La belle Djenné, Venise du Mali

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La belle Djenné, Venise du Mali
La belle Djenné, Venise du Mali
(22-03-2004) - Contribution de Alex - Dernière mise à jour (22-03-2004)
{mosgallery id=903 style=float:left;}Dimanche 7 mars 2004, départ pour Djenné! Je prends le bus à la sortie de Ségou.
Direction pour San où je compte faire une étape d’une journée, petite ville à mi-chemin de Djenné. Dans le guide du
routard, ils indiquent la possibilité de voir un parc d’expérimentation biologique bizarroïde, Terryabougou, sorte de
NaturaParc en plein désert construit par un missionnaire français, pourquoi pas, me dis-je, moi curieux que je suis des
expérimentations…
Donc me voilà en route pour San pour voir un parc de zoophilie tenue par un missionnaire Français décédé depuis (parce
qu'il s'est fait bouffer la bite par un zébu, l'imprudent)
Avant de prendre mon bus, c’était déjà mal parti. Alors que je m’approche avec mon sac pour le mettre dans la soute à
bagages, un homme de la compagnie me réclame 500 CFA pour le sac… Sur le coup, je suis un peu surpris mais j’ai
réalisé après qu’il se le mettait direct dans la poche le vieux bougre… la prochaine fois, je serais ferme!
Donc j'ai pris un bus Sogebaf (SogéQueJeBaffe) en direction de San. Arrivé vers 13h. Satané Guide du routard me
disait que je pouvais prendre un taxi pour le site du pervers mais kenini, nada de chez nada. Pas un taxi dans la gare
routière. Ai marché 1km avec gros sac sous mégacagnard pour aller au campement du coin. Le patron m'a ensuite
emmené en voiture dans le (vrai) campement qui est à 2km de la ville (c'est mon GPS qui me l'a dit). Campement désert,
pas un tigre. Ensuite j'ai demandé au patron si c'était possible d'aller voir le pervers. M'a dit que c'était à plus de 100km
dont 35km de pistes... au moins 2h pour y aller... déjà 14h... je laisse tomber. Grrrrrrr.
Lui pose ensuite la question (comme dit dans le routard) "Sinon, y’a bien des bus qui partent pour Djenné demain matin
(lundi) jour de marché, c'est ça hein?"... ahhh, mais mon brave monsieur... les bus partent dés aujourd'hui... j'ai manqué
de neurones (donc de sucres, donc de coca) pour réagir et prendre mes clics et mes clacs pour me dégotter le premier
taxi brousse en partance direct pour Djenné...
Et la photo du mariage alors? C’est koi donc? C’est la seule micro-suprise de ma journée. Alors que je décortiquais un
morceau de poulet dans le restaurant (désert) de l’hôtel (désert), je vois débouler un photographe suivit d’un jeune
homme fichtrement bien sapé (costard, cravate, pompes nickels, faut oser la grande classe par 40° à l’ombre). Je lui
adresse le bonjour. Sans même un échange il me demande subitement s’il peut faire une photo à côté de moi, il se serre
carrément contre moi (ai cru 2s qu’il était pédé, euh, pardon, gay). Suis amusé et un peu sceptique, je lui demande
pourquoi et alors qu’il prononce un semblant de mot genre « mariage », une robe de mariée s’engouffre dans le resto
avec une femme dedans (si! Rhhoooo, donc il est pas gay, merde alors).
Rebelotte, je pouffe de rire quand ils se serrent de nouveau tous les deux contre moi pour reprendre une photo
inoubliable. L’espace de quelques minutes, j’ai eu l’impression d’avoir des amis dans ce trou perdu. Mes amis sont repartis
aussi illico presto qu’ils étaient arrivés. Bref, ça m’a fait tout drôle… et même un peu de la peine (phrase sérieuse), quand je
me suis dit qu’ils se faisaient un chti mariage comme ça, que ça devait pas être un mariage plein de brouzouf avec
wattmilles convives et tout le toutim…. Sûrement bien différent du mariage au Burkina auquel j’avais assisté.
