Les conséquences de la mise à cheval sur la préparation physique

Transcription

Les conséquences de la mise à cheval sur la préparation physique
Préparation physique du cavalier
Centre de formation du Neubourg- BP JEPS
Les conséquences de la mise à cheval sur la
préparation physique des cavaliers.
Introduction : visionnage de « c’est pas sorcier : Faire du sport c’est
physique et chimique »
I-
Du piéton au cavalier
Les cavaliers débutants ont besoin d’une adaptation physiologique par la pratique d’une éducation
physique rationnelle. Les cavaliers confirmés doivent s’entretenir physiquement dans le sens voulu.
La préparation physique est indépendante de l’instruction de l’équitation elle-même.
La constitution anatomique d l’homme n’est pas conçue pour lui permettre de se placer
naturellement et sans effort sur le dos d’un cheval. En examinant le squelette humain, on constate
que le buste, dans la position assise, prend appui sur les ischions et, dans la position debout, sur des
fémurs verticaux et parallèles, par l’intermédiaire des articulations coxo-fémorales. Or, le plan
vertical des ischions et celui des articulations coxo-fémorales ne se confondent pas et, à cheval, les
fémurs doivent s’incliner latéralement. Il ya donc une première adaptation articulaire et musculaire à
réaliser pour placer l’homme à califourchon sur un corps cylindrique.
D’autre part, la forme normale de la colonne vertébrale, cambrée dans sa partie lombaire ( le rein
est naturellement creux) permet tous les mouvements latéraux du buste, tous les mouvements de
flexion en avant et en arrière, mais cette forme naturelle ne se prête pas aux mouvements
d’affaissement et de grandissement du buste sur lui-même. C’est une forme de souplesse exclusive
au cavalier, mais indispensable pour lui permettre d’absorber les réactions du cheval. Une
gymnastique particulaire l’aidera à acquérir plus rapidement cette souplesse particulière.
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De même, la facilité avec laquelle le cavalier instruit descend ses cuisses tient à l’assouplissement ou,
mieux, à l’adaptation de ses articulations coxo-fémorales. Cette adaptation et l’assouplissement des
vertèbres lombaires sont les bases de l’assiette qui assure la décontraction générale, le libre emploi
des aides et ménage les forces du cavalier.
L’une et l’autre peuvent être partiellement obtenues en dehors même des séances d’équitation,
grave à des mouvements de gymnastique appropriés.
Cette adaptation doit aussi s’appliquer au pied qui, dans l’étrier, fait jouer son articulation avec la
jambe d’une façon particulaire au cavalier. Elle doit enfin favoriser le développement et
l’entrainement des muscles adducteurs des cuisses ou fléchisseurs des jambes.
Enfin il convient de remarquer qu’il n’y a pas lieu de développer chez le cavalier les muscles du bras
(biceps) qui ne doivent pas exercer d’effet de traction mais seulement ceux des avant-bras, des
poignets et des doigts appelés à exercer des effets de résistance.
L’éducation physique doit, non seulement, favoriser et hâter cette indispensable adaptation, mais
elle est susceptible entre es séances d’équitation, souvent espacées, d’aider le jeune cavalier à
conserver et entretenir un souplesse parfois péniblement acquise et des réflexes nouveaux, qui,
autrement, s’évanouiraient d’une séance à l’autre.
Enfin avant chaque séance d’équitation, il serait profitable de faire, en guise de mise en train,
quelques mouvements de gymnastique adaptée. Cette mise en train préalable a l’avantage
d’échauffer les muscles dans un sens convenable, d’assouplir certaines articulations et, ce qui est
aussi très important, de rendre à peu près superflue la mise en train à cheval, à laquelle on a
coutume de consacrer parfois une dizaine de minutes de la reprise.
De cette manière, les chevaux d’instruction, qui font souvent plusieurs reprises par jour, peuvent
être à plein temps utilisés exclusivement à l’instruction ou à la promenade.
