Sujet synthese EGC 2014 S2
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Sujet synthese EGC 2014 S2
CONCOURS EGC LILLE 2014 EPREUVE DE SYNTHESE Session du 12 avril 2014 Durée 120 minutes Présentation de l’épreuve L’épreuve de synthèse d’une durée de 120 minutes permet d’apprécier les aptitudes du candidat : à analyser des documents d’un dossier, en sélectionnant les informations essentielles ; à comprendre les problématiques abordées dans les documents et à synthétiser les informations les soutenant ; à exposer d’une façon claire et concise, en un maximum de 450 mots et 70 lignes, les idées-forces du dossier. Le dossier est composé de quatre documents de type textes, tableaux, ou graphiques. Le dossier ne comporte pas d’intitulé. Il appartient au candidat de déterminer lui-même le ou les thèmes communs aux documents proposés en donnant un titre à la note de synthèse globale. Règlement : Précise : Son objet est d’énoncer ce que sont, selon vous, les idées-forces du dossier, et de traiter autour du thème principal, les arguments développés. Structurée : Il convient d’analyser les documents, d’en dégager les éléments essentiels puis de synthétiser ces éléments afin de dégager les points-clés du dossier aux fins de proposer une articulation des idées. Vous devez poser une problématique puis articuler vos idées en deux parties auxquelles vous attribuez un sous-titre. Vous conclurez en exposant votre vision du problème. Attention : Une synthèse ne consiste pas à paraphraser ou à résumer successivement les documents. Vous devez être vigilant quant à la qualité de l’expression écrite (style, grammaire, orthographe). Notation Les points seront répartis de la manière suivante : Pour l’exercice de synthèse partielle noté sur 10 points (2 x 5 points) : Pour cette épreuve, vous devez en 30 minutes, lire et analyser les documents du dossier remis. Au terme de cette lecture de 30 minutes, vous avez : 1. Identifier pour chaque question de synthèse partielle la problématique soulevée : 1 point 2. Lire et exploiter les documents : 2 points Sélectionner dans les documents les idées pertinentes et s’y référer de manière explicite. 3. Formuler les idées avec concision et respecter les règles d’orthographe et de grammaire : 2 points 1. 45 minutes pour répondre aux deux questions de synthèse partielle 2. 45 minutes pour rédiger une note de synthèse globale des documents du dossier. La phase de lecture et de préparation : 30 minutes Il est important durant cette phase de lecture de ne pas privilégier un document au détriment d’un autre. Il s’agit pour le candidat de lire et d’analyser tous les textes. Ce travail d’analyse demande beaucoup d’attention, de vigilance et de rigueur quant à la sélection de l’information. L’analyse des documents doit être précise (ex : sources identifiées, citations exactes). A ce stade, le candidat doit faire un ou plusieurs recoupements entre les documents afin de mettre en évidence les différents aspects du problème abordé dans le dossier. Pour l’exercice de synthèse globale noté sur 10 points : 1. Introduire la problématique : 2 points Formuler un titre correspondant au thème général ; Formuler la problématique. 2. Lire et exploiter les documents : 2 points Sélectionner les idées pertinentes selon la problématique. Se référer de manière explicite aux documents. Il ne s'agit pas de recopier les documents. La paraphrase sera pénalisée. Si une partie d’un document est citée, elle doit l’être entre guillemets « … ». 3. Organiser les idées générales : 2 points Formuler des sous-titres pour mettre en évidence le plan. Confronter les documents et classer les idées dans chaque partie. 