sécurité - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
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sécurité - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
PB-PP B-00018 BELGIE(N) - BELGIQUE IEmergency : Le sapeur pompiers belge n°2013-03 | Trimestriel [sept-nov 2013] | Bureau de dépôt : Liège X/P202262 | Chaussée de Namur, 28 - 5310 Éghezée | E.R.: Cdt M.Gilbert - Chaussée de Namur, 28 5310 Éghezée Informatique par et pour les intervenants de l’urgence Dossier spécial : Le point sur la réforme et sur les grêves du mois d’octobre Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Aile francophone - germanophone a.s.b.l. Périodique trimestriel Sapeur-Pompier Belge Véhicules et matériel toujours disponible au marché SPF Intérieur Édition N°2 2013 Avril - Mai -Juin 2013 Trimestriel Plus d’info et fiches techniques: www.vanassche-fire.be CAMION CITERNE FEU DE FORÊT TOUT TERRAIN 4X4 AUTOPOMPE MULTIFONCTIONNELLE 4X2 ET 4X4 Éditeur responsable AUTOPOMPE INDUSTRIELLE Marc Gilbert Rue des Vignes, 2 5060 Sambreville Tél. : 071/26.99.50 Fax : 071/26.99.56 GSM : 0495/35.41.12 e-mail : [email protected] Rédacteur en chef Marché SPF Intérieur II/MAT/A21-214-07 valable jusqu’au 06/01/2016 POMPE SUBMERSIBLE DPI 400 Marché SPF Intérieur II/MAT/A26-284-11 --Lot 1 (4X2) Marché SPF Intérieur II/MAT/A26-284-11 --Lot 2 (4X4) valable jusq’au 02/04/2018 MOTOPOMPE MP 6-500 Alain Demaret Rue du Château, 17 4357 Limont GSM : 0495/77.73.78 [email protected] Marché SPF Intérieur II/MAT/A26-236-08 valable jusqu’au 12/03/2014 CONTAINER À MATÉRIEL Sommaire Éditorial 4 Réforme de la sécurité civile La réforme Les effectifs État de la sécurité civile en Belgique Le temps défile et les pomiers atendent Interview de Joëlle Milquet Tableau : Dotation fédérale aux zones de secours Pompier pratique IEmergency : Informatique par et pour les intervenants de l’urgence 7 8 9 12 18 20 23 Secrétariat Céline Staquet e-mail : [email protected] En pratique Rédacteurs Le mot de l’Arson Club La fraude à l’assurance en 2013 Cdt Marc Gilbert , Céline Staquet, Serge Amores y Martinez Amoré, Lt Arnaud Brouwers, Alain Demaret Tanguy Fierens, Yves-Marie Maloteau (Avocat) Graphisme : 26 Pompier en balade La protection contre le feu des forêts et le feu dans les Hautes-Fagnes 26 Agenda 35 Studio Poupoule by grisbleu Marché SPF Intérieur II/MAT/A27-294-12 valable jusqu’au 31/12/2017 MOTOPOMPE MP 10-1500 Marché SPF Intérieur II/MAT/A27-292-12 valable jusqu’au 31/01/2018 TENUE ANTIGAZ AVEC APPAREIL RESPIRATOIRE EXTERNE Marché SPF Intérieur II/MAT/A27-296-12 --- Lot 1 avec porte à double battant Marché SPF Intérieur II/MAT/A27-296-12 --- Lot 2 avec porte basculante valable jusqu’au 02/04/2017 PRODUIT ABSORBANT Marché SPF Intérieur II/MAT/A11-286-11 valable jusqu’au 20/02/2017 SACS DE SABLE EN JUTE OU EN TISSU SYNTHÉTIQUE Marché SPF Intérieur II/MAT/A11-277-11 --- Lot 1 Marché SPF Intérieur II/MAT/A11-277-11 --- Lot 2 valable jusqu’au 26/08/2016 Photos : Robert Dekock (Couverture et dossier) Serge Amores, A. Demaret, Christian Schyns, Lt A. Brouwers. Publicité, changement d’adresse et adresse incorrecte Daniel Requette Chaussée de Namur, 28 5310 Éghezée Tél. : 081/81.18.14 Fax : 081/81.14.58 e-mail : [email protected] Pompier pratique Retour d’expérience sur l’exercice Canadair pratiqué dans les Fagnes Le livre du trimestre 36 37 Les brèves 38 Web : wwww.frcspb.be MATÉRIEL D’ÉCLAIRAGE Marché SPF Intérieur II/MAT/A29-255-09 valable jusqu’au 15/09/2014 Marché SPF Intérieur II/MAT/A27-293-12 valable jusqu’au 23/01/2018 Marché SPF Intérieur II/MAT/A11-264-10 valable jusqu’au 19/07/2016 VANASSCHE FFE NV | Brugsesteenweg 2 | B-8531 HARELBEKE | Tel. +32 (0) 56 710 130 | Fax +32 (0) 56 702 171 | www.vanassche-fire.be ABONNEMENT : 20 € À verser sur le compte BE36 0012 3499 2781 de Sapeur-Pompier Belge avec vos noms et adresse complète Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 3 ÉDITORIAL 2015 : 96,319 millions € • 22,160 M • 9M • 42,063 M (en plus) • 19,880 M (statut) • 3,216 M (congé préalable à la pension) 2016 : 127,036 millions € • 22,160 M • 9M • 69,563 M • 19,880 M • 6,433 M MERCI ! Oui, merci à chacun d’entre vous pour votre présence à Bruxelles, les 6 et 7 octobre derniers. Grâce à votre soutien, votre confiance et votre ténacité, nous avons une fois de plus prouvé au pouvoir politique que nous sommes une grande famille, unie dans un combat que nous menons depuis de nombreuses années sans jamais céder. Nous avons plié sous la pression, nous avons fait de nombreux efforts et fait face aux détracteurs mais jamais nous n’avons rompu. « L’union fait la force » est la devise de notre pays et aujourd’hui, grâce à cette unité et cette force, nous avons enfin été entendus et nous avons obtenu des moyens financiers supplémentaires pour améliorer nos conditions de travail et notre statut. Au terme du conclave budgétaire, la Ministre de l’Intérieur annonçait dans son communiqué de presse l’octroi, pour 2014, de 20 millions d’euros en faveur de nos zones de secours, ce qui nous permettra d’engager près de 400 pompiers supplémentaires. C’est un bon début afin de pouvoir améliorer la sécurité des intervenants et des citoyens. Si nous pouvons déjà nous réjouir de cet investissement, les prochaines années nous seront beaucoup plus profitables. En effet, la Ministre annonce également des investissements plus conséquents à savoir: 2017 : 130,252 millions € • 22,160 M • 9M • 69,563 M • 19,880 M • 9,649 M 2018 : 133,469 millions € • 22,160 M • 9M • 69,563 M • 19,880 M • 12,866 M Même si nous avons franchi un cap, notre combat ne doit pas s’arrêter pour autant ; nous devons penser à conserver des investissements à long terme. A cette fin, nous maintenons l’idée qu’un financement complémentaire par le biais des compagnies d’assurance reste une solution tout à fait envisageable et viable. En effet, il suffirait de majorer de 1 % la taxe annuelle sur certains contrats d’assurance déterminés pour obtenir environ 75 millions d’euros, ce qui correspondrait approximativement à un surcoût de 1 € par famille, par mois. Cet euro ne vaut-il pas la Une autre solution serait de fusionner les services de la protection civile avec les nôtres. Ceux-ci pourraient venir renforcer nos zones de secours pour un coût largement inférieur à celui d’un recrutement normal. Aussi, la diminution des centres d’appels 112 pourrait engendrer des bénéfices supplémentaires bénéfiques pour le financement de nos services. Enfin, même si le pouvoir politique semble nous avoir entendu, restons vigilants et espérons que leurs promesses seront enfin tenues ! Je vous souhaite une agréable lecture. Marc Gilbert Président de la Fédération Royale des Corps de Sapeurs-Pompiers de Belgique Ailes francophone et germanophone Les objectifs de notre réforme pourront enfin être concrétisés et nous pourrons rapidement : • Assurer la sécurité des citoyens de l’ensemble du territoire belge avec des délais raisonnables d’intervention et avec les moyens nécessaires pour garantir la sécurité de tous. • Renforcer l’efficacité des services de secours en dotant ceux-ci d’une ORGANISATION et d’un OUTIL DE GESTION professionnel. • Harmoniser le statut des pompiers, tant professionnels que volontaires. 2014 : 50,723 millions € • 22,160 M (base déjà obtenue) • 9 M (obtenus en 2013) • 19,563 (dernier conclave budgétaire) • Organiser l’accompagnement psychologique du personnel régulièrement confronté à des situations difficiles. Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 La réforme veut aussi moderniser l’organisation des services d’incendie, qui date de près d’un demi siècle, professionnaliser leur gestion, optimiser les moyens et développer une culture moderne du management de gestion afin de répondre au mieux aux nouvelles contraintes de la société contemporaine. peine d’être dépensé pour la sauvegarde de la vie des citoyens et celle des pompiers ? Ce montant est récurrent sans préjuger de l’effort complémentaire à venir du fédéral. • Organiser des formations pratiques efficaces et efficientes adaptées aux besoins des missions. P. 4 • Disposer du matériel et du personnel, volontaire et professionnel, nécessaires la mise en œuvre du principe fondamental de l’aide adéquate la plus rapide. Concours photo Exprimez vous sur votre métier et vos passions • Le concours photo permanent du Sapeur Pompier Belge continue. Envoyez-nous vos plus belles images sur la vie dans vos casernes (jamais de photos d'intervention) en joignant un texte racontant le moment que vous avez voulu saisir.. • La rédaction du Sapeur Pompier Belge tente de rassembler une équipe de personnes de contact au sein de chaque caserne. Le rôle de ces bénévoles est de faire remonter à la rédaction les informations susceptibles d'agrémenter notre agenda comme les journées portes ouvertes, le carnet rose... ou des événements ponctuels, mais aussi, pourquoi pas de rédiger des articles de fond sur leur métier, leur passions. Une quinzaine de pompiers ont déjà répondu à l'appel à Beauraing, Couvin, Éghezée, Hannut, Huy, La Louvière, Liège, Mouscron, Quiévrain, Soignies, Waismes, Waremme et Wavre... On attend les autres corps.... Les plus belles illustrations seront publiées dans nos pages. Envoyez vos photos et vos textes à l'adresse e-mail suivante : [email protected] UNE SEULE PHOTO par envoi, accompagnée de son texte avec la mention “SPB-Concours photo” en objet de l'e-mail. Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 5 Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Réforme de la sécurité civile Réforme de la sécurité civile Préambule Le 30 juillet 2004, l’explosion d’une canalisation gaz haute pression provoque une catastrophe qui prendra l’ampleur nationale ; 24 morts et 132 blessés … La corporation des sapeurs-pompiers sera une nouvelle fois durement touchée car 5 pompiers ne rentreront pas dans leur caserne … Dans la foulée, et pour ENFIN répondre aux demandes répétées des fédérations de pompiers, le gouvernement fédéral entame les travaux qui conduiront au vote de la loi du 15 mai 2007 relative à la sécurité civile. Six ans après l’adoption de la loi sur la réforme de la sécurité civile, les pompiers aperçoivent enfin le bout du tunnel, la situation évolue enfin, les textes sont rédigés, la ligne d’arrivée est en point de mire ! Des pré-zones de secours on vu le jour et, avec celles-ci, les services d’incendie s’organisent dorénavant pour préparer le passage final en zone de secours autonomes dès l’année 2014. Malheureusement, et nous en sommes conscients, la situation financière et économique du pays n’est pas facile, les communes éprouvent aussi de très grandes difficultés financières. Dans ce contexte, et parce que nous sommes convaincus que cette réforme doit maintenant atterrir, nous sommes convaincus que la piste du financement complémentaire, reprise dans l’accord du gouvernement, DOIT maintenant être retenue afin P. 6 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 La réforme que la loi du 15 mai 2007 puisse être entièrement mise en œuvre. La sécurité du citoyen, la protection de ses biens, la sécurité des pompiers, la mise en place du principe d’aide adéquate la plus rapide ne peuvent plus attendre et la Belgique ne peut plus accepter d’avoir un service d’incendie qui présente des paramètres qualitatifs et quantitatifs inférieurs aux autres pays européens. Il faut tordre le cou aux canards et aux élucubrations de certains. JAMAIS, les fédérations de pompiers n’ont revendiqué une réforme dont les objectifs seraient de confronter les pompiers professionnels aux pompiers volontaires, de remplir toutes les casernes de pompiers professionnels, voire, comme nous devons malheureusement l’entendre, une « réforme des salaires » sans autres conditions. La solution ? La solution est connue, depuis longtemps. Elle