CONSEIL REGIONAL ASSEMBLEE PLENIERE PROCES VERBAL
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CONSEIL REGIONAL ASSEMBLEE PLENIERE PROCES VERBAL
CONSEIL REGIONAL ASSEMBLEE PLENIERE JEUDI 15 OCTOBRE 2015.ET VENDREDI 16 OCTOBRE 2015 PROCES VERBAL 2 CONSEIL REGIONAL ASSEMBLEE PLENIERE DES 15 ET 16 OCTOBRE 2015 JEUDI 15 OCTOBRE MATIN RAPPEL DES MESURES DE SECURITE DANS LE CADRE DU PLAN VIGIPIRATE p. 006 DECISION MODIFICATIVE N°2 DE L’EXERCICE 2015 Rapport n° 15.12.614 p.008 - Présentation par Mme la Présidente DESCLOZEAUX, de l’avis du CESER, sur la DM2 de l’exercice 2015 : - Intervention de l’exécutif - Intervention des groupes - Amendement de l’Exécutif - Vœu n°001 : Exécutif - Amendement : vœu n°002 : EELV Vote de la partie délibérative du rapport n°15.12.614 p. 012 p. 014 p. 017 p. 038 p. 045 p. 041 p. 052 BILAN DE LA PARTICIPATION DE LA RÉGION RHONE-ALPES AUX OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT (non soumis au vote) ET PARTICIPATION DE LA REGION RHONE-ALPES AUX OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE (O.D.D) Rapport n° 15.14.615 p. 053 - Intervention de l’exécutif - Intervention des groupes Vote de la partie délibérative du rapport n°15.14.615 p. 053 p. 058 p. 080 RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES DE LA CHAMBRE REGIONALE DES COMPTES SUR LA GESTION DE L’ASSOCIATION LES NOUVELLES SUBSISTANCES Exercices 2008 à 2013 (sans vote) p. 081 - Intervention éventuelle des groupes p. 082 APRES-MIDI COMMUNICATION SUR LES TRANSFERT DES CREPS A LA REGION Point de situation par M. PEIZERAT, conseiller délégué aux sports - Intervention des groupes p. 099 p. 104 3 PARC NATUREL REGIONAL DES BARONNIES PROVENÇALES : ADOPTION DES STATUTS DU PNR BARONNIES PROVENÇALES ET DISSOLUTION DU SYNDICAT MIXTE DE PREFIGURATION DU PNR BARONNIES PROVEN9ALES Rapport n° 15.07.616 p. 119 - Intervention de l’exécutif - Explication de vote des groupes Vote de la partie délibérative du rapport n°15.07.616 CONTRAT DE PLAN ETAT-REGION 2015-2020 – VOLET TERRITORIAL Rapport n° 15.12.617 - Intervention de l’exécutif - Intervention des groupes - Amendements : n°3 et n°4 - Vote de l’amendement n°4 - Vote de l’amendement n°3 Vote de la partie délibérative du rapport n°15.12.617 p. 119 p. 120 p. 128 p. 129 p. 129 p. 132 p. 160 -161 p. 165 p. 167 p. 168 -169 QUESTIONS DIVERSES ET VŒUX GÉNÉRAUX - n° 005 : EELV, FdG : Soutien aux salariés de ST Micro Electronics p. 170 - n° 006 : FdG : Soutien à la filière Micro Electronique p. 174 - n° 007: FdG : Soutien aux salariés de l’entreprise GRAFTECH p. 182 - n°008 : PSEA : Pour des territoires acteurs de la COP21 p. 186 - n°009 : EELV : L’État doit rétablir son soutien à la Fédération des Associations de Solidarités avec les Travailleurs –euses-Immigrés-es (FASTI) p. 189 - n°010 : FN : Pour suivre les préconisations de la Cour des Comptes sur les réfugiés - n°011 : PSEA, FdG / PRG-GE-APP /EELV : Pour une réhabilitation des « fusillés pour l’exemple » de la première guerre mondiale p. 191 p. 194 4 VENDREDI 16 OCTOBRE POLITIQUE IMMOBILIERE DES LYCEES PUBLICS – POLITIQUE DES TRANSPORTS REGIONAUX PUBLICS DE VOYAGEURS : AGENDAS ET SCHEMA D’ACCESSIBILITE Rapport n° 15.01.618 p. 205 - Présentation par M. Jean-Marc BAILLY, président de la commission « Territoires, transport et numérique » et par M. Michel WEILL, président de la commission « orientation, éducation, formation et parcours professionnels » de l’avis du Conseil Economique, Social et Environnement Régional, sur : - la politique immobilière des lycées publics, la politique des transports régionaux de voyageurs : agendas et schéma d’accessibilité - Intervention de l’exécutif - Intervention des groupes Vote de la partie délibérative du rapport n°15.01.618 p. 207 p. 209 p. 215 p. 238 Fin de l’assemblée plénière TABLEAU DES VOTES p. 244 QUESTONS DIVERSES ET VŒUX GENERAUX p. 245 FICHES D’EMARGEMENT p. 260 5 RÉGION RHÔNE-ALPES ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE Jeudi 15 octobre 2015 6 (La séance est ouverte à 10 heures 25 sous la présidence de M. Jean-Jack QUEYRANNE, Président du Conseil régional) Ouverture de la séance régional Ouverture de la séance par le Président du Conseil M. LE PRÉSIDENT.- Mes chers collègues, si vous voulez bien prendre place, nous allons débuter notre session. Je remercie nos deux secrétaires, Mme BERNARD et Mme RABILLOUD, qui ont pris place. 1. Rappel des mesures de sécurité dans le cadre du plan Vigipirate M. LE PRÉSIDENT.- Je vous rappelle que les mesures de sécurité sont appliquées dans le cadre du plan Vigipirate, vous en avez pris connaissance. Elles s’appliquent à notre administration, à notre assemblée, ainsi qu’au fonctionnement de la séance publique, sans que cela gêne la venue du public, conformément au règlement intérieur, puisque le public peut s’installer dans les rangs qui lui sont attribués à l’étage. 3. Marché de Noël des lycées agricoles publics 10 lycées agricoles publics (Bourg-en-Bresse Les Sardières, Aubenas – Olivier de Serres, Valence – Le Valentin, La Côte-Saint- André, Montbrison – Précieux, Saint-Genis-Laval, Belleville – BelAir, La Motte-Servolex, Contamine-sur-Arve, La Roche-sur-Foron) et cinq lycées horticoles (Dardilly/Écully, La Tour du Pin, Romans, Montravel, vendredi proposer Saint-Ismier) 16 octobre leurs 2015 sont productions de présents à 11 heures 45 (viandes, l’Hôtel à Région 14 heures 15 charcuterie, fruits, jus de fruits, fleurs et miels) de vins, le pour fromage, M. LE PRÉSIDENT.- Vous avez, dans le hall d’entrée, une présentation, organisée par notre service agriculture, de l’association DIVAGRI, créée il y a deux ans et qui a comme objectif de valoriser le potentiel génétique agricole de la Région Rhône-Alpes. Par 7 exemple, vous connaissez la pomme du Pilat, la poule grise du Vercors, les poireaux aujourd’hui. cinq de Solaize, etc. Ils sont présents ici Demain, je vous indique que 10 lycées agricoles publics et lycées horticoles seront présents entre 11 heures 45 et 14 heures 15, et qu’ils proposeront leur production. Vous pouvez leur réserver également un bon accueil. Nous aurons aussi devant le siège de notre Région la présence du bus assurant la promotion du déploiement du très haut débit. L’association WATEL, a été créée nationale ici, CREDO, en présidée Rhône-Alpes, et par ce Dominique bus est très intéressant, parce qu’il fait des démonstrations sur le fonctionnement du très haut débit et sur ses potentialités. Monsieur FRIEDENBERG, remarque, sur ce plan ? M. FRIEDENBERG.- Merci, voulez-vous ajouter Monsieur Président. le une Je vous invite effectivement, chers collègues, à découvrir le bus qui se trouve à l’entrée de la Région. Il aura un petit retard, parce qu’il y a des embouteillages. Ce bus est bien plus qu’un mode de transport, puisqu’il est un démonstrateur numérique développé par l’association CREDO, comme vous l’avez dit, Monsieur le Président, en partenariat avec les écoles d’ingénieurs Télécoms SudParis, Télécom Saint- Étienne, la Caisse des Dépôts, des industriels français et européens, et plusieurs start-up. Il s’agit d’une véritable vitrine fonctionnelle, pédagogique et ludique d’un réseau FTTH. Il permet, et il vous permettra de comprendre le fonctionnement d’un réseau fibre optique avec installation, activation et utilisation, de tester les applications, de découvrir les nouveaux usages et les potentialités du très haut débit dans les domaines de télémédecine, télétravail, téléformation, etc. Il démontre aussi la capacité à rendre le territoire plus communicant via les réseaux de capteurs à fibre optique. d’une Ce démonstrateur illustre l’intérêt d’équiper le territoire infrastructure fibre optique homogène, interopérable et 8 pérenne, telle que déployée en Rhône-Alpes financier de notre institution de la Région. avec le concours Surtout, il nous invite à imaginer les potentialités des futurs territoires intelligents. Je vous demande donc de faire une visite à ce bus au cours de la journée. Merci. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Vous pourrez donc accéder à ce bus et voir les démonstrations au cours de la journée. Je crois qu’il doit arriver d’ici quelques minutes. Rapport n°15.12.614 Décision modificative n° 2 de l’exercice 2015 M. LE PRÉSIDENT.- Nous avons à l’ordre du jour ce matin d’abord la décision modificative n° 2 de l’exercice budgétaire 2015, avant économique, la présentation social Mme DESCLOZEAUX, de et et l’avis du CESER (le Conseil Vice-président délégué environnemental l’intervention du régional) par aux finances. Je voudrais souligner – la distribution est en cours – le document décision « Vers une administration modificative est nouvelle », principalement destinée puisque à cette préparer la transition entre la fin de cet exercice 2015 et l’exercice 2016 qui s’exercera dans le cadre d’une nouvelle entité : la Région Auvergne Rhône-Alpes qui prendra place au 1er janvier 2016. région services Vous le savez, depuis plus d’un an, avec le Président de la Auvergne, des collectivités. deux René SOUCHON, Régions de nous préparer avons l’union demandé de nos à nos deux Un travail important a donc été accompli pour faire un état des lieux de l’action régionale, pour comparer ce qui se fait dans chacune de nos deux Régions. Nous avons, dans chacune des Régions, un comité de suivi. Il s’est réuni trois fois en ce qui nous concerne et nous avons tenu une session commune à la fin du mois de juin, de façon à examiner le travail engagé mais aussi avoir les discussions politiques qui s’imposent. Ce travail a permis aux deux équipes de la Région d’identifier ce qu’il fallait faire pour la continuité du service public. 9 Plus de 70 chantiers ont donc été ouverts. Hier encore, une réunion des deux administrations se tenait à Clermont-Ferrand, de façon que la création de cette nouvelle collectivité régionale soit une occasion de nous adapter, mais aussi de préparer les évolutions de notre fonctionnement dans une collectivité qui soit à la fois plus réactive, plus souple et plus moderne. Cette nouvelle collectivité est représentée ici par un projet d’administration, qui vise à répondre aux confrontée notre collectivité régionale : défis auxquels est - le défi des nouvelles compétences qui sont transférées par la Loi NOTRe du mois d’août dernier, notamment dans le domaine des transports et le domaine de l’économie ; - le défi de la révolution numérique, mode de relations entre défi la qui nous offre l’opportunité de nouvelles méthodes de travail, de nouveaux outils, de revoir le les citoyens, les collectivités et tous ceux qui sont partenaires de la Région ; - et administration : enfin, le comment faire de en territorialisation sorte que autres de notre l’administration régionale soit proche des citoyens et proche du territoire. La démarche a donc mobilisé les fonctionnaires de nos deux Régions, et les travaux sont mis à disposition de la future assemblée et du futur exécutif. Il appartiendra à la future assemblée de définir des objectifs, des orientations en matière d’harmonisation des politiques et de définition de politiques nouvelles. Ce qui est important, quelles que soient les évolutions ou les péripéties politiques, c’est que nous soyons opérationnels au 1er janvier 2016. C’est la mission que nous avions donnée, René SOUCHON et moi, à nos deux directeurs généraux, et la continuité du service public sera effectivement assurée au 1er janvier 2016. Dans le cadre de ce rapport, des précisions sont apportées notamment sur la gestion des ressources humaines, sur la gestion budgétaire, sur le circuit délibératif et, d’autre part, sur l’organisation des moyens généraux, des moyens informatiques, des moyens téléphoniques, des outils de gestion, réservation des salles, de messagerie, etc. de rénovation, de 10 Sur le plan budgétaire, les deux décisions modificatives sont présentées dans chacune de nos assemblées. Elles ont été faites de façon convergente et ont pour vocation de permettre la continuité de l’action régionale, avant que la nouvelle assemblée ne soit en mesure de voter le budget. En ce qui concerne le vote du budget, la date limite a été reportée au 31 mai 2016. Il y aura donc une organisation de transition, dont les principes ont été rappelés. Le futur organigramme dépendra bien sûr de l’exécutif, mais il faut assurer la continuité. Le principe est qu’il n’y aura pas de mobilité géographique imposée, mais il pourra y avoir une évolution des missions confiées aux agents. Si des mouvements existent au niveau des accompagnement individuel. personnels, il y aura bien sûr un Nous avons regroupé l’action régionale en 20 thématiques pour identifier les dispositions urgentes à prendre et les orientations. Nous serons donc prêts au 1er janvier 2016, c’est l’engagement que nous avons tenu. Il n’y aura pas de rupture dans l’organisation des deux Régions, ni évidemment dans le règlement de toutes les a fait, questions relatives aux personnels, relatives aux dimensions budgétaires. C’est un important travail de préparation qui été en particulier aussi par rapport à nos services informatiques, à nos services de gestion de paie, à nos services de gestion des commandes. Dans le document qui vous est présenté, il est aussi évoqué quatre axes concernant l’évolution de l’administration. - D’abord, simplification, pour la question clarifier et l’évolution du pilotage des services. - 9 000 agents, On souligne dont il aussi faut que bien de la modernisation simplifier nous dire les aurons qu’un de procédures un potentiel peu plus la et de de 7 000 travaillent dans les lycées. Nous aurons donc, par rapport à ces agents, le sentiment d’appartenance à une nouvelle collectivité, mais aussi l’évolution des métiers, l’évolution des questions de mobilité. - Le troisième point abordé est celui de la construction d’une organisation plus proche des citoyens et des territoires. Cela 11 dépendra de la future assemblée régionale, mais en particulier de la répartition des rôles entre les sites de Lyon et de Clermont-Ferrand. Il faut savoir que les sites supports seront ici : à partir du 1er janvier, il y aura donc une seule direction des finances, une seule direction au niveau des assemblées. Nous avons aussi, au niveau infrarégional, à réfléchir sur les missions qui pourront être exercées dans le cadre infrarégional, départemental ou autre. Une douzaine d’implantations territoriales ont été identifiées qui correspondent globalement au périmètre des départements ou des bassins de vie. - Enfin, parmi les missions, nous avons à intégrer les nouvelles dispositions de la loi NOTRe, en particulier les transferts de compétences. Il y aura – vous aurez une communication cet aprèsmidi – le transfert des CREPS (les Centres régionaux d’éducation physique et sportive) dès le 1er janvier 2016 ; et à partir de 2017 – délégation importante – les transports non urbains. Les transports scolaires interviendront au 1er septembre 2017. Il y aura également en 2017 les actions d’accompagnement à la création et à la reprise d’entreprise par les demandeurs d’emploi, et le plan régional de prévention et de gestion des déchets. Voilà donc ce qui a été préparé. Madame la Présidente (Mme DESCLOZEAUX) est attentive au rôle du Conseil économique, social et environnemental régional. Il n’y aura qu’un CESER dans la période qui va nous conduire jusqu’au prochain renouvellement, mais il travaillera de façon fusionnée avec le regroupement des deux Conseils existants aujourd’hui. De nouvelles élections sont prévues en principe en novembre 2016, puisque rien n’est réglé sur ce plan. L’administration est donc prête, je veux le souligner, à relever ce défi de la gestion d’une nouvelle collectivité. C’est le document que je tenais à vous transmettre. Il a aussi été discuté avec les organisations du personnel et fera l’objet d’un examen par les deux comités techniques de nos deux assemblées. Voilà en préalable, pour éclairer ce que nous allons décider dans le cadre de cette DM2, qui vise principalement à assurer la transition entre deux époques : celle de la fin de cette assemblée de la région Rhône-Alpes en tant que telle, et sa mutation, sa 12 novation dans une nouvelle assemblée Auvergne Rhône-Alpes, avec une nouvelle administration. Madame DESCLOZEAUX, faites-nous connaître l’avis du CESER en tant que Présidente. Nous sommes très heureux de vous accueillir. présidents, Mme DESCLOZEAUX.- Merci, Monsieur le Président. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les ViceMonsieur le Vice-président Messieurs les Conseillers régionaux, Nous sommes effectivement, DEBAT, vous Mesdames venez de le et dire, Monsieur le Président, dans une période de transition entre deux époques. Je vais donc me permettre, si vous m’y autorisez, avant de rendre l’avis du Conseil économique, social et environnemental régional sur la décision modificative n° 2, de saluer et remercier très solennellement particulièrement l’ensemble vous-même, de votre Monsieur le assemblée Président, et et plus l’exécutif régional que vous réunissez aujourd’hui pour votre dernière séance plénière, pour le travail accompli entre nos deux assemblées, au cours de cette mandature qui s’achève. deux Je forme le vœu que la qualité de la relation entre nos assemblées et la considération des acteurs économiques, sociaux, associatifs et environnementaux par l’assemblée délibérative puissent se poursuivre en l’avenir de la future Région. Vous avez saisi 2016 et notre constituer assemblée un socle sur la fort pour décision modificative budgétaire n° 2 pour avis. Nous avons bénéficié, en commission, des éclairages apportés par M. le Vice-président JeanFrançois DEBAT, que je tiens à remercier pour sa disponibilité, sa pédagogie et également pour l’attention qu’il a toujours manifestée envers notre assemblée consultative tout au long de cette mandature. Nous avons bien compris que votre projet de décision modificative présente un caractère particulier puisque, à une fonction habituelle d’ajustement pour 2015, s’ajoute cette fois-ci une fonction d’inscription de crédits en autorisations de programme pour assurer la continuité de l’action de la Région dans l’attente du vote d’un 13 budget primitif qui devrait être adopté d’ici le 31 mai 2016 au plus tard. Nous avons bien noté les enveloppes concernées : 156 M€ d’autorisations de programme, 94 M€ de crédits de paiement pour les ajustements 2015, et près de 1,5 milliard d’euros d’autorisations de programme pour démarrer l’exercice 2016. Pour ce qui concerne les ajustements 2015, nous prenons acte que les enveloppes principales sont destinées aux lycées et, dans une moindre mesure, à des équipements de recherche. Il s’agit en particulier de mettre en œuvre d’ici 2024 l’agenda d’accessibilité programmée des lycées publics sur lequel vous nous avez également consultés, Monsieur le Président. Michel WEILL, notre rapporteur, vous rendra compte de notre avis demain matin. Nous avons retenu, pour ce qui regarde les éléments budgétaires, la volonté exprimée de hiérarchiser les priorités de cet agenda et d’en favoriser l’efficience. Nous apprécions, dans ce projet de décision modificative, la proposition de profiter de l’environnement actuel de taux d’intérêt bas pour refinancer deux emprunts et ainsi économiser 10 M€ en frais financiers sur 10 ans. Pour ce qui concerne le second volet, à savoir la gestion de la phase transitoire pendant laquelle il faudra faire fonctionner la Région jusqu’au vote de son premier budget primitif, nous estimons adaptée et intéressante la technique consistant à affecter, ligne budgétaire par ligne budgétaire, des capacités de paiement maximal à hauteur de 5/12e du stock d’autorisations de programme affectées, mais non mandatées en début d’année. Cela, nous semble-t-il, donnera de réelles capacités au futur exécutif et à la commission permanente de faire ses choix en disposant des enveloppes de crédits nécessaires pour garantir, dans les meilleures conditions possibles, la continuité de l’action publique régionale, ceci avant le vote du budget 2016 et ceci, également, dans le respect complet des prérogatives de la future assemblée qui sera issue des urnes à la mi-décembre, la volonté étant de s’interdire d’anticiper des décisions qui appartiendront à la future assemblée. 14 Nous espérons que ceci permette de limiter les inquiétudes qui pourraient être parfois celles des socioprofessionnels face à un risque d’attentisme prochaine, risque porteurs d’avenir. qui pourrait caractériser assurer les investissements Président, Monsieur le Vice-président, notamment Monsieur le pour le Mesdames et Messieurs, je vous remercie. début d’année M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame DESCLOZEAUX. Je donne maintenant la parole à M. Jean-François DEBAT pour qu’il rapporte et présente cette décision modificative. M. DEBAT.- Merci, Monsieur le Président. Monsieur le président, mes chers collègues, Madame la Présidente du CESER, je voudrais d’abord, brièvement et sans pathos, remercier l’ensemble des services du budget de la Région RhôneAlpes, pour avoir présenté ici ce qui sera le dernier acte budgétaire, non seulement de la mandature, mais de la Région Rhône-Alpes dans sa configuration actuelle. Depuis toutes ces années, les services se sont donnés pour le bien de la collectivité, et je veux en remercier en particulier Marianne LACAZE et ses services, à qui elle voudra bien transmettre les remerciements que j’adresse en votre nom à tous, j’en suis persuadé. Je voudrais également remercier Mme la Présidente du CESER du travail que nous avons pu accomplir au cours de cette mandature, comme d’ailleurs au cours de la précédente, avec la commission ad hoc du CESER, avec des partenaires et des membres à la fois désireux de connaître les informations correspondant à la gestion régionale, mais également de faire des propositions et des suggestions qui ont toujours été attentivement suivies. remercie enfin des mots que vous avez eus à mon égard. décision deuxième. Je vous Mes chers collègues, cette décision modificative est une banale pour la première partie et particulière pour la Elle est d’abord banale pour ce qui concerne les modalités d’exécution et d’ajustement d’exécution budgétaire pour 2015. 15 Je ne vous rappellerai pas l’ensemble du BP, vous le connaissez. Retenons simplement que, globalement, si l’on fait abstraction d’un élément qui a été évoqué par Mme DESCLOZEAUX et sur lequel je reviendrai brièvement, à savoir le remboursement anticipé d’un emprunt, l’évolution budgétaire constatée pour ce qui concerne notre DM est de 9,8 M€ en dépenses d’intervention et de 3,6 M€ en dépenses d’investissement. Il s’agit donc globalement d’ajustements, surtout si l’on sait que les 9,8 M€ sont pour 4,2 M€ liés à des frais financiers, pour 4 M€ liés à de l’action économique et, pour le reste, des ajustements réellement de nature modeste, qui vont nous permettre d’ajuster nos crédits aux besoins constatés. Je n’entrerai pas dans le détail des propositions et des ajustements qui ont été présentés en commission et me tiendrai prêt, si vous le souhaitez, à toute explication à cet égard. J’indique simplement que nous avons décidé le refinancement de deux emprunts pour un montant global de 88 M€. Il y a 4,2 M€ d’indemnités et, une fois que l’on a déduit ces 4,2 M€ d’indemnités, nous aurons une économie nette de 10 M€ sur la durée résiduelle de ces emprunts. Comme nous l’avons fait dans le passé, il y avait une opportunité qu’il fallait saisir pour alléger la charge de la dette et donc la gestion active de notre dette pour les années à venir. Vous aurez également – il sera tout à l’heure présenté par mon collègue Michel GRÉGOIRE – un amendement complémentaire de l’exécutif sur deux aspects touchant à des crédits complémentaires nécessaires en matière agricole, l’un pour ajuster et augmenter le nombre de bénéficiaires en matière de sécheresse, le deuxième pour augmenter également le périmètre et le nombre d’agriculteurs, de porteurs de projets susceptibles d’être accompagnés dans leur projet d’installation de nouvelles exploitations. Au total, sur cette partie, les ajustements sont modestes puisque nous ajustons l’emprunt d’équilibre de 6 M€, sachant que ce n’est évidemment pas ce montant qui sera emprunté en fin d’exercice. 16 La deuxième partie de la décision modificative est plus originale et, à vrai dire, unique : il s’agit de tenir compte de la création de la nouvelle Région à partir du 1er janvier et de la perspective du report du vote du budget jusqu’au 31 mai 2016. Il peut avoir lieu avant, mais il faut envisager que les politiques régionales puissent être exécutées sans acte budgétaire jusqu’au 31 mai 2016. La proposition que nous faisons est axée sur deux points : premièrement, continuité des permettre politiques toutes les régionales, conditions pour deuxièmement, assurer respecter la le cadre républicain qui fait que ces décisions devront être prises par l’assemblée qui nous succédera et qui sera élue à la fin de l’année. Cet objectif nous amène à inscrire – hors dépenses obligatoires de la Région (c’est-à-dire les personnels régionaux et le service de la dette) – des autorisations d’engagement qui seront affectées à des lignes budgétaires correspondant aux chapitres et aux lignes budgétaires du budget 2015, avec des crédits en reconduction à l’identique par rapport à ce budget. De ce fait, en fin d’année, nous constaterons que ces AE ont été engagées mais qu’elles n’ont pas été mandatées, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas été affectées à des bénéficiaires dénommés. En vertu d’un ajustement aux règles générales d’engagement des dépenses décidé par la loi NOTRe au mois d’août dernier, ce stock d’autorisations d’engagement permettra à la prochaine assemblée, par commission permanente, d’affecter ces crédits dans la limite de 5/12e de ce stock politiques d’autorisations régionales dans d’engagement tous les à domaines, la que continuité ce soient des des avances sur subventions à des associations, que ce soit le paiement de sommes correspondant aux lycées, que ce soit le fonctionnement de l’apprentissage, que ce soient les marchés de la formation continue, que ce soit évidemment le paiement du service du fonctionnement de nos TER. Par l’inscription de ce stock d’AE et son engagement sur des objets non identifiés précisément, cette décision que nous avons prise et longuement expliquée en commission des finances va permettre à la prochaine assemblée, quelle qu’elle soit, dans le 17 respect des principes républicains, dès le mois de janvier prochain, de prendre des décisions permettant d’assurer la continuité des politiques menées par la Région dans l’attente du vote du budget global de la Région Rhône-Alpes Auvergne, au plus tard au 31 mai 2016. Voilà, mes chers M. LE PRÉSIDENT.- modificative n° 2. collègues, le contenu Merci, de Monsieur cette décision DEBAT. Nous allons passer aux interventions des groupes politiques. Pour l’UDC, M. KOVACS. M. KOVACS.- Merci, Monsieur le Président. Monsieur le Vice-président, mes chers collègues, la décision modificative que vous nous proposez aujourd’hui suit, comme cela vient d’être dit, deux objectifs. regard de Il s’agit d’abord d’ajuster les dépenses du budget 2015 au la consommation des crédits déjà inscrits et de l’anticipation des dépenses à terme ; il s’agit ensuite d’inscrire les crédits nécessaires pour démarrer l’exercice 2016 jusqu’au vote du budget par la future assemblée, qui disposera donc d’un report de date limite du vote de celui-ci au 31 mai prochain. vous Sur l’ajustement des dépenses, Monsieur le Vice-président, parlez observations. de décision D’abord, je banale, m’étonne, je ferai avec mes néanmoins collègues, quelques que nous n’ayons pas anticipé – quand je dis « nous » : l’assemblée – dans le budget primitif les crédits nécessaires à la mise en accessibilité de nos lycées car, même si l’agenda d’accessibilité programmée n’a été finalisé que récemment, on savait, avant même son adoption, que les travaux 100 M€, d’accessibilité ce qui est dans les d’ailleurs lycées allaient confirmé dans coûter cette plus de décision modificative. Et donc, lors de l’examen du budget primitif, on aurait déjà pu inscrire une somme conséquente sur ce sujet. Je constate ensuite, de manière anecdotique, l’heureuse coïncidence avec les échéances prochaines du vote d’une autorisation de programme – on parle d’autorisation de programme, pas de crédit de paiement, il n’y avait donc pas d’urgence –, d’une autorisation de 18 programme pour des travaux au sein du stade Marcel-Verchère à Bourg-en-Bresse, Monsieur le Vice-président. Cela vous permettra d’annoncer dans votre territoire que vous avez obtenu ceci. Je souris enfin, Monsieur le Président, de la réponse qui nous a été faite par les services lors de la commission des finances, jeudi dernier, à propos des 155 000 € inscrits en crédits de dépenses de fonctionnement pour, entre autres, prendre en compte des dépenses non prévues au budget 2015, en particulier téléphonie mobile plus importantes que prévu. Ne disposant pas, jeudi dernier – des pas plus d’ailleurs qu’aujourd’hui, malgré notre demande en commission – des éléments précis, factuels, relatifs à ces dépenses, je me limiterai donc à commenter la réponse qui nous a été faite. À importantes propos que des prévu, dépenses vos services de téléphonie nous ont mobile indiqué qu’il plus ne s’agissait pas de 155 000 €, mais de 20 000 €. Dont acte. Nous avons demandé à ceux-ci si cette inscription avait un lien avec le dérapage d’un de vos conseillers délégués, dont la facture – on l’apprenait le jour de la commission, par la presse et non par la commission – a atteint la somme impressionnante de 2 197 €, soit plus d’un SMIC et demi. La réponse de vos services a été nette : l’inscription de dépenses de téléphonie mobile plus importantes que prévu n’a rien à voir avec le dépassement du forfait de votre conseiller délégué. Elle est due, dixit vos services, à la dotation en téléphonie mobile des personnels d’astreinte dans les lycées. J’en conclus donc que, lors de l’examen du budget primitif 2015, vous aviez omis, Monsieur le Président, de prévoir les dépenses pourtant nécessaires au bon fonctionnement des lycées mais qu’en revanche, vous aviez prévu – anticipé même – la maladresse ou l’erreur de votre conseiller délégué. En fait, vous n’avez pas la faculté de prévoir ce qui est nécessaire, mais vous avez le don d’anticiper ce qui ne l’est pas. Chacun appréciera cette façon de gérer les finances de notre Région. (Applaudissements) 19 Concernant enfin l’inscription et l’affectation des crédits nécessaires pour les premiers mois de l’année 2016, nous avons bien compris le nécessaire sens de l’opération effectivement que la qui nous prochaine est proposée : assemblée il dispose est des crédits d’engagement nécessaires à la conduite de l’action publique de notre collectivité, et il est – et on l’apprécie – légitime qu’il appartienne à la nouvelle assemblée régionale, sur proposition de l’exécutif qui en sera issu, de procéder aux attributions et de décider des destinations effectives, précises, de ces crédits. Nous sommes donc d’accord avec votre démarche. Néanmoins, les crédits d’autorisations d’engagement que vous proposez sont la copie conforme du budget 2015 que nous avons dénoncé : budget 2015 qui consacre l’explosion de la dette régionale à près de 2,5 milliards d’euros, soit quatre fois plus qu’en 2004, année de votre première élection, Monsieur le Président ; un budget 2015 qui démontre la détérioration de la capacité de désendettement de notre collectivité – deux ans en 2005, sept ans aujourd’hui – ; un budget 2015 qui pointe le doublement des dépenses de fonctionnement en 10 ans et la diminution d’un tiers des dépenses d’investissement, au point que notre Région, rapportée au nombre d’habitants, est la Région qui investit le moins en France ; et un budget 2015 qui a été construit sur la base de l’explosion de la fiscalité et des taxes sur les ménages et les entreprises de notre Région. C’est la raison pour laquelle nous ne voterons pas cette décision modificative. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur KOVACS. Je donne la parole, pour le Front National, à M. PERROT. M. PERROT.- Merci, Monsieur le Président. Mon intervention était relativement courte mais, après ce que je viens d’entendre, je vais peut-être faire une digression. Je dois dire que les propos de notre collègue KOVACS sont assez savoureux, pour ne pas dire extraordinaires. Il dénonce donc ce qui s’est passé, avec les ratios classiques qui mesurent l’efficacité et les finances d’une Région, ses budgets. Je voudrais tout de même rappeler une chose : nous avons, nous, Front National, voulu vérifier 20 si ses propos, habituels des gens dits « de droite » se traduisaient effectivement successives. par Alors des nous votes lors avons, des commissions courant 2013, permanentes puis 2014, scrupuleusement vérifié les votes de ce groupe dit « de droite », commission permanente après commission permanente. Nous avons donc noté, à l’euro près, les décisions qu’ils ont prises dans vos propositions lors des six commissions permanentes de 2014. Nous avons fait le bilan et nous avons mesuré nous-mêmes les soutiens que nous avons apportés ou les refus que nous avons opposés à toutes les délibérations – j’insiste – des six commissions permanentes de 2014. Nous tenons ces chiffres à la disposition de tout le monde, y compris, évidemment, de la presse. Eh bien, ces gens dits « de droite », qui viennent de vous dire ce que nous avons tous entendu, qui viennent de vous critiquer, ont voté 92 % – je dis bien 92 % – des dépenses que vous avez proposées en commission permanente, lorsque nous, nous n’en avons voté que 52 %. C’est tout. Donc, on voit bien où est la véritable opposition à votre politique, Monsieur le Président : elle est au Front National ; et l’on voit bien où est le camp de la trahison, de la lâcheté et du mensonge, évidemment et comme toujours dans ceux qui s’appellent « la droite », aujourd’hui Les Républicains. (Applaudissements) Cette mise au point était nécessaire car nous saurons, dans les quelques semaines qui restent, nous adresser non pas à ces gens-là, mais à ceux qui croient les soutenir et qui croient ce qu’ils disent. Concernant l’ajustement des dépenses du budget 2015, il s’agit d’une décision modificative d’ajustement limitée, vous l’avez dit, Monsieur le Vice-président, en volume et en montant, il n’y a vraiment pas de quoi en « faire cependant, que je voudrais relever. un fromage ». (Intervention hors micro, inaudible) pas… Deux points, M. LE PRÉSIDENT.- Monsieur PERROT, ne vous laissez 21 M. PERROT.- M. TÊTE est inquiet, il a raison de l’être. Je reviens donc à mon propos. Les taux d’intérêt historiquement bas, très bas, permettent actuellement cet aller-retour, un coup d’accordéon qui autorise et entraîne une économie nette de près de 10 M€ sur les frais financiers à venir, sans modification du volume d’endettement. C’est de bonne gestion et je le souligne, cela vaut bien, Monsieur le Président, un satisfecit de circonstance. Vous voyez La sécheresse l’été 2015 a que nous savons reconnaître les bons points de nos adversaires. (Brouhaha.) de ruiné un peu aussi plus les trésoreries de nombreuses exploitations agricoles. C’est vrai, notre collectivité a réagi rapidement dès la commission permanente du 18 septembre mais, compte tenu des remontées de terrain dont nous disposons… J’ai écrit mon texte avant que vous nous fassiez part de cet amendement qui vient et dont nous venons de disposer. Je disais donc que je ne suis pas certain que les montants inscrits à cette décision modificative soient correctement calibrés pour faire face à l’ampleur de la terrible crise agricole. Je vous ai bien entendu, Monsieur le Vice-président, nous venons d’avoir l’amendement qui sera proposé par M. le Vice-président GRÉGOIRE. Bien évidemment, nous nous en satisfaisons et vous avez, en quelque sorte, « déshabillé » ce que je vais vous dire à ce sujet. Je ne vous en veux pas du tout, l’essentiel est que les agriculteurs y retrouvent leur dû, en quelque sorte. Concernant le deuxième point, les écritures nécessaires au démarrage de l’exercice 2016, le principe que vous nous demandez d’adopter n’est d’ailleurs pas nouveau, vous l’aviez déjà utilisé pour le budget 2014 lorsque ce budget primitif 2014 n’avait pas été voté en fin d’année 2013 mais en début d’année 2014. Vous aviez, en quelque sorte, adopté la même démarche, certes beaucoup plus modeste dans le montant des engagements, puisqu’il s’agissait… Le budget primitif a été voté en janvier 2014 et non pas en décembre 2013. Ce principe-là, qui vise donc à assurer, selon la formule consacrée, la continuité du service public, la continuité des 22 politiques publiques parfaitement normal. au début de l’année 2016, est un principe Donc, vous proposez une mise en réserve d’autorisations d’engagement pour disponibilité dès début janvier 2016 des crédits nécessaires estimés à 1 457 000 €. La future assemblée régionale, sitôt élue, aura ainsi le carburant nécessaire pour agir. Merci, Monsieur le Président, de votre mansuétude et de votre sens de l’intérêt général à laisser ainsi à ceux qui viendront – mais peut-être à vous – une collectivité en ordre de marche. Voilà, Monsieur le Président, j’en resterai là aujourd’hui, je ne souhaite pas polémiquer davantage en cette enceinte à moins de deux mois du premier tour d’une élection régionale décisive, je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur PERROT. Pour le groupe Europe Écologie Les Verts, je donne la parole à Mme CUSEY. Mme CUSEY.- Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux, Mesdames et Messieurs, chers concitoyens, habituellement, la décision modificative du budget est un sujet technique et nous vérifions essentiellement si les modifications apportées restent dans l’esprit du budget présenté aux Rhônalpins. La décision modificative du budget d’aujourd’hui est tout autre, tout d’abord parce que c’est le dernier acte budgétaire de ce mandat et que ce sera pour nous l’occasion de revenir sur ce qui nous a guidés lors de ces discussions budgétaires. Ensuite parce que cette décision modificative arrive dans un contexte particulier : la disparition de la Région Rhône-Alpes au 31 décembre 2015, disparition de la Région en tant que telle voulue par la loi NOTRe. Enfin, qu’il me soit ici permis de revenir brièvement sur l’expérience de notre groupe écologiste dans ce mandat régional. Quelle fut notre boussole dans les discussions budgétaires ? En ces temps où le populisme se déchaîne et tente de nous faire croire à des contrevérités, nous voulons réaffirmer haut et fort que, oui, nous sommes fiers de nous être battus pour que les dépenses Certains de fonctionnement esprits chagrins de cette racontent Région que soient les maintenues. dépenses de 23 fonctionnement de la Région seraient des montagnes de petits fours, seraient un luxe outrancier dont profiteraient d’ailleurs tous les élus régionaux ; d’autres, et parfois les mêmes, inspirés par le libéralisme économique le plus archaïque, débridé et décomplexé, parlent d’un fonctionnement qui ne serait qu’une charge. est un Tout cela est mensonge. « Dépenses de fonctionnement » terme de comptabilité publique. Ce que nous appelons « fonctionnement », c’est la formation tout au long de la vie, ce sont les TER, l’action associative et culturelle, l’animation des réseaux économiques, dont les PME et PMI. Le fonctionnement, c’est la richesse redisons de l’action haut et régionale fort : au dépenser quotidien. pour la Alors, oui, formation, nous c’est le un investissement humain, c’est bien un investissement d’avenir. Oui, une offre de transport avec des tarifs sociaux afin qu’ils soient accessibles au plus grand nombre participe à relever et les défis sociaux et les défis environnementaux. Oui, c’est vrai, le fonctionnement, c’est aussi le salaire de fonctionnaires territoriaux, car ces fonctionnaires mettent leurs compétences au service de tous, au service de l’intérêt général. La mise en musique des politiques régionales est impossible sans eux. Qu’ils soient (Applaudissements) ici remerciés, applaudissons-les fortement. Quant aux Rhônalpins qui ont reçu des subventions pour animer des réflexions dans les territoires, elles étaient nécessaires pour essayer politiques de garantir régionales. Il une reste égalité d’accès cependant des beaucoup territoires à faire aux pour atteindre cet objectif. Nous restons convaincus que la Région doit être beaucoup plus décentralisée, beaucoup plus proche des territoires, de ses habitants, et pour cela, plus simple d’accès, plus simple dans ses procédures. Quant à l’investissement, à l’instar de la croissance, il semble être l’objet d’un véritable culte, comme s’il était vertueux par nature. Pour notre part, nous avons demandé de le traduire de façon qualitative. On ne peut pas mettre sur le même plan des investissements générant des recettes ou évitant des dépenses, comme 24 l’isolation de nos lycées ; des investissements d’usage, comme la construction subventions de à de lycées grands ou l’achat groupes de privés rames qui de n’ont train ; que et les le nom d’investissement. Rappelons ici les 25 M€ régionaux octroyés à Nano 2017, plus précisément conditionnalité, sans la aucune société condition. STMicro, Le résultat sans aucune est d’avoir participé au versement de dividendes et maintenant à un plan social. Les investissements vertueux sont ceux qui participent à la reconversion, à la relocalisation, à la redistribution, au passage en douceur à un nouveau modèle. Ce sont ces réflexions qui nous ont servi de boussole. Venons-en au caractère exceptionnel de cette décision modificative et de son contexte, celui voulu par la loi NOTRe. Nous saluons et approuvons le choix qui a été fait de mettre en œuvre des mesures exceptionnelles pour qu’à la disparition de la région Rhône- Alpes au 31 décembre 2015, il puisse y avoir une continuité dans l’action publique. Avec le vote de cette décision modificative – et nous la voterons –, tout est prêt pour que la prochaine assemblée, quels que soient les résultats des élections de décembre prochain, soit en mesure de prendre des décisions budgétaires rapidement et ainsi, si tel est le choix des prochains élus, les partenaires de notre Région seront préservés des délais d’attente dus à l’inévitable temps de construction du premier budget de la Région Auvergne RhôneAlpes. Nous sommes également particulièrement satisfaits de financement de l’annonce que vous avez faite qu’avec cette décision modificative, des éléments de garantie pour la continuité du l’installation agricole soient apportés. L’agriculture, intimement liée aux questions de santé, d’alimentation, intimement liée à la souveraineté de nos territoires, à l’entretien et à la préservation de notre environnement dont l’eau, sera, à n’en pas douter, une des priorités du prochain mandat. Mais en attendant que la prochaine assemblée puisse faire ses choix en matière de politique agricole, l’aide à l’installation, avec l’amendement de l’exécutif que vous nous avez annoncé, sera possible. C’était notre demande, tout comme 25 l’élargissement du seuil d’attribution de l’aide suite à la sécheresse, et c’est une excellente nouvelle. Nous vous proposerons également de préparer au mieux le prochain mandat. Un élu fera une proposition : concernant la possibilité des logiciels libres. Enfin, il nous semble que cette un amendement décision modificative permet de traverser au mieux les turbulences générées par la loi NOTRe. La justice spatiale aurait dû être une priorité de cette réforme. Cette loi est restée au milieu du gué et ne jouera pas pleinement son rôle de facilitateur de l’action publique, mais notre détermination à agir reste intacte. Maintenant, permettez-moi des propos plus personnels. Je souhaitais faire part, ici, et publiquement, de la fierté que j’ai eue à être membre de ce groupe Europe Écologie Les Verts et Apparentés, groupe dans lequel les élus ont travaillé avec assiduité et avec pugnacité pour défendre, contre vents et marées, leurs convictions de solidarité, de démocratie et d’écologie, engagements pris devant les électeurs. pour défendre les J’aimerais également les remercier pour la confiance qu’ils m’ont renouvelée tout au long du mandat, et leur dire à quel point j’ai été honorée de les représenter comme coprésidente aux côtés d’Éric PIOLLE, puis Maryvonne BOILEAU. de Jean-Charles KOHLHAAS et enfin de À ceux qui, dans cette assemblée ou à l’extérieur, ont essayé de faire passer nos combats pour des caprices, je souhaite dire que même si nous ne gagnons pas toujours, c’est bien de notre responsabilité d’ouvrir des espaces démocratiques, des espaces de débats et de propositions. Nous ne renoncerons jamais et nous continuerons à porter et construire pas à pas le projet d’une société apaisée, coopérative, œuvrant pour l’égalité et la justice, permettant à chacun des conditions de vie dignes dans un environnement préservé, favorisant le pouvoir d’initiative. Une société écologique, tout simplement. (Applaudissements) M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame CUSEY. 26 Pour M. FERLAY. le groupe socialiste, je donne la parole à M. FERLAY.- Merci. Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, mes chers collègues, voici la dernière délibération budgétaire et financière de notre assemblée régionale, le dernier acte budgétaire de la Région Rhône-Alpes avant son union avec l’Auvergne, cela a été souligné ce matin. Il ne s’agit évidemment pas aujourd’hui de refaire le budget, mais simplement, comme lors de notre décision modificative n° 1 votée avec l’approbation du compte administratif 2014 en juin dernier, d’ajuster quelques recettes et quelques dépenses inscrites au budget ; il s’agit aussi d’anticiper les dépenses futures pour le bon démarrage de l’année 2016. Les chiffres, qui pourraient paraître élevés à la première lecture, ne concernent en réalité pas des dépenses oubliées – comme cela a pu être dit – lors du budget 2015, bien évidemment, mais plutôt l’ouverture par anticipation de crédits pour le budget 2016 à hauteur de 5/12e du budget 2015. La loi NOTRe nous permet en effet cette anticipation, tout en repoussant la date limite prochain budget de la future assemblée au 31 mai 2016. de vote du Il est important de rappeler que cette ouverture se fait par chapitre budgétaire, elle n’est pas ciblée directement par structure, ce sera naturellement aux futurs élus régionaux, dès janvier 2016, de décider de la répartition de ces crédits. Il s’agit donc d’anticiper, dès cette DM, les ouvertures de crédits d’engagement pour assurer la continuité de l’action publique en 2016, dans une collectivité nouvelle qui n’aura pas de budget durant ses premiers mois d’existence, et de les affecter de manière globale pour les rendre disponibles, sans décider de leur destination dès à présent, et créer des droits vis-à-vis des partenaires. Cette décision modificative budgétaire vient aussi permettre des ajustements utiles, au vu des derniers éléments connus d’exécution et d’anticipation du budget. Parmi les actions les plus importantes, nous pouvons noter 8 M€ pour les éleveurs touchés par la sécheresse cet été, 10 M€ pour la rénovation de lycées dans le cadre de la SPL, 13 M€ pour la construction du nouveau siège du 27 Centre international de recherche sur le cancer, 10 M€ pour les investissements d’avenir, les instituts d’excellence sur les énergies décarbonées, ou encore 450 000 € pour la piste cycliste du palais des sports de Grenoble et pour le stade Marcel-Verchère de Bourg-enBresse. Cette DM nous permet également de refinancer deux emprunts, afin de réaliser des économies importantes sur nos frais financiers. Ce dernier acte budgétaire, mes chers collègues, ce dernier acte financier de la Région Rhône-Alpes, est finalement dans la lignée des précédents, inspiré, je crois, par le souci du sérieux et de l’anticipation pour le bien des Rhônalpins. Loin, très très loin des critiques injustifiées parfois entendues – et encore ce matin – à des fins purement électorales, voire électoraliste, la gestion financière de Rhône-Alpes a toujours été responsable. Notre majorité est fière d’avoir toujours parfaitement exécuté ses budgets, d’avoir réveillé « la belle endormie », de voir sa gestion reconnue comme saine et sérieuse par toutes les notations extérieures, pas comme la ville de Vienne, épinglée par la Chambre régionale des comptes pour sa mauvaise gestion de 2008 à 2014, Monsieur micro, KOVACS inaudible) qui Non, intervenait pas de ce 2008 à matin… 2014, KOVACS. Si vous voulez, on pourra en reparler. (Intervention en 2002, hors Monsieur Non, notre majorité n’a pas non plus augmenté les impôts des Rhônalpins, comme nous l’avons aussi parfois entendu, et chacun, ici, sait, s’il est de bonne foi, que nous n’avons plus d’autonomie fiscale depuis la mauvaise réforme de la taxe professionnelle du gouvernement Fillon/Sarkozy. Dans un contexte difficile pour les Régions, nous avons au contraire maîtrisé nos dépenses de fonctionnement, donné priorité à l’investissement pour soutenir l’activité, l’emploi en Rhône-Alpes, et ceci, sans emprunts investissements, complémentaire. en toxiques, ne Notre en recourant capacité de autofinançant à l’emprunt largement qu’à désendettement, affolante, Monsieur KOVACS, n’est que de cinq années. loin à nos titre d’être 28 Nous laissons donc à la future Région Auvergne Rhône- Alpes une situation parfaitement saine, parfaitement responsable, et nous anticipons pour elle, car nous regardons, mes chers collègues, vers l’avenir, devant nous, et non pas dans les rétroviseurs. Que dire d’ailleurs de nos collègues des bancs de la droite qui nous proposent – je l’ai lu – un prétendu nouveau souffle avec trois grands pactes présentés comme novateurs et – je cite, parce que c’est savoureux – « quelques produits agricoles régionaux dans les cantines ». Le groupe UDC devait visiblement être absent lors de nos dernières assemblées régionales, lorsque nous avons délibéré sur la restauration lycéenne, lorsque nous avons Agrilocal avec plus de bio, plus de local. clair. Je étendu le dispositif Deuxième grand pacte, l’apprentissage avec un dispositif me dis « Mais quelle ignorance, quel mépris pour les savoureux, la 45 000 apprentis que nous avons formés en Rhône-Alpes, et tous les CFA que nous avons financés ! ». Et enfin, le troisième grand pacte, « préférence régionale dans les marchés publics ». Non, vous ne rêvez pas, mes chers collègues. seulement Ce une n’est pas proposition une de proposition la droite de l’extrême extrême, qui ne droite, connaît visiblement pas le code des marchés publics. Le voilà donc, le nouveau souffle : deux mesures obsolètes et une mesure illégale. Eh bien je crois qu’il ne trompera personne, et il finira, comme tous les soufflés mal préparés, par retomber. La droite est restée, je crois, à l’ère COMPARINI, à l’époque de « la belle endormie » ; mes chers collègues des bancs de la droite, je crois que vous pouvez vous rendormir tranquillement et rêver du passé, il y a d’autres élus qui, eux, ont les yeux grands ouverts, tournés Rhône-Alpes, d’antan. et vers qui l’avenir ne de comptent notre pas la future gérer Région avec Auvergne des clichés 29 Le groupe socialiste votera évidemment ce rapport et sa décision modificative. Mes chers collègues, je vous remercie de votre attention. (Applaudissements) M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur FERLAY. Je donne la parole à Mme PIDOUX pour le groupe PRG. Mme PIDOUX.- Monsieur le Président, chers collègues, cette décision modificative est la dernière, et non des moindres puisqu’elle contient les ultimes opérations nécessaires à honorer certains de nos engagements. Elle assure également la continuité républicaine de cette assemblée, en permettant à nos successeurs de continuer de mandater des crédits avant le vote du budget 2016. Notons en premier lieu que cette décision modificative contient une source substantielle d’économies sur les frais financiers, soit 10 M€. Cet effort de gestion devrait calmer les esprits malveillants qui, à la vérité des chiffres, préfèrent user jusqu’à la corde la rhétorique sur le dérapage des dépenses et de l’endettement. Je les comprends, c’est un vrai confort intellectuel. Qui ne s’arrange avec la réalité de conter des histoires très convenues de la Région endettée et dépensière ? Du conte au mythe et du mythe à la mystification, il n’y a qu’un pas, quand on lit dans la presse des propos concernant « le camouflage de la dette ». Concernant l’endettement des Régions, est-il encore utile de rappeler que celui-ci ne représente que 1,1 % de la dette publique de la France ? Si nous bénéficions aujourd’hui de taux favorables et que nous pouvons gagner 10 M€ sur nos frais financiers, précisément parce que nos bases financières sont saines. que 80 % c’est Concernant les dépenses, est-il encore utile de rappeler des dépenses de fonctionnement sont dédiées aux compétences légales de la Région ? Si l’on peut déplorer l’effacement progressif de la clause de compétence générale, pilier de la libre administration, on peut difficilement reprocher un éparpillement des dépenses de fonctionnement consacrées à l’apprentissage, à la formation, aux TER, aux lycées, au quotidien des Rhônalpins. Bref, de l’argent dépensé n’importe comment, oserait dire M. WAUQUIEZ. 30 À l’occasion de ce dernier acte d’autorisation budgétaire, le groupe PRG-GE tient à saluer la maîtrise du budget régional : un budget stable de 2,4 milliards d’euros sur tout le mandat, malgré une tension croissante sur les dépenses, avec des compétences renforcées sur l’apprentissage et les fonds européens ; un budget au service de la relance, avec un investissement constant de 700 M€. engageons Cette décision modificative l’illustre encore, puisque nous des crédits Enfin, cette l’accessibilité des lycées. sur des décision investissements modificative d’avenir, prépare sur l’avenir, puisqu’elle amorce le démarrage de la future assemblée Rhône-Alpes Auvergne en offrant les conditions au futur exécutif de fonctionner. Régions, Sur la question du fonctionnement des futures grandes c’est tout l’objet du vœu de l’exécutif. Notre groupe regrette que les moyens qui leur sont attribués restent anecdotiques. L’augmentation de 10 % de la CVAE ne suffira pas à maintenir la comparaison Lombardie et ressources ne avec la les grandes Catalogne. Il Régions faut que européennes la nouvelle comme la assemblée régionale soit dotée d’une véritable autonomie fiscale. Les nouvelles doivent pas être de nouveaux transferts d’impôts nationaux, mais des ressources propres avec une marge de manœuvre, car j’entends bien la ritournelle simpliste de nos collègues de l’UDC qui pensent que plus d’autonomie fiscale, c’est plus d’impôts pour les Rhônalpins. Non. Ce n’est pas plus d’impôts, c’est de l’impôt raisonné. C’est de l’impôt cohérent avec les compétences de la Région, et donc des finances plus responsables. Ne jouons pas sur les mots. Sans ressources supplémentaires et avec plus de charges, il faudra nécessairement augmenter l’emprunt qui est de l’impôt différé. Est-ce là votre ambition ? Nous, nous préférons un impôt consenti par l’assemblée. Les Régions sont les bras armés du développement économique et du soutien à la création d’emplois sur les territoires. Elles doivent être en capacité de fabriquer ce fil rouge entre la formation professionnelle, la recherche et le développement économique. 31 être à la Or, au risque d’être schizophrènes, elles ne peuvent plus fois responsables de la relance de la croissance, et redevables de l’endettement démesuré de l’État. À défaut d’avoir des moyens resteront – les les moyens « nains » de leur politique budgétaires, –, cette puisque décision les Régions modificative n° 2 permet de donner les moyens d’une politique au futur exécutif. Pour l’heure, le modificative en souhaitant groupe PRG-GE que le votera cette décision futur exécutif sache préserver l’héritage financier solide que nous laissons. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame PIDOUX. Dernier orateur, M. RAVACHE pour le Front de Gauche. Présidente M. RAVACHE.- Merci. Monsieur le Président, Madame la du CESER, Monsieur le Vice-président, Mesdames et Messieurs, chers collègues, la décision modificative que nous allons donc adopter présente un caractère exceptionnel, j’allais presque dire historique. Elle est en effet le dernier acte budgétaire de la Région Rhône-Alpes, Région qui va disparaître dans quelques semaines pour se fondre dans la nouvelle Région Auvergne Rhône-Alpes. Ce fait est dû à la réforme territoriale et à la loi de décembre 2014 qui réduit le nombre des Régions à 13, cette réforme qui, dans l’ensemble des lois qu’elle a produites, ne correspond pas aux attentes et aux besoins ni des populations, ni du développement démocratique attendu par nos concitoyens, ni de la proximité entre les collectivités territoriales et leurs habitants, et leurs citoyens et citoyennes. C’est la raison pour laquelle nos parlementaires du Front de Gauche s’y sont opposés, parce qu’elle ne correspond pas à ce qu’il aurait été souhaitable de faire : produire une véritable réforme de la démocratie locale, produire une véritable réforme de l’intervention publique locale dans le sens du service public et de la réponse aux besoins des populations. D’ailleurs, il manque à cette réforme son dernier volet : c’est la réforme fiscale, la réforme de l’autonomie des collectivités locales et la réforme d’une justice fiscale avérée ; puisque, je le répète, les ressources des collectivités locales et en particulier pour 32 les Régions – 90 % –, sont issues du budget de l’État qui, lui-même, est alimenté par des recettes fiscales. Simplement demander que ces recettes fiscales dédiées aux Régions soient le fait de leur décision souveraine est un élément de la vie démocratique pour la mise en œuvre des politiques publiques. Malheureusement, malheureusement, les Régions sont restées des « nains » en matière financière, et c’est certainement la raison pour laquelle il leur est attribué des compétences supplémentaires : de cette manière, elles ne pourront pas les mener à bien dans l’intérêt général, c’est la raison pour laquelle – je le redis – nous ne nous sommes pas associés à une réforme qui va à l’inverse des besoins et des attentes de l’avenir de la collectivité nationale. nos concitoyens, et de Cette décision modificative présente trois aspects. cours - Un premier aspect consiste en de minimes ajustements en d’exercice, auxquels s’ajoutent 116 M€ d’autorisations de programme pour les lycées, 104 M€ dédiés à l’agenda d’accessibilité programmée des lycées, 5 M€ supplémentaires pour la réalisation des contrats de performance énergétique confiés à la SPL pour deux lycées, plus quelques ajustements en cours d’année, qui ont été cités par mes prédécesseurs, je n’y reviens pas. - Le deuxième aspect tient à la renégociation de deux emprunts, dont le capital restant dû est de 88 M€. Le gain escompté sur les frais financiers sur 10 ans est de 14 M€. J’invite les arithméticiens à faire un petit calcul : cela correspond à une baisse du taux d’intérêt de plus de 3 %. De plus de 3 %. la Région Lorsque Et donc, le coût du remboursement anticipé étant de 4 M€, va l’on gagner parle de 10 M€ cette au total, question c’est-à-dire – et c’est 1 M€ encore par an. revenu aujourd’hui comme une rengaine –, certains crient « la dette, la dette, la dette ! », comme des cabris. Eh bien, regardons. 6 milliards La Région Rhône-Alpes a investi depuis 10 ans plus de d’euros, presque sept, pour quoi ? Pour rénover nos lycées, pour acheter des rames de chemin de fer pour nos TER, pour soutenir l’activité, et l’une des questions posées aujourd’hui est 33 effectivement la réalité d’un vrai problème de la dette. Mais il n’est pas celui des collectivités locales. réduction Je rappelle que l’an dernier, du fait des politiques de des moyens qui leur sont attribués, ces dernières, globalement, ont réduit leur investissement de 10 %, alimentant ainsi les difficultés de l’économie française et de l’activité économique. parle, Mais il y a un vrai problème de dette, dont personne ne bizarrement. entreprises Entre françaises a 2008 et bondi aujourd’hui, de 40 %. Il l’endettement atteint le des montant astronomique de 135 % de leur valeur ajoutée annuelle. Pourtant, dans la même période, elles ont bénéficié de centaines de milliards d’euros d’aides publiques, aides qui ont explosé avec le crédit d’impôt recherche, le crédit d’impôt compétitivité emploi et le pacte de responsabilité. Bilan de l’opération : aucune augmentation de leur investissement. Il est stagnant depuis plus de 10 ans. Où est donc passé l’argent ? Là, il y a un problème de la dette. J’ajoute, pour les tenants des ratios, que l’endettement des entreprises françaises pour financer leur investissement représente plus de la moitié de deux tiers des l’investissement. Leur autofinancement est inférieur à 50 %, tandis que la Région a un taux d’autofinancement des investissements qu’elle produit. Il y a sans doute là un vrai problème du côté de la bonne gestion patronale des entreprises françaises et du soutien qu’elles obtiennent pour le mener. Certainement, l’argent est passé quelque part. Je vous invite à interroger les actionnaires des entreprises françaises, ils ont sûrement une bonne partie de la réponse. Mais donc, l’argent de nos impôts a été massivement détourné vers le capital, vers les entreprises, pour un résultat qui consiste au blocage de leurs investissements. Il y a là un débat de fond à mener sur les moyens dont dispose la collectivité publique pour mener l’action publique, qui est détournée aujourd’hui dans un sens qui ne génère pas, d’évidence, le développement de l’emploi ni de l’investissement. 34 la - La troisième partie de la décision modificative porte sur préparation du budget de l’année 2016. L’inscription des autorisations d’engagement permet d’assurer – comme cela a été dit – d’ores et déjà la poursuite de l’action publique dès le début de l’année 2016, et c’est évidemment un acte de haute responsabilité que nous prenons aujourd’hui pour permettre aux élus succéderont de pouvoir mener cette action publique. qui nous Je veux conclure en insistant sur un fait : nous attendons la réforme des collectivités locales dans son aboutissement, c’est-àdire la réforme fiscale. Nous attendons que le gouvernement ne prenne pas des dispositions qui opposent les collectivités locales les unes avec les autres. CVAE En décidant par exemple de déplacer une partie de la vers les Régions au détriment des départements et des communes, le gouvernement, s’il allait au bout de cette logique, prendrait une responsabilité extrêmement mauvaise dans l’esprit de solidarité qui convient à l’esprit de la République. Tout le monde le sait, des départements aujourd’hui annoncent leur incapacité de faire face à leurs dépenses pour le RSA dans les prochains mois. Des dizaines et des centaines de communes sont dans des difficultés majeures et l’on estime qu’un nombre significatif des communes françaises et donc de la Région Rhône- Alpes vont arriver à une situation de cessation de paiement dans la prochaine période d’une année ou deux. Autrement dit, construire une réforme territoriale par la baisse des moyens affectés aux collectivités locales, par le blocage de leurs recettes fiscales, c’est effectivement conduire à une situation extrêmement inquiétante, qui conduit au ralentissement de l’investissement et donc à l’alimentation de la crise économique que connaît notre pays. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons que le Conseil régional n’agisse pas lui-même pour défendre son intérêt – j’allais dire « égoïstement » –, sans se préoccuper de la situation des collectivités locales qui se situent sur son territoire, je pense aux départements et aux blocs communaux. 35 Je pense que lorsque nous discuterons du vœu présenté par l’exécutif, il conviendra de faire en sorte que ce vœu ne prenne pas une pente dangereuse dans ce sens. Mon groupe votera évidemment la DM présentée. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur RAVACHE. donne la parole à Jean-François DEBAT pour qu’il réponde. Je M. DEBAT.