes, à chaque étape un questionnement nouveau, et à chaque niveau de classe des connaissances et savoir-faire exigés dans les programmes. Supports de communication Une affiche pour noter le problème que se pose la classe, les hypothèses et protocoles d’expérimentations des groupes. Elle restera affichée en classe durant toutes les séances. Du papier affiche pour les travaux de groupe et des marqueurs pour la rédaction du compte rendu des travaux de chaque groupe (meilleure lisibilité lors des synthèses collectives). Le cahier de sciences de chaque élève. Progression possible La situation de départ proposée est réalisable dès le CE2, si les élèves ont l’habitude de mettre en place des protocoles et d’en concevoir. Dans le cas contraire, on se limitera à quelques investigations les plus simples : mettre la graine sur ou dans la terre ? Comment ? Arroser ? Quelle quantité ? Quelle fréquence ? Dès les cycles 1 et 2, on peut viser la construction des connaissances suivantes : En réalisant des semis on constate que les graines germent et donnent des plantes. Il existe de très nombreuses graines. Chaque graine germée donne une plante. Le semis des graines et la croissance des plantes demandent du temps. Toutes les graines ne germent pas en même temps. Les plantes grandissent et produisent tige, feuilles et racines. Les plantes sont des êtres vivants, qui naissent (germination), grandissent, ont des besoins nutritifs et meurent. 16 1 - La germination Cette séquence de 4 séances sur la germination, conviendra plutôt à des élèves de CM1. Que faut-il pour qu’une graine germe ? Tel est l’objet de cette première séance, qui devra aboutir à une synthèse collective des hypothèses émises par les élèves en petits groupes. - Séance 1 : comment semer les graines ? Quel entretien des semis ensuite ? Témoignage : classe de CE2 - Séance 2 : concevoir des protocoles d’expérimentation Pour tester les hypothèses émises lors de la précédente séance, les enfants devront concevoir et mettre en place les protocoles d’expérimentation. - Séance 3 : conclusions sur les conditions de germination - Séance 4 : d’autres graines germent-elles de la même façon ? 2 - La graine Cette séquence de 2 séances sur la graine (ses différentes parties et leur rôle) est plus adaptée au CM2. Qu’y a-t-il dans une graine ? Répondre à cette question est le nouveau défi lancé par nos scientifiques en herbe. - Séance 1 : Qu’y a-t-il dans une graine ? Tentative de réponse par l’observation - Séance 2 : l’intérieur de la graine : recherche documentaire Sur le site, on peut télécharger toutes les séances : Jardiner à l’école : porte ouverte sur les sciences ? b) Histoire Travail sur le XIXe : resituer l’artiste dans son temps. Lien avec les autres artistes de son époque. c) Littérature Dans la dernière partie du dossier du musée, on explique qu’à la fin du XIXè siècle, la mode et le goût de l’extrême orient, et en particulier le Japon, gagne l’Occident. On l’appelle Japonisme. L’intérêt de Monet pour l’art Japonais apparait comme certain car certaines de ses œuvres sont profondément influencées par l’art japonais. Il s’est inspiré, notamment d’une estampe d’Hokusaï, Poème de Burya No Asayasu, pour la barque à Giverny ou en norvégienne. 17 On peut donc étudier : Le vieux fou de dessin : Auteur et illustrateur : François Place Genre : Roman illustré A noter que Le vieux fou de dessin est d'abord paru sous la forme d'un album (20x27 cm) en novembre 2001 Thèmes : Japon - 19e siècle - Katsushika Hokusai - Art - Artiste Apprentissage - Transmission - Dessin - Estampe - Gravure - Calligraphie Création - Relation enfant/vieillard - Relation maître/élève Âge : de 9 à 12 ans Pour partir à la découverte de Hokusai, le maître des estampes japonaises et l'inventeur des mangas, ces « dessins au fil de la pensée »... C'est l'histoire d'un petit garçon de 9 ans qui s'appelle Tojiro. Il vit