Roanne Eco n°31 - Décembre 2009

Transcription

Roanne Eco n°31 - Décembre 2009
N°31
N°27 - Décembre 2009
2008 - 2,50 €
ROANNE ECO
Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais
Interview :
François Pralus,
l’Indiana Jones
du chocolat
(*) Le bon d’achat bénéficie d’exonérations aux cotisations sociales sous conditions. Se référer aux principes rappelés par l’URSSAF.
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ROANNE ÉCO N°31 DÉCEMBRE 2009
4
5
6
Réalisation :
Chambre de Commerce
et d’Industrie du Roannais
4, rue Marengo
42334 Roanne Cedex
Tél. : 04 77 44 54 64
Fax : 04 77 72 17 17
www.roanne.cci.fr
E-mail : [email protected]
ISSN 1632-9406
Directeur
de la publication :
Michel Derinck
Rédactrice en chef :
Elisabeth Ballery
SOMMAIRE
Interview
Secrétaire de rédaction :
Claudine Auboyer
8
10
14
Publicité :
Cécile Talon, Frank Tournery
Tél. : 04 77 44 54 64
Photos :
Thierry Beguin
14
P.
Dossier
Crédits Photos :
Escapades en Roannais,
Frédéric Thomasson,
La Rigotte, Oralto,
Philippe Moine,
Révillon Chocolatier.
20
Distribution :
La Poste
PRODUITS
ACTUALITÉS
26
35
P.
Rhône-Alpes Économie
22
27
Natur’House
grignote les parts
de marché
MBM ouvre la porte
au mobilier durable
CRÉATION-REPRISE
LZF relance Germeca
et Tecnimodern
à Saint-Germain-Laval
29
SERVICES
Une banque internationale
sur le compte-client de Steria
30
ÉTUDE
ÉCONOMIQUE
Dynamique commerciale
en Pays de Charlieu
34
CULTURE
Laurent Granados,
passeur de lumière
INDUSTRIE
COMMERCE
AMÉNAGEMENT
Hôtel d’entreprises :
un nouveau bâtiment
reçu cinq sur cinq
DOSSIER
Motorop BRM Industries :
80 bougies dans le moteur
AEL joue la carte
de la performance
Tous droits réservés.
Reproduction interdite
sauf accord de la direction
de Roanne Eco
Flashage,
impression, façonnage
et routage :
Imprimerie Chirat
42540 St-Just-La-Pendue
INTERVIEW
TOURISME
Un nouveau royaume
pour les Palais
ÉDITORIAL
Produits rares :
des fabrications très
spéciales en Roannais
Quel point commun entre
le camion-tracteur de la fusée
Ariane, un clavier de TGV,
une prothèse de hanche...
Tous font partie de la longue
liste de produits de niche
conçus et fabriqués
en Roannais.
Rédaction :
Frédéric Thomasson,
Agence de presse
be.presse
Collaboration :
Béatrice Perrod-Bonnamour
25
François Pralus,
dirigeant de Pralus SAS
6
P.
CONJONCTURE
35
RHÔNE-ALPES
ÉCONOMIE
Les entreprises prennent
le chemin des réseaux
Échanger des bonnes
pratiques, se regrouper
autour d’intérêts communs,
permet à l’entreprise
de mettre à jour de nouveaux
leviers de croissance.
ROANNE ÉCO DECEMBRE 2009 3
CONJONCTURE
L’emploi dans le Roannais
Évolution des offres d’emplois(1) sur l’arrondissement de Roanne
(1) Toutes offres d’emploi confondues
quels que soient le type et la durée du contrat.
Source : Pôle Emploi.
Évolution des demandeurs d’emplois sur l’arrondissement de Roanne
Demandes d’emplois de catégorie 1 en fin de mois - données brutes.
Dernier chiffre connu pour l’arrondissement de Roanne : 12 mai 2009.
Source : DDTEFP.
Taux de chômage
2ème trimestre 2008
2ème trimestre 2009 Évolution sur un an
(en point)
7,5
9,2
9,9(2)
Loire
7,1
9,0
9,6
+ 2,5
Rhône-Alpes
6,4
7,9
8,6
+ 2,2
France
7,3
8,5
9,1
+ 1,8
Zone d’emploi de
Roanne(1)
1er trimestre 2009
4 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
+ 2,4
(1) Champ d’étude : zone d’emploi de Roanne
(Arrondissement de Roanne + cantons de
Thizy et Amplepuis dans le Rhône).
(2) Dernier chiffre connu pour la zone d’emploi
de Roanne : 28 septembre 2009.
Source : INSEE - Unité : %.
ÉDITORIAL
Quel pourrait être, pour Roanne,
un projet d’aménagement
et d’urbanisme commercial exemplaire ?
e commerce, tout comme le
logement et les autres activités,
sont parties intégrantes de la
réflexion urbanistique et contribuent à la
structurer”, posait Robert Rochefort dans
son rapport au ministre du logement et de la
ville, en février 2008. Cette déclaration
mérite d’être réfléchie par tous les responsables de l’aménagement urbain. Car pour
un projet d’implantation commerciale
réussi, combien de tâtonnements, de faux
espoirs, voire de francs échecs commis en
terme de planification urbaine ou d’aménagement du territoire, faute d’avoir négligé
les impacts structurants - ou destructurants des activités commerciales. Bien sûr, si des
solutions miracles existaient, il nous serait
facile, pour nous observateurs privilégiés,
d’en faire le relevé et de proposer quelques
bonnes formules. Malheureusement, un bon
aménagement commercial, attractif à la fois
pour la ville et générateur de services pour
les habitants et la population environnante,
résulte d’une alchimie complexe, difficilement reproductible d’une commune à une
autre. Observer quelques guides pour l’action n’est toutefois pas inutile :
“L
Avant de penser à toute implantation commerciale, il convient de s’interroger en tout
premier lieu sur la ville que l’on désire.
Au-delà des fonctions commerciales, il
existe en effet un territoire donné, des habitants, des activités, et des commerces préexistants. Quelle orientation adopter en
terme d’offre commerciale, sachant que
toute option influera sur le genre de vie et de
ville proposé ? Ambitionne-t-on la création
de nouveaux pôles au risque d’un dépérissement des pôles existants ? Souhaite-t-on une
véritable “locomotive” avec une capacité
d’attraction lointaine ? Le nouveau projet
donnera-t-il une nouvelle dynamique à la
ville, ou au contraire, ne risque-t-il pas de
destructurer le centre ville, voire la ville tout
court ?
Tous ces cas de figure ont pu être observés,
et il n’existe aucun bon ou mauvais projet a
priori. En revanche, il revient aux élus,
détenteurs de l’intérêt général, d’organiser
les débats, d’étudier et de discuter des
impacts possibles avec les acteurs concernés,
et en dernier ressort, de décider.
À cet égard, il existe des supports méthodologiques pour penser, dans une vue prospective, l’organisation et l’aménagement des
centres villes. Je pense aux approches innovantes comme Tocema Europe ou Innocité.
Peu importe les noms et les labels, ce qui
compte est la méthode de travail ! Ces deux
outils européens proposent une démarche
pour une gestion unifiée des centres villes.
Il s’agit rien de moins qu’une démarche
qualité appliquée, non à un seul acteur, mais
à un espace donné, chacun s’organisant
pour améliorer la satisfaction globale de ses
utilisateurs et rendre l’espace le plus agréable
à vivre. Concrètement, la collectivité pourra
s’organiser pour assurer la propreté, la sécurité, apporter les aménagements nécessaires
à la convivialité du lieu ; les commerçants
s’engageront à rester ouverts aux horaires
correspondants aux attentes et à proposer
des services mutualisés ; les compagnies
consulaires apporteront le meilleur professionnalisme pour l’animation des projets,
mettre en place les formations requises…
Bref, chacun s’organise pour tendre vers un
but commun, partagé par toutes les parties
prenantes qui, dès lors, co-construisent
ensemble un projet. Nous avons beaucoup
banalisé en France le terme de management
des centres villes. Ces démarches redonnent
tout simplement du sens à un concept qui,
au sein d’un vrai partenariat public-privé,
doit viser des objectifs ambitieux.
Quel pourrait être pour Roanne un projet
d’aménagement et d’urbanisme commercial
exemplaire, dans le cadre, par exemple d’un
prochain FISAC ? Sans porter de jugement
sur le fond, il y aurait certainement avantage, à Roanne comme pour beaucoup d’au-
Par Philippe Neymarc,
Direction Régionale des Entreprises,
de la Concurrence, de la Consommation,
du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE)
tres villes moyennes, à réfléchir à une offre
commerciale originale, différenciante par
rapport à d’autres pôles commerciaux existants et qui ne desserve pas le centre ville. Il
y aurait aussi de grands bénéfices dans les
villes moyennes à ce que les acteurs réfléchissent ensemble, s’entendent pour proposer
un projet, et passent à un mode de fonctionnement coopératif dans un objectif d’intérêt
général.
Les espaces de centres villes sont des terrains
extrêmement complexes car ils rassemblent
des intérêts divergents. Mais l’on n’a rarement raison seul. Travailler ensemble, en
mode coopératif, permet de pallier de nombreuses difficultés. Cela confère une force
aux projets et une maturité aux acteurs,
condition sine qua non pour fédérer de nouvelles énergies vers un but commun. Une
façon de progresser vers une nouvelle définition de la démocratie”.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 5
INTERVIEW
François Pralus,
dirigeant de Pralus SAS
depuis 2002.
Véritable Indiana
Jones du chocolat,
François Pralus
est, à 50 ans,
l’une des références
mondiales de
sa profession.
Entre l’ouverture
d’une boutique à Paris,
la première récolte
de sa plantation
de Madagascar
et l’inauguration
d’un corner dans
l’un des plus
grands magasins
de Tokyo,
il évoque sa passion
pour son or noir...
- Vous êtes même
allé plus loin en
faisant l’acquisition de votre propre plantation...
- J’ai toujours eu
- Depuis des années, vous multipliez récompenses et distinctions.
Qu’est-ce qui fait de vous l’un
des meilleurs chocolatiers de la
planète ?
- François Pralus : J’ai beaucoup
travaillé sur la qualité du produit.
Avec Bernachon (Lyon) et Bonnat
(Grenoble), nous sommes les
trois seuls artisans-chocolatiers
6 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
à transformer la fève de cacao
en chocolat. Nous n’utilisons
que des pures origines ou des
produits issus des plantations.
J’ai commencé à travailler ainsi
en 1990, alors que nous étions
rue Charles-de-Gaulle, et nous
avons développé le procédé, au
sein de la Manufacture Pralus,
installée rue Général-Giraud,
cette idée en tête.
Pendant deux ans,
j’ai
beaucoup
voyagé à la
recherche du terrain idéal. En
2003, je suis
tombé amoureux
de l’île de Nosybe, surnommée
l’île aux parfums,
au nord-ouest de
Madagascar, au
milieu des ylangylang, des vétivers, des poivres
et des vanilles…
Depuis une cinquantaine de personnes travaillent
sur la plantation.
Il a d’abord fallu
défricher partiellement une forêt
afin de créer une
pépinière et planter 17 000 arbres
sur 17 hectares.
J’attends ma première récolte pour
2010. Je suis le seul au monde à
aller ainsi du fruit à la tablette.
- Un peu l’Indiana Jones du cacao...
- C’est ce qui fait toute la
richesse de ce métier. J’adore partir à la recherche de crus dans
tous les pays producteurs. Je
pars dans l’idée de trouver “le”
bon planteur comme un bon
INTERVIEW
caviste essaie de trouver “le” niveau des chocolats, même si
bon vigneron. C’est le planteur c’est la Praluline qui réalise près
qui fait le produit. La recherche de 60% du chiffre d’affaires. Si
peut durer des
j’ai lancé cette
mois. Un jour,
boutique, c’est
“Je suis le seul pour satisfaire les
un fournisseur
m’a vendu un
très nombreux
au monde
lot exceptionnel,
Roannais
qui
très différent des
habitent
Paris,
à aller
autres, avec un
satisfaire aussi
du fruit
côté fumé et
des Parisiens qui
tourbé très rare.
découverte
à la tablette”. l’ont
J’ai mis un an et
en province et
demi à retrouver
enfin toucher une
sa trace dans le Pacifique, sur les clientèle internationale.
Iles Vanuatu. Je m’y rendrai en
mai prochain en espérant que la - Vous venez d’avoir 50 ans. Finapiste se confirme. Généralement, lement, vous avez presque l’âge
je me rends deux fois par an à de la Praluline, le produit qu’a
Madagascar, une fois au Brésil créé votre père...
et une fois au Venezuela, pour - C’est vrai. Mon père, Auguste
sélectionner les produits aux Pralus, l’a inventée en 1955.
meilleurs caractères aroma- C’est vraiment le produit-réfétiques. Je respecte une règle d’or : rence de la Maison Pralus. On en
tous nos chocolats pures ori- fabrique 120 000 par an. Certains
gines sont fabriqués avec le samedis, nous en vendons 800
même pourcentage de cacao, de sur Roanne. Les amandes viennent de la région de Valence en
beurre de cacao et de sucre.
Espagne et les noisettes rosies et
- L’an dernier, vous avez ouvert concassées du Piémont italien.
votre première boutique à Paris. Pour son 50ème anniversaire, on
Comment fonctionne-t-elle ?
lui a fait une petite sœur, la
- Nous venons de fêter le pre- Pralusienne, un mélange de
mier anniversaire. Elle marche Praluline et de crème moussetrès bien. Nous sommes dans les line à la vanille de Madagascar.
objectifs. Nous avons eu un peu Un peu la cousine de la
de chance puisque j’ai été élu Tropézienne.
meilleur chocolatier de Paris par
Gault et Millau, quatre mois - Pourquoi la Praluline s’exporteseulement après l’ouverture. t-elle peu ?
Cela a boosté le magasin au - Parce que c’est un produit frais
La Maison Pralus en bref
Siège : Roanne
Magasins : Roanne (trois boutiques), Charlieu, Annecy,
Paris (rue Rambuteau)
Principaux clients : Maison Troisgros, Guy Savoy (Paris),
Pierre Gagnaire (Paris), Pierre Hermé (Paris), Ladurée (Paris),
Jean-Paul Hévin (Paris), Le Grand Véfour (Paris), Hélène
Darroze (Paris), Leroux (Quiberon), Le Petit Nice (Marseille)...
Chiffre d’affaires 2008 : 3,2 millions d’euros
Prévision 2010 : 3,6 millions d’euros
Volumes annuels : fabrication de près de 100 tonnes de chocolats
en bonbons (30 variétés) et de couvertures vendues à une quarantaine de pâtissiers en France ; 80 tonnes de fèves utilisées
dont 12 tonnes en provenance de Madagascar.
et c’est ainsi qu’elle donne le
meilleur d’elle-même. Je voulais
lancer des franchises pour en
fabriquer un peu partout en
France. J’en avais ouvert à
Montpellier, Bayonne, Moulins...
Mais j’ai assez rapidement
arrêté parce que l’on s’éloignait
de la recette. J’ai conservé
Annecy, mais je l’ai réintégré en
succursale et donc je maîtrise à
nouveau le produit. Je me suis
rendu compte que mon entreprise n’avait pas la surface pour
développer un réseau de franchises. Cela demande autant de
temps que d’énergie.
- On parle beaucoup d’éthique et
de bio dans votre profession.
Quelle est votre position sur ces
sujets ?
- Concernant l’éthique, il n’y a
pas eu de problème dans un pays
africain dans lequel je ne vais
pas. Je peux vous assurer que
partout où je suis allé sélectionner mes fèves, j’ai vu les enfants
partir à l’école le matin, et pas
au travail. Quant au bio, je
trouve que cela manque d’harmonisation mondiale pour que
ce soit efficace. Nous sommes
“Bio Ecocert” depuis 2007 et la
grande majorité de nos planteurs
sont “bio” depuis toujours pour
des raisons économiques très
simples : ils n’ont pas 2000 dollars pour acheter des engrais ! Le
problème, c’est qu’ils n’ont pas
non plus 2000 dollars pour se
faire certifier. Parfois, nous
payons à leur place.
- Où en sont vos projets à l’export ?
- Globalement, l’export représente environ 20% de notre chiffre d’affaires. Nous sommes distribués dans une vingtaine de
pays. Mais la grande actualité à
l’international sera pour septembre 2010 avec l’ouverture d’un
premier corner Pralus à Tokyo.
Nous nous installerons dans
l’une des plus grandes chaînes
du Japon, les magasins
Mitsukochi. Nous avions déjà
des clients là-bas mais y poser
Le parcours de
François Pralus
1975-1976 : apprentissage
chez Auguste Pralus,
Roanne.
1976-1979 : apprentissage
chez Bernachon.
1979-1980 : école Lenotre,
Paris.
1982-1983 : responsable du
Restaurant Claude Troisgros
à Rio de Janeiro (Brésil).
1984 : chef pâtissier sur
le paquebot Le Mermoz.
1985 : chef pâtissier
du Restaurant de l’hôtel
Méridien à Nice.
1986-1988 : chef pâtissier
chocolatier Pralus.
Depuis 1994 : président
du conseil de la pâtisserie
chocolaterie Pralus SAS.
Depuis 2001 : participation
au Salon du chocolat
à Paris.
2003 : lancement de
la Pyramide des Tropiques
(assemblage coloré de dix
grands crus de chocolat),
un best-seller. Achat de
sa propre plantation sur l’île
de Nosy Be, à Madagascar.
2008 : ouverture d’une
première boutique à Paris.
2009 : lancement du
“Cubissime” et de plusieurs
crus rares de cacao.
Élu meilleur chocolatier
de Paris par le guide Paris
Gault et Millau.
Classé “5 tablettes”
par le Club national
des croqueurs de chocolat.
un pied comme nous allons le
faire, c’est très différent. Ce sera
la concrétisation de sept ans de
travail. J’ai également un projet
sur San Francisco mais il
demande encore à mûrir...
