AURELIE SAMUEL, Collectionner les textiles, l`exemple
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AURELIE SAMUEL, Collectionner les textiles, l`exemple
Collectionner les textiles : constituer une collection de référence, l'exemple de Krishnâ Riboud Introduction Le Musée Guimet possède l’une des plus riches collections de textiles au monde grâce à Mme Krishnâ Riboud (1926-2000). Mme Riboud avait commencé sa collection dans les années 1950 en achetant des saris Baluchar du Bengale, région dont elle était originaire. En 1979, elle fonde l’Association pour l’Etude et la Documentation des Textiles d’Asie (AEDTA), au sein de laquelle elle rassemble une extraordinaire collection d’environ 4000 textiles. Constituant une importante bibliothèque et rassemblant une équipe de chercheurs, elle crée un véritable centre d’études et de recherches scientifiques. Dés 1964, date à laquelle Jeannine Auboyer, alors directrice du musée Guimet, lui demande d’étudier les textiles d’Asie centrale rapportés par Paul Pelliot, Krishnâ Riboud entame une relation très privilégiée avec cette institution. C’est la raison pour laquelle elle choisit naturellement de léguer sa collection au musée Guimet. À une première donation d’environ 150 pièces en 1990, succède en 2003 un legs verbal de la presque totalité de la collection. Les textiles couvrent une très large période, allant pour la pièce la plus ancienne de la Chine des Royaumes Combattants (475-221 av. notre ère) au XXe siècle. 1 La collection illustre la richesse des textiles de tout le continent asiatique, avec une prédominance pour l’Inde (1800 numéros) 600 œuvres venues du Japon, environ 580 de la Chine, 350 d’Indonésie, 200 d’Asie Centrale, quelques pièces iranienne, turques et un petit nombre d’œuvres non asiatique (environ 280). L’arrivée de cet ensemble au musée Guimet vint combler une énorme lacune. En effet, le musée Guimet ne possédait jusque là que très peu de textiles, hormis ceux rapportés par Paul Pelliot. Emile Guimet n’en avait d’ailleurs pas non plus rapporté lors de ses voyages en Asie. Krishnâ Riboud • photographie de Krishnâ Riboud et de Rabindranath Tagore Krishnâ Roy naît le 12 octobre 1926 à Calcutta. Fille de médecin, elle est également l’arrière petite-nièce de Rabindranath Tagore, prix Nobel de littérature en 1913. C’est dans cette atmosphère intellectuelle et cosmopolite que Krishnâ Riboud a grandi, et elle y a puisé son ouverture d’esprit vers le monde. • Krishnâ Roy au centre accompagnée par Tara et Rita Pandit, photographiée par Henri Cartier Bresson, à New York en1947 ; à droite : Photographie : Krishnâ Riboud en 1949 Après des études de philosophie à Boston, Krishnâ Roy épouse Jean Riboud, qu’elle avait rencontré par l'intermédiaire d'Henri Cartier-Bresson à New York. 2 Fuyant l’atmosphère délétère du Maccarthysme, le couple s’installe à Paris en 1951.Jean Riboud est nommé chez Schlumberger, qui va devenir l’un de plus grands groupes industriels français. Krishnâ Riboud, qui retourne fréquemment en Inde, commence très tôt à s’intéresser aux arts et traditions de son pays d’origine et décide de constituer une collection de textiles. Consciente que les textiles de son pays et plus particulièrement de sa région natale constituent un patrimoine inestimable, mais menacé de disparition, elle achète des saris Baluchar du Bengale. • Sari, Murshidabad, 19e siècle, AEDTA 1-MA 8158, Musée Guimet Les pièces qu’elle se procure à partir des années 50 sont répertoriées dans le premier inventaire ouvert en 1980. La première pièce (AEDTA 1-MA 8158) est un sari du Bengale. Mme Riboud a acheté la plupart de