Utilisation des technologies spatiales au service des
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Utilisation des technologies spatiales au service des
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère des Ressources en Eau Agence Spatiale Algérienne Atelier technique Utilisation des technologies spatiales au service des ressources en eau Alger, 22 novembre 2012 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Sommaire Introduction…………………………………………………………………………………………………………….……..2 Allocution d’ouverture de Monsieur le Ministre des Ressources en Eau…………………..…….…..….…3 Allocution de Monsieur le Directeur Général de l’Agence Spatiale Algérienne……………….…….……5 Allocution de Monsieur le Directeur Général de la Protection Civile……………………..………..……..….4 Session1 : Inondations : Prévention, cartographie et gestion des zones à risque Introduction à la problématique des inondations en Algérie et projet d’étude des zones inondables et de cartographie des zones à risque en Algérie……………………………..………..…………...9 Outil spatial et SIG au service de la prévention et de la gestion des inondations : expérience et perspectives……………………………………………………………………………………………….….....18 Projet de mise en place d’un réseau d’auscultation géométrique du barrage de Sikkak (Tlemcen) à partir d’observations spatiales………………………………………………………….……………….....31 Session2 : Utilisation de l’outil spatial dans l’amélioration des connaissances des ressources en eau et en sols : prospection et cartographie Prospection hydrogéologique à partir des données satellitaires optiques et radar………………………………………………………………………………………………………………………………..….43 Utilisation de la télédétection dans l’élaboration de la carte des ressources en eau souterraine du nord de l’Algérie…………………………………………………..…………………………….…...……..52 Projet de cartographie des ressources en sols du nord de l’Algérie par télédétection…..………..61 Recommandations…...………………………………………………………………………………………………………..…….72 Programme……………………………………………………………………………………………………………………………...73 1 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Introduction Les inondations en Algérie se définissent aujourd’hui comme un phénomène naturel fréquent induisant des dégâts matériels et humains considérables, causées dans la majorité des cas par le débordement des lits majeurs des oueds. Plusieurs facteurs influent sur l’aggravation de ce phénomène, dont les facteurs météorologiques, topographiques, géologiques, hydrologiques et humains. Ces derniers sont étroitement liés à la croissance démographique et à l’urbanisation souvent inappropriée sur les zones inondables. La télédétection et les SIG constituent des outils d’aide à la décision, optimisant le suivi et la gestion de cette problématique, en complément des études et mesures élaborées sur terrain. Cette combinaison des données géo-spatiales et thématiques permet une cartographie à différentes échelles des zones à risque inondation ainsi que la planification des aménagements futurs destinés à son atténuation. Par ailleurs, l’amélioration des connaissances des ressources en eau des bassins hydrographiques passe par une meilleure couverture cartographique hydrogéologique, hydrologique, agro - pédologique, ainsi qu’une meilleure connaissance de la sensibilité à l’érosion des zones inondables et du cadastre hydraulique. Ces couvertures cartographiques peuvent être aussi appréhendées par les techniques spatiales. Dans ce contexte, l’Agence Spatiale Algérienne et le Ministère des Ressources en Eau ont organisé un atelier technique sur le rôle des technologies spatiales au service du développement du secteur des ressources en eau, le 22 novembre 2012 au siège du Ministère des Ressources en Eau. Cette rencontre a été placée sous la présidence du Ministre des Ressources en Eau, avec présence des Directeurs Généraux de l’Agence Spatiale Algérienne, de la Protection Civile, de l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (ANRH), ainsi que des responsables et experts des secteurs concernés par la problématique des inondations. Les travaux de la journée technique ont été scindés en deux sessions : - La première session, dédiée aux Inondations : Prévention, cartographie et gestion des zones à risque. - La deuxième session, dédiée à l’Utilisation de l’outil spatial dans l’amélioration des connaissances des ressources en eau et des sols : prospection et cartographie 2 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Allocution d’ouverture de Monsieur le Ministre des Ressources en Eau Mesdames et Messieurs, J’ai le plaisir de procéder aujourd’hui à l’ouverture des travaux de la journée technique consacrée à l’étude et la cartographie des zones inondables et des zones à risque d’inondation en Algérie. Je saisis cette opportunité pour souhaiter la bienvenue à tous les participants concernés par cette problématique qui revêt un caractère particulier dans la mesure où elle procède à l’analyse d’un phénomène hydrologique complexe aux conséquences dramatiques sur les personnes et les infrastructures. La participation active de tous les acteurs ayant en partage la même préoccupation (DGPC, DGSN, Collectivités locales, Travaux Publics, Habitat, Ressources en Eau, ANRH, ANBT, ASAL, ONM), aboutira certainement à : - une meilleure connaissance des mécanismes et des processus mis en jeu par les phénomènes hydrologiques extrêmes ; une étude complète intégrant une masse considérable de données relevant des différentes disciplines des Sciences de la Nature et de l’Eau ; une cartographie précise des zones sujettes aux inondations et des zones à risque ; des schémas d’aménagement et des actions de prévention et de lutte contre ces phénomènes hydrologiques ; des modèles de prévision fiables sur lesquels peut être basée une planification de toute action de développement à moyen et long terme ; une valorisation des expériences capitalisées par l’ensemble des acteurs concernés par la problématique des inondations en Algérie à travers des courants d’échange. Par ailleurs, il est à souligner que si la réalisation de ce genre d’études est une action importante, il n’en demeure pas moins que le suivi et l’actualisation régulière des connaissances du risque « inondation » doivent être le souci permanent des institutions en charge de cette thématique. La préservation des vies humaines et des infrastructures socio-économiques du pays doit constituer une préoccupation majeure et de premier ordre afin d’éviter à l’avenir que de telles catastrophes naturelles ne viennent endeuiller nos compatriotes et semer la désolation dans nos espaces urbains. Il s’agit non seulement : d’établir des documents précis (analyse statistique et autre), de déterminer et de cartographier les zones à grand risque, d’évaluer les impacts des crues et inondations (perte des biens, démolition des ouvrages d’art et parfois pertes en vies humaines et animales) 3 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» mais aussi de définir un plan d’actions à mettre en œuvre de manière à anticiper sur ce genre de phénomène hydrologique ou au moins à en réduire les conséquences au niveau des régions vulnérables. Cette importante rencontre s’inscrit dans le cadre des actions concertées relatives à la maîtrise des connaissances sur la problématique des causes et des conséquences des inondations dans le souci d’une occupation rationnelle et harmonieuse du territoire. En effet, face à un taux d’accroissement de la population encore élevé et au regard du rythme de développement socio-économique de notre pays, on ne peut se permettre une occupation anarchique du territoire déjà marqué par une certaine vulnérabilité et sujet à une pression qui peut générer un déséquilibre régional porteur de situations conflictuelles. C’est à ce titre et conscients de l’urgence à éviter ces situations que les décideurs concernés mettent en place graduellement mais sûrement une nouvelle approche basée sur les principes d’une gestion solidaire entre tous les acteurs et intervenants en charge de ces problèmes. Nous espérons disposer des premiers résultats de l’étude générale des inondations d’ici la fin de l’année 2013 qui sera l’occasion pour nous associer à une première évaluation et définir les orientations requises. Cette forme de coopération est à encourager ; je souhaite plein succès à vos travaux qui retiennent tout notre intérêt et vous remercie pour votre attention. 4 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Allocution de Monsieur le Directeur Général de l’Agence Spatiale Algérienne Monsieur le Ministre, Monsieur le Directeur Général de la Protection Civile, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames et Messieurs, Je tiens tout d’abord à exprimer mes sincères remerciements et toute ma reconnaissance à Monsieur le Ministre des Ressources en Eau, pour avoir abrité la tenue de cet atelier technique au sein de son ministère et ce, quelques semaines à peine, après sa nomination à la tête de ce département. Ceci traduit clairement sa volonté politique de mobiliser tous les outils scientifiques et technologiques au service du développement du secteur des ressources en eau et de sa modernisation. Cet atelier vise des objectifs précis et donnera une impulsion à la collaboration qui existe entre l’Agence Spatiale Algérienne et les institutions spécialisées du Ministère des Ressources en Eau. Cette collaboration a pour ancrage principal le Programme Spatial National- horizon 2020, qui prévoit, dans sa partie applicative, 10 axes de développement avec le secteur des ressources en eau, et une convention cadre signée en décembre 2010, entre l’ASAL et le MRE qui précise les actions prioritaires et les conditions de leur mise en oeuvre. Les actions prévues s’articulent autour de la mise à contribution de l’outil spatial et des systèmes d’information géographiques (SIG), pour la cartographie des ressources en eau et en sol (et sous sol), les études liées au phénomène d’érosion, d’envasement de barrages, l’auscultation des ouvrages hydrauliques, la prévention et la gestion des inondations par l’élaboration des cartes de risques, le cadastre hydraulique, entre autres. Pour cela, des conventions spécifiques existent avec l’ANRH, l’ANBT, l’ONID. Ces dernières années ont vu les efforts concentrés autour de la prévention et la gestion des inondations, à cause des événements pluvieux que notre pays a connu à Ghardaia en 2008, El Bayadh en 2011 et El Tarf en 2012. Ces évènements, dont les conséquences sur les populations sont souvent néfastes ont vu la mobilisation des moyens humains et matériels de l’ASAL (imagerie, traitement, systèmes GPS, missions de terrain), de l’ANRH et des différentes institutions. Aujourd’hui, nous sommes capables de définir rapidement les zones sinistrées et de contribuer à la définition rapide d’un plan d’action au lendemain d’un événement pluvieux néfaste. 5 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Ce qui est plus important, c’est la mise en place s’un système de prévention contre ces effets néfastes à travers une cartographie précise des zones à risque, par utilisation des images satellitaires et des systèmes de positionnement satellitaires, dont l’exploitation permet la définition et la mise en œuvre d’un plan d’aménagement de ces zones à risques. Ceci contribuera à réduire au strict minimum les impacts sur les populations et infrastructures, les terres agricoles et les biens. Une autre priorité consiste en la connaissance des ressources en eau et leur bonne gestion par utilisation de l’Imagerie Satellitaire et des SIG. En effet, l’immensité du territoire, particulièrement des zones sahariennes, ne peut se passer de la télédétection, outil objectif et fiable d’observation. L’ASAL, l’ANRH et l’ANGCM ont réussi ensemble, un travail dans le bassin de Tindouf qui a abouti à une cartographie des potentialités hydriques souterraines, par utilisation de l’imagerie optique et radar. Le travail que va présenter Mr KEBIR, chercheur au Centre des Techniques Spatiales, montrera concrètement l’efficacité de l’outil spatial. Ce travail pourra être généralisé sur l’ensemble de l’Espace Saharien Algérien, constituant ainsi un précieux outil d’aide à la décision, aussi bien pour le secteur des ressources en eau que de l’agriculture, l’habitat, l’aménagement du territoire, etc.., car comme vous le savez, aucun développement ne peut se passer de la disponibilité de cette précieuse ressource. Je tiens à réitérer mes sincères remerciements à Monsieur le Ministre des Ressources en Eau et à travers lui à l’ensemble des cadres et experts du secteur et de ses institutions spécialisées pour la confiance témoignée à l’ASAL et je l’assure de notre entière mobilisation au service du développement de ce secteur stratégique et sensible. L’ASAL est un instrument scientifique et technologique du Gouvernement, dotée d’une compétence humaine et des moyens satellitaires à travers ALSAT-2A, ayant l’ambition de progresser de plus en plus rapidement. Elle se fera le devoir de contribuer activement aux nobles objectifs qui sont les votre : - la maîtrise et la connaissance, la gestion et l’exploitation rationnelle des ressources en eau, à travers l’ensemble du territoire national. La protection des populations et des biens contre les effets néfastes des inondations. Bref, contribuer à améliorer le bien être des populations. Je vous remercie. 