Le globe-veilleur - Édition du 25 août
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Le globe-veilleur - Édition du 25 août
Le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Partenaires principaux ÉDITION DU 25 AOÛT 2004 Les grandes tendances qui révolutionneront l'industrie touristique à l'aube du 3e millénaire Est-ce la fin du modèle d'affaires d'Expedia et d'Hotel.com? Le concept de bas prix, il faut avoir les moyens de se le permettre Commentaires du professeur Klaus Weiermair sur le texte "À la recherche d'une image de marque" La destination rêvée des Américains Les grandes tendances qui révolutionneront l'industrie touristique à l'aube du 3e millénaire [Thèmes de veille : Intérêt général] [12 août 2004] Dans le texte «Boule de cristal, que nous prédis-tu?», notre analyste s'est avancée à imaginer l'avenir de l'industrie touristique. Un de nos experts s'est également prêté au jeu : M. MICHAEL NOWLIS, consultant et directeur de Tourism Control Intelligence (France et États-Unis), nous fait part de ses prévisions pour la prochaine décennie. Tendances globales L'industrie des croisières connaîtra une croissance phénoménale. Une population plus âgée et plus éduquée en Europe et en Amérique du Nord recherchera des produits écotouristiques et culturels. Les concepts italiens de «slow food» et de «slow cities» s'étendront à toute l'Europe. Les principaux pôles touristiques dans la prochaine décennie seront Londres, New York, Sydney and Dubaï. Le prix d'accès aux attractions touristiques sera plus élevé pour les non-résidents que pour la population locale (Venise, Petra, Bath, etc.). Les comptes satellite du tourisme (TSA - Tourism Satellite Accounting) seront adoptés par plusieurs pays développés mais ignorés par les États-Unis, la Chine, le Japon, la Russie et par la plupart des pays de l'Europe de l'Ouest. Des espaces de prière et des boussoles seront installés dans la plupart des avions desservant la population islamique. L'Antarctique deviendra une destination écotouristique et offrira tous les services - hébergement, restauration et tours organisés. Le «magasinage», du méga centre commercial à la petite boutique d'artisanat, deviendra une activité incontournable pour les destinations touristiques. Les randonnées dans l'espace deviendront une activité récréative pour la clientèle très aisée. Alors qu'il est difficile de croire qu'ils puissent devenir plus «gros», les grands centres d'attraction (Las Vegas, Orlando, Sun City, etc.) prendront encore plus d'ampleur! Les bateaux de croisière se transformeront en station de villégiature et les gens pourront y acheter des condominiums. Malgré les efforts internationaux pour les contrer, les destinations réputées pour le sexe et la drogue continueront d'être florissantes. Les compagnies aériennes, les agents de voyages et les voyagistes s'allieront avec les institutions financières pour offrir au consommateur des prêts-voyages. Les touristes des pays occidentaux bouderont des destinations attrayantes en raison des pratiques douteuses de leur gouvernement (Zimbabwe, Libye, Iran, Corée du Nord, etc.). Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 25 août 2004 MGM Mirage gagnera la bataille contre les Hilton, Harrah's et Bally's pour se hisser au sommet de l'industrie des casinos. Les économies de Cuba, de l'Égypte, de l'Espagne et de la Thaïlande deviendront fortement dépendantes du tourisme. Les touristes s'intéressant au «Rave» voyageront de plus en plus loin à la recherche du «perfect part» (BringItOn! Travel, Like Hiptrips, Experienceibiza, etc.). D'énormes projets d'infrastructures faciliteront l'accès d'une destination aux automobilistes (voie pour les automobiles dans le Channel Tunnel reliant la France à l'Angleterre, la chaussée Bahrain-Qatar, etc.). Autour de 2018, la Chine deviendra la première destination à recevoir 100 millions de touristes internationaux dans une année. La France atteindra ce chiffre dans les deux ou trois années suivantes. Produits et services Les centres d'affaires dans les hôtels seront moins nécessaires car les équipements