Mise en page 1 - Galerie Olivier Waltman

Transcription

Maquette cata ACMÉ2:Mise en page 1 07/12/09 21:48 Page4
CMJN
Noart • ACMÉ
galerieolivierwaltman
présente
NOART
ACMÉ
Installation-perform ance
d’art urbain contem porain
Textes de Olaf Stencini
No Art Lets the Gunpowder Talk !
CMJN
Noart • ACMÉ
not be “funky-groovy” of course, but who cares about the design in the Kivu province or Peshawar ?
That is the reason why, when No Art announced his show
concept (guns? GUNS?) nobody knew what to say, although I
did personally catch a glimpse of two or three connoisseurs
jubilating, albeit a bit nervously.
Even if the majority did not understand No Art’s immediate
intentions, those who thought they knew him were quick to
imagine quick-draw pistols shooting into corners and friends
living it up with the explosives. What else?! We were immediately intrigued by his clear and simple vision, drawn from such a
weird and improbable vernacular.
I
don’t know if you’ve noticed, but you’d better not talk about
guns these days. It feels like, oh how should I put it, there is
an atmosphere of hostility. Yes, that’s it.
Now that these weapons of destruction have been brought into
fruition, I’m happy to announce that our expectations were
MUCH unmatched to the artfully ironic final product.
Those who shoot guns are not really admired, nor are those
who manufacture them. Those who deal in the dark side of the
weapons trade (ranging in size from the hand-held to the kingsized variety of which the Iranian atom specialists speak) are
admired even less so. Gun sellers are having a difficult time.
Hollywood with its Nicolas Cage, although perfect as a cynical
arms dealer, hardly succeeds in rejuvenating the profession.
As to owning a gun at home, school, or the office - forget about
it. Guns are not politically correct, you understand. They’re abominable. And that’s the very reason why No Art’s new exhibition
is so meaningful.
It took him just one day to come up with the idea, just like that,
and suddenly. He self-assuredly came to us and said, “So, for
my next show, I will make guns.” Cool, isn’t it?
No Art baptized the project “Acme” (the utmost point of tension,
as the Wikipedia puts it), or “ACME” (Another Company Making
Everything, as in the cartoons where so-cute squirrels hide
dynamite sticks or artillery twelve times their size, behind their
backs.)
Our biggest interest was in society’s perception of guns – their
identifications with gun design and function. For instance, if you
wanted to buy an AK-47 machine gun, you more or less know
what you would be getting – a powerful killing machine built by
a reliable Russian manufacturer. The design of the gun would
I don’t know if Galerie Olivier Waltman, who will exhibit No Art
this winter, really knows what to expect. I am sure there will be
quite a commotion, as I’m sure they have not seen many like
him on the rue Mazarine.
As for the poetry which is found inside the barrel of a gun – it
can be likened to having a taste for eating tripe or whelks. Is it
a matter of character, or simply a disposition?
O .S.
No art fait parler la poudre !
CMJN
Noart • ACMÉ
e ne sais pas si vous avez remarqué, mais ça ne se fait pas
tellement, de parler d’armes, ces temps-ci. Il me semble
sentir, comment vous dire… un fond d’hostilité, voilà.
Ceux qui en usent n’ont pas franchement la cote. Ceux qui en
fabriquent rament aussi, surtout s’ils font dans le massif
(demandez donc aux savants atomistes iraniens, pour voir).
Même ceux qui en vendent ont du mal ; c’est à peine si
Hollywood, avec un Nicolas Cage pourtant impeccable en
trafiquant cynique au-delà de tout, a réussi à ripoliner un peu la
profession.
Quant à en posséder à la maison, à l’école ou au bureau, je ne
vous raconte même pas.
J
Les armes, ce n’est pas politiquement correct, voilà ce que c’est.
C’est mal.
Et c’est bien pour ça que la nouvelle exposition de No Art va
nous être tellement indispensable.
Ça l’a pris comme ça, d’un coup — parce c’est comme ça qu’il
fonctionne, depuis toujours ou presque. Un jour, il a débarqué,
sûr de son fait, pour nous dire tout de go, à nous autres qui
avons la chance de le voir rêver tous les jours :
“ Alors voilà, pour ma prochaine expo, je vais fabriquer des armes. ”
C’est bien, non ?
