PB MARS2014 - 4.indd

RÉCIT
Brochet
EN POLDERS :
LA CHANCE SOURIT AUX AUDACIEUX !
Texte : J.-M. Brison
Photos : J.-M. Brison et J. Pletinckx
24
Le Pêcheur Belge - Mars 2014
s’agissait d’un Hitcher Jointed, un modèle qui
présente une nage très naturelle, toute en
ondulations, de quoi leurrer assez facilement
les brochets en quête de nourriture.
La canne Terminator « Jerk & Swimbait » de 2,28 m
permet tout aussi bien de pratiquer la pêche au jerkbait que d’utiliser un gros leurre souple ou un swimbait.
Au tout début de cette année, l’offensive hivernale n’avait toujours pas débuté et nous avons eu l’opportunité de
rechercher le brochet dans les polders
à la fin janvier encore. C’est plutôt rare
car ces canaux hollandais où règne
« Maître Esox » sont généralement pris
par les glaces à cette période. Nous
avons bien entendu profité de l’aubaine,
avec de beaux succès à la clé, telle
cette journée que je vous invite à découvrir ci-après, véritable « heavy pike
day » que mes compagnons de sortie
et moi-même ne sommes pas prêts
d’oublier.
Question postes, j’ai commencé par prospecter une zone non abritée du vent, lequel
soufflait de façon modérée à forte. Mes
compagnons avaient, eux, opté pour une
portion du canal bordée d’habitations et
donc moins soumise au vent. Après quelques
lancers à peine, il s’est avéré que je n’avais
pas effectué le bon choix, mes compagnons
ayant déjà deux brochets de taille correcte à
leur actif alors que je n’avais pas enregistré
une seule touche. Sans doute les brochets
se tenaient-ils dans des zones de confort où
la température de l’eau est supérieure : en
hiver, quelques dixièmes de degrés ont toute
leur importance ! Je me suis de suite ravisé
et, à peine arrivé dans la zone favorable, j’enregistrais une première prise, quasiment au
même endroit que celui où mes compagnons
venaient de connaître le succès. Ce n’est pas
la première fois qu’un passage au Hitcher
décide un poisson resté jusque là indifférent.
Le temps de remettre ce brochet de 75 cm
à l’eau et de vérifier l’intégrité de mon leurre,
j’étais déjà en action avec un second lancer
dans cette zone. Après quelques tours de
manivelle seulement, j’ai ressenti une touche
nette et franche à travers le blank de ma
canne. Je n’ai pas attendu mon reste pour
ferrer comme il se doit et j’ai alors immédiatement constaté qu’il s’agissait d’un spécimen
beaucoup plus joli que le précédent, ce que
confirma la mesure : 90 cm. Ainsi, en moins
d’une heure, notre compteur affichait déjà
cinq captures, ce qui est plutôt pas mal en
cette saison…
Vu les touches enregistrées précédemment,
j’ai continué à prospecter avec mon Hitcher.
Quelques minutes plus tard, j’ai aperçu un joli
spécimen qui suivait mon leurre sans toutefois l’attaquer. Il s’en est finalement détourné
pour disparaître comme il était apparu. J’ai
tenté un nouveau lancer sans plus de succès : le poisson a suivi le leurre sur un ou
deux mètres avant de s’en écarter une fois
de plus. Devant ce refus caractérisé, je n’ai
pas hésité une seconde à changer radicalement de leurre. Cette fois, c’est un Pro Shad
Firetail de 23 cm dans ma couleur favorite,
« Fire Tiger », qui garnissait ma ligne. Comment ce brochet indécis allait-il réagir à ce
MOINS MÉFIANTS PAR EAUX
TEINTÉES
Nous ne sommes pas les seuls à avoir profité
d’un hiver jusqu’ici assez clément pour nous
rendre dans les polders. Ceux-ci furent en
conséquence le théâtre d’une pression de
pêche plus élevée qu’à l’accoutumée, avec
des poissons très sollicités. Dans ces conditions, il est d’autant plus important de mettre
toutes les chances de son côté pour réussir
sa journée sur les eaux bataves. Mes compagnons et moi avions pour cela décidé d’attaquer sur un polder où l’eau est assez teintée, des conditions qui rendent les brochets
moins méfiants.
