Sujet synthese EGC 2014 S2

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Sujet synthese EGC 2014 S2
CONCOURS EGC LILLE 2014
EPREUVE DE SYNTHESE
Session du 12 avril 2014
Durée 120 minutes
Présentation de l’épreuve
L’épreuve de synthèse d’une durée de 120 minutes permet
d’apprécier les aptitudes du candidat :
 à analyser des documents d’un dossier, en sélectionnant les
informations essentielles ;
 à comprendre les problématiques abordées dans les
documents et à synthétiser les informations les soutenant ;
 à exposer d’une façon claire et concise, en un maximum de
450 mots et 70 lignes, les idées-forces du dossier.
Le dossier est composé de quatre documents de type textes,
tableaux, ou graphiques. Le dossier ne comporte pas d’intitulé. Il
appartient au candidat de déterminer lui-même le ou les thèmes
communs aux documents proposés en donnant un titre à la note
de synthèse globale.
Règlement :
 Précise : Son objet est d’énoncer ce que sont, selon vous,
les idées-forces du dossier, et de traiter autour du thème
principal, les arguments développés.
 Structurée : Il convient d’analyser les documents, d’en
dégager les éléments essentiels puis de synthétiser ces
éléments afin de dégager les points-clés du dossier aux fins de
proposer une articulation des idées. Vous devez poser une
problématique puis articuler vos idées en deux parties auxquelles
vous attribuez un sous-titre.
Vous conclurez en exposant votre vision du problème.
Attention :
Une synthèse ne consiste pas à paraphraser ou à résumer
successivement les documents.
Vous devez être vigilant quant à la qualité de l’expression
écrite (style, grammaire, orthographe).
Notation
Les points seront répartis de la manière suivante :
Pour l’exercice de synthèse partielle noté sur 10 points (2 x 5
points) :
Pour cette épreuve, vous devez en 30 minutes, lire et analyser les
documents du dossier remis.
Au terme de cette lecture de 30 minutes, vous avez :
1. Identifier pour chaque question de synthèse partielle la
problématique soulevée :
1 point
2. Lire et exploiter les documents :
2 points
Sélectionner dans les documents les idées pertinentes
et s’y référer de manière explicite.
3. Formuler les idées avec concision et respecter les
règles d’orthographe et de grammaire :
2 points
1. 45 minutes pour répondre aux deux questions de synthèse
partielle
2. 45 minutes pour rédiger une note de synthèse globale des
documents du dossier.
La phase de lecture et de préparation : 30 minutes
Il est important durant cette phase de lecture de ne pas privilégier
un document au détriment d’un autre. Il s’agit pour le candidat de
lire et d’analyser tous les textes. Ce travail d’analyse demande
beaucoup d’attention, de vigilance et de rigueur quant à la
sélection de l’information. L’analyse des documents doit être
précise (ex : sources identifiées, citations exactes). A ce stade, le
candidat doit faire un ou plusieurs recoupements entre les
documents afin de mettre en évidence les différents aspects du
problème abordé dans le dossier.
Pour l’exercice de synthèse globale noté sur 10 points :
1. Introduire la problématique :
2 points
Formuler un titre correspondant au thème général ;
Formuler la problématique.
2. Lire et exploiter les documents :
2 points
Sélectionner les idées pertinentes selon la
problématique.
Se référer de manière explicite aux documents. Il ne
s'agit pas de recopier les documents. La paraphrase
sera pénalisée. Si une partie d’un document est citée,
elle doit l’être entre guillemets « … ».
3. Organiser les idées générales :
2 points
Formuler des sous-titres pour mettre en évidence le
plan.
Confronter les documents et classer les idées dans
chaque partie.
4. Rédiger :
2 points
Formuler les idées avec concision tout en précisant pour
chaque partie les documents utilisés et en respectant les
règles d’orthographe et de grammaire
5. Conclure :
2 points
Conclure brièvement sur le dossier tout en prenant position
personnellement
La phase de réponse aux questions de synthèse partielle :
45 minutes, 15 lignes et 100 mots maximum par question
Vous devez répondre aux deux questions ouvertes posées. Pour
chacune des questions, vous devez préciser le ou les numéros
de(s) document(s) qui vous auront permis de répondre. Cet
aspect formel est important.