- Merci, Monsieur le Président. De brèves observations, sans répondre à l’intégralité des intervenants, mais néanmoins un certain nombre d’éléments, parce que les propos de M. KOVACS quelques observations. D’abord, mon cher ne peuvent pas ne pas appeler collègue, je veux simplement matière de communication vous confirmer, sur le point que vous avez évoqué, un point concernant l’évolution des dépenses en téléphonie. 155 000 € : et de - 25 000 € correspondent aux 23e dernières ouvertures de salles de visio virtuelles (il y en avait déjà eu 22 en DM1) ; - 80 000 € pour le remplacement anticipé de copieurs, vu les pannes et donc les coûts liés à ces copieurs ; dotation - 20 000 € pour le budget de téléphonie mobile, dont la de 252 lycées pour les astreintes (il s’agit de communications à 2 € par mois, mais il faut acheter les matériels), et les quelques points en matière de dotation au niveau des directions ; - nous avons également 20 000 € pour l’abonnement au nouveau service de télégestion de flotte mobile ; - et 10 000 € pour la mise en place d’une liaison FIP sur l’espace Rhône-Alpes d’Annemasse. dépenses Je comprends que, par définition, tout ce qui relève de d’organisation de la collectivité puisse faire l’objet d’observations de votre part, mais voilà la réalité des choses. Qu’on le partage, qu’on le regrette ou pas, c’est ainsi, cela fait partie des dépenses normales pour assurer le fonctionnement de nos services. Vous avez évoqué un autre sujet sur l’agenda d’accessibilité. Vous êtes maire comme moi, Monsieur KOVACS, je ne sais pas si vous avez envoyé vos agendas d’accessibilité en début 36 d’année, nous sommes en train de les envoyer, les textes datent, pour le principe, de la fin de l’année dernière ; pour la mise en œuvre, de l’été. Et, oui, une chose est de savoir qu’il y aura des agendas d’accessibilité, autre chose est de savoir à quel moment on devra les inscrire, puisque nous ne savions pas, au moment de la confection du budget 2015 – vous nous en donnerez acte – que c’était à la fin de l’année 2014, et autre chose est d’avoir une évaluation précise de ces agendas d’accessibilité. Je vous le dis très tranquillement, on ne peut pas être gestionnaire dans sa commune – comme je suis sûr que vous l’êtes –, et en même temps faire semblant de ne pas l’être à la Région ; oui, nous avons travaillé sérieusement sur ce dossier de l’accessibilité et les agendas ont été programmés sur ce trimestre, ils seront déposés et leur chiffrage sérieusement avant la période actuelle. ne pouvait pas être réalisé J’ajoute que la Région a avancé depuis des années, en matière d’accessibilité, au-delà des plans de réhabilitation de nos lycées. Aujourd’hui, 90 % de nos lycées sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, ce qui ne signifie pas, vous le savez, qu’ils sont agendas accessibles d’accessibilité. à tous 90 %, les types de aujourd’hui, handicaps, sont d’où accessibles les aux personnes à mobilité réduite. Nous avons un plan de 50 M€ sur trois ans qui s’achève sur la mise en accessibilité de lycées qui ne font pas l’objet de grosses réhabilitations, de manière à ajuster également nos objectifs. Sur ce sujet, vous l’avez fait de manière un peu obligatoire parce qu’il faut bien dire quelque chose, mais le procès que vous engagez est un mauvais procès et, d’ailleurs vous le savez. Un petit mot sur la petite pique personnelle : comme vous le savez peut-être, le club de Bourg-en-Bresse de football est monté en Ligue 2 au mois de juin dernier, il était difficile d’envisager que des travaux puissent avoir lieu avant que nous le sachions. Le programme a donc été accéléré. Le département de l’Ain a participé à hauteur de 300 000 € ; la Région, en prenant une décision quand le programme a pu lui être transmis – c’est-à-dire à la rentrée – à hauteur de 320 000 €. Je vous invite, Monsieur KOVACS, à 37 l’inauguration des travaux le 1er novembre prochain, pour un stade mutualisé entre le football et le rugby. Pour le reste, je comprends et j’entends votre message. Finalement, vous êtes dans un exercice obligé. Vous nous dites à la fois que les mesures que nous prenons – et je vous en remercie – sont conformes à l’intérêt régional et respectent les principes républicains (c’est notre objectif), et que vous les exécuteriez si vous étiez élus, ce que personne ici – en tout cas pas moi – ne souhaite, tout en critiquant ce budget par ailleurs. C’est un peu la règle du jeu. De ce point de vue-là, vous ne parviendrez jamais, parce que nous sommes dans une enceinte où l’on peut se parler, à dire autant de contrevérités, autant de mensonges, autant d’aberrations que votre candidat chef de file peut en dire quand il refuse de débattre avec des candidats de la liste adverse. C’est beaucoup plus facile, quand on dit n’importe quoi, de ne pas avoir de gens en face qui puissent vous répondre, et on comprend bien que Laurent WAUQUIEZ, qui allie incompétence et démagogie, préfère le faire sans contradicteur. (Applaudissements) Ici, au moins, nous pouvons débattre, nous pouvons en discuter. De ce fait, je ne reviendrai pas sur les sujets – votre antienne particulière – d’évolution de dépenses. Je rappellerai simplement que je vous ai demandé 20 fois si, dans les dépenses dites de fonctionnement, vous comptiez les 180 M€ pour l’apprentissage comme des dépenses indues, si vous comptiez les 180 M€ pour la formation comme des dépenses indues, si vous comptiez les subventions à nos territoires, dont nous bénéficions et qui mènent des politiques régionales, comme des aides indues, si vous considériez que l’ensemble des subventions de culture devaient être supprimées, si vous considériez que faire fonctionner les TER était, oui ou non, une obligation régionale. Il vous a été dit – et les chiffres sont cruels, je ne les connaissais pas mais je les prends –, que vous avez largement approuvé ces politiques. Alors la technique qui consiste à réfuter le discours général mais à appliquer et à voter les décisions au cas par cas est un peu grosse, elle est probablement habituelle. En période de 38 campagne, le trait est grossi. Eh bien permettez-moi de vous dire que, quand le trait est trop gros, cela se voit. (Applaudissements) Amendement de l’Exécutif M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur DEBAT. Nous avons donc, dans l’examen de cette décision modificative, d’abord un amendement de l’exécutif. Je vais demander à M. GRÉGOIRE de le présenter. Il porte sur la fonction économique et sur la politique de soutien à l’agriculture suite à l’épisode de sécheresse. Monsieur GRÉGOIRE. M. GRÉGOIRE.- Merci, Monsieur le Président. Une petite digression avant : il y a l’exposition sur DIVAGRI, la diversité agricole. Je vous présente la noix « bijou », qui a presque disparu. Elle s’appelle ainsi parce que quand elle était évidée, les dames mettaient leurs bagues et leurs bijoux dedans. Vous irez visiter, c’est intéressant. Cet amendement de l’exécutif porte sur deux sujets. Un premier sujet concerne la sécheresse. Je vous rappelle qu’en CP, nous avions déjà expressément consacré 5 M€ à rendre des moyens disponibles tout de suite à Rhône-Alp'Elevage. Cet été, avec le Président, nous avons été très présents sur le terrain. Nous avons constaté, et je tiens à préciser – parce que ce n’est pas parce qu’il pleut que l’herbe pousse, surtout à l’automne – que notre patrimoine cultural a été très atteint. Nous avons un important risque de décapitalisation qui, de toute façon, va se produire malgré tout, mais que l’on peut essayer d’enrayer ou de limiter. D’où cette nouvelle délibération. Le mois dernier, nous avons pu faire le point très précis, élevage par élevage, des besoins en interventions en accompagnant aussi les départements. Des départements ont été plus ou moins sensibles au sujet, j’espère qu’il y en a qui continueront à réfléchir à cela et que des moyens supplémentaires seront donnés. Aujourd’hui, après l’étude très fine de l’ensemble des filières, bovins, ovins, caprins, équins, porcs, volailles et pisciculture, le besoin supplémentaire se situe à 39 4,5 M€ que je vous propose de réintroduire dans cette DM. Je précise aussi que tout ce travail s’est fait très vite. Je tiens à remercier mes collègues et je m’excuse auprès d’eux si nous avons parfois un peu failli en termes de concertation, mais nous nous sommes surtout tournés vers le monde professionnel pour être au plus juste de leurs attentes. Je pense que nous n’en sommes vraiment pas loin du tout, j’en ai la certitude. Le deuxième sujet concerne l’installation, qui est soumise à différentes modifications, essentiellement liées à la loi d’avenir en agriculture et au plan de développement rural, dont les principes opérationnels ont été mis en œuvre par l’État à la fin du printemps pour relancer les dispositifs d’installation (je résume). Le PDR, vous le savez, a été mis en œuvre le 17 septembre. Nous avions eu beaucoup de difficultés à négocier avec Bruxelles les grilles de sélection, puisque tout doit désormais passer par de la sélection dans ce dispositif d’installation. Je rappelle aussi qu’il y a à anticiper – ce qui a été évoqué dans les interventions précédentes – l’union avec l’Auvergne et il est évident qu’à terme – et même un terme très proche –, il faudra harmoniser l’aide à l’installation entre un jeune qui s’installe en Auvergne et un jeune qui s’installe en Rhône-Alpes. Il paraît évident que tous ces jeunes devront être traités de la même façon. Vous le verrez demain dans la délibération de CP qui nécessitera encore un travail important de concertation avec la profession, et surtout de Commission régionale d’installation et de transmission. la passer en Mais nous anticipons sur tout cela, tout simplement parce qu’il va y avoir, pour le point que j’évoquais avant, un gros travail de concertation pour harmoniser au sein de l’union, mettre en œuvre la loi d’avenir qui a donné, pour ce qui est des points Ce travail accueil/installation et pour ce qui est également de la validation des compétences, le complémentaire pilotage nécessitera au réseau d’associer des de Chambres. nouveaux partenaires associatifs présents auprès de publics qui ne sont pas forcément concernés ou approchés par les points d’accueil tels qu’ils sont constitués aujourd’hui. 40 le rapport Je précise rapidement – car ce sera également évoqué dans de CP demain – que pour ce travail complémentaire d’accompagnement et de mise en œuvre rapide de l’installation sur l’année 2016 à l’échelle de notre grande Région, il est prévu d’ajouter 500 k€ pour le dispositif d’installation. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur GRÉGOIRE. Vous proposez donc, par rapport à l’enveloppe initiale que nous avions prévue pour l’indemnisation sécheresse, d’abonder de 1,5 M€, ce qui représente un engagement fort de solidarité de la Région, je veux le souligner : 9,5 M€ auprès des agriculteurs, des éleveurs et des pisciculteurs, et d’autre part, 500 000 € pour prendre en compte les évolutions en matière d’installation suite à la dernière réunion au niveau de la Commission européenne. Voilà donc des mesures pour l’agriculture. Y a-t-il des interventions ? Madame PERNOD BEAUDON. Mme PERNOD BEAUDON.- Merci, Monsieur le Président. Je vous demanderai une suspension de séance, s’il vous plaît. M. LE PRÉSIDENT.- Elle est de droit. Il faut qu’elle soit assez courte, la séance est donc suspendue pour 10 minutes. Merci. (La 12 heures 01.) séance, suspendue à 11 heures 46, est reprise à M. LE PRÉSIDENT.- Nous allons reprendre la séance, il faut l’indiquer au groupe PRG. Je rappelle que nous sommes en présence d’un amendement qui vous a été proposé par M. GRÉGOIRE, qui vise sécheresse à revaloriser de 1,5 M€ – nos aides oui, de aux éleveurs 4,5 M€, mais victimes par de rapport la à l’enveloppe initiale qui était de 8 M€, cela représente cette évolution –, et d’autre l’installation. autres ? part à compléter les financements relatifs à Au total, de combien sera l’aide pour les éleveurs et les M. GRÉGOIRE.- L’ensemble des aides entre septembre et aujourd’hui représente 9,5 M€ pour la sécheresse et +500 000 € pour la transition sur l’installation. 41 M. LE PRÉSIDENT.- D’accord. Je vais interroger l’assemblée. Y a-t-il des interventions ? Pas d’interventions, je vais donc mettre cet amendement aux voix. Qui est pour cet amendement ? L’ensemble des groupes. Il est donc adopté. L’amendement est adopté à l’unanimité. Amendement n° 2 : EELV n° 2, M. LE PRÉSIDENT.- Nous allons prendre l’amendement avant de prendre les vœux. Je ne sais pas pourquoi le classement a été fait ainsi. Il y a donc un amendement n° 2 du groupe Europe Écologie Les Verts. Je donne la parole à M. CHOSSON. dans M. CHOSSON.- Monsieur le Président, chers collègues, cette décision modificative, il est notamment question d’équipements informatiques pour les nouveaux élus qui vont arriver prochainement. Le matériel envisagé est actuellement testé dans chacun des groupes d’élus. Le constat est malheureusement simple : aucun ordinateur actuellement testé n’est équipé d’un système d’exploitation libre, par exemple de type GNU Linux. Je vous le rappelle, les systèmes d’exploitation libres et logiciels libres sont fiables techniquement, performants, stables et robustes, car très peu sensibles aux virus qui se propagent dans les zones contenues dans les logiciels non libres, dits « propriétaires ». d’ombre Par ailleurs, ce sont de véritables biens communs logiciels dont les droits d’usage font qu’ils appartiennent quasiment déjà à l’ensemble de la société, donc déjà aussi à notre collectivité. Ainsi, à fonctionnalités équivalentes, pourquoi, en tant que collectivité représentant les citoyens de notre Région, s’entêter à vouloir leur faire financer de véritables rentes de situation à des sociétés multinationales off-shore qui ne contribuent pas – loin s’en faut – au fonctionnement collectif par l’acquittement de l’impôt à la hauteur de leurs revenus ? Pourquoi nous entêter à renforcer encore les déséquilibres budgétaires de l’État en faisant payer à nos concitoyens des licences pour des produits dont l’équivalent libre leur appartient déjà ? 42 Pourquoi finalement s’entêter à promouvoir le paiement de licences à des sociétés étrangères en situation de quasi-monopole, alors que l’usage du libre contribue activement au développement de l’emploi local dans les territoires de la Région ? validé C’est – je dans vous cet le esprit rappelle, à qu’en février l’unanimité 2014, –, nous avions l’annexe 5 de la délibération sur le numérique, qui stipule notamment : « la Région privilégie pour ses usages bureautiques courants et ses logiciels métiers les systèmes d’exploitation et logiciels disposition et publiés sous licence libre. » Je vous rappelle par ailleurs libres qu’aucune mis à limitation technique, juridique, ni même financière – au contraire –, ne justifie que cette décision d’assemblée de février 2014 ne soit pas suivie d’effet. Ainsi, Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux, même si nous pourrions déjà, simplement suite à la délibération de février 2014, demander que tous les matériels nouveaux qui équiperont les nouveaux élus ne fonctionnent qu’avec des logiciels libres, la proposition que nous faisons ce matin, proposition somme toute très modérée, très mesurée, consiste simplement à réaffirmer ici, même timidement, l’esprit de ce que nous avons déjà voté il y a plus d’un an en faisant en sorte qu’a minima soit proposé aux prochains élus un modèle d’ordinateur fonctionnant avec GNU Linux. Je regrette évidemment d’avoir à prendre à nouveau de votre temps et de votre vigilance sur ce sujet, mais il nous a semblé important de l’assemblée vous vote donner une l’occasion décision – de de plus réaffirmer à que, l’unanimité lorsque – il est démocratiquement important que l’exécution de la décision s’ensuive. Par ailleurs, je voudrais terminer sur la nécessité que la proposition soit faite en début de mandat, car il est ensuite plus exigeant, une fois changer à nouveau. Ainsi, de nous nouvelles vous habitudes proposons cet prises, d’avoir amendement à et, les par ailleurs, je voulais vous rappeler qu’un courrier a été envoyé à la questure, donc au président de la questure, ainsi qu’à l’ensemble des 43 questeurs sur ce sujet pour rappel et suivi de la mise en œuvre que mérite cette disposition. Merci d’avance (Applaudissements) M. M. GRASSET. LE pour votre PRÉSIDENT.- M. GRASSET.- Merci, soutien Merci. Je Monsieur à cet donne le amendement. la parole Président. Je à vais m’exprimer comme président de la questure. Je ne sais pas ce que pensera l’exécutif des propositions que je vais vous faire par rapport à cet amendement. Sur le fond, il est évident que nous devons tout faire pour que les 204 futurs élus d’Auvergne Rhône-Alpes aient un équipement compatible qui puisse fonctionner sur les logiciels libres. Notre collègue Jean-Marie CHOSSON l’a très bien rappelé et je le remercie d’avoir reprécisé l’ensemble de la délibération de 2014. La questure est un lieu de débats internes, d’apaisement parfois de situations matérielles dont certaines peuvent être un peu plus complexes que d’autres. Nous avançons sereinement pour qu’il y ait au 4 janvier, pour les futurs élus, un équipement qui fonctionne. Des tests sont en cours sur plusieurs types d’équipements. Les premiers retours se font pendant ces deux jours d’assemblée, il y en aura d’autres. Je pense qu’il faudrait, plutôt que faire un amendement budgétaire, le repousser, ou en tout cas faire en sorte qu’il ne soit pas présenté, qu’il y ait en revanche une réunion de la questure pour suivre l’évolution du matériel au mois de novembre, par exemple. En novembre, pour information, nous aurons une réunion qui ne s’appelle pas « questure », qui s’appelle « réunion des groupes politiques d’Auvergne et de Rhône-Alpes », et qui va permettre de discuter, questure d’émettre pour le des prochain idées d’organisation mandat. Je crois d’une que nous éventuelle pourrions ajouter, dans la même journée, une heure de débat sur cette question du matériel. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur GRASSET, au nom de la questure, qui en assure la présidence. Je pense que c’est une 44 décision sage. Ce n’est pas une mesure budgétaire, mais il vaut mieux qu’il y ait une discussion avec nos collègues de la questure d’Auvergne sur ce sujet. Monsieur CHOSSON, êtes-vous d’accord avec cette proposition ? M. CHOSSON.- L’objectif de cet amendement était que les nouveaux élus puissent bénéficier de matériel fonctionnant avec système d’exploitation et logiciels libres. Si, au niveau de l’exécutif et du Président de la questure, nous avons vraiment l’engagement que ce travail sera fait et que, finalement, ce matériel sera disponible sur option – ce ne sera pas une obligation, mais une option – pour l’ensemble des nouveaux élus, si cette garantie est apportée, nous pouvons effectivement retirer cet amendement. L’important est que nous ayons cette garantie. M. LE PRÉSIDENT.- Cette garantie, M. GRASSET y veillera en tant que président de la questure, mais c’est une décision de l’ensemble des groupes. Monsieur JACQUART. Éric M. JACQUART.- Juste un mot pour confirmer ce que dit GRASSET. longtemps, Nous tous les avions groupes une questure, étaient il n’y représentés. a Ce pas qui très fait l’originalité de cette questure – je le dis pour la future majorité à venir –, c’est qu’elle travaille par consensus et que nous essayons de trouver le plus grand dénominateur commun permettant à chaque groupe de pouvoir y trouver son compte. La question des logiciels libres, dont Jean-Marie CHOSSON et d’autres sont des défenseurs à juste titre, a été prise en considération. Après, il matériels soient en adéquation. jours faut que les C’est tout le travail qui va être fait dans les prochains avec la DSI, puisque nous avons, dans chaque groupe, quelqu’un qui est assigné à cette responsabilité de travailler en liaison avec la DSI. Je voulais confirmer, après Éric GRASSET, que c’est une préoccupation constante de la questure et que nous allons abonder dans ce sens. Nous sommes d’accord pour que cet amendement soit un rappel à l’ordre pour que nous puissions, dans la questure, enfin déboucher sur une solution sur les logiciels libres. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Monsieur PERROT ? 45 M. PERROT.- J’entends bien ce toujours été favorables à ces logiciels libres. débat. Nous avons Néanmoins, j’entends aussi qu’il y a des engagements, la questure, etc. Les paroles s’envolent, les écrits restent. Monsieur CHOSSON, je trouve dommage que vous retiriez cet amendement, parce qu’il avait au moins le mérite de prendre acte et de décrire aujourd’hui ce que vous avez parfaitement décrit. On ne dit pas que cela doit être proposé dès le mois de janvier aux nouveaux élus. On ne prend pas une date de disponibilité. On laisse le temps aux services, à la questure, de travailler et de réfléchir ; mais au moins, cet amendement avait le mérite de prendre date et d’écrire la volonté supposée d’une majorité, celle de cette assemblée. Nous déplorons donc que M. CHOSSON amendement, que nous aurions voté avec plaisir. de retire cet M. LE PRÉSIDENT.- Vous aurez la possibilité, bien sûr, l’exprimer au sein d’obstacle sur ce plan. de la questure. Je crois qu’il n’y a pas Madame PERNOD BEAUDON. Mme PERNOD BEAUDON.- Monsieur le Président, nous sommes heureux du retrait de cet amendement, puisque notre groupe considère que cette question est à travailler en questure et non à débattre au sein de cette assemblée régionale. Nous sommes donc heureux du retrait. Si aurions voté contre. cet amendement avait été maintenu, nous M. LE PRÉSIDENT.- Il n’est pas maintenu. Nous allons maintenant voter sur la décision modificative, avec l’amendement de l’exécutif adopté tout à l’heure. Qui est pour cette décision modificative ? Le groupe du Front de Gauche, le groupe Europe Écologie Les Verts, le groupe PRG, le groupe socialiste. Qui est National. Merci. contre ? Les groupes de l’UDC La décision modificative n° 2 est adoptée. Vœu n° 001 : Exécutif et du Front 46 M. LE PRÉSIDENT.- Nous avons, après cette adoption, un vœu. Il concerne les transferts de compétences, puisque vous savez que la Région doit recevoir au 31 décembre 2016 la compétence de développement économique, qui ne sera plus dévolue aux Départements. Ceci étant, assumer cette compétence économique, ce qui ne veut pas dire les modalités – la Région pourra toujours déléguer cette compétence économique à d’autres structures – n’est pas compensé par des ressources correspondantes. C’est pour cela que nous proposons cet amendement, pour dire que, dans la loi de finances pour 2016, de façon à préparer ce transfert, il est proposé d’attirer l’attention du gouvernement et donc du Parlement sur cette responsabilité économique et le besoin de prévoir une ressource correspondante. Il ne s’agit pas de « déshabiller Pierre pour habiller Paul », en l’occurrence, par rapport aux Départements. Voilà la proposition qui vous est faite. Monsieur KOVACS. M. KOVACS.- Merci, Monsieur le Président. Avant de parler de ce vœu, je voudrais revenir sur les propos de M. PERROT, du groupe Front National. Je veux dire à M. PERROT qu’il est un sacré manipulateur. Un manipulateur de chiffres, bien évidemment. Mais vous êtes un mauvais manipulateur, Monsieur PERROT. Vous avez tenté de faire croire, dans cette assemblée, que notre groupe avait voté quasiment toutes les dépenses que la majorité avait soumises au vote de la commission permanente. La réalité, Monsieur PERROT, ou plutôt la vérité, tient en un chiffre : 1 156 684 505 €. Ce chiffre – puisque vous faites des comptes, nous en faisons aussi – est le montant des dépenses que notre groupe n’a pas votées lors des commissions permanentes sur ce mandat. Donc, tenter de faire croire que notre groupe vote quasiment toutes les dépenses proposées par l’exécutif est un mensonge, je tenais à le dire. (Applaudissements) Enfin, je veux réagir aussi à son positionnement. Ce matin, il n’a fait que « taper » sur le groupe de l’Union de la Droite et du Centre. Mais on a bien compris que ce n’était pas fini, parce qu’en réalité, on voit là finalement le signe que le Front National considère 47 que nous sommes le seul adversaire crédible lors des prochaines élections. Il n’a pas manqué, Monsieur le Président, de vous préserver, même de vous féliciter. Mais oui ! Et cela, c’est vraiment la stratégie du FN que d’ailleurs, Marine LE PEN, lors des dernières élections présidentielles, a voulu tenir en soutenant François HOLLANDE. Mais que l’on ne s’y trompe pas, que l’on ne s’y trompe pas. C’est une stratégie, en réalité, qui leur permet de rêver d’arriver un jour au pouvoir, parce qu’il y a un constat : jamais les résultats du Front National ne sont aussi hauts que lorsque la gauche est au pouvoir, et jamais les résultats du Front National ne sont aussi bas que quand la droite et le centre sont au pouvoir. C’est cela, la réalité. Sur la présentation de ce vœu, Monsieur le Président, il démontre d’abord que votre proximité partisane avec le gouvernement ne vous permet finalement même pas d’être entendu. Franchement, vous êtes Président de la Région Rhône-Alpes qui est une grande Région, vous êtes au Parti socialiste, le Premier ministre aussi, on pourrait imaginer que, de temps en temps, vous alliez le voir en lui disant que sa loi est « mal ficelée », qu’il faudrait la corriger et prévoir les crédits conséquents. Ce n’est pas le cas, vous êtes obligé de recourir à un vœu de notre assemblée pour espérer être écouté – je n’ai pas dit entendu –, écouté seulement. La présentation de ce vœu atteste aussi que, finalement, vous ne faites pas confiance au gouvernement quant à son obligation – puisque c’est inscrit dans la loi – d’accompagner tout transfert de compétence par le transfert l’exercice de cette compétence. votre des moyens financiers nécessaires à Enfin, la présentation de ce vœu prouve une fois de plus propension à vouloir toujours chercher des recettes supplémentaires, des prélèvements, des taxes, avant même de vous interroger d’aucune sur les estimation dépenses. des En dépenses effet, votre actuellement vœu n’est engagées assorti par les Départements dans le domaine économique, il n’examine aucune piste de mutualisation possible qui permettrait de réduire les dépenses 48 dans ce domaine tout en étant plus efficace, et il ne chiffre pas non plus l’évolution importante du produit de la CVAE que gagnera la Région avec ce transfert. Voilà les raisons pour lesquelles nous ne voterons pas votre vœu, Monsieur le Président. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Monsieur PERROT ? M. PERROT.- Merci, Monsieur le Président. Je ne vais pas polémiquer sans arrêt avec M. KOVACS. Je réaffirme tout de même ce que j’ai dit. Je n’ai pas parlé de la totalité du mandat, j’ai parlé des six commissions permanentes de 2014, et je réaffirme ce que j’ai dit : vous avez voté 92 % des propositions de M. QUEYRANNE. Nous avons les chiffres, nous les transmettrons à qui voudra bien les avoir. Nous avons les preuves de ce que nous avançons. Je ne vais pas aller plus loin. Mon grand-père disait : « qui se sent morveux se mouche. » Mouchez-vous, Monsieur KOVACS. Pour revenir à ce vœu, ce qui nous gêne, c’est le mot « ressource nouvelle ». J’aimerais, Monsieur le Président, que vous précisiez ce que vous sous-entendez par « ressource nouvelle », tout simplement. M. LE PRÉSIDENT.- Monsieur RAVACHE. M. RAVACHE.- Merci, Monsieur le Président. Ce vœu nous pose un problème de fond, puisqu’il part du principe que seuls les conseils régionaux sont confrontés à des difficultés pour établir leur budget. Je le répète, nous sommes dans une Région de huit départements et plusieurs milliers de communes qui sont confrontés de la même manière aux mêmes difficultés. Nous le savons et, sans doute, les uns et les autres y sommes attentifs. Pour notre part, nous y avons participé, et un nombre très significatif d’élus locaux s’est mobilisé pour demander à l’État de modifier les moyens qui leur sont affectés pour mener les politiques dont ils sont département et leur Région. en charge dans leur commune ou leur C’est la raison pour laquelle nous vous proposons une autre rédaction de ce vœu qui affirme la solidarité de la Région auprès des autres collectivités locales et qui propose plus clairement 49 les solutions auxquelles la loi de finances devrait répondre. Nous pouvons vous fournir le texte de cette nouvelle rédaction. redonner « Le aux Départements Conseil et régional communes aux et Régions à les demande leurs finances 2016 : cela, il lui moyens demande gouvernement de intercommunalités, utilement pour leurs habitantes et habitants. Pour au d’agir d’inscrire et dans aux d’investir la loi de - le maintien des dotations des collectivités locales par l’arrêt de leur baisse et l’abandon de la réforme de la dotation globale de fonctionnement, qui induirait une nouvelle diminution ; au - l’instauration d’un versement transport interstitiel dédié financement des TER par les Régions, proposition que nous portons dans cette assemblée avec une majorité de celle-ci depuis des années ; - le redéploiement d’une partie du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi vers les collectivités locales. d’une Enfin, le Conseil régional demande en outre l’engagement réforme territoriale. » de cette juste de la fiscalité correspondant à la réforme Nous pouvons vous fournir le texte et nous souhaitons que, manière, la Région ne se positionne pas seulement indifféremment des autres collectivités locales confrontées à des difficultés du même ordre. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Monsieur GAGNAIRE. M. GAGNAIRE.- Monsieur le Président, chers collègues, il s’agit d’un vœu qui a un aspect d’abord technique, parce qu’il va falloir gérer les effets de la loi NOTRe, qui ont peut-être été mal anticipés par le législateur. Mais la réalité, indépendamment des questions de baisses de dotations aux collectivités, est qu’il y a des problèmes de transferts de compétences entre collectivités. transferts Cela est assez nouveau dans notre pays. Quand on avait des de l’État vers les collectivités, c’était relativement simple : à l’année zéro, il y avait transfert des financements de l’État, avec une stabilisation dans le temps. 50 Aujourd’hui, il y a des remontées de compétences des Départements sur les Régions, dans les transports et sur le champ du développement économique. Les conseils départementaux n’ont pas forcément pris conscience de cet abandon de compétences et certains imaginent que cela va être des négociations permanentes. La loi est formelle : à partir du 1er janvier, il y aura une remontée de compétences et, sauf sur les agences départementales et sur le soutien au foncier bâti des entreprises, il n’y aura plus de possibilités d’intervention. Dans une Région comme la nôtre, c’est lourd de conséquences puisque, sur les politiques d’innovation et de pôles de compétitivité notamment, des Départements sont très investis et je crois qu’ils commencent à réaliser qu’il existe un début de problème. que l’on L’État ne se désengage pas de ces politiques-là, c’est ce a obtenu, mais il faut gérer l’année qui vient, d’où l’interpellation du gouvernement et du Parlement dans un moment où l’examen de la loi de finances a commencé. J’ai écouté M. KOVACS avec beaucoup d’attention faire un certain nombre de préconisations. Pour avoir passé une partie de la journée et de la soirée à écouter les uns et les autres, je n’ai entendu que des amendements très dépensiers du côté des Républicains. C’est toujours la même chose : quand on est dans l’opposition, on est toujours très dépensier. La réalité est qu’il faut effectivement désendetter le pays et ne pas générer des recettes nouvelles pour les affecter à des dépenses nouvelles. Je rappellerai tout de même M. KOVACS au slogan de sa propre formation politique qui consiste à dire qu’il faut faire 130 à 150 milliards d’euros d’économies au total et que, fatalement, cela touchera un jour les collectivités territoriales. Dans l’arbitrage, là où ce vœu est utile, c’est que dans les répartitions entre niveaux de collectivités, chacun y va pour luimême, et les Régions sont souvent Départements, par les communes. mises en minorité par les 51 Il ne faudrait pas qu’au détour du débat parlementaire, ce qui est prévu dans la loi de finances dérape, pour que la CVAE soit rendue aux Départements et aux intercommunalités. C’est donc un vœu d’interpellation qui fait suite au courrier du président de l’ARF parce qu’il y a là un problème. Il est clair que cela ne traite pas tous les sujets, cela ne traite pas le sujet de la baisse et de la réforme de la DGF, mais pour l’avenir, pour ceux qui seront amenés à siéger dans cette assemblée et pour ceux qui défendent l’engagement des Régions sur le champ du développement économique et de l’innovation, il y a tout intérêt à ce que les arbitrages soient les bons au final, d’où le sens de ce vœu qui n’a pas d’autre prétention que celle d’attirer l’attention d’un point de vue technique. Encore une fois, ce n’est pas gagné parce que, dans l’hémicycle, nous ne sommes souvent que quelques-uns, nous ne sommes pas très nombreux à défendre le point de vue des Régions. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Le vœu présenté par l’exécutif, qui vient d’être défendu par M. GAGNAIRE, est bien un vœu de compensation des charges que la Région sera appelée à assumer dès le 1er janvier 2016, mais surtout à compter du 1er janvier 2017, avec le transfert des compétences. Il était légitime que M. RAVACHE présente l’ensemble des positions concernant les dotations aux collectivités, c’est un autre sujet. Le vœu est donc maintenu dans son intégralité, et je vais vous demander de vous prononcer sur ce vœu. Auparavant, Mme BOILEAU a demandé la parole. Mme BOILEAU.- Merci, Monsieur le Président. S’il vous plaît, nous demandons une suspension de séance pour examiner ce document. M. LE PRÉSIDENT.- Elle est de droit. Je vous demande de respecter un temps limité. Il est 12 heures 23, il faut que nous reprenions à 12 heures 35. La séance est suspendue. (La 12 heures 35.) séance, suspendue à 12 heures 23, est reprise à 52 M. LE PRÉSIDENT.- Nous reprenons la séance. Je vous indique que, dans un premier temps, nous allons nous prononcer sur l’amendement qu’a proposé M. RAVACHE, sachant que la première partie – c’est pour cela qu’il y a un amendement – du vœu est conservée. Sinon, ce serait un vœu différent. Je vais donc mettre aux voix d’abord l’amendement de M. RAVACHE, présenté au nom de son groupe qui dit, en complément du vœu : redonner « Le aux Départements Conseil et régional communes aux et Régions à les demande leurs au intercommunalités, moyens d’agir utilement pour leurs habitantes et leurs habitants. Pour cela, finances pour 2016 : il lui demande gouvernement d’inscrire et dans de aux d’investir la loi de - le maintien des dotations aux collectivités par l’arrêt de leur baisse et l’abandon de la réforme de la DGF ; - l’instauration d’un versement transport interstitiel dédié au financement des TER par les Régions ; - le redéploiement d’une partie du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) vers les collectivités locales. Il lui demande en outre l’engagement d’une réforme juste de la fiscalité. » Je vais mettre aux voix cet amendement au vœu, qui est un complément au vœu. Qui est pour cet amendement ? Les Écologie Les Verts et le groupe Front de Gauche. groupes Europe Qui est contre ? Le groupe socialiste, le groupe PRG, le groupe Front National et le groupe UDC. L’amendement au vœu n’est donc pas adopté. (L’amendement au vœu est rejeté.) Je mets maintenant aux voix le vœu tel qu’il a été défendu par M. GAGNAIRE. Sur ce vœu, j’interroge l’assemblée. Qui est pour ? Le groupe PRG, le groupe socialiste. Qui est contre ? Le Front National et le groupe UDC. Qui s’abstient ? (Personne.) 53 Qui ne prend pas part au vote ? Les groupes Front de Gauche et Europe Écologie Les Verts. Merci. Vous faites les décomptes, Mesdames Secrétaires, et nous passons au rapport suivant. les Rapport n°15.14.615 Bilan de la participation de la Région Rhône-Alpes aux Objectifs du millénaire pour le développement (non soumis au vote) et participation de la Région développement durable (ODD) Rhône-Alpes aux Objectifs de M. LE PRÉSIDENT.- Madame MOREIRA, vous avez la parole. Mme MOREIRA.- Ce rapport, qui a été proposé par l’AFCCRE, l’Association française du conseil des communes et des Régions d’Europe, sert à faire le lien entre l’action de la Région Rhône-Alpes et l’action internationale. La collectivité, nous l’avons dit tout à l’heure, n’est pas une bulle installée sur un territoire clos, mais une institution en mouvement, un maillon de la chaîne de l’action politique, y compris à l’international. particulier Vous le savez, en 2015, l’agenda est chargé, avec en la réunion d’Addis-Abeba sur le financement du développement. À la fin du mois de septembre, nous avons vu acter la fin des Objectifs du millénaire pour le développement et une nouvelle feuille de route pour les Objectifs du développement durable. Enfin, à la fin de l’année, la COP21, la Conférence des parties devrait apporter une pierre à l’édifice en reliant les pannes du développement aux conséquences du mode de vie des sociétés du Nord, en l’injustice montrant climatique que le dans changement les pays les climatique plus produit pauvres, qui de ne contribuent pas aux changements climatiques mais sont confrontés aux conséquences plus brutales là-bas qu’ici de ces bouleversements. Pour revenir aux résultats des Objectifs du millénaire pour le développement, ils sont satisfaisants en partie et la communauté internationale s’en est satisfaite. 54 Mais si l’on regarde un peu plus en détail les résultats, on peut constater que cette satisfaction doit être atténuée, parce que la moyenne qui a été atteinte est tirée par les pays émergents qui, eux, ont obtenu des résultats plus satisfaisants, alors qu’en réalité, des poches de pauvreté subsistent dans les pays pauvres et pour les pays les plus pauvres. Donc, les résultats sont globalement plutôt satisfaisants mais ne reflètent pas les différences entre les pays, en particulier en Afrique subsaharienne. Il y a aussi la question de l’évaluation. Il s’agit d’une évaluation quantitative qui compte par exemple le nombre d’écoles ou le nombre d’enfants scolarisés. C’est un progrès, mais une bonne évaluation ne peut se contenter de compter les enfants scolarisés : encore faut-il s’assurer qu’ils soient scolarisés dans de bonnes conditions. C’est le problème de cette évaluation qui additionne des chiffres et qui ne reflète pas la qualité des projets, la qualité de la scolarisation, la qualité de vie des enfants à l’école, etc. Si les Objectifs du millénaire pour le développement n’ont pas atteint leurs objectifs ambitieux, il y a plusieurs raisons à cela : - d’abord, le manque de moyens, puisque les États n’ont pas tenu leurs engagements. Vous vous souvenez de cette promesse renouvelée à plusieurs reprises et jamais tenue de consacrer 0,7 % du revenu national brut à l’aide publique au développement. En ce qui concerne la France, nous sommes loin d’être exemplaires, puisque l’aide publique au développement française est à moins de 0,3 %, et les financements continuent à baisser depuis plusieurs années, ce qui alerte fortement les acteurs du développement. Donc, le premier défaut qui explique la panne de réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement est le manque de moyens. puisque - Le second est le manque de cohérence des politiques, l’on a d’une part une politique d’aide publique au développement et d’autre part d’autres politiques, telles que les politiques d’internationalisation des entreprises ou les politiques agricoles, qui reprennent d’une main ce qui est donné de l’autre. 55 Et je vous rappelle que les textes adoptés par la communauté internationale sont soumis à l’impérieuse priorité des textes qui régissent le commerce mondial et qui contraignent la capacité à agir de façon alternative. Quand on prend des résolutions, mais que ces résolutions ne peuvent pas toucher aux textes qui régissent le commerce mondial, on a là un frein extrêmement puissant à un développement alternatif. - Un autre frein à la réalisation totale des OMD est la faiblesse du reporting, alors que les États engagés devraient rendre compte de leurs efforts, de leurs progrès et réorienter l’action au vu de leurs effets. La faiblesse du reporting est un vrai manquement des États dans leurs engagements. Je veux vous dire aussi notre satisfaction que la Région Rhône-Alpes assure ce reporting, beaucoup plus modeste, évidemment, mais nous nous sommes engagés, depuis 2010 à faire en assemblée plénière un rapport du montant, de la proportion et de la direction des aides attribuées par la coopération solidaire. Vous voyez, sur le document qui vous est transmis pour information, que la priorité de l’action subsaharienne, et de que la les Région thématiques absolument vitales : est thématiques consacrée principales à l’Afrique sont des - la sécurité alimentaire, parce qu’on a là un scandale du fait qu’elle ne soit pas atteinte, et un enjeu extrêmement fort ; - le développement des partenariats, parce que nous continuons à nous situer dans la logique de partenariats pluri-acteurs, avec des acteurs divers qui travaillent ensemble pour améliorer leurs compétences et leur efficacité ; - la question du développement local soutenable, avec un soutien aux projets globaux, à des projets de territoire à territoire, qui permettent vraiment une vie meilleure et un bien-vivre. 2015 était l’année que la communauté internationale s’était fixée pour atteindre cet objectif d’éradication de la pauvreté et de la faim. Les enjeux sont toujours là et plus que jamais. Donc, avec ce constat, la communauté internationale a engagé la réflexion pour la mise en place de la nouvelle feuille de route, celle qui s’appelle 56 maintenant « les Objectifs du développement durable », avec plusieurs points positifs que je voudrais vous signaler : - le premier est que ces objectifs ont été mieux discutés, en amont, avec une représentation forte des groupes et des pays les plus pauvres, ce qui est une bonne chose, plutôt que de décider d’objectifs simplement entre quelques-uns. Donc, discussion, plus en amont, plus inclusive ; une prise une meilleure - deuxième point fort : un changement de paradigme, avec de conscience est responsabilité conscience renforcée. commune des Est de interdépendances. la également Cette renforcée préservation des la prise notion biens de de publics mondiaux. Il ne s’agit plus là d’une aide qui s’adresse de façon privilégiée à des zones et des pays moins avancés, mais une prise de conscience que nous partageons tous ces enjeux ; - cette universalisation du développement a beaucoup été portée par les acteurs de terrain, au Nord comme au Sud, parce qu’eux clament que la question de la répartition des richesses, que la question des climatique, droits de humains, l’égalité entre que les la question femmes et les du changement hommes, de la citoyenneté, toutes ces questions dépassent les frontières, dépassent les territoires, et qu’elles sont un enjeu universel de l’humanité ; route est - un autre point très important de cette nouvelle feuille de la meilleure prise en compte du rôle spécifique des collectivités locales et de leur capacité de régulation face aux assauts de la mondialisation. On peut saluer cette orientation forte de la communauté internationale, puisque ces points positifs sont à noter, mais on peut aussi dire communauté que la réalisation internationale ne ne se sera donne pas pas suivie les d’effets moyens si de la ses ambitions. Or, je voulais mettre en lumière certaines interrogations : - premier élément : les objectifs sont nombreux. Il y en a 17 cette fois, il y en avait huit en 2000, et ils sont plus flous. Certains objectifs sont même en deçà de textes précédents, comme ce qui concerne l’égalité femmes/hommes, qui est en deçà des textes proposés à Pékin et même proposés au Caire, qui mettaient en avant 57 50 objectifs chiffrés, très clairs et très précis pour atteindre l’égalité femmes/hommes. Ces objectifs sont donc fortement atténués dans le texte des Objectifs de développement durable ; - financements, deuxième n’est ni problème : claire ni la question contraignante. des Les moyens, des engagements financiers des États ne semblent pas être un sujet, alors que nous le savons bien, c’est l’une des clés de la mise en œuvre ; - un point d’inquiétude très fort : c’est l’orientation vers la privatisation du développement, où le secteur privé est de plus en plus mis en avant. Bien sûr, le secteur privé peut contribuer au développement, mais à condition qu’un cadre défini par l’action publique oriente l’action et que cette action soit pilotée en vue de l’intérêt général, d’évaluation. Avec avec cette de véritables financiarisation moyens et cette de contrôle et privatisation du développement, les acteurs de terrain craignent un glissement des processus de décision vers le secteur privé, qui ne peut pas – parce que ce n’est pas sa nature – assurer l’intérêt général ni la coordination d’une action systémique, puisque leur nature est d’avoir une action thématique et orientée sur un champ particulier. cadre ? Que peuvent faire les collectivités territoriales dans ce - D’abord, affirmer que ce sont elles qui vont mettre en œuvre les décisions sur le terrain, à partir du territoire et de ses forces vives, parce que c’est là que l’action naît et se développe ; - ensuite, les collectivités peuvent affirmer qu’elles ont cette capacité parce qu’elles s’appuient sur la réalité concrète de notre engagement dans la lutte contre la pauvreté et la promotion d’un développement soutenable ; notre - nous pouvons également affirmer notre volonté d’agir sur territoire, mais aussi par le biais de nos coopérations solidaires. Parce qu’ils produisent des effets sur les services publics locaux, sur l’accès aux droits fondamentaux, sur le développement économique, social, respectueux des êtres humains et des écosystèmes, nos efforts contribuent à l’ouverture au monde des 58 populations ici et là-bas, à la compréhension des enjeux, au bienvivre, mais aussi au « faire ensemble » ; - les collectivités territoriales peuvent également rappeler que, pour agir, nous avons besoin d’un cadre international et national qui nous permette de réaliser cette ambition, qui nous le permette en nous en donnant les compétences et en nous en donnant les moyens ; - enfin, les collectivités peuvent s’engager pour l’éducation à la citoyenneté mondiale, pour développer l’engagement et le pouvoir d’agir des habitants et des habitantes du territoire. Tout cela, c’est le sens du texte proposé par l’AFCCRE, qui revendique la place et le rôle des collectivités territoriales dans l’agenda international et dans les Objectifs de développement durable, pour une reconnaissance de leur contribution avec leurs spécificités, et qui réaffirme notre engagement solidaire. (Applaudissements) M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame MOREIRA. 2. Accueil des délégations de visiteurs dans le public Jeudi 15 octobre 2015 – 11 heures 30 : délégation de membres de la Société civile du Chablais Thonon-les-Bains (74), à l’initiative de M. Jean-Paul MOILLE tribunes Chablais M. LE PRÉSIDENT.- Je salue d’abord la présence dans les de la délégation Thonon-les-Bains, des qui membres ont été de la Société invités par MOILLE : bienvenue parmi nous. (Applaudissements) civile du Jean-Paul Je vous indique que le vœu proposé tout à l’heure n’a pas été adopté, puisque sur 153 votants, il y a eu 59 contre et 52 pour, les autres ne prenant pas part au vote. (Le vœu n° 001 de l’exécutif est rejeté.) M. intervenants. LE Je PRÉSIDENT.- vais d’abord LAURENT, pour le groupe UDC. Nous donner Mme ANDRÉ-LAURENT.- la avons parole Monsieur le maintenant à des Mme ANDRÉ- Président, chers collègues, l’année 2015 marque la fin des Objectifs du millénaire 59 pour le développement, qui ont mobilisé le monde entier autour d’un programme commun visant à s’affranchir de la pauvreté. Pourtant, malgré la mobilisation générale, des millions de personnes n’ont pas tiré parti de ces progrès. 2015, c’est aussi l’année des 17 Objectifs du développement durable mondiaux, qui guideront la politique et le financement du développement pour les 15 prochaines années. Ce pacifiques, nouveau créer de programme meilleurs environnementaux de notre temps. doit promouvoir emplois, et des relever sociétés des défis La cause est noble, mais la tâche sera lourde et difficile. Comment éradiquer la faim, la pauvreté, protéger l’environnement dans un monde plus instable que jamais ? Les conflits ont un effet ravageur sur les populations, la pauvreté, la faim et l’environnement. Pendant que l’on se bat pour survivre, on est bien loin des préoccupations de la Terre et de la nature. Les combats dévastent l’environnement, détruisent les cultures et affament de ce fait les Hommes et les animaux. Au-delà des zones de guerre, les nous terres arables, devons aussi et être conscients de l’évolution de notre démographie. La planète se peuple de quelque 80 millions d’individus supplémentaires chaque année. Nous sommes aujourd’hui un peu plus de 7 milliards, mais les projections avancent une fourchette de 10 à 11 milliards d’ici la fin du siècle. fossiles, La question des ressources (eau, alimentation, énergies matières premières) est donc plus que jamais incontournable. Mais cette question est indissociable du débat sur l’inégal accès aux ressources. En 2025, les continents les plus pauvres de notre planète devraient totaliser plus des trois quarts de la population mondiale, aggravant la fracture sociale et augmentant la migration des populations à l’échelle du globe. Vous me pardonnerez quelques chiffres, mais il me semble important de rappeler qu’aujourd’hui, près d’un quart des habitants de la planète vivent en dessous du seuil d’extrême pauvreté (moins de 1,25 $ par jour). 800 millions de personnes souffrent de la faim dans 60 le monde. Un enfant sur quatre souffre de retards de croissance à cause de la malnutrition. Un tiers de la population n’a pas accès à l’eau potable. Alors que l’on cherche aujourd’hui à réduire la consommation mondiale d’énergie des pays industriels pour limiter les gaz à effet de serre, nous ne pouvons ignorer que 1,6 milliard d’habitants 2,6 milliards cuisson n’ont sont moderne, toujours privés ce de qui a pas accès à combustibles de lourdes l’électricité, et de et que le plan technologies conséquences sur freinant exemple de environnemental (feux de bois, déforestation) et au niveau sanitaire, le manque de campagnes moyens de de vaccination, réfrigération conservés qu’au frais. puisque les par vaccins ne peuvent les être En Afrique, sans énergie, sans eau, sans soins médicaux, l’espérance de vie est inférieure de 20 ans à la nôtre. Ainsi, Mesdames et Messieurs, chers collègues, oui, la nouvelle grande Région Rhône-Alpes Auvergne devra participer aux Objectifs du développement durable, mais je le répète : la tâche sera lourde et difficile, et nos décisions politiques auront, tel le battement d’ailes du papillon qui peut provoquer un tsunami à l’autre bout de la planète, des répercussions bien au-delà de notre Région. les Pour participer à ces objectifs, notre Région devra avoir moyens soigner, énergie, de ses d’instruire, en eau, ambitions. de en De répondre nourriture, quoi aux aurons-nous besoins tout en besoin ? considérables protégeant environnement et cela, encore une fois, au-delà de notre planète. De en notre Ainsi, soutenir les coopérations internationales en faisant du saupoudrage est insuffisant. C’est sur notre territoire que nous devons prioritairement intervenir, dans le cadre de nos compétences, en développant nos investissements. Nous devons faire de nos industries, entreprises, laboratoires, des fleurons technologiques et les aider à se développer à l’international de façon responsable, en opposition à la gabegie financière d’ERAI et aux 250 000 € de frais de représentation de son président. C’est cela, effectivement, les frais de fonctionnement que vous soutenez, Madame CUSEY. 61 Nous devons mettre fin aux gaspillages et aux dépenses inutiles, et soutenir les entreprises de notre Région afin qu’elles puissent apporter aux populations des pays en grande difficulté des réponses techniques, efficientes et durables, adaptées à leurs besoins essentiels. Notre rôle est d’aider nos entreprises à répondre à ces défis, et non de reproduire des Yasuni ou des Annaba, échecs cuisants de vos politiques et gaspillages lamentables. Mais pour créer de la richesse, défendre la croissance, les productions, les emplois, pour rayonner et distribuer au-delà de notre territoire, notre Région devra augmenter sa production d’énergie afin de répondre à la demande et aux besoins constamment accrus, tout émissions de gaz à effet de serre. tiers au en divisant par deux nos N’oublions pas que la demande en énergie a augmenté d’un niveau mondial entre 2010 et 2015, du seul fait de la croissance démographique, de la longévité et de l’amélioration de la qualité de la vie. non La Région devra ainsi disposer d’une énergie décarbonée, fluctuante, indépendante et peu chère, c’est-à-dire soutenir pendant plusieurs décennies encore l’énergie nucléaire, en attendant la longue et aléatoire mise en œuvre des énergies renouvelables. (Brouhaha.) médecine, le Nous devons soutenir développement l’agroalimentation. Nous devons de la développer la recherche, une écologie l’innovation, biotechnologie, les la start-up, scientifique, qui accepte la grande aventure du progrès, contrairement à l’attitude dogmatique des extrémistes qui ne permettent pas d’engager sereinement les mutations indispensables à l’évolution positive de notre monde, en soutenant activement les innovations telles que les nanotechnologies pour l’industrie et la santé, les avancées médicales et les nouveaux vaccins contre certains cancers, ou encore les ceux qui recherches en génie génétique, c’est-à-dire les OGM évalués un à un pour l’alimentation et pour les médicaments. Nous devons faire des études et dénoncer s’opposent de manière dogmatique et détruisent, sans attendre les résultats, les expériences conçues pour améliorer la condition 62 humaine, telles que les recherches visant à faire produire la molécule d’hémoglobine humaine par des tabacs transgéniques. Lorsque génétiquement ces modifiés plans sont de détruits cultures en plein expérimentales champ par des faucheurs anti OGM, c’est bien à la recherche, à l’innovation et à la compétitivité scientifique, technologique et technique que s’en prend la mouvance capacité à écologique participer politique activement et, aux par répercussion, Objectifs de à notre développement durable, particulièrement dans le domaine du soin et de la santé. Socrate affirmait que l’ignorance était la racine des maux. Nous ne pouvons nous passer de continuer à chercher si nous voulons pouvoir répondre à l’augmentation fulgurante de la démographie, à l’augmentation et à la disparité des besoins, à la protection de notre environnement. Nous devons faire mieux, avec moins. Le progrès scientifique n’a jamais été aussi indispensable à l’Homme pour un meilleur avenir, un meilleur accès à l’énergie, aux ressources, une meilleure santé, une meilleure et abondante alimentation. Il est temps, afin de participer réellement et concrètement aux Objectifs du développement responsable, durable, saine, de saupoudrages, gaspillages. de gérer mettre fin enfin la aux Région de dérapages, façon copinages, Et comme le dit M. GAGNAIRE, il est temps d’arrêter de voter des « trucs à la c… » qui ne servent à rien pour ne pas faire exploser la majorité ou, comme le dit Mme Corinne MOREL- DARLEUX, dans le même article, d’ailleurs : « il est temps d’arrêter de soutenir des projets inutiles ». exécutif, Alors qui a oui, après les l’ambition élections d’apporter à de la décembre, Région le nouvel Rhône-Alpes Auvergne un nouveau souffle pour en faire le laboratoire de la réussite à la française et la plus grande et la plus importante Région de France, cet exécutif participera, bien évidemment, aux Objectifs de développement exemplaire, en durable soutenant les avec une gestion investissements irréprochable, avec une vision volontariste, ambitieuse, réaliste, non dogmatique, tout en renforçant 63 son territoire et ses Hommes, car il faut des moyens et des ambitions pour aider correctement les autres. (Applaudissements) M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame ANDRÉ-LAURENT. Je donne la parole, pour le Front National, à Mme ROBERT. Mme ROBERT.- Monsieur le Président, chers collègues, par cette délibération, vous voudriez réaffirmer l’engagement de la Région durable Rhône-Alpes et des en faveur Objectifs du des Objectifs millénaire. Je de développement rappelle que ces 4 445 000 € tirés des finances de la Région ont permis de participer à des projets à l’étranger, tels que « construire le futur de l’agriculture familiale sur des bases agroécologiques » au Paraná, au Brésil. À l’heure où nos agriculteurs rhônalpins n’arrivent plus à joindre les deux bouts surprenant. pour Autre interculturel vivre projet, entre les de leur celui sociétés travail, d’une civiles cela me paraît « plate-forme de un peu dialogue franco-arméno-turques en Arménie ». À l’heure où l’on accueille de plus en plus de clandestins de toutes cultures et religions sur le territoire français, que l’on va loger, nourrir, soigner gratuitement aux frais des contribuables, on espère que ceux qui organisent ces arrivées massives ont pris leurs responsabilités et prévu la façon dont ils allaient organiser le dialogue interculturel entre ceux qui sont forcés de les accueillir, les Français qui se lèvent le matin pour travailler et qui ont de moins en moins d’argent pour leurs fins de mois – oui, nos compatriotes, donc –, et les arrivants qui apportent leurs coutumes, leurs modes de vie, leurs religions, leurs revendications. Un autre exemple qui m’a encore fait bondir : la mission d’accompagnement des services des urgences du CHU de Tamatave, à Madagascar, alors qu’au même moment, on ferme tous les services des hôpitaux de nos campagnes. On demande aux Français de se serrer la ceinture, de laisser disparaître tous les services auxquels ils ont légitimement droit au regard des impôts qu’ils paient et qui sont toujours plus lourds ; et à côté de cela, la Région dilapide l’argent 64 des Rhônalpins dans une contribution financière aux Objectifs du millénaire pour le développement. On a aussi mis, par exemple 666 945 € dans des projets pour un environnement durable en Afrique. Et, toujours en Afrique, 1 015 590 € pour un partenariat mondial. Votre rapport est truffé de mots fourre-tout, tels que « partenariat mondial », « coopération solidaire », « citoyenneté mondiale ». J’espère juste que ces mots ne cachent pas des budgets qui servent à financer des voyages. En tout cas, toute personne réaliste se posera la question : mais qu’est-ce que cela apporte aux Rhônalpins ? Quel retour sur investissement ? On ne le saura jamais. Vous l’avez dit, Madame, tout à l’heure, c’est même un échec. Le mois dernier, notre pays, sous le gouvernement de vos amis, a battu un nouveau record de chômage. D’après les résultats d’une étude du 6 octobre dernier, 11,4 millions de Français disposent de moins de 10 € par mois une fois qu’ils ont payé leurs dépenses courantes, impôts, loyers, gaz, électricité, téléphone et nourriture. Cela représente environ un quart des ménages français qui n’auraient que 10 € par mois pour les loisirs ou l’épargne, et vous, vous venez nous parler de solidarité internationale ? Mais que faites- vous de la solidarité nationale ? Combattre la pauvreté me semble très louable, à titre personnel, oui, mais le faire avec l’argent des autres, c’est plus que choquant. Les 4 450 000 € que vous dilapidez dans ces politiques depuis 2011 sont grandissante de nos concitoyens. une insulte à la misère Alors non, 1 000 fois non, Monsieur le Président, nous ne participerons pas à la mascarade idéologique que vous entendez nous faire jouer. Heureusement d’ailleurs, nous arrivons à la fin de la petite partition de votre petite musique militante. Dans un discours devant la représentation nationale le 22 septembre 1990, votre ami politique Michel ROCARD, alors Premier ministre, déclarait à nouveau, après plusieurs interventions de la même veine : « nous ne pouvons pas, hélas, soulager toute la misère de notre planète. » (Brouhaha, réactions.) 65 d’un pays Je crois que vous pouvez méditer cette déclaration à l’aune surendetté, englué dans un chômage de masse sans précédent et doucement mais sûrement grignoté par une paupérisation généralisée. Je vous remercie. le groupe M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame ROBERT. J’appelle Europe Écologie Les Verts, Mme BENCHARIF, puis M. DUPESSEY pour le groupe socialiste. Madame BENCHARIF. Mme BENCHARIF.- Merci, Monsieur le Président. Tout d’abord, j’aimerais inviter Mme ANDRÉ-LAURENT Annabel, vous inviter à lire le livre noir de Total. Vous y lirez notamment comment certaines de nos grandes entreprises affament les peuples des pays les plus pauvres, comment elles spolient leurs terres, comment elles exploitent leurs ressources naturelles et cela, seulement au nom du profit et jamais, jamais au nom de la lutte contre la pauvreté. Depuis 2000, les Objectifs du millénaire pour le développement ont constitué une feuille de route indispensable pour les politiques de développement. Nous sommes en 2015, et l’heure est au bilan des OMD. Véronique MOREIRA a fait référence à de nombreuses études, de nombreuses évaluations qui rappellent tantôt certaines réussites des OMD, mais aussi leurs limites et parfois leurs échecs. Bref, comme l’a rappelé la Vice-présidente Mme Véronique MOREIRA, il y a encore beaucoup à faire. La Région Rhône-Alpes, incontestablement, a apporté une contribution aux OMD, grâce à l’implication, encore une fois, de la délégation dont a la charge Véronique MOREIRA. Nous saluons les choix régionaux d’urgence, mais d’agir aussi à la dans fois une pour répondre logique de aux long situations terme. Le développement soutenable doit prendre en compte l’immédiat et la durée. Les politiques d’aide au développement sont essentielles et pourtant, elles sont menacées. Tout le monde, tous les partis n’en partagent pas obligatoirement la nécessité, et cela vient d’être rappelé avec les deux interventions précédentes. Nous souhaitons les renforcer quand d’autres, demain, voudront certainement les remettre en question. 