était déjà proposée par la Commission Paulus, soutenue par le dépôt de plusieurs projets de loi et appliquée dans d’autres pays de l’espace européen. Pour Nous, pompiers et gardiens de la sécurité civile des citoyens belges, les objectifs de la réforme sont avant tout : Cette solution, c’est une quote-part prélevée sur certains contrats d’assurance et cette solution est la seule qui tienne la route. Nous l’avons chiffrée et validée en regard aux moyens financiers nécessaires pour terminer la réforme de la sécurité civile. Une réforme réfléchie et, nous l’affirmons, maîtrisée dans les coûts. Même si certains décideurs politiques s’opposent à cette idée, c’est actuellement l’unique solution envisageable afin de sauvegarder un minimum d’efficacité des services d’incendie, leur personnel et bien-sûr, garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens. En somme, les fédérations veulent moderniser une organisation des services d’incendie, qui date de près d’un demi siècle, professionnaliser leur gestion, optimiser les moyens et développer une culture moderne du management de gestion afin de répondre au mieux aux nouvelles contraintes de la société contemporaine. • Assurer la sécurité des citoyens de l’ensemble du territoire belge avec des délais raisonnables d’intervention et avec les moyens nécessaires pour garantir la sécurité de tous. • Renforcer l’efficacité des services de secours en dotant ceux-ci d’une ORGANISATION et d’un OUTIL DE GESTION professionnel. • Harmoniser le statut des pompiers, tant professionnels que volontaires. • Organiser des formations pratiques efficaces et efficientes adaptées aux besoins des missions. • Organiser l’accompagnement psychologique du personnel régulièrement confronté à des situations difficiles. • Disposer du matériel et du personnel, volontaire et professionnel, nécessaires la mise en œuvre du principe fondamental de l’aide adéquate la plus rapide. Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 7 Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Réforme de la sécurité civile Réforme de la sécurité civile Les effectifs Ici aussi, nous voulons clarifier notre position. Nous l’avons déjà dit plus haut, pas de guerre entre les professionnels et les volontaires. Pas d’extermination des uns au profit des autres. Cependant, nous n’avons plus le droit de nous voiler la face, celui qui voudrait agir ainsi aurait un comportement hypocrite. La société évolue, la société de loisir et la société du travail. Les conséquences sur les pompiers volontaires sont connues et identiques dans tous les pays. Il y a moins de candidats et, dans les zones rurales et semi-rurales, on ne peut plus garantir une disponibilité suffisante des pompiers volontaires les jours de semaine. Ce sont ces constations, largement confirmées par les articles de presse qui mentionnent les casernes qui ne trouvent plus de candidats volontaires, de caserne qui doivent être fermées de la journée, des faits d’incendies où les pompiers n’ont pu intervenir correctement, voire pas du tout, par manque de personnel …, qui nous imposent une organisation nouvelle de nos postes de secours. Il faut maintenant privilégier la mixité professionnel/volontaire pour l’organisation des secours. Sans cela, les citoyens des zones rurales seront moins bien protégés. C’est inéquitable et inacceptable. Etat de la sécurité civile belge suffisant et même en faisant appel aux autres corps voisins, le temps d’intervention aurait été supérieur à la moyenne acceptable et la protection des personnes et de leurs biens n’aurait pas été respectée. Il nous paraît utile encore de couper la tête à un autre canard … La sécurité civile belge coûte chère. Ces cas ne sont malheureusement pas isolés. Tous les jours, des services travaillent en sous-effectif. Notre objectif est de pouvoir fournir au citoyen, qu’il soit issu d’un milieu rural ou urbain, la même protection et une intervention rapide, quelque soit l’endroit ; aucune différence ne doit être faite sachant que pour nous, le temps est précieux. En effet, on dit souvent que la première minute, un verre d’eau suffit à éteindre le début de l’incendie, après trois minutes il faut un seau d’eau et après un quart d’heure il faut un camion citerne de pompiers. En comparaison avec les pays voisins, la Belgique peut être considérée comme un mauvais élève en ce qui concerne les services d’incendie. En effet, notre pays compte le nombre le plus bas de pompiers par 1.000 habitants. Mieux que des mots, des chiffres. Mais aussi, le coût moyen de nos services, s’élève seulement à 44 €/habitant, ce qui est très peu par rapport aux pays voisins ; Ainsi, pour l’Allemagne (84 €/hab.), la France (79 €/hab.) et le Royaume Uni (66 €/hab.) Si on ramène ces chiffres à la population belge, il manquerait environ 250 millions d’euros soit environ 23 € de plus par habitant pour s’inscrire dans la moyenne européenne. Avec un coût total approximatif de 65 €, notre pays se situerait encore dans le bas du classement mais pourrait déjà bénéficier d’un meilleur service au citoyen ainsi que pour la sécurité du personnel intervenant. La sécurité du personnel intervenant est importante. Le métier de pompier est exigeant, les situations parfois très difficiles, les contraintes physiques et psychiques s’accumulent au cours du temps et, malheureusement, nous devons constater que nos agents à la retraite ne peuvent que peu bénéficier de leur engagement pour le citoyen, pire, ils sont légions qui ne parviennent pas à cette retraite. Actuellement, il nous est impossible de respecter l’arrêté royal du 10 novembre 2012 déterminant les conditions minimales de l’aide adéquate la plus rapide. En cas de catastrophe, en plus des dommages humains et matériel à déplorer, ce sont les responsables des services d’incendie, mais aussi les bourgmestres, qui en endosseront la responsabilité. Exemples récents : • Feu de forêt à Couvin, le 18 avril 2013 : Lors de l’appel, le service d’incendie de Couvin ne disposait plus que d’un seul homme. L’ambulance a été mise hors service afin que 3 hommes puissent se rendre sur place (alors qu’il en faut 6 au minimum !). L’incendie avait pris une telle ampleur que plusieurs autres services d’incendie ont été dépêchés sur place : Philippeville, Chimay, Florennes et même Dinant ! • Feu de cheminée à Orgeo (Bertrix), le 12 juin 2013 : le service d’incendie de Bertrix était déjà parti sur une autre intervention et ne disposait plus de personnel. Le premier service de renfort, Neufchâteau, ne disposait que d’un seul pompier et n’a donc pu envoyer personne. Il a donc fallu faire appel à un 3ème service, Paliseul, pour trouver le personnel nécessaire. Si ces interventions se sont finalement bien terminées, que serait-il arrivé si l’ampleur du sinistre avait été plus importante ? Que serait-il arrivé si, au même moment, un autre incendie se déclarait ? Un autre service devrait intervenir mais celui-ci intervenant déjà en renfort, le personnel restant n’aurait pas été P. 8 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 9 Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Réforme de la sécurité civile Réforme de la sécurité civile Quelques chiffres : Nombre de pompiers décédés en Belgique de 2000 à 2011 : 15 Dates Nombre de pompiers par 1.000 habitants : Noms Service d’incendie 31/03/2000 Monsieur Denis BAUDUIN Hornu 21/06/2000 Monsieur Jean-Marc VANDEBOGAERDE Mouscron 21/03/2002 Monsieur Christophe SUAIN Bruxelles 30/07/2004 Monsieur Pierre DIRICQ Ghislenghien 30/07/2004 Monsieur Guy LIZON Ghislenghien 30/07/2004 Monsieur Noël MERLIN Ghislenghien 30/07/2004 Monsieur Jean-Pierre LALOY Ghislenghien 30/07/2004 Monsieur Eddy PETTIAUX Ghislenghien 02/08/2004 Monsieur Alain CRETTELS Theux 07/02/2007 Monsieur Eric PERO Rochefort 27/04/2008 Monsieur Patrick ALEXANDRE Herstal 30/08/2008 Monsieur Patrick BATSELIER Bruxelles 30/08/2008 Monsieur Alain TACQUENIERE Bruxelles 23/01/2011 Monsieur Etienne MANISE Mons 29/08/2011 Monsieur Nicolas TORDOIR Jodoigne Coût de nos services d’incendie par habitant : Pays Nombre de pompiers professionnels par 1000 habitants Nombre de pompiers volontaires par 1000 habitants Belgique 0,37 1,1 France 0,8 3,3 Portugal 0,7 1,8 République Tchèque 0,6 7,6 Nombre de sapeurs-pompiers en incapacité de travail temporaire : Pays Coût par habitant Allemagne 84 € France 79 € Royaume-Uni 66 € Suède 64 € Belgique 44 € Danemark 39 € Rép. Tchèque 35 € Nombre de sapeurs-pompiers déclarés en incapacité de travail définitive : 2002 2003 2004 2005 2002 2003 2004 2005 864 878 869 945 10 8 10 10 Photo : Robert Dekock P. 10 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Photo : Robert Dekock Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 11 Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Réforme de la sécurité civile Réforme de la sécurité civile Le temps défile et les pompiers attendent Lors de toute catastrophe, lorsque nous pleurons nos morts aux côtés des familles, des veuves et orphelins, le pouvoir politique compatit et marque son accord sur les différentes revendications telles que des moyens supplémentaires, de meilleures formations,… Depuis la catastrophe de Ghislenghien, et ses cinq pompiers volontaires décédés en service, de nombreux travaux ont été effectués. Une loi a été votée le 15 mai 2007 et les pré-zones de secours sont mises progressivement en place. Six ans après l’adoption de ladite loi, les zones de secours se font encore et toujours attendre et les moyens supplémentaires également. Reconnaissons le travail réalisé sur cette courte législature. Les textes sont enfin rédigés et n’attendent plus que leur légitimation par le politique. Il est désormais plus que temps de passer à la phase finale afin que toutes les zones de secours soient opérationnelles dès janvier 2014 de personnel. Il est urgent de procéder au recrutement de pompiers professionnels et de pompiers volontaires. Les camions vides ne peuvent plus partir. Le citoyen doit être protégé, ses biens préservés. Le principe d’aide adéquate la plus rapide doit être l’objectif à atteindre dans l’intérêt de tous. Nous avons chiffré ce dernier effort. Pour obtenir des moyens financiers supplémentaires, nous demandons que soit respectée la déclaration gouvernementale de l’actuel gouvernement. Le recours au financement complémentaire et nous soutenons le principe de l’intervention des compagnies d’assurances. Il s’agit d’une mesure limitée qui permettra de refermer le dossier de la réforme de la sécurité civile et d’engager les changements qui aboutiront sur une amélioration du service et de la sécurité des citoyens. Plus de moyens pour les pompiers signifie une meilleure intervention, d’où une diminution des pertes directes et indirectes vu le renforcement de la sécurité des citoyens et de leurs biens. Par conséquent, les assurances y gagneront également car elles devront dépenser beaucoup moins, à moyen et long termes, en cas de sinistre. Ce système existe déjà dans d’autres pays, alors pourquoi pas chez nous ? Quelques exemples connus à l’étranger: En Allemagne, la taxe sapeurs-pompiers est calculée sur la même base que la cotisation payable à l’assureur pour bénéficier de la couverture d’assurance. Cette taxe doit être financée par l’assureur sur déclaration de celui-ci et ne peut donc être réclamée au preneur d’assurance en complément de la prime. En Espagne, la taxe sapeurs-pompiers est payée aux municipalités pour les villes de plus de 20.000 habitants. En Finlande, la base de la perception de la taxe sapeurs-pompiers est le montant brut des cotisations incendie. Pour les contrats multirisques, le montant de la taxe est calculée sur la partie de la cotisation correspondant au risque incendie Au Royaume-Uni, la taxe sapeurs-pompiers s’applique à toutes les compagnies d’assurance coopérant