Propos recueillis
par Frédéric Thomasson.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 7
PRODUITS
La bûche Mont-Blanc
de Clarissou atteint les sommets
Le pâtissier Pierre Clarissou, installé depuis 2008, rue Jean-Jaurès, à Roanne,
confectionnera une dizaine de bûches différentes pour les fêtes. Comme l’an dernier,
l’une d’entre-elles devrait tutoyer les sommets : la bûche Mont-Blanc ! “C’est le top”,
indique le jeune professionnel (29 ans) qui assure la cogérance
du commerce avec son amie, Zineb Haddad, 30 ans. Pierre
Clarissou a revisité la “Mont-Blanc” surtout dans sa forme :
conçue pour 4 à 10 personnes (5,50 euros la part), elle présente
des lignes fines et rectangulaires. “Cela correspond à mon
style. J’aime les choses épurées. C’est le produit qui passe
avant tout”. Base marron, chantilly, meringue croustillante,
crème fouettée vanillée sans sucre, chocolat de beurre de cacao
et chocolat au lait pour le décor... Tous les ingrédients sont
rassemblés pour passer un moment unique. Pour la plupart
de ses créations, Pierre Clarissou travaille sur commande :
“Je veux que le produit soit le plus frais possible. Et pour
cela il faut procéder à la minute”. Une conception héritée de
ses débuts chez Pralus, puis de ses expériences en restauration,
notamment auprès du trois étoiles Michelin, Gérald Passedat
(Le Petit Nice) à Marseille. Pierre Clarissou a également
côtoyé le haut niveau chez Alain Ducasse, à Paris, où
il occupait le poste de chef-formateur. À découvrir également
ses petits gâteaux, ses macarons, ses guimauves maison (fraise,
vanille, citron, violette...), sans oublier le tout nouveau salon
de thé.
www.oralto.com :
le design à portée de clic
Le site roannais de e-commerce www.oralto.com a
le vent en poupe. Entre 2007 et 2008, il a doublé
son chiffre d’affaires. “Nous profitons à la fois
du développement de notre secteur d’activité,
la vente de mobilier, luminaires et accessoires
design, et du développement du e-commerce
dans son ensemble”, explique Olivier Ragot,
gérant de la société roannaise Oralto. Son site
a déjà séduit de grands comptes : l’aéroport
Saint-Exupéry, le groupe Accor, la Mairie
de Lyon, plusieurs stations thermales, des hôtels
de prestige, des restaurants, des cafés “branchés”…
Il diffuse, dans toute la France, du mobilier,
des luminaires et des objets dessinés par les plus
grands designers actuels (600 références en ligne).
Après des études juridiques et plus de dix années
passées comme consultant pour des réseaux
de commercialisation, Olivier Ragot a lancé
le site en 2005 : “À l’origine, cette activité
venait en complément du magasin Alto, place
des Promenades à Roanne. Elle avait pour objectif
de développer l’enseigne en dehors de la zone
de chalandise du Roannais. Le plus difficile dans
ce métier de e-commerçant, c’est la logistique”.
L’entreprise a donc doublé sa surface de stockage. En 2009, Oralto s’est rapproché d’une web
agency parisienne pour encore plus d’efficacité. “Notre référencement s'est amélioré :
nous occupons maintenant les premières places sur plusieurs centaines de mots-clés”,
indique Olivier Ragot. www.oralto.com enregistre environ 20 000 connexions par mois.
8 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
PRODUITS
Révillon en Babar
Cela fait plus de 110 ans que Révillon Chocolatier (Le Coteau) s’illustre
dans l’art du chocolat et plus particulièrement dans celui de la papillote,
présente sur toutes les tables de Noël. Et comme il n’y a pas d’âge pour
les plaisirs gourmands, la marque a créé une collection à l’effigie de deux
super héros des tout-petits : Babar et Cédric. Les chocolats sont
enveloppés, tels des trésors, dans des papiers brillants, les saveurs ont
été adaptées aux goûts des enfants et des surprises ont évidemment été
glissées dans chaque sachet... Outre l’intense activité de son unité de
fabrication depuis la rentrée, Révillon Chocolatier a également participé,
mi-octobre, au défilé de mode “Tendances Chocolat” du 15ème Salon
du chocolat. Le styliste Eric Tibusch, ancien collaborateur de Jean-Paul
Gaultier, a décliné la papillote et son papier frangé en un ensemble très
original porté par l’animatrice TV, Laurie Cholewa. Les bénéfices de cette
manifestation ont été reversés à l’association “La voix de l’Enfant”.
Les “Paniers Gourmands
dans l’assiette des entreprises
D’un côté, des producteurs locaux en quête de nouveaux circuits
de distribution... De l’autre, des entreprises, des administrations et
des collectivités locales, organisatrices, plusieurs fois dans l’année, de buffets,
de réceptions, de cocktails, de remises de récompenses... L’idée de mettre les
premiers nommés en relation avec les seconds coulait de source ! C’est ainsi
que sont sortis de terre “Les Paniers Gourmands de la Loire”, à l’initiative
du Pôle agroalimentaire de la Loire, de l’Agence départementale de
développement touristique et de cinq chambres consulaires, dont la CCI du
Roannais. Les “Paniers Gourmands” ont pour objectif de structurer une offre
de produits locaux destinée au marché spécifique des entreprises, des CE,
des administrations et des collectivités. Des “magasins-distributeurs” ont
accès à une liste de fournisseurs (producteurs fermiers, artisans, entreprises...) qu’ils proposent aux clients
professionnels, lesquels peuvent également s’appuyer sur les “Paniers Gourmands” dans le cadre de leurs cadeaux
alimentaires, en fin d’année notamment. Il existe trois “magasins-distributeurs” dans la Loire. Pour le Roannais, il s’agit
de “La Rigotte”, animée par Pascal Martin, 13 rue Maréchal Foch, à Riorges (04 77 71 48 30). Dans la Loire, la filière
agricole et agroalimentaire représente près de 18 000 emplois .
Grâce à ses tourets, Chassignol tourne rond
À Belmont-de-la-Loire, la SARL Chassignol Charles, dirigée par Mireille Verne,
petite-fille du fondateur, a fait du touret sa marque de fabrique. Ces imposantes
bobines servent à conditionner les câbles de toutes dimensions. “Nos produits vont
de 60 cm de diamètre à trois mètres”, explique la dirigeante. Outre le sciage,
l’usinage, le montage et la livraison du touret, l’entreprise est aussi prestataire de
service pour un câbleur d’envergure nationale. “Nous récupérons ses tourets bois et
métalliques auprès de 2500 de ses clients dans 23 départements du sud de la France.
Nous les rénovons, nous les stockons, avant de les réacheminer vers les usines
du groupe”. Tout récemment, Chassignol (28 salariés) a hérité de trois nouveaux
départements : le Jura, la Côte d’Or et la Haute-Vienne. La maintenance est rendue
possible grâce à un système informatique capable de gérer les opérations de
consignation et de déconsignation. Il ne reste plus que trois fabricants de tourets
100% français. “Nous étions dix il y a 20 ans”, se souvient Charles Chassignol,
toujours bon pied, bon œil. Même si, en raison de la crise, le chiffre d’affaires 2009
est annoncé à la baisse (3,4 millions d’euros contre 3,8 en 2008), l’entreprise
investira prochainement dans une empileuse. “Nous avons repoussé
cet investissement d’un an, mais nous avons finalement décidé d’y aller
pour ne pas perdre de terrain en terme de productivité”.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 9
ACTUALITÉS
RWTV.tv : le Roannais vu à la télé
Le bon coup
de fourchette
d’Helloresto.fr
La société You’Nivers,
basée au NumeriParc,
s’installe peu à peu à la
table des meilleures
agences web grâce à son
site “www.helloresto.fr”.
Dédié à 100% à la gastronomie, ce portail propose
aux restaurateurs des
services innovants leur
permettant de faire leurs
premiers pas sur Internet.
Lancé en mars 2008, le site
regroupe désormais plus
de 1000 restaurants.
You’Nivers a mis en place
plusieurs formules de
partenariat avec les restaurateurs.
Dialogue avec
les jardiniers du goût
À l’occasion du ler Salon
du livre de Roanne Table
Ouverte, Jean-Luc Rocher
a rencontré sept chefs
étoilés, les interrogeant
sur les grands et petits
légumes, produits bio,
produits du terroir.
Au menu, entendez au fil
des chapitres, il y a bien
évidemment l’enfant du
Roannais à la réputation
internationale, Michel
Troisgros, mais aussi
Christophe Roure, Régis
Marcon, Jacques Décoret,
Guy Lassausaie, Michel
Bras et Georges Blanc.
Jean-Luc Rocher, éditeur
de la Maison Thoba’s les a
interrogés sur le thème
des légumes. “Un thème
au goût du jour, car ils sont
bons pour la santé à
chaque repas, comme
les cinq fruits à croquer”.
L’écrivain éditeur a
recueilli propos éclairés,
conseils avisés et
recettes à appliquer.
À dévorer des yeux,
les illustrations nées des
photographies de Christian
Verdet. Un livre léger,
digeste, à consommer
sans modération, jamais
rassasié.
23 euros. Thoba’s éditions.
Imprimé chez Chirat.
comme Roannais, W pour
web, sans oublier TV…
l’abréviation
comptera
bientôt parmi les favoris des ordinateurs de la Région. Il s’agit de la
nouvelle télévision locale interactive lancée par AVP Diffusion.
Cela faisait 20 ans que Philippe
Tardy en rêvait. Depuis le 8 décembre, c’est officiel : le Roannais
dispose de sa chaîne de proximité
sur le net, RWTV.tv, entièrement
réalisée par AVP Diffusion, la
société de production audiovisuelle créée par Philippe Tardy en
1992. “Le Roannais a déjà la particularité d’avoir deux grands journaux papiers très reconnus. J’ai
souhaité proposer un media complémentaire et gratuit, sous forme
d’une télévision locale visible uniquement sur le net”. Philippe Tardy
ne s’est pas lancé au hasard. Pour
son projet de télévision indépendante, il s’est entouré du soutien de
sept investisseurs privés, anciens
dirigeants d’entreprises de la
région, et sur l’expertise de Gilles
Chabré, consultant roannais spécialiste de la communication et des
medias. Il s’appuie par ailleurs sur
le fond d’images la réputation
d’AVP Diffusion (quatre salariés ;
300 000 euros de chiffre d’affaires) qui a largement dépassé les
frontières du Roannais. “La télévision s’inscrit dans le prolongement
de notre métier. Le reportage, le
tournage, le montage de films, la
réalisation d’images 3D, nous
savons faire puisque c’est notre
cœur d’activité depuis vingt ans.
RWTV va nous permettre d’acqué-
R
rir de nouveaux savoir-faire. Pour
AVD Diffusion, c’est une opportunité”. Sur l’aspect technique,
Philippe Tardy a fait appel à la
plate-forme de diffusion de Daily
Motion, qui assure d’emblée une
visibilité et un référencement optimal. “Nous sommes reconnus
comme official content chez Daily
Motion qui est un gage de qualité ;
ce statut nous place au même rang
que la Une, M6 ou France Inter
pour la qualité de la diffusion”.
Lucarne locale
Pour le contenu, la petite chaîne
aux couleurs rose et jaune fera la
part belle aux portraits, aux clins
d’œil, à tous les événements de la
vie locale, mais aussi à l’économie
et à la démocratie locale via une
rubrique “la vie des communes”.
Un point relie tous ces thèmes
entre eux : les sujets sont traités
pour l’internaute d’aujourd’hui,
habitué à visionner les vidéos sur
Dailymotion ou Youtube. “Nous
avons voulu RWTV.tv comme un
moyen de dynamiser la région, de
valoriser les acteurs locaux et de
créer du lien”, confirme Philippe
Tardy.
En tant que media interactif,
RWTV.tv accueille tous les thèmes
possibles de vidéos tournées par
les amateurs. Mais le format star
de la chaîne demeure le Mag, un
sept minutes tout en images,
résumé de l’actualité hebdomadaire produit tout spécialement par
les équipes d’AVP Diffusion et diffusé à partir du jeudi. Des directs
relayeront aussi les manifestations
incontournables. Les synergies
avec l’activité traditionnelle d’AVP
Diffusion sont complètes : désormais, les sujets tournés à la
demande – films institutionnels,
événementiels ou d’entreprises –
pourront trouver une nouvelle visibilité sur la chaîne. AVP proposera
pour cela des prix de tournage et
de diffusion très attractif (à partir
de 500 euros à la minute). Des
bandeaux publicitaires viendront
en outre compléter les recettes du
projet. L’investissement est important, mais Philippe Tardy compte
rapidement l’amortir grâce au
développement de nouvelles prestations de services.
Si ce n’est encore fait, le coup
d’œil s’impose : www.rwtv.tv
AGENDA
8 décembre 2009
Rendez-Vous de
l’Entreprise : “Le SEPA et
les protocoles de communication bancaire”,
à la CCI du Roannais.
28 janvier 2010
Forum des Métiers
10 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
et des Formations, organisé
par l’association 3E
(Enseignement, Économie,
Entreprise), à l’Espace
Congrès à Roanne.
4 février 2010
Réunion du
Club des nouveaux
entrepreneurs du Roannais :
“Comment réduire
ses charges fixes ?”,
à la CCI du Roannais.
12 au 14 mars 2010
Salon du Tourisme,
sur le thème :
“Tourisme durable”,
au Scarabée, Roanne.
Pour tout renseignement,
contactez
la CCI du Roannais :
04 77 44 54 64.
ACTUALITÉS
Une nouvelle direction pour Mado Marcel
ernard Leonetti et Caroline
Douillet sont les nouveaux
actionnaires majoritaires de
l’entreprise textile Mado Marcel,
basée à Neaux. Ancien cadre dirigeant du groupe strasbourgeois
Marcel Bauer, Bernard Leonetti a
créé la holding “Groupe Mado”
afin de réaliser la reprise. Bernard
Leonetti et Caroline Douillet en
détiennent 50,4%. Le fonds lyon-
B
nais Aqua Sourca a également
investi dans le projet, à hauteur des
49,6% restants. La famille VillardSardi reste présente sous différentes
formes, notamment en réinvestissant une partie de la vente dans le
projet afin de fortifier les fonds propres. La PME emploie 40 personnes à Neaux et a réalisé un chiffre d’affaires 2008 de 15 millions
d’euros. Elle s’appuie sur environ
700 clients hypermarchés, 450 boutiques multimarques et ses 33 boutiques “Mado et les Autres”.
Bernard Leonetti compte renforcer
le réseau de boutiques à partir de
2011, en franchise ou en affiliation.
Des tests seront réalisés dès 2010
sur des emplacements “numéro 1”
de villes dotées de zones de chalandise oscillant entre 20 000 à 50 000
habitants.
Un trophée national
pour les femmes chefs d’entreprises
es femmes chefs d’entreprises du Roannais ne manquent pas d’énergie. Et elles
ont décidé de la communiquer !
Présidée par Véronique GuillotRaymond, l’antenne roannaise de
ce réseau mondial, né il y a de plus
de 60 ans, regroupe une quinzaine
de dirigeantes d’entreprises roannaises (2000 adhérentes en France).
“Nos rencontres annuelles sont de
formidables lieux d’échange, de
solidarité, de convivialité et d’information”, explique Véronique
Guillot-Raymond qui encourage
ses adhérentes à prendre des mandats dans différents organes de décision (CCI, tribunal de commerce,
L
du Forum national annuel des
FCE, des mains de la Ministre de
l’Économie, Christine Lagarde.
Dominique Burnichon et Marie-Christine
Oghly, présidente de FCE France.
conseil des prud’hommes, organisations paritaires et sociales...). Les
FCE roannaises ont été mises à
l’honneur, le 20 novembre dernier.
L’une de leurs adhérentes,
Dominique Burnichon (Comptoir
des Saveurs) a reçu, à l’Assemblée
Nationale, le trophée “commerce”
Les adhérentes 2009 de la délégation de
Roanne : Martine Pic (Electrozinc et Peinture
Industrielle Costelloise), Laurence Fortier
(Gestion 411, vice-présidente FCE), Mireille
Pételet (ex-dirigeante métallurgie), Marcelle
Georjon (expert-comptable, trésorière FCE),
Christine Bouillard (La Gazette du laboratoire),
Marie-Claude Guillot (ex-gérante assurances),
Dominique Burnichon (Comptoir des Saveurs,
secrétaire FCE), Isabelle Franchon (textile),
Yvette Mougeot-Retord (Mary Roanne), Joëlle
Sérol (infirmière indépendante), Colette
Demurger (ex-gérante), Yvette Chanroux (textile), Sophie Grivot (Krys), Catherine
Meillerand (Krys), Ingrid Bayle (Bayle
Transports), Véronique Guillot-Raymond
(Guillot Assurances, présidente FCE).
Pour adhérer aux FCE, contact : Véronique
Guillot-Raymond : 04 77 72 14 09.
EN BREF
Bel Maille, Macopat et
Brod Laser ont le cœur
“Grenadine”
L’entreprise textile riorgeoise Bel Maille vient de
fournir le tissu d’une collection de prêt-à-porter pas
comme les autres. Destinée
aux fillettes (2-12 ans),
celle-ci a été inspirée de
l’œuvre du chanteur français
Laurent Voulzy. Bel Maille
s’est appuyée sur deux
confectionneurs roannais :
Macopat (Neulise) et Brod
Laser (Pouilly-sous-Charlieu).
La collection “Cœur
Grenadine” a été créée à
partir des plus grands succès
de l’artiste : “le pouvoir des
fleurs”, “le rêve du pêcheur”,
“la petite fille d’Avril” et
“rock collection”. La saison
“été 2010” sera disponible,
à partir de février, dans une
cinquantaine de magasins
multimarques et grands
magasins, en France et en
Belgique.
Altertex séduit
toute la filière textile
Lancée par la société de
Charlieu LTC, la démarche
de développement durable
Altertex rassemble désor-
mais 37 entreprises (les trois
quarts situées en RhôneAlpes dont une douzaine en
Roannais) ainsi que plusieurs structures d’enseignement supérieur, dont
l’ITECH et CREATECH à
Roanne. Toute la filière est
représentée : filateurs, tisseurs, tricoteurs, ennoblisseurs, confectionneurs,
converteurs, distributeurs.
Seyes (Paris)
s’installe au Coteau
Hervé Guétin, à la tête de la
société Seyes, spécialisée
dans la fabrication de pulls à
la demande, a décidé de
se rapprocher de ses soustraitants roannais. Créée en
région parisienne en 2005,
Seyes est basée au Coteau
depuis quelques mois. Ses
tissus sont tricotés à Riorges,
lavés et adoucis à Roanne et
confectionnés au Coteau.
Elle s’appuie désormais sur
un seul et unique réseau de
commercialisation : internet.
En quelques clics, le client
peut confectionner son pull
personnalisé. À découvrir sur
www.seyes.fr.
Un nouveau site
en centre-ville pour
la Caisse d’Epargne
La Caisse d’Epargne
Loire-Drôme-Ardèche,
a inauguré, début
novembre, son nouveau
site “Jean-Jaurès”,
à Roanne. En quittant
son site historique de la
rue Brison pour rejoindre
des locaux plus modernes,
la Caisse d’Epargne a
tourné une page d’histoire
d’un siècle et demi.
Outre l’agence bancaire,
le centre d’affaires et la
direction du groupe
Roanne-Montbrison ont
aussi été réinstallés en
centre-ville. Les nouveaux
locaux ont été aménagés
selon un concept novateur
que l’on retrouvera dans
les cinq années à venir
dans toutes les agences
“Caisse d’Epargne”
de France. Le groupe
Roanne-Montbrison
fait partie des six groupes
de la caisse Loire Drôme
Ardèche. Il veille sur
25 agences réparties
sur le centre et le nord du
département de la Loire.
