sécurité - Fédération Royale des Corps de Sapeurs

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sécurité - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
PB-PP B-00018
BELGIE(N) - BELGIQUE
IEmergency :
Le sapeur pompiers belge n°2013-03 | Trimestriel [sept-nov 2013] | Bureau de dépôt : Liège X/P202262 | Chaussée de Namur, 28 - 5310 Éghezée | E.R.: Cdt M.Gilbert - Chaussée de Namur, 28 5310 Éghezée
Informatique par et pour les
intervenants de l’urgence
Dossier spécial :
Le point sur la réforme et sur
les grêves du mois d’octobre
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Aile francophone - germanophone a.s.b.l.
Périodique trimestriel
Sapeur-Pompier Belge
Véhicules et matériel toujours
disponible au marché SPF Intérieur
Édition N°2 2013
Avril - Mai -Juin 2013
Trimestriel
Plus d’info et fiches techniques:
www.vanassche-fire.be
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FORÊT TOUT TERRAIN 4X4
AUTOPOMPE MULTIFONCTIONNELLE 4X2 ET 4X4
Éditeur responsable
AUTOPOMPE INDUSTRIELLE
Marc Gilbert
Rue des Vignes, 2
5060 Sambreville
Tél. : 071/26.99.50
Fax : 071/26.99.56
GSM : 0495/35.41.12
e-mail : [email protected]
Rédacteur en chef
Marché SPF Intérieur II/MAT/A21-214-07
valable jusqu’au 06/01/2016
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Marché SPF Intérieur II/MAT/A26-284-11 --Lot 1 (4X2)
Marché SPF Intérieur II/MAT/A26-284-11 --Lot 2 (4X4)
valable jusq’au 02/04/2018
MOTOPOMPE MP 6-500
Alain Demaret
Rue du Château, 17
4357 Limont
GSM : 0495/77.73.78
[email protected]
Marché SPF Intérieur II/MAT/A26-236-08
valable jusqu’au 12/03/2014
CONTAINER À MATÉRIEL
Sommaire
Éditorial
4
Réforme de la sécurité civile
La réforme
Les effectifs
État de la sécurité civile en Belgique
Le temps défile et les pomiers atendent
Interview de Joëlle Milquet
Tableau : Dotation fédérale aux zones de secours
Pompier pratique
IEmergency : Informatique par et pour les intervenants de l’urgence
7
8
9
12
18
20
23
Secrétariat
Céline Staquet
e-mail : [email protected]
En pratique
Rédacteurs
Le mot de l’Arson Club
La fraude à l’assurance en 2013
Cdt Marc Gilbert , Céline Staquet,
Serge Amores y Martinez Amoré,
Lt Arnaud Brouwers, Alain Demaret
Tanguy Fierens, Yves-Marie Maloteau
(Avocat)
Graphisme :
26
Pompier en balade
La protection contre le feu des forêts et le feu dans
les Hautes-Fagnes
26
Agenda
35
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valable jusqu’au 31/12/2017
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valable jusqu’au 20/02/2017
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EN TISSU SYNTHÉTIQUE
Marché SPF Intérieur II/MAT/A11-277-11 --- Lot 1
Marché SPF Intérieur II/MAT/A11-277-11 --- Lot 2
valable jusqu’au 26/08/2016
Photos :
Robert Dekock (Couverture et dossier) Serge Amores, A. Demaret,
Christian Schyns, Lt A. Brouwers.
Publicité, changement d’adresse
et adresse incorrecte
Daniel Requette
Chaussée de Namur, 28
5310 Éghezée
Tél. : 081/81.18.14
Fax : 081/81.14.58
e-mail : [email protected]
Pompier pratique
Retour d’expérience sur l’exercice Canadair pratiqué dans les Fagnes
Le livre du trimestre
36
37
Les brèves
38
Web : wwww.frcspb.be
MATÉRIEL D’ÉCLAIRAGE
Marché SPF Intérieur II/MAT/A29-255-09
valable jusqu’au 15/09/2014
Marché SPF Intérieur II/MAT/A27-293-12
valable jusqu’au 23/01/2018
Marché SPF Intérieur II/MAT/A11-264-10
valable jusqu’au 19/07/2016
VANASSCHE FFE NV | Brugsesteenweg 2 | B-8531 HARELBEKE | Tel. +32 (0) 56 710 130 | Fax +32 (0) 56 702 171 | www.vanassche-fire.be
ABONNEMENT : 20 €
À verser sur le compte
BE36 0012 3499 2781
de Sapeur-Pompier Belge
avec vos noms et adresse complète
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 3
ÉDITORIAL
2015 : 96,319 millions €
• 22,160 M
• 9M
• 42,063 M (en plus)
• 19,880 M (statut)
• 3,216 M (congé préalable à la pension)
2016 : 127,036 millions €
• 22,160 M
• 9M
• 69,563 M
• 19,880 M
• 6,433 M
MERCI !
Oui, merci à chacun d’entre vous pour votre présence à
Bruxelles, les 6 et 7 octobre derniers. Grâce à votre soutien,
votre confiance et votre ténacité, nous avons une fois de plus
prouvé au pouvoir politique que nous sommes une grande
famille, unie dans un combat que nous menons depuis de
nombreuses années sans jamais céder. Nous avons plié sous
la pression, nous avons fait de nombreux efforts et fait face
aux détracteurs mais jamais nous n’avons rompu.
« L’union fait la force » est la devise de notre pays et aujourd’hui, grâce à cette unité et cette force, nous avons enfin
été entendus et nous avons obtenu des moyens financiers
supplémentaires pour améliorer nos conditions de travail et
notre statut.
Au terme du conclave budgétaire, la Ministre de l’Intérieur annonçait dans son communiqué de presse l’octroi, pour 2014,
de 20 millions d’euros en faveur de nos zones de secours, ce
qui nous permettra d’engager près de 400 pompiers supplémentaires. C’est un bon début afin de pouvoir améliorer la
sécurité des intervenants et des citoyens.
Si nous pouvons déjà nous réjouir de cet investissement, les
prochaines années nous seront beaucoup plus profitables.
En effet, la Ministre annonce également des investissements
plus conséquents à savoir:
2017 : 130,252 millions €
• 22,160 M
• 9M
• 69,563 M
• 19,880 M
• 9,649 M
2018 : 133,469 millions €
• 22,160 M
• 9M
• 69,563 M
• 19,880 M
• 12,866 M
Même si nous avons franchi un cap, notre combat ne doit pas
s’arrêter pour autant ; nous devons penser à conserver des investissements à long terme. A cette fin, nous maintenons l’idée
qu’un financement complémentaire par le biais des compagnies d’assurance reste une solution tout à fait envisageable
et viable.
En effet, il suffirait de majorer de 1 % la taxe annuelle sur certains contrats d’assurance déterminés pour obtenir environ 75
millions d’euros, ce qui correspondrait approximativement à un
surcoût de 1 € par famille, par mois. Cet euro ne vaut-il pas la
Une autre solution serait de fusionner les services de la protection civile avec les nôtres. Ceux-ci pourraient venir renforcer
nos zones de secours pour un coût largement inférieur à celui
d’un recrutement normal. Aussi, la diminution des centres d’appels 112 pourrait engendrer des bénéfices supplémentaires
bénéfiques pour le financement de nos services.
Enfin, même si le pouvoir politique semble nous avoir entendu,
restons vigilants et espérons que leurs promesses seront enfin
tenues !
Je vous souhaite une agréable lecture.
Marc Gilbert
Président de la Fédération Royale des
Corps de Sapeurs-Pompiers de Belgique
Ailes francophone et germanophone
Les objectifs de notre réforme pourront enfin être concrétisés et
nous pourrons rapidement :
• Assurer la sécurité des citoyens de l’ensemble du territoire
belge avec des délais raisonnables d’intervention et avec les
moyens nécessaires pour garantir la sécurité de tous.
• Renforcer l’efficacité des services de secours en dotant ceux-ci
d’une ORGANISATION et d’un OUTIL DE GESTION professionnel.
• Harmoniser le statut des pompiers, tant professionnels que
volontaires.
2014 : 50,723 millions €
• 22,160 M (base déjà obtenue)
• 9 M (obtenus en 2013)
• 19,563 (dernier conclave budgétaire)
• Organiser l’accompagnement psychologique du personnel
régulièrement confronté à des situations difficiles.
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
La réforme veut aussi moderniser l’organisation des services
d’incendie, qui date de près d’un demi siècle, professionnaliser
leur gestion, optimiser les moyens et développer une culture
moderne du management de gestion afin de répondre au mieux
aux nouvelles contraintes de la société contemporaine.
peine d’être dépensé pour la sauvegarde de la vie des citoyens
et celle des pompiers ?
Ce montant est récurrent sans préjuger de l’effort complémentaire à venir du fédéral.
• Organiser des formations pratiques efficaces et efficientes
adaptées aux besoins des missions.
P. 4
• Disposer du matériel et du personnel, volontaire et professionnel, nécessaires la mise en œuvre du principe fondamental de
l’aide adéquate la plus rapide.
Concours photo
Exprimez vous sur votre métier et vos passions
• Le concours photo permanent du Sapeur Pompier Belge continue. Envoyez-nous vos plus belles images sur la vie dans vos
casernes (jamais de photos d'intervention) en joignant un texte
racontant le moment que vous avez voulu saisir..
• La rédaction du Sapeur Pompier Belge tente de rassembler une
équipe de personnes de contact au sein de chaque caserne. Le
rôle de ces bénévoles est de faire remonter à la rédaction les informations susceptibles d'agrémenter notre agenda comme les
journées portes ouvertes, le carnet rose... ou des événements
ponctuels, mais aussi, pourquoi pas de rédiger des articles de
fond sur leur métier, leur passions. Une quinzaine de pompiers
ont déjà répondu à l'appel à Beauraing, Couvin, Éghezée, Hannut, Huy, La Louvière, Liège, Mouscron, Quiévrain, Soignies,
Waismes, Waremme et Wavre... On attend les autres corps....
Les plus belles illustrations seront publiées dans nos pages.
Envoyez vos photos et vos textes à l'adresse e-mail suivante :
[email protected]
UNE SEULE PHOTO par envoi, accompagnée de son texte
avec la mention “SPB-Concours photo” en objet de l'e-mail.
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 5
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Réforme de la sécurité civile
Réforme de la sécurité civile
Préambule
Le 30 juillet 2004, l’explosion d’une canalisation gaz haute pression provoque une catastrophe qui prendra l’ampleur nationale
; 24 morts et 132 blessés … La corporation des sapeurs-pompiers sera une nouvelle fois durement touchée car 5 pompiers
ne rentreront pas dans leur caserne …
Dans la foulée, et pour ENFIN répondre aux demandes répétées
des fédérations de pompiers, le gouvernement fédéral entame
les travaux qui conduiront au vote de la loi du 15 mai 2007 relative à la sécurité civile.
Six ans après l’adoption de la loi sur la réforme de la sécurité
civile, les pompiers aperçoivent enfin le bout du tunnel, la situation évolue enfin, les textes sont rédigés, la ligne d’arrivée est en
point de mire ! Des pré-zones de secours on vu le jour et, avec
celles-ci, les services d’incendie s’organisent dorénavant pour
préparer le passage final en zone de secours autonomes dès
l’année 2014.
Malheureusement, et nous en sommes conscients, la situation
financière et économique du pays n’est pas facile, les communes éprouvent aussi de très grandes difficultés financières.
Dans ce contexte, et parce que nous sommes convaincus que
cette réforme doit maintenant atterrir, nous sommes convaincus que la piste du financement complémentaire, reprise dans
l’accord du gouvernement, DOIT maintenant être retenue afin
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Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
La réforme
que la loi du 15 mai 2007 puisse être entièrement mise en
œuvre. La sécurité du citoyen, la protection de ses biens, la
sécurité des pompiers, la mise en place du principe d’aide adéquate la plus rapide ne peuvent plus attendre et la Belgique ne
peut plus accepter d’avoir un service d’incendie qui présente
des paramètres qualitatifs et quantitatifs inférieurs aux autres
pays européens.