dans la branche incendie pour les biens situés dans certaines communes de Londres. Coûts La réforme des services de secours coûte de l’argent, certes, mais, n’en déplaise à certains, elle n’est en rien comparable à la réforme des polices, si souvent prise comme référence par ceux qui luttent contre l’amélioration du service au citoyen. Il n’y a pas de secret : on n’a rien sans argent ! Les coûts liés à la réforme des services de secours sont largement contrôlés et loin des chiffres lancés par ceux qui veulent voir échouer cette réforme. Et les pompiers ? Les pompiers, sont beaucoup moins nombreux : on compte 17.821 pompiers dont 12.194 volontaires et seulement 5.627 professionnels dont plus de trois mille pour les cinq grandes villes du pays. La réforme des services d’incendie est sous contrôle. Nous en connaissons maintenant les montants. Il n’y a pas de commune mesure avec les autres corps constitués que sont la police et l’armée. Ici aussi, les explications sont dans les chiffres. Nous sommes “ en guerre “ contre le feu et pour sauver la population, nous sommes disponibles 24h/24 et cette situation est loin d’être épisodique ! Certes, il y a un coût. Mais nous l’avons démontré il y a quelques instants avec les chiffres comparés, simplement parce que notre sécurité civile est sous-financée. Les policiers sont environ au nombre de 50.000 professionnels, le personnel de l’armée belge compte également plus ou moins 50.000 soldats. Que manque-t-il pour terminer cette réforme ? La dernière enveloppe que nous demandons doit permettre de pallier le manque P. 12 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Notre proposition : Majorer de 1 % la taxe annuelle sur certains contrats d’assurance déterminés permettrait d’obtenir environ 75 millions d’euros nécessaires au financement de notre réforme. Si cette majoration devait être répercutée sur les primes d’assurance payées par les assurés, l’impact serait de faible ampleur puisqu’estimé à environ 12 € par an, par famille, soit un surcoût de 1 € par famille, par mois (en se basant sur une prime annuelle de 1.200 €/ famille). Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 13 Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Réforme de la sécurité civile Les unités opérationnelles de la protection civile Le budget consacré aux unités opérationnelles de la protection civile est assez important au vu du peu de missions qu’elles effectuent chaque année. Avec la mise en place des zones de secours, ne pourrait-on pas fusionner les services de la protection civile avec les services d’incendies ? En renforçant les zones de secours par le personnel des unités opérationnelles de la Protection civile, on optimalise les moyens disponibles tout en valorisant le personnel et les savoirs des agents des unités fédérales. Les centrales 112 : Actuellement, notre pays compte trois numéros d’urgence : le 100 pour les services médicaux d’urgence et les pompiers, le 112 qui est le numéro d’appel d’urgence européen et le 101 pour joindre les services de la police fédérale. Unifier tous ces numéros pour arriver à n’avoir plus qu’une seule centrale commune (pompiers-police) par province permettrait de pouvoir faire des économies d’échelle. Nous pourrions aussi très bien pousser l’idée plus loin en nous contentant d’un seul centre pour tout le pays ou, du moins, les réduire de moitié (2 en Flandre, 2 en Wallonie et 1 à Bruxelles). Des villes comme P. 14 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Réforme de la sécurité civile Londres, Madrid ou Barcelone comptent plus de 10.000.000 habitants et fonctionnent avec un seul centre d’appel. Pourquoi ne pas les prendre en exemple ? Ce que nous attendons Nous attendons du Gouvernement qu’il dépasse les clivages politiques. Que chacun prenne ses responsabilités face aux citoyens, que les partenaires respectent l’accord gouvernemental qu’ils ont signé en validant enfin notre proposition de financement par la participation des compagnies d’assurance. UN euro de plus par famille et par mois pour une sécurité civile belge de qualité, dans la moyenne inférieure de l’Europe, permettrait de sauvegarder nos services et garantir la sécurité des citoyens et du personnel intervenant. UN seul euro pour par famille pour obtenir un financement d’un peu plus de 70 millions d’euros. Cet euro ne vaut-il pas d’être dépensé pour la vie des citoyens et celle des pompiers ? Participation de compagnies d’assurance - IMPACT Risques Montant des primes (en millions d’€) Surplus dégagés par une majoration (en millions d’€) 0,10 % 0,50 % 0,60 % 0,70 % 0,80 % 0,90 % 454,89 0,45 2,27 2,73 3,18 3,64 4,09 4,55 Branche 3 : corps des véhicules terrestres, autres que ferroviaires 1.444,66 1,44 7,22 8,67 10,11 11,56 13,00 14,45 Branches 8 et 9 : incendie et éléments naturels 2.538,36 2,54 12,69 15,23 17,77 20,31 22,85 25,38 Branches 10a : assurance obligatoire de la R.C. en matière de véhicules automoteurs 2.230,36 2,23 11,15 13,38 15,61 17,84 20,07 22,30 831,25 0,83 4,16 4,99 5,82 6,65 7,48 8,31 7.499,52 7,50 37,50 45,00 52,50 60,00 67,50 75,00 Branche 1a : Accidents sauf accidents du travail Branche 13 : R.C. générale Total en millions d’€ : 1% Aussi, dans un but d’optimisation et afin d’effectuer des économies supplémentaires, fusionner les unités opérationnelles de la protection civile et les services d’incendie ainsi que réduire le nombre de centrales d’appels, est une solution qui pourrait être mise en place rapidement. Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 15 Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Réforme de la sécurité civile Réforme de la sécurité civile Articles de presse Seul pour lutter contre le feu de forêt, ce jeudi à Couvin L’avenir.net – samedi 20 avril 2013 – par Patrick LEMAIRE La lutte peut alors s’organiser, avec l’aide d’agents du cantonnement local du DNF mais pendant ce temps, il ne reste plus qu’une personne en caserne à Couvin. Feu de cheminée: aucun pompier disponible à Neufchâteau et Bertrix L’avenir.net – vendredi 14 juin 2013 – par René DANLOY COUVIN - L’incendie de forêt de ce jeudi, à Couvin, a encore permis de mettre le doigt sur le manque de personnel à la caserne des pompiers locale. Pas besoin de faire un dessin : une crise cardiaque serait survenue à Viroinval ou à Couvin pendant les trois heures qu’a duré l’intervention, personne n’aurait pu intervenir. Ne parlons pas d’un accident grave avec désincarcération. Il aurait fallu faire intervenir des pompiers de Chimay, de Philippeville ou de Florennes. Mais ceux-ci avaient déjà dépêché des hommes à Couvin. NEUFCHÂTEAU - Mercredi, les hommes du feu chestrolais n’ont pas pu intervenir lors d’un feu de cheminée à Orgeo (Bertrix), par manque de personnel. Lorsque le service 100 a mandaté les pompiers de Couvin pour intervenir sur un incendie de forêt qui s’annonçait déjà d’une certaine ampleur, personne n’était capable de sortir de la caserne, ce jeudi vers 15h15. Une ambulance était en mission. Il restait alors deux hommes à l’arsenal, dont l’un doit obligatoirement rester près du téléphone. Faites le compte : un pompier aurait donc dû sortir seul avec un camion, pour combattre le feu! Le manque de personnel professionnel est de plus en plus criant, à l’arsenal couvinois. Depuis des années, le chef de service réclame des engagements, sans effet. Jusqu’au jour où... ? Comme on le dit dans le jargon des pompiers, ils ont dû se mettre au rouge lors d’un feu de cheminée à Orgeo. Ce sont alors les collègues de Paliseul qui se sont rendus sur place. Serge Devalet, le commandant des pompiers chestrolais explique : “Nous étions deux présents et, de mon côté, j’avais une visite de prévention à faire. Pour un tel départ, il faut au minimum quatre hommes et il n’en restait plus qu’un. Le service de Bertrix étant indisponible parce qu’étant alors en intervention, c’est donc celui de Paliseul qui a rempli la mission.” L’affaire s’est bien terminée car il ne s’agissait que d’un feu de cheminée, mais si un tel scénario se produisait lors d’un événement de plus grande ampleur, des problèmes risqueraient de se poser, comme le fait remarquer M. Devalet qui croise les doigts pour que cela n’arrive pas. Si le matériel ne manque pas – le service est fort bien équipé – par contre il souffre d’un cruel sous-effectif. «Actuellement, nous sommes trois sapeurspompiers professionnels. Trois autres vont être recrutés en date du 1er juillet. Le problème est que l’on ne peut guère compter sur la trentaine de volontaires puisqu’ils sont retenus par leur travail. La majorité d’entre eux ne sont donc pas disponibles en journée – rares sont ceux qui font les pauses – sauf épisodique ment, quand ils sont en congé», poursuitil. Le manque de personnel est partout Le commandant ajoute que les autres services d’incendie de la région sont dans la même situation. «L’idéal et c’est encore un strict minimum, ce sont deux personnes en permanence pour assurer un départ et quatre autres pour un premier départ incendie», précise-t-il. On est loin du compte, mais il faut dire que l’engagement de pompiers professionnels coûte cher aux communes. Un exemple : hier matin à 10 h, nous étions au service d’incendie à Neufchâteau. En nous y rendant, nous avons croisé l’ambulance avec deux hommes en intervention. Le commandant devant partir pour une nouvelle visite de prévention, il ne restait plus qu’un pompier sur place et donc dans l’impossibilité d’intervenir en cas de problème puisque seul. Une situation qui amène la personne de garde à prendre ladite garde sur son portable. Et cela se produit régulièrement, chaque semaine. M. Devalet : «Il nous faudrait deux à quatre hommes en plus car nous assurons deux pauses : de 6 à 14het de 10 à 18 h. Le problème c’est que nous allons devoir faire face dans un futur proche à ce que l’on appelle l’aide adéquate la plus rapide. Il faudra dès lors assurer l’aide minimale prévue par la loi. Actuellement, pour un feu de cheminée, on part à trois ou quatre. À l’avenir il faudra quatre hommes pour l’autopompe et deux autres pour l’auto-échelle.». Conclusion : dans les conditions actuelles, deux ou trois services pourraient être amenés à intervenir ensemble pour un feu de cheminée! Fort heureusement, l’ambulance est rentrée de l’hôpital de Chimay et c’est donc à trois que les pompiers ont quitté la caserne, toutes sirènes hurlantes. Précisons que l’arrêté royal se rapportant aux sorties incendies stipule qu’un tel départ nécessite six hommes dans une autopompe, plus deux autres avec une citerne. Ils sont donc à trois, pour attaquer un incendie sur un coteau boisé bien sec. Un feu dont il s’est avéré, une fois sur place, qu’il avait déjà pris une belle ampleur. De l’arsenal couvinois, les rappels de volontaires se multiplient alors, en vain : ils sont tous au boulot ou presque. Un seul revient. Ce sont donc des renforts extérieurs qui viennent au secours des malheureux sapeurs couvinois : des hommes et une citerne de Philippeville, un appui de Chimay et une citerne de Florennes. Même Dinant est mandaté. P. 16 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 17 Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Entretien avec madame Joëlle Milquet, Ministre de l’intérieur Réforme de la sécurité civile À l’occasion de ses déplacements dans les différentes provinces pour expliquer les tenants et aboutissants de la réforme des services de secours aux bourgmestres et aux élus locaux, nous avons rencontré la ministre de l’Intérieur, Madame Joëlle Milquet à Liège. Elle s’exprime sur la réforme des services de secours, les changements apportés et la période transitoire qui est mise en place. Qu’en est-il du statut administratif ? Où en est réellement la réforme de la sécurité civile ? • Pour le cadre de base, il n’y a pas de diplôme de base spécifié. Ce