Micro-crèche :
une première
nationale en gare
de Roanne
À partir de septembre
2010, les jeunes mamans
utilisatrices des lignes TER
Roanne-Lyon et RoanneSaint-Etienne, notamment
pour des raisons professionnelles, vont voir
le bout du tunnel ! La SNCF
s’apprête à aménager neuf
places de micro-crèche, à
l’intérieur même de la gare
SNCF. L’équipement pourra
accueillir des enfants de 0
à 4 ans, entre 6 h 45 et
19 heures. Cette première
nationale sera gérée par
l’entreprise rhôdanienne,
Garderisette. Quatre assistantes maternelles seront
recrutées.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 11
Escapades en Roannais :
avec les cartes-cadeaux, c’est déjà Noël !
Escapades ludiques, romantiques,
gastronomiques... D’une valeur
de 30 à 249 euros, les cartescadeaux de l’association
“Escapades en Roannais” feront
le bonheur de vos clients,
partenaires, collaborateurs.
ous êtes à la recherche d’un cadeau
original pour faire plaisir à un
client, récompenser un collaborateur, sceller les liens qui unissent votre
entreprise à un partenaire... N’hésitez plus !
Les “cartes-cadeaux” de l’association
Escapades en Roannais vous tendent les bras.
La structure de commercialisation de produits touristiques en Roannais, installée à
la Maison du Tourisme, place de Lattre
de Tassigny, vient de mettre en vente neuf
cartes d’une valeur de 30 à 249 euros,
pour une ou deux personnes. Les cartescadeaux “ludiques” offrent un large éventail
d’activités (sport, loisirs, nature...), les
cartes-cadeaux “gastronomiques”, “gourmandes” ou “saveurs” proposent de découvrir ou redécouvrir les bonnes tables du
Roannais, de participer à des cours de cuisine ou à des stages d’œnologie. Les cartescadeaux “détente” et “romantiques” permettront à leurs heureux bénéficiaires de passer
une nuit dans les meilleurs hôtels de la région
(deux à quatre étoiles).
Autres “Escapades” à la carte : la carte-
V
cadeau “bien-être” (soins relaxants, massages...), la carte-cadeau “champêtre” (repas
à la Colline du Colombier à Iguerande) sans
oublier la carte-cadeau “émotion”, avec saut
en parachute depuis Roanne !
Les cartes-cadeaux sont disponibles à
l’Office de tourisme du Grand Roanne,
auprès du Forum Espace Culture, de
l’agence Mondial Evasion et de la Librairie
Lauxerois. Un site de vente en ligne
(www.escapades-roannais.com), avec paie-
ment sécurisé, est également à votre disposition. Sa carte-cadeau
en main, le bénéficiaire n’aura plus qu’à
contacter l’établissement de son choix afin
de réserver. Les cartes
bénéficient d’une validité très longue durée,
jusqu’au 31 décembre
2011.
Une cinquantaine de
prestataires, la plupart
membres de la démarche
“Roannais
Tout Sourire”, sont
partenaires de l’opération. La première
édition des cartescadeaux (2008-2009) a
généré un chiffre d’affaires de 15 000 euros.
L’association est présidée par Ginette
Chatillon. Elle s’appuie sur deux salariés
permanents, Romain Beau et Frédérique
Gibbes, et bénéficie du soutien financier
technique de la CCI Roannais, par l’intermédiaire de Véronique Chassain, du Pôle
Commerce Tourisme.
QUESTION À
Jean Dalaudière,
président de la Commission
Tourisme de la CCI du Roannais
Quels seront les temps forts
du Salon du tourisme 2010 ?
“Pour cette 11ème édition qui
se déroulera du 12 au 14 mars,
nous avons choisi comme thématique “le tourisme durable”.
Nous aurons la présence des organisateurs du “Festival du Film des
Curieux Voyageurs” qui aura lieu
12 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
à Saint-Etienne deux semaines
plus tard. Ils projetteront des films
sur la préservation de l'environnement, sur la mise en place d’actions
humanitaires... Globalement,
le comité d’organisation du salon
(pôle de promotion touristique
du Roannais, CCI du Roannais, office
de tourisme de Grand Roanne
Agglomération) souhaite élaborer
un salon “éco-conçu” en réalisant
ses plaquettes de promotion avec
du papier 100% recyclé ou conçues
chez un imprimeur Imprim’Vert,
en organisant des transports en bus
pour rejoindre le Scarabée, en utilisant des verres en plastique consignés… Nous inciterons également
nos exposants à mettre en valeur
leurs actions en matière de développement durable, qu’il s’agisse de tri
sélectif, d’économies d’énergies,
d’accessibilité des personnes à
mobilité réduite, d’insertion professionnelle... Toujours dans la logique
du tourisme durable, l’invité “coup
du cœur” du salon sera
le département de l’Ardèche.
Grâce à la mobilisation de la CCI
Nord-Ardèche, de la CCI d’Aubenas
et de l’Agence Départementale
du Tourisme en Ardèche, ce département est tourné depuis des années
vers l'éco-tourisme. Nous espérons
évidemment rencontrer le même
succès que l’an dernier puisque, pour
sa première au Scarabée, le salon
avait battu son record de fréquentation avec 11 500 visiteurs”.
ACTUALITÉS
Intégrer le design, c’est possible !
Depuis novembre dernier et tout au long de l’année 2010, la CCI du Roannais propose aux entreprises
des séances d’information et de sensibilisation au design. Pourquoi l’introduire dans ses produits ?
Pour quels avantages ou quelle valeur ajoutée ? Comment s’y prendre ?
Philippe Moine, designer à Saint-Etienne et intervenant à ces séances, répond sans détour.
- Comment démarre-t-on une collaboration
avec un designer ? En général, cela com-
mence par un cahier des charges établi par
l’entreprise. Je dispose d’une check-list qui va
permettre de se poser des questions simples
sur un projet de produit – pour quoi ? pour
qui ? Le cahier se verra dès lors complété par
le regard du designer. Je préconise de commencer une collaboration le plus en amont
possible car notre réflexion va pouvoir, en se
plaçant très tôt, influer sur les coûts de
matière et donc le prix final du produit. Il faut
bien se dire que le design n’intervient pas en
fin de projet pour habiller l’ensemble. Cela
peut arriver, mais ce n’est jamais le meilleur
moment, car il existe alors beaucoup de
contraintes dont on ne peut se départir et
réduit le champs des optimisations possibles.
- Quel est l’intérêt du design pour les PME, ou
pour des entreprises qui ne l’ont jamais pratiqué jusqu’à présent ? Le design n’est pas un
coût, mais un investissement. Bien entendu,
c’est toujours mieux quand ce sont d’autres
chefs d’entreprises qui l’affirment et c’est
pourquoi leur témoignage est toujours présent
lors de nos séances. Pourquoi est-il donc intéressant, y compris pour des entreprises de 5 à
10 salariés et pas seulement pour Seb ou
Renault, de s’intéresser au design ? Je vois au
moins quatre réponses. Premièrement, le design est un outil stratégique. Lorsqu’une entreprise a commencé à le pratiquer, elle ne
revient plus en arrière. Deuxième raison, c’est
une façon de s’installer sur un marché et
d’avoir une bonne visibilité. Une entreprise
qui propose des produits bien designés a une
identité, une image beaucoup plus fortes qui
la distingue de la concurrence. Troisième
motivation : le design est une fonction transversale qui irrigue toutes les autres activités,
le marketing, la fabrication… En adoptant le
triptyque technique/marketing/design pour
chaque produit, les entreprises se donnent les
moyens de qualifier en amont des qualités
d’usage, des qualités techniques, un positionnement en prix, et elles ont ainsi de meilleures
chances de rencontrer la demande des clients.
Le dernier message que je ferais passer, c’est
que le design est devenu adjectif très vendeur,
utilisé pour des objets, des meubles. Mais le
design est partout ! Il est aussi dans l’ergonomie, la simplicité d’utilisation, les solutions
de maintenance d’une machine-outil ou dans
un commerce. Le design ne saurait donc se
résumer à l’esthétique, comme on a trop souvent tendance à le penser. Je travaille dans la
Loire pour de nombreuses entreprises de
sous-traitance industrielle. La dimension du
design s’applique aussi bien à une scie
égoïne, une clôture, un alternateur, un escalier
de piscine, qu’aux espaces proposés par un
hôtel restaurant ou un commerce.
- Il semblerait qu’en France le design peine à
percer. Est-ce vrai ? Oui, les Allemands, les
Italiens par exemple, ont intégré le design
bien plus tôt que nous dans le monde industriel. Une étude commandée par les pouvoirs
publics montre que si 40% des entreprises
françaises le pratiquent, elles sont 60% en
Italie et 70% en Grande-Bretagne. Dans ces
pays, cela fait partie d’une culture d’entreprise et l’on ne se pose même plus la question.
Ce retard est sans doute dû au peu d’intérêt
porté au sujet par les écoles d’ingénieur ou
écoles techniques. En France, la culture d’ingénieur reste très forte, avec une prédominance des aspects techniques sur le marketing
et le design, pourtant fondamentaux pour
déterminer les valeurs d’usage du produit. À
l’inverse, il existe des sociétés, comme Apple
par exemple, qui ont bâti leur ADN autour de
ces valeurs et qui en tire aujourd’hui l’essentiel de leur valeur ajoutée.
- Vous avez vous-même un parcours brillant –
ébéniste de formation, diplômé d’architecture
d’intérieur à l’École Boulle et en design industriel aux Arts décoratifs de Paris. Vous êtes
aussi passé par le centre de design Renault.
Que puisez-vous en travaillant avec les entreprises industrielles de notre département ?
J’ai d’abord voulu devenir ébéniste parce que
j’ai toujours aimé bricoler avec mes mains. Je
suis certes passé par Renault mais je n’aurais
jamais dessiné des voitures toute ma vie. Ce
qui m’intéresse, c’est de passer d’un projet à
un autre, dans des milieux très différents.
Après un parcours à Paris ou Lyon, je suis
revenu à Saint-Etienne. Nous avons ici une
dynamique fabuleuse sur le sujet, et la création de la Cité du Design, à rayonnement
national et international, vient encore renforcer ce pôle. Je suis ainsi co-fondateur du collectif Designer + qui rassemble une quarantaine de designers et de professionnels
associés - architectes, ergonomes, bureaux
d’études… Nous avons dans ce département
un passé industriel très riche. Le design est
bien une activité économique faite pour que
les entreprises vivent mieux et génèrent du
business.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 13
Bernard Ecabert, responsable du bureau d’études de la société Titan, devant le camion-tracteur d’Ariane V.
DOSSIER
Produits rares : des fabrications
très spéciales en Roannais
Quel point commun entre
le camion-tracteur de la fusée
Ariane, un clavier de TGV,
une prothèse de hanche,
un instrument de contrôle
de puits pétrolier, un distributeur
de sacs pour déjections canines
et un groupe électrogène ?
Tous font partie de la longue
liste de produits de niche
conçus et fabriqués en Roannais.
L’
économie roannaise s’est
considérablement diversifiée ces vingt dernières années.
Alors qu’elle était essentiellement tournée vers le textilehabillement, la mécanique et la
métallurgie jusqu’au milieu des
années 80, elle a, peu à peu,
investi de nouveaux marchés.
Cette multi-sectorisation s’est
matérialisée par l’émergence
d’entreprises nouvelles, le développement de produits souvent
très innovants, répondant aux
besoins de marchés naissants ou
de marchés de niche.
Sur les pistes du Dakar
La société Téléflow, à l’origine
d’un ingénieux système de gon14 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
flage-dégonflage de pneumatiques en roulant, est l’un des
symboles de ce développement
hors des sentiers battus.
Téléflow, c’est à la fois une
innovation technologique de
génie et un positionnement
commercial millimétré. “Les
pneumatiques se gonflent en
quelques minutes et se dégonflent en quelques secondes”,
explique Stéphane Fazékas, son
fondateur. Créée voici une quinzaine d’années, la société s’est
d’abord fait connaître sur les
pistes du Dakar avant d’explorer avec succès différentes
niches dans le militaire, les
véhicules spéciaux (lutte contre
l’incendie, sondages pétro-
PRODUITS RARES : DES FABRICATIONS TRÈS SPÉCIALES EN ROANNAIS DOSSIER
liers...) et plus récemment
l’agriculture. Preuve de sa montée en puissance, Téléflow a
quadruplé son effectif en quatre
ans pour atteindre aujourd’hui
la vingtaine de salariés, dont la
moitié de niveau BTS. Recruter
et former de nouveaux collaborateurs est un exercice difficile
lorsque l’on détient un savoirfaire très spécifique. Pour
Laurent Besson, directeur adjoint
de Téléflow : “Il est certain qu’il
n’y pas d’écoles qui forment à
notre produit”, explique-t-il.
Pour nous, la filière la plus
proche est sans doute la mécatronique. Nous venons d’ailleurs d’embaucher un jeune
ingénieur tout juste sorti d’une
école clermontoise spécialisée
dans ce domaine. Ensuite, c’est
la formation interne qui fait la
différence. Il y a une connaissance du produit à acquérir.
C’est pour cette raison que nous
recrutons des personnes sur
leurs capacités techniques, bien
entendu, mais aussi sur leur
motivation, leur rigueur, leur sens
de l’effort, leur persévérance.
Ce type de produit rare, très
spécifique, nous n’en fabriquons pas des milliers par jour
et l’on ne travaille pas non plus
à 100 à l’heure. Il doit exister, si
ce n’est un amour du produit, au
moins un vrai attachement”.
bien loin des anciennes usines
Conté et Corgié, elle fait partie
des deux derniers fabricants
français aux côtés du géant BicConté. Elle a été rachetée, en
2001, par Denis Pivot, un
enfant du pays, ancien directeur
logistique Europe du géant
mondial de l’outillage Stanley.
Consciente qu’elle n’était pas
de taille à lutter face aux mastodontes européens, CFC s’est
positionnée sur le marché du
crayon professionnel à destination du bâtiment et sur le marché publicitaire. Un bon crayon
se jugeant avant tout sur sa
mine, savant mélange fait d’argile, de noir de fumée et de graphite, le savoir-faire est déterminant pour obtenir un produit
d’excellence. “Plus que pour
tout autre PME, le défi à relever
en permanence est celui de la
formation. Nous sommes sur
des savoir-faire qu’on ne peut
acquérir qu’en interne”, estime
Denis Pivot. Comme tout bon
coach sportif, il s’efforce de
doubler tous les postes de son
unité de fabrication. “Je dois
avoir en permanence deux personnes de bon niveau par
savoir-faire. Sans cela, notre
organisation est en danger.
Nous arrivons à faire des produits formidables dans nos
PME car l’on s’appuie sur des
gens très compétents”.
L’envie de faire vivre des
produits chargés d’histoire
Chirurgien de l’informatique
Un sentiment que partage complètement Denis Pivot, à la tête
de la Compagnie Française des
Crayons (CFC), basée à Lay. “Il
faut que collectivement on
sente cette envie de faire vivre
le produit, de participer à son
évolution, à son amélioration.
Nous réalisons du spécifique,
du sur-mesure. C’est ce qui est
passionnant lorsque l’on se
situe sur une niche, qui plus est
lorsqu’on fabrique un produit
aussi chargé d’histoire que le
crayon”. CFC écrit au présent
un nouveau chapitre de la saga
du crayon en Roannais. Même
si, en terme d’effectifs (18 salariés à ce jour), la société est
Être isolé sur son marché peut
parfois se révéler pénalisant en
terme de R&D. Difficile en
effet de s’appuyer sur les initiatives collectives, de partager les
expériences avec des confrères.
Florent Chassignol, à la tête
d’In Virtuel, spécialiste français
de la récupération de données
informatiques perdues, a contourné la difficulté en élargissant
ses partenariats professionnels.
“Je ne voulais pas que notre
spécificité nous oblige à évoluer
en vase clos. Je suis donc parti à
la recherche de collaborations
et j’ai trouvé mon bonheur avec
l’association Loire Numérique,
un véritable concentré de matière
grise et de technologie. Quand
on veut vraiment s’ouvrir, on y
parvient. C’est un peu comme
les gens qui martèlent qu’il n’y
a pas de culture à Roanne. À
mon avis, c’est qu’ils ne doivent
pas beaucoup chercher”. In
Virtuel vient de créer des centres agréés en région parisienne
pour se rapprocher de sa clientèle, et envisage d’en faire de
même dans toute la France.
“Notre éloignement est un peu
pénalisant, mais je ne regrette à
aucun moment d’avoir développé In Virtuel à Roanne. J’en
veux pour preuve l’évolution de
certains de mes concurrents parisiens. Les prix de l’immobilier
et l’importance de leur masse
salariale ont limité leur croissance. La nôtre a été beaucoup
plus rapide”. Côté recrutement,
le chirurgien de l’informatique
a aussi sa méthode : “J’essaie
de “faire mon marché” auprès
de jeunes professionnels roannais
qui sont allés faire leurs armes à
Paris ou à Lyon et qui ont envie
de revenir à une meilleure qualité de vie”.
Se créer des réseaux pour lutter
contre l’isolement lié à la singularité de son produit sur son
propre bassin d’emploi, c’est
également ce que fait Evolutis,
le fabricant de prothèses de la
hanche, basé à Briennon.
L’entreprise créée en 1999 par
Jean-Michel Peguet et Gérard
Pélisson, s’est appuyée sur le
pôle des technologies médicales
de Saint-Etienne pour soigner
son décollage à l’export, notamment en Inde. À Chirassimont,
Stevtiss, spécialisée dans la
fabrication de filtres à partir
de fil de verre, est le principal
Une force de Titan
pour tracter la fusée Ariane
P
armi tous les produits hors norme fabriqués en Roannais, celui que
vient de livrer la société Titan, basée sur la ZA de la Demie-Lieue, à
Roanne, détient incontestablement la palme. Pendant 18 mois, la société
détenue à 51% par le groupe Gimaex a travaillé à la fabrication du
tracteur de la fusée Ariane V ! Titan a donné naissance à un camion de 55
tonnes capable d’emmener la fusée de son hall de fabrication à son pas de
tir. “Cela se fera en deux fois, explique Bernard Ecabert, responsable du
bureau d’études. Un premier trajet de trois kilomètres pour aller jusqu’au
bâtiment “carburant” puis un second, de trois kilomètres également, pour
atteindre la rampe de lancement”. Le tout à 4 km/h. Pour tracter les 2050
tonnes d’Ariane V - l’équivalent de 55 poids-lourds -, Titan a équipé son
véhicule d’un moteur Man de 540 chevaux. La boîte à vitesse mécanique
est dotée d’un convertisseur de couple. Une transmission hydrostatique
permettra d’atteindre une précision au centimètre dans l’approche finale.
Des radiateurs spéciaux ont été installés, à la fois en raison de la puissance
développée et de la température voisine de 35° sur site guyanais de
Kourou. Compte tenu de la proximité de la mer, le châssis a été galvanisé.
Titan (dix salariés) a réalisé en interne les études et l’assemblage mais a
confié la fabrication des pièces (usinage, découpe-laser, hydraulique...) à
des sous-traitants, dont plusieurs Roannais. L’ESA (Agence Spatiale
Européenne) a investi plus de 800 000 euros dans ce véhicule qui
permettra de réaliser diverses missions de transports sur le site de Kourou.