La phase de rédaction de l’exercice de synthèse globale :
45 minutes, 15 lignes et 100 mots maximum par partie
10 lignes et 50 mots maximum pour la conclusion
Enfin, vous devez rédiger, une note de synthèse à laquelle vous
devez donner un titre (ce titre peut être le thème principal des
documents). La structure de la note de synthèse globale devra
être la suivante :
TITRE : 1 ligne
PROBLEMATIQUE : 2 lignes
er
1 Sous-titre 1 : 1 ligne
2e Sous-titre 2 : 1 ligne
• Conclusion : (50 mots)
La note de synthèse globale doit être brève, précise, structurée.
 Brève : elle ne doit pas excéder 250 mots.
ATTENTION : NE COMPOSER SUR LA FICHE DE
REPONSE QU’APRES AVOIR ECRIT LA VERSION
DEFINITIVE AU BROUILLON
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CONCOURS EGC LILLE 2014
PREMIER TEXTE
DEUXIEME TEXTE
Les petits opérateurs mobiles frappés par la guerre des prix
Bouygues Télécom écrase les prix pour casser ses
concurrents
Lefigaro.fr – 22/01/2013
L'Autorité de la concurrence veut protéger les opérateurs virtuels
jugés essentiels à la concurrence.
Le conseil de la concurrence tire la sonnette d'alarme : la trentaine
d'opérateurs mobiles virtuels (Virgin Mobile, La Poste Mobile, NRJ
Mobile, Auchan Télécom, etc.) aussi appelés MVNO sont menacés de
marginalisation dans la guerre des prix qui sévit sur le marché du
mobile. Ces opérateurs ont conquis plus de 7 millions d'abonnés, soit
11 % des abonnés en France.
Alors qu'Orange, SFR et Bouygues Telecom ont tous baissé fortement
leurs prix depuis l'arrivée de Free Mobile, les MVNO, qui louent le
réseau des «grands» opérateurs et revendent des minutes de
communications sous leur propre marque, ne parviennent plus à trouver
d'espace économique, ni sur l'entrée de gamme, ni sur le haut de
gamme.
«Les récentes évolutions du marché se sont traduites pour les MVNO
par une migration importante de leur clientèle vers les nouveaux forfaits
post-payés d'entrée de gamme à prix réduit de Free Mobile et des trois
autres opérateurs de réseau», note l'Autorité dans un avis rendu lundi.
Surtout, Orange, SFR et Bouygues Telecom, qui espèrent retrouver la
valeur perdue, en lançant des offres très haut débit «4G», risquent de
leur fermer l'entrée sur ce nouveau marché. «Certaines conditions
techniques des contrats ne permettent pas aux MVNO de répliquer les
offres que les opérateurs de réseau lancent sur la 4G», souligne
l'Autorité.
Une offre 4G
Bien décidée à protéger ces «petits» opérateurs, l'Autorité de la
concurrence a rappelé les grands opérateurs à leurs obligations : ils ne
doivent ériger artificiellement aucune barrière tarifaire ou technique et
doivent fournir rapidement une offre aux MVNO pour leur permettre de
proposer la «4G».
«L'avis du conseil de la concurrence apporte pleinement les réponses
que nous attendions», s'est réjoui le porte-parole de l'association
Alternative Mobile, qui regroupe les principaux MVNO. «L'Autorité a
confirmé que nous sommes des acteurs essentiels dans l'animation de
la concurrence et que nous enrichissons l'offre aux consommateurs. Il
reconnaît que nous nous heurtons aujourd'hui à des obstacles tarifaires
et techniques et que nous avons des problèmes pour nous positionner
sur la 4G.» Alternative Mobile estime que l'avis de l'Autorité de la
concurrence lui permet désormais de se tourner vers le régulateur des
télécoms (Arcep) pour que «ce message se traduise dans la vie des
consommateurs». Les opérateurs, eux, faisaient grise mine. «L'Autorité
de la concurrence s'est contentée de rappeler les obligations inscrites
dans nos licences, que nous connaissons par cœur. Nous n'avons pas
besoin qu'on nous les rappelle», a réagi l'un d'eux. «En revanche,
l'Autorité ne s'est pas prononcée sur les prix de gros que Free propose
aux MVNO, ni sur l'existence d'éventuels effets de ciseaux tarifaires
entre prix de gros et prix de détail», a-t-il ajouté.