Il faut tordre le cou aux canards et aux élucubrations de certains. JAMAIS, les fédérations de pompiers n’ont revendiqué une réforme dont les objectifs seraient de confronter les
pompiers professionnels aux pompiers volontaires, de remplir
toutes les casernes de pompiers professionnels, voire, comme
nous devons malheureusement l’entendre, une « réforme des
salaires » sans autres conditions.
La solution ?
La solution est connue, depuis longtemps. Elle était déjà proposée par la Commission Paulus, soutenue par le dépôt de plusieurs projets de loi et appliquée dans d’autres pays de l’espace
européen.
Pour Nous, pompiers et gardiens de la sécurité civile des citoyens belges, les objectifs de la réforme sont avant tout :
Cette solution, c’est une quote-part prélevée sur certains
contrats d’assurance et cette solution est la seule qui tienne
la route. Nous l’avons chiffrée et validée en regard aux moyens
financiers nécessaires pour terminer la réforme de la sécurité
civile. Une réforme réfléchie et, nous l’affirmons, maîtrisée dans
les coûts.
Même si certains décideurs politiques s’opposent à cette idée,
c’est actuellement l’unique solution envisageable afin de sauvegarder un minimum d’efficacité des services d’incendie, leur
personnel et bien-sûr, garantir la sécurité des citoyens et de
leurs biens.
En somme, les fédérations veulent moderniser une organisation des services d’incendie, qui date de près d’un demi siècle,
professionnaliser leur gestion, optimiser les moyens et développer une culture moderne du management de gestion afin
de répondre au mieux aux nouvelles contraintes de la société
contemporaine.
• Assurer la sécurité des citoyens de l’ensemble du territoire
belge avec des délais raisonnables d’intervention et avec les
moyens nécessaires pour garantir la sécurité de tous.
• Renforcer l’efficacité des services de secours en dotant ceux-ci
d’une ORGANISATION et d’un OUTIL DE GESTION professionnel.
• Harmoniser le statut des pompiers, tant professionnels que
volontaires.
• Organiser des formations pratiques efficaces et efficientes
adaptées aux besoins des missions.
• Organiser l’accompagnement psychologique du personnel
régulièrement confronté à des situations difficiles.
• Disposer du matériel et du personnel, volontaire et professionnel, nécessaires la mise en œuvre du principe fondamental de
l’aide adéquate la plus rapide.
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
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Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Réforme de la sécurité civile
Réforme de la sécurité civile
Les effectifs
Ici aussi, nous voulons clarifier notre position. Nous l’avons
déjà dit plus haut, pas de guerre entre les professionnels et les
volontaires. Pas d’extermination des uns au profit des autres.
Cependant, nous n’avons plus le droit de nous voiler la face,
celui qui voudrait agir ainsi aurait un comportement hypocrite.
La société évolue, la société de loisir et la société du travail.
Les conséquences sur les pompiers volontaires sont connues
et identiques dans tous les pays. Il y a moins de candidats et,
dans les zones rurales et semi-rurales, on ne peut plus garantir
une disponibilité suffisante des pompiers volontaires les jours
de semaine.
Ce sont ces constations, largement confirmées par les articles
de presse qui mentionnent les casernes qui ne trouvent plus de
candidats volontaires, de caserne qui doivent être fermées de
la journée, des faits d’incendies où les pompiers n’ont pu intervenir correctement, voire pas du tout, par manque de personnel
…, qui nous imposent une organisation nouvelle de nos postes
de secours. Il faut maintenant privilégier la mixité professionnel/volontaire pour l’organisation des secours. Sans cela, les
citoyens des zones rurales seront moins bien protégés. C’est
inéquitable et inacceptable.
Etat de la sécurité civile belge
suffisant et même en faisant appel aux autres corps voisins, le
temps d’intervention aurait été supérieur à la moyenne acceptable et la protection des personnes et de leurs biens n’aurait
pas été respectée.
Il nous paraît utile encore de couper la tête à un autre canard …
La sécurité civile belge coûte chère.
Ces cas ne sont malheureusement pas isolés. Tous les jours,
des services travaillent en sous-effectif. Notre objectif est de
pouvoir fournir au citoyen, qu’il soit issu d’un milieu rural ou
urbain, la même protection et une intervention rapide, quelque
soit l’endroit ; aucune différence ne doit être faite sachant que
pour nous, le temps est précieux. En effet, on dit souvent que
la première minute, un verre d’eau suffit à éteindre le début de
l’incendie, après trois minutes il faut un seau d’eau et après un
quart d’heure il faut un camion citerne de pompiers.
En comparaison avec les pays voisins, la Belgique peut être
considérée comme un mauvais élève en ce qui concerne les
services d’incendie. En effet, notre pays compte le nombre le
plus bas de pompiers par 1.000 habitants.
Mieux que des mots, des chiffres.
Mais aussi, le coût moyen de nos services, s’élève seulement
à 44 €/habitant, ce qui est très peu par rapport aux pays voisins ; Ainsi, pour l’Allemagne (84 €/hab.), la France (79 €/hab.)
et le Royaume Uni (66 €/hab.)
Si on ramène ces chiffres à la population belge, il manquerait environ 250 millions d’euros soit environ 23 € de plus par habitant
pour s’inscrire dans la moyenne européenne. Avec un coût total
approximatif de 65 €, notre pays se situerait encore dans le bas
du classement mais pourrait déjà bénéficier d’un meilleur service
au citoyen ainsi que pour la sécurité du personnel intervenant.
La sécurité du personnel intervenant est importante. Le métier
de pompier est exigeant, les situations parfois très difficiles, les
contraintes physiques et psychiques s’accumulent au cours du
temps et, malheureusement, nous devons constater que nos
agents à la retraite ne peuvent que peu bénéficier de leur engagement pour le citoyen, pire, ils sont légions qui ne parviennent
pas à cette retraite.
Actuellement, il nous est impossible de respecter l’arrêté royal
du 10 novembre 2012 déterminant les conditions minimales de
l’aide adéquate la plus rapide. En cas de catastrophe, en plus
des dommages humains et matériel à déplorer, ce sont les
responsables des services d’incendie, mais aussi les bourgmestres, qui en endosseront la responsabilité.
Exemples récents :
• Feu de forêt à Couvin, le 18 avril 2013 : Lors de l’appel, le
service d’incendie de Couvin ne disposait plus que d’un seul
homme. L’ambulance a été mise hors service afin que 3
hommes puissent se rendre sur place (alors qu’il en faut 6
au minimum !). L’incendie avait pris une telle ampleur que
plusieurs autres services d’incendie ont été dépêchés sur place
: Philippeville, Chimay, Florennes et même Dinant !
• Feu de cheminée à Orgeo (Bertrix), le 12 juin 2013 : le service
d’incendie de Bertrix était déjà parti sur une autre intervention
et ne disposait plus de personnel. Le premier service de renfort,
Neufchâteau, ne disposait que d’un seul pompier et n’a donc
pu envoyer personne. Il a donc fallu faire appel à un 3ème
service, Paliseul, pour trouver le personnel nécessaire.
Si ces interventions se sont finalement bien terminées, que
serait-il arrivé si l’ampleur du sinistre avait été plus importante
? Que serait-il arrivé si, au même moment, un autre incendie
se déclarait ? Un autre service devrait intervenir mais celui-ci
intervenant déjà en renfort, le personnel restant n’aurait pas été
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Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
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Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Réforme de la sécurité civile
Réforme de la sécurité civile
Quelques chiffres :
Nombre de pompiers décédés en Belgique de 2000 à 2011 : 15
Dates
Nombre de pompiers par 1.000 habitants :
Noms
Service d’incendie
31/03/2000
Monsieur Denis BAUDUIN
Hornu
21/06/2000
Monsieur Jean-Marc VANDEBOGAERDE
Mouscron
21/03/2002
Monsieur Christophe SUAIN
Bruxelles
30/07/2004
Monsieur Pierre DIRICQ
Ghislenghien
30/07/2004
Monsieur Guy LIZON
Ghislenghien
30/07/2004
Monsieur Noël MERLIN
Ghislenghien
30/07/2004
Monsieur Jean-Pierre LALOY
Ghislenghien
30/07/2004
Monsieur Eddy PETTIAUX
Ghislenghien
02/08/2004
Monsieur Alain CRETTELS
Theux
07/02/2007
Monsieur Eric PERO
Rochefort
27/04/2008
Monsieur Patrick ALEXANDRE
Herstal
30/08/2008
Monsieur Patrick BATSELIER
Bruxelles
30/08/2008
Monsieur Alain TACQUENIERE
Bruxelles
23/01/2011
Monsieur Etienne MANISE
Mons
29/08/2011
Monsieur Nicolas TORDOIR
Jodoigne
Coût de nos services d’incendie par habitant
:
Pays
Nombre
de pompiers professionnels par 1000
habitants
Nombre de pompiers
volontaires par 1000
habitants
Belgique
0,37
1,1
France
0,8
3,3
Portugal
0,7
1,8
République Tchèque
0,6
7,6
Nombre de sapeurs-pompiers en incapacité
de travail temporaire :
Pays
Coût par habitant
Allemagne
84 €
France
79 €
Royaume-Uni
66 €
Suède
64 €
Belgique
44 €
Danemark
39 €
Rép. Tchèque
35 €
Nombre de sapeurs-pompiers déclarés en
incapacité de travail définitive :
2002
2003
2004
2005
2002
2003
2004
2005
864
878
869
945
10
8
10
10
Photo : Robert Dekock
P. 10
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Photo : Robert Dekock
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 11
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Réforme de la sécurité civile
Réforme de la sécurité civile
Le temps défile et les pompiers attendent
Lors de toute catastrophe, lorsque nous pleurons nos morts aux côtés des familles, des veuves et orphelins, le pouvoir politique
compatit et marque son accord sur les différentes revendications telles que des moyens supplémentaires, de meilleures formations,…
Depuis la catastrophe de Ghislenghien, et ses cinq pompiers volontaires décédés en service, de nombreux travaux ont été effectués. Une loi a été votée le 15 mai 2007 et les pré-zones de secours sont mises progressivement en place. Six ans après l’adoption
de ladite loi, les zones de secours se font encore et toujours attendre et les moyens supplémentaires également.
Reconnaissons le travail réalisé sur cette courte législature. Les textes sont enfin rédigés et n’attendent plus que leur légitimation
par le politique.
Il est désormais plus que temps de passer à la phase finale afin que toutes les zones de secours soient opérationnelles dès janvier
2014
de personnel. Il est urgent de procéder au
recrutement de pompiers professionnels
et de pompiers volontaires. Les camions
vides ne peuvent plus partir. Le citoyen
doit être protégé, ses biens préservés. Le
principe d’aide adéquate la plus rapide
doit être l’objectif à atteindre dans l’intérêt de tous.
Nous avons chiffré ce dernier effort.
Pour obtenir des moyens financiers
supplémentaires, nous demandons que
soit respectée la déclaration gouvernementale de l’actuel gouvernement. Le
recours au financement complémentaire et nous soutenons le principe de
l’intervention des compagnies d’assurances.
Il s’agit d’une mesure limitée qui permettra de refermer le dossier de la réforme
de la sécurité civile et d’engager les
changements qui aboutiront sur une
amélioration du service et de la sécurité
des citoyens.
Plus de moyens pour les pompiers signifie une meilleure intervention, d’où une
diminution des pertes directes et indirectes vu le renforcement de la sécurité
des citoyens et de leurs biens. Par conséquent, les assurances y gagneront également car elles devront dépenser beaucoup moins, à moyen et long termes, en
cas de sinistre.
Ce système existe déjà dans d’autres
pays, alors pourquoi pas chez nous ?
Quelques exemples connus à l’étranger:
En Allemagne, la taxe sapeurs-pompiers est calculée sur la même base
que la cotisation payable à l’assureur
pour bénéficier de la couverture d’assurance. Cette taxe doit être financée par
l’assureur sur déclaration de celui-ci et
ne peut donc être réclamée au preneur
d’assurance en complément de la prime.
