Agriculture et aménagement rural

Transcription

Agriculture et aménagement rural
Diagnostic Environnemental et Paysager
Pays Portes de Gascogne – JUIN 2008
6 - AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
SOL, PRODUCTION, ACTIVITE ET ESPACES AGRICOLES
Introduction
Axes stratégiques opérationnels
Axes stratégiques transversaux
1 - Gouvernance et citoyenneté
2 - Le Paysage au service de l’action territoriale
3 - Planification territoriale, urbanisme et maîtrise foncière
4 - L’arbre au cœur de la campagne et de l’aménagement durable
5 - La ressource en eau
6 - Agriculture et aménagement rural
7 - Commune et gestion durable des espaces collectifs
8 - Routes chemins et itinéraires
9 - Rivière, cours d’eau et ripisylves
10 - Patrimoine rural et architecture de Pays
11 - Patrimoine naturel, milieux remarquables et espaces sensibles
12 La maison, aménagements, espaces et économie domestiques
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
1/27
Avant la rapide modernisation de l’après-guerre, les fondements de l’agriculture traditionnelle gersoise
reposaient sur deux principes essentiels :
-
La complémentarité des cultures et des productions (polyculture) pour satisfaire ou
approcher une autosuffisance alimentaire et domestique, et pour « s’assurer contre les
surprises du climat », même dans le Savès et en Lomagne où l’agriculture de rente s’est
ème
développée avant le 19
siècle.
-
La complémentarité polyculture-élevage, pour diversifier la production mais surtout pour
entretenir la fertilité des sols par l’utilisation du fumier.
Cette disposition permettait de valoriser sur place des terroirs hétérogènes, éloignés les uns des
autres au centre desquels la métairie ou borde commande l’utilisation de l’espace, mais aussi
permettait de se conformer aux contraintes naturelles : un relief vallonné, des pentes marquées
exposant divers types de sols à l’érosion, la variabilité et l’inconstance du climat et de la
ressource en eau.
L’agriculture répondait (et doit toujours répondre) à deux objectifs qui fondent son efficacité et sa
durabilité :
-
produire de manière rentable des denrées agricoles et alimentaires,
cultiver le milieu qu’elle utilise : produire et améliorer le sol et l’environnement dont elle tire profit
sans en compromettre la pérennité.
L’avènement du pétrole a permis de révolutionner et d’industrialiser l’agriculture par la mécanisation
de la quasi-totalité des travaux agraires, mais aussi par la généralisation d’intrants agrochimiques
gommant – temporairement – les disparités et les insuffisances du sol.
Cette nouvelle donne énergétique a permis d’augmenter considérablement la capacité de production
agricole en terme de surfaces cultivées par unité de travail et de rendement à l’unité de surface. Pour
autant, une trop grande artificialisation de l’agriculture, le détachement des pratiques culturales aux
logiques de terroir ont généré des problèmes nouveaux à grande échelle et des limites semblent
aujourd’hui être atteinte dans de nombreux domaines, rendant les modèles actuels précaires :
-
L’homogénéisation de grands espaces et l'effacement excessif de la mosaïque
agroécologique, déterminée par les spécificités géographiques régionales, sont contraires aux
principes de la diversité du vivant et au renouvellement de la capacité des milieux à produire ;
-
L’agrandissement des parcelles amplifie le phénomène de massification lié à la monoculture,
multipliant les bio-agresseurs des cultures et aboutissant à des impasses de gestion et de
traitement phytosanitaires ;
-
La disparition de nombreux éléments topographiques fixes, naturels et semi-naturels, qui
jouent une multiplicité de rôle environnementaux et agrotechniques (confort et protection
climatique, mécanique et biologique des cultures) crée des déséquilibres importants et une
baisse de rentabilité économique, pour l’agriculture comme pour la getion globale des territoires
ruraux ;
-
L’érosion des sols, de la biodiversité, de la ressource en eau et la simplification du
paysage sont des phénomènes sensibles qu’il s’agit de corriger, stopper et inverser pour
l’ensemble de la collectivité et dans l’intérêt même de la production agricole ;
-
La globalisation des flux agricoles et la planétarisation des marchés, qui ont provoqué
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
2/27
diverses crises économiques, se traduisent par la déconnection entre bassin de production et
bassin de consommation ; les filières de proximité traditionnellement en place s’appuyant sur
des circuits courts et donc économes sont devenues marginales ;
-
Le développement des infrastructures et des constructions agricoles a un fort impact paysager ;
-
La dépopulation agricole se poursuit de manière inquiétante par le vieillissement et le départ à
la retraite imminent (5 ans) de très nombreux actifs, qui ne sera pas compensé par de jeunes
repreneurs ;
-
L’agriculture industrielle connaît des crises sanitaires graves (vache folle, fièvres porcine et
catarrhale, grippe aviaire, effondrement des colonies apicoles, inquiétudes engendrées par les
OGM) qui doivent être anticipées et enrayées.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
3/27
Figure 1 : Evolution du parcellaire à Auradé entre 1948 (source : CESBIO) et 2004 (source : www.auattoulouse.org)
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
4/27
CONTEXTE GENERAL
PRODUIRE SANS COMPROMETTRE LES RESSOURCES
NE PLUS ERODER MAIS AUGMENTER LES RESSOURCES
Face aux nouvelles problématiques générées par les pratiques agroindustrielles actuelles, de
nombreuses mesures se mettent progressivement en action, alors que la PAC amorce un revirement
sensible dans sa politique d’aide et d’incitation, notamment depuis l’agrandissement de l’Union
Européenne. L’instabilité des dispositifs en place, l’incessante redéfinition des règles qui régissent la
production et le revenu agricole ne doivent pas occulter certaines évolutions inexorables :
-
La conditionnalité des aides à la production prend en compte les contraintes
environnementales et se préoccupe du maintien et de la production de biens et de services
environnementaux par l’agriculture (pondération des surfaces dévolues à la biodiversité).
L’éco-conditionnalité en place est un premier pas vers une considération des coûts
environnementaux et sociaux engendrés par l’activité agricole.
-
La crise énergétique pétrolière et la nécessité d’interdire de nombreux intrants ou d’en
limiter l’utilisation orientent le cap vers une agriculture raisonnable et plus naturelle ;
-
De nombreuses études dénoncent les perturbations écologiques et les dégradations
environnementales conséquentes à une agriculture trop intensive ;
-
Les itinéraires techniques et les façons culturales se simplifient, les méthodes alternatives se
généralisent pour abaisser les coûts de production mais aussi pour mieux préserver les
ressources naturelles ;
-
La question des filières de proximité (produit frais, élevage,…) revient dans les débats, y
compris au niveau européen.