4. Rédiger : 2 points Formuler les idées avec concision tout en précisant pour chaque partie les documents utilisés et en respectant les règles d’orthographe et de grammaire 5. Conclure : 2 points Conclure brièvement sur le dossier tout en prenant position personnellement La phase de réponse aux questions de synthèse partielle : 45 minutes, 15 lignes et 100 mots maximum par question Vous devez répondre aux deux questions ouvertes posées. Pour chacune des questions, vous devez préciser le ou les numéros de(s) document(s) qui vous auront permis de répondre. Cet aspect formel est important. La phase de rédaction de l’exercice de synthèse globale : 45 minutes, 15 lignes et 100 mots maximum par partie 10 lignes et 50 mots maximum pour la conclusion Enfin, vous devez rédiger, une note de synthèse à laquelle vous devez donner un titre (ce titre peut être le thème principal des documents). La structure de la note de synthèse globale devra être la suivante : TITRE : 1 ligne PROBLEMATIQUE : 2 lignes er 1 Sous-titre 1 : 1 ligne 2e Sous-titre 2 : 1 ligne • Conclusion : (50 mots) La note de synthèse globale doit être brève, précise, structurée. Brève : elle ne doit pas excéder 250 mots. ATTENTION : NE COMPOSER SUR LA FICHE DE REPONSE QU’APRES AVOIR ECRIT LA VERSION DEFINITIVE AU BROUILLON Page 1 sur 4 CONCOURS EGC LILLE 2014 PREMIER TEXTE DEUXIEME TEXTE Les petits opérateurs mobiles frappés par la guerre des prix Bouygues Télécom écrase les prix pour casser ses concurrents Lefigaro.fr – 22/01/2013 L'Autorité de la concurrence veut protéger les opérateurs virtuels jugés essentiels à la concurrence. Le conseil de la concurrence tire la sonnette d'alarme : la trentaine d'opérateurs mobiles virtuels (Virgin Mobile, La Poste Mobile, NRJ Mobile, Auchan Télécom, etc.) aussi appelés MVNO sont menacés de marginalisation dans la guerre des prix qui sévit sur le marché du mobile. Ces opérateurs ont conquis plus de 7 millions d'abonnés, soit 11 % des abonnés en France. Alors qu'Orange, SFR et Bouygues Telecom ont tous baissé fortement leurs prix depuis l'arrivée de Free Mobile, les MVNO, qui louent le réseau des «grands» opérateurs et revendent des minutes de communications sous leur propre marque, ne parviennent plus à trouver d'espace économique, ni sur l'entrée de gamme, ni sur le haut de gamme. «Les récentes évolutions du marché se sont traduites pour les MVNO par une migration importante de leur clientèle vers les nouveaux forfaits post-payés d'entrée de gamme à prix réduit de Free Mobile et des trois autres opérateurs de réseau», note l'Autorité dans un avis rendu lundi. Surtout, Orange, SFR et Bouygues Telecom, qui espèrent retrouver la valeur perdue, en lançant des offres très haut débit «4G», risquent de leur fermer l'entrée sur ce nouveau marché. «Certaines conditions techniques des contrats ne permettent pas aux MVNO de répliquer les offres que les opérateurs de réseau lancent sur la 4G», souligne l'Autorité. Une offre 4G Bien décidée à protéger ces «petits» opérateurs, l'Autorité de la concurrence a rappelé les grands opérateurs à leurs obligations : ils ne doivent ériger artificiellement aucune barrière tarifaire ou technique et doivent fournir rapidement une offre aux MVNO pour leur permettre de proposer la «4G». «L'avis du conseil de la concurrence apporte pleinement les réponses que nous attendions», s'est réjoui le porte-parole de l'association Alternative Mobile, qui regroupe les principaux MVNO. «L'Autorité a confirmé que nous sommes des acteurs essentiels dans l'animation de la concurrence et que nous enrichissons l'offre aux consommateurs. Il reconnaît que nous nous heurtons aujourd'hui à des obstacles tarifaires et techniques et que nous avons des problèmes pour nous positionner sur la 4G.» Alternative Mobile estime que l'avis de l'Autorité de la concurrence lui permet désormais