II-
Gymnastique préparatoire
Les mouvements suivant peuvent utilement être pratiqués, soit comme mise en train avant une
séance d’équitation, soit comme entretien de la souplesse entre 2 séances d’équitation assez
éloignées l’une de l’autre.
A- Assouplissement des articulations coxo-fémorales et du rein
1. Assis à terre : jambes écartées, élévation simultanée des 2 jambes, tronc penché en arrière
(bras croisés).
2. Couché sur le dos : élévation simultanée des 2 jambes écartées et tendues, bras le long du
corps.
3. Debout : élévation progressive de la jambe fléchie sur le côté, élévation progressive de la
jambe tendue sur le côté.
4. Debout : grand balancement de la jambe de l’avant vers l’arrière
5. Elévation successive des genoux, marche en canard
6. Flexion du corps en avant- en arrière ( la flexion du corps en arrière est proscrite à cheval
pour les débutants car elle fait remonter les genoux et creuse le rein. Par contre, à pied, les
jambes fixées au sol, elle est un bon assouplissement des vertèbres lombaires).
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7. Sur le dos : élévation des jambes et toucher le sol derrière la tête avec la pointe de pieds.
8. Debout contre le mur : les talons touchant le mur, s’efforcer d’y appliquer successivement
toutes les vertèbres lombaires, dorsales, etc. …, en somme de se coller au mur pour assouplir
la colonne vertébrale.
B- Muscler le bas du dos
1. Couché sur le dos : bras tendus le long de la tête, fémurs relevés, genoux pliés serrés ->
tendre les jambes alternativement puis simultanément (10x jambe gauche + 10x jambe
droite + 10x les 2 jambes simultanément)
2. Couché sur le dos : bras tendus le long de la tête, fémurs relevés, genoux pliés tournés vers
l’extérieur -> tendre les jambes alternativement puis simultanément (10x jambe gauche +
10x jambe droite + 10x les 2 jambes simultanément)
C- Assouplissement des jambes et des chevilles
1. Position accroupie : sautillements- élévation sur la pointe des pieds.
2. Marche sur la pointe des pieds
3. Debout : jambes à l’écartement du bassin : s’accroupir en touchant les talons avec les fesses.
D- Assouplissement des épaules
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4.
Rotation des bars : simultanée, alternative.
Extension des bras horizontalement et vers l’arrière
Rotation du tronc : bras latéraux
Flexion e rotation de la tête
E- Assouplissement des bras et des poignets
1.
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3.
4.
Flexion et extension des bras
Flexion et rotation des poignets
Fermeture et ouverture de la main : utiliser des altères à ressort
Assouplissement dissymétriques des bras : flexion de l’un, rotation de l’autre.
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III-
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Les sports et exercices complémentaires à l’équitation
L’équitation comme tout sport, à des conséquences musculaires et squelettiques sur le corps du
cavalier. Il convient dans un premier temps de rappeler l’anatomie du corps humain puis de
comprendre pourquoi il est important aux cavaliers de pratiquer d’autres sports en complément,
quels sont ces sports de complément et enfin quels peuvent être les conséquences d’une mauvaise
position à cheval.
a. Anatomie du cavalier
Le corps humain se compose d’os, d’articulations (assemblées par des
ligaments), de muscle et de tendons.
Ce sont ici les muscles du squelette (dits muscles striés) qui vont nous intéresser
particulièrement.
Les muscles sont des organes spécialisés dans la conversion de l’énergie chimique (ATP) en énergie
mécanique
Quelques notions sont à savoir :
Des muscles antagonistes sont des couples de muscles squelettiques
formé par un muscle extenseur et un muscle fléchisseur situé de part
et d’autres d’une articulation et qui sont responsables
respectivement de l’ouverture et de la fermeture de l’articulation
Les muscles peuvent être :
Muscle abducteur : permet un mouvement qui écarte un membre ou un segment d'un membre loin
du corps. Les principales articulations concernées sont celles du pouce, de l'épaule et de la hanche
Muscle adducteur : fonctionne à l'inverse du muscle abducteur : il rapproche du plan du corps
Muscle fléchisseur : muscle dont la contraction provoque la fermeture d’une articulation
Muscle extenseur : muscle dont la contraction provoque l’ouverture d’une articulation
Les muscles sont composés de fibres. Ces fibres musculaires sont elles-mêmes composées
d’éléments plus petit, appelées fibrilles. Ces fibrilles sont disposées de façon parallèle les unes aux
autres. Les fibrilles sont elles-mêmes composées de plus petits
éléments appelés myofilaments.