Pour cette sortie, je suis resté fidèle au matériel que j’utilise habituellement en polders, à
savoir la canne Terminator « Jerk & Swimbait » de 2,28 m. Ce modèle me procure
toute la plasticité nécessaire pour ce genre
de pêche. Sa longueur et sa gamme de puissance assez large (50-120 g) me permettent
tout aussi bien de pratiquer la pêche au jerkbait que d’utiliser un gros leurre souple ou
un swimbait. Jimmy et moi avions opté pour
un swimbait de type lipless (sans bavette)
d’une taille intermédiaire, de quoi intéresser
des poissons de tout gabarit. Pour ma part, il
Une eau teintée rend généralement les brochets moins méfiants.
Le Pêcheur Belge - Mars 2014
25
d’une eau teintée n’était pour rien dans le
succès que nous venions de connaître ? ». En
effet, peut-être les brochets étaient-ils tout
simplement très mordeurs en cette journée,
indépendamment de la clarté de l’eau. Notre
choix s’orienta alors vers un polder aux eaux
cristallines. Et là, ce fut la traversée du désert, avec un seul brochet de petite taille et
quelques rares « suivis ».
CQFD…
CQFD ? Pas encore… Il nous fallait à présent
retrouver un polder aux eaux teintées, pour
vérifier si les brochets y étaient tout aussi actifs que leurs congénères de la zone similaire.
Grâce aux nombreuses possibilités qu’offrent
les polders, ce ne fut pas trop difficile. Nous
avons même poussé le luxe jusqu’à choisir
un polder dont la berge opposée était elle
aussi abritée du vent, afin de réunir toutes
les conditions favorables. Au fond de nous,
nous sentions que nous étions dans le bon si
bien que, le véhicule à peine stationné, nous
sautions littéralement sur nos cannes : tout
semblait réuni pour que nous connaissions
à nouveau le succès. Et les choses se confirmèrent dès les premiers lancers. Philippe et
Jimmy ont ainsi enchaîné quatre prises dans
le premier quart d’heure. Comme c’est
agréable lorsque l’option choisie se révèle
payante ! Quelle satisfaction de voir qu’une
certaine logique peut régner à la pêche !
Après deux suivis au Hitcher, ce poisson s’est laissé tenter par un Pro Shad Firetail de 23 cm.
nouveau modèle ? Allais-je enfin pousser à la
faute ce poisson hésitant ? J’ai alors exécuté
un nouveau lancer précis, exactement dans
le même axe et j’ai fait évoluer le leurre à
ras du fond ; généralement, après un ou deux
refus, le prédateur se repositionne plus profondément, par méfiance. Au beau milieu de
la récupération, où la profondeur du polder
est la plus importante, j’ai ressenti une aspiration lourde du leurre et j’ai ferré le beau spécimen qui m’avait « snobé » à deux reprises.
Quel plaisir de leurrer deux jolis brochets
26
coup sur coup sur un même poste en polder ! Ce n’est pas chose courante !
Sur cette zone, Jimmy décrochera également
une « poutre ». Sorti de sous un ponton,
l’énorme poisson se jeta farouchement sur le
leurre que Jimmy faisait évoluer à l’ombre de
ce poste typique. Nous finirons ainsi la prospection de cette zone avec pas moins de 12
prises en 3 heures de pêche. Il nous fallait à
présent changer de crèmerie. Une question
traversa alors nos esprits : « Et si le choix
Le Pêcheur Belge - Mars 2014
Après quelques lancers à peine, mes compagnons
avaient déjà deux brochets de taille correcte à leur actif, comme celui de Jimmy, que l’on voit sur cette photo.
