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Portrait agricole du Parc
Synthèse du diagnostic
et de l’enquête
Mars 2008
Éditorial
L’agriculture : une activité économique de production gestionnaire de
l’espace rural !
C’est sur la base de cette définition qu’en 2005 puis 2006 ont été réalisés par le
Parc naturel régional Oise - Pays de France un diagnostic puis une enquête sur la
thématique agricole.
Ce travail a permis d’appréhender autrement que par les chiffres cette activité
incontournable du territoire. Les hommes et les femmes qui ont accepté de recevoir
les personnels du Parc ont témoigné de leur engagement volontaire en faveur d’un
développement durable que ce soit au travers de mesures ponctuelles de gestion
contractuelle ou au travers d’engagements plus globaux comme l’agriculture
raisonnée.
C’est pourquoi, en réponse à leurs préoccupations, le Parc naturel régional Oise - Pays
de France s’est fixé cinq axes de travail. Pour eux, le Parc sera un facilitateur afin de les
aider à aller plus loin dans leur démarche d’entreprises dans un contexte territorial
favorable.
D’ailleurs, plusieurs démarches sont d’ores et déjà engagées : accompagnement
des projets de délocalisation et aide à l’intégration paysagère des corps de ferme,
développement des circuits courts de commercialisation, etc.
Le Président de la commission économie
du Parc naturel régional Oise - Pays de France
Alexis Patria
Remerciements
Chambres d’Agriculture de l’Oise et de l’Île-de-France
DDAF de l’Oise et du Val d’Oise
L’ensemble des agriculteurs et des partenaires contributeurs
Sommaire
Introduction
p3
Présentation générale p4
Une économie agricole fondée sur les grandes cultures
p5
Les activités hippiques et équestres
p6
Les activités spécialisées
p7
La diversification des activités agricoles
p9
Un contexte périurbain oppressant
p 10
Gestion des espaces et biodiversité p 11
L’eau, enjeu pour l’alimentation en eau potable
et la préservation des milieux
p 12
Des enjeux paysagers et patrimoniaux
p 13
Déchets : une collecte partielle
p 14
Énergie : une recherche d’énergies renouvelables
p 14
Axes de travail
p 15
Glossaire
p 16
Introduction
En matière agricole, le Parc naturel régional Oise - Pays de France s’est
fixé comme principal objectif de maintenir une agriculture dynamique
et respectueuse de l’environnement.
Aussi suite à ce premier travail, le Parc a entrepris, en 2006, une grande enquête
auprès des agriculteurs afin d’affiner et de compléter ce diagnostic. Pour
mémoire, l’enquête a porté sur 148 exploitations soit 67 % des exploitations du
Parc pour une surface totale de 21 521 ha (dont 19 500 ha sur les communes du
Parc). L’enquête couvre finalement 90 % de la surface agricole utile des communes
du Parc. Elle a permis de mieux appréhender les préoccupations et les attentes des
agriculteurs. Cependant, il faut garder à l’esprit que les chiffres tirés de cette
enquête sont fondés sur des déclarations orales. Sa représentativité peut être
influencée par la présence dans l’échantillonnage d’exploitations hors critères
(8 exploitations sortaient des critères de spécialités initialement ciblées et une
était non professionnelle) ou hors territoire du Parc (7 exploitations).
Les résultats du diagnostic et de l’enquête permettent aujourd’hui une vision globale
des enjeux agricoles au sein du PNR Oise - Pays de France et surtout identifient
les attentes des agriculteurs et les problématiques rencontrées par ces différents
acteurs. Le croisement de toutes ces données a permis au Parc de définir différents
axes de travail sur lesquels seront fondées ses interventions pour répondre au
mieux aux besoins du terrain.
© PNROPF
Les résultats de ses différents travaux sont présentés dans le présent document.
Parcellaire agricole cartographié sur les communes du PNR.
© PNROPF
En 2005, le Parc a entrepris, en interne, la réalisation d’un diagnostic agricole
afin de définir sa stratégie d’intervention. Il s’agissait de préciser les enjeux agricoles
du territoire et de proposer un programme d’actions à mener par le Parc et ses
partenaires auprès des agriculteurs. Ce diagnostic est issu d’un travail bibliographique
et de rencontres collectives des agriculteurs du territoire. Compte tenu d’une
faible densité d’exploitations par commune et donc de l’application du secret
statistique, les sources bibliographiques disponibles n’ont pas permis d’appréhender
très finement les enjeux. Or, ce niveau d’enquête semblait d’importance car les
exploitations agricoles du territoire du Parc sont essentiellement des exploitations
de grande taille. Les pratiques mises en œuvre par chacune peuvent donc avoir
une influence forte sur le territoire et notamment sur les enjeux identifiés dans la
Charte du Parc (maîtrise du développement, préservation du patrimoine naturel,
de la qualité de l’eau, des paysages…).
Réunion avec les agriculteurs du Val d'Oise à Luzarches.
Présentation générale
D’un point de vue pédologique et climatique, le Parc naturel régional Oise - Pays de
France bénéficie d’un contexte favorable et le potentiel agronomique de ses sols est
donc en majorité élevé.
R é p a rtitio n d e s e n tre p ris e s a g ric o le s a y a n t le u r s iè g e s u r le
te rrito ire d u P N R e t d e la S A U q u 'e lle s e x p lo ite n t e n fo n c tio n d e
la S A U d e s e x p lo ita tio n s
35
30
25
20
Exploitations (%)
15
SAU (%)
10
5
5à
mo
20
à
mo
Mo
ins
d
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ha
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20
mo
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ins
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de
30
0h
30
0h
a
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lus
0
Taille des exploitations.
Statut des exploitations.