Donc voilà, après cette brève interruption, j'ai passé péniblement le reste de la journée dans ce campement pas noir
(hum) de monde pour être rejoins en fin de soirée par un chasseur beauf français qui dit « qui vient taquiner les oiseaux
dans les marigots du coin » (un vrai con, l'aurai sévèrement baffé, lui et sa sale gonzesse soumise à ce gros macho
baveux du canon et du poireau), un bus de 10 allemands (acccchhhzoooo, kartofeleuu und gross saucisseuuuuu) et un
autre 4x4 (voir 8x8) de 10 italiens qui ont planté leurs tentes dans le campement (les radins, mais c plus si c les
zallemands ou les zitaliens... donc c les zitaliens qui prennent... les ritals sur leur pov'scooter qui s'la pètent ça m'énerve
plus), ah ouuii puis j'oubliais un famille toute mimi, avec un père de famille qui ressemble comme 2 gouttes de sang et
qui est aussi aimable que l'adjudant qui a violé et tué des appelés et qui vient d'être jugé en France, sa femme a
quitté la table et les a planté lui et ses 2 marmots... sûrement pour aller se taper le chauffeur black du 8x8 des italiens
(voir des allemands en plus).
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Me suis noyé dans une Flag pour oublier cette sombre journée pathétique.
{mospagebreak title=Carrefour de Djenné}
Lendemain, lundi 8 mars 2004, levé à 6h30. Le patron me dépose à l’endroit d’où les bus et taxi-brousses partent pour
Djenné. Un petit bus doit partir mais va en direction de Mopti et me déposera au carrefour de Djenné (qui se trouve à
40km quand même). Je devrais donc me débrouiller pour retrouver un autre taxi sur place.
Sur la route, à deux reprises, nous sommes arrêtés par un barrage de policier. Le conducteur du bus doit descendre de
son véhicule, rejoindre le policier avachi sur un siège, censé contrôler les papiers mais la vraie raison, c’est qu’il perçoit
entre 500 et 2500 CFA net d’impôts, l’enfoiré, suivant les affinités, que le véhicule est en surcharge ou pas…etc.
C’est du pur racket! Mais il faut « pisser» comme ils disent, pas le choix. C’est du pissage de gueule oui! Le policier doit
se faire un véritable pactole par jour, sur le dos du peuple, au nez et à la barbe (de 10 jours) des touristes en plus! Il paraît
que le président s’est donné comme priorité la lutte contre la corruption mais elle est tellement visible et flagrante que
j’ai du mal à y croire (l’armée va sûrement taper du pied - et de la machette- si le président bouge un doigt, alors…).
{mosgallery id=902 style=float:left;}Donc me voilà largué au fameux carrefour. Tout de suite, je sais que ce ne sera pas
gagné. Le carrefour se retrouve être un vague hameau sur une nationale pas si fréquenté. 2-3 taxi-brousses sont bien
présents mais complètement vides.
L’attente va être un peu longue, jusqu'à ce que l’on commence à venir me négocier l’achat de 4 à 5 places pour que le taxi
accepte de partir. J’accepte car je n’ai pas trop envie de poireauter dans un endroit sans intérêt et puis ce serait
dommage de rater le marché de Djenné (il est déjà 12h, on est lundi je vous rappelle).
{mosgallery id=899 style=float:right;}Pour le prix, j’ai une place devant. A moitié vrai sur 100m car je suis rejoins par un
monsieur et je me retrouve collé entre le levier de vitesses, le chauffeur et mon invité surprise. Ca me fait carrément
chier (car j’ai normalement payé), mais comme c’est mon premier taxi-brousse, je manque de grande gueule pour exiger
quoi que ce soit. Pareil, j’apprends pour la prochaine fois.
{mosgallery id=898 style=float:left;}Avant d’arriver à Djenné, il nous faut descendre pour faire traverser la voiture et les
passagers sur un mini-ferry pour passer les 200m du fleuve Bani, la route ayant été partiellement détruite,
probablement lors de la saison des pluies.
Ayé! Suis arrivé à Djenné! (Pfiouuuuuuuuuu mazette)
{mospagebreak title=Djenné, un jour de Marché}
L’arrivée me fait un peu penser au mont Saint-Michel. D’ailleurs, le spectacle doit valoir le coup lors de la saison des
pluies. Dans ce cas, on accède à la ville en pirogue! Ce n’est donc pas pour rien que Djenné est surnommée la « Venise
du Mali ».