ses textiles chez des antiquaires ou auprès de grands négociants en textiles, comme Spink, de Londres. Elle en a acquis certains lors de ses voyages, mais ils font figure d'exceptions. • Krishnâ Riboud avec André Malraux à l’inauguration de l’exposition « Couleurs de l’Inde », galerie Bernheim, Paris, 1962 Suite à l’exposition de 1962, à la Galerie Bernheim à Paris, qui présente des textiles de sa collection, elle commence sa collaboration avec le musée Guimet. Jeannine Auboyer lui confie en 1964, en tant que chargée de mission, l'étude des textiles du 3 musée, en particulier la célèbre collection rapportée d'Asie centrale par Paul Pelliot. Cette étude fait comprendre à Krishnâ Riboud le caractère essentiel de l’analyse technique dans l’appréhension des œuvres. Elle rencontre au début des années 70, dans le cadre du Centre International pour l'Étude des Textiles Anciens (CIETA), dont elle deviendra vice-présidente, Monsieur Gabriel Vial, professeur à l'école de Tissage de Lyon, avec qui elle va lancer un vaste programme de recherche sur les tissus anciens de l'Asie centrale. Elle recevra aussi les encouragements de Louis Hambis, professeur au Collège de France et disciple de Paul Pelliot, qui publie ses recherches, menées en collaboration avec Gabriel Vial, dans l'ouvrage : Tissus de TouenHouang conservés au Musée Guimet et à la Bibliothèque Nationale, paru en 1970 à Paris. Jusqu'alors les grandes collections de tissus d'Asie centrale de Guimet, du Musée National de New Delhi, de l'Ermitage et du British Museum avaient été presque exclusivement étudiées sous l'angle de l'iconographie et de l'histoire de l'art. En revanche on savait fort peu de choses sur toutes les techniques utilisées pour les différentes productions textiles en Asie, malgré leurs implications évidentes pour toute recherche sérieuse sur les questions d'influences et d'emprunts. • Krishnâ Riboud en Inde à Bénarès Elle déclare à ce sujet : « Je pense que les études techniques sont d’une importance capitale car c’est là qu’on commence à penser à la personne qui a fait cela et aux moyens qu’elle a employés. (…) On pense à la personne qui a passé du temps à développer son art et son habileté, en se fondant sur de vastes connaissances tout en y apportant à chaque fois quelque chose de nouveau. Sans étude technique, on reste un simple esthète. Alors on se contente d’être un collectionneur, et non un propagateur d’informations. 4 • Fragment de tissu en soie brochée face et revers, MA 9845-AEDTA 1864, Musée Guimet Durant cette période, elle cesse provisoirement d’enrichir sa collection. Ce n’est qu’à partir de la fin des années 1970 qu’elle recommence à acquérir de nouvelles pièces. Ses critères de sélection sont désormais axés sur l’intérêt technique des œuvres, et plus seulement sur leur valeur esthétique ou iconographique. C’est dans cette optique que Mme Riboud, sans négliger les textiles indiens, décide, dans le but d’élargir le champ de ses investigations, de se tourner également vers les textiles de la Chine et un peu plus tard du Japon. • Fragment de soie brodée (needle-loop), dynastie, Ming (1368-1644), Chine, MA 11527 (AEDTA 3680) Myrna Myers, antiquaire et collectionneur, qui a bien connu Krsihnâ Riboud, comprend mieux aujourd’hui la façon dont Mme Riboud a pu osciller entre les rôles opposés de responsable d’une collection à vocation publique et celui de collectionneuse passionnée. « Krishnâ Riboud suivait un chemin très personnel, dirigée par ses coups de cœur. Une fois un thème élu, elle partait à la recherche d’œuvres permettant d’approfondir ses connaissances. Tel fut le