R é p a rtitio n d e s e n tre p ris e s a g ric o le s e t d e la S A U q u 'e lle s
e x p lo ite n t e n fo n c tio n d e l'â g e d u c h e f d 'e x p lo ita tio n
30
25
20
Nbr d'exploitations (%)
15
SAU (%)
10
5
0
- de 40
ans
40 à 44
ans
45 à 49
ans
50 à 54
ans
55 à 59
ans
60 à 64 65ans &
ans
plus
Âge des exploitants.
Panorama de la main-d’œuvre agricole
Sur les 148 exploitations enquêtées, on
décompte :
- 132 salaires permanents ;
- 144 salaires saisonniers ;
- 76 personnes en main-d’œuvre non
salariée (famille).
La surface agricole utile (SAU) totale
du Parc est de 21 726 ha, soit un tiers
de la surface totale des communes du
Parc. Les 212 exploitations du territoire
du Parc travaillent au total 22 538 ha¹.
La SAU moyenne est de 106 ha mais
cache de grandes disparités : 45 % des
exploitations ont une SAU inférieure
à 50 ha et couvrent à peine 6 % de la
SAU totale contre 39 % d’exploitations
de plus de 200 ha gérant à elles seules
90 % de la SAU totale1. Le paysage est
donc modelé principalement par des
exploitations de grande taille.
L’agriculture du Parc est essentiellement
de forme sociétaire. En effet, les
sociétés gèrent les trois quarts de la
SAU du territoire du Parc (73 %¹). En
proportion, même si les exploitations
du territoire sont majoritairement de
type individuel (55 %¹), les formes sociétaires
(GAEC, EARL…) y représentent une
part significative (45 %¹) bien supérieure
à la moyenne nationale. Un quart des
terres est exploité en faire-valoir direct.
71 %¹ des terres sont exploitées en
fermage.
La population agricole est « vieillissante ».
Plus de la moitié des agriculteurs a plus
de 50 ans¹. Ces derniers exploitent 46 %
de la SAU contre 24 % pour les moins
de 40 ans (25 % des agriculteurs). Le
renouvellement n’est donc pas évident.
D’autant que, d’après l’enquête, au moins
65 exploitations pour 75 agriculteurs
concernés, devraient cesser leurs
activités d’ici 2015 et qu’au moment de
Des agriculteurs impliqués dans la vie locale
Responsabilités dans la vie locale :
- 19 participent activement au PNR ;
- 47 maires ou conseillers municipaux ;
- 7 participent activement aux communautés
de communes ;
- 1 conseiller régional ;
- 2 9 par ticipent activement à des
associations.
Responsabilités dans les instances agricoles :
- 28 en chambres d’agriculture, GDA ;
- 24 en syndicat agricole ;
- 19 en MSA, banques et/ou assurances;
- 15 en coopératives et groupements de
producteurs ;
- 1 en CDOA.
Carte d’occupation des sols.
¹ Source : RGA 2000.
l’enquête 21 transmissions n’étaient pas
décidées. 6 exploitations se sont déclarées
intéressées par un accompagnement à la
cessation/transmission.
Les installations continuent cependant sur
le Parc. Entre 1992 et 2005, 24 installations
aidées ont été enregistrées par l’ADASEA
sur 17 communes du territoire du
Parc, dont 12 depuis 2000. Le profil
« moyen » des nouveaux installés est le
suivant : installation à titre principal, sous
forme sociétaire, dans le cadre familial,
en grandes cultures, sur une SAU
moyenne de 192 ha, avec un niveau de
qualification BTSA ou plus. Finalement,
seules 21 installations ont bénéficiées de
la dotation jeunes agriculteurs (DJA). En
considérant les installations non aidées,
ce chiffre pourrait être multiplié par
deux. L’enquête a, pour sa part, recensé
22 projets d’installations d’ici 2015 dont la
moitié en double activité.
Le recrutement de la main-d’œuvre
apparaît comme difficile pour 18 %
d’agriculteurs interrogés lors de l’enquête.
Il s’agit notamment de la main-d’œuvre
saisonnière en grande culture, et
permanente en maraîchage ou en
élevage.
Les agriculteurs sont impliqués dans la
vie locale. Ils s’investissent activement
dans la vie citoyenne et dans leur
interprofession.
Une économie agricole fondée sur les grandes cultures
Les grandes cultures façonnent une partie importante du paysage du territoire en
occupant 96 % de la SAU¹ des exploitations. Les trois quarts de ces exploitations ont
ainsi une orientation technico-économique (OTEX) grandes cultures¹.
Les productions à caractère industriel
sont en restructuration, certaines
cultures semblent porteuses et
d’autres remises en cause.
Ainsi, les betteraves sucrières qui
représentent 14,5 % de la SAU¹ des
exploitations du territoire possèdent une
filière locale compétitive au plan national
et européen mais en restructuration en
raison de la réforme de l’Organisation
commune des marchés (OCM) sucre.
Cette filière présente de bonnes perspectives
Les légumes de plein champ sont
remis en cause par la fermeture des
conserveries ou le réajustement de leur
zone d’approvisionnement. En 2000, ils
couvraient 143 ha¹.
Les bio produits de manière
générale attirent les agriculteurs.
Trente - deux exploitations se déclarent ainsi
intéressées par le développement de
débouchés énergétiques locaux. 50 %
des exploitations enquêtées ont déjà
implanté des jachères industrielles. Ces
activités sont soutenues par les régions
Picardie et Champagne-Ardenne avec
la création du pôle de compétitivité
« Agro-ressources et industrie » et par
des incitations politiques, économiques
et écologiques.
©D. Grouard PNROPF
Blé.
