OFFRE SPECIALE JOURNEE MONDIALE DE LA RADIO
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OFFRE SPECIALE JOURNEE MONDIALE DE LA RADIO Notes pour la rediffusion Gustav Mahler Symphonie n° 1 en ré majeur « Titan » 1. Langsam. Schleppend. Wie ein Naturlaut (Lent. Traînant. « Comme un son de la nature ») 2. Kräftig bewegt, doch nicht zu schnell (Énergique et animé, mais pas trop vite) 3. Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen (Solennel et mesuré, sans traîner) 4. Stürmisch bewegt (Orageux et animé) Antonín Dvořák, Concerto pour violoncelle et orchestre en si mineur op. 104 B. 191 1. Allegro 2. Adagio ma non troppo 3. Finale : Allegro moderato Gustav Mahler 1860-1911 Symphonie n° 1 en ré majeur « Titan » Première version composée en 1888 / Créée à Budapest le 20 novembre 1889 par l’Orchestre philharmonique de Budapest dirigé par le compositeur / Révisée en 1893-1896 / Version révisée créée à Berlin le 16 mars 1896 par l’Orchestre philharmonique de Berlin dirigé par le compositeur / 50 minutes environ Amorcée en 1888, la Symphonie n° 1 occupa Mahler jusqu’à la fin de sa vie. D’abord intitulée Titan, Poème musical en forme de symphonie, elle comportait cinq mouvements, comme la Symphonie n° 6 « Pastorale » de Beethoven et la Symphonie fantastique de Berlioz. L’Andante placé en deuxième position, titré Blumine, provenait d’une musique de scène écrite pour l’Opéra de Cassel en 1885. Après l’échec de la création et une réception toujours tiède lors des exécutions suivantes, Mahler décida de réviser cette mouture et de supprimer Blumine. En 1896 à Berlin, il dévoila la version que l’on connaît aujourd’hui. Mais il continua d’apporter des modifications de détail. À la suite du concert new-yorkais du 16 décembre 1909, où il dirigea sa Symphonie pour la dernière fois, on sait qu’il introduisit d’ultimes retouches. Succédant à des chefs-d’œuvre vocaux (la cantate profane Das klagende Lied, des lieder avec piano), la partition instrumentale est toutefois gorgée de références extra-musicales. Elle doit ainsi son sous-titre à Titan, monumental roman de Jean Paul (1803). Le troisième mouvement métamorphose Bruder Martin (le « Frère Jacques » germanique) en marche funèbre et s’inspire des Fantaisies à la manière de Callot d’E.T.A Hoffmann (1814). Par ailleurs, Mahler cite plusieurs de ses propres lieder : Hans und Grete (1880) dans le deuxième mouvement et les Lieder eines fahrenden Gesellen (Chants d’un compagnon errant, 1884- 1885). Ainsi, l’essentiel du matériau thématique du premier mouvement provient de Ging heut’ morgen übers Feld (Ce matin, j’ai marché à travers champs), deuxième lied du cycle dont le motif principal reparaît dans le finale ; au cœur de la marche funèbre, un épisode apaisé emprunte à Die zwei blauen Augen (Les deux yeux bleus), le dernier lied. Les Chants d’un compagnon errant s’enracinent dans l’amour malheureux du musicien pour la chanteuse Johanna Richter. Mahler commença sa Symphonie dans des circonstances affectives similaires, au moment de sa liaison avec Marion von Weber, mariée au petit-fils du compositeur Carl Maria von Weber. Une passion déchirante, car Mahler était aussi ami de l’époux. Il s’inspira en outre de sources picturales, puisque le troisième mouvement fait référence à Comment les animaux enterrent le chasseur de Moritz von Schwind (1850). Et l’on se rappellera que Jacques Callot était un graveur lorrain du XVIIe siècle. Avec sa Symphonie n° 1, Mahler assume l’hétérogénéité stylistique qui deviendra l’une de ses principales caractéristiques : fanfares grinçantes ou triomphales, bruits de la nature, ambiance de bastringue, chant populaire, écriture savante, ironie mordante, méditation éthérée. Conscient qu’un