des chambres seront adaptés aux besoins des voyageurs d'affaires - grand bureau de travail, ordinateur et technologie de communication avancée. La croissance des réseaux de train à grande vitesse en Europe éliminera les vols de courte distance. Dans le but d'attirer le voyageur d'affaires décontracté, les salles de réunion et de restauration dans les hôtels prendront des airs moins formels. Les hôtels «boutique» rafleront des parts de marché aux chaînes hôtelières de luxe telles que Four Seasons, Ritz Carlton et Fairmont. Les grands aéroports servant de plaques tournantes (hubs) installeront des hotels-capsules dans les terminaux. Les hôtels et restaurants adapteront leurs installations pour la clientèle plus âgée - marches d'escaliers moins hautes, rampes, portes plus larges. Les guides de voyages se spécialiseront et seront plus fréquemment consultés - principalement sur le Web. La distinction entre les hôtels d'affaires et de loisirs s'atténuera. Le voyageur d'affaires recherche les spas, les centres de conditionnement physique et des activités de divertissement tandis que le client «loisirs» désire avoir accès aux technologies de communication avancées. Plutôt que de laisser le client rechercher un produit qu'il pourra associer à une certaine garantie de satisfaction, l'entreprise lui donnera l'assurance de la «Garantie de satisfaction à 100%». La croissance de livraison du repas à domicile va surpasser tout autre type de services de restauration. Le vieillissement de la population et l'engouement pour un mode de vie plus sain suscitera un intérêt pour les spas et centres de santé intégrés en Europe et pour les «health-tels» en Amérique du Nord et en Asie. On assistera à une vague de construction d'hôtels et de centres de congrès économiques pour répondre aux besoins des entreprises exerçant un contrôle serré de leurs coûts et dépenses. Les nouveaux hôtels en Europe et au Japon devront construire des chambres plus spacieuses, plus proches des standards américains. Les grandes entreprises en restauration ouvriront des points de vente de nourriture et de boisson (bar, comptoir à café...) dans des lieux publics - buanderies, stations-services, etc. Dans le marché d'agrément, les stations de loisirs urbaines concurrenceront les villages vacances des destinations soleil. Dans les hôtels de catégorie budget, de nombreux services automatisés élimineront l'interaction humaine avec le client - enregistrement et départ automatiques avec la carte de crédit, distributeurs automatiques de nourriture et boissons, salle de bain autonettoyante, buanderie libre-service. Après avoir ignoré la clientèle familiale, les centres de villégiature luxueux la courtiseront en multipliant les activités et en offrant des menus spéciaux pour les enfants. Copyright © 2004 Réseau de veille en tourisme. Tous droits réservés Page 2 sur 9 Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 25 août 2004 Investissement et Finance Les actifs immobiliers dans le secteur de l'hôtellerie se concentreront de plus en plus dans les portfolios de quelques investisseurs et en particulier au sein de fonds de capitaux privés. La forte concurrence pour l'obtention des contrats de gestion hôtelière exercera une pression à la baisse des honoraires de gestion pour se situer aussi bas que 1% du revenu brut, 5% des revenus avant frais fixes et 4$ par réservation. Les compagnies aériennes continueront d'enregistrer des pertes importantes en raison des coûts élevés du pétrole, des nouvelles mesures de sécurité, de la forte concurrence des transporteurs à tarifs réduits et de l'intense compétition découlant des accords à ciels ouverts. À la suite de l'importante liquidation américaine des années 1980 et 1990, les compagnies hôtelières seront rapatriées aux États-Unis (Westin, Ramada, Renaissance, etc.). Les alliances aériennes du 20e siècle évolueront de plus en plus vers des acquisitions (Air France-KLM, AmericanTWA, etc.) alors que les plus faibles acteurs essaieront de survivre. À la fin de la décennie, une vingtaine de compagnies contrôleront l'ensemble des marques