Ces myofilaments représentent des chaines de molécules et de
protéine. L’aspect strié est le résultat de la présence de 2 types de
myofilaments : filament d’actine et filament de myosine.
Quand le muscle se raccourcit (se contracte), les filaments d’actine
se glissent au milieu des filaments de myosine : il en résulte un
raccourcissement et un épaississement des myofibrilles
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Liste des muscles :
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Sterno-cléido-mastoïdien
Trapèze
Deltoïde
Grand pectoral
Biceps brachial
Triceps brachial
Brachial antérieur
Radial postérieur
Extenseur des doigts
Cubital postérieur
Cubital antérieur
Grand dorsal
Grand rond
Sous-épineux
Petit rond
Sus- épineux
Grand rhomboïde
Petit rhomboïde
Angulaire de l’omoplate
Grand dentelé
Grand oblique de l’abdomen
Droit de l’abdomen
Tenseur du fascia lata
Couturier
Grand fessier
Psoas-iliaque
Pectiné
Long adducteur
Droit interne
Semi-tendineux
Semi- membraneux
Droit antérieur
Vaste interne
Vaste externe
Biceps fémoral
Jumeau
Soléaire
Long péronier latéral
Cours péronier latéral
Tibial antérieur
er
Extenseur du 1 orteil
Extenseur des orteils
Tibia postérieur
er
Long fléchisseur du 1 orteil
Fléchisseur des doigts.
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b. Importance de la condition physique
La condition physique du cavalier doit être suffisante pour lui permettre de pouvoir atteindre ses
objectifs et ne pas limiter ses performances.
La position du cavalier est faite de fixité et d’équilibre. Un certain nombre d’effort musculaires sont
nécessaires pour résoudre les problèmes deconduite et d’abord.
Les études, faites sur les cavaliers professionnels, montrent l’adaptation de la colonne vertébrale au
travail du cheval et la fragilité qui en résultent. Ces risques de lombalgies nécessitent une activité de
compensation.
Le cavalier doit se contrôler, avoir des actions précises et dosées. Plongé dans l’univers stressant de
la compétition, il a besoin d’un exutoire pour libérer son surplus d’énergie. Dun autre côté, il doit
garder l’esprit d’initiative, la rapidité de réaction et l combativité. Ces qualités, essentielles à la
réussite, peuvent être acquises et affinées par une pratique sportive annexe. Par la motivation qu’il
inspire, mais aussi par la puérilité du succès, le jeu sportif maintient et améliore toutes les qualités
propres au vainqueur sans augmenter le stress.
Le travail équestre traditionnel ne permet pas au cavalier confirmé de développer ses capacités
cardio-vasculaires.
c. Les sports de complément
Un sport de complément permet de développer des capacités cardio-vasculaires et musculaires que
la pratique de l’équitation classique ne peut assurer, et qui sont nécessaires en compétition.
Le footing, le cyclisme et la natation sont les sports les plus pratiqués par les cavaliers.
Courir avec de bonnes chaussures, sur un bon terrain, à un rythme lent peut constituer un bon
début. Mais très rapidement il faut utiliser le vallonnement pour atteindre une intensité
intéressante et courir pendant 30 minutes environ.
Plus adapté aux cavaliers qui souffrent de lombalgies, le cyclisme apporte un complément à
l’épanouissement musculaire du cavalier et développe son aptitude aérobie. L’attitude du
rachis en flexion, contraire à celle du cavalier en extension, permet le relâchement des
muscles du dos. Le jeu des genoux et des chevilles favorise la souplesse des articulations. Toutefois
certaines règles doivent être respectées : régler la selle assez haut pour éviter un travail douloureux
des genoux, relever le guidon pour limiter la lordose des cervicales, ne pas gonfler exagérément les
pneus pour amortir les irrégularités de la route. 30 à 40 km, sur un terrain peu vallonné, à un rythme
un peu supérieur à celui de la randonnée, est un bon travail de mise en condition sans risque de
muscle parasite des cuisses.
