CLASSE DE 6e Héros maîtrisant un lion, anonyme, VIIIe siècle

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CLASSE DE 6e Héros maîtrisant un lion, anonyme, VIIIe siècle
CLASSE DE 6e
Héros maîtrisant un lion, anonyme, VIIIe siècle avant J.-C.
Bas-relief provenant du palais du roi Sargon II à Khorsabad (Irak), 5,52 m (H) x 2,18 cm (L.),
musée du Louvre, Paris
05 : 31 min
Période historique : Antiquité (VIIIe siècle av. J.-C.)
Grand domaine artistique : Arts du visuel
Thématique : Arts, créations, cultures
I – Contexte
L’Orient ancien 00 : 07 min
C’est en Mésopotamie, vers 3500 avant J.-C. que les premières villes apparaissent, sur les
rives du Tigre et de l’Euphrate. Ces villes s’organisent autour d’un palais et d’un temple,
décorés majestueusement. La sculpture du Héros maîtrisant un lion décorait la façade de la
salle du trône du palais de Sargon II, à Khorsabad, en Assyrie. Cette région correspond
aujourd’hui à l’actuel Irak. Dans l'Empire assyrien, le palais, résidence officielle du souverain,
est le cœur du pouvoir. Il s'agit alors pour le roi de montrer sa puissance en faisant
construire un immense monument.
Les sculptures des palais assyriens 00 : 43 min
Cette sculpture n'est en fait qu'une partie du décor de la salle du trône. En réalité, la totalité
du décor était monumentale ; nous le connaissons grâce aux dessins qu’a faits Eugène
Flandin en 1844, lors des fouilles archéologiques. Les portes de la ville et les accès
importants du palais, en particulier ceux de la salle du trône, étaient gardés par des
protecteurs chargés de prévenir toute menace : des taureaux ailés à tête d'homme, des
colosses au visage souriant, et des génies. Le tout formait une frise immense, mélange de
force et de sérénité.
Gilgamesh 01 : 18 min
Ce génie domptant un lion est souvent assimilé au héros Gilgamesh, figure légendaire mais
également roi historique d'Uruk. Sa légende a d’abord été transmise oralement, puis par écrit
sur des tablettes d’argile vers 2300 avant J.-C. Le récit de l’épopée de Gilgamesh est
considéré comme le texte littéraire le plus ancien que nous connaissons. Il raconte l’histoire
et les exploits extraordinaires du héros Gilgamesh qui, après avoir affronté de dangereuses
épreuves, est devenu le cinquième roi d’Uruk et aurait régné vers 2650 avant J.-C.
II – Analyse de l’œuvre
Une figure colossale 01 : 54 min
Cette sculpture de plus de 5 mètres de haut représente un homme en train d'étouffer un lion.
Sa tête et son buste sont sculptés de face, tandis que ses jambes sont représentées de
profil. Le corps de l’animal est également de profil, et il tourne la tête vers le spectateur. Le
personnage est beaucoup plus grand que le lion : il ne s’agit donc pas d’un homme normal,
mais d’un héros. Son apparence indique qu’il vient de Mésopotamie : ses cheveux et sa
barbe sont bouclés ; il porte une tunique courte et un châle long dévoilant une jambe. Il tient
dans la main droite une arme à lame courbe employée par les rois.
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La mise en valeur de la force 02 : 31 min
La musculature de l’homme est impressionnante, on voit les muscles saillir sur son avantbras droit et sur sa jambe. Si la force du personnage est ainsi soulignée, c’est parce qu’elle
est caractéristique des héros et permet de les reconnaître parmi les hommes. Avec son seul
bras gauche, le héros maîtrise le lion qui rugit et montre les crocs : toutes griffes dehors,
l’animal donne des coups de pattes pour se dégager. Pourtant, le héros reste impassible
face au fauve qui se démène. Ainsi, la force et la sérénité sont les deux qualités du héros.
Une sculpture entre bas-relief et haut-relief 03 : 03 min
Il existe deux genres de sculptures : les rondes-bosses, sculptées sur tous leurs côtés, et les
reliefs, sculptés sur un fond qui empêche d’en faire le tour. Cette sculpture est attachée à un
fond, elle n’appartient donc pas à la famille des rondes-bosses, mais à celle des reliefs. Elle
est d’ailleurs un bas-relief : elle ne se détache pas beaucoup du fond et a peu de volume.
Mais, si l'on regarde le bas-relief de profil, on constate que la tête du Héros maîtrisant un lion
se détache beaucoup du fond : il appartient donc également à la famille des hauts-reliefs !
III – Portée de l’œuvre
Une représentation symbolique du pouvoir 03 : 37 min
Le contraste entre le lion rugissant qui se débat et la force tranquille du héros met en valeur
le pouvoir de celui-ci. Assimilé à Gilgamesh, personnage légendaire et roi historique d'Uruk,
il est en fait une image de la puissance du roi. D'autres superbes monstres viennent affirmer
le pouvoir du roi, comme les taureaux ailés, gigantesques statues intégrées directement
dans l’architecture de la porte du palais et servant de base à l’immense voûte. Toutes ces
sculptures, érigées sur la terrasse du palais dominant la ville, étaient visibles de très loin et
témoignaient de la grandeur royale.
Les premières cités-États 04 : 10 min
Khorsabad, où l’on pouvait trouver la sculpture du Héros maîtrisant un lion, était une citéÉtat, c’est-à-dire un espace composé d’une ville et de sa campagne environnante, dans
lequel plusieurs individus vivaient sous une même autorité, incarnée par un roi. L’une des
plus anciennes cité-État que nous connaissons se nomme Ur et s’est construite en
Mésopotamie, sur les rives de l’Euphrate. Entourée de remparts, la cité-État s’organise
autour de deux monuments importants : le palais du roi et le temple où étaient honorés
plusieurs dieux, et en particulier le dieu-lune Nanna.
La naissance de l’écriture 04 : 45 min
C’est dans la région d’Uruk qu’apparaissent, en 3500 avant J.-C., les plus anciennes traces
d’écriture connues. Les textes, inscrits sur des tablettes d’argile avec des clous ou des
sortes de poinçons, dans une écriture dite « cunéiforme », permettent d’abord de conserver
la mémoire de l’activité commerciale ou des actes administratifs. Plus tard, l’écriture servira à
fixer des lois royales ou religieuses, à établir des correspondances ou à transmettre des
œuvres littéraires. Si la légende de Gilgamesh a d’abord été transmise oralement, elle a
ensuite été écrite sur des tablettes d’argile vers 2300 avant J.-C.
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