En Espagne, la taxe sapeurs-pompiers
est payée aux municipalités pour les
villes de plus de 20.000 habitants.
En Finlande, la base de la perception de
la taxe sapeurs-pompiers est le montant brut des cotisations incendie. Pour
les contrats multirisques, le montant
de la taxe est calculée sur la partie de
la cotisation correspondant au risque
incendie
Au Royaume-Uni, la taxe sapeurs-pompiers s’applique à toutes les compagnies d’assurance coopérant dans la
branche incendie pour les biens situés
dans certaines communes de Londres.
Coûts
La réforme des services de secours
coûte de l’argent, certes, mais, n’en
déplaise à certains, elle n’est en rien
comparable à la réforme des polices,
si souvent prise comme référence par
ceux qui luttent contre l’amélioration du
service au citoyen.
Il n’y a pas de secret : on n’a rien sans
argent ! Les coûts liés à la réforme des
services de secours sont largement
contrôlés et loin des chiffres lancés
par ceux qui veulent voir échouer cette
réforme.
Et les pompiers ?
Les pompiers, sont beaucoup moins
nombreux : on compte 17.821 pompiers
dont 12.194 volontaires et seulement
5.627 professionnels dont plus de trois
mille pour les cinq grandes villes du pays.
La réforme des services d’incendie est
sous contrôle. Nous en connaissons
maintenant les montants.
Il n’y a pas de commune mesure avec
les autres corps constitués que sont la
police et l’armée. Ici aussi, les explications sont dans les chiffres.
Nous sommes “ en guerre “ contre le
feu et pour sauver la population, nous
sommes disponibles 24h/24 et cette
situation est loin d’être épisodique !
Certes, il y a un coût. Mais nous l’avons
démontré il y a quelques instants avec les
chiffres comparés, simplement parce que
notre sécurité civile est sous-financée.
Les policiers sont environ au nombre de
50.000 professionnels, le personnel de
l’armée belge compte également plus
ou moins 50.000 soldats.
Que manque-t-il pour terminer cette
réforme ?
La dernière enveloppe que nous demandons doit permettre de pallier le manque
P. 12
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Notre proposition :
Majorer de 1 % la taxe annuelle sur certains contrats d’assurance déterminés permettrait d’obtenir environ 75 millions d’euros nécessaires au financement de notre réforme.
Si cette majoration devait être répercutée sur les primes d’assurance payées par les
assurés, l’impact serait de faible ampleur puisqu’estimé à environ 12 € par an, par famille, soit un surcoût de 1 € par famille, par mois (en se basant sur une prime annuelle
de 1.200 €/ famille).
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 13
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Réforme de la sécurité civile
Les unités opérationnelles de la protection civile
Le budget consacré aux unités opérationnelles de la protection
civile est assez important au vu du peu de missions qu’elles
effectuent chaque année. Avec la mise en place des zones de
secours, ne pourrait-on pas fusionner les services de la protection civile avec les services d’incendies ? En renforçant les zones
de secours par le personnel des unités opérationnelles de la Protection civile, on optimalise les moyens disponibles tout en valorisant le personnel et les savoirs des agents des unités fédérales.
Les centrales 112 :
Actuellement, notre pays compte trois numéros d’urgence : le
100 pour les services médicaux d’urgence et les pompiers, le
112 qui est le numéro d’appel d’urgence européen et le 101 pour
joindre les services de la police fédérale.
Unifier tous ces numéros pour arriver à n’avoir plus qu’une seule
centrale commune (pompiers-police) par province permettrait
de pouvoir faire des économies d’échelle. Nous pourrions aussi
très bien pousser l’idée plus loin en nous contentant d’un seul
centre pour tout le pays ou, du moins, les réduire de moitié (2
en Flandre, 2 en Wallonie et 1 à Bruxelles). Des villes comme
P. 14
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Réforme de la sécurité civile
Londres, Madrid ou Barcelone comptent plus de 10.000.000
habitants et fonctionnent avec un seul centre d’appel. Pourquoi
ne pas les prendre en exemple ?
Ce que nous attendons
Nous attendons du Gouvernement qu’il dépasse les clivages
politiques. Que chacun prenne ses responsabilités face aux citoyens, que les partenaires respectent l’accord gouvernemental
qu’ils ont signé en validant enfin notre proposition de financement par la participation des compagnies d’assurance.
UN euro de plus par famille et par mois pour une sécurité civile
belge de qualité, dans la moyenne inférieure de l’Europe, permettrait de sauvegarder nos services et garantir la sécurité des
citoyens et du personnel intervenant.
UN seul euro pour par famille pour obtenir un financement d’un
peu plus de 70 millions d’euros. Cet euro ne vaut-il pas d’être
dépensé pour la vie des citoyens et celle des pompiers ?
Participation de compagnies d’assurance - IMPACT
Risques
Montant des primes
(en millions d’€)
Surplus dégagés par une majoration (en millions d’€)
0,10 %
0,50 %
0,60 %
0,70 %
0,80 %
0,90 %
454,89
0,45
2,27
2,73
3,18
3,64
4,09
4,55
Branche 3 : corps des véhicules terrestres, autres
que ferroviaires
1.444,66
1,44
7,22
8,67
10,11
11,56
13,00
14,45
Branches 8 et 9 : incendie et éléments naturels
2.538,36
2,54
12,69
15,23
17,77
20,31
22,85
25,38
Branches 10a : assurance obligatoire de la R.C. en
matière de véhicules automoteurs
2.230,36
2,23
11,15
13,38
15,61
17,84
20,07
22,30
831,25
0,83
4,16
4,99
5,82
6,65
7,48
8,31
7.499,52
7,50
37,50
45,00
52,50
60,00
67,50
75,00
Branche 1a : Accidents sauf accidents du travail
Branche 13 : R.C. générale
Total en millions d’€ :
1%
Aussi, dans un but d’optimisation et afin d’effectuer des économies supplémentaires, fusionner les unités opérationnelles de
la protection civile et les services d’incendie ainsi que réduire le
nombre de centrales d’appels, est une solution qui pourrait être
mise en place rapidement.
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 15
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
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Réforme de la sécurité civile
Réforme de la sécurité civile
Articles de presse
Seul pour lutter contre le feu de forêt, ce
jeudi à Couvin
L’avenir.net – samedi 20 avril 2013 – par
Patrick LEMAIRE
La lutte peut alors s’organiser, avec l’aide
d’agents du cantonnement local du DNF
mais pendant ce temps, il ne reste plus
qu’une personne en caserne à Couvin.
Feu de cheminée: aucun pompier disponible à Neufchâteau et Bertrix
L’avenir.net – vendredi 14 juin 2013 – par
René DANLOY
COUVIN - L’incendie de forêt de ce jeudi,
à Couvin, a encore permis de mettre le
doigt sur le manque de personnel à la
caserne des pompiers locale.
Pas besoin de faire un dessin : une crise
cardiaque serait survenue à Viroinval ou
à Couvin pendant les trois heures qu’a
duré l’intervention, personne n’aurait pu
intervenir. Ne parlons pas d’un accident
grave avec désincarcération. Il aurait
fallu faire intervenir des pompiers de
Chimay, de Philippeville ou de Florennes.
Mais ceux-ci avaient déjà dépêché des
hommes à Couvin.
NEUFCHÂTEAU - Mercredi, les hommes
du feu chestrolais n’ont pas pu intervenir
lors d’un feu de cheminée à Orgeo (Bertrix), par manque de personnel.
Lorsque le service 100 a mandaté les
pompiers de Couvin pour intervenir sur
un incendie de forêt qui s’annonçait déjà
d’une certaine ampleur, personne n’était
capable de sortir de la caserne, ce jeudi
vers 15h15.
Une ambulance était en mission. Il restait
alors deux hommes à l’arsenal, dont l’un
doit obligatoirement rester près du téléphone. Faites le compte : un pompier aurait donc dû sortir seul avec un camion,
pour combattre le feu!
Le manque de personnel professionnel est de plus en plus criant, à l’arsenal
couvinois. Depuis des années, le chef de
service réclame des engagements, sans
effet. Jusqu’au jour où... ?
Comme on le dit dans le jargon des pompiers, ils ont dû se mettre au rouge lors
d’un feu de cheminée à Orgeo. Ce sont
alors les collègues de Paliseul qui se
sont rendus sur place. Serge Devalet, le
commandant des pompiers chestrolais
explique : “Nous étions deux présents
et, de mon côté, j’avais une visite de prévention à faire. Pour un tel départ, il faut
au minimum quatre hommes et il n’en
restait plus qu’un. Le service de Bertrix
étant indisponible parce qu’étant alors
en intervention, c’est donc celui de Paliseul qui a rempli la mission.”
L’affaire s’est bien terminée car il ne
s’agissait que d’un feu de cheminée,
mais si un tel scénario se produisait lors
d’un événement de plus grande ampleur,
des problèmes risqueraient de se poser,
comme le fait remarquer M. Devalet qui
croise les doigts pour que cela n’arrive
pas. Si le matériel ne manque pas – le
service est fort bien équipé – par contre il
souffre d’un cruel sous-effectif. «Actuellement, nous sommes trois sapeurspompiers professionnels. Trois autres
vont être recrutés en date du 1er juillet.
Le problème est que l’on ne peut guère
compter sur la trentaine de volontaires
puisqu’ils sont retenus par leur travail.
La majorité d’entre eux ne sont donc pas
disponibles en journée – rares sont ceux
qui font les pauses – sauf épisodique
ment, quand ils sont en congé», poursuitil. Le manque de personnel est partout
Le commandant ajoute que les autres
services d’incendie de la région sont
dans la même situation. «L’idéal et c’est
encore un strict minimum, ce sont deux
personnes en permanence pour assurer un départ et quatre autres pour un
premier départ incendie», précise-t-il.
On est loin du compte, mais il faut dire
que l’engagement de pompiers professionnels coûte cher aux communes.
Un exemple : hier matin à 10 h, nous
étions au service d’incendie à Neufchâteau. En nous y rendant, nous avons
croisé l’ambulance avec deux hommes
en intervention.
Le commandant devant partir pour une
nouvelle visite de prévention, il ne restait
plus qu’un pompier sur place et donc
dans l’impossibilité d’intervenir en cas
de problème puisque seul. Une situation qui amène la personne de garde à
prendre ladite garde sur son portable. Et
cela se produit régulièrement, chaque
semaine. M. Devalet : «Il nous faudrait
deux à quatre hommes en plus car nous
assurons deux pauses : de 6 à 14het de
10 à 18 h. Le problème c’est que nous
allons devoir faire face dans un futur
proche à ce que l’on appelle l’aide adéquate la plus rapide. Il faudra dès lors
assurer l’aide minimale prévue par la loi.
Actuellement, pour un feu de cheminée,
on part à trois ou quatre. À l’avenir il faudra quatre hommes pour l’autopompe
et deux autres pour l’auto-échelle.».
Conclusion : dans les conditions actuelles, deux ou trois services pourraient
être amenés à intervenir ensemble pour
un feu de cheminée!
Fort heureusement, l’ambulance est rentrée de l’hôpital de Chimay et c’est donc
à trois que les pompiers ont quitté la caserne, toutes sirènes hurlantes.
Précisons que l’arrêté royal se rapportant
aux sorties incendies stipule qu’un tel
départ nécessite six hommes dans une
autopompe, plus deux autres avec une
citerne.
Ils sont donc à trois, pour attaquer un incendie sur un coteau boisé bien sec. Un
feu dont il s’est avéré, une fois sur place,
qu’il avait déjà pris une belle ampleur. De
l’arsenal couvinois, les rappels de volontaires se multiplient alors, en vain : ils
sont tous au boulot ou presque. Un seul
revient.
Ce sont donc des renforts extérieurs
qui viennent au secours des malheureux sapeurs couvinois : des hommes
et une citerne de Philippeville, un appui
de Chimay et une citerne de Florennes.