Une combinaison de la course à pied et du cyclisme à un rythme lent pendant 20 à 30 minutes
permet d’éviter les courbatures du lendemain.
La natation favorise l’assouplissement du haut du corps, l’étirement de la colonne vertébrale
et le développement du débit de la ventilation. L’expiration est faite sous l’eau, pour éviter
de maintenir le bas du dos en antéversion et le cou en lordose. Le dos crawlé est la meilleure
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nage pour étirer le rachis ; la brasse diminue la cyphose dorsale en développant la musculature para
vertébrale ; le crawl corrige une mauvaise courbure en pratiquant la respiration du côté concave.
La planche à voile présente des similitudes avec l’équitation : analyse de la situation, par le
véliplanchiste, est faite par les mains et les pieds, comme le fait le cavalier avec ses aides
naturelles. Les bras, sur le wishbone, agissent en fonction de la résistance du vent, comme les
épaules du cavalier absorbent la tension des rênes. Le cavalier d’obstacle réagir aux variations
d’équilibre, en contractant les adducteurs, comme le planchiste confirmé. Pratiquer ce sport, c’est
aussi stimuler l’attention et exercer la concentration mais il faut le faire dans les règles : le
relèvement de la voile, mal exécuté par le véliplanchiste débutant, peut entraîner des efforts dorsaux
inopportuns.
Une analyse identique peut être faite sur le ski et le ski nautique. Les inconvénients
de ces sports sont les tressautements qu’ils provoquent, et qui nuisent, dans la
colonne vertébrale déjà sollicité en équitation.
Le stretching est une gymnastique préventive qui soulage les douleurs et en particulier les
douleurs rachidiennes. Une pratique quotidienne d’une dizaine de minutes est conseillée. Le
but est de relâcher certains groupes musculaires, après les avoir contractés intensément
quelques secondes. Chaque exercice comprend donc 2 mouvements : une contraction et un
étirement.
En équitation, du travail au galop sur étriers courts, du travail à l’obstacle sans étriers, de la
mise en selle en équilibre, du trot sans étriers, du trot et du galop assis sans étriers
permettent de travailler des mouvements d’assouplissement et de développement du jeu du
bassin.
Tennis, escrime, volley, golf ou Ping-pong sont des activités de délassement qui maintiennent en
éveil la réactivité, l’esprit d’initiative et réduit les excès d’énergie qui peuvent être nuisibles en
période de stress.
Corde à sauter : Quel que soit l’exercice, une mauvaise posture a deux inconvénients :
- Elle ne fait pas travailler les bons muscles (Effort inutile)
- Elle force une partie du corps à effectuer un mouvement pour lequel celle-ci n’est peut-être pas
faite : d’où les risques de blessures (Effort nuisible)
La posture
- Garder le dos droit et regarder devant soi, la tête dans l’axe de la colonne vertébrale
- Contracter légèrement les abdos
- Placer les bras le long du corps, selon votre convenance : plus vous écartez les bras, plus les épaules
travaillent
- Coordonner les gestes des bras et des jambes : entre autres pour ne pas se prendre les pieds dans la corde
- Se réceptionner correctement et ne pas s’écraser sur ses appuis
- Pendant les sauts, c’est sur la régularité qu’il faut se concentrer. Pas sur le nombre de sauts ou la durée
- Respirer.