Parce qu’évidemment, l’intérêt d’un programme pareil, c’est
l’identité de celui qui s’y colle. Par exemple, si vous achetez un
avion Rafale… Non, un autre exemple. Bon, si vous projetez de
faire l’acquisition, disons, d’un fusil d’assaut Kalachnikov, vous
savez plus ou moins à l’avance ce que vous toucherez : du
russe rustique qui a fait ses preuves — pas vraiment olé olé, ça
c’est sûr, mais enfin le design, dans la région du Kivu ou du
côté de Peshawar…
C’est pour ça que quand No Art nous a défouraillé son programme d’expo (des armes ? des armes ???!), personne d’entre
nous n’a bronché. J’en ai même vu deux ou trois qui jubilaient,
nerveusement. Moi-même…
Car sans trop savoir ce qu’il avait en tête au juste, tous ceux qui
le connaissent un peu s’y voyaient déjà, forcément : de la
pétoire de compétition, du flingot à tirer dans les coins, de la
bombinette à se gondoler entre amis, que sais-je encore…
Ha, ha. Rien que la perspective de l’armurerie improbable et
brinquebalante qui surgirait d’une telle idée nous réjouissait
d’avance.
Aujourd’hui que tous ces objets existent vraiment, je suis assez
content de pouvoir vous dire que nous étions très en-dessous
de la vérité. Comme nom de baptême pour son projet, No Art
a choisi “ Acmé ” (“ le point extrême d’une tension ”, dixit
Wikipédia), qui peut aussi s’écrire ACME (pour Another
Company Making Everything), comme dans les dessins animés
où des écureuils-plus-mignons-tu-meurs sortent de derrière
leur dos des bâtons de dynamite allumés ou des pièces d’artillerie douze fois plus gros qu’eux, c’est dire.
J’ignore si la Galerie Olivier Waltman, qui expose No Art cet
hiver, a bien saisi dans quoi elle s’engage ; mais à leur place, je
ne serais pas forcément tranquille. Sûr qu’ils n’en ont pas vu
beaucoup des comme lui, rue Mazarine. La poésie du trou de
balle, c’est comme aimer les tripes ou les bulots : une affaire de
tempérament.
O .S.
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Noart • ACMÉ
GRENADE
À ESSUYER LES PLÂTRES
L’amateur éclairé aura identifié, dans ce modèle
réalisé exclusivement sur commande, certaines
lignes familières inspirées à la fois par les maîtres
du Bauhaus et le mouvement futuriste italien. La
prise en main a fait l’objet d’études ergonomiques
poussées, afin d’allier rondeur et fermeté.
En 2008, nos ateliers en ont réalisé, pour l’émir de
Dubaï, une série spéciale limitée, de couleur jaune
fluorescente. Sans effet de blast, la GEP pourra
aussi amuser les enfants pendant les après-midi
pluvieux au V VF du Pouldu (Finistère sud).
Ni repris, ni échangé.
ASSEMBLAGE MIXED MEDIA
20 X 24 X 6 C M 8 X 10 X 2 IN.
PIÈCE UNIQUE
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Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
CMJN
Noart • ACMÉ
AFM
(AUTOMATIC FUCKING MACHINE)
Rire, joie, bonne humeur ! Reconnu de longue date
par nos clients sous toutes les latitudes, le sérieux
de nos prestations n’exclut pas de leur apporter,
ça et là, le soupçon de fantaisie ou la dose de chaleur humaine qui fait, précisément, le sel de nos
existences.
C’est le sens de ce modèle tous publics, très
convivial dans son design comme dans ses fonctionnalités, que sa robustesse de conception destine tout particulièrement aux usages familiaux.
Finitions cuir et ronce de noyer sur commande
uniquement.
120 X 40 X 10 CM 48 X 16 X 4 IN. PIÈCE UNIQUE
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Noart • ACMÉ
L’ARME A GAUCHE
Cet élégant modèle reprend, en le modernisant,
un design original très populaire dans les toutes
e
premières années du XX siècle en Prusse orientale au sein des armées du Kaiser Guillaume. Sans
effet de recul significatif, l’arme à gauche est particulièrement bien adaptée aux utilisations en intérieur, même dans de très petits espaces (kitchenettes, salles de bains). Refroidissement par air.