“Ce sera un peu leur couteau suisse”, indique le jeune ingénieur, à bonne
école au côté de Bernard Bouverans, l’homme qui a compris avant tout le
monde l’avenir doré promis à ces fabrications géantes. Titan a déjà
construit des camions de 240 tonnes pour tracter des convois nucléaires et
fabriquera, pour Gimaex, le chassis d’un crash-tender hors norme capable
d’emmener 12 000 litres d’eau et d’atteindre 80 km/h en 25 secondes
grâce à des moteurs de 800 chevaux. Un véhicule rendu nécessaire par
l’arrivée de l’A380 sur les grands aéroports internationaux. En attendant,
le tracteur d’Ariane V vient de prendre la mer au Havre pour un voyage de
trois semaines. Il sera opérationnel pour le premier tir 2010 de la fusée
européenne.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 15
DOSSIER PRODUITS RARES : DES FABRICATIONS TRÈS SPÉCIALES EN ROANNAIS
fournisseur européen des fonderies d’alliage de non-ferreux, de
plusieurs constructeurs automobiles, de l’industrie aéronautique... Seule sur son marché en
Europe, elle a développé une
R&D en collaboration très
étroite avec ses clients et futurs
clients. “Nous fabriquons de très
faibles volumes mais aux caractéristiques techniques très pointues”, indique Marc Stévenin.
Ses filtres, capables de résister à
une température de 1200 degrés,
servent à couler l’aluminium en
répartissant les flux de métal.
Réagir aux besoins
des marchés
Certaines entreprises roannaises
sont de véritables spécialistes
du développement de produits
dans l’air du temps. Outre le
Toutounet (voir encadré), Sepra,
installée près de Charlieu, a
développé une déchèterie
mobile, alternative originale à la
collecte classique des déchets
Le jour où Toutounet a balayé les motocrottes parisiennes
S
entir un marché potentiel, répondre à un besoin précis, c’est l’objet du produit sur-mesure... Sepra
Environnement, installée en pays de Charlieu, a assis son développement sur un produit né à la toute fin des
années 90 : le Toutounet. “L’histoire du Toutounet est assez incroyable, explique le gérant de Sepra. Il a été imaginé
par un ingénieur de la ville de Moulins, Daniel Sennepin. J’ai découvert son invention par hasard dans un bureau.
J’ai passé un accord avec la ville et j’ai déposé la marque en son nom. Nous assurons la commercialisation contre le
versement de royalties chaque trimestre. Ce type d’accord entre une entreprise et une collectivité est très rare en
France”. Plus de 15 000 exemplaires du Toutounet sont désormais présents dans 1200 villes françaises et étrangères.
Ce distributeur de sacs pour déjections canines est entré par la grande porte en 2002. “La Ville de Paris cherchait des
solutions pour lutter contre l’augmentation de déjections sur ses trottoirs : 16 tonnes par jour”, reprend le chef
d’entreprise. En quelques semaines, Toutounet a séduit la capitale et les médias. “On a fait toutes les télés, de
Ruquier à Télématin... C’était l’époque des fameuses motocrottes. Le Toutounet les a envoyé au garage”. Face à la
concurrence, Toutounet présente deux avantages : un nom efficace et des explications directement imprimées sur le
présentoir. “C’est simple, mais il suffisait d’y penser”. Le propriétaire enfile le sac, saisit la déjection, retourne le sac
et le jette dans la poubelle attenante. Aujourd’hui, Toutounet fait partie des marques les plus connues de France.
“Un peu comme le Frigidaire”, sourit l’heureux distributeur qui sous-traite la fabrication régionalement. Dans
chaque Toutounet, 100 à 200 sacs sont à disposition du public, 800 autres sont en réserve dans un boîtier fermé à
clé. “Nous sommes présents en Belgique et en Espagne. Avec notre deuxième génération “imitation bois”,
présentée au récent salon des maires, nous allons nous attaquer à d’autres marchés aux Pays Bas et en Angleterre.
Nous allons également nous appuyer sur une commerciale terrain”.
encombrants ou volumineux.
“Si le citoyen ne vient pas à la
déchèterie, c’est la déchèterie
qui viendra à lui”, explique la
plaquette commerciale de
Moving’Tri. Composée d’une
remorque et de cinq bennes,
la déchèterie mobile de Sepra
est tractée par un camion. Une
fois sur le lieu d’exploitation
(un village, un quartier, un
ensemble immobilier, une sur-
face de vente...), le chauffeur
déplie des rampes d’accès. Les
automobilistes n’ont plus qu’à
les emprunter, stopper leur
véhicule sur la plateforme et
jeter leurs déchets dans les
Diamoco parmi les acteurs mondiaux
du forage pétrolier
À
Parigny, il n’y a toujours pas de pétrole mais on ne manque décidément
pas d’idées. En particulier chez Diamoco, groupe spécialisé dans le
forage pétrolier. À sa tête, Jean-Pierre Fréchet, Roannais d’origine et
géologue de formation. Pendant 15 ans, il a travaillé pour un important
groupe pétrolier américain avant de voler de ses propres ailes et d’installer le
siège de sa société sur ses terres d’origine. “Le fait que l’industrie roannaise
ne soit pas tournée vers les activités pétrolières ne pose aucun problème. À
une époque, il aurait peut-être été préférable de m’installer dans les bassins
parisiens ou aquitains. Aujourd’hui, non. Nos marchés sont mondiaux. Côté
recrutement, nous avons un peu de mal à intégrer des cadres administratifs.
En R&D, nos ingénieurs ont découvert le Roannais et ont vite apprécié sa
qualité de vie”. Diamoco chapeaute plusieurs sociétés. Sagemines, créée en
1998, est spécialisée dans la fabrication de fluides de forages pétroliers et
l’ingénierie de forage. “En fonction des régions et des profondeurs, on ne
traverse pas toujours les mêmes types de terrain. On peut trouver des
terrains argileux, du grès, du calcaire, différents sels. Sagemines propose les
fluides adaptés à ces zones géologiques variées afin de réaliser le forage
dans de bonnes conditions”. En 2005, Diamoco a repris Géo-RS, spécialisée
dans le contrôle des forages et la fabrication d’équipements nécessaires au
contrôle des puits. “Dans le pétrole, il existe une dizaine de métiers
différents. Nous en maîtrisons deux”. Sur la partie fluides, Diamoco détient
30% du marché français et 100% sur le contrôle. Déjà très présent à
l’étranger, le groupe a intensifié ses activités au grand large. “En 2009, notre
activité en Europe a baissé en raison de la chute du prix du baril. En juillet,
nous avons donc pris un virage à l’export à 180°. Nous devons être prêts pour
les années 2011-2014 qui seront de grandes années”. Avec un nouveau choc
pétrolier attendu pour... 2015. “Ce choc nous paraît inévitable car le marché
ne pourra pas satisfaire intégralement les demandes de la Chine et de l’Inde
16 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
principalement. Dans ces conditions, un baril à 300 dollars n’est pas exclu”.
Diamoco (44 salariés, 7,9 millions d’euros en 2008) opère en Belgique, aux
Pays-Bas, en Espagne, en Algérie, en Tunisie, un peu au Maroc, en Lybie, en
Iran et lorgne sur l’Irak. Jean-Pierre Fréchet faisait partie de la délégation de
20 chefs d’entreprises français présents à Bagdad, début novembre, pour la
réouverture de l’ambassade de France fermée depuis sept ans. “L’Irak est une
éponge à pétrole, la deuxième réserve au monde”. Voici deux ans, le chef
d’entreprise roannais a également créé Diamoco Énergie, actionnaire de la
société Bridge Oil, laquelle vient d’obtenir une concession dans le bassin
parisien. Comme l’œnologue qui achète ses premières vignes, Jean-Pierre
Fréchet a réalisé un rêve. Celui de devenir exploitant à son tour. “On pense
forer à l’été 2010. Il s’agit d’un petit champ situé près de Montargis. Il devrait
produire 150 barils/jour”. Enfin, Diamoco Skycrest va investir 1,2 million
d’euros afin de doter le site de Parigny de 1000 m2 supplémentaires. Une
douzaine d’emplois seront créés.
PRODUITS RARES : DES FABRICATIONS TRÈS SPÉCIALES EN ROANNAIS DOSSIER
Les claviers d’Arc en Ciel
font le beau temps dans le TGV
E
bennes appropriées (métaux,
végétaux,
électro-ménager,
papiers...). En fin de journée, les
bennes sont vidées dans une
déchèterie classique. Plusieurs
communes ou communautés de
communes (Montluçon, Moulins,
St-Gilles-Croix-de-Vie, CorbeilEssones, Vert-le-Grand, Montbrison, Pic St-Loup, Liège en
Belgique...) ont déjà adopté
Moving’Tri, proposée à la vente
ou à la location (demi-journée,
journée, semaine...). Des contacts
existent avec la Guyane, le
Brésil, le Pérou, l’Algérie.
“Pour ce genre de produit,
l’idée part souvent d’une observation, d’une discussion puis
d’un croquis au coin d’une
nappe, explique le gérant de
Sepra. Ce fut le cas de
Moving’Tri : j’ai eu l’idée au
cours d’un déjeuner, un spécialiste du droit vérifiait l’après-
midi même l’existence ou pas
d’un tel procédé et le lendemain
je déposais la marque”. Autre
innovation toute récente de
SEPRA, en lien avec l’interdiction de fumer dans les lieux
publics : un cendrier de rue nouvelle génération, facile à vider,
conçu pour résister au vandalisme et aux intempéries. “Ce
sera le moins cher sur le marché
où la concurrence est désormais
virulente. Il sera à la fois esthétique et pratique : on pourra
évacuer le sable qui sera remplacé grâce à des recharges en
petits sachets que nous vendrons séparément”.
À Saint-Nizier-sous-Charlieu,
Pramac France (46 salariés,
36 millions d’euros de chiffre
d’affaires en 2008) a également
mis plusieurs cordes à son arc
en constituant un véritable
“pôle énergie” autour de
n créant Arc en Ciel, à Roanne, au tout début des années 80, Jean-Yves
Préfole ne s’imaginait pas qu’il participerait un jour à la fabrication des
claviers de pilotage des AGV, nouvelles versions des TGV. “Nous étions une
société de sérigraphie tout ce qui a de plus classique, explique-t-il. Si l’on
avait été dans une grande ville, nous aurions continué sur nos marchés du
textile. Mais compte tenu de la concurrence locale, j’ai eu peur qu’il n’y ait
pas de travail pour tout le monde”. Arc en Ciel a donc joué la
diversification en fabriquant, dans un premier temps, des étiquettes
techniques destinées à des machines de production. “Nous jouons un peu
les diplomates, sourit le chef d’entreprise. Les ingénieurs conçoivent des
machines formidables mais il est parfois compliqué pour l’utilisateur de s’y
retrouver”. Arc en Ciel a donc investi toutes les niches commerciales
nécessitant des interfaces “homme-machine”. Les claviers qu’elle fabrique
comportent deux types d’éléments : le décor d’une part et la partie
électrique de commandement d’autre part. “C’est toujours de la
sérigraphie mais avec énormément de technologie”. Désormais basée à
Régny, Arc en Ciel est passée progressivement du clavier mécanique au
clavier capacitif. “L’avantage du clavier capacitif, c’est sa fiabilité. En
tapant sur une touche, l’utilisateur prélève un champ qui est perturbé et
qui réagit. Il n’y a pas d’action mécanique”. Elle fabrique les claviers de
commandes de différentes machines produites par le valentinois Marken
Imaje, numéro un mondial du marquage jet d’encre dans l’alimentaire.
“Grâce à eux, nos productions se retrouvent en Chine, au Brésil, aux ÉtatsUnis”. Certains claviers sont traduits en une dizaine de langues, de
l’anglais au chinois, de l’hébreu à l’arabe. Arc en Ciel travaille également
pour l’aéronautique au sol (claviers pour vérificateur d’étanchéité des
hublots avant chaque décollage), pour un spécialiste de l’instrumentation
de réglage d’antennes de télétransmission, pour le Roannais Teleflow,
spécialisé dans le gonflage-dégonflage de pneumatiques, ou encore pour
Mettler Toledo, fabricant de balances alimentaires. “L’un de nos premiers
clients était Testud”, se souvient Jean-Yves Préfole. C’est grâce à un
intermédiaire, la société Centralp, qu’Arc en Ciel a décroché le marché de
l’AGV. “C’est la récompense de cinq années de R&D dans le capacitif qui
présente aussi l’avantage de fonctionner à travers le verre, ce qui doit être
le cas dans un poste de pilotage AGV. Nous fournissons les huit cabines
fabriquées chaque mois en France. Nous avons un contrat d’exclusivité
avec Alstom sur le ferroviaire car nous avons bénéficié de l’apport d’un de
leurs ingénieurs pour développer ce produit”. Arc en Ciel a réalisé un
chiffre d’affaires d’un million d’euros en 2008. “La crise a perturbé la
visibilité de nos donneurs d’ordres. Notre chiffre 2009 sera donc un peu à
la baisse mais avec une bonne rentabilité”, indique Jean-Yves Préfole, tout
heureux de la montée en puissance de... l’iPhone ! “C’est une pub
formidable pour le capacitif ! L’iPhone va doper de façon incroyable le
marché du tactile”.
produits techniques. D’abord
des groupes électrogènes, son
cœur de métier : elle en fabrique
désormais 94 000 par an. Des
micro-éoliennes ensuite : elle
proposera prochainement aux
particuliers et aux entreprises
des équipements de 60 cm à
3,80 m, au design signé Starck.
Des panneaux photovoltaïques
enfin, fabriqués par sa filiale
Suisse et dont elle assurera
la commercialisation dans
l’Hexagone.
Faire vivre les produits
inscrits dans le patrimoine
La maîtrise “d’un savoir-faire
rare en lien avec l’histoire
industrielle locale, reposant sur
la maîtrise des techniques traditionnelles ou de haute technicité” a également permis à plusieurs entreprises roannaises
d’entrer, de leur vivant, au
Panthéon du patrimoine économique français. En 2007, le
fabricant et éditeur de tissus
pour l’ameublement, principaROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 17
DOSSIER PRODUITS RARES : DES FABRICATIONS TRÈS SPÉCIALES EN ROANNAIS
lement de soieries, Veraseta,
basé à Charlieu, a obtenu le
label “entreprise du patrimoine
vivant” délivré par le Ministère
de l’économie et des finances.
Simple titre honorifique ou
véritable atout commercial ?
“Un peu entre les deux, commente Franck Lorton, l’un des
dirigeants de l’entreprise. Ce
n’est pas ce que l’on met d’emblée en avant pour vendre nos
collections mais en terme
d’image, je peux vous assurer
qu’on s’en sert et que c’est efficace. Cela vient appuyer notre
discours commercial. Pour nous,
ce label a vraiment une valeur.
C’est plus qu’une récompense,
c’est une reconnaissance”.
Veraseta (“la vraie soie” en
latin) emploie 17 personnes sur
son site de fabrication de
Charlieu. Elle fabrique des
18 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
étoffes principalement destinées au marché de la décoration
haut de gamme (rideaux, tentures murales, sièges, abatjour...), diffusées à travers un
réseau de professionnels de la
décoration (tapissiers, décorateurs, boutiques…) ou de revendeurs textiles. Elle occupe les
marchés de la décoration et de
l’habillement haut de gamme :
confection sur mesure (robes de
mariées...), costumes (théâtre,
opéra, cinéma...), haute couture,
“même si l’année 2009 a été
compliquée sur ce créneau”. La
robe de mariée de Lady Diana,
les rideaux du salon rouge de
l’Hôtel Matignon et les robes
du film de Sofia Coppola,
Marie-Antoinette, ont été tissés
dans les ateliers Veraseta dont
les soieries ont également été
utilisées pour aménager l’hôtel
particulier du Sultan de Brunei
à Paris, plusieurs palaces parisiens (le Ritz, le Plaza Athénée,
le Bristol), les Palais de la
République (Elysée, Sénat,
Assemblée Nationale...), la
Cour britannique (Windsor,
Buckingham Palace...). “À
l’heure de la standardisation,
nous avons fait le choix du surmesure. Cela répond à la
demande d’une clientèle haut
de gamme qui refuse l’uniformisation”, explique Franck
Lorton.
Le Roannais
bien représenté
En Rhône-Alpes, seules 55
entreprises (sur 480 en France)
dont six dans la Loire bénéficient de ce label récompensant
la rareté d’un savoir-faire. Le
Roannais est l’un des territoires
français les plus représentés :
outre Veraseta, Rachel Tex
(Lay, spécialisée dans la maille
Rachel pour textiles techniques
de pointe), la literie BrissayChâtre (Saint-Just-en-Chevalet,
spécialisée dans la fabrication
de matelas, sommiers, lits et
accessoires de literie), les faïenciers Leclerc et Lardin (Ouches,
héritiers de l’École Roannaise
de la faïence) et les Bijoux de
l’Oppidum (Saint-Jean-SaintMaurice, spécialisés dans la
reproduction de pièces de bijouterie et d’orfèvrerie de l’Antiquité) font partie de cette très
étroite et prestigieuse sélection.
Dossier réalisé
par Frédéric Thomasson.
COMMUNIQUÉ
GESTION DE PATRIMOINE
FISCALITÉ
Que faire d’ici la fin de l’année ?
Question rituelle qui a son importance en France
tant la fiscalité évolue au rythme des Lois de Finance.
L
a fin de l’année est la
période où chacun s’interroge sur sa pression fiscale
en fonction de ses revenus
dont le montant commence à
être perceptible. Si le projet de
Loi de finance 2009 prévoit
plusieurs mesures concernant
les patrimoines des particuliers, deux idées principales
sont à retenir dans la droite
ligne de la précédente loi de
finance : la volonté marquée
du législateur de transformer
toute déduction de revenus en
réduction d’impôts et d’en plafonner l’avantage.
Plus que jamais, il faudra cette
année simuler l’économie fiscale réalisée pour respecter le
plafond des niches fiscales.
Concernant vos plus-values
Profitez du seuil d’exonération
des plus-values de 25 732 euros
sur vos cessions annuelles.
Inversement, pensez cette
année à externaliser les moins
values latentes générées par la
crise financière et ainsi minorer
vos plus-values futures en réalisant des cessions/rachats. Cet
exercice pourrait s’avérer plus
pertinent puisqu’à partir de
2010, les contributions sociales
pourraient être dues dès le
premier euro de plus-value.
Pensez, en cas de moins value,
à “basculer”, après cession de
vos actifs financiers, vers
des enveloppes de placement
fiscalement privilégiées de
type contrats d’assurance-vie,
PEA…
Concernant l’impôt
sur le revenu de 2009
a) Le Girardin, volet industriel,
permet toujours de générer
une réduction importante
sur votre impôt sur le revenu
en proposant une réduction
de 120 à 129% de votre
investissement.
b)Les FIP/FCPI vous offrent
toujours une réduction de
25% du montant investi
dans la limite de 3 000 euros
en FIP et 3 000 euros en FCPI ;
limites doublées pour un
couple.
