Degarelix (Firmagon) - Conseil scientifique
Transcription
Degarelix (Firmagon) - Conseil scientifique
GT Oncologie Degarelix Version 1.0 10.7.2013 Page 1 de 3 DEGARELIX (FIRMAGON) Degarelix (Firmagon) est une hormonothérapie utilisée dans le traitement du cancer de la prostate. Degarelix a une action immédiate. Il se lie au récepteur de la gonadotropin-releasing hormone (GnRH) au niveau de la glande pituitaire, bloquant son interaction avec la GnRH. Ceci induit une réduction rapide et profonde de l'hormone lutéinisante (LH) et de l’hormone folliculostimulante (FSH) et par conséquence la suppression de la testostérone. [1] Le 24 Décembre 2008, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé degarelix pour le traitement des patients atteints de cancer avancé de la prostate aux Etats-Unis. [2] Il a ensuite été approuvé par la Commission européenne sur recommandation de l'Agence européenne des médicaments (EMA) le 17 Février 2009 pour son utilisation chez les patients adultes, de sexe masculin, atteints de cancer de la prostate avancé, hormono-dépendant. En tant qu’antagoniste de la GnRH le degarelix est un nouveau type d'hormonothérapie pour le cancer de la prostate. Ces agents sont des dérivés de peptides synthétiques de la GnRH Les antagonistes de la GnRH entrent en compétition avec la GnRH naturelle pour se lier aux récepteurs GnRH dans l'hypophyse. Cette liaison bloque la libération de LH et de FSH par l'hypophyse. La réduction de la LH conduit par la suite à une suppression rapide et soutenue de la libération de testostérone par les testicules et réduit ensuite la taille et la croissance du cancer de la prostate. Cela entraîne une réduction des taux de PSA dans le sang du patient. Mesurer les niveaux de PSA est un moyen de contrôler la façon dont les patients atteints de cancer de la prostate répondent au traitement. Contrairement aux agonistes de la GnRH, qui provoquent une stimulation initiale de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique (HPGA), conduisant à une forte augmentation des niveaux de testostérone, et dans certaines circonstances, une poussée de la tumeur, les antagonistes de la GnRH ne provoquent pas de flambée la testostérone (surge) pouvant provoquer chez certains patients une exacerbation des symptômes (flare). [3] Le flare clinique est un phénomène qui se produit chez les patients ayant une maladie avancée, se caractérisant par une série de symptômes cliniques tels que des douleurs osseuses, une obstruction de l'urètre, et la compression de la moelle épinière pouvant entrainer des paraplégies irréversibles. Les agences du médicament ont émis des avertissements encadrés concernant ce phénomène dans les informations de prescription pour les agonistes de la GnRH. Comme il n’y pas de pic de testostérone avec les antagonistes de la GnRH, il n'est pas nécessaire d’associer un antiandrogène aux antagonistes pendant les premières semaines pour éviter un flare. Les agonistes de la GnRH induisent également une augmentation des niveaux de testostérone après chaque réinjection, un phénomène qui ne se produit pas avec des antagonistes de la GnRH comme degarelix. Les antagonistes de la GnRH ont une action immédiate conduisant à une suppression rapide et profonde de la testostérone et sont donc particulièrement utiles dans le traitement des patients atteints de cancer de la prostate où le contrôle rapide de la maladie est nécessaire. Une étude de phase III, randomisée de 12 mois (CS21) dans le cancer de la prostate [4] comparant le degarelix a un agoniste de la GnRH, la leuproréline a été réalisée. Dans cette étude le degarelix a été non-inférieur à la leuproréline en termes de baisse de la testostéronémie aux niveaux de castration (≤ 0,5 ng / ml) au jour 28 de l'étude. Les niveaux de testostérone ont été baissés nettement plus rapidement avec le degarelix qu’avec la le leuproréline. On n’a pas observé de pic initial de testostérone (« surge ») avec le degarelix alors que ce phénomène est Secrétariat du Conseil Scientifique | www.conseil-scientifique.lu | [email protected] | B.P. 1308 | L-1013 Luxembourg | 26, rue Ste Zithe | L-2763 Luxembourg | T +352 247-86284 | F +352 247-86225 GT Oncologie Degarelix Version 1.0 10.7.2013 Page 2 de 3 apparu chez 81% des patients sous leuproréline. A noter cependant