{mosgallery id=885 style=float:left;}Après s’être engouffré dans la seule petite rue qui mène au centre de la ville, le taxi
arrive sur la place du marché. Ca grouille carrément de monde. Mon arrivée est d’ailleurs perturbée par des pseudoguides, pseudo-logeurs qui me sautent dessus mais je commence à avoir l’habitude et j’essaies de retourner la situation à
mon avantage en sympathisant avec l’un d’entre eux pour qu’il me guide jusqu’à l’hôtel que j’ai choisi (toujours pas de plans
dans le routard au contraire du lonely).
{mosgallery id=889 style=float:left;}On traverse le marché pour poursuivre notre chemin à travers un dédale de
minuscules ruelles que je serais bien incapable de retrouver.
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L’hôtel Tampana est aussi agréable que décrit dans le routard, tenue par une famille Bozo, muni d’une cour centrale
ombragée, très calme, l’idéal pour se reposer.
{mosgallery id=877 style=text-align:center;}
Petit moment délicat avec mon pseudo-guide lorsque je lui apprends que je ne louerais pas ses services, estimant que
la ville est trop petite et que j’éprouve l’envie de la découvrir seul. Je lui donne 300 CFA pour le remercier de son aide.
J’enfile un pantalon court et mes claquettes, je commande mon repas pour le soir et je repars vers le marché.
Je me pose dans le restaurant au fleuve, à 100m de la place, histoire de me désaltérer et de prendre un petit riz sauce
(ben voyons). A ma table, se trouve un couple de touristes Allemand-Canadien avec qui j’échange quelques mots, je les
conseille sur l’hôtel que j’ai pris, on se lance un « see you later », mais je ne les reverrais finalement pas, zont du prendre
un autre hôtel.
Je vais passer le reste de l’après midi à me balader dans la ville, à déambuler dans le marché qui est très animé.
{mosgallery id=890 style=float:left;}Vers 17h, sortie de la grande mosquée. Les non-musulmans ne peuvent y accéder,
soit disant parce que des touristes italiens auraient oublié d’enlever leurs chaussures à l’entrée ou encore qu’un cinéaste
espagnol aurait été surpris entrain de tourner un roman photo, si!
Vrai de vrai… me demande bien le sujet de son truc à l'Espagnol…. Genre…
- Luis : Oh victoria, tous ces barbus, ça ne te fait pas envie, hum, derrière un grand pilier, hum?!
- Victoria : Oh!, non, Luis, tou es fout!
- Luis : Mais Victoria, il paraît qu’il y en à 100!
- Victoria : Barrrbuuuuuus?! Mais c’est trop!
- Luis : Mais non, mais non, de piliers ma chère, de piliers!
Je termine ma balade en sortant aux extrémités est et ouest de la ville pour assister au départ des marchands qui
n’habitent pas à Djenné.
De retour à l’hôtel, j’ai remarqué un escalier qui donne accès au toit et je ne peux m’empêcher d’y faire un tour. Je vois la
ville et ses abord sous un nouvel angle, que la ville doit être belle bordée par le Bani en saison des pluies!
La nuit tombe, je m’installe dans la cour en attendant mon repas ou un éventuel voyageur avec qui je discuterais avec
plaisir. 5 min plus tard, je me retrouve dans l’obscurité totale. L’électricité ne fonctionne pas toujours très bien, en
discutant avec la patronne, elle m’explique que c’est un groupe électrogène que lorsqu’il chauffe trop, il doivent parfois
l’arrêter…
Pas de soucis, dîner à la lampe à huile, ce qui a nettement plus de charme que la lueur blafarde des néons! Je suis rejoins
par un couple (encore, damned, mais ils sont partout!) avec qui je vais terminer la soirée en échangeant nos
impressions, eux sur le pays Dogon, moi sur Ségou et sur les pays en commun que nous avons / allons visité. Ils sont
tous les deux journalistes, vivent en Malaisie, un échange enrichissant (in English, of courseuuu, it iseu cooleu for me)!
Voili Voiloo, demain matin, je repars pour Sévaré afin de rejoindre le pays Dogon!
{mosgallery id=870 style=text-align:center;}
Au revoir ma belle Djenné!
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