sont les épreuves de recrutement qui sont adaptées aux compétences attendues (épreuves cognitives, épreuves physiques, tests d’aptitudes manuelles... • Pour le cadre officier, un diplôme de niveau A sera requis. Désormais, une distinction sera clairement marquée entre le personnel administratif et le cadre opérationnel. Une autonomie et de la souplesse sont laissées aux zones de secours qui pourront déterminer elles-mêmes le statut administratif de leur cadre administratif. Qu’en est-il des conditions de recrutement ? Elle est en bonne voie. Les dispositions de cette réforme entreront progressivement en vigueur à partir du premier janvier 2014. Quelle sera la période de transition ? Quelles sont les nouveautés par rapport aux grades ? Toutes les zones qui estiment qu’elles peuvent déjà endosser la nouvelle personnalité juridique peuvent le faire dès le 1er janvier 2014 et à n’importe quel moment de cette même année 2014. En janvier 2015, toutes les zones devront avoir endossé la nouvelle personnalité juridique. Qu’est-ce qui fonctionne déjà ? La loi du 3 août 2012 qui modifie la loi du 15 mai 2007 relative à la sécurité civile et la loi du 31 décembre 1963 sur la protection civile a été publiée au Moniteur Belge le 13 septembre 2012. Quatre arrêtés royaux (AR) d’exécution accompagnent cette loi : • L’AR du 20 septembre 2012 qui octroie une dotation fédérale aux prézones ; • L’AR du 10 novembre 2012 détermine les conditions minimales de l’aide adéquate la plus rapide et des moyens adéquats ; • L’AR du 30 août 2013 qui fixe une norme minimale en matière d’équipements de protection individuelle et d’équipements de protection collective ; • L’AR du 20 septembre 2012 qui modifie l’AR du 8 novembre 1967 portant, en tant de paix, organisation des services P. 18 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Les grades sont réformés et versés en trois cadres : 1. Le cadre de base • Sapeur-pompier = équipier avec une fonction opérationnelle. • Caporal = Chef d’équipe avec une fonccommunaux et régionaux d’incendie et coordination des secours en cas d’incendie. D’autres textes ont déjà été publiés. Ils portent sur le calcul du nombre de voix dont dispose un conseiller zonal au sein du conseil de secours. Ou, comme l’AR du 14 octobre 2013, ils modifient des arrêtés royaux existant, en l’occurrence l’AR du 25 avril 2007 qui fixe les missions des services de secours qui peuvent être facturées et celles qui sont gratuites. D’autres sont en voie de publication et les derniers sont en voie de finalisation. Mais tout est prévu pour que l’année 2014 soit vue comme une année transitoire pour certaines matières et le 1er janvier 2015 comme l’entrée en vigueur des nouveaux statuts pour tous. Qu’est-ce qui va se passer au cours de cette année de transition ? Les prézones qui se sentent prêtent pourront anticiper l’adoption de nouveau statut qui sera mis en place pour tout le monde au 1er janvier 2015. Mais les équipes qui travaillent sur la réforme ont pris conscience qu’il fallait permettre aux zones d’engager du personnel. C’est ainsi qu’en 2014, les prézones pourront engager du personnel supplémentaire. Elles pourront établir des conventions de partenariat avec les agents de la protection civile et avec d’autres opérateurs, civils ou privés. Les prézones auront la compétence nécessaire pour établir leur propre règlement de fonctionnement zonal. Les prézones seront à même d’élaborer le statut du personnel administratif. 2. • • 3. • • • • tion opérationnelle. Cadre moyen Sergent = chef de section avec fonction opérationnelle. Adjudnat = Chef de garde avec une fonction managériale. Cadre officier Officier 1 (Lt) = Chef de groupe avec une fonction opérationnelle. Officier 2 (Cpt) = Manageur & Chef de groupe avec une fonction managériale. Officioer 3 (Mj) = Manageur & Chef de groupe avec une fonction managériale. Officier 4 (Col) = Manageur de Direction & Chef de groupe avec une fonction managériale. Qu’en est-il du temps de travail ? Et pour les volontaires ? • La règle générale prévoit des semaines de 38 h de travail en moyenne. • Les zones de secours où la moyenne actuelle est de 38 h/semaine ne peuvent aller au-delà. • Les zones de secours où plus de 50 % du personnel travaille en moyenne plus de 38 h/semaine pourront négocier avec les syndicats un système de 48 h. • En cas de désaccord, l’intervention d’un conciliateur social sera requise. Il aura pour mission d’élaborer une proposition de compromis (Le principe de la loi de 1974 est d’application). • Ces zones devront tendre vers un régime de travail de 38 h/semaine à long terme. • Opt-Out • Une heure prestée = une heure rémunérée. • Maximum 10 heures • Dans tous les cas, plafond de 48 h/ semaine en moyenne. • Exception faite des pompiers travaillant en moyenne 48 h/semaine et qui, au 1er janvier 2013, ou à la date d’entrée en vigueur de la loi, exerçaient parallèlement une fonction de pompier volontaire au sein d’une même zone. Ceux-ci bénéficient • Nous voulons confirmer l’engagement citoyen du pompier volontaire dans la sécurité civile. C’est une chose importante. • Qu’il soit professionnel ou volontaire, le pompier se voit doter des mêmes compétences de base. • L’organisation du temps de travail des volontaires est réglée dans le statut. • On souhaite adopter une grande souplesse de fonctionnement : • Le volontaire pourra prester jusqu’à 24 h par semaine • La période de référence passe à 12 mois • Nous proposons une évolution de carrière avec une échelle barémique. • 1 an = 180 heures • Organisation souple des formations • Valorisation des brevets d’un maximum de 4 h d’Opt-Out. Il s’agit d’un régime d’extinction. Pour plus d’information, nous vous renvoyons sur le site de la sécurité civile www.securitecivile.be >> Interview : Alain Demaret Photos : Alain Demaret & Serge Amores Avec cette nouvelle structure, à chaque grade correspond une fonction bien définie. Une formation adaptée sera organisée pour chaque fonction, donc pour chaque grade. Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 19 Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Fédération Royale des Corps de Sapeurs Pompiers de Belgique Dotation fédérale aux zones de secours Dotation de base 2010 2011 2012 2013 21,300 21,747 22,160 22,160 22,16 22,16 22,16 22,16 22,16 9,000 9,000 9,000 9,000 9,000 9,000 19,563 42,063 69,563 69,563 69,563 1,072 23,096 26,313 29,529 32,746 93,319 127,036 130,252 133,469 Dotation complémentaire à la dotation de base (Conclave octobre 2012) 2014 Refinancement permettant la neutralisation des coûts relatifs au nouveau statut (Conclave octobre 2013) Refinancement permettant des engagements et investissements (Conclave mars 2013) Total dotation Réforme de la sécurité civile 21,300 21,747 22,160 31,160 51,795 2015 2016 2017 2018 160,000 140,000 120,000 26,096 29,529 32,746 100,000 Refinancement permettant la neutralisation des coûts relatifs au nouveau statut (Conclave octobre 2013) 80,000 Refinancement permettant des engagements et investissements (Conclave mars 2013) Dotation complémentaire à la dotation de base (Conclave octobre 2012) 60,000 Dotation de base 1,072 69,563 69,563 69,563 69,563 40,000 19,563 9,000 9,000 9,000 9,000 9,000 9,000 20,000 22,160 22,160 22,160 22,160 22,160 22,160 22,160 22,160 22,160 0,000 2010 P. 20 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 21 Pompier pratique ATH TEX-CUIR S.C. 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Suite à la défaillance du système de paging acquis quelques mois plus tôt par le service auprès d’un fournisseur extérieur et vu le prix de réparation demandé, le commandant confia à l’un des officiers la mission d’essayer de mettre en place un système permettant de piloter une radio TMR880 via un ordinateur. Après quelques semaines de développement, un premier système de pilotage de radio fut développé et rendu opérationnel. À cette époque, le dispatching des pompiers de Namur était toujours assez peu équipé au point de vue informatique, il y avait un ordinateur ne disposant que de quelques systèmes assez rudimentaires. Le projet initial de développement d’un système de « messager » s’est alors étendu à la mise en place d’un système général de dispatching englobant de la gestion cartographique, de la gestion de disponibilité des véhicules, un système d’alerte, etc. Suite à la visite de l’officier responsable du dispatching de Charleroi au SRI de Namur, un groupe de travail fut créé pour la mise en place et le développement d’une suite logicielle bien plus complète qui serait au service des intervenants de l’urgence. Ce groupe de travail fut nommé ChaNa en référence aux deux services initiateurs. L’extension du projet Après la migration du Centre de Secours 112 de Namur sous le système informatique CAD Astrid, certaines fonctionnalités telles que le paging n’existait plus dans le nouveau logiciel. Le système ChaNa fut donc installé dans le Centre de Secours 112 de Namur Au même moment, le personnel du Centre de Secours 112 ayant été fédéralisé et le système de gestion administrative du SPF étant nettement plus complexe que l’ancien système communal, la partie « Administration » de ChaNa fut installée aussi au CS112 de Namur. Un développement communautaire par les hommes de terrain La philosophie du projet est basée sur un développement collaboratif et le partage de données. En effet, l’objectif est de fournir gratuitement une suite logicielle aux services de secours qui le souhaiteraient. Les services pourraient alors faire des économies sur la partie software de manière à investir plus dans la partie hardware ou investir cet argent dans l’engagement d’un informaticien de zone. Tous les services peuvent donc prendre part au projet, mais chacun s’engage à la seule condition de partager les développements qu’ils réaliseraient en interne, avec tous les autres membres du projet. Suite à plusieurs visites de membres du SPF IBZ au CS112 de Namur, le SPF proposa son soutien au projet. Durant ces derniers mois, des représentants de plusieurs zones de secours wallonnes ont participé à des présentations de la suite logicielle. Avec l’extension du projet et l’arrivée de nouveaux informaticiens, celui-ci fut rebaptisé « IEmergency ». Le point fort de cette réalisation est qu’elle a été conçue par les hommes de terrain et est donc très adaptée aux conditions de travail et facile à utiliser. Le développement a été conçu sur le principe : KISS : Keep It Simple and Stupid. Chaque homme de la caserne doit pouvoir utiliser le système après un maximum de quelques heures de formation. Pour plus d’informations, veuillez-nous contacter: Fabriekstraat 23 B-8850 Ardooie BELGIQUE Tèl: +32 51 740 800 E-mail: [email protected] www.sioenapparel.com Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 23 Pompier pratique Pompier pratique IEmergency : De l’informatique par et pour les intervenants de l’urgence ! IEmergency : De l’informatique par et pour les intervenants de l’urgence ! La suite logicielle IEmergency État actuel du déploiement La suite IEmergency se divise en 6 programmes construits autour d’une base de données centrale. passages à niveau, les noms de rues, les manifestations prévues, les PGPs, les Seveso, les PPIs, etc. Début 2014, la partie « Administration » va être déployée dans tous les centres de secours 112 du pays. La formation des agents est en cours. IEmergency-OnBoard La zone de secours NAGE a de son côté fait le choix de ne pas acheter plusieurs logiciels commerciaux et d’utiliser IEmergency.. Cela a permis de libérer le budget de 90.000€ qui était prévu à cet effet et d’utiliser ce montant pour l’engagement d’un informaticien et pour l’injecter dans d’autres projets de la zone. IEmergency-Administration : cette partie permet la gestion des fiches signalétiques du personnel, la gestion des