que seulement 11% des patients sous leuproréline ont parallèlement reçu un traitement antiandrogène. Degarelix a entraîné une réduction plus rapide des niveaux de PSA par rapport à la leuproréline, indiquant un contrôle plus rapide du cancer de la prostate. Des résultats récents suggèrent également que la thérapie de degarelix peut entraîner plus de contrôle du cancer de la prostate par rapport à la leuproréline. [5] Comme avec tous les traitements hormonaux, degarelix est souvent associée à des effets secondaires hormonaux tels que les bouffées de chaleur et le gain de poids. [4] [6] [7] En raison de son mode d'administration (injection sous-cutanée), degarelix est également associée à des réactions au site d'injection telles que douleur, érythème ou gonflement. Ces réactions, plus fréquentes et plus prononcées qu’avec les agonistes de la GnRH, sont généralement légères ou modérées et se produisent souvent après la première dose. [4] FIRMAGON nécessite une injection mensuelle, contre une injection tous les 3 à 6 mois pour les agonistes de la GnRH. Evidence level: Ib REFERENCES: 1. Princivalle M, Broqua P, White R, et al (March 2007). Rapid suppression of plasma testosterone levels and tumor growth in the dunning rat model treated with degarelix, a new gonadotropin-releasing hormone antagonist. J. Pharmacol. Exp. Ther. 320: 1113-8. 2. PR Newswire. FDA approves Ferring Pharmaceuticals' Degarelix (generic name) for the treatment of advanced prostate cancer. PR Newswire, Europe Ltd 2008 [cited 2009 Mar 2]; Available from here 3. Van Poppel H, Nilsson S (June 2008). Testosterone surge: rationale for gonadotropinreleasing hormone blockers? Urology 71: 1001-6. 4. Klotz L, Boccon-Gibod L, Shore ND, et al (December 2008). The efficacy and safety of degarelix: a 12-month, comparative, randomized, open-label, parallel-group phase III study in patients with prostate cancer. BJU Int. 102: 1531-8. 5. Schröder FH, Boccon-Gibod L, Tombal B, et al (March 2009) Degarelix versus leuprolide in patients with prostate cancer: effect in metastatic patients as assessed by serum alkaline phosphatase. European Association of Urology (EAU) Annual congress 17–21 March 2009, Stockholm, Sweden. Abstract 40. 6. Gittelman M, Pommerville PJ, Persson BE, et al (November 2008). A 1-year, open label, randomized phase II dose finding study of degarelix for the treatment of prostate cancer in North America. J. Urol. 180: 1986-92. 7. Van Poppel H, Tombal B, de la Rosette JJ, et al (October 2008). Degarelix: a novel gonadotropin-releasing hormone (GnRH) receptor blocker--results from a 1-yr, multicentre, randomised, phase 2 dosage-finding study in the treatment of prostate cancer. Eur. Urol. 54: 805-13. 8. Radu, A.; Pichon, C.; Camparo, P.; Antoine, M.; Allory, Y.; Couvelard, A.; Fromont, G. L.; Hai, M. T. V. et al. (2010). "Expression of Follicle-Stimulating Hormone Receptor in Tumor Blood Vessels". New England Journal of Medicine 363 (17): 1621–1630. Secrétariat du Conseil Scientifique | www.conseil-scientifique.lu | [email protected] | B.P. 1308 | L-1013 Luxembourg | 26, rue Ste Zithe | L-2763 Luxembourg | T +352 247-86284 | F +352 247-86225 GT Oncologie Degarelix Version 1.0 10.7.2013 Page 3 de 3 Groupe de travail Dr Guy BERCHEM médecin-spécialiste, oncologue au CHL chargé de la rédaction de la présente recommandation Dr Carlo BOCK coordinateur du groupe de travail, membre du Conseil scientifique et médecin-spécialiste, oncologue en retraite M Yves BRUCH membre du Conseil scientifique et pharmacien auprès du CMSS Mme Jacqueline GENOUX-HAMES pharmacienne auprès de la Direction de la Santé Dr Serge MEYER médecin-spécialiste, oncologue au CHEM Dr Stefan RAUH médecin-spécialiste, oncologue au CHEM Dr Frank SCHUMACHER médecin-spécialiste, oncologue à HK Dr Michel UNTEREINER médecin-spécialiste, oncologue au Centre François Baclesse Secrétariat du Conseil Scientifique | www.conseil-scientifique.lu | [email protected] | B.P. 1308 | L-1013 Luxembourg | 26, rue Ste Zithe | L-2763 Luxembourg | T +352 247-86284 | F +352 247-86225
Documents pareils
Agoniste de la LHRH
Eligard 45, indiqué pour le traitement du cancer de la prostate hormonodépendant à
un stade avancé, assure un contrôle de la testostéronémie comparable à celui d'une
castration chirurgicale avec se...