Roanne Eco n°31 - Décembre 2009
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Roanne Eco n°31 - Décembre 2009
N°31 N°27 - Décembre 2009 2008 - 2,50 € ROANNE ECO Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais Interview : François Pralus, l’Indiana Jones du chocolat (*) Le bon d’achat bénéficie d’exonérations aux cotisations sociales sous conditions. Se référer aux principes rappelés par l’URSSAF. À Noël, offrez des chèques Cad’Oh® ! Vitrines de Roanne à vos salariés, jusqu’à 140 € exonérés de charges* en 2009. Les Vitrines de Roanne, une idée gagnante sur la conjoncture économique ! Les + des chèques Cad’Oh® ! Vitrines de Roanne : valables 1 an à partir de la date de votre commande, utilisables dans près de 200 magasins à Roanne, livraison avec pochettes cadeaux et liste de magasins participants. Votre commande sera livrée par nos soins. Commande en ligne sur www.vitrinesderoanne.com ou par téléphone 04 77 44 54 66 ROANNE ÉCO N°31 DÉCEMBRE 2009 4 5 6 Réalisation : Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais 4, rue Marengo 42334 Roanne Cedex Tél. : 04 77 44 54 64 Fax : 04 77 72 17 17 www.roanne.cci.fr E-mail : [email protected] ISSN 1632-9406 Directeur de la publication : Michel Derinck Rédactrice en chef : Elisabeth Ballery SOMMAIRE Interview Secrétaire de rédaction : Claudine Auboyer 8 10 14 Publicité : Cécile Talon, Frank Tournery Tél. : 04 77 44 54 64 Photos : Thierry Beguin 14 P. Dossier Crédits Photos : Escapades en Roannais, Frédéric Thomasson, La Rigotte, Oralto, Philippe Moine, Révillon Chocolatier. 20 Distribution : La Poste PRODUITS ACTUALITÉS 26 35 P. Rhône-Alpes Économie 22 27 Natur’House grignote les parts de marché MBM ouvre la porte au mobilier durable CRÉATION-REPRISE LZF relance Germeca et Tecnimodern à Saint-Germain-Laval 29 SERVICES Une banque internationale sur le compte-client de Steria 30 ÉTUDE ÉCONOMIQUE Dynamique commerciale en Pays de Charlieu 34 CULTURE Laurent Granados, passeur de lumière INDUSTRIE COMMERCE AMÉNAGEMENT Hôtel d’entreprises : un nouveau bâtiment reçu cinq sur cinq DOSSIER Motorop BRM Industries : 80 bougies dans le moteur AEL joue la carte de la performance Tous droits réservés. Reproduction interdite sauf accord de la direction de Roanne Eco Flashage, impression, façonnage et routage : Imprimerie Chirat 42540 St-Just-La-Pendue INTERVIEW TOURISME Un nouveau royaume pour les Palais ÉDITORIAL Produits rares : des fabrications très spéciales en Roannais Quel point commun entre le camion-tracteur de la fusée Ariane, un clavier de TGV, une prothèse de hanche... Tous font partie de la longue liste de produits de niche conçus et fabriqués en Roannais. Rédaction : Frédéric Thomasson, Agence de presse be.presse Collaboration : Béatrice Perrod-Bonnamour 25 François Pralus, dirigeant de Pralus SAS 6 P. CONJONCTURE 35 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE Les entreprises prennent le chemin des réseaux Échanger des bonnes pratiques, se regrouper autour d’intérêts communs, permet à l’entreprise de mettre à jour de nouveaux leviers de croissance. ROANNE ÉCO DECEMBRE 2009 3 CONJONCTURE L’emploi dans le Roannais Évolution des offres d’emplois(1) sur l’arrondissement de Roanne (1) Toutes offres d’emploi confondues quels que soient le type et la durée du contrat. Source : Pôle Emploi. Évolution des demandeurs d’emplois sur l’arrondissement de Roanne Demandes d’emplois de catégorie 1 en fin de mois - données brutes. Dernier chiffre connu pour l’arrondissement de Roanne : 12 mai 2009. Source : DDTEFP. Taux de chômage 2ème trimestre 2008 2ème trimestre 2009 Évolution sur un an (en point) 7,5 9,2 9,9(2) Loire 7,1 9,0 9,6 + 2,5 Rhône-Alpes 6,4 7,9 8,6 + 2,2 France 7,3 8,5 9,1 + 1,8 Zone d’emploi de Roanne(1) 1er trimestre 2009 4 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 + 2,4 (1) Champ d’étude : zone d’emploi de Roanne (Arrondissement de Roanne + cantons de Thizy et Amplepuis dans le Rhône). (2) Dernier chiffre connu pour la zone d’emploi de Roanne : 28 septembre 2009. Source : INSEE - Unité : %. ÉDITORIAL Quel pourrait être, pour Roanne, un projet d’aménagement et d’urbanisme commercial exemplaire ? e commerce, tout comme le logement et les autres activités, sont parties intégrantes de la réflexion urbanistique et contribuent à la structurer”, posait Robert Rochefort dans son rapport au ministre du logement et de la ville, en février 2008. Cette déclaration mérite d’être réfléchie par tous les responsables de l’aménagement urbain. Car pour un projet d’implantation commerciale réussi, combien de tâtonnements, de faux espoirs, voire de francs échecs commis en terme de planification urbaine ou d’aménagement du territoire, faute d’avoir négligé les impacts structurants - ou destructurants des activités commerciales. Bien sûr, si des solutions miracles existaient, il nous serait facile, pour nous observateurs privilégiés, d’en faire le relevé et de proposer quelques bonnes formules. Malheureusement, un bon aménagement commercial, attractif à la fois pour la ville et générateur de services pour les habitants et la population environnante, résulte d’une alchimie complexe, difficilement reproductible d’une commune à une autre. Observer quelques guides pour l’action n’est toutefois pas inutile : “L Avant de penser à toute implantation commerciale, il convient de s’interroger en tout premier lieu sur la ville que l’on désire. Au-delà des fonctions commerciales, il existe en effet un territoire donné, des habitants, des activités, et des commerces préexistants. Quelle orientation adopter en terme d’offre commerciale, sachant que toute option influera sur le genre de vie et de ville proposé ? Ambitionne-t-on la création de nouveaux pôles au risque d’un dépérissement des pôles existants ? Souhaite-t-on une véritable “locomotive” avec une capacité d’attraction lointaine ? Le nouveau projet donnera-t-il une nouvelle dynamique à la ville, ou au contraire, ne risque-t-il pas de destructurer le centre ville, voire la ville tout court ? Tous ces cas de figure ont pu être observés, et il n’existe aucun bon ou mauvais projet a priori. En revanche, il revient aux élus, détenteurs de l’intérêt général, d’organiser les débats, d’étudier et de discuter des impacts possibles avec les acteurs concernés, et en dernier ressort, de décider. À cet égard, il existe des supports méthodologiques pour penser, dans une vue prospective, l’organisation et l’aménagement des centres villes. Je pense aux approches innovantes comme Tocema Europe ou Innocité. Peu importe les noms et les labels, ce qui compte est la méthode de travail ! Ces deux outils européens proposent une démarche pour une gestion unifiée des centres villes. Il s’agit rien de moins qu’une démarche qualité appliquée, non à un seul acteur, mais à un espace donné, chacun s’organisant pour améliorer la satisfaction globale de ses utilisateurs et rendre l’espace le plus agréable à vivre. Concrètement, la collectivité pourra s’organiser pour assurer la propreté, la sécurité, apporter les aménagements nécessaires à la convivialité du lieu ; les commerçants s’engageront à rester ouverts aux horaires correspondants aux attentes et à proposer des services mutualisés ; les compagnies consulaires apporteront le meilleur professionnalisme pour l’animation des projets, mettre en place les formations requises… Bref, chacun s’organise pour tendre vers un but commun, partagé par toutes les parties prenantes qui, dès lors, co-construisent ensemble un projet. Nous avons beaucoup banalisé en France le terme de management des centres villes. Ces démarches redonnent tout simplement du sens à un concept qui, au sein d’un vrai partenariat public-privé, doit viser des objectifs ambitieux. Quel pourrait être pour Roanne un projet d’aménagement et d’urbanisme commercial exemplaire, dans le cadre, par exemple d’un prochain FISAC ? Sans porter de jugement sur le fond, il y aurait certainement avantage, à Roanne comme pour beaucoup d’au- Par Philippe Neymarc, Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE) tres villes moyennes, à réfléchir à une offre commerciale originale, différenciante par rapport à d’autres pôles commerciaux existants et qui ne desserve pas le centre ville. Il y aurait aussi de grands bénéfices dans les villes moyennes à ce que les acteurs réfléchissent ensemble, s’entendent pour proposer un projet, et passent à un mode de fonctionnement coopératif dans un objectif d’intérêt général. Les espaces de centres villes sont des terrains extrêmement complexes car ils rassemblent des intérêts divergents. Mais l’on n’a rarement raison seul. Travailler ensemble, en mode coopératif, permet de pallier de nombreuses difficultés. Cela confère une force aux projets et une maturité aux acteurs, condition sine qua non pour fédérer de nouvelles énergies vers un but commun. Une façon de progresser vers une nouvelle définition de la démocratie”. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 5 INTERVIEW François Pralus, dirigeant de Pralus SAS depuis 2002. Véritable Indiana Jones du chocolat, François Pralus est, à 50 ans, l’une des références mondiales de sa profession. Entre l’ouverture d’une boutique à Paris, la première récolte de sa plantation de Madagascar et l’inauguration d’un corner dans l’un des plus grands magasins de Tokyo, il évoque sa passion pour son or noir... - Vous êtes même allé plus loin en faisant l’acquisition de votre propre plantation... - J’ai toujours eu - Depuis des années, vous multipliez récompenses et distinctions. Qu’est-ce qui fait de vous l’un des meilleurs chocolatiers de la planète ? - François Pralus : J’ai beaucoup travaillé sur la qualité du produit. Avec Bernachon (Lyon) et Bonnat (Grenoble), nous sommes les trois seuls artisans-chocolatiers 6 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 à transformer la fève de cacao en chocolat. Nous n’utilisons que des pures origines ou des produits issus des plantations. J’ai commencé à travailler ainsi en 1990, alors que nous étions rue Charles-de-Gaulle, et nous avons développé le procédé, au sein de la Manufacture Pralus, installée rue Général-Giraud, cette idée en tête. Pendant deux ans, j’ai beaucoup voyagé à la recherche du terrain idéal. En 2003, je suis tombé amoureux de l’île de Nosybe, surnommée l’île aux parfums, au nord-ouest de Madagascar, au milieu des ylangylang, des vétivers, des poivres et des vanilles… Depuis une cinquantaine de personnes travaillent sur la plantation. Il a d’abord fallu défricher partiellement une forêt afin de créer une pépinière et planter 17 000 arbres sur 17 hectares. J’attends ma première récolte pour 2010. Je suis le seul au monde à aller ainsi du fruit à la tablette. - Un peu l’Indiana Jones du cacao... - C’est ce qui fait toute la richesse de ce métier. J’adore partir à la recherche de crus dans tous les pays producteurs. Je pars dans l’idée de trouver “le” bon planteur comme un bon INTERVIEW caviste essaie de trouver “le” niveau des chocolats, même si bon vigneron. C’est le planteur c’est la Praluline qui réalise près qui fait le produit. La recherche de 60% du chiffre d’affaires. Si peut durer des j’ai lancé cette mois. Un jour, boutique, c’est “Je suis le seul pour satisfaire les un fournisseur m’a vendu un très nombreux au monde lot exceptionnel, Roannais qui très différent des habitent Paris, à aller autres, avec un satisfaire aussi du fruit côté fumé et des Parisiens qui tourbé très rare. découverte à la tablette”. l’ont J’ai mis un an et en province et demi à retrouver enfin toucher une sa trace dans le Pacifique, sur les clientèle internationale. Iles Vanuatu. Je m’y rendrai en mai prochain en espérant que la - Vous venez d’avoir 50 ans. Finapiste se confirme. Généralement, lement, vous avez presque l’âge je me rends deux fois par an à de la Praluline, le produit qu’a Madagascar, une fois au Brésil créé votre père... et une fois au Venezuela, pour - C’est vrai. Mon père, Auguste sélectionner les produits aux Pralus, l’a inventée en 1955. meilleurs caractères aroma- C’est vraiment le produit-réfétiques. Je respecte une règle d’or : rence de la Maison Pralus. On en tous nos chocolats pures ori- fabrique 120 000 par an. Certains gines sont fabriqués avec le samedis, nous en vendons 800 même pourcentage de cacao, de sur Roanne. Les amandes viennent de la région de Valence en beurre de cacao et de sucre. Espagne et les noisettes rosies et - L’an dernier, vous avez ouvert concassées du Piémont italien. votre première boutique à Paris. Pour son 50ème anniversaire, on Comment fonctionne-t-elle ? lui a fait une petite sœur, la - Nous venons de fêter le pre- Pralusienne, un mélange de mier anniversaire. Elle marche Praluline et de crème moussetrès bien. Nous sommes dans les line à la vanille de Madagascar. objectifs. Nous avons eu un peu Un peu la cousine de la de chance puisque j’ai été élu Tropézienne. meilleur chocolatier de Paris par Gault et Millau, quatre mois - Pourquoi la Praluline s’exporteseulement après l’ouverture. t-elle peu ? Cela a boosté le magasin au - Parce que c’est un produit frais La Maison Pralus en bref Siège : Roanne Magasins : Roanne (trois boutiques), Charlieu, Annecy, Paris (rue Rambuteau) Principaux clients : Maison Troisgros, Guy Savoy (Paris), Pierre Gagnaire (Paris), Pierre Hermé (Paris), Ladurée (Paris), Jean-Paul Hévin (Paris), Le Grand Véfour (Paris), Hélène Darroze (Paris), Leroux (Quiberon), Le Petit Nice (Marseille)... Chiffre d’affaires 2008 : 3,2 millions d’euros Prévision 2010 : 3,6 millions d’euros Volumes annuels : fabrication de près de 100 tonnes de chocolats en bonbons (30 variétés) et de couvertures vendues à une quarantaine de pâtissiers en France ; 80 tonnes de fèves utilisées dont 12 tonnes en provenance de Madagascar. et c’est ainsi qu’elle donne le meilleur d’elle-même. Je voulais lancer des franchises pour en fabriquer un peu partout en France. J’en avais ouvert à Montpellier, Bayonne, Moulins... Mais j’ai assez rapidement arrêté parce que l’on s’éloignait de la recette. J’ai conservé Annecy, mais je l’ai réintégré en succursale et donc je maîtrise à nouveau le produit. Je me suis rendu compte que mon entreprise n’avait pas la surface pour développer un réseau de franchises. Cela demande autant de temps que d’énergie. - On parle beaucoup d’éthique et de bio dans votre profession. Quelle est votre position sur ces sujets ? - Concernant l’éthique, il n’y a pas eu de problème dans un pays africain dans lequel je ne vais pas. Je peux vous assurer que partout où je suis allé sélectionner mes fèves, j’ai vu les enfants partir à l’école le matin, et pas au travail. Quant au bio, je trouve que cela manque d’harmonisation mondiale pour que ce soit efficace. Nous sommes “Bio Ecocert” depuis 2007 et la grande majorité de nos planteurs sont “bio” depuis toujours pour des raisons économiques très simples : ils n’ont pas 2000 dollars pour acheter des engrais ! Le problème, c’est qu’ils n’ont pas non plus 2000 dollars pour se faire certifier. Parfois, nous payons à leur place. - Où en sont vos projets à l’export ? - Globalement, l’export représente environ 20% de notre chiffre d’affaires. Nous sommes distribués dans une vingtaine de pays. Mais la grande actualité à l’international sera pour septembre 2010 avec l’ouverture d’un premier corner Pralus à Tokyo. Nous nous installerons dans l’une des plus grandes chaînes du Japon, les magasins Mitsukochi. Nous avions déjà des clients là-bas mais y poser Le parcours de François Pralus 1975-1976 : apprentissage chez Auguste Pralus, Roanne. 1976-1979 : apprentissage chez Bernachon. 1979-1980 : école Lenotre, Paris. 1982-1983 : responsable du Restaurant Claude Troisgros à Rio de Janeiro (Brésil). 1984 : chef pâtissier sur le paquebot Le Mermoz. 1985 : chef pâtissier du Restaurant de l’hôtel Méridien à Nice. 1986-1988 : chef pâtissier chocolatier Pralus. Depuis 1994 : président du conseil de la pâtisserie chocolaterie Pralus SAS. Depuis 2001 : participation au Salon du chocolat à Paris. 2003 : lancement de la Pyramide des Tropiques (assemblage coloré de dix grands crus de chocolat), un best-seller. Achat de sa propre plantation sur l’île de Nosy Be, à Madagascar. 2008 : ouverture d’une première boutique à Paris. 2009 : lancement du “Cubissime” et de plusieurs crus rares de cacao. Élu meilleur chocolatier de Paris par le guide Paris Gault et Millau. Classé “5 tablettes” par le Club national des croqueurs de chocolat. un pied comme nous allons le faire, c’est très différent. Ce sera la concrétisation de sept ans de travail. J’ai également un projet sur San Francisco mais il demande encore à mûrir... Propos recueillis par Frédéric Thomasson. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 7 PRODUITS La bûche Mont-Blanc de Clarissou atteint les sommets Le pâtissier Pierre Clarissou, installé depuis 2008, rue Jean-Jaurès, à Roanne, confectionnera une dizaine de bûches différentes pour les fêtes. Comme l’an dernier, l’une d’entre-elles devrait tutoyer les sommets : la bûche Mont-Blanc ! “C’est le top”, indique le jeune professionnel (29 ans) qui assure la cogérance du commerce avec son amie, Zineb Haddad, 30 ans. Pierre Clarissou a revisité la “Mont-Blanc” surtout dans sa forme : conçue pour 4 à 10 personnes (5,50 euros la part), elle présente des lignes fines et rectangulaires. “Cela correspond à mon style. J’aime les choses épurées. C’est le produit qui passe avant tout”. Base marron, chantilly, meringue croustillante, crème fouettée vanillée sans sucre, chocolat de beurre de cacao et chocolat au lait pour le décor... Tous les ingrédients sont rassemblés pour passer un moment unique. Pour la plupart de ses créations, Pierre Clarissou travaille sur commande : “Je veux que le produit soit le plus frais possible. Et pour cela il faut procéder à la minute”. Une conception héritée de ses débuts chez Pralus, puis de ses expériences en restauration, notamment auprès du trois étoiles Michelin, Gérald Passedat (Le Petit Nice) à Marseille. Pierre Clarissou a également côtoyé le haut niveau chez Alain Ducasse, à Paris, où il occupait le poste de chef-formateur. À découvrir également ses petits gâteaux, ses macarons, ses guimauves maison (fraise, vanille, citron, violette...), sans oublier le tout nouveau salon de thé. www.oralto.com : le design à portée de clic Le site roannais de e-commerce www.oralto.com a le vent en poupe. Entre 2007 et 2008, il a doublé son chiffre d’affaires. “Nous profitons à la fois du développement de notre secteur d’activité, la vente de mobilier, luminaires et accessoires design, et du développement du e-commerce dans son ensemble”, explique Olivier Ragot, gérant de la société roannaise Oralto. Son site a déjà séduit de grands comptes : l’aéroport Saint-Exupéry, le groupe Accor, la Mairie de Lyon, plusieurs stations thermales, des hôtels de prestige, des restaurants, des cafés “branchés”… Il diffuse, dans toute la France, du mobilier, des luminaires et des objets dessinés par les plus grands designers actuels (600 références en ligne). Après des études juridiques et plus de dix années passées comme consultant pour des réseaux de commercialisation, Olivier Ragot a lancé le site en 2005 : “À l’origine, cette activité venait en complément du magasin Alto, place des Promenades à Roanne. Elle avait pour objectif de développer l’enseigne en dehors de la zone de chalandise du Roannais. Le plus difficile dans ce métier de e-commerçant, c’est la logistique”. L’entreprise a donc doublé sa surface de stockage. En 2009, Oralto s’est rapproché d’une web agency parisienne pour encore plus d’efficacité. “Notre référencement s'est amélioré : nous occupons maintenant les premières places sur plusieurs centaines de mots-clés”, indique Olivier Ragot. www.oralto.com enregistre environ 20 000 connexions par mois. 8 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 PRODUITS Révillon en Babar Cela fait plus de 110 ans que Révillon Chocolatier (Le Coteau) s’illustre dans l’art du chocolat et plus particulièrement dans celui de la papillote, présente sur toutes les tables de Noël. Et comme il n’y a pas d’âge pour les plaisirs gourmands, la marque a créé une collection à l’effigie de deux super héros des tout-petits : Babar et Cédric. Les chocolats sont enveloppés, tels des trésors, dans des papiers brillants, les saveurs ont été adaptées aux goûts des enfants et des surprises ont évidemment été glissées dans chaque sachet... Outre l’intense activité de son unité de fabrication depuis la rentrée, Révillon Chocolatier a également participé, mi-octobre, au défilé de mode “Tendances Chocolat” du 15ème Salon du chocolat. Le styliste Eric Tibusch, ancien collaborateur de Jean-Paul Gaultier, a décliné la papillote et son papier frangé en un ensemble très original porté par l’animatrice TV, Laurie Cholewa. Les bénéfices de cette manifestation ont été reversés à l’association “La voix de l’Enfant”. Les “Paniers Gourmands dans l’assiette des entreprises D’un côté, des producteurs locaux en quête de nouveaux circuits de distribution... De l’autre, des entreprises, des administrations et des collectivités locales, organisatrices, plusieurs fois dans l’année, de buffets, de réceptions, de cocktails, de remises de récompenses... L’idée de mettre les premiers nommés en relation avec les seconds coulait de source ! C’est ainsi que sont sortis de terre “Les Paniers Gourmands de la Loire”, à l’initiative du Pôle agroalimentaire de la Loire, de l’Agence départementale de développement touristique et de cinq chambres consulaires, dont la CCI du Roannais. Les “Paniers Gourmands” ont pour objectif de structurer une offre de produits locaux destinée au marché spécifique des entreprises, des CE, des administrations et des collectivités. Des “magasins-distributeurs” ont accès à une liste de fournisseurs (producteurs fermiers, artisans, entreprises...) qu’ils proposent aux clients professionnels, lesquels peuvent également s’appuyer sur les “Paniers Gourmands” dans le cadre de leurs cadeaux alimentaires, en fin d’année notamment. Il existe trois “magasins-distributeurs” dans la Loire. Pour le Roannais, il s’agit de “La Rigotte”, animée par Pascal Martin, 13 rue Maréchal Foch, à Riorges (04 77 71 48 30). Dans la Loire, la filière agricole et agroalimentaire représente près de 18 000 emplois . Grâce à ses tourets, Chassignol tourne rond À Belmont-de-la-Loire, la SARL Chassignol Charles, dirigée par Mireille Verne, petite-fille du fondateur, a fait du touret sa marque de fabrique. Ces imposantes bobines servent à conditionner les câbles de toutes dimensions. “Nos produits vont de 60 cm de diamètre à trois mètres”, explique la dirigeante. Outre le sciage, l’usinage, le montage et la livraison du touret, l’entreprise est aussi prestataire de service pour un câbleur d’envergure nationale. “Nous récupérons ses tourets bois et métalliques auprès de 2500 de ses clients dans 23 départements du sud de la France. Nous les rénovons, nous les stockons, avant de les réacheminer vers les usines du groupe”. Tout récemment, Chassignol (28 salariés) a hérité de trois nouveaux départements : le Jura, la Côte d’Or et la Haute-Vienne. La maintenance est rendue possible grâce à un système informatique capable de gérer les opérations de consignation et de déconsignation. Il ne reste plus que trois fabricants de tourets 100% français. “Nous étions dix il y a 20 ans”, se souvient Charles Chassignol, toujours bon pied, bon œil. Même si, en raison de la crise, le chiffre d’affaires 2009 est annoncé à la baisse (3,4 millions d’euros contre 3,8 en 2008), l’entreprise investira prochainement dans une empileuse. “Nous avons repoussé cet investissement d’un an, mais nous avons finalement décidé d’y aller pour ne pas perdre de terrain en terme de productivité”. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 9 ACTUALITÉS RWTV.tv : le Roannais vu à la télé Le bon coup de fourchette d’Helloresto.fr La société You’Nivers, basée au NumeriParc, s’installe peu à peu à la table des meilleures agences web grâce à son site “www.helloresto.fr”. Dédié à 100% à la gastronomie, ce portail propose aux restaurateurs des services innovants leur permettant de faire leurs premiers pas sur Internet. Lancé en mars 2008, le site regroupe désormais plus de 1000 restaurants. You’Nivers a mis en place plusieurs formules de partenariat avec les restaurateurs. Dialogue avec les jardiniers du goût À l’occasion du ler Salon du livre de Roanne Table Ouverte, Jean-Luc Rocher a rencontré sept chefs étoilés, les interrogeant sur les grands et petits légumes, produits bio, produits du terroir. Au menu, entendez au fil des chapitres, il y a bien évidemment l’enfant du Roannais à la réputation internationale, Michel Troisgros, mais aussi Christophe Roure, Régis Marcon, Jacques Décoret, Guy Lassausaie, Michel Bras et Georges Blanc. Jean-Luc Rocher, éditeur de la Maison Thoba’s les a interrogés sur le thème des légumes. “Un thème au goût du jour, car ils sont bons pour la santé à chaque repas, comme les cinq fruits à croquer”. L’écrivain éditeur a recueilli propos éclairés, conseils avisés et recettes à appliquer. À dévorer des yeux, les illustrations nées des photographies de Christian Verdet. Un livre léger, digeste, à consommer sans modération, jamais rassasié. 23 euros. Thoba’s éditions. Imprimé chez Chirat. comme Roannais, W pour web, sans oublier TV… l’abréviation comptera bientôt parmi les favoris des ordinateurs de la Région. Il s’agit de la nouvelle télévision locale interactive lancée par AVP Diffusion. Cela faisait 20 ans que Philippe Tardy en rêvait. Depuis le 8 décembre, c’est officiel : le Roannais dispose de sa chaîne de proximité sur le net, RWTV.tv, entièrement réalisée par AVP Diffusion, la société de production audiovisuelle créée par Philippe Tardy en 1992. “Le Roannais a déjà la particularité d’avoir deux grands journaux papiers très reconnus. J’ai souhaité proposer un media complémentaire et gratuit, sous forme d’une télévision locale visible uniquement sur le net”. Philippe Tardy ne s’est pas lancé au hasard. Pour son projet de télévision indépendante, il s’est entouré du soutien de sept investisseurs privés, anciens dirigeants d’entreprises de la région, et sur l’expertise de Gilles Chabré, consultant roannais spécialiste de la communication et des medias. Il s’appuie par ailleurs sur le fond d’images la réputation d’AVP Diffusion (quatre salariés ; 300 000 euros de chiffre d’affaires) qui a largement dépassé les frontières du Roannais. “La télévision s’inscrit dans le prolongement de notre métier. Le reportage, le tournage, le montage de films, la réalisation d’images 3D, nous savons faire puisque c’est notre cœur d’activité depuis vingt ans. RWTV va nous permettre d’acqué- R rir de nouveaux savoir-faire. Pour AVD Diffusion, c’est une opportunité”. Sur l’aspect technique, Philippe Tardy a fait appel à la plate-forme de diffusion de Daily Motion, qui assure d’emblée une visibilité et un référencement optimal. “Nous sommes reconnus comme official content chez Daily Motion qui est un gage de qualité ; ce statut nous place au même rang que la Une, M6 ou France Inter pour la qualité de la diffusion”. Lucarne locale Pour le contenu, la petite chaîne aux couleurs rose et jaune fera la part belle aux portraits, aux clins d’œil, à tous les événements de la vie locale, mais aussi à l’économie et à la démocratie locale via une rubrique “la vie des communes”. Un point relie tous ces thèmes entre eux : les sujets sont traités pour l’internaute d’aujourd’hui, habitué à visionner les vidéos sur Dailymotion ou Youtube. “Nous avons voulu RWTV.tv comme un moyen de dynamiser la région, de valoriser les acteurs locaux et de créer du lien”, confirme Philippe Tardy. En tant que media interactif, RWTV.tv accueille tous les thèmes possibles de vidéos tournées par les amateurs. Mais le format star de la chaîne demeure le Mag, un sept minutes tout en images, résumé de l’actualité hebdomadaire produit tout spécialement par les équipes d’AVP Diffusion et diffusé à partir du jeudi. Des directs relayeront aussi les manifestations incontournables. Les synergies avec l’activité traditionnelle d’AVP Diffusion sont complètes : désormais, les sujets tournés à la demande – films institutionnels, événementiels ou d’entreprises – pourront trouver une nouvelle visibilité sur la chaîne. AVP proposera pour cela des prix de tournage et de diffusion très attractif (à partir de 500 euros à la minute). Des bandeaux publicitaires viendront en outre compléter les recettes du projet. L’investissement est important, mais Philippe Tardy compte rapidement l’amortir grâce au développement de nouvelles prestations de services. Si ce n’est encore fait, le coup d’œil s’impose : www.rwtv.tv AGENDA 8 décembre 2009 Rendez-Vous de l’Entreprise : “Le SEPA et les protocoles de communication bancaire”, à la CCI du Roannais. 28 janvier 2010 Forum des Métiers 10 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 et des Formations, organisé par l’association 3E (Enseignement, Économie, Entreprise), à l’Espace Congrès à Roanne. 4 février 2010 Réunion du Club des nouveaux entrepreneurs du Roannais : “Comment réduire ses charges fixes ?”, à la CCI du Roannais. 12 au 14 mars 2010 Salon du Tourisme, sur le thème : “Tourisme durable”, au Scarabée, Roanne. Pour tout renseignement, contactez la CCI du Roannais : 04 77 44 54 64. ACTUALITÉS Une nouvelle direction pour Mado Marcel ernard Leonetti et Caroline Douillet sont les nouveaux actionnaires majoritaires de l’entreprise textile Mado Marcel, basée à Neaux. Ancien cadre dirigeant du groupe strasbourgeois Marcel Bauer, Bernard Leonetti a créé la holding “Groupe Mado” afin de réaliser la reprise. Bernard Leonetti et Caroline Douillet en détiennent 50,4%. Le fonds lyon- B nais Aqua Sourca a également investi dans le projet, à hauteur des 49,6% restants. La famille VillardSardi reste présente sous différentes formes, notamment en réinvestissant une partie de la vente dans le projet afin de fortifier les fonds propres. La PME emploie 40 personnes à Neaux et a réalisé un chiffre d’affaires 2008 de 15 millions d’euros. Elle s’appuie sur environ 700 clients hypermarchés, 450 boutiques multimarques et ses 33 boutiques “Mado et les Autres”. Bernard Leonetti compte renforcer le réseau de boutiques à partir de 2011, en franchise ou en affiliation. Des tests seront réalisés dès 2010 sur des emplacements “numéro 1” de villes dotées de zones de chalandise oscillant entre 20 000 à 50 000 habitants. Un trophée national pour les femmes chefs d’entreprises es femmes chefs d’entreprises du Roannais ne manquent pas d’énergie. Et elles ont décidé de la communiquer ! Présidée par Véronique GuillotRaymond, l’antenne roannaise de ce réseau mondial, né il y a de plus de 60 ans, regroupe une quinzaine de dirigeantes d’entreprises roannaises (2000 adhérentes en France). “Nos rencontres annuelles sont de formidables lieux d’échange, de solidarité, de convivialité et d’information”, explique Véronique Guillot-Raymond qui encourage ses adhérentes à prendre des mandats dans différents organes de décision (CCI, tribunal de commerce, L du Forum national annuel des FCE, des mains de la Ministre de l’Économie, Christine Lagarde. Dominique Burnichon et Marie-Christine Oghly, présidente de FCE France. conseil des prud’hommes, organisations paritaires et sociales...). Les FCE roannaises ont été mises à l’honneur, le 20 novembre dernier. L’une de leurs adhérentes, Dominique Burnichon (Comptoir des Saveurs) a reçu, à l’Assemblée Nationale, le trophée “commerce” Les adhérentes 2009 de la délégation de Roanne : Martine Pic (Electrozinc et Peinture Industrielle Costelloise), Laurence Fortier (Gestion 411, vice-présidente FCE), Mireille Pételet (ex-dirigeante métallurgie), Marcelle Georjon (expert-comptable, trésorière FCE), Christine Bouillard (La Gazette du laboratoire), Marie-Claude Guillot (ex-gérante assurances), Dominique Burnichon (Comptoir des Saveurs, secrétaire FCE), Isabelle Franchon (textile), Yvette Mougeot-Retord (Mary Roanne), Joëlle Sérol (infirmière indépendante), Colette Demurger (ex-gérante), Yvette Chanroux (textile), Sophie Grivot (Krys), Catherine Meillerand (Krys), Ingrid Bayle (Bayle Transports), Véronique Guillot-Raymond (Guillot Assurances, présidente FCE). Pour adhérer aux FCE, contact : Véronique Guillot-Raymond : 04 77 72 14 09. EN BREF Bel Maille, Macopat et Brod Laser ont le cœur “Grenadine” L’entreprise textile riorgeoise Bel Maille vient de fournir le tissu d’une collection de prêt-à-porter pas comme les autres. Destinée aux fillettes (2-12 ans), celle-ci a été inspirée de l’œuvre du chanteur français Laurent Voulzy. Bel Maille s’est appuyée sur deux confectionneurs roannais : Macopat (Neulise) et Brod Laser (Pouilly-sous-Charlieu). La collection “Cœur Grenadine” a été créée à partir des plus grands succès de l’artiste : “le pouvoir des fleurs”, “le rêve du pêcheur”, “la petite fille d’Avril” et “rock collection”. La saison “été 2010” sera disponible, à partir de février, dans une cinquantaine de magasins multimarques et grands magasins, en France et en Belgique. Altertex séduit toute la filière textile Lancée par la société de Charlieu LTC, la démarche de développement durable Altertex rassemble désor- mais 37 entreprises (les trois quarts situées en RhôneAlpes dont une douzaine en Roannais) ainsi que plusieurs structures d’enseignement supérieur, dont l’ITECH et CREATECH à Roanne. Toute la filière est représentée : filateurs, tisseurs, tricoteurs, ennoblisseurs, confectionneurs, converteurs, distributeurs. Seyes (Paris) s’installe au Coteau Hervé Guétin, à la tête de la société Seyes, spécialisée dans la fabrication de pulls à la demande, a décidé de se rapprocher de ses soustraitants roannais. Créée en région parisienne en 2005, Seyes est basée au Coteau depuis quelques mois. Ses tissus sont tricotés à Riorges, lavés et adoucis à Roanne et confectionnés au Coteau. Elle s’appuie désormais sur un seul et unique réseau de commercialisation : internet. En quelques clics, le client peut confectionner son pull personnalisé. À découvrir sur www.seyes.fr. Un nouveau site en centre-ville pour la Caisse d’Epargne La Caisse d’Epargne Loire-Drôme-Ardèche, a inauguré, début novembre, son nouveau site “Jean-Jaurès”, à Roanne. En quittant son site historique de la rue Brison pour rejoindre des locaux plus modernes, la Caisse d’Epargne a tourné une page d’histoire d’un siècle et demi. Outre l’agence bancaire, le centre d’affaires et la direction du groupe Roanne-Montbrison ont aussi été réinstallés en centre-ville. Les nouveaux locaux ont été aménagés selon un concept novateur que l’on retrouvera dans les cinq années à venir dans toutes les agences “Caisse d’Epargne” de France. Le groupe Roanne-Montbrison fait partie des six groupes de la caisse Loire Drôme Ardèche. Il veille sur 25 agences réparties sur le centre et le nord du département de la Loire. Micro-crèche : une première nationale en gare de Roanne À partir de septembre 2010, les jeunes mamans utilisatrices des lignes TER Roanne-Lyon et RoanneSaint-Etienne, notamment pour des raisons professionnelles, vont voir le bout du tunnel ! La SNCF s’apprête à aménager neuf places de micro-crèche, à l’intérieur même de la gare SNCF. L’équipement pourra accueillir des enfants de 0 à 4 ans, entre 6 h 45 et 19 heures. Cette première nationale sera gérée par l’entreprise rhôdanienne, Garderisette. Quatre assistantes maternelles seront recrutées. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 11 Escapades en Roannais : avec les cartes-cadeaux, c’est déjà Noël ! Escapades ludiques, romantiques, gastronomiques... D’une valeur de 30 à 249 euros, les cartescadeaux de l’association “Escapades en Roannais” feront le bonheur de vos clients, partenaires, collaborateurs. ous êtes à la recherche d’un cadeau original pour faire plaisir à un client, récompenser un collaborateur, sceller les liens qui unissent votre entreprise à un partenaire... N’hésitez plus ! Les “cartes-cadeaux” de l’association Escapades en Roannais vous tendent les bras. La structure de commercialisation de produits touristiques en Roannais, installée à la Maison du Tourisme, place de Lattre de Tassigny, vient de mettre en vente neuf cartes d’une valeur de 30 à 249 euros, pour une ou deux personnes. Les cartescadeaux “ludiques” offrent un large éventail d’activités (sport, loisirs, nature...), les cartes-cadeaux “gastronomiques”, “gourmandes” ou “saveurs” proposent de découvrir ou redécouvrir les bonnes tables du Roannais, de participer à des cours de cuisine ou à des stages d’œnologie. Les cartescadeaux “détente” et “romantiques” permettront à leurs heureux bénéficiaires de passer une nuit dans les meilleurs hôtels de la région (deux à quatre étoiles). Autres “Escapades” à la carte : la carte- V cadeau “bien-être” (soins relaxants, massages...), la carte-cadeau “champêtre” (repas à la Colline du Colombier à Iguerande) sans oublier la carte-cadeau “émotion”, avec saut en parachute depuis Roanne ! Les cartes-cadeaux sont disponibles à l’Office de tourisme du Grand Roanne, auprès du Forum Espace Culture, de l’agence Mondial Evasion et de la Librairie Lauxerois. Un site de vente en ligne (www.escapades-roannais.com), avec paie- ment sécurisé, est également à votre disposition. Sa carte-cadeau en main, le bénéficiaire n’aura plus qu’à contacter l’établissement de son choix afin de réserver. Les cartes bénéficient d’une validité très longue durée, jusqu’au 31 décembre 2011. Une cinquantaine de prestataires, la plupart membres de la démarche “Roannais Tout Sourire”, sont partenaires de l’opération. La première édition des cartescadeaux (2008-2009) a généré un chiffre d’affaires de 15 000 euros. L’association est présidée par Ginette Chatillon. Elle s’appuie sur deux salariés permanents, Romain Beau et Frédérique Gibbes, et bénéficie du soutien financier technique de la CCI Roannais, par l’intermédiaire de Véronique Chassain, du Pôle Commerce Tourisme. QUESTION À Jean Dalaudière, président de la Commission Tourisme de la CCI du Roannais Quels seront les temps forts du Salon du tourisme 2010 ? “Pour cette 11ème édition qui se déroulera du 12 au 14 mars, nous avons choisi comme thématique “le tourisme durable”. Nous aurons la présence des organisateurs du “Festival du Film des Curieux Voyageurs” qui aura lieu 12 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 à Saint-Etienne deux semaines plus tard. Ils projetteront des films sur la préservation de l'environnement, sur la mise en place d’actions humanitaires... Globalement, le comité d’organisation du salon (pôle de promotion touristique du Roannais, CCI du Roannais, office de tourisme de Grand Roanne Agglomération) souhaite élaborer un salon “éco-conçu” en réalisant ses plaquettes de promotion avec du papier 100% recyclé ou conçues chez un imprimeur Imprim’Vert, en organisant des transports en bus pour rejoindre le Scarabée, en utilisant des verres en plastique consignés… Nous inciterons également nos exposants à mettre en valeur leurs actions en matière de développement durable, qu’il s’agisse de tri sélectif, d’économies d’énergies, d’accessibilité des personnes à mobilité réduite, d’insertion professionnelle... Toujours dans la logique du tourisme durable, l’invité “coup du cœur” du salon sera le département de l’Ardèche. Grâce à la mobilisation de la CCI Nord-Ardèche, de la CCI d’Aubenas et de l’Agence Départementale du Tourisme en Ardèche, ce département est tourné depuis des années vers l'éco-tourisme. Nous espérons évidemment rencontrer le même succès que l’an dernier puisque, pour sa première au Scarabée, le salon avait battu son record de fréquentation avec 11 500 visiteurs”. ACTUALITÉS Intégrer le design, c’est possible ! Depuis novembre dernier et tout au long de l’année 2010, la CCI du Roannais propose aux entreprises des séances d’information et de sensibilisation au design. Pourquoi l’introduire dans ses produits ? Pour quels avantages ou quelle valeur ajoutée ? Comment s’y prendre ? Philippe Moine, designer à Saint-Etienne et intervenant à ces séances, répond sans détour. - Comment démarre-t-on une collaboration avec un designer ? En général, cela com- mence par un cahier des charges établi par l’entreprise. Je dispose d’une check-list qui va permettre de se poser des questions simples sur un projet de produit – pour quoi ? pour qui ? Le cahier se verra dès lors complété par le regard du designer. Je préconise de commencer une collaboration le plus en amont possible car notre réflexion va pouvoir, en se plaçant très tôt, influer sur les coûts de matière et donc le prix final du produit. Il faut bien se dire que le design n’intervient pas en fin de projet pour habiller l’ensemble. Cela peut arriver, mais ce n’est jamais le meilleur moment, car il existe alors beaucoup de contraintes dont on ne peut se départir et réduit le champs des optimisations possibles. - Quel est l’intérêt du design pour les PME, ou pour des entreprises qui ne l’ont jamais pratiqué jusqu’à présent ? Le design n’est pas un coût, mais un investissement. Bien entendu, c’est toujours mieux quand ce sont d’autres chefs d’entreprises qui l’affirment et c’est pourquoi leur témoignage est toujours présent lors de nos séances. Pourquoi est-il donc intéressant, y compris pour des entreprises de 5 à 10 salariés et pas seulement pour Seb ou Renault, de s’intéresser au design ? Je vois au moins quatre réponses. Premièrement, le design est un outil stratégique. Lorsqu’une entreprise a commencé à le pratiquer, elle ne revient plus en arrière. Deuxième raison, c’est une façon de s’installer sur un marché et d’avoir une bonne visibilité. Une entreprise qui propose des produits bien designés a une identité, une image beaucoup plus fortes qui la distingue de la concurrence. Troisième motivation : le design est une fonction transversale qui irrigue toutes les autres activités, le marketing, la fabrication… En adoptant le triptyque technique/marketing/design pour chaque produit, les entreprises se donnent les moyens de qualifier en amont des qualités d’usage, des qualités techniques, un positionnement en prix, et elles ont ainsi de meilleures chances de rencontrer la demande des clients. Le dernier message que je ferais passer, c’est que le design est devenu adjectif très vendeur, utilisé pour des objets, des meubles. Mais le design est partout ! Il est aussi dans l’ergonomie, la simplicité d’utilisation, les solutions de maintenance d’une machine-outil ou dans un commerce. Le design ne saurait donc se résumer à l’esthétique, comme on a trop souvent tendance à le penser. Je travaille dans la Loire pour de nombreuses entreprises de sous-traitance industrielle. La dimension du design s’applique aussi bien à une scie égoïne, une clôture, un alternateur, un escalier de piscine, qu’aux espaces proposés par un hôtel restaurant ou un commerce. - Il semblerait qu’en France le design peine à percer. Est-ce vrai ? Oui, les Allemands, les Italiens par exemple, ont intégré le design bien plus tôt que nous dans le monde industriel. Une étude commandée par les pouvoirs publics montre que si 40% des entreprises françaises le pratiquent, elles sont 60% en Italie et 70% en Grande-Bretagne. Dans ces pays, cela fait partie d’une culture d’entreprise et l’on ne se pose même plus la question. Ce retard est sans doute dû au peu d’intérêt porté au sujet par les écoles d’ingénieur ou écoles techniques. En France, la culture d’ingénieur reste très forte, avec une prédominance des aspects techniques sur le marketing et le design, pourtant fondamentaux pour déterminer les valeurs d’usage du produit. À l’inverse, il existe des sociétés, comme Apple par exemple, qui ont bâti leur ADN autour de ces valeurs et qui en tire aujourd’hui l’essentiel de leur valeur ajoutée. - Vous avez vous-même un parcours brillant – ébéniste de formation, diplômé d’architecture d’intérieur à l’École Boulle et en design industriel aux Arts décoratifs de Paris. Vous êtes aussi passé par le centre de design Renault. Que puisez-vous en travaillant avec les entreprises industrielles de notre département ? J’ai d’abord voulu devenir ébéniste parce que j’ai toujours aimé bricoler avec mes mains. Je suis certes passé par Renault mais je n’aurais jamais dessiné des voitures toute ma vie. Ce qui m’intéresse, c’est de passer d’un projet à un autre, dans des milieux très différents. Après un parcours à Paris ou Lyon, je suis revenu à Saint-Etienne. Nous avons ici une dynamique fabuleuse sur le sujet, et la création de la Cité du Design, à rayonnement national et international, vient encore renforcer ce pôle. Je suis ainsi co-fondateur du collectif Designer + qui rassemble une quarantaine de designers et de professionnels associés - architectes, ergonomes, bureaux d’études… Nous avons dans ce département un passé industriel très riche. Le design est bien une activité économique faite pour que les entreprises vivent mieux et génèrent du business. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 13 Bernard Ecabert, responsable du bureau d’études de la société Titan, devant le camion-tracteur d’Ariane V. DOSSIER Produits rares : des fabrications très spéciales en Roannais Quel point commun entre le camion-tracteur de la fusée Ariane, un clavier de TGV, une prothèse de hanche, un instrument de contrôle de puits pétrolier, un distributeur de sacs pour déjections canines et un groupe électrogène ? Tous font partie de la longue liste de produits de niche conçus et fabriqués en Roannais. L’ économie roannaise s’est considérablement diversifiée ces vingt dernières années. Alors qu’elle était essentiellement tournée vers le textilehabillement, la mécanique et la métallurgie jusqu’au milieu des années 80, elle a, peu à peu, investi de nouveaux marchés. Cette multi-sectorisation s’est matérialisée par l’émergence d’entreprises nouvelles, le développement de produits souvent très innovants, répondant aux besoins de marchés naissants ou de marchés de niche. Sur les pistes du Dakar La société Téléflow, à l’origine d’un ingénieux système de gon14 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 flage-dégonflage de pneumatiques en roulant, est l’un des symboles de ce développement hors des sentiers battus. Téléflow, c’est à la fois une innovation technologique de génie et un positionnement commercial millimétré. “Les pneumatiques se gonflent en quelques minutes et se dégonflent en quelques secondes”, explique Stéphane Fazékas, son fondateur. Créée voici une quinzaine d’années, la société s’est d’abord fait connaître sur les pistes du Dakar avant d’explorer avec succès différentes niches dans le militaire, les véhicules spéciaux (lutte contre l’incendie, sondages pétro- PRODUITS RARES : DES FABRICATIONS TRÈS SPÉCIALES EN ROANNAIS DOSSIER liers...) et plus récemment l’agriculture. Preuve de sa montée en puissance, Téléflow a quadruplé son effectif en quatre ans pour atteindre aujourd’hui la vingtaine de salariés, dont la moitié de niveau BTS. Recruter et former de nouveaux collaborateurs est un exercice difficile lorsque l’on détient un savoirfaire très spécifique. Pour Laurent Besson, directeur adjoint de Téléflow : “Il est certain qu’il n’y pas d’écoles qui forment à notre produit”, explique-t-il. Pour nous, la filière la plus proche est sans doute la mécatronique. Nous venons d’ailleurs d’embaucher un jeune ingénieur tout juste sorti d’une école clermontoise spécialisée dans ce domaine. Ensuite, c’est la formation interne qui fait la différence. Il y a une connaissance du produit à acquérir. C’est pour cette raison que nous recrutons des personnes sur leurs capacités techniques, bien entendu, mais aussi sur leur motivation, leur rigueur, leur sens de l’effort, leur persévérance. Ce type de produit rare, très spécifique, nous n’en fabriquons pas des milliers par jour et l’on ne travaille pas non plus à 100 à l’heure. Il doit exister, si ce n’est un amour du produit, au moins un vrai attachement”. bien loin des anciennes usines Conté et Corgié, elle fait partie des deux derniers fabricants français aux côtés du géant BicConté. Elle a été rachetée, en 2001, par Denis Pivot, un enfant du pays, ancien directeur logistique Europe du géant mondial de l’outillage Stanley. Consciente qu’elle n’était pas de taille à lutter face aux mastodontes européens, CFC s’est positionnée sur le marché du crayon professionnel à destination du bâtiment et sur le marché publicitaire. Un bon crayon se jugeant avant tout sur sa mine, savant mélange fait d’argile, de noir de fumée et de graphite, le savoir-faire est déterminant pour obtenir un produit d’excellence. “Plus que pour tout autre PME, le défi à relever en permanence est celui de la formation. Nous sommes sur des savoir-faire qu’on ne peut acquérir qu’en interne”, estime Denis Pivot. Comme tout bon coach sportif, il s’efforce de doubler tous les postes de son unité de fabrication. “Je dois avoir en permanence deux personnes de bon niveau par savoir-faire. Sans cela, notre organisation est en danger. Nous arrivons à faire des produits formidables dans nos PME car l’on s’appuie sur des gens très compétents”. L’envie de faire vivre des produits chargés d’histoire Chirurgien de l’informatique Un sentiment que partage complètement Denis Pivot, à la tête de la Compagnie Française des Crayons (CFC), basée à Lay. “Il faut que collectivement on sente cette envie de faire vivre le produit, de participer à son évolution, à son amélioration. Nous réalisons du spécifique, du sur-mesure. C’est ce qui est passionnant lorsque l’on se situe sur une niche, qui plus est lorsqu’on fabrique un produit aussi chargé d’histoire que le crayon”. CFC écrit au présent un nouveau chapitre de la saga du crayon en Roannais. Même si, en terme d’effectifs (18 salariés à ce jour), la société est Être isolé sur son marché peut parfois se révéler pénalisant en terme de R&D. Difficile en effet de s’appuyer sur les initiatives collectives, de partager les expériences avec des confrères. Florent Chassignol, à la tête d’In Virtuel, spécialiste français de la récupération de données informatiques perdues, a contourné la difficulté en élargissant ses partenariats professionnels. “Je ne voulais pas que notre spécificité nous oblige à évoluer en vase clos. Je suis donc parti à la recherche de collaborations et j’ai trouvé mon bonheur avec l’association Loire Numérique, un véritable concentré de matière grise et de technologie. Quand on veut vraiment s’ouvrir, on y parvient. C’est un peu comme les gens qui martèlent qu’il n’y a pas de culture à Roanne. À mon avis, c’est qu’ils ne doivent pas beaucoup chercher”. In Virtuel vient de créer des centres agréés en région parisienne pour se rapprocher de sa clientèle, et envisage d’en faire de même dans toute la France. “Notre éloignement est un peu pénalisant, mais je ne regrette à aucun moment d’avoir développé In Virtuel à Roanne. J’en veux pour preuve l’évolution de certains de mes concurrents parisiens. Les prix de l’immobilier et l’importance de leur masse salariale ont limité leur croissance. La nôtre a été beaucoup plus rapide”. Côté recrutement, le chirurgien de l’informatique a aussi sa méthode : “J’essaie de “faire mon marché” auprès de jeunes professionnels roannais qui sont allés faire leurs armes à Paris ou à Lyon et qui ont envie de revenir à une meilleure qualité de vie”. Se créer des réseaux pour lutter contre l’isolement lié à la singularité de son produit sur son propre bassin d’emploi, c’est également ce que fait Evolutis, le fabricant de prothèses de la hanche, basé à Briennon. L’entreprise créée en 1999 par Jean-Michel Peguet et Gérard Pélisson, s’est appuyée sur le pôle des technologies médicales de Saint-Etienne pour soigner son décollage à l’export, notamment en Inde. À Chirassimont, Stevtiss, spécialisée dans la fabrication de filtres à partir de fil de verre, est le principal Une force de Titan pour tracter la fusée Ariane P armi tous les produits hors norme fabriqués en Roannais, celui que vient de livrer la société Titan, basée sur la ZA de la Demie-Lieue, à Roanne, détient incontestablement la palme. Pendant 18 mois, la société détenue à 51% par le groupe Gimaex a travaillé à la fabrication du tracteur de la fusée Ariane V ! Titan a donné naissance à un camion de 55 tonnes capable d’emmener la fusée de son hall de fabrication à son pas de tir. “Cela se fera en deux fois, explique Bernard Ecabert, responsable du bureau d’études. Un premier trajet de trois kilomètres pour aller jusqu’au bâtiment “carburant” puis un second, de trois kilomètres également, pour atteindre la rampe de lancement”. Le tout à 4 km/h. Pour tracter les 2050 tonnes d’Ariane V - l’équivalent de 55 poids-lourds -, Titan a équipé son véhicule d’un moteur Man de 540 chevaux. La boîte à vitesse mécanique est dotée d’un convertisseur de couple. Une transmission hydrostatique permettra d’atteindre une précision au centimètre dans l’approche finale. Des radiateurs spéciaux ont été installés, à la fois en raison de la puissance développée et de la température voisine de 35° sur site guyanais de Kourou. Compte tenu de la proximité de la mer, le châssis a été galvanisé. Titan (dix salariés) a réalisé en interne les études et l’assemblage mais a confié la fabrication des pièces (usinage, découpe-laser, hydraulique...) à des sous-traitants, dont plusieurs Roannais. L’ESA (Agence Spatiale Européenne) a investi plus de 800 000 euros dans ce véhicule qui permettra de réaliser diverses missions de transports sur le site de Kourou. “Ce sera un peu leur couteau suisse”, indique le jeune ingénieur, à bonne école au côté de Bernard Bouverans, l’homme qui a compris avant tout le monde l’avenir doré promis à ces fabrications géantes. Titan a déjà construit des camions de 240 tonnes pour tracter des convois nucléaires et fabriquera, pour Gimaex, le chassis d’un crash-tender hors norme capable d’emmener 12 000 litres d’eau et d’atteindre 80 km/h en 25 secondes grâce à des moteurs de 800 chevaux. Un véhicule rendu nécessaire par l’arrivée de l’A380 sur les grands aéroports internationaux. En attendant, le tracteur d’Ariane V vient de prendre la mer au Havre pour un voyage de trois semaines. Il sera opérationnel pour le premier tir 2010 de la fusée européenne. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 15 DOSSIER PRODUITS RARES : DES FABRICATIONS TRÈS SPÉCIALES EN ROANNAIS fournisseur européen des fonderies d’alliage de non-ferreux, de plusieurs constructeurs automobiles, de l’industrie aéronautique... Seule sur son marché en Europe, elle a développé une R&D en collaboration très étroite avec ses clients et futurs clients. “Nous fabriquons de très faibles volumes mais aux caractéristiques techniques très pointues”, indique Marc Stévenin. Ses filtres, capables de résister à une température de 1200 degrés, servent à couler l’aluminium en répartissant les flux de métal. Réagir aux besoins des marchés Certaines entreprises roannaises sont de véritables spécialistes du développement de produits dans l’air du temps. Outre le Toutounet (voir encadré), Sepra, installée près de Charlieu, a développé une déchèterie mobile, alternative originale à la collecte classique des déchets Le jour où Toutounet a balayé les motocrottes parisiennes S entir un marché potentiel, répondre à un besoin précis, c’est l’objet du produit sur-mesure... Sepra Environnement, installée en pays de Charlieu, a assis son développement sur un produit né à la toute fin des années 90 : le Toutounet. “L’histoire du Toutounet est assez incroyable, explique le gérant de Sepra. Il a été imaginé par un ingénieur de la ville de Moulins, Daniel Sennepin. J’ai découvert son invention par hasard dans un bureau. J’ai passé un accord avec la ville et j’ai déposé la marque en son nom. Nous assurons la commercialisation contre le versement de royalties chaque trimestre. Ce type d’accord entre une entreprise et une collectivité est très rare en France”. Plus de 15 000 exemplaires du Toutounet sont désormais présents dans 1200 villes françaises et étrangères. Ce distributeur de sacs pour déjections canines est entré par la grande porte en 2002. “La Ville de Paris cherchait des solutions pour lutter contre l’augmentation de déjections sur ses trottoirs : 16 tonnes par jour”, reprend le chef d’entreprise. En quelques semaines, Toutounet a séduit la capitale et les médias. “On a fait toutes les télés, de Ruquier à Télématin... C’était l’époque des fameuses motocrottes. Le Toutounet les a envoyé au garage”. Face à la concurrence, Toutounet présente deux avantages : un nom efficace et des explications directement imprimées sur le présentoir. “C’est simple, mais il suffisait d’y penser”. Le propriétaire enfile le sac, saisit la déjection, retourne le sac et le jette dans la poubelle attenante. Aujourd’hui, Toutounet fait partie des marques les plus connues de France. “Un peu comme le Frigidaire”, sourit l’heureux distributeur qui sous-traite la fabrication régionalement. Dans chaque Toutounet, 100 à 200 sacs sont à disposition du public, 800 autres sont en réserve dans un boîtier fermé à clé. “Nous sommes présents en Belgique et en Espagne. Avec notre deuxième génération “imitation bois”, présentée au récent salon des maires, nous allons nous attaquer à d’autres marchés aux Pays Bas et en Angleterre. Nous allons également nous appuyer sur une commerciale terrain”. encombrants ou volumineux. “Si le citoyen ne vient pas à la déchèterie, c’est la déchèterie qui viendra à lui”, explique la plaquette commerciale de Moving’Tri. Composée d’une remorque et de cinq bennes, la déchèterie mobile de Sepra est tractée par un camion. Une fois sur le lieu d’exploitation (un village, un quartier, un ensemble immobilier, une sur- face de vente...), le chauffeur déplie des rampes d’accès. Les automobilistes n’ont plus qu’à les emprunter, stopper leur véhicule sur la plateforme et jeter leurs déchets dans les Diamoco parmi les acteurs mondiaux du forage pétrolier À Parigny, il n’y a toujours pas de pétrole mais on ne manque décidément pas d’idées. En particulier chez Diamoco, groupe spécialisé dans le forage pétrolier. À sa tête, Jean-Pierre Fréchet, Roannais d’origine et géologue de formation. Pendant 15 ans, il a travaillé pour un important groupe pétrolier américain avant de voler de ses propres ailes et d’installer le siège de sa société sur ses terres d’origine. “Le fait que l’industrie roannaise ne soit pas tournée vers les activités pétrolières ne pose aucun problème. À une époque, il aurait peut-être été préférable de m’installer dans les bassins parisiens ou aquitains. Aujourd’hui, non. Nos marchés sont mondiaux. Côté recrutement, nous avons un peu de mal à intégrer des cadres administratifs. En R&D, nos ingénieurs ont découvert le Roannais et ont vite apprécié sa qualité de vie”. Diamoco chapeaute plusieurs sociétés. Sagemines, créée en 1998, est spécialisée dans la fabrication de fluides de forages pétroliers et l’ingénierie de forage. “En fonction des régions et des profondeurs, on ne traverse pas toujours les mêmes types de terrain. On peut trouver des terrains argileux, du grès, du calcaire, différents sels. Sagemines propose les fluides adaptés à ces zones géologiques variées afin de réaliser le forage dans de bonnes conditions”. En 2005, Diamoco a repris Géo-RS, spécialisée dans le contrôle des forages et la fabrication d’équipements nécessaires au contrôle des puits. “Dans le pétrole, il existe une dizaine de métiers différents. Nous en maîtrisons deux”. Sur la partie fluides, Diamoco détient 30% du marché français et 100% sur le contrôle. Déjà très présent à l’étranger, le groupe a intensifié ses activités au grand large. “En 2009, notre activité en Europe a baissé en raison de la chute du prix du baril. En juillet, nous avons donc pris un virage à l’export à 180°. Nous devons être prêts pour les années 2011-2014 qui seront de grandes années”. Avec un nouveau choc pétrolier attendu pour... 2015. “Ce choc nous paraît inévitable car le marché ne pourra pas satisfaire intégralement les demandes de la Chine et de l’Inde 16 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 principalement. Dans ces conditions, un baril à 300 dollars n’est pas exclu”. Diamoco (44 salariés, 7,9 millions d’euros en 2008) opère en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne, en Algérie, en Tunisie, un peu au Maroc, en Lybie, en Iran et lorgne sur l’Irak. Jean-Pierre Fréchet faisait partie de la délégation de 20 chefs d’entreprises français présents à Bagdad, début novembre, pour la réouverture de l’ambassade de France fermée depuis sept ans. “L’Irak est une éponge à pétrole, la deuxième réserve au monde”. Voici deux ans, le chef d’entreprise roannais a également créé Diamoco Énergie, actionnaire de la société Bridge Oil, laquelle vient d’obtenir une concession dans le bassin parisien. Comme l’œnologue qui achète ses premières vignes, Jean-Pierre Fréchet a réalisé un rêve. Celui de devenir exploitant à son tour. “On pense forer à l’été 2010. Il s’agit d’un petit champ situé près de Montargis. Il devrait produire 150 barils/jour”. Enfin, Diamoco Skycrest va investir 1,2 million d’euros afin de doter le site de Parigny de 1000 m2 supplémentaires. Une douzaine d’emplois seront créés. PRODUITS RARES : DES FABRICATIONS TRÈS SPÉCIALES EN ROANNAIS DOSSIER Les claviers d’Arc en Ciel font le beau temps dans le TGV E bennes appropriées (métaux, végétaux, électro-ménager, papiers...). En fin de journée, les bennes sont vidées dans une déchèterie classique. Plusieurs communes ou communautés de communes (Montluçon, Moulins, St-Gilles-Croix-de-Vie, CorbeilEssones, Vert-le-Grand, Montbrison, Pic St-Loup, Liège en Belgique...) ont déjà adopté Moving’Tri, proposée à la vente ou à la location (demi-journée, journée, semaine...). Des contacts existent avec la Guyane, le Brésil, le Pérou, l’Algérie. “Pour ce genre de produit, l’idée part souvent d’une observation, d’une discussion puis d’un croquis au coin d’une nappe, explique le gérant de Sepra. Ce fut le cas de Moving’Tri : j’ai eu l’idée au cours d’un déjeuner, un spécialiste du droit vérifiait l’après- midi même l’existence ou pas d’un tel procédé et le lendemain je déposais la marque”. Autre innovation toute récente de SEPRA, en lien avec l’interdiction de fumer dans les lieux publics : un cendrier de rue nouvelle génération, facile à vider, conçu pour résister au vandalisme et aux intempéries. “Ce sera le moins cher sur le marché où la concurrence est désormais virulente. Il sera à la fois esthétique et pratique : on pourra évacuer le sable qui sera remplacé grâce à des recharges en petits sachets que nous vendrons séparément”. À Saint-Nizier-sous-Charlieu, Pramac France (46 salariés, 36 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2008) a également mis plusieurs cordes à son arc en constituant un véritable “pôle énergie” autour de n créant Arc en Ciel, à Roanne, au tout début des années 80, Jean-Yves Préfole ne s’imaginait pas qu’il participerait un jour à la fabrication des claviers de pilotage des AGV, nouvelles versions des TGV. “Nous étions une société de sérigraphie tout ce qui a de plus classique, explique-t-il. Si l’on avait été dans une grande ville, nous aurions continué sur nos marchés du textile. Mais compte tenu de la concurrence locale, j’ai eu peur qu’il n’y ait pas de travail pour tout le monde”. Arc en Ciel a donc joué la diversification en fabriquant, dans un premier temps, des étiquettes techniques destinées à des machines de production. “Nous jouons un peu les diplomates, sourit le chef d’entreprise. Les ingénieurs conçoivent des machines formidables mais il est parfois compliqué pour l’utilisateur de s’y retrouver”. Arc en Ciel a donc investi toutes les niches commerciales nécessitant des interfaces “homme-machine”. Les claviers qu’elle fabrique comportent deux types d’éléments : le décor d’une part et la partie électrique de commandement d’autre part. “C’est toujours de la sérigraphie mais avec énormément de technologie”. Désormais basée à Régny, Arc en Ciel est passée progressivement du clavier mécanique au clavier capacitif. “L’avantage du clavier capacitif, c’est sa fiabilité. En tapant sur une touche, l’utilisateur prélève un champ qui est perturbé et qui réagit. Il n’y a pas d’action mécanique”. Elle fabrique les claviers de commandes de différentes machines produites par le valentinois Marken Imaje, numéro un mondial du marquage jet d’encre dans l’alimentaire. “Grâce à eux, nos productions se retrouvent en Chine, au Brésil, aux ÉtatsUnis”. Certains claviers sont traduits en une dizaine de langues, de l’anglais au chinois, de l’hébreu à l’arabe. Arc en Ciel travaille également pour l’aéronautique au sol (claviers pour vérificateur d’étanchéité des hublots avant chaque décollage), pour un spécialiste de l’instrumentation de réglage d’antennes de télétransmission, pour le Roannais Teleflow, spécialisé dans le gonflage-dégonflage de pneumatiques, ou encore pour Mettler Toledo, fabricant de balances alimentaires. “L’un de nos premiers clients était Testud”, se souvient Jean-Yves Préfole. C’est grâce à un intermédiaire, la société Centralp, qu’Arc en Ciel a décroché le marché de l’AGV. “C’est la récompense de cinq années de R&D dans le capacitif qui présente aussi l’avantage de fonctionner à travers le verre, ce qui doit être le cas dans un poste de pilotage AGV. Nous fournissons les huit cabines fabriquées chaque mois en France. Nous avons un contrat d’exclusivité avec Alstom sur le ferroviaire car nous avons bénéficié de l’apport d’un de leurs ingénieurs pour développer ce produit”. Arc en Ciel a réalisé un chiffre d’affaires d’un million d’euros en 2008. “La crise a perturbé la visibilité de nos donneurs d’ordres. Notre chiffre 2009 sera donc un peu à la baisse mais avec une bonne rentabilité”, indique Jean-Yves Préfole, tout heureux de la montée en puissance de... l’iPhone ! “C’est une pub formidable pour le capacitif ! L’iPhone va doper de façon incroyable le marché du tactile”. produits techniques. D’abord des groupes électrogènes, son cœur de métier : elle en fabrique désormais 94 000 par an. Des micro-éoliennes ensuite : elle proposera prochainement aux particuliers et aux entreprises des équipements de 60 cm à 3,80 m, au design signé Starck. Des panneaux photovoltaïques enfin, fabriqués par sa filiale Suisse et dont elle assurera la commercialisation dans l’Hexagone. Faire vivre les produits inscrits dans le patrimoine La maîtrise “d’un savoir-faire rare en lien avec l’histoire industrielle locale, reposant sur la maîtrise des techniques traditionnelles ou de haute technicité” a également permis à plusieurs entreprises roannaises d’entrer, de leur vivant, au Panthéon du patrimoine économique français. En 2007, le fabricant et éditeur de tissus pour l’ameublement, principaROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 17 DOSSIER PRODUITS RARES : DES FABRICATIONS TRÈS SPÉCIALES EN ROANNAIS lement de soieries, Veraseta, basé à Charlieu, a obtenu le label “entreprise du patrimoine vivant” délivré par le Ministère de l’économie et des finances. Simple titre honorifique ou véritable atout commercial ? “Un peu entre les deux, commente Franck Lorton, l’un des dirigeants de l’entreprise. Ce n’est pas ce que l’on met d’emblée en avant pour vendre nos collections mais en terme d’image, je peux vous assurer qu’on s’en sert et que c’est efficace. Cela vient appuyer notre discours commercial. Pour nous, ce label a vraiment une valeur. C’est plus qu’une récompense, c’est une reconnaissance”. Veraseta (“la vraie soie” en latin) emploie 17 personnes sur son site de fabrication de Charlieu. Elle fabrique des 18 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 étoffes principalement destinées au marché de la décoration haut de gamme (rideaux, tentures murales, sièges, abatjour...), diffusées à travers un réseau de professionnels de la décoration (tapissiers, décorateurs, boutiques…) ou de revendeurs textiles. Elle occupe les marchés de la décoration et de l’habillement haut de gamme : confection sur mesure (robes de mariées...), costumes (théâtre, opéra, cinéma...), haute couture, “même si l’année 2009 a été compliquée sur ce créneau”. La robe de mariée de Lady Diana, les rideaux du salon rouge de l’Hôtel Matignon et les robes du film de Sofia Coppola, Marie-Antoinette, ont été tissés dans les ateliers Veraseta dont les soieries ont également été utilisées pour aménager l’hôtel particulier du Sultan de Brunei à Paris, plusieurs palaces parisiens (le Ritz, le Plaza Athénée, le Bristol), les Palais de la République (Elysée, Sénat, Assemblée Nationale...), la Cour britannique (Windsor, Buckingham Palace...). “À l’heure de la standardisation, nous avons fait le choix du surmesure. Cela répond à la demande d’une clientèle haut de gamme qui refuse l’uniformisation”, explique Franck Lorton. Le Roannais bien représenté En Rhône-Alpes, seules 55 entreprises (sur 480 en France) dont six dans la Loire bénéficient de ce label récompensant la rareté d’un savoir-faire. Le Roannais est l’un des territoires français les plus représentés : outre Veraseta, Rachel Tex (Lay, spécialisée dans la maille Rachel pour textiles techniques de pointe), la literie BrissayChâtre (Saint-Just-en-Chevalet, spécialisée dans la fabrication de matelas, sommiers, lits et accessoires de literie), les faïenciers Leclerc et Lardin (Ouches, héritiers de l’École Roannaise de la faïence) et les Bijoux de l’Oppidum (Saint-Jean-SaintMaurice, spécialisés dans la reproduction de pièces de bijouterie et d’orfèvrerie de l’Antiquité) font partie de cette très étroite et prestigieuse sélection. Dossier réalisé par Frédéric Thomasson. COMMUNIQUÉ GESTION DE PATRIMOINE FISCALITÉ Que faire d’ici la fin de l’année ? Question rituelle qui a son importance en France tant la fiscalité évolue au rythme des Lois de Finance. L a fin de l’année est la période où chacun s’interroge sur sa pression fiscale en fonction de ses revenus dont le montant commence à être perceptible. Si le projet de Loi de finance 2009 prévoit plusieurs mesures concernant les patrimoines des particuliers, deux idées principales sont à retenir dans la droite ligne de la précédente loi de finance : la volonté marquée du législateur de transformer toute déduction de revenus en réduction d’impôts et d’en plafonner l’avantage. Plus que jamais, il faudra cette année simuler l’économie fiscale réalisée pour respecter le plafond des niches fiscales. Concernant vos plus-values Profitez du seuil d’exonération des plus-values de 25 732 euros sur vos cessions annuelles. Inversement, pensez cette année à externaliser les moins values latentes générées par la crise financière et ainsi minorer vos plus-values futures en réalisant des cessions/rachats. Cet exercice pourrait s’avérer plus pertinent puisqu’à partir de 2010, les contributions sociales pourraient être dues dès le premier euro de plus-value. Pensez, en cas de moins value, à “basculer”, après cession de vos actifs financiers, vers des enveloppes de placement fiscalement privilégiées de type contrats d’assurance-vie, PEA… Concernant l’impôt sur le revenu de 2009 a) Le Girardin, volet industriel, permet toujours de générer une réduction importante sur votre impôt sur le revenu en proposant une réduction de 120 à 129% de votre investissement. b)Les FIP/FCPI vous offrent toujours une réduction de 25% du montant investi dans la limite de 3 000 euros en FIP et 3 000 euros en FCPI ; limites doublées pour un couple. Privilégier la stratégie Girardin à partir de 30 000 euros d’impôts et les FIP/FCPI en dessous de ce seuil. c) L’investissement direct dans une PME, quand il est possible, est également source d’une réduction d’impôt à hauteur de 25% de votre investissement, dans la limite de 25 000 euros et le double pour un couple (avec possibilité de reporter sur cinq ans en cas de dépassement du plafond). Concernant l’immobilier L’immobilier constitue toujours un actif majeur dans votre stratégie patrimoniale et peut être source de réduction d’impôt. En fonction de votre capacité d’épargne, vous choisirez les dispositifs Scellier, Malraux, loueurs en meublé non professionnel, Bouvard. Les lois de finances n’étant pas rétroactives, il est préférable de signer les acquisitions avant la fin décembre car les critères du dispositif Scellier peuvent évoluer et seuls les biens répondant aux nouvelles normes écologiques pourraient bénéficier d’un taux de réduction majoré. Enfin, 2009 est la dernière année pour profiter des lois Robien, Borloo et Malraux (ancien dispositif qui permet d’imputer des déficits sur le revenu global). Concernant l’ISF Trois pistes d’optimisation