66 J’aimerais dire également à Mme ROBERT qu’elle aille rencontrer la diversité des acteurs associatifs, des ONG, des acteurs économiques. Je pense aussi aux acteurs représentant les associations de migrants, puisque le migrant est le premier codéveloppement, en France et ailleurs dans le monde. acteur du Qu’elle aille les rencontrer, tous ces acteurs associatifs, tous ces acteurs économiques, et leur dire tout simplement qu’ils ne servent à rien et qu’ils ne font rien, au service des solidarités locales et internationales. Qu’elle aille leur dire, et cela pour rappeler comment, aussi, Mme Véronique MOREIRA a eu à cœur, depuis 2010, de structurer un réseau d’acteurs qu’il nous faudra mobiliser, encore, demain, au service des 17 Objectifs du développement durable. Mais à l’heure où se met en place ce nouveau programme des ODD, des Objectifs du développement durable, qui prend la relève des OMD, j’aimerais tout de même ici rappeler plusieurs signaux, trois signaux importants qui viennent nous alarmer : - l’annonce de la baisse de l’aide publique au développement et du budget de l’écologie dans le projet de loi de finances 2016. Si nous voulons que les peuples puissent vivre de leur travail là où ils le souhaitent, nous devons consacrer 0,7 % de notre richesse à l’aide publique au développement. La France n’en consacre que 0,2 %. Nous déplorons le recul des politiques publiques d’aide au développement soutenable des pays moins avancés, et notamment celle de la France, et le défaut de la communauté internationale qui ne tient pas les engagements qu’elle a pris pour la lutte mondiale contre la pauvreté. La France doit être exemplaire et a fortiori à l’approche de la COP21. Il faut le dire, mais le faire. - condamnons Deuxième l’évasion signal fiscale qui vient pratiquée par nous les alarmer, nous multinationales investissant dans les pays du Sud et dont les montants représentent 10 fois la somme qui entre au titre de l’aide au développement. Nous condamnons les pratiques du commerce inéquitable, les échanges commerciaux fondés sur la rentabilité et le profit maximum, et qui ne rémunèrent pas le travail à son juste prix. Nous condamnons 67 l’inexistence ou la faiblesse des politiques agricoles structurantes dans les zones où l’agriculture, bien qu’elle représente 75 % des ressources, ne permet pas aux paysans, aux paysannes, de produire une alimentation suffisante pour leur propre survie. Le néocolonialisme dont nous avons de nombreux adeptes ici, dans l’opposition, c’est considérer que les pays du Sud sont inéluctablement condamnés à la pauvreté. Ce n’est pas notre vision des relations internationales. seront Le néocolonialisme prendra fin quand les aides publiques conditionnées par des critères éthiques, sociaux, environnementaux, humains et culturels, et non pas dans la politique actuelle de promotion des multinationales. Pour cela, nous devons maintenir et promouvoir une politique d’appui au développement soutenable des pays les plus pauvres avec des financements pérennes et un appel à la mobilisation des acteurs des territoires du Nord et du Sud. - Troisième et dernier signal très préoccupant, les accords de libre-échange qui vont conduire à des politiques commerciales de l’ultra-concurrence, et donc de l’ultra-instabilité. On pense bien sûr et notamment aux récentes mesures régressives dans le cadre des accords comme de le partenariat TAFTA, européen affaiblissent avec les l’Afrique États et de les bénéfice des lobbys financiers et des multinationales. l’Ouest, populations qui, au Nous devons plus que jamais nous mobiliser contre ces traités internationaux qui promeuvent le libre-échange. Ces accords pris sans concertation avec les populations fragiliseront la situation des pays du Sud, limitant les frais de douane et privilégiant les produits importés par rapport à la production locale et à des revenus dignes pour les populations locales. Nous aimerions également, à l’heure où il est question de la mise en place du nouveau programme ODD, vous parler de ce monde qui change et qui, s’il dépasse plus de 2° de réchauffement climatique, va rendre des régions du monde inhabitables. Ce sont 163 millions de personnes concernées, 163 millions de réfugiés climatiques potentiels que nous attendons d’ici la fin du siècle. En 68 2013 déjà, 22 millions de personnes ont été forcées de quitter leur lieu de vie, en raison des seules catastrophes naturelles. Ce chiffre grimpe encore plus si l’on intègre la lente dégradation des milieux naturels : hausse du niveau des mers, désertification, surexploitation des terres. Le changement climatique impacte d’abord et directement les mouvements migratoires, et tout particulièrement les populations des pays les plus pauvres. Alors, c’est important de le rappeler ici, parce qu’à entendons l’heure un grand où chaque nombre jour, d’élus, et de de façon membres agressive, de nous l’opposition notamment, nous dire que l’Europe, que la France est envahie, il serait temps de rappeler que deux tiers des migrations internationales se jouent dans une relation Sud/Sud. Ce sont les pays les plus pauvres qui gèrent seuls la question migratoire. Donc, cessez de nous envahir de vos propos haineux, racistes et xénophobes au quotidien, qui voudraient nous faire croire que nous serions envahis. Lisez les statistiques, informez-vous, soyez plus intelligents, ce sont les pays du Sud qui gèrent « la misère du monde », comme vous le dites, et je déteste cette expression. Dans un monde globalisé, les injustices environnementales et sociales liées à la spoliation, l’exploitation et la dégradation des terres par les multinationales, la violence des politiques économiques libérales riches. appauvrissent les plus pauvres et enrichissent les plus À ceux qui voient les réfugiés, les migrants comme une menace, nous préférons voir les menaces qui pèsent sur ces hommes, ces femmes. Nous préférons voir ces menaces et les combattre. Seuls ceux qui pensent que les dérèglements climatiques n’existent pas ne veulent pas agir. Le néocolonialisme, c’est penser que les pays du Sud sont inévitablement condamnés à subir les conséquences des dérèglements climatiques. Nous, nous voulons agir, nous voulons prévenir, nous voulons une vision solide des solidarités internationales. À ceux qui voient l’autre comme un péril, nous le voyons comme un partenaire. 69 Alors que l’Europe est devenue la destination du monde la plus dangereuse pour les migrants, nous espérons que la COP21 autant que le programme des ODD sauront entendre la voix des peuples du Sud et se donner les moyens d’imposer, notamment dans les politiques d’aide au développement, la question des droits humains comme des migrations environnementales qui, seuls, permettront d’accompagner ces politiques d’adaptation climatique. Enfin, et demain, pour engager la nouvelle grande Région Auvergne Rhône-Alpes au service des Objectifs du développement durable, nous assurent voulons l’égalité et la construire solidarité des politiques pour chacun publiques sans faire de qui tri sélectif, des politiques publiques qui assurent une vie digne partout sur la planète et supportable. pas seulement là où le climat serait encore Les défis pour réussir les 17 Objectifs du développement durable sont immenses et les moyens nécessaires pour les relever aussi. Dernier mot parce que c’est important, nous accueillons une invitée d’honneur aujourd’hui, elle est présente parmi nous, elle s’appelle Anila SHAHINI, c’est une jeune Albanaise qui a été récompensée, reconnue comme meilleure ouvrière de France dans la section textile et pressing. Elle est lycéenne au lycée professionnel Adrien Testud au Chambon Feugerolles. C’est notre invitée d’honneur et j’espère que nous allons la saluer. On devra lui remettre sa médaille problème : au Sénat elle régularisation. n’a Nous en février pas de sommes prochain. papiers, très Elle elle heureux a est juste en un attente d’accueillir SHAHINI ici, en Conseil régional. (Applaudissements) petit de Anila M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Je donne maintenant la parole à M. DUPESSEY. M. DUPESSEY.- Monsieur le Président, Madame la Vice- présidente, chers collègues, je voudrais d’abord rappeler que notre collectivité tient un rôle de plus en plus important à l’international : en Europe, avec sa compétence récente en matière de gestion de fonds européens ou à travers les différents programmes de partenariat 70 qu’elle mène avec d’autres régions d’Europe ; et bien sûr dans le monde, à travers ses différentes coopérations interrégionales, mais aussi à travers toute son action en matière de solidarité internationale. Notre collectivité est investie depuis 1984 dans la coopération décentralisée, donc sous la responsabilité de majorités différentes. Et nous avons renforcé notre action en adoptant notre délibération 4 sur la coopération solidaire en février 2012. Notre Région est aujourd’hui la première Région en France en matière d’aide au développement et nous nous en félicitons, n’en déplaise à certains. Nous menons ainsi plusieurs coopérations décentralisées avec les régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie. Il est d’ailleurs important de rappeler que deux tiers des ONG françaises ont leur siège en Rhône-Alpes. Cette importance des coopérations décentralisées en Rhône-Alpes est confirmée d’ailleurs par l’existence du groupement d’intérêt public Resacoop, qui accompagne les projets rhônalpins de coopération internationale et qui vient de s’élargir à de nouveaux membres, notamment des collectivités locales. Ce rapport sur lequel nous délibérons témoigne à la fois de l’action et de l’engagement de la Région dans la lutte contre la pauvreté et pour la solidarité internationale. Notre action régionale, à travers tous les projets que nous avons soutenus, s’est inscrite pleinement dans la poursuite des huit Objectifs du millénaire pour le développement. En 2010, nous avons choisi en effet de nous engager dans la poursuite de ces objectifs. Chaque année, le bilan nous a été présenté en assemblée plénière. Ce bilan prend cette année un sens un peu particulier puisque cette quatrième année d’engagement marque également l’achèvement de cette phase des OMD. Au total, sur l’année 2014, la Région aura contribué aux OMD à hauteur de 4,5 M€. Même si les objectifs n’ont pas été atteints, des avancées conséquentes ont été faites et nous y avons pleinement participé. Notre intervention est particulièrement marquée 71 sur les objectifs de réduction de la pauvreté et de la faim, de promotion d’un environnement durable, et de développement d’un partenariat mondial. Le continent africain est la zone géographique autour de laquelle notre action s’est principalement concentrée. Derrière ces chiffres, et c’est sans doute le plus important, ce sont bien évidemment des projets concrets, menés par des ONG et d’autres acteurs qui ont été mis en place, des projets d’accès à l’eau potable, d’assainissement, de prévention médicale, de soutien aux hôpitaux, des aides d’urgence pour des populations en graves difficultés. Cette délibération marque donc un pas important, à la fois parce que c’est la fin d’une étape, c’est la dernière délibération de notre mandat sur laquelle notre assemblée plénière se penche en matière d’international, et elle coïncide avec la fin des Objectifs du millénaire pour le développement. Mais cette délibération marque aussi de nouvelles ambitions pour de nouveaux objectifs ambitieux. L’Association française du conseil des communes et Régions d’Europe mobilise en effet les collectivités pour qu’elles s’investissent dans un nouvel engagement dont l’intitulé est significatif – les mots ont toute leur valeur – : « réaffirmer notre responsabilité commune pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement durable ». Il nous est proposé ainsi de poursuivre dans la foulée des OMD de nouveaux objectifs : les ODD (nous les appellerons ainsi maintenant), au nombre de 17, qui seront à atteindre à l’horizon 2030. Ces objectifs entrent évidemment en résonance avec l’ensemble des débats internationaux autour de la lutte contre les changements climatiques et la prise de conscience – enfin – que la lutte contre la pauvreté ne peut s’appréhender sans envisager un développement durable de notre société. Il n’est pas anodin de délibérer, aujourd’hui, sur ces ODD alors que s’ouvrira en décembre à Paris la COP21, dans laquelle notre collectivité s’est particulièrement investie, à l’image du sommet Climat et territoires qui s’est tenu dans notre hémicycle en juillet dernier, et à l’image de sa participation au prochain Forum 72 international sur le développement durable qui aura lieu à Annemasse les 29 et 30 octobre, et qui permettra de définir justement le cadre public de l’intervention privée. Voter cette délibération, c’est à la fois affirmer le rôle que doivent prendre les collectivités au niveau international dans la solidarité, dans la lutte contre les inégalités, c’est aussi rappeler qu’il est primordial de favoriser une réponse collective de toutes les collectivités territoriales pour pouvoir agir efficacement dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement durable. Je veux souligner, comme la Vice-présidente, les avancées dans la méthode d’élaboration de ces ODD par notamment – je n’en citerai que deux – l’implication forte de tous les partenaires et par le rôle réaffirmé des décentralisée. collectivités territoriales dans la coopération Notre groupe votera évidemment cette délibération. Elle témoigne de l’engagement sans faille de la Région en matière de lutte contre la pauvreté. Il est de notre responsabilité de collectivité, de notre devoir d’élus, de nous engager rapidement, pleinement, efficacement dans la poursuite de ces Objectifs de développement. Nous sommes en 2015 et des millions de personnes sont encore en proie aux problèmes de famine, de potabilité de l’eau, de non-accès aux soins. Les inégalités continuent à croître, malheureusement. La contribution des acteurs publics pour lutter contre la pauvreté ne suffit malheureusement pas, seule, à inverser la tendance, mais elle est absolument nécessaire. Toutes les actions entreprises par l’État, les collectivités, les associations apportent cette aide indispensable aux populations les plus défavorisées et, face à ceux qui voudraient que nous restions centrés sur nous-mêmes, je leur répondrai que notre Région a, au contraire, un rôle essentiel à jouer à l’international dans tous les domaines, notamment économiques, et c’est décisif pour nos entreprises et en matière de solidarité que ce soit au niveau de notre action locale ou dans le cadre de nos coopérations. Œuvrer pour une Région solidaire, je rappellerai que c’est, pour notre groupe, le sens de notre action. Et c’est bien la différence 73 avec ceux qui, comme le Front National, portent dans leurs propos exclusivement l’exclusion et qui nient le sens même de ce beau mot, « solidarité ». Et c’est la différence avec ceux qui font un plaidoyer – n’est-ce pas Madame LAURENT – pour la concrétisation des ODD, et qui terminent leur intervention par un discours électoraliste pour le moins inconvenant dans un débat qui parle de l’avenir de notre planète et des urgences humanitaires. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur DUPESSEY. Je donne la parole à M. PERRISSIN-FABERT, pour le groupe PRG et apparentés. M. PERRISSIN-FABERT.- Merci, Monsieur le Président, Madame la Présidente, chers collègues, la participation de la Région aux Objectifs du millénaire pour le développement a été actée dès le début de notre mandat. L’association des Régions de France a initié une action collective garantissant une cohérence significative à un niveau territorial que nous considérons ici comme pertinent, celui des Régions. Ainsi, huit objectifs concrets ont été définis dans les domaines de la pauvreté, de la lutte contre la faim, de l’égalité hommes/femmes, de l’environnement durable, etc., autant d’objectifs ambitieux qui touchent à l’essentiel même de la vie de l’Homme, à son avenir et auxquels les humanistes, à l’image des Radicaux, ne peuvent qu’adhérer. Ce combat pour l’humanité, disais-je, n’est pas la propriété d’un niveau de collectivité, d’un parti, d’une idéologie ou d’un dogme. Il est universel et chacun, avec sa propre sensibilité, sa compréhension du sujet, son expérience, doit y faire face. C’est une responsabilité politique importante, soustraire ni aujourd’hui ni demain. à laquelle on ne peut se Et si nous nous posons justement la question du bilan de l’action politique de la Région en la matière depuis 2010, pouvons- nous affirmer avoir relevé ce challenge ? Ce serait présomptueux, tellement la tâche est immense dans ce combat dont nous ne sommes qu’un acteur modeste, il faut bien le reconnaître. Un acteur modeste, 74 mais un acteur à part entière, qui a eu la volonté politique de passer à l’action, de passer de l’incantation à l’action, et cela, dans un cadre organisé. Parce que le premier ennemi de cette cause n’est-il pas l’éparpillement des initiatives et le saupoudrage, facteurs certes de bonne conscience, mais surtout facteurs d’inefficacité ? qui n’est Je pense que nous pouvons dire, sans aucun triomphalisme pas de mise dans ce débat, que plusieurs projets significatifs ont été conduits et méritent d’être salués et poursuivis, Christian DUPESSEY les a largement évoqués. C’est un fait, nos actions ont plus particulièrement porté, en Afrique, sur la lutte contre la pauvreté et surtout la faim, qui est le fléau le plus insupportable. Peut-on encore imaginer aujourd’hui, dans notre société soi-disant « moderne », société de consommation, souvent de gaspillage, que des êtres humains meurent de faim tous les jours ? Qui peut rester insensible à ce problème toujours actuel, et quelle dignité, Madame ROBERT, notre Région, notre société peuvent-elles revendiquer si elles restent sourdes, indifférentes à cette souffrance ? Je comprends que les élections approchent mais, tout de même, tant de dureté, tant de haine ! C’est excessif. Il y a de l’émotion sur Président, votre donnez aile droite quelques la Kleenex plus extrême, avant, Monsieur comme le le disait M. PERROT, qu’ils se mouchent dans leur manche ou dans leurs doigts. Certes, la coopération décentralisée n’est qu’un outil au service du développement des territoires, mais elle permet une réelle solidarité, une ouverture sur le monde pour protéger les peuples et leur environnement, et c’est l’ambition du nouveau programme de long terme 2016-2030 pour améliorer la vie protéger la planète pour les générations futures. des populations et Je ne reprendrai pas l’ensemble des engagements définis dans le document adopté par l’assemblée générale des Nations unies en septembre, mais permettez-moi d’insister sur deux points : tous les - Le premier, la nécessité d’une plus grande synergie entre acteurs et tous les partenaires pour mener à bien les différents projets annoncés. Et moi, je n’ai pas d’états d’âme sur 75 l’engagement du secteur privé. Ce serait une erreur que de s’en passer, mais à condition toutefois, comme vous l’avez précisé, Madame la Vice-présidente, que la contribution se fasse dans un cadre établi. - Le deuxième point, une plus grande implication des citoyens, car leur participation à ces objectifs est déterminante. Il faut donc structurer du plus petit niveau vers le plus grand, atteindre la bonne envergure pour ne plus être des bienfaiteurs mais des acteurs efficaces. Et c’est le sentiment que nous avons eu lorsque notre commission des relations internationales a reçu Mohamed IBRAHIM, le président de la Région de Tombouctou, Région avec laquelle Christian notre partenariat DUPESSEY, qui est très ancien, transcende les comme l’a différentes rappelé majorités politiques, qui était venu exprimer des demandes à la fois précises et urgentes pour spectaculaires, son mais à territoire, même des demandes d’améliorer la pas forcément souffrance de ses administrés et de la soulager immédiatement, et nous pouvons être fiers d’avoir pu permettre de remettre des bancs dans les écoles à Tombouctou, d’avoir financé les semences qui ont permis la récolte. Force est de constater que ce mode d’intervention est en train d’évoluer, puisqu’au cours de ce mandat, j’ai eu le sentiment que l’on apportait une aide concrète, sur place, aux Régions partenaires qui en avaient besoin, et qu’aujourd’hui, ce sont d’autres populations en difficulté qui frappent aux portes de notre pays. Cette évolution nous oblige à regarder l’actualité en face et à ne pas hésiter à adapter les objectifs et les moyens au plus près des réalités. Nous devons anticiper. Les Radicaux ont toujours eu – et ce sera mon propos de fin – à cœur la préservation de l’environnement, mais ils ont surtout un attachement profond aux valeurs de solidarité et d’entraide pour les populations les plus démunies. Il nous semble donc tout à fait naturel et de bon sens de voter cette délibération. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Madame MOREL-DARLEUX, dernière oratrice. 76 Mme MOREL-DARLEUX.- Permettez-moi, avant d’entrer dans le vif du sujet, de m’étonner à mon tour. J’ai un peu de mal à comprendre le rapport avec la question posée quand Mme ANDRÉ- LAURENT, qui me cite tout en fustigeant pêle-mêle les OGM, le nucléaire, dans une longue diatribe contre l’intérêt général, ce qui, vous l’avouerez, est tout de même une drôle de manière de mener une campagne électorale dans l’assemblée, puisque c’est bien à cela que l’on a eu droit avec ce discours ; sans parler du Front National qui a réussi la prouesse de faire pire que sa pire caricature. J’ai envie de dire, comme disent les jeunes sur les réseaux sociaux : « WTF ? » Soyons un peu sérieux. Parlons des OMD et des Objectifs du développement durable, car c’est tout de même là le sujet. Nous ne sommes pas en meeting, nous sommes en session. Nous avons été élus pour cela, c’est la dernière, et c’est déjà suffisamment navrant que le sujet soit débattu devant tant de chaises vides pour ne pas en rajouter dans nos propres discours. Sur les Objectifs pour le développement durable et les Objectifs du millénaire pour le développement, Véronique MOREIRA l’a dit dans son introduction, des progrès ont été effectivement réalisés sur des sujets qui ne sont pas mineurs. On parle là de réduction de la pauvreté, de scolarisation, d’accès à l’eau potable, ou de lutte contre un certain nombre de maladies ; mais il reste beaucoup à faire, notamment en termes d’inégalités géographiques qui demeurent, et je pense particulièrement – cela a été mis en évidence dans le rapport – à la question de l’Afrique subsaharienne. Pour éviter les redites – et j’ai entendu avec satisfaction, comme nous tous sans doute, beaucoup de déclarations de bonnes intentions, cela fait toujours du bien –, mais pour aller aussi sur des éléments d’analyse peut-être un peu plus politiques sur ces questions- là, puisque c’est aussi ce qui nous intéresse, je voudrais dire que ce rapport questions et cette qui me demande d’adhésion, paraissent en réalité, fondamentales : posent deux premièrement, la question de la démographie à l’échelle planétaire et deuxièmement la question de la protection sociale inexistante dans la plupart des pays dont nous sommes en train de parler. 77 C’est bien le fait que cette protection sociale soit inexistante qui fait que, dans beaucoup de ces pays, le fait d’avoir des enfants et d’en avoir beaucoup est aussi une garantie, à la fois faisant office de sécurité sociale et de retraite, parfois aussi de maind’œuvre, bien malheureusement. Et la meilleure manière de lutter contre la précarité, contre la misère et de répondre à ces enjeux et à ces défis, c’est précisément d’augmenter le niveau de scolarisation, d’augmenter justement protection sociale. ces systèmes de solidarité en termes de Voilà les meilleures protections, les meilleurs remparts pour s’assurer d’une démographie qui soit à la fois maîtrisée et choisie, et pour remettre un peu de bien-vivre dans ces pays, bien- vivre qui a été mis à mal non pas par l’effet du hasard, mais bien par des actions délibérées, dans lesquelles nos pays portent une forme de responsabilité non négligeable, c’est évoqué aussi dans le rapport : la question de la mondialisation. Rappelons rapidement tout de même la responsabilité du FMI, de l’Organisation mondiale du commerce et de la Banque mondiale dans la ruine d’un certain nombre d’économies et d’agricultures de ces pays, et la question également de notre responsabilité en matière de climat et de pillage des ressources naturelles, tout cela engendrant à la fois des flux migratoires, mais aussi de plus en plus de conflits, y compris des conflits armés, notamment pour l’accès à la ressource. D’où l’intérêt, donc, de disposer évidemment d’Objectifs de développement durable universels, ceux qui nous sont proposés en remplacement des OMD sur la période 2016-2030. J’apprécie tout particulièrement, je dois le dire, la question de ce rôle de régulation et de bouclier, en quelque questions de pauvreté et de sorte, de la Région par rapport aux climat, qui est rendu d’autant plus indispensable dans un contexte national et européen où le chômage et les politiques mises en place par rapport au climat visiblement ne marchent pas et ne réussissent pas à résoudre le décalage croissant entre les déclarations qui sont de moins en moins contraignantes, et leurs effets. 78 Par rapport à cela, la Région a un certain nombre de leviers, ils ont été évoqués, je n’y reviendrai pas. Ils restent à amplifier, même si nous savons que la Région ne pourra pas rééquilibrer à elle toute seule la baisse continue de l’effort national de la France en matière d’aide qui – c’est dommage d’ailleurs – n’est pas mentionnée dans le courrier de l’AFCCRE. Dans ce contexte, vous l’aurez compris, se déclarer concerné, et sans nouveaux engagements financiers, est bien le moins que l’on puisse faire au niveau de la Région. En conclusion, je soulignerai un regret tout de même sur la recherche de nouveaux financements privés alors que la taxe sur les transactions financières, qui a longtemps été, et à de multiples reprises et par de multiples personnalités politiques, promise, n’est toujours pas sur les rails. Merci. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame MOREL-DARLEUX. Madame MOREIRA, rapidement, avant de passer au vote. Mme MOREIRA.- Je voudrais juste rebondir sur deux ou trois termes qui ont été utilisés. D’abord, la question de l’adjectif « moderne », technologie. Il qui a faut été bien utilisé voir pour que le qualifier monde le du progrès et développement la est moderne et qu’il a beaucoup évolué. Les nouvelles orientations sont liées à des travaux des acteurs de terrain et des actrices de terrain qui ont su mobiliser et capitaliser sur leur expérience, mais aussi ouvrir les portes, ouvrir les champs d’action, se confronter au monde de la recherche, au monde de la culture, à l’ensemble des acteurs qui peuvent réfléchir avec eux pour améliorer l’action. On n’est plus maintenant, en tout cas auprès des acteurs du développement, dans cette ancienne conception de l’aide néocolonialiste où le Nord apportait tout le bien-être, la technologie et la richesse aux pays du Sud. En réalité, y compris dans les zones les plus pauvres, il y a de l’énergie, il y a de l’intelligence, il y a des initiatives. Si les moyens financiers manquent, si les moyens de fonctionnement manquent aussi, en réalité, il y a des actions locales intelligentes et 79 de l’intelligence locale, et c’est très important. Notre rôle est donc d’appuyer cette intelligence locale et de lui donner ce dont elle manque le plus, un certain nombre de moyens techniques ou financiers, mais pas d’aller apporter une réponse qui serait pensée d’ici. Une image a été utilisée, je vous cite, Madame ANDRÉ : « quand on se bat pour survivre, on est loin de la terre et de l’environnement ». Je crois que personne ne divise le monde ainsi, en différents silos, et que l’on pense d’abord à manger, puis à l’état de la terre que l’on cultive et de ce qu’elle produit. Au contraire, les paysans, les paysannes sont extrêmement sensibles au maintien de leur environnement et au maintien de leurs ressources, à la question de l’eau, de la forêt, et ce sont les premiers à vouloir les préserver, parce qu’ils savent qu’ils en ont besoin pour les utiliser, et que les choses sont liées. Les problématiques ne se découpent pas et je crois qu’ils ont une vision bien plus globale de leur lien et de leur rapport à la terre. D’ailleurs, si vous vous souvenez, en commission des relations internationales, nous avons reçu un jour une organisation de la Région Rhône-Alpes qui avait accompagné un partenaire du Burkina Faso, un coton-culteur OGM qui s’était détourné de ce type de culture en raison de l’ensemble des dégâts que cela occasionnait pour la rentabilité financière, les conflits au sein du village, la question sanitaire et la richesse apportée. Je ne crois donc pas que l’on puisse dire que nous avons la réponse et que les OGM pourraient apporter des solutions. Sur les territoires, une fois que l’on est confronté à l’effort financier, à la pauvreté et à l’ensemble des conséquences que les OGM apportent, il y a aussi des résistances locales. Un petit point sur la question du nucléaire : si la préconisation est d’attendre que les énergies soient renouvelables alors que, d’un autre côté, 75 % de la dépense nationale est consacrée au nucléaire, je ne vois pas bien comment ces énergies pourraient émerger seules, sans aucun financement et sans aucune priorisation. 80 Là, on est vraiment dans produisent toutes seules. diagnostic Pour sur terminer, la un monde nous pauvreté, de rêves sommes bien nous sommes où les choses d’accord bien sur d’accord sur se le le détricotage des services publics et la misère qui augmente. Je suis simplement persuadée que l’on ne peut pas mettre en concurrence les pauvres d’ici et les pauvres d’ailleurs, et c’est l’objet de ce texte et d’ailleurs des Objectifs du développement durable, qui visent à comprendre, qui marquent le fait que la communauté internationale a entendu que la pauvreté existait partout et qu’il n’était pas question de concurrence concertée, pauvreté. entre volontaire, les uns et structurée les autres, justement mais pour d’une lutter action contre la Il n’y a aucune concurrence entre les hôpitaux d’ici et les hôpitaux de Tamatave, il y a des situations qui sont dramatiques dans des conditions tout à fait différentes. Je vous rappelle que le budget de la coopération solidaire est seulement de 0,04 % de l’ensemble du budget régional. Il n’y a donc pas de concurrence entre une détresse et une autre, et je ne crois pas que la coopération solidaire, deux mots unis pour porter une politique publique forte, que nous avons actée ensemble, soient une insulte à la misère de nos concitoyens ou de nos concitoyennes. Je crois plutôt que les paroles de haine et de fermeture sont une insulte à leur intelligence. (Applaudissements) M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Je vais donc mettre aux voix cette adhésion. Qui est pour cette adhésion ? Le groupe Front de Gauche, Europe Écologie Les Verts, le groupe PRG, le groupe socialiste. Qui est contre ? Le groupe Front National. Abstention du groupe UDC. Cette adhésion est donc adoptée. Nous allons suspendre, nous reprendrons la séance à 15 heures, et nous verrons la suite de l’ordre du jour, le rapport de la Chambre régionale des comptes sur les Nouvelles subsistances, et ensuite la communication l’heure, à 15 heures. sur le transfert des CREPS. À tout à 81 (La séance est suspendue à 13 heures 45.) (La séance est reprise à 15 heures 33 sous la présidence de M. Jean-Jack QUEYRANNE, Président du Conseil régional) Rapport d’observations définitives de la chambre régionale des comptes sur la gestion de l’association Les Nouvelles Subsistances - Exercices 2008 à 2013 (sans vote) Intervention éventuelle des groupes M. LE PRÉSIDENT.- Vous avez pu prendre connaissance de ce rapport qui nous a été adressé, dans la mesure où nous sommes l’un des financeurs de cette association. Mme BOUDAOUD.- Monsieur le Président, chers collègues, comme il est d’usage, notre assemblée a reçu la communication du rapport d’observations définitives de la chambre régionale des comptes sur la gestion de l’association Les Nouvelles Subsistances au cours des exercices 2008 à 2013. Les Subsistances sont un lieu dédié à la création contemporaine, situé à Lyon sur les quais de Saône, géré par une association depuis 2003. Il s’agit d’un lieu atypique unique, même dans le paysage culturel régional, voulu par les artistes et les collectivités locales, dont la ville de Lyon est le principal financeur public : 3,10 M€ sur un budget consolidé à 3,70 M€. La Région attribue chaque année une subvention de 300 000 € à l’association, ce qui représente un peu plus de 8 % du budget des Subsistances, pour des missions d’accompagnement de la création artistique émergente et de la médiation culturelle, qui sont parfaitement remplies de notre point de vue. Notre collectivité n’est citée qu’à une seule reprise dans le rapport de la CRC, à la page 6, pour indiquer le montant de notre participation. Je répondrai bien évidemment point par point à vos questions. 82 Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame BOUDAOUD. Y a-t-il des demandes d’intervention ? Mme HERBERTZ.- Monsieur le Président, je souhaite intervenir très brièvement en tant que présidente de commission. En effet, ma collègue Marie-Noëlle FRERY interviendra pour le groupe. Ce dossier, qui arrive lors de notre dernière session, illustre de façon assez précise une sorte d’Ancien Régime de la culture que le groupe Europe Écologie Les Verts a questionné durant tout ce mandat, un régime qui assure à quelques institutions de prestige centralisées des moyens publics conséquents, sans commune mesure avec ceux alloués aux autres acteurs culturels et artistiques de l’ensemble du territoire régional. Ce régime les place aussi dans des conditions de fonctionnement dérogatoires aux obligations habituelles et leur offre la latitude de mener leurs projets sans concertation ni transparence. La qualité des projets n’est pas en cause ici, ni celle de leur niveau de diffusion. Il est en effet important qu’existent et soient soutenus correctement des lieux d’expérimentation, de réflexion, de travail, de médiation, tels que le sont Les Subsistances. Il est bien nécessaire que le travail des institutions, dont les objectifs et projets sont complémentaires et particuliers, embrasse la plus grande diversité de la création et des publics. Il est dans le même temps de la responsabilité des politiques publiques de mettre en œuvre un système de l’art et de la culture plus équilibré entre rayonnement et développement culturel, entre institutions et organisations plus fragiles, ainsi qu’en termes d’esthétique et de diversité. C’est à ces conditions que l’art et la culture assumeront réellement le rôle démocratique et d’émancipation que nous leur attribuons et pour lequel nous travaillons. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme LEBAIL. Mme LEBAIL.- Contrôler l’utilisation des fonds publics est pour nous une bonne chose. J’aimerais, ainsi que mon groupe, qu’il en soit fait de même et de façon aussi scrupuleuse pour les aides publiques 83 offertes aux grandes entreprises qui – nous le savons aujourd’hui – atterrissent directement dans les dividendes des actionnaires. Vous me direz peut-être que là n’est pas le sujet. La culture est donc au cœur de ce rapport de la Cour des comptes. Au début de sa vie, dans le cadre familial, l’être devient humain en imitant : le langage, les manières de penser, de voir le monde, de le percevoir. Plus tard, il entre à l’école et découvre, se confronte à d’autres manières de penser, à d’autres manières de parler. C’est ainsi que le commun émerge, par une culture commune qui n’est pas une culture dominante, mais bien une mise en commun. C’est à l’école, en grandissant, que se façonne le citoyen. Il le fait par cette rencontre avec le monde culturel. Enfin, en parallèle, parce qu’existe une politique culturelle, parce qu’existent des musées, des théâtres, des salles de spectacles, des expositions, Subsistances, des la festivals rencontre et des avec la lieux de culture se création comme poursuit. Ainsi, Les on découvre l’autre, on transgresse la différence, le temps, l’espace, pour aboutir à un tout, à du commun. Alors, oui, l’accès à la culture se fait avec tous ces acteurs qui agissent pour que tout au long de sa vie on puisse envisager ce commun, pour que l’on puisse s’émanciper, s’épanouir, s’évader et développer un esprit critique. Malheureusement, ce sont les intermittents que la droite, puis le gouvernement actuel, a abandonnés en les trouvant trop chers. Mais posons-nous cette question : y a-t-il un prix juste, librement fixé qui convienne à la création ? Je ne le crois pas. La création suppose la liberté, l’ouverture du champ des possibles. Ainsi, une fois que nous avons posé ce cadre, ce lieu – Les Subsistances – reste bien un outil précieux, un lieu unique de création et de médiation. Si l’on peut reprendre une bonne part des remarques de la Cour des comptes pour les améliorer, il n’en demeure pas moins que nous sommes face à une vraie question : comment faire vivre un espace qui favorise la création et la médiation dans un cadre optimal ? Nous pouvons, pour des raisons de mauvaise gestion qui sont expliquées dans le rapport de la Cour des comptes, condamner Les Subsistances. 84 Au contraire, nous, la Région, nous devons travailler à partir des remarques faites par la Cour des comptes qui, bien sûr, nous interpellent. Je pense au fonctionnement même de l’association, particulièrement à son conseil d’administration ou, en tout cas, à son non-fonctionnement, à la transparence de sélection des artistes accueillis et à l’application de la convention collective du secteur. Le rôle de la Région serait donc d’avoir un regard attentif – je dirais même « une aide » – pour améliorer, ouvrir, élargir à des créateurs, tout en restant vigilante à la liberté artistique. Ainsi, vouer aux gémonies pour des questions budgétaires, comme certains seraient tentés de le faire, c’est surtout trouver le prétexte bien commode pour appauvrir notre politique culturelle dans une période où les citoyens en ont le plus besoin. Nous souhaitons que notre collectivité accompagne mieux tous ces acteurs culturels pour éviter ce type de situation, plutôt que d’attendre le faux pas et se jeter sur ces structures pour les dépecer avec avidité. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme BOURY. Mme BOURY.- En politique, il n’y a pas de place pour les sentiments. Si c’était le cas, Monsieur le Président, je vous exprimerais notre compassion. Vous n’avez, en effet, pas de chance que la chambre régionale des comptes publie son rapport sur Les Subsistances maintenant, à la fin de votre mandat – que vous souhaiteriez renouveler. consacré Les Subsistances – comme cela a été rappelé – sont un lieu à l’émergence artistique, situé à Lyon, dont l’objet est d’accueillir des compagnies à résidence afin de les aider à la création artistique et de favoriser l’émergence de nouvelles esthétiques. Vaste programme. C’est aussi une association dotée d’un budget de 3,70 M€, composé à 90 % de subventions publiques : 3,10 M€ de la ville de Lyon, mairie socialiste, et 300 000 € de la Région. Mais pourquoi vous parlais-je de compassion ? Parce que la chambre régionale des comptes dresse un constat accablant de la gestion des Subsistances : manque de transparence, copinage, surestimation de la fréquentation, rémunération des dirigeants épinglée, manque de contrôle 85 de la ville de Lyon, déontologie du commissaire aux comptes mise à l’index, etc. pas d’une Après lecture, il y a un moment d’hésitation. Non, il ne s’agit intervention d’un élu Front National dénonçant les fonctionnements de votre politique de « subventionnite ». Il s’agit bien d’un rapport officiel accablant. Voyons rapidement dans le détail. La ville de Lyon est épinglée pour son absence de transparence, pour être peu investie dans le suivi des actions menées, malgré l’importance de son soutien financier et matériel. Quant au copinage, la chambre relève, sur les conditions d’accueil des compagnies d’artistes, que : « Le processus de sélection en lui-même n’est pas encadré. Les dossiers sont examinés principalement par le directeur et la directrice déléguée sans que leur décision ne fasse l’objet de compte rendu ou d’une motivation. Il ne ressort pas des comptes rendus du conseil d’administration que celui-ci validerait la sélection. 49 % des résidences de la période ont été attribuées à des compagnies accueillies plusieurs fois. 20 % des compagnies bénéficient d’un peu moins de la moitié des résidences. Certaines d’entre elles ont bénéficié de quatre ou cinq résidences au cours de ces six dernières années ». Il est bien précisé que : « Il ne s’agit pas de résidences sur un même projet qui se prolongeraient sur plusieurs années, mais de multiples résidences successives accordées aux mêmes artistes sur des projets différents ». Le rapport critique donc le choix du prince qui laisse la porte ouverte à tous les copinages. Il précise aussi que : « Cette critique est d’ailleurs récurrente dans le monde culturel lyonnais ». L’abandon des droits est déploré. L’association, en effet, abandonne ses droits de coproducteur sur les spectacles créés. Autrement dit, la réussite et l’exploitation d’un spectacle créé aux Subsistances n’entraîne aucune retombée financière. Pas besoin de se décarcasser : de toute façon, les subventions tombent ! régionale La fréquentation en baisse est abordée. Pour la chambre des comptes, la structure connaît mal ses chiffres de 86 fréquentation et les surestime, en les superposant et en les ajoutant à ceux de la villa Gillet. Le chiffre de 40 000 spectateurs par an est avancé dans les documents officiels de communication, alors que le rapport révèle qu’ils sont deux fois moins nombreux et même de moins en moins nombreux (de 23 000 à 17 000 spectateurs, etc.). La chambre régionale des comptes épingle d’autres aspects de la gestion des Subsistances, notamment sa gouvernance. Une assemblée générale est normalement composée de membres à jour de cotisation. Or, ici, aucune adhésion n’est perçue. Dès lors, aucune des assemblées générales qui ont été tenues n’était régulière. D’ailleurs, comme pour le conseil d’administration, la participation est très faible. Le quota est atteint seulement par les pouvoirs que le président cumule. Certains membres « qualifiés » ont été constamment absents. Le rapport alerte sur le risque que, gérée selon le statut d’une association de loi 1901, Les Subsistances pourraient être rattrapées par l’administration fiscale en raison du risque d’une gestion de fait de la part des directeurs salariés. L’un d’eux perçoit, seulement pour Les Subsistances, plus de neuf SMIC et au-delà de 9 000 €, ce qui semble contradictoire avec le association de loi 1901. caractère, en théorie non lucratif, d’une Il faut savoir que ce directeur dirige aussi la villa Gillet, autre gouffre à subventions. Il est écrit à son sujet qu’il cumule deux emplois à temps plein. On connaissait les doubles journées que font beaucoup de femmes qui ont un emploi extérieur. Enfin, c’est un stéréotype et il ne faudrait pas faire hurler nos suffragettes militantes de la différenciation des genres. En tout cas, il faut être socialiste pour accomplir le double temps plein. collective, On les y rajoute l’absence déplacements, d’application missions et d’une réceptions convention insuffisamment encadrées. Voilà comment sont abandonnés les fonds publics, c’est-àdire l’argent des contribuables. La direction peut bien s’engager à remédier aux irrégularités, la ville de Lyon peut bien s’engager à renforcer son contrôle et vous, certainement, à faire de même. Néanmoins, nous savons bien qu’il n’y aura pas de vérification, que ce qui est dénoncé ici est intrinsèque à 87 votre politique de subventions à tout vent, que ce système pervers, qui est le régime des copains et des coquins que nous n’avons cessé de dénoncer, continuera. Sauf que dans quelques semaines, Christophe BOUDOT sera dans votre fauteuil. Là, vraiment, tout cela sera terminé. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame BOURY. La parole est à Mme FRERY. Mme FRERY.- Monsieur le Président, je vous remercie. Madame la Vice-présidente, chers collègues, je pense que nous sommes un certain nombre à ne pas penser imaginer que le Front National sera au siège de la Région en qualité de président parce qu’il est vrai que les subventions disparaîtraient et que la culture, comme d’autres domaines, ne doivent en aucun cas disparaître. Ceci étant dit, le 6 juillet dernier, la chambre régionale des comptes a communiqué le rapport définitif sur la gestion de l’association Les Nouvelles Subsistances pour la période recommandations peuvent se résumer ainsi : de 2008 à 2013. Ses - Nécessité de revoir les statuts de l’association puisque son objet social compagnies, principal, n’y principale activité. - Revoir figure l’organisation à savoir pas, de alors sa la qu’il résidence s’agit gouvernance, car de des sa cette association – cela a été dit – a un conseil d’administration sans pouvoir et un conseil d’administration quasi-absent. - Nécessité d’une mise en place d’une procédure transparente de sélection des artistes accueillis en résidence. - Application de la convention collective de secteur pour l’ensemble des salariés puisqu’actuellement il n’y a aucune convention Subsistances. applicable aux 16 salariés des Nouvelles Les recommandations sont claires : il n’y a plus qu’à. J’émettrai cinq remarques. La première, c’est qu’effectivement, l’association a pour mission de recueillir et d’accueillir des compagnies ou des groupes d’artistes avec un soutien financier. Cet objet est essentiel et ne figure 88 pas dans les statuts de l’association. Il n’est pas difficile de faire en sorte que les statuts soient revus. La deuxième remarque : la procédure d’accès aux résidences n’est pas transparente. Il est nécessaire d’expliquer à tous le processus de sélection, de l’écrire, et de répondre, puisque le rapport évoque plus de 2 000 demandes de résidence formulées auprès de cette association et une quarantaine de compagnies qui obtiennent satisfaction chaque année. Il est nécessaire d’expliquer ce processus de sélection, de renouveler les artistes et les compagnies prises en résidence. Il est vrai que l’on note dans ce rapport que, de 2008 à 2013, 49 % des résidences ont été accordées à des compagnies reçues à plusieurs reprises. Cela n’est pas nécessairement condamnable, mais il faut expliciter et répondre. Nous savons tous que les demandes de résidence sont nombreuses auprès de différentes institutions. Les compagnies recalées peuvent légitimement s’interroger sur les refus. La transparence des décisions en cette matière ne peut être que mise en place rapidement. La troisième remarque : la forme juridique de l’association implique le respect de règles telles que la compétence d’un conseil d’administration qui doit être présent et responsable aux côtés d’un président. Ici, il apparaît qu’il n’y a pas de vie associative réelle. Il a été évoqué le cumul d’emplois de direction avec un directeur actuel qui assume deux emplois à temps plein : directeur de la villa Gillet et directeur des Nouvelles Subsistances. Que l’on soit clair, et ce ne sera pas la seule démarcation avec le Front National : il n’est pas question de remettre en cause les qualités professionnelles de ce directeur, mais simplement de constater que le cumul, en politique comme dans le domaine associatif, n’améliore guère l’image du fonctionnement des institutions culturelles ou politiques et n’est pas favorable à un renouvellement des idées et de la création. En cette période – et vous permettrez ce léger sourire – d’égalité hommes/femmes et de quinzaine de l’égalité, vous avez noté qu’il y a une directrice déléguée aux Nouvelles Subsistances qui pourrait, par exemple, accéder à ce poste. Mais c’est une boutade, n’estce pas ? 89 La quatrième remarque : le fonctionnement financier peut interroger. La villa Gillet bénéficie de subventions importantes pour des manifestations telles que les Assises internationales du roman, outre les recettes de billetterie afférentes. Cependant, les Nouvelles Subsistances mettent à disposition les moyens humains, matériels ainsi que les locaux pour ces Assises internationales du roman – dont je rappelle qu’elles sont tout à fait exceptionnelles – et ce, depuis plusieurs années et sans aucune contrepartie. Il est vraiment temps que la ville de Lyon, la Région et les rares financeurs, jouent leur rôle. Comme cela a été rappelé, la Région Rhône-Alpes intervient à hauteur de 300 000 € pour les Nouvelles Subsistances et intervient aussi – il ne faut pas en être dupe – pour la villa Gillet à hauteur de plus de 1 M€. S’agit-il d’une répartition souhaitée par les deux collectivités ? La question reste posée. Les associations dans tout domaine reçoivent des subventions importantes, de l’argent public, et doivent répondre à un minimum d’obligations. Le temps devrait être fini, dans le domaine culturel comme dans le domaine économique, où des associations reçoivent des fonds sans rendre compte de leur activité et avec un fonctionnement bien éloigné de celui d’une association. Nous connaissons un certain nombre d’exemples dans ce mandat. En dernier point, Monsieur le Président, au cours de votre intervention d’hier au Club de la presse, vous avez indiqué que les écologistes n’aimaient pas le commerce international. Outre que de tels propos n’élèvent pas nécessairement le niveau du débat public, ils sont erronés. Les écologistes sont dans le monde réel. Ils croient, ils soutiennent l’économie, la culture et tant d’autres domaines, mais ils sont également constants et exigeants. C’est peut-être la différence quant à la bonne utilisation des fonds publics. La création artistique en matière de danse, de musique, de théâtre et de toute autre activité, a besoin d’être soutenue et aidée par les collectivités territoriales. 90 Cette liberté de création est nécessaire. Notre groupe la revendique. C’est notre différence essentielle avec les propos de Mme BOURY. Mais ce rapport, comme d’autres, doit interpeller chaque élu et les responsables des Nouvelles Subsistances. Voter les subventions, oui, aider la liberté de création, bien sûr, mais sans exiger nécessairement qu’il y ait des résultats financiers en retour, comme le préconise la chambre régionale des comptes. Notre groupe se différencie à ce sujet : il n’est pas question de demander des droits sur les spectacles à venir ou d’exiger une fréquentation élevée comme seul critère d’attribution d’une subvention. La culture n’est pas une marchandise comme les autres. L’utilisation des fonds publics doit répondre à une exigence de transparence, au respect des règles de conduite qui s’imposent à tous. C’est aussi cela la démocratie. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme LEVY. Mme LEVY.- Monsieur le Président, Madame la Vice- présidente, je vois que ce rapport de la chambre régionale des comptes suscite un intérêt certain et que nous assistons à un concert de louanges. On regrettera que ce rapport arrive en fin de mandature, pas par manque de chance, Monsieur QUEYRANNE, ou peut-être, oui, parce qu’au fond vous auriez pu donner des leçons à votre collègue Gérard COLLOMB qui, visiblement, ne semble pas comprendre comment on subventionne la culture, ou alors il le fait à coups de millions. En tout cas, tout cela n’est plus très grave puisqu’en reposerons les questions avec beaucoup de sérénité. En commission culture, Isabelle janvier, nous CHARDONNIER, nous qui remplaçait Abraham BENGIO mais aussi notre Vice-présidente bien- aimée, nous a fait part – en réponse à mes questions – de son étonnement de recevoir ce rapport puisque, finalement, nous n’étions impliqués qu’à la marge et que nous ne recevions pas, d’ailleurs, d’autres rapports bien plus importants de la chambre régionale des comptes, comme celui du théâtre de Bourg-en-Bresse. 91 J’en suis sincèrement désolée, mais je suis aussi sincèrement étonnée de cette réflexion. En effet, si – comme vous le précisiez en commission, Madame CHARDONNIER – Les Nouvelles Subsistances sont un laboratoire d’expérimentation international consacré aux nouveaux langages des spectacles vivants les plus fragiles comme les arts de la rue et du cirque, Les Subsistances sont bien financées par la Région. Les Subsistances sont bien une association dirigée – comme cela a été dit – par M. WALTER, qui dirige par ailleurs la villa Gillet, qui elle-même sert de réseau aux Subsistances. Car les festivals « Mode d’emploi », ou les Assises du roman, ou les résidences d’artistes qui, d’ailleurs, ne pourraient être accueillies ailleurs, sont bien des outils faits maison, c’est-à-dire financés par des financements croisés de la ville de Lyon – peut-être de la métropole demain – de la Région et de l’État. Tout cela n’aurait aucune existence sans l’appui financier de notre Région. Les Subsistances vivent à 91 % de financements publics, alors, bien sûr, je ne vais pas m’égarer sur la programmation – cela ferait trop plaisir à certains ici – ou sur les compagnies en résidence. Je n’aurai aucun regard sur l’esthétique, mais juste un regard portant sur les remarques assez graves faites par la chambre régionale des comptes que, d’ailleurs, Mme FRERY a fait remonter. surprises. Avec D’ailleurs, critiques L’étendue ce Depuis nous sont rapport, très vous longtemps, avions confirmées des nous par déjà la dysfonctionnements, ne sommes nous pas avions interpellé. chambre En au de nos l’occurrence, nos des régionale précisément bout interrogations. des détaillés comptes. dans ce rapport, est remarquable de régularité. Tous les niveaux sont concernés et les observations de la chambre régionale des comptes sont cinglantes. Au fil des pages, c’est une multitude d’irrégularités qui sont pointées, à commencer – et cela a été dit – par la gouvernance. avec une Une équipe de direction qui décide toute seule, sans contrôle, assemblée générale et un conseil d’administration – où, visiblement, plus personne n’assiste – relégués à un rôle subalterne. Le rapport générale note et une du carence conseil importante des d’administration, réunions réunions de qui l’assemblée sont censées 92 prendre les décisions les plus importantes. On croirait entendre des souvenirs anciens. Les délégations de signatures au dirigeant sont irrégulières. Les modalités de contrôle ne sont pas respectées. Songez tout de même – mais vous le saviez sans doute, Madame la Vice-présidente – que c’est l’équipe de direction qui se fixe elle-même l’évolution de la rémunération, sans en référer au conseil d’administration, dans un flou comptable visiblement total. On peut être consterné. Comme le dit le rapport, il y a des éléments qui requalifieraient la direction en dirigeants de fait. La justice ne s’est pas emparée de ce dossier. J’espère qu’elle ne le fera pas. Autre bizarrerie : le conseil d’administration n’a jamais été amené à se prononcer sur la ligne artistique. On peut même se demander s’il y a un conseil d’administration. Vu l’absence de ses membres, je crois vous l’avoir déjà dit. C’est donc un fonctionnement qui est complètement l’opposé de l’esprit de la lettre d’un vrai fonctionnement associatif. D’autre part, n’ayons pas peur des mots : nous à savons qu’aujourd’hui la culture est aussi économique. Le modèle économique des Subsistances est tout autant surréaliste. Les artistes bénéficient d’un accueil et d’un apport financier technique totalement gratuit. C’est normal puisque ce sont 90 % de subventions publiques. La chambre régionale des comptes s’étonne, à juste titre, que l’association Les Subsistances ne bénéficie d’aucune contrepartie et qu’elle abandonne ses droits de coproduction sur les spectacles créés. La réussite d’un spectacle créé aux Subsistances n’entraîne aucune retombée financière pour l’association. Finalement, Les Subsistances coûtent un peu cher et ne rapportent rien en termes de recettes. Pourtant – nous dit le rapport – un partage des droits sur la coproduction est toujours juridiquement envisageable aujourd’hui. L’association vit donc grâce à ces subventions publiques. Elle n’a pas cherché ou n’a pas été encouragée – et je le regrette – par notre exécutif à diversifier ses financements. 93 Vous auriez pu, Monsieur QUEYRANNE, Madame BOUDAOUD, montrer à votre ami Gérard ce que pouvait signifier le mécénat. La chambre régionale des comptes rajoute aussi que, finalement, le processus de sélection des artistes n’est pas encadré et manque de transparence. Les chiffres de la fréquentation sont mal connus. Non, disons que les chiffres sont donnés quand l’association le juge nécessaire. sidérantes. Sur le plan du personnel, les observations de la chambre sont collectives. Les Les Subsistances dépenses de n’appliquent personnel, de pas les 1,20 M€ en conventions 2013, ont augmenté de 5,1 % par an en moyenne depuis 2008. Beaucoup d’endroits, d’entreprises culturelles seraient aux anges. S’ajoutent à cela des primes exceptionnelles récurrentes. Ce sont les termes du rapport mot pour mot. Je n’invente rien. En plus, je passe sous silence les remarques sur les frais de déplacement, de mission et de réception insuffisamment encadrés. Je les passe sous silence par respect pour ceux et celles qui ont travaillé et soi-disant participé au conseil d’administration et à l’association. Vous êtes aussi – nous le sommes aussi – mais vous particulièrement, en tant qu’exécutif, coresponsables de cette opacité, de toutes ces irrégularités. Avoir une politique lisible en matière culturelle, c’est se protéger de la critique, n’est-il pas vrai ? Si, bien sûr, la ville de Lyon est le principal bailleur financier des Subsistances, pour autant, nous sommes concernés. Comme vous l’avez dit, Madame la Vice-présidente : « Nous donnons environ 300 000 € de subventions aux Subsistances et pour nous, le travail est rempli ». Mon Dieu ! Nous donnons aussi 600 000 € à la villa Gillet. Je passe les financements des festivals « Mode d’emploi » ou des Assises du roman, complètement croisés. À ce titre, il me semble que la villa Gillet est au travail pour trouver un nouveau souffle. C’est une expression qui me plaît particulièrement préoccuper. aujourd’hui. Aussi, nous allons nous en 94 votre trop Avec ce rapport, Monsieur QUEYRANNE, vous montrez, soit grande politesse à effectuer des contrôles, soit votre asservissement à la métropole et à la ville de Lyon. Vous avez laissé faire et cela ne se passe pas bien. Vous avez laissé faire parce que la Région, même en matière culturelle, est devenue un lieu de gestion, mais n’est plus un lieu de missions en matière culturelle, avec la priorité à l’accompagnement de l’émergence par des structures de pointe que l’on sait et que l’on peut contrôler. Vous êtes en faute aussi par dommage collatéral sur le plan du contrôle financier, sur le plan des relations contractuelles avec l’association. Il ne me semble pas que nous soyons en dehors de l’histoire. La convention subventionnement est restée inchangée. Il n’y a eu aucun bilan réel depuis 2003. D’ailleurs, cela m’a fait beaucoup rire, car la vie n’est qu’un éternel recommencement. En partant de la vice-présidence de la culture en 2004, j’ai dit à M. Abraham BENGIO, alors encore membre du DRAC, de se préoccuper de la villa Gillet et des Subsistances, car rien n’était clair. Déjà, je n’arrivais pas à obtenir les documents que je voulais obtenir concernant certains financements. Il fallait faire évoluer la situation, peut-être aussi dans le cadre d’un EPCC, pour avoir une ambition vraiment partenariale et régionale sur l’émergence d’une telle ambition que l’on appelle « Les Subsistances ». Ce rapport vous oblige donc, vous et ceux qui vont vous succéder rapidement – car nous en connaissons tous les causes – à mettre à plat le système des relations entre la ville centre et la région Rhône- Alpes Auvergne également. Si nous étions peut-être sous l’« Ancien Régime » culturel – j’ai beaucoup aimé ce qu’a dit Mme HERBERTZ – ce n’est pas faute de vous l’avoir dit. Au moment où les avis de taxe d’habitation et de taxe foncière arrivent dans les boîtes à lettres, on mesure encore davantage les gestions obscures et incohérentes de l’argent public. Je suis désolée que cela touche la culture parce que si nous étions un peu plus vigilants, jamais cela ne se serait passé. Si vous aviez été depuis quelques années 95 un peu plus rigoureux, plus exemplaires, le rapport n’aurait pas été si dynamité. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme GERVASI. Mme GERVASI.- Au nom de mon groupe, je veux vous remercier, Monsieur le Président, Madame la Vice-présidente, pour la présentation en assemblée plénière de ce rapport. Les travaux de la chambre régionale des comptes sont toujours très utiles au regard des informations et des analyses qu’ils apportent. Je tiens à rappeler que ce rapport n’a pas vocation à lancer une quelconque polémique politicienne, comme certaines interventions pourraient le laisser penser. Ce rapport propose une analyse qui met en exergue les points forts et les points faibles. Il propose des pistes d’amélioration, ce qui, par définition, ne peut être que bénéfique pour la suite. Il propose également une analyse qui permettra de nouvelles perspectives quant à la manière dont nous pouvons accompagner cette structure. Les organisations ne sont pas parfaites. Je crois que, dans le cas présent, la structure, comme la ville de Lyon, a pris la mesure des choses à améliorer et propose déjà des mesures d’amélioration qui sont recommandées par la chambre régionale des comptes avec, par exemple, un meilleur contrôle des dépenses, l’application de la convention collective du secteur ou la mise en place de comités de pilotage. Nous ne pouvons donc que nous en réjouir. Nous faisons confiance aux Subsistances, dans sa capacité à rebondir et à mettre en œuvre les recommandations qui lui sont faites. Ce qu’il nous faut retenir ici, c’est que la relation que la Région entretient avec Les Subsistances n’est pas remise en cause par la chambre régionale des comptes. Cela doit être dit. Notre soutien est de 300 000 € par an. Il est très clairement axé sur la création artistique et la médiation culturelle. Or, ces missions sont complètement remplies. Je veux rappeler, à mon tour, que Les Subsistances proposent un travail tout à fait unique sur le territoire régional, que l’association est un lieu de création, qu’elle offre un outil de travail à des équipes 96 artistiques, que de nombreuses compagnies y ont fait leurs premiers pas. Près de 200 sont passées par Les Subsistances, pour un total de 260 résidences. Ce n’est pas un lieu de représentation ou de diffusion classique, mais un lieu de création, d’émergence culturelle – contrairement à ce qui a été dit avant moi – d’expérimentation, de mélange et de diversité des genres culturels. C’est une pépinière, en quelque sorte. L’originalité de ce lieu doit perdurer. D’autant qu’à l’heure où les équipes municipales, à l’heure où des élus remettent en cause, ici un directeur, là la programmation d’une salle, suppriment des festivals et remettent en cause ou en question les œuvres et la liberté des artistes, il est sain, nécessaire, utile et indispensable de redire que la liberté de création doit vivre dans notre région et notre pays plus que jamais. Ce que le groupe socialiste souhaite affirmer haut et fort aujourd’hui, c’est que la liberté et l’indépendance de la création culturelle doivent être respectées et revendiquées. Cette liberté, c’est l’ADN de toutes nos politiques culturelles à la Région. Le groupe socialiste renouvelle donc tout son soutien au laboratoire créatif que sont Les Subsistances. Nous refusons que ce lieu soit instrumentalisé pour devenir un enjeu politicien. Je vous remercie de votre attention. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme BOUDAOUD. Mme BOUDAOUD.