hôtelières dans le monde. Les études de faisabilité dans le secteur hôtelier deviendront un domaine peu rentable pour les firmes de consultants. Les compagnies de gestion hôtelière vendront leurs parts dans l'immobilier pour accroître leurs contrats de gestion. Les acquisitions des palaces européens vont engendrer un ratio du coût par chambre astronomique (i.e. Savoy Group). Pour accélérer leur croissance, les compagnies hôtelières développeront davantage les activités de franchises dans le secteur hôtelier (i.e. Radisson, Choice, Cendant, Holiday Inn, etc.). En Europe et en Amérique du Nord, il y aura de plus en plus de rénovations d'hôtel et moins de nouvelles constructions. Ressources humaines Un manque important de personnel qualifié obligera les entreprises hôtelières à développer ou à sous-traiter des centres de formation. La mise en place des nouvelles technologies dans les établissements de luxe ne remplacera aucunement le facteur humain. Au contraire, celui-ci deviendra encore plus important. Les syndicats de l'industrie hôtelière et de la restauration seront plus flexibles à l'égard des horaires et plus souples sur les fonctions des employés afin de garantir une sécurité de l'emploi et maintenir les avantages sociaux. Les établissements de formation en tourisme et en gestion hôtelière troqueront la salle de cours pour l'expérience sur le terrain et la bibliothèque pour le Web. La puissance des syndicats, la réduction du temps de travail et la réticence à toucher aux bénéfices sociaux maintiendra l'Europe comme la destination mondiale la plus coûteuse. Les quotas imposés pour l'emploi de main d'oeuvre nationale au Moyen Orient entraîneront une réduction de la productivité et une hausse des coûts. Afin d'éviter la faillite, les employés des compagnies aériennes consentiront à une diminution significative de leurs salaires et avantages sociaux. Marketing Internet deviendra le principal canal de distribution pour tous les produits touristiques éliminant ainsi la plupart des intermédiaires. Comprendre le comportement du consommateur (goûts, aversions, habitudes, intérêts, passe-temps) deviendra crucial et procurera un avantage compétitif dans le domaine du marketing hôtelier. Copyright © 2004 Réseau de veille en tourisme. Tous droits réservés Page 3 sur 9 Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 25 août 2004 Comme objectif stratégique, les agences de voyages miseront sur la fidélisation du client plutôt que sur la «chasse» des nouveaux clients. L'uniformisation des services aériens deviendra la norme alors qu'à l'opposé, les hôteliers mettront l'emphase sur la différenciation de leurs prestations. L'emmagasinement des données (data warehousing) et leur exploitation (data mining) offriront des possibilités inimaginables de marketing relationnel et de «one to one» marketing. Les placements médias se déplaceront vers le Web. Le consommateur, de plus en plus sensible au rapport qualité/prix, exigera pour un produit, plus d'information, plus détaillée. Les clients s'attendront de plus en plus à pouvoir négocier les tarifs des chambres d'hôtels et des billets d'avions. Les alliances entre secteurs complémentaires (restauration, hébergement, voyage, loisirs) s'avèreront des stratégies de marketing efficaces. Une meilleure compréhension du comportement psychographique (attitudes, styles de vie, valeurs, etc.) du consommateur permettra de raffiner la segmentation de la clientèle et d'en définir les sous-segments. Alors que le marketing fait de plus en plus de distinction entre loyauté et satisfaction, les programmes de fidélisation deviendront plus élaborés. Les systèmes de «revenue management» seront plus sophistiqués et transférés du département des réservations au département du marketing et des ventes. Les systèmes de «revenue management» seront utilisés pour établir la tarification dans la restauration, les parcs d'attraction, les clubs de golf, le tourisme d'autocar, les cinémas, les centres de congrès et les centres sportifs. Afin d'assurer une meilleure efficacité opérationnelle du marketing, la