tel assemblage dérouterait le public, il avait doté les mouvements de soustitres et rédigé divers programmes, distribués lors des premières exécutions. Pour le concert donné à Hambourg en octobre 1893, il intitula le premier mouvement Le printemps qui ne finit pas et ajouta : « L’introduction décrit l’éveil de la nature après un long sommeil d’hiver. » Il développa surtout le commentaire du troisième volet, Marche funèbre à la manière de Callot où les ruptures de ton avaient de quoi heurter l’auditoire de l’époque. Il décrivit notamment le cortège « accompagné par des chats, des corneilles et des crapauds musiciens, avec des cerfs, des chevreuils, des renards et autres animaux de la forêt ». Quant au finale, Dall’inferno al paradiso, il retentit « comme l’explosion brutale et désespérée d’un cœur profondément meurtri ». Plus tard, Mahler élimina ces précisions littéraires et refusa le sous-titre de Titan, que la postérité a pourtant conservé. Il affirma : « Aucune musique n’a de valeur quand il faut d’abord expliquer à l’auditeur ce qui se passe en elle, ou plutôt ce qui doit se passer en lui. » Mais il avoua la dimension autobiographique de ses deux premières Symphonies : « [Elles] expriment tout le contenu de ma vie. Tout ce que j’y ai mis, je l’ai vécu et souffert. Elles sont vérité et poésie dans le langage des sons. » Ces années-là : 1888 : Van Gogh, L’Arlésienne, Les Tournesols. Nietzsche, Ecce homo, Le Crépuscule des idoles, L’Antéchrist. Strindberg, Mademoiselle Julie. Emil Berliner invente le disque. Tchaïkovski, Symphonie n° 5. Brahms, Sonate pour violon et piano n° 3. Franck achève sa Symphonie en ré mineur. 1889 : Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience. Tolstoï, Sonate à Kreutzer. Van Gogh, La Nuit étoilée. Strauss achève Don Juan et Mort et Transfiguration. Création du Jacobin de Dvorák. 1895 et 1896 : voir la seconde œuvre de ce concert (Dvořák, Concerto pour violoncelle et orchestre). 1897 : Mort de Brahms. Hofmannsthal, Le Petit Théâtre du monde, L’Empereur et la Sorcière. Fondation de la Sécession, autour de Gustav Klimt ; début de la construction du Palais de la Sécession à Vienne, conçu par Olbrich. Karl Lueger élu maire de Vienne. Mahler se convertit au catholicisme, dirige la création de sa Symphonie n° 3 à Berlin, est nommé kapellmeister de l’Opéra de Vienne. Pour en savoir plus : Henry-Louis de La Grange, Gustav Mahler, Fayard, 2007. Un ouvrage indispensable, par le plus grand spécialiste français de Mahler. Antonín Dvořák 1841-1904 Concerto pour violoncelle et orchestre en si mineur op. 104 B. 191 Composé en 1894-1895 / Créé le 19 mars 1896 au Queen’s Hall de Londres, par Leo Stern et l’Orchestre philharmonique de Londres sous la direction du compositeur / Dédié à Hanuš Wihan / 42 minutes environ Dvořák destina l’alpha et l’oméga de sa production concertante au violoncelle. En 1865, il laissa son premier essai inachevé. S’il composa ensuite des concertos pour violon et pour piano, il écarta le violoncelle, en dépit des sollicitations de son ami Hanuš Wihan : il estimait que la nature de l’instrument le réservait à la musique de chambre et à l’orchestre. Il infléchit sa position lorsqu’il découvrit le Concerto pour violoncelle n° 2 de Victor Herbert, créé à New York en 1894. Depuis l’automne 1892, il dirigeait le Conservatoire de cette ville. Son Concerto pour violoncelle fut sa dernière œuvre importante composée aux États-Unis. La Symphonie « Du Nouveau Monde » et le Quatuor à cordes n° 12 s’étaient nourris de musiques américaines. En revanche, le Concerto pour violoncelle regarde vers la terre tchèque. Son lyrisme slave, le rythme dansant et le caractère populaire du thème principal du Finale dénotent peut-être la