de se tourner vers le régulateur des télécoms (Arcep) pour que «ce message se traduise dans la vie des consommateurs». Les opérateurs, eux, faisaient grise mine. «L'Autorité de la concurrence s'est contentée de rappeler les obligations inscrites dans nos licences, que nous connaissons par cœur. Nous n'avons pas besoin qu'on nous les rappelle», a réagi l'un d'eux. «En revanche, l'Autorité ne s'est pas prononcée sur les prix de gros que Free propose aux MVNO, ni sur l'existence d'éventuels effets de ciseaux tarifaires entre prix de gros et prix de détail», a-t-il ajouté. Surtout les opérateurs craignent qu'un «nouvel avantage ne soit accordé à Free», s'il est autorisé à écouler le trafic des MVNO, non seulement sur son réseau propre mais aussi sur celui d'Orange qu'il utilise en itinérance. «Ce serait une nouvelle béquille accordée à Free Mobile pour lui permettre d'exister sur le marché de gros», craint l'un d'eux. Liberation.fr - Catherine Maussion 26/02/2014 L'opérateur lance une offre téléphone-télévision-Internet à moins de 20 euros. «La fête est finie» avait prévenu en décembre, Martin Bouygues, le patron de l’opérateur télécom. Mercredi matin, il a mis ses menaces à exécution. Après le lancement, en novembre, d’une offre à prix cassé, téléphone plus Internet, à 15,99 euros par mois, l’opérateur ajoute aujourd’hui pour quatre euros de plus, la télé. Ce qui en fait, sans conteste, l’offre triple play (TV-Internet-téléphone) d’entrée de gamme la moins chère du marché. Pour comparaison, les propositions équivalentes sont entre 32 et 37 euros chez les concurrents. Bouygues baptise cela «la démocratisation de l’accès à l’Internet fixe». Dans son viseur, Free et ses marges plantureuses. Ce dernier, assurément low-cost sur le mobile, est «high price» sur l’Internet, sa vache à lait. Il a même battu un record au second semestre 2012 avec une marge de 42,3 %. SFR ou Orange ne sont pas en reste. «Avec des marges supérieures à 40 %, on est dans le produit de luxe», a justifié Martin Bouygues, en décochant ses flèches. «Rupture… Economie de 150 euros pour un foyer et même 200 euros la première année…» Les mots et les promesses copient ceux de Xavier Niel, le fondateur de Free, qui annonçait une facture du foyer divisée par deux sur le mobile à son entrée sur le marché. Bouygues Télécom relance ainsi sur le fixe la guerre des prix qui fait rage sur le mobile. Sa cible : gagner «le plus vite possible cinq millions d’abonnés», alors que son parc plafonne aujourd’hui à deux millions. Il égalerait alors Free et son parc de plus de 5,6 millions d’abonnés en septembre 2013, le deuxième plus gros réservoir de clients après Orange. L’offre à moins de 20 euros de Bouygues comporte toutefois quelques bémols. D’abord, la box n’est pas la high-tech Sensation, mais un modèle moins rutilant. Son disque dur plafonne à 40 Go. Pas d’appels inclus vers les mobiles. Pour obtenir la Sensation, il faudra débourser 6 euros de plus (25,99 euros). Enfin, l’offre n’est accessible qu’à un foyer sur deux : les 12 millions qui résident en centre-ville, sur les 26 millions de foyers français. Soit la même cible que vise l’offre double play, à 15,99 euros. 730 MILLIONS D'EUROS ÉVAPORÉS En dehors de ces zones dégroupées, il faudra ajouter à la facture huit euros de plus, soit 27,99 euros minimum et sans la Sensation. Mais Bouygues Telecom joue sur du velours. Il a face à lui des concurrents qui ont délaissé l’Internet low-cost pour livrer bataille sur le mobile. Même Free, quoiqu’il en dise, qui commercialise toujours sous la marque Alice une offre triple play basique à 19,99 euros, se garde bien d’en faire la publicité : «De toute façon, les gens préfèrent les box performantes», se défend-on chez Free. Fin 2012, cette offre