Surtout les opérateurs craignent qu'un «nouvel avantage ne soit
accordé à Free», s'il est autorisé à écouler le trafic des MVNO, non
seulement sur son réseau propre mais aussi sur celui d'Orange qu'il
utilise en itinérance. «Ce serait une nouvelle béquille accordée à Free
Mobile pour lui permettre d'exister sur le marché de gros», craint l'un
d'eux.
Liberation.fr - Catherine Maussion 26/02/2014
L'opérateur lance une offre téléphone-télévision-Internet à moins
de 20 euros.
«La fête est finie» avait prévenu en décembre, Martin Bouygues, le
patron de l’opérateur télécom. Mercredi matin, il a mis ses menaces à
exécution. Après le lancement, en novembre, d’une offre à prix cassé,
téléphone plus Internet, à 15,99 euros par mois, l’opérateur ajoute
aujourd’hui pour quatre euros de plus, la télé. Ce qui en fait, sans
conteste, l’offre triple play (TV-Internet-téléphone) d’entrée de gamme la
moins chère du marché. Pour comparaison, les propositions
équivalentes sont entre 32 et 37 euros chez les concurrents.
Bouygues baptise cela «la démocratisation de l’accès à l’Internet fixe».
Dans son viseur, Free et ses marges plantureuses. Ce dernier,
assurément low-cost sur le mobile, est «high price» sur l’Internet, sa
vache à lait. Il a même battu un record au second semestre 2012 avec
une marge de 42,3 %. SFR ou Orange ne sont pas en reste. «Avec des
marges supérieures à 40 %, on est dans le produit de luxe», a justifié
Martin Bouygues, en décochant ses flèches.
«Rupture… Economie de 150 euros pour un foyer et même 200 euros
la première année…» Les mots et les promesses copient ceux de
Xavier Niel, le fondateur de Free, qui annonçait une facture du foyer
divisée par deux sur le mobile à son entrée sur le marché. Bouygues
Télécom relance ainsi sur le fixe la guerre des prix qui fait rage sur le
mobile. Sa cible : gagner «le plus vite possible cinq millions d’abonnés»,
alors que son parc plafonne aujourd’hui à deux millions. Il égalerait
alors Free et son parc de plus de 5,6 millions d’abonnés en
septembre 2013, le deuxième plus gros réservoir de clients après
Orange.
L’offre à moins de 20 euros de Bouygues comporte toutefois quelques
bémols. D’abord, la box n’est pas la high-tech Sensation, mais un
modèle moins rutilant. Son disque dur plafonne à 40 Go. Pas d’appels
inclus vers les mobiles. Pour obtenir la Sensation, il faudra débourser 6
euros de plus (25,99 euros). Enfin, l’offre n’est accessible qu’à un foyer
sur deux : les 12 millions qui résident en centre-ville, sur les 26 millions
de foyers français. Soit la même cible que vise l’offre double play, à
15,99 euros.
730 MILLIONS D'EUROS ÉVAPORÉS
En dehors de ces zones dégroupées, il faudra ajouter à la facture huit
euros de plus, soit 27,99 euros minimum et sans la Sensation. Mais
Bouygues Telecom joue sur du velours. Il a face à lui des concurrents
qui ont délaissé l’Internet low-cost pour livrer bataille sur le mobile.
Même Free, quoiqu’il en dise, qui commercialise toujours sous la
marque Alice une offre triple play basique à 19,99 euros, se garde bien
d’en faire la publicité : «De toute façon, les gens préfèrent les box
performantes», se défend-on chez Free. Fin 2012, cette offre AliceInitial
comptait 565 000 abonnés. Ils ont fondu à 191 000, soit trois fois moins,
à fin 2012, incités à migrer vers les box de Free. Et l’hémorragie devrait
se poursuivre. On en saura plus le 10 mars, lors de l’annonce des
résultats d’Iliad, la maison mère de Free.