6 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Allocution de Monsieur le Directeur Général de la Protection Civile Monsieur le Ministre, Honorable assistance, Tout d’abord permettez-moi de vous adresser, Monsieur le Ministre, tous mes remerciements, pour votre invitation à participer à cette journée d’études sur la problématique des inondations en Algérie. C’est une très louable initiative que d’organiser cette conférence, car les inondations constituent, chaque année, la préoccupation des pouvoirs publics. Nous avons encore en mémoire, les grandes inondations de : Ghardaïa- El Tarf- El Bayadh et Béchar qui ont causé des pertes en vie humaine et un grave préjudice à notre économie. Toutefois, grâce au travail remarquable de votre département ministériel, l’on ne peut que se féliciter des résultats obtenus dans ce domaine ou beaucoup reste à faire. L’organisation de cette manifestation, prouve encore une fois, toute la place et l’intérêt que vous accordez à cette problématique et tous les efforts que vous déployez pour l’atténuation et la réduction des effets de ce risque. Je voudrais également, saluer l’apport, combien remarquable de l’Agence Spatiale Algérienne pour sa haute technologie et sa mise à disposition de l’imagerie satellitale qui est d’une aide appréciable dans le cadre de la gestion et de la prévention de ce fléau. En ce qui concerne, la protection civile qui est devenue un acteur incontournable dans la prise en charge de ces évènements, elle sera toujours présente à vos côtés et participera activement aussi bien par des actions de prévention qu’opérationnelles. Je suis convaincu, qu’à travers ces journées d’études qui regroupent l’ensemble des intervenants, que des solutions pourront être dégagées et apportées à cette problématique des inondations qui perturbent sérieusement la vie des citoyens et causent des dommages à notre économie. Je souhaite pleins succès à vos travaux. 7 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Session1 : Inondations : Prévention, cartographie et gestion des zones à risque 8 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Introduction à la problématique des inondations en Algérie et projet d’étude des zones inondables et de cartographie des zones à risque en Algérie M. Bouguerra Mohamed : département hydrologie Agence Nationale des Ressources Hydraulique I. Présentation générale du phénomène d’inondation : Un risque naturel : c’est la rencontre d’un aléa et d’une vulnérabilité Aléa Vulnérabilité Elle est liée exclusivement à l’occupation du sol et sa tolérance aux Elle est une conséquence des événements hydrométéorologiques inondations Elle est mesurée selon la probabilité d’occurrence Et par : • La période de retour • La hauteur et la durée de la submersion • La vitesse de l’écoulement • La torrentialité des cours d’eau Elle est favorisée par : • La déforestation intensive • Urbanisation mal contrôlée (occupation des rives immédiates des cours d’eau……..) • Défaillances des réseaux de collecte des eaux pluviales. • Défaut d’entretien des lits d’oueds (absence d’hiérarchie du réseau hydrographique) S ‘il y a dégâts donc l’Aléa est exceptionnel ou la vulnérabilité a augmentée A. La gestion du phénomène : Elle doit se faire sous deux aspects : 1. La gestion des crues et inondations En diminuant les aspects favorisants précités, Sans privilégier systématiquement la réduction des zones inondables mais la répartition des volumes dans le bassin versant pour une bonne protection des biens et de la ressource. 9 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 2. La gestion du risque : à savoir faire : de la prévision météorologique. de la prévision des crues. de la prédiction par des bulletins et autres moyens audiovisuels de l’information préventive (affichages et panneaux) Gérer la catastrophe, c’est prévoir : des scénarii de secours des scénarii d’évacuations Cellules de crises et d’informations La première manière de diminuer l’aléa est de se protéger, afin de réduire son exposition aux phénomènes extrêmes. C’est la justification de toute politique de protection contre les inondations. - protections localisées (exhaussement, endiguement local). - digues longitudinales - barrages écrêteurs Cette politique de protection fut pendant longtemps la seule mise en œuvre. Elle finit par trouver ses limites dans la multiplication des conflits amont-aval, entraînant une « spirale » de l’aménagement sans issue. La fausse sécurité induite par ces aménagements, conduit à un surdéveloppement des zones exposées et une vulnérabilité grandissante aux évènements extrêmes. Une certitude doit s’imposer : Le risque Zéro n’existe pas L’autre manière de réduire l’aléa est d’en prévoir son occurrence afin de prendre les mesures nécessaires pour en limiter les conséquences humaines et économiques d’où la mise en œuvre de politiques d’alerte et de prévision . L’alerte consiste à déclencher la mise en œuvre de moyens, lorsque certain paramètres physiques caractéristiques de la crue (intensité de la pluie, hauteur d’eau, débit…) dépassent des seuils pré-établis. Au-delà de la simple alerte, la prévision consiste à anticiper l’événement au maximum, afin de disposer d’un délai supplémentaire pour prendre les mesures nécessaires. A partir d’informations télé-transmises , un modèle mathématique, cœur du système de prévision, permet d’élaborer des scenarii d’évolution de crise à partir desquels différents niveaux d’alerte peuvent être donnés. Même l’alerte et la prévision touchent aussi leurs propres limites : la prévision reste très difficile en cas d’événement hydrologique brutal (« crue éclair »: flash flood). C’est pourquoi une politique de prévention doit être développée : revenir à des principes d’aménagement et d’urbanisation permettant de réduire la vulnérabilité des biens et des personnes. 10 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» En clair, limiter l’occupation du lit majeur des rivières et favoriser tout ce qui peut contribuer à accélérer le ruissellement des eaux pour ne pas empêcher leur libre circulation. En résumé, la maîtrise du risque inondation passe par une série d’actions conjointes et concertées destinées à réduire à la fois l’aléa et la vulnérabilité. Une politique globale de lutte contre les inondations doit s’appuyer sur les « 3P » : - Protection, pour sécuriser les biens et les personnes . - Prévision, pour anticiper l’événement et mieux gérer la crise. - Prévention, pour mieux maîtriser l’urbanisation et permettre un libre écoulement des eaux. Au-delà de l’ensemble de ces processus mis en œuvre pour limiter et mieux gérer les risques, il est essentiel aujourd’hui de recréer une véritable culture du risque, passant par des actions de sensibilisation et d’éducation au risque. Le risque doit être ré-accepté comme une dimension incontournable de nos vies en société. La mémoire du risque, et d’une manière générale, la gestion de l’information liée au risque sont des éléments essentiels de cette nouvelle prise de conscience. II. Les inondations en Algérie : A. Les causes et types d’inondations catastrophiques en Algérie D’une manière générale les causes des inondations peuvent être classées en 3 types: Celles qui sont liées à des situations météorologiques remarquables se traduisant par une forte pluviosité (pluies importantes, orages violents) Celles liées à l’activité humaine (difficultés d’absorption du ruissellement par les différents réseaux, gonflement des oueds par les décombres, occupation des berges des cours d’eau etc..) les inondations produites dans des régions présentant un environnement topographique défavorable: les villes traversées par des oueds ( Bordj Bou Arreridj, Béchar, Ghardaia, Naama, Oued Rhiou, Sidi Bel Abbes) les villes situées au piémont de montagne (Annaba, Ain Defla, Batna, Médéa) 11 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Un réseau hydrographique très dense Carte des sites inondés au moins une fois B. Inondations selon le type de crue (selon sa durée , son étendue et ses caractéristiques ). a- Inondations engendrées par des crues torrentielles (« crues éclairs »: flash flood) et affectant le plus souvent les petits bassins ,elles sont le plus souvent liées et localement intensives issues de phénomènes de convections sous forme de tempêtes orageuses se produisant généralement en automne ou en été. 12 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Elles sont dangereuses en raison de leur soudaineté .Leurs ruissellements rapides et violents peuvent intervenir quelques minutes après la pluie , les débits d’oueds peuvent passer en temps record de quelques m3/s à plusieurs milliers de m3/s (2 à 3h seulement). b- Inondations des grands bassins versants, elles résultent le plus souvent de précipitations importantes généralisées sur de grandes étendues et caractérisées par leur longue durée et la quantité de leur écoulement. C. Les outils Réglementaires L’idée de prévention des risques majeurs a émergée suite au séisme du 10 octobre 1980 de Chlef. Depuis les législateurs algériens a élaboré plusieurs lois. - La loi n° 01-20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement et au développement durable du territoire - La loi n° 03 -10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable. - Le n° 04-20 du 25 décembre 2004 relatif à la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. La loi contient des prescriptions particulières en matière de prévention des inondations article 24 et 25. Les Plans Généraux de Prévention des Risques d’Inondation (PGPR) : Les outils réglementaires sont institués par la loi n°04-20 du 25décembre 2004) dans les articles 16 – 18 – 24 -25. En outre il y a eu lieu de prévoir la création d’une délégation des risques majeurs, dont les objectifs seraient : - la maîtrise de l’urbanisme - la préservation des capacités d’écoulement et d’expansion des crues pour ne pas aggraver les risques dans les zones situées en amont et en aval - la protection des biens et des personnes. III. Cartographie des zones inondables Elle repose sur l’utilisation des images satellitaires pour la délimitation exacte des zones touchées par les inondations. Le suivi est assuré grâce à l’activation de la Charte Internationale des catastrophes naturelles. Cela permet effectivement : - de cartographier les zones d’épandage. d’évaluer les dommages. de faire des comparaisons avant et après la crise. d’avoir l’accès à l’information si possible en temps réel… 13 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Inconvénients : - Ceci concernera les situations de crise. - Activation de la charte est parfois lente A. Cartographie des zones inondables par utilisation de LA MODELISATION DES CRUES et des MODELES D’EPANDAGE. Choix d’un MODELE D’EVALUATION DES CRUES Choix d’un MODELE D’EPANDAGE Choix d’une période de retour Evaluation des paramètres de la crue (débits de pointe, volume…) - MNT précis, Images Satellitaires, topographie Cartographie des zones inondables IV. Programme futur Etude Générale des inondations en Algérie. Modernisation du réseau d’observation. Généralisation de l’expérience du réseau d’alerte et de prévision Pilote d’El Harrach. 1. Étude générale sur les inondations Quatre objectifs principaux : L’étude et la détermination des zones inondables et des zones à risques La cartographie des zones inondables et des zones à risques L’étude de mise en place de systèmes de prévisions et d’alerte des crues L’élaboration d’un programme d’aménagement des cours d’eau et de protection des zones sensibles. 