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d. Tableau récapitulatifs des sports complémentaires à
l’équitation :
Sport/activité
Course à
pied/ cross
cyclisme
Natation
(principal
ement le dos crawlé
pour les cavaliers)
Planche à voile
Durée/ distance
conseillée
Capacités
développées
Les + / les -
30 min 1 à
2x/semaine
Cardio-vasculaires
Pas d’investissement
30 à 40
km/semaine
Aptitude aérobie
musculaire
Relâchement des muscles du
dos
Souplesse des genoux et des
chevilles
20 à 30
min/semaine
Débit de la
ventilation
Assouplissement haut du corps
Etirement de la colonne
vertébrale
Détente selon
compétences
Equilibre
Concentration
+ Similitudes avec l’équitation
eau froide en hivers
Détente selon
compétences
Equilibre
Concentration
+ Similitudes avec l’équitation
ne se pratique pas partout
Ski & ski nautique
Nb : problèmes de
hanches, genoux et dos
ou de douleurs
articulaires -> pas de
corde à sauter
Contraction/étireme
nt de certains
muscles
Mise en souffle,
tonicité
Musculation des
abdominaux
inférieurs
Détente selon
compétences
Réactivité
Esprit d’initiative
Course à pied
Détente selon
compétences
Réactivité
Esprit d’initiative
investissement
Volley
Détente selon
compétences
Réactivité
Esprit d’initiative
contusions aux poignets
Golf
Détente 1x/ mois
Concentration
Détente
Match
détente/tournante
Réactivité
Esprit d’initiative
Stretching
Corde à sauter
Tennis
Escrime
Ping-pong
10 min 3x/semaine
De 1 à 15 min/ jour
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Soulage les douleurs
rachidiennes
Peu d’investissement
Marche à pied
avoir une table à disposition
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e. Les pathologies que l’on peut rencontrer chez les
cavaliers
Voir site internet :
Guidedudos.com
La colonne vertébrale constitue la charpente principale de notre corps. Ses
moindres défaillances se traduisent par des déformations qui entrainent souvent
des douleurs parfois insupportables. La lordose en fait partie et bien qu’étant
parfaitement bénigne dans certains cas, elle peut provoquer d’énormes dégâts
dans d’autres cas. Mais la lordose peut également rajouter un charme
supplémentaire à la silhouette d’une dame. Comment faut-il la considérer alors ?
Qu’est-ce que la lordose ?
La fameuse « chute des reins » qui fait tant saliver la gent masculine n’est en fait qu’une
manifestation insolente de la lordose lombaire. Certaines femmes s’évertuent à la mettre en valeur
en portant des robes très moulantes. D’ailleurs, la lordose lombaire atteint plus de femmes que
d’hommes.
Mais les effets de la lordose peuvent également se manifester au niveau du cou provoquant une
courbure anormale. C’est la lordose cervicale. Dans les deux cas, le corps réagit par des déformations
contraires pour maintenir l’équilibre du squelette. On parle alors de cyphose.
Quels sont les risques d’une lordose mal soignée ?
Lorsque la lordose (lombaire ou
cervicale) n’entraine pas encore de
douleurs très perceptibles, les gens
ne s’en inquiètent pas trop.
Seulement, il ne faut pas la laisser se
développer, car cela peut déboucher
malheureusement sur une arthrose,
un mal de dos tristement célèbre.
Dans
sa
forme
excessive, la
lordose lombaire prend le nom
d’hyper lordose. Elle se traduit alors
par des pincements discaux qui
annoncent
d’éventuelles
complications.
Comment estimer l’évolution de la lordose ?
Cela revient à se demander comment définir la frontière entre l’état normal et l’état d’alerte.
Comment évaluer si la cambrure des reins a dépassée le seuil de tolérance ? Pour cela un petit test
simple suffit à mesurer l’ampleur des dégâts.
Approchez-vous d’un mur et tournez-lui le dos. Tenez-vous bien droit, les deux pieds joints et les
talons éloignés de 15 centimètres du mur. Appuyez votre dos au mur, sans bouger les pieds et passer
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une main dans la cambrure de votre dos. Si la main passe sans problème, il y a problème ! Une
thérapie doit être alors envisagée dans les meilleurs délais.
Quelles sont les causes de la lordose ?