Silencieux fourni. Peut convenir à une clientèle
féminine.
220 X 200 X 60 CM 88 X 80 X 24 IN.
PIÈCE UNIQUE
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Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
RETRO-KILLER
Plus de trois années / homme ont été consacrées par nos
départements R&D à l’élaboration de ce modèle exceptionnel,
fruit d’une ingénierie de haute précision. La crosse est en
téflon et la lunette de visée, mise au point dans le cadre d’un
transfert de technologie avec le CERN de Genève, usinée
dans un alliage innovant intégrant entre autres du coltran, du
rubidium et de la kryptonite verte. Encore diffusé de façon
restreinte, le Retro-killer bénéficie depuis 2008 de la norme
ISO 43520 – 2, dite « norme Maman ». Ni effet de recul, ni
dommages collatéraux.
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Noart • ACMÉ
DESSOUS DE TABLE
L’un des classiques éprouvés de notre catalogue.
Indémodable et sûr, adopté par plusieurs générations d’utilisateurs enthousiastes et fidèles, ce
modèle rencontre aujourd’hui un vif succès auprès
d’une nouvelle clientèle proche-orientale en quête
de fiabilité, qui en apprécie la robustesse et la simplicité tonique. Garanti trois ans pièces et main
d’œuvre – sauf en cas de catastrophe naturelle
enregistrée en préfecture. Aucun animal n’a été
maltraité lors de l’élaboration de ce produit.
80 X 80 X 40 CM 32 X 32 X 16 IN.
PIÈCE UNIQUE
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Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
ARMES DE POING G
Elaborée à la manière des maîtres d’autrefois,
dans le strict respect du C odex A rm orum dont
l’origine remonterait aux premières confraternités
d’initiés maçonniques du Haut-Poitou, cette belle
paire suit à la lettre les spécifications de son cahier
des charges : respect, man. La prise en main a fait
l’objet d’une attention toute particulière — notamment pour les gauchers, les ambidextres et les
amputés. Plébiscitée pour sa conjonction de folle
élégance et d’extrême précision, cette référence a
su séduire au fil des ans de très nombreux clients
célèbres, parmi lesquels feu le roi des Tonga
Tupou IV, Pee Wee Herman, Monseigneur Gaillot
et Camilla Parker Bowles. Finition également proposée en imitation chair, vison et bois bandé.
39 X 19 X 3 CM 16 X 8 X 1 IN.
PIÈCE UNIQUE
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Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
BOMBE A EAU
À plus d’un titre un modèle historique. La légende
veut en effet que ce soit avec cette création originale que le fondateur de notre activité, Athanase
Frogon-Massart, ait enregistré ses premiers succès
e
commerciaux au XIX siècle, et ainsi jeté les
fondements d’un puissant groupe transnational.
Assemblée dans la fonderie de l’appartement familial à partir de composants de récupération, la première génération de bombe à eau a été initialement
testée en conditions réelles à la bataille de Solferino
par l’armée impériale française, avec le résultat que
l’on sait : une sacrée branlée pour les Autrichiens.
Son design originel n’a pratiquement pas changé
depuis. Chacune des unités qui sortent aujourd’hui
de nos ateliers de Marolles-les-Braults (Sarthe) fait
l’objet d’un désamiantage poussé.
16 X 20 X 16 CM 6 X 8 X 6 IN.
PIÈCE UNIQUE
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Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
CARPET BOMBING
L’une de nos créations les plus récentes, élaborée
en stricte conformité avec les directives européennes régissant notre activité. Titulaire du
Vladimir Putin Prize 2008, catégorie Innovative
D esig n. Le modèle présenté est la version dite
« stalagtite ». Une version dite « stalagmite » ou
« tapis de sol » (moins poétique mais plus onéreuse, car réalisée en iridium platiné, afin de garantir les performances de rigidité requises) est également disponible. Certification Seveso 2 délivrée
sur simple demande manuscrite (fournir une enveloppe timbrée pour la réponse).