©D. Grouard PNROPF
Dans ce secteur, les filières sont
bien structurées pour la collecte et la
transformation (coopératives, négoces, IAA).
de stabilité, voire de développement, liées
aux biocarburants. En ce qui concerne les
pommes de terre, la production souvent
irriguée, a souffert de la période sèche de
ces cinq dernières années. Ces cultures
concernent 29 exploitations productrices¹
(1 % de la SAU totale¹).
Colza.
©D. Grouard PNROPF
L’enquête le confirme, la production de
céréales et oléo-protéagineux (COP)
qui occupent 80,5 % de la SAU¹ est
« déstabilisée » par les évolutions des
règlements communautaires et par
des contraintes environnementales.
Cela a pour conséquence directe une
réorganisation des productions en tenant
compte également de l’évolution des
marchés et de la conjoncture.
©D. Grouard PNROPF
Moisson.
Répartition de la SAU.
¹Source : RGA 2000.
©PNROPF
©PNROPF
Chargement de péniche en céréales au port fluvial de
Pont-Sainte-Maxence.
Culture de colza énergétique à Montépilloy.
Les activités hippiques et équestres
Le pôle hippique de Chantilly
©D. Grouard PNROPF
Au cœur de l’activité économique locale, le pôle hippique de Chantilly est source
d’identité, de renommée et d’image de marque pour le territoire.
©D. Grouard PNROPF
Chevaux à l'entraînement à Chantilly.
Course à l'hippodrome de Chantilly.
©PNROPF
C’est le premier centre d’entraînement
français de chevaux de galop de plat. Il
s’étend sur 1 900 ha et comprend :
• 2 500 chevaux à l’entraînement ¹ ;
• 102 entraîneurs utilisant les équipements ¹ ;
• 38 % des salariés du galop en France ².
Les activités hippiques sont la première
source d’emplois agricoles du territoire
avec 20 % des emplois du canton de
Chantilly, soit 2 218 salariés dont 886
dans les écuries de course³. Dans l’Oise,
le ratio salarié (ou entraîneur) par
chevaux est plus élevé que la moyenne
française (1 pour 3 dans l’Oise contre 1 pour
4,6 chevaux en France)².
L’activité hippique de Chantilly ne
décroît pas et est soutenue par les
différents acteurs du territoire.
Depuis 2006, la communauté de
communes de l’aire cantilienne (CCAC)
a été labellisée Pôle d’excellence rurale
« Économie du cheval » et s’attache
à travailler sur trois thématiques
principales : le traitement du fumier de
cheval, la préservation de la ressource
en eau, la valorisation des métiers
du cheval.
Par ailleurs, l’hippodrome a fait l’objet
de travaux de rénovation.
Cependant, il existe de nombreuses
difficultés liées au quotidien et au
contexte local :
• Problèmes d’évacuation des fumiers de
cheval. Sur cette question particulière,
l’enquête a permis de montrer qu’au
moins 16 exploitations en épandent
sous forme de compost sur leurs terres
et qu’au moins 30 % des exploitations
interrogées seraient intéressées pour
le faire à condition de leur apporter
plus d’informations sur le coût, la
qualité et l’organisation du service de
distribution.
• Imbrication des écuries dans le tissu
urbain qui limite les perspectives de
développement ou de création de
nouvelles écuries et pose des problèmes
de cohabitation avec les riverains.
• Conflits d’usage avec les visiteurs
autour des pistes d’entraînement en
forêt de Chantilly.
Écuries d'entraînement de chevaux de course à Gouvieux.
Les centres équestres
© PNROPF
La Fédération française d’équitation (FFE) recense 42 établissements d’activités équestres
sur le territoire. Parmi eux, 8 font de l’élevage et 5 du commerce de chevaux.
© PNROPF
Enlèvement de fumier de cheval dans une écurie.
Pension pour chevaux à Pontpoint
Leurs activités principales s’articulent
autour des activités de poney club/
cheval club (48 %4). À Apremont, sur
le domaine de Chantilly, une activité
originale de Polo a été développée
depuis 1995. La préser vation des
prairies est intimement liée à l’activité
équestre. En effet les centres équestres
et les chevaux de particuliers sont les
principaux gestionnaires des espaces
prairiaux du territoire.
La pension pour chevaux est
une activité de diversification en
augmentation. Pour le moment, 67 %4
des centres équestres développent une
activité d’écuries de propriétaires, mais
peu sont déjà spécialisés dans cette
activité. Au vu de la forte demande
¹ Source : France Galop 2004.
² Source : Observatoire social de l’activité d’entraînement des chevaux de course 2004.
sur le territoire, l’offre de pension
pour chevaux se développe beaucoup
dans les centres équestres et chez les
agriculteurs. L’enquête a montré que
18 % des agriculteurs proposent une
activité de pension pour chevaux et
que 65 % d’entre eux souhaiteraient
l’accroître. Il est à noter que 74 agriculteurs
se sont montrés intéressés par la création
d’une telle activité.
Le tourisme équestre présente une
demande forte mais peu d’offres.
Seuls 8 établissements proposent
une activité de tourisme équestre. Le
développement de cette activité est
étudié dans le cadre du schéma d’accueil
du public du territoire du Parc.
³ Source : AFASEC 2003.
4
Source : FFE, oct. 2005.
Les activités spécialisées
Elles sont généralement peu mécanisées et touchées de plein fouet par la rareté et le
coût de la main-d’œuvre. Par ailleurs, une partie d’entre elles est fortement déstabilisée
par la concurrence des nouvelles régions ou des nouvelles techniques de production. Ces
données ont été confirmées par l’enquête effectuée auprès des agriculteurs. Malgré tout,
la volonté de diversifier les activités et les productions reste forte.