«Que Xavier Niel fasse la même chose s’il en est capable», avait lancé
en décembre dernier, Martin Bouygues, en avertissant qu’il lançait la
guerre. La Bourse, en quelque sorte, a répondu : à 14 heures, le titre
Iliad affichait un recul de 7,16 % : 730 millions d’euros de capitalisation
boursière se sont évaporés. Cette perte virtuelle fait un trou tout aussi
virtuel de 400 millions dans le porte-monnaie de Xavier Niel, actionnaire
à 55 % de sa société. Et Martin Bouygues prépare déjà pour la fin du
printemps, le scud suivant : une annonce autour de la fibre optique dont
il pourrait écraser aussi le prix. De quoi amputer encore les marges, et
donc les capacités futures d’investissement. D’ailleurs, Bouygues qui a
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CONCOURS EGC LILLE 2014
investi 740 millions d’euros en 2013 dans son opérateur télécom, s’est
bien gardé de s’engager sur un montant pour 2014.
L’annonce de Bouygues a toutefois laissé zen les concurrents, qui
misent à l’instar de Free sur les offres quadruple play (TV-Internettéléphone-mobile), en forte progression, et qui ont séduit autour d’un
foyer sur deux.
TROISIEME TEXTE
Douze ans de guerre des prix dans l'accès Internet
LE MONDE – 26/02/2014
vendus avec un téléphone subventionné et un engagement. Les offres
qui comprennent appels illimités et 3 Go de données baissent
sensiblement pour atteindre une fourchette comprise entre 45 et 60
euros.
Pour se refaire, Orange, SFR et Bouygues Telecom misent sur l'arrivée
de la quatrième génération de téléphonie mobile, la 4G. Avec des
investissements massifs justifiant des tarifs plus élevés.
JOUER LES INCENDIAIRES
Patatras ! Free lance la 4G au même prix que la 3G. Pire, il propose
une enveloppe de données de 20 Go. Soit quasiment de l'illimité.
Problème : Free ne dispose pas du même nombre d'antennes que ses
concurrents et sa 4G ne se capte qu'à quelques endroits précis pour
l'instant. Il n'empêche, le mal est fait. La stratégie déployée depuis des
mois par les trois opérateurs historiques pour convaincre les Français
de l'intérêt de payer plus est compromise.
Ils n'ont d'autre choix que de s'aligner sur un standard une nouvelle fois
établi par Xavier Niel. Comme lors du lancement des offres de Free en
2012, c'est Bouygues Telecom qui dégaine le premier en ajoutant dès
le lendemain la 4G à ses offres. Orange suit dans la foulée et il faudra
quelques jours pour que SFR s'aligne à son tour.
La guerre des prix reprend de plus belle. Jusqu'à l'offensive de ce
mercredi 25 février qui voit Bouygues Telecom jouer à son tour les
incendiaires.
La guerre de l'accès Internet est déjà une affaire ancienne. Le 18
septembre 2002, le fournisseur d'accès Internet Free lâche une bombe.
Un forfait d'accès ADSL à 29,99 euros, soit 15 euros de moins que
l'offre la moins chère du marché et près de la moitié de celle de France
Télécom. Les petits opérateurs, comme AOL ou Club Internet, ne s'en
relèveront pas et disparaîtront du paysage. Depuis, les prix de l'ADSL
sont restés relativement stables, malgré l'amélioration des
performances.
Entre-temps, cette chute des prix massive a fait son effet. Le nombre
d'abonnés à l'Internet rapide est passé d'un peu plus de 2 millions en
France à fin 2002 à près de 25 millions aujourd'hui.
HOSTILITÉS
La bataille des prix s'est apaisée sur ce marché désormais saturé. Elle
a donc logiquement rebondi sur l'Internet mobile quand celui-ci est
QUATRIEME TEXTE
monté en puissance avec la généralisation des smartphones. Et c'est
Télécoms: une baisse des prix en trompe-l'oeil
une nouvelle fois Free qui a déclenché les hostilités.