doivent être approfondies : a) Agir sur votre base taxable - en gratifiant vos proches, réalisez des donations en pleine propriété ou en usufruit temporaire, - en investissant, temporairement, dans la nue propriété d’un bien immobilier. b)Si vous êtes entrepreneur, mettez en place un engagement de conservation collectif de vos titres, qui, sous certaines conditions peut générer un abattement de 75% de la valeur de ces titres en cas de succession ou en cas de non exonération au titre des biens professionnels. c) Vous pouvez anticiper une déduction sur votre cotisation ISF en investissant dans une Eric Graziano, expert-comptable PME ou dans un produit collectif proposé par votre consultant. En investissant avant le 31 décembre vous gagnerez un an sur le délai de détention de cinq ans. L’ensemble des pistes évoqué reste varié et attrayant à partir du moment où l’on reste attentif à la rentabilité de l’opération. Comme nous l’évoquions en préambule, ces dispositifs sont plafonnés cette année et nécessitent un regard plus attentif encore. NOS PRÉCONISATIONS > Nous vous rappelons que ces opérations doivent être réalisées avant tout par rapport à leur performance globale. > Les contribuables qui profitent du bouclier fiscal éviteront les investissements sources de réduction d’impôt. > Profitez des avantages fiscaux actuels car la loi de finance va inévitablement les modifier. Cabinet GRAZIANO & REBILLET - 50, rue Albert Thomas - 42335 ROANNE CEDEX Tél. : 04 77 44 56 36 - E.mail : [email protected] - Site Web : www.c-gr.com INDUSTRIE Motorop BRM Industries : 80 bougies dans le moteur Installée à Riorges, la société dirigée par la famille Besson fait partie des spécialistes français de la rénovation de moteurs automobiles et industriels. PSA, Renault, la SNCF et les réseaux de transports en commun de plusieurs grandes villes de France lui font confiance. a société riorgeoise MBI (Motorop BRM Industries), née à la fin des années 20, vient de fêter ses 80 ans. Trois générations se sont succédées à la tête de cette entreprise de mécanique aux donneurs d’ordres nationaux : Louis Besson, le fondateur, a passé les commandes à son fils, Guy, en 1958, avant que celui-ci ne donne à son tour les clefs à son fils, Michel. Et la quatrième génération fait ses gammes. “Mon fils Romain a intégré l’entreprise, explique Michel Besson. Il est en charge de la partie commerciale, et plus particulièrement du développement de nouveaux marchés”. De l’huile a coulé dans les rouages depuis la création du premier atelier de rectification de cylindres et vilebrequins par messieurs Chuillat et Besson. L’entreprise a multiplié les activités et les développements tout en suivant un fil conducteur permanent : “À toutes les époques, l’entreprise a fait de la rénovation de moteurs”, explique l’actuel Pdg. À commencer par celui de la célèbre 2 CV : “Au total, on en a rénové 250 000. Nous en faisons encore 400 par an, principalement pour des collectionneurs”. Sur le marché automobile, MBI travaille pour Renault et PSA. Elle redonne aussi du tonus aux moteurs d’autobus de réseaux urbains et suburbains. “Nous travaillons pour des réseaux d’agglomérations très importants comme Lyon, Bordeaux, Montpellier ou encore Nîmes”. MBI est également aux petits soins pour les moteurs auxiliaires des TER et postule à d’autres marchés sur des moteurs de tractions, toujours pour la SNCF. Résolument tournée vers l’avenir, l’entreprise, qui L 20 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 de la société APRRES Industries, au côté de plusieurs partenaires industriels, dont une majorité de ligériens. “Nous sommes toujours l’un des deux plus importants actionnaires et nous sommes fiers d’avoir lancé cette démarche collective au moment où l’on parlait encore peu d’éco-industrie, d’écoproduits ou de maintien en condition opérationnelle des matériels lourds”, indique-t-il, très attentif aux projets naissants dans ce domaine en Roannais : “Il est question aujourd’hui de créer un pôle de mécanique durable sur Roanne. J’espère que les porteurs de ce projet n’oublierons pas, qu’il y a quelques années, APRRES, bien Trois générations de Besson unis par la même passion : Romain, Guy et Michel. soutenu par les élus économiques locaux, emploie 60 personnes et bouclera l’année avait réalisé des études très poussées sur la 2009 à six millions d’euros de chiffre d’af- déconstruction et la revalorisation des matéfaires, a lancé, en septembre dernier, un pro- riels roulants. Avant d’engager de nouvelles gramme de rénovation de systèmes d’injection dépenses publiques, il serait peut-être judihaute-pression (Common Rail). “Nous cieux de s’appuyer sur ces études. J’espère essayons d’anticiper les évolutions de notre surtout que, cette fois-ci, il y aura la volonté profession. Diriger, c’est aussi prévoir. Nous politique nécessaire pour que cela essayons d’être à l’écoute”, commente débouche. Si tel est le cas, toute la filière Michel Besson. De plus en plus présente sur sera gagnante”. D’autant que la réglementales marchés industriels, MBI s’est spécialisée tion européenne se veut de plus en plus dans la rénovation de moteurs d’engins de drastique : en 2015, le taux obligatoire de BTP et réalise 5% de son activité sur des recyclage des matériels roulants passera de marchés liés à l’agriculture. 85 à 95%. Une raison supplémentaire pour passer la vitesse supérieure... Actionnaire d’APRRES Industries Michel Besson est également convaincu des vertus du collectif. MBI a fait partie des fondateurs de l’association APRRES puis INDUSTRIE AEL Electronique joue la carte de la performance Spécialisée dans la fabrication de cartes et de modules électroniques, la PME de Champoly a fait appel au CIFOR Roanne pour réorganiser ses outils de fabrication. Avec succès... nvestir, c’est bien. Réussir à intégrer parfaitement ses nouveaux équipements dans sa chaîne de production, c’est encore mieux ! À Champoly, AEL Electronique, spécialisée dans la fabrication de cartes et de modules électroniques, a fait appel au dispositif “performance PME”, proposé par le CIFOR Roanne, pour tirer le meilleur parti d’un important investissement matériel (500 K€) réalisé en début d’année 2009. AEL a passé la vitesse supérieure en matière d’insertion automatique en intégrant de nouvelles lignes CMS (composants montés en surface). L’entreprise dispose désormais de trois lignes capables de poser de 30 000 à 50 000 composants à l’heure. “Quelle que soit leur technicité”, insiste Vivien Pramalion, 32 ans, responsable qualité. AEL a confié sa nouvelle organisation de production à un intervenant proposé par le CIFOR. Celui-ci a travaillé sur l’ensemble des flux : l’amélioration de la sortie “composants” a ainsi évité des déplacements inutiles d’opérateurs, et il en a résulté un gain de temps de 20%. Les encours de fabrication ont également été recalculés. “Leur redimensionnement a permis de réaliser 25% d’économies”, note Sylvie Pramalion, 34 ans, assistante de direction en charge des achats et de la relation-clients. Un important travail a été réalisé sur la priorisation de relance de pièces via la GPAO interne signée Cegid. Le suivi de production a également été soigné afin d’améliorer encore la qualité de service. I Succession familiale en 2010... En optant pour “Performance PME”, AEL a fait le choix d’un dispositif court : “L’opération s’est tenue sur quatre mois avec huit demi-journées d’accompagnement. Vivien Pramalion, responsable Qualité. C’est une bonne formule car on ne perd pas le fil, estime Vivien Pramalion. L’ensemble du personnel a parfaitement adhéré. L’état d’esprit a été très positif”. L’action collective, cofinancée par la Région Rhône-Alpes, a représenté un investissement très raisonnable pour la PME : moins de 2500 euros. Elle a été menée dans le droit fil des différentes démarches qualité : ISO 9001 version 2000 et bientôt, en 2008, la certification UL, la norme ROHS garantissant la non-utilisation de plusieurs éléments à caractère dangereux dont le plomb, et surtout la norme IPC A610, “la bible de l’électronique. Nous sommes classe 3, le niveau le plus élevé”. Certifiée par Schneider Corporate, AEL Electronique réalise ses contrôles via un système de vision optique AOI et a doté son personnel et ses ateliers d’équipements antistatiques ESD. La PME de Champoly réalise des petites et moyennes séries de cartes électroniques pour l’industrie, le médical et le militaire, de la carte simple à la carte plus complexe répondant à des technologies pointues. L’autre société du groupe, Arvelec (HauteSavoie), intégrée en 2001, lui a permis de se diversifier dans la domotique et l’automobile. “Elle réalise davantage de moyennes séries, commente Vivien Pramalion. Quant aux grandes séries, elles sont parties vers les pays low-coast depuis longtemps”. D’où une politique d’investissement soutenue de la part de l’entreprise toujours dirigée par son fondateur, Jean-Marc Miramand, tout près cependant de passer le flambeau à ses enfants, Sylvie Pramalion et Frédéric Miramand, aujourd’hui responsable du service test. Ils se partageront la direction à partir de septembre 2010. Le groupe AEL réalise 17 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 100 personnes, dont 50 en Roannais. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 21 COMMERCE Natur’House grignote les parts de marché Véronique Dupré est à la tête de Natur’House Roanne, une franchise experte en rééducation alimentaire. Basé sur un concept novateur de “coaching diététique gratuit”, ce nouveau commerce compte atteindre rapidement son poids de forme. ien manger, cela s’apprend ! Installée depuis l’été, place des Promenades, à Roanne, Natur’House fait office de “coach” en alimentation pour tous ceux qui veulent perdre quelques kilos ou tout simplement garder la ligne malgré le poids des ans. Véronique Dupré, 41 ans, présente dans le commerce local depuis 1999 à la tête de l’enseigne Bouygues Telecom, a découvert Natur’House lors du salon de la franchise 2007, à Paris. “Je voulais découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux marchés, explique-t-elle. Natur’House souhaitait développer son réseau en France. J’ai rapidement été séduite par la formule”. Aujourd’hui, Natur’House, dont le siège hexagonal se situe à Albi et l’international en Espagne, compte 80 points de vente en France et 1700 dans le monde. Sa réussite repose sur un concept original : la gratuité des conseils donnés par des diététiciennes professionnelles et la vente, dans ses magasins, de produits de rééducation alimentaire. À Roanne, Véronique Dupré s’appuie sur les compétences d’Aurélie et de Céline, respectivement titulaires d’un BTS et d’un DUT en diététique. “La première séance dure une bonne demi-heure. Un questionnaire permet de connaître les habitudes alimentaires du client et ses éventuelles pathologies, même si les produits que nous proposons sont complètement naturels. Il y a toujours des relations de cause à effet : le stress, par exemple, fait partie des causes fréquentes de prise de poids. Dans ce que nous B proposons, il n’y a ni régime, ni privation alimentaire. On rééquilibre simplement les repas en tenant compte de la vie des gens”. Un contrat moral En fonction du bilan et des objectifs fixés, les deux professionnelles conseillent les produits Natur’House adaptés aux besoins du client : brûles-graisses, produits drainants à base de plantes... “En général, chaque personne utilise trois produits, explique Véronique Dupré. Cela représente une dépense d’environ 30 à 35 euros par semaine pendant quelques mois”. Le panier moyen est cependant un peu plus élevé, les personnes suivies étant souvent tentées par des produits naturels dérivés. Au total, le magasin compte une cinquantaine de références. Chaque semaine, le client a rendez-vous place des Promenades pour faire le point en un quart d’heure chrono : “Le coaching permet de remotiver les gens lorsqu’ils connaissent des périodes de découragement. Il y a un contrat moral entre nous : on ne maintient pas, coûte que coûte, la relation avec quelqu’un qui n’est plus motivé”. Lorsque tout fonctionne bien, la perte de poids avoisine les 800 g à 1 kg par semaine. Une fois l’objectif atteint, il est temps de passer à la phase de stabilisation, pas forcément la plus facile. La clientèle est très variée : “Nous accompagnons beaucoup de personnes actives, à 60% des femmes. Mais l’éventail est vraiment très large, y compris quelques jeunes de 16 ou 17 ans car la relation de confiance avec Aurélie et Céline fonctionne bien”, indique la commerçante roannaise, satisfaite des premiers mois d’exercice d’autant que son budget publicitaire n’est pas encore épuisé. Natur’House Roanne est ouvert du lundi après-midi au samedi, y compris entre 12 et 14 heures. publicité dans Roanne Éco contactez : Cécile Talon ou Frank Tournery 04 77 44 54 64 Pour votre 22 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 COMMERCE MBM ouvre la porte au mobilier durable La société riorgoise, spécialiste de l’aménagement d’espaces de bureaux, développe, en partenariat avec son fournisseur principal, Steelcase, une politique vertueuse d’éco-conception. nstallée depuis 2005 sur le site des Portes de Riorges (700 m2 de vente), la société MBM a toujours eu l’âme verte : “C’est probablement lié à notre partenariat avec le numéro un mondial de l’espace de travail, Steelcase, dont nous sommes le concessionnaire, commente Philippe Perron, à la tête de l’enseigne riorgeoise. Au fur et à mesure de l’implication de Steelcase en faveur de l’environnement, MBM est allée, elle aussi, vers la recherche d’exemplarité dans ce domaine”. Cette évolution s’est matérialisée par le référencement de produits de papeterie et de consommables aux caractéristiques vertueuses. Tous les papiers vendus par MBM sont conçus sans chlore. Une urne a également été installée dans le magasin afin de récupérer les cartouches d’encres usagées. “Deux urnes partent en recyclage chaque semaine”, indique Philippe Perron. L’entreprise s’efforce également de sensibiliser ses clients à l’utilisation de mobilier de bureau respecteux du développement durable sous toutes ses formes : “Le respect de l’environnement bien entendu, en utilisant, par exemple, des produits bois issus de forêts gérées durablement, mais aussi le respect des salariés qui utilisent ces produits : tous les matériaux utilisés par Steelcase bénéficient d’analyses chimiques extrêmement pointues”. Adepte de l’éco-conception et partenaire du réseau national ENVIE, Philippe Perron veille à la recyclabilité des produits qu’il commercialise. “Un fauteuil doit être conçu de telle façon qu’en fin de vie son démontage soit réalisé pièce par pièce. Chacune d’entre elles peut ainsi rejoindre la filière de recyclage adéquate”. Il adhère au “Steelcase Eco-service”, un dispositif consistant à assurer une maintenance affinée du parc mobilier du client. “Cela passe par un bon entretien afin de prolonger la durée de vie des éléments et par une remise en état sélective : on ne change que les pièces défectueuses”. I Vente en ligne en 2010 MBM (12 salariés) compte un portefeuille de 1200 clients sur le bassin d’emploi roannais. Depuis deux ans, Philippe Perron s’appuie sur un commercial-terrain pour développer son rayon d’action, notamment en direction de la Saône-et-Loire toute proche. “Nous avons désormais une image très fiable d’aménageurs d’espaces de bureaux. Nous allons sur place, nous faisons des plans en 3D. Le service est notre priorité. Une commande arrivée le soir avant 20 heures est livrée le lendemain avant la fin de matinée”. La distribution est sous-traitée à un partenaire local, Bel Transports. Plus que jamais sous licence d’enseigne Calipage (14 000 références catalogue dont 4000 disponibles en magasin), MBM a réalisé un chiffre d’affaires 2008 de 2,4 millions d’euros, dont environ un tiers réalisé à partir de son site des Portes de Riorges. “Nous sommes très satisfaits de cette montée en puissance, commente Philippe Perron. Sur notre ancien site, la vente directe en magasin ne dépassait pas 10%”. L’entreprise compte encore développer cette approche commerciale multi-canaux (magasin, B to B, Internet pro), en mettant en ligne des sites marchands “grand public” dès 2010. Deux marques sont d’ores et déjà déposées : chicburo.com et burodirect.com... ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 23 TOURISME Un nouveau royaume pour les Palais À Ambierle, Yann et Sylvie Palais cultivent leur différence. Après avoir diversifié leur offre, notamment en vins blancs et rosés, ils développent le circuit-court grâce à un ancien cuvage de 240 m2 transformé en équipement œno-touristique. epuis 1956, c’était un terrain à l’abandon... En quelques années, Yann et Sylvie Palais en ont fait un lieu de tourisme œnologique de premier plan. “On a redonné une robe de vigne au village d’Ambierle”, explique joliment le propriétaire des lieux. Yann Palais, 38 ans, a su faire fructifier son BTS de viticulture-œnologie, obtenu à Mâcon, en 2000, et l’héritage laissé par sa grand-mère. “J’ai aussitôt planté trois hectares, au pied du village, puis on a progressivement augmenté les volumes”. Aujourd’hui, le “Domaine des Palais” produit 25 000 bouteilles par an, dont un peu plus d’un tiers en AOP (Appellation d’Origine Protégée), nouveau nom de l’AOC. Yann Palais a été l’un des premiers à diversifier son offre produit. “On a fait le tour de la Vallée du Rhône septentrionale”, résume-t-il. En septembre dernier, il a vendangé ses premiers plants de Syrah, encouragé par les débuts tonitruants d’un autre cépage, le Viognier, particulièrement à son aise sur les coteaux d’Ambierle. “Dès 2001, nous en avons planté un hectare. C’est lui qui nous différencie, et c’est grâce à lui que nous sommes connus. Il est devenu notre produit d’appel”. Une bouteille sur cinq produite sur le domaine est vendue à l’étranger, principalement aux EtatsUnis. En 2012, un autre cépage blanc, la Roussane, viendra enrichir la gamme, toujours en IGP (Indication géographique protégée), ex-Vin D de Pays. Yann Palais croit fermement dans ces produits, au point d’avoir accepté la présidence départementale des IGP. Le jeune vigneron réalise près de la moitié de sa production en rosé : rosé demi-sec Gamay, rosé Gamay et rosé pétillant à fines bulles, élaboré chez JB Clair à Renaison. “Le rosé repose sur un modèle économique très avantageux : tout est vendu dans l’année”. Mariages, séminaires, réceptions... Mais la grande fierté de Yann et Sylvie est d’avoir “bouclé la boucle” de la diversification agricole en redonnant vie à l’ancien cuvage pour en faire un site œno-touristique unique en Côte Roannaise. Sur 240 m2, le couple propose des prestations autour du vin (stages d’œnologie, dégustations...) ainsi qu’une salle parfaitement adaptée aux cérémonies, réceptions familiales, séminaires d’entreprises... “Pour nous, ce n’est pas simplement une salle à la location. C’est un espace de promotion et de vente de nos produits. Leur diversité nous permet de répondre à la demande. Ici, nous proposons nos vins à prix coûtant”. Circuit-court et vente directe, deux aspects incontournables de l’agriculture de demain. Sylvie, qui a suivi un cursus VAE (validation des acquis de l’expérience), gère parfaitement le nouveau bijou des Palais, fait de vieilles pierres, de briques et de bois. L’architecte s’est servi de douelles de cuves pour habiller les murs, a transformé des fonds de cuves en tables robustes et isolé la charpente en laine de mouton. Entre le CD8 et le village, un parc engazonné de 2000 m2 et un plan d’eau sécurisé invitent à la quiétude. “Nous avons la carte postale”, commente Yann Palais. L’aménagement de ce nouvel équipement a représenté un investissement de 300 000 euros, subventionné à 50% par le Conseil Général et le Conseil Régional. Prochaine étape ? La structuration d’une offre “gagnante-gagnante” avec d’autres professionnels (fromages, charcuteries...) ou encore la création d’hébergements... Un pigeonnier, situé au milieu de la propriété, pourrait rapidement faire office de nid douillet pour tourtereaux. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 25 AMÉNAGEMENT Hôtel d’entreprises : un nouveau bâtiment reçu cinq sur cinq Le cinquième bâtiment de l’Hôtel d’entreprises, aménagé par la CCI, est configuré pour accueillir quatre nouvelles PME, quai du canal, à Roanne. Les modules sont proposés à la vente ou à la location. ept ans après le lancement du premier bâtiment de son Hôtel d’entreprises, quai du canal, à Roanne, la CCI du Roannais vient de boucler la boucle. La construction du cinquième et dernier bâtiment, sur l’ex-site PNR, est arrivée à son terme. Quatre modules de 486 m2 au sol, plus une mezzanine de 74 m2, sont proposés à la vente ou à la location. La CCI a investi 1,2 million d’euros dans cette réalisation. “On peut vraiment parler de projet volontariste, indique Jean-Bernard Devernois, président de la chambre consulaire. Il est vrai que l’année 2009 a été difficile à traverser pour bon nombre d’entreprises et que les perspectives ne les incitent pas nécessairement à mener à bien un projet immobilier. Nous aurions pu repousser cet aménagement d’un ou deux ans. Mais cela aurait été un bien triste message envoyé à nos ressortissants. Le rôle d’une CCI consiste d’une part à faciliter l’implantation et le développement des entreprises et d’autre part à porter un discours tonique. En investissant ainsi, nous anticipons et nous préparons l’avenir. Dès qu’elles en exprimeront le besoin, les entreprises auront un très bel outil de travail à disposition”. L’architecte Edouard Minassian a assuré la maîtrise d’œuvre du chantier. Les travaux ont duré six mois. Les ateliers affichent une hauteur utile de 5,20 m. Tout a été conçu pour faciliter l’accès poids lourds : chaque propriétaire ou locataire bénéficie de portails de 3,50 par 4,70 m. Une cinquantaine de places de parking sont disponibles en façade de bâtiment tandis qu’espaces verts et éclairages extérieurs donnent un véritable S 26 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 cachet à l’ensemble. Avantage de cette formule : en moins de deux mois, une entreprise peut intégrer un nouvel outil de production adapté à ses besoins. À la vente, les prix varient de 515 et 540 euros le m2 selon les modules. “Si les entreprises devaient investir seules dans un équipement de cette qualité, cela leur reviendrait beaucoup plus cher que ce que nous leur proposons”, commente Michel Derinck, directeur général de la CCI du Roannais. Près de 500 emplois sur le site Comme ses prédécesseurs, ce cinquième bâtiment a pour vocation d’accueillir des entreprises extérieures au Roannais mais aussi de permettre à des entreprises locales de se développer dans de bonnes conditions. Les quatre premiers bâtiments sont occupés par 13 entreprises, ce qui représente près de 500 emplois. Outre Transcom, le spécialiste de la relation-client qui occupe l’ensemble du bâti- ment 3, douze PME sont installées dans les locaux 1, 2 et 4 : Color Café (distributeurs automatiques de boissons), Iturri (matériels d’incendie et sécurité), Time (fabrication d’étiquettes), Moos (électricité générale et chauffage), Image Couleur Laser (imprimerie, photocopieurs), NJ Production (tricotage, deux lots), Favier mécanique (mécanique générale), AJIRE (entretiens d’espaces verts, nettoyage), Timodine (textile), Bellenger (électricité générale), Putanier (vitrerie-miroiterie, deux lots), Blanchard (métallerie-serrurerie). CRÉATION-REPRISE LZF relance Germeca et Tecnimodern à Saint-Germain-Laval Le groupe LZF, dirigé par Lionel Zurro, a joué les sauveurs en 2009. Après avoir relancé l’entreprise de mécanique Germeca, il a rapatrié, à Saint-Germain-Laval, la société montbrisonnaise Tecnimodern qui va bénéficier d’un agrandissement de 500 mètres carrés. on nom s’écrit avec un Z qui veut dire... Zurro ! Lionel Zurro, 52 ans, a vraiment joué les sauveurs en 2009. Un an après la création de sa holding LZF, destinée à diversifier ses activités, il a repris Germeca en mars dernier, puis rapatrié l’entreprise montbrisonnaise Tecnimodern Automation sur la ZAC de Saint-Germain-Laval. La première était “au bord de la liquidation”, la seconde en redressement judiciaire. Pour Germeca, “la fibre germanoise” a évidemment joué : “J’ai appris mon métier à Saint-Germain-Laval et c’est ici que j’ai lancé ma première activité, explique Lionel Zurro. Lorsque j’ai été sollicité pour reprendre cette entreprise, je ne pouvais rester de marbre”. Associé à Maxime Chardon, 32 ans, il a donc relancé ce fabricant de pièces à forte valeur ajoutée notamment pour le fabricant de briseroches, Montabert, et pour Siemens. “Nous nous sommes répartis les rôles : Maxime à la production, moi à la gestion. Nous avons repris 21 des 28 salariés afin de réadapter la structure au carnet de commandes. Nous remontons la pente”. Le challenge était tout aussi relevé avec Technimodern. Cette entreprise, créée en 1986, était au bord de la disparition pure et simple en mai dernier. “Elle devait rester en période d’observation jusqu’en novembre, mais devant ses difficultés croissantes, le tribunal de commerce a lancé un appel d’offres”. Quelques semaines après l’acquisition de Germeca, la capacité financière de LZF était insuffisante. Mais là encore, la solidarité L’esprit de famille S locale a joué : “Roland Doitrand, qui dirige Doitrand SA à Grézolles, est entré au capital, ce qui a permis le sauvetage in-extremis”. Une vingtaine d’emplois ont été rapatriés à Saint-Germain-Laval. Tecnimodern fabrique des machines à ensacher, des lignes de conditionnement, notamment alimentaires, des bandes de convoyage pour l’industrie mécanique et électrique ainsi que du matériel de vissage de composants électriques. Lionel Zurro croit dur comme fer en l’avenir de cette société, leader national dans la fabrication d’appareil à conditionner la monnaie. Installée sur 1000 m2, elle bénéficiera de 500 m2 supplémentaires dans les prochains mois. Pour que ces acquisitions ne soient pas des coups d’épée dans l’eau, Lionel Zurro a renforcé la cellule familiale. Son fils Matthieu, 30 ans, a intégré le groupe en tant que responsable de production de Technimodern. Il a rejoint au sein de LZF, son frère Yannick, 28 ans, et la sœur du pdg, Marie-Hélène Zurro, responsable de l’ensemble des services administratifs du groupe, lequel compte deux autres sociétés : SMG, créée en 1984 pour exploiter la partie armes de Gevarm, et le fabricant de machines spéciales, Agira, fondé en 2000. “Nous avons réorienté le métier de SMG vers l’usinage de pièces unitaires de précision. Nous nous sommes appuyés sur le savoir-faire des salariés car la fabrication d’armes, c’est vraiment l’art de la précision”. Germeca et Tecnimodern affichent respectivement des objectifs de chiffres d’affaires de 2,5 et 2,8 millions d’euros, alors que SMG (11 salariés) atteindra un million d’euros et Agira 500 K€. “Globalement, nous sommes passés à travers la crise. Nos clients ont connu des baisses d’activité, mais pas tous au même moment”, fait observer Lionel Zurro. De quoi le conforter dans sa stratégie de diversification... ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 27 Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) Nous vous accompagnons dans l’économie numérique Ateliers TICRAL - Janvier à mars 2010 Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs, 8 modules de sensibilisation de 2 heures sur les thèmes suivants : 1 Google : syntaxe et astuces Utiliser le langage et les outils associés à Google pour améliorer ses recherches Lundi 25 janvier 2010 12h-14h30 2 Pourquoi, comment, et avec qui créer son site Internet Les différents types de sites, nom de domaine, hébergement… Toutes les bonnes questions à se poser avant de créer ou de faire évoluer son site web Lundi 1er février 2010 12h-14h30 3 4 NOUVEAU : Référencement et statistiques web Quelques éléments et pistes de réflexion pour comprendre et améliorer son positionnement sur le web (moteurs, annuaires, référencements naturels et payants, Google Analytics) Jeudi 4 février 2010 12h-14h30 Marchés publics sur Internet Signature électronique - rechercher les marchés, récupérer les dossiers de consultation, répondre en ligne Lundi 8 février 2010 12h-14h30 5 Partagez vos documents, vos agendas via internet avec des outils comme Google Agenda ou Google Documents Lundi 1er mars 2010 12h-14h30 6 Les gratuiciels Une sélection de logiciels "gratuits" disponibles sur le net classés par catégorie Jeudi 11 mars 2010 12h-14h30 7 Les nouveaux outils de veille sur Internet (RSS, blogs…) et introduction à l’Intelligence Economique Lundi 15 mars 2010 12h-14h30 8 Imagerie numérique Formats de fichiers, photos numériques, scanners, retouches d’images... Jeudi 25 mars 2010 12h-14h30 Lieu : CCI du Roannais, Espace Ticral. - Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne). Tarif : 15 euros TTC par atelier (repas compris) - Toutes les inscriptions non annulées 24 h à l’avance seront facturées. Passeport pour l’économie numérique La CCI du Roannais délivre gratuitement le Passeport pour l’Economie Numérique à toutes les personnes qui auront participé à au moins trois ateliers Ticral (parmi les huit proposés). http://www.econumerique.pme.gouv.fr Un parcours spécifique “créateur - repreneur” avec deux séances programmées à des dates définies (11 et 12 janvier, 22 et 23 mars 2010) permettra également la délivrance de ce passeport. Renseignements : Alexia Frattini (04 77 44 54 64 - [email protected]). Système d’Information PME Vous avez un projet informatique / internet, faites-vous accompagner par un expert en rejoignant le programme SI-PME SI-PME est une action collective régionale financée par la DRIRE et la Région Rhône-Alpes. L’objectif de cette opération est de faire bénéficier les entreprises d’un accompagnement par un expert (consultant) pour mener à bien un projet TIC (développpement d’un site de e-commerce, mise en place d’une messagerie d’entreprise, d’une Gestion de la Relation Client, d’une CAO, relier le système d’information de différents sites, ...). Le consultant aide l’entreprise à définir (valider, clarifier) ses besoins, à rédiger le cahier des charges, à sélectionner le bon prestataire, et assure éventuellement une assistance pour la mise en place du projet. En résumé ce sont 7 demi-journées de consultant plus de la formation pour les personnels de l’entreprise (conduite de projets, comment écrire un cahier des charges, stratégie de vente sur internet, excel, ...). Le programme inclut aussi deux rencontres d’échanges interentreprises. Le coût de l’opération restant à la charge de l’entreprise est de 2100 euros HT (éventuellement imputable sur la formation) sur un coût global de 6 274 euros HT. Sont éligibles toutes les PME ligériennes après validation d’un dossier de candidature (10 places disponibles). Pour tout renseignement ou inscription : Bruno Demont 04 77 44 54 95 - [email protected] SERVICES Une banque internationale sur le compte-client de Steria Le centre de Roanne du géant mondial de l’assistance informatique à distance, Steria, vient de créer 56 emplois afin de répondre à un important contrat. Son activité triplera en 2010. Q uatre ans après son installation à Roanne, le spécialiste de l’assistance informatique à distance, Steria (19 000 salariés dans 16 pays, deux milliards d’euros de chiffre d’affaires) passe la vitesse supérieure. Son centre de production, qui réalisait 160 000 interventions annuelles, s’est mis en capacité de répondre à 500 000 sollicitations par an. Les raisons de ce développement ? Un contrat de trois ans signé récemment avec une banque française d’envergure internationale. “Ce groupe bancaire externalisait déjà la gestion de son informatique, indique Mickaël Marguet, 40 ans, responsable du site de Roanne. Il a lancé un nouvel appel d’offres et nous avons été retenus. Parmi les quatre concurrents en short-list, nous étions les seuls basés dans une ville moyenne. Cela n’a posé aucun problème aux dirigeants qui sont venus visiter nos installations”. Basée, depuis 2006, dans des locaux loués à la CCI du Roannais, rue Marengo, l’entreprise a aménagé un nouveau plateau de 400 m2 afin de faire passer le nombre de ses positions de travail de 60 à 155. Steria Roanne a également lancé un important programme de recrutement : 56 personnes sont venues renforcer l’effectif qui flirte désormais avec la centaine. “Nous avons recruté localement suivant deux critères principaux : la maîtrise de bases techniques indispensables et la motivation des candidats”. Steria a intégré plusieurs jeunes issus du nouveau DUT “Technologie Réseaux et Télécommunications” proposé par l’IUT Jean-Monnet de Roanne. En relation avec la Pologne et le Royaume-Uni Steria intervient en “hot-line” au moindre dysfonctionnement informatique chez l’un de ses clients : matériel défectueux, réseau hors-service, applications bureautiques en délicatesse... Il suffit à l’opérateur de composer un numéro unique et le “help-desk” de Steria Roanne prend les choses en main. “En moyenne, 60 à 70% des accidents sont résolus par nos techniciens, explique Mickaël Marguet. Nous ne sommes pas qu’un passe-plat. Il y a, sur notre plateau, une réelle expertise qui permet de réaliser un travail de qualité. Si l’intervention n’est pas possible à distance, nous déployons les dispositifs adéquats”. Manpower (72 000 interventions par an), les villes de Grenoble et d’Orléans, le groupement médical Harmonie, qui rassemble plusieurs centaines de professionnels de santé, font partie des clients importants de Steria Roanne. Sans oublier Nexter Roanne qui fut le tout premier. “Si Steria s’est installée à Roanne, c’est à la suite de la décision de GIAT Industries d’externaliser pour partie sa gestion informatique”. Une collaboration efficace : Steria gère 48 000 dossiers annuels pour le compte du fabricant d’armements. En 2008, le “help-desk” de Roanne est passé en téléphonie sur IP. Une petite révolution qui lui permet de réaliser, en cas de besoin, des interconnexions avec les centres de Katowice (Pologne) et de Warrington (Royaume-Uni). “Roanne est vraiment reconnu pour la qualité de ses prestations”, indique Mickaël Marguet. Dans les cinq ans à venir, la montée en puissance du patrimoine informatique des entreprises et leurs stratégies de recentrage sur leur cœur de métier devraient booster les démarches d’outsourcing (externalisation des fonctions informatiques). La croissance de Steria Roanne ne fait sans doute que débuter... ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 29 ÉTUDE ÉCONOMIQUE Dynamique commerciale en Pays de Charlieu Étude réalisée par David Cordeiro, CCI du Roannais. e Pays de Charlieu est historiquement un territoire attractif pour le commerce. Avec 160 cellules commerciales pour 3600 habitants, peu de villes disposent en effet d’une offre marchande aussi riche et variée que Charlieu. Avec la zone commerciale proche de Saint-Niziersous-Charlieu, elle constitue le deuxième pôle commercial du Roannais, au centre d’une zone de chalandise de 23 400 habitants dont le quart réside en Saône-et-Loire. L Un marché dynamique L’activité commerciale est étroitement liée au contexte démographique et au potentiel de consommation qui en découle. À l’échelle du Pays de Charlieu, une hausse de population de plus de 3% a été enregis- 30 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 trée entre les deux derniers recensements, soit un gain de 515 habitants. Et sur le reste de la zone de chalandise la croissance démographique a dépassé 5%. Au total, la zone de chalandise a gagné 852 habitants ce qui en fait l’un des secteurs les plus dynamiques de l’arrondissement. À ces conditions favorables pour le maintien de l’activité commerciale, il faut prendre en compte un niveau de consommation des ménages de la zone supérieur à la moyenne du Roannais. Ainsi, les ménages qui résident sur le territoire dépensent chaque année en moyenne 12 061 euros pour leurs dépenses de consommation courante soit 4% de plus que la moyenne roannaise. ÉTUDE ÉCONOMIQUE Évolution démographique de la zone de chalandise de Charlieu Communes Pays de Charlieu* 17 097 Habitants 2006/ 2006 1999 17 612 515 Reste zone de chalandise** 6 298 6 635 337 5,35 % 2 452 Total zone de chalandise 23 395 24 247 852 3,64 % 9 128 1999 Ménages 2006/ 1999 3,01 % 6 676 1999 Dépenses annuelles des ménages habitant le Pays de Charlieu comparées à la moyenne de l’arrondissement (euros) 5648 5358 (1) Pays de Charlieu : La Bénisson Dieu, Boyer, Briennon, Chandon, Charlieu, Jarnosse, Maizilly, Mars, Nandax, Pouilly-sous-Charlieu, St-Denisde-Cabanne, St-Hilaire-sous-Charlieu, St-Nizier-sous-Charlieu, St-Pierre-la-Noaille, Villers, Vougy. (2) Reste de la zone de chalandise : Arcinges, Chateauneuf, Coublanc, Cuinzier, Ecoche, Fleury-la-Montagne, Iguerande, Ligny-en-Brionnais, Mailly, St-Bonnet-de-Cray, St-Edmond, St-Julien-de-Jonzy, St-Martin-de-Lixy, St-Maurice-les-Chateauneuf, Tancon. Estimation du marché potentiel de consommation Dépenses moyennes Marché par ménage de consommation habitant la zone de Pays de Charlieu chalandise (euros) (millions d’euros) 2887 2711 Marché de consommation total zone de chalandise (millions d’euros) Alimentaire 5 648 37,7 51,5 Équipement de la maison 2 887 19,3 26,3 Équipement de la personne 1 681 11,2 15,3 Culture et loisirs 1 108 7,4 10,1 Hygiène et santé 737 4,9 6,7 12 061 80,5 109,9 1653 1681 1093 1108 724 737 TOTAL Source : Observatoire du Commerce 2007 Au total, le marché local de consommation, c’est-à-dire l’ensemble des dépenses courantes des ménages en un an, s’élève à plus de 80 millions d’euros pour le Pays de Charlieu et atteint 110 millions d’euros pour l’ensemble de la zone de chalandise. Attraction/évasion, des flux de consommation croisés En dépit d’une offre commerciale locale conséquente, une part importante des dépenses des ménages résidents est effectuée à l’extérieur du territoire avec un taux d’évasion tous produits confondus qui atteint 48%. Autrement dit, sur un potentiel de consommation de 80,5 millions d’euros, les habitants du pays de Charlieu, ne dépensent localement que 42 millions d’euros. Avec des écarts importants selon les produits puisque le taux d’évasion qui est de 27% pour l’alimentaire, atteint 71% en équipement de la maison et jusqu’à 77% en équipement de la personne. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Une partie de l’évasion résulte en ef- Source : Observatoire du Commerce 2007 fet des achats effectués sur le trajet Destination de la consommation domicile travail par des personnes des habitants du Pays de Charlieu qui se rendent sur l’agglomération par familles de produits roannaise pour leur activité professionnelle. Par ailleurs, il est évident qu’il y a peu d’enseignes nationales à Charlieu ou sur le Pays de Charlieu et que certains produits ne sont pas proposés localement du fait de la taille du marché local (c’est le cas du mobilier, ou des articles de sport par exemple). Schématiquement, les achats en équipement de la personne sont donc plutôt réalisés à Roanne (du fait des enseignes et du choix dans l’offre proposée), les achats d’équipement de la maiSource : Observatoire du Commerce 2007 son à Mably, tandis que les courses alimentaires ou quotidiennes sont réalisées en grande partie sur exemple, le chiffre d’affaires du Pays de place. Au final, sur les produits de proxi- Charlieu est supérieur au marché local de mité, l’évasion est plus que compensée par consommation. l’attraction, en particulier sur le secteur sud de la Saône et Loire. En alimentaire par ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 31 ÉTUDE ÉCONOMIQUE Destination de la consommation des ménages du Pays de Charlieu Destination de la Consommation Alimentaire Équipement de la personne Équipement de la maison Culture Loisirs Ensemble des produits Charlieu et zone de chalandise 73 % 23 % 29 % 46 % 52 % Mably 11 % 26 % 34 % 24 % 20 % Roanne 8% 30 % 13 % 17 % 13 % Riorges/Le Coteau/Perreux/Parigny 4% 7% 11 % 4% 6% Autres y compris VPC 4% 14 % 13 % 9% 9% 100 % 100 % 100 % 100 % TOTAL 100 % Source : Observatoire du Commerce 2007 Une activité commerciale concentrée On estime à 70 millions d’euros le chiffre d’affaires réalisé par le commerce de détail à l’échelle du Pays de Charlieu, dont près des deux tiers en alimentaire, ce qui caractérise une offre locale de proximité. L’activité commerciale est par ailleurs très concentrée géographiquement. Le pôle périphérique de Saint-Nizier-sous-Charlieu réalise plus de 50% du chiffre d’affaires total du Pays de Charlieu. Il dépasse désormais le secteur marchand historique de Charlieu (40%), les 10% restants étant répartis sur les autres communes. Le commerce non séden- Chiffre d’affaires du commerce de détail du Pays de Charlieu Alimentaire 44,1 M€ Équipement de la maison 10,3 M€ Équipement de la personne 4,1M€ Culture et loisirs 5,6 M€ Hygiène et santé 4,7 M€ Source : Observatoire du Commerce 2007 taire pour sa part occupe une place importante dans la desserte commerciale mais là aussi l’offre est concentrée puisque trois communes seulement disposent d’un mar- ché hebdomadaire (100 bancs en moyenne par semaine à Charlieu dont 80 le samedi, 20 à Pouilly-sous-Charlieu et 5 à Briennon). CONCLUSION De manière générale, la croissance démographique et la qualité de l’offre locale sont des conditions favorables à l’activité commerciale de Charlieu mais aussi des communes voisines. Il existe toutefois des menaces qui pèsent à court terme sur les équilibres commerciaux locaux. En effet, le potentiel de croissance du marché reste limité, la population vieillit et augmente beaucoup plus vite dans les zones périurbaines que dans les centre villes et les revenus d’activité sont affectés par le contexte économique. Ainsi, alors que les signes de fragilisation du commerce dans les centres villes et les villages sont bien réels, plusieurs initiatives sont à l’œuvre : Ensuite c’est bien l’engagement des entreprises dans une dynamique collective qui renforcera l’image du commerce de proximité auprès des habitants. Et de ce point de vue l’action entreprise par l’Union commerciale de Charlieu est exemplaire. Il s’agit de promouvoir l’image commerçante de la ville en jouant sur ses atouts : la qualité des produits et de l’accueil, le cadre agréable qu’offre la ville, la complémentarité avec le marché et avec les autres acteurs (Office de tourisme, Ville, Associations). Pour cela l’Union commerciale est accompagnée par une agence de communication et propose désormais un programme d’actions annuel. En premier lieux, la mise en œuvre de l’ORC (Opération de revitalisation Rurale), conduite par le Pays Roannais en Rhône-Alpes et à laquelle est associée la CCI, permet aux commerçants de bénéficier d’aides à l’investissement et à la modernisation de leur points de vente. Cette action doit permettre de renforcer l’attractivité des commerces mais aussi de favoriser la transmission des entreprises. La Communauté de Communes du Pays de Charlieu de son côté s’est lancée dans un travail complémentaire de rapprochement entre les entreprises et les collectivités locales. Enfin, il convient à travers le cadre règlementaire et les politiques publiques locales, de veiller aux équilibres entre le commerce de ville et le commerce de périphérie, entre le commerce de proximité et les grandes surfaces. Les travaux engagés avec l’agence d’urbanisme EPURES dans le cadre des deux Schémas de Cohérence Territoriale Roannais et Sornin ont pour objectif d’établir pour début 2010 un Document d’urbanisme Commercial (DAC) qui permettra d’assurer un développement durable et raisonné du commerce et des pôles commerciaux à horizon 2030. 32 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 CULTURE Laurent Granados, passeur de lumière À l’actif du peintre-verrier, une centaine de restaurations de vitraux anciens, notamment en Côte Roannaise, et des réalisations de vitraux modernes. Il joue aussi sur la transparence et la luminosité du verre pour des pièces de création Tiffany, mosaïques en architecture d’intérieur. on atelier se niche en pleine nature, au bout d’un chemin communal déboulant à quelques kilomètres de Souternon, au lieu-dit “Le Munet”. Un hameau de deux ou trois fermes dont les cheminées des toits laissent échapper des bouffées de fumée. “On se chauffe ici au feu de bois”, raconte Laurent Granados, 45 ans, haute stature, cheveux bruns, retenus en une queue de cheval, petite boucle à l’oreille. “C’est en raison du silence, de la verdure que nous nous sommes installés, mon épouse et moi, dans cette maison familiale, il y a 17 ans”. Accolé sur deux étages, le sanctuaire de l’artisan d’art. On grimpe une volée d’escaliers. De part et d’autres, du verre en grandes plaques, ou en morceaux de toutes tailles, naturels ou de couleurs, en provenance de Saint-Just Saint-Rambert. La marteline à la main, une petite pince à portée de cent éclats de verre aux couleurs de l’arc-en-ciel, Laurent Granados, navigue entre deux tables de travail. Sur l’une en bois, repose la partie supérieure en demicercle d’un vitrail. Malgré les stigmates du temps, on reconnaît une frise aux verres jaunes et verts qui entoure des pièces translucides “en verre sablé”. L’autre, lumineuse, porte des croquis. “Je pars d’une maquette à échelle réduite dont je retranscris le dessin à taille exacte sur calque et carton. Cette étape me permet de reconstituer l’œuvre originale. On a l’habitude - à tort - de nommer vitrail ce qui en fait est une baie constituée de plusieurs vitraux”, fait-il remarquer. L’homme livrera pour les fêtes de Noël les trois dernières baies situées de part et d’autre de la nef centrale de l’église de Saint-Pierre-la-Noaille. Laurent Granados, a été retenu pour ses compétences pour ce chantier. “Les vitraux datent de 1876”. Le travail a débuté en 2005. père François et son frère FrançoisAlexandre. “Aujourd’hui, on travaille en famille, mon père s’occupe de la partie commerciale et mon frère et moi de tout ce qui est restauration en atelier ou sur chantier, notamment pour les églises de Renaison, de SaintLouis à Roanne, de Saint-Sauveur-en-Rue et bien d’autres.... Sans oublier les créations, telles celles pour les églises de Saint-Jean-Saint-Maurice, Saint-Sauveuren-Rue et la chapelle de Moulins-Cherier”. S 34 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 Entre ciel et terre Tel un équilibriste “Certains vitraux étaient cassés, dessertis, car le plomb fusait. Il y avait même du scotch pour retenir les morceaux”, soupire le vitrailliste qui, tel un équilibriste sur un échafaudage, a sorti les baies des murs. “Actuellement, j’extrais les morceaux de verre de leur ancien sertissage de plomb, en prenant soin de les reposer dans une position identique sur une plaque en bois. Pour remplacer un morceau cassé, je cherche dans ma réserve une couleur adéquate. Si je ne la trouve pas, je repeins. Quand il s’agit de reprendre le dessin et la couleur des vêtements de personnages, en plus du verre teinté dans la masse, je rapporte des peintures appelées grisailles, qui me permettent de travailler le volume, les ombres et les drapés. Ensuite, je passe au four à 620° pour les grisailles, pour le jaune d’argent à 680°, 700°. Je sertis les verres au plomb et soude à l’étain aux intersections pour plus de rigidité et d’étanchéité”. Laurent Granados a appris le métier sur le tas. Doué en dessin, il souhaitait travailler dans la publicité. Mais en fait, il fera son entrée dans le monde du verre, comme son L’artisan d’art ajoute : “Mon frère, FrançoisAlexandre a arrêté l’activité de son entreprise “V. M. D’Art”. Après un stage de neuf mois à Paris chez un maître-verrier, je me suis formé pendant trois mois à la Chambre de commerce pour créer ma propre entreprise “Vitraux du Roannais”. Je suis choisi pour restaurer entièrement l’église de Saint-Pierre-la-Noaille dont je vais terminer le chantier en décembre, de Saint-Alban-les-Eaux, de Chausseterre... Par ailleurs, j’invente aussi des articles en verre décoratif, comme les luminaires tepee qui diffusent de l’encens”. Pour l’artisan d’art, la restauration compte pour plus de 80% de son activité. En projet, s’il est retenu, un important chantier pour l’église de Vernay, à CommelleVernay. “Je ne suis pas maître-verrier, mais peintre-verrier”, aime à dire Laurent Granados, modeste. Qui se met au service du Créateur par des poèmes de verre, entre ciel et terre, en quelque sorte des prières, même s’il n’en prononce pas le mot. Il élève l’âme vers des voûtes célestes. Véritable passeur de lumière, il voue sa vie à la beauté. Béatrice Perrod-Bonnamour DOSSIER Réseaux Les entreprises prennent le chemin des réseaux Échanger des bonnes pratiques, se regrouper autour d’intérêts communs, permet à l’entreprise de mettre à jour de nouveaux leviers de croissance. Une forme de collaboration encouragée par les CCI et de multiples initiatives à travers le territoire rhônalpin. © F. Ardito NORD-ISÈRE (page II) ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 35 DOSSIER Réseaux “L rapprocher. “On ne grandit jamais seul : partager des expériences, croiser les intelligences, mutualiser les pratiques, c’est toujours bénéfique, confirme Jean-Paul Mauduy, président de la CRCI Rhône-Alpes. Et le travail en réseau, comme les partenariats, est un moyen indispensable de multiplier les chances de réussite, pour toutes les sociétés, mais d’abord pour les petites et moyennes entreprises.” Ecobiz, une formule plébiscitée La plate-forme relationnelle en ligne Ecobiz a précisément été créée dans ce but. Soustendue par l’idée-force selon laquelle l’échange de bonnes pratiques est vecteur de progrès, Ecobiz s’impose aujourd’hui comme un dispositif de référence. Une vingtaine de NORD-ISÈRE Faire germer des idées innovantes On n’arrête pas une idée qui gagne. Les prémices d’une collaboration entre le pôle d’Intelligence logistique Europe du Sud (PIL’ES), le pôle Innovations constructives (PIC) et Metis ayant montré toute leur pertinence, les présidents respectifs ont imaginé passer une étape supplémentaire en identifiant des projets communs aux trois pôles d’excellence. “Nous passons à la vitesse supérieure pour créer des synergies encore plus fortes. On veut se redonner du souffle et montrer que les entreprises, en ces temps perturbés, ne baissent pas les bras”, résume Pierre-Olivier Boyer, président du pôle Innovations constructives. Cette Démarche d’Innovation Interpôles (DIIP) consiste à faire surgir rapidement des idées innovantes, à la fois transversales et opérationnelles. Deux demi-journées de travail avec une soixantaine d’adhérents, issus de la plupart des fonctions des entreprises, ont porté leurs fruits. À l’issue de la première rencontre, quarante idées ont germé pour être transformées en huit défis et finalement six projets, restitués aux élus et partenaires le 9 juillet dernier. Ces projets, déjà complètement structurés, vont sortir de manière échelonnée dans les vingt-quatre mois qui viennent. 36 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 SAINT-ÉTIENNE © P. Rony ’entreprise doit impérativement sortir d’ellemême, tendre vers l’extérieur et construire des relations durables dans un réseau”, explique Sylvie Lainé, auteur du récent livre Le relationnel utile (Éditions Demos). La déléguée générale de la fondation nationale Entreprise et Performance l’a bien expliqué en juin dernier à l’occasion de la soirée Entreprise et Savoir organisée par la CCI de la Haute-Savoie. Les nouvelles formes d’organisation de l’entreprise, fondées sur le partenariat et les réseaux, se multiplient. Certains économistes voient même dans cette dynamique d’ouverture l’une des mutations majeures des cinquante dernières années en matière de pilotage stratégique. Il n’existerait que de bonnes raisons de se CCI en France l’ont adopté et à la CCI de Grenoble, où le projet est né, Ecobiz attire plus de 2 300 entreprises, réparties en 26 communautés thématiques. Avec des initiatives porteuses, qui vont bien au-delà des contributions en ligne : la communauté Dirigeants PME-PMI, par exemple, a directement contribué à initier un rapprochement entre les petites entreprises et les grands groupes. Objectif de cette mise en relation : offrir aux grands donneurs d’ordres une meilleure connaissance des ressources locales, en vue d’enrichir leur offre globale par des technologies et des services nouveaux. C’est ainsi que sont nées les Rencontres Schneider Electric en 2008. “Chaque rencontre aborde un thème différent. Des témoignages sur le travail de chacun favorisent l’échange et la mise en contact. C’est une formule plébiscitée par les PME, que nous souhaitons étendre à d’autres grands groupes à la rentrée”, explique Élisabeth Coviaux, responsable de la communauté. Construire le débat, vérifier la pertinence de nouvelles idées, apprendre mutuellement : outil de l’économie de la connaissance, Ecobiz s’inscrit naturellement dans l’animation économique du territoire. Des regroupements vitaux pour les territoires D’autres formes de réseaux n’ont pas attendu l’arrivée des nouvelles technologies de l’information pour éclore. Avec la vocation délibérée d’accroître la performance, ou encore de partager ses préoccupations sur des thématiques communes, les clubs rencontrent ainsi leurs adeptes. En partenariat avec la CCI de la Drôme, les clubs Qualité Drôme développent depuis 1992 la démarche qualité pour améliorer la performance des entreprises. Dernier-né, le club Développement durable, qui réussit à attirer une cinquan- Réseaux DOSSIER PSI joue la carte réseau taine de chefs d’entreprise à chaque réunion. “Le développement durable est la problématique la plus pertinente à l’heure actuelle et attise l’intérêt d’un très grand nombre vingtaine d’adhérents capitaux-risqueurs, et a étudié en une année de fonctionnement une cinquantaine de dossiers, dont dix sont en cours d’instruction et deux en instance “Le travail en réseau est un moyen indispensable de multiplier les chances de réussite.” d’entreprises”, confirme Brigitte Picard, responsable des clubs Qualité Drôme. Cette structure tente de démultiplier les connaissances sur le sujet et aborde des thématiques concrètes (économique, environnementale ou sociale), toujours assorties de témoignages. Sous l’impulsion des CCI, les réseaux de financement ont aussi pris leur essor. Le club des Business Angels de Grenoble a ainsi montré la voie et pilote l’ensemble des clubs