Ciné débat : Jésus de Montréal 0 - Croire
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Ciné débat : Jésus de Montréal 0 - Croire
F iche Jésus : et Dieu s’est fait homme Ciné débat : Jésus de Montréal Le plus Le film permet d’établir des parallèles entre le héros et Jésus-Christ. ça peut coincer La durée du film : 2 heures. le Matériel l Un 0 Objectif Avancer dans la découverte de l’incarnation, cette spécificité de la foi chrétienne, par le biais d’un support original, Jésus de Montréal, un film de Denys Arcand, réalisateur québécois. ordinateur PC ayant au moins Windows 98 pour télécharger le film. Les logiciels de téléchargement ne sont pas compatibles Mac. Ils sont dotés d’une touche « plein écran » qui facilite la lecture. On peut aussi, si le groupe est important, utiliser un vidéoprojecteur. Sites de location chez MK2 et Canal + : www.canalplay.com ou www.vod.mk2.com. Coût : 3,99 €. Faire ces démarches avant la séance, car cela peut être long. l Une télévision et un lecteur DVD pour les versions gravées. déroulement Résumé du film Jésus de Montréal, de Denys Arcand. Le film s’ouvre par la dernière scène d’une pièce de théâtre, transposant Les Frères Karamazov, de Dostoïevski. Smerdiakov se suicide et énonce, en guise de testament : « Il faut détruire l’idée de Dieu dans l’esprit de l’homme ! ». Mais cela n’empêche pas le Père Leclerc, responsable d’un sanctuaire important à Montréal et amateur de théâtre, d’engager le metteur en scène de la pièce, Daniel Coulombe, pour monter un spectacle sur la Passion du Christ. Daniel se met en quête d’acteurs qu’il recrute dans des milieux hétéroclites. z Présentation du film Débat autour d’un dîner (dans un établissement catholique, on peut consacrer une soirée au film et poursuivre le débat en classe, pendant l’heure d’animation pastorale). z Pistes de réflexion Commencer par une restitution spontanée des impressions, des passages préférés, puis lancer la discussion. Exemple : Daniel Coulombe, nouveau Jésus? Rappeler l’avertissement de la bibliothécaire, aux allures de mystique un peu toquée (« Si vous cherchez Jésus, c’est lui qui va vous trouver »), ainsi que l’hystérie d’une spectatrice, lors de la première représentation, qui se jette sur Daniel et lui demande pardon pour ses péchés. Ces deux figures féminines sont des figures prophétiques, à l’instar de Daniel, comme son prénom l’indique : Daniel est le prophète visionnaire de l’Ancien Testament, qui sait interpréter les songes du roi de Perse. Le nom de famille, Coulombe, évoque la colombe, emblème de l’Esprit Saint qui saisit les prophètes. Mais déformé, ce nom prend une connotation ironique. De même que le physique de l’acteur – maigre, efflanqué, au visage ingrat et à la barbe effilochée – est loin des clichés habituels de l’iconographie du Christ. Pour autant, progressivement, Daniel devient Jésus : il recrute des acteurs qui quittent tout pour lui, il chasse les marchands de publicité, il est soumis à la tentation de l’argent et de la gloire par l’intermédiaire de l’avocat, un diable bien courtois et souriant, il se heurte aux chefs des prêtres, il passe en jugement, il meurt à cause d’une croix et, en pleine agonie, annonce que son père l’a abandonné. Les seules personnes qui l’accompagnent jusqu’à la mort, ce sont les femmes. Sa résurrection a lieu grâce au don d’organes ! Les forces de la vie et les forces de la mort dans le film : Les forces de la vie : la création artistique, la camaraderie, l’entraide (Daniel avec Mireille), l’assistance à autrui inconditionnelle (ce sont des médecins de l’hôpital juif qui essaient de sauver Daniel, sans souci d’appartenance religieuse), le don d’organes, la vigilance, l’humour… Les forces de la mort : une sexualité mal orientée (les mannequins qui sont la proie des publicitaires), la défense de l’institution avant celle des hommes (à l’hôpital public, dans l’Église), les mensonges (les médias), la vanité. L’image de l’Église catholique, laïcs et prêtres, dans le film et dans la société d’aujourd’hui. F iche Jésus : et Dieu s’est fait homme Film historique : La Nativité déroulement Si vous préférez un film plus historique, choisissez La Nativité, de Catherine Hardwicke (2006, 1h38). z Se procurer le film : pour un premier aperçu, consulter le site officiel : www.lanativite-lefilm.com. Commande possible du DVD sur le site de vente d’occasion www.2xmoinscher.com. Premier