Les causes des déformations de la colonne vertébrale peuvent être multiples. Pour les femmes, par
exemple, le port des chaussures à talons trop hauts peut favoriser le développement de la lordose.
Un travail qui nécessite d’être debout en permanence peut également en être la cause, comme la
coiffure ou certains travaux de manufacture qui ne peuvent être effectués en position assise. De
même, le transport constant de charges lourdes peut provoquer à la longue la lordose. En effet, une
sollicitation exagérée des disques et des articulations du dos peut abîmer leur morphologie, surtout
l’âge aidant.
Quels sont les symptômes de la lordose ?
Les complications de la lordose peuvent à long terme déboucher sur une scoliose ou même une
arthrose. Cela se traduit par des douleurs lancinantes le long du dos, des inflammations localisées,
bref par un mal-être considérable. Pour la lordose cervicale (qui se manifeste au niveau cou) les
douleurs embrasent d’abord cette partie du corps et s’étendent ensuite sur les bras et les jambes.
Le sujet peut aussi ressentir des engourdissements sur quelques parties du corps. Il faut dire aussi
que physiquement les déformations physiques, notamment les courbures au niveau du cou et du dos
ne sont pas du tout belles à voir !
Quels sont les traitements de la lordose ?
Lorsque le traitement médical s’impose, il est, en général, pris en charge par un kinésithérapeute. Il
va mettre en œuvre un traitement ostéopathique qui va donc agir sur la charpente osseuse et les
articulations. Ainsi, la thérapie va surtout se baser sur des exercices physiques en vue de renforcer la
sangle abdominale. Elle peut être composée de plusieurs séances qui tendent à atténuer les
douleurs.
La massothérapie peut aussi être efficace. Dans des cas simples, la prise d’anti-inflammatoire non
stéroïdien ou d’antalgique peut suffire à apaiser les douleurs. Néanmoins, dans les cas extrêmes,
l’intervention chirurgicale s’avère inévitable.
La lordose cervicale est une cambrure physiologique antérieure de la colonne vertébrale cervicale au
niveau du cou. C'est une posture naturelle, comme la lordose lombaire dans le même sens et la
cyphose dorsale qui elle est à courbure postérieure.
La cyphose dorsale donne au dos une posture légèrement arrondie. Lorsque la courbure dorsale est
exagérée, on parle d'hypercyphose. Par raccourci, on parle parfois de cyphose pour désigner
l'hypercyphose. L'hypercyphose peut être due au maintien chronique d'une mauvaise posture, de
malformations de la colonne, de maladies neurologiques ou dans l'évolution de maladies
rhumatismales. Schématiquement, la personne atteinte d'hypercyphose a une taille raccourcie, le
dos courbé avec la tête penchée vers l'avant.
La cyphose peut être associée à une déviation
latérale de la colonne vertébrale, appelée
scoliose. Le personnage de Quasimodo est
l'exemple caractéristique de la cyphoscoliose.
La scoliose est une déviation sinueuse de la
colonne vertébrale dans les trois plans de
l'espace: inclinaison dans le plan frontal,
rotation des vertèbres dans le plan horizontal
et inversion des courbures dans le plan sagittal.
Il s'agit d'une déformation non réductible,
contrairement à l'attitude scoliotique.
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Préparation physique du cavalier
IV-
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Séance de mise en selle
Liste d’exercices potentiels :
Assouplir le
bassin et
positionner
l’assiette
Assouplir les
jambes
Assouplir le
haut du
corps
Tirer son assiette vers l’avant en se tenant au pommeau
S’asseoir sur une fesse puis sur l’autre
Pédaler et rétropédaler
Mettre ses jambes devant le quartier (l’une, puis l’autre et enfin les deux)
Mettre ses mains sous ses fesses
Toucher ses ischions (prendre conscience de leur emplacement), puis appuyer –
mentalement- en direction des ischions.