AliceInitial comptait 565 000 abonnés. Ils ont fondu à 191 000, soit trois fois moins, à fin 2012, incités à migrer vers les box de Free. Et l’hémorragie devrait se poursuivre. On en saura plus le 10 mars, lors de l’annonce des résultats d’Iliad, la maison mère de Free. «Que Xavier Niel fasse la même chose s’il en est capable», avait lancé en décembre dernier, Martin Bouygues, en avertissant qu’il lançait la guerre. La Bourse, en quelque sorte, a répondu : à 14 heures, le titre Iliad affichait un recul de 7,16 % : 730 millions d’euros de capitalisation boursière se sont évaporés. Cette perte virtuelle fait un trou tout aussi virtuel de 400 millions dans le porte-monnaie de Xavier Niel, actionnaire à 55 % de sa société. Et Martin Bouygues prépare déjà pour la fin du printemps, le scud suivant : une annonce autour de la fibre optique dont il pourrait écraser aussi le prix. De quoi amputer encore les marges, et donc les capacités futures d’investissement. D’ailleurs, Bouygues qui a Page 2 sur 4 CONCOURS EGC LILLE 2014 investi 740 millions d’euros en 2013 dans son opérateur télécom, s’est bien gardé de s’engager sur un montant pour 2014. L’annonce de Bouygues a toutefois laissé zen les concurrents, qui misent à l’instar de Free sur les offres quadruple play (TV-Internettéléphone-mobile), en forte progression, et qui ont séduit autour d’un foyer sur deux. TROISIEME TEXTE Douze ans de guerre des prix dans l'accès Internet LE MONDE – 26/02/2014 vendus avec un téléphone subventionné et un engagement. Les offres qui comprennent appels illimités et 3 Go de données baissent sensiblement pour atteindre une fourchette comprise entre 45 et 60 euros. Pour se refaire, Orange, SFR et Bouygues Telecom misent sur l'arrivée de la quatrième génération de téléphonie mobile, la 4G. Avec des investissements massifs justifiant des tarifs plus élevés. JOUER LES INCENDIAIRES Patatras ! Free lance la 4G au même prix que la 3G. Pire, il propose une enveloppe de données de 20 Go. Soit quasiment de l'illimité. Problème : Free ne dispose pas du même nombre d'antennes que ses concurrents et sa 4G ne se capte qu'à quelques endroits précis pour l'instant. Il n'empêche, le mal est fait. La stratégie déployée depuis des mois par les trois opérateurs historiques pour convaincre les Français de l'intérêt de payer plus est compromise. Ils n'ont d'autre choix que de s'aligner sur un standard une nouvelle fois établi par Xavier Niel. Comme lors du lancement des offres de Free en 2012, c'est Bouygues Telecom qui dégaine le premier en ajoutant dès le lendemain la 4G à ses offres. Orange suit dans la foulée et il faudra quelques jours pour que SFR s'aligne à son tour. La guerre des prix reprend de plus belle. Jusqu'à l'offensive de ce mercredi 25 février qui voit Bouygues Telecom jouer à son tour les incendiaires. La guerre de l'accès Internet est déjà une affaire ancienne. Le 18 septembre 2002, le fournisseur d'accès Internet Free lâche une bombe. Un forfait d'accès ADSL à 29,99 euros, soit 15 euros de moins que l'offre la moins chère du marché et près de la moitié de celle de France Télécom. Les petits opérateurs, comme AOL ou Club Internet, ne s'en relèveront pas et disparaîtront du paysage. Depuis, les prix de l'ADSL sont restés relativement stables, malgré l'amélioration des performances. Entre-temps, cette chute des prix massive a fait son effet. Le nombre d'abonnés à l'Internet rapide est passé d'un peu plus de 2 millions en France à fin 2002 à près de 25 millions aujourd'hui. HOSTILITÉS La bataille des prix s'est apaisée sur ce marché désormais saturé. Elle a donc logiquement rebondi sur l'Internet mobile quand celui-ci est QUATRIEME TEXTE monté en puissance avec la généralisation des smartphones. Et c'est Télécoms: une baisse des prix en trompe-l'oeil une nouvelle fois Free qui a déclenché les hostilités. A la rentrée 2011, Orange, SFR et Bouygues Telecom le savent : Free Lexpress.fr - Emmanuel Paquette - 29/03/2014 va casser les prix à l'occasion de son entrée sur le marché du L'arrivée de Free Mobile a fait chuter les factures de téléphonie. Mais la téléphone mobile. Xavier Niel, le fondateur de Free (et actionnaire à titre bataille fait rage entre opérateurs pour maintenir leurs marges, et les individuel du Monde), l'a dit : il va diviser la facture téléphonique des dernières manœuvres de rapprochement pourraient à nouveau changer Français par deux. la donne. Ils anticipent donc la manœuvre en lançant des offres à bas coûts, sans "Le téléphone pleure." La célèbre ritournelle de Claude François a de forfait ni téléphone, mais avec juste la carte SIM. Elles seront quoi faire sourire Xavier Niel. En mettant la main, aux côtés d'autres commercialisées sur Internet sous les marques Sosh pour Orange, Red investisseurs, sur le catalogue du défunt chanteur en 2009, le fondateur pour SFR et B & You pour Bouygues Telecom. Ces offres qui tournaient d'Iliad, maison mère de Free, ne pouvait imaginer toute l'ironie de cette en moyenne autour de 25 euros comprenaient plusieurs heures histoire. Car, aujourd'hui, tous les opérateurs ont bien les larmes aux d'appels et quelques centaines de mégaoctets de données. Il fallait yeux par sa faute quand les consommateurs, eux, ont le sourire. payer 39,90 euros pour avoir les appels illimités et un gigaoctet (Go) de Et pour cause. Depuis 2006, les dépenses des foyers pour les données. télécommunications fixes et mobiles ont baissé de 22%, selon une COUP DE MASSUE étude du cabinet Arthur D. Little pour la Fédération française des En janvier 2012, Free tient parole et… surprend le trio avec un tarif tout télécoms (FFT). L'arrivée du quatrième acteur, Free, combinée aux compris, juste sous la barre des 20 euros. C'est lors d'un show à la mesures prises par le gendarme des télécoms, a permis de réduire manière de feu Steve Jobs que Xavier Niel lance ses deux nouveaux considérablement la facture des Français. Un constat également forfaits : un abonnement à 19,99 euros avec appels illimités, mais aussi partagé par l'Insee, dont les dernières statistiques font état d'une chute 3 Go de données, une première. Le second, qui coûte 2 euros, offre de 10,4% des prix sur la seule année 2013. Bon à prendre pour les clients... mais pour les acteurs du secteur ? une heure d'appels et 60 SMS. C'est un coup de massue pour ses concurrents. Ils sont obligés de Les mauvaises nouvelles ne cessent de s'accumuler. Avec la fameuse s'aligner ou du moins de baisser leurs prix, au risque de passer pour de 4G, par exemple, les opérateurs espéraient pouvoir se refaire une santé. Ils investissaient massivement dans des réseaux à très haut mauvais bougres qui veulent « plumer les Français ». débit, mais espéraient obtenir en retour une hausse bien méritée des Bouygues Telecom dégaine le premier en alignant son offre B & You prix. Raisonnement implacable sur le papier, mais dans la réalité... sur celle de Free à 19,90 euros. Les autres suivront un peu plus tard. "L'annonce de Free d'inclure la 4G dans ses forfaits à prix constant dès Courant 2012, les opérateurs historiques baissent leurs forfaits le mois de décembre a douché leurs espoirs", estime Mohssen Toumi, classiques. analyste pour Booz & Company. HÉMORRAGIE DE CLIENTS Le bon coup marketing n'est pas du goût de tous. Ainsi, le ministre du Mais, à la différence de la guerre de l'ADSL, celle du mobile intervient Redressement productif, Arnaud Montebourg, s'est emporté contre le sur un marché déjà saturé, puisque la quasi-totalité de la population