©D. Grouard PNROPF
Dans cette région agricole, où la production céréalière domine, toute autre spécialité
que les grandes cultures ou les activités liées au cheval peut être considérée au titre de
la diversification des productions. D’une manière générale, les activités spécialisées du
Parc naturel régional sont des activités peu développées, voire en régression, avec des
filières qui se déstructurent par manque de producteurs.
Calibrage et conditionnement de poires.
Toutes ces activités sont porteuses d’identité et de savoir-faire traditionnels. Elles
contribuent à la diversité et à l’entretien des paysages et par là même présentent un
intérêt pour le Parc.
Le maraîchage est un secteur
clairement en difficulté. Les 40 ha de
production de légumes frais dont 1 ha de
serres sont menacés par l’urbanisation¹.
La plupart de ces productions sont
vendues au détail au siège de
l’exploitation ou sur les marchés locaux
et parisiens.
La production de champignons est
en sursis. Cette production, autrefois
d’importance, est toujours effectuée
de manière traditionnelle, en carrière.
Un seul producteur² est encore
¹ Source : RGA 2000.
² Ce producteur a arrêté son activité en février 2008.
La production de cresson
revêt aujourd’hui un caractère
essentiellement patrimonial compte
tenu de son historique sur le territoire
et des difficultés économiques actuelles
de cette filière. Seules trois exploitations
perdurent dont deux reprises en double
activité en 2006. La production se fait
de manière traditionnelle en fontaine
et est soumise aux aléas, notamment
en matière d’inondations.
L’horticulture ornementale présente
pour le territoire un bon potentiel.
Ce secteur est relativement épargné
grâce à une filière bien structurée en
Île-de-France et à un marché porteur
lié à la croissance urbaine. Sur le
territoire, on recense 11 producteurs
et de nombreux pépiniéristes. Une
production originale de gazon est
située à Pontarmé. Ces productions
sont irriguées et menées pour une
partie hors sol, dans des abris chauffés,
et sont donc fortes consommatrices
d’énergie et d’eau.
Récolte de fruits rouges à Villeneuve-sur-Verberie.
©D. Grouard PNROPF
présent sur le Parc et son entreprise
dépend de la coopérative du bassin
Creillois (4 producteurs) pour la
production du substrat de culture et
la commercialisation d’une partie de
la récolte. Le compostage pourrait
être une solution pour le traitement
du fumier de cheval, abondant sur le
territoire. Cependant, cette production
de substrat de culture pourrait être
compromise du fait de conflits avec le
voisinage (Saint-Maximin).
Récolte de champignons de couche à Montgrésin.
©D. Grouard PNROPF
La production arboricole est en
restructuration. Elle se compose
de 78 ha de vergers dont 34 ha de
pommiers et poiriers et 40 ha de
petits fruits¹. Elle propose aussi des
prunes, des abricots, etc. La culture
des petits fruits, essentiellement des
fraises, est majoritairement menée hors
sol. La filière est plutôt structurée au
niveau de la région Île-de-France. Les
arboriculteurs situés dans l’Oise sont
dans le bassin d’approvisionnement de
la coopérative « Pommes du Valois »
qui commercialise une partie de ces
produits sous certificat de conformité
produit (CCP). Les méthodes de
production fr uitière tendent à
évoluer vers la production intégrée.
Deux agriculteurs sont ainsi certifiés
COVAPI. Aujourd’hui, ces productions
sont soutenues par les collectivités. Les
arboriculteurs souhaiteraient réorienter
leurs circuits de commercialisation du
gros et demi-gros vers les circuits courts
et de détails.
©D. Grouard PNROPF
Les activités horticoles
Production de cresson à Baron.
Les activités spécialisées
©D. Grouard PNROPF
Les activités d’élevage
Traite de vaches laitières à Pontarmé.
L’élevage traditionnel (hors activités
équestres) est diversifié mais peu
important sur le territoire. Il fait partie
des activités agricoles soutenues par les
collectivités locales. Le territoire compte
ainsi 19 exploitations d’élevage bovin¹,
8 d’élevage ovin¹, 21 d’élevage de volailles¹
et quelques élevages caprins¹. Ces
élevages sont essentiellement conduits
hors sol et la plupart sont en cours de
modernisation. Les surfaces fourragères
correspondent à 1 096 ha dont 904 ha
de prairies naturelles¹. Les débouchés
actuels sont de plus en plus difficiles, les
filières étant déstructurées ou en voie
de déstructuration.
Les activités apicoles sur le territoire
sont essentiellement liées à une
importante activité de transhumance.
À l’époque de la floraison des tilleuls
à petites feuilles, des apiculteurs de
toute la France (professionnels ou non)
viennent déposer leurs ruches. Aucun
apiculteur professionnel n’a son siège
sur le territoire du Parc. Le miel de
tilleul de Picardie est ainsi devenu un
produit de qualité reconnu qui bénéficie
de la marque « Saveurs de Picardie »
et pour lequel d’autres moyens de
reconnaissance sont aujourd’hui à
l’étude (AOC, etc.).
©D. Grouard PNROPF
Vaches charolaises à Plailly.
Miel.
©PNROPF
©PNROPF
De manière ponctuelle, a aussi été
recensé un producteur d’escargots.
Transhumance de ruches par des apiculteurs
professionnels à Aumont.
¹ Source : RGA 2000.
La diversification des activités agricoles
Les autres activités de diversification
sont essentiellement des activités
de services : pensions pour chevaux,
gardiennage de caravanes, location
de bâtiments, de logements et
hébergements touristiques. Pour cette
dernière activité, il ressort de l’enquête
qu’au moins 21 exploitations seraient
intéressées pour développer des
gîtes ruraux. Un potentiel à exploiter
sachant que l’hébergement touristique de
caractère sur le Parc est insuffisant.