80 X 65 X 65 CM 32 X 26 X 26 IN.
PIÈCE UNIQUE
CMJN
Noart • ACMÉ
CMJN
Noart • ACMÉ
CANON ECCLESIASTIQUE
L’un des joyaux de notre gamme, assurément. Cet
équipement de prestige à très hautes performances
résulte d’une commande ad hoc passée directement à notre holding par un conglomérat rassemblant des membres de l’Opus Dei, de l’organisation américaine SPFIN (Sarah P alin Friends’
InternationalN etw ork)et de la section « opérations »
des Petits Chanteurs à la Croix de Bois (canal historique). Toutes les munitions sont moulées individuellement « à l’ancienne », manuellement.
Trépied en option (chrome ou fourrure).
110 X 35 X 14 CM 44 X 14 X 6 IN.
PIÈCE UNIQUE
CMJN
Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
EXOCET DE SALON
Sobre et de bon goût, ce modèle entièrement assemblé à la
main est l’émanation d’un savoir-faire français multiséculaire.
Il a été conçu pour les intérieurs spacieux, où dominent
matières nobles et volumes équilibrés. Nos clients apprécient
tout particulièrement son ergonomie altière et le dynamisme
de ses lignes — pour ne rien dire d’une touche de masculinité
bien venue. Peut aussi, sur commande, être fourni en beige,
parme ou blanc cassé. Livraison aérienne en option.
Modèle d’exposition.
CMJN
Noart • ACMÉ
BALLE MASQUÉE
L’un de nos plus récents modèles, né sous le double signe de l’exigence de furtivité (incontournable
aujourd’hui dans notre univers professionnel) et de
la prise en compte des besoins de notre clientèle
féminine, toujours à la recherche d’une touche de
distinction. La balle masquée incarne le renouvellement de notre catalogue. Un tirage de tête, doré à
la feuille par nos ouvrières seniormédaillées du travail, a été réalisé en préambule à l’industrialisation.
Existe en version platine et lithium. En cas d’effets
indésirables, consulter.
21 X 14 X 8 CM 8 X 6 X 3 IN.
PIÈCE UNIQUE
CMJN
Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
TROU DE BALLE
Elaboré dans nos ateliers décentralisés de Pionsat
(Puy-de-Dôme) via la version 3D du logiciel d’acquisition de cible Messerschmitt-Schmidt, voici
notre modèle-star, leader incontesté sur son segment de marché. La licence de ce produit, exceptionnellement, a par ailleurs été cédée à une célèbre
marque d’électronique japonaise grand public qui
depuis plusieurs années, au moment des fêtes de
fin d’année, en commercialise avec succès une
inoffensive version sonorisée « guerre et pets »
pour enfants petits et grands, en odorama et plastique rigide clignotant. Breveté SGDG.
14,5 X 14,5 X 3,5 CM 6 X 6 X 1 IN.
ÉDITION LIMITÉE À 30 EX.
CMJN
Noart • ACMÉ
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Noart • ACMÉ
FLOWER POWER
Quand votre cœur fait « boum »… dites-le donc
avec des fleurs ! Inspiré au début des années 70
par les techniques des activistes irlandais, qui adoraient, lors des offices funéraires, se rappeler
bruyamment au souvenir des familles des soldats
anglais qu’ils venaient d’envoyer ad patres, ce
modèle distingué est devenu l’un des piliers de
nos gammes, en toute simplicité. Les options de
mise à feu habituelles (bouton-poussoir, réveil,
retardateur, programmation fractale) viennent
d’être enrichies cette année d’un système à commande vocale capable de reconnaître les langues
rares, dont le bantou, l’arabe littéraire, l’arpitan,
l’inuit et le picard du Vimeu-Ponthieu. Sans additif
ni conservateur.
10 X 10 X 16 CM 4 X 4 X 6 IN.
PIÈCE UNIQUE
CMJN
Noart • ACMÉ
We all have something of No Art
CMJN
Noart • ACMÉ
don’t know about you, but I have some No Art – which is to
I say the longing for peacefulness that lives at the heart of the
human race. The people of the world are more and more
being drawn into the synergy of enlightenment, with each
harmonious triumph proliferating future victories.