standardisation des systèmes de gestion informatisés (PMS - property management system) facilitera le transfert de l'information au système de réservations (CRS - customer reservation system). Les instruments de mesure d'efficacité des actions marketing sont aujourd'hui les parts de marchés et la rentabilité. À l'avenir, elle ne se mesurera plus en termes de produits mais bien en termes de clientèle, par la rentabilité d'un type de clientèle et les parts de marché des différents segments de clients. Sécurité et sûreté Avant de vérifier la disponibilité d'un billet ou d'une chambre, le voyageur consultera les sites d'information sur les conditions de santé d'une destination (i.e. www.cdc.gov/travel). Les problèmes de sécurité en Terre Sainte encourageront les touristes religieux à effectuer des pèlerinages vers d'autres destinations comme l'Éthiopie, Cuba, la Grèce, l'Italie et le Maroc. Certaines destinations touristiques traditionnelles seront ignorées en raison d'actes criminels et du terrorisme. La clé magnétique dans les établissements hôteliers sera remplacée par la carte de crédit du client. Les coffres-forts individuels des chambres d'hôtels seront adaptés pour y mettre les ordinateurs portables des clients. Les compagnies hôtelières internationales refuseront la gestion ou la franchise d'un hôtel s'il n'est pas muni de système d'extinction d'incendie (sprinkler system) dans les chambres. Dans un avenir prévisible, la peur des actes terroristes maintiendra Israël, l'Indonésie, l'Irak et l'Inde hors des principaux circuits touristiques. L'avancée des technologies d'encryptage rendra les paiements en ligne plus sécurisés. Gestion financière et contrôle des coûts La remise en question et la justification des coûts et dépenses à chaque nouveau budget (Zero-based budgeting) deviendront la norme dans l'industrie. Copyright © 2004 Réseau de veille en tourisme. Tous droits réservés Page 4 sur 9 Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 25 août 2004 Le GOPAR (Gross Operating Profit per Available Room) remplacera le RevPAR (REVenue Per Available Room) comme mesure de rentabilité des ventes dans le secteur hôtelier. Le personnel et les coûts d'opération dans les centres de réservations téléphoniques seront réduits en raison de l'évolution de la technologie de la reconnaissance de la voix. Pour sensibiliser le client à la conservation de l'eau et de l'énergie, les hôteliers installeront des compteurs et factureront le client en fonction de leur consommation. La déréglementation du marché des télécommunications aura un impact positif plus important pour les hôteliers que la déréglementation du secteur aérien. Alors que les réservations hôtelières effectuées par les systèmes de distribution mondiaux (Global distribution system - GDS) sont en diminution, ces derniers exploiteront les avancées technologiques en télécommunication pour réduire les frais et les coûts. Les clients des hôtels et cafés désirent de plus en plus l'accès à Internet sans fil et de multiples facteurs inciteront les gestionnaires hôteliers à prendre ce virage - plate-forme pour des points de vente mobiles, réduction des coûts de câblage et facturation plus efficace dans le secteur de la restauration. Tourism Control Intelligence 93, Rue des Moines 75017 Paris France Telephone: (33) 1.42.28.31.69 or (33) 6.14.21.48.68 Facsimile: (33) 1.34.43.17.01 E-mail: [email protected] Est-ce la fin du modèle d'affaires d'Expedia et d'Hotel.com? [Thèmes de veille : e-tourisme et distribution] [17 août 2004] Le 16 août dernier, le plus important groupe hôtelier au monde, InterContinental Hotels Group, annonçait la fin de sa relation d'affaires avec Expedia et Hotels.com. Le géant hôtelier confirmait du même coup ses liens privilégiés avec Travelocity en tant qu'intermédiaire de distribution en ligne de ses 3500 hôtels. Rappelons qu'InterContinental inclut les bannières de Crowne Plaza, Holiday Inn, Staybridge Suites et Candlewood Suites Hotels, et compte 536 000 chambres. Un article précédent du Réseau de veille en tourisme, «La bataille de la distribution en