14 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Mission 1 : Définition des zones à risque d’inondations Mission 2 : Cartographie des zones inondables Mission 3 : Étude de mise en place de systèmes de prévisions et d’alerte des crues Mission 4 : Élaboration d’un programme d’aménagement des cours d’eau et de protection des zones sensibles. Mission 1 : DÉFINITION DES ZONES À RISQUE D’INONDATIONS Sous mission 1.1: Identification des sites traditionnellement exposés aux inondations en fonction de leur vulnérabilité, de la fréquence d’occurrence des crues et des zones jugées exposées au phénomène inondation. Il sera tenu compte de l’inventaire des zones inondées et, en complément à ce dernier, l’historique des grandes crues et éventuellement les résultats d’enquêtes locales. Sous mission 1.2: Étude et analyse des conditions hydro-climatologiques et physiques ayant induit ces inondations (détermination des paramètres hydrologiques) et classement en fonction des paramètres socioéconomiques (pôles à grande concentration de population et grands pôles industriels suivant un degré de sensibilité ( haut risque, risque moyen, risque faible). Mission 2 : CARTOGRAPHIE DES ZONES INONDABLES Sous mission 2.1: Cartographie des zones à risque d’inondation (à partir de la photo aérienne, de la télédétection et des levés topographiques) en tenant compte de toutes les modifications du milieu physique (urbanisation, infrastructures, occupation du sol etc.) et en fonction de seuils critiques d’inondations prédéterminés au préalable. Sous mission 2.2: Élaboration d’un Système d’informations Géographiques des zones à risques Mission 3 : ÉTUDE DE MISE EN PLACE DE SYSTÈMES DE PRÉVISIONS ET D’ALERTE AUX INONDATIONS. Sous mission 3.1 Élaboration de modèles de prévisions hydrologiques et d’alerte aux inondations au niveau des sites identifiés à risque d’inondation. Sous mission 3.2 - Élaboration d’un schéma d’implantation de réseaux de prévision et d’alerte de crues et de télétransmission au niveau des zones à risque. - Définition d’un protocole de gestion pour l’ensemble des réseaux de prévision et d’alerte de crues et de l’architecture de connexion aux centres régionaux et au centre national. Mission 4 : Élaboration d’un programme d’aménagement des cours d’eau et de protection des zones sensibles Sous mission 4.1 Proposition d’aménagement des lits et des berges des cours d’eau sis à l’amont des zones à hauts et moyens risques sélectionnées ou traversant ces dernières. Sous mission 4.2 Proposition d’ouvrages adaptés de protection contre les inondations des zones à risque faible. 15 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» RESULTATS ESCOMPTES - Un inventaire des zones exposées aux inondations avec un classement par rapport à leur sensibilité à ce phénomène (haut risque, risque moyen, risque faible). - Un document résumant les paramètres hydrologiques induisant des inondations. - Une cartographie des zones les plus sensibles (à haut risque). - Une banque des données qui servira de base pour l’élaboration éventuelle de modèles de prévision hydrologique au niveau de ces zones. - Un Système d’Informations Géographiques sur les zones inondables. - Une liste de propositions d’aménagements structurels (oueds à recalibrer, zones où prévoir des digues, sites d’ouvrages adaptés de protection …). - Une liste de schémas d’implantation de systèmes de prévision et d’alerte aux inondations au niveau des zones à hauts et moyens risques. - Un personnel technique formé sur les techniques modernes de cartographie et de modélisation 2. Modernisation du réseau d’observation A.P.: 250.000.000 D.A. Acquisition et mise en place d’équipements automatiques de mesure et de systèmes de télémesure et télétransmission .du réseau d’observations Hydro-climatologiques national. Consistance de l’opération : - - - l’acquisition d’équipements de jaugeage au saumon composés de moulinets et de treuils (mesures des crues). l'acquisition et l’installation d’équipements de mesures automatiques composés de stations d’acquisition et de différents capteurs pour la mesure des paramètres hydrologiques (hauteur d’eau, pluviométrie) ainsi que les logiciels de gestion l’acquisition des logiciels de paramétrage des stations, de collecte de données et de télétransmission l’acquisition d’appareils de collecte de données in situ des stations automatiques . l’acquisition d’équipements pour la télémesure et la télétransmission (modem, antenne GPS, logiciels de gestion.) et la mise en place du système de gestion (permettant la mesure à distance et sa transmission au centre collecteur). l’acquisition de panneaux solaires et de batteries pour l’alimentation des stations en énergie. 16 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 3. Réseau d’alerte et de prévision de l’Oued El Harrach CONTEXTE ET OBJECTIF Ce projet pilote revêt plusieurs objectifs : Sur le plan technique : - La gestion des différents équipements (test des capteurs, du système de transmission et la programmation de seuils d’alertes) permettra une meilleure maîtrise technique des équipements. La gestion de la télémesure et du système de prévision permettra un suivi continu des crues en temps réel. Sur le plan prévision des crue et alerte : - Mesure à tout instants des différents paramètres hydrologiques et la transmission rapide des alertes vers le centre de gestion ainsi qu’aux personnes destinataires définies pour chaque niveau atteint. La prévision, déterminée avec quelques heures d’avance, permettra d’alerter les services compétents pour prendre toutes les mesures nécessaires de protection des riverains et des biens. - A moyen terme : - - Conception de modèle d’aide à la collecte et la gestion des informations concernant les inondations et la représentation des enjeux lancer des études visant à : Développer les bases théoriques du concept de vulnérabilité. Développer les bases conceptuelles de la notion du risque maximal acceptable notamment avec les outils économiques. Développer des méthodes opérationnelles de quantification économique du risque d’inondation . Réaliser les différents supports cartographiques des risques d’inondabilté. Mise en place d’un système d’alerte et de prévision. 17 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Outil spatial et SIG au service de la prévention et de la gestion des inondations : expérience et perspectives M. Benhamouda Fethi, Directeur d’études Agence Spatiale Algérienne I. Les projets d’applications spatiales prévus dans le PSN, horizon 2020 : La convention cadre signée le 08 décembre 2010 entre le Ministère des Ressources en Eau et l’Agence Spatiale Algérienne, vise le développement d’outils d’évaluation, d’analyse et de gestion des ressources en eau s’appuyant sur l’utilisation des technologies spatiales et des SIG. Les actions inscrites dans le cadre du Programme Spatial National (PSN) horizon 2020 sont: II. Etudes hydrogéologiques par imagerie, multispectrale, hysperspectrale et radar Système de préalerte et de gestion des inondations Auscultation des ouvrages d’art hydraulique Base de données du cadastre hydraulique Etude d’impact et choix du tracé des canalisations de transfert d’eau Cartographie des ressources en sol Etudes hydrologiques des bassins versants et de l’érosion par télédétection Cartographie des zones inondables à grande échelle Etude d’impact et choix du tracé des canalisations de transfert d’eau. Contribution de l’outil spatial dans la prévention et la gestion des risques majeurs: Système national d’alerte aux catastrophes naturelles : Ce système repose sur la mise en place d’un système national d’alerte aux catastrophes naturelles « Cellule d’Alerte des Catastrophes Naturelles « CACN » dont le siège est au niveau de la DIRECTION GENERALE DE LA PROTECTION CIVILE (DGPC). Le rôle de cette cellule est la Coordination nationale en matière de prévention, de gestion et de suivi des catastrophes naturelles. Différentes institutions spécialisées comme l’INPV, la DGF, l’ANRH et le CRAAG au fonctionnement de cette cellule par l’élaboration d’indicateurs d’alerte relatifs respectivement aux risques acridiens, feux de forêts, inondations et séismes. D’autres institutions productrices de données géo-spatiales et météorologiques, telles que l’ASAL, l’INCT et l’ONM contribuent par la fourniture d’outils d’aide à la décision aux services d’intervention de la DGPC. 18 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» En effet, l’’ASAL met à contribution son savoir-faire par : - Le traitement des images satellitaires à différentes résolutions spatiales - La localisation et délimitation des zones sinistrées - L’élaboration de cartographie fiable. III. Expériences MRE-ASAL dans la gestion des inondations: Inondations de la wilaya de Ghardaïa en 2008 : Le travail élaboré par l’ASAL dans le cadre des inondations de Ghardaïa en 2008 s'est appuyé sur un processus de reconnaissance, de traitement et d’analyse multidimensionnelle des dégâts occasionnés par les inondations. Les traitements numériques des images satellitaires couvrant cette région sont complétés par des missions de validation sur le terrain, ce qui apporte une valeur ajoutée certaine à la fiabilité des résultats. En effet, des images à différentes résolutions spatiales (32m, 20m, 2.5m, 60 cm et 50 cm) ont été traitées et soumises à des analyses thématiques ayant pour objectif une évaluation des dégâts occasionnés par ces inondations et de leur impact sur l’activité locale dans ses différents volets, avec pour finalité l’appui technique à la mise en œuvre d’un programme intégré de reconstruction et d’aménagement. 1. Vue globale de la zone inondée : L’analyse des images à moyenne résolution prises avant les inondations et après les inondations (05 octobre 2008), fait ressortir les éléments suivants : 19 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» a. La commune d’El Ateuf est la plus touchée par cet événement pluvieux exceptionnel. Ceci s'explique par le fait que El Ateuf est située à la confluence de trois oueds : Oued El N’Tissa, Oued El M’zab, Oued El Haitem ( la couleur bleue indique la présence d’eau dans les oueds) . En plus, de la pente plus élevée, qui a pour conséquence, d'accélérer l'écoulement des eaux et donc d'augmenter le volume des eaux et des apports solides (boue). b. On distingue grâce à l’analyse des deux images -avant et après-, que la digue située en amont de l’oued El Abiod a été complètement remplie (Au Nord de la région), provoquant même l’inondation des terres agricoles (couleur verte) et des habitations avoisinantes situées en amont (Ouest) de la digue. Plus de 100 hectares de terres agricoles inondées ont été inventoriées. c. Image moyenne résolution du 13 Octobre 2004 Image moyenne résolution du 05 Octobre 2008 › Inondations de la ville d’El Bayadh, en 2011; › Inondations d’El Tarf, février et mars 2012. IV. Perspectives › Etude des zones inondables et cartographie des zones à risque, › Cartographie des ressources en sol du nord de l’Algérie 2. Identification des impacts de l’inondation: L'analyse issue de l'interprétation des images à haute résolution, acquises avant et après les inondations, a fait ressortir les informations suivantes : a. Habitations: on dénombre plusieurs habitations inondées du type individuel. Les maisons les plus gravement touchées sont principalement situées à quelques mètres des lits d’oueds. A titre d'exemple, sur une superficie de 1,5 hectares , située à la limite entre la palmeraie de Ghardaia et la localité de Ghardaia, on dénombre pas moins de 08 habitations complètement inondées. Il y a lieu de signaler que la partie Ouest de la vieille ville de Bounoura est menacée, car la route qui longe la partie surélevée des habitations, a été inondée. Ce qui a pour conséquence la fragilisation de la fondation de ces vieilles bâtisses. 20 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Avant les inondations du 01 octobre 2008 Aprés les inondations du 01 octobre 2008 b. Ouvrages et équipements: les inondations ont eu pour conséquence l’effondrement de plusieurs ponts dans les 03 trois communes concernées par l’étude préliminaire. En effet, on recense l’effondrement d’au moins 04 ponts : deux dans la localité El Abiodh Dhahoua (Au Nord) et deux autres dans la localité d’El Ateuf. Il y a lieu de signaler que la digue située en amont de la ville de Berriane a résisté aux torrents d’eau. Alors qu’au Sud de la ville d’El Atteuf, la digue a cédé ayant pour conséquence l’inondation de plusieurs hectares de palmeraies. Avant les inondations du 01 octobre 2008 Après les inondations du 01 octobre 2008 Rupture de la digue 21 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 22 Avant les inondations du 01 octobre 2008 Lit d’Oued Après les inondations du 01 octobre 2008 Route effondrée suite aux inondations, isolant les deux rives de l’oued M’Zab c. Terres agricoles: l’estimation préliminaire fait ressortir au moins 600 hectares de parcelles agricoles à vocation arboricole. Elles sont principalement situées, tel que confirmé par les services du ministère de l’agriculture et du développement rural, dans la commune de El Abiodh Dhahoua, de Ghardaia (Ghaba) et au sud de la localité d’El Atteuf. 1. Analyse et cartographie des zones inondées: Une fois les zones sinistrée identifiées, l’ASAL a procédé à la cartographie des zones inondées des 09 communes touchées par les inondations du 1er octobre 2008, à partir des images Satellitaires à haute résolution et de MNT améliorés par des données GPS. Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» a- Influence des retenues amont et des travaux d’endiguement : Une étude effectuée en 1994 indique l’influence des aménagements effectués à ce jour sur les phénomènes d’inondation survenus dans la région. b- Évaluation de l’état d’avancement des aménagements réalisés dans la vallée du M’Zab, à partir des images Alsat-2A : Une Image Alsat-2A (Juin 2011) couvrant 04 communes de la wilaya de Ghardaïa : Ghardaïa, Bounoura, El Atteuf et Beni Isguen Ksar de Beni Isguen Ksar de Bounoura Auscultation par les techniques de positionnement par satellites d’ouvrage hydraulique : Ksar de Ghardaia Ksar Melika 23 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Les traces des aménagements récents (après les inondations 2008) réalisés sur ce segment d’oued M’Zab, en particulier dans la partie Est (surface bétonnée avec rigole au centre). Passerelle menant vers le Ksar Melika Inondations de la wilaya d’El Bayadh en 2011: 1. Vue globale de la zone inondée : Délimitation à partir des images satellitaires à haute résolution des zones inondées dans la ville d’El Bayadh, Après l’évènement pluvieux du 1er Octobre 2011 Limite de la zone inondée 24 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 25 2. Identification des impacts de l’inondation sur le mur de protection de l’oued Deffa et sur un pont reliant les 02 rives de la ville d’El Bayadh Image satellitaire du 21/07/2011 Image satellitaire du 21/7/2011 21/07212121/07/201121/07/2011 Pont intact Longueur : 48 m Passerelle intacte Longueur : 38 m Image satellitaire du 12/10/2011 Image satellitaire 21/10/2011 12/10/2011 G12/10/2011 Pont détruit et une partie de la chaussée Débris de la passerelle Passerelle détruite Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Sur l’image ci-dessous, une délimitation en rouge (ligne en pointillé) des terres agricoles inondées, situées en amont de l’oued Deffa, à l’entrée Est de la ville d’El Bayadh. Inondations de la wilaya d’El Taref, février 2012 1. Vue globale de la zone inondée : 3 4 2 1 26 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 2. Identification des impacts de l’inondation sur les 4 zones : Zone1 : Avant inondations Après inondations Surfaces inondées Zone2 : Avant inondations Après inondations Surface inondée 27 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Zone3 : Avant inondations Après inondations Surface inondée Zone 4 : Avant inondations Après inondations Surface inondée 28 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 3. Analyse et cartographie des zones inondées: Les terrains agricoles à l’Est et au Sud du Lac Oubeïra, situés entre les localités respectives de Boutella Abdellah et Ain Lassel, ont été complètement inondées. Les traces d’inondations, sont restées visibles au moins 07 jours. Analyse de l’état de débordement des barrages de Mexena et de Bougous : Barrage De Mexena Barrage De Bougous 29 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Cette image est issue de la combinaison de 02 images satellitaires prises à deux Dates : - Landsat 5 sept. 2011 (presque 05 mois avant l’inondation), - Aster du 01 mars 2012 Le bleu clair représente la situation du remplissage en mars 2012; Le bleu foncé représente un remplissage quasi- identique entre les 02 dates Les travaux élaborés dans le cadre de la gestion des inondations survenues dans les wilayas de Ghardaïa, El Tarf et El Bayadh , ont permis: 1. La cartographie des zones inondées, avec indication des hauteurs de submersion des zones sinistrées. Cette cartographie s’appuie sur l’apport des images satellitaires combinées aux données de localisation par GPS, MNT et aux données terrain (laisse crue). 2. L’analyse spatio-temporelle des zones sinistrées : Cette analyse s’appuie sur la localisation des régions critiques ayant subis des dommages et leur environnement avant et après les inondations. Ce qui met en exergue l’impact sur: › Les terres agricoles › Les espaces urbains détruits et/ou touchés › Les infrastructures ayant subis des dommages. IV. Perspectives : Les perspectives de collaboration ASAL-MRE, s’articulent autour de la contribution de l’ASAL: A la réalisation du projet d’études des zones inondables et de cartographie des zones à risques, notamment pour l’utilisation de la télédétection et des SIG. Dans le projet portant sur « la cartographie des ressources en sol du nord de l’Algérie : apport de la géomatique », à travers l’utilisation de la télédétection, des SIG et de normalisation des données cartographiques en archive. 30 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Projet de mise en place d’un réseau d’auscultation géométrique du barrage de Sikkak (Tlemcen) à partir d’observations spatiales M. Kahlouche salem ; Directeur de recherche Centre des Techniques Spatiales- Agence Spatiale Algérienne I. Introduction : Le parc national d’ouvrages d’arts hydrauliques constitue l’ossature des réserves en eau, dans notre pays. La conservation de ce patrimoine en ouvrages d'art hydrauliques et la garantie de la sécurité publique nécessitent impérativement des travaux de surveillance (repérage des zones de fuites et de suintements, des déformations et des fissures) complétés par une opération d'auscultation plus précise (mise en évidence des déplacements superficiels et internes, des déformations locales, etc.) et d'entretien (réduction de l'envasement des retenues, colmatage ou injection de fissures, drainage, etc.). Dans le cadre d’une meilleure exploitation des barrages, et surtout pour la prévention d’éventuelles catastrophes qui pourraient survenir, un contrôle de stabilité périodique est indispensable au niveau des alentours et de la digue de l’ouvrage. Le contrôle du comportement des ouvrages aide à déterminer les instabilités sujettes à des mouvements inattendus, les causes occasionnant ces mouvements, les conclusions sur la stabilité du barrage et les mesures et dispositions à prendre dans ces situations. Le but recherché est de réunir toutes les informations, en nombre et en qualité, utiles au suivi du comportement du barrage, de ses fondations et de ses environs, tout en assurant une détection rapide de tout phénomène susceptible de nuire à la sécurité de l'ouvrage. Les mesures géodésiques constituent un moyen d'obtention des déplacements planimétriques et altimétriques (auscultation géométrique ou externe). La méthodologie employée consiste à établir, grâce à la technique GPS, un réseau géodésique précis et homogène, couvrant le barrage et son voisinage immédiat et lointain. La réitération des observations du même réseau, après un certain temps, permet de déceler les mouvements apparus pendant cette période. C’est dans ce contexte que s’inscrit le thème de ce projet qui consiste à la mise en évidence des mouvements superficiels du barrage et de son voisinage immédiat par GPS (tendances des déplacements et des déformations), le choix du barrage pilote concerné par l'étude est celui de "SEKKAK" de Aïn Youcef / Tlemcen. 2. Généralités sur le dispositif de surveillance et d’entretien des barrages. La conception d’un barrage (choix de l’emplacement et des caractéristiques géométriques) est effectuée sur la base des caractéristiques hydrologiques, topographiques et géologiques. Les dispositions constructives communes aux différents types d’ouvrages concernent les procédés de construction en lit de rivière, et d’étanchement et de consolidation des fondations. Les barrages peuvent être classés en deux groupes : Les barrages rigides en béton ou en maçonnerie, appelés aussi barrages fixes qui font l’objet de nombreuses méthodes de calcul basées sur la résistance des matériaux et la théorie de l’élasticité notamment, 31 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Les barrages souples en remblai (en enrochement ou en terre), font partie du champ d’application de la mécanique des sols. La surveillance d'un barrage fait conjointement appel à l’inspection visuelle, à l’auscultation et aux contrôles et essais périodiques. Quant à l'entretien, il concerne notamment l'ouvrage de retenue, la retenue d'eau, le dispositif d'auscultation, les accès, etc. 2.1. Inspection visuelle L’objectif des contrôles visuels est de déceler des anomalies perceptibles à l’œil. Dans le domaine de la surveillance, l'inspection visuelle est assurée à intervalles réguliers. Il est reconnu que les deux tiers des événements ont été mis en évidence par des observations visuelles. Ces contrôles consistent à s'assurer qu'il n'y a pas de variations importantes en ce qui concerne notamment : L'état du barrage : Ouvrages en béton (état du parement aval et de la partie visible du parement amont, apparition de nouvelles fissures ou extension de fissures existantes, éclatement du béton, percolations, etc.); Ouvrages en remblai (tassements locaux, zones de glissement locales, humidité sur le parement aval, zone de contact avec des structures en béton, etc.). Les appuis du barrage : zone de contact, parties amont et aval, zone d’affouillement, etc. Les galeries en rocher : tenue de la roche en place et des revêtements, venues d'eau (suintement, source), qualité des eaux. L'état des ouvrages hydrauliques : évacuateur de crue, sortie de vidange, prise d'eau, etc. L'état des équipements électromécaniques Les abords immédiats, ainsi que les rives et les versants de la retenue : nouvelles venues d'eau, chutes de pierres, indices d'instabilité de pente, déplacements de routes, sentiers, clôtures, arbres, etc. 2.2. Auscultation : Le dispositif d'auscultation est un système de mesures judicieusement conçu permettant de juger, par le suivi de paramètres représentatifs, le comportement du barrage, de ses fondations et de ses environs (zones de contact amont et aval, pied aval de l'ouvrage, flancs du réservoir, ensemble du bassin versant). Ce dispositif est l’un des éléments clé permettant d'assurer une surveillance adéquate d'un barrage et d'en garantir sa sécurité. Ce système est incontournable et son étude se fait déjà au stade du projet de réalisation du barrage. Il est plus fourni pendant la construction et la première mise en eau qu'en exploitation courante. Le dispositif d'auscultation doit être conçu de telle façon qu'il soit possible de mesurer tant les charges directes et les conditions extérieures qui sollicitent l'ouvrage (causes) que les différents paramètres (grandeurs) qui caractérisent le comportement d'un ouvrage de retenue (conséquences). Les charges directes (poussée hydrostatique, température de l'eau, dépôts de sédiments) sont celles qui agissent directement sur l'ouvrage; quant aux conditions extérieures, elles reflètent les conditions atmosphériques (température de l'air, pluviométrie, neige) sur le site. Les charges directes et les conditions extérieures vont engendrer, d'une part, des déplacements, des déformations, des variations de température particulièrement dans le corps d'un ouvrage en béton et, d'autre part, des pressions (sous-pressions, pressions interstitielles) et des infiltrations (percolations). La détermination de certaines caractéristiques chimiques des eaux permet de compléter l'information. Bien que l’ouvrage de retenue et ses fondations constituent un ensemble, le dispositif d'auscultation doit permettre de distinguer 32 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» clairement le comportement de l’ouvrage de retenue de celui de ses fondations et de ses environs. Le dispositif d'auscultation est spécifique à chaque barrage et dépend de son type, de ses dimensions et des points particuliers à surveiller. Il a vocation à évoluer pendant la vie de l'ouvrage, certains appareils pouvant être délibérément abandonnés après la première mise en eau ou après plusieurs années d'exploitation, d'autres appareils pouvant être rajoutés en cas d'anomalie décelée par l'observation visuelle ou l'auscultation. Dans tous les cas, le dispositif d'auscultation d'un barrage doit être conçu en se posant les deux questions suivantes : Quels sont les mécanismes potentiels de dégradation de l'ouvrage ? Par quelles grandeurs physiques se traduisent ces mécanismes et comment les mesurer? 