spectre radioélectrique
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spectre radioélectrique
SPECTRE RADIOÉLECTRIQUE Le spectre radioélectrique représente l’ensemble des fréquences radios utilisées pour la transmission de données sans fil. Il s’agit d’une infrastructure essentielle pour la diffusion de la radio et de la télévision (TV). Des décisions à venir concernant la répartition du spectre vont avoir un impact considérable sur la manière dont nous accédons aux contenus TV, radio et en ligne ; ces décisions devront refléter la réalité des modes de consommation des médias. Les ondes sont une ressource essentielle Les radiofréquences sont attribuées aux différents types de transmissions sans fil comme la radio, la TV, les télécommunications mobiles, le Wi-Fi, les satellites de communication, les microphones sans fil, les communications aériennes et maritimes et diverses autres utilisations. Chaque service est exploité dans les bandes (UHF, VHF, SHF, etc.) qui lui sont allouées, de manière à prévenir tout brouillage et à optimiser autant que possible l’utilisation du spectre. Télévision numérique terrestre (TNT) La TNT est une plateforme essentielle pour la réalisation des objectifs des MSP et la diffusion des œuvres audiovisuelles européennes grâce à sa couverture quasi-universelle, sa qualité de service garantie et son contenu disponible en clair. Ces avantages ne peuvent être reportés sur les autres plateformes de distribution TV. Les médias de service public (MSP) offrent leur contenu le plus largement possible sur tous les appareils et toutes les plateformes de distribution (Internet, câble, satellite et radiodiffusion). Le spectre est une ressource indispensable pour la radiodiffusion de programmes radio et TV, notamment par la télévision numérique terrestre (TNT). Parmi tous les modes de diffusion de la TV, la TNT est le moyen le plus efficace de distribuer un programme au grand public, offrant un accès abordable, pratique et universel à la TV. C’est aussi la plateforme de réception de TV la plus répandue dans l’UE, avec plus de 100 millions de foyers desservis – soit 250 millions de téléspectateurs. La TNT a absolument besoin de la bande UHF Offrant une couverture étendue et une bonne pénétration dans les immeubles, la bande UHF (de 470 MHz à 862 MHz) dispose de caractéristiques physiques uniques qui en font la seule en mesure d’assumer l’évolution de la TNT. La demande n’est pas prête de diminuer à l’avenir, avec le développement rapide des services de TV hybride, les progrès techniques de définition de l’image (3DTV, UHDTV, 4K) et des prévisions selon lesquelles le public regardera encore 225 minutes de TV linéaire par jour en 2020. Diffusion numérique Les MSP ont été des pionniers des technologies, des normes et de l’innovation et utilisation dans le domaine numérique. Le passage à la TV numérique a permis de réaliser optimale du spectre des gains d’efficacité, d’ouvrir des opportunités en matière de distribution multicanal, et d’enrichir et de diversifier les offres de contenu. Les gains d’efficacité découlant du passage à la TV numérique ont à leur tour rendu possible la libération de la bande des 800 MHz qui représentait 18 % du spectre UHF dont disposait la télédiffusion avant 2007. Ce « dividende numérique » a principalement été réorienté vers les services mobiles. Bien que la nécessité, pour les services mobiles, de disposer de fréquences supplémentaires dans la bande UHF à l’avenir n’ait pas été démontrée, les fournisseurs de ces services réclament la libération du restant de la bande, y Novembre 2015 compris celle des 700 MHz (694-790 MHz). Or, cette dernière constitue à elle seule 30 % de la quantité restante de spectre UHF disponible pour la télédiffusion terrestre. Le spectre pour la TNT assure performance, choix et innovation Si de nouvelles fréquences UHF utilisées pour la télédiffusion sont attribuées aux fournisseurs de services de données mobiles, la plateforme TNT risque de voir sa