ligne», faisait état des importantes tractations qui se dessinaient entre les intermédiaires en ligne et les grands groupes hôteliers pour la vente des chambres d'hôtel sur Internet. Comme on le soulignait, le modèle d'affaires ou merchant model proposé par InterActiveCorp., via ses filiales Expedia et Hotels.com, ne séduit plus les hôteliers qui désirent assurer un meilleur contrôle de la vente en ligne de leurs chambres. Lorsqu'on sait qu'Expedia et Hotels.com vendent quelque 7 millions de chambres par trimestre, un tel désistement a de quoi surprendre. Dans son communiqué, la direction d'InterContinental Hotels Group explique qu'elle a instauré une nouvelle politique de vente en ce qui a trait à la distribution en ligne auprès d'intermédiaires. Désormais, l'entreprise ne s'associera qu'avec ceux qui qui ne s'adonnent pas à des pratiques commerciales potentiellement déroutantes et confuses pour sa clientèle. Les transactions en ligne devront être garanties et passer par un processus automatisé qui présentera clairement tous les frais exigés au client. En se coupant du canal de distribution d'Expedia et d'Hotel.com, la chaîne se prive d'environ 100 millions de dollars annuellement, soit 1% de ses revenus. La chaîne hôtelière veut également s'assurer que l'ensemble de son réseau sera en mesure de garantir, en tout temps, les meilleurs tarifs sur Internet. Travelocity étant devenu le premier intermédiaire en ligne à satisfaire aux nouvelles politiques commerciales d'InterContinental, ce dernier négocie désormais avec Orbitz et Cheap Tickets. Le message qu'envoie InterContinental Hotels Group est très clair: les intermédiaires qui transgressent le code de conduite, peu importe la force de leur réseau, ne vendront plus de chambres du regroupement. Au cours des dernières années, les hôteliers s'étaient montrés très préoccupés par le terrain perdu aux mains des agences de voyages en ligne. Déjà, il n'était plus question pour plusieurs chaînes de permettre à des intermédiaires de vendre eux-mêmes d'imposants volumes de chambres à des tarifs négociés. D'où l'instauration d'une politique de garantie du meilleur tarif sur les sites Internet des hôtels. InterContinental réussit à conserver un bon contrôle de ses ventes sur Internet alors que plus de 70% des chambres vendues en ligne le sont à partir du site de l'entreprise. Copyright © 2004 Réseau de veille en tourisme. Tous droits réservés Page 5 sur 9 Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 25 août 2004 Il ne serait pas surprenant que d'autres emboîtent le pas à cette annonce «coup de théâtre» d'InterContinental. Maintenant, est-ce à dire que les hôteliers franchiront une étape de plus en rejetant complètement le fameux merchant model d'Expedia et Hotel.com? Advenant un tel scénario, c'est Travelocity qui en sortirait grand gagnant avec son modèle d'affaires beaucoup plus près du rôle traditionnel d'une agence de voyages, fonctionnant selon le principe des commissions de vente et non de la vente au gros. Il faudra surveiller de près la réaction des autres grandes chaînes hôtelières. Claude Péloquin Sources: InterContinental Hotels Group. InterContinental Hotels Group certifies Travelocity discontinues relationship with Expedia and Hotels.com, Communiqué de presse [www.pressoffice.ihgplc.com], 16 août 2004. Chittum, Ryan. «InterContinental Checks Out of Expedia Site», The Wall Street Journal, 17 août 2004. Le concept de bas prix, il faut avoir les moyens de se le permettre [Thèmes de veille : Gestion] [20 juillet 2004] Rien de nouveau! Le prix, c'est un facteur, voire même LE facteur de décision dans le comportement du consommateur. La nouveauté, c'est qu'il y a de plus en plus de développement du modèle économique associé aux bas prix. Ceux qui ont fondé leur mission d'entreprise sur ce modèle offrent un produit de qualité à prestations limitées et nullement synonyme de qualité inférieure. On n'a qu'à regarder l'ascension fulgurante des transporteurs à tarifs réduits. Mille et une raisons de baisser les prix Le client veut toujours obtenir le maximum pour un prix