Privilégier la stratégie Girardin
à partir de 30 000 euros d’impôts et les FIP/FCPI en dessous
de ce seuil.
c) L’investissement direct dans
une PME, quand il est possible, est également source
d’une réduction d’impôt à
hauteur de 25% de votre
investissement, dans la limite
de 25 000 euros et le double
pour un couple (avec possibilité de reporter sur cinq
ans en cas de dépassement
du plafond).
Concernant l’immobilier
L’immobilier constitue toujours un actif majeur dans
votre stratégie patrimoniale et
peut être source de réduction
d’impôt. En fonction de votre
capacité d’épargne, vous choisirez les dispositifs Scellier,
Malraux, loueurs en meublé
non professionnel, Bouvard.
Les lois de finances n’étant pas
rétroactives, il est préférable
de signer les acquisitions avant
la fin décembre car les critères
du dispositif Scellier peuvent
évoluer et seuls les biens
répondant aux nouvelles
normes écologiques pourraient bénéficier d’un taux de
réduction majoré. Enfin, 2009
est la dernière année pour profiter des lois Robien, Borloo et
Malraux (ancien dispositif qui
permet d’imputer des déficits
sur le revenu global).
Concernant l’ISF
Trois pistes d’optimisation doivent être approfondies :
a) Agir sur votre base taxable
- en gratifiant vos proches,
réalisez des donations en
pleine propriété ou en usufruit temporaire,
- en investissant, temporairement, dans la nue propriété d’un bien immobilier.
b)Si vous êtes entrepreneur,
mettez en place un engagement de conservation collectif
de vos titres, qui, sous certaines conditions peut générer un abattement de 75%
de la valeur de ces titres en
cas de succession ou en cas
de non exonération au titre
des biens professionnels.
c) Vous pouvez anticiper une
déduction sur votre cotisation
ISF en investissant dans une
Eric Graziano, expert-comptable
PME ou dans un produit collectif proposé par votre
consultant. En investissant
avant le 31 décembre vous
gagnerez un an sur le délai
de détention de cinq ans.
L’ensemble des pistes évoqué
reste varié et attrayant à partir
du moment où l’on reste
attentif à la rentabilité de
l’opération. Comme nous
l’évoquions en préambule, ces
dispositifs sont plafonnés cette
année et nécessitent un regard
plus attentif encore.
NOS PRÉCONISATIONS
> Nous vous rappelons que
ces opérations doivent être
réalisées avant tout par
rapport à leur performance
globale.
> Les contribuables qui
profitent du bouclier fiscal
éviteront les investissements sources de réduction
d’impôt.
> Profitez des avantages
fiscaux actuels car la loi de
finance va inévitablement
les modifier.
Cabinet GRAZIANO & REBILLET - 50, rue Albert Thomas - 42335 ROANNE CEDEX
Tél. : 04 77 44 56 36 - E.mail : [email protected] - Site Web : www.c-gr.com
INDUSTRIE
Motorop BRM Industries :
80 bougies dans le moteur
Installée à Riorges, la société
dirigée par la famille Besson
fait partie des spécialistes
français de la rénovation
de moteurs automobiles et
industriels. PSA, Renault, la SNCF
et les réseaux de transports
en commun de plusieurs
grandes villes de France
lui font confiance.
a société riorgeoise MBI (Motorop
BRM Industries), née à la fin des
années 20, vient de fêter ses 80 ans.
Trois générations se sont succédées à la tête
de cette entreprise de mécanique aux donneurs d’ordres nationaux : Louis Besson, le
fondateur, a passé les commandes à son fils,
Guy, en 1958, avant que celui-ci ne donne à
son tour les clefs à son fils, Michel. Et la quatrième génération fait ses gammes. “Mon fils
Romain a intégré l’entreprise, explique
Michel Besson. Il est en charge de la partie
commerciale, et plus particulièrement du
développement de nouveaux marchés”.
De l’huile a coulé dans les rouages depuis la
création du premier atelier de rectification de
cylindres et vilebrequins par messieurs
Chuillat et Besson. L’entreprise a multiplié
les activités et les développements tout en suivant un fil conducteur permanent : “À toutes
les époques, l’entreprise a fait de la rénovation de moteurs”, explique l’actuel Pdg. À
commencer par celui de la célèbre 2 CV : “Au
total, on en a rénové 250 000. Nous en faisons
encore 400 par an, principalement pour des
collectionneurs”.
Sur le marché automobile, MBI travaille pour
Renault et PSA. Elle redonne aussi du tonus
aux moteurs d’autobus de réseaux urbains et
suburbains. “Nous travaillons pour des
réseaux d’agglomérations très importants
comme Lyon, Bordeaux, Montpellier ou
encore Nîmes”. MBI est également aux petits
soins pour les moteurs auxiliaires des TER et
postule à d’autres marchés sur des moteurs de
tractions, toujours pour la SNCF. Résolument
tournée vers l’avenir, l’entreprise, qui
L
20 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
de la société APRRES
Industries, au côté de
plusieurs partenaires
industriels, dont une
majorité de ligériens.
“Nous sommes toujours l’un des deux plus
importants actionnaires
et nous sommes fiers
d’avoir lancé cette
démarche collective
au moment où l’on
parlait encore peu
d’éco-industrie, d’écoproduits ou de maintien
en condition opérationnelle des matériels
lourds”, indique-t-il,
très attentif aux projets naissants dans ce
domaine en Roannais :
“Il est question aujourd’hui de créer un pôle
de mécanique durable
sur Roanne. J’espère
que les porteurs de ce
projet n’oublierons
pas, qu’il y a quelques
années, APRRES, bien
Trois générations de Besson unis par la même passion :
Romain, Guy et Michel.
soutenu par les élus
économiques locaux,
emploie 60 personnes et bouclera l’année avait réalisé des études très poussées sur la
2009 à six millions d’euros de chiffre d’af- déconstruction et la revalorisation des matéfaires, a lancé, en septembre dernier, un pro- riels roulants. Avant d’engager de nouvelles
gramme de rénovation de systèmes d’injection dépenses publiques, il serait peut-être judihaute-pression (Common Rail). “Nous cieux de s’appuyer sur ces études. J’espère
essayons d’anticiper les évolutions de notre surtout que, cette fois-ci, il y aura la volonté
profession. Diriger, c’est aussi prévoir. Nous politique nécessaire pour que cela
essayons d’être à l’écoute”, commente débouche. Si tel est le cas, toute la filière
Michel Besson. De plus en plus présente sur sera gagnante”. D’autant que la réglementales marchés industriels, MBI s’est spécialisée tion européenne se veut de plus en plus
dans la rénovation de moteurs d’engins de drastique : en 2015, le taux obligatoire de
BTP et réalise 5% de son activité sur des recyclage des matériels roulants passera de
marchés liés à l’agriculture.
85 à 95%. Une raison supplémentaire pour
passer la vitesse supérieure...
Actionnaire d’APRRES Industries
Michel Besson est également convaincu des
vertus du collectif. MBI a fait partie des
fondateurs de l’association APRRES puis
INDUSTRIE
AEL Electronique
joue la carte de la performance
Spécialisée dans la fabrication
de cartes et de modules
électroniques, la PME
de Champoly a fait
appel au CIFOR Roanne
pour réorganiser ses outils
de fabrication. Avec succès...
nvestir, c’est bien. Réussir à intégrer
parfaitement ses nouveaux équipements
dans sa chaîne de production, c’est
encore mieux ! À Champoly, AEL
Electronique, spécialisée dans la fabrication
de cartes et de modules électroniques, a fait
appel au dispositif “performance PME”,
proposé par le CIFOR Roanne, pour tirer le
meilleur parti d’un important investissement
matériel (500 K€) réalisé en début d’année
2009.
AEL a passé la vitesse supérieure en matière
d’insertion automatique en intégrant de
nouvelles lignes CMS (composants montés
en surface). L’entreprise dispose désormais
de trois lignes capables de poser de 30 000 à
50 000 composants à l’heure. “Quelle que soit
leur technicité”, insiste Vivien Pramalion,
32 ans, responsable qualité. AEL a confié sa
nouvelle organisation de production à un
intervenant proposé par le CIFOR. Celui-ci
a travaillé sur l’ensemble des flux : l’amélioration de la sortie “composants” a ainsi évité
des déplacements inutiles d’opérateurs, et il
en a résulté un gain de temps de 20%. Les
encours de fabrication ont également été
recalculés. “Leur redimensionnement a permis de réaliser 25% d’économies”, note
Sylvie Pramalion, 34 ans, assistante de
direction en charge des achats et de la relation-clients. Un important travail a été réalisé sur la priorisation de relance de pièces
via la GPAO interne signée Cegid. Le suivi
de production a également été soigné afin
d’améliorer encore la qualité de service.
I
Succession familiale en 2010...
En optant pour “Performance PME”, AEL a
fait le choix d’un dispositif court :
“L’opération s’est tenue sur quatre mois
avec huit demi-journées d’accompagnement.
Vivien Pramalion, responsable Qualité.
C’est une bonne formule car on ne perd pas
le fil, estime Vivien Pramalion. L’ensemble
du personnel a parfaitement adhéré. L’état
d’esprit a été très positif”.
L’action collective, cofinancée par la
Région Rhône-Alpes, a représenté un investissement très raisonnable pour la PME :
moins de 2500 euros. Elle a été menée dans
le droit fil des différentes démarches qualité :
ISO 9001 version 2000 et bientôt, en 2008,
la certification UL, la norme ROHS garantissant la non-utilisation de plusieurs éléments à caractère dangereux dont le plomb,
et surtout la norme IPC A610, “la bible de
l’électronique. Nous sommes classe 3, le
niveau le plus élevé”. Certifiée par
Schneider Corporate, AEL Electronique
réalise ses contrôles via un système de
vision optique AOI et a doté son personnel et
ses ateliers d’équipements antistatiques ESD.
La PME de Champoly réalise des petites et
moyennes séries de cartes électroniques
pour l’industrie, le médical et le militaire, de
la carte simple à la carte plus complexe
répondant à des technologies pointues.
L’autre société du groupe, Arvelec (HauteSavoie), intégrée en 2001, lui a permis de se
diversifier dans la domotique et l’automobile. “Elle réalise davantage de moyennes
séries, commente Vivien Pramalion. Quant
aux grandes séries, elles sont parties vers les
pays low-coast depuis longtemps”.
D’où une politique d’investissement soutenue
de la part de l’entreprise toujours dirigée par
son fondateur, Jean-Marc Miramand, tout
près cependant de passer le flambeau à ses
enfants, Sylvie Pramalion et Frédéric
Miramand, aujourd’hui responsable du service test. Ils se partageront la direction à
partir de septembre 2010. Le groupe AEL
réalise 17 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 100 personnes, dont 50 en
Roannais.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 21
COMMERCE
Natur’House grignote les parts de marché
Véronique Dupré est à la tête
de Natur’House Roanne,
une franchise experte
en rééducation alimentaire.
Basé sur un concept novateur
de “coaching diététique
gratuit”, ce nouveau commerce
compte atteindre rapidement
son poids de forme.
ien manger, cela s’apprend !
Installée depuis l’été, place des
Promenades, à Roanne, Natur’House
fait office de “coach” en alimentation pour
tous ceux qui veulent perdre quelques kilos
ou tout simplement garder la ligne malgré le
poids des ans. Véronique Dupré, 41 ans,
présente dans le commerce local depuis
1999 à la tête de l’enseigne Bouygues
Telecom, a découvert Natur’House lors du
salon de la franchise 2007, à Paris. “Je voulais découvrir de nouveaux horizons, de
nouveaux
marchés,
explique-t-elle.
Natur’House souhaitait développer son
réseau en France. J’ai rapidement été
séduite par la formule”.
Aujourd’hui, Natur’House, dont le siège
hexagonal se situe à Albi et l’international
en Espagne, compte 80 points de vente en
France et 1700 dans le monde. Sa réussite
repose sur un concept original : la gratuité
des conseils donnés par des diététiciennes
professionnelles et la vente, dans ses magasins, de produits de rééducation alimentaire.
À Roanne, Véronique Dupré s’appuie sur
les compétences d’Aurélie et de Céline, respectivement titulaires d’un BTS et d’un
DUT en diététique. “La première séance
dure une bonne demi-heure. Un questionnaire permet de connaître les habitudes alimentaires du client et ses éventuelles pathologies, même si les produits que nous
proposons sont complètement naturels. Il y
a toujours des relations de cause à effet : le
stress, par exemple, fait partie des causes
fréquentes de prise de poids. Dans ce que nous
B
proposons, il n’y a ni régime, ni privation
alimentaire. On rééquilibre simplement les
repas en tenant compte de la vie des gens”.
Un contrat moral
En fonction du bilan et des objectifs fixés,
les deux professionnelles conseillent les
produits Natur’House adaptés aux besoins
du client : brûles-graisses, produits drainants à base de plantes... “En général,
chaque personne utilise trois produits,
explique Véronique Dupré. Cela représente
une dépense d’environ 30 à 35 euros par
semaine pendant quelques mois”. Le panier
moyen est cependant un peu plus élevé, les
personnes suivies étant souvent tentées par
des produits naturels dérivés. Au total, le
magasin compte une cinquantaine de références.
Chaque semaine, le client a rendez-vous
place des Promenades pour faire le point en
un quart d’heure chrono : “Le coaching permet de remotiver les gens lorsqu’ils
connaissent des périodes de découragement.
Il y a un contrat moral entre nous : on ne
maintient pas, coûte que coûte, la relation
avec quelqu’un qui n’est plus motivé”.
Lorsque tout fonctionne bien, la perte de
poids avoisine les 800 g à 1 kg par semaine.
Une fois l’objectif atteint, il est temps de
passer à la phase de stabilisation, pas forcément la plus facile.
La clientèle est très variée : “Nous accompagnons beaucoup de personnes actives, à
60% des femmes. Mais l’éventail est vraiment très large, y compris quelques jeunes
de 16 ou 17 ans car la relation de confiance
avec Aurélie et Céline fonctionne bien”,
indique la commerçante roannaise, satisfaite
des premiers mois d’exercice d’autant que
son budget publicitaire n’est pas encore
épuisé. Natur’House Roanne est ouvert du
lundi après-midi au samedi, y compris entre
12 et 14 heures.
publicité dans Roanne Éco
contactez :
Cécile Talon ou Frank Tournery
04 77 44 54 64
Pour votre
22 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
COMMERCE
MBM ouvre la porte au mobilier durable
La société riorgoise,
spécialiste de l’aménagement
d’espaces de bureaux,
développe, en partenariat
avec son fournisseur principal,
Steelcase, une politique
vertueuse d’éco-conception.
nstallée depuis 2005 sur le site des
Portes de Riorges (700 m2 de vente), la
société MBM a toujours eu l’âme verte :
“C’est probablement lié à notre partenariat
avec le numéro un mondial de l’espace de
travail, Steelcase, dont nous sommes le
concessionnaire, commente Philippe Perron,
à la tête de l’enseigne riorgeoise. Au fur et à
mesure de l’implication de Steelcase en
faveur de l’environnement, MBM est allée,
elle aussi, vers la recherche d’exemplarité
dans ce domaine”.
Cette évolution s’est matérialisée par le référencement de produits de papeterie et de
consommables aux caractéristiques vertueuses. Tous les papiers vendus par MBM
sont conçus sans chlore. Une urne a également été installée dans le magasin afin de
récupérer les cartouches d’encres usagées.
“Deux urnes partent en recyclage chaque
semaine”, indique Philippe Perron.
L’entreprise s’efforce également de sensibiliser ses clients à l’utilisation de mobilier de
bureau respecteux du développement durable sous toutes ses formes : “Le respect de
l’environnement bien entendu, en utilisant,
par exemple, des produits bois issus de forêts gérées durablement, mais aussi le respect des salariés qui utilisent ces produits :
tous les matériaux utilisés par Steelcase bénéficient d’analyses chimiques extrêmement pointues”.
Adepte de l’éco-conception et partenaire du
réseau national ENVIE, Philippe Perron
veille à la recyclabilité des produits qu’il
commercialise. “Un fauteuil doit être conçu
de telle façon qu’en fin de vie son démontage soit réalisé pièce par pièce. Chacune
d’entre elles peut ainsi rejoindre la filière de
recyclage adéquate”. Il adhère au “Steelcase
Eco-service”, un dispositif consistant à
assurer une maintenance affinée du parc
mobilier du client. “Cela passe par un bon
entretien afin de prolonger la durée de vie des
éléments et par une remise en état sélective :
on ne change que les pièces défectueuses”.
I
Vente en ligne en 2010
MBM (12 salariés) compte un portefeuille de
1200 clients sur le bassin d’emploi roannais.
Depuis deux ans, Philippe Perron s’appuie
sur un commercial-terrain pour développer
son rayon d’action, notamment en direction
de la Saône-et-Loire toute proche. “Nous
avons désormais une image très fiable
d’aménageurs d’espaces de bureaux. Nous
allons sur place, nous faisons des plans en
3D. Le service est notre priorité. Une commande arrivée le soir avant 20 heures est
livrée le lendemain avant la fin de matinée”.
La distribution est sous-traitée à un partenaire local, Bel Transports.
Plus que jamais sous licence d’enseigne
Calipage (14 000 références catalogue dont
4000 disponibles en magasin), MBM a réalisé
un chiffre d’affaires 2008 de 2,4 millions
d’euros, dont environ un tiers réalisé à partir
de son site des Portes de Riorges. “Nous
sommes très satisfaits de cette montée en
puissance, commente Philippe Perron. Sur
notre ancien site, la vente directe en magasin
ne dépassait pas 10%”.
L’entreprise compte encore développer cette
approche commerciale multi-canaux (magasin, B to B, Internet pro), en mettant en ligne
des sites marchands “grand public” dès 2010.
Deux marques sont d’ores et déjà déposées :
chicburo.com et burodirect.com...
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 23
TOURISME
Un nouveau royaume pour les Palais
À Ambierle, Yann et
Sylvie Palais cultivent
leur différence.
Après avoir
diversifié leur offre,
notamment en vins
blancs et rosés,
ils développent
le circuit-court grâce
à un ancien cuvage
de 240 m2 transformé
en équipement
œno-touristique.
epuis 1956, c’était un
terrain à l’abandon...
En quelques années,
Yann et Sylvie Palais en ont
fait un lieu de tourisme œnologique de premier plan. “On
a redonné une robe de vigne
au village d’Ambierle”,
explique joliment le propriétaire des lieux. Yann Palais, 38 ans, a su faire
fructifier son BTS de viticulture-œnologie,
obtenu à Mâcon, en 2000, et l’héritage laissé
par sa grand-mère. “J’ai aussitôt planté trois
hectares, au pied du village, puis on a progressivement augmenté les volumes”.