©PNROPF
Exploitations faisant de la vente directe.
Vente directe à la ferme à Pontpoint.
©D. Grouard PNROPF
La vente directe et les circuits courts
sont mal connus et mal organisés.
D’après les résultats de l’enquête, 27 %
des exploitations commercialisent en
filières courtes. La vente directe n’est pas
très développée. Elle est en régression
pour les produits animaux (produits
laitiers, carnés, œufs) du fait des normes
sanitaires mais en expansion en ce qui
concerne les produits horticoles. Il est
rare de trouver un espace d’accueil
aménagé réservé à la clientèle. Quand
c’est le cas, les boutiques aménagées
offrent en général des produits issus
d’autres exploitations « sélectionnés »
par connaissance. La vente se fait
ensuite beaucoup sur les marchés
soit parisiens soit locaux. 21 marchés
hebdomadaires sont organisés sur le
territoire du Parc. Les producteurs
demandent plus d’emplacements sur
les marchés locaux. Cependant, l’offre
des producteurs est parfois insuffisante
pour répondre à la demande des
municipalités qui organisent des marchés
événementiels (marché de Noël…). Les
autres débouchés sont très mal connus.
Ainsi, seules 7 exploitations enquêtées
fournissent des restaurants locaux,
2 une association de consommateurs
de type association pour le maintien
d’une agriculture paysanne (AMAP)
et 2 des supermarchés (GMS). Un des
problèmes de ces activités de vente est
qu’elles se font souvent au détriment de
la production. Par ailleurs, de nombreux
projets émergents demandent à être
accompagnés et structurés afin d’éviter
des phénomènes de concurrence
inutile.
Vente directe sur le marché de Luzarches.
©D. Grouard PNROPF
La transformation des produits des
exploitations reste très timide. Les
principales raisons semblent être le
manque de disponibilité, les contraintes
réglementaires for tes (hygiène ,
sécurité…) et le poids financier des
investissements. Au cours de l’enquête,
seules 11 exploitations proposaient
des produits transformés et la moitié
seulement les transformaient à la ferme
(essentiellement sorbets, confitures,
fromage de chèvre, etc.).
© PNROPF
Il ressort des différentes données et de l’enquête menée auprès des agriculteurs que
la diversification des activités est une source de valeur ajoutée négligée. Bien que le
territoire présente un potentiel important de consommation locale (demande de qualité,
proximité des consommateurs et pouvoir d’achat élevé) et que les collectivités locales
apportent leur soutien aux activités de diversification, leur développement y reste très
relatif. Il semblerait que cette situation soit liée aux difficultés économiques actuelles et
au manque d’organisation de l’offre. Les agriculteurs sont pourtant prêts à continuer à
développer ces activités et à en créer de nouvelles.
Tourisme en milieu rural.
Un contexte périurbain oppressant
©DR
Le Parc est un territoire densément peuplé aux caractéristiques périurbaines. Il compte
110 000 habitants répartis en 33 communes « rurales »¹ et 26 communes « urbaines »
ou « périurbaines »². Les surfaces agricoles y sont en constante régression au profit de
l’urbanisation (zones résidentielles, zones d’activités et de loisirs, infrastructures…).
Exemple de lotissement.
Le marché foncier est très dynamique
et les prix sont en augmentation. Ainsi,
on peut constater une augmentation des
intentions de vente et un morcellement
des parcelles³. L’augmentation de la
valeur vénale des terres est très variable
selon la zone envisagée. Ainsi, dans la
région agricole du Valois-et-Multien
entre 2003 et 2004, le prix moyen des
terres labourables libres a augmenté
de 5,3 %, et de 4,8 % pour les terres
labourables occupées (contre 2,3 % sur
l’ensemble du département de l’Oise)4 .
La proximité de la ville entraîne une
dégradation des conditions générales
d’exercice des activités agricoles. Les
secteurs urbains deviennent inaccessibles
pour les engins agricoles modernes et
obligent à de nombreuses délocalisations.
L’accès aux chemins ruraux est parfois
gêné par des mesures de fermeture
(pose de barrières avec serrures). La
proximité de la ville entraîne d’autres
difficultés comme la multiplication des
conflits de voisinage. De leurs côtés,
les agriculteurs enquêtés souffrent de
nombreux dépôts sauvages sur leurs
terres, de dégâts d’engins motorisés,
de vols et dégradations diverses ainsi
que de l’installation récurrente des
gens du voyage sur leurs terres. De
manière générale, ils souhaiteraient
réussir à mieux communiquer auprès
des riverains pour revaloriser l’image
de l’agriculture locale, expliquer
de manière pédagogique le métier
d’agriculteur au XXIe siècle, instaurer
un dialogue constructif et réduire les
actes d’incivilités.
10
¹ <115 hab/km² et à la moyenne nationale, une desserte moyenne et une discontinuité du tissu urbain,
voire un éclatement en plusieurs bourgs ou hameaux.
² Densité de plus de 100 hab/km², une bonne desserte et une certaine continuité du tissu urbain.
³ Source : SAFER 1995 à 2005.
4 Source : Agreste.
Gestion des espaces et biodiversité
La problématique de la biodiversité est
prise en compte et soutenue par les
collectivités, essentiellement au travers
de dispositifs de contractualisation. Il
faut distinguer, les dispositifs généraux du
type mesures agro-environnementales
(MAE) ou progr amme PRAIRIE
en Île-de-France, des dispositifs
d’accompagnement centrés sur des
enjeux précis (jachère, environnement,
faune sauvage – JEFS – annuelle…).