A la rentrée 2011, Orange, SFR et Bouygues Telecom le savent : Free Lexpress.fr - Emmanuel Paquette - 29/03/2014
va casser les prix à l'occasion de son entrée sur le marché du L'arrivée de Free Mobile a fait chuter les factures de téléphonie. Mais la
téléphone mobile. Xavier Niel, le fondateur de Free (et actionnaire à titre bataille fait rage entre opérateurs pour maintenir leurs marges, et les
individuel du Monde), l'a dit : il va diviser la facture téléphonique des dernières manœuvres de rapprochement pourraient à nouveau changer
Français par deux.
la donne.
Ils anticipent donc la manœuvre en lançant des offres à bas coûts, sans "Le téléphone pleure." La célèbre ritournelle de Claude François a de
forfait ni téléphone, mais avec juste la carte SIM. Elles seront quoi faire sourire Xavier Niel. En mettant la main, aux côtés d'autres
commercialisées sur Internet sous les marques Sosh pour Orange, Red investisseurs, sur le catalogue du défunt chanteur en 2009, le fondateur
pour SFR et B & You pour Bouygues Telecom. Ces offres qui tournaient d'Iliad, maison mère de Free, ne pouvait imaginer toute l'ironie de cette
en moyenne autour de 25 euros comprenaient plusieurs heures histoire. Car, aujourd'hui, tous les opérateurs ont bien les larmes aux
d'appels et quelques centaines de mégaoctets de données. Il fallait yeux par sa faute quand les consommateurs, eux, ont le sourire.
payer 39,90 euros pour avoir les appels illimités et un gigaoctet (Go) de Et pour cause. Depuis 2006, les dépenses des foyers pour les
données.
télécommunications fixes et mobiles ont baissé de 22%, selon une
COUP DE MASSUE
étude du cabinet Arthur D. Little pour la Fédération française des
En janvier 2012, Free tient parole et… surprend le trio avec un tarif tout télécoms (FFT). L'arrivée du quatrième acteur, Free, combinée aux
compris, juste sous la barre des 20 euros. C'est lors d'un show à la mesures prises par le gendarme des télécoms, a permis de réduire
manière de feu Steve Jobs que Xavier Niel lance ses deux nouveaux considérablement la facture des Français. Un constat également
forfaits : un abonnement à 19,99 euros avec appels illimités, mais aussi partagé par l'Insee, dont les dernières statistiques font état d'une chute
3 Go de données, une première. Le second, qui coûte 2 euros, offre de 10,4% des prix sur la seule année 2013. Bon à prendre pour les
clients... mais pour les acteurs du secteur ?
une heure d'appels et 60 SMS.
C'est un coup de massue pour ses concurrents. Ils sont obligés de Les mauvaises nouvelles ne cessent de s'accumuler. Avec la fameuse
s'aligner ou du moins de baisser leurs prix, au risque de passer pour de 4G, par exemple, les opérateurs espéraient pouvoir se refaire une
santé. Ils investissaient massivement dans des réseaux à très haut
mauvais bougres qui veulent « plumer les Français ».
débit, mais espéraient obtenir en retour une hausse bien méritée des
Bouygues Telecom dégaine le premier en alignant son offre B & You
prix. Raisonnement implacable sur le papier, mais dans la réalité...
sur celle de Free à 19,90 euros. Les autres suivront un peu plus tard.
"L'annonce de Free d'inclure la 4G dans ses forfaits à prix constant dès
Courant 2012, les opérateurs historiques baissent leurs forfaits
le mois de décembre a douché leurs espoirs", estime Mohssen Toumi,
classiques.
analyste pour Booz & Company.