Aujourd’hui, le “Domaine des Palais” produit
25 000 bouteilles par an, dont un peu plus
d’un tiers en AOP (Appellation d’Origine
Protégée), nouveau nom de l’AOC. Yann
Palais a été l’un des premiers à diversifier son
offre produit. “On a fait le tour de la Vallée du
Rhône septentrionale”, résume-t-il. En septembre dernier, il a vendangé ses premiers
plants de Syrah, encouragé par les débuts
tonitruants d’un autre cépage, le Viognier,
particulièrement à son aise sur les coteaux
d’Ambierle. “Dès 2001, nous en avons planté
un hectare. C’est lui qui nous différencie, et
c’est grâce à lui que nous sommes connus. Il
est devenu notre produit d’appel”. Une bouteille sur cinq produite sur le domaine est vendue à l’étranger, principalement aux EtatsUnis.
En 2012, un autre cépage blanc, la Roussane,
viendra enrichir la gamme, toujours en IGP
(Indication géographique protégée), ex-Vin
D
de Pays. Yann Palais croit fermement dans
ces produits, au point d’avoir accepté la présidence départementale des IGP. Le jeune
vigneron réalise près de la moitié de sa production en rosé : rosé demi-sec Gamay, rosé
Gamay et rosé pétillant à fines bulles, élaboré
chez JB Clair à Renaison. “Le rosé repose sur
un modèle économique très avantageux : tout
est vendu dans l’année”.
Mariages, séminaires,
réceptions...
Mais la grande fierté de Yann et Sylvie est
d’avoir “bouclé la boucle” de la diversification agricole en redonnant vie à l’ancien
cuvage pour en faire un site œno-touristique
unique en Côte Roannaise. Sur 240 m2, le
couple propose des prestations autour du
vin (stages d’œnologie, dégustations...)
ainsi qu’une salle parfaitement adaptée aux
cérémonies, réceptions familiales, séminaires d’entreprises... “Pour nous, ce n’est
pas simplement une salle à la location. C’est
un espace de promotion et de vente de nos
produits. Leur diversité nous permet de
répondre à la demande. Ici, nous proposons
nos vins à prix coûtant”. Circuit-court et
vente directe, deux aspects incontournables
de l’agriculture de demain.
Sylvie, qui a suivi un cursus VAE (validation des acquis de l’expérience), gère parfaitement le nouveau bijou des Palais, fait de
vieilles pierres, de briques et de bois.
L’architecte s’est servi de douelles de cuves
pour habiller les murs, a transformé des
fonds de cuves en tables robustes et isolé la
charpente en laine de mouton. Entre le CD8
et le village, un parc engazonné de 2000 m2 et
un plan d’eau sécurisé invitent à la quiétude.
“Nous avons la carte postale”, commente
Yann Palais.
L’aménagement de ce nouvel équipement
a représenté un investissement de 300 000
euros, subventionné à 50% par le Conseil
Général et le Conseil Régional. Prochaine
étape ? La structuration d’une offre
“gagnante-gagnante” avec d’autres professionnels (fromages, charcuteries...) ou
encore la création d’hébergements... Un
pigeonnier, situé au milieu de la propriété,
pourrait rapidement faire office de nid
douillet pour tourtereaux.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 25
AMÉNAGEMENT
Hôtel d’entreprises :
un nouveau bâtiment reçu cinq sur cinq
Le cinquième bâtiment
de l’Hôtel d’entreprises,
aménagé par la CCI,
est configuré pour accueillir
quatre nouvelles PME,
quai du canal, à Roanne.
Les modules sont proposés
à la vente ou à la location.
ept ans après le lancement du premier
bâtiment de son Hôtel d’entreprises,
quai du canal, à Roanne, la CCI du
Roannais vient de boucler la boucle. La
construction du cinquième et dernier bâtiment, sur l’ex-site PNR, est arrivée à son
terme. Quatre modules de 486 m2 au sol,
plus une mezzanine de 74 m2, sont proposés
à la vente ou à la location.
La CCI a investi 1,2 million d’euros dans
cette réalisation. “On peut vraiment parler
de projet volontariste, indique Jean-Bernard
Devernois, président de la chambre consulaire. Il est vrai que l’année 2009 a été difficile à traverser pour bon nombre d’entreprises et que les perspectives ne les incitent
pas nécessairement à mener à bien un projet
immobilier. Nous aurions pu repousser cet
aménagement d’un ou deux ans. Mais cela
aurait été un bien triste message envoyé à
nos ressortissants. Le rôle d’une CCI
consiste d’une part à faciliter l’implantation
et le développement des entreprises et d’autre
part à porter un discours tonique. En investissant ainsi, nous anticipons et nous préparons l’avenir. Dès qu’elles en exprimeront le
besoin, les entreprises auront un très bel
outil de travail à disposition”.
L’architecte Edouard Minassian a assuré la
maîtrise d’œuvre du chantier. Les travaux
ont duré six mois. Les ateliers affichent une
hauteur utile de 5,20 m. Tout a été conçu
pour faciliter l’accès poids lourds : chaque
propriétaire ou locataire bénéficie de portails de 3,50 par 4,70 m. Une cinquantaine
de places de parking sont disponibles en
façade de bâtiment tandis qu’espaces verts
et éclairages extérieurs donnent un véritable
S
26 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
cachet à l’ensemble.
Avantage de cette formule : en moins de
deux mois, une entreprise peut intégrer un
nouvel outil de production adapté à ses
besoins. À la vente, les prix varient de 515
et 540 euros le m2 selon les modules. “Si les
entreprises devaient investir seules dans un
équipement de cette qualité, cela leur
reviendrait beaucoup plus cher que ce que
nous leur proposons”, commente Michel
Derinck, directeur général de la CCI du
Roannais.
Près de 500 emplois
sur le site
Comme ses prédécesseurs, ce cinquième
bâtiment a pour vocation d’accueillir des
entreprises extérieures au Roannais mais
aussi de permettre à des entreprises locales
de se développer dans de bonnes conditions.
Les quatre premiers bâtiments sont occupés
par 13 entreprises, ce qui représente près de
500 emplois.
Outre Transcom, le spécialiste de la relation-client qui occupe l’ensemble du bâti-
ment 3, douze PME sont installées dans les
locaux 1, 2 et 4 : Color Café (distributeurs
automatiques de boissons), Iturri (matériels
d’incendie et sécurité), Time (fabrication
d’étiquettes), Moos (électricité générale et
chauffage), Image Couleur Laser (imprimerie,
photocopieurs), NJ Production (tricotage,
deux lots), Favier mécanique (mécanique
générale), AJIRE (entretiens d’espaces
verts, nettoyage), Timodine (textile),
Bellenger (électricité générale), Putanier
(vitrerie-miroiterie, deux lots), Blanchard
(métallerie-serrurerie).
CRÉATION-REPRISE
LZF relance Germeca
et Tecnimodern à Saint-Germain-Laval
Le groupe LZF, dirigé
par Lionel Zurro, a joué
les sauveurs en 2009.
Après avoir relancé
l’entreprise de mécanique
Germeca, il a rapatrié,
à Saint-Germain-Laval,
la société montbrisonnaise
Tecnimodern qui va
bénéficier d’un agrandissement
de 500 mètres carrés.
on nom s’écrit avec un Z qui veut dire...
Zurro ! Lionel Zurro, 52 ans, a vraiment joué les sauveurs en 2009. Un an
après la création de sa holding LZF, destinée
à diversifier ses activités, il a repris Germeca
en mars dernier, puis rapatrié l’entreprise
montbrisonnaise Tecnimodern Automation
sur la ZAC de Saint-Germain-Laval. La première était “au bord de la liquidation”, la
seconde en redressement judiciaire.
Pour Germeca, “la fibre germanoise” a évidemment joué : “J’ai appris mon métier à
Saint-Germain-Laval et c’est ici que j’ai lancé
ma première activité, explique Lionel Zurro.
Lorsque j’ai été sollicité pour reprendre cette
entreprise, je ne pouvais rester de marbre”.
Associé à Maxime Chardon, 32 ans, il a donc
relancé ce fabricant de pièces à forte valeur
ajoutée notamment pour le fabricant de briseroches, Montabert, et pour Siemens. “Nous
nous sommes répartis les rôles : Maxime à la
production, moi à la gestion. Nous avons
repris 21 des 28 salariés afin de réadapter la
structure au carnet de commandes. Nous
remontons la pente”.
Le challenge était tout aussi relevé avec
Technimodern. Cette entreprise, créée en
1986, était au bord de la disparition pure et
simple en mai dernier. “Elle devait rester en
période d’observation jusqu’en novembre,
mais devant ses difficultés croissantes, le tribunal de commerce a lancé un appel d’offres”. Quelques semaines après l’acquisition
de Germeca, la capacité financière de LZF
était insuffisante. Mais là encore, la solidarité
L’esprit
de famille
S
locale a joué : “Roland Doitrand, qui dirige
Doitrand SA à Grézolles, est entré au capital,
ce qui a permis le sauvetage in-extremis”.
Une vingtaine d’emplois ont été rapatriés à
Saint-Germain-Laval.
Tecnimodern fabrique des machines à
ensacher, des lignes de conditionnement,
notamment alimentaires, des bandes de
convoyage pour l’industrie mécanique et
électrique ainsi que du matériel de vissage
de composants électriques. Lionel Zurro
croit dur comme fer en l’avenir de cette
société, leader national dans la fabrication
d’appareil à conditionner la monnaie.
Installée sur 1000 m2, elle bénéficiera de
500 m2 supplémentaires dans les prochains
mois.
Pour que ces acquisitions ne soient pas
des coups d’épée
dans l’eau, Lionel
Zurro a renforcé la
cellule familiale.
Son fils Matthieu,
30 ans, a intégré le
groupe en tant que
responsable de production de Technimodern. Il a rejoint
au sein de LZF, son
frère Yannick, 28
ans, et la sœur du
pdg, Marie-Hélène
Zurro, responsable
de l’ensemble des
services administratifs du groupe,
lequel compte deux
autres sociétés :
SMG, créée en 1984
pour exploiter la
partie armes de
Gevarm, et le fabricant de machines
spéciales, Agira,
fondé en 2000.
“Nous avons réorienté le métier de SMG
vers l’usinage de pièces unitaires de précision. Nous nous sommes appuyés sur le
savoir-faire des salariés car la fabrication
d’armes, c’est vraiment l’art de la précision”.
Germeca et Tecnimodern affichent respectivement des objectifs de chiffres d’affaires
de 2,5 et 2,8 millions d’euros, alors que
SMG (11 salariés) atteindra un million d’euros et Agira 500 K€. “Globalement, nous
sommes passés à travers la crise. Nos clients
ont connu des baisses d’activité, mais pas
tous au même moment”, fait observer
Lionel Zurro. De quoi le conforter dans sa
stratégie de diversification...
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 27
Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)
Nous vous accompagnons dans l’économie numérique
Ateliers TICRAL - Janvier à mars 2010
Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais
propose, pour vous et vos collaborateurs, 8 modules
de sensibilisation de 2 heures sur les thèmes suivants :
1
Google : syntaxe et astuces
Utiliser le langage et les outils associés à Google pour améliorer
ses recherches
Lundi 25 janvier 2010 12h-14h30
2
Pourquoi, comment, et avec qui créer son site Internet
Les différents types de sites, nom de domaine, hébergement…
Toutes les bonnes questions à se poser avant de créer ou de faire
évoluer son site web
Lundi 1er février 2010 12h-14h30
3
4
NOUVEAU : Référencement et statistiques web
Quelques éléments et pistes de réflexion pour comprendre et
améliorer son positionnement sur le web (moteurs, annuaires,
référencements naturels et payants, Google Analytics)
Jeudi 4 février 2010 12h-14h30
Marchés publics sur Internet
Signature électronique - rechercher les marchés, récupérer
les dossiers de consultation, répondre en ligne
Lundi 8 février 2010 12h-14h30
5
Partagez vos documents, vos agendas via internet avec
des outils comme Google Agenda ou Google Documents
Lundi 1er mars 2010 12h-14h30
6
Les gratuiciels
Une sélection de logiciels "gratuits" disponibles sur le net classés
par catégorie
Jeudi 11 mars 2010 12h-14h30
7
Les nouveaux outils de veille sur Internet (RSS, blogs…)
et introduction à l’Intelligence Economique
Lundi 15 mars 2010 12h-14h30
8
Imagerie numérique
Formats de fichiers, photos numériques, scanners, retouches d’images...
Jeudi 25 mars 2010 12h-14h30
Lieu : CCI du Roannais, Espace Ticral. - Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne).
Tarif : 15 euros TTC par atelier (repas compris) - Toutes les inscriptions non annulées 24 h à l’avance seront facturées.
Passeport pour l’économie numérique
La CCI du Roannais délivre gratuitement le Passeport pour
l’Economie Numérique à toutes les personnes qui auront
participé à au moins trois ateliers Ticral (parmi les huit proposés).
http://www.econumerique.pme.gouv.fr
Un parcours spécifique “créateur - repreneur” avec deux séances
programmées à des dates définies (11 et 12 janvier, 22 et 23 mars 2010)
permettra également la délivrance de ce passeport.
Renseignements : Alexia Frattini (04 77 44 54 64 - [email protected]).
Système d’Information PME
Vous avez un projet informatique / internet, faites-vous accompagner
par un expert en rejoignant le programme SI-PME
SI-PME est une action collective régionale financée par la DRIRE et la
Région Rhône-Alpes. L’objectif de cette opération est de faire
bénéficier les entreprises d’un accompagnement par un expert
(consultant) pour mener à bien un projet TIC (développpement d’un
site de e-commerce, mise en place d’une messagerie d’entreprise,
d’une Gestion de la Relation Client, d’une CAO, relier le système
d’information de différents sites, ...).
Le consultant aide l’entreprise à définir (valider, clarifier) ses
besoins, à rédiger le cahier des charges, à sélectionner le bon
prestataire, et assure éventuellement une assistance pour la mise en
place du projet.
En résumé ce sont 7 demi-journées de consultant plus de la
formation pour les personnels de l’entreprise (conduite de projets,
comment écrire un cahier des charges, stratégie de vente sur
internet, excel, ...).
Le programme inclut aussi deux rencontres d’échanges interentreprises.
Le coût de l’opération restant à la charge de l’entreprise est de
2100 euros HT (éventuellement imputable sur la formation) sur un
coût global de 6 274 euros HT. Sont éligibles toutes les PME
ligériennes après validation d’un dossier de candidature (10 places
disponibles).
Pour tout renseignement ou inscription : Bruno Demont 04 77 44 54 95 - [email protected]
SERVICES
Une banque internationale
sur le compte-client de Steria
Le centre de Roanne
du géant mondial de
l’assistance informatique
à distance, Steria, vient
de créer 56 emplois
afin de répondre
à un important contrat.
Son activité triplera
en 2010.
Q
uatre ans après son installation à
Roanne, le spécialiste de l’assistance informatique à distance, Steria
(19 000 salariés dans 16 pays, deux milliards d’euros de chiffre d’affaires) passe la
vitesse supérieure. Son centre de production, qui réalisait 160 000 interventions
annuelles, s’est mis en capacité de répondre
à 500 000 sollicitations par an.
Les raisons de ce développement ? Un
contrat de trois ans signé récemment avec
une banque française d’envergure internationale. “Ce groupe bancaire externalisait
déjà la gestion de son informatique, indique
Mickaël Marguet, 40 ans, responsable du
site de Roanne. Il a lancé un nouvel appel
d’offres et nous avons été retenus. Parmi les
quatre concurrents en short-list, nous étions
les seuls basés dans une ville moyenne. Cela
n’a posé aucun problème aux dirigeants qui
sont venus visiter nos installations”. Basée,
depuis 2006, dans des locaux loués à la CCI
du Roannais, rue Marengo, l’entreprise a
aménagé un nouveau plateau de 400 m2 afin
de faire passer le nombre de ses positions de
travail de 60 à 155.
Steria Roanne a également lancé un important programme de recrutement : 56 personnes sont venues renforcer l’effectif qui
flirte désormais avec la centaine. “Nous
avons recruté localement suivant deux critères principaux : la maîtrise de bases techniques indispensables et la motivation des
candidats”. Steria a intégré plusieurs jeunes
issus du nouveau DUT “Technologie
Réseaux et Télécommunications” proposé
par l’IUT Jean-Monnet de Roanne.
En relation avec la Pologne
et le Royaume-Uni
Steria intervient en “hot-line” au moindre
dysfonctionnement informatique chez l’un
de ses clients : matériel défectueux, réseau
hors-service, applications bureautiques en
délicatesse... Il suffit à l’opérateur de composer un numéro unique et le “help-desk” de
Steria Roanne prend les choses en main.
“En moyenne, 60 à 70% des accidents sont
résolus par nos techniciens, explique
Mickaël Marguet. Nous ne sommes pas
qu’un passe-plat. Il y a, sur notre plateau,
une réelle expertise qui permet de réaliser
un travail de qualité. Si l’intervention n’est
pas possible à distance, nous déployons les
dispositifs adéquats”.
Manpower (72 000 interventions par an), les
villes de Grenoble et d’Orléans, le groupement médical Harmonie, qui rassemble plusieurs centaines de professionnels de santé,
font partie des clients importants de Steria
Roanne. Sans oublier Nexter Roanne qui fut
le tout premier. “Si Steria s’est installée à
Roanne, c’est à la suite de la décision de
GIAT Industries d’externaliser pour partie
sa gestion informatique”. Une collaboration
efficace : Steria gère 48 000 dossiers
annuels pour le compte du fabricant d’armements.
En 2008, le “help-desk” de Roanne est
passé en téléphonie sur IP. Une petite révolution qui lui permet de réaliser, en cas de
besoin, des interconnexions avec les centres
de Katowice (Pologne) et de Warrington
(Royaume-Uni). “Roanne est vraiment
reconnu pour la qualité de ses prestations”,
indique Mickaël Marguet. Dans les cinq
ans à venir, la montée en puissance du patrimoine informatique des entreprises et leurs
stratégies de recentrage sur leur cœur de
métier devraient booster les démarches
d’outsourcing (externalisation des fonctions
informatiques). La croissance de Steria
Roanne ne fait sans doute que débuter...
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 29
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
Dynamique commerciale
en Pays de Charlieu
Étude réalisée par
David Cordeiro,
CCI du Roannais.
e Pays de Charlieu est historiquement un territoire attractif pour le
commerce. Avec 160 cellules commerciales pour 3600 habitants, peu de villes
disposent en effet d’une offre marchande
aussi riche et variée que Charlieu. Avec la
zone commerciale proche de Saint-Niziersous-Charlieu, elle constitue le deuxième
pôle commercial du Roannais, au centre
d’une zone de chalandise de 23 400 habitants dont le quart réside en Saône-et-Loire.