Même Dinant est mandaté.
P. 16
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
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Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Entretien avec madame Joëlle Milquet, Ministre de l’intérieur
Réforme de la sécurité civile
À l’occasion de ses déplacements dans
les différentes provinces pour expliquer les tenants et aboutissants de la
réforme des services de secours aux
bourgmestres et aux élus locaux, nous
avons rencontré la ministre de l’Intérieur, Madame Joëlle Milquet à Liège.
Elle s’exprime sur la réforme des services de secours, les changements
apportés et la période transitoire qui est
mise en place.
Qu’en est-il du statut administratif ?
Où en est réellement la réforme
de la sécurité civile ?
• Pour le cadre de base, il n’y a pas de
diplôme de base spécifié. Ce sont les
épreuves de recrutement qui sont
adaptées aux compétences attendues
(épreuves cognitives, épreuves physiques, tests d’aptitudes manuelles...
• Pour le cadre officier, un diplôme de
niveau A sera requis.
Désormais, une distinction sera clairement marquée entre le personnel administratif et le cadre opérationnel. Une
autonomie et de la souplesse sont laissées aux zones de secours qui pourront
déterminer elles-mêmes le statut administratif de leur cadre administratif.
Qu’en est-il des conditions de
recrutement ?
Elle est en bonne voie. Les dispositions
de cette réforme entreront progressivement en vigueur à partir du premier janvier 2014.
Quelle sera la période de transition ?
Quelles sont les nouveautés
par rapport aux grades ?
Toutes les zones qui estiment qu’elles
peuvent déjà endosser la nouvelle personnalité juridique peuvent le faire dès
le 1er janvier 2014 et à n’importe quel
moment de cette même année 2014. En
janvier 2015, toutes les zones devront
avoir endossé la nouvelle personnalité
juridique.
Qu’est-ce qui fonctionne déjà ?
La loi du 3 août 2012 qui modifie la loi du
15 mai 2007 relative à la sécurité civile et
la loi du 31 décembre 1963 sur la protection civile a été publiée au Moniteur Belge
le 13 septembre 2012. Quatre arrêtés
royaux (AR) d’exécution accompagnent
cette loi :
• L’AR du 20 septembre 2012 qui octroie
une dotation fédérale aux prézones ;
• L’AR du 10 novembre 2012 détermine
les conditions minimales de l’aide
adéquate la plus rapide et des moyens
adéquats ;
• L’AR du 30 août 2013 qui fixe une
norme minimale en matière d’équipements de protection individuelle et
d’équipements de protection collective ;
• L’AR du 20 septembre 2012 qui modifie
l’AR du 8 novembre 1967 portant, en
tant de paix, organisation des services
P. 18
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Les grades sont réformés et versés en
trois cadres :
1. Le cadre de base
• Sapeur-pompier = équipier avec une
fonction opérationnelle.
• Caporal = Chef d’équipe avec une fonccommunaux et régionaux d’incendie
et coordination des secours en cas
d’incendie.
D’autres textes ont déjà été publiés. Ils
portent sur le calcul du nombre de voix
dont dispose un conseiller zonal au
sein du conseil de secours. Ou, comme
l’AR du 14 octobre 2013, ils modifient
des arrêtés royaux existant, en l’occurrence l’AR du 25 avril 2007 qui fixe les
missions des services de secours qui
peuvent être facturées et celles qui
sont gratuites. D’autres sont en voie
de publication et les derniers sont en
voie de finalisation. Mais tout est prévu
pour que l’année 2014 soit vue comme
une année transitoire pour certaines
matières et le 1er janvier 2015 comme
l’entrée en vigueur des nouveaux statuts pour tous.
Qu’est-ce qui va se passer au
cours de cette année de transition ?
Les prézones qui se sentent prêtent
pourront anticiper l’adoption de nouveau statut qui sera mis en place pour
tout le monde au 1er janvier 2015.
Mais les équipes qui travaillent sur la
réforme ont pris conscience qu’il fallait
permettre aux zones d’engager du personnel. C’est ainsi qu’en 2014, les prézones pourront engager du personnel
supplémentaire. Elles pourront établir
des conventions de partenariat avec
les agents de la protection civile et avec
d’autres opérateurs, civils ou privés. Les
prézones auront la compétence nécessaire pour établir leur propre règlement
de fonctionnement zonal. Les prézones
seront à même d’élaborer le statut du
personnel administratif.
2.
•
•
3.
•
•
•
•
tion opérationnelle.
Cadre moyen
Sergent = chef de section avec fonction
opérationnelle.
Adjudnat = Chef de garde avec une
fonction managériale.
Cadre officier
Officier 1 (Lt) = Chef de groupe avec
une fonction opérationnelle.
Officier 2 (Cpt) = Manageur & Chef de
groupe avec une fonction managériale.
Officioer 3 (Mj) = Manageur & Chef de
groupe avec une fonction managériale.
Officier 4 (Col) = Manageur de Direction
& Chef de groupe avec une fonction
managériale.
Qu’en est-il du temps de travail ?
Et pour les volontaires ?
• La règle générale prévoit des semaines
de 38 h de travail en moyenne.
• Les zones de secours où la moyenne
actuelle est de 38 h/semaine ne
peuvent aller au-delà.
• Les zones de secours où plus de 50 %
du personnel travaille en moyenne plus
de 38 h/semaine pourront négocier
avec les syndicats un système de 48 h.
• En cas de désaccord, l’intervention
d’un conciliateur social sera requise.
Il aura pour mission d’élaborer une
proposition de compromis (Le principe de la loi de 1974 est d’application).
• Ces zones devront tendre vers un
régime de travail de 38 h/semaine à
long terme.
• Opt-Out
• Une heure prestée = une heure
rémunérée.
• Maximum 10 heures
• Dans tous les cas, plafond de 48 h/
semaine en moyenne.
• Exception faite des pompiers travaillant en moyenne 48 h/semaine et
qui, au 1er janvier 2013, ou à la date
d’entrée en vigueur de la loi, exerçaient parallèlement une fonction
de pompier volontaire au sein d’une
même zone. Ceux-ci bénéficient
• Nous voulons confirmer l’engagement
citoyen du pompier volontaire dans la
sécurité civile. C’est une chose importante.
• Qu’il soit professionnel ou volontaire,
le pompier se voit doter des mêmes
compétences de base.
• L’organisation du temps de travail des
volontaires est réglée dans le statut.
• On souhaite adopter une grande souplesse de fonctionnement :
• Le volontaire pourra prester jusqu’à
24 h par semaine
• La période de référence passe à 12
mois
• Nous proposons une évolution de carrière avec une échelle barémique.
• 1 an = 180 heures
• Organisation souple des formations
• Valorisation des brevets
d’un maximum de 4 h d’Opt-Out. Il
s’agit d’un régime d’extinction.
Pour plus d’information, nous
vous renvoyons sur le site de la
sécurité civile
www.securitecivile.be
>>
Interview : Alain Demaret
Photos : Alain Demaret & Serge Amores
Avec cette nouvelle structure, à chaque
grade correspond une fonction bien définie. Une formation adaptée sera organisée pour chaque fonction, donc pour
chaque grade.
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 19
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique
Dotation fédérale aux zones de secours
Dotation de base
2010
2011
2012
2013
21,300
21,747
22,160
22,160
22,16
22,16
22,16
22,16
22,16
9,000
9,000
9,000
9,000
9,000
9,000
19,563
42,063
69,563
69,563
69,563
1,072
23,096
26,313
29,529
32,746
93,319 127,036 130,252
133,469
Dotation complémentaire à la dotation de
base
(Conclave octobre 2012)
2014
Refinancement permettant la neutralisation des coûts relatifs au nouveau statut
(Conclave octobre 2013)
Refinancement permettant des engagements et investissements
(Conclave mars 2013)
Total dotation
Réforme de la sécurité civile
21,300
21,747
22,160
31,160
51,795
2015
2016
2017
2018
160,000
140,000
120,000
26,096
29,529
32,746
100,000
Refinancement permettant la neutralisation des coûts relatifs au
nouveau statut (Conclave octobre 2013)
80,000
Refinancement permettant des engagements et investissements
(Conclave mars 2013)
Dotation complémentaire à la dotation de base
(Conclave octobre 2012)
60,000
Dotation de base
1,072
69,563
69,563
69,563
69,563
40,000
19,563
9,000
9,000
9,000
9,000
9,000
9,000
20,000
22,160
22,160
22,160
22,160
22,160
22,160
22,160
22,160
22,160
0,000
2010
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2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
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IEmergency : De l’informatique par
et pour les intervenants de l’urgence !
IEmergency est une suite logicielle
développée par des intervenants de
l’urgence dans le but de fournir des
outils efficaces, simples et fonctionnels
à tous les intervenants de l’urgence au
sens large.
Genèse du projet
C’est au sein du SRI de Namur que le
projet débuta il y a deux ans. Suite à la
défaillance du système de paging acquis
quelques mois plus tôt par le service
auprès d’un fournisseur extérieur et vu le
prix de réparation demandé, le commandant confia à l’un des officiers la mission
d’essayer de mettre en place un système
permettant de piloter une radio TMR880
via un ordinateur.
Après quelques semaines de développement, un premier système de pilotage de
radio fut développé et rendu opérationnel.
À cette époque, le dispatching des pompiers de Namur était toujours assez peu
équipé au point de vue informatique, il
y avait un ordinateur ne disposant que
de quelques systèmes assez rudimentaires. Le projet initial de développement
d’un système de « messager » s’est alors
étendu à la mise en place d’un système
général de dispatching englobant de la
gestion cartographique, de la gestion de
disponibilité des véhicules, un système
d’alerte, etc.
Suite à la visite de l’officier responsable
du dispatching de Charleroi au SRI de
Namur, un groupe de travail fut créé pour
la mise en place et le développement
d’une suite logicielle bien plus complète
qui serait au service des intervenants
de l’urgence. Ce groupe de travail fut
nommé ChaNa en référence aux deux
services initiateurs.
L’extension du projet
Après la migration du Centre de Secours
112 de Namur sous le système informatique CAD Astrid, certaines fonctionnalités telles que le paging n’existait plus
dans le nouveau logiciel. Le système
ChaNa fut donc installé dans le Centre
de Secours 112 de Namur
Au même moment, le personnel du
Centre de Secours 112 ayant été fédéralisé et le système de gestion administrative du SPF étant nettement plus complexe que l’ancien système communal,
la partie « Administration » de ChaNa fut
installée aussi au CS112 de Namur.
Un développement communautaire par les hommes de
terrain
La philosophie du projet est basée sur
un développement collaboratif et le partage de données. En effet, l’objectif est de
fournir gratuitement une suite logicielle
aux services de secours qui le souhaiteraient. Les services pourraient alors faire
des économies sur la partie software
de manière à investir plus dans la partie hardware ou investir cet argent dans
l’engagement d’un informaticien de zone.
Tous les services peuvent donc prendre
part au projet, mais chacun s’engage à
la seule condition de partager les développements qu’ils réaliseraient en interne,
avec tous les autres membres du projet.
Suite à plusieurs visites de membres du
SPF IBZ au CS112 de Namur, le SPF proposa son soutien au projet. Durant ces
derniers mois, des représentants de plusieurs zones de secours wallonnes ont
participé à des présentations de la suite
logicielle.
Avec l’extension du projet et l’arrivée de
nouveaux informaticiens, celui-ci fut
rebaptisé « IEmergency ».
Le point fort de cette réalisation est
qu’elle a été conçue par les hommes
de terrain et est donc très adaptée aux
conditions de travail et facile à utiliser. Le développement a été conçu sur
le principe : KISS : Keep It Simple and
Stupid. Chaque homme de la caserne
doit pouvoir utiliser le système après un
maximum de quelques heures de formation.
Pour plus d’informations, veuillez-nous contacter:
Fabriekstraat 23 B-8850 Ardooie BELGIQUE Tèl: +32 51 740 800
E-mail: [email protected] www.sioenapparel.com
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 23
Pompier pratique
Pompier pratique
IEmergency : De l’informatique par
et pour les intervenants de l’urgence !