2.3. Contrôles et Essais périodiques Il s'agit de vérifier périodiquement le fonctionnement des organes de décharge et leur équipement de commande, de l'instrumentation, des moyens de communication (liaisons phoniques) et des sirènes d’alarme eau. La sécurité en aval du barrage doit être prise en compte lorsque les essais conduisent à relâcher des volumes d'eau significatifs. Les raisons, c’est qu’il ne faut pas négliger l’importance des essais de fonctionnement. Dans cet ordre d’idée, il peut arriver qu'il ne soit plus possible de manœuvrer les vannes lors de crues exceptionnelles en raison de multiples défaillances du système de manœuvre des vannes, ce qui pourrait conduire à des dommages considérables pour l’ouvrage et les zones situées en aval. 2.4. Entretien L'entretien d'un barrage, permet de conserver toutes les parties de celui-ci dans un bon état et d'assurer le fonctionnement en permanence des installations. L'importance des travaux à entreprendre dépend de l'ampleur des dégâts constatés. L'entretien concerne essentiellement les travaux de : Ragréage de béton de surface, Nettoyage (rigoles de récolte des eaux, drains, végétation sur les parements etc.), Traitement de fissures, de joints, etc. : Barrages en béton. Réfection des dégâts du système d'étanchéité du talus amont, Nettoyage (système de drainage, végétation sur les parements aval et amont, etc. : Barrages en remblai. Nettoyage des rigoles de récolte des eaux, de forages drainants et de drains, Elimination de blocs instables (selon avis du géologue), etc. : Galeries en rocher. Ragréage de surface de béton, Nettoyage (rigoles de récolte des eaux, drains, dépôts de calcaire, végétation etc.), Traitement (fissures, joints, etc.), etc. : Ouvrages hydrauliques annexes (vidange de fond, évacuateur de crue, etc.). Calibrage des instruments de mesure, Vérification (fixations, conditions de fonctionnement, etc.), Dégagement des lignes de visées géodésiques, etc. : Dispositif d'auscultation. Elimination des traces de rouille, Vérification (fonctionnalité et dispositifs de sécurité, systèmes de lubrification), etc. : Equipements hydromécaniques et électriques. Dégagement des sédiments accumulés devant l'entrée des organes de décharge, Evacuation des bois et débris flottants, etc. : Zone de retenue. Routes et chemins, Passerelles, Ascenseurs, etc. : Accès au barrage et dans le barrage. 33 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» II. Présentation de la zone d'étude La zone d'étude concerne le Barrage de "SIKKAK" situé dans la commune de Aïn Youcef, à 8 Km de la Daïra de REMCHI dans la wilaya de Tlemcen. Les coordonnées géographique du site sont : longitude = 1° 20’ Ouest de Greenwich et latitude = 35° 03’ au Nord. Le climat de la région est semi-aride du type méditerranéen avec une saison des pluies en hiver et sèche en été. L’oued "SIKKAK" s’étend sur la totalité de la région de Aïn Youcef, avec une surface totale de 241 Km2 et une altitude maximale de 157.9 m; son module pluviométrique annuel est de 640mm. N or d Situation géographique du Barrage de SIKKAK. La retenue a une capacité totale de 27 millions m3 avec un Niveau maximum de la Retenue Normale (NRN) de 218 m; Sa surface (NRN) est de 206.7 Ha Le Barrage de SIKKAK est de type terre zoné avec noyau centrale argileux et protection en enrochement, d'une hauteur de 52.30 m et de largeur 10 m. La longueur de la crête (y compris le déversoir) mesure 497 m, avec une pente amont – aval de 2.3 %. Le volume de remblai (y compris le batardeau) est de 927 149.50 m3 et la première mise en eau du Barrage a été effectuée en 2004. Ce Barrage renferme un batardeau, un évacuateur de crue, deux bassins de dissipation et une vidange de fond qui se divise en deux partie : inférieure pour la vidange et supérieure pour la conduite. Sa galerie a une longueur de 238 m qui mène jusqu'à la tour de prise qui est située au milieu de la retenue. La figure suivante illustre les principaux ouvrages annexes du Barrage de SIKKAK. Le dispositif d'auscultation interne mis en place au niveau du Barrage, de ses fondations et son voisinage est composé d'instruments suivants : - Quarante-huit (48) piézomètres à corde vibrante (PS) - Neuf (09) inclinomètres (IN) (figure 66) combinés avec les tassomètres à proximité de l’axe de centre et en aval de l’axe du Barrage permettant de mesurer les déplacements horizontaux perpendiculairement et parallèlement à l’axe de la digue et verticaux. Un système d’acquisition de données et un logiciel d’interprétation des mesures est disponible sur le site. 34 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» - Deux (02) cellules de pressions totales ont été installées dans la galerie de dérivation, pour mesurer les contraintes totales du remblai ainsi que les pressions de contact sur les tunnels selon une direction définie par l’orientation de la cellule. - Douze (12) piézomètres hydrauliques (PH) ont été prévus à l’aval du Barrage, afin de mesurer les niveaux piézomètriques et de vérifier l’efficacité du rideau d’injection, et d’autre part, de suivre les niveaux piézomètriques sur les rives gauche et droite du Barrage. Quant au dispositif de l’auscultation externe du Barrage, il est composé de : - D'un (01) réseau d'appui composé de quatre (05) bornes situées à proximité du Barrage - D'un (01) réseau cibles comportant vingt quatre (25) repères implantées sur l'enrochement de l'aval et l'amont du Barrage. III. Problématique Et Objectifs Du Projet Les mesures géodésiques constituent un moyen d'obtention des déplacements planimétriques et altimétriques. La méthodologie employée consiste à établir, grâce à la technique GPS, un réseau géodésique précis et homogène, couvrant le Barrage et son voisinage immédiat et lointain. La réitération des observations du même réseau, après un certain temps, permet de déceler les mouvements apparus pendant cette période. Si les points de mesure sont situés à l'intérieur du Barrage, seuls les déplacements relatifs sont obtenus, ce qui est suffisant dans le cadre de la surveillance courante. En revanche, pour obtenir des indications sur l'évolution des déformations ou dans le cas d'un comportement particulier, des valeurs de déplacements absolues sont requises. A cet effet, le système propre au Barrage (réseau cibles) est complété par un espace de référence (réseau d'auscultation) auquel il est relié. A ce dernier, un espace de référence étendu stable (réseau de base) est adjoint. Les trois (03) réseaux doivent être rattachés au même système géodésique. Zone Stable : RESEAU DE REFERENCE (RF) Nord Barrage Zone influencée par la retenue : RESEAU D'AUSCULTATION (RA) Zone des objets à contrôler : RESEAU CIBLES (RC) Les principaux réseaux géodésiques d'auscultation 35 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» IV. Méthodologie adoptée La visite de reconnaissance du site, effectuée le 09 Juin 2008, nous a permis de constater que le Barrage de SIKKAK est bien adapté à l’auscultation par GPS (accessibilité, zone dégagée). La méthodologie adoptée pour l'auscultation géométrique du Barrage de SIKKAK est basée sur l’exploitation de mesures de la phase des signaux GPS en positionnement statique et statique rapide ainsi que sur la compensation tridimensionnelle dans le système géodésique mondial WGS 84. Les différentes étapes de cette étude sont : 1. Implantation du réseau de référence (RF) : Choisir des points hors de la zone de déformation (points géologiquement stables) et les matérialiser par des bornes en béton. L’altitude des stations de référence doit être proche de celle de la zone d'étude. Ce réseau, supposé stable, sert d'ossature pour tous les travaux ultérieurs réalisés dans le cadre de cette étude. 2. Implantation du réseau d'auscultation (RA) : Choisir des points bien répartis et délimitant la zone d'influence de la retenue (flancs et rives du réservoir à l'amont et à l'aval) et qui sont matérialisés par des bornes en béton ou des repères scellés (inox) dans les sites en béton. Ils serviront à l'étude du comportement du voisinage du Barrage et comme points d'appui au réseau cibles. 3. Implantation du réseau cibles (RC) : Choisir des cibles distribuées de façon homogène, selon la forme et le type de Barrage, par un maillage approprié. Les cibles (bornes en béton et repères scellés dans les sites en béton) doivent être matérialisées sur l'ouvrage (l'axe de la crête, parement aval/amont, quelques ouvrages annexes) et sur son voisinage immédiat (pied aval de l'ouvrage), d'une manière durable. Ce réseau servira au suivi du comportement du Barrage. 4. Observations et traitements (Suivi du comportement du Barrage et de son voisinage): - Opération zéro (référence époque T0) : observations et ajustement global des coordonnées tridimensionnelles des points des réseaux (RF), (RA) et (RC). Les positions de ces points par rapport au réseau de référence constituent la configuration de référence. Afin d'assurer une bonne gestion des données issues de ces travaux, une mise en place d'une base de données est souhaitable. - Opération i (époque Ti): détermination des positions des points des réseaux (RA) et (RC) à partir d’une nouvelle session d’observations et de traitements pour quantifier les déplacements du Barrage et de son voisinage immédiat par rapport à la configuration de référence. Cette nouvelle configuration ainsi déterminée servira de configuration de référence pour la prochaine opération d’auscultation (i+1). La fréquence d’intervention (des mesures) est définie en fonction du type de Barrage et de son exploitation; Elle varie selon l’amplitude des déformations, de la vitesse de déplacement et suite à des événements naturels (séismes, glissement de terrain, etc.). Pour le Barrage de SIKKAK, les opérations 0 et 1 seront espacées de 06 mois (en général, 02 fois par an : niveaux de retenue max. et min.). En fonction de l'amplitude des mouvements du Barrage et de son voisinage, évaluée à partir des deux premières opérations (0 et 1), que la fréquence d'intervention sera fixée. 36 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 5. Représentation des déformations dans le réseau géodésique d’auscultation du Barrage et son voisinage : Cette étape consiste à l'évaluation: - du champ de déplacement, - des tenseurs de déformations élémentaires et leurs primitives, - du degré de signification des déformations calculées. II.3. CONFIGURATION DU RESEAU DE SURVEILLANCE GPS Suite à la visite de reconnaissance du Barrage de Sikkak, effectuée le 28 mars 2012, d'un accord commun entre l'ASAL et l'ANBT, la configuration définitive du dispositif d'auscultation externe arrêtée est composée d'un réseau de 37 points, défini de la manière suivante : Un (01) réseau de référence (RF) comportant trois (03) bornes en béton (ces points doivent être hors de la zone de déformation, géologiquement stables et matérialisés par des bornes en béton). Un (01) réseau d'auscultation (RA) composé de cinq (05) bornes en béton (ces points existent sur site et sont situées à proximité du Barrage; Ils serviront à l'étude du comportement du voisinage du Barrage et comme points d'appui au réseau cibles.) Un (01) réseau cibles (RC) composé d'un sous ensemble de réseaux dédiés à l'auscultation géométrique des principaux éléments constituant l'ouvrage, à savoir : Parement aval et amont, Axe de crête, Evacuateur de crue, Bassin de dissipation terrain naturel rive droite Tour de prise Faille traversant la digue. - - - - - - - - - Le réseau (RC) comporte vingt-neuf (29) repères définis de la manière suivante : Cinq (05) bornes en béton (repères existants sur site et situés sur la crête amont) Cinq (05) bornes en béton (repères existants sur site et situés sur le parement amont) Cinq (05) bornes en béton (repères existants sur site et situés sur le parement aval) Cinq (03) bornes en béton (repères existants sur site et situés sur le terrain naturel rive droite) Deux (02) repères en bronze scellés sur site en béton (repères existants sur site et situés sur le mur amont de l'évacuateur) Un (01) repère en bronze scellé sur site en béton (repère existant sur site et situé à la fin sur le mur gauche de l'évacuateur) Un (01) repère en bronze scellé sur site en béton (repère existant sur site et situé à la fin sur le mur droit de l'évacuateur) Deux (02) repères en bronze scellés sur site en béton (repères existants sur site et situés sur le mur du bassin de dissipation) Un (01) repère en bronze scellé sur site en béton (repère existant sur site et situé sur la tour de prise) Un (01) repère en bronze scellé sur site en béton (nouveau repère à matérialiser qui est situé au milieu sur le mur gauche de l'évacuateur) Un (01) repère en bronze scellé sur site en béton (nouveau repère à matérialiser qui est situé au milieu sur le mur droit de l'évacuateur) Deux (02) bornes en béton ((nouvelles bornes à construire, situées au pied gauche aval du Barrage, dédiées au suivi du comportement de la faille) 37 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Configuration du réseau de référence "RF" : Le réseau de référence dénommé "RF", supposé géologiquement stable, est composé de 03 points situés approximativement à la même altitude. Le calage du réseau "RF" sur le système géodésique mondial WGS84 nécessitent des observations de rattachement à une station située au CTS/Arzew. Réseau de référence (RF) Configuration du réseau