prestations, des documents administratifs, d’un répertoire de contacts partagés, des préventions simples, de la prévision, des véhicules, du matériel, etc. (Actuellement toujours en prototype) : ce système est conçu pour tourner sur des ordinateurs embarqués dans les ambulances ou les camions de pompier, le but étant de fournir des services comme la cartographie, la navigation, l’envoi/ réception de statut, l’envoi/réception de mission, le track & trace, etc. Et le futur ? IEmergency-Serveur : IEmergency-Opération : Cette partie sert à la gestion et au dispatching d’unité. Le système peut lancer des alertes par SDS, par paging, par « public address », le système permet aussi d’encoder une adresse, un type d’intervention et propose alors les moyens les plus adéquats à envoyer en fonction de départs type préprogrammés. Le système permet d’associer des unités logiques (1er départ ambulance, 1ere pompe caserne, ..) avec des véhicules physiques (la P11, la A4). Le système permet aussi de gérer les interventions en cours avec un calcul d’itinéraire, l’affichage de vue satellite, etc. Il y a deux grands challenges à résoudre dans le futur : Ce dispositif permet d’interfacer le système SDS-To-Page d’ASTRID, le système d’envoi de SDS, le système httpTo-Page d’ASTRID, l’envoi d’e-mails, ainsi que la synchronisation de bases de données avec un serveur national de données (projet ICT4Emergency). • Le premier est la création d’un système de support 24/24 7/7 pour le système informatique. Plusieurs pistes sont étudiées dont notamment la mise en commun des informaticiens de zone, ou l’externalisation de la prise en charge du support par un fournisseur extérieur ou une intercommunale. IEmergency-Apps : IEmergency-Central : Ce programme permet d’interagir avec la base de données centrale. Cette base de données contient notamment : les bouches incendie, les travaux sur les voies publiques, les difficultés routières (largeur, hauteur max), les bornes hectométriques, les conduites FETRAPI, les Certains développements sont propres à certains systèmes, les Apps sont donc des interfaces très particulières dédiées à une fonction propre. Par exemple : Apps – Guide 112 qui permet aux opérateurs du centre de secours 112 de lancer directement des appels téléphoniques à partir d’un répertoire automatique situé sur leur station de travail ASTRID. • Le second challenge est la mise en place d’une infrastructure technique permettant d’organiser un réseau et un Datacenter d’échange entre tous les services 112, les SRI, les SMUR, PIT, les ambulances, les centres de crises, etc. Avec un dataCenter régional ou fédéral, le système pourrait permettre de partager de l’information cartographique et opérationnelle entre tous les intervenants de terrains. Par exemple, lors d’une catastrophe, le système sera capable de transmettre directement d’un PC-OPS ou d’un Centre de Crise vers des unités de terrains, le positionnement d’un PMA, les limites de différents périmètres, etc. À propos d’Arnaud Brouwers Je suis arrivé au service incendie de Namur début 2011 avec deux autres collègues. Dès mon arrivée à la caserne , en raison de ma formation d’ingénieur civil informaticien, plusieurs tâches liées à l’informatique m’ont été confiées dont notamment la mise en place du réseau zonal et l’amélioration technique du dispatching de zone. Parallèlement à cela, j’ai début 2012, participé à la migration du Centre 100 de Namur vers le nouveau Centre de Secours 112. Cette double casquette Centre 112 et Dispatching caserne me permet de bien comprendre les difficultés et les besoins de ces deux entités qui travaillent ensemble 24/24 7/7. E-Mail : [email protected] >> P. 24 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Tél. : +32 476/94.36.27 Texte et photos S-Lt Arnaud Brouwers (zone NAGE) Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 25 En pratique En pratique Le mot de l’Arson Club : La fraude à l’assurance en 2013 QU’EST-CE QUE LA FRAUDE ? La fraude à l’assurance est un phénomène perçu de manière ambiguë par la société dans laquelle nous vivons. D’un côté, tous les observateurs s’accordent pour prétendre que la fraude est extrêmement répandue et très importante dans les chiffres: ce serait par centaines de millions d’euros chaque années que les compagnies d’assurances paieraient des sinistres frauduleux (1) . En même temps, le combat contre la fraude n’apparaît absolument pas comme prioritaire et l’on pourrait même dire qu’au contraire il bénéficie d’une certaine tolérance. La lutte contre l’escroquerie à l’assurance ne fait certainement pas partie des priorités de la politique criminelle des Parquets, signe d’ailleurs supplémentaire du fait que la fraude à l’assurance est bien tolérée socialement. Au civil, un assureur qui invoque la fraude se voit fréquemment opposer une certaine méfiance - pour ne pas dire plus - de la part des cours et tribunaux, et s’entendra dire: Pourquoi des poursuites n’ont-elles pas été intentées au Pénal par le Parquet, puisqu’il s’agit toujours, lorsqu’il y a une fraude, d’une affaire pénale ? De son côté, le Parquet va souvent considérer la fraude à l’assurance comme une affaire essentiellement civile. Les autorités judiciaires se renvoient la balle et considèrent, finalement, que la fraude à l’assurance concerne uniquement les assureurs. La relative tolérance dont bénéficie la fraude provient essentiellement du fait que le public s’imagine naïvement que la partie préjudiciée est uniquement une compagnie d’assurance et que cellesci, finalement, savent se défendre. Cette manière d’appréhender le problème est totalement erronée: si effectivement, la fraude à l’assurance va peser dans un premier temps sur les résultats techniques des compagnies, dans un second temps, l’assureur va intégrer la fraude dans sa statistique et la fraude va peser sur l’assuré honnête, qui verra sa prime augmenter notablement. Le combat P. 26 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 contre la fraude est donc, en finale, un combat de protection du consommateur. Si la fraude à l’assurance est vraisemblablement aussi ancienne que l’assurance elle-même, l’on s’accorde à estimer qu’actuellement le phénomène prend une ampleur extrêmement inquiétante. La crise économique n’y est pas étrangère. La fraude existe dans tous les domaines de l’assurance : faux vols de voiture, vols simulé dans les habitations, ou forte exagération de préjudice, incendies volontaires ou criminels perpétrés par les assurés eux-mêmes ou un complice (entre un tiers et la moitié de ceux-ci). Pour une motivation essentiellement économique, les assurés déshonnêtes souhaitent réaliser leur bien immobilier en percevant l’indemnité d’assurance (qui sera en principe toujours supérieure à la valeur de vente de leur immeuble si celui-ci est détruit totalement par l’incendie). LES DIFFERENTS TYPES DE FRAUDE L’on distingue essentiellement trois classes différentes de fraudes (2) à l’assurance qui sont sommairement décrites dans les paragraphes qui suivent. a LA DECLARATION D’UN FAUX SINISTRE L’assuré, dans une première hypothèse, va déclarer un sinistre qui ne s’est jamais réalisé dans la réalité. La garantie “vol” est le domaine d’expression particulier de ce type de tromperie. L’assuré déclare un faux vol de voiture, laquelle a en réalité été revendue à l’étranger, un faux cambriolage est mis en scène, des vols d’espèce ou de bijoux sont déclarés à l’assureur alors qu’en réalité lesdits objets ont été revendus. L’assurance sert aussi, dans le domaine automobile, pour assurer en quelque sorte l’entretien ou la réparation d’un véhicule alors que cet entretien ou cette réparation n’auraient pas bien entendu été pris en charge par l’assurance. C’est ainsi devenu légendaire que de dire que les vitres déclarées comme brisées et remplacées à l’assureur sont beaucoup plus nombreuses que le nombre de vitres de ce type produit et importé en Belgique. Le cas où des lunettes sont brisées par un tiers et remplacées aux frais de la garantie “responsabilité civile - vie privée” constitue également un exemple frappant de faux sinistre, avant que la franchise obligatoire ne vienne faire diminuer ce type de fraude (3). b LE FAUX SINISTRE ACCIDENTEL La notion d’accident est essentielle à l’assurance. Dans la loi du 25 juin 1992 sur les assurances terrestres (article 8), les sinistres volontaires demeurent - le principe est d’ordre public - totalement exclus de la garantie d’assurance. En effet, la plupart sinon tous les sinistres volontaires sont pénalement réprimés (5) et il ne serait pas imaginable que le responsable d’une infraction volontaire telle qu’un assassinat ou un meurtre voit sa victime indemnisée non pas par ses soins, mais par une compagnie d’assurance. Plus profondément, le sinistre volontaire ne correspond pas à la notion d’aléa (l’accident doit résulter du hasard) qui est à la base de l’assurance. Où est l’aléa si l’assuré commet volontairement un acte répréhensible ? Dans ce type de fraude, l’incendie volontaire est l’exemple qui vient immédiatement à l’esprit. L’incendie volontaire à caractère économique est le plus fréquent. Pour une raison ou une autre, un particulier ou une entreprise, parfois aux prises avec des difficultés financières, a besoin de réaliser son patrimoine immobilier. Pour les entreprises industrielles, ce peut être la volonté de moderniser les locaux et de reconstruire un bâtiment moderne et fonctionnel dans un zoning plus agréable que les anciens bâtiments vétustes antérieurement occupés. La réalisation par une vente normale des biens immobiliers donnera un résultat moins intéressant que l’incendie desdits bâtiments. De plus, certains types de bâtiments industriels ne sont tout simple- Le mot de l’Arson Club : La fraude à l’assurance en 2013 ment pas vendables et leur valeur vénale est voisine de zéro. Par contre, la valeur de reconstruction - qui sert de base au calcul de l’assureur - c’est-à-dire la valeur à neuf au prix actuel d’un bâtiment identique reconstruit sera extrêmement importante. La tentation est dès lors grande de détruire par l’incendie le bâtiment assuré. Dans ce type d’incendie volontaire à caractère économique, l’assuré s’arrangera bien entendu pour que la destruction du bâtiment soit totale. Il utilisera des accélérants d’incendie (essence, white spirit, dérivés du pétrole,...), il mettra les pièces du bâtiment en état de communication et prévoira une ventilation suffisante afin que le sinistre soit maximal et que rien n’arrête l’œuvre destructrice du feu. C’est un truisme que de dire que ce sont les incendies volontaires qui coûtent le plus cher à l’assureur (5) . Parfois, mais c’est plus rare, il s’agira d’un sinistre volontaire n’ayant pas de caractère économique. Sous l’empire de la passion, l’assuré mettra le feu à son habitation dans une volonté suicidaire, par dépit amoureux, ou par haine. Les passions étant retombées, l’assuré se gardera bien de déclarer comme volontaire un sinistre qui l’était bel et bien et tentera de présenter l’incendie comme résultant d’un accident. La lutte contre ce type d’incendiaire à caractère non économique est généralement plus aisée que la lutte contre les incendiaires à caractère économique, vu son aspect généralement improvisé. En matière automobile, sont régulièrement évoqués les faux accidents automobiles volontairement causés par l’assuré ou par un cascadeur agissant sciemment pour le compte des assurés afin de provoquer la perte totale du véhicule. La technique était éprouvée. Rendez-vous était pris au petit matin dans un endroit désert entre le cascadeur et l’automobiliste désireux de détruire son véhicule assuré en “dégâts matériels”. Le cascadeur, à l’aide d’une rampe, faisait effectuer plusieurs tonneaux à la voi- ture, ramassait son matériel et il ne restait plus au faux