dans les pas de Robert Walser
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dans les pas de Robert Walser
L’art de la fonte ou le paysage de l’effacement (dans les pas de Robert Walser) L’écrivain suisse d’expression allemande, Robert Walser (1878-1956), est à plus d’un titre singulier. Après avoir écrit quelques romans (Les Enfants Tanner, Le Commis, L’Institut Benjamenta), il se consacre essentiellement aux formes courtes (nouvelles, petites proses, poèmes). En 1929, il est interné en clinique psychiatrique. Il y restera vingt-six ans. Les trois premières années, il miniaturise à l’extrême et codifie son écriture, noircissant de multiples petits bouts de papier. Puis n’écrira plus, parlera peu, jusqu’à s’absenter, au cours d’une promenade un soir de Noël et se fondre dans la neige. Cet ensemble de textes, longtemps considéré comme illisible, indéchiffrable et conséquent d’une fragilité psychique, sera nommé, après décryptage et bien après la disparition de Walser – Microgrammes – et se révèlera être une constellation de douces, légères et ironiques propositions de vagabondage de la langue dansante dans la marge, constituant ce vaste Territoire du crayon. Dans le cadre de la saison Vasse Nomade, durant les mois de décembre 2011 et janvier 2012, plusieurs petites formes (rencontre, lecture, performance, exposition) seront proposées dans différents lieux de la Ville de Nantes (Pol’n, Université Permanente, librairies, appartements), invitant le public à partir en promenade dans l’étendue labyrinthique de l’œuvre de Walser et de ses traces dernières. Note d’intention Un matin, l’envie me prenant de faire une promenade, je mis le chapeau sur la tête et, en courant, quittai le cabinet de travail ou de fantasmagorie pour dévaler l’escalier et me précipiter dans la rue. Robert Walser - La Promenade Ce projet est né d’une envie de quitter quelque peu mon rapport intime à la lecture solitaire de Walser – fort agréable au demeurant – souhaitant le partager, le démultiplier, ce rapport - et créer, autour de cette œuvre fragmentaire et avec une équipe d’intervenants de divers pratiques et horizons et en leur compagnie, créer donc, une sorte de joyeux laboratoire, questionnant un peu plus cette écriture-langue singulière, voire déroutante, et expérimenter son oralité particulière et le positionnement de son interprète en relation avec un auditoire potentiel. Plus précisément, le travail consistera, après décorticage et démantèlement, voire éparpillement des textes, à essayer de saisir et réinventer, à travers la parole de chacun, le geste d’écriture de Walser. Parallèlement à ce travail de lecture (côté technique – côté intime), je souhaite ouvrir un champ de réflexion autour de l’œuvre de Walser en élargissant les points de vue, les angles d’approche (littérature, théâtralité, psychanalyse, musicalité, linguistique…) et poser le problème de la traduction (Allemand/Français) de cette écriture. Ce laboratoire est ouvert à toute personne qui le désire. Yves Arcaix
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