La conser vation des espèces
domestiques ne présente pas d’enjeux
très forts. Aucune race locale propre au
territoire n’a été identifiée. Cependant
certaines races françaises menacées sont
élevées sur le territoire, et participent
notamment à la dynamique autour du
cheval de trait en région. Par ailleurs,
il existe quelques variétés végétales
locales propres au territoire comme la
poire Bezi de Chaumontel.
©PNROPF
D’autres mesures, réglementaires cette
fois, sont en cours d’élaboration et
devraient voir le jour à court et moyen
terme. Il s’agit notamment de mesures
de protection liées à la mise en œuvre
du réseau Natura 2000. En effet, 22 % de
terres agricoles sont concernées au titre
Carte de synthèse des enjeux de la biodiversité.
Plantation de haies à Borest.
©PNROPF
de la Zone d’intérêt communautaire
pour les oiseaux (ZICO) « Massif des
Trois Forêts et Bois du Roi ». Cette
zone se caractérise par une avifaune
nicheuse diversifiée (Pic mar, Pic noir,
Bondrée apivore, Engoulevent d’Europe,
Martin pêcheur…). La désignation d’une
zone de protection spéciale (ZPS) sur
la base de cette ZICO a été réalisée au
printemps 2006.
De plus, parmi les deux sites d’intérêt
communautaire (SIC) désignés au
titre de la directive « Habitats », celui
des « massifs forestiers d’Halatte, de
Chantilly et d’Ermenonville » inclut
des terres agricoles (prairies du Plat
d’eau à Thiers-sur-Thève) et devrait
à terme évoluer en zone spéciale de
conser vation (ZSC). À terme, des
contrats Natura 2000 devraient être
proposés aux agriculteurs gestionnaires
d’espaces inclus dans ces sites (ZPS
et ZSC). Enfin, même si, à ce jour, le
territoire du Parc ne compte aucune
réserve naturelle et aucun arrêté de
biotope, deux projets d’ « espaces
naturels sensibles » sont en cours.
Maintien de bandes enherbées au bord du cours d’eau
à Courteuil.
11
©PNROPF
Un des enjeux principaux du territoire
est de réussir à maintenir un équilibre
agro-sylvo-cynégétique et à limiter les
dégâts sur les cultures. Ces derniers
sont surtout le fait des sangliers, des
pigeons et des lapins, mais aussi des cerfs
et des chevreuils, et concernent 75 %
des agriculteurs enquêtés. D’ailleurs, les
attentes des agriculteurs en matière de
biodiversité sont essentiellement liées
à la gestion cynégétique. De manière
générale, ceux-ci souhaitent une
meilleure régulation des populations
animales, une concertation avec tous les
acteurs concernés, la création d’espaces
de tranquillité pour le gibier, un meilleur
soutien financier et une réflexion sur
de nouvelles cultures ou variétés moins
apétantes.
©PNROPF
Le territoire du Parc présente un intérêt écologique reconnu au travers de différents
inventaires. 39 % des terres agricoles du Parc sont sensibles en terme de biodiversité
(ZNIEFF, Natura 2000, corridors écologiques…). Par ailleurs, certains milieux à fort
enjeu en matière de biodiversité sont exploités par l’agriculture tels que les fonds de
vallée ou les coteaux calcaires.
Jachère fleurie à Montépilloy.
Les agriculteurs se sont engagés en faveur
de la biodiversité :
- 4 exploitations ont un contrat « gestion de
territoire » (GT) ;
- 9 exploitations sont intéressées par un
contrat GT ;
- 18 souhaiteraient avoir des informations
sur les GT ;
- 14 ont implanté une JEFS annuelle en 2006 ;
- 40 sont intéressés pour par ticiper aux
réflexions por tant sur la biodiversité
et le paysage, notamment sur la gestion
cynégétique.
L’eau, un enjeu pour l’alimentation en eau potable et la
préservation des milieux
©PNROPF
La surveillance et l’amélioration des ressources en eau sont cruciales sur le territoire
du Parc. On constate sur certains secteurs que la qualité des eaux peut être dégradée.
Localement, les sols et les milieux peuvent être altérés par des phénomènes de
ruissellement et d’inondations pluviales.
©PNROPF
Captage d’alimentation en eau potable dans le champ
captant de Boran -sur-Oise.
Irrigation à Pontarmé.
12
Des exploitations soucieuses de leur
environnement et engagées :
- 17 % ont un CTE/CAD en cours (24) ;
- 13 % des exploitations sont qualifiées
Quali’Terre (19) ;
- 6 % des exploitations sont qualifiées
agriculture raisonnée ;
- 1 exploitation est engagée dans une
réflexion sur le système de management
environnemental (SME) ;
- 6 exploitations intéressées pour avoir des
informations supplémentaires sur le SME ;
- 4 exploitations engagées dans une démarche
de production intégrée ;
- 6 exploitations engagées dans une démarche
agriculture de précision.
¹ Source : DDASS.
² Source : DDAF.
Les eaux souterraines sont la seule
ressource en eau potable. Il existe
quatre formations aquifères principales.
À ces quatre formations s’ajoutent les
aquifères alluviaux de l’Oise. Tous ces
aquifères sont exploités par 37 captages
d’alimentation en eau potable¹ sur la
partie Oise.
La qualité des eaux superficielles
est dégradée sur certaines portions.
Elles sont séparées en trois bassins
versants rattachés à l’Agence de Bassin
Seine-Normandie : Nonette, Oise-Aronde,
Thève et Ysieux. Nonette, Thève et
Ysieux sont des cours d’eau non
domaniaux dont l’entretien est à la
charge des riverains. Outre la nouvelle
loi sur l’eau, ou les différents règlements
(règlements sanitaires départementaux,
installations classées pour la protection
de l’environnement et aux périmètres
de protection des captages), la gestion
des eaux est guidée par le SDAGE du
Bassin Seine - Normandie (adopté
le 20 septembre 1996), et le SAGE
Nonette (approuvé le 7 avril 2004).