- Monsieur le Président, je ne reviendrai pas sur ce que sont Les Subsistances puisque l’ensemble des groupes de la majorité l’a bien rappelé. Avant de répondre à toutes les questions qui ont été posées et me semblent importantes, je voudrais répondre à Mme LEVY. Madame LEVY, en cette dernière séance, je vous trouve petite et décevante. Quand on incrimine et que l’on nomme les services de la Région, je trouve cela effectivement petit pour une dernière séance. Je vous trouve décevante parce qu’au lieu de nous faire un long discours qui a duré plus de 16 minutes, il aurait fallu simplement nous envoyer le discours de M. BROLIQUIER du 25 ou du 28 septembre 97 dernier devant la ville de Lyon et nous aurions gagné 16 minutes d’intervention. Pour revenir aux questions qui ont été posées, Monsieur le Président, il me semble qu’elles relèvent de quatre ordres. Concernant la question de la gouvernance, je dis clairement que je ne suis pas en mesure de dire si le statut associatif est approprié ou non. Il se trouve que la ville, après avoir géré ce service public en régie directe pendant quelques années, a souhaité que la gestion soit confiée à une association. J’ai cru comprendre, lors du dernier conseil municipal du 28 septembre, que le maire n’entendait pas remettre en cause ce statut. Ce n’est pas à la Région, financeur minoritaire, d’en décider. Nous aidons les structures culturelles, quels que soient leurs statuts, sur la base d’un produit artistique et culturel qui, en l’occurrence, correspond en tout point à nos priorités et est parfaitement mené par Les Subsistances. Les dossiers de demandes de subventions sont circonstanciés, les rendez-vous réguliers, les contrôles de gestion systématiques. Pour tenir compte des observations de la CRC, l’association s’est engagée à plus de formalisme et a mis en place un comité de suivi avec les partenaires publics, qui se réunira d’ailleurs le 23 novembre prochain. S’agissant de la question de la dépendance très forte aux subventions publiques – vous l’avez tous dit d’ailleurs – je tiens à redire qu’il s’agit d’un projet atypique répondant à un cahier des charges précis. Ce cahier des charges voulu par les partenaires est d’accueillir les artistes dans les meilleures conditions de confort et de tarif – en effet, les compagnies ciblées sont souvent débutantes et ne disposent d’aucune ressource – et, par ailleurs, de proposer des tarifs très bas au public. Je rappelle au passage que l’entrée est de 8 €. Le taux de fréquentation est de 82 %, ce qui est plutôt mieux que la moyenne des lieux de diffusion pour des propositions artistiques particulièrement audacieuses. La CRC, malheureusement, ne tient pas suffisamment compte de cette particularité. Ce serait évidemment plus facile, d’un point de vue économique, de programmer des concerts de CALOGERO – même si, 98 je vous rassure tout de suite, j’aime beaucoup CALOGERO – comme semble le vouloir l’un des candidats aux élections régionales. Mais ce n’est pas notre conception du service public. engagées L’association et la ville – vous l’aurez noté – se sont à mieux contrôler les dépenses de fonctionnement de l’association et à appliquer scrupuleusement la convention collective pour répondre aux observations de la CRC. Ces évolutions nous semblent de nature à améliorer la situation. S’agissant de la question de l’absence de logique économique, il faut prendre garde à ne pas appliquer aux structures culturelles des raisonnements en total décalage avec leur cahier des charges et leur réalité économique. Je ne connais aucune compagnie de spectacle vivant qui se soit enrichie grâce à ses créations. Les retours sur recettes sont très faibles même lorsque les spectacles tournent beaucoup. Cela étant dit, l’association Les Subsistances a proposé d’expérimenter, dès cette saison, le système de contrat de société en participation coproducteur. pour bénéficier de recettes éventuelles en qualité de À propos de la question du manque de transparence dans le choix des compagnies, je tiens à votre disposition, notamment Madame LEVY, le bilan artistique des Subsistances, très éclairant sur la diversité des compagnies accueillies et sur la politique des Subsistances qui est de suivre les compagnies dans le temps, donc nécessairement de les accueillir à plusieurs reprises. Il ne s’agit pas de copinage, ni de favoritisme, mais d’une logique d’accompagnement tout à fait pertinente et incontestée. En réponse à la CRC, l’association a indiqué son intention d’expliquer la ligne artistique des Subsistances dans ses documents de communication, en particulier sur les critères de sélection. Cela va, là encore, dans le sens d’une amélioration. Président. Telles sont les réponses que je voulais apporter, Monsieur le M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame BOUDAOUD. Je voudrais simplement dire à Madame LEVY, que j’ai écoutée avec beaucoup d’attention, que le souffle nouveau qu’elle nous 99 promet est plutôt un vent mauvais pour la culture. D’abord, parce qu’il n’est pas d’usage, ici, de mettre en cause nominativement les fonctionnaires de la Région. Je pense qu’il y a une déontologie à respecter. (Applaudissements.) Ensuite, je voudrais dire à Madame LEVY qu’elle est en train de préparer des bûchers culturels pour brûler telle ou telle institution. Il y a vraiment un danger pour la culture quand on vous entend et que l’on entend la façon dont vous voulez vous immiscer dans le fonctionnement des institutions. Je tenais tout simplement à vous dire cela après vous avoir entendu utiliser le rapport de la chambre régionale des comptes. (Protestations de Mme LEVY.) Madame LEVY, vous avez parlé pendant 10 minutes. Je peux tout de même vous donner mon appréciation sur ce sujet. Madame LEVY, vous avez eu le temps de vous exprimer sur ce sujet et je ne vous ai pas interrompue. (Applaudissements.) Nous allons passer à la suite de l’ordre du jour. Je donne la parole à M. PEIZERAT. (Départs de tous les conseillers UDC-APP présents dans la salle.) Région Communication sur le transfert des CREPS à la Point de situation par M. Gwendal PEIZERAT, conseiller délégué aux sports M. PEIZERAT.- Monsieur le Président, chers collègues conseillers régionaux, chers collègues Vice-présidents, je souhaitais faire cette première, communication pour vous sur informer les de CREPS la pour situation deux suite à raisons : la l’actualité législative et la deuxième, pour vous présenter le travail engagé sur un grand projet régional de réseau de la formation et de l’économie du sport. La loi NOTRe du 7 août 2015 sur la nouvelle organisation territoriale de la République introduit de nouvelles responsabilités pour 100 les collectivités territoriales dans le domaine du sport. Outre la notion de compétences partagées qui reconnaît à l’ensemble des collectivités territoriales la possibilité d’intervenir dans ce secteur, elle prévoit également le transfert, au 1er janvier 2016, des centres de ressources, d’expertise et de performance sportive, aussi appelés « CREPS ». Ce sont les régions qui vont récupérer les CREPS devenus des établissements publics locaux de formation du sport, de la jeunesse et de l’éducation populaire. Ils présenteront une gouvernance et des missions partagées entre l’État et les régions. La nouvelle grande région, puisque celle-ci commencera à exister au moment où ce transfert interviendra, est concernée par le transfert de deux CREPS : celui de Vallon-Pontd’Arc et celui de Vichy. Conformément aux dispositions de la loi, ces CREPS exerceront au nom de l’État les missions suivantes : relatives au sport de haut niveau, aux formations spécifiques aux métiers des sports, à l’expertise dans le champ du sport. Ils exerceront au nom des régions les missions relatives à l’accueil et à l’accompagnement des sportifs espoirs régionaux, à la promotion du sport pour tous et du sport santé, à la promotion d’actions en faveur du sport et de la jeunesse, et au développement d’une offre de formation aux métiers du sport répondant aux besoins locaux. Ce transfert avec ces responsabilités va aussi, bien sûr, engendrer des nouvelles charges. Elles sont de trois ordres : - Les charges de rémunérations des agents techniques en charge des missions d’entretien, d’accueil, de restauration et d’hébergement. - Les dépenses liées à la construction ou à la reconstruction, aux réparations de locaux et d’infrastructures. Par exemple, le site de Vallon-Pont-d’Arc nécessite, entre autres, des rénovations importantes en termes d’accessibilité. Une demande a déjà été formulée auprès du ministère pour élargir le montant de la compensation en prenant sur les lignes du Centre national pour le développement du sport, appelé « CNDS ». 101 - Les charges de fonctionnement. Pour Vallon-Pont-d’Arc, nous avons un cas un peu particulier, ce CREPS étant un CREPS de droit depuis seulement une année. Auparavant, c’était une antenne de Voiron. Avant que celle-ci ne ferme, c’était devenu une antenne du CREPS de PACA. Depuis un an, c’est devenu un CREPS de plein droit. Il est donc difficile d’estimer compensations liées aujourd’hui au le fonctionnement montant puisque n’avons qu’une année de fonctionnement pour juger. des nous Dès lors que ce transfert est imposé par la loi, nous avons choisi de nous concentrer sur la formidable opportunité que ce transfert représente. Ainsi, sous l’impulsion des deux présidents de région, nous avons inscrit ce transfert dans une dynamique plus large et un projet sportif ambitieux pour la nouvelle grande région qui possède déjà de nombreux atouts et potentiels en matière de sport. Nous allons nous faire plaisir, chers collègues, puisque nous avons reçu, au moment où la décision de ce transfert intervenait, les résultats d’une étude réalisée par le CRIS, le Centre de recherche et d’innovation sur le sport. Elle a donné des résultats très encourageants sur la position du secteur sportif en région Rhône-Alpes. Ainsi, cette étude a montré que le sport pèse en région près de 7 Md€ de flux financiers. Il concerne plus de 20 000 structures employeuses et plus de 100 000 emplois directs ou indirects. La région Rhône-Alpes est la première région française dans l’industrie des articles de sport, dans la distribution des articles de sport, dans l’industrie et l’aménagement de la montagne, en nombre d’éducateurs sportifs et de formations liées aux sports de pleine nature et, enfin, la première région française pour l’exploitation des remontées mécaniques. La nouvelle région Auvergne Rhône-Alpes constituera, ainsi formée, en termes de licenciés, de performances sportives, d’économie ou encore de formation et de recherche, l’une des premières régions européennes. Elle comptera 186 ligues, 21 640 clubs et plus de 2 millions de licenciés, sans compter les 2 000 sportifs de haut niveau 102 qui s’entraîneront dans près de 70 structures réparties sur tout le territoire. Nous serons définitivement une région qui comptera en termes de sport au niveau européen. Depuis de nombreuses années, la Région a montré son investissement particulièrement significatif et structurant dans le secteur sportif. Elle est identifiée par l’ensemble des partenaires – État, collectivités locales, mouvements sportifs – comme un acteur majeur du développement du sport en Rhône-Alpes. Ainsi, grâce à son implication et à sa capacité à fédérer, la Région a su garantir un maintien d’activité sur le site du CREPS. Nous avons commencé ce mandat avec le CREPS de Voiron et nous le concluons avec un dossier CREPS. Nous avons su innover avec les acteurs locaux dans un nouveau modèle de gouvernance et d’organisation. Ce CREPS a été géré tout d’abord par une association qui s’appelle « Tremplin Sport Formation », devenue aujourd’hui une scope performance. Ainsi, nous avons fait la preuve qu’un nouveau modèle économique pertinent pouvait être développé dans le champ sportif. C’est pourquoi aujourd’hui la région est la collectivité la plus à même d’animer et de coordonner un réseau d’acteurs particulièrement riche. Les acteurs qui se retrouvent déjà autour de la table avec les présidents et directeurs des deux CREPS de Vallon-Pont-d’Arc et de Vichy, sont Tremplin Sport Formation de Voiron, l’École nationale des sports de montagne de Chamonix, le Centre national de ski de haut niveau d’Albertville, l’Artenium, centre d’arts martiaux et du tennis de table, situé à Ceyrat, ainsi que le Centre national d’expertise de la perche de Clermont-Ferrand. L’idée est de rapprocher tous les centres liés à la formation du sport avec l’économie du sport et, ainsi, d’associer les têtes de réseau de l’économie et universitaires, tels que les UFR, les UFR STAPS, les CFA et les clusters performants de la région, comme le cluster Outdoors Sports Valley (OSV), le cluster Montagne et le cluster Sporaltec. Le travail sur les orientations stratégiques de ce réseau a déjà commencé. Elles graviteront autour de neuf domaines de compétences prioritaires : le sport de haut niveau, l’accompagnement du mouvement sportif, la formation, l’emploi, le développement économique, la 103 recherche et l’expertise, Ce projet l’éducation et la jeunesse. les régional équipements a été sportifs, annoncé parmi le les sport santé, 20 mesures prioritaires pour la nouvelle région et a d’ores et déjà fait l’objet de présentations et d’échanges lors de deux réunions qui se sont tenues ici même les 29 mai et 11 septembre 2015. Ces réunions ont eu énormément de succès et ont attiré beaucoup de monde : les services de l’État, les directeurs des CREPS de Vichy et de Rhône-Alpes, les représentants du mouvement sportif des deux CROS, des universités, des clusters, des CFA, de l’École nationale des sports de montagne, de Tremplin Sport Formation et du Groupement des organismes de formation de l’animation et du sport, aussi appelé « GOFAS ». Dans ces réunions, non seulement la stratégie de travail de ce réseau a été abordée, mais un travail a été commencé sur l’équilibre des territoires. Cela tient à cœur des deux présidents de région. Cet équilibre des territoires a été travaillé en se rapprochant du ministère pour faire en sorte que l’on rapatrie le Pôle ressources national sport, santé et bien-être au CREPS de Vichy. Ce pôle était auparavant à Vichy. Il a été sorti du CREPS et est devenu interne au ministère. Dans la future région, nous allons nous retrouver avec deux pôles ressources nationales sur les quatre existant en France : le Pôle santé à Vichy et le Pôle sport pleine nature à Vallon- Pont-d’Arc. Au cours de ces réunions, l’ensemble des participants a convenu du bien-fondé de la démarche régionale et souhaite participer activement à la réussite de ce projet ambitieux. En conclusion, je vais exprimer le plaisir que j’ai à terminer ce mandat avec un dossier aussi enthousiasmant, tant par la qualité du bilan sportif régional qu’il transmet que par les perspectives et le potentiel de développement qu’il représente. J’en profite pour remercier tous les collègues commissaires de la commission sport et son président, Philippe MIGNOT, pour le travail constructif, ceci aux côtés d’un service des sports excellent. Comme les services ont été mis en cause juste avant, je peux vous dire que le travail a été excellent et que cela a été positif pour tous les Rhônalpins tout au long de ce mandat. 104 Aujourd’hui, la Région est reconnue pour la qualité de son accompagnement du mouvement sportif, de ses bénévoles, de ses sportifs de haut niveau, pour son investissement dans le développement du sport pour tous et, plus particulièrement, pour les lycéens et les apprentis. Nous pouvons aujourd’hui nous en féliciter. Je vous remercie. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur PEIZERAT. Intervention des groupes M. LE PRÉSIDENT.- Nous passons à la présentation des expressions des groupes politiques. Le groupe UDC-APP interviendra le premier. La parole est à Mme PERNOD-BEAUDON. Mme PERNOD-BEAUDON.- Merci, Monsieur le Président. Il est bien dommage que vous me donniez la parole seulement maintenant. Je vous rappelle que cela fait deux fois depuis le début de ce mandat. Quand un président de groupe demande la parole, normalement il l’a. Je souhaiterais que nous procédions au compte du quorum, s’il vous plaît. M. LE PRÉSIDENT.- Bien volontiers. Nous allons faire l’appel des élus qui peuvent être, malheureusement, dans les couloirs. On me dit que c’est au prochain rapport. Cela permettra aux élus de revenir. Monsieur BOUDOT, voulez-vous intervenir sur ce sujet ? M. BOUDOT.- C’est pour vous confirmer de regarder le quorum au prochain rapport ou un peu avant, mais pas maintenant. M. LE PRÉSIDENT.- Très bien. Par conséquent, procéderons au prochain rapport, à l’occasion d’un vote. nous y J’appelle M. MOROGE pour le groupe UDC-APP. Je ne sais pas s’il est là pour s’exprimer. La parole est à Mme PERNOD-BEAUDON. aura pas Mme PERNOD-BEAUDON.- Monsieur le Président, il n’y d’intervention du groupe UDC-APP. Tout à l’heure, j’ai demandé la parole pour un rappel au règlement et vous ne me l’avez pas 105 donnée. Puisque nous en sommes au règlement, il ne s’agit pas d’un rapport, mais d’une communication de l’exécutif. À expressément l’occasion demandé à de la avoir commission justement sport, un mon rapport groupe sur a cette communication qui est en fait une mise en valeur de l’action régionale dans le cadre de ces élections. On nous a distribué non pas un rapport, mais – si vous l’avez ouvert, Monsieur le Président – un duplicata de la loi NOTRe. Je vous remercie : nous savons lire comme les autres et nous nous sommes déjà renseignés. Ensuite, pour la présentation des deux CREPS en cause, c’est pareil. J’ai fait le tour du groupe UDC-APP et personne, pour l’instant, ne souhaite entrer dans les deux CREPS qui sont présentés. Il n’y aura donc pas de vote sur le rapport. J’attends que vous me prouviez, par le règlement intérieur, que cette communication est un rapport et que l’on ne peut pas procéder au compte du quorum. M. LE PRÉSIDENT.- Il est indiqué que c’est une communication. Je vais vous relire le règlement intérieur, si vous le voulez bien. On va me rappeler le numéro du règlement intérieur. Il est rappelé par M. le directeur général des services que les votes portent sur la partie décisionnelle des rapports identifiés comme tels. C’est à ce sujet qu’il est procédé aux vérifications du quorum. Nous le ferons donc pour le prochain rapport qui porte sur le parc naturel régional. National. Nous allons maintenant passer à l’intervention du Front La parole est à M. MORIN. M. MORIN.- M o n s i e u r l e P r é s i d e n t , M o n s i e u r l e d é l é g u é a u sport – que je salue en tant qu’artiste et sportif de haut niveau – mes chers collègues, tout a été dit sur ce sujet qui, d’autre part, ne donne pas lieu à un vote, si j’ai bien compris. Aussi, je voudrais me contenter de faire quelques remarques que, sans doute, tout le monde connaît déjà. La loi NOTRe est un élément essentiel dans ce contexte. La loi NOTRe qui n’est pas la nôtre, qui est la vôtre peut-être, sera 106 administrée ultérieurement sans doute par d’autres. Ce n’est pas le problème. Pour le Front National – vous le savez sans doute, je ne m’étendrai pas là-dessus – la chaîne logique est la commune, les départements proches des citoyens et la nation française. Par conséquent, pour nous, la région – bien que nous soyons présents ici – est peut-être moins importante. été Revenons à notre sujet. En juillet 2010, deux CREPS avaient rattachés à la Région. J’avais lu l’intervention d’Alexandre GABRIAC de juillet 2010 qui montrait que le Front National était plutôt favorable à cette réunion. Aujourd’hui, il nous est proposé de transférer deux CREPS. J’essaye de bien articuler les consonnes, car ces CREPS ont eu des noms différents. Les deux CREPS sont ceux de Vichy et de Vallon-Pont-d’Arc. Pour qu’ils soient unis à la Région, cela va poser certainement des problèmes économiques et administratifs qui ne seront pas simples. Le CREPS a été bien défini par M. PEIZERAT, donc je n’y reviendrai pas. Ce sont des établissements publics « nationaux français » – c’est écrit ainsi – à caractère administratif sous tutelle du ministère des Sports. On pourrait croire que l’on est parti dans notre sens, mais il est écrit plus loin qu’il faudra également répondre à l’actuelle organisation européenne sur ce sujet, comme pour beaucoup d’autres, pour que la Région soit en quelque sorte reliée directement aux instances européennes. Cela n’est évidemment pas souhaitable pour nous. Rappelons ce qu’est le CREPS et d’où il vient. Il a été créé par Léo LAGRANGE, comme tout le monde le sait. Dans tous les villages, les petites villes, dans presque toutes les grandes villes, il existe un stade Léo-Lagrange. Je garde de mon enfance le souvenir du stade Léo-Lagrange de Chalon-sur-Saône. C’est un souvenir qui nous concerne tous. Par la suite, il a été repris par l’un des trois mousquetaires du tennis français, Jean BOROTRA, qui en a fait – c’est là qu’une lettre a été modifiée – un « CREGS » avec un « g » comme « général », pour reprendre l’éducation, non plus seulement sportive, mais générale des personnes. 107 Par la suite, ce rôle a été aussi un rôle d’enseignement, repris de façon sans doute transitoire par des IREPS – des instituts régionaux d’éducation physique et sportive – et qui, semble-t-il actuellement, serait également repris un peu par les CREPS. Comme vous l’avez dit, le CREPS sera repris par des missions peut-être plus importantes. Le décret du 14 mars 1986 a conféré la définition d’une « éducation populaire du sport », avec un aspect régional, à une époque où les régions avaient encore une vie relativement récente. Vous avez défini les missions. Il y en a une sur laquelle j’insisterai en quelques mots. C’est la mission du sport des handicapés. On n’y attache peut-être pas assez d’importance mais, ces dernières années, nous avons montré, en particulier dans la région Rhône-Alpes, qu’il y avait des sportifs de très haut niveau, y compris dans la municipalité de Lyon. En effet, nous avons été amenés, par exemple dans le huitième arrondissement, à décerner des satisfecit de haut niveau à un certain nombre de sportifs handicapés. Tout cela pour dire que le CREPS est certainement une organisation satisfaisante, mais j’attire votre attention sur la dérive possible en direction de l’Europe. Pour conclure, je dirai un petit mot sur le sport puisque nous parlons ici de sport. Les multiples fédérations qui s’occupent de sport engendrent aussi des problèmes financiers, non seulement avec des subventions mais aussi avec le mélange des genres. Parfois, certaines associations sportives ont un pied dans la bourse. Dès lors, il est curieux qu’on leur donne encore des subventions. Maintenant, le sport vise le perfectionnement du corps humain. Le sport, à tous les âges, dans toutes les conditions, permet peut-être d’approcher un peu ce que certains considèrent comme une utopie – mais pas moi – à savoir d’arriver en bon état sportif jusqu’à un âge très avancé. Pour terminer – et c’est la conclusion définitive – je dirais : « restons tout de même vigilants ». Il ne faudrait pas que des dérives idéologiques nous amènent à restreindre et à court-circuiter le rôle de la 108 nation et de l’État français, si les régions prenaient trop d’importance et étaient considérées comme de simples appendices de la Commission européenne et du Parlement européen éventuellement, pour autant que l’on considère que celui-ci a des droits. En effet, c’est la Commission européenne qui dirige non seulement l’Europe mais également l’Assemblée nationale française, cette dernière ne faisant que répéter les lois européennes. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur MORIN. Verts. La parole est à M. TETE pour le groupe Europe Écologie Les M. TETE.- Mes chers En lieu, de observations. premier collègues, quoi je parlons-nous ? ferai Nous quelques parlons officiellement des CREPS, c’est-à-dire d’environ 10 M€ pour l’ensemble des deux régions fusionnées. Par rapport à nos budgets, on parle de moins de 1 %. Évidemment, à la veille des élections, cela donne surtout l’impression que l’on parle d’un détail par rapport aux enjeux. Ma deuxième observation, c’est que la fusion des régions était un discours politique pour avoir de grandes régions. Nous sommes malheureusement grands en surface – c’est-à-dire grands en prétention – mais nous restons des nains économiques si nous nous comparons à l’ensemble des régions, notamment aux grandes régions allemandes. Malheureusement, nous réformons sans rien changer. Ma troisième observation, c’est de regarder un peu dans le détail ce que l’on nous propose. Il fut un temps où le Conseil d’État nous avait expliqué que lorsque la loi bavarde, on l’écoute d’une oreille distraite. Alors que la gauche avait tenté de décentraliser en 1982, elle propose aujourd’hui les CREPS aux régions. Ce qu’elle donne d’une main, elle le reprend d’une autre. Elle a fait dans le compliqué. Je vous donnerai simplement deux exemples. On parle de 10 M€. Combien il aurait été simple de dire : « la région s’occupe des CREPS ». Une ligne, une phrase : tout était simple. Non, il faut que même pour les CREPS – je comprends qu’on l’a fait pour les lycées qui sont des enjeux économiques importants, avec 109 beaucoup de personnel – alors qu’ils sont tout petits, on répartisse entre le personnel qui sera encore le personnel d’État et le personnel qui sera celui de la Région, et les constructions qui seront à la charge de la Région. Comme la loi est bavarde et que l’on se demande bien pourquoi l’article 34 de la Constitution ne s’applique pas, on va jusqu’à vous dire : « Les acquisitions et la maintenance des matériels informatiques et logiciels sont à la charge de l’État ». On est allé dans ce souci de détail. Je me demande pourquoi on n’a pas réglé le problème des clés USB, des gommes et des crayons. Cela aurait été tout de même très utile. Quand on regarde ce dossier – et je trouve bien que l’on décentralise les CREPS – on n’a pas su le faire. Je vous fais part maintenant du deuxième exemple qui montre que l’on n’a pas su décentraliser dans cette affaire. On a fait une gouvernance bicéphale, c’est-à-dire avec un conseil d’administration, un président nommé par le président de Région. Pourtant, on va mettre un directeur qui va être nommé par l’État et, en cas de crise, c’est lui qui a le pouvoir. Vous vous rendez compte de la complexité ? C’est un peu comme si le DGS de la Région Rhône-Alpes était nommé par l’État. Je ne crois pas que ce serait effectivement, c’était le cas. le signe d’une décentralisation si, Je crois que l’on n’a pas su décentraliser les CREPS dans cette affaire. Ma troisième remarque, puisque notre Vice-président au sport nous a parlé de tout autre chose que les CREPS mais du sport en général, élargissons le débat. Tout d’abord, c’est bien de montrer que l’on a des muscles – c’est normal, c’est le sport – mais répéter à longueur de temps que nous sommes la deuxième région en matière de sport quand, de toute façon, nous sommes la deuxième région pour tout, en termes de population, d’économie, etc., on n’a rien prouvé. Il faudrait peut-être remettre les choses à leur place. Nous ne faisons pas mieux que les autres et nous n’avons pas fait effectivement mieux que les autres. Mes réflexions sur le sport, puisqu’elles sont plus larges, je vais les faire sur quelques points. 110 Premier point : il serait peut-être temps de défendre l’intérêt général. Je vous donne un exemple. Le Fonds national de développement du sport – le FNDS – a des missions qui mériteraient d’être repensées pour l’intérêt général. Mais quand on a un problème, on fait des textes dérogatoires pour pouvoir donner 20 M€ à une société cotée en bourse qui s’appelle l’Olympique lyonnais, c’est-à-dire que lorsqu’on a des copains, on sait déroger aux lois que nous faisons. Deuxième point : le sport est aujourd’hui gangrené par les affaires. On a commencé par l’affaire BLATTER. On continue par l’affaire PLATINI. Jusqu’où cela va-t-il aller ? Il me semble qu’à un moment, il faut remettre les compteurs à zéro et nettoyer les écuries d’Augias. En effet, aujourd’hui, le sport doit être dans l’intérêt général et pas dans le monde des affaires qui s’attribue des coupes du monde, des coupes d’Europe ou je ne sais trop quoi d’autre et, après – comme on peut le voir – des financements qui sont effectivement inquiétants. La justice dira ce qu’il faut penser de ces inquiétudes. Dernier point : je crois que nous avons un problème avec le sport. Nous avons intellectualisé sans sérénité la phrase de JUVÉNAL : « Du pain et des jeux », « Panem circenses ». et Historiquement, JUVÉNAL souhaitait que les citoyens aient du pain. Aujourd’hui, nous croyons qu’il faut donner des jeux aux citoyens pour qu’ils ne s’intéressent plus aux vraies questions de la politique, celle qui fait qu’aujourd’hui il y a du chômage, toujours plus de chômage. C’est de cela dont nous devrions nous occuper, au lieu de faire des lois bavardes et d’être incapables de réellement décentraliser les CREPS. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur TETE. La parole est à M. BONNETAIN pour le groupe socialiste. M. BONNETAIN.- Merci, Monsieur le Président. Comme vient de le rappeler le conseiller délégué au sport, Gwendal PEIZERAT, la loi du 7 août 2015 portant sur les nouvelles organisations territoriales de la République introduit de nouvelles responsabilités pour les collectivités territoriales dans le domaine du sport. Elle introduit aussi la notion de compétences partagées qui reconnaît à l’ensemble des d’intervenir dans ce secteur. collectivités territoriales la possibilité 111 Elle prévoit également le transfert, au 1er janvier 2016, des centres de ressources, d’expertise et de performance sportive, dit les CREPS, aux régions. Ces CREPS, devenus des établissements publics locaux de formation du sport, de la jeunesse et de l’éducation populaire, présenteront une gouvernance et des missions partagées entre l’État et la Région. Ces établissements publics sont apparus après-guerre dans tout l’hexagone. Si leurs missions ont évolué au fil des années, elles sont restées toujours autour de la formation, de l’animation et de l’accueil des membres des associations sportives de jeunesse et d’éducation populaire. sein de Historiquement, les enseignants d’EPS étaient tous formés au ces établissements. Après, l’université a pris le relais. Aujourd’hui, on peut dire que la plupart des entraîneurs, des éducateurs, des animateurs, mais aussi des arbitres, des stadiers, des bénévoles et de nos champions, sont passés par ces CREPS. En plus, ils en sont fiers. Ces établissements sont des lieux riches pour le mouvement sportif, le monde associatif et l’éducation populaire. Ces établissements ont su évoluer avec des usagers qui ont de nouveaux besoins. Je ne suis pas surpris que l’UDC-APP n’ait pas pris la parole. Je vois même qu’ils ont déserté sur le sujet des CREPS puisque leur gouvernement les a fortement affaiblis. En 2008, la fermeture de huit établissements a touché de plein fouet le monde sportif et associatif. Les territoires ont été impactés, les populations affectées. Avec la disparition des CREPS de Mâcon et de Voiron, la Région, par la voix de son président Jean-Jacques QUEYRANNE, avec l’aide des collectivités du pays voironnais, a souhaité continuer à offrir les mêmes prestations aux usagers, en soutenant l’initiative de l’association TSF qui présente aujourd’hui un excellent bilan. Lorsque l’État a souhaité le transfert des CREPS, le lien à la formation professionnelle était évident et, avec la Région, cohérent. De plus, comme beaucoup de régions disposent de conférences régionales du sport rassemblant collectivités, État, usagers, il était plus facile de parler de gouvernance et de cohérence. La commission des sports de l’Association des régions de France que j’ai le plaisir de présider, a pris l’avis de chaque région afin 112 de connaître leurs propositions. Après de multiples discussions et de nombreux transfert, échanges, mais gouvernance, de les régions appelaient gestion à du une ont été grande personnel d’accord et vigilance de pour en finances. réaliser ce matière Suite de à de nombreux échanges entre l’ARF et le ministère, les doutes ont été levés. C’est donc chaque région qui réalisera son propre projet d’établissement autour du sport, de la jeunesse, de l’éducation populaire, en fonction de ses propres caractéristiques. Mais les CREPS pourront s’enrichir aussi de pôles France souhaités par une fédération sportive ou s’orienter sur une valence culturelle, universitaire ou même en lien avec le CNFPT. Pour faciliter ce projet et en matière de gouvernance, le président du conseil d’administration, le directeur du CREPS et l’agent comptable seront nommés par le ministère après avis du président de la Région. Fort de l’expérience du transfert bien réalisé dans les lycées, ce transfert d’immobilier et de techniciens ouvriers de service permettra un véritable nouveau souffle pour des CREPS et une attente forte des usagers. Ces CREPS sont différents mais complémentaires, car urbains, littoraux et ruraux. Ils sont aussi spécialisés dans une autre discipline sportive. Ils sont répartis dans chaque région et constituent un vrai réseau d’établissements complémentaires. Dans notre région – comme l’a rappelé Gwendal PEIZERAT – avec l’ENSA de Chamonix et les deux CREPS, celui de Rhône-Alpes et de Vichy, la Région disposera d’une grande offre pour le sport, la formation et l’animation, et sera dotée aussi d’une véritable expertise. Notre Région, qui est la deuxième destination touristique, est aussi un véritable territoire de bien-être où le sport apporte négligeable. une économie touristique et un savoir-faire non Enfin, en termes d’expertise, notre Région bénéficiera de deux des quatre pôles ressources nationaux du ministère des Sports : celui de la santé et celui des sports de nature à Vallon-Pont-d’Arc. Chers collègues, soyons sport ! Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur BONNETAIN. 113 La parole est à Mme BOUKAALA pour le groupe PRG-GE- APP. Mme BOUKAALA.- Monsieur le Président, chers collègues, je voudrais dire que nous soutenons, bien entendu, la démarche de régionalisation des CREPS, donc de leur transfert par l’État aux régions. C’est une démarche pour laquelle le ministre Thierry BRAILLARD a beaucoup œuvré. C’est une démarche qui répond, au demeurant, à une vraie logique : d’abord, celle de la proximité de ces structures avec les athlètes et les clubs sportifs ; ensuite, celle du lien renforcé avec la compétence de formation des régions. Je voudrais dire également, pour faire écho à l’actualité, que nous nous félicitons du transfert du Pôle Ressources nationales sport santé bien-être au CREPS de Vichy Auvergne en janvier 2016. Il sera à la disposition, bien entendu, des services du ministère ainsi que des partenaires et des acteurs qui œuvrent dans ce champ. Cela conforte la dimension d’excellence de ce dernier au-delà même de la Région Auvergne Rhône-Alpes, comme un moteur pour la formation des athlètes de haut niveau. N’oublions pas qu’à eux deux – je le lisais tout à l’heure dans l’information qui nous a été donnée – les CREPS de Vallon-Pont-d’Arc et de Vichy représentent plus de 40 000 nuitées d’hébergement en 2014, à la fois des nuitées de sportifs et de stagiaires. Cela ne peut que concourir à ce que notre Région demeure ce vivier essentiel du sport français, tant en nombre de licenciés que de performances de haut niveau. Ces sites hébergent – ne l’oublions pas – des formations de haut niveau qui, par le biais des diplômes d’État de la jeunesse et du sport, peuvent mener au niveau d’excellence comme le DEJEPS. À ce titre, les chiffres parlent d’eux-mêmes et pourraient susciter bien des envieux dans d’autres domaines. Je lisais que 86 % des stagiaires du CREPS de Vichy diplômés en 2013, avaient trouvé un emploi moins d’un an après. Ce sont non seulement des filières d’excellence, mais aussi des filières qui permettent d’arriver à l’emploi. J’ajoute, parce que c’est essentiel, que l’ensemble de ces formations contribue aussi au dynamisme économique du territoire. 114 Chacun mesure combien la présence de ces centaines de stagiaires peut générer comme retombées économiques pour les territoires. Avec le CREPS de Vallon-Pont-d’Arc, nous voilà en présence de deux outils de haut niveau, auxquels il faut ajouter le site de Voiron, qui rendent parfaitement viables l’idée des présidents SOUCHON et QUEYRANNE de mettre en place un réseau régional en faveur du développement des sports et de son économie. La future région Auvergne Rhône-Alpes préservera ainsi la spécificité des CREPS de son territoire. Ce sont des lieux qui associent les pratiques de masse et les démarches d’excellence, tout en demeurant des lieux ouverts au tissu associatif, au tissu d’éducation populaire, tissus auxquels nous sommes très attachés. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame BOUKAALA. La parole est M. FATIGA pour le Front de Gauche. M. FATIGA.- Merci, Monsieur le Président. La loi NOTRe nous transfère une nouvelle compétence : les CREPS. On manipule les acronymes et on oublie le sens et l’ambition de ce que sont réellement ces politiques publiques. Les centres de ressources, d’expertise et de performance sportive – les CREPS – seront transférés aux nouvelles régions dans quelques semaines. devons Je ferai un point d’histoire, si vous me le permettez. Nous cette idée à Léo LAGRANGE, peut-être même à Auguste DELAUNE. Le premier disait, à juste titre, en 1936 : « Dans le sport, nous devons choisir entre deux conceptions. La première se résume dans le sport spectacle et la pratique restreinte à un nombre relativement petit de privilégiés. Selon la seconde conception, tout en ne négligeant pas le côté spectacle et la création du champion, c’est du côté des grandes masses qu’il faut porter le plus grand effort. Nous voulons que l’ouvrier, le paysan et le chômeur trouvent dans le loisir la joie de vivre et le sens de leur dignité ». Ces mots résonnent encore, 80 ans après qu’ils ont été prononcés. Léo LAGRANGE initie l’idée de ce que deviendront les CREPS. Le d’éducation gouvernement générale et de Vichy sportive ». les appellera Changeant « les centres d’orientation, ils 115 deviendront « les centres régionaux d’éducation populaire et sportive ». Comme vous le voyez, mes chers collègues, les mots ont un sens. Alors que la loi MACRON veut nous faire travailler le dimanche et que le même MACRON veut faire tomber les cathédrales du temps de travail – une première pour un gouvernement de gauche – l’enjeu central de la bataille politique actuelle est la bataille du temps libre. Pour faire sortir le maximum de temps de la logique marchande, le sport et les loisirs, plus largement, sont un enjeu de civilisation. Alors que le PSG dispose de sommes largement supérieures à ce qu’affiche le budget sportif de notre pays, il y a de quoi se poser des questions et d’interroger l’utilisation que nous ferons de ses CREPS. 15 millions de personnes possèdent une licence de sport. 34 millions pratiquent une activité sportive régulière. Quelle action allons-nous mener ? C’est un défi posé aux collectivités territoriales et à la nôtre en particulier, alors que nos ressources se raréfient avec l’austérité et que le budget 2016, discuté au Parlement, n’augure rien de bon. Je n’oublie pas l’accès au sport à toutes et à tous, aux personnes en situation de handicap, aux plus jeunes et aux plus âgés. Tout cela – et ce n’est pas politiquement correct de le dire – passe par un service public affirmé, un grand service public des loisirs, avec une politique sportive ambitieuse au service de laquelle notre Région peut se placer. Certains sportifs regrettent le temps où Marie-George BUFFET était ministre de la Jeunesse et des Sports. Pour finir, ce transfert reste donc marqué par une volonté de désengagement de l’État. C’est une occasion manquée de restaurer clairement les missions de l’éducation populaire, auparavant présente dans l’acronyme. Enfin, dans le cadre des nouvelles régions, rien n’est dit de l’avenir des établissements. Pour le groupe Front de Gauche, nous devons militer, non pas pour un simple transfert de la gestion du patrimoine, mais saisir l’opportunité de cet acte de décentralisation pour donner un second souffle aux CREPS en recréant un réseau national d’établissements régionaux, avec un transfert de patrimoine, de compétences, de moyens de l’État en lien avec la compétence formation 116 des régions. Une telle cohérence éviterait une situation de concurrence sur la formation avec d’autres opérateurs. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à M. PEIZERAT. M. PEIZERAT.- Merci pour vos interventions. Pour rassurer M. MORIN sur la partie concernant les sportifs handisports, il est dommage que notre collègue David SMETANINE ne soit pas là aujourd’hui pour vous témoigner du fait que Vichy aurait pu avoir le Pôle ressources handisport. En effet, il y a beaucoup de pratiques handisports sur le site. D’ailleurs, David a fait beaucoup de stages sur place. Par conséquent, la question est déjà bien traitée et le sera encore dans la future grande région. Je vous remercie d’avoir noté ce point, très important à mes yeux également. Quant à la référence des organismes cotés en bourse, je vous rappelle qu’il ne s’agit que des clubs professionnels qui ne font pas partie du cadre des financements régionaux. Puisque nous parlons du club de football professionnel, nous allons en venir au centre de formation, qui est de la compétence de la Région. M. TETE a tendance à minimiser beaucoup de choses. Il dit que le sport est un détail, du fait de la taille du budget qui représente moins de 1 % du budget régional. Je trouve que c’est très dévalorisant et, surtout, c’est faire fi de ce que pensent les Rhônalpins. En effet, si l’on faisait demain un micro-trottoir en demandant aux Rhônalpins quels items ils ont retenu de la Région, le sport arriverait en première place comme étant un item d’action régionale. C’est un petit budget aux grands effets, donc purement de l’efficacité. À mon avis, c’est très positif. Ensuite, M. TETE a toujours tendance à utiliser le mot « football » à la place du mot « sport », comme si c’était un synonyme direct et exclusif. C’est une immense façon de négliger 90 % des sportifs – si ce n’est plus – qui ne sont pas des footballeurs. Il ne faut pas faire la confusion entre les deux. D’ailleurs, sur les 186 ligues qui formeront 117 demain les ligues aidées par la Région, une seule pratique le football. En plus, c’est une ligue de football amateur. Là encore, il ne faut pas confondre le sport professionnel et le sport amateur. Merci de le faire, surtout quand on parle des CREPS qui sont des centres servant justement à développer et encourager des sports amateurs et, pour beaucoup, des sports olympiques qui s’opposent aux sports professionnels. Enfin, pour répondre à M. TETE – qui n’a pas dû écouter mon intervention, comme il le fait déjà en commission – je n’ai pas dit que nous étions la deuxième région, mais sur beaucoup d’items – et ce sont principalement des items économiques, ce qui diffère de sa question sur la préoccupation du chômage – nous sommes la première région. Je vais le redire n’écoutait pas tout à l’heure. puisque, visiblement, tout le monde Nous sommes la première région française pour l’industrie des articles de sport – économie – la première région française pour la distribution des articles de sport – économie – la première région française pour l’industrie et l’aménagement de la montagne – économie – la première région française en nombre d’éducateurs sportifs et de formations liées aux sports de pleine nature – économie – et de l’emploi, la première région française mécaniques – économie encore. pour l’exploitation des remontées Je répète que ce sont 100 000 emplois. Nous sommes la première région et, surtout, le secteur sportif est le secteur le plus dynamique économiquement en termes de création d’emplois dans cette région. Écoutez bien cela car c’est ce qui est important, et pas ce que vous avez dit. D’ailleurs, cela a été rappelé par Mme BOUKAALA dans son intervention. Nous pouvons en être fiers, alors soyons-le. Monsieur TETE, s’il vous plaît, soyons fiers de la région en termes de sport. Nous en avons le droit. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- votre intervention. Merci, Monsieur PEIZERAT, Monsieur TETE, je vous demande vraiment une minute. pour 118 M. TETE.- En tout cas, on écoute mes interventions même si on les déforme. C’est déjà un plaisir. Tout d’abord, je faisais allusion au texte que vous nous avez donné et que vous allez lu, dont la phrase exacte est la suivante : « Forte de 17 000 clubs, 1 703 000 licenciés, etc., Rhône-Alpes se hisse à la deuxième place des régions les plus sportives de France ». Je faisais allusion à cette phrase que vous avez vous-même écrite. Ensuite, je n’ai pas réduit à 10 M€, mais je vous ai expliqué – mais vous n’avez pas entendu – que pour transférer 10 M€ de l’État aux régions, on aurait pu les transférer à 100 % au lieu de faire une usine à gaz telle que celle que l’on a. C’est à cela que vous auriez dû répondre. Êtes-vous d’accord gouvernement a préparée ? avec cette usine à gaz que le M. LE PRÉSIDENT.- La parole est à M. PEIZERAT. M. PEIZERAT.- Je pense que, pour les lycées, cela a été un peu pareil au niveau du transfert. Certaines compétences sont restées au niveau de l’État et ce sera pareil pour les CREPS. Il est vrai que j’ai oublié de répondre à l’une de vos questions concernant la complexité et la précision dans lesquelles nous rentrons aujourd’hui. Encore une fois, quand on parle de transfert, on parle d’humains et d’emplois, de personnes qui sont actuellement dans une situation où leur employeur va changer. Plus on est précis, plus cela rassure. Et important. dossier. rassurer, en termes de ressources humaines, c’est très Je pense qu’un excès de précision ne nuira pas dans ce M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Je vous remercie d’avoir exprimé cette communication. Monsieur REYNAUD, vous avez demandé la parole ? M. REYNAUD.- Monsieur le Président, avant que nous ne passions au prochain point de l’ordre du jour, puisque certains veulent jouer avec le règlement, je vous demanderai une suspension de séance. M. LE PRÉSIDENT.- Elle est de droit et elle est accordée pour 10 minutes. 119 (La 17 heures 14.) séance, suspendue M. LE PRÉSIDENT.- demandé la parole ? à 17 heures Monsieur 03, est RAVACHE, reprise vous à avez M. RAVACHE.- Oui. Monsieur le Président, si vous me le permettez, je voudrais demander une nouvelle suspension de séance, s’il vous plaît. M. LE PRÉSIDENT.- Elle est accordée pour 10 minutes. M. RAVACHE.- Merci, Monsieur le Président. (La 17 heures 26.) séance, suspendue à 17 heures 14, est reprise à M. LE PRÉSIDENT.- Nous allons reprendre l’ordre du jour. Madame PERNOD-BEAUDON, vous demandez la vérification du quorum. Je vous donne la parole. Mme PERNOD-BEAUDON.- C’est très gentil de votre part. M. LE PRÉSIDENT.- Nous allons procéder à la vérification du quorum avec nos services. Mme PERNOD-BEAUDON.- Vous voulez que nous redemandions une suspension de séance, Monsieur le Président ? C’est bon, vous êtes au complet ? M. LE PRÉSIDENT.- Installez-vous, s’il vous plaît. Nous allons procéder à l’examen du quorum. Il a été comptabilisé 79 présents. Le quorum est donc réuni. (Applaudissements.) Rapport n° 15.07.616 – Parc naturel régional des Baronnies provençales : adoption des statuts du PNR Baronnies provençales et dissolution du syndicat mixte de préfiguration du PNR Baronnies provençales Intervention de l’exécutif (M. SIMONIAN) réfléchir M. SIMONIAN.- Maintenant que nous avons pris le temps de à ce rapport, nous allons pouvoir l’aborder. Il s’agit 120 essentiellement d’un rapport technique lié à la décision qui a été prise par le décret du 26 janvier 2015 de création du parc des Baronnies. De ce fait, le syndicat mixte de préfiguration pour la création du parc devait se transformer en syndicat mixte de gestion du parc naturel régional. Notre syndicat a pris les dispositions réglementaires pour faire cette modification, à savoir dissoudre tout d’abord le syndicat mixte de préfiguration pour ensuite créer ce syndicat mixte de gestion du parc. La demande a été faite par le syndicat au préfet de la Drôme le 10 juin 2015. Le 8 juillet 2015, le syndicat a délibéré pour procéder à la dissolution du syndicat mixte de préfiguration. Un certain nombre de conditions liées à la dissolution du syndicat doivent être également approuvées et, en particulier, les modalités de transfert à la communauté de communes du pays du Buis-les-Baronnies. Par ailleurs, concernant les statuts, les communes qui n’ont pas adhéré au parc permettront, par le biais du statut de commune associée, de pouvoir, si elles le désirent, bénéficier des actions qui seront mises en place par le parc. Telle est, rapidement dressée, cette délibération. Explication de vote des groupes voix. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Je vais mettre ce rapport aux Auparavant, je donne la parole à M. AUGUSTE. M. AUGUSTE.- Merci. Monsieur le Président, Monsieur les Vice-présidents, comme c’est l’une de mes dernières interventions devant cette « auguste » assemblée, j’ai une importante et historique déclaration à faire : je n’ai rien de particulier à dire sur ce rapport. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- Nous vous regretterons, Monsieur AUGUSTE, mais peut-être que vous serez candidat tout de même. La parole est à Mme AGIER. 121 Mme AGIER.- Je prendrai juste le temps d’une explication de vote. Je ne vous rappellerai pas toute la beauté du paysage des Baronnies provençales et ses multiples tous petits villages dispersés et perchés. Bref, je vous invite tout simplement à aller faire un tour dans les Baronnies pour voir combien c’est joli. parc Bien sûr, notre groupe EELV votera les statuts du nouveau naturel régional des Baronnies provençales. Voici enfin l’aboutissement d’un beau projet de territoire, souvent mis en péril par des querelles politiciennes ou par manque de connaissance. nouveaux À ce sujet, je voudrais souligner le témoignage de certains élus municipaux qui ont fait un travail pédagogique et transparent auprès de la population, en étudiant tout simplement la charte du parc : avantages reconnus, craintes estompées et projet parc ainsi accepté. Déjà 10 communes, qui avaient initialement dit non au parc, entrent maintenant dans cette nouvelle catégorie qu’Édouard SIMONIAN vient de nous rappeler, cette catégorie appelée « communes associées ». D’autres collectivités devraient suivre très prochainement. C’est donc un bon signe pour l’avenir. Cependant, ce travail collaboratif serait aussi à accentuer entre les élus régionaux présents dans les territoires, dans les conseils syndicaux des parcs, et un exécutif régional volontaire. Ceci permettrait de faciliter les échanges, de mieux définir les critères de répartition financière entre les différents parcs régionaux et, ainsi, de mener un réel travail politique collaboratif. Tous nos PNR Auvergne Rhône-Alpes le valent bien. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à M. GRANGIS. M. GRANGIS.- Merci. Monsieur le Président, chers collègues, ce rapport vient donc conclure la démarche de l’adhésion au syndicat mixte du parc naturel des Baronnies provençales, conclusion d’une longue suite de tergiversations, de pressions, de contraintes et de tromperies. En effet, rappelons qu’en janvier 2013, 44 communes sur 130 et 82 % de leurs habitants 122 s’opposaient à ce projet, soit un quart de la population et plus du tiers de la superficie. Deux ans plus tard, espérez-vous nous faire croire au renversement des opinions, alors même que pressions et promesses demeurent pour culpabiliser les opposants à ce projet ? Vous avez tenté de réduire des opposants au PNR à quelques chasseurs de droite, exprimant ainsi votre mépris des traditions rurales par votre parfaite maîtrise de la dialectique écologiste. Nous avons déjà eu l’occasion d’exprimer notre point de vue sur ce sujet. Avec la grande illusion des Baronnies, nous considérons que les six parcs historiques de notre région et le parc du Haut-Jura suffisent déjà amplement à notre territoire régional. Telle est la position ferme de notre groupe. En conclusion, nous vous demandons un vote par division. nouvelle Pour le point 1, nous sommes farouchement opposés à cette adhésion au syndicat mixte du parc naturel régional des Baronnies provençales, comme nous sommes depuis le début opposé à ce projet. Pour le point 2, nous sommes évidemment pour la dissolution du syndicat mixte de préfiguration du parc régional et d’un aménagement des Baronnies provençales. Bon débarras ! Pour le point 3, nous voterons en conséquence les conditions de liquidation du SMBP, telles que précisées dans la délibération. Comme l’affirma l’association Baronnies libres, ce parc reste un Monsieur le gruyère. Mais nous, Monsieur le Président, nous vous posons la question suivante : qui fait son beurre de ce fromage ? Merci de votre attention. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme EYBALIN. Mme EYBALIN.- Monsieur le Président, conseiller délégué, chers collègues, je voulais profiter de la présentation de ce rapport pour dire quelques mots sur le parc des Baronnies puisqu’il a tout de même fallu 18 ans pour aboutir à la concrétisation de ce beau projet. Je ne raterai pas l’occasion d’exprimer notre satisfaction de voir ce territoire rejoindre la grande famille des parcs. 123 J’aimerais surtout rappeler l’importance pour ces communes d’être dotées d’un outil de développement équilibré entre revitalisation économique basée sur les activités traditionnelles et rurales – et oui, Monsieur GRANGIS – ainsi que sur l’innovation comme en matière de transition énergétique, bien en amont de la COP21, de préservation du patrimoine et de biodiversité. Il y avait urgence, compte tenu de la pression foncière qui s’exerçait sur cet espace et de la fragilité de ce territoire. Je trouve que parler de : « Bon débarras ! », comme M. GRANGIS l’a fait, est assez impressionnant. Je voudrais dire simplement que le parc des Baronnies provençales peut désormais s’appuyer sur son identité, sur ses savoirfaire – et ils sont très nombreux – sur une marque commune et sur des moyens supplémentaires pour inventer de nouveaux modèles de développement respectueux de l’environnement et des habitants, qui en ont bien besoin, tout cela en plaçant l’avenir du territoire au cœur de toutes les préoccupations. Il s’agit bien de l’intérêt général. Comme l’a rappelé le Vice-président Édouard SIMONIAN, les communes qui ne font pas partie du périmètre du parc, mais qui souhaitent malgré tout être associées aux initiatives nombreuses de ce territoire, pourront bénéficier du statut de commune associée, permettant de pacifier les rapports entre les communes et le parc tout en gardant l’intérêt général dans la ligne de mire. Nous voterons bien évidemment ce rapport. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme COCHET. Mme COCHET.- Merci, Monsieur le Président. Tout d’abord, nous avons appris que vous aviez refusé d’afficher la carte du parc telle qu’elle nous a été présentée. Nous considérons que c’est une forme de déni de démocratie. Aussi, nous nous permettrons de la diffuser à la sortie de l’hémicycle, à la fin de la séance. Le rapport qui nous est présenté est l’ultime avatar de la procédure de création du nouveau parc des Baronnies provençales, dont le décret portant création a été signé en janvier dernier. Au moment où la presse se fait l’écho du rejet cinglant de la nouvelle charte du parc 124 national de la Vanoise par seulement deux voix favorables sur 29 à l’issue d’une procédure à rebondissements, ce dossier colle décidément à l’actualité. Qu’il s’agisse de zones d’adhésion ou de communes associées, le rejet est le même, y compris sur un territoire parfaitement homogène. Cela prouve que l’incohérence du territoire n’est que la cause, et non la conséquence, du malaise. Le projet du parc des Baronnies est né en 1990 de la louable volonté des élus de renforcer l’attractivité du territoire, d’un territoire d’exception enclavé et éloigné des grands axes. Depuis, des structures reconnues se sont créées sur ce territoire : le comité d’expansion Une autre Provence et le pays de Drôme provençale, dont l’efficacité n’est plus à démontrer, ainsi que 13 intercommunalités désormais soumises aux multiples règlements et instances, en application du principe de précaution et de préservation de l’environnement. On nous annonce fièrement que 75 % des communes sont favorables au projet, mais on omet de préciser que l’avis des multiples très petites communes s’est dilué dans le vote de leurs intercommunalités respectives. C’est l’effet pervers de la démocratie indirecte. Il est curieux que les chantres de la démocratie participative que vous êtes, ne s’en émeuvent pas. à-vis Comment s’étonner de la défiance des petites communes vis- d’une nouvelle structure dans laquelle elles n’auront qu’une représentation symbolique par rapport aux grandes collectivités quelque peu hors sol, par rapport au quotidien des habitants, quand on constate qu’une fête organisée par le parc a coûté la bagatelle de 40 000 € ? L’objectif principal d’un parc est de promouvoir et d’amplifier la singularité du territoire et la cohésion de ses habitants pour en faire un territoire d’exception. Dans ce cas précis, on a misé sur les territoires les plus peuplés au mépris des petites communes. Ce parc, dont l’objectif premier était de fédérer, a donc commencé par diviser, ce qui laissera pour longtemps des traces profondes. Le résultat est une carte mitée sur laquelle la charte est inapplicable en l’état : pas une page sans rapport direct ou indirect avec des communes hors parc ; une absence de continuité des routes, chemins, 125 rivières, en totale incohérence avec les trames vertes et bleues ; un comité scientifique dénué d’objectivité et principalement composé de personnalités extérieures au territoire et à ses réalités. On comprend mieux le peu d’empressement des ministres de l’Écologie successifs à porter jusqu’à ce jour le bébé sur les fonts baptismaux, d’autant plus que, dès 2014, le Conseil national de protection de la nature avait rendu un avis défavorable. Mais tout cela n’est que la conséquence d’un malaise plus profond qui se fonde sur le bon sens. où les À l’heure où les ressources de nos collectivités se tarissent, préfets tentent de contraindre les parcs à entrer dans les agglomérations à marche forcée, la question n’est pas de statuer sur l’ultime étape de la création du parc des Baronnies, mais plutôt de nous interroger collectivement pour savoir si les élus estiment avoir encore les moyens de s’offrir le luxe d’un parc. Quelle sera la valeur ajoutée des parcs dès lors qu’ils se seront multipliés, qu’en conséquence leurs moyens auront été réduits et que leur spécificité se sera diluée dans des structures intercommunales dont les priorités absolues sont urbaines ? Monsieur le Président, tout occupé à poursuivre avec zèle l’objectif national de 20 % du territoire national couvert par les parcs, vous ne vous êtes pas aperçu que nous sommes en train de changer de paradigme et que l’objectif que vous vous êtes fixé ne résistera pas aux contraintes qui pèsent désormais sur nos communes. Un bon sens paysan vous rappelle à la réalité. Un recours est actuellement soumis à la décision du Conseil d’incohérence, dans d’État. sa Nous ne grande doutons pas que devant sagesse, d’approuver le bien-fondé de la démarche. le Conseil d’État tant décide Merci, Monsieur le Président. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame COCHET. La parole est à M. GRÉGOIRE. bref car M. GRÉGOIRE.- Merci, Monsieur le Président. Je serai très je n’avais pas prévu d’intervenir particulièrement. Je n’interviendrai pas en tant que vice-président de la Région, mais en tant que maire de l’une des communes des Baronnies, La Roche-sur-le-Buis, située au cœur de ce massif. 126 Je rappelle simplement que j’ai été, après Jean BESSON, président du syndicat d’aménagement des Baronnies qui fut le premier outil de développement sur ce massif pour réfléchir à l’avenir de notre territoire. Nous sommes tous conscients de la difficulté à mettre en œuvre une dynamique sur une multitude de petites collectivités. Je trouve cela grave que, dans cette assemblée, des personnes qui ne sont pas du territoire viennent nous donner une leçon sur ce que doit être notre développement. Aujourd’hui, si des dizaines de communes représentent, avec les communes associées, presque 80 % du territoire et plus de 80 % de la population, il est grave de dire que l’on n’est pas démocrate, alors qu’une très large majorité s’engage dans ce parc. Le monde rural – puisque tout le monde a ce mot à la bouche – connaît actuellement une crise grave, car il est soumis à de fortes mutations, à des évolutions difficiles à assumer en termes de compétences, de territorialisation, d’intercommunalité. Les filières sont fragiles et ce sont elles qui façonnent le paysage. Si nous voulons que cela continue, il faut que les agriculteurs puissent continuer à vivre. Les parcs sont des outils qui des outils peuvent être perfectibles. Évidemment, ils n’apportent pas toujours toutes les réponses. Je vous rappelle que ce ne sont pas réglementaires, mais de développement. Le développement, cela veut dire que l’on doit travailler tous ensemble. Quand on est un élu dans un territoire comme celui-là – je le suis depuis 26 ans dans ma commune – c’est transversal entre les gens de gauche et les gens de droite. Si l’on ne saisissait pas les opportunités que l’on nous donne à travers ce partenariat avec la Région, essentiel par les actions que nous allons pouvoir mener ensuite pour le monde agricole, pour les services, pour la qualité l’agrotourisme, etc., ce serait de l’irresponsabilité. de l’environnement, Je ne suis pas de ceux, même si je ne suis pas toujours d’accord avec tout, qui disent par dogmatisme : « Je ne veux pas saisir une opportunité parce que je travaille pour les générations qui vont venir juste derrière ». Je veux tout de même préciser ici que la chambre 127 d’agriculture de la Drôme, que l’ensemble des réseaux agricoles des Baronnies et tous syndicalistes confondus, sont parties prenantes dans le parc. Aujourd’hui, on n’a pas le droit de s’opposer à une démocratie qui s’installe et à un projet qui grandit pour tous. Nous avons devant nous des enjeux importants dans les zones rurales. Alors que nous avons une opportunité, je pense que ce serait une erreur et une irresponsabilité de ne pas la saisir. M. LE PRÉSIDENT.- La parole est M. GRASSET. M. GRASSET.- Merci, Monsieur le Président. Je voudrais intervenir suite à l’observation de Mme COCHET sur la composition du conseil scientifique des Baronnies. Je préside moi- même, en tant qu’enseignant-chercheur, le conseil scientifique du parc des Monts d’Ardèche. Je voudrais lui dire qu’il est logique que les conseils scientifiques soient composés l’extérieur des territoires concernés. que l’on de membres qui habitent à Ce n’est pas le fait d’habiter dans tel ou tel espace qui fait siège dans un conseil scientifique, mais le fait d’être enseignant-chercheur ou chercheur dans des universités qui, en règle générale, sont réparties dans une proximité universitaire nationale. Si je prends l’exemple des Monts d’Ardèche, il y a des scientifiques de l’INRA, enseignants-chercheurs de basés Lyon, soit de à Paris, soit l’université de à Avignon, Montpellier, des de l’université de Clermont-Ferrand. Le conseil scientifique des Baronnies est composé d’enseignants-chercheurs et de chercheurs – je ne les connais pas tous – qui sont reconnus pour leurs travaux sur les Baronnies ou ont une expertise dans des domaines qui concernent le parc des Baronnies. une Il ne faut donc pas chercher à faire du conseil scientifique association politicienne pour des amis montrer du que parc ce et utiliser serait une cela sorte d’une de manière tutelle de l’extérieur. Encore une fois, il est logique que les membres des conseils scientifiques soient reconnus pour leurs qualités scientifiques et pas sur le fait qu’ils résident sur le territoire. Je vous remercie. 128 M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à M. SIMONIAN. M. SIMONIAN.- Je crois que le débat d’aujourd’hui n’est pas le débat que nous avons eu pour ou contre la création de ce parc, puisque ce débat a déjà eu lieu. Ici, au sein de l’assemblée, au niveau national, il a conduit finalement à ce que la ministre de l’Environnement vienne elle-même dans les Baronnies pour montrer son attachement à la création de ce parc et que le décret de création du parc soit pris. Un territoire de 40 000 habitants et de 1 800 conseillers municipaux montre finalement la dispersion et le nombre très important de communes. Il se trouve que plus de 75 % de la population, y compris des conseillers municipaux, était favorable à ce parc. Cela prouve que le débat démocratique a eu lieu. Aujourd’hui, nous n’avons pas à reprendre ce territoire. J’invite simplement ceux qui en douteraient encore à aller visiter les Baronnies pour se rendre compte de tout l’intérêt qu’il y a à créer un parc dans ce territoire, et faire en sorte que le parc qui a été créé puisse vivre et se développer, ce qu’il a déjà commencé à faire. Vote de la partie délibérative du rapport 15.07.616 aux voix. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Je vais donc mettre le rapport (Intervention de M. GRANGIS hors micro.) Oui, nous pouvons le diviser. Pour le point 1 : adhérer au nouveau statut du syndicat mixte, j’appelle l’assemblée. Qui est pour ? Les groupes EELV, FdG, PRG-GE-APP, PSEA. Qui est contre ? Les groupes UDC-APP et FN. Qui s’abstient ? Personne. adopté. Le point 1 de la partie délibérative du rapport 15.07.616 est Pour le point 2, il va de soi puisque si l’on crée un nouveau, il y a une dissolution. et FN. Qui est pour ? Les groupes EELV, FdG, PRG-GE-APP, PSEA 129 Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. Qui s’abstient ? Personne. Le point 2 de la partie délibérative du rapport 15.07.616 est adopté. Pour le point 3 : Qui est pour ? Les groupes EELV, FdG, PRG-GE-APP, PSEA et FN. Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. Qui s’abstient ? Personne. Le point 3 de la partie délibérative du rapport 15.07.616 est adopté. Nous passons au point suivant. Rapport n° 15.01.617 – Contrat de plan Etat-Région 2015-2020 – volet territorial Intervention de l’exécutif M. LE PRÉSIDENT.- Je vais donner la parole à M. DEBAT qui est rapporteur. Il précisera l’ensemble de la démarche qui a été suivie dans cette présentation. notre M. DEBAT.- Monsieur le Président, mes chers collègues, assemblée est aujourd’hui saisie du vote des conventions territoriales d’application du contrat de plan État-Région. Avec mon collègue Hervé SAULIGNAC, nous avons le plaisir de vous les soumettre au vote. Je ne vais pas rentrer dans la présentation de chacune de ces conventions, mais je rappelle simplement trois points. Le premier, c’est que nous avons voté l’architecture générale du contrat de plan État-Région pour notre Région Rhône-Alpes le 6 mars dernier. Il permet de prévoir ensuite la déclinaison par volets territoriaux. Certains projets ont été inclus dans la convention de base et ne sont pas repris dans les projets territoriaux, alors que d’autres le sont. 130 Nous avons ensuite voté deux conventions territoriales, celles des départements de Haute-Savoie et d’Ardèche, lors de notre session du mois de mai. La déclinaison du volet territorial du contrat de plan ÉtatRégion comprenait au total 16 conventions – une par département, une pour la métropole de Lyon, une pour la métropole de Grenoble, une pour l’Arc, une pour la métropole de Saint-Étienne – et 4 conventions territoriales sur des territoires à enjeu particulier : le territoire de la Maurienne, le territoire du Mont-Blanc, le territoire de la plaine de Saint-Exupéry et Rhône Médian. Nous vous soumettons aujourd’hui 13 conventions pour approbation puisque deux conventions ont déjà été adoptées par notre assemblée. L’une d’entre elles ne peut pas être soumise pour approbation, mais pour information : il s’agit de celle du Nouveau Rhône. En effet, les discussions n’ont pas suffisamment avancé avec ce département pour qu’elle soit soumise au vote aujourd’hui. Nous vous la soumettons pour information et avis, et donnant mandat au président de poursuivre les négociations. Ces conventions concernent tous les départements, hormis le Nouveau Rhône qui n’avait pas fait l’objet d’une approbation au mois de mai, et les quatre espaces à enjeu particulier que j’ai indiqués à l’instant. Ces conventions territoriales, départementales, de métropoles ou de territoires, départementales. ont Dans été soumises l’immense au majorité vote des cas, approuvées, excepté une qui doit être soumise au vote. des assemblées elles ont été Le vote de notre assemblée permettra d’engager sans tarder les projets qui sont importants pour chacun de ces départements, chacune de ces métropoles et chacun de ces territoires. Ces projets ont été négociés entre l’État, la Région et les départements. Dans certains cas, des conventions ou des engagements complémentaires sont à trouver ou ont été recensés de la part de communautés de communes ou d’agglomérations, d’EPCI qui peuvent être concernés par tel ou tel projet. de ces Mes chers collègues, ces conventions dessinent pour chacun départements, chacune de ces métropoles, chacun de ces territoires, non pas l’aboutissement de tous les projets – aucun contrat 131 n’est parfait – mais elles permettent d’avancer significativement sur des projets utiles pour développement nos territoires universitaire et de en matière recherche, de mobilité, de de développement économique, d’équipements structurants dans des territoires urbains, des territoires ruraux ou des villes petites et moyennes. Elles correspondent à un état d’avancement qui fait qu’aujourd’hui donc fortement ces projets sont susceptibles d’être engagés et réalisés dans les années qui viennent. Ils d’aménagement Rhône-Alpes, contribueront du territoire parallèlement et aux d’investissement contrats à la dans déclinés dynamique notre dans la région région Auvergne. Ce sont des projets tangibles qui sont aujourd’hui soumis au vote, pas des chimères. Ce sont des projets qui sont étudiés et vont sortir, ou dont les études opérationnelles sont engagées dans ce contrat pour avoir un engagement de réalisation avant la fin du contrat. Certains projets, à plus longue échéance, marquent des engagements par des études pré-opérationnelles car ils ne sont pas mûrs pour sortir dans ce contrat. par L’exécution du précédent contrat de projet a été remarquable rapport aux exécutions des contrats précédents. En effet, globalement, pour la Région, nous sommes au-dessus de 100 % et pour l’État, au-dessus de 90 %. Il nous reste encore cette année pour solder les comptes. Nous allons donc pratiquement aboutir à une exécution complète. Si ces projets se réalisent – c’est le vœu que nous formons tous, les exécutifs par-delà les divergences politiques ou les différences d’étiquette politique – ils feront avancer notre Région. Nous aurons, audelà de nos sensibilités politiques, contribué à faire œuvre utile pour le développement et l’aménagement de nos territoires. C’est l’objet du débat qui s’ouvre, l’objet de l’approbation de ces conventions du volet territorial. Mes chers collègues, votre vote sera représentatif de l’engagement de notre Région à faire réussir ses projets. Je l’espère le plus large possible, au-delà des sensibilités politiques. Je n’ose imaginer que des postures purement tactiques mèneraient certains élus à refuser ici ce qu’ils approuvent dans les départements. 132 contrats Ce serait le signe d’une exploitation politicienne de ces alors qu’au contraire, les négociations avec des élus de départements et de territoires très divers, qui sont depuis les dernières élections départementales majoritairement des élus de droite, nous ont montré que nous avions la capacité de trouver des consensus, de nous accorder sur des projets. J’ose espérer que notre assemblée sera à la hauteur des contacts et des contrats qui ont été passés dans les territoires et que ce ne sont pas de petites visions politiciennes, même si j’ai quelques craintes par rapport à ce que nous avons vu au mois de mai, qui mèneront à ce que l’on dise oui sur le terrain et non à Lyon. Intervention des groupes président. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci, Monsieur le Vice- Je donne la parole à Mme PERNOD-BEAUDON. Mme PERNOD-BEAUDON.- Merci, Madame la Présidente. Je pense que le moniteur ne fonctionne pas lorsqu’il s’agit de mon nom, car j’ai appuyé avant même que M. DEBAT ne prenne la parole pour vous demander une suspension de séance. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, nous avons un problème d’échange. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- La suspension de séance est de droit. Elle est accordée pour 10 minutes. 07.) (La séance, suspendue à 17 heures 58, est reprise à 18 heures Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Madame PERNOD- BEAUDON, vous n’avez pas appuyé, mais je pense que vous allez le faire. Veuillez m’excuser pour tout à l’heure. Mme PERNOD-BEAUDON.- Merci, Madame la Présidente. J’ai bien entendu les propos liminaires de M. DEBAT sur ce CPER. Vous nous permettrez tout d’abord de faire une intervention sur la forme, les conditions qu’il met au vote et qu’il souhaite réglementer pour chacun des groupes politiques, puis sur le fond. 133 Je regrette que M. QUEYRANNE n’ait pas trouvé intéressant de présider ce vote sur les volets territoriaux du CPER et qu’il préfère être à la buvette boire son Coca-Cola. Cela a dû le remettre. Il a passé 43 minutes en suspension de séance en essayant de retrouver les conseillers régionaux perdus un peu partout. Je comprends que cela ait pu l’épuiser. Monsieur DEBAT, cela m’ennuie d’avoir à vous dire cela, étant du même département que vous, mais je pense que vous nous avez raconté des sornettes dans votre intervention. Tout d’abord, vous nous aviez expliqué en son temps, avec le Président QUEYRANNE, l’obligation de voter les CPER avant la fin du mois de juin. C’était, selon vous, un délai impératif, nécessaire, qu’il fallait absolument tenir pour le vote du CPER. Vous avez même fait voter ce CPER en urgence, très rapidement, avant les élections départementales, pour vous permettre de faire dans la précipitation une petite tournée électorale qui, d’ailleurs, ne vous a pas servi à grand-chose. Cela a été en pure perte, au détriment de la bonne préparation de ce contrat. Au mois de juin, vous nous avez annoncé que la date limite était le mois de décembre. Et on recommence ! On renégocie les contrats avec les nouvelles majorités, des contrats qui ne devaient d’ailleurs pas avoir l’occasion d’être négociés, et très vite, avant cette fin d’année, il faut voter les CPER, la date limite étant le mois de décembre, excepté pour le contrat du Nouveau Rhône pour lequel vous nous expliquez que ce n’est pas grave, que nous sommes encore en négociation et que nous ferons cela l’année prochaine. Les dates impératives ont beaucoup de changements et vous nous expliquerez, lesquelles ces changements ont eu lieu. j’espère, les raisons pour Vous nous racontez des sornettes, Monsieur DEBAT, parce que vous nous aviez dit que ces contrats n’étaient pas amendables. Or, la dernière fois que nous avons eu un échange sur le CPER, nous avons assisté à un grand moment avec vos collègues écologistes qui ont, de ce fait, gagné 20 M€ sur un contrat et permis à l’Ardèche d’avoir un volet territorial qui a été voté. Vous nous expliquerez comment l’amendement a pu passer alors que le contrat n’était pas amendable. 134 Vous nous racontez des sornettes parce que vous nous expliquez que ces contrats n’étaient pas modifiables, que tout était calé avec l’État, que c’était ainsi, que l’État avait donné son accord sur tel ou tel projet et que l’on ne pouvait pas y revenir. Or, si je prends l’exemple du département de l’Ain où, très franchement, rien n’avait été négocié avec le président du Conseil général qui, maintenant, est à la retraite. Rien n’avait été fait. Une nouvelle majorité est arrivée et le nouveau président du Conseil départemental de l’Ain se retrouve avec 62 M€ de projets inscrits en plus sur le volet territorial du département de l’Ain, volet territorial que vous avez eu l’occasion de traiter en direct avec le président du comité départemental. J’imagine l’intérêt que vous y avez trouvé, certainement régional, pour permettre d’augmenter de 100 € la participation du CPER par habitant au département de l’Ain et l’intérêt que vous aurez au cours de cette campagne des élections régionales, étant tête de liste pour le parti socialiste, à expliquer comment, grâce à votre travail – un deuxième coup – vous avez pu négocier 100 € de plus et que, grâce à vous, tout ce qui a été proposé dans ce CPER pourra se réaliser, étant le grand instigateur du CPER à la Région et le négociateur dans le département de l’Ain. Et vous allez nous refaire la tournée électorale pour les CPER dans tous les territoires. Je reviens à votre propos liminaire. Attention, si vous ne votez pas les volets territoriaux, vous êtes contre les territoires. Ce n’est pas bien ! Vous ne pouvez pas aller contre le vote des territoires. Monsieur DEBAT, essayons d’être sérieux deux minutes. Vous nous expliquez aujourd’hui que ce CPER a été négocié. Or, si l’on reprend les choses, il n’a jamais été négocié : il a été imposé par le Président QUEYRANNE et quelques collaborateurs. Il n’a d’ailleurs plus besoin de ses élus puisque les choses sont allées très vite. Puis, vous vous êtes dit : « Le compte est bon, les choses sont parfaites. Nous allons gagner les élections départementales grâce à cela ». Cela n’a pas fonctionné. Là, vous nous refaites le coup pour les élections régionales, en disant : « Attention, si les conseillers régionaux ne votent pas le 135 CPER, c’est qu’ils sont contre vous, Messieurs, Dames, d’autant plus que les conseils départementaux se sont positionnés. Ils ont dit, pour la plupart, qu’ils étaient d’accord ». Monsieur DEBAT, l’illusion est un art quand on prétend être magicien, mais c’est un vice quand on est un représentant politique. Je crois que vous en abusez beaucoup. Sur le fond – nous l’avons déjà dit la dernière fois, mais je vais vous le répéter – le compte n’y est pas. Les investissements sur le CPR sont en baisse entre 20 % et 30 % par rapport au dernier contrat voté en 2007. Par exemple, dans le domaine de l’enseignement supérieur et au niveau national, la baisse des crédits représente 42 % des engagements. En Rhône-Alpes, la somme réservée à l’enseignement supérieur et à la recherche diminue de plus de 87 M€ : 34 M€ pour l’État, 53 M€ pour la Région. En euros par habitant, notre Région se situe dans le peloton de queue, à peine au-dessus de 1 000 € par étudiant, quand l’Aquitaine est à 3 011 €. C’est pourquoi, malgré les tentatives d’affichage, d’intégration de politiques de droit commun dans la plupart des contrats avec les volets territoriaux des départements, qui n’ont rien à faire dans le CPER, de recyclage de fonds déjà dédiés par ailleurs, etc., vous nous ferez croire à un engagement fort de la Région pour les territoires. Notre désaccord sur le fond est important aussi, mais il n’est évidemment pas total. Bien évidemment que ce CPER offre des opérations intéressantes, essentielles, consensuelles. C’est même son objectif. Bien évidemment que les territoires ont défendu leurs projets, ont défendu les attentes qu’ils souhaitaient de la Région et de l’État. Bien sûr que certains enjeux font consensus. Nous ne nous cachons pas pour le dire. Nous avons rencontré les conseils départementaux. Nous avons échangé avec les conseillers départementaux sur le fond de ces contrats, sur l’intérêt des départements et sur la vision régionale qui n’existe pas dans ce contrat de plan. Beaucoup d’opérations apparaissent avec tant d’incertitude sur les financements que leur réalisation relève davantage de l’affichage que de l’engagement. 136 Tout à l’heure, vous nous expliquiez que la plupart des opérations ont été financées et devraient aboutir à la fin du contrat. Comme je vous l’avais dit la dernière fois, on ne va pas payer pour voir. Beaucoup de cases restent vides, essentiellement parce que les conditions de préparation étaient précipitées et n’ont pas permis d’aboutir à des accords avec toutes les parties. C’est bien dommage et c’est très grave. À ce propos, le CESER lui-même, dans le langage pourtant feutré dont il a l’art, parle d’un « contrat de plan État-Région non finalisé ». Il manque aussi à ce CPER, plus particulièrement encore à ces contrats territoriaux, une vision globale. C’est la vision que devrait porter la Région – une stratégie d’aménagement et d’investissement pour l’avenir dans laquelle les territoires devraient s’inscrire, que ce soit pour la recherche dans le domaine des transports ou de l’innovation – pour ne pas tomber dans un catalogue de promesses. C’est un catalogue de projets, plus ou moins pertinents, plus ou moins bien préparés, plus ou moins bien financés que vous nous offrez aujourd’hui. En fait, c’est un catalogue d’intentions. Monsieur DEBAT, il y a bien deux sujets dans lesquels vous ne nous ferez pas tomber : la composition de ce CPER et sa répartition. Concernant la composition du CPER, nous réaffirmons que le compte n’y est pas. La manière dont il a été conçu ne répond pas aux besoins d’aménagement stratégique de notre territoire. Nous vous l’avons dit la dernière fois et nous vous le répétons aujourd’hui : nous y sommes opposés et vous n’avez rien fait pour nous faire changer d’avis. Vous êtes retournés voir les territoires qui avaient payé le premier CPER précipité. Les territoires ont défendu leur point de vue. Vous avez tout accepté – vous avez raison : c’est une période où il faut faire des promesses – et vous arrivez aujourd’hui en disant que ce CPER est formidable. Concernant la répartition du CPER dans les territoires, il est certain que, ne pouvant se prononcer sur le fond et la stratégie, certains de nos collègues ont évidemment accepté de jouer le jeu de la renégociation. Les départements ne vont pas s’empêcher de dire : « Non, c’est fait dans la précipitation. Il n’y a pas de vision. Nous n’allons 137 rien vous proposer ». Ils ont réussi avec plus ou moins de succès, avec plus ou moins d’intérêt pour faire bouger certaines lignes et ils ont validé ces projets territoriaux. Ce travail et ces accords se sont faits sur la base de ce que vous leur aviez proposé, c’est-à-dire sur la base d’un CPER qui est parmi les plus mal dotés de France. En effet, avec un montant de 125 € par habitant, nous sommes à l’avant-dernière place des régions, juste devant les Pays de la Loire qui font office de lanterne rouge. Ici, à notre place de conseiller régional, hier comme demain dans les conseils départementaux, nous ne pouvons accepter, et surtout pas assumer, la politique du moins pire que vous imposez, à laquelle vous n’avez pas laissé d’alternative pour les territoires. Ils ont fait avec ce que vous leur avez proposé. Notre collectivité est aujourd’hui à bout de souffle. La vision stratégique du CPER n’a jamais existé. Les territoires se sont inscrits dans une vision qui n’existe pas. C’est pourquoi, Monsieur DEBAT, dès le mois de janvier, que vous n’avez évidemment pas voulu attendre, nous remettrons l’ouvrage sur le métier pour rendre aux territoires ce que vous leur avez pris. (Applaudissements.) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci. La parole est à M. BOUDOT, pour le Front National. M. BOUDOT.- Merci, Madame la Vice-présidente. Mesdames et Messieurs, chers collègues, il est très décevant que M. le président soit parti car le dossier était d’importance. Il aurait dû rester. En plus, il y avait le quorum. Qu’elle était belle la photo du 11 mai dernier, celle de la signature du contrat de plan État-Région ici ! Au premier plan, le Premier ministre, Manuel VALLS, transpirant mais souriant, avec M. le président et, en arrière-plan, les présidents de métropole, les présidents de département, visages souvent fermés, dubitatifs pour certains, dont M. Gérard COLLOMB, l’ancien ami de 30 ans. Service commandé car, depuis la réforme territoriale – la loi NOTRe – la réforme imposée sans discussion, il vous faut réussir à tout prix le plan com’ et calmer les territoires. 138 Vos documents – conventions, contrats du CPER – font état d’avancées significatives en matière d’équilibre et d’aménagement du territoire, j’en conviens. Cependant, je ne serai pas aussi dithyrambique que vous. Depuis le début, nous parlons d’une planification idéologique signée officiellement quatre mois avant que la représentation régionale ne soit elle-même prononcée et validée quelques semaines avant votre défaite électorale annoncée. Mais passons, cela n’est pas la première fois. La fusion avec la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui est dans tous les esprits, n’apparaît pas dans ces documents. Il eut été intéressant d’avoir davantage d’informations en la matière. La clause de revoyure, indispensable en 2016, devra être très ambitieuse pour permettre au nouvel exécutif d’engager la Région selon ses nouveaux besoins qui ne seront pas l’addition des besoins actuels des deux régions, mais bien plus. Nous savons déjà que, de par votre réforme territoriale, de nombreux territoires, les plus reculés, seront laissés de côté. Il sera indispensable à la nouvelle équipe de réajuster les dispositifs comme elle le pourra, afin de contrer ce bouleversement institutionnel. La Région, bouclier des territoires, devra prendre ici tout son sens. Vous avez créé une région à deux vitesses et cela est très mal ressenti auprès de nos compatriotes. Toutefois, comme nous voulons privilégier l’investissement direct dans les territoires et qu’il y a du bon, des opportunités dans le département, et aussi du moins bon, mon groupe s’abstiendra sur l’ensemble du rapport. Pour cette dernière session du mandat, permettez-moi, Madame la Vice-présidente – j’aurais aimé que le président soit là – d’évoquer brièvement cette mandature qui s’achève. Vous aurez finalement raté le rendez-vous que vous vous étiez fixé avec les Rhônalpins. La Région aura raté son rendez-vous avec l’emploi. Les chiffres sont accablants : plus de 600 000 chômeurs en Auvergne Rhône-Alpes. L’inversion de la courbe du chômage, que vous annonciez depuis trois ans, ne viendra pas. Vous avez raté le rendez-vous avec l’emploi, disais-je, en confiant d’emblée une vice-présidence, la viceprésidence essentielle – l’emploi, le dialogue social – à la CGT. 139 Vous aurez raté le rendez-vous avec les jeunes actifs, en choisissant d’emblée de confier la formation et l’apprentissage à la frange écologique et pédagogique de votre majorité si éloignée du monde de l’entreprise, de l’entreprenariat, écarté depuis six ans alors qu’il aurait fallu co-construire avec lui les dispositifs, avec ceux qui créent l’emploi pérenne de proximité. Vous aurez raté le rendez-vous de la mobilité, notamment avec la SNCF, en confiant la commission aux écologistes dont les relations délétères avec votre exécutif s’étalent aujourd’hui au grand jour, commission après commission, et nuisent aux décisions pourtant si importantes pour notre collectivité. J’arrêterai là, mais les exemples sont si nombreux. Le chantage politique que vous a fait subir votre attelage de gauche plurielle, ce sont les Rhônalpins qui en ont souffert pendant six ans et vous le feront très certainement payer dans deux mois. Justement, dès le 14 décembre prochain, il faudra engager une véritable rupture. Il faudra engager la Région pour une révolution culturelle. Il faudra supprimer tous ces marqueurs idéologiques de gauche qui ont creusé la dette et affaibli l’action régionale. Tout cela ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir et nous pourrons enfin engager la reconstruction des politiques régionales, des politiques libérées de toute idéologie, enracinées dans les territoires et marquées par les mots de « confiance » et de « transparence ». Confiance dans les Rhônalpins et transparence de notre action : tout ce qui vous a manqué pendant 10 ans. Je vous remercie. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci. La parole Écologie Les Verts. est M. KOHLHAAS, pour le groupe Europe M. KOHLHAAS.- Merci, Madame la Vice-présidente. Monsieur le Vice-président, Mesdames et Messieurs, permettez-moi d’abord de vous présenter mes excuses pour la tonalité très désagréable de ma voix, mais mon pharynx a croisé un virus qui n’était pas un ami. Aussi, je suis désolé de vous faire subir cette tonalité désagréable. 140 Je voudrais saluer le talent de Mme PERNOD-BEAUDON, tout en expliquant que mon argumentation sera diamétralement opposée à la sienne, même si j’ai bien entendu qu’elle reprenait un certain nombre de nos analyses du mois de mars quand nous avions critiqué l’ensemble du contrat de plan État-Région, la défaillance de l’État – qui n’est pas récente, même si elle s’aggrave – et le format de ces contrats de plan. Il est certain que cela doit être compliqué pour Mme PERNOD-BEAUDON d’expliquer pourquoi elle s’oppose à toutes ces conventions territoriales, alors que de nombreux élus de son camp dans les territoires ont souhaité ces conventions territoriales et ce qu’il y a dedans. Je crois que nous avons fait un travail d’analyse critique, convention par convention, et avec responsabilité. Nous avons décidé de voter ces conventions une par une en fonction de ce que nous y trouvions. Nous sommes encore élus régionaux pour cette dernière session, et pas en campagne. Tout d’abord, je dirai un mot du contexte. Nous en avions déjà parlé au mois de mars, mais les choses ont évolué depuis. En effet, le vote de la loi NOTRe a augmenté les compétences de la Région et, surtout, il va donner aux futures régions la responsabilité d’élaborer des schémas régionaux d’aménagement du territoire dans les premières années du mandat. C’est une compétence de taille. Dans le même temps, il y a eu la fusion des régions faisant que la région Rhône-Alpes, déjà une très grande l’Auvergne. La région, région est devenue Auvergne immense Rhône-Alpes en sera fusionnant donc la avec première région rurale et de montagne puisque les territoires environnementaux, agricoles ou de montagne, représentent 80 % du territoire. C’est un enjeu important quand, dans le même temps, il y a eu le vote de la loi MAPAM, l’augmentation du rôle des métropoles et, en particulier, de la Métropole de Lyon. Tout cela nous oblige à une impérieuse nécessité à travailler sur l’égalité des territoires et des citoyens, à faire de la Région un bouclier social et environnemental et à essayer de rééquilibrer ces déséquilibres naturels. 141 Notre ambition serait d’avoir une cohérence à l’échelle régionale, à l’échelle d’un territoire très grand, une cohérence pour un aménagement du territoire durable qui permettrait la transition et, surtout, le travail en complémentarité des territoires ruraux et urbains, sans oublier les territoires lisières. Un aménagement du territoire qui pourrait ressembler à l’amour d’une mère. Comme dirait Victor HUGO : « Chacun en a sa part et tous l’ont tout entier ». Enfin, je sais bien que l’on vous serine avec la transition depuis quelques années. Force est de constater que le monde actuel se meurt, celui que nous avons sous nos yeux, et que nous avons à inventer un nouveau monde, à assurer cette transition, « à réinventer l’humanité » comme le dirait Albert JACQUARD. Les politiques publiques, les schémas, comme le futur schéma régional d’aménagement du territoire, la planification au travers des contrats de plan, devraient être les outils de cette transition. Ces aujourd’hui conventions après avoir territoriales voté, voici que quelques nous devons semaines, voter celles de l’Ardèche et de la Haute Savoie, nous devons les juger de manière séparée. Vous me permettrez d’exprimer d’abord notre satisfaction par rapport à la traduction d’un débat qui a été long et difficile le 6 mars 2015, qui a conduit au vote d’un amendement soutenu par de nombreux groupes, un amendement justement en direction des volets territoriaux, mais concernant spécifiquement la mobilité. Nous avons obtenu, comme certains l’ont rappelé, grâce à beaucoup d’élus et en particulier aux écologistes, des engagements clairs sur la rive droite du Rhône lors de la convention territoriale sur l’Ardèche. Ici, nous avons la satisfaction de voir avancer comme nous le souhaitions le Sathonay-Trévoux dans la convention territoriale de l’Ain, même si l’on peut encore espérer mieux et regretter que l’on ne trouve rien du tout dans la convention de la Métropole de Lyon. Nous avons aussi la satisfaction de voir avancer l’Ouest lyonnais, avec un engagement clair de la Région, puisque la convention territoriale avec le Nouveau Rhône n’a pas abouti et que, là aussi, la métropole ne prend pas d’engagement. Le quatrième sujet de notre amendement du 6 mars 2015 142 est le Lyon-Crémieu, avec l’engagement de la Région, de l’Isère et de la métropole. que son Il serait tout de même temps que la Métropole de Lyon réalise aire métropolitaine n’est pas que son territoire de la communauté urbaine, qu’il y a beaucoup de territoires, de communes et d’habitants autour de la Métropole de Lyon actuelle qui font vraiment partie de l’espace métropolitain et ont un besoin de mobilité. C’est pourquoi il faut qu’elle s’engage. En dehors de ces points de satisfaction, il est vrai que, globalement, ces conventions sont un verre à moitié vide, un verre à moitié plein, comme vous voulez, et pas tout à fait satisfaisantes. Comme je le disais déjà en mars, les élus locaux et nous-mêmes, nous pourrons nous satisfaire de certaines d’entre elles. Comme le disait COLUCHE : « On s’attendait à pire. En fait, on a moins pire que pire. On va donc se contenter de cela ». Il est important d’acter que les territoires, en se contentant de ce peu d’ambition, se sont lancés dans un certain nombre de projets, et de reconnaître le rôle de la Région et de l’État à leurs côtés. Vous auriez aimé aller beaucoup plus loin dans l’accompagnement de cette transition pour la plupart de ces conventions. Nous avons, là aussi, quelques sujets de satisfaction sur certaines. Une seule convention, avouons-le, sort vraiment du lot et atteint le niveau d’ambition pour demain : celle du Rhône Médian. C’est un vrai projet d’écologie industrielle et d’économie circulaire, un vrai projet qui se base sur notre vision de l’avenir, pas celle du monde passé qui se meurt mais celle que nous avons à reconstruire aujourd’hui. Nous verrons, sans doute bientôt, comment ceux qui accompagnent aujourd’hui la transition écologique seront en avance sur les autres territoires dans quelques années, en tout cas sur tous les autres qui sont englués dans un certain conservatisme. Deux conventions nous posent de vrais problèmes. La première est celle de la plaine de Saint-Exupéry. Vous vous rappelez sans doute le débat que nous avons eu ici au moment où le préfet nous a d’aménagement demandé sur ce la révision territoire. de la Beaucoup directive d’élus territoriale régionaux, pas 143 seulement notre groupe, s’étaient alors exprimés avec de nombreuses réserves sur l’évolution de cette DTA de la plaine de Saint-Exupéry. J’ai un peu le sentiment que ces réserves ont été oubliées. Nous avons, dans la convention territoriale de la plaine de Saint-Exupéry, la traduction de tout ce que nous ne souhaitions pas mettre en œuvre. Pour clarifier et résumer, nous avons construit pendant des années, dans les années 1970 et 1980, des centaines de milliers de mètres carrés d’entrepôts logistiques. Aujourd’hui, ceux-ci sont économiquement beaucoup moins rentables par rapport à la forme de leur logistique actuelle. Au lieu de les déconstruire et de reconstruire sur ces friches, nous allons sacrifier, artificialiser les terres agricoles pour reconstruire d’entrepôts de nouvelles logistiques afin surfaces que les en millions promoteurs de mètres aient des carrés marges bénéficiaires plus importantes que s’ils faisaient de la reconstruction sur les friches. Tout cela est bien sûr à l’opposé de la vision écologiste. Quand on défend l’agriculture, on défend le foncier agricole et son maintien et, en particulier, la réutilisation des friches pour les zones d’activités. Aussi, nous voterons contre cette convention territoriale de la plaine de Saint-Exupéry. Puis – vous vous y attendiez certainement – la deuxième convention qui nous pose un problème est celle de la Maurienne. J’émettrai plusieurs remarques. Quelqu’un parlait tout à l’heure de l’inégalité entre les territoires. Il est intéressant de noter que, dans la convention territoriale de la Maurienne, on engage un peu plus de 900 € par habitant, quand on engage environ 560 € par habitant dans le reste de la Savoie. La convention territoriale de la Maurienne est essentiellement l’accompagnement de la démarche grand chantier, alors qu’il y a des enjeux très forts de développement d’une économie réellement endogène et, surtout, pérenne. Le tourisme social n’est cité qu’une fois dans la convention territoriale. L’économie circulaire, qui est un enjeu très fort pour la Maurienne, est totalement absente. Les premières opérations de ce grand chantier se sont faites d’ailleurs au détriment des PME locales. Je vous renvoie aux décisions 144 de justice. Je crois convention territoriale. que nous avons plusieurs mirages dans cette Le premier mirage est celui d’une gare internationale à Saint- Jean-de-Maurienne, quand les élus régionaux de la Maurienne – sans doute présents, mais je ne les vois pas d’ici – ne cessent de rappeler que la desserte de la Maurienne par la SNCF se dégrade d’année en année. Peut-on croire que nous aurons une grande gare internationale à SaintJean-de-Maurienne dans quelques années ? C’est encore un mirage. Le deuxième mirage est celui du fret à Saint-Jean-de- Maurienne, alors que les opérations de chargement et de déchargement sont totalement exclues dans ce secteur. Le troisième mirage est celui de l’emploi. Nous parlons aujourd’hui de 400 emplois nets créés par ce grand chantier, les autres emplois – il y en aura d’autres, bien évidemment – étant des emplois occupés actuellement par des salariés de SPIE BATIGNOLLES et de ses sous-traitants, des emplois qualifiés. Enfin, le quatrième mirage est celui du report modal. Ceux qui croient qu’il faut une infrastructure pour faire le report modal se trompent complètement. Tous les spécialistes l’ont dit depuis longtemps. La meilleure preuve, c’est que s’il suffisait d’infrastructures sans pente, à 30 pour 1 000, pour que les camions montent sur les trains, nous aurions du report modal sur la totalité des voies ferrées de France. En effet, je vous rappelle que la quasi-totalité du réseau ferré français est en plaine. Nous n’avons absolument pas de report modal dans le bon sens, mais dans l’autre sens, le ferroviaire fuyant sur le routier. Le report modal n’existe que s’il y a une politique et une réglementation Autrichiens, pour Suisses le – faire. l’ont Nos voisins compris européens depuis – longtemps. Allemands, Sans cette réglementation et cette politique, il n’y aura pas de report modal, mais avec cette réglementation et cette politique, il pourrait y avoir du report modal dès aujourd’hui. On pourrait supprimer des dizaines de milliers de camions qui traversent la vallée de l’Arve et la vallée de la Maurienne dès aujourd’hui. 145 Pour toutes ces raisons, convention territoriale de Maurienne. nous voterons aussi contre la Vous l’avez compris, nous voterons pour les autres. Ce vote n’est donc pas un vote simplement d’opposition ou de soutien à une majorité, comme en période électorale, mais un vote critique, dossier par dossier. Je vous remercie. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci. La parole est à M. REYNAUD, pour le groupe PSEA. M. REYNAUD.- Madame, la Vice-présidente, Messieurs les Vice-présidents, chers collègues, nous voici devant l’une des délibérations ultimes de ce mandat, une délibération qui fait suite à deux délibérations adoptées cette année : la première en mars dernier, pour adopter la structuration du CPER, et la seconde en mai, concernant les deux premiers volets territoriaux de l’Ardèche et de la Haute-Savoie. Ces deux conventions étaient prêtes. Elles ont été votées et n’ont pas été remises en cause après les élections départementales, les majorités n’ayant pas changé. Parce que, oui, mes chers collègues, il a fallu retravailler certaines conventions après les dernières élections. Une majorité ayant négocié, une autre arrivant, il était normal que cette nouvelle majorité puisse s’emparer de ce dossier, donc renégocier ou rediscuter des éléments avec la Région. Nous avons donc joué le jeu de relancer ces négociations. Aujourd’hui, nous avons devant nous les volets territoriaux sur lesquels nous devons nous positionner. Seul manque à l’appel le volet du département du Nouveau Rhône. Il prend plus de temps car les demandes semblent plutôt incompatibles avec les compétences régionales. Il y aura donc un sursis à statuer. Cela fera plaisir à certains collègues. Nous en reparlerons en janvier. Je reviendrai sur le sujet plus tard. 13 Ce sont donc 13 conventions qui demandent notre attention, conventions pour aller dans le détail de certains projets d’investissements et d’infrastructures sur le territoire, 13 conventions pour lesquelles nous devrions avoir un seul et même message : oui à 146 l’investissement public en lien avec nos collectivités locales partenaires et avec l’État. En effet, mes chers collègues, ces investissements ne sont ni de droite ni de gauche. Ils sont des enjeux de bien commun pour nos concitoyens et les usagers quotidiens de nos infrastructures de transport et d’enseignement. Bien sûr, nous avons dû faire des compromis. Bien sûr, nous aurions aimé avoir plus et mieux. Cependant, il faut savoir raison garder. Aussi, il faut accepter, dans ces compromis, que nos idéaux soient remis en question. Il ne faut pas les lâcher, mais il faut trouver justement les points d’attache et les points d’aboutissement. Je ne rentrerai pas dans le détail de chaque convention. Nous pourrions le faire, mais c’est un inventaire à la Prévert tellement il y a de choses à réaliser. Néanmoins, des avancées ont pu être trouvées, notamment sur des projets ferroviaires pour nos territoires. C’est le cas du Sathonay-Trévoux pour lequel la Région se positionne comme maître d’ouvrage et s’engage à participer à hauteur de 50 % pour les travaux d’infrastructure. C’est aussi le cas de l’Ouest lyonnais pour lequel la Région rajoutera 40 M€ pour les travaux et le doublement de s’engageaient la pas. voie, C’est si jamais également les le collectivités cas de la concernées voie ferrée ne de Beaurepaire - Saint-Rambert-d’Albon qui, fermée aujourd’hui, ne permet plus de gérer le fret entre les entreprises du secteur de Beaurepaire et le territoire Rhône Médian. Cette réouverture permettra le report modal de la route vers le rail et du rail vers le fluvial ensuite. En tant que régional de l’étape, permettez-moi de faire un satisfecit pour mon territoire. La liaison Meyzieu-Crémieu, utilisant le chemin de fer de l’Est lyonnais, sera structurante pour le Nord Isère et ainsi reliée rapidement à la Part-Dieu. Je me félicite de voir qu’enfin, la liaison en site propre Meyzieu-Crémieu passe de l’état d’idée à celui de projet concret. Je me félicite que l’on passe aux études de réalisation qui permettront enfin de choisir le système le plus performant. Je me félicite donc de voir ce projet cofinancé par l’État, la Région, le département de l’Isère, la plaine de Saint-Exupéry et la métropole, c’est-à-dire par l’ensemble des acteurs. 147 Voici seulement deux ans, nous n’aurions pas pensé que nous pourrions arriver à ce consensus. Je voudrais vraiment le souligner ici, même si nous ne sommes qu’au début d’un processus. diversité Tous ces projets d’infrastructures ferroviaires montrent la du projet : tram-train, prolongement du T3, fret, renfort d’infrastructures. C’est le CPER qui permet cela, comme il permet de financer des véloroutes, la revitalisation des centres bourgs, de tous les départements, des maisons de santé, des maisons de service public, le développement numérique des territoires. La liste est trop longue pour que nous fassions la fine bouche. Le CPER est avant tout un outil d’aménagement du territoire. Il a comme valeur de référence la solidarité dans nos actions et dans les territoires. Les exemples de projets locaux montrent que ces volets territoriaux ont un véritable sens et émanent d’une logique ascendante, et non descendante. Puis, avec ma propre subjectivité, je me suis permis tout de même de citer quelques exemples qui, pour moi, sont significatifs. Dans l’Ain, 200 000 € ont été donnés pour la modernisation du Musée départemental de la résistance et de la déportation de Nantua. Dans la Drôme, 1 M€ a été donné pour la maison de site de la forêt de Saoû. En Isère, 2 M€ ont été octroyés pour le train touristique de la Mure. Dans la Loire, 500 000 € ont été octroyés pour le projet du patrimoine Le Corbusier de Firminy. Dans la Savoie, 600 000 € ont été donnés pour le Centre national de ski de haut niveau d’Albertville. Dans la Métropole de Lyon, 800 000 € ont été octroyés à des maisons de santé pluridisciplinaires dans les quartiers politiques de la ville. Dans la métropole de Grenoble, 3 M€ ont servi à la réalisation d’un réseau structurant de pistes cyclables, avec une priorité pour la desserte des pôles multimodaux et des quartiers politiques de la ville. À Saint-Étienne Métropole, 400 000 € ont servi à l’accompagnement des entreprises français, de un l’économie peu plus de sociale 2 M€ et en solidaire. cumulé Dans ont été le Genevois octroyés à l’accompagnement des pôles d’échanges multimodaux de Bellegarde, de La Roche, de Bons-en-Chablais et de Saint-Julien-en-Genevois. 148 Ce sont des exemples que je voulais souligner. Tout cela pour me permettre de répondre à Mme PERNOD-BEAUDON. Alors que la loi nous imposait uniquement de contractualiser avec les métropoles, nous avons fait le choix de nous concerter avec tous les départements et tous les territoires à fort potentiel. Cela est unique en France, mais nous avons fait ce choix car, pour nous, le CPER permet de voir apparaître des projets de développement territorial. Ce sont les territoires qui font remonter leurs projets en s’appuyant sur leurs potentiels territoriaux. paraître Ce rapport est la preuve qu’à partir d’un objet CPER qui peut au départ loin des citoyens, on touche à des projets d’infrastructures qui leur parlent au plus près des territoires. Nous ne devons laisser personne au milieu du gué. Ces conventions, et plus généralement nos actions, doivent permettre l’accès aux transports, l’accès à la culture, l’accès au numérique, car c’est avec ces sujets que nous touchons nos concitoyens C’est sur ces sujets que se joue l’avenir de notre région et le CPER permet de répondre à ces enjeux. du Je vous redis ce que j’avais dit en mars dernier, lors du vote contrat global : ne pas adopter le CPER, c’est condamner l’investissement public et les emplois induits sur notre territoire. Cela vaut bien évidemment pour les volets territoriaux. De l’investissement pour les citoyens, tout le monde devrait être pour. Ce sont des contrats, donc des négociations. Je rappelle que nous ne sommes pas seuls dans ces négociations et que la plupart des départements et métropoles ont déjà adopté ces volets. Comment pourrions-nous en faire autrement nousmêmes ? Alors, si certains veulent le faire en période de campagne électorale, de manière consciente et volontaire, qu’ils le disent haut et fort et qu’ils l’assument sur les territoires. On ne se cache plus maintenant, on va jouer cartes sur table. Notre groupe le proclame : oui, nous pouvons faire des compromis sur des dossiers comme celui-ci si cela rentre dans nos compétences, même si les collectivités ne sont pas de la même couleur politique. C’est cela la démocratie, mes chers collègues. 149 L’équilibre du territoire, c’est aussi faire confiance aux élus locaux qui savent quel projet est important pour leur territoire, quelle que soit la couleur de cet élu local. C’est aussi voir notre territoire comme un ensemble et pas en piochant dans telle ou telle convention, en disant oui, en votant pour l’une, en rejetant une autre, car les projets ne vous conviennent pas. Chers collègues, ayons au moins de la modestie et ayons confiance en nos élus locaux. auraient J’entends Mme PERNOD-BEAUDON dire que des élus locaux tout accepté. Tout d’abord, si c’est vrai, pourquoi le refuserions-nous ? Ensuite, quel mépris, mes chers collègues, avez-vous pour vos propres amis ? Vous les pensez incompétents, incapables de négocier, incapables de savoir ce qu’ils veulent ? C’est vraiment incroyable ! Pour moi, il s’agit vraiment de politique politicienne la plus méprisable. En plus, si le vote de nos amis du groupe UDC-APP se maintient de la même façon, je n’arrive pas à comprendre cette position schizophrène. Comment peut-on, dans cette assemblée, voter contre quelque chose que les mêmes, du même bord politique, parfois les mêmes élus, auront voté dans l’autre assemblée ? Si ce n’est pas de la schizophrénie, mes chers collègues, expliquez-moi ce qui peut justifier cela. Je vous rappelle, à mon grand regret, que les conseils départementaux ont parfois été gagnés par vos amis politiques en mars. Il ne s’agit pas là de faire de la politique au sens habituel du terme, la droite contre la gauche ou l’extrême droite contre la gauche. Il s’agit là de personnes qui sont du même bord politique et qui, à un certain moment, disent oui et à un autre, non. Cela m’interpelle. Je me dis que nous sommes habitués à cela dans cette assemblée. Ce sont les mêmes qui, lorsqu’ils sont dans les territoires, lorsqu’ils défendent les contrats de développement, n’ont de cesse de réclamer des moyens, des postes. Lorsqu’ils se trouvent dans cette assemblée, les mêmes votent contre les postes, sans aucun scrupule. Bien entendu, ils ne vont jamais le dire dans les territoires. Pas une fois, je n’ai entendu un élu de votre bord dire dans les territoires qu’il avait voté contre les moyens humains pour les contrats. Ce n’est pas normal. Vous êtes pour ou vous êtes contre, 150 mais vous devez l’être des deux côtés et vous devez assumer vos responsabilités. Je me pose une autre question. (Protestations.) Tous ceux qui sont dans les contrats de développement n’ont aucun courage pour dire, dans cette assemblée, qu’ils ont voté systématiquement contre tous les postes. Je suis dans plusieurs contrats et je n’ai jamais entendu dire par vos collègues, parfois les mêmes qui siègent dans cette assemblée : « Nous sommes contre les postes quand nous sommes au Conseil régional ». C’est un fait assumé par tout le monde. Si vous ne voulez pas l’assumer, dites-le à vos collègues. qui, pour Je me dis aussi que c’est une façon de faire de la politique moi, date un peu. Quand j’entends parler de « nouveau souffle » – excusez-moi, mes chers collègues – j’ai plutôt tendance à vous répondre : « C’est de l’enfumage ». Pour un nouveau souffle, vous repasserez et nous en reparlerons plus tard. Je crois que tous les élus disent qu’il n’y a pas de tutelle d’une collectivité sur une autre. De quel droit irions-nous dire aux autres collectivités que ce qu’elles ont négocié et voté serait à mettre à la poubelle ? mêmes Je voudrais vous rappeler également, car nous allons dans les réunions, difficultés dans économiques les du mêmes endroits bâtiment et où des nous entendons entreprises de les notre territoire, que si nous ne votons pas ces investissements, ces entreprises seront en difficulté. Je vous rappelle que les entreprises du bâtiment attendent vraiment. Chacun prendra ses responsabilités. Nous prendrons les nôtres. Nous voterons et vous verrez que les entreprises nous en seront reconnaissantes. (Protestations.) Je continue, mes chers collègues. Nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale pour faire du incroyable, ce qui déshonore la politique. Je vous dis que c’est cinéma pour cela, et hurler avec de façon conviction et responsabilité, que nous allons voter pour les différents volets de ce CPER, sans exception. 151 Mes chers collègues, puisqu’il s’agit du dernier moment où je pourrai m’exprimer au nom de mon groupe politique, je vous donne un rendez-vous en janvier 2016. En effet, je ne doute pas un seul instant, vraiment pas un seul, que nos concitoyens n’accepteront ni l’enfumage, ni l’extrémisme, et qu’ils sauront revoter pour ceux qui ont donné la qualité, le souffle et l’importance à cette région dans la France. Je vous remercie. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci, Monsieur REYNAUD. La parole est à M. GRASSET, pour le groupe PRG-GE-APP. M. GRASSET.- Merci, Madame la Vice-présidente. Messieurs les Vice-présidents, chers collègues, les contrats de plan portent en eux un paradoxe qui est souvent de susciter des satisfactions et des frustrations, chacun pouvant chercher à avoir davantage dans chaque contrat. Le document qui nous est proposé de 2015-2020 n’échappe pas du tout à cette règle. Chacun va pouvoir rechercher un peu plus dans son territoire, ou pour un autre territoire, ou pour tel ou tel type de projet. La raison, le débat démocratique et le sens du compromis sont au cœur de l’action de notre groupe. Nous estimons que le contrat est source de nombreuses satisfactions. Plutôt que de le regarder comme un verre à moitié vide, nous pensons qu’il est presque plein. Nous aurions peut-être pu le remplir légèrement différemment – chacun peut avoir des avis différents – mais, en tout cas, il s’agit d’un projet de qualité proposé en lien avec les différents territoires. Tout contractualisation comment d’abord, au-delà l’exécutif de la le de fait ce qui Région que était nous ayons obligatoire, Rhône-Alpes élargi montre actuelle la bien cherche à négocier avec les territoires dans une logique de respect, même s’il y a des différences politiques. D’ailleurs, c’est heureux, c’est la démocratie. Nous arrivons à construire ensemble des projets pertinents pour l’ensemble des Rhônalpins, parfois même plus largement puisque nous avons des projets universitaires. Les projets universitaires servent aux Rhônalpins, aux Auvergnats et aux Bourguignons, si l’on examine l’ensemble des étudiants qui sont dans les grands pôles universitaires de Rhône-Alpes. 152 Parfois, il y a des positions assez étranges au sein de cette assemblée. Nous avons vu – mes collègues l’ont rappelé – que des élus soutiennent des dossiers territorialement en Haute-Savoie et votent différemment quand ils sont ici. Pourquoi en arrive-t-on à des décalages de ce type ? Ces décalages existent parce que vous êtes derrière Laurent WAUQUIEZ qui n’a qu’une envie, celle de « se faire » l’exécutif. Pourquoi pas ? Chacun peut avoir les envies qu’il souhaite. En réalité, je pense qu’il faut avoir des envies avec les Rhônalpins et pour les Rhônalpins. C’est cela qui donne la carrure et la stature d’homme et de femme politique. Être républicain et être responsable, c’est accepter d’avoir des représentants qui sont d’autres partis politiques et travailler avec eux pour l’avenir de nos habitants, pour l’avenir de nos territoires. Il n’y a pas de territoires délaissés en Rhône-Alpes, mais des évolutions territoriales. La Région Rhône-Alpes a montré qu’elle allait autant vers l’urbain que vers le rural, toutes les formes de rural, notamment la montagne. Nous avons des grands points de satisfaction. C’est le cas notamment du nœud ferroviaire lyonnais qui a une incidence tant pour la région lyonnaise que pour l’ensemble de Rhône-Alpes. D’autres points sont également très positifs, comme les questions économiques, les questions de développement universitaire. La Région Rhône-Alpes a toujours beaucoup fait pour la question universitaire. Rappelons-nous, pour celles et ceux qui étaient là en 2004, que nous avions été accusés de trop dépenser parce que nous lancions davantage la Région vers le monde universitaire. Le Vice-président de l’époque, extrêmement dynamique, avait souhaité multiplier les contrats. Ces contrats avaient été parfois très critiqués par des groupes d’opposition car ils n’étaient pas dans les compétences obligatoires de la Région. Mes chers collègues, heureusement que nous l’avions fait. Je pense que nous continuons à le faire. Il faut encore le multiplier parce qu’à terme, l’enseignement supérieur et la recherche seront des compétences très certainement régionalisées, comme dans d’autres pays européens. C’est là qu’il y a un lien entre le territoire et les meilleurs projets universitaires. 153 S’agissant de la question environnementale, nous soutenons de nombreux projets qui vont aller dans une logique de lutte contre le réchauffement climatique et participer, à notre échelle, à cette évolution fondamentale. Là aussi, certains expliquent qu’il faut d’abord développer les questions environnementales, puis réduire les crédits, alors qu’ils vont expliquer, sur un autre terrain, que l’environnement, cela suffit. Il me semble qu’il faut avoir des dynamiques claires sur le sujet. Chaque citoyen peut avoir un avis différent sur le sujet, mais nous ne pouvons pas nier que des questions climatiques s’imposent à tout le monde et à l’ensemble des activités économiques. certains De nombreuses études ont été menées sur le sujet. Là aussi, les rejettent. d’investissements sans Comment avoir des conduire études de vrais pré-opérationnelles ? projets Dans chaque contrat de plan, il nous faut des études pré-opérationnelles pour pouvoir inscrire des projets d’investissements la fois d’après. Nous sommes également déçus que certains aient préféré attendre 2016 en espérant que l’herbe serait plus verte à ce moment-là. Je ne sais pas de quelle couleur elle sera, si elle sera plus dense et plus calorique. Je crois que c’est une erreur, car le temps ne se rattrape jamais. Quand on est un responsable politique, il faut savoir travailler pour l’avenir de son territoire. Il aurait été bon que l’ensemble des projets puisse être présenté aujourd’hui. Enfin, nous voterons bien évidemment ce dossier. Je voudrais remercier toutes celles et ceux qui ont mouillé la chemise pour que ces dossiers avancent dans les territoires. J’ai vu parfois des élus qui n’étaient pas du même bord politique que moi, travailler et œuvrer avec l’exécutif régional pour que ce dossier puisse avancer. Je crois que c’est bien pour l’avenir de Rhône-Alpes et de l’Auvergne. Je vous remercie. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci, Monsieur Grasset. La parole est à Mme LEBAIL, pour le Front de Gauche. Mme LEBAIL.- Nous arrivons à la conclusion d’un long processus qui va mobiliser l’ensemble des territoires rhônalpins, excepté le mien – c’est-à-dire le Rhône – pour les cinq années à venir. Nous disposons aujourd’hui de tous les éléments nécessaires pour juger de 154 cette nouvelle formule de contractualisation. Ce CPER, contrairement à ce que son nom indique, n’est pas un contrat signé entre l’État et la Région Rhône-Alpes pour la période 2015-2020. En réalité, c’est un contrat État-région-collectivités locales-métropoles, où ces dernières – autant le dire d’emblée – se taillent la part du lion, sans mauvais jeu de mots. Le premier constat qui retient notre attention est le suivant : il faut se rendre à l’évidence que ces volets territoriaux n’auront pas été plus vertueux dans leur élaboration que le CPER lui-même. Je parle de la consultation publique, pourtant prévue par la loi. Nous l’avions déploré alors, mais nous ne pouvons que réitérer cette réelle déception. Pas plus vertueux, disais-je, vis-à-vis des nombreuses critiques déjà émises sur ces contrats trop focalisés sur l’attractivité et la compétitivité, pas assez clairement financés, tendant au saupoudrage – pour reprendre les mots de la Cour des comptes. Le CESER de Rhône-Alpes avait également émis des réserves sur le manque de vision à long terme, l’absence de plan à proprement parler, faisant plutôt penser à un contrat de projets, et des choix stratégiques étonnants. Il est certain que la multiplication des parties prenantes dans le cadre du volet territorial y contribue largement, hélas. Faute de consultation, il est bien difficile pour notre collectivité de maintenir une cohérence d’ensemble entre les petits et les grands projets. Il était, pour ainsi dire, difficile à la Région de tenir son rôle de ce qui est le cœur de sa mission : œuvrer à l’égalité territoriale. Le deuxième constat qui retient notre attention est le suivant : les volets territoriaux ont été élaborés sur la base d’un contrat qui part du principe que l’austérité se poursuivra. Je rappelle que la délibération sur le CPER commençait par décrire le contexte nouveau marqué par la raréfaction des finances publiques – comme si c’était une fatalité – émises sur les grandes métropoles ou les grands centres urbains. suivante : Pour le Front de Gauche, la problématique était donc la ces choix permettent-ils la relance de l’activité par l’investissement public et la revalorisation des salaires, un aménagement 155 du territoire plus équilibré et le refus des privatisations et donc, la garantie de l’intérêt général ? Je vous livre un premier élément de réponse à travers un exemple concret. Le volet territorial du CPER prévoit de contractualiser avec la plaine de Saint-Exupéry, dans l’Est lyonnais, autour – je cite – « des questions d’avenir de la plate-forme aéroportuaire ». Comment oublier que le gouvernement a fait passer en force la loi MACRON sans vote au Parlement par le recours à l’article 49-3 et que cette loi prévoit la privatisation de l’aéroport de Lyon-SaintExupéry précisément ? De même, l’État n’aura pas manqué une occasion de se désengager quand cela ne l’intéressait pas du tout, en faisant valoir le principe suivant : « Je décide, tu dépenses ». Voilà comment, connaissant notre attachement au service public de la santé, nous nous retrouvons à financer des hôpitaux, ce qui ne relève absolument pas de nos prérogatives. Nous aurions aimé que l’État prenne ses responsabilités de la même façon, plutôt que de valoriser des opérations qui, de toute façon, auraient été engagées avec ou sans le CPER. À ce type d’effet d’annonce, je préfère opposer l’engagement farouche de certains d’entre nous, se faisant le relais des collectifs locaux pour voir inscrire des projets qui, autrement, auraient été purement et simplement abandonnés. J’y reviendrai. J’ajoute que les inscriptions de crédits consentis aujourd’hui, par exemple dans l’Ain, montrent bien que des marges de manœuvre existaient. Une fois de plus, la méthode d’élaboration de ce CPER et ses déclinaisons territoriales témoignent de sa faiblesse en matière de construction démocratique et de transparence. consacrent Nous savons, des citoyens Monsieur engagés, le Président, toute responsables, l’énergie que soucieux du bien commun, dans des luttes pour maintenir la vie et l’activité locale. Ce qu’ils vivent, c’est un combat, ici pour maintenir une ligne de train, là pour sauver leur bureau de poste, ailleurs pour sauver leur emploi. Je déborde un peu du sujet, mais l’idée est bien celle-là. Il est plus que jamais nécessaire de travailler avec les Rhônalpins et les Auvergnats. Ils n’attendent confiance. que cela. Autrement, il ne pourra jamais y avoir de 156 Concernant le transport, pour revenir au sujet qui nous préoccupe, je veux indiquer que nous restons particulièrement vigilants sur le principe des bus à haut niveau de service au lieu du tram-train, largement plébiscité, pour la ligne Crémieu-Meyzieu, par exemple. Quelle est donc cette nouvelle mode à la MACRON pour les cars, les bus et autres véhicules routiers, surtout si cela nous conduit à payer deux fois, une fois pour les bus et une seconde pour le tram-train ? Mettre ainsi 34 M€ dans une ligne CHNS, est-ce vraiment une solution qui ménage l’avenir pour d’éventuelles évolutions vers d’autres modes, pour citer le rapport ? Pour finir sur ce thème, je dois rappeler notre attachement au report modal du transport de marchandises et se faisant, exprimer notre ferme opposition à la sortie de la voie ferrée Beaurepaire - SaintRambert-d’Albon du giron public au profit d’entreprises privées. Selon nous, ce n’est pas de nature à garantir à long terme la réussite du GPRA Rhône Médian. Dans le même esprit, comment engager des discussions plus fermes avec la métropole sur la réouverture de la ligne Lyon-Trévoux, comme d’ailleurs sur la réouverture de la rive droite du Rhône (pas avec la métropole) ou le doublement du tronc commun de l’Ouest lyonnais qui, je le rappelle, avaient disparu du CPER avant que nous ne nous mobilisions sur ces sujets avec les citoyens ? Plus fondamentalement, ce volet territorial, plus encore que le CPER qui n’est pourtant pas un modèle en la matière, est un fourretout sans vision stratégique. On y trouve pêle-mêle du bon, sur l’économie circulaire dans le contrat avec la métropole lyonnaise, sur le logement social et le tourisme social et solidaire en Savoie, sur l’accès aux services publics dans l’Ain, sur l’accompagnement des mutations industrielles dans la Loire ou dans le GPRA Rhône Médian, sur la structuration de formes de transport alternatif et de déplacement collectif dans la Drôme ou dans le Rhône, pour citer les exemples les plus marquants, et du moins bon – je ne suis pas la seule à l’avoir dit – dont j’ai pu intervention. vous donner quelques illustrations au cours de cette 157 À force de vouloir faire plaisir à tout le monde, on y trouve tout et son contraire. Où est le projet structurant pour les cinq années qui viennent ? Où est le projet d’avenir proposé ici, à la Région et à ses habitants ? Où sont discutés et définis les critères qui doivent guider les choix des dépenses publiques et des déclinaisons locales de ce plan ? Qu’en est-il de la défense des territoires ruraux quand on sait pertinemment que la métropolisation concentre les pouvoirs entre les mains de barons locaux que les lois NOTRe et consorts consacrent ? Il est bien difficile de trouver où se situe l’équilibre général, pourtant nécessaire, entre les contrats du volet territorial de ce CPER. Nul doute que le gouvernement n’y est pas étranger. Tout ceci étant dit, je sais, Monsieur le Président, que mes propos sont sans concession. Nous avons estimé au sein de notre groupe qu’il était de notre devoir de poser ce diagnostic, de pointer les faiblesses de cette nouvelle forme de CPER dont le volet territorial est le cœur. Ne pas le faire reviendrait à abandonner toute vision planificatrice d’un tel document et achèverait de faire de la Région le guichet de banque des territoires, particulièrement ceux dirigés par la droite, quoi qu’elle en dise dans ses murs et bien contente de profiter de nos subsides pour porter une partie de ses projets. Nous nous refusons de voir cette collectivité réduite à cela. Pour autant, faut-il balayer tout cela d’un revers de main ? Non, bien sûr. Pas parce que nous en partageons la philosophie, mais parce que les besoins exprimés dans les territoires sont énormes en matière de solidarité, de transition écologique, de développement, c’est-à-dire pour celles et ceux qui y vivent et les font vivre. Toutes les réponses formulées allant dans ce sens et inscrites dans ce volet territorial, ne peuvent être passées en pertes et profits. Bien que nous agissions dans un cadre contraint dont les règles sont fixées par l’État, certains projets, dont j’ai pu évoquer quelques illustrations, permettront de réels avancés. Ils participent d’orientations positives dans les volets territoriaux du CPER comme autant de projets, fruits de politiques que nous avons toujours portées et défendues dans ces murs. 158 Cela permettra également de sanctuariser certains investissements de l’État et pourra compenser à la marge la baisse de ses dotations à la Région et les transferts qu’il a opérés vers la Région à cette occasion. Front de Sur la base de ces considérations partagées au sein du groupe Gauche, certains contrats demeurent cependant trop déséquilibrés pour une partie d’entre nous et feront donc l’objet d’un vote différencié de notre part. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Je donne la parole à M. SAULIGNAC pour répondre aux différents intervenants. M. SAULIGNAC.