HÉMORRAGIE DE CLIENTS
Le bon coup marketing n'est pas du goût de tous. Ainsi, le ministre du
Mais, à la différence de la guerre de l'ADSL, celle du mobile intervient Redressement productif, Arnaud Montebourg, s'est emporté contre le
sur un marché déjà saturé, puisque la quasi-totalité de la population est malotru. "Toujours plus de destruction d'emplois dans les télécoms
équipée. Le gain des uns ne peut se faire qu'au détriment des autres.
grâce aux excès low cost de Free Mobile", a-t-il fustigé sur le réseau
L'hémorragie de clients chez Orange, SFR et Bouygues Telecom est social Twitter. Le même, avant d'entrer au gouvernement, se félicitait
conséquente. En quelques mois, Free a dépassé l'objectif de trois pourtant, en janvier 2012, que Xavier Niel ait fait "plus pour le pouvoir
millions d'utilisateurs qu'il s'était fixé. Les opérateurs n'ont d'autre choix d'achat des Français que Nicolas Sarkozy en cinq ans".
que de s'attaquer à leurs forfaits de coeur de gamme, ceux qui sont
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CONCOURS EGC LILLE 2014
L'engouement pour les smartphones ne faiblit pas
Pour autant, cette baisse réelle des factures ne doit pas occulter une
situation bien plus complexe qu'il n'y paraît et moins évidente que les
chiffres ne pourraient le laisser entendre. Développement de nouvelles
offres, fidélisation grâce aux smartphones, politique de contenus
enrichis, les opérateurs font feu de tout bois pour alourdir la facture
dans d'autres domaines. Si bien que l'on assiste à un transfert des
dépenses plus qu'à une baisse réelle des prix. Sans compter que le
rachat de SFR par Numericable va modifier encore plus le paysage.
Il est loin le temps où Steve Ballmer, l'ex-PDG de Microsoft, raillait le
lancement de l'iPhone d'Apple et son prix démesuré. "Un téléphone à
500 dollars ? Le modèle le plus cher du monde et, qui plus est, sans
clavier ! Nous, nous vendons des millions de téléphones chaque année.
Apple : zéro", s'était-il alors emporté, dans un grand éclat de rire.
Sept ans plus tard, Ballmer rit jaune, débarqué par son conseil
d'administration. Dans le même temps, la société à la pomme de Tim
Cook occupe la deuxième place mondiale de la téléphonie, et ses
smartphones, vendus de 600 à 900 euros selon les modèles, s'écoulent
comme des petits pains. "Les dépenses des ménages en équipements
numériques et multimédias ont fortement augmenté ces six dernières
années, pour représenter 5% dans le budget", souligne Ignacio Garcia
Alves, PDG de la société de conseil Arthur D. Little-France.
L'an dernier, il s'est vendu en France plus de smartphones que de
téléphones mobiles classiques, soit 15,8 millions, sur un total de 23,6
millions. Des appareils plus chers = dotés de nombreuses
fonctionnalités. "Les consommateurs ont envie du dernier iPhone ou du
dernier Samsung. Il ne faut pas négliger la fonction sociale de ce genre
de produit que l'on montre et que l'on exhibe dans la rue sans que l'on
sache à quel opérateur vous êtes lié", ajoute-t-il.
Les deux mastodontes se partagent plus des deux tiers de ce marché
mondial de 224 milliards de dollars en très forte croissance. Et si les
opérateurs ne bénéficient pas directement de cet engouement, ils
peuvent au moins s'assurer de la fidélité des clients en leur proposant
ces smartphones contre deux ans d'engagement sur des forfaits aux
prix élevés. Autrement dit, ces équipements téléphoniques de plus en
plus sophistiqués garantissent aux opérateurs de conserver
durablement leurs abonnés.
Engranger des revenus grâce aux services annexes
Cet attrait pour les appareils connectés a inspiré Stéphane Bohbot. Le
jeune homme a cofondé ModeLabs, une société spécialisée dans le
design de téléphones et d'accessoires pour des grandes marques.
Après l'avoir cédée pour 100 millions d'euros au Groupe Bigben
Interactive, il a décidé d'ouvrir des boutiques destinées aux objets
connectés. Smartphones, lunettes, tablettes, montres, mais aussi pèsepersonnes, drones, bracelets pour le sport... "Il n'existe pas d'enseigne
spécialisée pour ce type de produits", explique-t-il.