Let me summarize, for those of you who were not here at the
beginning:
His first invention - an instinctive assemblage (when he was
8, a shoe box, tubes, wires, light bulbs and a lot of effort) just
about provokes a mini Chernobyl-like explosion in the family
apartment.
At first look of course, his invention was seen as a flop. In reality, it was his first success, littered with all of his (future) key
elements already present: machines and tricks, incandescent
lighting and red glow, and industrial remains. This is what we
call a master’s undertaking, a true profession. Yes, he will
become an artist.
No Art really began his work in the early 90s. First, creating
structures to hang on living room walls, where rusty tiles,
plumbing fragments and various electro-mechanical artifacts
were roughly projected into a frame. It was difficult to find a
classification for these 3-dimensional works. “I need to transform materials and forms, to make them tactile, with volume,
he says. I am never as happy as when I can go and rummage
through the leftovers of a scrap dealer in the countryside:
4,000 sq. meters of metallic chaos, a whole landscape of
industrial waste, this is, to me, real life.”
With time and experience, function gradually joined with
form. No Art’s dream machines became more and more “useful” creations. Chairs, tables, consoles, mirrors, lights, coat
racks, a rattle and hybrid design with a proliferation of tubes,
faucets, pressure gauges and other liquid regulators – some
like diving in the “boudoir” of a contemporary Captain Nemo,
or The Boulle School in Paris, seen with the eyes of a hilarious
and unreasonable ironmonger.
Of course, some elements of the past have remained the
same: a predilection for noble materials (copper, steel,
Bakelite, ceramics), home-made-with-love recipes (the use of
solvents, acids, salts, you know, those products that seem to
bring old charms back to life) and even one or two forbidden ones
– plastics, so unpleasant, and, worse, electronics – so horrible!
These simple rules notwithstanding, every mixture, excess,
transgression and mode of interfering is possible – even
wished for - including artistic collaborations. A few fellows,
friends and mentors have accompanied No Art on his journey: Painter Jerome Mesnager, to name one, whose famous
white shadow often appears on his chaotic tool combinations.
I’ve been watching him for a while, No Art, for a lot of years.
I remember everything: tubes and re-use, electrical arches
and the smell of acids, metals and fluids, the obsession with
details and the love for manufacturing (etymology: made with
the hands). He might sometimes be tempted to hide behind
his creations – modest, shy, or who knows? However, from
audacious combinations to unexpected structures, the route
has never changed: the vibrant energy of life is everywhere, a
secret life, apparently silent, which gives intimate and lively
beauty to miserable carcasses saved from the slum as well as
to an entire working plant.
He once told me, “I feel really happy when I can find a
shabby object that no one takes care of, and out of nowhere,
transform it into something else, alive. To think that someone
will feel touched enough by it to pay for it for his living-room.
Maybe one day it will end up in a museum…”
Indeed, I just wanted you to feel a thing now obvious to you:
we all have something of No Art inside of us. And as for the
No Art on the outside, well for me personally, it is a footstool.
No Art is permanently exhibited by Galerie Olivier Waltman at
its gallery in Paris and on various international art fairs.
No Art lives and works close to Paris.
ON A TOUS QUELQUE CHOSE DE No art
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Noart • ACMÉ
e ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, il y
J a du NoArt chez moi - à la maison, je veux dire. Et ce qui
me rassurerait plutôt, c'est que nous sommes de plus en plus
nombreux dans ce cas là. C'est encourageant. Ce qu'on
pourrait appeler, au sens le plus littéral du terme, un juste
retour des choses.
Je résume, pour ceux qui n'auraient pas été là au début.
Son premier passage à l'acte en forme d'assemblage à l'instinct (8 ans, un carton à chaussure, des tuyaux, des fils, des
ampoules, de l'électricité et beaucoup d'application) est à
deux doigts de provoquer une manière de petit Tchernobyl
dans l'appartement familial.
En apparence, c'est raté. Au fond, c'est une réussite, puisque
presque tout est là, en germe : des machines et des machins,
des incandescences et des rougeoiements, de la tripaille
industrielle qui se mettrait à avoir une âme.
Ça s'appelle une vocation : voilà, c'est dit, il fera artiste.