sinistré qu’à attendre les secours et l’indemnisation de sa compagnie d’assurance. Les accidents de roulage simulés sont très fréquents. Ils portent sur de petites sommes et passent facilement inaperçus dans la masse des sinistres de roulage que les compagnies tentent de régler, à la satisfaction de leurs assurés, avec une célérité toujours plus grande. Le faux accident de roulage oppose généralement un véhicule déjà accidenté dans un accident de roulage précédent, occasionné en tort, et pour lequel son propriétaire souhaite obtenir une indemnisation à laquelle il n’a pas droit car il n’a pas souscrit la garantie “dégâts matériels”. Son partenaire dans le faux accident de roulage sera souvent un véhicule non soumis à un malus : le faux accident de roulage dans lequel ce véhicule jouera le rôle de responsable n’aura donc pas de conséquence pour lui en ce qui concerne le montant de ses primes. ses dommages, dans le but d’obtenir une indemnisation plus grande de la part de la compagnie d’assurance. La loi du 25 juin 1992 (article 20) prévoit que l’assuré doit faire toute diligence pour atténuer les effets d’un sinistre. Les assurés majorent cependant allégrement leurs réclamations et cette pratique est devenue à ce point habituelle qu’elle est perçue le plus souvent comme normale et allant de soi. Prochainement, seront abordées d’une part la question de la prévention de la fraude (les assureurs rentent de se prémunir contre la fraude en anticipant sa venue, par diverses techniques), ainsi que les sanctions pénales (poursuites correctionnelles et plaintes) et les sanctions civiles (refus de garanties et déchéances) mises en œuvre pour lutter contre le phénomène de la fraude. >> Texte : Yves-Marie Maloteau Avocat C LES FRAUDES APRES SINISTRE La troisième catégorie de fraudes est celle qui prend place après la survenance d’un vrai sinistre. Après avoir été victime d’un accident ou d’un dommage, le fraudeur s’avise soudain qu’il n’est pas couvert pour ce type de dommage ou qu’il n’a pas souscrit de contrat d’assurance couvrant ce type de risque. Il se dépêche dès lors d’en contracter un et retarde la date de réalisation du sinistre pour faire tomber celui-ci dans le cadre de la garantie d’assurance qu’il vient de souscrire. En matière automobile, l’assuré en “responsabilité civile” simple détruit son véhicule en perdant le contrôle de celuici et heurte un obstacle. Il souscrit pour son véhicule déjà usagé une garantie omnium - alors qu’il ne l’a pas souscrite pour son véhicule lorsque celui-ci était neuf - et déclare l’accident survenu avant la prise de cours du contrat comme postérieure à celle-ci. 1 Selon le comité européen des assurances, la fraude serait estimée à 6% du montant des primes encaissées toutes branches. Il s’agit cependant là d’une évaluation minimale. Rien que la fraude en assurance incendie est estimée par certains experts comme dépassant un milliard d’euros. 2 La fraude en assurance, rapport initial du comité européen des assurances, B.A. 1988 p. 249. 3 La franchise non rachetable de 5.000 frs indexée a été prévue par l’article 5 alinéa 2 de l’arrêté royal du 12 janvier 1984. 46 Par exemple, l’incendie volontaire est réprimé par les articles 510 et suivants du code pénal; l’article 511 alinéa 2 punit spécifiquement celui qui a mis le feu à son propre immeuble d’un emprisonnement d’un an à cinq ans. 5 Suivant certains, les incendies criminels coûteraient aux assureurs la moitié du coût total des incendies, soit quelques dix milliards par an. Les sinistres volon- Le fraudeur va également tenter, après un vrai sinistre, de majorer le montant de taires émanant de l’assuré désireux de réaliser son bien entrent pour une part importante dans ce chiffre. Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 27 Le pompier en balade Le pompier en balade La protection contre le feu des forêts et le feu dans les Hautes-Fagnes Qui n’a pas, un jour, entendu parler de l’Administration des “Eaux et Forêts” ? Alors encore fédérale et sous l’autorité du Ministère de l’agriculture, ces services ont été régionalisés au début des années 90, pour être maintenant administrés par les Régions wallonne, flamande et bruxelloise. Appelées « Division de la nature et des forêts – DNF » dans chacune des 3 régions, elles sont l’héritière de multiples missions autrefois assurées par une administration nationale plus que séculaire. Les Départements de la Nature et des Forêts mettent en œuvre le code forestier, les lois sur la conservation de la nature, sur les parcs naturels, sur la chasse et sur la pêche en concertation avec les milieux concernés et ne sont compétents que sur le territoire de leur région respective. de gestion des forêts soumises, en ce compris les activités de chasse qui s’y déroulent, et de gestion piscicole des cours d’eau de Wallonie. Cependant, et particulièrement au cours des vingt dernières années, elle a été investie de missions de conservation de la nature sur des territoires de plus en plus larges et de gestion d’espaces verts publics. La Division de la Nature et des Forêts atteint cet objectif par sa structure décentralisée qui la rend proche des citoyens et consciente des particularités locales ainsi que par les missions de police qu’elle remplit. Les 900 agents qui la composent, héritiers d’une longue expérience, sont les garants de l’adaptation de la politique menée à l’évolution de la société. La Division de la Nature et des Forêts est consciente qu’elle ne pourra assumer pleinement sa mission que dans le cadre d’un dialogue avec le public, les chasseurs, les pêcheurs ainsi que les promeneurs. Les Hautes-fagnes, un milieu insolite sous nos latitudes Les Hautes-Fagnes présentent des paysages de landes et de tourbières habituellement rencontrés dans des contrées plus nordiques ou de plus haute altitude. Leur climat froid, particulièrement humide, et la composition de leurs sols, assurent la persistance d’une flore et d’une faune inhabituelles pour nos régions. Au sommet de la tour du bâtiment situé au « Signal de Botrange », un guetteur volontaire est posté systématiquement pour déceler et alerter les secours en cas de fumées suspectes dans la zone à risque. En Wallonie, ce service est intégré dans l’organigramme de la Direction générale des Ressources naturelles et de l’Environnement du Service Publique de Wallonie. La Division de la Nature et des Forêts a certes conservé ses missions P. 28 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Deux phénomènes naturels expliquent notamment l’existence de cet écosystème en Belgique. Le haut plateau fagnard est le premier obstacle rencontré par les nuages amenés par les vents atlantiques dominants. Il en résulte une abondance exceptionnelle des précipitations (plus de 1.400 mm de pluie par an). D’autre part, son sous-sol est constitué de roches et d’argiles peu perméables qui empêchent l’infiltration de l’eau. Ces conditions favorisent particulièrement le développement de milieux humides comme les marais et les tourbières. La protection contre le feu des forêts et le feu dans les Hautes-Fagnes Un paysage transformé par l’homme Région de Ternell et de la Brackvenn, (Fagnes du nord-est). Il y a 2.000 ans, une forêt composée essentiellement de feuillus (hêtres, aulnes, bouleaux, chênes, etc.) recouvre encore la majeure partie du haut plateau des Fagnes. Celle-ci ne cède la place, ici et là, qu’à quelques étendues de tourbières. Les Fagnes du nord-est sont moins connues, mais tout aussi intéressantes. Le sentier didactique de la Brackvenn permet notamment d’observer les lithalses, un phénomène géologique remontant au dernier épisode froid de la dernière glaciation il y a environ 12.000 ans. Le Lit de Charlemagne, un monolithe imposant, est un jalon frontalier depuis près d’un millénaire, auquel est aussi attachée une légende. Le Centre Nature de “Haus Ternell” complète l’infrastructure touristique et didactique de cette partie des HautesFagnes. Dès le Moyen Age, l’exploitation humaine débute et bouleverse complètement le paysage. Coupe de bois, pâturage, culture, extraction de tourbe engendrent peu à peu un milieu de vastes landes. Au 19e siècle, l’introduction de l’épicéa apporte un nouveau bouleversement. Au 20e siècle, c’est le tourisme qui introduit une autre forme d’exploitation du haut plateau. De nos jours les Hautes-Fagnes se divisent en deux régions distinctes : Les Fagnes du sud-ouest et du nord-est. Région de la Baraque Michel, Mont-Rigi et Botrange, (Fagnes du sud-ouest). Les Fagnes du sud-ouest sont en général les plus fréquentées par les visiteurs. Elles concentrent les lieux touristiques les plus connus (Baraque Michel, Mont-Rigi, Centre Nature de Botrange), mais aussi les monuments les plus célèbres des Hautes-Fagnes (Boultè, Croix des Fiancés, Croix le Prieur, Pavé Charlemagne, etc... ). Attention : lorsque le drapeau hissé est rouge ou rouge et blanc la quasitotalité de la réserve naturelle des Hautes-Fagnes est interdite d’accès à toutes les personnes non détentrices d’une autorisation justifiée. B zone B : accessible sans accompagnement d’un guide sur sentiers balisés ; C zone C : accessible seulement accompagné d’un guide mandaté ; D zone D : inaccessible, (zone réservée à l’évolu tion naturelle sans intervention de l’homme) ; Sentiers de promenade balisés ; Sentiers didactiques. La lutte contre l’incendie en Fagnes ne peut être improvisée. Le drapeau rouge indique également un danger d’incendie très élevé suite aux conditions climatiques. En effet, s’il fait chaud durant des périodes pouvant s’étendre sur plusieurs jours, s’il y a beaucoup de vent ou s’il fait sec, mais pas nécessairement chaud, comme en hiver ou au printemps, les herbes de la fagne ne peuvent pas s’adapter en asséchant le sol humide, puisqu’il est déjà sec. Donc, elles deviennent vulnérables et peuvent prendre feu à tout moment, si en plus il y a du vent, le feu peut s’étendre très rapidement et devenir très vite incontrôlable. Le feu de fagne se caractérise d’ailleurs par des feux sautant entrainés par le vent et peut donc impliquer très vite toute une zone. Pour éviter tout risque d’incendie provoqué par des promeneurs ou des touristes, il est préférable d’en interdire l’accès, de sorte à limiter les éventuels problèmes. Malheureusement, malgré ces précautions, les incendies sont toujours possibles, surtout ces dernières années, dont un catastrophique en 2011. Lorsque le drapeau est rouge et que le risque d’incendie est élevé, plusieurs dispositions sont prises au sein de la DNF. Tout d’abord, un bulletin quotidien de dangerosité est communiqué aux auto- rités et aux pompiers de la zone, tout le personnel de la DNF est maintenu en pré-alerte et rappelable dans les meilleurs délais, un garde volontaire, occupe durant toute la période critique, le point de vigie situé au sommet de la tour du signal de Botrange afin d’observer toute la région pour y déceler les éventuels départs de feu. Hélicoptères McDonnell Douglas Explorer MD 900 de la police fédérale équipés d’un Bambi Bucket d’une contenance de 910 litres. Suite à l’incendie hors norme de 2011, un exercice de grande envergure a eu lieu l’année suivante, sur le camp militaire d’Elsenborn, en incluant les hélicoptères de la police fédérale et tous les services Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 29 Le pompier en balade Le pompier en balade La protection contre le feu des forêts et le feu dans les Hautes-Fagnes d’incendie de la région. Les pilotes et les pompiers souhaitaient s’accorder sur une technique de droppage apprise en France, la technique des canaris. Cette technique consiste à mettre deux pompiers en enfilade avec une chasuble jaune pour indiquer la trajectoire de droppage à l’équipage de l’hélicoptère, alors qu’un 3ème pompier termine l’enfilade, mais porte une chasuble