IEmergency : De l’informatique par
et pour les intervenants de l’urgence !
La suite logicielle IEmergency
État actuel du déploiement
La suite IEmergency se divise en 6 programmes construits autour d’une base
de données centrale.
passages à niveau, les noms de rues, les
manifestations prévues, les PGPs, les
Seveso, les PPIs, etc.
Début 2014, la partie « Administration »
va être déployée dans tous les centres de
secours 112 du pays. La formation des
agents est en cours.
IEmergency-OnBoard
La zone de secours NAGE a de son côté
fait le choix de ne pas acheter plusieurs
logiciels commerciaux et d’utiliser IEmergency.. Cela a permis de libérer le budget
de 90.000€ qui était prévu à cet effet et
d’utiliser ce montant pour l’engagement
d’un informaticien et pour l’injecter dans
d’autres projets de la zone.
IEmergency-Administration :
cette partie permet la gestion des fiches
signalétiques du personnel, la gestion
des prestations, des documents administratifs, d’un répertoire de contacts
partagés, des préventions simples, de la
prévision, des véhicules, du matériel, etc.
(Actuellement toujours en prototype) : ce
système est conçu pour tourner sur des
ordinateurs embarqués dans les ambulances ou les camions de pompier, le
but étant de fournir des services comme
la cartographie, la navigation, l’envoi/
réception de statut, l’envoi/réception de
mission, le track & trace, etc.
Et le futur ?
IEmergency-Serveur :
IEmergency-Opération :
Cette partie sert à la gestion et au dispatching d’unité. Le système peut lancer des
alertes par SDS, par paging, par « public
address », le système permet aussi d’encoder une adresse, un type d’intervention
et propose alors les moyens les plus
adéquats à envoyer en fonction de départs type préprogrammés. Le système
permet d’associer des unités logiques
(1er départ ambulance, 1ere pompe caserne, ..) avec des véhicules physiques
(la P11, la A4). Le système permet aussi
de gérer les interventions en cours avec
un calcul d’itinéraire, l’affichage de vue
satellite, etc.
Il y a deux grands challenges à résoudre
dans le futur :
Ce dispositif permet d’interfacer le système SDS-To-Page d’ASTRID, le système d’envoi de SDS, le système httpTo-Page d’ASTRID, l’envoi d’e-mails,
ainsi que la synchronisation de bases
de données avec un serveur national de
données (projet ICT4Emergency).
• Le premier est la création d’un système
de support 24/24 7/7 pour le système
informatique. Plusieurs pistes sont
étudiées dont notamment la mise en
commun des informaticiens de zone,
ou l’externalisation de la prise en charge
du support par un fournisseur extérieur
ou une intercommunale.
IEmergency-Apps :
IEmergency-Central
:
Ce programme permet d’interagir avec
la base de données centrale. Cette base
de données contient notamment : les
bouches incendie, les travaux sur les
voies publiques, les difficultés routières
(largeur, hauteur max), les bornes hectométriques, les conduites FETRAPI, les
Certains développements sont propres
à certains systèmes, les Apps sont donc
des interfaces très particulières dédiées
à une fonction propre. Par exemple :
Apps – Guide 112 qui permet aux opérateurs du centre de secours 112 de lancer
directement des appels téléphoniques à
partir d’un répertoire automatique situé
sur leur station de travail ASTRID.
• Le second challenge est la mise en
place d’une infrastructure technique
permettant d’organiser un réseau et un
Datacenter d’échange entre tous les
services 112, les SRI, les SMUR, PIT,
les ambulances, les centres de crises,
etc. Avec un dataCenter régional ou
fédéral, le système pourrait permettre
de partager de l’information cartographique et opérationnelle entre tous les
intervenants de terrains. Par exemple,
lors d’une catastrophe, le système sera
capable de transmettre directement
d’un PC-OPS ou d’un Centre de Crise
vers des unités de terrains, le positionnement d’un PMA, les limites de
différents périmètres, etc.
À propos d’Arnaud Brouwers
Je suis arrivé au service incendie de Namur début 2011 avec deux autres collègues. Dès mon
arrivée à la caserne , en raison de ma formation
d’ingénieur civil informaticien, plusieurs tâches
liées à l’informatique m’ont été confiées dont
notamment la mise en place du réseau zonal et
l’amélioration technique du dispatching de zone.
Parallèlement à cela, j’ai début 2012, participé
à la migration du Centre 100 de Namur vers le
nouveau Centre de Secours 112.
Cette double casquette Centre 112 et Dispatching caserne me permet de
bien comprendre les difficultés et les besoins de ces deux entités qui travaillent ensemble 24/24 7/7.
E-Mail : [email protected]
>>
P. 24
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Tél. : +32 476/94.36.27
Texte et photos
S-Lt Arnaud Brouwers (zone NAGE)
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 25
En pratique
En pratique
Le mot de l’Arson Club : La fraude à l’assurance en 2013
QU’EST-CE QUE LA
FRAUDE ?
La fraude à l’assurance est un phénomène perçu de manière ambiguë par la
société dans laquelle nous vivons. D’un
côté, tous les observateurs s’accordent
pour prétendre que la fraude est extrêmement répandue et très importante
dans les chiffres: ce serait par centaines
de millions d’euros chaque années que
les compagnies d’assurances paieraient
des sinistres frauduleux (1) . En même
temps, le combat contre la fraude n’apparaît absolument pas comme prioritaire
et l’on pourrait même dire qu’au contraire
il bénéficie d’une certaine tolérance.
La lutte contre l’escroquerie à l’assurance
ne fait certainement pas partie des priorités de la politique criminelle des Parquets,
signe d’ailleurs supplémentaire du fait
que la fraude à l’assurance est bien tolérée socialement. Au civil, un assureur qui
invoque la fraude se voit fréquemment
opposer une certaine méfiance - pour ne
pas dire plus - de la part des cours et tribunaux, et s’entendra dire: Pourquoi des
poursuites n’ont-elles pas été intentées
au Pénal par le Parquet, puisqu’il s’agit
toujours, lorsqu’il y a une fraude, d’une
affaire pénale ? De son côté, le Parquet
va souvent considérer la fraude à l’assurance comme une affaire essentiellement
civile. Les autorités judiciaires se renvoient la balle et considèrent, finalement,
que la fraude à l’assurance concerne uniquement les assureurs.
La relative tolérance dont bénéficie la
fraude provient essentiellement du fait
que le public s’imagine naïvement que
la partie préjudiciée est uniquement une
compagnie d’assurance et que cellesci, finalement, savent se défendre. Cette
manière d’appréhender le problème est
totalement erronée: si effectivement, la
fraude à l’assurance va peser dans un
premier temps sur les résultats techniques des compagnies, dans un second
temps, l’assureur va intégrer la fraude
dans sa statistique et la fraude va peser
sur l’assuré honnête, qui verra sa prime
augmenter notablement. Le combat
P. 26
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
contre la fraude est donc, en finale, un
combat de protection du consommateur.
Si la fraude à l’assurance est vraisemblablement aussi ancienne que l’assurance elle-même, l’on s’accorde à estimer
qu’actuellement le phénomène prend une
ampleur extrêmement inquiétante. La
crise économique n’y est pas étrangère.
La fraude existe dans tous les domaines
de l’assurance : faux vols de voiture, vols
simulé dans les habitations, ou forte exagération de préjudice, incendies volontaires ou criminels perpétrés par les assurés eux-mêmes ou un complice (entre
un tiers et la moitié de ceux-ci). Pour une
motivation essentiellement économique,
les assurés déshonnêtes souhaitent réaliser leur bien immobilier en percevant
l’indemnité d’assurance (qui sera en
principe toujours supérieure à la valeur
de vente de leur immeuble si celui-ci est
détruit totalement par l’incendie).
LES DIFFERENTS TYPES
DE FRAUDE
L’on distingue essentiellement trois
classes différentes de fraudes (2) à
l’assurance qui sont sommairement décrites dans les paragraphes qui suivent.
a LA DECLARATION D’UN
FAUX SINISTRE
L’assuré, dans une première hypothèse,
va déclarer un sinistre qui ne s’est jamais
réalisé dans la réalité. La garantie “vol”
est le domaine d’expression particulier
de ce type de tromperie. L’assuré déclare
un faux vol de voiture, laquelle a en réalité
été revendue à l’étranger, un faux cambriolage est mis en scène, des vols d’espèce ou de bijoux sont déclarés à l’assureur alors qu’en réalité lesdits objets ont
été revendus.
L’assurance sert aussi, dans le domaine
automobile, pour assurer en quelque
sorte l’entretien ou la réparation d’un
véhicule alors que cet entretien ou cette
réparation n’auraient pas bien entendu
été pris en charge par l’assurance. C’est
ainsi devenu légendaire que de dire que
les vitres déclarées comme brisées et
remplacées à l’assureur sont beaucoup
plus nombreuses que le nombre de vitres
de ce type produit et importé en Belgique.
Le cas où des lunettes sont brisées par
un tiers et remplacées aux frais de la
garantie “responsabilité civile - vie privée”
constitue également un exemple frappant de faux sinistre, avant que la franchise obligatoire ne vienne faire diminuer
ce type de fraude (3).
b LE FAUX SINISTRE ACCIDENTEL
La notion d’accident est essentielle à
l’assurance. Dans la loi du 25 juin 1992
sur les assurances terrestres (article 8),
les sinistres volontaires demeurent - le
principe est d’ordre public - totalement
exclus de la garantie d’assurance. En
effet, la plupart sinon tous les sinistres
volontaires sont pénalement réprimés
(5) et il ne serait pas imaginable que le
responsable d’une infraction volontaire
telle qu’un assassinat ou un meurtre voit
sa victime indemnisée non pas par ses
soins, mais par une compagnie d’assurance. Plus profondément, le sinistre
volontaire ne correspond pas à la notion
d’aléa (l’accident doit résulter du hasard)
qui est à la base de l’assurance. Où est
l’aléa si l’assuré commet volontairement
un acte répréhensible ?
Dans ce type de fraude, l’incendie volontaire est l’exemple qui vient immédiatement à l’esprit. L’incendie volontaire à
caractère économique est le plus fréquent. Pour une raison ou une autre, un
particulier ou une entreprise, parfois aux
prises avec des difficultés financières, a
besoin de réaliser son patrimoine immobilier. Pour les entreprises industrielles,
ce peut être la volonté de moderniser les
locaux et de reconstruire un bâtiment
moderne et fonctionnel dans un zoning
plus agréable que les anciens bâtiments
vétustes antérieurement occupés. La
réalisation par une vente normale des
biens immobiliers donnera un résultat
moins intéressant que l’incendie desdits
bâtiments. De plus, certains types de bâtiments industriels ne sont tout simple-
Le mot de l’Arson Club : La fraude à l’assurance en 2013
ment pas vendables et leur valeur vénale
est voisine de zéro. Par contre, la valeur
de reconstruction - qui sert de base au
calcul de l’assureur - c’est-à-dire la valeur à neuf au prix actuel d’un bâtiment
identique reconstruit sera extrêmement
importante. La tentation est dès lors
grande de détruire par l’incendie le bâtiment assuré.
Dans ce type d’incendie volontaire à caractère économique, l’assuré s’arrangera
bien entendu pour que la destruction du
bâtiment soit totale. Il utilisera des accélérants d’incendie (essence, white spirit,
dérivés du pétrole,...), il mettra les pièces
du bâtiment en état de communication
et prévoira une ventilation suffisante
afin que le sinistre soit maximal et que
rien n’arrête l’œuvre destructrice du feu.
C’est un truisme que de dire que ce sont
les incendies volontaires qui coûtent le
plus cher à l’assureur (5) .
