Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord
Transcription
Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord
Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord Mars 2012 Le gouvernement du Canada a préparé le présent rapport en se fondant sur des sources d’information primaires et secondaires. Les lecteurs sont priés de noter que le gouvernement du Canada ne garantit pas l’exactitude de l’information contenue dans ce document et n’appuie pas nécessairement les organismes qui y sont mentionnés. Il appartient donc aux lecteurs de vérifier l’exactitude et la fiabilité des renseignements. Le présent rapport donne une vue d’ensemble du marché à ceux qui désirent connaître les débouchés dont ils peuvent tirer parti, mais il ne vise pas à fournir l’analyse approfondie dont un exportateur pourrait avoir besoin. Bien que tous les efforts nécessaires aient été déployés pour s’assurer de l’exactitude de l’information, Agriculture et Agroalimentaire Canada n’assume aucune responsabilité concernant l’exactitude et la fiabilité de l’information ou les conséquences des décisions prises sur la base de ces renseignements. Veuillez faire parvenir tout commentaire ou toute suggestion au sujet de ce rapport à : [email protected]. Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord Mars 2012 Table des matières Résumé ........................................................................................................ 2 Aperçu ......................................................................................................... 2 Industrie des aliments de spécialité .................................................................. 3 Canada ..................................................................................................... 3 États-Unis ................................................................................................. 4 Marché et tendances de consommation ............................................................. 4 Canada ..................................................................................................... 4 États-Unis ................................................................................................. 5 Aliments ethniques ..................................................................................... 6 Cuisine italienne ...................................................................................... 7 Cuisine sud-asiatique ............................................................................... 8 Cuisine chinoise ...................................................................................... 8 Cuisine hispanique................................................................................... 9 Cuisine caribéenne .................................................................................. 9 Aliments produits conformément à des préceptes alimentaires religieux ............10 Marché des aliments halal........................................................................10 Marché des aliments casher .....................................................................11 Produits gastronomiques et artisanaux .........................................................13 Aliments produits à l’intention des consommateurs ayant des besoins diététiques spéciaux...................................................................................................13 Marché des aliments sans gluten ..............................................................15 Marché des aliments sans lactose .............................................................15 Tendances de consommation axées sur la santé et industrie des aliments de spécialité ..................................................................................................15 Tendances du commerce de détail ...................................................................17 Débouchés pour les exportateurs canadiens ......................................................17 Enjeux liés à l’accès aux marchés mondiaux et concurrence internationale ............22 Coordonnées ................................................................................................23 Conclusion ...................................................................................................23 Bibliographie ................................................................................................24 Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 1 Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord Mars 2012 Résumé Au Canada et aux États-Unis, le marché de consommation présente un éventail de débouchés pour l’industrie des aliments de spécialité, car les aliments sains, sans allergènes ou spéciaux ont la cote auprès des