A l’aube de l’an 2000 la Communauté internationale alertée par l’opinion publique et les scientifiques,
s’engage à renverser les inquiétantes dérives que connaissent nos territoires et nos modes de
production agricole. Sur le plan de la biodiversité, de l’eau, du climat, et à moindre mesure du sol,
l’alarme se traduit par la définition de protocoles et de programmes qui se formalisent aux niveaux
européen, hexagonal et régional :
-
la DCE (Directive Cadre sur l’Eau) européenne se fixe comme objectif le bon état des eaux à
l’horizon 2015 et se traduit par la LEMA (Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques au niveau
national que les Agences de l’Eau répercutent sur le bassin en visant notamment la
compensation des nouveaux volumes d’eau prélevé et la réduction des pollutions agricoles.
Une des mesures marquantes, rapidement mise en place, sera l’installation des bandes
enherbées en bordure de cours d’eau. Les inquiétudes soulevées par les pollutions diffuses
ont conduit les autorités à délimiter des Zones Ultra Prioritaires d’action pour limiter la
contamination des eaux par les produits phytosanitaires.
-
Au niveau de la PAC, l’Union Européenne fonde sa politique sur un second pilier axé sur le
développement rural (RDR ou Règlement de Développement Rural) qui s’appuie sur la
compétitivité des territoires ruraux (Lisbonne) et leur durabilité (Göteborg). A l’échelon français
la politique se traduit par le PDRH (Programme de Développement Rural Hexagonal), réajusté
au niveau régional en DRDR (Document Régional de Développement Rural).
Ces programmes se traduisent par des dispositifs d’aide et quelques mesures agrienvironnementales. Une des mesures essentielles et générales consiste à conditionner la mise
en culture de nombreuses productions à une compensation de 3 % de leur surface par des
couverts environnementaux (jachères, haies, bandes enherbées, etc.)
En France, les Ministères chargés de l’Agriculture et de l’Ecologie ont confié à l’INRA une expertise
collective sur la biodiversité qui devra être publiée en juillet 2008. Les premières conclusions mettent
l’accent sur la nécessaire complexification des structures spatiales, la désintensification des territoires
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
5/27
agricoles et des systèmes des cultures, la diminution des intrants, la diversification des espaces
cultivés (…) qui permettraient, non pas de préserver la biodiversité, mais de la développer et de la
mettre au service d’une agriculture plus performante et durable.
Depuis plus d’une quinzaine d’années, des opérations vont dans le sens de la rationalisation de la
production agricole. Dans la région et le département des programmes FERTI, IRRI et PHYTOMIEUX ont été développés et suivis. Si les progrès sont sensibles, les problèmes persistent et
interrogent l’ensemble de la collectivité.
Ce type de démarches initiées par des groupements d’agriculteurs et l’ADASEA, mais aussi par le
dynamisme de CETA et de CUMA a rapidement fait évoluer les techniques et permet de capitaliser un
grand nombre d’expériences. Le nord du Pays et principalement les cantons de Miradoux, Fleurance
et Lectoure ont été les plus dynamiques en termes de mutualisation d’un machinisme performant et
économe en intrants ; au sud, se sont les agriculteurs d’Auradé qui travaillent depuis plus de 20 ans à
l’amélioration des pratiques culturales avec différents partenaires scientifiques. Ceci est un atout non
négligeable pour lancer une dynamique territoriale, en appui d’actions en cours d’élaboration et qui
devraient permettre une accélération dans l’évolution de la gestion des parcelles et des cultures.
Cependant la tache reste considérable.
La contractualisation de PAT (Plan d’Action Territorial) valorise des expérimentations et une réflexion
déjà ancienne sur les pratiques agricoles même si l’objectif principal est l’eau :
-
PAT Gers Amont, et son dispositif « concert’eau » issu d’une expérimentation menée avec la
CACG sur le bassin du Sousson ;
-
PAT Boulouze Save l’Isloise Amont en cours de contractualisation, dans la droite ligne de
l’étude menée sur le Bassin d’Auradé ;
De même les pôles d’excellence rurale (Palmipole et PATS ou Pôle d’expérimentation pour les
Applications issues des Technologies Spatiales) devraient être des leviers importants pour accélérer
le perfectionnement pratique agricole. Le PATS notamment travaille en partenariat avec des
chercheurs sur l’agriculture de précision, la gestion et le contrôle de la ressource en eau et
l’aménagement de l’espace.
Au niveau départemental, différentes priorités ont été identifiées par le Conseil Général dans le cadre
de son Agenda 21 et seront évoquées dans les chapitres suivants. La Chambre départementale
d’Agriculture élabore son contrat d’objectif 2009-2013 qui prend en considération les enjeux globaux
et locaux de l’agriculture ; la sensibilisation des agriculteurs, l’accompagnement des porteurs de projet
territoriaux, les échanges entre agriculteurs et les ruraux, mais aussi des objectifs environnementaux
plus concrets sont abordés dans les actions qu’il définit : l’eau et l’érosion, l’insertion paysagère des
bâtiments, l’autonomie énergétique, les déchets plastiques, l’autonomisation en fourrage…
Au niveau régional, diverses initiatives sont à signaler :
La DIREN Midi Pyrénées a créé un groupe de travail « Nitrates » ;
Le Gramip est un groupe de réflexion régional axé sur la problématique « phyto » et la toxicovigilance
agricole ;
Concert’eau est une plateforme réunissant les acteurs de l’eau et de l’agriculture qui cherche à réduire
l’azote et les « phytos » dans la conduite de grandes cultures
Un réseau « agriculture et biodiversité » animé par le GIE des ADASEA de Midi Pyrénées réunit une
trentaine d’agriculteurs gestionnaires de milieux remarquables.
Toutes ses préoccupations ne peuvent qu’abonder le diagnostic territorial du Pays, mais les ambitions
d’un tel contrat ne peuvent se répercuter localement que si elles sont relayées et soutenues par la
collectivité, elle même soucieuse de la qualité de son environnement et de son agriculture.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
6/27
Si toutes ces évolutions ne sont pas directement sensibles, une réorientation de la politique et des
pratiques agricoles est en cours. Il s’agit d’anticiper et d’adapter localement cette nouvelle donne, en
considérant la diversité des situations agro-écologiques des territoires et en valorisant les potentialités
des terroirs qui les composent.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
7/27
ENJEUX
NOUVEAUX DEFIS, NOUVELLES ORIENTATIONS AGROTECHNIQUES
Cultiver et produire des richesses ? ou Exploiter et dilapider les ressources ?