cas, entre autres, des motifs de rayures de pelage de tigre sur les textiles du Tibet, de 5 la technique de broderie needleloop en Chine et des costumes d’enfants. Ainsi Krishnâ Riboud a-t-elle réuni une collection marquée du sceau de son goût original ». • photographie, AEDTA Mme Riboud fonde en 1979 l'Association pour l'Étude et la Documentation des Textiles d'Asie (AEDTA) située avenue de Breteuil à Paris. Elle y développe un véritable centre de documentation et de recherche scientifique, accessible aux chercheurs et aux étudiants, y créant une bibliothèque et une photothèque. Cette association va vite devenir un centre incontournable d’étude scientifique et technique des textiles. La composition de la collection L’Inde • Panneau de tente (qanat), Inde du Nord, époque moghole, vers 1625-1635, velours de soie façonné et coupé, 141,5 x 76,5cm ; L’Inde comprend un grand nombre de tissus de l’époque moghole (costumes et accessoires, qanat ou panneaux de tente), dont certains en velours de soie. • Sari, soie broché, 19e siècle, Bénarès, Musée Guimet, MA 8227 des saris provenant aussi bien de Bénarès, du Bengale que du 6 • Sari Patola, Taffetas, ikaté double Chaîne rayée double aux bordure latérales, Gujarat, fin 19e siècle, Musée Guimet, MA 8526 ; Gujarat (patola) ou de Kanchipuram, des costumes d’enfants, • Chambâ Rumal représentant une scène du Râmâyana : Rama, Lakshmana et Hanumân, toile de coton brodée de soie, Himachal Pradesh, Chambâ, fin du XVIIIe début du XIXe siècle, Donation Krishnâ Riboud, 1990, MA 5750 (AEDTA 1370) des rumal (tissus brodés servant à envelopper des présents et des offrandes) de la vallée de Chamba (Punjab) ou de l’Andhra Pradesh (Hyderabad), et des tentures religieuses (pichchvai). • Kalamkari, coton peint, XVIIe siècle, MA 5678 Parmi les très belles toiles peintes (kalamkari) , une est considérée comme le chef-d’œuvre de la collection, et arbore un décor de cour d’une rare finesse. 7 • Bordure de châle Cachemire, duvet de chèvre crocheté double, 1680-90, Musée Guimet, MA 11087 ; Fragment de châle Cachemire, vers 1680, MA 5685 (AEDTA 2482) Cet ensemble se distingue aussi par une exceptionnelle variété de costumes qui illustre toutes les techniques de tissage, reflétant ainsi la culture et les traditions des nombreuses régions du sous-continent. Une centaine de ces pièces viennent du Cachemire, le fonds Riboud possède l’une des plus belles collections de châles du Cachemire en dehors de l’Inde, parmi lesquels de rares fragments de la fin du XVIIe siècle. Monique Lévi-Strauss, chercheur en histoire des textiles, se souvient que, « à l’AEDTA, les chercheurs, toujours bienvenus, pouvaient examiner les trésors de sa collection de textiles d’Asie, que son œil si perspicace lui avait permis d’acquérir ». Lorsque Mme Riboud apprit qu’elle s’intéressait aux châles du Cachemire, elle l’invita chez elle et lui fournit une aide précieuse pour sa première exposition en 1982 au musée Galliera, lui prêtant les pièces qui lui manquaient, ce qui lui permit de « soumettre au public un système de datation [qu’elle] avait élaboré après trois ans de recherches. [Monique Lévi-Strauss] lui en garde une infinie reconnaissance ». La collection de textiles indiens est la plus complète et a vraiment pour but de présenter un catalogue le plus exhaustif possible de tous les textiles au sens large représentés en Inde. La Chine • Fragments, dynastie Yuan (1279-1368), taffetas broché, MA 11591 8 Le monde sinisé représente renferme les pièces les plus anciennes. En effet, deux rubans remontent à l’époque des Royaumes Combattants (481 – 221 av. J.