Donner des coups de talons vers l’arrière et vers le bas : une jambe puis l’autre,
puis les 2 en même temps
Lever ses cuisses
Balancer ses jambes (ou marcher comme si l’on faisait de grandes enjambées)
Ecarter, plier, tirer vers l’arrière, relâcher…
Pour mettre les cuisses sur leur plat :
Attraper l’arrière du pantalon et tourner l’ensemble de la jambe
Prendre sa cheville et tirer son genou vers l’arrière ou décrire un cercle avec son
bas de jambe
Pour assouplir ses chevilles :
Rotation des chevilles (vers l’intérieur et non vers l’extérieur)
« crawl » les mains sur les épaules ;
Dos crawlé
Attraper l’encolure du cheval
Toucher la croupe avec sa tête (en se penchant vers l’arrière mais sans avancer les
jambes)
Boxer dans toutes les directions
Toucher les lettres du manège
Effectuer des rotations du tronc dans un sens et dans l’autre.
Mettre un bras dans le dos et attraper le coude de l’autre bras
Exagérer la voussure ou la courbyure de son dos
Rotation de la tête
Rotation des poignets
Attraper le troussequin et donner de grands coups de pieds vers l’arrière et le bas
Faire passer sa cravache dans le dos, sous les jambes, sous l’encolure, etc.
Rouler et hausser les bras
Exercices de voltige
Sauter en selle
Avec surfaix : étendard, à terre à cheval
Se pencher à droite et à gauche (toucher l’épaule gauche du cheval avec sa main
droite, la hanche gauche avec la main droite, et inversement)
Monter à droite
Changer de chevaux en cours de séance
Ramasser un objet par terre
S’asseoir devant la selle
Faire le tour complet de sa selle
Au trot s’enlever de sa selle : 1 temps sur 2, 1 temps sur 3 (2 tps assis) ,1 temps sur
4 (3 tps assis) etc. … ou rester enlevé 1 temps sur 2, 2 tps sur 3 (1 tps assis), 3
temps sur 4 (un tps assis) etc. …
Sur de petites lignes d’obstacles : sauter les yeux fermés, les mains de chaque côté
de l’encolure, les étriers de plus en plus courts
Sur des barres au sol : galop enlevé les bras le long du corps
Travail en extérieur, avec ou sans étriers, terrain varié, creux et bosses, lignes de
cavaletti, ramassage de balle au horse-ball
Trotter enlevé avec un seul étrier ou sans.
-
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Séance de stretching adaptée à l’équitation
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Préparation physique du cavalier
VI-
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Les différentes filières de respiration
« D’une manière générale, la respiration désigne tous les processus allant de l’échange de dioxygène
(O₂) et de dioxyde de carbone(CO₂) entre un organisme et son environnement, dans le cas d’une
respiration aérobie, à la dégradation complète d’un substrat organique et à la production d’énergie
au niveau cellulaire. Dans un sens plus restreint, dégradation complète du glucose en CO₂ et
H₂O(eau)avec libération d’énergie chimique potentielle. Cette dégradation peut demander du
dioxygène (respiration aérobie) ou s’en passer (respiration anaérobie). »1
Il existe donc 2 filières de respiration :
A- Respiration aérobie
C’est lorsqu’il y a dégradation complète du glucose (ou d’un autre substrat) en CO₂ et H₂O avec
libération d’énergie chimique potentielle en présence de dioxygène. La respiration aérobie
commence dans le hyaloplasme2 par une glycolyse3 qui est anaérobie et se poursuit dans la
mitochondrie4 par des déshydrogénations et des décarboxylations oxydatives de l’acide pyruvique
entré dans le cycle de Krebs. La réoxydation des transporteurs d’hydrogène réduits (TH₂) par le
substrat organique se fait par le dioxygène qui est réduit en H₂O. Le transfert des électrons issus des
transporteurs réduits se fait le long d’une chaîne d’oxydoréduction5 qui pompe des protons de la
matrice de la mitochondrie vers l’espace intermembranaire. Ceux-ci diffusent, suivant leur gradient
de concentration, au travers des sphères pédonculées où se fait la phosphorylation oxydative de
l’ADP6 en ATP7.