L’agriculture pourvoit à de nombreux besoins industriels et alimentaires croissants, alors que les
surfaces cultivables ne cessent de diminuer et que les rendements globaux plafonnent. Le recours
aux biotechnologies et à l’agrochimie atteint certaines limites et l’agriculture ne peut se départir des
logiques naturelles et biologiques qui prévalent aux règnes du vivant.
Le changement climatique, l’appauvrissement de la biodiversité (cf. Axe Patrimoines et milieux
naturels), l’épuisement et la pollution de la ressource en eau (cf. Axe correspondant), l’érosion et la
disparition de sols productifs, la monotonisation du paysage (cf. Axe correspondant), la rationalisation
des performances énergétiques (…) tout concourt à se tourner vers la protection et la valorisation des
processus naturels et vers l’innovation pour des méthodes et des itinéraires de productions simples et
économes. C’est le principe de l’agro-écologie : générer des productions tout en régénérant le milieu.
Les différentes ressources utiles au développement des sociétés humaines sont aujourd’hui concernées par
l’impérieuse nécessité d’une gestion plus durable permettant aux générations futures de disposer de capacités de
développement préservées. Comment mobiliser les ressources naturelles sans affecter irrémédiablement les
écosystèmes ? Quels sont les enjeux d’une meilleure prise en compte des potentialités agronomiques des sols
dans les pratiques d’aménagement de l’espace ? Comment réfléchir durablement les pratiques de production.
Comment gérer le vivant, réguler les populations, favoriser la faune auxiliaire ? Quelle est la fonction écologique
des infrastructures paysagères ? Quelles sont les interactions entre les processus écologiques, les pratiques
agricoles et les qualités des produits ? Quelles pistes novatrices nous offre l’agro-écologie ?
Source : EDUCAGRI (2008)
Le sol : le respect de la terre nourricière
Préserver la fertilité, améliorer et réactiver la vie biologique des sols
« Le sol est la principale ressource de l’humanité » clame la charte mondiale de la FAO, mais il reste
au second plan de l’actualité et des programmes d’actions clairement dévolus à la gestion d’un
patrimoine vivant et fragile. La masse des sols régresse tant quantitativement que qualitativement et
ceci de manière inquiétante :
- Les surfaces diminuent chaque année, soit par minéralisation et désertification soit par
l’artificialisation et l’urbanisation des surfaces productrices.
- La couche arable et l’épaisseur des sols est menacée par l’érosion, par la fertilisation et le
désherbage chimique des plantes, sans pour autant qu’on amende ou alimente la couche
arable dont la matière organique décroît fortement
- L’appauvrissement des sols cultivés s’accélère ainsi, alors que la mécanisation et
l’intensification s’accommodent à grands frais de terres médiocres ou dégradées tant que les
coûts de mise en culture sont acceptables.
Instrument fondamental de la production, un sol équilibré et de qualité procure de nombreux services
écologiques et environnementaux pour l’ensemble du territoire et pour l’économie agricole ellemême :
- par sa capacité de rétention, de régulation et d’épuration de l’eau ;
- par sa capacité à stocker du carbone, celui ci étant entre autre un combustible essentiel aux
processus de dénitrification ;
- sa teneur en matière organique détermine la bonne santé biologique du sol et la vitalité des
plantes cultivées
- un sol riche limite l’érosion, dispose d’une réserve d’eau utile, agit sur le climat, sur les chaînes
alimentaires qui vont à leur tour l’améliorer (vers de terres, micro-organismes) et participe à
équilibrer les populations de ravageurs et d’auxiliaires.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
8/27
Mieux respecter le sol tout en simplifiant et allongeant les façons culturales est non seulement
possible mais est pratiqué depuis une quinzaine d’années dans le Gers, notamment en abandonnant
le labour, utile à réduire le développement des adventices, mais responsable dans de nombreux cas
de la dégradation du sol. Ces techniques simplifiées doivent être adaptées au type du sol et
consistent à intervenir le plus superficiellement en préservant la structure : non labour, TCS
(Techniques culturales simplifiées), SD (Semis Direct). Leur mise en œuvre permet de réduire
considérablement les charges et le temps de travail ce qui est un argument majeur pour leur
généralisation.
Dans la même optique, il s’agit de limiter le plus possible le tassement par le machinisme et d’adapter
la vitesse de travail dans les pentes. Cela permet de réactiver les processus naturels d’équilibre, ce
qui n’empêche pas de les optimiser en apportant de la matière organique et de la fertilité (azote) soit
par l’incorporation de compost ou de BRF, soit par l’implantation de couverts et d’intercultures.
Une fédération nationale d’agriculteurs conservateurs des sols existe et a capitalisé un certain nombre
d’expériences. (GIP Sols)
Une directive cadre européenne sur les sols est actuellement en cours d’élaboration.
L’eau
Economiser et contrôler la ressource dans le territoire et au sein de la parcelle
Déjà évoqué dans l’axe de développement correspondant, nous nous limiterons à rappeler ici les
enjeux généraux qui lient l’agriculture à la ressource en eau, et donc au sol :
- réduire la consommation : implanter les cultures irriguées dans un milieu propice, optimiser
l’irrigation lorsqu’elle est nécessaire ;
- réduire et éliminer les pollutions à leur source ;
- stocker et réguler l’eau sur l’ensemble du territoire et non pas uniquement dans des espaces
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
9/27
réservoirs ;
La biodiversité
Valoriser et utiliser les synergies et les solidarités naturelles
Enrichie et développée à l’origine par l’agriculture, avant d’en devenir la principale victime, la
biodiversité ne doit pas se réfugier ou être cantonnée dans les seuls espaces naturels ou les zones
Natura 2000.
Nos campagnes cultivées ont su considérablement développer la diversité du vivant jusqu’au 20
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
ème
10/27
siècle par l’adaptation de nouvelles espèces, l’invention de nouvelles variétés, et par la création d’un
agrosystème complexe semi-naturel présentant une hétérogénéité et une agrodiversité
particulièrement performante. La mosaïque paysagère, déterminée par la configuration
géomorphologique de la Gascogne étant aussi un milieu d’une grande productivité, équilibrée et
durable ou la diversité s’exprimait au travers de la situation écologique et des espèces cultivées :
arbres champêtres et fruitiers, variétés fourragères, céréalières, vignes, etc.