-C.). Chronologiquement viennent ensuite 6 pièces datant des Tang (618 – 907). Mais la collection se distingue tout particulièrement par une soixantaine de fragments de tissus brochés– certains de grande taille – fabriqués sous les dynasties Liao (916 – 1127), Jin (1115 – 1234) et Yuan (1206 – 1367), et généralement retrouvés au Tibet. • Paire de bottes, époque Liao (907-1125), tapisserie de soie (kesi). Samit, lamelles de feuilles d’or, MA 11679 (AEDTA 3838) Mme Riboud s’était spécialisée dans l’étude de ces textiles et en avait acquis de très nombreux exemplaires à la fin de sa vie. Numériquement, l’essentiel date cependant des dynasties Ming (1668 – 1644) et Qing (1644 – 1911) et comprend un grand nombre de costumes de cour, des insignes de mandarins, des bannières et de nombreux accessoires (notamment des chaussures et des couvre-chefs). Des costumes provenant des minorités viennent compléter cet ensemble exceptionnel. • Robe dragon semi-officiel (jifu), soie brodée, XIXe siècle, MA 5808 (AEDTA 546) et MA 10990 9 • Robe dragon semi-officiel (jifu), soie brodée, XIXe siècle, MA 10990 • Robe officielle (chupa) à gauche, satin de soie brodé Tibet et Chine, dynastie Qing (1644-1911), Musée Guimet – MA 8684 ; • Robe de court (longpao), gaze de soie brodée, dynastie Qing (1644-1911), Musée Guimet, MA 11055 Le Japon • Kesa à 7 jô, XIXe siècle, soie, MA 8647 – AEDTA 512, Musée Guimet Bien que passionnée par l’étude des textiles chinois, elle est profondément touchée par le Japon avec lequel elle tisse en quelque sorte un lien spirituel. 10 Mme Riboud se rend une douzaine de fois au Japon, entre autres pour y étudier les textiles conservés au Shôsô-in de Nara. La collection de textiles japonais rassemblée par Mme Riboud se compose notamment d’un très intéressant ensemble de manteaux de moines kesa. Le kesa est un châle monastique fait de différentes pièces de tissus cousues ensemble (en une sorte de patchwork) sous forme de bandes ou « colonnes ». Comme le souligne Mme Riboud, dans l’interview qu’elle accorde à Pamela Bensoussan en 1983, « Les kesa sont les objets les plus hautement travaillés au Japon. Leur origine remonte à la Chine, on en trouve des mentions dans des textes qui vont du 10e au 12e siècle (…) Le mot kesa vient du sanskrit. Mais quel est son origine ? Il ne reste aucun kesa en Inde, nous en trouvons des références en chinois mais les plus anciens exemples connus que j’ai eu la chance de voir à Kyôto l’an dernier se trouvent dans les collections des temples et des musées japonais et pour certains remontent au 8e siècle (…).Au cours du temps, le kesa est devenu un phénomène japonais. » Le premier kesa de la collection inventorié (entre 1980 et 1981 -1er inventaire ouvert) est un kesa à 7 jô (MA 8647-AEDTA 512) du XIXe siècle. • Kesa à sept bandes, soie brochée et lamelles de papier doré (kinran), XIXe siècle, Musée Guimet, MA 5771 (AEDTA 2345 Le fonds de la collection a été constitué, sur la demande de Mme Riboud, par Alan Kennedy, dés 1982, date à laquelle ils se rencontrent à l’Asia Society de New York. Alan Kennedy y donnait une conférence sur les kesa. Dans les années 1978-79, Mme Riboud avait déjà en sa possession quelques unes de ces pièces, qu’elle avait achetées chez Spink à Londres. 