minimum, c'est normal! On peut vouloir couper ses prix pour de multiples raisons: promotions pour faire connaître un nouveau produit; aubaines pour attirer une nouvelle clientèle; prix cassés pour contrer la concurrence; prix spéciaux pour les groupes; prix «achetez tôt»; prix d'écoulement de dernière minute; prix hors saison; prix les plus bas garantis pour rediriger les réservations des distributeurs intermédiaires sur son propre site Internet. Mais, en bout de ligne, c'est la marge bénéficiaire qui en souffre. Le concept de bas prix n'est nullement synonyme de cheap Partant du principe que les gens recherchent les bas prix, certains entrepreneurs ont su remettre en question les façons de faire traditionnelles et trouver des moyens permettant de couper les coûts tout en offrant un produit de qualité. En fait, le terme anglais low cost, que l'on traduit souvent mal par «bas prix», signifie que ce sont les coûts d'exploitation qui sont bas, ce qui permet, en bout de ligne, d'offrir des prix avantageux. La gymnastique arithmétique est bien différente pour Air Canada et WestJet sur un vol Montréal-Toronto à 99$. Ces deux compagnies n'ayant pas les mêmes structures de coûts, l'un exploite à perte tandis que l'autre réalise des profits. Ce prix, pour WestJet, se révèle cohérent avec ses coûts d'exploitation, alors que pour Air Canada, c'est une stratégie adoptée pour mousser ses ventes ou rivaliser avec la concurrence. Un engouement pour ce modèle d'affaires C'est Southwest aux États-Unis qui a lancé ce concept d'avant-garde en 1978. Même s'il a mis du temps à se répandre, le low cost et les transporteurs qui l'appliquent créent aujourd'hui beaucoup de turbulences dans l'industrie aérienne. Au Canada, c'est WestJet qui a instauré ce mouvement, lequel a été suivi par JetsGo, Canjet et Air Canada avec Zip et Tango. Même les aéroports investissent ce créneau. Marseille, Beauvais, Genève et tout dernièrement Singapour ont annoncé leur intention d'ouvrir des terminaux afin d'accueillir ce type de transporteurs et où les services seraient réduits. Saint-Hubert va-t-il s'ajouter à la liste? En riposte à la forte concurrence des transporteurs à tarifs réduits, la Société nationale des chemins de fer (SNCF), en France, a décidé d'explorer aussi cette avenue. Elle envisage de lancer un TGV low cost combiné à un concept novateur d'offre de services différenciés. Réservation exclusive par Internet, partenariats commerciaux à l'étude afin de permettre au client de construire son produit, prix «réservez tôt» et expérimentation d'un processus automatisé de contrôle à l'embarquement composent l'essentiel du projet. En France, les hôtels Formule 1 ont révolutionné le secteur de l'hôtellerie économique. Le concept s'est développé dans les années 1980 à la suite d'une étude qui révélait que de nombreuses personnes trouvaient que le produit hôtelier était trop cher. Toute la «chaîne de production» a été scrutée à la loupe afin de réduire les coûts Copyright © 2004 Réseau de veille en tourisme. Tous droits réservés Page 6 sur 9 Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 25 août 2004 d'immobilisation et d'exploitation. Ce type d'hôtels correspond aux principales attentes du client: propreté, confort et bas prix. Les croisières low cost feront leur apparition bientôt. Déjà propriétaire d'easyJet (transporteur aérien low cost), easyGroup lancera sous peu easyCruise. Certains dénoncent cette initiative et soutiennent qu'easyCruise relève plus du transport maritime et des traversiers que de la croisière. À l'opposé du concept des croisières où tout se veut luxe et attentions, easyCruise exploitera le même principe que les compagnies aériennes, avec équipage réduit, simplicité des services, prestations payantes et surtout bas prix. Il y a même des destinations qui s'affichent comme très abordables. C'est le cas pour Cuba, la Tunisie et la Turquie, alors qu'à l'opposé, d'autres veulent conserver leur chasse gardée de la clientèle fortunée (Monaco, l'île Maurice, Deauville). À chacun son créneau, mais il faut bien faire passer le message Le