La modernisation de l’agriculture a fortement érodé cette diversité, qui reste pourtant à une autre
échelle une des caractéristiques des campagnes savésiennes et lomagnoles. La généralisation de la
monoculture a non seulement diminué la biodiversité à l’échelle du territoire, mais encore favorisé
notamment dans les grandes étendues la pollution et la contamination des bio-agresseurs des
cultures.
De nombreuses études et la dernière synthèse de l’INRA insiste sur la nécessité d’installer une
mosaïque adaptée à l’agriculture moderne à des fins agronomiques. Elle met l’accent sur la nécessité
d’établir des éléments végétalisés non directement productifs à proximité des parcelles (pelouses,
haies, arbres, etc.) ce qui est en partie acquis dans les 3 % de surface compensatoire et l’obligation
d’établir des bandes enherbées en bordure de cours d’eau.
La disposition 214 du PDRH permet d’agir sur la biodiversité par la MAE « préservation des
ressources végétales menacées de disparition ».
L’étude de l’INRA insiste d’autre part sur l’objectif de conserver ou de rétablir une agrodiversité
minimale, en diversifiant dans l’espace (association) et dans le temps (succession et alternance des
familles botaniques) les cultures (pluriculture)
Ce à quoi répond la MAE « diversification des assolements en cultures arables »
La diversité dans les espaces productifs et non productifs est un gage d’équilibre phytosanitaire que
menace le phénomène de spécialisation que connaissent les exploitations.
Climat et énergie
Atténuer les dérèglements, accroître les performances et l’efficacité énergétiques
Le réchauffement climatique, un risque de « méditérranéïsation » latent, et l’envolée du prix du pétrole
vont considérablement bouleverser la donne énergétique dans les années à venir. Le protocole de
Kyoto et les différentes stratégies qui en découlent (Plan Climat) insistent sur la nécessité de
« séquestration » du carbone émis par les combustibles fossiles. Dans le domaine agricole, la
question des cycles du carbone et de l’azote et de la capacité à agir sur les flux énergétiques se
traduit par les modes d’exploitation comme dans la valorisation culturale des espaces.
Les espaces agricoles permettent de jouer un rôle direct de piégeage :
- par le sol
- par les cultures (dont protéagineux et intercultures)
- par l’arbre hors-forêt et l’arbre cultivé (verger, agroforesterie..)
La réduction et la substitution du carburant agricole par des produits issus de l’agro-ressource
(huile) sont envisageables pour fournir l’énergie nécessaire à la mécanisation. Il reste affiner les
données actuelles en terme de bilan énergétique pour vérifier que l’autonomie énergétique de
l’exploitation est rentable. Le Département (Agenda 21) s’est par ailleurs engagé à soutenir les filières
d’agro-carburant et la production d’huile, dont la valorisation locale des sous produits (tourteaux) doit
être étudiée. La production d’agro-carburant pour l’ensemble de la consommation automobile n’est
pas réaliste.
La réduction, voire l’élimination, d’intrants agrochimiques très énergivores et de plus en plus
coûteux sont des enjeux importants, d’autant qu’ils permettent de réduire les pollutions et de préserver
le sol et la ressource en eau.
Le recyclage de la biomasse sous-produite par l’agriculture offre de grandes potentialités
énergétiques :
- Fumure organique
- Méthanisation des éléments d’élevage
- Compostage d’autres déchets organiques
- Valorisation du bois (énergie, BRF) en tant que produit de taille d’entretien ou qu’objectif de
valorisation (arbres cultivés en têtard)
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
11/27
La valorisation d’énergies « inépuisables » (solaire et éolien) mérite d’être exploré de manière plus
approfondie.
Comme nous l’avons vu, plus l’agriculture sera « naturelle », plus son bilan énergétique sera
positif. Des diagnostics d’exploitation élaborés depuis quelques années par différents organismes
(Dialecte) permettent d’établir des bilans et des réorientations énergétiques.
L’arbre champêtre, agit une fois de plus comme un moyen incontournable d’attendre ces objectifs :
- il fixe le carbone et accumule l’énergie solaire ;
- il amortit les variations climatiques par ses effets ; pare-vent, parapluie, parasol,… ;
- il limite et prévient les risques de désertification ;
- il est une source d’énergie inépuisable si renouvelé
- le bois est un matériaux de substitution aux matières synthétiques peu énergivore.
Les déchets techniques
Si la valorisation des déchets de cultures tend à se généraliser (compostage, enfouissement..)
beaucoup de travail reste à accomplir dans ce domaine afin de limiter l’exportation de paille, le
brûlage ou la non utilisation locale de la matière organique.
La collecte des emballages phytosanitaires est organisée depuis une dizaine d’année et s’améliore
avec la réduction récente des matières actives utilisées et la réduction des récipients : produits très
concentrés, conditionnement en gros volume ou fourniture en vracs.
Un secteur urgent reste l’élimination et le recyclage des plastiques agricoles, des paillages et des
bâchages plastiques utilisés pour le maraîchage et l’élevage, action qui a été initiée il y a deux ans,
mais qui n’a pas été reconduite. La Chambre réfléchit actuellement à organiser une filière pour
résorber la pollution engendrée par le plastique, mais il est aussi nécessaire de trouver des
alternatives pour en réduire l’utilisation ou en trouver des substituts.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
12/27
PAYSAGE ET AMENAGEMENT RURAL
Comment décliner une même agriculture en différentes modalités de territoires ?
Comment adapter différentes agricultures aux différentes spécificités des terroirs ?
Généralement, des territoires ruraux équilibrés et qui fonctionnent bien produisent des paysages d’un
grand attrait.
Les paysages de la Gascogne gersoise, bien qu’ayant été transformé par la modernisation de
l’agriculture restent l’élément essentiel de l’attractivité de nos territoires. Leur reconquête passe par
une politique d’urbanisme volontaire et par la réinstallation dans les espaces cultivés de structures et
d’éléments non directement productifs, à la fois pour leur forte teneur paysagère mais aussi pour leurs
contributions agronomiques.
Les aménités rurales
Les aménités rurales sont « les attributs, naturels ou façonnés par l’homme, liés à un territoire et qui le
différencient d’autres territoires qui en sont dépourvus » (OCDE). Il peut s’agir d’un paysage remarquable, d’un
patrimoine naturel ou culturel original (biodiversité, architecture, gastronomie…), de ressources préservées (eau,
sol…) ou d’une qualité de vie d’exception (environnement, liens sociaux, services, emplois…). Les aménités
traduisent la présence d’une gestion durable et de qualité de l’espace rural et peuvent être le résultat d’activités
des hommes sur leurs territoires (agriculture, artisanat, services…). En économie, elles sont considérées comme
des « externalités positives » (produits bénéfiques non marchands).