couverture et ses capacités amoindries, et ses signaux brouillés. Les téléspectateurs se verront proposer moins de chaînes de TV et il deviendra difficile de faire plein usage des normes les plus récentes (4K et 3DTV, p. ex.). De plus, migrer depuis la TNT serait extrêmement coûteux. Si cette transition venait à se concrétiser, les radiodiffuseurs devraient être compensés de l’intégralité de leurs coûts. Les estimations de croissance des services mobiles sur Internet reposent sur des hypothèses biaisées Les fournisseurs de services de données mobiles disposent déjà d’une quantité de spectre très importante (environ 1 000 MHz en tout), sans compter le spectre UHF qui leur est attribué, mais qu’ils n’utilisent pas entièrement. En outre, ils exploitent encore des réseaux 2G et 3G qui ne sont pas efficaces en termes d’utilisation du spectre. Pour obtenir davantage de fréquences du spectre UHF, les fournisseurs de services de données mobiles invoquent des prévisions selon lesquelles la capacité nécessaire pour les réseaux va augmenter considérablement ces prochaines années. Ces prévisions ne sont pourtant pas fiables et ont été récemment revues à la baisse. Certaines se fondent sur des hypothèses exagérées quant à la future demande de capacité de transmission des données mobiles, qui font que les prévisions de trafic de données mobiles à long terme sont largement surestimées. Le Wi-Fi pour les données mobiles, la pièce manquante du puzzle Les prévisions des fournisseurs de services mobiles ne tiennent pas non plus compte des alternatives disponibles telles que le Wi-Fi. Or, cette technologie offre en réalité des capacités supérieures et s’avère moins coûteuse pour la réception de données, en particulier pour les services très gourmands en données comme le streaming audiovisuel. Selon une récente étude de la Commission européenne, 71 % du trafic de données sans fil destiné aux smartphones et tablettes dans l’UE était réalisé via Wi-Fi en 2012, et ce pourcentage devrait encore grimper jusqu’à 78 % d’ici 2016. La politique en matière de spectre radioélectrique doit refléter le fait que la TV reste un média extrêmement prisé et qu’il est possible de répondre à l’essor du trafic mobile de données sans menacer l’avenir de la TNT. Il faudrait à ce titre maximiser l’utilisation du spectre déjà attribué au haut débit mobile en faisant appel aux technologies les plus performantes. Toute décision future en matière d’attribution du spectre doit reposer sur une analyse coûts/avantages détaillée, et sur une évaluation d’impact approfondie, afin de bien cerner les coûts pour les utilisateurs et l’impact potentiel sur les activités quotidiennes du grand public. Etat des lieux dans l’UE L’attribution des fréquences du spectre radioélectrique relève essentiellement de la compétence de ses États membres et la coordination européenne est assurée par la Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications (CEPT). L’UE peut néanmoins mettre en place des programmes politiques pluriannuels à des fins de planification et d’harmonisation stratégique dans le cadre du programme pluriannuel en matière de politique du spectre radioélectrique (RSPP). La Commission européenne prépare actuellement une stratégie pour l’avenir des bandes UHF utilisés par la diffusion de la TNT (470-790 MHz). À cet effet, l’UER estime que le rapport de Pascal Lamy délivré en septembre 2014 sur les fréquences UHF offre une feuille de route bien adaptée et équilibrée. Les conclusions du rapport préconisent le maintien de la bande des 700 MHz pour la TNT d’ici 2022 et le maintien des bandes des 500 et 600 MHz au moins jusqu’en 2030. Toute décision concernant une nouvelle attribution de fréquences doit se baser une analyse coûts/avantages rigoureuse et une évaluation de l’impact sur les utilisateurs et les citoyens. UNION EUROPEENNE DE RADIO-TELEVISION BUREAU DE BRUXELLES 56 Avenue des Arts 1000 Brussels Tel. +32 2 286 9115 [email protected] www.ebu.ch @EBU_HQ Novembre 2015