orange, ce qui a pour but d’indiquer le point de droppage aux pilotes. Durant toute la journée, les rotations régulières de l’hélicoptère de la police fédérale, munis de son Bambi Bucket de type BB2024 d’une capacité de 910 litres, se présentait pour effectuer les droppages suivant les instructions des équipes de pompiers au sol. Pour l’occasion, les officiers des corps de pompiers du nord d’Anvers (Brasschaat, Kalmthout et Wuustwezel) avaient été invités, car eux, également en 2011, avaient dû faire face quelques semaines avant leurs homologues de la région des Fagnes, à un gigantesque feu de bruyères sur une zone allant des territoires des communes au nord d’Anvers jusqu’à la frontière néerlandaise. En 2013, un nouvel exercice a été réalisé à l’aide de l’assistance d’un « Canadair » CL 415 et d’un « Tracker » de la Sécurité civile française, venus en droite ligne de Marignane. Le principe, cette fois-ci, était de pouvoir se rendre compte, si l’écopage du canadair était possible sur les différents lacs de la région. Après analyse et des essais en « live » sur le lac d’Eupen, les pilotes, de véritables as, ont pu conclure que c’était tout à fait réalisable, en toute sécurité. Les hélicoptères McDonnell Douglas Explorer MD 900 de la police fédérale équipés d’un Bambi Bucket de type BB2024 avec une contenance de 910 litres sont régulièrement utilisés lors d’incendies de grandes importances. Lors de feux de Fagnes, ceux-ci sont également mis en œuvre pour procéder à l’extinction selon la technique des canaris. P. 30 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Ensuite, en fonction des instructions provenant des pompiers au sol, le but était, de mettre La protection contre le feu des forêts et le feu dans les Hautes-Fagnes en pratique la technique de droppage apprise en France, par quelques pompiers belges ayant fait le déplacement, pour pouvoir guider les avions sur la zone de largage appropriée en maintenant chaque homme du feu au sol en parfaite sécurité. Durant toute la journée, les droppages se succèderont, le Canadair ira écoper sur le Lac d’Eupen, tandis que le Tracker ira chaque fois faire le remplissage à l’aéroport de Liège-Bierset, où une aire spécifique de remplissage avait été aménagée grâce à la présence de camions citernes de la protection civile. Particularité, en France, le Tracker travaille essentiellement avec du produit retardant, mais cette option, pour la Belgique, est relativement difficile à mettre en œuvre. La conclusion de cet exercice est que faire appel aux secours aériens, en cas de gros feu de fagnes est tout à fait possible, en sachant qu’il faut quelques heures aux avions pour arriver de Marignane et être opérationnels en Fagnes. En 2013, un exercice d’incendie de grande ampleur a été réalisé dans les Fagnes. L’utilisation d’un Canadair CL 415 de nouvelle génération de la Sécurité civile française a été engagé afin de déterminer si son intervention était possible et efficace lorsqu’un sinistre très important devait, à l’avenir, encore survenir dans les Fagnes. Cet exercice a été largement concluant et des accords futurs de collaboration devraient être prévus entre les Ministères de l’intérieur belge et français. d’une pompe et pour le premier de deux citernes de 750 litres chacune et l’autre de deux citernes de 400 litres chacune. Déjà du temps de l’Administration des « eaux et forêts », les stations forestières de Botrange et de Ternell disposaient de matériel spécialisé pour la lutte contre l’incendie, car l’accès des Fagnes est marécageux et un véhicule sur roue s’y enfonce très rapidement. Il est donc nécessaire d’évoluer en Fagne, si c’est en dehors des routes et sentiers balisés, avec des véhicules munis de chenilles. Les premiers engins seront des Bombardiers Muskeg Tractor chenillés de 1957 ayant servis à l’expédition Antarctique, puis seront repris par les eaux et forêts en 1967. Tous les deux seront équipés Ces engins ont ensuite été remplacés, dans les années 90, par des chenillettes Kässbohrer, deux modèles plus anciens de type Flexmobil 145 et une Pistenbully PB 200 constituent le matériel en service à la station DNF de Botrange. La station de Ternell a vu son Bombardier Muskeg Tractor chenillé et son 4x4 Range Rover avec remorque pompe et citerne remplacés par une imposante remorque (pompe et citerne) attelée à un tracteur agricole Massey Fergusson 360 utilisé en temps normal pour des tâches forestières. Lors d’un incendie en Fagnes, tous les agents de la DNF sont d’office à pied d’œuvre. Les Gardes forestiers vont créer des contre feux ou des coupe-feu si nécessaire, alors que les ingénieurs collaborent étroitement avec les pompiers de la zone pour la reconnaissance et la prise de décisions (PC-Ops) et les ouvriers forestiers se chargent d’amener et d’utiliser le matériel de lutte contre l’incendie, également en collaboration avec les pompiers locaux. En plus du matériel actuellement en service à la DNF, une association privée, avec du personnel volontaire, se charge également de la protection incendie d’une partie des Hautes-Fagnes, grâce à deux stations forestières, l’une située à Hill sur les hauteurs d’Eupen et l’autre à Raeren. Deux Unimog BM 404.B TLF 8 Metz de la Protection civile allemande et un 4x4 Land Cruiser munis de l’ancienne remorque de la Range Rover de Ternell, constituent l’équipement de cette organisation privée. Il faut également noter que les régions de Bruxelles et flamande ne disposent pas d’une organisation spécifique à leur DNF pour la lutte contre l’incendie de feux de forêts. Si en Flandre, du matériel est acquis, celui-ci est alloué aux divers corps de pompiers des régions à risques, (Provinces du Limbourg et d’Anvers). Le service d’incendie de Bruxelles (SIAMU) ne dispose pas d’un matériel prévu pour la lutte contre les feux de forêts, car seul un incendie important en forêt de Soigne a eu lieu dans les années 80. >> Texte et photos Serge Amores y Martinez Amoré Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 31 Le pompier en balade Le pompier en balade La protection contre le feu des forêts et le feu dans les Hautes-Fagnes La protection contre le feu des forêts et le feu dans les Hautes-Fagnes La version du « Bombardier Muskeg Tractor » récupérée après l’expédition en Antarctique par la station forestière de Botrange (Canton de Malmedy) sera équiLa station forestière de Ternell (Canton d’Eupen) disposait depuis 1967, de ce pée légèrement différemment. En effet, sur les côtés latéraux du plateau de l’en- Fin des années 90, la Division Nature et Forêts « DNF » procède à l’achat, pour sa station de Botrange, d’un nouveau véhicule. A l’origine prévu pour le damage des pistes « Bombardier Muskeg Tractor » construit en 1957 pour l’expédition belge en gin, deux citernes de 400 litres chacune y seront montées. Ces citernes étaient de ski, le Kässbohrer Pistenbully PB 200 muni d’un moteur Mercedes Benz de 5600 cm³ pour 280 cv est l’engin parfait pour évoluer sans s’embourber dans les Fagnes. Antarctique. Muni d’un moteur 6 cylindres Chrysler T-120 et de 16 roues lisses agencées de telle façon à permettre également le transport de passagers assis En effet, ce type d’engin est conçu pour n’avoir qu’un poids au sol très faible par cm² (+/- 10gr/cm²) ce qui lui procure une maniabilité et une sécurité optimale lors de sur chenilles, cet engin, au poids total au sol de 2.268 kg, avait une maniabilité à califourchon sur ces dernières. Une petite pompe basse pression sera instal- travaux en Fagnes. Cette chenillette est équipée, durant les périodes à haut risque d’incendie, d’une installation d’extinction avec une citerne de 1100 litres ainsi qu’une à toute épreuve sur les tourbières des Hautes-Fagnes. La version en service à lée à l’arrière de l’engin. Ces deux chenillettes seront retirées du service au milieu pompe basse pression thermique et hydraulique. Un engin similaire sera livré par la province de Liège, au service d’incendie d’Eupen, en 2006 sur une version PB 300 WBF Ternell était équipée d’une petite pompe basse pression et de 2 citernes latérales, des années 90, la version d’Eupen est actuellement exposée au musée de l’air à Flex muni d’une pompe Ziegler et d’une citerne de 2500 litres. divisées en deux compartiments, pour un total de 750 litres chacune. Bruxelles, (section Antarctique). Pour remplacer la chenillette Bombardier et la jeep Range Rover, la station forestière d’Eupen s’est équipée, au début des années 90, de cet ensemble de lutte contre l’incendie très particulier. Ce tracteur agricole Massey Fergusson 360, généralement utilisé pour les tâches forestières, peut être attelé, durant la période élevée de risque La station forestière de Botrange a fait l’acquisition, en vue de remplacer la chenillette Bombardier, d’un premier véhicule Kässbohrer Flexmobil FM 145 Diesel de 1987, de feux de Fagnes, à une remorque destinée à la lutte contre l’incendie. Cet ensemble transporte 3000 litres d’eau ainsi qu’une pompe basse pression à raccordement puis d’un deuxième modèle de type FM 150K 023 en 1990. Mus par un moteur Mercedes OM 352A 6 cylindres, la benne de ces engins peut recevoir une installation sur la prise de force arrière du tracteur. amovible pour la lutte contre les feux de Fagnes. Cet équipement constitué d’une petite pompe basse pression et d’une citerne à eau de 1.500 litres permet une première intervention aisée dans les tourbières. Une remorque, également sur chenilles, équipée d’une citerne de 2.200 litres ainsi que d’une pompe, complète l’équipement. La Région Flamande fournira 3 camions pour la lutte des feux de forêts, dans la province d’Anvers. Essentiellement pour protéger les « Kalmthoutse heide », les services P. 32 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 La station forestière privée de Raeren compte également parmi son matériel, d’incendie de Brecht, Wuustwezel et Kalmthout se sont vu dotés d’anciens camions cette jeep Toyota Land Cruiser 4x4 turbo série 70 du début des années 90, trac- militaires achetés d’occasion à l’armée hollandaise. Sur châssis Daf YA4440DT405 tant une remorque équipée de l’ancienne citerne de 2.200 litres des Eaux et fo- 4x4 de 1982, complètement révisés en 1998 par la firme Dias, ces engins trans- rêts d’Eupen ainsi qu’une motopompe basse pression et un groupe électrogène. portent une citerne de 4000 litres et une motopompe Ziegler TS 8/8. Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 33 Le pompier en balade Pompier au féminin Agenda La protection contre le feu des forêts et le feu dans les Hautes-Fagnes 10 mai 2014 à Waremme Soirée du feu tropical Soirée du Feu Tropical au profit de plusieurs associations carritatives avec les Gauf’, qui reviennent sur scène pour la première fois depuis la sortie de leur nouvel album. La première partie de soirée vera la prestation de Sunset Boulevard. Show pompiers aux alentours de minuit suivi d’une soirée animée par un set de dj’s. Caserne des pompiers de Waremme Rue Ernest Malvoz 4300 Waremme (Préventes : 8 €, sur place : 10 €) Dans les cantons de l’Est, une association de défense contre les feux de forêts a vu le jour dans les années 80, à l’initiative de gardes forestiers en service dans la région. Deux Unimog de type S 404.115 4x4, construits par la firme Metz et équipés d’une citerne de 800 litres ainsi que d’une pompe FPH 8-16/8 de 1600 litres minutes à 8 bars ont été récupérés d’occasion au milieu des années 80. Assemblés en 1963 et 1965 pour les besoins de la protection civile allemande, ces deux véhicules ont été utilisés par les deux stations forestières privées de Hill et de Raeren. Pour insérer votre événement ou votre manifestation dans l'agenda, envoyez un e-mail à [email protected] ou contactez votre correspondant local. Liste des correspondants sur demande à la même adresse. Le concours photo du Sapeur Pompier Belge VOTRE PARTENAIRE POUR LA PROTECTION PASSIVE CONTRE L’INCENDIE DES ES BATIMENTS Promat International NV Exercice d’incendie réalisé en 2013, dans les Fagnes, sur le camp militaire d’Elsenborn. La progression due au vent et suite à la sécheresse permet de se rendre compte de la rapidité de l’extension du feu. P. 34 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 >> Bormstraat 24, 2830 Tisselt Tél. 015 71 33 51 Fax 015 71 82 29 E-mail [email protected] www.promat.be Un éléphant ça trompe énormément,photo prise lors d’une démonstration “feu de Photos et légendes Serge Amores y Martinez Amoré Website friteuse” exécutée par les pompiers de Limbourg. Une contribution de Christian Schyns qui remporte le concours photo de ce trimestre. Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 35 Pompier pratique Pompier pratique Retour d’expérience sur l’exercice Canadair pratiqué dans les Fagnes Fin mai 2013, un exercice “feu de Fagnes” était organisé dans le camp militaire d’Elsenborn. L’occasion pour les secours de tester l’interactivité des forces au sol avec deux avions bombardiers d’eau venus spécialement du sud de la France. Les contacts radio ont transité par Astrid au sol et par des radios VHF entre les avions et le responsable Aéro. l’affaire ainsi que plusieurs tronçons de Meuse et du Canal Albert. • S’assurer que l’emploi d’un bombardier d’eau n’occasionnait pas de dommages au relief des Fagnes. • Travailler en conditions réelles en allumant un vrai feu de Fagnes dans le camp militaire d’Elsenborn. Mettre en place une synergie entre les pompiers au sol coordinée avec les avions de la Sécurité Civile. On croit souvent que les communications radio sont difficiles dans les Fagnes parce que la région ne serait pas couverte par le réseau Astrid. C’est faux. De nombreux endroits sont couverts par le mât d’Elsenborn et le pylône du signal de Botrange. “Toute la zone dédiée à l’exercice que nous avons organisé était desservie par Astrid. Il est vrai que dans la zone sensible, il y a très petit territoire vu comme une zone noire pour les communications, mais c’est aussi vrai pour le réseau GSM. Il s’agit d’un espace géographique restreint appelé “Troboli” située sur la descente de la baraque Michel vers Eupen”, souligne Dominique Lambert, le commandant des pompiers de Waimes qui fut plusieurs fois en première ligne pour des feux de Fagnes et qui a organisé l’exercice du 24 mai. Le succès fut total sur toute la ligne. Le scénario comportait quatre phases à étudier et à évaluer de manière la plus objective possible. • Vérifier que le ravitaillement des avions était possible depuis le Pélicandrome installé à l’aéroport de Liège. • Évaluer les possibilités d’écopage du Canadair sur plusieurs plans d’eau. Le lac du barrage d’Eupen faisait très bien 1 Des avions de type “bombardier d’eau” ont prouvé leur efficacité pour éteindre un feu de Fagnes, en renforçant le travail des forces de pompiers engagées au sol. Les feux de Fagnes n’ont pas lieu au moment où les avions bombardiers d’eau sont engagés sur le front des incendies d’été en France. Un accord de coopération pourrait rapidement voir le jour entre les deux pays. P. 36 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Une procédure spéciale a été mise au point afin d’utiliser le réseau Astrid de manière optimale. C’est le Commandant des Opérations (CDO) qui répercutait ses ordres à travers cette procédure calquée sur celle des collègues français lors de plusieurs formations à Valabre. “C’est un système pyramidal qui permet de gérer au mieux les communications radio. Au centre opérationnel, les cinq disciplines sont en contact avec leurs moyens respectifs. Le responsable “Renseignements” collecte toutes les informations sur l’avancée du feu et les transcrit en temps réel sur une carte détaillée. Celleci permettra de prévoir les actions à entreprendre tout au long de l’extinction. Le responsable “Moyens” gère l’arrivée des moyens disponibles, des renforts... Le responsable “Point de transit” établit les points de première destination et dirige les colonnes vers les secteurs d’intervention. L’Opérateur reste en contact permanent avec le dispatching provincial. Tous communiquent avec des radios reliées au réseau Astrid. Si des moyens aériens sont engagés un responsable “Aéro” est également présent. Il communiquera 2 L’aéroport de Liège, plusieurs plans d’eau dans les Fagnes et les Ardennes, ainsi que des tronçons de la Meuse et du canal Albert ont été l’objet de reconnaissances pratiquées par les pilotes de Canadair. Ceci place la Wallonie sur le terrain d’action potentiel des Canadairs en cas d’incendie important qui pourrait survenir dans les Fagnes, mais aussi à la côte belge et en Flandre. Le livre... Après plus de 35 années de travail minutieux, destinées à réunir les photos les plus rares sur le matériel de secours belge en service dans les aéroports, les casernes militaires, le service médical de la Défense, les sociétés de transport, les institutions ainsi que de l’État belge, l’auteur présente un ouvrage complet réunissant absolument tous les modèles de véhicules et engins de secours ayant été utilisés par les services en question, ce depuis leur origine à nos jours. avec l’avion à travers la VHF et avec le sol au moyen de sa radio Astrid”. Une limite imposée par la réglementation aéronautique qui interdit d’embarquer des radios Astrid à bord des avions. “En fait c’était même plus pratique pour l’officier responsable de la coordination air/sol (Aéro) d’avoir deux radios à sa disposition. L’une, VHF, servait uniquement aux échanges avec les avions pour le guider sur le théâtre de l’incen- 3 De nouvelles procédures de communication, essentiellement calquées sur les modèles français, ont été mises en place pour permettre de mieux gérer l’urgence et d’insérer l’utilisation des bombardiers d’eau dans le dispositif de lutte contre les feux de Fagnes. Tous, sur le terrain ont reconnu un gain d’efficacité, une meilleure compréhension des ordres et une plus grande fluidité au niveau des communications. die. Il oriente le pilote, évalue avec lui l’état général de la situation et propose un scénario de largage. Il indique aussi où sont situées les troupes au sol, et les obstacles qui pourraient poser un problème dans la réalisation de la mission”. Une fois ce briefing en place, l’avion sait ou il doit larguer. Il effectuera un passage de reconnaissance, voire deux. “Pendant ce temps, l’Aéro informe les troupes au sol de l’arrivée imminente de l’avion et ordonne la mise 4 En déversant, à basse altitude, des tonnes d’eau sur le relief des fagnes, composé de taillis et de tourbe, le Canadair n’endommage en rien la structure de cet écosystème fragile. Cela a pu être constaté et validé lors des nombreux largages d’eau effectués au cours de l’exercice dans les Fagnes. S’il en avait été autrement, les Canadairs n’auraient pas été autorisés à continuer leurs évolutions ni à intervenir là. à l’abri des hommes au moyen des radios Astrid”. Avec le renfort du Canadair et du Tracker, les hommes au sol, menés par leurs chefs d’équipes respectifs, ont réussi à éteindre l’incendie en quelques heures. Le modèle de communication rendu possible par la présence des radios Astrid sur le terrain et les radios VHF en l’air a été évalué comme fiable et efficace par tous les intervenants. 5 Pour le responsable Aéro, chargé de communiquer à la fois avec le sol et avec les avions, il est plus pratique de disposer de deux radios. “Chacune des deux radios permet de dialoguer avec un groupe de travail spécifique : le sol avec la radio Astrid, les avions avec la VHF. Chaque radio ayant sa fonction, impossible de se tromper d’interlocuteur. C’est à la fois simple, pratique et efficace”, dit le Cdt Lambert. Au fil de cet ouvrage unique, vous découvrirez l’évolution de l’équipement des services de secours que l’on ne voit pas sur la voie publique et dont le commun des mortels ne connaît pas toujours l’organisation, ni même, tout simplement, l’existence. Ce livre, qui contient plus de 95 % de photos inédites, à pour but de vous présenter tous ces services de secours, avec un bref historique et surtout une présentation détaillée des engins motorisés, souvent hors du commun, qu’ils ont disposés autrefois et ceux qu’ils utilisent à l’heure actuelle. Infos ou commande : serge.amores@ skynet.be Serge Amores Aux éditions Weyrich • Format en cm 24 x 27 • Nombre de pages 440 • Nombre de photos 1100 • Prix de vente public 39,00 € Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 P. 37 PUBLIREPORTAGE Promotions Décès Service incendie de Saint-Ghislain. Service incendie de Waremme. Les Caporaux Buffart Marc et Mertens Olivier ont été promus au grade de sergent. Service incendie d’Andenne. Le sapeur-pompier volontaire Fabian Rischard est promu au grade de caporal au SRI Andenne. Le caporal volontaire Olivier Jadot est promu au grade de sergent au SRI Andenne. • • Des promotions, un départ en retraite dans votre effectif ? Envoyez un mail au Président Gilbert ([email protected]) qui fera suivre. P. 38 Sapeur-Pompier Belge N° 3 - 2013 Le sergent major Michel Charlier, pompier volontaire à la retraite auprès du Service d’incendie de Waremme, est décédé subitement le 1er novembre 2013 à Waremme. Il faisait également partie de l’amicale du service et avait participé à la réussite du jumelage entre Waremme et Gerardmer (Vosges). Les funérailles se sont déroulées le 6 novembre. Service incendie de Couvin. Les Officiers, Sous-officiers, Caporaux et Sapeurs du service régional d’incendie de Couvin – Cerfontaine ont la tristesse de vous annoncer le décès de leur collègue le Sapeur Raphaël Verfaillie décédé dans le cadre de sa vie privée à l’âge de 38 ans. Raphaël est rentré au sein du service régional d’incendie de Couvin en tant que Sapeur pompier et ambulancier stagiaire en décembre 1999 et faisait partie de l’équipe GRIMP de ce service. Les funérailles ont eu lieu le 14 novembre dernier. Chaussée Verte, 12 - 4350 Remicourt Tél. : +32 (0)4/257.72.57 - GSM : +32 (0)477/55.14.37 - Fax : +32 (0)4/257.70.88 E-mail : [email protected] - Web : www.depannagemunsters.be La prise en charge des poids lourds en collaboration avec les services d'urgence et de secours Capable de redresser un camion couché sur le flanc ou dans une situation critique le dépannage Munsters peut aussi prendre en charge une perte de chargement ou atteler la remorque d'un tracteur endommage ou hors service en parfaite complémentarité avec les services de police ou les pompiers. “Nous adaptons notre matériel de manière à pouvoir intervenir de façon autonome sur les routes et les autoroutes, mais aussi sur des chantiers et dans des locaux industriels”, indique Christian Munsters. Nos compétences • Mobilité et rapidité d'intervention et sécurisation des lieux • Un sérieux et une efficacité en support aux services de police et de secours • Notre expérience se fonde sur de nombreuses années de pratique • Support logistique et entrepôt de garde sous scellés • Trois véhicules d'intervention poids lourds adaptés aux situations critiques • Équipe professionnelle et expérimentée • Rampes de signalisation et véhicule de balisage • Soins et qualité du travail, arrimage et nettoyage de chaussée • Pl'Oduchon ur m uro u1 fo cur;t -•icm du b.1timenl et d l't1genoc et • • l\1JlOpr;1rto nt gu sU!.p mdu a la •aç.ade • Ac ou sans \Dlèe ntèrieurn r l.evl!!bl ,,nl1• lrr.a,.cbon • Eo oilumin1um anodisé. v1'!1.Ser1t '• 1 ox. • Sans a«une maim•en.ance. • ite hrf • o vu!t ros LoAgu Eche\la d!ploybl4' • Ouiror1ure m•lanta11e ;:i. partir deo n 1mpar1e q ei n&Wau d"evacuahon. • Proleg!e conlrn l usa;e abus.if. B aucoup d'autres.solu li • L echelle balcon édletle d • tl'!oll rslllil oo qu P<Jll une êvacua t100 de D.ll ents Ilbatcol'IS.