Source : Les pratiques de l’aménagement ; éd. EDUCAGRI 2008
Collectivités et gestion foncière
cf. axe dédié
Le foncier est globalement bloqué puisque convoité par une double pression urbaine et agricole,
notamment dans la frange Est du Pays où l’agriculture est très performante ; mais aussi dans la partie
Ouest où la situation est plus diversifiée, mais qui possède une grande attractivité : la pierre en
Lomagne et Lectourois, la nature dans le Sud Savésien et Astaracais.
En matière d’urbanisme, la réservation des meilleures terres pour l’agriculture doit être assurée
par la planification (PLU) mais aussi par une politique de veille et de concertation. En contrepartie on
peut envisager que les documents d’urbanisme prévoient, dans le cadre d’une transaction de principe,
que cette préservation des terres agricoles soit conditionnée par le maintien et la bonne gestion
d’espaces « naturels » utiles à la collectivité.
D’autre part les collectivités peuvent contribuer à la pérennité et à l’orientation de l’activité agricole sur
leur territoire par la réservation foncière ou l’acquisition de terres visant à favoriser l’installation
d’agriculteurs. Les exemples existent dans d’autres départements :
-
Fermes communales ou intercommunales mises en location ;
Réserves foncières, parfois de superficie réduite (quelques hectares suffisant à l’installation en
d'un maraîcher par exemple).
Les bâtiments agricoles
L’industrialisation de l’agriculture a multiplié et agrandi par phases successives les constructions
destinées à stocker les productions, abriter les machines et les élevages. Ainsi de nombreux
bâtiments isolés, des sièges d’exploitation, des infrastructures de stockage (silos) de grande
dimension ont été érigés au mépris de leur impact visuel et sans grands soucis d’insertion paysagère.
Les parcours avicoles, dont l’objectif est le confort des animaux sont trop souvent dépourvus d’arbres.
Les sites de stockage (paille, graines, hangars) malgré des opérations d’intégration par la plantation
de haies restent insuffisamment aménagés.
L’enjeu esthétique d’un accompagnement paysager de ces nouvelles constructions est évident en
termes d’image territoriale et d’image de l’agriculture locale. Le PDRH prévoit d’intervenir sur la
modernisation des exploitations et des bâtiments agricoles.
On ne peut que déplorer que des interventions plus coercitives ne soient pas conduites par les
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
13/27
groupements coopératifs ou dans le cadre des permis de construire, d’autant que d’ici quelques mois,
plus de 100 bâtiments avicoles vont être construits dans le département. L’arbrement des
parcours avicoles est un enjeu esthétique mais surtout agronomique, puisque la protection des
sols et surtout des animaux a des répercussions économiques importantes dans la rentabilité et le
confort de ces élevages ; et au-delà de ces aspects techniques et cosmétiques, l'arbre génère de la
biomasse, de la biodiversité, et du bois.
L’élevage et les surfaces en herbe
Bien qu’en fort déclin et statistiquement minoritaire dans le Pays plutôt tourné vers les grandes
cultures, l’activité d’élevage participe à diversifier l’économie et les paysages. La présence d’animaux,
la verdure des prés, les zones bocagères (identifiés dans les axes Arbre, et Milieux naturels) ont une
grande valeur environnementale et paysagère. L’élevage permet de valoriser les terres les plus
ingrates (coteaux secs, bas-fonds humides) qui jouent de nombreux rôles écologiques et
d’équilibrage agro-écologique.
Dans le cadre de son agenda 21, le département du Gers soutient « l’élevage extensif et la
sauvegarde des coteaux accidentés », et dans le cadre du Palmipole soutient les initiatives
d’agriculture durable.
Plus généralement le PDRH (dispositif 214) a instauré des MAE « protection des races menacées » et
« système fourrager polyculture-élevage économe en intrants » qui peuvent appuyer les initiatives en
faveur d’une revitalisation de l’élevage.
Plus localement l’expérience de l’ADASEA sur la question et l’étude menée sur les prairies humides
de la Gimone devrait donner un nouvel éclairage. Quoiqu’il en soit, la profession devra rapidement se
positionner car l’élevage ne pourra se maintenir de façon artificielle s’il n’a pas de débouché
économique réel.
Une réflexion de fond sur la question de l’élevage est nécessaire pour mieux aborder la demande et
les besoins à venir, en termes de marché et de filière mais aussi en termes socio-économiques dans
des terroirs très proches du bassin de population toulousain. En coordination avec les Chambres
d’Agriculture départementale et régionale, les organismes professionnels, une action de veille et
d’enquête pourrait éclairer la situation et le devenir de l’activité : offre, installation, reprise, zones
propices, filières locales à développer…
Les éléments fixes et l’équipement des surfaces agricoles
L’intensification a provoqué la disparition de nombreux éléments fixes du paysage. L’agriculture n’en
est pas la seule responsable. La restauration et la création de nouveaux éléments par la collectivité et
son réseau viaire demeurent un enjeu important. Pour autant, l’agriculture reste l’activité la plus à
même d’intervenir dans ce domaine puisqu’elle est le gestionnaire principal du territoire. La SAU
occupe effectivement l’essentiel du territoire. L’agriculture est également le bénéficiaire et l’utilisateur
potentiel le plus concerné par l’existence de ces éléments fixes. Même si leur maintien et leur
entretien reste aujourd’hui catastrophique, on ne peut négliger leurs multiples utilités : confort
climatique, régulation hydrique, anti-érosion, réservoir de biodiversité utile à la lutte biologique contre
les prédateurs des cultures et à la pollinisation des récoltes.
Ces éléments fixes ont été inventés en même temps que l’agriculture ; nous avons hérité de la plupart
d’entre eux. Mais nous disposons aujourd’hui de nouveaux aménagements répondant à des objectifs
agronomiques ou cynégétiques plus élaborés.
Il s’agit d’éléments ponctuels ou isolés, d’éléments linéaires liant la mosaïque et bordant les parcelles,
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
14/27
ou d’éléments en tâche, partie intégrante de la mosaïque. L’enjeu est d’adapter et de combiner
efficacement cette véritable boîte à outils pour régler les problèmes généraux (climat, eau, sol,
biodiversité) comme locaux : protection des cultures, élevages, infrastructures, érosion et écoulement
naturel des eaux, conservation d’ensemble écologiques.