- Merci, Monsieur le Président. Mes chers collègues, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a de la nuance dans les avis qui ont été exprimés par les uns et les autres, entre ceux qui rejettent en bloc et ceux qui conservent une partie de ces conventions. Il me semble qu’il faut revenir un peu en arrière et se dire tout de même que ce processus arrive à son terme. Le volet territorial a été adopté en mars. Beaucoup de travail a été fait depuis pour arriver à ces conventions qui sont la traduction du volet territorial et sont surtout la garantie de pouvoir couvrir de manière fine et d’adapter l’ensemble des territoires qui composent notre région. J’ai bien écouté les interventions des uns et des autres. J’ai surtout bien écouté Mme PERNOD-BEAUDON, en ayant à l’esprit, après l’avoir entendu, cette phrase qui dit que ce qui se conçoit bien s’annonce bien. Madame PERNOD-BEAUDON, je ne vous ferai pas injure si je vous dis que votre discours était un peu laborieux, tellement laborieux que je ne peux m’empêcher de penser que vous avez un peu de mal à concevoir cette opposition assez frontale qui, en vous conduisant à balayer l’ensemble des conventions qui vous sont proposées aujourd’hui, vous met dans une posture. Vous n’êtes pas sur le fond, vous n’êtes pas dans la critique de telle ou telle convention qui ne serait pas allée suffisamment loin sur tel ou tel point, vous êtes dans un rejet systématique. Se faisant, ce qui 159 est assez curieux, vous donnez une leçon politique à vos amis qui nous ont demandé, ici, de soumettre ces conventions à l’approbation de l’assemblée régionale. D’une certaine manière, vous voulez le bonheur des territoires malgré eux. Aujourd’hui, Saint-Étienne Métropole, le département de la Drôme, le département de la Savoie, le département de l’Isère et bien d’autres, nous demandent d’approuver ces conventions parce qu’ils ont des projets à mettre en œuvre et que le temps presse. Quant à vous, vous leur dites : « Vous avez mal travaillé. Il faut reprendre l’exercice ». Aux calendes grecques ! Évidemment, on peut et l’on doit avoir un avis sur ces conventions. Le groupe Europe Écologie Les Verts a eu le mérite de dire que, pour deux d’entre elles, il ne s’y retrouvait pas. Pour autant, il n’a pas jeté le bébé avec l’eau du bain. Il n’a pas dit : « Sur le principe, je pénalise tous les territoires de Rhône-Alpes », mais : « On se situe sur le fond mais, sur deux conventions, le compte n’y est pas ». Dont acte. Je veux vous rappeler tout de même que le CPER est un processus républicain dans sa construction, qui a conduit des élus qui ne sont pas du même bord politique à se mettre autour d’une table, à chercher à dépasser leurs clivages pour rechercher où était l’intérêt général de la collectivité dont ils ont la responsabilité. Ce n’est plus – je dois reconnaître que je partage une partie des propos de nos collègues du groupe Front de Gauche – de la planification à proprement parler. Nous sommes en réalité dans un contrat de partenariat. Il s’agit de projets qui, pour la plupart, sont matures, l’urgence. identifiés, techniquement aboutis et relèvent parfois de Je pense que ce partenariat, ce travail républicain, mérite plus de considération, Madame PERNOD-BEAUDON, que ce que vous lui avez accordé. Vous nous avez très souvent réclamé de la vitesse dans nos politiques, de l’ambition dans nos projets, du réalisme à l’égard de ce qui peut se faire dans nos territoires, et pour je ne sais trop quelle raison, vous voilà tout d’un coup dans une posture qui vous conduit à condamner les projets que portent certains de vos propres collègues. Croyez-vous, Madame PERNOD-BEAUDON, que si certains élus de votre 160 famille politique nous demandent aujourd’hui de nous prononcer sur des conventions qu’ils ont validées, c’est pour faire plaisir à la majorité de Jean-Jacques QUEYRANNE ? Je ne le crois pas. Si l’on nous demande aujourd’hui de valider ces projets, c’est parce qu’ils sont le fruit de ce travail long, parfois laborieux, qui nous a permis d’arriver à un consensus nécessaire. Lorsque j’entends parfois parler, pour l’économie, de la préférence régionale, cela me ferait presque tomber à la renverse. Je suis tenté de vous dire qu’il y a dans cette majorité une préférence qui n’est pas celle-là, mais la préférence territoriale. À travers le vote que nous vous proposons aujourd’hui, nous exprimons la préférence territoriale pour tous les territoires de RhôneAlpes. Si ces conventions étaient aussi médiocres, Madame PERNODBEAUDON, que ce que vous avez dit, je crois qu’il y aurait beaucoup de Nouveaux Rhône. J’observe que sur les 14 conventions restant à signer, 13 sont aujourd’hui arrivées à maturité. Par conséquent, je vous invite à voter pour. Je vous remercie. (Applaudissements.) Amendement n° 003 : EELV M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur SAULIGNAC. Nous allons passer à l’examen des amendements. Tout d’abord, il y a l’amendement n° 3 du groupe Europe Écologie Les Verts. La parole est à M. KOHLHAAS. M. KOHLHAAS.- Merci. Vous avez compris que nous souhaitions pouvoir voter l’ensemble de ce rapport par division. Vous avez regroupé un certain nombre de conventions par paragraphes, en annexe. Le Code général des collectivités territoriales permet normalement de voter chaque convention l’une après l’autre. Nous avons proposé cet amendement pour changer le gras, pour lister l’ensemble des points, pour permettre un vote par division, simple et éclairé. M. LE PRÉSIDENT.- La parole est à M. DEBAT. 161 M. DEBAT.- Monsieur le Président, pour répondre à la demande de nos collègues du groupe Europe Écologie Les Verts, dès lors qu’il y a des annexes, le vote par division est de droit. Vous avez exprimé que sur deux types de conventions, et certains de nos collègues du Front de Gauche l’ont exprimé sur un troisième territoire, il pouvait y avoir des demandes de votes différenciés. Dès lors que cela correspond à des annexes, le vote par division est de droit. Je propose, lorsque nous arriverons au point 1.5 du gras de notre rapport, qu’il y ait un vote par division sur les conventions pour lesquelles vous avez exprimé des souhaits de vote différencié, de manière que l’on puisse les voter spécifiquement. Cela doit permettre de répondre à votre souhait. M. LE PRÉSIDENT.- d’accord sur les modalités de vote ? Monsieur KOHLHAAS, êtes-vous M. KOHLHAAS.- Effectivement, notre amendement visait à se prémunir sur l’enjeu qui pourrait être partagé par d’autres groupes du vote par division. En effet, chaque groupe s’est exprimé et il semble qu’il y ait deux ou trois conventions territoriales pour lesquelles nous demandons un vote par division. Si vous vous engagez au moment du vote à le faire de cette façon, je retire mon amendement. L’engagement est évidemment pris. M. LE PRÉSIDENT.- De cette façon-là, nous appellerons les conventions qui feront l’objet d’un vote différencié. Amendement n° 004 : M. RAYMOND M. LE PRÉSIDENT.- Nous abordons déposé par M. RAYMOND. Je lui donne la parole. l’amendement n° 4 M. RAYMOND.- Merci, Monsieur le Président. Chers collègues, c’est avec plaisir que je m’exprime pour la dernière fois dans cet hémicycle. Je le fais d’autant plus que c’est à nouveau sur un projet important, celui de la réouverture de la ligne Sathonay-Trévoux. La Région pilote ce projet depuis une douzaine d’années. Les choses ont avancé, stagné, selon les périodes. Il y a eu des appels à 162 projets, notamment un projet de transport en commun en site propre qui aurait pu aboutir, mais cela a été renvoyé au contrat de plan État-Région et nous y sommes cette année. Au mois de mars dernier, nous avons voté un amendement avec le CPER pour demander que les conventions territoriales intègrent les engagements financiers des autres collectivités partenaires. Dans les contrats territoriaux qui nous sont soumis aujourd’hui, le contrat du département de l’Ain intègre un engagement de participer au financement et le souhait d’une première tranche de travaux durant le présent contrat de plan. C’est positif, même si les engagements chiffrés ne sont pas mentionnés et si l’engagement de la communauté de communes Dombes-Saône Vallée n’a pas été inscrit. En revanche, le contrat avec la métropole ne retient que les études pour cette réouverture de lignes. C’est insuffisant, alors que la métropole est directement concernée, que le principal flux de voyageurs qui empruntera cette ligne ira travailler à Lyon. Pour les entreprises qui versent des taxes, le versement transport au SYTRAL, il y a là un véritable enjeu pour Lyon, mais aussi sur le plan de l’aménagement et de l’urbanisme, du flux de circulation et de la lutte contre les pollutions. Du côté de la Région, la délibération qui nous est proposée confirme l’engagement de financer à 50 % les études et les travaux de ce projet. C’est très positif. L’amendement a pour objet de clarifier les perspectives pour ce projet, de fixer un calendrier permettant d’aboutir à son ouverture en 2022, avec le lancement des études d’avant-projet dès 2016, la première phase de travaux avant la fin de ce contrat de plan et l’achèvement ensuite. Il vise à vous mandater, Monsieur le Président, pour mobiliser tous les partenaires, pour financer ce projet jusqu’à son achèvement : la métropole, bien sûr, mais aussi le Syndicat mixte des transports de l’aire métropolitaine lyonnaise, le SYTRAL, l’État, SNCF Réseau, etc., en complément des engagements déjà pris par l’Ain. Tel est l’objet de cet amendement pour ce projet d’intérêt général qui concerne 100 000 habitants du Val de Saône, qu’ils habitent dans l’Ain ou dans la métropole. Nous sommes au moment de la COP21. 163 Ce projet est un symbole, un engagement fort dans le cadre de ces perspectives, un signal fort que notre Région peut donner pour lutter contre les pollutions, lutter contre les gaz à effet de serre et contre le réchauffement climatique. Monsieur le Président, j’ai présenté cet amendement seul, mais je sais n’être pas isolé sur ce dossier. J’en appelle à tous les conseillers régionaux de tous les bancs de cet hémicycle, pour que se dégage une large majorité et aller enfin au bout de ce projet d’ici à 2022. C’est le souhait que je forme. Je serais heureux de terminer mon mandat de conseiller régional sur ce vote positif. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur Raymond. Pour le 1.3, vous prenez évidemment le début de la rédaction telle qu’il figure à la page 97, puis vous complétez pour préciser les engagements et le tour de table financier à réaliser. La parole est à M. DEBAT. M. DEBAT.- Monsieur le Président, j’aurai deux remarques. Tout d’abord, je veux dire à Michel RAYMOND qu’il aura largement contribué au cours de ces deux mandats à faire avancer le dossier du Lyon-Trévoux. La proposition à laquelle nous sommes parvenus permet de porter aujourd’hui sur les fonts baptismaux au moins une première tranche de travaux effectifs pendant la durée de ce contrat de plan. Elle lui est largement due et je voulais l’en remercier. Par ailleurs, l’ajout au gras ne fait que préciser ce qui correspond à ce que nous avons négocié à la fois avec le département de l’Ain, qui a accepté de s’engager sur les travaux et la communauté de communes Dombes-Saône Vallée, et avec la métropole qui s’est engagée sur les études y compris d’avant-projet. La position générale de l’exécutif n’étant pas de venir modifier ces dispositions, l’exécutif s’en remettra à la sagesse de l’assemblée. M. LE PRÉSIDENT.- La parole est à M. KOHLHAAS. M. KOHLHAAS.- Merci, Monsieur le Président. Nous savons tous ici, en particulier vous et moi, que les délibérations du Conseil régional n’ont qu’une valeur relative. Le 164 schéma régional des services de transport que nous avons adopté ici en 2008, qui fixait les objectifs à 2013, 2020, 2030, est loin d’être avancé au point où nous l’avions souhaité lorsque nous l’avons voté en 2008. Pour les contrats de plan, c’est encore plus relatif puisque même l’État n’est pas obligé de respecter ses engagements. Nous en avions déjà discuté au mois de mars. écrites Il est important d’écrire les choses, non pas qu’elles soient dans le marbre, mais d’affirmer la volonté politique de l’assemblée. Pour cette infrastructure et cette exploitation du LyonTrévoux que nous souhaitons depuis de nombreuses années, il est bien de voter, d’écrire que non seulement nous avons avancé avec le département de l’Ain – d’autres avaient avancé avant nous comme la communauté de communes du Val de Saône et il en reste à convaincre – mais que nous souhaitons ne pas perdre de temps et réaliser cette nouvelle infrastructure, cette réouverture, assez rapidement. Le terme de 2022 est important. Pour cela, il faut commencer les travaux rapidement. C’est pourquoi notre groupe votera cet amendement. M. LE PRÉSIDENT.- BEAUDON. La parole est à Mme PERNOD- Mme PERNOD-BEAUDON.- Merci, Monsieur le Président. Notre groupe vous demandera un vote par division sur cet amendement, en votant pour les deux premières lignes qui sont le corps du texte qui a été repris par M. RAYMOND, ancien maire de Trévoux. Nous sommes d’accord avec M. DEBAT. Le reste n’est que précision par rapport aux travaux qui devront être engagés sur cette ligne et qui reflètent peut-être un manque de confiance en l’exécutif et aux promesses qui sont faites dans le CPER. Nous les pensons inutiles. Aussi, nous serons contre la suite de cet amendement. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à M. GRASSET. M. GRASSET.- Nous partageons la totalité de l’amendement. Nous pensons que les préoccupations portées ici par Michel RAYMOND depuis un certain nombre d’années, préoccupations qu’il faut réaliser. en plusieurs étapes, sont des 165 Le fait que des dates soient indiquées est un élément très sécurisant. Nous savons qu’une date peut parfois légèrement se décaler, mais en tout cas, par rapport à d’autres vœux, nous en avons une. Cet ensemble nous paraît extrêmement intéressant. pourquoi nous le voterons sans difficulté et avec grand plaisir. C’est M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme LEBAIL. Mme LEBAIL.- Dans la continuité de ce qu’il a travaillé depuis 12 ans dans cette assemblée, notre groupe votera cet amendement. Il le votera en pensant très fortement aux citoyens engagés dans le collectif Lyon-Trévoux qui se battent depuis tant d’années et qui, je dois vous le dire, sont quelque peu désespérés face au mur qu’ils rencontrent dans la métropole. Cet amendement a le mérite de poser les choses, de vous mandater, Monsieur le Président, pour faire le forcing auprès de celles et ceux qui sont encore aujourd’hui réticents et, je l’espère, de redonner un peu de courage et de force aux citoyens engagés dans ce combat. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à M. REYNAUD. M. REYNAUD.- Monsieur le Président, Monsieur le Vice- président, vous l’aurez compris, la sagesse de cette assemblée est pleine et entière puisque, pour une fois, nous allons avoir un consensus. Je voudrais simplement dire que c’est bien pour notre collègue qui a consacré deux mandats de sa vie à essayer de faire avancer un projet, de voir à la fin de son dernier mandat que ce projet peut se réaliser. Bien sûr qu’il n’était pas seul et nous sommes tous derrière lui. Permettez-moi un brin d’humour. J’aimerais bien, lors du prochain mandat, avoir le plaisir de pouvoir dire que le MeyzieuCrémieu est sur les rails. Je vous remercie. Vote de l’amendement n° 004 M. LE PRÉSIDENT.- Merci. 166 Nous allons passer au vote de cet amendement, sachant que cette réalisation est attendue et souhaitée par tous les riverains du Val de Saône, compte tenu de la situation difficile de circulation pour rentrer à Lyon. Il s’agit d’un projet pour lequel l’infrastructure peut être utilisée. Je me souviens que ma première intervention au Conseil général du Rhône avait été pour préserver la ligne de l’est de Lyon. Je pense que la ligne de l’est de Lyon a été bien utile pour réaliser le tramway qui va maintenant jusqu’à Meyzieu. Il a même fallu démolir certaines emprises qui avaient été construites, en particulier au passage à niveau de Sans-Souci où l’emprise ne permettait pas le passage du tram-train. Tout ce qui peut être fait pour préserver les emprises est évidemment indispensable, puis pour s’engager dans une réalisation. D’ailleurs, Monsieur RAYMOND, j’ai eu l’occasion de recevoir des maires de la métropole, dont les communes sont situées le long de la ligne, qui allaient manifester tout leur intérêt au nom de leur commune pour cette réalisation. Pour le vote, Mme PERNOD-BEAUDON a souhaité qu’il y ait une dissociation. Nous votons les deux premières lignes : « confirmer l’engagement de la Région de concourir à hauteur de 50 % du coût des études et travaux relatifs à la ligne Sathonay-Trévoux pour lesquels la Région assurera la maîtrise d’ouvrage ». Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA, UDC-APP et FN. Qui est contre ? Personne. Qui s’abstient ? Personne. Les deux premières adoptées à l’unanimité. lignes de l’amendement n° 004 sont Nous passons à la deuxième partie qui commence à : « de s’engager sur un calendrier de réalisation d’ici 2022 », et finit par : « la communauté de communes de Dombes-Saône vallée ». et FN. Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. 167 * Le point 1.3 est adopté. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- Monsieur RAYMOND, vous pourrez partir le cœur tranquille. Ensuite, vous surveillerez la réalisation du projet. Vote du rapport n° 15.12.617 – CPER 2015-2020 volet territorial le Nous devons maintenant voter les points 1.1, 1.2 et 1.4. Pour point 1.5, il y a une demande de vote dissocié concernant la Maurienne et Rhône Médian. Pour le point 1.6, nous n’avons pas de demande séparée. Je mets aux voix l’ensemble du rapport, sauf la demande de vote dissocié du point 1.5. (Discussion dans la salle.) M. LE PRÉSIDENT.- Reprenons dans l’ordre. Pour le point 1.1, j’appelle le vote concernant des contrats départementaux qui sont présentés. Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA et deux personnes de l’UDC-APP. Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. APP. Qui s’abstient ? Le groupe FN et douze personnes de l’UDC* Le point 1.1 est adopté. Pour le point 1.2, il est demandé de dissocier la Métropole de Lyon. J’appelle d’abord le vote sur la Métropole de Lyon. Vote par division : Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA. Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. Qui s’abstient ? Le groupe FN, trois personnes du FdG et une personne du groupe UDC-APP. * Le point 1.2 concernant la Métropole de Lyon est adopté. 168 J’appelle le vote sur les autres métropoles : la Métropole de Grenoble, Saint-Étienne Métropole et le Genevois français. Genevois Français : Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA. (Protestations dans la salle.) Madame BAUD-ROCHE ? Mme BAUD-ROCHE.- Président, je ne moi-même votons pensais pas avoir besoin du micro puisque, tout à l’heure, nous avons largement souligné le fait que je parlais trop fort. Stéphane VALLI et métropole de l’agglomération genevoise. pour le contrat M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Nous avons pris note du vote différencié sur l’agglomération genevoise. Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA, Mme BAUD-ROCHE et M. VALLI du groupe UDC-APP. Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. APP. Qui s’abstient ? Le groupe FN et cinq personnes de l’UDCMétropole de Grenoble : Qui est pour : Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA. Qui est contre : Le groupe UDC-APP. UDC-APP. Qui s’abstient : Le groupe FN et deux personnes du groupe Saint-Etienne Métropole : Qui est pour : Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA et une personne du groupe UDC-APP. Qui est contre : Le groupe UDC-APP. Qui s’abstient : Le groupe FN et une personne de l’UDC-APP. * Le point 1.2 concernant la métropole de Grenoble, Saint- Étienne Métropole et le Genevois français est adopté. Pour le point 1.4, sur l’EPASE. Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA et deux personnes du groupe UDC-APP. Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. Qui s’abstient ? Le FN. 169 * Le point 1.4 est adopté. Nous abordons le vote concernant la Maurienne (point 1.5). Qui est pour ? Les groupes FdG, PRG-GE-APP, PSEA, M. ROCHETTE (UDC-APP). Qui est personnes du FdG. UDC-APP. contre ? Les groupes EELV, UDC-APP, trois Qui s’abstient ? Le groupe FN et trois personnes du groupe * Le point 1.5 concernant la Maurienne n’est pas adopté. Nous abordons le vote concernant Rhône Médian (point 1.5). Qui est pour ? Les groupes EELV, PRG-GE-APP, PSEA. Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. APP). Qui s’abstient ? Les groupes FdG, FN et M. KOVACS (UDC* Le point 1.5 concernant le Rhône médian est adopté. Nous abordons le vote concernant la plaine de Saint-Exupéry (point 1.5). Qui est pour ? Les groupes FdG (excepté trois personnes), PRG-GE-APP, PSEA. Qui est personnes du FdG. contre ? Les groupes EELV, UDC-APP, trois Qui s’abstient ? Le groupe FN. * Le point 1.5 concernant la plaine de Saint-Exupéry n’est pas adopté. J’appelle maintenant le vote sur le point 1.6. Qui est pour ? Les groupes FdG, PRG-GE-APP, EELV, PSEA. Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. Qui s’abstient ? Le groupe FN. * Le point 1.6 est adopté Nous passons à l’examen des vœux. Questions diverses et vœux généraux M. LE PRÉSIDENT.- Tout d’abord, je suis saisi de deux vœux ayant le même objet, à savoir STMicroelectronics et la filière microélectronique. 170 Le premier vœu est signé des conseillers régionaux d’Europe Écologie Les Verts et de trois membres du Front de Gauche. Le second vœu est formulé par MM. VOIR et AUGUSTE. Nous allons les discuter. J’appelle le premier en vous règlement s’agissant de leur présentation. demandant de respecter le La parole est à M. MERIAUX. Vœu n° 005 : Soutien aux salariés de STMicroelectronics Mme AGIER, Mme BENAHMED, Mme BENCHARIF, Mme BERNARD, Mme BOILEAU, Mme BONICALZIHERRERO, M. CHABROLLE, M. CHOSSON, Mme COLIN, M. COMMUNOD, Mme COSSON, M. COULOMBEL, Mme CUSEY, Mme DELBOS-CORFIELD, Mme FRERY, Mme HERBERTZ, M. JOUVE, M. KELLER, M. KOHLHAAS, M. KRETZSCHMAR, M. LECLAIR, Mme LE GARDEUR, M. LERAS, M. LONGEON, M. LOUNES, M. MEIRIEU, M. MERCIER, M. MERIAUX, Mme MOREIRA, Mme NOVELLI, Mme PONCET, Mme ROUSSELLE, M. TETE, Mme TREMBLAY, M. UCA, M. CREUS, Mme MORELDARLEUX, Mme MARTIN M. MERIAUX.- Merci, Monsieur le Président. Nous ferons cette intervention à deux voix, Armand CREUS et moi-même, afin de respecter la diversité de nos signataires sur ce vote. Tout d’abord, je préciserai un point pour les distraits. Nano 2017 est un programme de recherche sur la microélectronique de pointe sur les gravures de puces de silicium avec une finesse nanométrique, et pas des nanoproduits cancérogènes du type des nanotubes de carbone. Je le précise car la confusion est souvent faite. La microélectronique est une industrie stratégique et, étant donné le développement du numérique, il faut la soutenir. Mais pas n’importe comment et pas comme nous l’avons fait jusqu’à présent. Nous voulons un soutien qui assure l’avenir de cette industrie sur nos territoires plutôt que de favoriser des actionnaires, « le monde de la finance », dont parlait un certain François HOLLANDE en 2012. 171 Car, comme nous l’avons dénoncé en 2013, par la voix d’un certain Éric PIOLLE, la Région offrait son obole sans condition pour 25 M€ sur 1,1 Md€ de subventions publiques à Nano 2017, programme dont STMicroelectronics est le principal bénéficiaire. Or, STMicroelectronics est une multinationale dont les dirigeants se montrent très peu soucieux du bon d’usage de l’argent public puisqu’ils continuent à distribuer des dividendes, même quand STMicroelectronics fait des pertes. De 2005 à 2014, STMicroelectronics a perdu 3,6 Md$, mais a distribué 2,6 Md$ de dividendes. STMicroelectronics, qui ne s’était déjà pas engagée à créer des emplois avec Nano 2017, prévoit désormais un plan social massif en Isère, comme vous le savez tous. Le 25 octobre 2013, nous avions donc défendu un amendement au vote de Nano 2017, conditionnant le versement de l’aide régionale au non-versement de dividendes et demandant que le soutien financier prenne la forme d’une avance remboursable ou d’une subvention avec retour sur valorisation des brevets ou des bénéfices induits par la R&D. Cet amendement a été rejeté. C’est dommage, car il aurait pu armer la Région pour faire face à la situation actuelle. Le rejet de cet amendement avait conduit les écologistes, avec trois élus du Front de Gauche, à voter contre la délibération donnant 25 M€ sans aucune condition. Nous avions pointé le risque de délocalisation depuis longtemps. Confier ainsi de l’argent public à une multinationale est un acte pour la filière de foi, et pas une politique publique cohérente. Hélas, nous étions visionnaires et réalistes sur les risques économiques présentant ce vœu aujourd’hui. Que en Isère. dit ce vœu ? Il soutient Nous restons cohérents en la nécessité – comme les syndicats de STMicroelectronics le disent, et nous les rencontrons régulièrement – de créer un « Airbus » de la microélectronique. Nous ne doutons d’ailleurs plus du soutien du PSEA à notre vœu puisque le président QUEYRANNE a repris telle quelle, dans un communiqué de presse du lundi 12 octobre dernier, cette expression de notre vœu qui a été déposé le vendredi 10 octobre à 14 heures. 172 Autrement, il ne s’agirait que d’une agitation tardive et médiatisée à l’Élysée, sans égard pour les salariés isérois menacés dans leurs emplois après que chacun de ces emplois a été subventionné à hauteur de 3 000 € par mois pendant cinq ans. C’est le montant total des subventions publiques. Il n’y a que le nucléaire pour atteindre un tel niveau de gabegie dans l’argent public. Nous avons réclamé, en vain, tout au long de ce mandat une véritable conditionnalité des aides régionales à l’économie, un mandat perdu de ce point de vue, alors que la raréfaction de l’argent public rend encore plus indispensable un fléchage efficace. Mais la Région a-t-elle mis en œuvre les faibles outils existants ? Nous vous le demandons, Monsieur le Président, car après avoir constaté l’absence, dans le CDROM de la session, de l’annexe technique et financière de la délibération sur Nano 2017 qui sera votée demain, nous l’avons demandé par écrit et y avons découvert l’existence d’un comité de suivi des financeurs de Nano 2017. La Région y siège. Ce comité doit se réunir au moins deux fois par an. On peut se réunir à la demande en cas de besoin. C’est écrit dans l’article 9 à la page 11. STMicroelectronics doit y fournir un rapport sur la R&D, mais aussi sur – je cite : « l’environnement stratégique et économiques de Nano 2017 ». C’est l’article 2.1 à la page 7. les impacts Monsieur le Président, quelle parole avez-vous porté en notre nom dans ce comité de suivi envers STMicroelectronics ? S’il ne s’est pas encore réuni, seriez-vous d’accord pour demander une réunion en urgence ? Enfin, nous regrettons que notre demande de faire auditionner la direction et les syndicats de STMicroelectronics en commission SUEVAL n’ait pas été acceptée. Je l’ai formulée dès le 22 septembre en réunion SUEVAL. Une lettre de notre groupe a confirmé cette demande. Vous avez choisi de temporiser. La question sera mise à l’ordre du jour le 22 octobre, ce qui veut dire que l’audition n’aura 22 octobre. Nous le regrettons car l’urgence sociale est là. Nous devons faire annuler ce plan pas lieu social le de STMicroelectronics, dont 27 % du capital est détenu par les États français et italiens. 173 Je laisse Armand CREUS expliciter les propositions du gras de notre vœu. Je vous remercie. M. CREUS.- Monsieur le Président, Madame la Vice- présidente, chers collègues, notre vœu est construit autour de trois exigences que les STMicroelectronics. pouvoirs publics doivent avoir à l’égard de Premièrement, l’exigence d’un contrôle rigoureux des aides publiques attribuées directement ou indirectement à une multinationale qui se croit tout permis, comme vient de le démontrer Pierre MERIAUX. Deuxièmement, l’exigence d’une intervention forte des pouvoirs publics au bon niveau, avec une conditionnalité des aides pour une véritable réorientation stratégique de la STM, pour le maintien de tous les emplois à Crolles et dans tous les sites. Cela passe notamment par le développement de produits numériques, TV, multimédia, Internet, etc., qui représentent le moteur des évolutions technologiques de demain. Cela concerne l’industrie automobile, la défense, l’aéronautique, la santé. Troisièmement, l’exigence du maintien d’une telle filière stratégique à Crolles et dans les autres sites en France, en Italie et en Europe. C’est un véritable projet industriel d’intérêt intégrant l’enjeu écologique qui se joue à l’échelle européenne. Monsieur le Président, nous l’avons imagé en général, parlant d’« Airbus » de la microélectronique. Nous avons ainsi fixé cette feuille de route dans le gras de notre vœu. Le Conseil gouvernement français : - de régional demander des de Rhône-Alpes comptes à la demande direction de au la STMicroelectronics sur l’usage des fonds publics accordés depuis 10 ans ; - d’introduire une conditionnalité des aides publiques au développement de la filière et des emplois du territoire ; 174 - de se positionner clairement en tant qu’actionnaire pour le maintien des France ; emplois du groupe STMicroelectronics - d’intervenir fortement avec le gouvernement italien pour exiger de STM une politique industrielle rompant avec la logique de court terme de ces dernières années, cessant le versement des dividendes au profit de l’investissement industriel et social, assurant l’avenir des sites français et italiens ; - de mettre à l’ordre du jour de l’Union européenne la mise sur pied d’un plan pour l’industrie microélectronique. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. J’appelle maintenant le vœu n° 6 qui est présenté par M. VOIR. Vœu n° 006 : MM. VOIR et AUGUSTE Soutien à la filière microélectronique M. VOIR.- Monsieur le Président, chers collègues, l’enjeu du dossier STMicroelectronics est considérable. Il l’est en termes d’emploi, de recherche, de filière industrielle, nationale et européenne. La Région est directement concernée par ces trois enjeux liés entre eux. Avoir un discours de désengagement serait irresponsable. Ne pas prendre les initiatives politiques au niveau où il le faut, c’est-à-dire au niveau du gouvernement, serait une faute politique. Le fait que la Région finance la recherche à Crolles l’autorise à parler haut et fort pour que le gouvernement, qui est actionnaire, et l’Europe pèsent de tout leur poids pour un changement de la stratégie industrielle du groupe STMicroelectronics. stoppe sa L’enjeu est considérable en termes d’emploi. Si le groupe division numérique, 600 emplois seront supprimés dans l’immédiat à Grenoble et 100 à Crolles. Au-delà, c’est l’avenir du site STMicroelectronics de Rousset, situé en PACA, qui est menacé, car 175 Crolles devrait accélérer le pompage des produits de Rousset. L’autre conséquence de l’abandon du numérique serait l’abandon de la recherche et du développement technologique, donc de la capacité de produire en masse les technologies les plus avancées. Je le dis en passant : dans ce contexte d’abandon, ne pas voter les crédits de recherche de Nano 2017 est une position politique dangereuse et irresponsable qui va dans le sens de cette politique d’abandon, même s’il faut effectivement conditionner ces aides. Car c’est l’avenir même des sites de Grenoble et de Crolles qui est menacé par la stratégie du groupe STMicroelectronics. Or, la fermeture à terme de ces sites serait une catastrophe économique, un tsunami social pour Grenoble et son agglomération, mais aussi pour toute la région. Ce serait aussi une catastrophe nationale, car ce serait abandonner une filière stratégique pour l’industrie française et européenne. Ce serait également un coup très dur à la recherche grenobloise, à la synergie entre recherche, industrie et formation qui s’est construite pendant des décennies sur ce territoire et serait détruite par la stratégie suicidaire du groupe STMicroelectronics. Ce n’est pas qu’une STMicroelectronics, l’Europe, gouvernement la d’investir politique » dans – cette a-t-il de filière. la volonté défendre question financière. France ont j’ai envie C’est – fermement une ce Le largement question de dossier dire groupe les moyens « le courage politique. auprès du Le groupe STMicroelectronics et de la Commission européenne, et de participer aux investissements indispensables ? C’est d’ailleurs le sens du courrier que notre collègue, Cécile CUKIERMAN, a adressé au président de la République. C’est aussi le sens de l’interpellation de ce vœu. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Madame PUTHOD, vous concernant la commission SUEVAL. vouliez apporter des précisions Mme PUTHOD.- Je voulais préciser tout de même que j’ai bien reçu le courrier d’Europe Écologie Les Verts qui m’a été transmis par le président. Celui-ci m’a dit : « Nous avons cette saisine. À partir de là, je vais en informer les commissaires de la commission SUEVAL. C’est ainsi que l’on pratique pour toutes les saisines. Naturellement, 176 nous aurons le directeur des services de la recherche de la Région. Nous aurons un état des lieux. Le 10 novembre, nous auditionnerons les syndicats et la direction de l’entreprise. Les dates sont prises ». Dire que nous ne voulons pas rencontrer les syndicats et me le dire à moi, c’est tout de même un peu fort de café. En effet, je me bats depuis 11 ans pour le contrôle des fonds publics. Par exemple, s’agissant du CICE, si j’avais été parlementaire, je n’aurais pas voté pour. Que je sache, je n’ai pas de leçon à recevoir des parlementaires d’Europe Écologie Les Verts puisqu’ils ont voté le CICE. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Madame CUSEY, vous avez demandé la parole. Mme CUSEY.- Monsieur le Président, nous souhaitons avoir des précisions sur les modalités du vote, car il est probable que nous demandions un vote nominatif. Je vous laisse d’abord nous préciser les modalités du vote. M. LE PRÉSIDENT.- S’agissant des modalités du vote, j’ai dit : « discussion commune », et j’appellerai successivement chacun des vœux qui est présenté. Mme CUSEY.- Nous allons d’abord voter sur le premier vœu, ensuite sur le deuxième ? M. LE PRÉSIDENT.- Nous voterons sur le premier vœu et nous voterons sur le second vœu. Mme CUSEY.- Très bien. Par conséquent, nous demandons un vote nominatif pour le premier vœu. M. LE PRÉSIDENT.- Le vote est de droit. Mme PUTHOD a répondu en ce qui concerne l’engagement vis-à-vis des organisations syndicales. Je voudrais indiquer à M. MERIAUX qu’un comité de suivi s’est bien tenu avant l’été. Nous étions représentés par le directeur de la recherche, M. GAFFIOT. Il faut rappeler que le financement de la Région porte sur les programmes de recherche et qu’il a été présenté, lors de ce comité de suivi, l’évolution du programme Nano 2017 s’agissant de la recherche et du transfert de technologie. Dans ce cadre, nous avons joué tout à fait notre rôle de comité de suivi. 177 Écologie Sur le fond, je vous appelle à rejeter le vœu d’Europe Les Verts. En effet, je pense qu’un vote de défiance à l’encontre de STMicroelectronics de la part de la Région, serait – comme l’a dit tout à l’heure M. VOIR – catastrophique pour la filière de la microélectronique. Si nous voulons conserver cette filière, qui représente 17 000 emplois directs dans la région grenobloise, avec la locomotive que constitue STMicroelectronics, nous devons bien sûr exercer nos prérogatives et agir pour éviter le plan social. Dans le même temps, nous ne pouvons pas marquer par le comportement de la Région un vote de défiance vis-à-vis particulièrement mal interprété. de cette industrie, qui serait Nous sommes dans un domaine d’une grande fragilité en ce qui concerne les investissements. Derrière Nano 2017, se posera la question de savoir comment on poursuit sur ces sujets. Le niveau de capitalisation est très important. Je vous indique que STMicroelectronics se situe aujourd’hui au 11e rang mondial, que parmi nos partenaires éventuels au niveau européen, nous avons l’allemand INFINEON à Dresde, au 12e rang mondial, et le hollandais NXP à Eindhoven, en lien avec Louvain, qui se situe encore plus loin. À partir de là, il faut unir les forces au niveau européen. Cela veut dire les unir dans un contexte positif. Nous savons que certains de ces fournisseurs sont aujourd’hui en contact avec des fournisseurs asiatiques. Par conséquent, tout vote de défiance serait un vote contre – je le répète – contre l’agglomération grenobloise, contre la filière microélectronique dans ce domaine et par rapport à Crolles. Dans le domaine politique, il faut exercer des responsabilités à certains moments. Chacun prend ses responsabilités et je m’exprime très clairement sur ce plan. n’est pas La question d’un Airbus européen de la microélectronique gagnée. J’ai eu l’occasion de l’évoquer mardi dernier (13 octobre) avec le président de la République. Je lui ai dit que cela m’apparaissait comme un enjeu fondamental aujourd’hui. Pour la prochaine échéance, il faudra probablement mettre sur la table le fait que pour conserver une industrie microélectronique à Grenoble, il faudra conserver les filières stratégiques dont nous 178 parlions. Ces filières sont stratégiques à la fois pour la défense ou dans des domaines concernant la santé. Il faudra que nous ayons cette capacité à réunir les forces au niveau européen. La capitalisation sera probablement le double de ce qu’elle a été pour l’opération de Crolles, c’est-à-dire le double de 3 Md€ (probablement 6 Md€ ou 7 Md€) face à nos concurrents coréens, asiatiques ou nord-américains. C’est pourquoi je soutiens la position développée par M. VOIR, une position à la fois exigeante vis-à-vis de STMicroelectronics, mais ne marquant microélectronique. pas une défiance vis-à-vis de la filière Dans ce cadre, je vous invite à repousser le vœu d’Europe Écologie Les Verts et à vous prononcer ensuite sur le vœu présenté par M. VOIR. La parole est à M. REYNAUD. M. REYNAUD.- Monsieur le Président, bien sûr, je suis complètement d’accord avec les propos que vous venez de tenir. Cependant, je dois dire que, par rapport à mon groupe, l’explication que nous a donné Pierre MERIAUX est vraiment l’explication du pourquoi nous allons voter contre leur proposition. Il a parfaitement démontré que certains groupes de la majorité étaient, dès le départ, contre cette filière électronique, et qu’ils ont voté contre. Aujourd’hui, on fait abstraction de cela, comme si la société STMicroelectronics était celle qui bénéficiait de la totalité de l’effort que nous faisons pour la recherche et le développement. Je voudrais rappeler, en l’occurrence, que 30 000 emplois sont concernés. Nous sommes bien loin de la simple STMicroelectronics. C’est vrai que STMicroelectronics devient le cœur du réacteur dans ce dispositif et qu’il faut effectivement lui rappeler que l’on ne peut pas jouer ainsi avec les intérêts de la Région, du département, mais aussi avec les intérêts vitaux de la France et de l’Europe dans cette filière. Nous pensons vraiment que ce n’est pas le moment de demander des règlements de compte. Ce qui sera peut-être annoncé fin octobre par l’entreprise, ce sera un plan que, pour l’instant, nous ne connaissons pas vraiment. 179 L’objectif que nous voulons aujourd’hui – c’est pourquoi nous voterons le vœu présenté par Patrice VOIR et par ses camarades – c’est alerter les pouvoirs publics, actionnaires de cette entreprise, pour qu’ils agissent et évitent la casse. Ensuite, nous verrons bien comment cela va finir. En tout cas, nous ne nous positionnerons pas dans la situation de mise en défiance, donc de permettre à STMicroelectronics d’aller encore plus loin que ce que l’on imagine. Franchement, nous n’allons pas voter le vœu présenté par Europe Écologie Les Verts. Parce que nous sommes des défenseurs de l’emploi et de cette filière, nous voterons le vœu présenté par Patrice VOIR. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. M. RAVACHE souhaiterait intervenir. Ensuite, M. BERAT interviendra. Puis, je donnerai la parole à M. MERIAUX pour une minute, sachant qu’il a déjà présenté le vœu. M. RAVACHE.- Monsieur le Président, je vous demanderais simplement quelques minutes de suspension de séance avant de passer au vote, s’il vous plaît. M. LE PRÉSIDENT.- Je veux bien vous accorder une suspension de séance, mais qu’elle ne soit pas trop longue car il est déjà 19 heures 50. Nous reprendrons impérativement à 20 heures. (Discussions dans la salle et hors micro.) M. RAVACHE.- Je vous demandais une suspension de séance avant de passer au vote, pour que nous puissions avoir quelques minutes d’échange avec mon groupe. M. LE PRÉSIDENT.- Excusez-moi, je croyais que c’était maintenant. La parole est à M. BERAT. M. BERAT.- Monsieur le Président, j’aurai une explication de vote sur ce vœu. Je voudrais dire qu’ici, la question n’est pas de soutenir de façon inconditionnelle un secteur d’activité économique. La question qui nous est posée est de savoir dans quelle mesure notre collectivité, avec l’État français, est capable d’assurer la compétitivité territoriale, 180 notamment du bassin grenoblois, pour cette filière stratégique. Si l’on regarde l’histoire, on peut se dire que si nous avons pu positionner Grenoble parmi investissement a les tout plus de grands même pôles réussi. européens, Comment c’est que peut-on arriver cet à positionner notre territoire de façon compétitive quand, au sein même de votre majorité, on sait depuis longtemps que des personnes sont contre – comme cela vient d’être dit par le président du groupe socialiste – ce secteur d’activité ? On voit bien là le problème de fond qui se pose à votre majorité. Vous nous parlez d’un Airbus européen de la microélectronique. Si nous avons bien compris, aujourd’hui, au moins trois Airbus sont prévus. Nous avons celui d’Europe Écologie Les Verts qui en revendique la paternité. Le Front de gauche en a également un. Vous-même, vous avez annoncé vouloir porter ce projet. Concernant cette question, j’aurais envie de vous dire que, pour notre sécurité économique, nous n’avons pas envie de vous voir ensemble dans le cockpit. En effet, quand on constate vos divergences sur ce projet majeur, on ne voit pas comment vous pouvez conduire une politique ambitieuse nanoélectronique. de soutien à la microélectronique et à la C’est pourquoi nous voterons contre ces vœux, pour bien confirmer notre soutien à cette filière majeure et pour continuer à en faire un atout de notre région. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur BERAT. La parole est à M. MERIAUX pour une minute puisqu’il s’est déjà exprimé. M. MERIAUX.- Je vais me répéter sur un point capital. M. LE PRÉSIDENT.- Les arguments ont été donnés. Nous ne sommes pas là pour nous répéter. M. MERIAUX.- Monsieur QUEYRANNE, nous avons été sévèrement mis en cause sur un point crucial. Vous nous parlez, à droite comme à gauche, de défiance d’Europe Écologie Les Verts. Ce n’est pas ce que j’ai dit. J’ai dit l’inverse : « La microélectronique est une industrie stratégique et, étant donné le développement du numérique, il faut la soutenir ». C’est exactement ce qui est écrit dans mon 181 intervention et je vais vous la distribuer. Vous l’interprétez comme vous voulez, mais ce n’est absolument pas ce que nous avons dit. C’est la première chose. Deuxièmement, je vous invite à réécouter l’intervention d’Éric PIOLLE du 25 octobre 2013. Elle est sur notre site Internet. Vous entendrez qu’il a dit exactement la même chose. Nous voulons un soutien de la filière microélectronique, pas que les subventions publiques gorgent les actionnaires, comme c’est le cas actuellement. Tel est le problème en débat. (Applaudissements.) dividendes Nos des subventions actionnaires publiques de servent-elles à STMicroelectronics ? problème sérieux que nous avons à débattre. alimenter C’est le les seul Je voulais dire aussi que je suis content d’apprendre par votre voix, Monsieur le Président, qu’il y a eu un comité de suivi cet été. Vous voudrez bien nous en transmettre le procès-verbal car cela fait partie de l’information due aux élus, il me semble. Ensuite, vous avez dit : « cet été ». Or, M. BOZOTTI s’est exprimé le 12 mai dernier pour annoncer le plan social à venir. Entre le 12 mai et le comité de suivi en question, la Région Rhône-Alpes a-t-elle fait quelque chose ? A-t-elle interpellé M. BOZOTTI sur ses propos annonçant un plan social ? C’est cela que nous aimerions entendre. En tout cas, c’est ainsi que nous concevons le rôle des élus de la Région qui doivent participer au bouclier social nécessaire pour les salariés de la microélectronique, comme les autres. Je terminerai par SUEVAL. Nous avons saisi SUEVAL. Nous avons fait une proposition pour accélérer le temps de saisine qui était que l’on interroge les membres de SUEVAL par mail, comme on le fait couramment, pour savoir s’ils étaient d’accord pour que la commission se saisisse de cette question le 22 octobre. Nous n’avons eu aucune réponse, excepté le fait que cela serait reporté au 10 novembre. C’est dommage : nous perdons un mois. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- La réponse vient de vous être apportée par Mme PUTHOD. 182 Monsieur MERIAUX, je dirais simplement que l’on peut soutenir une filière mais, dans une filière, il y a des entreprises. On ne peut donc pas tirer sur l’entreprise et dire que l’on soutient une filière. Dans ce domaine, cela me paraît être la première cohérence. 01.) (La séance, suspendue à 19 heures 56, est reprise à 20 heures Vote du vœu n° 005 M. LE PRÉSIDENT.- Nous allons maintenant passer au vote nominatif concernant le vœu n° 005. Je vais demander au secrétaire de séance d’appeler les conseillers régionaux. (Il est procédé à l’appel des conseillers régionaux.) Nombre de votants : 151. Pour : 37. Contre : 101. Abstentions : 4. Ne prennent pas part au vote : 9. * Le vœu n° 005 est rejeté. Vote du vœu n° 006 M. LE PRÉSIDENT.- Nous passons au vœu n° 006. Les explications ont été données. Y a-t-il d’autres explications de vote ? (Non.) Qui est pour ? Les groupes FdG, PRG-GE-APP, PSEA. Qui est contre ? Le groupe UDC-APP. Qui s’abstient ? Le groupe FN et Mme BOLZE (UC-APP) Qui ne prend pas part au vote ? Le groupe EELV. * Le vœu n° 006 est adopté. Vœu n° 007 : FdG Soutien aux salariés de l’entreprise GRAFTECH M. LE PRÉSIDENT.- Nous passons au vœu n° 007. Je donne la parole à M. FATIGA. M. FATIGA.- Merci, Monsieur le Président. J’irai assez vite. 183 la vallée Cette entreprise qui se situe à Notre-Dame-de-Briançon, dans de la Tarentaise, fabrique des produits assez rares, des composants en graphite. Ce sont des produits assez innovants puisque, dans le cadre de leurs fabrications, ils fabriquent une matière qui sert pour les écrans des téléphones portables. C’est une entreprise qui a fermé. Les salariés sont aujourd’hui licenciés. Un repreneur s’est fait connaître, qui veut reprendre une partie de l’activité. Des négociations ont commencé le 21 septembre. La population et certains élus sur place maintiennent un blocus pour éviter que les machines ne soient emportées en dehors de l’entreprise. Cela a déjà donné lieu à un début de discussion entre le futur repreneur et l’expert mandaté par le groupe GRAFTECH. Par ailleurs, la mairie s’est portée acquéreur du terrain pour un euro symbolique. À l’heure actuelle, nous demandons qu’un soutien soit apporté aux salariés de l’entreprise pour que les discussions s’accélèrent et que nous trouvions très rapidement une solution. Ce combat mené sur place par la population est assez symbolique des combats menés dans beaucoup de nos territoires, à la fois pour garder un volet industriel et des services publics. Je peux aussi citer la manifestation qui a réuni plus de 400 personnes sur le fait de vouloir maintenir l’hôpital de Moûtiers. À travers ce que nous allons exprimer, nous enverrons un signal fort aux salariés, au repreneur et à la population de la vallée de la Tarentaise. Comme on le dit chez nous : « Il faut savoir vivre et travailler au pays ». C’est dans ce sens que nous appelons à voter pour notre vœu. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur FATIGA. Je vous indique que compte tenu de la situation, que vous avez bien décrite rapidement, il me paraît indispensable que l’entreprise actuelle qui veut se relocaliser, donc déplacer le site de Notre-Dame-deBriançon de La Léchère en Italie, fasse preuve de bonne volonté dans ce processus de cession, qu’elle étudie les offres qui peuvent être faites pour une reprise de l’activité et ce, conformément aux engagements pris en juin dernier. 184 Je crois que les représentants de l’État doivent veiller à ce que ces engagements puissent être tenus, à savoir des discussions entre les parties pour une reprise d’activité. La parole est à M. CHEMIN. M. CHEMIN.- Monsieur le Président, chers collègues, je prends la parole pour évoquer le dossier qui a été suivi par ma collègue, Noëlle AZNAR-MOLLIEX, en tant qu’élue régionale présente dans cette vallée. Elle me charge de vous relayer un certain nombre d’éléments. Notre groupe s’associera à ce vote. Néanmoins, il nous paraît important de signaler que, depuis de longs mois, un front uni de citoyens de Savoie s’est manifesté pour soutenir le combat des élus et des citoyens de la vallée pour défendre l’outil de travail des salariés qui détiennent un véritable savoir-faire, pour défendre aussi l’idée que la Tarentaise n’est pas qu’une vallée tournée vers le tourisme et les champs de neige et qu’elle revendique une histoire industrielle et des savoirfaire réels qui doivent être préservés sur son territoire. dit – est L’industrie du graphique – mon collègue Antoine FATIGA l’a une activité de pointe indispensable. Le comportement inadmissible des nouveaux propriétaires de GRAFTECH, un fonds de pension américain soucieux de déménager au plus vite le matériel de production de l’usine pour obérer les chances de reprise du site, a été pointé très tôt par l’ensemble des acteurs du territoire. Le vœu évoque la nécessité de démarche gouvernementale sur le dossier. Il faut rappeler qu’une réunion s’est déroulée en juillet dernier au ministère de l’Économie et que le gouvernement garde un œil attentif sur ce dossier. Quel est l’enjeu aujourd’hui ? Il s’agit de rappeler à la raison les dirigeants actuels de GRAFTECH et de les ramener à la table des négociations afin de permettre un véritable projet industriel que porte le repreneur, TRAFER. C’est cela le véritable enjeu, plus que de convaincre le gouvernement d’être acteur sur ce dossier, ce qu’il est déjà. Nous apporterons, bien sûr, nos voix à ce vœu qui affiche notre détermination à défendre l’outil de production locale et un certain nombre d’emplois aux côtés des élus et des citoyens de la vallée de la 185 Tarentaise, et qui vise à envoyer un signal fort à la direction de GRAFTECH afin qu’elle réponde à l’invitation des ministres compétents pour rejoindre le tour de table. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme CUSEY. Mme CUSEY.- Beaucoup de choses ont déjà été dites. J’ajouterai qu’il s’agit tout de même d’un dossier emblématique puisque cette entreprise était rentable. Le carnet de commandes était plein. Cette entreprise a bénéficié du fameux CICE à une hauteur de presque 3 M€. Elle a aussi eu des aides du département pour l’achat de machines, des machines qui sont déménagées pour être envoyées en Italie. territoire Je voudrais dire que la lutte qui s’est engagée sur notre est exemplaire puisque l’on trouve les salariés, les syndicalistes, mais aussi le maire qui a mis à disposition le matériel de la commune pour bloquer le site afin que les machines ne puissent pas être enlevées. Il y a également des habitants. Je regrette que nos collègues, qui ont déposé ce vœu, aient refusé que nous puissions nous y associer. En effet, il me semble que nous devrions pouvoir reproduire l’exemplarité de la lutte qui existe sur le terrain au sein de notre assemblée. Nous avons déjà pu mener ensemble ce type de lutte. Je pense notamment à l’usine de Saint-Jean-de-Maurienne qui était la propriété de RIO TINTO ALCAN et a été reprise par TRIMET. On peut dire que ce dossier a trouvé une fin heureuse puisque le site a pu être racheté. Un nouveau projet industriel s’est mis en place de façon durable pour la vallée de la Maurienne et c’est très bien. Il serait très important que, pour le maintien de l’activité industrielle dans la vallée de la Tarentaise, nous soyons capables de reproduire ce même type de fonctionnement, d’additionner nos forces – de ne pas faire une lutte partisane autour de ce dossier – afin de peser un maximum pour que ce site puisse également être repris et retrouver de nouveau un projet industriel. Notre groupe soutiendra donc ce vœu. Nous voterons pour. 186 Vote du vœu n° 007 M. LE PRÉSIDENT.- Je vais donc le mettre aux voix. Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA et FN. Qui est contre ? Personne. * Le vœu n° 007 est adopté. Vœu n° 008 : PSEA Pour des territoires acteurs de la COP21 M. LE PRÉSIDENT.- Nous passons au vœu n° 008. La parole est à Mme EYBALIN. Mme EYBALIN.- Merci, Monsieur le Président. Le libellé du vœu est assez long. Aussi, je vais vous faire un petit résumé. Je veux simplement vous signifier – et nous le savons tous – que dans un mois la COP21 se réunira à Paris avec un objectif très ambitieux : obtenir un accord universel et contraignant pour maintenir le réchauffement climatique mondial en deçà de 2 °C. Les engagements de ce sommet seront déterminants, mais devront également être conjugués aux initiatives des différents territoires. C’est bien là le travail que nous avons mené dans le cadre du sommet mondial « Climat et territoires » que nous avons accueilli et que vous avez présidé, Monsieur le Président, en juillet 2015. Ce rendez- vous a permis l’expression des acteurs non étatiques et a abouti à une déclaration très largement signée. partenariat Nos deux régions, Auvergne et Rhône-Alpes, agissent en avec leurs territoires et les habitants pour réduire drastiquement la consommation d’énergie, se détourner des énergies fossiles et développer des énergies renouvelables. énergie C’est, bien sûr, en Rhône-Alpes que sont nés les territoires à positive. Dans nos deux régions, nous avons valorisé et encouragé les démarches des lycéens, des apprentis, des associations et des entreprises dans la recherche d’une meilleure efficacité énergétique. Je ne vous citerai pas tous les dispositifs. Je rappelle que nous avons considérablement investi dans la réduction de la consommation énergétique dans toutes nos politiques, 187 qu’il s’agisse des lycées, du plan de bâtiment durable ou du plan régional pour la rénovation énergétique des bâtiments. C’est également en Rhône-Alpes, et sous notre impulsion, que le combat contre l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste a été commencé. entreprises Dans notre locales région, de nous production soutenons d’ENR, non des seulement particuliers, des des associations, des collectivités, mais également des citoyens dans leurs projets, tout comme les centrales villageoises photovoltaïques dans les parcs naturels régionaux. non Nous avons, nous, territoires, nous, Région et tous les acteurs étatiques, une partie de cette solution pour contenir le réchauffement climatique. C’est la raison pour laquelle, nous, Région Rhône-Alpes, forts de notre expérience et de notre action dans la lutte contre le réchauffement climatique, nous voulons à la fois rappeler notre engagement en faveur de cette lutte et de ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre aux horizons 2020 et 2050 (division par quatre dans les deux régions). Nous voulons également demander au gouvernement et au président de la République de se saisir des avancées des conclusions du sommet mondial « Climat et territoires » de Lyon et de les intégrer dans la négociation de la COP21. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci, Madame EYBALIN. La parole est à M. KRETZSCHMAR. M. KRETZSCHMAR.- Merci, Madame la Présidente. Nous souscrirons clairement à ce vœu. Nous remercions Michèle EYBALIN de l’avoir présenté et d’avoir attiré notre attention sur cet échange essentiel qu’est la COP21, le rendez-vous sur le climat de la fin d’année. Lors du sommet « Climat et territoires », qui était clairement une réussite dans ces murs, nous avons vu l’intérêt d’un agenda des solutions portées par les acteurs de la société civile et par les collectivités notamment. Michèle EYBALIN a parlé des programmes TEPOS. Le vœu mentionne aussi la démarche OSER. Ces démarches ont été largement initiées par des élus écologistes. La responsabilité des 188 écologistes est parfois décriée, mais elle est aussi positive pour tous, malgré tout. nécessaire. J’insisterai en disant que l’ingénierie financière est aussi Ces réchauffement solutions climatique qui permettent nécessitent des de lutter investissements contre le financiers importants et des outils financiers nouveaux, notamment la possibilité de faire appel aux fonds verts. Les collectivités ont formulé cette demande lors du sommet en juillet dernier. Plus modestement, en région Rhône-Alpes, nous avons voté, voici deux ans, le programme « Emplois verts » qui cherche à créer des opportunités d’activité, d’emplois pour tous. Au-delà, il un enjeu s’agit de compétences véritablement de et de réfléchir création sur un changement de mode économique. C’est là que les perceptions politiques peuvent parfois diverger. Aujourd’hui, nous sommes d’accord pour dire que les modes de développement influent fortement sur le climat. La thèse des climatosceptiques est maintenant réduite à néant. Pour atteindre une économie décarbonée, il faut véritablement agir sur l’énergie, sur le déplacement, sur les modes de consommation. On sait aujourd’hui que le nucléaire est une impasse, que le diesel en est une également, que la fiscalité doit clairement intégrer des problématiques écologiques, sujets sur lesquels nous sommes en retard en France par rapport à d’autres pays européens. Les actionnaires ne sont pas forcément toujours les plus conscients et les plus responsables en matière écologique. Je ne citerai que le dossier de VOLKSWAGEN. Cela fait réfléchir par rapport à la discussion de tout à l’heure concernant d’autres actionnaires pouvant avoir d’autres enjeux. La question du climat nécessite un véritable débat de société entre les entreprises, les collectivités, la société civile, les partis politiques. Ce coopérations. débat est parfois conflictuel, parfois porteur de Ce vœu nous encourage à coopérer lors du sommet de la COP21. J’espère que nous serons très nombreux à porter ce message. Nous voterons clairement ce vœu. 189 Je vous remercie. (Applaudissements.) Vote du vœu n° 008 Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- interventions, nous passons au vote. S’il n’y a pas d’autres Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA. Qui est contre ? Les groupes UDC-APP et FN. * Le vœu n° 008 est adopté. Vœu n° 009 : EELV L’État doit rétablir son soutien à la Fédération des associations de solidarités avec les travailleurs-euses immigrés-es (FASTI) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Nous passons au vœu n° 009. Il est présenté par Mme TREMBLAY. Mme TREMBLAY.- Le gouvernement est traversé de mouvements contradictoires et l’on peine à en comprendre la logique. D’un côté, l’accueil des migrants est médiatisé, de l’autre, les aides aux associations qui se chargent de les accompagner dans leurs difficultés quotidiennes sont supprimées : l’école, le logement, les complexités administratives, la vie de tous les jours. FASTI Début août, l’État a supprimé 105 000 € de subventions à la qui s’appelle désormais solidarités avec tous les immigrés ». « Fédération des associations de Monsieur le Président – qui est parti – a lui-même écrit à M. CAZENEUVE : « Dans le contexte actuel, la contribution à la FASTI apparaît en effet comme essentielle pour mener et renforcer les actions de terrain auprès des personnes migrantes ». Hier encore, dans mon école, une maman était paniquée. La famille est arrivée en 2009, deux enfants sont nés en France et ils viennent de recevoir une OQTF : obligation de quitter le territoire français. Six ans après leur arrivée, ils ont reçu cette lettre très menaçante les sommant de quitter le territoire au plus vite avant expulsion. Ils ont peur, ils veulent partir, se cacher 190 avec les enfants, n’importe où, en plein froid, plutôt que de rentrer au pays. J’appelle l’ASTI. Ce sont les ASTI qui dialoguent, rassurent, accompagnent, créent le lien avec les préfets. Les préfets sont encore plus rigides sur les questions migratoires que la génération précédente. Ce sont l’ASTI et d’autres associations qui, avec très peu de moyens, sont efficaces pour remettre de l’humanité et de la solidarité auprès des migrants, pas les services de la préfecture. La mobilisation de très nombreux acteurs, dont vous, dont le président, a fait que l’État vient de rétablir les deux tiers de sa subvention. Mais le compte n’y est pas. Les aides à l’accueil des migrants ne peuvent décemment pas être diminuées avec les annonces d’arrivées supplémentaires de Syriens fuyant la guerre. Lela BENCHARIF l’a présentée aujourd’hui en tribune : nous accueillions Anila SHAHINI, une jeune Albanaise sans papiers, arrivée voici trois ans, parlant déjà très bien le français et venant d’être choisie comme meilleure réussite ouvrière témoigne de de France. ce que Elle notre veut pays poursuivre peut ses produire études. en Sa matière d’accueil. Je ne parle pas de ses conditions de vie, mais bien de l’école. À travers ce vœu de rétablissement par l’État de la totalité de sa subvention de 105 000 € à la FASTI, ce sont nos valeurs d’accueil, de solidarité et de respect des droits humains que nous défendons. Je vous remercie de le voter. (Applaudissements.) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci. La parole est à M. REYNAUD. M. REYNAUD.- Madame la Vice-présidente, chers collègues, nous voterons ce vœu, d’autant plus qu’en septembre 2015 le président QUEYRANNE s’était inquiété auprès de Bernard CAZENEUVE de la baisse des subventions. Ces subventions, comme l’a dit Jeannie TREMBLAY, ont été ramenées à 70 000 €. C’est vrai qu’aujourd’hui, étant donné la difficulté dans laquelle se trouvent certains des migrants, il nous semble normal de la ramener à 105 000 €. Aussi, nous voterons pour. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci. 191 La parole est à M. BOUDOT. M. BOUDOT.- Merci, Madame la Vice-présidente. Évidemment, nous voterons contre ce vœu. Nous supprimerons, dès le mois de janvier, toute subvention aux associations pratiquant la préférence étrangère. Je vous invite à voter le vœu suivant que je vais vous présenter. Vote du vœu n° 009 Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Nous allons passer au vote du vœu n° 009. Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA. Qui est contre ? Le groupe FN. Qui s’abstient ? Personne. Qui ne prend pas part au vote ? Le groupe UDC-APP. * Le vœu n° 009 est adopté. Vœu n° 010 : FN Pour suivre les préconisations de la Cour des comptes sur les réfugiés Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Nous allons passer maintenant au vœu n° 10 du Front National, présenté par M. BOUDOT. M. BOUDOT.- Merci. En France, il ne vous aura pas échappé que 6 millions de personnes sont au chômage. 9 millions de personnes sont en grande précarité. 900 000 personnes en Rhône-Alpes sont en très grande difficulté de logement, dont 376 000 sont très mal logées et 12 500 sont sans domicile fixe. Il est du devoir des autorités de l’État de mieux aider nos compatriotes d’asile. et de réformer véritablement et durablement le droit Vous faites souvent référence à la Cour des comptes, dont le président est socialiste, je vous le rappelle. Il fut aussi l’un de nos 192 collègues dans cette assemblée. Aujourd’hui, écoutez donc ce qu’elle a à vous dire en la matière. La Cour des comptes, dans son rapport de février 2015, indique que le système d’accueil des demandeurs d’asile est à bout de souffle, qu’il est le plus généreux d’Europe et qu’il nécessite une réforme complète. La Cour des comptes préconise donc la baisse de l’allocation journalière pour les réfugiés. La Cour des comptes préconise l’exécution réelle de l’obligation de quitter le territoire des déboutés du droit d’asile. On sait qu’en France, moins de 1 % des déboutés sont effectivement reconduits à la frontière. La Cour des comptes préconise que les associations aient des effectifs moins pléthoriques au regard du nombre de réfugiés dont elle s’occupe. J’en viens au vœu. Le Conseil régional de Rhône-Alpes, dans le souci de réformer efficacement l’accueil des demandeurs d’asile en France et afin de pouvoir aider en priorité les Français dans le besoin, demande aux préfectures, notamment à celle de Rhône-Alpes, et aux autres autorités compétentes d’appliquer au plus vite les préconisations de la Cour des comptes. Je vous remercie. Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci. Y a-t-il des interventions ? (Oui.) La parole est à M. MEIRIEU. Messieurs, M. MEIRIEU.chers Madame collègues, M. la Vice-présidente, BOUDOT m’avait Mesdames interpellé tout et à l’heure sur les questions de formation. Pour ma part, je me suis engagé en politique, pas pour faire une quelconque carrière, mais pour servir sans exclusion aucune les citoyens et, en particulier, les plus pauvres et les plus fragiles. Contrairement à ce que vous avez dit tout à l’heure, nous les avons aidés en contact direct avec les entreprises et en permanence. 