Depuis la fin du mois de mars et jusqu'en juin, dix-sept magasins vont
ouvrir dans les grandes villes hexagonales, de Paris à Montpellier en
passant par Bordeaux, Rennes ou Grenoble. Ce nouveau réseau,
appelé Lick, s'appuie en partie sur les anciennes boutiques The Phone
House. Et, là encore, cet Internet des objets en développement fait
saliver les opérateurs. Outre-Atlantique, certains d'entre eux, comme
Verizon, font payer entre 10 et 40 dollars par mois la possibilité de
partager un accès à l'Internet mobile avec d'autres appareils, comme
une tablette ou un autre téléphone.
Autre espoir : les services de musique illimitée, comme Spotify ou
Deezer, sont aujourd'hui intégrés dans les offres des opérateurs
mobiles du monde entier et permettent d'engranger de nouveaux
revenus. C'est aussi le cas de l'abonnement aux chaînes payantes sur
les Box et de la vidéo à la demande, qui a généré 245 millions d'euros
l'an dernier, selon l'institut d'études GfK. Grâce à ces offres, la Free-box
affiche le chiffre d'affaires par abonné le plus élevé du marché, soit 36
euros par mois. Un élément que s'est empressé de relever Martin
Bouygues, PDG de Bouygues, dans les colonnes du Figaro : "Nos
marges sont inférieures à 20 %, alors que [celles de Free] sont
supérieures à 40 % dans le fixe."
Objectif: conquérir des abonnés via l'Internet fixe
Free ne s'en cache pas. La téléphonie mobile lui permet d'attirer de
nouveaux clients vers sa Freebox Révolution. Car, pour bénéficier des
prix les plus intéressants, un consommateur doit s'abonner au préalable
à l'Internet fixe pour obtenir un forfait mobile de 14,99 euros par mois
pour des communications illimitées (contre 19,99 euros en temps
normal). Et la stratégie fonctionne à plein. Depuis son arrivée dans le
mobile, le groupe a enregistré la plus forte croissance de nouveaux
abonnés sur ses Box en deux ans, avec un total de 5,64 millions de
clients.
Un chemin qu'emprunte également Numericable. Le câblo-opérateur
propose un forfait de téléphonie mobile 4G, sans surcoût pendant un
an, à tous ses nouveaux clients souscrivant à une offre d'Internet fixe
par fibre optique. Et si la société contrôlée par Patrick Drahi ne possède
pas encore son propre réseau mobile, elle a été retenue par Vivendi
pour la cession de SFR. Elle devrait donc bénéficier d'une infrastructure
et d'une base d'abonnés importante.
"Depuis trois ans, nous avons augmenté la facture de nos abonnés
grâce à la fibre optique dans l'Internet fixe, a indiqué Eric Denoyer, PDG
de Numericable. Nous comptons faire de même avec les clients de
SFR, dont le tarif des abonnements - 32 euros par mois - est
aujourd'hui le plus bas. "Et ce n'est qu'un début, car Bouygues Telecom
et Free pourraient à leur tour se marier. En Autriche, le passage de
quatre à trois acteurs a fait grimper le revenu moyen par abonné jusqu'à
plus de 18%. "L'exemple français des années 2000, lorsqu'il n'y avait
que trois opérateurs, s'est traduit par une hausse spectaculaire des
prix", s'est inquiété l'UFC Que Choisir. Et après le téléphone, ce sera au
tour des consommateurs de pleurer...
-22%
C'est la baisse des dépenses des foyers pour les télécommunications
fixes et mobiles entre 2006 et 2013.
Mais 245 millions d'euros
Le marché français 2013 de la vidéo à la demande sur les box
représente un relais de croissance, ainsi que les offres de musique par
abonnement comme Deezer ou Spotify sur mobile.
4,7%
C'est la part des dépenses des ménages français dans les équipements
numériques et multimédias. En 2006, elle représentait 2,7%.
458 euros
Le prix moyen de vente de l'iPhone d'Apple a augmenté de 10% dans le
monde entre la fin 2013 et le premier trimestre 2014. Une hausse due
au lancement des nouvelles générations iPhone 5s et 5c.
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