L
Un marché dynamique
L’activité commerciale est étroitement liée
au contexte démographique et au potentiel
de consommation qui en découle. À
l’échelle du Pays de Charlieu, une hausse
de population de plus de 3% a été enregis-
30 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
trée entre les deux derniers recensements,
soit un gain de 515 habitants. Et sur le reste
de la zone de chalandise la croissance démographique a dépassé 5%. Au total, la
zone de chalandise a gagné 852 habitants ce
qui en fait l’un des secteurs les plus dynamiques de l’arrondissement.
À ces conditions favorables pour le maintien
de l’activité commerciale, il faut prendre en
compte un niveau de consommation des
ménages de la zone supérieur à la moyenne
du Roannais. Ainsi, les ménages qui résident
sur le territoire dépensent chaque année en
moyenne 12 061 euros pour leurs dépenses
de consommation courante soit 4% de plus
que la moyenne roannaise.
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
Évolution démographique de la zone de chalandise de Charlieu
Communes
Pays de Charlieu*
17 097
Habitants
2006/
2006
1999
17 612
515
Reste zone de chalandise**
6 298
6 635
337
5,35 %
2 452
Total zone de chalandise
23 395
24 247
852
3,64 %
9 128
1999
Ménages
2006/
1999
3,01 %
6 676
1999
Dépenses annuelles
des ménages habitant
le Pays de Charlieu
comparées à la moyenne
de l’arrondissement (euros)
5648
5358
(1) Pays de Charlieu : La Bénisson Dieu, Boyer, Briennon, Chandon, Charlieu, Jarnosse, Maizilly, Mars, Nandax, Pouilly-sous-Charlieu, St-Denisde-Cabanne, St-Hilaire-sous-Charlieu, St-Nizier-sous-Charlieu, St-Pierre-la-Noaille, Villers, Vougy.
(2) Reste de la zone de chalandise : Arcinges, Chateauneuf, Coublanc, Cuinzier, Ecoche, Fleury-la-Montagne, Iguerande, Ligny-en-Brionnais,
Mailly, St-Bonnet-de-Cray, St-Edmond, St-Julien-de-Jonzy, St-Martin-de-Lixy, St-Maurice-les-Chateauneuf, Tancon.
Estimation du marché potentiel de consommation
Dépenses moyennes
Marché
par ménage
de consommation
habitant la zone de Pays de Charlieu
chalandise (euros) (millions d’euros)
2887
2711
Marché
de consommation
total zone
de chalandise
(millions d’euros)
Alimentaire
5 648
37,7
51,5
Équipement de la maison
2 887
19,3
26,3
Équipement
de la personne
1 681
11,2
15,3
Culture et loisirs
1 108
7,4
10,1
Hygiène et santé
737
4,9
6,7
12 061
80,5
109,9
1653 1681
1093 1108
724 737
TOTAL
Source : Observatoire du Commerce 2007
Au total, le marché local de consommation,
c’est-à-dire l’ensemble des dépenses courantes des ménages en un an, s’élève à plus
de 80 millions d’euros pour le Pays de
Charlieu et atteint 110 millions d’euros pour
l’ensemble de la zone de chalandise.
Attraction/évasion,
des flux de consommation croisés
En dépit d’une offre commerciale locale
conséquente, une part importante des dépenses des ménages résidents est effectuée
à l’extérieur du territoire avec un taux
d’évasion tous produits confondus qui atteint 48%. Autrement dit, sur un potentiel
de consommation de 80,5 millions d’euros,
les habitants du pays de Charlieu, ne dépensent localement que 42 millions d’euros.
Avec des écarts importants selon les produits puisque le taux d’évasion qui est de
27% pour l’alimentaire, atteint 71% en
équipement de la maison et jusqu’à 77% en
équipement de la personne.
Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Une partie de l’évasion résulte en ef-
Source : Observatoire du Commerce 2007
fet des achats effectués sur le trajet
Destination de la consommation
domicile travail par des personnes
des habitants du Pays de Charlieu
qui se rendent sur l’agglomération
par familles de produits
roannaise pour leur activité professionnelle. Par ailleurs, il est
évident qu’il y a peu d’enseignes
nationales à Charlieu ou sur le
Pays de Charlieu et que certains
produits ne sont pas proposés localement du fait de la taille du
marché local (c’est le cas du mobilier, ou des articles de sport par
exemple). Schématiquement, les
achats en équipement de la personne sont donc plutôt réalisés à
Roanne (du fait des enseignes et
du choix dans l’offre proposée),
les achats d’équipement de la maiSource : Observatoire du Commerce 2007
son à Mably, tandis que les
courses alimentaires ou quotidiennes sont réalisées en grande partie sur exemple, le chiffre d’affaires du Pays de
place. Au final, sur les produits de proxi- Charlieu est supérieur au marché local de
mité, l’évasion est plus que compensée par consommation.
l’attraction, en particulier sur le secteur sud
de la Saône et Loire. En alimentaire par
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 31
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
Destination de la consommation des ménages du Pays de Charlieu
Destination
de la Consommation
Alimentaire
Équipement
de
la personne
Équipement
de
la maison
Culture
Loisirs
Ensemble
des
produits
Charlieu et zone de chalandise
73 %
23 %
29 %
46 %
52 %
Mably
11 %
26 %
34 %
24 %
20 %
Roanne
8%
30 %
13 %
17 %
13 %
Riorges/Le Coteau/Perreux/Parigny
4%
7%
11 %
4%
6%
Autres y compris VPC
4%
14 %
13 %
9%
9%
100 %
100 %
100 %
100 %
TOTAL
100 %
Source : Observatoire du Commerce 2007
Une activité commerciale
concentrée
On estime à 70 millions d’euros le chiffre
d’affaires réalisé par le commerce de détail
à l’échelle du Pays de Charlieu, dont près
des deux tiers en alimentaire, ce qui caractérise une offre locale de proximité.
L’activité commerciale est par ailleurs très
concentrée géographiquement. Le pôle périphérique de Saint-Nizier-sous-Charlieu réalise plus de 50% du chiffre d’affaires total
du Pays de Charlieu. Il dépasse désormais
le secteur marchand historique de Charlieu
(40%), les 10% restants étant répartis sur les
autres communes. Le commerce non séden-
Chiffre d’affaires du commerce de détail du Pays de Charlieu
Alimentaire
44,1 M€
Équipement de la maison
10,3 M€
Équipement de la personne
4,1M€
Culture et loisirs
5,6 M€
Hygiène et santé
4,7 M€
Source : Observatoire du Commerce 2007
taire pour sa part occupe une place importante dans la desserte commerciale mais là
aussi l’offre est concentrée puisque trois
communes seulement disposent d’un mar-
ché hebdomadaire (100 bancs en moyenne
par semaine à Charlieu dont 80 le samedi,
20 à Pouilly-sous-Charlieu et 5 à Briennon).
CONCLUSION
De manière générale, la croissance démographique et la qualité de
l’offre locale sont des conditions favorables à l’activité commerciale de Charlieu mais aussi des communes voisines. Il existe toutefois des menaces qui pèsent à court terme sur les équilibres commerciaux locaux. En effet, le potentiel de croissance du marché
reste limité, la population vieillit et augmente beaucoup plus vite
dans les zones périurbaines que dans les centre villes et les revenus
d’activité sont affectés par le contexte économique. Ainsi, alors
que les signes de fragilisation du commerce dans les centres villes
et les villages sont bien réels, plusieurs initiatives sont à l’œuvre :
Ensuite c’est bien l’engagement des entreprises dans une dynamique collective qui renforcera l’image du commerce de proximité auprès des habitants. Et de ce point de vue l’action entreprise
par l’Union commerciale de Charlieu est exemplaire. Il s’agit de
promouvoir l’image commerçante de la ville en jouant sur ses
atouts : la qualité des produits et de l’accueil, le cadre agréable
qu’offre la ville, la complémentarité avec le marché et avec les autres acteurs (Office de tourisme, Ville, Associations). Pour cela
l’Union commerciale est accompagnée par une agence de communication et propose désormais un programme d’actions annuel.
En premier lieux, la mise en œuvre de l’ORC (Opération de revitalisation Rurale), conduite par le Pays Roannais en Rhône-Alpes et
à laquelle est associée la CCI, permet aux commerçants de bénéficier d’aides à l’investissement et à la modernisation de leur points
de vente. Cette action doit permettre de renforcer l’attractivité des
commerces mais aussi de favoriser la transmission des entreprises.
La Communauté de Communes du Pays de Charlieu de son côté
s’est lancée dans un travail complémentaire de rapprochement entre les entreprises et les collectivités locales.
Enfin, il convient à travers le cadre règlementaire et les politiques
publiques locales, de veiller aux équilibres entre le commerce de
ville et le commerce de périphérie, entre le commerce de proximité
et les grandes surfaces. Les travaux engagés avec l’agence d’urbanisme EPURES dans le cadre des deux Schémas de Cohérence
Territoriale Roannais et Sornin ont pour objectif d’établir pour début 2010 un Document d’urbanisme Commercial (DAC) qui permettra d’assurer un développement durable et raisonné du commerce et des pôles commerciaux à horizon 2030.
32 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
CULTURE
Laurent Granados, passeur de lumière
À l’actif du peintre-verrier,
une centaine de restaurations
de vitraux anciens, notamment
en Côte Roannaise, et des
réalisations de vitraux modernes.
Il joue aussi sur la transparence
et la luminosité du verre
pour des pièces de création
Tiffany, mosaïques en
architecture d’intérieur.
on atelier se niche en pleine nature,
au bout d’un chemin communal
déboulant à quelques kilomètres de
Souternon, au lieu-dit “Le Munet”. Un
hameau de deux ou trois fermes dont les
cheminées des toits laissent échapper des
bouffées de fumée. “On se chauffe ici au
feu de bois”, raconte Laurent Granados,
45 ans, haute stature, cheveux bruns, retenus en une queue de cheval, petite boucle à
l’oreille. “C’est en raison du silence, de la
verdure que nous nous sommes installés,
mon épouse et moi, dans cette maison
familiale, il y a 17 ans”. Accolé sur deux
étages, le sanctuaire de l’artisan d’art. On
grimpe une volée d’escaliers. De part et
d’autres, du verre en grandes plaques, ou
en morceaux de toutes tailles, naturels ou
de couleurs, en provenance de Saint-Just
Saint-Rambert.
La marteline à la main, une petite pince à
portée de cent éclats de verre aux couleurs
de l’arc-en-ciel, Laurent Granados, navigue
entre deux tables de travail. Sur l’une en
bois, repose la partie supérieure en demicercle d’un vitrail. Malgré les stigmates du
temps, on reconnaît une frise aux verres
jaunes et verts qui entoure des pièces translucides “en verre sablé”. L’autre, lumineuse, porte des croquis. “Je pars d’une
maquette à échelle réduite dont je retranscris le dessin à taille exacte sur calque et
carton. Cette étape me permet de reconstituer l’œuvre originale. On a l’habitude - à
tort - de nommer vitrail ce qui en fait est
une baie constituée de plusieurs vitraux”,
fait-il remarquer. L’homme livrera pour les
fêtes de Noël les trois dernières baies
situées de part et d’autre de la nef centrale
de l’église de Saint-Pierre-la-Noaille.
Laurent Granados, a été retenu pour ses
compétences pour ce chantier. “Les vitraux
datent de 1876”. Le travail a débuté en 2005.
père François et
son frère FrançoisAlexandre.
“Aujourd’hui, on travaille en famille, mon
père s’occupe de la
partie commerciale et
mon frère et moi de
tout ce qui est restauration en atelier ou sur
chantier, notamment
pour les églises de
Renaison, de SaintLouis à Roanne, de
Saint-Sauveur-en-Rue
et bien d’autres....
Sans oublier les créations, telles celles
pour les églises de
Saint-Jean-Saint-Maurice, Saint-Sauveuren-Rue et la chapelle
de Moulins-Cherier”.
S
34 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
Entre ciel et terre
Tel un équilibriste
“Certains vitraux étaient cassés, dessertis,
car le plomb fusait. Il y avait même du
scotch pour retenir les morceaux”, soupire
le vitrailliste qui, tel un équilibriste sur un
échafaudage, a sorti les baies des murs.
“Actuellement, j’extrais les morceaux de
verre de leur ancien sertissage de plomb,
en prenant soin de les reposer dans une
position identique sur une plaque en bois.
Pour remplacer un morceau cassé, je
cherche dans ma réserve une couleur adéquate. Si je ne la trouve pas, je repeins.
Quand il s’agit de reprendre le dessin et la
couleur des vêtements de personnages, en
plus du verre teinté dans la masse, je rapporte des peintures appelées grisailles, qui
me permettent de travailler le volume, les
ombres et les drapés. Ensuite, je passe au
four à 620° pour les grisailles, pour le
jaune d’argent à 680°, 700°. Je sertis les
verres au plomb et soude à l’étain aux
intersections pour plus de rigidité et d’étanchéité”.
Laurent Granados a appris le métier sur le
tas. Doué en dessin, il souhaitait travailler
dans la publicité. Mais en fait, il fera son
entrée dans le monde du verre, comme son
L’artisan d’art ajoute :
“Mon frère, FrançoisAlexandre a arrêté l’activité de son entreprise “V. M. D’Art”. Après un stage de
neuf mois à Paris chez un maître-verrier, je
me suis formé pendant trois mois à la
Chambre de commerce pour créer ma propre entreprise “Vitraux du Roannais”. Je
suis choisi pour restaurer entièrement
l’église de Saint-Pierre-la-Noaille dont je
vais terminer le chantier en décembre, de
Saint-Alban-les-Eaux, de Chausseterre...
Par ailleurs, j’invente aussi des articles en
verre décoratif, comme les luminaires
tepee qui diffusent de l’encens”.
Pour l’artisan d’art, la restauration compte
pour plus de 80% de son activité. En projet, s’il est retenu, un important chantier
pour l’église de Vernay, à CommelleVernay. “Je ne suis pas maître-verrier,
mais peintre-verrier”, aime à dire Laurent
Granados, modeste. Qui se met au service
du Créateur par des poèmes de verre, entre
ciel et terre, en quelque sorte des prières,
même s’il n’en prononce pas le mot. Il
élève l’âme vers des voûtes célestes.
Véritable passeur de lumière, il voue sa vie
à la beauté.
Béatrice Perrod-Bonnamour
DOSSIER
Réseaux
Les entreprises prennent
le chemin des réseaux
Échanger des bonnes pratiques, se regrouper autour d’intérêts communs,
permet à l’entreprise de mettre à jour de nouveaux leviers
de croissance. Une forme de collaboration encouragée par les CCI
et de multiples initiatives à travers le territoire rhônalpin.
© F. Ardito
NORD-ISÈRE (page II)
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 35
DOSSIER Réseaux
“L
rapprocher. “On ne grandit
jamais seul : partager des
expériences, croiser les intelligences, mutualiser les pratiques, c’est toujours bénéfique, confirme Jean-Paul
Mauduy, président de la CRCI
Rhône-Alpes. Et le travail en
réseau, comme les partenariats, est un moyen indispensable de multiplier les
chances de réussite, pour
toutes les sociétés, mais
d’abord pour les petites et
moyennes entreprises.”
Ecobiz, une formule
plébiscitée
La plate-forme relationnelle
en ligne Ecobiz a précisément
été créée dans ce but. Soustendue par l’idée-force selon
laquelle l’échange de bonnes
pratiques est vecteur de progrès, Ecobiz s’impose aujourd’hui comme un dispositif
de référence. Une vingtaine de
NORD-ISÈRE
Faire germer
des idées innovantes
On n’arrête pas une idée qui gagne. Les prémices d’une
collaboration entre le pôle d’Intelligence logistique Europe du
Sud (PIL’ES), le pôle Innovations constructives (PIC) et Metis
ayant montré toute leur pertinence, les présidents respectifs
ont imaginé passer une étape supplémentaire en identifiant
des projets communs aux trois pôles d’excellence. “Nous passons à la vitesse supérieure pour créer des synergies encore
plus fortes. On veut se redonner du souffle et montrer que
les entreprises, en ces temps perturbés, ne baissent pas les
bras”, résume Pierre-Olivier Boyer, président du pôle Innovations constructives. Cette Démarche d’Innovation Interpôles
(DIIP) consiste à faire surgir rapidement des idées innovantes,
à la fois transversales et opérationnelles. Deux demi-journées
de travail avec une soixantaine d’adhérents, issus de la
plupart des fonctions des entreprises, ont porté leurs fruits.
À l’issue de la première rencontre, quarante idées ont germé
pour être transformées en huit défis et finalement six projets,
restitués aux élus et partenaires le 9 juillet dernier. Ces
projets, déjà complètement structurés, vont sortir de manière
échelonnée dans les vingt-quatre mois qui viennent.
36 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
SAINT-ÉTIENNE
© P. Rony
’entreprise doit
impérativement
sortir
d’ellemême, tendre vers l’extérieur
et construire des relations
durables dans un réseau”,
explique Sylvie Lainé, auteur
du récent livre Le relationnel
utile (Éditions Demos). La
déléguée générale de la fondation nationale Entreprise et
Performance l’a bien expliqué
en juin dernier à l’occasion de
la soirée Entreprise et Savoir
organisée par la CCI de la
Haute-Savoie. Les nouvelles
formes d’organisation de
l’entreprise, fondées sur le
partenariat et les réseaux, se
multiplient. Certains économistes voient même dans
cette dynamique d’ouverture
l’une des mutations majeures
des cinquante dernières années en matière de pilotage
stratégique. Il n’existerait que
de bonnes raisons de se
CCI en France l’ont adopté et
à la CCI de Grenoble, où le
projet est né, Ecobiz attire plus
de 2 300 entreprises, réparties
en 26 communautés thématiques. Avec des initiatives porteuses, qui vont bien au-delà
des contributions en ligne :
la communauté Dirigeants
PME-PMI, par exemple, a
directement contribué à initier
un rapprochement entre les
petites entreprises et les grands
groupes. Objectif de cette
mise en relation : offrir aux
grands donneurs d’ordres
une meilleure connaissance
des ressources locales, en vue
d’enrichir leur offre globale
par des technologies et des
services nouveaux. C’est ainsi
que sont nées les Rencontres
Schneider Electric en 2008.
“Chaque rencontre aborde un
thème différent. Des témoignages sur le travail de chacun
favorisent l’échange et la mise
en contact. C’est une formule
plébiscitée par les PME, que
nous souhaitons étendre à
d’autres grands groupes à la
rentrée”, explique Élisabeth
Coviaux, responsable de la
communauté. Construire le
débat, vérifier la pertinence de
nouvelles idées, apprendre
mutuellement : outil de l’économie de la connaissance,
Ecobiz s’inscrit naturellement
dans l’animation économique
du territoire.
Des regroupements vitaux
pour les territoires
D’autres formes de réseaux
n’ont pas attendu l’arrivée
des nouvelles technologies de
l’information pour éclore.