Parfois, mais c’est plus rare, il s’agira
d’un sinistre volontaire n’ayant pas de
caractère économique. Sous l’empire de
la passion, l’assuré mettra le feu à son
habitation dans une volonté suicidaire,
par dépit amoureux, ou par haine. Les
passions étant retombées, l’assuré se
gardera bien de déclarer comme volontaire un sinistre qui l’était bel et bien et
tentera de présenter l’incendie comme
résultant d’un accident. La lutte contre
ce type d’incendiaire à caractère non
économique est généralement plus aisée que la lutte contre les incendiaires
à caractère économique, vu son aspect
généralement improvisé.
En matière automobile, sont régulièrement évoqués les faux accidents automobiles volontairement causés par
l’assuré ou par un cascadeur agissant
sciemment pour le compte des assurés
afin de provoquer la perte totale du véhicule. La technique était éprouvée. Rendez-vous était pris au petit matin dans
un endroit désert entre le cascadeur et
l’automobiliste désireux de détruire son
véhicule assuré en “dégâts matériels”.
Le cascadeur, à l’aide d’une rampe, faisait effectuer plusieurs tonneaux à la voi-
ture, ramassait son matériel et il ne restait plus au faux sinistré qu’à attendre les
secours et l’indemnisation de sa compagnie d’assurance.
Les accidents de roulage simulés sont
très fréquents. Ils portent sur de petites
sommes et passent facilement inaperçus dans la masse des sinistres de
roulage que les compagnies tentent de
régler, à la satisfaction de leurs assurés,
avec une célérité toujours plus grande.
Le faux accident de roulage oppose généralement un véhicule déjà accidenté
dans un accident de roulage précédent,
occasionné en tort, et pour lequel son
propriétaire souhaite obtenir une indemnisation à laquelle il n’a pas droit car il n’a
pas souscrit la garantie “dégâts matériels”. Son partenaire dans le faux accident de roulage sera souvent un véhicule
non soumis à un malus : le faux accident
de roulage dans lequel ce véhicule jouera
le rôle de responsable n’aura donc pas de
conséquence pour lui en ce qui concerne
le montant de ses primes.
ses dommages, dans le but d’obtenir une
indemnisation plus grande de la part de
la compagnie d’assurance. La loi du 25
juin 1992 (article 20) prévoit que l’assuré
doit faire toute diligence pour atténuer les
effets d’un sinistre. Les assurés majorent
cependant allégrement leurs réclamations et cette pratique est devenue à ce
point habituelle qu’elle est perçue le plus
souvent comme normale et allant de soi.
Prochainement, seront abordées d’une
part la question de la prévention de la
fraude (les assureurs rentent de se prémunir contre la fraude en anticipant sa
venue, par diverses techniques), ainsi
que les sanctions pénales (poursuites
correctionnelles et plaintes) et les sanctions civiles (refus de garanties et déchéances) mises en œuvre pour lutter
contre le phénomène de la fraude.
>>
Texte : Yves-Marie Maloteau
Avocat
C LES FRAUDES APRES
SINISTRE
La troisième catégorie de fraudes est
celle qui prend place après la survenance
d’un vrai sinistre. Après avoir été victime
d’un accident ou d’un dommage, le fraudeur s’avise soudain qu’il n’est pas couvert pour ce type de dommage ou qu’il
n’a pas souscrit de contrat d’assurance
couvrant ce type de risque. Il se dépêche
dès lors d’en contracter un et retarde
la date de réalisation du sinistre pour
faire tomber celui-ci dans le cadre de la
garantie d’assurance qu’il vient de souscrire. En matière automobile, l’assuré en
“responsabilité civile” simple détruit son
véhicule en perdant le contrôle de celuici et heurte un obstacle. Il souscrit pour
son véhicule déjà usagé une garantie
omnium - alors qu’il ne l’a pas souscrite
pour son véhicule lorsque celui-ci était
neuf - et déclare l’accident survenu avant
la prise de cours du contrat comme postérieure à celle-ci.
1 Selon le comité européen des assurances, la fraude
serait estimée à 6% du montant des primes encaissées
toutes branches. Il s’agit cependant là d’une évaluation
minimale. Rien que la fraude en assurance incendie est
estimée par certains experts comme dépassant un milliard d’euros.
2 La fraude en assurance, rapport initial du comité
européen des assurances, B.A. 1988 p. 249.
3 La franchise non rachetable de 5.000 frs indexée a
été prévue par l’article 5 alinéa 2 de l’arrêté royal du 12
janvier 1984.
46 Par exemple, l’incendie volontaire est réprimé par
les articles 510 et suivants du code pénal; l’article 511
alinéa 2 punit spécifiquement celui qui a mis le feu à
son propre immeuble d’un emprisonnement d’un an à
cinq ans.
5 Suivant certains, les incendies criminels coûteraient
aux assureurs la moitié du coût total des incendies,
soit quelques dix milliards par an. Les sinistres volon-
Le fraudeur va également tenter, après
un vrai sinistre, de majorer le montant de
taires émanant de l’assuré désireux de réaliser son bien
entrent pour une part importante dans ce chiffre.
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 27
Le pompier en balade
Le pompier en balade
La protection contre le feu des forêts et le feu dans
les Hautes-Fagnes
Qui n’a pas, un jour, entendu parler de
l’Administration des “Eaux et Forêts” ?
Alors encore fédérale et sous l’autorité
du Ministère de l’agriculture, ces services ont été régionalisés au début des
années 90, pour être maintenant administrés par les Régions wallonne, flamande et bruxelloise. Appelées « Division de la nature et des forêts – DNF »
dans chacune des 3 régions, elles sont
l’héritière de multiples missions autrefois assurées par une administration
nationale plus que séculaire.
Les Départements de la Nature et des
Forêts mettent en œuvre le code forestier, les lois sur la conservation de la nature, sur les parcs naturels, sur la chasse
et sur la pêche en concertation avec les
milieux concernés et ne sont compétents que sur le territoire de leur région
respective.
de gestion des forêts soumises, en ce
compris les activités de chasse qui s’y
déroulent, et de gestion piscicole des
cours d’eau de Wallonie. Cependant, et
particulièrement au cours des vingt dernières années, elle a été investie de missions de conservation de la nature sur
des territoires de plus en plus larges et
de gestion d’espaces verts publics.
La Division de la Nature et des Forêts
atteint cet objectif par sa structure
décentralisée qui la rend proche des
citoyens et consciente des particularités locales ainsi que par les missions
de police qu’elle remplit. Les 900 agents
qui la composent, héritiers d’une longue
expérience, sont les garants de l’adaptation de la politique menée à l’évolution
de la société. La Division de la Nature
et des Forêts est consciente qu’elle ne
pourra assumer pleinement sa mission
que dans le cadre d’un dialogue avec le
public, les chasseurs, les pêcheurs ainsi
que les promeneurs.
Les Hautes-fagnes, un
milieu insolite sous nos
latitudes
Les Hautes-Fagnes présentent des paysages de landes et de tourbières habituellement rencontrés dans des contrées
plus nordiques ou de plus haute altitude.
Leur climat froid, particulièrement humide, et la composition de leurs sols, assurent la persistance d’une flore et d’une
faune inhabituelles pour nos régions.
Au sommet de la tour du bâtiment situé au « Signal de
Botrange », un guetteur volontaire est posté systématiquement pour déceler et alerter les secours en cas de
fumées suspectes dans la zone à risque.
En Wallonie, ce service est intégré dans
l’organigramme de la Direction générale des Ressources naturelles et de
l’Environnement du Service Publique de
Wallonie. La Division de la Nature et des
Forêts a certes conservé ses missions
P. 28
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Deux phénomènes naturels expliquent
notamment l’existence de cet écosystème en Belgique. Le haut plateau fagnard est le premier obstacle rencontré
par les nuages amenés par les vents
atlantiques dominants. Il en résulte une
abondance exceptionnelle des précipitations (plus de 1.400 mm de pluie par an).
D’autre part, son sous-sol est constitué
de roches et d’argiles peu perméables
qui empêchent l’infiltration de l’eau. Ces
conditions favorisent particulièrement
le développement de milieux humides
comme les marais et les tourbières.
La protection contre le feu des forêts et le feu dans
les Hautes-Fagnes
Un paysage transformé
par l’homme
Région de Ternell et de la
Brackvenn, (Fagnes du nord-est).
Il y a 2.000 ans, une forêt composée essentiellement de feuillus (hêtres, aulnes,
bouleaux, chênes, etc.) recouvre encore
la majeure partie du haut plateau des
Fagnes. Celle-ci ne cède la place, ici et là,
qu’à quelques étendues de tourbières.
Les Fagnes du nord-est sont moins
connues, mais tout aussi intéressantes.
Le sentier didactique de la Brackvenn permet notamment d’observer les lithalses,
un phénomène géologique remontant au
dernier épisode froid de la dernière glaciation il y a environ 12.000 ans. Le Lit
de Charlemagne, un monolithe imposant,
est un jalon frontalier depuis près d’un
millénaire, auquel est aussi attachée une
légende. Le Centre Nature de “Haus Ternell” complète l’infrastructure touristique
et didactique de cette partie des HautesFagnes.
Dès le Moyen Age, l’exploitation humaine
débute et bouleverse complètement le
paysage. Coupe de bois, pâturage, culture,
extraction de tourbe engendrent peu à peu
un milieu de vastes landes. Au 19e siècle,
l’introduction de l’épicéa apporte un nouveau bouleversement. Au 20e siècle, c’est
le tourisme qui introduit une autre forme
d’exploitation du haut plateau.
De nos jours les Hautes-Fagnes se divisent en deux régions distinctes : Les
Fagnes du sud-ouest et du nord-est.
Région de la Baraque
Michel, Mont-Rigi et Botrange, (Fagnes du sud-ouest).
Les Fagnes du sud-ouest sont en général les plus fréquentées par les visiteurs.
Elles concentrent les lieux touristiques les
plus connus (Baraque Michel, Mont-Rigi,
Centre Nature de Botrange), mais aussi
les monuments les plus célèbres des
Hautes-Fagnes (Boultè, Croix des Fiancés,
Croix le Prieur, Pavé Charlemagne, etc... ).
Attention : lorsque le drapeau hissé est rouge ou
rouge et blanc la quasitotalité de la réserve naturelle des Hautes-Fagnes
est interdite d’accès à
toutes les personnes non
détentrices d’une autorisation justifiée.
B
zone B : accessible sans accompagnement
d’un guide sur sentiers balisés ;
C
zone C : accessible seulement accompagné
d’un guide mandaté ;
D
zone D : inaccessible, (zone réservée à l’évolu
tion naturelle sans intervention de l’homme) ;
Sentiers de promenade balisés ;
Sentiers didactiques.
La lutte contre l’incendie en Fagnes ne peut
être improvisée.
Le drapeau rouge indique également un danger d’incendie très élevé suite aux conditions climatiques.
En effet, s’il fait chaud durant des
périodes pouvant s’étendre sur
plusieurs jours, s’il y a beaucoup
de vent ou s’il fait sec, mais pas nécessairement chaud, comme en hiver ou
au printemps, les herbes de la fagne ne
peuvent pas s’adapter en asséchant le
sol humide, puisqu’il est déjà sec. Donc,
elles deviennent vulnérables et peuvent
prendre feu à tout moment, si en plus il y
a du vent, le feu peut s’étendre très rapidement et devenir très vite incontrôlable.
Le feu de fagne se caractérise d’ailleurs
par des feux sautant entrainés par le vent
et peut donc impliquer très vite toute une
zone. Pour éviter tout risque d’incendie
provoqué par des promeneurs ou des
touristes, il est préférable d’en interdire
l’accès, de sorte à limiter les éventuels
problèmes. Malheureusement, malgré
ces précautions, les incendies sont toujours possibles, surtout ces dernières
années, dont un catastrophique en 2011.
Lorsque le drapeau est rouge et que le
risque d’incendie est élevé, plusieurs dispositions sont prises au sein de la DNF.
Tout d’abord, un bulletin quotidien de
dangerosité est communiqué aux auto-
rités et aux pompiers de la zone, tout le
personnel de la DNF est maintenu en
pré-alerte et rappelable dans les meilleurs délais, un garde volontaire, occupe
durant toute la période critique, le point
de vigie situé au sommet de la tour du
signal de Botrange afin d’observer toute
la région pour y déceler les éventuels
départs de feu.