dans la ville d'Edo, la capitale du Japon. C'est un vendeur de gâteaux de riz dans les rues et chez les gens. Il est orphelin alors il vit chez son oncle et sa tante qui lui mènent la vie dure. Parmi les clients de Tojiro, il y a un vieil homme très étrange : il a l'air très pauvre mais il reçoit chez lui des gens riches et nobles et il appelle toujours Tojiro « moineau ». Son nom est Katsushika Hokusai, c'est un artiste qui passe son temps à dessiner. Tojiro rêve d'être un samouraï et ne comprend pas trop le travail de Hokusai. Un jour, le « vieux fou de dessin » car c'est comme ça qu'on appelle le vieillard, qui a presque 100 ans, lui montre un dessin. Tojiro est très intrigué et vraiment émerveillé par ce dessin de shishi, un lion-dragon porte-bonheur, que dessine chaque jour le vieil homme pour se porter chance. Hokusai lui propose un matin de travailler avec lui dans son atelier et de lui apprendre à lire et à écrire. Chaque jour, Tojiro apprend quelque chose et comprend que le métier d'artiste est passionnant. Il apprend la gravure sur bois, comment chaque page de livre est imprimée, quels outils on utilise pour ces travaux, comment préparer l'encre et surtout il lit tous les livres qu'a faits Hokusai et comprend que c'est un grand artiste très célèbre. Et chaque jour, Tojiro trouve 18 qu'il est de plus en plus passionnant de travailler pour le vieux fou de dessin et il l'admire chaque jour de plus en plus. Le jour de la fête des garçons, le maître dit à Tojiro qu'il a eu un accord avec un de ses amis graveurs qui est prêt à le prendre à son service à Nagasaki. Tojiro est très triste de quitter Hokusai mais est content des cadeaux que son maître lui a faits : les dix premiers exemplaires de la Manga, des dessins « au fil de la pensée », qu'il avait dessinés autrefois, et aussi un réservoir d'encre et un pinceau tout neuf. Le lendemain de cette journée, Tojiro va faire ses adieux à son maître, il lit la dernière page de son célèbre album « Les Cent vues du mont Fuji » et voit ce que son maître avait écrit... Tojiro comprend alors et lui promet d'apprendre ! Poésie : Verlaine (« poète impressionniste ») Verlaine Promenade sentimentale Le couchant dardait ses rayons suprêmes Et le vent berçait les nénuphars blêmes ; Les grands nénuphars, entre les roseaux, Tristement luisaient sur les calmes eaux. Moi, j’errais tout seul, promenant ma plaie Au long de l’étang, parmi la saulaie Où la brume vague évoquait un grand Fantôme laiteux se désespérant Et pleurant avec la voix des sarcelles Qui se rappelaient en battant des ailes Parmi la saulaie où j’errais tout seul Promenant ma plaie ; et l’épais linceul Des ténèbres vint noyer les suprêmes Rayons du couchant en ses ondes blêmes Et des nénuphars parmi les roseaux, Des grands nénuphars sur les calmes eaux. 19 Vocabulaire Plaie Métaphore pour désigner une blessure qui tourmente l'âme Saulaie Bois de saules généralement des lieux humides Sarcelles Petits canards sauvages, au vol rapide Nénuphar Plante aquatique des eaux tranquilles aux feuilles flottantes et aux fleurs solitaires de couleur jaune. Blême Pâleur extrême, pâle, livide, terne, blafard. Soleil couchant Une aube affaiblie Verse par les champs La mélancolie Des soleils couchants. La mélancolie Berce de doux chants Mon coeur qui s'oublie Aux soleils couchants. Et d'étranges rêves Comme des soleils Couchants sur les grèves, Fantômes vermeils, Défilent sans trêves, Défilent, pareils À des grands soleils Couchants sur les grèves. Paul Verlaine (Poèmes saturniens) d) Musique Musique impressionniste Sur le site Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Musique_impressionniste Etude des œuvres suivantes : Reflets dans l’eau Poème symphonique Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy. Le Festin de l'Araignée (1912), Albert Roussel (1869-1937) Jeux d'eau (1901) Miroirs (1905) Maurice Ravel (1875-1937) 20