Le SAGE Oise-Aronde est en cours
d’approbation et devrait être entériné
pour le début 2009. Aucune démarche
n’est lancée pour la Thève et l’Ysieux
à ce jour.
Pour les eaux souterraines comme
superficielles, la qualité est constamment
surveillée. Les analyses font apparaître
dans cer tains cas des teneurs en
nitrates élevées. La présence de produits
phytosanitaires a également été repérée.
Le territoire est intégralement classé en
zone vulnérable pour les nitrates mais
de nombreux efforts sont faits car le
respect de la directive dite « Nitrates »
est une des exigences pour l’attribution
des aides de la PAC.
En matière d’hydrologie, le territoire
est une zone à risque. Risque d’érosion
tout d’abord, notamment en plaine
en raison de la nature des sols et de
leur occupation ; risque d’inondations
ensuite, notamment aux abords de
l’Oise. Ce dernier risque est avéré
puisque 26 des 59 communes du Parc
³ Source : www.primnet.org
présentent un risque d’inondation,
dont 18 avec enjeu humain³. Certaines
communes ont fait l’objet d’un arrêté
pour catastrophe naturelle durant la
période 1985-2002³. 12 communes
du Parc sont concernées par un plan
de prévention des risques inondation
(PPRI)³. Les agriculteurs enquêtés
ont soulevé ce problème important
d’érosion des berges et ont témoigné
de la mobilisation de certains d’entre
eux pour résorber des phénomènes
locaux d’érosion.
Les ressources en eau sur le territoire
ont été victimes des périodes sèches
de ces dernières années. C’est
pourquoi, le bassin-versant de la
Nonette et le dépar tement du Val
d’Oise ont été classés en secteur
de vigilance. Des restrictions d’eau
provisoires sont maintenant régulières
tant pour les particuliers que pour les
agriculteurs. Au moment de l’enquête,
l’irrigation concernait 25 exploitations
soit 727 ha. La moitié d’entre elles utilisent
les nappes souterraines, 40 % les eaux
superficielles et 10 % l’eau du réseau
collectif.
Les collectivités conscientes des
enjeux liés à l’eau mobilisent des
ressources et soutiennent les actions
en faveur de la restauration des rivières
et zones humides, de la sécurisation
de l’alimentation en eau potable ou
de la maîtrise des impacts agricoles
notamment sur les prairies et espaces
de fond de vallée… En décembre
2004, 15 exploitations² ont déposé
une déclaration d’intention au titre du
prochain programme de maîtrise des
pollutions d’origine agricole (PMPOA).
De nombreuses actions sont par
ailleurs soutenues par les pouvoirs
publics (MAE, contrat rural 2002-2006
du Pays du Valois…) ou par les acteurs
des filières agricoles (Phyt’eaux propres,
PUL-V-MIEUX 2003 et Azote Mieux en
Île-de-France; Ferti-Mieux dans l’Oise…).
Cette problématique est aussi prise en
compte dans les démarches globales
d’exploitation (Agriculture raisonnée,
Quali’Terre…).
Des enjeux paysagers et patrimoniaux
Ferme de Fourcheret à Fontaine-Chaalis.
Restauration d'une toiture de bâtiment agricole ancien
à Fontaine-Chaalis.
13
©PNROPF
Il existe de nombreux dispositifs d’aides
ou d’incitation à la restauration ou à
l’intégration du bâti dans le paysage
mais le plus souvent ils apparaissent
insuffisants au regard du montant
des travaux à réaliser (aide d’État,
du conseil général du Val d’Oise…).
Parmi les mesures d’accompagnement,
on peut citer les actions soutenues
dans un cadre général (MAE, PRAIRIE
en Île-de-France…) ou les actions
plus spécifiques comme celles du
Parc via le Fonds pour l’intégration
paysagère des bâtiments agricoles
et forestier s. Les autres acteur s
proposent surtout un accompagnement
technique pour la restauration des
édifices à caractères patrimoniaux
(conseil architecture urbanisme et
environnement - CAUE - ; fondation
du patrimoine; service départemental de
l’architecture et du patrimoine - SDAP - ;
maisons paysannes de France ; mission
patrimoine du Parc…). Cependant,
cette offre est susceptible de répondre
à une attente réelle puisqu’au moins
50 exploitations enquêtées ont un
projet de construction de bâtiments,
54 ont des projets de restauration et
33 seraient intéressés pour avoir des
conseils techniques sur la restauration
des bâtiments (architecture, agencement
des volumes…) et les aménagements
paysagers des corps de ferme.
©PNROPF
Sur le territoire du Parc, le bâti agricole
est d’une grande valeur paysagère et
patrimoniale. Les fermes traditionnelles
du territoire sont par ticulièrement
intéressantes au plan architectural.
Cer taines ont fait l’objet d’une
inscription ou d’un classement au
titre de l’inventaire des monuments
historiques. Mais ces bâtiments ont
tendance à être délaissés du fait de leur
fonctionnalité réduite pour du matériel
moderne et de coûts d’entretien et
de restauration prohibitifs. Ils perdent
progressivement leur vocation agricole
(revente et délocalisation du corps de
ferme, création d’activité d’accueil ou
de logements, cession à des particuliers
lors de l’arrêt de l’activité agricole).
©D. Grouard PNROPF
Globalement, 84 % des terres agricoles du Parc sont sensibles en terme de paysage : 37 %
sont concernées par des mesures de protection au titre des sites classés et 47 % sont
concernées par des mesures de protection au titre des sites inscrits.
© Germain
©PNROPF
Construction d'un bâtiment agricole à Orry-la-Ville.
