Pathologie vulvaire bénigne
Transcription
Pathologie vulvaire bénigne
Pathologies vulvaires Dr F Caquant Lichénification Dermatoses à localisation vulvaire Lichénification • • • • Hyperplasie épithéliale bénigne Aspect quadrillé pachydermique Grisâtre ou rosé Ttt = Dermocorticoïdes classe 1 ou 2 pendant au moins un mois • +/- antihistaminiques Lichen scléreux vulvaire (LSV) Lichen scléreux vulvaire • Dermatose inflammatoire la plus fréquente de la vulve • À tout âge, même enfant • Association avec vitiligo et thyroïdite d’Hashimoto • Biopsie: – Hyalinisation du chorion, superficiel, parfois soulignée par un infiltrat inflammatoire sous jacent – Épithélium hyperkératosique pouvant devenir hyperplasique (LSV hyperplasique) 1 Lichen scléreux vulvaire (LSV) • Signes fonctionnels: – – – – Prurit +++ Brûlures + Dyspareunie orificielle Asymptomatique 15% Lichen scléreux vulvaire (LSV) • Signes cliniques – – – – – – – Aspect blanc nacré de la muqueuse / peau Diffus / localisé +/- leucoplasique (LS hyperplasique) Encapuchonnement du clitoris Atrophie des petites lèvres / mégalonymphes Brides vestibulaires Sténose orificielle Lichen scléreux vulvaire (LSV) • LSV hyperplasique – Hyperplasie épithéliale avec ou sans atypies basales – Aspect leucoplasique / ulcéro-leucoplasique – Dégénérescence possible en Carcinome épidermoïde de vulve • 30% si absences d’atypies • 80% si atypies Lichen scléreux vulvaire (LSV) • Traitement – Dermocorticoïdes puissants classes 1 – Chirurgie: • Exérèse des zones leucoplasiques et ulcéroleucoplasiques • Périnéotomie médiane postérieure si bride vestibulaire postérieure • Vulvopérinéoplastie si sténose 2 Psoriasis ano-vulvaire Psoriasis ano-vulvaire • Érythème à bords nets, macérés à tendance fissuraire • Fissures des sillons interlabiaux • Fissures rétro-anales +++ • Surinfection à candida fréquente • Rechercher autres localisations • Dermocorticoïdes classe 2 / 3 Lichen plan vulvaire (LPV) Lichen plan en « feuille de fougère » Lichen plan hyperplasique • Forme leucoplasique – Rare – Prurit – Placards blanchâtres finement réticulés en « feuilles de fougères » – Faces internes des grandes lèvres ou des petites lèvres – Formes hyperplasiques: leucoplasique / érythroleucoplasique – Parfois pigmenté Lichen plan vulvaire (LPV) LPEV • Forme érosive du LPV = LPEV – – – – – + fréquente Vestibulite érosive sévère Association à atteinte vaginale dans 70% Association à atteinte gingivale dans 90% Poussées 3 Lichen plan vulvaire (LPEV) – – – – – – – – – Liseré réticulé leucoplasique en périphérie 30% synéchies des petites et grandes lèvres Atrophie vulvaire avec encapuchonnement du clitoris Brides vestibulaires antérieures et postérieures Atteinte possible du col Biopsies: sur les zones blanches Dermocorticoïdes puissants pour la vulve Hydrocortisone mousse pour le vagin Corticoïdes per-os si échec Vitiligo Lichen plan cutané • Atteintes cutanées moins fréquentes • Rechercher lésions du cuir chevelu, ongles, cornée, conduit auditif externe, voire de l’oesophage Eczéma et vulvites de contact • Diagnostic différentiel avec LSV 2 mécanismes: • Irritation primaire (Effudix, Imiquimod…) • Réactions allergiques (ABT, parfums…) Vulvite allergique Vulvite caustique Maladies bulleuses • Érythème polymorphe de vulve, syndrome de Stevens-Johnson et syndrome de Lyell. • 2 origines: – médicamenteuse ou – infectieuse 4 Lyell Maladies bulleuses • Pemphigus vulvaire – – – – – – – Pemphigus vulvaire Adulte > 40 ans AC circulants anti-substance intercellulaire Bulles intra-épidermiques fragiles par acantholyse Atteinte vulvaire primitive rare