de la région Rhône-Alpes. Celui des Drôme Angels est l’un des derniers-nés. Il réunit une de financement. “Beaucoup de ces dossiers concernent des entreprises du secteur Internet ou des services associés. La région drômoise recèle d’importants potentiels”, résume Sonia Bertonnier, animatrice du réseau. Plus ou moins formels selon leur maturité et leur vocation, certains groupements visent une mutualisation de fonctions et de moyens. C’est le cas du GIE Ronax, qui négocie les conditions d’achats d’une quinzaine d’entreprises plasturgistes et de leurs filiales du bassin d’Oyonnax, tout en laissant à ses adhérents © D. Lattard Entreprise de mécanique de haute précision, PSI (CA 2008 : 1,8 M€, 20 personnes) intervient sur des marchés à forte valeur ajoutée : aéronautique, nucléaire, armement, médical… Elle se développe aussi sur l’usinage à grande vitesse, l’électro-érosion et la rectification de pièces spéciales : des métiers complexes qu’elle promeut notamment à travers le réseau Mécaloire. “Mécaloire nous permet de rester informés sur ce qui se passe dans notre secteur au niveau régional ou national, notamment grâce à l’organisation de petits déjeuners”, explique Jacques Patras, dirigeant de PSI. Grâce à Mécaloire, la société a participé au salon du Bourget en qualité d’exposant, avec les entreprises Somer, Meyer France, Mécaconcept, Tardy, SMV et DJ Méca. “Nous avons pu glaner une cinquantaine decontacts, c’est-à-dire des besoins exprimés qu’il nous faut maintenant approfondir avant de nous positionner”, détaille Jacques Patras. Très marquée par l’esprit réseau, PSI s’implique aussi dans des consortiums grâce à d’autres pôles de la région pour des appels d’offres collectifs, notamment sur des projets mécanico-optiques. DRÔME Montélimar Plus, l’esprit solidaire Valérie Courtial, la gérante de Formacom, spécialisée dans la formation et l’audit social, est aussi la présidente de Montélimar Plus. Créée en 1991, cette association regroupe 54 entreprises montiliennes. Elle s’est illustrée au travers de la mise en place du Forum pour l’emploi, qui rassemble chaque année près de 4 000 personnes. “C’est une manière constructive de rapprocher le monde de l’entreprise du grand public, quand celui-ci semble encore le méconnaître”, observe-t-elle. Le club organise régulièrement des dîners-débats en présence d’experts sur des thématiques variées, permettant aux dirigeants de mieux se connaître et d’envisager de travailler ensemble. C’est ainsi que lors des périodes d’instabilité économique, la solidarité joue à plein : “On s’épaule les uns les autres. Les entreprises qui continuent de bien marcher offrent un peu de leur temps à celles pour qui la période est plus rude”, explique Valérie Courtial. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 37 DOSSIER Réseaux le libre choix de leurs approvisionnements. Portée par la CCI de Saint-ÉtienneMontbrison, la filière Mécaloire est, elle, un système productif localisé (SPL) qui fédère 350 entreprises de Loire Sud, spécialisées dans la métallurgie et la transformation des métaux. Son Croiser les compétences Les projets collaboratifs se multiplient parfois à l’initiative des dirigeants d’entreprise. Jean-Pierre Saby, PDG de la société d’ingénierie réseaux et Internet Équation, à Saint-Étienne, a imaginé un service innovant pour les PME. Porté par cinq “Le facteur de compétitivité réside dans la capacité à construire des réseaux fertiles d’innovation.” objectif : favoriser le business, que ce soit entre les entreprises locales ou à l’extérieur. “Des petits déjeuners thématiques aux salons professionnels, Mécaloire multiplie les initiatives de rencontre et de promotion collective”, précise MarieCéline Rascle, chargée de mission. La filière est aussi en train de monter des grappes afin de proposer des solutions globales et de répondre à des marchés importants. entreprises, Eficus offre une prise en charge globale de leurs systèmes d’information, tant au niveau des applications que des infrastructures. Il a été labellisé ce printemps par Loire Numérique. Dans le domaine ferroviaire, les entreprises ont créé un véritable pôle d’excellence, apte à promouvoir une offre globale et compétitive. Sur une centaine d’entreprises recensées, une quarantaine ont Henry Romagny est gérant de Quasar et Obilog Solutions (CA 2008 : 3 M€, 30 personnes), deux sociétés informatiques de Cran-Gevrier qui éditent des logiciels de gestion qualité, pour les grands groupes industriels, et des logiciels de production, pour les TPE et PME-PMI. Depuis un an, le dirigeant a intégré le réseau TIC Ecobiz de la CCI de la Haute-Savoie, motivé par l’échange de bonnes pratiques : “C’est une démarche collaborative, humaniste même, d’échange et d’écoute, pas uniquement orientée business, et cela fait du bien par les temps qui courent.” Henry Romagny s’est particulièrement intéressé aux thèmes “communication et marketing” d’Ecobiz. “Des réunions sur des sujets tels que le référencement ou le mode Saas (software as a service) nous ont apporté beaucoup d’informations pour optimiser notre stratégie Internet. On a l’impression d’avancer plus vite maintenant, surtout quand des contacts peuvent être pris dès la fin de la réunion avec des fournisseurs éventuels.” Le plus ? La mise en ligne de la vidéo des rencontres lui a permis de revoir certains passages de la réunion et de compléter ses notes. finalement accepté d’échanger leurs fichiers : “Nous avons la capacité, en Rhône-Alpes, de produire des ensembles compétitifs pour le ferroviaire si l’on sait mutualiser nos compétences”, résume Albert-Yves Aubry, fédérateur au sein de Viaméca, pôle de compétitivité interrégional de mécanique. Le spécialiste de l’ingénierie de l’assemblage mécanique André Laurent a participé aux premières La société Jean Michel, heureuse savoyarde du monde © F. Rumillat SAVOIE 38 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 Quasar et Obilog, férus de Haute-Savoie Ecobiz Filiale du groupe espagnol Girbau, la société Jean Michel (CA 2008 : 10 M€, 79 personnes) fabrique des machines de finition du linge pour les blanchisseries de grande capacité. Elle réalise aujourd’hui 55 % de son chiffre d’affaires à l’export, notamment sur les marchés émergents d’Argentine, du Brésil, de Chine, de Dubaï, ainsi qu’aux États-Unis. Cette performance internationale lui confère un rôle important au sein de Savoyards dans le Monde, réseau monté par la CCI de Savoie pour favoriser la démarche à l’export des dirigeants : “Nous avons été preneurs d’infos. Maintenant, c’est nous qui en fournissons pour des entreprises qui souhaitent investir dans les pays où nous sommes présents”, explique Michel Darve, directeur général de Jean Michel. La base de données du réseau capitalise l’expérience actualisée de ses membres : “Nous offrons notamment notre connaissance des fournisseurs sur place afin d’aider les entreprises à faire les bons choix, mais aussi nos contacts clients, hôpitaux et clubs hôteliers principalement”. Le réseau Savoyards dans le Monde s’est aussi enrichi d’un blog, où les membres témoignent de leurs aventures au fil des pays. Réseaux DOSSIER réunions du groupement, le temps de s’imprégner de la méthodologie. Aujourd’hui, une douzaine d’entreprises travaillent à ses côtés, ce qui leur a permis de décrocher d’importants marchés, dont certains de plusieurs centaines de millions d’euros. De cette démarche est né aussi le projet Integra, soutenu par le département de la Loire et la région Rhône-Alpes, qui propose des solutions complètes d’aménagement intérieur de matériel ferroviaire, neuf ou rénové. Cette volonté d’innover inspire de nouvelles initiatives à l’échelle des filières industrielles historiques. À Bourgoin-Jallieu dans le NordIsère, la plate-forme d’innovation Metis regroupe des entreprises de supports souples, qui œuvrent à partager leurs efforts de R & D. Dans le même district, le pôle Innovations constructives a été lancé par les acteurs de la construction. Il peaufine actuellement de multiples projets, parmi lesquels un village de démonstration qui veut expérimenter de nouveaux matériaux et lancer des tests grandeur nature. La démarche du pôle d’Innovation logistique d’Europe du Sud, tout près de là, veut promouvoir de son côté les métiers et les compétences du secteur. Il travaille aussi à une logistique “intelligente” qui vise les objectifs du développement durable. Ces trois pôles viennent de sceller leur union pour développer des stratégies inédites. “Le facteur de compétitivité déterminant aujourd’hui n’est plus la taille, mais la capacité à construire des coopérations et des réseaux fertiles d’innovation”, justifie Pierre-Olivier Boyer, président du pôle Innovations constructives. Un réseau au service des réseaux Les réseaux des CCI et de la CRCI Rhône-Alpes © T. Béguin © G. Piel HAUTE-SAVOIE ROANNE SR-STC prend le train de la réussite L’entreprise SR-STC est spécialisée depuis plus de cinquante ans dans la tôlerie, la chaudronnerie fine et la mécanosoudure. Elle réalise 80 % de son chiffre d’affaires (CA 2008 : 6 M€, 43 personnes) dans le ferroviaire et spécialement dans l’aménagement intérieur des rames de trains. Elle compte parmi ses clients principaux, outre la SNCF, la RATP, Alstom et Bombardier. Pour mieux attaquer ces marchés à fort volume, l’entreprise s’est investie voilà cinq ans dans le groupement Integra, avec deux autres entreprises aux métiers complémentaires, Soprano et Avant-Première. “Nous nous alertons les uns les autres dès qu’un appel d’offres est susceptible de nous intéresser. Notre force réside dans notre capacité à proposer des offres globales. Il s’agit généralement de marchés qui s’étendent sur plusieurs années, parfois dix ans, alors autant être solidaires et bien concertés”, explique Jean-Pierre Marco, directeur délégué de SR-STC. La société a récemment livré les pièces nécessaires à la rénovation de 36 rames du Thalys et accompagné le relookage du TGV signé Christian Lacroix. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 39 DOSSIER Réseaux ISÈRE AIN © D. Gillet Basée à Chavannes-sur-Suran, au cœur de la “Plastics valley”, la société familiale Rovip (CA 208 : 10,5 M€, 70 personnes) se positionne sur deux marchés distincts : le packaging (capsules de produits cosmétiques ou alimentaires et des bouteilles de gaz) et les pièces industrielles techniques (cartes de paiement, cartes SIM…). L’entreprise a intégré le groupement d’achats Ronax dès la création de ce dernier, en 1996. Sa dirigeante, Emmanuelle Boizet, voit en Ronax une force de négociation primordiale : “La part des achats de matières premières représente 30 % de notre chiffre d’affaires. Autant dire que nous restons très sensibles aux variations de leurs cours. Ronax joue un rôle déterminant pour les PME-PMI du secteur, qui, individuellement, n’ont pas les ressources ou les hommes nécessaires pour faire le poids face à des enjeux internationaux.” Emmanuelle Roizet est convaincue de l’intérêt majeur des réseaux dans une économie mondialisée plus contraignante. Sa société est aussi adhérente du pôle de compétitivité Plastipolis, qui oriente les entreprises de la plasturgie vers des marchés en rupture technologique, et de l’organisation professionnelle Allizé Plasturgie, pour un accompagnement, notamment juridique ou social. 40 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 © F. Ardito Rovip confie ses achats à Ronax jouent un rôle majeur dans l’émergence de telles initiatives. Ils favorisent notamment l’intégration des entreprises dans des structures telles que les pôles de compétitivité et les clusters, participent à la création de groupes de travail collaboratifs, proposent des actions collectives dans les domaines de l’international, de l’innovation, de l’environnement. Des partenariats permettent aux entreprises de s’enrichir mutuellement et de s’allier : Europe Enterprise Network, les Espaces innovation, les communautés Ecobiz, Aerospace cluster… “Au niveau institutionnel, la mise en synergie des compétences et des partenariats est également de plus en plus fréquente. On ne peut que s’en réjouir car ils se traduisent souvent par plus d’efficacité et des économies pour les entreprises. C’est important, qui plus est en temps de crise”, souligne Jean-Paul Mauduy, le président de la CRCI. “En Rhône-Alpes, les hommes politiques comme les décideurs économiques l’ont bien compris. Et lorsque nous nous rassemblons sur un projet, force est de constater que la conjonction des réflexions et la cohérence des plans d’action permettent aux entreprises – et par conséquent à la société – de prospérer. En témoignent les avancées permises, entre autres, par les conventions, les partenariats, les accords que nous avons mis en place plus particulièrement avec l’État et ses services, la région RhôneAlpes, l’Europe, UbiFrance, les collectivités territoriales et les syndicats interprofessionnels”, ajoute-t-il. “Les CCI ont su mettre en place, au travers de la CRCI, des relations de confiance et des systèmes de gouvernance qui se traduisent par un niveau d’expertise reconnu et des économies d’échelle substantielles. Ce sont ces relations que les CCI au niveau local, et la CRCI Réseaux DOSSIER Jean-Pierre Sérigny, président de Cotherm, qui conçoit et fabrique des systèmes de chauffages domestiques et industriels à Vinay (CA 2008 : 29 M€, 190 personnes), a participé à la première réunion des Rencontres Schneider Electric organisées par Ecobiz, en juin 2008. “Le groupe Schneider Electric se situe sur un marché assez proche du nôtre, dans un environnement que l’on connaît. On savait que l’on pouvait y trouver des informations pertinentes.” S’il a été intéressant d’échanger sur l’évolution des marchés entre deux groupes de travail, l’opération a surtout permis à Cotherm de se rapprocher d’une autre entreprise présente ce jour-là, la jeune pousse grenobloise Probayes, spécialisée dans les calculateurs probabilistes. Les applications industrielles de son savoir-faire ont séduit Jean-Pierre Sérigny : “C’est très stimulant à la fois sur le plan intellectuel et d’un point de vue économique. Nous avons pu réunir nos ingénieurs et embrayer sur un projet concret qui colle à la stratégie d’innovation produits très forte que nous voulons développer dans les années à venir”. au niveau régional, doivent continuer à renforcer”, affirme Jean-Paul Mauduy. Réinventer le management Toutes ces démarches de partenariats exigent un a priori intérêts des autres pour trouver le sien, voilà qui n’avait pas forcément inspiré les systèmes économiques jusqu’ici. Reste à créer maintenant des systèmes de management pertinents et adaptés à cette nouvelle Tenir compte des intérêts des autres pour trouver le sien. de confiance capital pour leur pleine réussite. “Sans une communauté qui la porte, la créativité économique risque de s’essouffler. La recherche de complémentarité doit prévaloir sur la concurrence, c’est un bouleversement des mentalités qui doit s’opérer”, confie Sylvie Lainé. Tenir compte des donne. Mobiliser les compétences, générer de nouvelles formes de motivation chez tous les partenaires concernés, créer des synergies entre les équipes, fidéliser les membres : plus que jamais dans l’entreprise en réseau, ce sont les hommes qui vont faire la différence. ■ R. Gonzalez Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines : Présences, Grenoble (34 000 ex.), Impulsion, Haute-Savoie (30 000 ex.), Partenaires Savoie (25 500 ex.), Informations économiques, Saint-Étienne-Montbrison (20 000 ex.), Grand Angle 01, Ain (19 000 ex.), L’Économie drômoise (20 000 ex.), Nord-Isère économie (14 400 ex.), Roanne éco (10 000 ex.), Entreprendre en Beaujolais (6 000 ex.). Photos : F. Ardito (Nord-Isère, Isère), T. Béguin (Roanne), D. Gillet (Ain), V. Gout (Villefranche), D. Lattard (Drôme), G. Piel (Haute-Savoie), P. Rony (Saint-Étienne), F. Rumillat (Savoie). Contact : Magazine Présences. Tél. : 04 76 28 28 76. © V. Gout Cotherm : miser sur les synergies entre PME VILLEFRANCHE Made In Beaujolais, le bon tuyau de Perroux “Le label Made In Beaujolais est très important pour les PME car il nous permet d’éviter de rester seul et de rapprocher les entreprises du territoire”, atteste Guy Salomon, gérant de Perroux (CA 2008 : 1,3 M€, 9 personnes), spécialiste du matériel pour l’énergie hydraulique, pneumatique, et des flexibles et raccords industriels. La solidarité qui prévaut au sein de ce club imaginé par la CCI du Beaujolais s’est avérée utile lors de moments clés. Le club apporte aussi à Perroux un complément de relations utiles pour monter des projets et des partenariats : “Les réunions régulières sur des thématiques pertinentes génèrent un esprit de corps, avec des entreprises de secteurs variés qui deviennent des fournisseurs ou des clients potentiels”. Made In Beaujolais crée un sentiment d’appartenance qui incite à se dépasser : “A l’invitation d’autres entreprises, nous avons, par exemple, refondu notre communication externe. Et Made In Beaujolais nous donne le virus du collectif : nous avons récemment intégré le groupement d’achats Agad, afin de bénéficier de conditions d’achat particulières sur certaines fournitures”, explique Guy Salomon. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 41 www.innovation.rhone-alpes.cci.fr Des informations, des services pour toutes les pme et pmi qui souhaitent innover Informations Dossiers de référence Pourquoi innover ? Témoignages Comment faire émerger une idée ? Comment structurer et manager un projet ? Comment développer et industrialiser un produit ? Solutions Comment commercialiser une innovation ? Pourquoi établir un partenariat ? Actualités Quels réseaux contacter ? Aides Contacts Agenda Galerie des innovations rhônalpines Quel que soit le stade d’avancement de votre projet, nos conseillers ont sélectionné des ressources qui vous aideront à le concrétiser ! www.innovation.rhone-alpes.cci.fr est le site portail des «Espace Innovation» des CCI de Rhône-Alpes.Entièrement dédié à l’innovation, il donne accès sans exclusive aux services des CCI, de la CRCI Rhône-Alpes et de leurs partenaires. 42 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 CRCI