est malotru. "Toujours plus de destruction d'emplois dans les télécoms équipée. Le gain des uns ne peut se faire qu'au détriment des autres. grâce aux excès low cost de Free Mobile", a-t-il fustigé sur le réseau L'hémorragie de clients chez Orange, SFR et Bouygues Telecom est social Twitter. Le même, avant d'entrer au gouvernement, se félicitait conséquente. En quelques mois, Free a dépassé l'objectif de trois pourtant, en janvier 2012, que Xavier Niel ait fait "plus pour le pouvoir millions d'utilisateurs qu'il s'était fixé. Les opérateurs n'ont d'autre choix d'achat des Français que Nicolas Sarkozy en cinq ans". que de s'attaquer à leurs forfaits de coeur de gamme, ceux qui sont Page 3 sur 4 CONCOURS EGC LILLE 2014 L'engouement pour les smartphones ne faiblit pas Pour autant, cette baisse réelle des factures ne doit pas occulter une situation bien plus complexe qu'il n'y paraît et moins évidente que les chiffres ne pourraient le laisser entendre. Développement de nouvelles offres, fidélisation grâce aux smartphones, politique de contenus enrichis, les opérateurs font feu de tout bois pour alourdir la facture dans d'autres domaines. Si bien que l'on assiste à un transfert des dépenses plus qu'à une baisse réelle des prix. Sans compter que le rachat de SFR par Numericable va modifier encore plus le paysage. Il est loin le temps où Steve Ballmer, l'ex-PDG de Microsoft, raillait le lancement de l'iPhone d'Apple et son prix démesuré. "Un téléphone à 500 dollars ? Le modèle le plus cher du monde et, qui plus est, sans clavier ! Nous, nous vendons des millions de téléphones chaque année. Apple : zéro", s'était-il alors emporté, dans un grand éclat de rire. Sept ans plus tard, Ballmer rit jaune, débarqué par son conseil d'administration. Dans le même temps, la société à la pomme de Tim Cook occupe la deuxième place mondiale de la téléphonie, et ses smartphones, vendus de 600 à 900 euros selon les modèles, s'écoulent comme des petits pains. "Les dépenses des ménages en équipements numériques et multimédias ont fortement augmenté ces six dernières années, pour représenter 5% dans le budget", souligne Ignacio Garcia Alves, PDG de la société de conseil Arthur D. Little-France. L'an dernier, il s'est vendu en France plus de smartphones que de téléphones mobiles classiques, soit 15,8 millions, sur un total de 23,6 millions. Des appareils plus chers = dotés de nombreuses fonctionnalités. "Les consommateurs ont envie du dernier iPhone ou du dernier Samsung. Il ne faut pas négliger la fonction sociale de ce genre de produit que l'on montre et que l'on exhibe dans la rue sans que l'on sache à quel opérateur vous êtes lié", ajoute-t-il. Les deux mastodontes se partagent plus des deux tiers de ce marché mondial de 224 milliards de dollars en très forte croissance. Et si les opérateurs ne bénéficient pas directement de cet engouement, ils peuvent au moins s'assurer de la fidélité des clients en leur proposant ces smartphones contre deux ans d'engagement sur des forfaits aux prix élevés. Autrement dit, ces équipements téléphoniques de plus en plus sophistiqués garantissent aux opérateurs de conserver durablement leurs abonnés. Engranger des revenus grâce aux services annexes Cet attrait pour les appareils connectés a inspiré Stéphane Bohbot. Le jeune homme a cofondé ModeLabs, une société spécialisée dans le design de téléphones et d'accessoires pour des grandes marques. Après l'avoir cédée pour 100 millions d'euros au Groupe Bigben Interactive, il a décidé d'ouvrir des boutiques destinées aux objets connectés. Smartphones, lunettes, tablettes, montres, mais aussi pèsepersonnes, drones, bracelets pour le sport... "Il n'existe pas d'enseigne spécialisée pour ce type de produits", explique-t-il. Depuis la