Carte des enjeux paysagers.
Bâtiment agricole neuf accompagné par le PNR.
Déchets : une collecte partielle
La majorité des agriculteurs enquêtés (78 %) connaît et utilise les filières de collecte
des déchets agricoles (EVPP, PPNU, batterie). Cependant, il reste un certain nombre de
déchets qui sont mal collectés ou pour lesquels la filière n’est pas organisée.
Il s’agit notamment de la filière pneus ALIAPUR, des plastiques, des sacs de semences
et des emballages souillés de produits phytosanitaires, des « big bag » en feutrine,
des tôles contenant de l’amiante, des filtres à huile, des produits vétérinaires, etc.
Énergie :
une recherche d’énergies renouvelables
14
L’utilisation d’énergies alternatives et renouvelables est expérimentée par certains
agriculteurs et l’attente est assez importante tant en matière d’information que de
soutien technique et financier.
Lors de l’enquête, de nombreux projets ont été évoqués. Ainsi, il ressort que :
- 2 % des exploitations sont intéressées par le chauffage au blé ou autres cultures ;
- 11 % par des installations solaires ;
- 6 % réfléchissent au chauffage au bois ;
- 2 % pensent aux éoliennes ;
- 36 exploitations souhaiteraient avoir des informations sur les installations
énergétiques économes ou utilisant des énergies renouvelables ;
- 14 exploitations sont intéressées pour avoir des conseils sur du matériel plus
performant du point de vue agronomique et énergétique.
Axes de travail
Au vu des différentes données recueillies, le Parc naturel régional Oise - Pays de France
s’est fixé cinq axes de travail qui recouvrent tous les secteurs où il est susceptible de
mener des actions utiles.
1 Encourager une agriculture performante, gestionnaire des
espaces et respectueuse de l’environnement et des paysages
• Diagnostic environnemental des exploitations agricoles et équestres.
• Maintien de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique et limitation des dégâts aux cultures.
• Gestion des ruissellements et maîtrise de l’érosion des sols.
• Intégration des préoccupations paysagères dans la gestion agricole.
• Collecte des déchets agricoles.
2 Maintenir les espaces agricoles et faciliter les conditions de l’activité • Appui aux collectivités pour la prise en compte des activités agricoles.
3 Soutenir les activités agricoles spécialisées
• Maintien et gestion des prairies et vergers.
• Appui à la démarche de reconnaissance du miel de tilleul de Picardie
comme produit de qualité.
• Soutien via la valorisation des productions et la commercialisation en circuit
court.
4 Favoriser la qualité et la diversification des produits et des
activités agricoles du territoire
• Accompagnement des agriculteurs pour la commercialisation en circuit court
des produits agricoles locaux.
• Développement d’une offre de tourisme équestre.
5 Informer et sensibiliser le public
• Action pédagogique à destination des scolaires.
•Actions de communication et de sensibilisation du grand public.
15
Glossaire
AFASEC : Association de formation
et d’action sociale des écuries de
courses
AMAP : Association pour le maintien
d’une agriculture paysanne
EVPP : Emballages vides de produits
phytosanitaires
PPNU : Produits phytosanitaires non
utilisables
FFE : Fédération française d’équitation
PPRI : Plan de prévention des risques
inondation
G A E C : G r o u p e m e n t a g r i c o l e
d’exploitation en commun
AOC : Appellation d’origine contrôlée
CAD : Contrat d’agriculture durable
CAUE : Conseil architecture urbanisme
et environnement
GDA : Groupement de développement
agricole
GFA : Groupement foncier agricole
GMS : Grandes et moyennes surfaces
P R A I R I E : P r o g r a m m e r é g i o n a l
agricole d’initiative pour le respect et
l’intégration de l’environnement
R S D : R è g l e m e n t
départemental
sanitaire
SAGE : Schéma d’aménagement et de
gestion des eaux
CCAC : Communauté de communes
de l’aire cantilienne
GT : Gestion de territoire
CCP : Cer tificat de conformité
produit
ICPE : Installation classée pour
l’environnement
CDOA : Commission départementale
d’orientation agricole
JEFS : Jachère, environnement, faune
sauvage
COP : Céréales et oléo-protéagineux
MAE : Mesures agro-environnementales
SDAP : Ser vice dépar temental de
l’architecture et du patrimoine
COVAPI : Comité de valorisation de
la production intégrée
MSA : Mutualité sociale agricole
SIC : Sites d’intérêt communautaire
OCM : Organisation commune des
marchés
SME : Système de management
environnemental
OT E X : O r i e n t a t i o n t e c h n i c o économiques des exploitations agricoles
ZICO : Zone d’intérêt communautaire
pour les oiseaux
PAC : Politique agricole commune
ZNIEFF : Zones naturelles d’intérêts
écologiques faunistiques et floristiques
SAU : Surface agricole utile
16
CTE : Contrat territorial d’exploitation
(remplacé par CAD depuis 2004)
DJA : Dotation jeunes agriculteurs
EARL : Exploitation agr icole à
responsabilité limitée
ENS : Espaces naturels sensibles
S D A G E : S c h é m a d i r e c t e u r
d’aménagement et de gestion des
eaux
PMPOA : Programme de maîtrise des
pollutions d’origine agricole
ZPS : Zone de protection spéciale
PNR : Parc naturel régional
ZSC : Zone spéciale de conservation
Parc Naturel Régional
Oise - Pays de France
Maison du Parc
Château de la Borne Blanche
48, rue d’Hérivaux – BP 6
60560 ORRY-LA-VILLE
Tél. : 03 44 63 65 65
Fax : 03 44 63 65 60
[email protected]
www.parc-oise-paysdefrance.fr