11 En 1983, une soixantaine de kesa de la fin du XVIII et du début du XIXe siècle, provenant de la collection d’Alan Kennedy, entrent à l’AEDTA. Alan Kennedy les achète majoritairement aux Etats-Unis, pays vers lequel de nombreuses pièces avaient été exportées lors de la réouverture des frontières. Les kesa, vendus par les temples bouddhistes obligés de céder une partie de leurs biens, se retrouvent en grand nombre aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Des ventes sont organisées. Celle de Shojiro Nomura en 1914 à Boston rassemble de nombreuses pièces japonaises parmi lesquelles des kesa. Plusieurs d’entre elles sont aujourd’hui au Metropolitan Museum de New York. La collection de Mme Riboud s’enrichit également des grands ensembles d’art japonais réunis par les premiers collectionneurs. Ces pièces continuent de circuler à Paris lorsqu’elle commence à rassembler des textiles japonais. De nombreux collectionneurs, français ou établit en France, s’étaient, dés le XIXe siècle, passionnés pour les étoffes japonaises et notamment par les fukusa. La maison de Goncourt à l’instar de celles d’autres collectionneurs recèle de nombreuses pièces tissées ou brodées : les Fukusa. Louis Gonse, dans « l’Art Japonais » les définit ainsi dans une note : « J’ai déjà dit que le foukousa est un carré d’étoffe, plus ou moins riche suivant le rang et la fortune des personnes, qui sert à envelopper le présent que l’on veut faire agréer, la missive que l’on adresse dans une petite boîte de laque. Bien entendu, le foukousa est retourné à l’envoyeur. C’est l’accusé de réception. • Fukusa représentant trois grues en vol, soie brodée et filée d’or, XIXe siècle, MA 9468-AEDTA 1447, Musée Guimet 12 La collection de Krishnâ Riboud compte un petit nombre de Fukusa (dont le MA 9468AEDTA 1447, acheté en 1983) dans l’esprit de ceux recherchés par les collectionneurs du XIXe siècle. Parmi les premières pièces liées au textile collectées par les « japonisants », on trouve les pochoirs en papier (katagami), qui ont joué un rôle très important dans la diffusion des motifs japonais. Il n’y a que très peu de pochoirs en Occident avant 1880. • Pochoir katagami, MA 11991-AEDTA 330 BJ, Musée Guimet Dans la collection de Krishnâ Riboud, on trouve un certain nombre de pochoirs katagami mais on ne sait pas exactement à quelle époque ils ont été acquis. Les pochoirs japonais ont considérablement influencé l’art décoratif. La diffusion des motifs s’est également faite à travers les échantillons collectés à l’époque et reproduits dans les différents ouvrages publiés notamment celui de M.P. Verneuil. • Couverture et page de garde de l’ouvrage de Verneuil avec une préface de Gaston Migeon, Etoffes Japonaises, Paris, 1905 Dans l’ouvrage, plusieurs planches illustrent des fragments d’étoffes à décor figuratif et narratif, qui servaient probablement à la fabrication des obi et des pochettes à tabac. 13 • à gauche : Feuilles de fougère, détail de la planche en couleur n° 30, MP. Verneuil, Etoffes Japonaises, Paris, 1905 ; à droite : fragment de la collection Riboud en soie brochée, MA 9905-AEDTA 1927, Musée Guimet La pièce citée comme appartenant à M. Bing et reproduite planche 30 de l’ouvrage de Verneuil est très proche d’un fragment de tissu en soie brochée de la collection de Krishnâ Riboud (MA 9905-AEDTA 1927), inventoriée en 1984. Il est probable, que cette pièce provienne de la collection de Bing. Ces échantillons de textiles ont été achetés par Mme Riboud en grand nombre. Ils sont conservés dans des albums, et illustrent sa volonté de constituer une véritable collection de référence en rassemblant un éventail le plus large possible de techniques et de motifs et d’illustrer le goût des premiers « japonisants ». • Veste de paysanne de la région de Tsugaru, toile de coton, double ikat, teinture par réserve (shibori), MA 9829-AEDTA 1848, Musée Guimet 14 ERROR: stackunderflow OFFENDING COMMAND: ~ STACK:
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