consommateurs, et la population est de plus en plus diversifiée sur le plan ethnique. Selon certaines estimations, le marché des aliments ethniques en Amérique du Nord progresse à un rythme annuel d’environ 5 %. En 2009, la croissance de l’industrie des aliments de spécialité au Canada a dépassé celle de l’ensemble du secteur de la vente au détail, les ventes des épiceries spécialisées ayant bondi de 35 % entre 2004 et 2009. En 2010, plus de 1 500 nouveaux produits alimentaires de spécialité ont été lancés sur le marché des États-Unis, estimé à 63 milliards de dollars. La valeur du marché mondial des aliments halal est d’environ 580 millions de dollars. Les produits halal sont à l’origine de quelque 5 % du commerce agroalimentaire total et pourraient, selon certaines estimations, gagner du terrain pour représenter jusqu’à 20 % du commerce alimentaire mondial. Le marché nord-américain des aliments halal connaît une forte croissance et sa valeur est actuellement estimée à 12 milliards de dollars. Le marché nord-américain des aliments casher, qui compte 15 millions de consommateurs actifs, a connu un accroissement de 15 % chaque année dans la dernière décennie. La valeur des ventes annuelles de produits alimentaires certifiés casher a avoisiné 200 milliards de dollars. D’après Euromonitor International, la valeur du marché des aliments destinés aux consommateurs présentant des intolérances alimentaires s’élevait à 3,6 milliards $US en 2010, en bonne partie grâce aux produits sans gluten et sans lactose. Aperçu Les définitions de la catégorie des aliments de spécialité sont si variées qu’il est difficile de mesurer la taille de l’industrie. Pour Mintel, la catégorie des aliments de spécialité englobe [TRADUCTION] « tout aliment dont la qualité ou le prix dépasse la moyenne ». Dans une étude sur l’industrie des aliments de spécialité, le Value Chain Management Centre (VCMC) classe l’industrie en quatre groupes : les aliments ethniques, les aliments produits conformément à des préceptes alimentaires religieux, les aliments entrant dans la composition de régimes alimentaires spéciaux, et les produits gastronomiques et artisanaux. Les propriétaires de magasins de vente au détail et d’établissements de restauration ont d’autres critères : à leurs yeux, les aliments de spécialité se vendent en volumes plus faibles que les articles de consommation courante, mais souvent à un prix plus élevé, et ils sont des produits de marque (Gooch et coll., p. 12). La National Association for the Specialty Food Trade commerciale internationale sans but lucratif, en donne suivante : [TRADUCTION] « Les aliments et les boissons qualité et l’innovation, y compris les produits artisanaux, (NASFT), une association quant à elle la définition qui mettent de l’avant la naturels et locaux souvent Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 2 confectionnés par de petits fabricants, artisans et entrepreneurs des États-Unis et d’ailleurs » (« About the NASFT »). Le présent rapport décrit l’industrie florissante des aliments de spécialité en Amérique du Nord, passe en revue les tendances de consommation et changements démographiques qui modifient et stimulent la croissance du marché, en plus d’explorer les débouchés potentiels pour les producteurs et les exportateurs canadiens. Industrie des aliments de spécialité Selon Claudia Schmidt, consultante au VCMC, et Chris Crocker, vice-président, médias, de la NASFT, le Canada et les États-Unis présentent un éventail de débouchés potentiels pour l’industrie des aliments de spécialité. La grande gamme de produits qui entrent dans la catégorie des aliments de spécialité et les nombreuses tendances de consommation qui propulsent l’industrie multiplieront les occasions de croissance dans la vente au détail et les services de restauration. Même s’il est difficile d’arriver à une définition tranchée de l’industrie et des produits qui en font partie, la catégorie des aliments de spécialité n’en demeure pas moins fort stimulante, car elle est composée de produits d’une qualité et d’une valeur supérieures pouvant se vendre à prix élevé (Hogan, « Tendances des consommateurs d’aliments spécialisés en Amérique du Nord »). Le marché nord-américain des aliments de spécialité n’a pas souffert du ralentissement économique observé ces dix dernières années : au Canada, il a progressé plus rapidement que le marché du détail en général en 2009, et il a connu une forte croissance aux États-Unis malgré l’affaiblissement du marché de consommation. En effet, plus de 1 500 nouveaux aliments de spécialité ont été lancés sur le marché américain en 2010 (Hogan, « Tendances des consommateurs d’aliments spécialisés en Amérique du Nord »). La NASFT affirme compter plus de 2 900 membres aux États-Unis et