succès de plusieurs entreprises atteste de la valeur de ce modèle d'affaires. Lorsque le but premier de l'entreprise vise à offrir un produit à bas prix, il est important de bien le communiquer. Il faut être clair avec le client sur les notions de qualité, service et prix. Ce qui fait la force de ceux qui développent de nouveaux concepts, c'est qu'ils savent déceler les opportunités et profiter des avantages que l'environnement leur apporte. Facile à écrire, me direz-vous! Mais il faut avoir un côté visionnaire pour oser s'engager sur des sentiers nouveaux. Michèle Laliberté Source: Les Cahiers Espaces. «Stratégies de petits prix», vol. 79, novembre 2003. Commentaires du professeur Klaus Weiermair sur le texte "À la recherche d'une image de marque" [Thèmes de veille : Gestion] Expert associé au Réseau de veille en tourisme, M. Klaus Weiermair est directeur de l'Institute of Tourism and Service Economics à l'Université d'Innsbruck en Autriche. Voici ses commentaires au sujet de l'analyse intitulée "À la recherche d'une image de marque". Providing three distinct cases of destination image design and communication presented at the TTRA annual conference, i.e. Montreal, Las Vegas and Glasgow, Laliberté's brief analysis on destination brand images illustrates key ingredients in creating sustainable brands. It is suggested here that a destination's brand image be based on both real and perceived destination resources; that it must, among other things, create a personality of its own that represents both local values and those of its customers (tourists); and that it radiate feelings and/or experiences associated with dreams, attractiveness, authenticity and service quality. Most importantly, destinations have to make sure that their brand and its image communicate uniqueness and contain unique selling points vis-à-vis their closest competitors. In today's globalized tourism markets with their intense rivalry among competitors, heightened market transparency and choosy, quality-conscious customers, the idea of creating images that promise unique travel experiences has become very important indeed. And in this regard we have to distinguish between creating entirely new images for destinations and/or regions which are less known internationally or even nationally, as is the case for the Marne region in France and maritime Quebec in Canada; deepening or strengthening an existing strong brand image, as is the case for Montreal and Las Vegas; and repositioning or radically changing a destination's brand image, as is the case for Glasgow. In the case of designing a new image, marketers usually have more latitude in creating images or logos and in planning the mix of tourism products and activities. At the same time, however, the exercise carries a higher risk and also requires much more market research regarding image and product perception among potential customers. For example, one might want to know with some degree of precision whether customers in most tourist-generating regions do indeed associate "wellness" with Marnotherapy and Champagne or whether other groups of products, services or cultural values could be employed more effectively. The task is much easier when strengthening an already strong destination image, as is the case for Las Vegas. All we need do in this case is add experiential elements in line with present and future lifestyle expectations. Adding the notion or proposed tourism experience of excitement, sexiness and individually manageable danger does exactly that. Probably the most difficult task is to reposition a destination and/or brand image, as was the case for Glasgow: whereas tourists used to perceive this destination as a polluted industrial and shipbuilding city, they now see it as a city that radiates cultural attractiveness, unique shopping experiences and/or high levels of hospitality and service quality. As we saw in another old industrial city, Bilbao in Spain, massive economic and architectural restructuring in the form of new public buildings like museums, together with the creation and design of