prix à 6,99 €. Ce film est porté par un réel souci spirituel, sans être pour autant dépourvu de naïveté : les Évangiles sont traités comme un reportage, et les silences du texte biblique comblés par l’imagination du scénariste. Les conseils d’historiens et de théologiens donnent néanmoins une bonne cohérence à l’ensemble. z Thèmes de discussion possibles : Le voyage : voyage des anges, de Marie chez Élisabeth, de Marie et Joseph à Pistes de réflexion autour du thème, à lancer avec des jeunes qui veulent aller plus loin : Que signifie pour vous « Dieu s’est fait homme » ? On s’habitue à cette idée mais pour d’autres croyants c’est extrêmement choquant ! Pourquoi cela choque t-il à votre avis ? Pour vous, qu’est-ce qui fait que Jésus est pleinement homme ? pleinement Dieu ? Comment Jésus peut-il être fils de Dieu et Dieu lui-même ? Selon vous, pourquoi Dieu est-il venu sur terre en Jésus ? Est-ce difficile à croire ? Qu’est-ce que ça change pour vous ? Dieu ne reste pas spectateur du monde et de l’homme, il entre dans la condition humaine pour la vivre pleinement. Que nous apprend Jésus de son Père ? Il nous révèle que Dieu est amour et que son amour est puissant : guérisons, miracles, paroles qui relèvent, redonnent une dignité. Il nous dévoile un Dieu qui s’abaisse, se fait serviteur. Jésus révèle que Dieu est pardon. Jésus nous révèle à nous hommes qui nous sommes : Dieu veut que nous devenions comme lui : tout amour. Il veut que nous devenions fils et filles de Dieu. Côté prière Lire l’Évangile de Jean, 14, 5-9 en situant l’extrait : ces paroles de Jésus prennent place dans le long discours que Jésus prononce à l’intention de ses disciples et que l’on nomme « discours testamentaire » (chapitres 13 à 17). Avant de mourir, Jésus transmet ce qu’il a de plus cher à ses amis les plus intimes. Extrait : « Philippe lui dit : “Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit.” Jésus lui répond : “Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m’a vu a vu le Père.” » Chant : À qui irions-nous Seigneur : cote SECLI : Z 562 ou Jésus est le chemin (Paroles et musique disponibles sur www.chantonseneglise.fr) Bethléem, fuite en Égypte. Ces voyages transforment ceux qui les accomplissent. De quelle façon ? Avez-vous aussi fait cette expérience ? La prière : dans la Bible, la prière prend plusieurs formes (supplication, louange, plainte, colère…). Quelles sont les différents types de prière présents dans ce récit (la louange de l’ange, l’angoisse de Joseph) ? Et vous-mêmes, à quels moments priez-vous et comment ? Et vous, l’animateur ? Se demander pour soi : que veut dire « Dieu s’est fait homme » ou « Dieu a envoyé son fils unique JésusChrist » ? Lire l’extrait suivant : « Je n’ai jamais cru en Dieu à cause de preuves ou d’arguments d’ordre philosophique, etc. […] Seul Jésus-Christ a toujours été au centre de ma foi : en effet, si je crois en Dieu, c’est d’abord parce que je crois en lui ; et si je crois en lui, c’est parce que sa vie me parle, parce qu’elle m’aide à comprendre le sens de ma propre vie – de mes relations avec mes semblables et avec Dieu – et qu’elle m’ouvre la possibilité de mieux comprendre tout à la fois qui il est et quel « mystère » habite l’être humain. […] La foi nous fait dire que Dieu se révèle en JésusChrist. Qui, mieux que lui, pourrait en effet dire son mystère ? Et qui, mieux que lui, pourrait montrer à quel point ce mystère-là est indissociable de celui de chaque personne ? » « La manière d’être de Jésus-Christ parmi les hommes, c’est la manière d’être de Dieu dans ce monde. Je comprends aujourd’hui que ce n’est pas d’abord mon expérience de l’amour – dans ma famille, comme enfant, puis dans mon couple, etc. – qui m’a conduit à croire que Dieu était amour, même si cette expérience m’a permis d’être sensible à cette proposition de la foi. Ce qui m’y conduit, en réalité, c’est bien plutôt l’amour que le Christ manifeste à chacun, cet amour qui vient de Dieu et qui dépasse notre entendement. Qui m’a vu a vu le Père. » Extraits du livre Le lotus ou la croix, les raisons d’un choix, Dennis Gira, Bayard, 2003. Dennis Gira est théologien, et journaliste. Spécialiste du bouddhisme zen, il a été directeur de l’Institut de science et théologie des religions à l’Institut catholique de Paris. Vous avez des suggestions à faire, des expériences à partager, écrivez-nous : [email protected]