d’auscultation "RA" : Le réseau d’auscultation noté "RA", qui sert principalement comme canevas d'appui au réseau cibles (RC), est composé de 05 points situés approximativement à la même altitude et rattachés au réseau de référence (RF). Réseau d'auscultation "RA" 38 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Configuration du réseau cibles "RC" Le réseau cibles noté "RC", appuyé sur le réseau "RA", représente un élément essentiel du réseau d’auscultation; Il sert au suivi du comportement du Barrage et ses ouvrages annexes. Le Barrage dispose de quatre (04) sections critiques numérotées B, C, D, E qui sont instrumentées (en aval et amont de l’axe du Barrage) et situées perpendiculairement à l’axe du Barrage. Le choix de l’emplacement de ces quatre sections est motivé par les raisons suivantes : - La section E est caractérisée par une hauteur importante du Barrage et dont la fondation immédiate est relativement imperméable. Ceci peut générer un important excès de pression interstitielle à la base du Barrage; - La section B est caractérisée par la plus grande hauteur du Barrage et peut donc accumuler les plus fortes déformations; - La section C est caractérisée par une hauteur importante du Barrage ainsi que par sa proximité à la galerie de dérivation; - La section D est caractérisée par son interception d’une faille dont le comportement doit être suivi. Le réseau "RC" est composé d'un ensemble de sous réseaux géodésiques dédiés à l'auscultation géométrique des principaux éléments constituant l'ouvrage, à savoir : Parement aval et amont, Axe de crête, Evacuateur de crue, Bassin de dissipation, Terrain naturel rive droite, Tour de prise e Faille traversant la digue. C B E Réseau cibles "RC" D 39 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Stratégie des observations GPS Le réseau de référence (RF) doit être observé en mode statique et rattaché au point de référence situé au CTS/Arzew. Les réseaux d'auscultation (RA) et cibles (RC) peuvent être observé en mode statique rapide et rattachés au réseau de référence (RF). La densification de l'ensemble du réseau de surveillance (RA) et (RC) nécessite la mesure d’une succession de triangles accolés afin d’assurer un contrôle des observations et une meilleure détermination des coordonnées des points. Afin de mettre en valeur une stratégie d’observation par technique GPS pour l’obtention de résultats dépourvus ou quasiment non influencés par les erreurs d’observations (, une campagne d’étude et d’observation doit être menée au niveau du Barrage de SIKKAK.. La précision obtenue dépend des paramètres suivants : Durée optimale d’observation, instants favorables des observation, Masque d’élévation, Configuration du réseau, Combinaison linéaire de traitement pour chaque type de longueurs de bases, Multi trajet, Troposphère, Type d’éphémérides, etc. V. Expertise du levé bathymétrique du barrage Ce deuxième volet du projet consiste à l’expertise du levé bathymétrique (topographie du fond de la retenue) effectué par l’ANBT et/ou son sous-traitant. Cette phase du projet comprend les étapes suivantes : - Validation des observations (réseau de référence, levé bathymétrique de la retenue) - Traitement des données GPS et bathymétriques et analyse des résultats - Génération du MNT du fond du Barrage 40 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Validation des observations (réseau de référence, levé bathymétrique de la retenue) Le mode d’observation généralement utilisé est le mode RTK (Real Time Kinematic). Afin de collecter le maximum de points de sondage, la fréquence d’enregistrement est d’une (01) seconde, voire moins (en fonction de la vitesse de l’embarcation et des possibilités qu’offre le matériel). La récolte des observations bathymétriques s’effectue suivant des profils réguliers et équidistants pour optimiser les travaux de terrain. La distance entre profils est déterminée en fonction du recouvrement souhaité entre les passages adjacents, de l’angle d’ouverture de l’échosondeur et de la profondeur du Barrage. Grâce au GPS RTK, ces profils seront parfaitement suivis en utilisant les caps (azimuts) préalablement calculés dans la phase de planification. Traitements des données GPS et bathymétriques et analyse des résultats Le contrôle et l’amélioration de la qualité des positions des sondes calculées en mode RTK s’effectuent grâce au traitement en différé. En générale, la méthode de traitement ainsi que le paramétrage du traitement sont intrinsèquement liés au mode d’observation (statique ou cinématique) utilisé, et aux conditions dans lesquelles le levé est effectué (moyen ou fort multi trajet, géométrie, période d’initialisation, etc.). Génération du MNT du fond du Barrage La génération du MNT du fond de la retenue du Barrage est basée sur l’exploitation de données multi sources (GPS et sondeurs) qui sont souvent affectés par de nombreuses erreurs dues soit aux équipements, soit au milieu de propagation du signal dont il faut en tenir compte lors de l'étape précédente "traitements". 41 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Session2 : Utilisation de l’outil spatial dans l’amélioration des connaissances des ressources en eau et en sols : prospection et cartographie 42 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Prospection hydrogéologique à partir des données satellitaires optiques et radar M. Kebir Lahcen ; Chercheur Centre des Techniques Spatiales- Agence Spatiale Algérienne I. Introduction Le développement des régions sahariennes est conditionné impérativement par la pérennité des ressources en eaux et leur possibilité d’utilisation dans le temps. Au Sahara, l’agriculture constitue l’activité principale et un facteur de stabilisation des populations. Le développement ne se limite pas à étendre les superficies irriguées ou à augmenter le débit soutirait à partir des forages, mais surtout d’améliorer la productivité agricole et son appareil de production. Les techniques d’aménagement et d’exploitation hydro agricole, la maîtrise de la croissance urbaine et des équipements collectifs des agglomérations. L’évolution décroissante des ratios de ressources naturelles par habitant, qu’il s’agisse des ressources en eau ou des terres irriguées indique clairement la nature et l’importance des enjeux liés à leur préservation et à leur valorisation. Aussi, la réussite des politiques de développement fondées sur une définition cohérente et adaptée des politiques sectorielles (eau, agriculture, environnement) implique telle que des mesures techniques et organisationnelles appropriées, soient mises en œuvre à court et moyen termes pour que les effets attendus ne soient pas irrémédiablement compromis par une gestion non maîtrisée et non performante. Pour ce qui est de l’extrême Ouest du territoire Algérien, la région de Tindouf est particulièrement sèche. L'utilisation de la télédétection en analysant les données satellitaires optiques et Radars (multispectrales, multicapteurs et multi dates) permettra d’une part la mise en évidence de nouvelles informations (géologiques et structurales) sur la région, et d’autre part la compréhension du fonctionnement des contextes hydrogéologiques et géomorphologiques. II. Problématique et Objectif L’étude concerne le bassin de Tindouf qui appartient aux sous bassin hydrographique Sahara de Saoura-Tindouf. Ces deux entités géographiques, situées au Sud Ouest du pays se caractérisent généralement par des similitudes sur le milieu. La région de la Saoura est située au Sud-ouest du pays, elle couvre une Superficie d’environ 161 400 Km². Les quatre sous unités du bassin hydrographique Sahara 43 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» La région de Tindouf se situe au Sud Ouest du pays, les limites administratives couvrent une superficie de 158 873 km² pour une population de 32 000 habitants. Elle est limitée au Nord par la Wilaya de Bechar, le Maroc au Nord-Ouest, la Mauritanie au Sud et la Wilaya d’Adrar à l’Est. Cette étude vise le développement des régions sahariennes, à travers une activité de prospection des ressources en eaux souterraines dans le bassin de Tindouf, sud ouest de l’Algérie. Elle s’appuie sur le traitement, l’analyse et l’interprétation d’images satellitaires optiques et radars. L’image de fusion (données optiques et Radars) permet normalement de cartographier les linéaments représentant la fracturation des roches, à l’origine de leur perméabilité induite. L’interprétation visuelle de la relation entre le réseau hydrographique et les fractures, en rapport avec l’information tirée de la base de données des forages existants, permet d’individualiser des secteurs à « potentialités aquifères » bonnes, moyennes et médiocres. L’identification des trois différentes catégories de secteurs devra déterminer les objectifs prioritaires d’orientation des futures recherches. Pour vérifier si les potentialités «soupçonnées» sont réelles, il est nécessaire de compléter cette première étude par des travaux de terrain comportant, outre les levés hydrogéologiques habituels, des études géomorphologiques et structurales ainsi que des mesures géophysiques. III. Données utilisées: Données exogènes: Carte topographique concernant la zone d’étude, données sur le cadastre hydraulique (points d’eau, piézométrie, etc.…) données géophysiques, données géologiques. Données de télédétection: La détection et l'évaluation des eaux souterraines sont l'une des applications les plus complexes de la télédétection. Les hydrogéologues doivent déduire les conditions des eaux souterraines à partir d'indicateurs de surface comme les caractéristiques des formations géologiques, les caractéristiques de la végétation et des écoulements, les anomalies au niveau des sols et de l'humidité des sols, les types et la distribution de la végétation, les sources. On procède actuellement à d'importants travaux dont l'objet est d'explorer le potentiel des données satellitaires optiques et radar. En nous basant sur des études déjà réalisées que ce soit à partir de fusion ou de traitements séparés sur des images optiques et Radars et dans de mêmes conditions que notre cas (contexte saharien) et qui a donné des résultats très intéressants, du point de vue géologique et linéamentaire, surtout en utilisant l’image à synthèse d’ouverture (RSO). 44 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» La couverture RSO offre un outil de visualisation qui accentue le relief pour la cartographie topographique ce qui procure des renseignements très intéressants quant à la morphologie du terrain et à la texture, ce qui facilite l'exploration hydrogéologique. Donc, nous nous attendons à ce que l’intégration et la combinaison des images radars à synthèse d’ouverture et des images optiques puissent mettre en évidence et la lithologie et l’humidité (terres irriguées) et surtout les oueds temporaires qui constituent des axes de recharges importants pour les eaux souterraines. IV. Présentation de la zone d'étude L’étude concerne la région de Tindouf qui appartient au sous bassin hydrographique de la Saoura qui est située au Sud-ouest du pays; elle couvre une superficie de 158 873 km² pour une population de 32 000 habitants. Elle est limitée au Nord par la Wilaya de Bechar, le Maroc au Nord-Ouest, la Mauritanie au Sud et la Wilaya d’Adrar à l’Est. Vu l’immensité et la complexité de la région d’étude « qu’est le bassin de Tindouf », Il a été proposé l’étude d’une zone plus réduite qu’on appellera « zone test ». Ce choix s'est fait en fonction de l’unité fonctionnelle du milieu physique qui est le bassin versant. Parmi les plus importants bassins versant qui drainent le bassin de Tindouf, on y trouve celui de Oued Ma qui est très caractéristique de point de vue géologique, structural, hydrologique. C’est ce dernier qui sera pris comme zone test dont les coordonnées géographiques sont : Localisation de la fenêtre du bassin versant de l’oued El Ma. 45 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» V. Approche méthodologique Cette étude s’appuie sur le traitement, l’analyse et l’interprétation d’images satellitaires optiques et radars. L’image de fusion (données optiques et radars) permettra de cartographier les linéaments représentant la fracturation des roches. L’analyse de la carte des linéaments indiquera l’existence des principales populations de directions. L’interprétation visuelle de la relation entre le réseau hydrographique et les fractures, en rapport avec l’information tirée de la base de données des forages existants, permettra d’individualiser des secteurs à « potentialités aquifères » bonnes, moyennes et médiocres. Pour vérifier les éventuelles potentialités, il est nécessaire de compléter cette première étude par des travaux de terrain comportant, outre les levés