Ces éléments peuvent être classés en différentes catégories :
-
l’arbre champêtre ;
la mare, les points d’eau ;
les cours d’eau et leur ripisylve ;
les haies champêtres ;
les murets en pierre sèche dans les zones calcaires (très présents en Lomagne) ;
les bandes enherbées, en bordure de parcelle ou à l’intérieur (couloirs d’incision, chemins
enherbés,…) ;
les bords de chemins ;
les lisières ;
les bosquets et les boqueteaux ;
les prairies et pelouses « naturelles » ;
les friches landes et accrus ;
les terrassements (diguettes, fossés, bassins, plis) ;
les étangs et les lacs anciens ;
les aménagements mixtes comme l’agroforesterie.
De l’aménagement du paysage global à la gestion de la parcelle
L’intensification de l’agriculture a atteint ses limites et déjà se pose la question de réactiver les
processus biologiques du sol (en Beauce par exemple) et de limiter la lutte chimique contre les bioagresseurs des cultures, celles-ci atteignant de nombreuses impasses (synthèse INRA). Le monde
agricole expérimente et redécouvre des aménagements ou des modalités de gestion alternatives :
-
L’aménagement agricole et les IAE (Infrastructures Agro-Ecologiques) pour une efficacité
optimale, la proportion d’IAE doit occuper au moins 5 % de la surface agricole utile.
Statistiquement le Gers, et le Pays Portes de Gascogne se situent légèrement au-dessus de ce
seuil, mais le pourcentage masque de nombreuses disparités.
Les IAE sont essentiellement des aménagements en bordure et en périphérie de parcelles
(haies, ripisylves, bandes herbeuses,…) et ont un effet optimal lorsque la parcelle avoisine 3 ha
et offre une géométrie allongée.
Des surfaces de 10 ha en grande culture et de 4 ha en élevage constituent un bon compromis
pour leur mécanisation.
-
Les bords de champ sont une opportunité de valoriser les nécessaires ZNT (Zones de Non
Traitement) préconisées par les fabricants de produits phytosanitaires, et permettent un
cloisonnement climatique et sanitaire des parcelles optimum lorsqu’elles forment une barrière.
Les talus plantés, les haies sont donc les plus performants.
-
Les IAE peuvent aussi faire partie intégrante de la parcelle : bande enherbée, chemin, bande
culturale extensive, banquette à carabe (sillon enherbé), rangées de haies ou d’arbres réguliers
(agroforesterie). En combinant culture, herbe, et arbre, l’agroforesterie est le dispositif le plus
abouti et le plus performant et productif des IAE, d’autant qu’il est directement intégré à la
parcelle.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
15/27
Outre leurs effets sur le sol, l’eau, le climat et le paysage, les IAE ont pour objectif principal de :
-
Réduire les insecticides pour l’hébergement de syrphes, carabes, trichogrammes, chauvessouris, oiseaux, etc.
Nourrir et d’abriter les pollinisateurs sauvages et les abeilles domestiques tout le long de
l’année en fournissant un refuge et un étalement des ressources (floraisons)
Créer des trames vertes pour connecter les milieux naturels et faciliter les flux d’espèces au
travers de corridors écologiques sains, garantissant ainsi par brassage génétique la pérennité
de ces espèces.
Les IAE doivent faire l’objet d’une gestion et d’un traitement spécifique lorsqu’on veut optimiser leur
rôle (étalement des interventions, gestion différenciée)
Du point de vue de la PAC, alors que seules les ripisylves et les surfaces enherbées étaient éligibles,
en Surface en Couvert Environnemental (SCE) de l’éco-conditionnalité, à partir de 2009 l’ensemble
des haies le seront également.
Si le développement des IAE n’est pas directement aidé par la collectivité, l’agroforesterie, à l’instar de
la plantation de haies, fait l’objet d’un programme d’expérimentation départemental d’envergure
nationale et européenne qui est fortement soutenu par le Conseil Régional et le Conseil Général.
Actuellement un programme d’expérimentation et de développement des plantes messicoles et des
jachères fleuries à base de mélanges de végétaux de terroir se met en place et devrait alimenter la
connaissance et l’expérimentation dans le domaine. Ce programme est piloté par le GIE ADASEA
Midi-Pyrénées et l’Association Botanique.
Gestion et pratiques culturales
De nombreuses innovations ont permis la simplification du travail du sol, de réduire l’énergie de
traction et le temps d’exécution induit par le labour. Le raisonnement des pratiques agricoles s’est
étendu vers d’autres domaines afin de fertiliser les plants et le sol, de protéger les cultures mais aussi
sur les manières de les associer ou d’en assurer le roulement sur une même parcelle : l’assolement,
dont on a cru pouvoir se dispenser pour obtenir de bonnes performances agronomiques.
Afin d’assurer une « répartition adaptée des cultures dans le territoire » (INRA) de garantir une
diversité et une variabilité des faciès végétaux et culturaux, à la fois dans le temps et dans l’espace,
on peut intervenir de trois façons complémentaires :
-
la rotation des cultures : la succession culturale sur une même parcelle permet l’alternance
des familles botaniques et de leur cortège animal (dont leurs prédateurs). Des études montrent
que l’allongement de la rotation sur plusieurs années (et non 2 à 3 ans) est un facteur
d’équilibre phytosanitaire et de renouvellement du potentiel agronomique, efficace.
-
Avec des intercultures : la disponibilité entre deux cultures peut participer à l’allongement de la
rotation. L’implantation de cultures ou de couverts intermédiaires permet de protéger et
d’améliorer le sol et de maintenir la faune sauvage et auxiliaire au cœur même de la parcelle.
Les CIPAN (Culture Intermédiaire Piège à Nitrate) remplissent tous ces objectifs tout en
permettant de recycler les nitrates par l’implantation de moutarde, trèfle, phacélie,… que l’on
peut ensuite désherber, enfouir, ou encore utiliser pour des semis sous couvert. Une pratique
qui peut être contrariée par la sécheresse d’automne (levée des semis) alors que la
minéralisation des déchets de récolte est optimum.
-
L’association et le mélange des cultures permettent de jouer sur la diversité et la
complémentarité des familles végétales :
Par la juxtaposition dans un même îlot, de cultures variées aux phénologies décalées,
ce qui permet de dissiper la pression des bio-agresseurs ; d’étaler les rythmes
biologiques et les dates de récolte, de maintenir la rugosité de l’espace et de contenir
l’érosion ;
Par le mélange de cultures complémentaires et compatibles, « méteils », ce qui active
la solidarité et la protection entre des espèces en donnant des rendements
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
16/27
avantageux ;
Par la superposition et la juxtaposition d’arbres dans les parcelles cultivées en réalisant
des aménagements agroforestiers qui restent la forme d’agriculture la plus performante
et la plus durable en termes de productivité et d’autonomie environnementale. Outre les
cultures annuelles ou pérennes, destinées à produire directement, l’arbre tout en
disposant de nombreux semis environnementaux au sol et aux plantes est une
production à plus long terme, facilement accessible et construire ainsi une épargne non
négligeable, à tous points de vue.