Pour ma part, j’avais opté pour un leurre assez imposant de type swimbait souple (Replicant Pro Jointed) de 23 cm pour un poids de
153 g. Cela peut paraître un peu lourd pour
la pêche en polder mais avec une récupération « canne haute », c’est faisable. Mon but
était simple : intéresser les plus gros prédateurs du coin… Rapidement, j’ai remarqué
ce petit élargissement d’une largeur de 2 m
dans la berge opposée. A mes yeux, il s’agis-
sait là d’un excellent poste à gros brochets. J’y
déposai mon swimbait par un lancer souple,
car un leurre de ce calibre, en polder, ça se
dépose… Je débutai par une animation lente
et, après deux mètres de récupération seulement, mon leurre fut stoppé net dans sa
progression, une véritable touche « coup de
canon ». Au ferrage, je sentis immédiatement
que c’était cette fois du « lourd », voire même
du « très lourd »… La bête gardait le fond et
ne semblait pas vouloir coopérer. Elle me gratifia même de plusieurs rushes très appuyés
qui m’ont obligé à céder quelques mètres
de tresse. Quelle surprise lorsque la bête
s’avoua vaincue, laissant apparaître sa robe
magnifique et une tête « gueule ouverte »
assez impressionnante. A tel point que Jimmy,
« piker » chevronné, eut du mal à extraire ce
monstre hors de l’eau, au péril de ses doigts,
pour le hisser sur la berge. Avec une capture de cette taille, nous évitons d’utiliser le
« fish grip » (ndlr : pince à poissons) afin de
préserver au mieux le poisson en lui évitant
des blessures inutiles à la gueule. C’était un joli
« metersnoek » de polder, un poisson dépassant même allègrement le mètre, une bête
magnifique en pleine santé. Ce n’est pas tous
les jours que l’on capture un poisson de cette
taille au leurre sur ce type d’eau. C’était peu
dire que l’année 2014 commençait bien. Serat-elle un grand cru ? L’avenir nous le dira !
Un joli « metersnoek » de polder en pleine santé !
EN GUISE DE CONCLUSION
Ce que je retiendrai de cette magnifique journée hollandaise en polder ? Et bien, vous vous
en doutez, qu’une eau teintée peut parfois
faire toute la différence. Ou encore que les
brochets se cantonnent dans les zones abritées
du vent lorsqu’il s’agit de grappiller quelques
dixièmes de degré en hiver, quitte à former de
véritables rassemblements de plusieurs individus sur une cinquantaine de mètres à peine.
Je retiendrai également, mais j’en étais déjà
convaincu, que le fait de proposer aux préda-
teurs en place des leurres de taille assez imposante permet de sélectionner les plus beaux
sujets. Croyez bien que cette expérience
restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Comme quoi, et cela est valable dans tous les
types de pêche, la réflexion, l’audace et sortir
des sentiers battus, ça peut payer !
Remerciements
Je tiens à remercier la marque Fox Rage
pour la confiance qu’elle m’accorde depuis plusieurs années.
LAC DE WARFAAZ - SPA
SPÉCIALISTE EN ARTICLES DE PÊCHE À LA MOUCHE,
PLUS DE 1500 RÉFÉRENCES EN STOCK.
PROMOTIONS TOUTE L’ANNÉE,
ESSAI DE MATÉRIEL SUR PARCOURS MOUCHE.
Magasin ouvert sur rendez-vous
Du lundi au vendredi de 17h à 19h
Le samedi de 14h à 19h
Rue de la Légère Eau, 3 - 1420 Braine-l’Alleud
Tél. : 0475/41.58.33 - [email protected]
www.debefly.com
OUVERTURE DE LA PÊCHE SALMONIDÉS
Samedi 15 Mars 2014
DÉVERSEMENT 325 KG DE TRUITES
ARC - FARIOS - SAUMONS
PÊCHE AUX CARNASSIERS OUVERTE LE SAMEDI 07 JUIN
PÊCHE AUX POISSONS BLANCS OUVERTE TOUTE L’ANNÉE
(bourriche autorisée a partir du 07 juin)
PERMIS RÉGION WALLONNE OBLIGATOIRE ET RÈGLEMENT D’APPLICATION
Carte annuelle 60 € - Carte journalière 10 €
INFO : 0476/535984 OU WWW.LACDEWARFAAZ.BE
Pour soutien à l’ASBL « La truite d’Houffalize » et « Le Pêcheur Belge »
Le Pêcheur Belge - Mars 2014
27