tourist event attractions, have to precede the creation of logos and images. Copyright © 2004 Réseau de veille en tourisme. Tous droits réservés Page 7 sur 9 Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 25 août 2004 Irrespective of the degree of change involved in the product mix behind destination brands and their images, all good image design exercises require the following: a) b) Well-executed, research-based market surveys on image perceptions in existing and potential tourist-generating regions Unique, creative communication strategies and measures that appeal to and engage the tourist's senses and emotions Prof. Klaus Weiermair Dir. Institute of Tourism and Service Economics University of Innsbruck, Austria La destination rêvée des Américains [Thèmes de veille : Intérêt général] [17 août 2004] Si les Américains n'avaient aucune contrainte budgétaire, quelle serait leur destination idéale? Les faits saillants de l'enquête de Harris Interactive révèlent que l'Australie demeure toujours bonne première, le Canada reprend du galon, la Grèce est quelque peu boudée malgré les Olympiques et la Chine fait son apparition dans le top 15. Depuis huit ans, Harris Interactive effectue une enquête auprès des Américains afin de savoir quelle serait leur destination idéale s'ils n'avaient pas de contrainte budgétaire. Ce sondage a été tenu cette année entre le 12 et le 16 juillet auprès de 2242 adultes à travers le pays. If you could spend a vacation in any country in the world, outside the United States, and you would not have to worry about the cost, what one country would you choose? Ce que l'on peut retenir de cette enquête: Australie - elle demeure LA destination préférée des Américains, en 1re position depuis huit ans. Cinq pays européens - l'Italie, la Grande-Bretagne, la France, l'Irlande et l'Allemagne se situent généralement entre la 2e et la 6e position. Canada - après avoir effectué une glissade au 12e rang en 2003, il reprend du galon avec une 7e place en 2004. Depuis le début, il rivalise de près avec les cinq pays européens. Il présente le parcours le moins uniforme de tous les pays: se situant aux 6e et 7e rangs jusqu'en 2000, il a glissé à la 9e position en 2001, est remonté au 4e échelon en 2002 (probablement pour des raisons de proximité et de sécurité) pour chuter au 12e rang en 2003 (pour son refus de s'impliquer dans la guerre en Irak) et reprendre sa position habituelle en 2004. Nouvelle-Zélande - elle a fait un bond important, passant de la 13e position en 2002 à la 7e en 2003 (les nombreux Oscars des films du Seigneur des anneaux y ont probablement joué un rôle). Grèce - malgré les Jeux Olympiques, ou à cause des Jeux Olympiques (on peut se poser la question), cette destination est passée de la 10e à la 14e place. Chine - les Américains commencent à s'intéresser à cette destination puisqu'elle fait son apparition au classement avec une 15e position. Japon - il a été sorti des rangs en 2002, est revenu en force en 2003, à la 8e position, pour finalement redescendre au 11e rang cette année. Brésil - il avait fait une incursion au classement des destinations privilégiées en 2002 et 2003 et a redisparu en 2004. Copyright © 2004 Réseau de veille en tourisme. Tous droits réservés Page 8 sur 9 Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 25 août 2004 Les résultats de l'enquête ont aussi été cumulés par grande région géographique: Europe - elle demeure, et de loin, la région la plus populaire auprès des Américains. Elle affiche même une hausse depuis les deux dernières années et gagne le coeur d'un Américain sur deux. Asie et Pacifique - après une baisse en 2001 et en 2002, les pays de cette région effectuent une remontée intéressante. La performance à la hausse des Amériques et des Caraïbes en 2002, la chute du Moyen-Orient depuis cette même année s'expliquent sûrement par la crainte des attentats terroristes. Michèle Laliberté Source: Harris Interactive. Harris Poll #57, 11 août 2004, [www.harrisinteractive.com]. Copyright © 2004 Réseau de veille en tourisme. Tous droits réservés Page 9 sur 9