hydrogéologiques habituels, des études géomorphologiques et structurales ainsi que des mesures géophysiques. Organigramme de la méthodologie adoptée VI. Les données de télédétection utilisées. La détection et l'évaluation des eaux souterraines sont l'une des applications les plus complexes de la télédétection du fait que les paramètres caractérisant les systèmes hydrogéologiques ne sont pas présents directement dans les données. Les hydrogéologues 46 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» doivent déduire les conditions des eaux souterraines à partir d'indicateurs de surface comme les caractéristiques des formations géologiques, les caractéristiques de la végétation et des écoulements, les anomalies au niveau des sols et de l'humidité des sols, les types et la distribution de la végétation, les sources. La télédétection ne permet pas d'obtenir directement des propriétés telles que les paramètres de transmissibilité et le coefficient de stockage, des informations sur la profondeur de la nappe phréatique, l'altitude de la hauteur de charge artésienne dans le système aquifère ... etc. Seules les informations indirectes se rapportant aux systèmes aquifères comme les cartes de l'occupation des sols et de son évolution, l'importance et la dynamique des eaux de surface, les cartes des terres agricoles irriguées peuvent être fournies par la télédétection. Dans tous les cas, il existe un besoin majeur en observations in situ (par exemple, concernant les pratiques locales en matière de culture et d'irrigation) et il est obligatoire de procéder à des mesures (par exemple, estimation des prélèvements d'eau des puits, de forages déjà existants, et autres sources... etc.) pour fournir des estimation de l'état et de l'évolution des principaux systèmes aquifères. Des informations sur les formes, les configurations du relief, les contrastes et les textures peuvent laisser supposer des aquifères peu profonds que l'on peut connaître à partir de données de télédétection optiques et radars. On peut utiliser des informations concernant des types de roches en affleurement et des linéaments pour détecter certains aquifères. L'humidité des couches supérieures est également un élément non négligeable permettant de segmenter les composantes " eaux de ruissellement " et " infiltrations " des précipitations. L'humidité du sol peut être utilisée comme source d'information pour la gestion des aquifères puisqu'elle peut être liée à l'absorption des eaux souterraines ou à l'irrigation avec les eaux de surface. Les capteurs hyperfréquences (SAR fonctionnant en bande C) peuvent fournir des estimations de l'humidité du sol dans la couche supérieure (5-10 cm). Couverture des différentes données de télédétection utilisées. 47 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» VII. Aperçu géologique La région d’étude est comprise dans la grande plate forme saharienne, et appartient au craton Nord Africain. Cette plate forme saharienne comprend un socle précambrien sur lequel repose en discordance une puissante couverture sédimentaire, structurée au paléozoïque en plusieurs bassins séparés par des zones hautes, dont le bassin de Tindouf à l’ouest. Sa couverture sédimentaire atteint 8000 m. Le bassin de Tindouf constitue un vaste synclinal orienté Est-Ouest d’une superficie de 180.000 km². Le cœur du synclinal est occupé par des dépôts du Miopliocène (Hamada) reposant sur des formations paléozoïques . Carte géologique de l’Algérie. Dans la partie Sud-est, le territoire est constitué de roches volcaniques et métamorphiques du massif Yetti-Eglab. La stratigraphie est constituée d’un : - - - précambrien de socle cristallin et métamorphique, d’un infracambrien composé de grés, de calcaire de dolomies et d’argile. Cet infracambrien est détritique et carbonaté ; Cambrien en discordance avec l’infracambrien. Il est de facies gréso-quartzitique à base conglomératique à la base, cette formation est de plus en plus exigu vers le sud ; ordovicien gréseux, cette formation perd de sa puissance de l’est vers l’ouest, en s’effaçant complètement ; Gothlandien transgressif sur les formations antérieures, de facies essentiellement argilo-schisteuses parfois noires, vers la base les calcaires schisteux s’individualisent ; dévonien inférieur gréseux, moyen argileux et argilo-calcareux et d’un dévonien supérieur argilo-gréseux à la base et argilo-silteux au toit ; 48 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» - - VIII. carbonifère reposant en concordance sur le dévonien supérieur constitué d’une intercalation de calcaire et de marnes, le carbonifère supérieur est continental érodée dans la région de Sebkha Abdellah de faciès essentiellement constitués d’argiles et de grès ; tertiaire présent surtout dans la hamada de Tindouf de lithologie sableuse et argilogréseuse à dominance argileuse. Vers le toit de la formation nous retrouvons des calcaires tabulaires mais salifiées avec des dalles de tufs ; quaternaire alluvionnaire constituant un matériel détritique. Le réseau hydrographique de la zone d’étude Sur le plan hydrologique à part quelques zones restreintes, il n'existe aucun cours d'eau permanent. Les écoulements d'eau sont souvent endoréiques n'atteignant pas l'Océan et les exutoires des eaux sont généralement les sebkhas. Le réseau hydrographique est surtout développé au Nord du bassin drainant les zones montagneuses. A partir de l’image satellite ETM+ la région choisit révèle de bonnes potentialités hydrologiques, un réseau hydrographique qui apparaît très dense et bien hiérarchisé à la faveur des différentes structures y affleurant. Carte du réseau hydrographique 49 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Aussi, le bassin de Tindouf est caractérisé par l'endoréisme. C'est un grand bassin fermé d'une taille importante avec un prolongement Est-Ouest sous forme ovale. Son principal exutoire est la sebkha de Tindouf, elle est alimentée par un réseau hydrographique développé uniquement sur la partie nord du bassin. Le réseau hydrographique paraît intéressant en amont du bassin et moins important au centre et en aval. Le principal oued est celui de l'Oued el Maa, qui est formé de deux importants tributaires qui drainent la partie nord du bassin de la zone frontalière avec le Maroc. IX. Constitution d’une base de données pour la prospection hydrographique des eaux souterraines. Depuis quelques années, les ressources en eau font l'objet d'un regain d'intérêt. Il est devenu nécessaire, de nos jours, de mieux prendre en compte la gestion de cette ressource vitale. La gestion de cette ressource qu’elle soit de surface ou souterraine suppose la connaissance de sa répartition spatiale dans l’espace. Cette base de données hydrogéologique vise le renforcement des capacités locales de gestion et de protection de la ressource en eau souterraine. Par ailleurs, elle vise une amélioration des connaissances sur cette ressource afin d’estimer ses potentialités d’exploitation. Cette base de données permet la mise en place d’un système d’information hydrogéologique. Ces outils sont indispensable pour la gestion et la compréhension du comportement hydrogéologique de l’aquifère (exploitation, suivi, protection). Les données disponibles et collectées ont été intégrées au sein d’une base de données spatiale sur le logiciel ARCGIS. Ce dernier offre l’avantage de pouvoir traiter et exploiter les données tant vectorielles que raster, au sein d’un fichier unique, à la fois en tant que base de données relationnelles et en tant que système d’information géographique. Les nombreuses données spatiales disponibles, et que nous avons intégrées dans la géodatabase développée, concernent différents éléments caractérisant le milieu physique tels que : la topographie, avec notamment la réalisation d’un Modèle Numérique de Terrain (ou Digital Elevation Model - DEM) de toute la zone de Tindouf avec une résolution de 30 m; le réseau hydrographique hiérarchisé et les limites des bassins versants ; les données géophysiques sur le site d’étude digitalisées puis géo référencée pour être intégrer dans la base de données ; la fracturation issue de l’image satellite optique ; les données puits et forages avec les informations sur leur niveau piézométriques, les formations géologiques rencontrées et sur la qualité des eaux. X. Conclusion : L’intégration et la combinaison des images radars et optiques a mis en évidence la lithologie, le réseau hydrographique qui constitue des aires de recharges importantes pour les eaux souterraines. En effet, la bonne résolution spatiale et les performances spectrales du capteur ETM+, combinées à la grande capacité du Radar a révélé les structures linéaires. Ces données ont permis d’identifier les limites lithologiques (cristallin et sédimentaire) ainsi que la mise en évidence de la fracturation. 50 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Les produits dérivés de la fusion des données optiques et radars ont été d’une utilité certaine pour la détection des informations utiles pour le croisement avec d’autres sources de données. Parmi ces dernières données nous avons les données géophysiques, géologiques, structurales, réseau hydrographique et modèle numérique de terrain. La rareté des eaux de surface complique davantage la prospection des eaux souterraines. Les principaux aquifères du bassin sédimentaire de Tindouf, doivent faire l’objet régulièrement d’études géophysiques et de travaux de forages, de reconnaissance, à des profondeurs compatibles avec leur structure, tant que la couverture géologique n’existe pas. De même un suivi de l’évolution des ressources en eau doit être instauré, pour permettre une meilleure gestion et une évaluation de leurs disponibilités. Cette étude est une contribution à la compréhension du comportement hydrogéologique de la zone étudiée. L’intégration des images de télédétection a permis de lever des interrogations quant à la recharge des aquifères du bassin de Tindouf. Les données géophysiques, géologiques, et piézométrique ont été intégrées avec les informations issues des images satellites ont permis de constituer une base de données géographique. 51 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Utilisation de la télédétection dans l’élaboration de la carte des ressources en eau souterraine du nord de l’Algérie M. Mesrati ; Agence Nationale des Ressources Hydrauliques I. Introduction : Les eaux souterraines sont une ressource précieuse d’étendue et de volume limités. Leur définition et leur quantification sont pour l’Algérie une question prioritaire sur le plan de l’approvisionnement en eau et sur celui de l’irrigation. Tout programme de développement en matière de gestion des ressources phréatiques se fonde sur un grand nombre de données multidisciplinaires émanant de différentes sources. Les résultats intégrés des prospections géologiques et hydrogéologiques classiques, de la télédétection par satellite au SIG offrent une plate-forme adéquate pour l’analyse convergente des différents ensembles de données permettant de prendre les décisions les plus rationnelles dans la gestion des eaux souterraines. II. L’Objectif de l’étude : L’objectif principal est la réalisation d’une carte des ressources en eaux souterraines du nord de l’Algérie en utilisant des nouvelles techniques de l’information et de la télédétection. -Zone d’étude- III. Procédé d’élaboration de l’étude : Sur la base des données existantes, la réalisation de la carte des ressources en eau souterraines du nord de l’Algérie dépend directement de la reconnaissance géologique et hydrogéologique du terrain réalisé jusqu’à présent. 52 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 1. Travaux de forages et de piézomètres réalisés à travers le territoire national (Période 1999-2007) 2. Couvertures géophysiques réalisées (entre 1999/2007) 3. Cartographie des études disponibles : a. Carte de localisation des études géophysiques : Couverture en géophysique disponible : 263 762 km² 53 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» b. Carte de localisation des études géophysiques : c. Carte de situation des modèles mathématiques réalisés : 4. Cartographie de la vulnérabilité à la pollution des eaux souterraines : Dans le cadre de la protection des ressources en eaux souterraines, l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques a mis en place un programme pour préserver la qualité des eaux qui consiste en la cartographie de la vulnérabilité à la pollution des eaux souterraines. 