Avec la vocation délibérée
d’accroître la performance, ou
encore de partager ses préoccupations sur des thématiques
communes, les clubs rencontrent ainsi leurs adeptes. En
partenariat avec la CCI de
la Drôme, les clubs Qualité
Drôme développent depuis
1992 la démarche qualité pour
améliorer la performance des
entreprises. Dernier-né, le club
Développement durable, qui
réussit à attirer une cinquan-
Réseaux DOSSIER
PSI joue la carte réseau
taine de chefs d’entreprise à
chaque réunion. “Le développement durable est la problématique la plus pertinente
à l’heure actuelle et attise l’intérêt d’un très grand nombre
vingtaine d’adhérents capitaux-risqueurs, et a étudié en
une année de fonctionnement
une cinquantaine de dossiers,
dont dix sont en cours d’instruction et deux en instance
“Le travail en réseau est un moyen
indispensable de multiplier
les chances de réussite.”
d’entreprises”, confirme Brigitte Picard, responsable des
clubs Qualité Drôme. Cette
structure tente de démultiplier
les connaissances sur le sujet
et aborde des thématiques
concrètes (économique, environnementale ou sociale),
toujours assorties de témoignages.
Sous l’impulsion des CCI, les
réseaux de financement ont
aussi pris leur essor. Le club
des Business Angels de Grenoble a ainsi montré la voie et
pilote l’ensemble des clubs de
la région Rhône-Alpes. Celui
des Drôme Angels est l’un des
derniers-nés. Il réunit une
de financement. “Beaucoup de
ces dossiers concernent des
entreprises du secteur Internet
ou des services associés. La
région drômoise recèle d’importants potentiels”, résume
Sonia Bertonnier, animatrice
du réseau.
Plus ou moins formels selon
leur maturité et leur vocation,
certains groupements visent
une mutualisation de fonctions et de moyens. C’est le cas
du GIE Ronax, qui négocie
les conditions d’achats d’une
quinzaine d’entreprises plasturgistes et de leurs filiales
du bassin d’Oyonnax, tout en
laissant à ses adhérents
© D. Lattard
Entreprise de mécanique de haute précision, PSI (CA
2008 : 1,8 M€, 20 personnes) intervient sur des marchés
à forte valeur ajoutée : aéronautique, nucléaire, armement,
médical… Elle se développe aussi sur l’usinage à grande
vitesse, l’électro-érosion et la rectification de pièces spéciales :
des métiers complexes qu’elle promeut notamment à
travers le réseau Mécaloire. “Mécaloire nous permet de
rester informés sur ce qui se passe dans notre secteur au
niveau régional ou national, notamment grâce à l’organisation de petits déjeuners”, explique Jacques Patras,
dirigeant de PSI. Grâce à Mécaloire, la société a participé
au salon du Bourget en qualité d’exposant, avec les
entreprises Somer, Meyer France, Mécaconcept, Tardy, SMV
et DJ Méca. “Nous avons pu glaner une cinquantaine
decontacts, c’est-à-dire des besoins exprimés qu’il nous
faut maintenant approfondir avant de nous positionner”,
détaille Jacques Patras. Très marquée par l’esprit réseau,
PSI s’implique aussi dans des consortiums grâce à d’autres
pôles de la région pour des appels d’offres collectifs,
notamment sur des projets mécanico-optiques.
DRÔME
Montélimar Plus, l’esprit
solidaire
Valérie Courtial, la gérante de Formacom, spécialisée
dans la formation et l’audit social, est aussi la présidente
de Montélimar Plus. Créée en 1991, cette association
regroupe 54 entreprises montiliennes. Elle s’est illustrée
au travers de la mise en place du Forum pour l’emploi,
qui rassemble chaque année près de 4 000 personnes.
“C’est une manière constructive de rapprocher le monde
de l’entreprise du grand public, quand celui-ci semble
encore le méconnaître”, observe-t-elle. Le club organise
régulièrement des dîners-débats en présence d’experts
sur des thématiques variées, permettant aux dirigeants
de mieux se connaître et d’envisager de travailler
ensemble. C’est ainsi que lors des périodes d’instabilité
économique, la solidarité joue à plein : “On s’épaule
les uns les autres. Les entreprises qui continuent de bien
marcher offrent un peu de leur temps à celles pour
qui la période est plus rude”, explique Valérie Courtial.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 37
DOSSIER Réseaux
le libre choix de leurs
approvisionnements. Portée
par la CCI de Saint-ÉtienneMontbrison, la filière Mécaloire est, elle, un système
productif localisé (SPL) qui
fédère 350 entreprises de
Loire Sud, spécialisées dans
la métallurgie et la transformation des métaux. Son
Croiser les compétences
Les projets collaboratifs se
multiplient parfois à l’initiative des dirigeants d’entreprise. Jean-Pierre Saby, PDG
de la société d’ingénierie
réseaux et Internet Équation,
à Saint-Étienne, a imaginé
un service innovant pour
les PME. Porté par cinq
“Le facteur de compétitivité réside
dans la capacité à construire
des réseaux fertiles d’innovation.”
objectif : favoriser le business, que ce soit entre les
entreprises locales ou à l’extérieur. “Des petits déjeuners
thématiques aux salons
professionnels, Mécaloire
multiplie les initiatives de
rencontre et de promotion
collective”, précise MarieCéline Rascle, chargée de
mission. La filière est aussi en
train de monter des grappes
afin de proposer des solutions globales et de répondre
à des marchés importants.
entreprises, Eficus offre
une prise en charge globale
de leurs systèmes d’information, tant au niveau des
applications que des infrastructures. Il a été labellisé
ce printemps par Loire
Numérique.
Dans le domaine ferroviaire,
les entreprises ont créé un
véritable pôle d’excellence,
apte à promouvoir une offre
globale et compétitive. Sur une
centaine d’entreprises recensées, une quarantaine ont
Henry Romagny est gérant de Quasar et Obilog Solutions (CA
2008 : 3 M€, 30 personnes), deux sociétés informatiques de
Cran-Gevrier qui éditent des logiciels de gestion qualité, pour
les grands groupes industriels, et des logiciels de production,
pour les TPE et PME-PMI. Depuis un an, le dirigeant a intégré le réseau TIC Ecobiz de la CCI de la Haute-Savoie, motivé par l’échange de bonnes pratiques : “C’est une démarche
collaborative, humaniste même, d’échange et d’écoute, pas
uniquement orientée business, et cela fait du bien par les
temps qui courent.” Henry Romagny s’est particulièrement
intéressé aux thèmes “communication et marketing” d’Ecobiz. “Des réunions sur des sujets tels que le référencement
ou le mode Saas (software as a service) nous ont apporté
beaucoup d’informations pour optimiser notre stratégie
Internet. On a l’impression d’avancer plus vite maintenant,
surtout quand des contacts peuvent être pris dès la fin de la
réunion avec des fournisseurs éventuels.” Le plus ? La mise
en ligne de la vidéo des rencontres lui a permis de revoir
certains passages de la réunion et de compléter ses notes.
finalement accepté d’échanger
leurs fichiers : “Nous avons la
capacité, en Rhône-Alpes, de
produire des ensembles compétitifs pour le ferroviaire si
l’on sait mutualiser nos compétences”, résume Albert-Yves
Aubry, fédérateur au sein de
Viaméca, pôle de compétitivité interrégional de mécanique. Le spécialiste de
l’ingénierie de l’assemblage
mécanique André Laurent a
participé aux premières
La société Jean Michel, heureuse
savoyarde du monde
© F. Rumillat
SAVOIE
38 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
Quasar et Obilog,
férus de Haute-Savoie Ecobiz
Filiale du groupe espagnol Girbau, la société Jean Michel (CA 2008 :
10 M€, 79 personnes) fabrique des machines de finition du linge pour
les blanchisseries de grande capacité. Elle réalise aujourd’hui 55 % de
son chiffre d’affaires à l’export, notamment sur les marchés émergents
d’Argentine, du Brésil, de Chine, de Dubaï, ainsi qu’aux États-Unis.
Cette performance internationale lui confère un rôle important au sein
de Savoyards dans le Monde, réseau monté par la CCI de Savoie pour
favoriser la démarche à l’export des dirigeants : “Nous avons été
preneurs d’infos. Maintenant, c’est nous qui en fournissons pour
des entreprises qui souhaitent investir dans les pays où nous sommes
présents”, explique Michel Darve, directeur général de Jean Michel. La
base de données du réseau capitalise l’expérience actualisée de ses
membres : “Nous offrons notamment notre connaissance des fournisseurs sur place afin d’aider les entreprises à faire les bons choix, mais
aussi nos contacts clients, hôpitaux et clubs hôteliers principalement”.
Le réseau Savoyards dans le Monde s’est aussi enrichi d’un blog,
où les membres témoignent de leurs aventures au fil des pays.
Réseaux DOSSIER
réunions du groupement, le
temps de s’imprégner de la
méthodologie. Aujourd’hui,
une douzaine d’entreprises
travaillent à ses côtés, ce qui
leur a permis de décrocher
d’importants marchés, dont
certains de plusieurs centaines
de millions d’euros. De cette
démarche est né aussi le projet
Integra, soutenu par le département de la Loire et la région
Rhône-Alpes, qui propose des
solutions complètes d’aménagement intérieur de matériel
ferroviaire, neuf ou rénové.
Cette volonté d’innover
inspire de nouvelles initiatives
à l’échelle des filières industrielles historiques. À Bourgoin-Jallieu dans le NordIsère, la plate-forme d’innovation Metis regroupe des entreprises de supports souples,
qui œuvrent à partager
leurs efforts de R & D. Dans le
même district, le pôle Innovations constructives a été lancé
par les acteurs de la construction. Il peaufine actuellement
de multiples projets, parmi
lesquels un village de démonstration qui veut expérimenter
de nouveaux matériaux et
lancer des tests grandeur
nature. La démarche du pôle
d’Innovation logistique d’Europe du Sud, tout près de là,
veut promouvoir de son côté
les métiers et les compétences
du secteur. Il travaille aussi à
une logistique “intelligente”
qui vise les objectifs du développement durable. Ces trois
pôles viennent de sceller leur
union pour développer des
stratégies inédites. “Le facteur
de compétitivité déterminant
aujourd’hui n’est plus la taille,
mais la capacité à construire
des coopérations et des réseaux fertiles d’innovation”,
justifie Pierre-Olivier Boyer,
président du pôle Innovations
constructives.
Un réseau au service
des réseaux
Les réseaux des CCI et de
la CRCI Rhône-Alpes
© T. Béguin
© G. Piel
HAUTE-SAVOIE
ROANNE
SR-STC prend le train
de la réussite
L’entreprise SR-STC est spécialisée depuis plus de
cinquante ans dans la tôlerie, la chaudronnerie fine et
la mécanosoudure. Elle réalise 80 % de son chiffre
d’affaires (CA 2008 : 6 M€, 43 personnes) dans
le ferroviaire et spécialement dans l’aménagement
intérieur des rames de trains. Elle compte parmi
ses clients principaux, outre la SNCF, la RATP, Alstom
et Bombardier. Pour mieux attaquer ces marchés à
fort volume, l’entreprise s’est investie voilà cinq ans
dans le groupement Integra, avec deux autres
entreprises aux métiers complémentaires, Soprano
et Avant-Première. “Nous nous alertons les uns les
autres dès qu’un appel d’offres est susceptible de
nous intéresser. Notre force réside dans notre capacité
à proposer des offres globales. Il s’agit généralement
de marchés qui s’étendent sur plusieurs années,
parfois dix ans, alors autant être solidaires et bien
concertés”, explique Jean-Pierre Marco, directeur
délégué de SR-STC. La société a récemment livré
les pièces nécessaires à la rénovation de 36 rames
du Thalys et accompagné le relookage du TGV signé
Christian Lacroix.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 39
DOSSIER Réseaux
ISÈRE
AIN
© D. Gillet
Basée à Chavannes-sur-Suran, au cœur de la “Plastics
valley”, la société familiale Rovip (CA 208 : 10,5 M€,
70 personnes) se positionne sur deux marchés
distincts : le packaging (capsules de produits cosmétiques ou alimentaires et des bouteilles de gaz) et les
pièces industrielles techniques (cartes de paiement,
cartes SIM…). L’entreprise a intégré le groupement
d’achats Ronax dès la création de ce dernier, en
1996. Sa dirigeante, Emmanuelle Boizet, voit en
Ronax une force de négociation primordiale : “La part
des achats de matières premières représente 30 % de
notre chiffre d’affaires. Autant dire que nous restons
très sensibles aux variations de leurs cours. Ronax
joue un rôle déterminant pour les PME-PMI du secteur,
qui, individuellement, n’ont pas les ressources ou
les hommes nécessaires pour faire le poids face à
des enjeux internationaux.” Emmanuelle Roizet est
convaincue de l’intérêt majeur des réseaux dans une
économie mondialisée plus contraignante. Sa société
est aussi adhérente du pôle de compétitivité Plastipolis, qui oriente les entreprises de la plasturgie vers
des marchés en rupture technologique, et de l’organisation professionnelle Allizé Plasturgie, pour un
accompagnement, notamment juridique ou social.
40 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
© F. Ardito
Rovip confie ses achats
à Ronax
jouent un rôle majeur
dans l’émergence de telles
initiatives. Ils favorisent
notamment l’intégration des
entreprises dans des structures
telles que les pôles de compétitivité et les clusters, participent
à la création de groupes de
travail collaboratifs, proposent
des actions collectives dans les
domaines de l’international,
de l’innovation, de l’environnement. Des partenariats
permettent aux entreprises
de s’enrichir mutuellement et
de s’allier : Europe Enterprise
Network, les Espaces innovation, les communautés Ecobiz,
Aerospace cluster… “Au niveau institutionnel, la mise en
synergie des compétences et
des partenariats est également
de plus en plus fréquente. On
ne peut que s’en réjouir car ils
se traduisent souvent par plus
d’efficacité et des économies
pour les entreprises. C’est important, qui plus est en temps
de crise”, souligne Jean-Paul
Mauduy, le président de la
CRCI. “En Rhône-Alpes, les
hommes politiques comme les
décideurs économiques l’ont
bien compris. Et lorsque nous
nous rassemblons sur un projet, force est de constater que la
conjonction des réflexions et la
cohérence des plans d’action
permettent aux entreprises –
et par conséquent à la société
– de prospérer. En témoignent
les avancées permises, entre
autres, par les conventions, les
partenariats, les accords que
nous avons mis en place plus
particulièrement avec l’État et
ses services, la région RhôneAlpes, l’Europe, UbiFrance, les
collectivités territoriales et les
syndicats interprofessionnels”,
ajoute-t-il. “Les CCI ont
su mettre en place, au travers
de la CRCI, des relations de
confiance et des systèmes
de gouvernance qui se traduisent par un niveau d’expertise
reconnu et des économies
d’échelle substantielles. Ce
sont ces relations que les CCI
au niveau local, et la CRCI
Réseaux DOSSIER
Jean-Pierre Sérigny, président de Cotherm, qui conçoit
et fabrique des systèmes de chauffages domestiques et
industriels à Vinay (CA 2008 : 29 M€, 190 personnes), a
participé à la première réunion des Rencontres Schneider
Electric organisées par Ecobiz, en juin 2008. “Le groupe
Schneider Electric se situe sur un marché assez proche du
nôtre, dans un environnement que l’on connaît. On savait
que l’on pouvait y trouver des informations pertinentes.”
S’il a été intéressant d’échanger sur l’évolution des
marchés entre deux groupes de travail, l’opération a surtout
permis à Cotherm de se rapprocher d’une autre entreprise
présente ce jour-là, la jeune pousse grenobloise Probayes,
spécialisée dans les calculateurs probabilistes. Les applications industrielles de son savoir-faire ont séduit
Jean-Pierre Sérigny : “C’est très stimulant à la fois sur le plan
intellectuel et d’un point de vue économique. Nous avons
pu réunir nos ingénieurs et embrayer sur un projet concret
qui colle à la stratégie d’innovation produits très forte que
nous voulons développer dans les années à venir”.
au niveau régional, doivent
continuer à renforcer”, affirme
Jean-Paul Mauduy.
Réinventer le management
Toutes ces démarches de partenariats exigent un a priori
intérêts des autres pour trouver le sien, voilà qui n’avait pas
forcément inspiré les systèmes
économiques jusqu’ici. Reste à
créer maintenant des systèmes
de management pertinents
et adaptés à cette nouvelle
Tenir compte des intérêts
des autres pour trouver le sien.
de confiance capital pour leur
pleine réussite. “Sans une
communauté qui la porte, la
créativité économique risque
de s’essouffler. La recherche de
complémentarité doit prévaloir sur la concurrence, c’est
un bouleversement des mentalités qui doit s’opérer”, confie
Sylvie Lainé. Tenir compte des
donne. Mobiliser les compétences, générer de nouvelles
formes de motivation chez
tous les partenaires concernés,
créer des synergies entre
les équipes, fidéliser les
membres : plus que jamais
dans l’entreprise en réseau, ce
sont les hommes qui vont
faire la différence. ■ R. Gonzalez
Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé
par les magazines : Présences, Grenoble (34 000 ex.), Impulsion, Haute-Savoie (30 000 ex.),
Partenaires Savoie (25 500 ex.), Informations économiques, Saint-Étienne-Montbrison
(20 000 ex.), Grand Angle 01, Ain (19 000 ex.), L’Économie drômoise (20 000 ex.), Nord-Isère
économie (14 400 ex.), Roanne éco (10 000 ex.), Entreprendre en Beaujolais (6 000 ex.).
Photos : F. Ardito (Nord-Isère, Isère), T. Béguin (Roanne), D. Gillet (Ain),
V. Gout (Villefranche), D. Lattard (Drôme), G. Piel (Haute-Savoie), P. Rony (Saint-Étienne),
F. Rumillat (Savoie).
Contact : Magazine Présences. Tél. : 04 76 28 28 76.
© V. Gout
Cotherm : miser
sur les synergies entre PME
VILLEFRANCHE
Made In Beaujolais,
le bon tuyau de Perroux
“Le label Made In Beaujolais est très important
pour les PME car il nous permet d’éviter de rester seul
et de rapprocher les entreprises du territoire”, atteste
Guy Salomon, gérant de Perroux (CA 2008 : 1,3 M€,
9 personnes), spécialiste du matériel pour l’énergie
hydraulique, pneumatique, et des flexibles et raccords
industriels. La solidarité qui prévaut au sein de ce club
imaginé par la CCI du Beaujolais s’est avérée utile lors
de moments clés. Le club apporte aussi à Perroux
un complément de relations utiles pour monter des
projets et des partenariats : “Les réunions régulières
sur des thématiques pertinentes génèrent un esprit
de corps, avec des entreprises de secteurs variés qui
deviennent des fournisseurs ou des clients potentiels”.
Made In Beaujolais crée un sentiment d’appartenance
qui incite à se dépasser : “A l’invitation d’autres
entreprises, nous avons, par exemple, refondu notre
communication externe. Et Made In Beaujolais nous
donne le virus du collectif : nous avons récemment
intégré le groupement d’achats Agad, afin de bénéficier
de conditions d’achat particulières sur certaines
fournitures”, explique Guy Salomon.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009 41
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42 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2009
CRCI