Hélicoptères McDonnell Douglas Explorer MD 900 de la
police fédérale équipés d’un Bambi Bucket d’une contenance de 910 litres.
Suite à l’incendie hors norme de 2011, un
exercice de grande envergure a eu lieu
l’année suivante, sur le camp militaire
d’Elsenborn, en incluant les hélicoptères
de la police fédérale et tous les services
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 29
Le pompier en balade
Le pompier en balade
La protection contre le feu des forêts et le feu dans
les Hautes-Fagnes
d’incendie de la région. Les pilotes et les
pompiers souhaitaient s’accorder sur
une technique de droppage apprise en
France, la technique des canaris. Cette
technique consiste à mettre deux pompiers en enfilade avec une chasuble
jaune pour indiquer la trajectoire de droppage à l’équipage de l’hélicoptère, alors
qu’un 3ème pompier termine l’enfilade,
mais porte une chasuble orange, ce qui a
pour but d’indiquer le point de droppage
aux pilotes.
Durant toute la journée, les rotations
régulières de l’hélicoptère de la police
fédérale, munis de son Bambi Bucket
de type BB2024 d’une capacité de 910
litres, se présentait pour effectuer les
droppages suivant les instructions des
équipes de pompiers au sol. Pour l’occasion, les officiers des corps de pompiers
du nord d’Anvers (Brasschaat, Kalmthout et Wuustwezel) avaient été invités,
car eux, également en 2011, avaient dû
faire face quelques semaines avant leurs
homologues de la
région des Fagnes,
à un gigantesque
feu de
bruyères
sur une zone allant
des territoires des
communes au nord
d’Anvers jusqu’à la
frontière
néerlandaise.
En 2013, un nouvel exercice a été
réalisé à l’aide de
l’assistance d’un «
Canadair » CL 415
et d’un « Tracker »
de la Sécurité civile
française,
venus
en droite ligne de
Marignane. Le principe, cette fois-ci,
était de pouvoir se
rendre compte, si
l’écopage du canadair était possible
sur les différents
lacs de la région.
Après analyse et
des essais en « live
» sur le lac d’Eupen,
les pilotes, de véritables as, ont pu
conclure que c’était
tout à fait réalisable,
en toute sécurité.
Les hélicoptères McDonnell Douglas Explorer MD 900 de la police fédérale équipés d’un Bambi Bucket de type BB2024 avec une contenance de 910 litres sont
régulièrement utilisés lors d’incendies de grandes importances. Lors de feux de
Fagnes, ceux-ci sont également mis en œuvre pour procéder à l’extinction selon
la technique des canaris.
P. 30
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Ensuite, en fonction
des
instructions
provenant
des
pompiers au sol, le
but était, de mettre
La protection contre le feu des forêts et le feu dans
les Hautes-Fagnes
en pratique la technique de droppage apprise en France, par quelques pompiers
belges ayant fait le déplacement, pour
pouvoir guider les avions sur la zone
de largage appropriée en maintenant
chaque homme du feu au sol en parfaite
sécurité.
Durant toute la journée, les droppages se
succèderont, le Canadair ira écoper sur
le Lac d’Eupen, tandis que le Tracker ira
chaque fois faire le remplissage à l’aéroport de Liège-Bierset, où une aire spécifique de remplissage avait été aménagée
grâce à la présence de camions citernes
de la protection civile. Particularité, en
France, le Tracker travaille essentiellement avec du produit retardant, mais
cette option, pour la Belgique, est relativement difficile à mettre en œuvre. La
conclusion de cet exercice est que faire
appel aux secours aériens, en cas de
gros feu de fagnes est tout à fait possible,
en sachant qu’il faut quelques heures
aux avions pour arriver de Marignane et
être opérationnels en Fagnes.
En 2013, un exercice d’incendie de grande ampleur a été réalisé dans les Fagnes. L’utilisation d’un Canadair CL 415 de nouvelle génération de la Sécurité civile française a
été engagé afin de déterminer si son intervention était possible et efficace lorsqu’un sinistre très important devait, à l’avenir, encore survenir dans les Fagnes. Cet exercice
a été largement concluant et des accords futurs de collaboration devraient être prévus entre les Ministères de l’intérieur belge et français.
d’une pompe et pour le premier de deux
citernes de 750 litres chacune et l’autre
de deux citernes de 400 litres chacune.
Déjà du temps de l’Administration des «
eaux et forêts », les stations forestières
de Botrange et de Ternell disposaient de
matériel spécialisé pour la lutte contre
l’incendie, car l’accès des Fagnes est
marécageux et un véhicule sur roue s’y
enfonce très rapidement. Il est donc
nécessaire d’évoluer en Fagne, si c’est
en dehors des routes et sentiers balisés,
avec des véhicules munis de chenilles.
Les premiers engins seront des Bombardiers Muskeg Tractor chenillés de 1957
ayant servis à l’expédition Antarctique,
puis seront repris par les eaux et forêts
en 1967. Tous les deux seront équipés
Ces engins ont ensuite été remplacés,
dans les années 90, par des chenillettes
Kässbohrer, deux modèles plus anciens
de type Flexmobil 145 et une Pistenbully
PB 200 constituent le matériel en service
à la station DNF de Botrange.
La station de Ternell a vu son Bombardier Muskeg Tractor chenillé et son 4x4
Range Rover avec remorque pompe et
citerne remplacés par une imposante
remorque (pompe et citerne) attelée à un
tracteur agricole Massey Fergusson 360
utilisé en temps normal pour des tâches
forestières.
Lors d’un incendie en Fagnes, tous les
agents de la DNF sont d’office à pied
d’œuvre. Les Gardes forestiers vont
créer des contre feux ou des coupe-feu
si nécessaire, alors que les ingénieurs
collaborent étroitement avec les pompiers de la zone pour la reconnaissance
et la prise de décisions (PC-Ops) et les
ouvriers forestiers se chargent d’amener
et d’utiliser le matériel de lutte contre l’incendie, également en collaboration avec
les pompiers locaux.
En plus du matériel actuellement en
service à la DNF, une association privée,
avec du personnel volontaire, se charge
également de la protection incendie
d’une partie des Hautes-Fagnes, grâce
à deux stations forestières, l’une située
à Hill sur les hauteurs d’Eupen et l’autre
à Raeren. Deux Unimog BM 404.B TLF 8
Metz de la Protection civile allemande et
un 4x4 Land Cruiser munis de l’ancienne
remorque de la Range Rover de Ternell,
constituent l’équipement de cette organisation privée.
Il faut également noter que les régions de
Bruxelles et flamande ne disposent pas
d’une organisation spécifique à leur DNF
pour la lutte contre l’incendie de feux de
forêts. Si en Flandre, du matériel est acquis, celui-ci est alloué aux divers corps
de pompiers des régions à risques, (Provinces du Limbourg et d’Anvers).
Le service d’incendie de Bruxelles (SIAMU) ne dispose pas d’un matériel prévu
pour la lutte contre les feux de forêts, car
seul un incendie important en forêt de
Soigne a eu lieu dans les années 80.
>>
Texte et photos
Serge Amores y Martinez Amoré
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 31
Le pompier en balade
Le pompier en balade
La protection contre le feu des forêts et le feu dans
les Hautes-Fagnes
La protection contre le feu des forêts et le feu dans
les Hautes-Fagnes
La version du « Bombardier Muskeg Tractor » récupérée après l’expédition en
Antarctique par la station forestière de Botrange (Canton de Malmedy) sera équiLa station forestière de Ternell (Canton d’Eupen) disposait depuis 1967, de ce
pée légèrement différemment. En effet, sur les côtés latéraux du plateau de l’en-
Fin des années 90, la Division Nature et Forêts « DNF » procède à l’achat, pour sa station de Botrange, d’un nouveau véhicule. A l’origine prévu pour le damage des pistes
« Bombardier Muskeg Tractor » construit en 1957 pour l’expédition belge en
gin, deux citernes de 400 litres chacune y seront montées. Ces citernes étaient
de ski, le Kässbohrer Pistenbully PB 200 muni d’un moteur Mercedes Benz de 5600 cm³ pour 280 cv est l’engin parfait pour évoluer sans s’embourber dans les Fagnes.
Antarctique. Muni d’un moteur 6 cylindres Chrysler T-120 et de 16 roues lisses
agencées de telle façon à permettre également le transport de passagers assis
En effet, ce type d’engin est conçu pour n’avoir qu’un poids au sol très faible par cm² (+/- 10gr/cm²) ce qui lui procure une maniabilité et une sécurité optimale lors de
sur chenilles, cet engin, au poids total au sol de 2.268 kg, avait une maniabilité
à califourchon sur ces dernières. Une petite pompe basse pression sera instal-
travaux en Fagnes. Cette chenillette est équipée, durant les périodes à haut risque d’incendie, d’une installation d’extinction avec une citerne de 1100 litres ainsi qu’une
à toute épreuve sur les tourbières des Hautes-Fagnes. La version en service à
lée à l’arrière de l’engin. Ces deux chenillettes seront retirées du service au milieu
pompe basse pression thermique et hydraulique. Un engin similaire sera livré par la province de Liège, au service d’incendie d’Eupen, en 2006 sur une version PB 300 WBF
Ternell était équipée d’une petite pompe basse pression et de 2 citernes latérales,
des années 90, la version d’Eupen est actuellement exposée au musée de l’air à
Flex muni d’une pompe Ziegler et d’une citerne de 2500 litres.
divisées en deux compartiments, pour un total de 750 litres chacune.
Bruxelles, (section Antarctique).
Pour remplacer la chenillette Bombardier et la jeep Range Rover, la station forestière d’Eupen s’est équipée, au début des années 90, de cet ensemble de lutte contre
l’incendie très particulier. Ce tracteur agricole Massey Fergusson 360, généralement utilisé pour les tâches forestières, peut être attelé, durant la période élevée de risque
La station forestière de Botrange a fait l’acquisition, en vue de remplacer la chenillette Bombardier, d’un premier véhicule Kässbohrer Flexmobil FM 145 Diesel de 1987,
de feux de Fagnes, à une remorque destinée à la lutte contre l’incendie. Cet ensemble transporte 3000 litres d’eau ainsi qu’une pompe basse pression à raccordement
puis d’un deuxième modèle de type FM 150K 023 en 1990. Mus par un moteur Mercedes OM 352A 6 cylindres, la benne de ces engins peut recevoir une installation
sur la prise de force arrière du tracteur.
amovible pour la lutte contre les feux de Fagnes. Cet équipement constitué d’une petite pompe basse pression et d’une citerne à eau de 1.500 litres permet une première
intervention aisée dans les tourbières. Une remorque, également sur chenilles, équipée d’une citerne de 2.200 litres ainsi que d’une pompe, complète l’équipement.
La Région Flamande fournira 3 camions pour la lutte des feux de forêts, dans la province d’Anvers. Essentiellement pour protéger les « Kalmthoutse heide », les services
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Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
La station forestière privée de Raeren compte également parmi son matériel,
d’incendie de Brecht, Wuustwezel et Kalmthout se sont vu dotés d’anciens camions
cette jeep Toyota Land Cruiser 4x4 turbo série 70 du début des années 90, trac-
militaires achetés d’occasion à l’armée hollandaise. Sur châssis Daf YA4440DT405
tant une remorque équipée de l’ancienne citerne de 2.200 litres des Eaux et fo-
4x4 de 1982, complètement révisés en 1998 par la firme Dias, ces engins trans-
rêts d’Eupen ainsi qu’une motopompe basse pression et un groupe électrogène.
portent une citerne de 4000 litres et une motopompe Ziegler TS 8/8.
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
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Le pompier en balade
Pompier au féminin
Agenda
La protection contre le feu des forêts et le feu dans
les Hautes-Fagnes
10 mai 2014 à Waremme
Soirée du feu tropical
Soirée du Feu Tropical au profit de plusieurs associations carritatives avec les Gauf’, qui reviennent sur scène pour la première
fois depuis la sortie de leur nouvel album.