193 Vous avez évoqué l’apprentissage. Dois-je vous rappeler qu’il y a 60 000 places d’apprentis en Rhône-Alpes et que, s’il y a 20 000 places libres, c’est parce qu’une partie des entreprises, en particulier celle du CAC40 et du Medef, n’emploient pas d’apprentis ? Cela dit, je n’argumenterai pas longtemps contre votre vœu, dont les deux premiers points semblent déjà effectifs depuis une loi votée en juillet 2015. Il me semble que si vous aspirez à des responsabilités, il faut vous informer a minima sur les lois votées par le Parlement. Je voudrais, à titre testamentaire, vous lire une citation d’un philosophe français né dans une famille juive en Russie, persécuté, révoqué deux fois de la nationalité française en vertu de son statut de juif résistant, soutenu à la fois par les catholiques et par les francsmaçons : Vladimir JANKÉLÉVITCH. Voici ce qu’il écrit – cela me paraît la meilleure réponse à votre vœu : « Le plus souvent, un homme aime les autres hommes à condition qu’ils appartiennent eux et lui au même troupeau. Celui qui aime son prochain, si ce prochain est paroissien de la même paroisse, n’aime pas les hommes. Celui qui aime une femme en tant qu’elle appartient à la même caste ne sait pas ce que c’est que l’amour. L’universalisme des droits de l’homme n’est vraiment universel qu’à la condition de ne pas souffrir la moindre exception. S’il y a une exception dans la prétendue universalité absolue, c’est qu’elle n’est pas universelle et ne l’a jamais été. Une seule, une toute petite exception, rien qu’une et pas plus d’une, suffit à ouvrir la première faille dans l’universalité de notre patrie. La minuscule exception est en effet la faille par laquelle insidieusement, la discrimination s’engouffre ensuite raciste s’insinue irrésistiblement. La d’abord fissure entrouverte laissera passer le torrent du racisme crapuleux », dont vous êtes l’incarnation. (Applaudissements.) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- La parole est à M. PERROT. M. PERROT.- Ce texte est très bien, Monsieur MEIRIEU. Il n’y a pas de souci. Nous disons simplement qu’il y a une Cour des 194 comptes qui s’exprime, qui donne des gouvernement de faire certaines choses. directives, qui demande au Adressez-vous à votre copain, M. MIGAUD ! Vote du vœu n° 010 Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Nous passons au vote. Qui est pour ? Le groupe FN. Qui est contre ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA, UDC-APP. * Le vœu n° 010 est rejeté. Vœu n° 011 : PSEA, FdG, PRG-GE-APP, EELV Pour une réhabilitation des « fusillés pour l’exemple » de la Première Guerre mondiale Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Nous passons maintenant au vœu n° 011 des groupes PSEA, FdG, PRG-GE-APP et EELV, présenté par Mme DONZEL. Mme DONZEL.- Merci, Madame la Présidente. Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux, débattre ici de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale peut sembler anachronique et déconnecté des enjeux actuels. Il n’en est rien dans cette question qui, plus encore que de fait de guerre, relève d’une question de justice et des abus que le nationalisme à outrance, reposant moins sur l’amour de son pays que sur la haine de l’autre, peut provoquer. De quoi est-il question ici ? De 600 jeunes hommes qui, principalement en 1914 et 1915, ont été fusillés après avoir été condamnés par des conseils de guerre spéciaux pour des faits de refus du combat et d’abandon de poste. Il n’est pas question ici de remettre en cause le fait qu’en temps de guerre une juridiction spécifique aux militaires ait pu exister, mais de noter que des procédures iniques, qui ont d’ailleurs été remises en cause dès 1916, ont pu conduire à la mort 195 des soldats qui plongeaient dans la boue, dans le froid, dans le sang, et n’avaient simplement plus la force de se battre. Qui étaient-ils ? Je voudrais prendre ici rapidement deux exemples. Pierre MESTRE avait 32 ans. Il était natif du Puy, en Haute- Loire, marié et père d’un enfant. Il était soldat de 2e classe au 28e bataillon de chasseurs à pied. En février 1915, lors d’une mission où il était chargé de convoyer de nuit, à dos d’homme, des fils barbelés pour les tranchées en construction, il fut pris sous le feu ennemi et perdit de vue ses camarades. Ceux-ci réussirent à atteindre leur objectif, mais lui, se retrouvant seul dans la nuit, se trouva contraint de faire demi-tour pour rentrer au camp avec son matériel. Le 6 février, il fut condamné par un conseil de guerre spécial pour abandon de poste et exécuté le 8 février 1915 à Wesserling, en Alsace. Fernand B. appartenait au 27e bataillon de chasseurs alpins. Malgré son jeune âge, il avait déjà été cité à l’ordre de son bataillon pour son courage et son dévouement. Pourtant, après neuf mois de front, il a craqué et s’est injecté lui-même dans une plaie de l’essence de térébenthine. Il fut condamné à mort le 1er février 1916 pour abandon de poste par provocation de maladie. Il n’avait que 21 ans. Les histoires comme celles-ci sont nombreuses. Chaque soldat condamné a la sienne, particulière et spécifique, mais tous ont en commun le fait d’avoir été condamnés au mépris des règles les plus élémentaires de justice, même d’une justice de temps de guerre. Car là réside le cœur du problème : la raison de la nécessité de les réhabiliter. Les conseils de guerre sont des tribunaux traditionnels pour juger les militaires en temps de guerre. Mais en septembre 1914, on institua des seulement, recours. sentence conseils suivant de une guerre procédure spéciaux composés simplifiée et sans de trois juges possibilité de Les autorités militaires pouvaient donc faire exécuter leur dans la foulée, sans attendre l’avis du président de la République comme il était d’usage. Ce système entraîna de tels abus qu’il fut réformé au cœur même de la guerre. En avril 1916, on supprima les conseils de guerre spéciaux et, en septembre, on rétablit les conseils 196 de révision pour les peines de mort prononcées. L’usage du droit de grâce redevint la règle et l’exécution immédiate l’exception. l’exemple, Entre-temps, le mal était fait. Sur les 600 fusillés pour les comparaison, deux les tiers le mutineries furent de 1917 quarantaine de condamnations à mort. en ne 1914 et 1915. donnèrent lieu À titre qu’à de une Il est donc bien question ici de rétablir la justice et l’honneur de jeunes hommes qui ne s’étaient pas déshonorés, mais qui furent condamnés par une justice inique. Il est bien tard, me direz-vous. Sans doute. Alors que nous commémorons le centenaire de cette horrible guerre, le temps est venu. Il l’est d’autant plus que nous sentons monter dans notre pays, comme dans d’autres, ce même relent nauséabond qui fonde le nationalisme, non sur l’amour de la patrie, mais sur la haine de l’autre. Ceux-là mêmes qui pensent que la France serait aujourd’hui à la botte de l’Allemagne sont les mêmes que ceux qui, voici plus d’un siècle, affublaient le grand combattant de la justice et de la paix du surnom de « Herr JAURÈS ». Ils avaient, et ils ont toujours, cette manière de penser qui met la violence et la haine avant la justice et la paix. Dans ces moments-là, il ne faut pas avoir peur de revenir sur notre histoire, de montrer que le nationalisme fondé sur la haine de l’autre, ne conduit qu’à une guerre atroce qui a tué des millions de jeunes hommes dans toute l’Europe. Il a aussi conduit à tuer des concitoyens, des frères d’armes, non pas pour des fautes graves, mais pour l’exemple. Quelle exemplarité, en effet, que cette justice sans preuve et sans recours ! La réhabilitation ne leur rendra pas la vie, mais au moins leur rendra-t-elle justice en rétablissant leur honneur. Mais plus encore, il nous rétablira dans notre honneur, l’honneur de notre pays, de la démocratie que nous portons en nous. En les réhabilitant, c’est un peu de nous-mêmes que nous réhabilitons. Il ne s’agit pas ici de repentance ou de contrition. Il n’est question ici que de justice et de vérité, une vérité si essentielle en ces 197 temps d’aveuglement mercantiles et nationalistes, une vérité qui nous aide à penser la justice aujourd’hui, en temps de guerre comme en temps de paix. Rétablir une vérité d’hier pour mieux construire la justice de demain. (Applaudissements.) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci, Madame DONZEL. La parole est à M. RAVACHE. M. RAVACHE.- Madame la Présidente, pour des raisons diverses, ce vœu est très émouvant et important. Je ne vais m’attacher qu’à une seule de ces raisons. Le 19 juin 2014, Guy FISCHER, sénateur communiste, a défendu un projet de loi devant le Sénat pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. C’est le dernier projet qu’il a défendu devant l’assemblée sénatoriale. Ce même jour, le représentant du gouvernement, M. Kader ARIF, secrétaire d’État aux Anciens Combattants, a donné un avis défavorable. Le projet de loi n’a pas été voté. C’est donc avec beaucoup d’émotion que nous allons voter ce vœu et nous espérons qu’il sera suivi d’effet. Il faut une loi. Puisque cela n’a pas été possible au Sénat l’année dernière, j’espère que l’acte que nous allons commettre aujourd’hui permettra de faire aboutir cette démarche. Le fait que cette proposition émane du groupe Parti socialiste et apparentés indique que les choses peuvent évoluer favorablement. C’est donc avec beaucoup d’émotion que nous allons voter ce vœu qui, en plus, sera le dernier vœu voté par le Conseil régional de Rhône-Alpes. Je trouve que c’est encore plus significatif. Je vous remercie. (Applaudissements.) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci, Monsieur RAVACHE. La parole est à Mme BOURY. Mme BOURY.- Monsieur RAVACHE, vous avez raison, ce vœu nous rappelle les horreurs de ce que fut cette première partie de la guerre civile européenne qui a duré 30 ans. 100 ans plus tard, nous avons vraiment peine à imaginer ce que nos ancêtres ont vécu. Pourtant, nous avons tous un grand-père, un aïeul qui a laissé sa jeunesse, sa santé, sa 198 vie, pour défendre la terre française, arpent par arpent, pied à pied, tranchée par tranchée, dans des conditions épouvantables. Ce vœu nous dit qu’ils étaient 600 à être fusillés parce qu’ils avaient des valeurs humanistes, mais c’est faire offense à tous les autres combattants qui avaient aussi des valeurs humanistes. Ils n’étaient pas les seuls. Seulement, les autres ont fait passer leur devoir et leur amour de la patrie avant tout. Regardez le film Joyeux Noël qui nous montre que les armées savaient fraterniser à un moment où tous avaient aussi le sens du sacré, au moment d’une fête tout à fait particulière. Seulement après, ils sont retournés au combat, ayant tous conscience que c’était leur rôle à ce moment-là. Tous souffraient, tous ont souffert, mais tous avaient ce sens de la patrie. Ah, bien sûr, en parler aujourd’hui, c’est difficile ! Cela n’a plus vraiment de réception dans certaines oreilles. (Protestations.) D’ailleurs, si nous étions en ce moment en 1914, les trois quarts, les quatre cinquièmes de l’assemblée déserteraient maintenant. Qui aurait le courage de défendre la terre comme je viens de le dire ? Alors, les faiblesses humaines ! Ne vous leurrez pas, ne vous cachez pas avec votre regard d’aujourd’hui ! Regardez ce qui s’est passé à l’époque ! Mettez-vous dans la peau des personnes de l’époque où il y avait encore des valeurs ! Sachez que c’était la guerre. Les faiblesses humaines sont bien compréhensibles, mais c’était la guerre. Les mutineries ne pouvaient pas être tolérées, tout simplement parce que c’était soit gagner, soit perdre. Ils étaient là pour gagner. C’est tout en l’honneur des chefs militaires de l’époque d’avoir assuré leur devoir et d’avoir maintenu la discipline. C’est aussi l’honneur d’un chef particulier qui a été décoré de la plus haute distinction de l’époque, d’avoir réhabilité ensuite le moral des armées qui nous a amenés à Verdun et à la victoire finale. (Protestations.) Alors, bien sûr, dans votre esprit, c’est la repentance tout le temps. Ne vous limitez pas à cet aspect-là. Demandez la réhabilitation de toutes les victimes du génocide vendéen. Demandez la réhabilitation de tous ceux qui ont été sacrifiés sur l’autel idéologique… 199 Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- certaine humanité et un respect… Je crois qu’il faut une Mme BOURY.- La repentance est facile. Je termine, car c’est notre dernier vœu. Dans une assemblée dirigée par des socialistes et des verts qui ont fait régner leur idéologie pendant six ans, il est temps, 100 ans après, que la vérité refasse surface et que l’on arrête de réviser l’histoire. Vous êtes des révisionnistes du mauvais pied, Messieurs ! (Protestations.) (Applaudissements.) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Face à un vœu serein, de paix et émouvant, comme le disait M. RAVACHE, je laisse la parole maintenant à M. REYNAUD. M. REYNAUD.- Je ne sais pas comment commencer, Madame la Vice-présidente, tellement je suis ému par ce que je viens d’entendre. Je viens d’une famille où mon grand-père était une gueule cassée. Il a laissé une partie de son corps dans les tranchées de Verdun et a vécu jusqu’à 95 ans. Au cours de sa vie, il n’a eu de cesse de nous dire : « Plus jamais cela. Halte au totalitarisme. Nous étions tous des frères de combat ». Tous ceux qui y ont laissé leur vie, tous ceux qui ont pris des initiatives heureuses ou malheureuses doivent être respectés. J’entends aujourd’hui ce discours venant de vous, vous qui, en 1940, étiez d’un côté où le totalitarisme s’est effectivement imposé. Madame, vous devriez avoir un peu de respect pour vos ancêtres, pour tous ces combattants. Je pense que ce qui a été proposé l’a été dans le calme et le respect. Les paroles de ma collègue Claire DONZEL et celles de M. RAVACHE sont des paroles d’apaisement, d’émotion. Au cours de la dernière réunion, entendre revenir cette litanie m’inspire les paroles d’un chanteur, que je voudrais simplement vous rappeler : « Anne, ma sœur Anne, n’entends-tu rien venir ? ». (Applaudissements.) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci, Monsieur REYNAUD. 200 La parole est à Mme PONCET. Mme PONCET.- Nous ne comptions pas prendre la parole, car tout a été très bien dit, comme cela vient d’être dit par la personne qui a présenté le vœu et par le Front de Gauche. Cependant, on se sent l’obligation d’intervenir tout de même après l’intervention du Front National. voudrais Il a été fait hommage à Guy FISCHER et je m’y associe. Je aussi rendre hommage, avant Guy FISCHER, à tous les mouvements qui, après la Première Guerre mondiale, entre les deux guerres, ont milité pour la réhabilitation collective – c’est important de dire « collective » – des fusillés pour l’exemple. Je veux citer la Libre-Pensée, la Ligue des droits de l’homme, l’Association des anciens combattants, dont il est bien désolant que le ministre n’en ait pas tenu compte, le Mouvement de la paix et bien d’autres mouvements. « Fusillé pour l’exemple » : effectivement, les termes étaient faits pour terroriser. Des procès ont réhabilité individuellement certains fusillés pour l’exemple. Vous en avez cité deux. En tout cas, la revendication de la réhabilitation collective a toujours été portée. Il y avait bien sûr le cas de ceux qui avaient reculé, mais il y avait aussi beaucoup de soldats qui avaient refusé de sortir des tranchées parce que c’étaient des ordres absurdes. Cela a été reconnu, en termes d’analyse de la guerre, comme des véritables massacres. On faisait sortir les soldats, ils étaient fusillés et on en faisait sortir d’autres. À un moment, vous avez parlé de devoir. Il y a aussi le droit de dire non, le droit à la désobéissance à des ordres absurdes en temps de guerre et couverts, en plus – comme cela a été dit – par une justice d’exception, même pas une justice de guerre. Bien entendu, pendant la guerre, il y a une justice de guerre. Mais on a bien vu que cette justice- là avait levé les procès en rappel, etc., c’est-à-dire qu’elle avait fait plus que cela. Cela a été effectivement condamné par la suite. Certaines personnes refusaient cette guerre pour des raisons humanistes ou antimilitaristes, mais elles étaient marginales. Ce qui était vraiment la réalité, ce sont les cas dont nous avons parlé et c’est aussi le refus d’ordres absurdes sur le terrain. 201 Je pense qu’il faut dire que, même en temps de guerre, on a le droit de dire non, de désobéir à ce genre de choses. Sur la guerre – cela a été dit, mais je le redis – il est courant de dire que la première victime de la guerre, c’est la vérité. La deuxième victime de la guerre, c’est la justice. Cette revendication de la réhabilitation collective n’est pas une demande de pardon de ceux qui auraient flanché ou auraient eu un moment de faiblesse. C’est vraiment une demande de justice par rapport à ces centaines de fusillés qui, parfois, étaient sur des brancards. En effet, on accusait des personnes de s’être mutilées pour éviter la guerre alors qu’elles étaient blessées sur des brancards. On les inclinait verticalement pour les fusiller. Ce type de justice, même en période de guerre, n’est pas respectueux de la justice. Personnellement, je voudrais tout de même dire que, lorsque je suis arrivée au Conseil général, l’une des premières demandes de ces mouvements a été de voter ce vœu. Ils sont persévérants. Le Conseil général du Rhône a tout de même voté la réhabilitation collective entre les deux guerres. Il était temps de le voter. C’est un vœu bien tardif, mais c’est aussi un vœu saisonnier. Il arrive avant le 11 novembre. Admirons la persévérance de ceux qui, depuis 35 ans, avec les cinéastes et certains films, ont remis à l’ordre du jour cette revendication. Enfin, par une loi, accédons définitivement à cette demande de réhabilitation collective. (Applaudissements.) Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci. fusillés Il faut aussi redire qu’en octobre 2014, un espace dédié aux pour l’exemple a été inauguré au Musée Invalides, à l’initiative du président de la République. de l’armée, aux La parole est à M. LOUIS. M. LOUIS.- Madame DONZEL, bien sûr qu’il y a beaucoup d’émotion dans vos propos. Il y a certainement des choses justes. Dans les propos de Mme BOURY, il y a également des choses justes. 202 Nous ne prendrons pas part au vote parce que ceci est l’illustration exacte de ce qui se passe dans cette assemblée : on mélange tout. Laissons les historiens faire de l’histoire. Nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale : nous sommes un Conseil régional. Quand on utilise l’amalgame et que l’on ne sait pas respecter les ordres des institutions, on est effectivement sur les premières marches des régimes totalitaires. (Protestations.) Vote du vœu n° 011 Mme LA VICE-PRÉSIDENTE.- Merci. Nous passons au vote. Qui est pour ? Les groupes FdG, EELV, PRG-GE-APP, PSEA. Qui est contre ? Le groupe FN. Qui ne prend pas part au vote ? Le groupe UDC-APP. * Le vœu n° 011 est adopté. Je vous remercie. L’assemblée plénière est suspendue. Nous nous retrouvons demain à 9 heures 30. (La séance est suspendue à 21 heures 01.) 203 RÉGION RHÔNE-ALPES ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE Vendredi 16 octobre 2015 204 (La séance est reprise à 9 heures 47 sous la présidence de M. Jean-Jack QUEYRANNE, Président du Conseil régional) M. LE PRÉSIDENT.- débuter notre séance. Mes chers collègues, nous allons Je vous rappelle que, tout à l’heure, les lycées agricoles et horticoles viendront vous présenter leurs spécialités. On m’a dit que, s’agissant du lycée agricole de Précieux, non loin de Montbrison, toutes les volailles étaient déjà retenues. Cela prouve qu’elles sont de bonne qualité. N’hésitez pas à faire confiance à nos lycées agricoles et horticoles. Nous avons à l’ordre du jour de ce matin la politique immobilière des lycées et des transports régionaux publics de voyageurs, les agendas et le schéma d’accessibilité. d’une part Nous débuterons par la présentation des avis du CESER, par M. Jean-Marc BAILLY au titre de la commission « territoires, transport et numérique », et d’autre part par M. Michel WEILL au titre de la commission « orientation, éducation, formation et parcours professionnels ». Auparavant, je voudrais vous signaler la présence de plusieurs représentants d’associations dans notre tribune. Je vais les citer, en espérant qu’il n’y aura pas d’erreurs : - Mme Marie-Christine TIME qui représente l’Association des paralysés de France (APF) de la Drôme, - M. Éric BÉNON, président du CARPA et du CARPAccess, - M. Jean-François ROUSSEAU, membre du CARPA, - M. Léo LOIGET, en charge du schéma de cohérence des équipements sportifs handisports, - M. Franck LONGIN, président de l’Union académique de la PEEP de Grenoble, - M. Patrice BELVEGUE de l’Association des usagers des transports (ADUT), - Mme Lilia OUERDI, présidente de l’association Point de vue sur la ville, accompagnée de M. Alain CARLIER, 205 - Mme Claudie VIDAL, de l’ARDDS 38, - Mme Juliette BURGY, de la Direction départementale des territoires du Rhône. Bienvenue à vous tous et merci de marquer votre intérêt pour les sujets importants que sont les agendas et le schéma d’accessibilité. (Applaudissements.) Nous commencerons par M. Jean-Marc BAILLY, président de la commission, qui va nous donner l’avis du CESER. Rapport n° 15.01.618 – Politique immobilière des lycées publics – politique des transports régionaux publics de voyageurs : agendas et schéma d’accessibilité Présentation par M. Jean-Marc BAILLY, président de la commission « Territoires, transport et numérique » et par M. Michel WEILL, président de la commission « Orientation, éducation, formation et parcours professionnels » de l’avis du Conseil économique, social et environnemental régional sur la politique immobilière des lycées publics – politique des transports régionaux publics de voyageurs : agendas et schéma d’accessibilité M. BAILLY.- Monsieur le Président, Madame la première Vice-présidente, Mesdames les conseillères et Messieurs les conseillers, l’évolution du cadre légal appelle nos assemblées à nous prononcer sur un nouveau schéma directeur d’accessibilité des transports régionaux de voyageurs pour les personnes à mobilité réduite. publics Nous nous sommes déjà prononcés le 25 septembre 2012 sur le PPI des lycées. Nous nous étions déjà prononcés en 2009 sur un schéma directeur des transports qui arrive à échéance aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle notre avis a été élaboré en se fondant sur les évolutions constatées. Nous avons bien noté que, pour le matériel roulant, un tiers des trains TER est accessible, que tous les cars de Rhône-Alpes le sont, mais aucun car TER. Nous prenons acte que la Région a consacré 5 M€ par an pour l’accessibilité des gares, mais que les services d’accompagnement ne sont en place que dans les plus grandes gares. 206 Nous relevons un certain nombre d’évolutions dans méthode de construction du futur schéma 2016-2024 : la - une clarification des rôles de l’État et de la Région qui sont chefs de file, chacun à leur niveau, tout en recherchant dans le projet de schéma une vision globale pour les gares et points d’arrêt ferroviaires ; - un programme articulé en trois séquences triennales qui encadrent mieux l’engagement de l’État et de la SNCF en les appelant à cosigner, ces engagements étant orientés au plan budgétaire en premier lieu vers les travaux dans les gares et les points d’arrêt ferroviaires ; - une consultation obligatoire des associations de personnel handicapé ; - des mesures SNCF de formation du personnel cheminot et d’information des voyageurs ; - des principes d’intervention sur les points d’arrêt routiers engageant des priorités pendant les trois premières années et permettant de laisser un peu de temps pour préparer la période triennale suivante, période au cours de laquelle la Région aura reçu la départementales par autocar. Venons-en à nos responsabilité observations, au nombre des de s’inscrivent en continuité avec celles déjà formulées en 2009. Premièrement, il faut coller à la demande liaisons deux, qui réelle des personnes à mobilité réduite. Celles-ci n’apprécient guère les ruptures de charge et sont attachées à des mesures très concrètes, comme l’a montré la réunion de concertation que vous avez organisée. De même, les structures d’accueil sont peu intéressées par un passage en gare. Dès lors, il faut s’interroger sur l’utilité réelle des rehaussements généraux des quais, une aide humaine pour activer un élévateur étant souvent préférable. C’est sur la qualité de cette aide humaine qu’il faut insister et sur l’analyse des retours d’expérience à venir. Notre seconde observation a trait aux éléments budgétaires. Nous avons bien noté qu’aucune dérive ne semble ressortir par rapport 207 aux hypothèses de 2009. Néanmoins, nous relevons que la Région est amenée à contribuer à hauteur des deux tiers si l’on intègre son effort en faveur du matériel roulant. C’est pourquoi nous demandons que l’État, qui fixe la norme et parfois exige des mesures, supporte bien les conséquences financières de ses exigences. Il doit bien entendu respecter ses engagements au titre du contrat de plan, mais aussi alimenter le budget de l’AFIP ou encore abonder sur ses importe qu’il fonds propres tout surinvestissement demandé par dotation de rapport aux besoins réels, évoqués voici quelques instants. Enfin, il compense bien, en l’actualisant, la compensation de la redevance de quai afin que celle-ci soit parfaitement neutre pour le contribuable régional. Notre CESER achève son avis en demandant de privilégier la synergie, la mutualisation et la cohérence entre les interventions des acteurs et des co-financeurs. Espérons qu’avec la nouvelle compétence dévolue à la Région pour l’exploitation des cars interurbains, ce soit bien le cas. Nous espérons pouvoir l’apprécier dans les tableaux de suivi des actions de mise en accessibilité, comme nous aimerions beaucoup le voir figurer dans les bilans d’exécution du contrat de plan. Monsieur le Président, Madame la première Vice-présidente, Mesdames les conseillères et Messieurs les conseillers, je vous remercie pour votre attention. Je cède la d’accessibilité des lycées. parole à Michel WEILL pour l’agenda M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Monsieur BAILLY. La parole est à M. WEILL. M. WEILL.- Monsieur le Président, Madame la première Vice-présidente, Mesdames et Messieurs les conseillers, comme vient de le dire Jean-Marc BAILLY, l’agenda d’accessibilité programmée des lycées publics s’inscrit dans la continuité du plan pluriannuel d’investissement 2012-2015 des lycées publics, pour lequel le CESER s’était favorablement prononcé le 25 septembre 2012. 208 Compte tenu de l’importance du patrimoine immobilier concerné, le projet envisage une mise en accessibilité progressive sur neuf ans, soit trois périodes successives de trois ans. Dans cette perspective, des critères de priorisation ont été élaborés dans le cadre d’une large concertation. Je les rappelle : - la présence actuelle ou future d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) ; - les lycées accueillis ; - le coût, envisagés. les la plus grands complexité et par le nombre l’importance des d’élèves travaux Le CESER a émis quatre remarques sur cette programmation. Première remarque : l’élaboration de cet ADAP a été facilitée par la démarche anticipatrice du Conseil régional dans ce domaine. Elle s’est appuyée sur les retours d’expérience des opérations commencées depuis 2011, qui ont permis notamment priorisation et les enveloppes budgétaires. d’affiner les critères de Deuxième remarque : cette expérience a permis de définir une programmation pluriannuelle pragmatique et une priorisation que nous considérons comme pertinente en termes d’efficience du service rendu. Il s’agit d’une mise en accessibilité raisonnée qui l’observation des usages et des pratiques pédagogiques. Troisième remarque : le CESER partage s’appuie les critères sur de priorisation retenus dans le cadre de cette concertation. Il convient de veiller à la continuité et au maillage de cette politique de mise en accessibilité, en veillant notamment à un équilibre territorial des opérations engagées. La loi du 5 août 2015 prévoit de sensibiliser et de former les personnels des lycées à l’accueil des personnes en situation de handicap. Le CESER souhaite que les personnels techniques, sous l’autorité du Conseil régional, et les enseignants, sous l’autorité du rectorat, soient pleinement associés à la démarche de concertation et de suivi de l’ADAP. Il ne suffit pas de faire des investissements matériels. Il faut aussi que l’environnement humain soit concerné. Quatrième et dernière remarque : compte tenu de la durée particulièrement longue de cette programmation (neuf ans), le CESER 209 recommande la continuation d’une capitalisation des bonnes pratiques qualitativement et financièrement pour permettre une amélioration de son efficience au fur et à mesure de l’avancée de cette programmation. En conséquence, le CESER restera particulièrement attentif à la mise en œuvre de cette programmation pluriannuelle, tant en termes de délai que de budget prévu, notamment dans le cadre de la mutualisation des ADAP entre la région Rhône-Alpes et la région Auvergne qui démarrera en 2016. Mesdames attention. Monsieur le Président, Madame la première Vice-présidente, et Messieurs les conseillers, je vous M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Messieurs. Je vais donner la parole à Mme remercie GILLET de de votre THOREY, première Vice-présidente et déléguée aux lycées, qui va aborder ce sujet. Je donnerai ensuite la parole à Mme Éliane GIRAUD, cinquième Viceprésidente et déléguée aux transports. Intervention de l’exécutif Mme GILLET de THOREY.- Merci, Monsieur le Président. Je remercie les présidents des deux commissions pour leurs propos qui correspondent au travail que nous avons tous mené avec les associations ici présentes, que je remercie également d’avoir toujours été à nos côtés en termes de supports et de propositions. Je vais demander à la régie de diffuser un diaporama que je ne suivrai pas à la lettre, mais qui est intéressant pour les personnes présentes. Il permet de voir les d’accessibilité programmée des lycées. éléments concernant l’agenda Le rapport concernant l’accessibilité fait suite à la loi du 11 février 2005. Sur le premier slide, vous voyez le nombre de lycées publics concernés, dont le patrimoine et l’investissement. La loi de 2005 a constitué une avancée importante pour adapter nos bâtiments recevant du public, même si je sais – les associations nous l’ont fait remarquer récemment, lors d’une réunion à laquelle assistait Mme NOVELLI en tant que déléguée à la politique de la ville – que son bilan, 10 ans plus 210 tard, est un peu contrasté concernant l’inclusion réelle des personnes handicapées. Nous l’éducation, à la savons la culture, difficulté aux quant transports. à l’accessibilité Néanmoins, de à grandes avancées ont été réalisées et les démarches continuent, notamment avec cet agenda. L’ordonnance du 26 septembre 2014 a permis de redéfinir ces priorités et l’avancement de cette mise en accessibilité, s’agissant de l’aspect juridique. Concernant l’accessibilité et la démarche initiée par la Région, comme cela a été répété par M. le Président de la commission du CESER, nous avons souhaité insister sur l’anticipation et la priorisation de l’équilibre territorial durant tout ce mandat. Pour mémoire, la Région a voté en juillet 2007 le plan régional en faveur de l’égalité des chances entre personnes handicapées et valides, ainsi que le plan d’actions en 2008 qui l’a complété. Dès le début du mandat, des réunions régulières de concertation ont eu lieu avec le comité d’accessibilité – que vous représentiez dans les associations – comité composé de représentants des associations de parents d’élèves, de collectifs qui représentaient les personnes en situation de handicap, et des lycées. Ces réunions se sont tenues en 2011, deux fois en 2012, deux fois en 2013 pour la préparation d’un travail que nous avons mené vers une délibération, entraînant des critères de priorisation définis conjointement pour utiliser les financements. 51 M€ ont été votés en 2011 pour ces travaux d’accessibilité avec – comme vous l’avez dit – la notion d’ « équilibre territorial » entre les lycées de chaque bassin. L’objectif était bien que chaque jeune puisse accéder à toutes les fonctions dans un lycée. Ce fut l’un des premiers points qui nous semblaient importants, car nous savons combien il est difficile d’accéder à toutes les salles dans certains lycées. Il était important également que les lycées soient desservis par des transports en commun et que la priorisation soit donnée aux lycées professionnels. spécifiques. 88 lycées ont déjà bénéficié d’opérations 211 Le slide suivant mentionne la concertation avec le comité d’accessibilité et les différentes dates. Les agendas d’accessibilité programmée votés aujourd’hui sont une obligation légale. Celle-ci prévoit également une concertation avec les usagers. Je tiens à dire, Monsieur le Président, que la Région Rhône-Alpes a été exemplaire puisque, voici environ deux ans, nous avions été sollicités par l’Observatoire national sur l’accessibilité pour présenter la démarche de Rhône-Alpes, notamment en programmation et de travail de concertation avec les usagers. matière de Cette obligation légale a été une continuité du travail exercé. Elle accorde du temps supplémentaire aux collectivités au regard du nombre de lycées. C’est pourquoi nous avons un engagement précis durant trois périodes de trois ans, avec un budget ciblé pour la mise en accessibilité des lycées. Je tiens à dire que la mise en accessibilité est intégrée dans le plan pluriannuel d’investissement. Dans le cadre de travaux de réhabilitation ou de gros travaux, la notion d’accessibilité est également intégrée. En plus, puisque la Région est propriétaire des bâtiments, le montant total qui a été consacré à l’accessibilité est de 141 M€, répartis avec les 51 M€ consommés entre 2012 et 2014, et les 90 M€ qui sont prévus pour les neuf ans à venir. Je tiens à ajouter que nous avons un budget de 81,32 M€ pour les lycées d’Auvergne. Pour répondre à l’une des questions posées, l’Auvergne a pu et peut bénéficier de tout notre cahier des charges, de notre méthodologie sur la gouvernance et, ainsi, avancer plus vite en matière d’accessibilité. Au sujet des points que vous avez évoqués, qui concernent Éliane GIRAUD puisqu’elle est en charge de l’administration générale, nous avons attaché beaucoup d’importance à la formation des personnels des lycées sur la problématique de l’accessibilité. Pour les neuf ans de programmation, il y a une réelle nécessité – en tout cas, pour les équipes qui viendront – d’avoir une évaluation et un suivi réguliers pour une capitalisation en termes qualitatifs et financiers. La mutualisation avec l’Auvergne permettra que tous les lycéens soient au même niveau en matière d’accessibilité. 212 Monsieur commission du le CESER, Président, tel l’accessibilité dans les lycées. THOREY. est ce Messieurs que je les voulais présidents dire de concernant M. LE PRÉSIDENT.- Je vous remercie, Madame GILLET de La parole est à Mme GIRAUD au sujet des transports. Mme GIRAUD.- Merci, Monsieur le Président. Tout d’abord, je voudrais dire que ce projet a beaucoup mobilisé les services de notre Région, mais aussi les services de l’État. Je voudrais les remercier dès à présent en démarrant ce travail. À chaque fois que nous présentons un dossier en assemblée, cela représente des heures et des heures de travail des personnels. Je voudrais les remercier, ici, pour ce travail qui n’est d’ailleurs pas toujours satisfait par des votes favorables dans cette assemblée. Je le regrette un peu. Au sujet de la démarche que nous avons mise en place, je voudrais d’abord dire qu’elle est obligatoire, prévue par l’ordonnance d’accessibilité du 26 septembre 2014. Elle prévoit que la Région est le chef de file du schéma d’accessibilité concernant le transport régional routier et ferroviaire. Nous devons tirer les enseignements de la loi de 2005. Pour cela, le législateur nous a accordés du temps supplémentaire, ainsi qu’aux collectivités, en échange d’un engagement précis pour chacune des années et des périodes, de manière à atteindre l’objectif final de mise en accessibilité. le La démarche prévoit quatre composantes : les points d’arrêt, matériel roulant, les mesures de substitution, l’information voyageurs avec, notamment, la formation des personnels d’accueil. aux Nous avons fait un bilan du schéma régional d’accessibilité mis en place en 2009. Aujourd’hui, la moitié des 98 gares du schéma de 2009 ont fait l’objet d’aménagements ou d’études. Les services des cars de Rhône-Alpes sont accessibles à 100 % aux départs et terminus, et offrent des taxis de substitution pour les arrêts intermédiaires. Environ 30 % du matériel roulant est accessible, en sachant que chaque fois que nous achetons du matériel, il s’agit de matériel 213 moderne qui peut permettre à tout un chacun de se déplacer en RhôneAlpes. Des mesures de substitution ont également été expérimentées. Aujourd’hui, nous vous proposons un schéma qui permettra de rendre totalement accessible plus de 70 gares à l’horizon de 2020. 50 M€ ont été inscrits au contrat de plan État-Région. La Région apporte une contribution très importante puisque 6,50 M€ d’investissements par an seront consacrés à ces travaux. D’ailleurs – j’y reviendrai dans quelques minutes – dans la prochaine commission permanente, celle qui suivra cette assemblée plénière, vous aurez des propositions travaux sont prévus dans un certain nombre de gares. La spécificité de cette nouvelle démarche puisque des est les que montants annoncés seront programmés. Ils feront l’objet d’engagements par les parties prenantes. Pour preuve, nous vous soumettons l’ensemble de ce projet dès aujourd’hui. Nous y consacrerons 11 M€ de travaux qui seront crédités à la suite de la commission permanente. Pour construire ce schéma, j’ai consulté, avec mes collègues Sylvie GILLET de THOREY et Marie-Odile NOVELLI, l’ensemble des acteurs. Nous avons eu une réunion le 30 avril dernier. Je les ai entendus. Je sais bien que tout n’est jamais parfait et qu’il faut encore faire des efforts. Je voudrais leur dire notre totale détermination à ne pas s’arrêter en chemin, à poursuivre ce travail. C’est loin de la politique que nous mettons en œuvre pour les questions d’accessibilité puisque cela vise autant le personnel territorial que les questions de tourisme ou d’autres questions sur les politiques de la Région. C’est un effort qui dépasse nos domaines – lycées et transports – et qui est un moyen de faire en sorte que la mobilité soit accessible à tous et à toutes, quel que soit le territoire, d’où que l’on vient et où que l’on aille. C’est notre volonté politique. La Région devra développer cela, d’autant qu’avec la loi NOTRe elle a des compétences nouvelles – cela a été compétences précisé qui tout nous à l’heure donneront largement sur les mobilités pour tous. par la les personnes du possibilité de CESER travailler – plus 214 Ces projets qui sont proposés dès maintenant, touchent de très nombreuses gares. Nous avons sélectionné plusieurs critères : - les gares dont la fréquentation moyenne a été enregistrée à plus de 1 000 années ; voyageurs par jour ces deux dernières - la présence à moins de 200 mètres d’une structure d’accueil pour les personnes âgées ou les personnes handicapées, classée établissement recevant du public de niveau 1 à 4. Cela veut dire que nous allons assez loin classement des gares sur les territoires ruraux ; dans le - le maillage du réseau permettant à tout point d’arrêt non accessible d’être à moins de 50 kilomètres sur la même ligne d’un point d’arrêt ferroviaire accessible. Nous poursuivrons, dans un certain nombre de lieux, la mise en place de services adaptés aux personnes. J’espère que tous ces chacun puisse non investissements et ces accompagnements permettront de renforcer cette mobilité et de faire en sorte que tout un seulement se développer, se déplacer, bénéficier de tous les intérêts et potentiels de notre région, mais aussi participer à son développement économique. En effet, il s’agit aussi de permettre à tous de travailler, de rechercher un emploi, de faire une formation ou d’aller voir ses amis et vivre sa vie. suffisant Il me semble que c’est très important. Cela ne sera jamais mais, quoi qu’il en soit, nous sommes sur un chemin volontaire. D’ailleurs, Monsieur le Président, nous avons l’intention de le poursuivre dès la prochaine commission permanente. Les pôles d’échange de Montélimar, Valence, Givors-Ville, Roanne, font l’objet d’études d’avant-projet et de projets de mise en accessibilité. Des études et des travaux légers de mise en accessibilité dans 22 gares complètent ce qui a déjà été fait. En effet, comme les normes se sont renforcées, nous devons adapter ces gares. Nous n’oublions pas le pôle d’échange de Bourgoin-Jallieu et Lyon-Perrache. Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. 215 Intervention des groupes M. LE PRÉSIDENT.- Nous allons passer aux interventions. Tout d’abord, je vais appeler Mme FONTANGES pour le groupe UDC-APP. Mme FONTANGES.- Monsieur le Président, oui, la mise aux normes d’accessibilité est indispensable pour que l’égalité des chances soit identique pour tous les Rhônalpins, quelle que soit leur capacité physique. La mise en place d’un calendrier semble être une solution dans la mesure où les délais de réalisation des travaux sont rigoureusement respectés. Mais à quoi sert l’accessibilité sans sécurité ? Qui voudra aller dans une gare, un TER, un lycée, s’il ne se sent pas en sécurité, s’il ne se sent pas protégé ? Vous prévoyez de rendre accessibles les rames de train, les espaces d’attente, les établissements d’enseignement. Encore faut-il que les personnes aient envie de s’y rendre. Il ne suffit pas de faire des études, de provisionner des crédits et d’effectuer des travaux si l’on ne se préoccupe pas de la sécurité des usagers, des personnes et des biens. Il est important, voire primordial, que l’accessibilité soit associée à la sécurité. Il y a une réelle insécurité actuellement en Rhône-Alpes : agressions, incivilités, trafic de drogue, intimidations, délits et autres désordres dans les TER, les gares, aux abords des lycées et dans les lycées eux-mêmes. Aussi, aujourd’hui, beaucoup de gares, comme Gorge- de-Loup à Lyon, sont d’une telle insécurité qu’elles sont devenues inaccessibles à tous. (Protestations.) L’accessibilité, c’est aujourd’hui la sécurité. M. LE PRÉSIDENT.- conseillère régionale. Allons, laissez s’exprimer la Mme FONTANGES.- Par ce vote, aujourd’hui, vous nous proposez d’engager 25 M€ pour l’accessibilité des services de transport TER et 40 M€ pour l’accessibilité des lycées. Dans un budget de 2,5 Md€, cela représente 1 % pour le transport et 1,6 % pour les lycées. Est-ce réellement à la hauteur de l’enjeu que représente ce sujet et de l’ambition que nous devons avoir en la matière ? 216 On note un objectif partagé mais, pour nous, le handicap est une réelle priorité. Qu’est-ce que 1 % ou 1,6 % d’un budget ? Autant dire : epsilon. L’accessibilité étant un souci majeur, à nous de le prioriser et de trouver des économies sur d’autres budgets. Des dépenses inutiles pendant votre mandat ont été nombreuses, comme la construction de ce siège. 170 M€ : plus du double du budget que vous nous proposez de voter pour ce plan. Il ne faut pas s’arrêter à l’accessibilité des personnes, mais penser aussi à l’intégration des personnes en situation de handicap. Il faut aller au-delà de l’ADAP. C’est à nous – l’ensemble des élus – d’en prendre conscience. Il faut changer le regard sur le handicap, il faut changer les mentalités. Cela nécessite une prise de conscience et des efforts de la part de tous – collectivités, structures – afin d’offrir à ces personnes une facilité d’accès à la formation supérieure et à la formation continue, des offres d’emploi qui aboutissent, un véritable accès au sport et, surtout, un nouveau regard. Un nouveau souffle en termes de handicap, c’est un budget réaliste, une prise de conscience de tous, plus de civisme et d’entraide, redonner une dimension humaine à son prochain, un nouvel espoir pour vivre ensemble. Je vous remercie. (Applaudissements.) groupe FN. voudrais M. LE PRÉSIDENT.- La parole est à Mme ROBERT pour le Mme ROBERT.- Je vous remercie, Monsieur le Président. Je juste signaler à Mme FONTANGES que nous n’avons malheureusement plus de place sur nos listes aux élections régionales. (Applaudissements.) Je comprends que, vos partis ayant été aux responsabilités, aussi bien le PS que l’UMP, vous soyez très déçue. Je vous propose de vous rendre à nos permanences. Nous avons des cartes et nous pouvons faire la vôtre quand vous voulez. Vous pouvez venir nombreux, il n’y a aucun souci. 217 Monsieur le Président, chers collègues, je ne vais pas m’étendre très longtemps sur ce rapport. Je vais en venir directement aux explications de vote de mon groupe. région Concernant la délibération 1.1, « Réaffirmer l’ambition de la Rhône-Alpes en parfaitement qu’en ces lendemains s’annoncent faveur heures de de l’accessibilité », prédébâcle je électorale, comprends l’exécutif régional éprouve le besoin irrépressible de s’auto-congratuler, tant vos migraineux. Mais est-il nécessaire de constamment réaffirmer, confirmer, souligner ce qui a déjà été voté et acté ? Au sujet des délibérations 1.2, 1.3 et 1.4, vous nous demandez tout simplement d’adopter le principe de mise en conformité avec la loi sur le handicap, relatif à la mise en accessibilité des lycées et des transports régionaux. Le rapport est truffé de grands mots et de belles phrases qui ne servent à rien puisqu’on nous demande juste d’appliquer la loi. Le projet de délibération 1.5 découle des trois précédents et n’appelle pas de remarques supplémentaires de ma part. Concernant les projets de délibérations 1.6, 1.7 et 1.8, je m’interroge sur votre volonté d’engager l’avenir, alors même que vos vice-présidents, vos chargés de mission sont occupés depuis quelques semaines à ranger leurs bureaux, à effacer les ordinateurs et à faire chauffer les broyeuses à papier. disques durs des Dans ce contexte, à moins de deux mois du renouvellement de notre assemblée, il ne me semble pas correct d’engager les choix de la future majorité. Enfin, concernant le projet de délibération 1.9, nous nous interrogeons sur l’absence de toute information, de tout rappel sur ce qui a été entrepris à destination des lycées privés. Nous souhaitons que le secteur de l’enseignement privé soit associé au secteur public dans une même délibération, car nous n’admettons pas que les Rhônalpins soient traités différemment par notre assemblée sur le seul critère de leurs choix éducatifs. Puis, je m’étonne que dans cette volonté d’affirmer votre compassion à l’égard de nos concitoyens handicapés, vous n’ayez aucune 218 proposition qui traduise votre empathie envers ceux que notre société condamne à la mort dans le ventre de leur mère pour la seule raison qu’ils ne correspondent pas aux canons habituels. (Brouhaha.) L’élimination des imparfaits ou la suppression des innocents est devenue une norme de l’ordre établi. Ce n’est pas en établissant un catalogue de mesures pour les survivants que l’on résoudra à la base le problème des personnes souffrant d’un handicap. C’est la recherche en vue de les guérir qu’il faut favoriser. rapport. Pour toutes ces raisons, le groupe FN s’abstiendra sur ce M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame ROBERT. Je donne la parole au groupe EELV, d’abord à Mme COSSON. Mme COSSON.- Merci, Monsieur le Président. Nous ferons une intervention à deux voix : moi-même, puis Jean-Marie CHOSSON. Par rapport à l’agenda d’accessibilité des lycées, depuis le plan régional en faveur de l’égalité des chances entre les personnes handicapées et les personnes valides en juillet 2007, la Région a poursuivi son engagement avec un plan d’actions programme de mise en accessibilité des lycées. bâtiments en 2008 et un Le plan d’actions a développé la haute qualité d’usage des de la région et la charte H+ des centres de formation d’apprentis, en soutenant notamment la pédagogie et les investissements pour l’accueil des apprentis. Il y a aussi le programme de mise en accessibilité des lycées, dont 19 M€ ont déjà été réalisés lors d’opérations programmées, donc une ligne de 51 M€ dans le PPI 2012-2015 pour 87 lycées. les Cet engagement constant s’est réalisé en concertation avec associations l’Éducation de personnes nationale handicapées, notamment. Il a les permis parents une d’élèves démarche et de diagnostic, de réaliser des travaux – engagés et livrés – donc un retour d’expérience pour le service régional de l’ADELI. La Région a donc une compétence indéniable sur le sujet. Nous abordons maintenant l’agenda d’accessibilité programmée. Pour les établissements scolaires, c’est un engagement sur 219 les neuf ans à venir qui permettra d’atteindre les 100 % d’accessibilité pour la pluralité des handicaps. Actuellement, les établissements sont à 90 % accessibles aux PMR. Évidemment, il faut aller plus loin. Je ne reviens pas sur les critères : ils ont été cités à plusieurs reprises et nous savons qu’ils ont été proposés et choisis de façon concertée. Nous pouvons nous féliciter du travail de la Région, mais restons modestes. Nous ne faisons qu’appliquer la loi, enfin contraints par le décret du 5 novembre 2014 relatif à l’agenda d’accessibilité programmée des établissements recevant du public. En effet, celle de 2005 n’avait pas été mise en œuvre, bien que les collectivités aient eu 10 ans pour réaliser l’accessibilité de leurs bâtiments et des services de transport. fanfare ni Alors, appuyons ce programme de mise en accessibilité sans trompette, mais comme une nécessité trop longtemps repoussée. Il faudra encore attendre et suivre ce projet pendant neuf ans, sensibiliser et former les agents tout au long de la mise en place de cet agenda d’accessibilité et, pour les élus du prochain particulièrement vigilants pour qu’aucun retard ne soit pris. mandat, être Nous voyons combien la contrainte, enfin prévue dans la loi, va permettre de bien vivre, de vivre une réelle avancée sociale de lutte contre les discriminations par la mise en place d’une égalité d’accès de traitement des personnes handicapées. Ne les décevons pas une fois de plus. J’ajoute que nous aurions dû, pour la présentation de ce rapport, prévoir une traduction en langue des signes, ce qui aurait permis à toutes délibérations. les personnes présentes de pouvoir suivre nos Je vous remercie. M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Je donne la parole à M. CHOSSON. M. CHOSSON.- Mesdames et Messieurs, suite à la loi sur le handicap de 2005, les AOT ont bien rédigé leur schéma d’accessibilité, mais elles n’ont pas fourni les efforts financiers nécessaires, réguliers et massifs afin de réaliser l’accessibilité des transports en commun pour 220 tous pour 2015, comme prévu. C’est à partir de ce constat que de nouvelles orientations nationales ont été données pour arriver à l’horizon 2024 avec davantage de réalisations concrètes. Ainsi – et c’est bien – avec les nouveaux agendas, nous n’attendrons plus la fin de la nouvelle échéance donnée de 2024 pour constater le retard pris sans pouvoir le rattraper avant la fin de la période. S’agissant des nouveaux engagements, l’effort financier de la Région pour les aménagements des gares sera seulement de 6,50 M€ en moyenne annuelle pour les trois ans à venir. Sans entrer dans les détails, et même si cela ne va pas assez vite, nous pouvons tout de même nous féliciter dans l’ensemble de la teneur du rapport que nous voterons. Néanmoins, je voudrais attirer votre attention sur les trois points suivants. Premièrement, dans la chaîne de mobilité, un seul maillon défaillant vient encore trop souvent péjorer l’ensemble des efforts réalisés par les différentes AOT, dont la Région. Ainsi, un ascenseur sous responsabilité locale qui est constamment en panne remet en cause l’accès aux trains pour les PMR. Sur ce point, la Région, en plus de ses compétences spécifiques dans la chaîne des transports, est désormais garante de l’accessibilité de l’ensemble de la chaîne de mobilité sur son territoire. Même si tel ou tel segment est de la responsabilité d’une autre AOT ou d’une commune, la Région devra veiller régulièrement à ce que cette chaîne ne soit pas rompue. Elle devra donc rappeler à ses partenaires leurs obligations quant au maintien en bon état de fonctionnement de tous les équipements contribuant à l’accessibilité effective sur tous les itinéraires. Deuxièmement, dans l’accessibilité, il ne faut pas négliger l’importance de la présence humaine, comme l’ont rappelé les représentants du CESER. Cette présence humaine doit être forte au quotidien dans toutes les gares, mais aussi à bord. Celle-ci constitue – au-delà des investissements nécessaires dans les quais, les gares et le matériel – un gage de bon accueil de toutes les personnes, donc des PMR. J’insisterai sur ce point et vous rappellerai que la réduction importante des milliers de salariés que la SNCF opère dans notre région 221 depuis plusieurs années, est, à ce titre, plus que préoccupante. La Région devrait être, à notre sens, plus regardante à ce propos. Nous devrions aussi avoir des engagements de notre prestataire sur ce point. Enfin, quant à l’avenir, vous constaterez comme moi qu’à la fin de l’exécution de ce nouveau schéma directeur d’accessibilité et agenda d’accessibilité programmée, nous serons donc encore loin de la complète autonomie de tous dans la chaîne des transports publics, comme l’envisageait la loi de 2005. Ainsi, même si ce sont les moins fréquentées, une bonne partie des gares ne sera pas encore accessible à tous en 2024. De plus, une partie de celles qui seront dites accessibles ne le seront qu’avec la mise en œuvre des services spécifiques d’accompagnement. Ainsi, puisqu’il faut être réaliste du point de vue des capacités de financement, malheureusement bridées par les politiques d’austérité des différents gouvernements qui se succèdent au niveau national, si tous les engagements pris aujourd’hui sont réalisés en 2024, il faudra remettre l’ouvrage sur le métier. Ce schéma doit être considéré seulement comme une étape, afin que l’autonomie de tous dans les transports publics voie un jour effectivement le jour et que la notion du bien vivre, donc de la capacité à bien se déplacer pour tous les citoyens dans la future région Auvergne Rhône-Alpes, devienne enfin une réalité. Merci de votre attention. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Nous passons Mme LOQUET-NAËL. au groupe PSEA. Je donne la parole à Mme LOQUET-NAËL.- Monsieur le Président, Mesdames les Vice-présidentes, chers collègues, le dernier rapport de cette dernière assemblée plénière du mandat n’est pas un rapport anodin. Derrière une apparence très technique, derrière la mise en application de la loi, se cache un volontarisme politique animé par des valeurs simples auxquelles nous sommes attachés. Il est question de l’une des valeurs cardinales de notre République : l’égalité. 222 L’égalité qui fonde notre République repose sur une volonté simple : celle que chacun, quels que soient son origine, son milieu, ses particularités physiques ou intellectuelles, sa situation passée, actuelle ou future, puisse se voir reconnaître sa dimension de citoyen à part entière. L’égalité, c’est reconnaître que chaque citoyen, quel qu’il soit, apporte à ce simple titre sa pierre à notre société, qu’il en est partie intégrante et que, sans lui, nous serions moins riches, moins forts, moins justes. Nous serions moins nous-mêmes, tout simplement. Nous devons traduire ce principe d’égalité dans les faits, dans les actes, dans les actions que nous portons. C’est ce que nous tentons de faire dans cet hémicycle. Est-ce une coïncidence ? Demain, se termine la cinquième édition de la Quinzaine de l’égalité femmes/hommes qui a vu se succéder des débats, des ateliers, des expositions partout en Rhône-Alpes. La thématique de la quinzaine de cette année était un autre pilier de notre République : la liberté. programme Égalité et liberté : nous retrouvons ces deux notions dans le d’actions qu’il nous est proposé d’adopter aujourd’hui puisqu’il s’agit bien d’assurer à des personnes en situation de handicap l’accès à l’éducation et à un service de transports publics dans les meilleures conditions possibles. Victor HUGO rappelait que : « La liberté commence là où l’ignorance finit ». C’est donc l’égalité dans les faits qui ouvre la voie à la liberté. Les lycées en sont sans doute la meilleure preuve. L’accès à l’éducation ne doit pas être entravé, pas plus par une situation sociale que par une situation de handicap. Elle l’est pour tous. Notre agenda marque bien notre volonté dans ce domaine. Fort heureusement, nous ne partons pas de rien puisque la Région a mené une politique forte de réhabilitation des lycées depuis 10 ans. Dès 2008, un plan d’actions a été voté prévoyant un vaste programme de mise en application des lycées, évalué à 160 M€ en 2011. 95 % de nos lycées publics auront connu des travaux de restructuration. 10 lycées ont été entièrement construits ou reconstruits. 80 ont été restructurés. Aujourd’hui, 90 % des établissements sont accessibles aux 223 personnes à mobilité réduite. Le plan accessibilité lancé en 2012 a permis à 88 lycées de bénéficier de travaux spécifiques pour que, dans chaque bassin de vie, chaque jeune en situation de handicap puisse trouver un lycée adapté et poursuivre ses études. La exemplaire, florilège à des démarche plusieurs belles régionale reprises pratiques d’accessibilité dans la cité. a dans et d’ailleurs l’édition des bons été retenue 2013-2014, usages en comme dans le matière Le travail sur la haute qualité d’usage a également permis à notre collectivité d’obtenir le trophée national de l’accessibilité dans la catégorie « accessibilité et emploi ». l’horizon Bien entendu, il nous reste du chemin à parcourir pour qu’à 2025, 100 % des lycées personnes, quel que soit leur handicap. prévoit soient accessibles à toutes les Nous en avons la volonté, comme le montre ce rapport qui une première période triennale mobilisant 40 M€ d’investissements, avec des critères de priorisation qui sont clairs : la présence actuelle ou future d’une ULIS ; la taille du lycée par le nombre d’élèves accueillis ; le coût, la complexité et l’importance des travaux. Je rappelle que, depuis 2007, nous avons voulu accompagner les centres de formation d’apprentis sur le chemin de l’égalité via la charte H+, labellisant et finançant ceux qui investissent pour garantir l’accès de tous à la formation. Tout à l’heure, je parlais de liberté. Celle de se déplacer est essentielle. La Région, là encore, a au cœur de ses compétences les transports régionaux de voyageurs. Contrairement à l’immobilier des lycées, elle n’est pas seule responsable dans ce domaine puisqu’elle doit partager cette responsabilité avec la SNCF – que ce soit la direction des TER ou Gares & Connexions, voire SNCF Réseau – pour ce qui relève des quais ou des haltes ferroviaires. 155 000 Ce n’est pas une mince affaire puisque les TER accueillent voyageurs par jour en Rhône-Alpes. Depuis 2007, cela représente une augmentation de 14 % de la desserte. De même, depuis 2010, la fréquentation a augmenté de 3,7 % : plus de trains, plus de passagers, donc de nouvelles exigences en termes d’accessibilité. 224 Là encore, nous ne partons pas de rien. Le schéma d’accessibilité de 2009 a permis de lancer des travaux. Une cinquantaine de gares ont déjà pu faire l’objet de travaux ou de schémas spécifiques d’accessibilité. Les 5 M€ par an que nous avons octroyés dans ce schéma, viennent en plus des travaux et des rénovations de gares que nous cofinançons. trop peu, Concernant les trains, 32 % du matériel est accessible. C’est peut-être, commandées par la mais nous Région progressons. vont permettre Les nouvelles d’améliorer rames encore l’accessibilité. Il faut, en effet, rappeler de là où nous sommes partis voici 10 ans et se souvenir qu’il y avait encore des vieilles michelines de l’ouest Lyonnais. Si nous les comparons avec les tram-trains qui circulent aujourd’hui, nous pouvons voir l’avancée de notre action. Du côté routier, notre réseau de cars de Rhône-Alpes est 100 % accessible. Ce nouveau schéma propose un phasage par périodes de trois ans. Comme le rappelait tout à l’heure Mme la Vice-présidente Éliane GIRAUD, c’est dès maintenant, dès notre commission permanente qui se déroulera à la suite de cette réunion, qu’il nous sera proposé de financer des études et des travaux dédiés à l’accessibilité dans une trentaine de gares de la région, pour un total de 3,80 M€. Si les travaux étaient trop longs, trop coûteux ou pas encore réalisés, nous proposerions, via l’action du personnel en gare, des trajets de rabattement et même, si cela s’avérait impossible, des trajets effectués en véhicules accessibles aux personnes à mobilité réduite. C’est aussi cela la marque de notre volonté politique. Ce schéma nous propose bien l’égalité qui profite à tous, aussi bien dans les gares que dans les trains. L’amélioration, en termes de lisibilité, d’audibilité, de compréhension, profitera à tous, quelle que soit la situation de handicap ou de non-handicap. plus Il en est de même pour l’accessibilité. Une gare ou un train accessible aux personnes en situation agréable et plus simple à vivre pour tous. de handicap, sera plus 225 Monsieur le Président, vous avez récemment inauguré la première tranche des travaux du nouveau pôle gares de la ville de Grenoble. Cela en est un très bon exemple. La recherche de l’égalité est donc une force. L’accès à la liberté auquel chacun a droit est une richesse partagée. Ces deux dimensions ne prennent sens que dans un troisième pilier, la fraternité. D’ailleurs, je ne rappellerai pas les valeurs de la République – liberté, Mme FONTANGES que République, loin de là. égalité, la fraternité sécurité n’est – mais pas un je dirai pilier plutôt de à notre La fraternité passe par la tarification sociale pour les TER, par la rénovation des lycées, par les travaux d’accessibilité dans les gares, par la gratuité des livres scolaires. Tout cela se mène de front dans une même exigence d’égalité et de fraternité. Cette délibération, aussi technique soit-elle, relève de cette même exigence : celle que chacun puisse disposer du même droit à l’éducation et aux déplacements, quelle que soit sa situation, parce qu’il est finalement un autre nous-même. Je vous remercie. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- Merci. Pour le Mme BOUKAALA. groupe PRG-GE-APP, je donne la parole à Mme BOUKAALA.- Merci, Monsieur le Président. Mesdames les Vice-présidentes, chers collègues, le groupe PRG-GE-APP fait siennes les ambitions affichées dans ce rapport. L’accessibilité universelle est une priorité, car elle est un préalable à l’autonomie des personnes en situation de handicap. Quand certains ne voient dans l’accessibilité qu’un amas de normes et de complexités, le groupe PRG-GE-APP tient à rappeler avec beaucoup de force que l’intégration des personnes en situation de handicap constitue une avancée essentielle dans la reconnaissance de leur citoyenneté, partie intégrante de la dignité humaine. Au-delà du cadre légal, travailler sur l’accessibilité des personnes en situation de handicap – cela a été dit – c’est travailler au 226 final pour améliorer le quotidien de tous. C’est travailler sur les mobilités de tous : les personnes âgées, les personnes avec des poussettes, les enfants en bas âge. C’est finalement rendre la ville, les lieux plus accueillants pour toutes et tous. Rhône-Alpes n’a pas à rougir de son bilan. Depuis 2007, la Région mène une politique déterminée, ambitieuse dans l’ensemble de ses compétences, pour faire en sorte que l’accès à tous et pour tous devienne une réalité. Ainsi, la Région a mis en place en 2008 la démarche H+ pour favoriser l’accès à la formation et à l’emploi durable des apprentis dans nos centres de formation. En 2012, dans le cadre du PPI, nous avons l’accessibilité dans également les voté lycées. une 90 % enveloppe des accessibles aux personnes à mobilité réduite. de 51 M€ établissements sont pour déjà Dès 2007, la Région a mis en application un référentiel « accessibilité de tout handicap » à tous les travaux réalisés dans les lycées. Les techniciens et les ingénieurs de la Direction des lycées reçoivent aussi une formation spécifique. La région Rhône-Alpes doit être un modèle social pour tous nos partenaires. Nous ne pourrons pas les inciter à une démarche proactive si nous n’avons pas nous-mêmes une politique exemplaire et si nous ne proposons pas un service public irréprochable. de Ainsi, employeur de plus de 6 000 agents, la Région accueille manière travailleurs volontariste handicapés, préconisations légales. des dont personnes le avec pourcentage la reconnaissance est supérieur de aux Notre bâtiment de l’hôtel de région a été labellisé, conçu et réalisé selon la démarche haute qualité d’usage. À ce titre, notre région a obtenu en 2013 le trophée de l’accessibilité délivré par le Conseil national du handicap et l’association Accès pour tous. Le groupe PRG-GE-APP se félicite de la dynamique engagée, mais il reste aujourd’hui encore beaucoup à faire pour répondre aux difficultés permanentes et inacceptables que rencontrent au quotidien les personnes en situation de handicap, beaucoup à faire pour l’inclusion de ces personnes. 