L’arbre Hors forêt allié et complément naturel d’une agriculture durable
La nécessité d’une action continue (cf. Axe transversal « arbre »)
En tant que végétal « pérenne » l’arbre est un maillon primordial des chaînes trophiques. Ses effets
sur le climat, l’eau, le sol, la biodiversité et le paysage en font un allié de fait pour l’agriculture, en tant
qu’outil d’aménagement pour l’ensemble des territoires ruraux, en tant qu’équipement visant à
optimiser la productivité agricole.
Il permet de protéger les ressources agronomiques, les cultures, les élevages et les bâtiments tout en
embellissant le cadre de vie et de travail. On ne peut que déplorer les massacres chroniques dont les
arbres et les haies champêtres sont encore les victimes : on observe une recrudescence des mauvais
traitements et de la destruction d’arbres qui ne gênent pas, y compris de certains « ancêtres » qui
forçaient jusque-là le respect. Un énorme travail d’explication et de reconsidération de l’arbre est
nécessaire et il est urgent d’initier auprès des agriculteurs une opération de sensibilisation.
Le PAT Boulouze Save l’Isloise devrait apporter de nombreux résultats si l’animation et la gestion
projetées sur le territoire se mettent en œuvre : 152 exploitations, 34 km de haies à entretenir, 18 à
planter, 55 ha d’agroforesterie.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
17/27
DIAGNOSTIC
Unité et diversité du territoire
Au-delà de certains traits communs à la Lomagne et au Savès, le Pays Portes de Gascogne
rassemble une certaine diversité de situations géomorphologiques et agronomiques. Les
conditions naturelles distinguent divers terroirs qui connaissent globalement les mêmes variations
climatiques (pluviométrie moyenne, risque de sécheresse, vent d’autan...), bénéficient de bons sols et
ont orienté leur production vers la céréaliculture. Peu forestier, le territoire conserve toutefois une
bonne couverture d’arbres hors-forêt qui ont pourtant été affectés en même temps que les autres
éléments fixes par les vagues successives d’agrandissement des parcelles et le récent retournement
de nombreuses prairies.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
18/27
Des ensembles géomorphologiques distincts et imbriqués
On peut distinguer globalement quatre ensembles qui déterminent la destination agronomique des
sols :
-
les collines accidentées des vallées dissymétriques, qui couvrent le sud du Pays et le cours
supérieur des rivières secondaires ou naissantes. Elles se présentent comme un damier
multicolore où cohabitent champs cultivés, prairies et surfaces en déprise parmi les boisements
des plus fortes pentes ;
-
Les « ribères », les plaines alluviales qui ont un bon potentiel agronomique malgré les risques
de submersion et qui présentent une certaine hétérogénéité menacée par la généralisation des
grandes cultures : cultures sèches et irriguées, prairies semi-bocagères, peupleraies dans les
fonds les plus humides.
-
Les collines douces et les plateaux terreux du Nord-Savès (autour de Gimont-Cologne-IsleJourdain) qui disposent d’un bon sol profond, très sollicitées et exposées à diverses
contaminations chimiques ; relief propice aux grandes étendues.
-
Les plateaux et petits Causses que l’on rencontre en Lomagne et qui présentent des
spécificités marquées : percolation rapide de l’eau, nappes perchées, forte sensibilité aux
pollutions diffuses, sols propices à tous types de cultures (notamment sur les bordures) malgré
leur faible rétention d’eau.
Des petites régions et des terroirs différenciés
L’observation permet de distinguer trois grands types de paysages agraires, sachant que ce
classement masque de nombreuses disparités locales :
-
des paysages de grande culture : Miradouzin, Val de Save, Pays de Gaure, Pays de Cologne ;
des paysages mixtes diversifiés : St Clarais, Lectourois, Fezansaguet, Gimois ;
des paysages plus équilibrés ou « préservés » : Haut Savès et Haut Astarac
Cette analyse générale ne permet pas d’appréhender et de zoner strictement la composition spatiale
du Pays. Cette diversité constitue une richesse à condition de tenir compte et de s’adapter aux
spécificités du terroir :
-
conditions et potentialités naturelles
structures territoriales et spatiales
pratiques et héritage culturels
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
19/27
Vers une généralisation des grandes cultures
Le vieillissement de la population agricole, la revalorisation du cours des céréales et les
progrès de la mécanisation vont considérablement transformer le paysage actuel dans les quelques
années à venir. Peu exigeantes en main d’œuvre et peu contraignantes, les grandes cultures
augmentent leur surface au détriment de l’élevage et des cultures spécialisées ou traditionnelles qui
marquent aujourd’hui encore l’identité du territoire : fruits et légumes (ail et melon), quelques vergers
(noisettes, noyers et prunes d’ente) et vigne, surtout concentrée autour de Lectoure mais il persiste
toujours, dans chaque commune un modeste carreau de vigne. Le territoire dispose d’un potentiel. Si
elle n’a pas totalement disparue, la viticulture est une activité marginale alors que certaines
zones disposent localement d’un potentiel remarquable : plateaux pierreux, nappes de galets.
Des terroirs qui mériteraient d’être valorisés à leur échelle, surtout lorsqu’on connaît les menaces qui
pèsent sur la vigne méditerranéenne (changement climatique et baisse de la pluviométrie).
Les parcelles les plus improductives ou impropres à la motorisation sont progressivement délaissées,
même si la hausse du prix de céréales a généré la mise en culture de nombreuses anciennes
jachères. On peut penser que les pâtures et les surfaces non primables (après définition des DPU en
2005) fassent moins les frais de la charrue.
La tendance à l’agrandissement des parcelles initié depuis plusieurs dizaines d’années semble
aussi s’accélérer de manière sensible, avec plus d’acuité que dans d’autres terroirs gascons,
avec l’aggravation de phénomènes déjà inquiétants : érosion des sols et de la biodiversité,
perturbations des flux hydriques et climatiques, etc.
L’agriculture biologique
Premier département en matière d’agriculture biologique (3 % de la SAU pour 250
producteurs), le Gers ne possède pas de filière solidement établie. Soucieux de développer
l’activité et d’instaurer des circuits de proximité, le département soutient quelques
démarches (recensement des acteurs, volonté de fournir les cantines des collèges) et la Chambre
d’Agriculture prévoit de s’investir dans son futur contrat d’objectif vers le développement de
l’agriculture biologique.