La première partie de soirée vera la prestation de Sunset Boulevard. Show pompiers aux alentours de minuit suivi d’une soirée
animée par un set de dj’s.
Caserne des pompiers de Waremme
Rue Ernest Malvoz
4300 Waremme
(Préventes : 8 €, sur place : 10 €)
Dans les cantons de l’Est, une association de défense contre les feux de forêts a vu le jour dans les années 80, à l’initiative de gardes forestiers en service dans la région.
Deux Unimog de type S 404.115 4x4, construits par la firme Metz et équipés d’une citerne de 800 litres ainsi que d’une pompe FPH 8-16/8 de 1600 litres minutes à 8 bars
ont été récupérés d’occasion au milieu des années 80. Assemblés en 1963 et 1965 pour les besoins de la protection civile allemande, ces deux véhicules ont été utilisés
par les deux stations forestières privées de Hill et de Raeren.
Pour insérer votre événement ou votre manifestation
dans l'agenda, envoyez un e-mail à [email protected] ou
contactez votre correspondant local. Liste des correspondants sur demande à la même adresse.
Le concours photo du
Sapeur Pompier Belge
VOTRE PARTENAIRE
POUR LA PROTECTION
PASSIVE CONTRE
L’INCENDIE DES
ES
BATIMENTS
Promat International NV
Exercice d’incendie réalisé en 2013, dans les Fagnes, sur le camp militaire d’Elsenborn. La progression
due au vent et suite à la sécheresse permet de se rendre compte de la rapidité de l’extension du feu.
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Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
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Un éléphant ça trompe énormément,photo prise lors d’une démonstration “feu de
Photos et légendes
Serge Amores y Martinez Amoré
Website
friteuse” exécutée par les pompiers de Limbourg.
Une contribution de Christian Schyns qui remporte le concours photo de ce trimestre.
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 35
Pompier pratique
Pompier pratique
Retour d’expérience sur l’exercice Canadair
pratiqué dans les Fagnes
Fin mai 2013, un exercice “feu de
Fagnes” était organisé dans le camp
militaire d’Elsenborn. L’occasion pour
les secours de tester l’interactivité des
forces au sol avec deux avions bombardiers d’eau venus spécialement du
sud de la France. Les contacts radio ont
transité par Astrid au sol et par des radios VHF entre les avions et le responsable Aéro.
l’affaire ainsi que plusieurs tronçons de
Meuse et du Canal Albert.
• S’assurer que l’emploi d’un bombardier
d’eau n’occasionnait pas de dommages
au relief des Fagnes.
• Travailler en conditions réelles en
allumant un vrai feu de Fagnes dans le
camp militaire d’Elsenborn. Mettre en
place une synergie entre les pompiers
au sol coordinée avec les avions de la
Sécurité Civile.
On croit souvent que les communications radio sont difficiles dans les Fagnes
parce que la région ne serait pas couverte par le réseau Astrid. C’est faux. De
nombreux endroits sont couverts par le
mât d’Elsenborn et le pylône du signal de
Botrange. “Toute la zone dédiée à l’exercice que nous avons organisé était desservie par Astrid. Il est vrai que dans la
zone sensible, il y a très petit territoire vu
comme une zone noire pour les communications, mais c’est aussi vrai pour le réseau GSM. Il s’agit d’un espace géographique restreint appelé “Troboli” située
sur la descente de la baraque Michel vers
Eupen”, souligne Dominique Lambert, le
commandant des pompiers de Waimes
qui fut plusieurs fois en première ligne
pour des feux de Fagnes et qui a organisé l’exercice du 24 mai.
Le succès fut total sur toute la ligne.
Le scénario comportait quatre phases
à étudier et à évaluer de manière la plus
objective possible.
• Vérifier que le ravitaillement des avions
était possible depuis le Pélicandrome
installé à l’aéroport de Liège.
• Évaluer les possibilités d’écopage du
Canadair sur plusieurs plans d’eau. Le
lac du barrage d’Eupen faisait très bien
1
Des avions de type “bombardier
d’eau” ont prouvé leur efficacité
pour éteindre un feu de Fagnes, en renforçant le travail des forces de pompiers
engagées au sol.
Les feux de Fagnes n’ont pas lieu au moment où les avions bombardiers d’eau
sont engagés sur le front des incendies
d’été en France. Un accord de coopération pourrait rapidement voir le jour entre
les deux pays.
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Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Une procédure spéciale a été mise au
point afin d’utiliser le réseau Astrid de
manière optimale. C’est le Commandant
des Opérations (CDO) qui répercutait ses
ordres à travers cette procédure calquée
sur celle des collègues français lors de
plusieurs formations à Valabre. “C’est un
système pyramidal qui permet de gérer
au mieux les communications radio. Au
centre opérationnel, les cinq disciplines
sont en contact avec leurs moyens respectifs. Le responsable “Renseignements” collecte toutes les informations
sur l’avancée du feu et les transcrit en
temps réel sur une carte détaillée. Celleci permettra de prévoir les actions à entreprendre tout au long de l’extinction. Le
responsable “Moyens” gère l’arrivée des
moyens disponibles, des renforts... Le
responsable “Point de transit” établit les
points de première destination et dirige
les colonnes vers les secteurs d’intervention. L’Opérateur reste en contact permanent avec le dispatching provincial. Tous
communiquent avec des radios reliées
au réseau Astrid. Si des moyens aériens
sont engagés un responsable “Aéro” est
également présent. Il communiquera
2
L’aéroport de Liège, plusieurs
plans d’eau dans les Fagnes et
les Ardennes, ainsi que des tronçons de
la Meuse et du canal Albert ont été l’objet
de reconnaissances pratiquées par les
pilotes de Canadair.
Ceci place la Wallonie sur le terrain
d’action potentiel des Canadairs en cas
d’incendie important qui pourrait survenir dans les Fagnes, mais aussi à la côte
belge et en Flandre.
Le livre...
Après plus de 35
années de travail
minutieux,
destinées à réunir les photos
les plus rares
sur le matériel de secours
belge en service dans les aéroports, les
casernes militaires, le service médical
de la Défense, les sociétés de transport,
les institutions ainsi que de l’État belge,
l’auteur présente un ouvrage complet
réunissant absolument tous les modèles de véhicules et engins de secours
ayant été utilisés par les services en
question, ce depuis leur origine à nos
jours.
avec l’avion à travers la VHF et avec le sol
au moyen de sa radio Astrid”. Une limite
imposée par la réglementation aéronautique qui interdit d’embarquer des radios
Astrid à bord des avions.
“En fait c’était même plus pratique pour
l’officier responsable de la coordination
air/sol (Aéro) d’avoir deux radios à sa
disposition. L’une, VHF, servait uniquement aux échanges avec les avions
pour le guider sur le théâtre de l’incen-
3
De nouvelles procédures de communication, essentiellement calquées sur les modèles français, ont été
mises en place pour permettre de mieux
gérer l’urgence et d’insérer l’utilisation
des bombardiers d’eau dans le dispositif
de lutte contre les feux de Fagnes.
Tous, sur le terrain ont reconnu un gain
d’efficacité, une meilleure compréhension des ordres et une plus grande fluidité au niveau des communications.
die. Il oriente le pilote, évalue avec lui
l’état général de la situation et propose
un scénario de largage. Il indique aussi où sont situées les troupes au sol,
et les obstacles qui pourraient poser
un problème dans la réalisation de la
mission”. Une fois ce briefing en place,
l’avion sait ou il doit larguer. Il effectuera un passage de reconnaissance,
voire deux. “Pendant ce temps, l’Aéro
informe les troupes au sol de l’arrivée
imminente de l’avion et ordonne la mise
4
En déversant, à basse altitude,
des tonnes d’eau sur le relief des
fagnes, composé de taillis et de tourbe, le
Canadair n’endommage en rien la structure de cet écosystème fragile.
Cela a pu être constaté et validé lors des
nombreux largages d’eau effectués au
cours de l’exercice dans les Fagnes.
S’il en avait été autrement, les Canadairs
n’auraient pas été autorisés à continuer
leurs évolutions ni à intervenir là.
à l’abri des hommes au moyen des radios Astrid”.
Avec le renfort du Canadair et du Tracker, les hommes au sol, menés par leurs
chefs d’équipes respectifs, ont réussi à
éteindre l’incendie en quelques heures.
Le modèle de communication rendu
possible par la présence des radios Astrid sur le terrain et les radios VHF en l’air
a été évalué comme fiable et efficace par
tous les intervenants.
5
Pour le responsable Aéro, chargé
de communiquer à la fois avec le
sol et avec les avions, il est plus pratique
de disposer de deux radios.
“Chacune des deux radios permet de
dialoguer avec un groupe de travail spécifique : le sol avec la radio Astrid, les
avions avec la VHF. Chaque radio ayant
sa fonction, impossible de se tromper
d’interlocuteur. C’est à la fois simple, pratique et efficace”, dit le Cdt Lambert.
Au fil de cet ouvrage unique, vous découvrirez l’évolution de l’équipement
des services de secours que l’on ne
voit pas sur la voie publique et dont le
commun des mortels ne connaît pas
toujours l’organisation, ni même, tout
simplement, l’existence.
Ce livre, qui contient plus de 95 % de
photos inédites, à pour but de vous
présenter tous ces services de secours,
avec un bref historique et surtout une
présentation détaillée des engins motorisés, souvent hors du commun, qu’ils
ont disposés autrefois et ceux qu’ils utilisent à l’heure actuelle.
Infos ou commande : serge.amores@
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Serge Amores
Aux éditions Weyrich
• Format en cm
24 x 27
• Nombre de pages
440
• Nombre de photos
1100
• Prix de vente public
39,00 €
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
P. 37
PUBLIREPORTAGE
Promotions
Décès
Service incendie de Saint-Ghislain.
Service incendie de Waremme.
Les Caporaux Buffart Marc et Mertens Olivier ont été promus au
grade de sergent.
Service incendie d’Andenne.
Le sapeur-pompier volontaire Fabian Rischard est promu au
grade de caporal au SRI Andenne. Le caporal volontaire Olivier
Jadot est promu au grade de sergent au SRI Andenne.
•
• Des promotions, un départ en retraite dans votre effectif ?
Envoyez un mail au Président Gilbert ([email protected]) qui
fera suivre.
P. 38
Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013
Le sergent major Michel Charlier, pompier volontaire à la retraite
auprès du Service d’incendie de Waremme, est décédé subitement le 1er novembre 2013 à Waremme. Il faisait également
partie de l’amicale du service et avait participé à la réussite du
jumelage entre Waremme et Gerardmer (Vosges).
Les funérailles se sont déroulées le 6 novembre.
Service incendie de Couvin.
Les Officiers, Sous-officiers, Caporaux et Sapeurs du service régional d’incendie de Couvin – Cerfontaine ont la tristesse de vous
annoncer le décès de leur collègue le Sapeur Raphaël Verfaillie
décédé dans le cadre de sa vie privée à l’âge de 38 ans.
Raphaël est rentré au sein du service régional d’incendie de
Couvin en tant que Sapeur pompier et ambulancier stagiaire en
décembre 1999 et faisait partie de l’équipe GRIMP de ce service.
Les funérailles ont eu lieu le 14 novembre dernier.
Chaussée Verte, 12 - 4350 Remicourt
Tél. : +32 (0)4/257.72.57 - GSM : +32 (0)477/55.14.37 - Fax : +32 (0)4/257.70.88
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Capable de redresser un camion couché sur le flanc ou dans une
situation critique le dépannage Munsters peut aussi prendre
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notre matériel de manière à pouvoir intervenir de façon autonome
sur les routes et les autoroutes, mais aussi sur des chantiers et
dans des locaux industriels”, indique Christian Munsters.
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• l\1JlOpr;1rto nt gu sU!.p mdu a la •aç.ade
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• Sans a«une maim•en.ance. • ite hrf • o vu!t ros LoAgu
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