ailleurs dans le monde (« About the NASFT »). Canada Il est difficile de déterminer la taille exacte du marché des aliments de spécialité au Canada, car Statistique Canada définit les aliments de spécialité en fonction du type de détaillant qui vend les produits. Selon Statistique Canada, l’expression « détaillant de produits de spécialité » désigne par exemple les marchands de fromage, de vin ou d’aliments ethniques ainsi que les marchands de fruits et de légumes, c’est-à-dire tous les établissements qui se spécialisent dans la vente d’un type de produit en particulier. Selon cette définition, les ventes au détail des magasins spécialisés ont totalisé 4,5 millions de dollars en 2009, soit une hausse de 35 % par rapport aux ventes de 2004. La part des ventes attribuable aux détaillants spécialisés dans l’ensemble des ventes au détail a également progressé au Canada, étant passée de 4,07 % à 4,49 % entre 2004 et 2009. Dans l’industrie des services de restauration, la définition des aliments de spécialité est encore une fois plutôt large. Les produits alimentaires de spécialité y sont définis en fonction de diverses caractéristiques, dont l’origine géographique, la qualité, l’espèce ou la variété, et les méthodes de production. La sous-catégorie de l’origine géographique comprend les aliments traditionnels importés d’une région particulière, tandis que celle de la qualité englobe les produits Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 3 de qualité supérieure ou artisanaux. La sous-catégorie de l’espèce ou de la variété inclut des aliments de spécialité rares, et celle des méthodes de production comprend les aliments qui ne font pas l’objet d’une production de masse, qui sont fabriqués à la main ou au moyen de procédés particuliers (Gooch et coll., p. 15-16). États-Unis La taille du marché des aliments de spécialité aux États-Unis est difficile à mesurer, tout comme celle du Canada. La NASFT a cependant rapporté que les ventes au détail d’aliments de spécialité avaient augmenté de 9 % en chiffres absolus de 2007 à 2009. Or, les lancements de nouveaux produits dans les catégories d’aliments et de boissons de spécialité que suit Mintel ont chuté de 29 % de 2008 à 2009, probablement en raison de la récession aux États-Unis. En 2010, la valeur du marché des aliments de spécialité aux États-Unis était estimée à 63 milliards de dollars. Selon le Economic Research Service (ERS) du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), les dépenses consacrées aux aliments de spécialité à consommer chez soi achetés dans des magasins spécialisés représentaient 2,8 % des dépenses totales en 2009, tandis qu’au Canada, les ventes au détail des magasins spécialisés représentaient 4,5 % des ventes totales en 2009. Par ailleurs, il faut savoir que la relative stabilité des dépenses consacrées aux aliments de spécialité achetés dans les magasins spécialisés entre 1999 et 2009 s’explique par le fait que les statistiques ne tiennent compte que des achats effectués dans les magasins d’alimentation spécialisés, et non des achats de produits gastronomiques ou de spécialité faits chez les autres détaillants, qui sont le principal moteur de croissance de l’industrie des aliments de spécialité. Selon la NASFT et le VCMC, le nombre d’aliments de spécialité ne cesse de croître aux États-Unis, où environ 180 000 produits étaient offerts dans les divers circuits de distribution en 2009 (Gooch et coll., p. 17-19). Marché et tendances de consommation Canada Selon l’horloge démographique de Statistique Canada, la population du Canada serait de 34,6 millions d’habitants. Selon le VCMC, 23 % des Canadiens sont d’ascendance française, 15 % viennent d’autres pays européens, 6 % sont d’origine arabe, 2 % sont d’origine amérindienne et 26 % sont d’ascendance mixte. Quant à la religion, plus de 40 % des Canadiens font partie de l’Église catholique romaine, 23 % sont des protestants et près de 2 % sont musulmans. À l’heure actuelle, la population musulmane du Canada est estimée à 1,25 million de personnes et constitue le groupe affichant la croissance la plus forte; elle devrait représenter la moitié de la population des minorités visibles d’ici 2031 (Gooch et coll., p. 21 et 25). Les groupes de minorités visibles constituent actuellement environ 16,2 % de la population canadienne. Parmi les principales villes du Canada, Toronto est celle où les minorités visibles sont les plus fortement représentées, 42,9 % de la population de la ville faisant partie d’un groupe de minorités visibles, suivie de Vancouver (41,7 %) et de Montréal (16,5 %) (p. 21). Selon Statistique Canada, la diversité ethnique de la population canadienne devrait s’accroître en raison de l’immigration. Près de la moitié des nouveaux immigrants viennent de