B- Respiration anaérobie
Dégradation complète du glucose (ou d’un autre substrat) en CO₂ et H₂O avec libération d’énergie
chimique potentielle en l’absence de dioxygène. L’accepteur final est une molécule organique ou un
substrat minéral oxydé. Le transfert d’électrons se fait le long d’une chaine d’oxydoréduction qui
pompe des protons qui diffusent au travers des sphères pédonculées où se fait la phosphorylation de
l’ADP en ATP. Il s’agit aussi d’une phosphorylation oxydative.
1
Définition du Dictionnaire des sciences de la vie et de la terre, Michel Breuil, Nathan, 1997
Hyaloplasme : Phase ± liquide d’une cellule comprise entre la membrane plasmique et l’extérieur de la
membrane des organites.
3
Glycolyse : Dégradation dans le hyaloplasme du glucose en acide pyruvique. La glycolyse comporte 10 étapes
chacune catalysée par une enzyme spécifique. La glycolyse est anaérobie, elle produit 2 transporteurs
d’hydrogène réduits et libère l’énergie nécessaire à la synthèse de 2 ATP.
4
Mitochondrie : Organite formé par 2 membranes dont l’interne est plissé et constitue les crêtes
mitochondriales qui portent les sphères pédonculées. L’espace central de la mitochondrie est la matrice dans
laquelle se déroule le cycle de Krebs. Les mitochondries sont le lieu de fabrication de la majorité de l’ATP.
5
Oxydoréduction : Réaction impliquant un transfert d’électrons. La molécule ayant perdu l’électron est oxydée
par l’oxydant qui se trouve alors réduit, il y a eu oxydation par perte d’un électron.
6
ADP : Adénosine diphosphate
7
ATP : Adénosine Triphosphate
2
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Préparation physique du cavalier
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C- Les conséquences de ces 2 filières
La filière aérobie ne produit pas d’acide lactique8
A cheval le cavalier utilise sa musculature. Les muscles ont besoin d’énergie. Le corps a 3 sources
énergétiques :
-
-
La voie anaérobie alactique (n’utilise pas d’oxygène, elle ne nécessite pas d’entrainement) :
utilisée lors d’un effort violent et bref, parcours de CSO par exemple.
La voie anaérobie lactique (n’utilise toujours pas d’oxygène) mais elle a besoin de sucre et
vient à la suite de la voie anaérobie alactique et provoque l’accumulation d’acide lactique
dans les muscles (provoquant dans courbatures) et va rapidement bloquer l’effort.
La voie aérobie : utilise l’oxygène et fait suite aux 2 autres. Plus le cavalier est entrainé et
plus vite la voie aérobie prend le relai sur les 2 autres, c’est bien entendu la plus économique
et la moins agressive pour les muscles.
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Acide lactique : produit final de la fermentation dite lactique. L’acide lactique est de l’acide pyruvique qui a
été réduit par des transporteurs réduits (TH₂) au cours de la glycolyse
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Préparation physique du cavalier
Filière
Type d’effort
Anaérobie
Alactique
Explosif, très
intense
10 à 30 secondes
maximum
Intense et
puissant
De 20 secondes à
2/3 minutes
Anaérobie
lactique
Aérobie
Effort moyen
Durée : courte à
très longue
(Plusieurs
heures jusqu’à
épuisement du
stock de
glucogène et de
graisse)
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Effort type
(Dépend des
possibilités de
l’individu)
100m pour un sportif
Sprints courts + lancers
Substrat
Créatine
phosphate
glycogène
musculaire
avec déchets :
notamment
l’acide lactique
L’oxygène
fourni par la
respiration et le
glucose en
réserve, puis les
lipides et
protéines.
19
récupération
Environ 5 min
400m ou 800m pour un
sportif
Courir pour attraper
son bus.
1h30 à 2h
Elimination de l’acide
lactique
Marche en montagne
Footing
Tous les efforts de
courte ou longue durée
modérés
Remarque : un élève en
grande difficulté peut
commencer par une
marche sportive…
24h à 72h
Reconduction du stock
de glucogène (muscles
et foie) et de lipides.
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Bibliographie :
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