227 Cette délibération est une nouvelle pierre à l’édifice. Elle était attendue par les acteurs et les usagers, car elle apporte une réelle plus-value. Quand j’ai entendu les propos tenus ce matin par certains conseillers régionaux sur les bancs de notre assemblée, je dois dire qu’aujourd’hui certains masques sont tombés. Quand on fait de la petite politique et de la politique politicienne sur un agenda d’accessibilité, c’est dramatique. Il me semble qu’aujourd’hui nous avons réellement vu quelles étaient les valeurs de la gauche dans cette assemblée. (Applaudissements.) À l’horizon 2020, nous prévoyons ainsi de rendre accessibles plus de 70 gares avec un budget de plus de 50 M€ déjà inscrit au contrat de plan État-Région. Pour l’accessibilité des lycées, nous prévoyons d’affecter au cours des trois prochaines années une somme globale de 90 M€. Cette délibération n’est pas seulement une compilation de moyens pour faciliter à terme l’accès des transports collectifs et les lycées à tout type de handicap : moteur, sensoriel, cognitif ou encore psychique. C’est bien la dimension humaine qui constitue la trame porteuse de cette délibération. Ainsi, la Région Rhône-Alpes a mis en place une démarche systémique de démocratie participative : les usagers aident à la décision pour les usagers. Notre groupe tient à saluer la qualité de la démarche de concertation engagée par les deux Vice-présidentes, en particulier avec les associations sur la base d’une écoute attentive de leurs attentes et de leurs propositions. Dans le cadre des dispositions qui seront prises au cours des prochaines années, notre groupe portera une attention toute particulière à la formation des agents d’accueil, non seulement dans les lycées mais aussi dans les gares, afin d’assurer une présence auprès des personnes en situation de handicap et un usage optimal des aménagements. Le groupe PRG-GE-APP votera – vous l’aurez compris – avec fierté ce rapport. 228 (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame BOUKAALA. Le dernier orateur est M. VOIR pour le groupe FdG. Ensuite, je donnerai la parole au Vice-président. M. VOIR.- Je vous remercie. Monsieur le Président, Madame la Vice-présidente, en 2005, la loi sur l’égalité des chances fixait à 10 ans la mise en accessibilité des établissements accueillant du public. Malheureusement, le gouvernement a reculé sur cette échéance et sur les moyens engagés pour l’accessibilité, conduisant au constat navrant – repris dans cette délibération – que la totale accessibilité était manifestement complexe à résoudre pour les collectivités. L’égalité n’est pas un luxe, mais un droit. Il est regrettable que les pouvoirs publics ne parviennent pas à mener une politique plus volontariste en la matière. Nous ne nous résignons pas à l’idée que de nombreux lycées et bâtiments publics ne seront accessibles qu’à la rentrée 2020, voire 2025-2026 pour certains d’entre eux. Je l’ai dit au futur, mais j’aurais peut-être dû employer le conditionnel, car si les politiques d’austérité et leurs ravages se poursuivent, il est évident que ce seront toujours d’ajustement. les plus démunis qui joueront la variable Il n’est pas pensable un instant que nous ne puissions pas nous résoudre à un service minimum, comme cela a prévalu jusqu’alors. Non, définitivement, la question de l’accessibilité se doit de ne pas être un ajustement. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap atteint 22 %, principalement faute d’accès suffisant à la scolarité et à la formation. Le droit au travail et à l’insertion des personnes en situation de handicap doit être réel. Celui-ci ne peut être effectif sans assurer en premier lieu le droit à l’éducation. La Région a une responsabilité particulière en matière d’accessibilité de nos lycées et de nos infrastructures de transport public. Ne pas faire de cette question une priorité politique rajouterait une inquiétude discriminatoire à l’égard des personnes en situation de handicap. 229 Notre assemblée plénière a voté en 2012 à la quasi-unanimité, le Front National s’étant abstenu – étonnant, non ? – un plan pluriannuel des travaux pour les lisser, avec un volet accessibilité de 51 M€ pour la période 2012-2015. Notre collectivité n’a pas démérité puisque près de la moitié des obstacles recensés a trouvé une solution à ce jour, soit par le biais de travaux spécifiques, soit dans le cadre de nouvelles opérations. Le groupe Front de Gauche a défendu l’idée, dès 2011, de garantir au moins un établissement 100 % accessible par bassin de vie dans la région. Le travail a été mené dans ce sens et cela fait dorénavant partie des priorités aujourd’hui affichées. Reste un point qui n’est pas traité dans cette délibération et dont nous souhaitons qu’il puisse être pris en compte à l’avenir : la question de la formation des agents régionaux, concernant non seulement les lycées mais aussi la SNCF pour le volet ferroviaire. Aucun dispositif de cette nature ne figure dans le rapport. Pouvons-nous nous cantonner au strict cadre légal ? Respecter la loi serait déjà une avancée spectaculaire. Pouvons-nous nous en contenter alors que des régions, comme l’Île-de- France, ont choisi de former les agents régionaux, de former à l’accueil des publics en situation de handicap, de former au recrutement, à l’orientation scolaire, professionnelle, etc. ? Le bilan des premières formations réalisées a des résultats très positifs. Il nous paraît impératif de nous en inspirer car, pour nous, il serait inconcevable que des lieux d’étude, de travail, de vie devenus accessibles physiquement, soient des espaces où les personnes situation de handicap ne seraient pas pleinement à leur place. en Aussi exemplaire soit-elle, à en lire le rapport, il faudra que notre collectivité respecte ses engagements. Notre groupe estime qu’il serait bien malvenu, voire indécent, de nous féliciter un peu vite des engagements que nous prenons ici. Nous devrions au contraire faire preuve d’humilité. Plutôt que d’afficher fièrement toutes les récompenses obtenues par la collectivité, faisons l’économie de l’autosatisfaction et mettons-nous au travail. Nous avons ce devoir vis-à-vis des associations 230 représentatives des personnes en situation de handicap qui ont exprimé le sentiment d’avoir été bernées avec l’ordonnance de septembre 2014 et qui attendent depuis 1975, date de la première loi d’orientation fixant l’obligation de l’accessibilité – soit depuis 40 ans et pour 10 ans encore – que les pouvoirs publics tiennent leurs engagements. Mes chers collègues, gardons-nous de tout triomphalisme. Il en va du respect de l’engagement de notre collectivité et du respect de la parole publique à l’heure d’une défiance de plus en plus grande vis-à-vis du politique. À l’heure où la moitié de nos concitoyens ne se déplace plus aux urnes, notre assemblée a le devoir de donner un signal clair et sans équivoque quant à ses intentions. Je vous remercie. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- Merci. La parole est à Mme GILLET de THOREY. Mme GILLET de THOREY.- Tout d’abord, pour répondre à Mme FONTANGES, je pense que nous devrions être unanimes sur un sujet aussi important et ne pas en faire une exploitation politicienne, parfois malvenue, parfois malsaine. J’avoue être un peu déçue par votre intervention. Concernant la problématique de l’accessibilité, vous êtes un peu de mauvaise foi. Quand vous avez prononcé : « 1 % », je pense que vous m’avez certainement mal entendue puisque les 50 M€ ont déjà été versés. La planification actuelle de 141 M€ s’ajoute aux 150 M€ par an intégrés au niveau du PPI. Dans le cadre du plan pluriannuel d’investissement, tous les lycées concernés sont accessibles. Je pense donc que le pourcentage est beaucoup plus important. Cela me touche particulièrement puisque j’ai moi-même un enfant porteur d’un handicap et je connais le parcours du combattant. Je sais qu’il ne faut pas faire de triomphalisme, mais d’énormes progrès ont tout de même été réalisés. Je connais le parcours, de la naissance à la mort, des parents, des problématiques du handicap. adolescents, des adultes concernant les 231 Au sujet de vos propos concernant le changement de regard et l’accessibilité, nous en avons effectivement tous connaissance. nationale, Nous essayons tous à notre niveau, que ce soit l’Éducation l’Association des parents d’élèves, les différentes collectivités territoriales – la commune, le département, la région – d’œuvrer et d’accompagner toutes les actions qui peuvent être mises en place. L’accompagnement par les ULIS est très important, de même que le label H+ pour la formation. Il faut examiner ces points de façon objective et se dire – sans triomphalisme, ni angélisme, mais avec réalisme – que 90 % de nos lycées rhônalpins sont aujourd’hui accessibles en PMR. Lorsqu’il y a des difficultés – cela a été dit et redit – il s’agit de tout type de handicap. Il est vrai que, parfois, nous particuliers et c’est difficile. sommes sollicités pour des handicaps Comme c’est ma dernière assemblée plénière et que je ne me représenterai pas, je tiens personnellement et aussi collectivement à remercier les services et leurs responsables, Christelle BONNET et JeanFrançois LENNOZ, qui ont su immédiatement réagir pour répondre. Il est vrai que lorsque c’est la rentrée et que l’on avertit le jour même, c’est difficile car il faut un certain délai. Néanmoins, nous sommes très réactifs pour répondre le mieux possible – rien n’est parfait – aux sollicitations. Madame FONTANGES, vous parliez de sécurité et de handicap : je ne sais même pas quoi vous répondre. Je disais qu’il y avait à la fois de la mauvaise foi et de l’électoralisme. Les problématiques de sécurité ne sont pas liées aux problématiques de l’accessibilité. Vous savez pertinemment que nous sommes tous sensibles – ne nous faites pas dire le contraire – aux problématiques de sécurité et que nous œuvrons aussi dans ce sens. Quant à rapprocher les deux, il me semble qu’il n’y a pas de mots et que chacun comprendra le non-dit. (Applaudissements.) Quant au Front National, Madame ROBERT, vous avez fait des assimilations qui ne sont pas entendables non plus. 232 propos. Mme ROBERT n’est pas là, aussi vous lui transmettrez mes Par rapport à l’explication de vote, quand elle a dit qu’il y avait une certaine forme de précipitation à notre niveau électoraliste, je répondrai qu’il y a tout simplement une loi datant du 11 février 2005 avec un agenda d’accessibilité qui doit être présenté aux différentes collectivités, normalement avant fin septembre. Nous avons eu une légère dérogation puisque notre assemblée plénière avait lieu aujourd’hui. Nous avons tous dit que nous n’avons pas attendu la loi pour travailler. En effet, depuis plus d’une dizaine d’années, au sein de la Région Rhône-Alpes, nous œuvrons sur ces problématiques d’accessibilité en y contribuant financièrement et en y répondant au cas par cas. Certes, nous travaillons sur l’agenda d’accessibilité, mais nous travaillons aussi depuis longtemps avec tous les partenaires – je les en remercie encore – pour qu’effectivement nous puissions avoir une égalité d’accès. Madame COSSON, vous avez parlé de la problématique du langage des signes. Je tiens à dire qu’un diaporama a été créé. J’ai souhaité que nous l’inscrivions aussi dans ce cadre pour que chacun puisse accéder à l’information. C’est fait sur Internet. Les élus et les orateurs ne font jamais assez attention à parler correctement. Aussi, j’aurais dû me tourner vers vous pour que certains puissent lire sur mes lèvres. Là encore, nous avons beaucoup à apprendre et nous devons tous nous améliorer. Je vous prie de m’en excuser. S’agissant des propos de Mme LOQUET-NAËL, je la remercie pour son intervention. Effectivement, les principes des valeurs de la République auxquelles nous tenons tous – la liberté, l’égalité, la fraternité – sont essentiels. Le jour où nous n’aurons plus à parler d’inclusion, nous aurons gagné. Mais aujourd’hui, nous avons encore et toujours, malheureusement, besoin d’en parler pour que tous nos jeunes puissent accéder aux mêmes services. Je voudrais aussi remercier la commission et sa présidente, Madame COSSON, ainsi que les deux Vice-présidentes qui n’ont pas pu être présentes et s’excusent, car elles devaient assister à des réunions 233 dans le cadre de leur représentation. Il s’agit de Mmes BRACHET et AZNAR-MOLLIEX qui ont beaucoup participé à ce travail autour de l’accessibilité. C’est vraiment un travail collectif pour lequel nous devons être unanimes. (Applaudissements.) Madame BOUKAALA, pour le PRG-GE-APP, vous avez bien résumé tout cela en disant qu’il faut tenir l’objectif. Qu’il s’agisse des lycées, des transports, de la politique de la ville, nous avons toujours été unis au sujet des problématiques d’accessibilité, de même que rendre la ville et les lieux plus accueillants, avec un accès pour tous, avec la notion d’emploi pour laquelle des améliorations importantes restent à faire même si nous avons eu un label. C’est déjà un point important. toujours Monsieur VOIR, vous avez parlé de la politique volontariste, perfectible. Je vous remercie d’avoir souligné de objective l’état des lieux actuel et les différents obstacles. façon Vous avez dit qu’environ 50 % des obstacles ont trouvé une solution. Cela veut dire que 50 % ont besoin d’en trouver une. Quant à la notion de « formation des agents », je tiens à dire que la direction des ressources humaines planifie d’accueil dans les lycées. Pour la notion de de son côté la « formation », formation comme des pour agents certaines thématiques – nous avons beaucoup parlé de développement durable – nous avons une réelle nécessité de spécificité. Il faut que des professionnels forment les personnes aux problématiques d’accessibilité de façon très pointue. Puisque nous parlons de tout type de handicap, il ne faut pas généraliser, mais y travailler. J’insistais aussi pour vous répondre, bien que je l’aie déjà dit, sur l’accessibilité au cas par cas que nous faisons aujourd’hui et le fait que 90 % des lycées sont accessibles aux PMR. Je n’ai pas répondu à une question posée par Mme ROBERT et régulièrement posée par M. KIEFFER concernant l’accessibilité dans l’enseignement privé. Il y a eu un protocole. Dans ce cadre, nous avons priorisé la notion de sécurité technique dans les lycées, la notion d’accessibilité, de même que dans les lycées professionnels. Il n’empêche – et ce sera une réflexion à avoir avec les nouveaux élus dans 234 le cadre de l’élaboration du nouveau protocole – qu’il faudra travailler sur la notion d’investissements spécifiques concernant les problématiques d’accessibilité. C’est un problème réel puisque ce sont des montants extrêmement élevés s’il s’agit de lycées anciens. Par ailleurs, dans le cadre des nouveaux lycées que nous finançons parfois, nous devons l’accessibilité. bien évidemment tenir compte des normes sur Il me semble qu’il était important d’y passer du temps. C’est un sujet sensible. Je répète que le jour où nous n’en parlerons plus, nous aurons gagné. Nous avançons de façon assez importante. M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame GILLET de THOREY. La parole est à Mme GIRAUD. Mme GIRAUD.- Merci beaucoup, Monsieur le Président. Comme je l’ai dit dans ma présentation, on peut toujours faire mieux. D’ailleurs, M. VOIR nous invitait à faire mieux et j’y reviendrai dans quelques minutes. Le ton n’était pas à l’autocongratulation, comme cela a été dit, mais au fait que nous sommes aujourd’hui dans l’application de la loi et dans l’exercice d’un droit. Je dirai à Mme ROBERT que je n’ai pas la migraine, excepté quand je l’écoute et ce, depuis des années. En effet, elle confond beaucoup de choses. Elle revient toujours sur l’application de la loi et sur l’application du droit. Pour ma part, je suis heureuse que la République ait donné aux femmes la possibilité et le droit de disposer de leur corps. (Applaudissements.) Je suis également heureuse quand la loi fait progresser les droits et les droits pour tous. Madame BOUKAALA, je suis très heureuse que vous ayez rappelé – car c’est important – qu’il n’y a pas d’un côté les personnes handicapées et de l’autre, les autres ; que le handicap touche tout le monde, à tous les âges de la vie et que, demain, nous pourrions être, nous aussi, dans la difficulté de se mouvoir ou d’être dans notre société. 235 Je crois que le travail effectué bénéficie à tout le monde – je le dis aux associations – car c’est un service public et que nous devons rendre le service public de droit dans cette République. (Protestations.) Je pense que certains groupes politiques, dont le vôtre, Monsieur BOUDOT, voudraient bien que nous instaurions quelque chose autour de la normalité en excluant les trois quarts de la société. Cela ne vous ferait même pas peur. Je ne suis pas dans cette réponse-là, mais dans une réponse du droit et de la loi. Je voudrais également vous dire que je suis très étonnée, Madame FONTANGES, par vos propos. Je vous croyais plus à l’écoute. Mêler les questions de sécurité et les questions d’accessibilité, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire effectivement une façon de voir qui cherche à rapprocher peut-être une droite extrême d’une extrême droite. (Brouhaha.) Dans cette région, nous en avons déjà vu les dangers et les risques de près. (Protestations de M. BOUDOT.) Mme GIRAUD.- Je voudrais simplement ajouter qu’en matière de sécurité, tout le monde a droit à la sécurité. D’ailleurs, nous y travaillons, non pas depuis hier, mais en formant les personnes, dans la convention TER, avec la SNCF. Nous n’avons pas besoin de monter une politique de proximité puisqu’elle existe déjà et que nous avons déjà des conventions en matière de sécurité. Nous avons fait des efforts dans les gares en matière de renforcement d’éclairage, de mise en place de clôtures, de sécurité des souterrains, de bornes d’appel des voyageurs. Nous avons acheté du matériel accessible et du matériel qui permettait aussi de voyager de manière plus sûre. Je dis aujourd’hui qu’aucun thème n’est tabou. Nous répondons aussi au thème de la sécurité par l’action que nous menons. Je trouve cela un peu gros de mélanger les deux aujourd’hui, comme par hasard. Monsieur VOIR, quand je vous écoute, j’ai le sentiment de me retrouver devant certains de mes professeurs qui disaient : « Peut mieux faire ». J’avais toujours l’impression qu’il fallait passer un cap. 236 Notre collectivité n’a pas attendu Mme COSSON puisque nous avons investi plus de 30 M€ ces dernières années dans les questions relatives à l’accessibilité. Si nous continuons à être défiants entre nous, à gauche, je pense que nous ne ferons pas avancer les choses. En revanche, d’autres feront avancer d’autres propos d’autres droits qui seront dangereux pour notre société. et Selon les accords que nous avons avec la SNCF, plus de 1 400 agents seront formés aux questions de l’accessibilité et de l’accompagnement dans les trois ans qui viennent. Nous avons examiné toutes ces dispositions et ces politiques. Aujourd’hui, je suis très contente que nous ayons déjà travaillé sur la question de l’accessibilité, que nous ne nous contentions pas de mesures à partir d’aujourd’hui et que nous ayons pu mettre en place un programme qui répond déjà à un certain nombre de demandes. J’ajouterai simplement – cela a été demandé par Mme COSSON tout à l’heure – que tous les propos tenus par cette assemblée sont écoutés par toutes les personnes puisque nous avons, depuis déjà deux assemblées plénières, une traduction en langue des signes sur le site Internet. Je terminerai par le travail que nous avons mis en place au sein des services sur les questions de l’accessibilité et du handicap. Aujourd’hui, Mme BOUKAALA l’a dit la – a région augmenté Rhône-Alpes le nombre – de comme personnes reconnues handicapées dans ses effectifs. Elles représentent 8,81 % du personnel. Nous sommes bien au-delà des normes. Nous ne l’avons pas toujours suffisamment médiatisé, mais ce travail a été réalisé. Nous avons été au rendez-vous. J’espère que nous aurons dans cette assemblée, à l’avenir, des rendez-vous aussi exceptionnels pour dire que nous avons pu le mettre en place. (Applaudissements.) M. LE PRÉSIDENT.- Merci, Madame GIRAUD. Je veux souligner le travail accompli avec les associations dans le cadre de la commission extra-régionale du handicap. Comme beaucoup sont présentes aujourd’hui, je voudrais leur dire que cette commission régionale a fait un bon travail puisqu’elle a permis 237 d’avancer sur des propositions concrètes et de prendre en compte la réalité des difficultés que rencontrent les personnes handicapées dans leur vie quotidienne. L’accessibilité en est l’un des aspects. Il y en a beaucoup d’autres : l’accès au travail, à la formation, au sport, l’accès à tout ce qui constitue la vie sociale. Nous avons choisi comme principe que les six millions de Rhônalpins avaient la même adresse et les mêmes droits. Je crois qu’il faut le souligner dans ce cadre, car ces droits doivent trouver leur traduction concrète. Tel est l’objet de ces schémas. À chaque fois que nous visitons un établissement ancien, comme un lycée, où ces préoccupations n’étaient pas présentes voici 100 ans ou au début de la grande vague de constructions scolaires, nous nous interrogeons sur ces marches qu’il faut franchir, ces portes qui ne sont pas conçues pour laisser passer les fauteuils, ces couloirs qui ne permettent pas à des enfants mal voyants de pouvoir se repérer. Ce sont des choses très concrètes et humaines. voici plus Il en va de même pour les gares puisqu’elles ont été conçues de 100 ans, à un moment où il n’y avait pas cette préoccupation. Je dirai de même pour les trains. Regardez les efforts accomplis. Quand on voit encore passer des voitures Corail, on se rend compte du travail accompli dans l’acquisition des matériels, dans la prise en compte de ces données pour les handicapés. Il faut continuer, car rien n’est achevé dans ce domaine. Nous avons tous le devoir de réaliser cette bataille pour l’égalité des droits. Autrement, notre République ne serait pas ce qu’elle est. C’est ce que je tenais à vous dire avant de procéder au vote. J’appelle le vote sur le rapport n° 15.01.618. Madame ROBERT, ce n’est pas le lieu de la polémique. Mme ROBERT.- J’ai été interpellée par les propos contradictoires de Mme GIRAUD. Je voudrais tout de même lui répondre, car je suis particulièrement sensible à la cause des personnes handicapées. Autour de moi, dans ma famille, dans mon entourage, il y a 238 beaucoup de trisomiques, ceux-là même que vous, par vos propos, venez de dire qu’il faut supprimer. (Protestations.) L’avortement, c’est cela, Madame GIRAUD. C’est supprimer un bébé dans le ventre de sa maman. M. LE PRÉSIDENT.- Madame ROBERT, le temps n’est plus à la polémique. Nous allons maintenant voter sur ce rapport. J’appelle le vote sur le rapport n° 15.01.618. Qui est pour ce rapport ? Les groupes FdG, EELV, PSEA, le groupe UDC-APP. Qui est contre ? Personne. Qui s’abstient ? Le groupe FN. Je vous remercie, mes chers collègues. * Le rapport n° 15.01.618 est adopté. session. M. LE PRÉSIDENT.- Nous en avons terminé avec cette C’est aussi notre dernière assemblée. Je veux remercier très sincèrement les services de notre assemblée qui nous ont permis de travailler dans de bonnes conditions, parfois tardivement, parfois de façon chaotique, mais c’est la règle de la démocratie. (Applaudissements.) J’ai été attentif à ce que les expressions de tous les groupes politiques puissent se faire. (Protestations.) Je crois que chacun ici reconnaîtra ma mansuétude – que l’on me reproche parfois – mon sens du respect pour les élus du suffrage universel, quels que soient leurs choix politiques et quels que soient, parfois, les excès de langage, mais cela fait partie des règles. Nous avons maintenant terminé notre assemblée. Je souhaite à ceux qui ne revendiquent pas d’être réélus et qui abandonnent leur fonction, de garder l’esprit de la région RhôneAlpes. Pour les autres, la parole est maintenant aux citoyens puisque telle est la règle du suffrage universel. Je veux dire simplement « au revoir » au Conseil régional de Rhône-Alpes puisque ce sera la fin de nos assemblées régionales et 239 « bonjour » au Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes qui se réunira dans cette salle le 4 janvier prochain. Merci à tous. (Applaudissements.) (La séance est levée à 11 heures 15.) 240 AMENDEMENTS ET VOEUX 241 DÉCISION MODIFICATIVE N° 2 DE L’EXERCICE 2015 242 ASSEMBLEE PLENIERE DU CONSEIL REGIONAL 15 et 16 octobre 2015 Vœu de l’exécutif DM2 Rapport n° 15.12.614 DM2 de l’exercice 2015 Exposé des motifs La loi portant Nouvelle Organisation Territoriale et de la République (NOTRe) introduit de profonds changements sur la compétence des collectivités territoriales en matière de développement économique. Dans ce domaine, la loi organise une répartition plus claire des compétences entre les collectivités et confirme le rôle renforcé des Régions. A partir du 1er janvier 2016, les Régions seront les seules collectivités compétentes en matière d’aides aux entreprises, à l’exception de l’investissement immobilier pour les communes et intercommunalités et d’aides au secteur agricole pour les Conseils départementaux. Le 1er janvier 2016 marquera également la fin de la clause de compétence générale qui permettait aux Conseils départementaux d’intervenir sur le développement économique. Cette nouvelle organisation de l’intervention des collectivités territoriales sur le développement économique a des conséquences importantes sur les interventions des Conseils départementaux. Aux termes de la loi, ces derniers n’auront juridiquement plus la possibilité d’intervenir directement sur le développement économique, hormis sur le financement des agences départementales de développement économique qu’ils pourront continuer à financer jusqu’au 31 décembre 2016. Cette clarification ne constitue pas juridiquement un transfert de compétences et ne fait donc pas l’objet d’une compensation financière dédiée. Le projet de loi de finances pour 2016, qui sera prochainement présenté au Parlement, prévoit une évolution importante de la répartition du produit de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Les Régions en percevront à l’avenir une part plus importante (de 25 à 50%). Cependant, si cette évolution de la répartition du produit de la CVAE traduit sur le plan de la fiscalité le renforcement de la compétence des Régions en matière de développement économique, il ne s’agit pas d’une ressource fléchée sur cette politique. Dès le 1er janvier 2016, les Régions devront en priorité faire face à d’importantes nouvelles dépenses issues de la Loi NOTRe, notamment en matière de transports scolaires et interurbains. L’absence de compensation financière dédiée pour la compétence économique renforcée des Régions fragilise la nécessaire intégration des actions de développement économique portées jusqu’à présent par les Conseils départementaux. En présence d’une compétence non obligatoire pour les Conseils départementaux, les modalités et niveaux d’engagements financiers sont très divers et les conséquences très différentes selon les régions. Les départements de la région Rhône-Alpes présentent aujourd’hui des niveaux d’engagements financiers pour le développement économique importants. Afin de disposer des éléments pour la construction du budget 2016, il sera procédé à un état des engagements budgétaires des Conseils départementaux au titre de leur action économique en 2015. Il est déterminant pour l’avenir d’assurer à la Région Rhône-Alpes les moyens budgétaires suffisants pour faire face à cette nouvelle responsabilité. 243 Voeu : Le Conseil régional Rhône-Alpes demande au Gouvernement et au Parlement d’intégrer dans la loi de finances pour 2016 une ressource nouvelle pour les Régions leur permettant de faire face à la disparition des engagements des Conseils départementaux pour le développement économique et d’assurer la continuité de l’effort public pour anticiper, innover, attirer, exporter et créer des emplois sur l’ensemble des territoires. REJETÉ 244 TABLEAU DES VOTES AP 15 et 16 octobre 2015 cnd RESULTAT DES VOTES Assemblée plénière des 15 et 16 octobre 2015 N° et TITRES RAPPORTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT VOEUX AMENDEMENTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT 15.12.614 Décision modificative n° 2 de l'exercice 2015 PSEA UDC-APP FdG FN PRG-GE-APP EELV MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Amendement de l'Exécutif Fonction 9 - action économique PSEA EELV FdG PRG-GE-APP UDC-APP FN MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Amendement n° 002 EELV Amendement de M. Ravache sur le vœu n° 001 EELV FdG Vœu n° 001 Exécutif PSEA UDC-APP PRG-GE-APP FN 15.14.615 Bilan de la participation de la Région Rhône-Alpes aux Objectifs du Millénaire pour le développement (non soumis au vote) et Participation de la Région Rhône-Alpes aux Objectifs de Développement Durable (ODD) PSEA FN EELV FdG PRG-GE-APP UDC-APP Retiré MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Page 1 PSEA PRG-GE-APP UDC-APP FN MmeComet Rejeté M.Gabriac M.Wyssa EELV FdG MmeComet Rejeté M.Gabriac M.Wyssa AP 15 et 16 octobre 2015 N° et TITRES RAPPORTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT VOEUX AMENDEMENTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT 15.07.616 Parc naturel régional des Baronnies provençales : adoption des statuts du PNR Baronnies Provençales et dissolution du syndicat mixte de préfiguration du PNR Baronnies Provençales I-1) PSEA UDC-APP EELV FN FdG PRG-GE-APP MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa I-2) PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa I-3) PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa 15.12.617 Contrat de Plan État-Région 2015-2020 - volet territorial Amendement n° 003 EELV Page 2 Retiré AP 15 et 16 octobre 2015 N° et TITRES RAPPORTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT I-1) AIN VOEUX AMENDEMENTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT Amendement de M. Raymond (PSEA) PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN MmeBoch M.Buellet MmeGrossetête MmePernod-Beaudon M.Voisin MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa DROME PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN MmeGrossetête MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa ISERE PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP MmeRabilloud FN MmeBolze M.Girard MmeGrossetête M.Kovacs MmePellat-Finet MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa LOIRE PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP MmeGrossetête FN MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa SAVOIE PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN MmeCochet M.Dullin MmeGrossetête M.Rochette MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Les 2 premières lignes PSEA EELV FdG PRG-GE-APP FN UDC-APP MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Suite du texte PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Page 3 AP 15 et 16 octobre 2015 N° et TITRES I-2) Métropole de Lyon RAPPORTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN M.Creus MmeMartin MmeMorel-Darleux MmeGrossetête MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Métropole de Grenoble PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN MmeGrossetête MmePellat-Finet MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Saint-Étienne métropole PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP MmeGrossetête FN MmeChanal MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Genevois français PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP MmeBaud-Roche M.Valli FN MmeAndré-Laurent M.Carbonnel M.Fournier MmePernod-Beaudon MmeGrossetête MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP MmeChanal MmeGrossetête FN MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa I-3) Ligne Sathonay/Trévoux I-4) Epase Saint-Etienne VOEUX Page 4 AMENDEMENTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT AP 15 et 16 octobre 2015 N° et TITRES I-5) La Maurienne RAPPORTS POUR PSEA FdG PRG-GE-APP M.Rochette CONTRE Abstention NPPAV EELV FN UDC-APP MmeCochet M.Creus M.Dullin MmeMartin M.Fournier MmeMorel-Darleux FdG FN M.Kovacs ABSENT RESULTAT VOEUX AMENDEMENTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT MmeComet Rejeté M.Gabriac M.Wyssa Le territoire Rhône Médian PSEA UDC-APP EELV PRG-GE-APP MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa La Plaine de Saint Exupéry PSEA EELV FN FdG M.Creus PRG-GE-APP MmeMartin MmeMorel-Darleux UDC-APP MmeComet Rejeté M.Gabriac M.Wyssa L'Espace Mont Blanc PSEA UDC-APP FdG PRG-GE-APP EELV M.Fournier FN MmeAndré-Laurent M.Carbonnel MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa I-6) PSEA UDC-APP EELV FdG PRG-GE-APP FN Adopté QUESTIONS DIVERSES ET VŒUX GÉNÉRAUX (1) - Mmes Agier, Benahmed, Bencharif, Bernard, Boileau, Bonicalzi-Herrero, Colin, Cosson, Cusey, DelbosCorfield, Fréry, Herbertz, Le Gardeur, Moreira, Novelli, Poncet, Rousselle, Tremblay, Morel-Darleux, Martin Vœu n° 005 - (1) Votants : 151 SCRUTIN PUBLIC 37 101 4 9 Rejeté M. Chabrolle, Chosson, Communod, Coulombel, Jouve, Keller, Kohlhaas, Kretzschmar, Leclair, Leras, Longeon, Lounes, Meirieu, Mercier, Mériaux, Tête, Uca, Creus Vœu n° 006 MM.Voir et Auguste Page 5 PSEA UDC-APP FdG PRG-GE-APP FN EELV MmeBOLZE MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa AP 15 et 16 octobre 2015 N° et TITRES RAPPORTS POUR CONTRE Abstention NPPAV ABSENT RESULTAT VOEUX AMENDEMENTS POUR CONTRE FN ABSENT RESULTAT PSEA EELV FdG PRG-GE-APP F.N UDC-APP MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Vœu n° 008 - PSEA PSEA UDC-APP EELV FN FdG PRG-GE-APP MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Vœu n° 009 - EELV PSEA FN EELV FdG PRG-GE-APP Vœu n° 010 - FN FN 15.01.618 PSEA EELV FdG PRG-GE-APP UDC-APP NPPAV Vœu n° 007 - FdG MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa Page 6 UDC-APP PSEA EELV FdG PRG-GE-APP UDC-APP Vœu n° 011 - PSEA / PSEA FN FdG / PRG-GE-APP / EELV EELV FdG PRG-GE-APP Politique immobilière des lycées publics - politique des transports régionaux publics de voyageurs : agendas et schéma d'accessibilité Abstention MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa MmeComet Rejeté M.Gabriac M.Wyssa UDC-APP MmeComet Adopté M.Gabriac M.Wyssa 247 QUESTIONS DIVERSES ET VŒUX GÉNÉRAUX 248 VOEU SESSION PLÉNIÈRE DU CONSEIL RÉGIONAL RHÔNE-ALPES Jeudi 15 et vendredi 16 octobre 2015 005 SOUTIEN AUX SALARIES DE ST MICROELECTRONICS des conseillers régionaux EELV : Annie AGIER, Fatiha BENAHMED, Lela BENCHARIF, Corinne BERNARD, Maryvonne BOILEAU, Valérie BONICALZI-HERRERO, Alain CHABROLLE, Jean-Marie CHOSSON, Albane COLIN, Noël COMMUNOD, Monique COSSON, Alain COULOMBEL, Alexandra CUSEY, Gwendoline DELBOS-CORFIELD, Marie-Noëlle FRERY, Catherine HERBERTZ, Didier JOUVE, Olivier KELLER, Jean-Charles KOHLHAAS, Cyril KRETZSCHMAR, Benoît LECLAIR, Hélène LE GARDEUR, Gérard LERAS, Olivier LONGEON, Belkacem LOUNES, Philippe MEIRIEU, Jacques MERCIER, Pierre MERIAUX, Véronique MOREIRA, Marie-Odile NOVELLI, Raymonde PONCET, Véronique ROUSSELLE, Etienne TETE, Jeannie TREMBLAY, Elvan UCA, et de : Armand CREUS, Front de Gauche- Ensemble! Corinne MOREL-DARLEUX, Front de Gauche - Parti de Gauche Elisa MARTIN, Front de Gauche - Parti de Gauche Soutien aux salariés de ST MicroElectronics Exposé des motifs : En mai 2015, le PDG de ST Microelectronics, Mr Carlo BOZOTTI a annoncé publiquement que les les pertes devenaient intenables, et que toutes les options étaient envisagées. Il n’a pas à ce jour précisé ses intentions mais les organisations de salariés craignent à juste titre aujourd’hui la cession ou l’abandon progressif de la division des produits numériques, particulièrement les sites de Grenoble et de Crolles. La disparition de cette filière pourrait entrainer à terme la disparition de 30 000 emplois dans la région Rhône-Alpes. Une telle décision conduirait inévitablement, non seulement à l’affaiblissement du tissu industriel grenoblois, mais aussi à la disparition à brève échéance de la capacité de production de la filière microélectronique française. Les produits numériques (télévision, multimedia, internet, ...) représentent le moteur des évolutions technologiques de demain. Cette filière microélectronique intéresse de multiple industries : l’automobile, la défense, l’aéronautique et la santé. La filière micro-électronique est particulièrement soutenue par des aides publiques. Le cumul des aides à la filière (Europe, Etat et collectivités) s’élève, pour le programme Nano 2017, à plus d’1.100 milliard € pour ST MicroElectronics et à 429 millions € pour le CEA. Les collectivités locales qui ont soutenu Nano 2017 (dans des proportions inégales mais impactant fortement leurs budgets de soutien à l’économie, Département de l’Isère : 28 M€ ; Communauté de communes du Grésivaudan : 28 M€ ; Région Rhône-Alpes : 25 M€ ; 249 005 La Métro : 10 M€ ; Communauté d’agglomération du Voironnais : 2 M€) sont légitimes à demander des comptes sur le bon usage de l’argent public ainsi mobilisé. D’autant que les engagements de créations d’emplois de Nano 2012 n’ont pas été tenus (une centaine d’emplois crées au lieu des 660 promis). Cette situation est d’abord la conséquence d'une logique strictement financière, axée sur la réduction des coûts et la distribution des dividendes : aucune prise de risque, pas d'investissement d'avenir. Sur le plan social, on constate le même rabougrissement (salaires, conditions de travail etc.). Pour la période 2008-2013, ST MicroElectronics a perçu 1,5 milliards € des pouvoirs publics (donc du contribuable) et distribué 1,8 milliards $ à ses actionnaires (malgré 3 années déficitaires sur 5). Les dividendes versés n’ont jamais été aussi élevés qu’en 2014 (360 Millions $). L’Etat et les collectivités doivent conditionner le financement public au service du développement des filières industrielles et des emplois du territoire et évaluer, de façon rigoureuse, son bon usage. Celui-ci ne doit, en aucun cas, pas se traduire par une politique de court terme marquée par des reculs successifs et des réductions d'emplois. Dans ce contexte, il ne suffit pas que la Direction générale des entreprises de Bercy « regrette » que la Direction de ST MicroElectronics privilégie « une stratégie de cession ou de fermetures de ses branches les moins profitables à un moment donné ». Les emplois soutenus en France à travers ces aides publiques si importantes doivent à tout prix être sauvegardés ! Il n'est pas concevable que tant d'efforts aboutissent à un tel gâchis humain et industriel. Il faut remettre en place une stratégie industrielle ambitieuse, de moyen et long terme, portée par une nouvelle équipe dirigeante. Les liens entre la France et l'Italie dans ST doivent être renforcés. Au niveau européen, il faut œuvrer activement en faveur d'un programme industriel pour la microélectronique, un « airbus de la micro électronique ». Il faudrait dans la partie technologique renouer les liens affaiblis avec les grands labos européens, développer des alliances aussi dans le logiciel, créer des filières industrielles (ex médical)… Les pouvoirs publics doivent intervenir pour obtenir un changement de cap radical. VOEU Au regard des éléments exposés, du caractère hautement stratégique de la filière microélectronique pour la France et l’Europe ; des enjeux énormes d’emplois pour le site de Crolles, le département de l’Isère et toute la Région ; Le Conseil régional Rhône-Alpes demande au gouvernement français : • de demander des comptes à la direction de ST sur l'usage des fonds publics accordés depuis 10 ans ; • d’introduire une conditionnalité des aides publiques au développement de la filière et des emplois du territoire ; • de se positionner clairement, en tant qu’actionnaire, pour le maintien des emplois du groupe STMicroElectronics en France ; • d'intervenir fortement avec le gouvernement italien pour exiger de ST MicroElectronics une politique industrielle rompant avec la logique de court terme de ces dernières années, cessant le versement de dividendes au profit de l'investissement industriel et social, assurant l'avenir des sites français et italiens ; • de mettre à l'ordre du jour de l'Union Européenne la mise sur pied d'un plan pour l'industrie microélectronique. REJETÉ 250 ASSEMBLEE PLENIERE REGIONALE 15/16 OCTOBRE 2015 006 VOEU Déposé et présenté par les conseillers régionaux : Patrice VOIR et François AUGUSTE SOUTIEN A LA FILIERE MICRO ELECTRONIQUE EXPOSE DES MOTIFS En mai 2015, le PDG de ST Microelectronics, Mr Carlo BOZOTTI a annoncé publiquement que les mauvais résultats de la division des produits numériques avancés de l’entreprise imposaient des évolutions stratégiques. Il n’a pas à ce jour précisé ses intentions mais les organisations de salariés craignent à juste titre aujourd’hui la cession voire l’abandon progressif de la division des produits numériques installée à Grenoble et à Crolles en Isère. La disparition de cette filière pourrait entrainer à terme la disparition de 30 000 emplois sur le bassin Grenoblois. Une telle décision conduirait inévitablement, non seulement à l’affaiblissement de tout l’écosystème grenoblois mais aussi à la disparition à brève échéance de la capacité de production de la filière microélectronique française. En effet, même si les produits numériques (box télévision, décodeurs,…) constituent une part modeste de l’activité de ST Microelectronics (de l’ordre de 15%), ils représentent le moteur des évolutions technologiques de demain et donc du renouvellement des infrastructures de production sur place. Cette filière microélectronique intéresse de multiple industries : l’automobile, la défense, l’aéronautique et la santé ; elle structure aujourd’hui une bonne partie de l’activité économique du bassin grenoblois et représente environ 30 000 emplois directs et indirects (5000 personnes travaillent sur le site de Crolles et un nombre significatif dans l’agglomération grenobloise). La Région a soutenu les programmes de recherche publique et de développement depuis plus de 10 ans ce qui a contribué à faire de ST Microelectronics une des dernières entreprises mondiales à disposer de ses propres moyens de production. Cet écosystème unique en Europe lie industrie-recherche-formation et constitue un atout historique majeur, un modèle de développement soutenable. Une stratégie dite « fabless » semble pourtant être retenue par la direction. Elle réduirait l’activité de ST Microelectronics à la seule conception des produits et abandonnerait la fabrication à des sous-traitants disposant de fonderies, principalement à Taiwan. Ce serait la destruction irréversible de cet écosystème alors que le choix d’avenir consiste à le préserver et le développer. Il convient donc aujourd’hui d’interpeller le gouvernement français et Italien, à eux deux actionnaires à hauteur de 27,5%, ainsi que l’Union Européenne afin qu’ils pèsent fortement pour une réorientation de la stratégie industrielle du groupe et sur la définition de nouveaux produits et nouveaux marchés dans lequel il devrait s’engager. 251 006 VŒU Au regard des éléments exposés, du caractère hautement stratégique de la filière microélectronique pour la France et l’Europe ; des enjeux énormes d’emplois pour le site de Grenoble et de Crolles, le département de l’Isère et toute la Région ; La Région Rhône-Alpes demande aux présidents de l’Etat français et de l’Etat italien, à la commission européenne d’agir pour que les choix stratégiques de ST Microelectronics consolident la filière de composants micro-électronique en assurant le devenir des sites de Crolles et Grenoble et le maintien des emplois. C’est la seule et unique raison d’être des aides qu’ils et elle lui apportent. ADOPTÉ 252 ASSEMBLEE PLENIERE REGIONALE 15/16 OCTOBRE 2015 007 VOEU - Déposé et présenté par le groupe Front de Gauche - SOUTIEN AUX SALARIES DE L’ENTREPRISE GRAFTECH EXPOSE DES MOTIFS Le groupe américain Graftech, fabricant de composants en graphite a annoncé au mois d’avril dernier la fermeture d’ici la fin de l’année de son site de production situé à Notre-Dame-de-Briançon en Savoie. Cette entreprise, qui appartient à un fonds de pension américain, a depuis fermé l’usine et licencié la cinquantaine de salariés concernés. Cette unité usinait des pièces en graphite pour des clients situés dans le monde entier, mais aussi pour des entreprises de la vallée de la Tarentaise (des pièces pouvant atteindre 4 m de long). La stratégie déclarée de ce fonds américain est de resserrer sa production notamment en Italie alors que le carnet de commande du site savoyard pour l’année 2015 était plein. Aucun argument sérieux n’est aujourd’hui avancé par la direction : « on ne peut rien vous dire, je suis tenu à la confidentialité » a déclaré il y a quelques jours à la presse et aux salariés le PDG de GrafTech France. La direction locale de l’usine (PDG local : M.DELEYRE) a pourtant commencé à déménager les machines numériques (les meilleures) vers le site Italien de GrafTech mais les machines « classiques » demeurent. Il existe aujourd’hui un repreneur potentiel, Pascal GRIVEL, patron d’une PME (Trafer entreprise SA) ayant un site à Montmélian et à Marseille, une PME qui a déjà travaillé avec GrafTech et usine aussi du graphite. Son patron s’engage à reprendre une dizaine d’ouvriers dans un premier temps et 300 des 1700 m2 du site. Tout le monde s’accorde pour dire que ce projet est à la fois prudent et plausible. Mais la direction de GrafTech n’entend pas céder quoi que ce soit à quelque repreneur que ce soit. Une première réunion a pourtant eu lieu à Paris entre des fonctionnaires du ministère, GrafTech et le repreneur potentiel. Malgré « la compréhension » des fonctionnaires à l’encontre du repreneur, GrafTech a tenu à ne rien céder. Les salariés licenciés, adossés nuits et jours à des palettes devant l’usine, s’opposent, au déménagement des dernières machines dites « classiques ». L’ancien préfet de Savoie et le nouveau sous-préfet d’Albertville ont fait état de leur compréhension de la situation et appellent au dialogue. L’exigence de la commune concernée, des élus locaux, syndicalistes, anciens salariés et citoyens engagés dans ce conflit qui refusent le déménagement de l’usine est simple : ils demandent qu’une nouvelle réunion urgente ait lieu entre le ministère de l’économie, GrafTech et le repreneur afin que l’entreprise accepte la proposition de reprise qui lui est faite et la cession des machines restantes (4 machines numériques ont déjà été déménagées dont une avait bénéficié de 100 000 euros du Conseil général pour être achetée, il en reste à ce jour 3 et 17 autres plus vieilles que le repreneur sait pouvoir utiliser grâce au savoir-faire des ouvriers), la mairie ayant repris les locaux à l’euro symbolique. Dans ce contexte, il vous est proposé un vœu interpellant le 1er ministre pour qu’il intervienne en urgence auprès de la direction de GrafTech France afin que celle-ci trouve les voies et les moyens d’un accord avec le repreneur potentiel. Cela nous semble d’autant plus nécessaire qu’aujourd’hui la situation est bloquée. En conséquence : 253 007 VŒU La Région demande : - A la direction de l’entreprise GrafTech France de respecter son engagement auprès de toutes les organisations syndicales, l’Etat et les collectivités locales, d’étudier en détails toutes les solutions de reprises permettant de préserver un maximum d’emplois localement et l’outil de production existant. - au 1er ministre et au ministre de l’économie de tout mettre en œuvre pour faciliter l’aboutissement des discussions en cours entre la direction de l’entreprise Graftech et Trafer Entreprise SA afin que soit revitalisé l’ensemble du site concerné à travers la préservation de l’outil de production existant et le maintien de l’activité d’usinage de graphite sur la commune de La Léchère. ADOPTÉ 254 008 CONSEIL REGIONAL RHONE-ALPES Session du 15 et 16 octobre 2015 Pour des territoires acteurs de la COP21 Présenté par Michèle EYBALIN Exposé des motifs : Dans un mois, la COP21 réunira à Paris près 40 000 participants (délégués représentants chaque pays, observateurs, membres de la société civile, etc.) dans un objectif ambitieux : obtenir un accord universel et contraignant pour maintenir le réchauffement climatique mondial en deçà de 2°C. Pour y parvenir, les engagements pris lors de ce sommet seront bien sûr déterminants, mais ils devront être conjugués à l’action et aux initiatives des territoires et des organismes non-gouvernementaux qui déploient déjà des solutions d’avenir. C’était tout le sens du Sommet Mondial Climat et Territoires accueilli par la Région Rhône-Alpes et présidé par Jean-Jack QUEYRANNE en juillet 2015. Ce rendez-vous a permis l’expression des acteurs non étatiques et a abouti à une Déclaration très largement signée. Sur la base de leurs échanges et de leurs témoignages de bonnes pratiques, ils ont rappelé l’importance d’une approche territoriale de la lutte contre le changement climatique, pris des engagements forts à court et moyen terme et formulé des propositions concrètes issues de leurs expériences pour la COP21. Les Régions Auvergne et Rhône-Alpes, fortes de leur investissement dans ce combat depuis plus de 10 ans, ont naturellement pris leur part aux discussions. Nos deux Régions agissent en partenariat avec l’ensemble de leurs territoires et des habitants pour réduire drastiquement la consommation d’énergie, se détourner des énergies fossiles et développer les énergies renouvelables, selon le triptyque efficacité énergétique, sobriété et développement des énergies renouvelables. C’est en Rhône-Alpes que sont nés les Territoires à Energie POSitive (TEPOS) qui ont pour objectifs la couverture des besoins énergétiques d’un territoire à 100% par des énergies renouvelables. Cette démarche a été depuis nationalisée par Ségolène ROYAL, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie avec les TEPOS/TEPCV. Dans nos deux Régions, nous avons valorisé et encouragé les démarches des lycéens, des apprentis, des associations et des entreprises dans la recherche d’une meilleure efficacité énergétique. 255 008 Des actions d’Education au Développement Durable ont été menées avec les Agences de l’Energie dans les Lycées (AEL), le défi « Familles à Energie Positive », les Espaces Infos Energies (EIE), etc. Nous avons également considérablement investi dans la réduction de la consommation énergétique dans toutes nos politiques. Près de 90% de nos lycées ont été rénovés avec des normes énergétiques très contraignantes assorties de mesures pour des usages plus économes. Les TER ont tous été remplacés en moins de 10 ans et sont désormais plus confortables, plus capacitaires et moins énergivores. Nous avons également lancé le Plan Bâtiment Durable pour massifier la rénovation énergétique de tous les bâtiments (logements, entreprises, bâtiments publics) et mis en place la SPL Efficacité Energétique pour rénover les bâtiments publics (mairies, bibliothèques hôtel de ville). Ce Plan Bâtiment Durable, nous avons choisi de le compléter par un plan régional pour la rénovation énergétique des bâtiments, et notamment des logements qui constituent une source capitale d’économies d’énergie. Enfin, c’est en Rhône-Alpes, sous l’impulsion des conseillers régionaux socialistes, que le combat contre l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste a été initié. Cette lutte qui, pour le moment, a porté ses fruits, témoigne de l’ambition que nous avons pour notre région. Une région qui se détourne des énergies du passé et parie sur les énergies renouvelables. Nous avons ainsi soutenu les entreprises locales de production d’Enr, déployé ces technologies dans chacune de nos constructions ou rénovations, soutenu les particuliers, associations et collectivités dans leurs projets, tout comme les centrales villageoises photovoltaïques dans les PNR. Cette volonté régionale pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, nous l’avons formalisé lors du Sommet Climat et Territoires en signant l’accord « The Under2MoU » initié par le Land du Bade-Wurtemberg et l’Etat de Californie, et auquel ont souscrit depuis l’Ecosse, le Pays-Basque et dans un proche avenir la Lombardie et la Catalogne. Avec cet accord, nous nous donnons comme objectif une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95% sous les niveaux de 1990 d’ici 2050, avec comme palliers la réduction de 30% des émissions de GES par rapport à 1990 d’ici 2020 et l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique régional de 30% d’ici 2020. Les territoires, les Régions, tous les acteurs non-étatiques disposent d’une partie de la solution pour contenir le réchauffement climatique. Ils ont l’expérience, ils ont la volonté d’agir. Leurs propositions et leurs engagements doivent être entendus et capitalisés par les acteurs de la COP21. La planète ne souffrira pas un nouveau Copenhague. Vœu : La Région Rhône-Alpes, forte de son expérience et de son action dans la lutte contre le réchauffement climatique : 256 008 1. rappelle son engagement en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique et ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre aux horizons 2020 (-30% en Rhône-Alpes et -15% en Auvergne) et 2050 (division par 4 dans les deux Régions) ; 2. demande au Gouvernement et au Président de la République de se saisir des avancées et des conclusions du Sommet Mondial Climat et Territoires de Lyon et de les intégrer dans les négociations de la COP21. ADOPTÉ 257 VŒU SESSION PLÉNIÈRE DU CONSEIL RÉGIONAL RHÔNEALPES Jeudi 15 et vendredi 16 octobre 2015 009 L’Etat doit rétablir son soutien à la Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs-euses Immigré-es (FASTI) Exposé des motifs : Le 8 août dernier la Direction de l’Accueil, de l’Accompagnement des Étrangers et de la Nationalité (DAAEN), informait la Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleur-euse-s immigrée-s (FASTI) qu'elle refusait d’accorder au mouvement un financement de 105 000 euros, destiné à poursuivre ses actions de mutualisation des pratiques et de formations pour défendre les droits des plus fragiles, et continuer à œuvrer pour construire les conditions d’une égalité réelle de TOUS les travailleurs quelques soient leurs origines. Des élus et personnalités de quasiment toutes les tendances politiques se sont émus de l’image du corps du jeune Aylan, échoué sur une plage turque. Chacun a fait de belles déclarations en accueillant une famille, par-ci, par-là, sous les flashs des médias. Pourtant, dans ce contexte où les conflits et les changements climatiques jettent sur les routes migratoires des dizaines de milliers de personnes, l’État diminue, ou supprime, les aides aux associations de terrain, chargées d’accompagner les habitant-e-s des quartiers populaires et les personnes migrantes/immigrées ! Dans nos départements, les ASTI contribuent à l'accueil et l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnes immigrées (alphabétisation, logement, santé, droits des travailleurs, résolution des tracasseries administratives ...) Le monde associatif a une fonction très importante. Il œuvre là où l'action publique est insuffisante et obtient des résultats conséquents avec pourtant de faibles moyens compte tenu de l'implication de bénévoles. Les associations sont un des piliers de la démocratie et du « vivre ensemble ». « Détruire une organisation comme la FASTI, c’est affirmer l’abandon d’une politique migratoire respectueuse des droits humains, c’est affirmer l’abandon pur et simple du principe de solidarité ». C’est ainsi que nombre d’intellectuel-le-s, artistes, cinéastes, militant-e-s et syndicalistes concluent leur appel. Grâce à une forte mobilisation, la DAAEN (Direction de l'Accueil, de l'Accompagnement des Etrangers et de la Nationalité) a accepté de revoir le projet associatif de l'ASTI et de leur accorder finalement 70.000 € pour cette année ; un tiers du financement leur a donc été retiré. 258 009 Vœu : Devant cette menace toujours croissante sur le monde associatif qui, à court ou moyen terme, est mis en péril par les politiques d’austérité, le Conseil régional Rhône-Alpes demande au gouvernement de rétablir la totalité de la subvention de l'ASTI de 105 000 €, dont l’action indispensable participe à une politique migratoire respectueuse des droits humains. ADOPTÉ 259 Session Plénière du Conseil Régional Rhône-Alpes 16 octobre 2015 010 Vœu du Groupe Front National Pour suivre les préconisations de la Cour des Comptes sur les réfugiés En France, 6 millions de personnes sont au chômage, 9 millions sont en grande précarité, 900 000 personnes en Rhône-Alpes sont en grande difficulté de logements, dont 376 000 sont très mal logés et 12 500 sans domicile fixe. Il est du devoir de la préfecture de la Région Rhône-Alpes de prendre des mesures efficaces face à ces chiffres en terme d’accueil des demandeurs d’asile afin de pouvoir aider en priorité les français dans le besoin. En effet, la Cour des Comptes dans son rapport de février 2015 indique que le système d’accueil des demandeurs d’asile est à bout de souffle, qu’il est le plus généreux d’Europe et qu’il nécessite une réforme complète. La Cour des Comptes : 1. préconise la baisse de l’allocation journalière pour les réfugiés. 2. préconise l’exécution de l’obligation de quitter le territoire des déboutés du droit d’asile. 3. indique que les associations ont des effectifs pléthoriques au regard du nombre de réfugiés dont elles s’occupent. Vœu : Le conseil régional Rhône-Alpes, dans le souci de reformer efficacement l’accueil des demandeurs d’asiles en France afin de pouvoir aider en priorité les français dans le besoin, demande aux préfectures, notamment celle de Rhône-Alpes, et les autres autorités compétentes d’appliquer au plus vite les préconisations de la Cour des Comptes. REJETÉ 260 CONSEIL REGIONAL RHONE-ALPES Session des 15 et 16 octobre 2015 011 Vœu des Groupes socialiste, écologiste et apparentés, Front de Gauche, PRG-GE, EELV Présenté par Claire Donzel pour le groupe PSEA Pour une réhabilitation des « fusillés pour l’exemple » de la première guerre mondiale Exposé des motifs : Notre pays commémore actuellement le centenaire de la guerre de 1914-1918. Ce travail de mémoire est essentiel quant aux enseignements que nous pouvons tirer d’événements constitutifs de notre conscience collective. Ce travail suppose une approche rigoureuse ne faisant abstraction d’aucun aspect des pages les plus marquantes de notre Histoire. Il en découle une nécessaire prise en compte, dans une dimension commémorative, de l’ensemble des connaissances partagées de notre passé reposant sur des faits avérés. Dans ce cadre, les manifestations qui accompagnent cette commémoration nous remémorent l’horreur des combats de cette Première Guerre Mondiale, de ses millions de morts et de blessés. Elle conduit de nouveau à prendre la mesure des sacrifices, des peurs et des souffrances d’hommes engagés sur un front devenu un immense charnier. L’hommage rendu à ces hommes se doit de prendre en considération la totalité de ces victimes. Ainsi, parmi eux, plus de 600 soldats parvenus aux limites de leur endurance physique et morale ou parce que leur conscience ou leurs valeurs humanistes le leur dictait, ont refusé de prendre part aux combats. Ces hommes, qui n'avaient commis aucun crime de droit commun, iniquement accusés de trahison et de lâcheté et désignés plus tard sous le vocable de « fusillés pour l’exemple », furent passés par les armes au terme de conseils de guerre réunis dans des conditions ouvrant la voie aux décisions les plus arbitraires. La procédure de condamnation de ces « fusillés pour l’exemple » était telle que les autorités ont ressentit, pendant la durée même de la guerre, le besoin de la faire évoluer. En effet, au début de la guerre, le fonctionnement « traditionnel » des conseils de guerre fut modifié par les décrets des 10 et 17 août 1914 : la possibilité de se pourvoir en révision était suspendue et les autorités militaires pouvaient faire exécuter les sentences sans attendre l’avis du Président de la République. Le décret du 6 septembre 1914 institua des conseils de guerre spéciaux à trois juges, suivant une procédure simplifiée et sans possibilité de recours. 261 011 Ce mode de fonctionnement entraîna de tels abus, perçus par les autorités elles-mêmes, que la loi du 27 avril 1916 supprima les conseils de guerre spéciaux et donna aux juges la faculté de prononcer des peines avec sursis. De plus, un décret du 8 juin 1916 rétablit les conseils de révision pour les peines de mort prononcées par l’ensemble des conseils de guerre et l’usage du droit de grâce redevint la règle et l’exécution immédiate, l’exception. Il est notable que l’existence et le fonctionnement des conseils de guerre spéciaux a nettement influencé les sentences prononcés puisque sur les 600 fusillés, plus des deux tiers l’ont été en 1914 et 1915 (lors des grandes mutineries de 1917, seule une quarantaine de condamnations à mort ont été prononcées) ! Dès la fin de cette Première Guerre Mondiale, de nombreuses associations ont relayé et conforté les démarches individuelles de leurs familles pour obtenir leur réhabilitation, mouvement auquel continuent de s’associer de plus en plus de personnalités et d’institutions de la vie civile et politique. Aujourd’hui, 100 ans après les faits, le temps est largement venu d’une mémoire apaisée. C’est ce que disait d’ailleurs Lionel Jospin, alors Premier Ministre, le 5 novembre 1998 à Craonne, en rappelant que « certains de ces soldats, épuisés par des attaques condamnées à l'avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond, refusèrent d'être des sacrifiés. Que ces soldats, « fusillés pour l'exemple », au nom d'une discipline dont la rigueur n'avait d'égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd'hui, pleinement, notre mémoire collective nationale. » 10 ans plus tard, Nicolas Sarkozy soulignait le 11 novembre 2008 la nécessité « d’honorer tous les morts, sans exception » et précisait : « quatre-vingt-dix ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de la nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches, mais que simplement ils étaient allés jusqu'à l'extrême limite de leurs forces. » A l’heure du centenaire de 14-18, alors que les commémorations s’enchaînent et se multiplient dans notre Région et sur l’ensemble du territoire, la France s’honorerait à rendre justice à tous ses enfants morts dans cette horrible guerre en réhabilitant les « fusillés pour l’exemple » de la Première Guerre Mondiale, condamnés par des tribunaux éphémères et iniques, pour marquer leur place dans la mémoire et l’histoire de notre pays. Vœu Le Conseil régional Rhône-Alpes, réuni en Assemblée plénière les 15 et 16 octobre 2015, demande solennellement la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la Première Guerre Mondiale. ADOPTÉ 262 FICHES D’EMARGEMENT 266 Procès verbal validé le 7 décembre 2015 Le Président du Conseil régional Jean-Jack QUEYRANNE