54 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 5. Compilation des cartes géologiques Cartes géologiques au 1/50 000 Zones non couvertes L’analyse de toutes les cartes géologiques existantes dans cette zone d’étude a permis de tirer les conclusions suivantes: Différent niveau de la division stratigraphique au niveau des cartes de même échelle Différent âge pour les mêmes formations dans les mêmes cartes mais d’édition différentes Différente approche de conception lors de l’établissement des cartes Impossibilité de corrélation directe entre les cartes de même échelle Différent degré dans la délimitation et la division des faciès 55 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Exemple n°. 1 Impossibilité de corrélation directe entre les cartes de même échelle Exemple n°. 2 Délimitation des formations lithostratigraphiques Difficultés rencontrées lors de la jonction directe des formations et lors de l’harmonisation de différents âges des mêmes formations sur les feuilles adjacentes. 53 (Hammam Meskoutine) 54 (Guelma) 56 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Exemple n°. 3 : Délimitation des formations lithostratigraphiques 24 Azzefoun -Azazga 45 L'Arbaa Nait Irathen 6. Utilisation de la télédétection : La télédétection a été appliquée pour les besoins de contrôle et de mise à jour du fond topographique et d’interprétation géologique des images satellites. Landsat-7 ETM+ Enhanced Thematic Mapper 57 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Le Nombre d'images utilisées : 25 images en 8 orbites (192-199) et quatre rangs (034-037). Géoréférence:WGS (World Geodetic System 1984), UTM zone 30, 31 et 32. Exemple d’une zone où la télédétection a contribué considérablement à la qualité de la carte géologique interprétative. C. Sigli Les limites sont tracées avec certitude, d’une manière continuelle et avec un niveau de détails permettant d’effectuer: Des délimitations à l’échelle 1/200 000 Des corrections des limites géologiques L’interprétation a été enrichie par des structures tectoniques. Détermination des linéaments géologiques à partir des images satellites 58 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Interprétation géologique d’image satellite 42 Cartes hydrogéologiques au 1/200 000 nouveau découpage 42 Cartes géologique interprétatives au 1/200 000 nouveau découpage Carte géologique interprétative au 1/200 000 59 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» IV. Conclusion : Cette étude a permis la réalisation de la carte des ressources en Eau Souterraine du nord de l’Algérie, une ressource estimée à 2.4 Milliards m3 /an Carte des Ressources en Eau Souterraine du Nord de l`Algérie 60 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Projet de cartographie des ressources en sols du nord de l’Algérie par télédétection Hassani Farida, Chef de service département pédologie Agence Nationale des Ressources Hydraulique I. Introduction : A ce jour, les études pédologiques réalisées par l’ANRH et les autres organismes couvrent 8 millions ha toutes échelles confondues (1/100.000e, 1/50.000e et 1/20.000e ), dont 2.3 millions ha sont aptes à l’irrigation. Ce chiffre peut connaître une modification à la baisse compte tenu de la forte urbanisation enregistrée depuis 1990. II. Problématique : La question est pourquoi introduire cette nouvelle technique moderne de cartographie des sols ? Les méthodes classiques d’inventaire et de cartographie des sols sont lourdes et très coûteuses. Les données sont sous formes : - de cartes et de rapports en papier, difficiles à archiver et dont la qualité se perd avec le temps ; - la manipulation et la mise à jour des cartes et des données pédologiques pour d’autres utilisations demeurent difficiles et longues. III. Objectifs : Modernisation des techniques d’inventaire et de la cartographie des sols; Constitution d’une base de données pédologique géo- référenciée. La géomatique dans la cartographie des sols : L’utilisation de la géomatique pour l’inventaire des ressources naturelles en général et des sols en particulier est une pratique courante. L’ANRH a réalisé plusieurs projets pilotes à savoir: - La partie amont de l’oued Laham (w. M’sila), sur une superficie de 58 000 hectares, - le sous bassin versant de la Mina (w.Relizane), sur une superficie de 500.000 hectares, - la région amont du barrage de Béni Haroun (w. mila), sur une superficie de 82.000 hectares, - la région de Biskra, sur une superficie de 200.000 hectares I. Application dans la région Amont du Barrage Béni Haroun localisation de la zone d’étude 61 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» 62 Zone pilote de Be i Har un Méthodologie de travail La cartographie pédologique, par l’utilisation combinée de la télédétection et des S.I.G tient compte de trois (03) principaux facteurs de pédogenèse : Pente + Lithologie + Occupation des sols. En principe, des zones ayant la même pente, la même lithologie et la même couverture végétale auront le même type de sol. Etapes techniques du projet A travers les SIG, les données spatiales suivantes ont été numérisées, Il s’agit : Des cartes topographiques (1/50.000e ), Des cartes géologiques (1/50.000e), Des cartes pédologiques existantes (1/100.000e et au 1/20.000e). sous S.I.G le logiciel utilisé est ARC- View 3.2. A travers les images satellitaires, les cartes spectrales suivantes ont été dérivées : Occupation des sols (végétation, zone de parcours, bâti, . . . etc.) ; Réflectance spectrale des états de surface des sols ; le logiciel ERDAS- Imagine 8.5 a été utilisé pour l’interprétation des données spectrales et l’Identification des relations possibles entre « Réflectance spectrale de l’état de surface et les types de sol ». Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» Étapes techniques du projet Élaboration de la carte spectrale des sols à partir des images satellitaires 63 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» PLAN CÔTÉ Les points côtés ainsi numérisés, ont subi (sous S.I.G) une interpolation en grilles de valeurs d’altitudes ou Modèle Numérique de Terrain « M.N.T » CARTE DU RELIEF L’altitude varie de 700 à 1730 m 64 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» CARTE DES PENTES Le M.N.T a permis le calcul (sous S.I.G) des pentes en pourcentage (%). Cinq (05) classes de pentes ont été définies en fonction de l’exposition des sols à l’érosion et de leur aptitude à l’agriculture : 1. 00-05% Irrigation gravitaire sans risque d’érosion 2. 05-10% Déclenchement de l’érosion; Aménagements anti-érosifs; Mécanisation de l’irrigation 3. 10-15% Limite intermédiaire 4. 15-30% Limite de mécanisation de l’irrigation 5. >30 % Sols non utilisables pour l’agriculture CARTE LITHOLOGIQUE CARTE DE SUPERPOSITION LITHO-PENTES La carte lithologique et la carte des pentes ont subi une superposition et on a obtenu une carte des zones homogènes litho- pentes on a: 34 UNITES HOMOGENES 65 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» L’image landsat 7 ETM utilisée pour Beni Haroun. PROJET S IGRE S/A.N.R.H/GT Z DEPART EM ENT D E PEDOL OGIE 2003 IMAGE LANDSAT 7 ETM DATEE DU 06/06/2001 COUVRANT UNE PARTIE DU NORD DE L'ALGERIE 720 000 760 000 800 000 840 000 680 000 720 000 760 000 800 000 840 000 3 60 000 3 600 00 680 000 3 20 000 3 200 00 2 80 000 2 800 00 2 40 000 2 400 00 LEGENDE ZONE PILOTE Echelle : 1/1300000 10 0 10 20 Kms Projection conique conforme de Lambert, zone nord , Ellipsoïde de Clarke 1880 L’ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES A.C.P La carte d’analyse en composantes principales est obtenue de l’image brute: analyse qui permet de réduire la redondance, et concentre le maximum d’information dans les trois bandes. 66 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» PLAN DE PROSPECTION PEDOLOGIQUE Un plan de prospection sur terrain est établi, des profils ont été échantillonnés, analysés et classés selon la classification française (CPCS, 1967) CARTE D’OCCUPATION DU SOL La carte d’occupation des sols est obtenue à partir de l’ACP. Par une prospection de terrain, on recueille les informations vraies, on confirme notre analyse sur la carte d’ACP, on généralise par la classification supervisée et on génère la carte d’occupation des sols CARTE SPECTRALE DES SOLS 67 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» CARTE DES RESSOURCES EN SOLS DE LA REGION DE BENI HAROUN IV. Perspectives de l’agence dans la cartographie des sols L’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques se propose de réaliser par la géomatique (télédétection, SIG et GPS) la cartographie des ressources en sols du Nord de l’Algérie , dont l’ A.P est de 170.000.000 DA Situation géographique de la carte des ressources en sols à réaliser La carte des ressources en sols couvre une superficie de 33 millions d’hectares. Elle est limitée au nord par la Mer Méditerranée, à l’est par la frontière algéro - tunisienne, à l’ouest par la frontière algéro - marocaine et au sud par le 32éme parallèle. 68 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» OBJECTIFS DE LA CARTE Cette carte apportera des éléments essentiels à une meilleure connaissance pédologique des régions non encore prospectées. Elle servira à d’autres usages tel que l’établissement de la carte de sensibilité à l’érosion, la désertification, la végétation et sera intégrée dans le SIG national. Elle viendra en complément aux études de synthèse réalisées par l’A.N.R.H et qui portent sur tous les éléments composant le cycle de l’eau à savoir : CARTE D’EVAPOTRANSPIRATIONS MOYENNES ANNUELLES CARTE DES PLUIES MOYENNES ANNUELLES 69 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» CARTE DES ECOULEMENTS MOYENS ANNUELS CARTE DE LA QUALITE DES EAUX DE SURFACE CARTE DES RESSOURCES EN EAUX SOUTERRAINES 70 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» V. CONCLUSION L’ensemble des travaux réalisés représentent des cas concrets, où l’utilisation intégrée des systèmes d’information géographiques et de la télédétection, est utile pour la cartographie des sols. La carte spectrale des ressources en sols obtenue dans l’étude de la région de Béni Haroun a été confrontée et justifiée par les études préexistantes et les vérités de terrain. Ceci nous a permis de confirmer l’hypothèse de départ qui stipule, que des zones ayant la même pente, la même lithologie et la même couverture végétale auront le même type de sol. Pour l’aménagement et la gestion rationnelle des ressources naturelles, l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques pourra, dans les prochaines années, réaliser « la carte des ressources en eaux et en sols du nord de l’Algérie » 71 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» RECOMMANDATIONS A l’issue des présentations effectuées par l’ASAL et l’ANRH, l’apport de l’outil spatial au développement des projets du secteur des Ressources en Eau a été mis en exergue. Deux éléments importants se dégagent : 1. la possibilité de prendre en charge la cartographie des zones inondables, avec la collaboration de l’Agence Spatiale Algérienne. 2. la forte mobilisation inter institutionnelle entre l’ASAL et les différentes structures du Ministère des Ressources en Eau, concernant l’accès aux outils spatiaux et aux données, déjà matérialisée par la signature d’une convention cadre. L’ASAL et le Ministère des ressources en eau s’associent, dans le cadre de la convention cadre signée en 2010, pour la mise en œuvre des actions inscrites au titre du Programme Spatial National (PSN) horizon 2020, et en particulier pour celles relatives à la: - cartographie d’urgence liée aux zones inondées pour appuyer les institutions concernées dans leurs interventions, - prévention en termes d’études d’aménagement des zones inondables et de la cartographie du risque inondation. . 72 Actes de l’Atelier « Utilisation des technologies spatiales au service du secteur de l’eau» PROGRAMME 08h:30-09h:00 : Accueil des participants 09h:00 : Session 1 : « Inondations : Prévention, cartographie et gestion des zones à risque» 09h:30 09h:50 10h:10 10h:30 Allocution d’ouverture de M. le Ministre des Ressources en Eau Introduction à la problématique des inondations en Algérie et projet d’étude des zones inondables et de cartographie des zones à risques en Algérie-ANRH. Outil spatial et SIG au service de la prévention et de la gestion des inondations : expériences et perspectives- ASAL Projet de mise en place d’un réseau d’auscultation géométrique du barrage de Sikkak (Wilaya de Tlemcen) à partir d’observations spatiales/ ASAL Débats Session 2 : « Amélioration des connaissances des ressources en eau et en sol : prospection et cartographie » 11h:00 11h:20 11h:40 Prospection hydrogéologique à partir des données satellitaires optiques et radars sur le bassin de Tindouf- ASAL Utilisation de la télédétection dans l’élaboration de la carte des ressources en eau souterraine du Nord de l’Algérie- ANRH Projet de cartographie des ressources en sols du nord de l’Algérie par télédétection- ANRH 12h:00 Discussions et recommandations 12h:30 Clôture Déjeuner 73