Au niveau national le PDRH appuie la conversion et le maintien de l’agriculture biologique, mais
globalement le contexte reste flou et localement les moyens manquent pour prospecter les
marchés, animer le développement et organiser des filières. Un travail conséquent que le GABB
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
20/27
32 souhaiterait accompagner.
Si le département et le Pays ne possèdent pas de systèmes alimentaires locaux développés, sinon
quelques AMAP, il semble que la formule ait un gros potentiel de développement : forte demande et
sécurisation de l’offre pour les producteurs. L’agriculture biologique est globalement un gros enjeu de
la production agricole tant pour la conversion des grandes cultures, que pour l’installation de
nouveaux agriculteurs. La demande croissante en produits frais (fruit, légume, viande) dont l’offre
est déficitaire et le peu de moyen nécessaire à l’installation d’un maraîcher (2 ha suffisent en
moyenne) profile un nouveau marché potentiellement dynamique, attisé par la proximité du bassin de
population de Toulouse.
Marché de proximité et bassin toulousain
Autre enjeu d’importance, la proximité de l’agglomération toulousaine et le développement des
bourgades et des bourgs de l’est Gersois.
Le développement probable des filières courtes sur l’ensemble des productions alimentaires mérite
d’être anticipé.
La diversification des productions que cela devrait engendrer favoriserait la nécessaire
hétérogénéité de l’occupation physique du territoire.
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
21/27
POSITIONNEMENT ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES
Vers une agriculture plus « naturelle », plus respectueuse des grands équilibres,
responsable et efficace …
Un besoin d’information, d’échanges et d’expérimentation dans la concertation de
tous les acteurs,mais aussi des représentants de la société civile
Nourrir et animer la réflexion
L’agriculture est au croisement d’intérêts pluriels, et toute action en faveur de son développement doit
s’inscrire dans une démarche d’identification et d’orientation vers des objectifs communs.
Le monde scientifique et les agriculteurs ont progressé sans cesse pour optimiser la production
agricole et alimentaire en s’adaptant au contexte économique, aux nouvelles exigences
environnementales et à la demande sociale. Pour accompagner cette évolution, le Pays peut jouer
un rôle de transfert et d’animation (parties prenantes) et doit ouvrir le débat vers l’ensemble de la
collectivité. Le devenir du territoire étant intimement lié à celui de l’agriculture. A cette fin, la diffusion
de la connaissance, la formation, l’échange d’expériences et la réalisation de programmes et
d’aménagements pilotes peuvent être envisagés en tenant compte des spécificités et des enjeux
territoriaux décrits précédemment.
Soucieuse de développer ses actions de sensibilisation et de formation, la Chambre d’Agriculture
devrait trouver un terrain propice au développement de son programme dans le Pays, à condition
d’harmoniser les actions et de mutualiser les moyens nécessaires.
Soutenir et développer des plateformes d’expérimentation
Il semble nécessaire de multiplier les terrains d’expérimentation, à différentes échelles et
représentatifs des divers terroirs et situations : croiser les expériences, réaliser des
aménagements, tester des solutions nouvelles… En articulation et en complément des programmes
d’actions définis et menés par la Chambre d’agriculture, il serait intéressant de détecter et de suivre
dans la durée, des sites ou des parcelles d’essai, à l’image des placettes de production et d’études
agroforestières aménagées dans le Pays chez Thierry Dupouy à Mauvezin ou chez Jack Delozzo à
Noilhan.
Il apparaît également opportun de se rapprocher des groupes de travail régionaux, notamment du
projet CAS DAR de la Chambre Régionale d’Agriculture visant à mettre au point des techniques très
simplifiées d’implantation pour améliorer la durabilité des systèmes de grandes cultures dans le SudOuest.
Pistes d’action
1) Le pays peut jouer un rôle de transfert et d’animation
Informer des enjeux environnementaux et sanitaires de la production agricole : eau, sol, etc. mais
aussi en termes d’urbanisme et d’aménagement.
Informer sur les IAE (dont arbre et agroforesterie) et sur les méthodes innovantes permettra de
protéger le sol et la biodiversité : échanges techniques, campagnes et document d’information, forum
internet, ateliers thématiques, groupes de travail chercheurs-agriculteurs, voyages d’étude…
Expérimenter et impulser des projets pilotes en termes de méthode de diagnostic, d’étude et de
leurs applications (cahier des charges, plan de gestion, aménagements) en concertation avec le
monde scientifique et universitaire. En s’appuyant sur les structures en place (CUMA, CETA,
organismes) et sur l’acquis d’autres expériences à l’échelle opérationnelle.
2) Agir en faveur d’une diversité et d’une diversification de l’activité et des espaces
agricoles
-
Veille foncière et observatoire élevage
Etude de marché : systèmes alimentaires locaux et agriculture biologique (filières courtes)
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
22/27
-
Etude du devenir agricole d’ici 5 à 10 ans
Etude d’opportunité pour la diversification de l’activité agricole entre autres vers le tourisme
nature : paysans guides de randonnée, ateliers de vacances
Etude du potentiel viticole du Pays
3) Soutenir et développer des plateformes d’expérimentation et de démonstration
Impulser des actions sectorielles autour de la biodiversité et notamment d’une politique de
reconquête de l’arbre : agroforesterie, bâtiments agricoles, bordures de champ et élevage
Participer à la formation et à l’échange des savoirs entre les différents acteurs du secteur agricole
(administratif, chercheur, agriculteurs,…)
Soutenir des programmes « starter » pour le conseil à "l’aménagement agricole durable "
auprès des coopératives et des agriculteurs
4) Intervenir à différentes échelles territoriales
Territorialiser les actions en fonction des potentialités des terroirs : notamment plateaux
calcaires et ribères (cf. axe rivières cours d’eau)
Communes et intercommunalités : Informer les collectivités sur leurs compétences en matière
d’urbanisme et de planification en faveur de l’agriculture (cf. axe urbanisme), en prolongement d’un
travail déjà initié avec la Chambre d’Agriculture et le CAUE.
Exploitation : « bilan énergétique » des exploitations ; Diagnostic environnemental et paysager ;
Diagnostic arbre champêtre
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
23/27
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
24/27
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
25/27
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
26/27
VOLET : AGRICULTURE ET AMENAGEMENT RURAL
Diagnostic Environnemental et Paysager en Pays Portes de Gascogne - ARBRE & PAYSAGE 32 – CAUE 32 – JUIN 2008
27/27