Bulles cutanées en peau saine Cytodiagnostic de Tzanck: Acantholyse IF directe (Ig G) +, AC circulants + Maladies bulleuses • Pemphigoïde cicatricielle (Pemphigoïde bénigne des muqueuses: – Patiente âgée 50 à 60 ans – Touche muqueuses buccale, conjonctivale, oesophagiennes, vaginale et vulvaire – Évolution par poussées bulleuses localisées synéchiantes – Décollement sous-épithélial – Biopsie en bordure de bulle: IF directe: dépôts d’IgG & C3 sur la membrane basale – AC anti membrane basale circulants inconstants – Dermocorticoïdes classe 1 Pemphigoïde bulleuse: aspect érosif Aphtes et aphtose • Ulcérations ovalaires de 2 à 10 mm de diamètre • Fond « beurre frais » • Bords taillés à pic entourés d’un liseré rouge vif • Souvent d’origine herpétique • Parfois bipolaire: maladie de Behcet 5 Ulcère aigu de vulve • • • • • Ulcère aigu profond Fièvre & douleur aiguë de l’adolescente 1 à 3 ulcération aphtoïdes Rechercher infection à EBV Guérison spontanée en 15 j Ttt symptomatique Dermatoses pustuleuses amicrobiennes Dermatoses pustuleuses amicrobiennes • Impétigo herpétiforme • Psoriasis pustuleux – Tableau fébrile – Évolution par poussées – Associée à polyarthrite psoriasique – Tropisme pour la vulve – Risque vital pour le fœtus +++ – Début brutal dans les 3 derniers mois de la grossesse : tableau toxi-infectieux – Pustules en bouquets herpétiformes – Biopsie: pustule spongiforme identique à celle du psoriasis pustuleux – Rechercher hypoparathyroïdie – Ttt = corticothérapie systémique + ABT large spectre Impétigo herpétiforme Dermatoses héréditaires • Pemphigus bénin chronique familial (Maladie de Hailey-Hailey) – – – – – Transmission AD Poussées favorisées par la chaleur Enquête familiale Plaque eczématiformes Biopsie: décollement bulleux intra-épidermique avec acantholyse – Ttt = excision greffe 6 Maladie de Hailey-Hailey Dermatoses héréditaires • Maladie de Darier: – Transmission AD – Trouble génétique de la kératinisation – Papules blanches +/- confluentes, macérées surinfectées – Pseudo verrues planes sur le dos des mains – Kératose ponctuée des paumes et des plantes – Biopsie: fentes supra basales par acantholyse, corps ronds & petites cellules en « grains » Maladie de Darier Dermatoses héréditaires • White sponge naevus: – – – – White sponge naevus Transmission AD Plaque indolore, blanche spongieuse Bénin Autres localisations: bouche, vagin, œsophage, nez ou anus Infection à HPV • 2 groupes d’HPV – Bas risque: 6, 11 – Haut risque: 16, 18, 31, 33… • 2 états possibles – État épisomal (non intégré au génome de l’hôte) => lésions bénignes mais infectantes = CONDYLOMES – Intégration dans le génome de l’hôte => lésions dysplasiques et cancers = VIN 7 Condylomes vulvaires • • • • • • Condylomes vulvaires HPV 6, 11 et 42 Aspect typique = « Crète de coq » Rosé en zone muqueuse Grisâtre en zone semi-muqueuse Érythroplasiques en région péri-urétrale Prolifération chez femmes enceintes / VIH / Immuno-déprimées Condylomes vulvaires Condylomes vulvaires • Diagnostic ≠ parfois difficile: – Versant muqueux: Papilles vestibulaires physiologiques (ne balnchissent pas après acide acétique) – Versant cutané: verrues séborrhéiques, naevi, papulose bowenoïde • Diagnostic = biopsies +++ • Koïlocytes = grosses cellules rondes claires à noyau central infectées par HPV • FCV, colposcopie & biopsies, Sérologie VIH • +/- Examen du partenaire Koïlocytes Condylomes vulvaires • Ttt local +++ • Antimitotiques: Condyline, Effudix • Acide trichloroacétique 50% (Lésions muqueuses) • Antiviral = Imiquimod: 3 applications / Sem pendant 2 à 3 mois • Méthodes physiques (2nde intention) : CryoT, Electrocoag ou Laser CO2 8 Tumeur de Buscke-Lowenstein (Carcinome verruqueux) Condylomes vulvaires • • • • • Carcinome verruqueux HPV 6 ou 11 Bénin Localement agressif Rare transformation en K épiderm invasif Exérèse chirurgicale complète Néoplasies intra-épithéliales vulvaires (VIN) • 2 types (Classification ISSVD 1999): – VIN indifférencié – VIN différencié VIN indifférencié • Atypies sévères sur toute la hauteur de l’épithélium d’emblée, sans passage par les stades de VIN 1, 2 puis 3 VIN indifférencié • 3 aspects cliniques différents: – Maladie de Bowen – Papulose bowenoïde – VIN confluents • +/- Images koïlocytaires • HPV oncogènes 16, 18, 31, 33, 39 • Pas de corrélation clinique-virologie => pas de typage HPV 9 Maladie de Bowen vulvaire • • • • • Maladie de Bowen vulvaire Âge moyen: 55 ans Bowen invasif: 65 ans Lésion unifocale: 85% Risque invasif: 10 à 20% Ttt chirurgical+++ – Curatif – Préventif d’une invasion Papulose bowenoïde • Femmes jeunes: 84% < 40 ans • Lésions multicentriques +/- multifocales (col) • Pronostic excellent • Récidives +++ • FCV, Colposcopie & biopsies +++ • Ttt = ttt condylomes Papulose bowenoïde 10 VIN confluents • • • • • • VIN confluents Femmes ≈ 40 ans Immunodéficientes (intérêt sérologie VIH) FCV, colposcopie & biopsies +++ Récidives +++ Imiquimod Exérèse des zones infiltrées ulcérées ou tumorales VIN différencié Invasion débutante sur LSV • Atypies basales survenant sur dermatose pré-existante: – LSV +++, – LPE, – Radiodermite… • Risque d’évolution vers un cancer invasif • HPV négatif Cancer invasif sur LSV Carcinomes épidermoïdes invasifs de la vulve • Surviennent dans 90% des cas sur une lésion pré-existante: – 1/3 sur VIN indifférencié – 2/3 sur LSV ou LP • Ttt = vulvectomie totale + curage GG sauf si invasion < 1mm 11 Maladie de Paget • Néoplasie intra-épithéliale: grandes cellules claires mucipares = cellules de Paget • Femme âgée • Prurit +++ • Placard érythémateux + îlots blanchâtres parfois squameux / érosifs • Extension centrifuge à partir d’une grande lèvre • Diagnostic = biopsie +++ Maladie de Paget Maladie de Paget • Diagnostic ≠ : Eczéma, Bowen, Hailey-Hailey • Mais persistance malgré ttt topiques doit faire pratiquer biopsie • Association à néoplasie de voisinage ou à distance ou à K sous-jacent que dans 7 à 8% des cas • Mauvais pronostic si associée à K sous-jacent ou à distance • Très bon si MP strictement cutanée • Récidives +++ (40% dans les 3 ans) • Ttt le – mutilant = association chir + Laser CO2 Mélanome malin Mélanome malin multifocal • • • • 1,4% à 5% des tumeurs malignes de vulve Médiane d’âge: 55 ans 80% des cas sur petite lèvre Formes SSM, achromique, nodulaire ou multifocale • Pronostic = Breslow & atteinte gg 12 Mélanome malin nodulaire Épithélioma baso-cellulaire • Petite tumeur blanchâtre à bords polylobés formés de petites « perles » translucides • Formes ulcérées / pigmentées • Malignité locale • Récidives +++ • Ttt = exérèse complète Épithélioma baso-cellulaire ulcéré Cancer glandulaire primitif • Rare • K de la glande de Bartholin • > 40 ans 13
Documents pareils
Les lésions dermatologiques de la vulve
à la recherche d’une néoplasie intra
épithéliale vulvaire différenciée (dVIN)
( fig. 2), laquelle fait le lit des cancers
invasifs vulvaires. En effet, 2/3 des
carcinomes épidermoïdes invasifs se
...
Leucoplasie vulvaire - Performances médicales
>>> Les lésions bénignes se présentant
sous forme de leucoplasie peuvent être
rapportées :
––à un lichen plan (LP) sous forme de
plages blanches, comme au niveau buccal. Elles sont généralement as...