Il s'y met pour de bon à l'orée des années 90. D'abord des
structures à accrocher sur le mur d'un salon, pour faire joli, où
il malmène au sein d'un cadre des morceaux de carrelage
rongé, des fragments de plomberie et divers artefacts électromécaniques. On n'ose pas dire des "tableaux", puisque
c'est en trois dimensions. Ça aussi lui est resté. "J'ai besoin
de manipuler de la matière et des formes, que ce soit tactile,
avec du volume, dit-il. Je ne suis jamais aussi heureux que
quand je vais fouiner chez mon ferrailleur en province : 4.000
mètres carrés de capharnaüm métallique, tout un paysage de
déchets industriels, ça, c'est la vraie vie."
Le temps et l'expérience aidant, la fonction rejoint progressivement la forme. Les machines à rêver de NoArt s'incarnent
de plus en plus dans des créations, mettons, "utilitaires".
Chaises, tables, consoles, pupitres, miroirs, luminaires, portemanteaux, tout un mobilier hybride et brinquebalant, où prolifèrent plus que jamais tubulures, robinets, manomètres et
autres régulateurs de fluides - quelque chose comme une
plongée dans le boudoir intime d'un capitaine Nemo contemporain, l'école Boulle revisitée par un quincaillier hilare et
déraisonnable.
Bien sûr, il y a quelques invariants : une prédilection pour les
matériaux nobles (cuivre, acier, bakélite, céramique), une
petite cuisine maison soigneusement élaborée au fil des
années (le recours aux solvants, acides, sels, de ces subs-
tances qui vous requinqueraient la plus déprimée des
breloques rescapées de l'oubli), et même un ou deux interdits
- proscrire les plastiques, antipathiques, et plus encore les
composants électroniques, "l'horreur"…
Mais hormis ces repères simples, tous les mélanges, débordements, transgressions et interférences sont possibles souhaités même. Y compris les connivences artistiques. Une
poignée de complices, comparses ou inspirateurs jalonnent
ainsi le parcours de NoArt, comme le peintre Jérôme
Mesnager, dont la célèbre ombre blanche vient périodiquement s'ébattre sur ses cahotants appareillages.
Il y a un moment que je le regarde s'activer, NoArt. Un paquet
d'années, bon poids. Je me souviens de tout : la tuyauterie et
la récup', les arcs électriques et l'odeur des acides, les
métaux et l'hydraulique, le souci du détail et l'amour de la
manufacture (éthymologiquement : qu'on fabrique avec ses
mains). Il aurait parfois tendance - la modestie, la timidité,
allez savoir - à se réfugier un peu derrière ses créations. Mais,
d'assemblages audacieux en structures inattendues, la trame
de l'histoire n'a finalement jamais varié : c'est la palpitante
énergie de la vie qui est là partout, cette vie secrète sous les
apparences de l'inanimé, celle qui confère à nos objets - de
la misérable carcasse miraculeusement sauvée de la
décharge jusqu'à l'usine complète en état de marche - leur
beauté intime et vibrante.
Il a d'ailleurs fini par me lâcher le morceau : "Mon vrai bonheur, c'est de m'emparer du pauvre truc dont plus personne
n'a rien à faire, abandonné au bord du néant, et de le faire
revivre sous une autre forme… Se dire que quelqu'un sera
suffisamment touché par cette renaissance pour payer pour
ça. Pour le mettre dans son salon. Et que, peut-être, ça finira
dans un musée…"
Alors voilà, c'était juste pour vous faire toucher du doigt un
truc que vous aviez sans doute déjà saisi : on a tous quelque
chose de No Art (moi personnellement, c'est un tabouret de bar).
No Art est exposé en permanence par la galerie Olivier
Waltman, dans son espace parisien et sur de nombreuses
foires internationales d’art contemporain.
No Art vit et travaille à côté de Paris.
CMJN
Noart • ACMÉ
DÉTONATOR
24 X 37 X 14 CM 10 X 15 X 6 IN.
PIÈCE UNIQUE
BOMB ASS
140 X 140 X 74 CM 56 X 56 X 30 IN.
PIÈCE UNIQUE

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