nostalgie du pays natal. Par ailleurs, Dvořák utilise toute l’étendue de l’instrument soliste, lui confie des passages en doubles cordes et des traits redoutables, mais il ne recherche jamais la virtuosité pour elle-même. Le violoncelle chante avant tout, soutenu dans ses solos par un effectif restreint. À maintes reprises (notamment dans l’Adagio), ses bariolages, volutes et contre-chants accompagnent l’orchestre plus qu’ils ne le dominent. Le Concerto ne contenant aucune cadence de violoncelle, Hanuš Wihan, son destinataire, souhaita introduire sa propre cadence dans le dernier mouvement. Refus catégorique du compositeur, qui déclara à l’éditeur Simrock : « Le finale progresse, diminuendo, tel un soupir, dans un rappel des deux premiers mouvements. Le solo s’évanouit, pianissimo, pour regagner ensuite son ampleur, tandis que l’orchestre reprend les deux dernières mesures et que la pièce s’achève dans le tumulte. C’est là mon idée et je ne désire pas m’en écarter. » Dvořák et Wihan campèrent sur leurs positions et c’est Leo Stern qui assura la création. La réconciliation scellée, le dédicataire devint par la suite un fervent interprète du Concerto. La lettre à Simrock fait référence à la coda : après que le tempo a ralenti, on entend un rappel du thème initial du premier mouvement et, surtout, de la mélodie centrale de l’Adagio. Au milieu du mouvement lent, un tutti sombre et fortissimo contraste brutalement avec les pages précédentes, puis le violoncelle cite Laßt mich allein, la première des Quatre mélodies pour voix et piano op. 82 (1887) : « Laissez-moi seul aller dans mon rêve,/ Ne troublez pas la volupté de mon cœur,/ Laissez-moi les délices,/ Les douleurs qui me comblent/ Depuis que je l’ai vu. » Cette ligne expressive est reprise plus loin par les bois. Dans la coda du Finale, elle est jouée par un violon solo doublé par quelques bois. Wihan espérait substituer une cadence conventionnelle à un épisode investi d’une profonde intensité émotionnelle, car Dvořák avait composé Laßt mich allein pour sa belle-sœur Josefina, dont il fut amoureux en 1865. Il semble n’avoir jamais avoué sa flamme, que la jeune fille (alors son élève) n’a apparemment pas devinée. En 1873, il épousa Anna, la sœur cadette. Pendant la composition du Concerto pour violoncelle, il apprit la maladie de Josefina, qui mourut le 27 mai 1895. De fait, sa musique empreinte de mélancolie et de nostalgie évoque un amour de jeunesse et des blessures que le deuil ravivait. Hélène Cao Ces années-là : 1894 : Nicolas II devient tsar de Russie. Le Tchèque Alfons Mucha réalise l’affiche de Gismonda, pièce dans laquelle joue Sarah Bernhardt. Debussy, Prélude à L’Après-midi d’un faune. Strauss, création de Guntram, son premier opéra. Dvořák, création de l’opéra Dimitri et du Quatuor à cordes n° 12 « Américain », composition des Chants bibliques. 1895 : Mort de Louis Pasteur, Berthe Morisot, Alexandre Dumas fils. Hofmannsthal, Ballade de la vie extérieure, Un rêve de grande magie. Schnitzler, Liebelei. Premières projections des frères Lumière. Dvořák, Quatuors à cordes n° 13 et n° 14. Mahler dirige la création de sa Deuxième symphonie à Berlin. 1896 : Premiers jeux Olympiques de l’époque moderne à Athènes. Mort de Verlaine, Bruckner et Clara Schumann. Altenberg, Les Choses comme je les vois. Rilke, Offrande aux dieux lares. Strauss, Ainsi parlait Zarathoustra. Brahms, Quatre chants sérieux. Mahler, création de la version avec orchestre des Lieder eines fahrenden Gesellen à Berlin. Pour en savoir plus : Philippe Simon, Antonín Dvořák, Éditions Papillon, 2004. Pour une première approche du compositeur, un ouvrage doté d’une abondante iconographie.
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