fin du mois de mars et jusqu'en juin, dix-sept magasins vont ouvrir dans les grandes villes hexagonales, de Paris à Montpellier en passant par Bordeaux, Rennes ou Grenoble. Ce nouveau réseau, appelé Lick, s'appuie en partie sur les anciennes boutiques The Phone House. Et, là encore, cet Internet des objets en développement fait saliver les opérateurs. Outre-Atlantique, certains d'entre eux, comme Verizon, font payer entre 10 et 40 dollars par mois la possibilité de partager un accès à l'Internet mobile avec d'autres appareils, comme une tablette ou un autre téléphone. Autre espoir : les services de musique illimitée, comme Spotify ou Deezer, sont aujourd'hui intégrés dans les offres des opérateurs mobiles du monde entier et permettent d'engranger de nouveaux revenus. C'est aussi le cas de l'abonnement aux chaînes payantes sur les Box et de la vidéo à la demande, qui a généré 245 millions d'euros l'an dernier, selon l'institut d'études GfK. Grâce à ces offres, la Free-box affiche le chiffre d'affaires par abonné le plus élevé du marché, soit 36 euros par mois. Un élément que s'est empressé de relever Martin Bouygues, PDG de Bouygues, dans les colonnes du Figaro : "Nos marges sont inférieures à 20 %, alors que [celles de Free] sont supérieures à 40 % dans le fixe." Objectif: conquérir des abonnés via l'Internet fixe Free ne s'en cache pas. La téléphonie mobile lui permet d'attirer de nouveaux clients vers sa Freebox Révolution. Car, pour bénéficier des prix les plus intéressants, un consommateur doit s'abonner au préalable à l'Internet fixe pour obtenir un forfait mobile de 14,99 euros par mois pour des communications illimitées (contre 19,99 euros en temps normal). Et la stratégie fonctionne à plein. Depuis son arrivée dans le mobile, le groupe a enregistré la plus forte croissance de nouveaux abonnés sur ses Box en deux ans, avec un total de 5,64 millions de clients. Un chemin qu'emprunte également Numericable. Le câblo-opérateur propose un forfait de téléphonie mobile 4G, sans surcoût pendant un an, à tous ses nouveaux clients souscrivant à une offre d'Internet fixe par fibre optique. Et si la société contrôlée par Patrick Drahi ne possède pas encore son propre réseau mobile, elle a été retenue par Vivendi pour la cession de SFR. Elle devrait donc bénéficier d'une infrastructure et d'une base d'abonnés importante. "Depuis trois ans, nous avons augmenté la facture de nos abonnés grâce à la fibre optique dans l'Internet fixe, a indiqué Eric Denoyer, PDG de Numericable. Nous comptons faire de même avec les clients de SFR, dont le tarif des abonnements - 32 euros par mois - est aujourd'hui le plus bas. "Et ce n'est qu'un début, car Bouygues Telecom et Free pourraient à leur tour se marier. En Autriche, le passage de quatre à trois acteurs a fait grimper le revenu moyen par abonné jusqu'à plus de 18%. "L'exemple français des années 2000, lorsqu'il n'y avait que trois opérateurs, s'est traduit par une hausse spectaculaire des prix", s'est inquiété l'UFC Que Choisir. Et après le téléphone, ce sera au tour des consommateurs de pleurer... -22% C'est la baisse des dépenses des foyers pour les télécommunications fixes et mobiles entre 2006 et 2013. Mais 245 millions d'euros Le marché français 2013 de la vidéo à la demande sur les box représente un relais de croissance, ainsi que les offres de musique par abonnement comme Deezer ou Spotify sur mobile. 4,7% C'est la part des dépenses des ménages français dans les équipements numériques et multimédias. En 2006, elle représentait 2,7%. 458 euros Le prix moyen de vente de l'iPhone d'Apple a augmenté de 10% dans le monde entre la fin 2013 et le premier trimestre 2014. Une hausse due au lancement des nouvelles générations iPhone 5s et 5c. Page 4 sur 4