l’Asie et du Pacifique, environ 20 % de l’Afrique et du Moyen-Orient, et 16 % de l’Europe et du Royaume-Uni. La hausse du nombre d’immigrants devrait Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 4 faire augmenter la population des groupes de minorités visibles du Canada, qui pourrait atteindre plus de 11,4 millions de personnes en 2031. Selon ces prévisions, environ un Canadien sur dix fera alors partie d’un groupe de minorités visibles, soit 30 % de la population, ce qui représenterait une hausse considérable par rapport à 2006, où la population des groupes de minorités visibles ne s’élevait qu’à cinq millions de personnes, soit 16 % de la population (p. 21). La population originaire du sud de l’Asie et de la Chine pourrait s’élever considérablement durant les deux prochaines décennies : elle pourrait en effet plus que doubler et s’accroître de plus de 2,4 millions de personnes d’ici 2031. Ce groupe devrait également demeurer le plus grand groupe de minorités visibles au Canada. Les populations noires et philippines devraient aussi doubler au cours des 25 prochaines années et atteindre quelque 1,6 et 1 million de personnes, respectivement. Toutefois, la proportion de ces deux groupes au sein des minorités visibles s’amoindrira vraisemblablement en raison de la forte croissance des autres groupes de minorités visibles. La population d’origine arabe forme l’un des groupes minoritaires qui devraient augmenter en proportion, et dont la taille pourrait plus que tripler d’ici 2031 (p. 21). L’intérêt que portent les consommateurs de produits de spécialité aux aliments sains s’observe aussi au Canada, où l’offre de produits meilleurs pour la santé et « légers » ne cesse de croître. Cette tendance santé touche un large éventail de produits alimentaires, et les consommateurs réclament maintenant des produits dits « sans » ou « à teneur réduite », des produits biologiques et naturels ainsi que des listes d’ingrédients simplifiées. États-Unis La diversification croissante de la société sur le plan ethnique stimule également l’essor de l’industrie des aliments de spécialité aux États-Unis. Selon Euromonitor International, les groupes de minorités visibles devraient continuer de s’accroître, tandis que la population blanche, qui représentait 65 % de la population en 2009, devrait diminuer légèrement en nombre et en proportion. Euromonitor International prévoit que les groupes de consommateurs hispaniques, noirs et asiatiques des États-Unis, qui ont tous augmenté entre 2005 et 2009 pour former une population combinée de 99,5 millions de personnes en 2009, continueront de progresser et totaliseront quelque 121,3 millions de personnes en 2020 (« Consumer Lifestyles in the US », p. 17). Si les dépenses alimentaires ont reculé d’un peu plus de 1 % dans l’ensemble aux États-Unis en 2009, les dépenses en aliments à consommer à la maison ont pour leur part enregistré une légère hausse, ce qui pourrait profiter à l’industrie des aliments de spécialité. La tendance affichée par les consommateurs en faveur des repas pris à la maison pourrait profiter aux détaillants d’aliments et d’ingrédients ethniques et de produits alimentaires prêts-à-servir et santé, car elle s’accompagne d’un enthousiasme grandissant pour les cuisines ethniques, les différentes cultures et les saines habitudes de vie. Selon le VCMC, le fait que les consommateurs américains présentent une diversité ethnique accrue et disposent de revenus en hausse se traduit par une augmentation de la demande de produits gastronomiques importés. Les consommateurs recherchent non seulement une plus grande diversité au chapitre de l’alimentation, mais aussi des produits alimentaires qui sont meilleurs pour la santé. Les produits Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 5 exempts d’allergènes connaissent aussi une remarquable progression. Outre la hausse de la consommation d’aliments produits conformément à des préceptes religieux (comme les produits halal), les aliments sans gluten affichent la plus forte croissance. Selon le VCMC, le marché américain des produits sans gluten était évalué à environ 2,6 milliards $US en 2010, ce qui représente presque trois fois sa valeur enregistrée en 2006, soit 935 millions $US (Gooch et coll., p. 20). Selon Mintel, les consommateurs d’aliments de spécialité se distinguent aussi des autres consommateurs par certains comportements qui profitent à l’industrie. En voici la liste. Les consommateurs d’aliments de spécialité recherchent généralement des produits frais et périssables, de sorte qu’ils font leurs achats à peu près deux fois plus souvent que les acheteurs types. Les consommateurs d’aliments de spécialité âgés de 55 à 64 ans sont ceux qui dépensent le plus, tandis que ceux âgés de moins de 25 ans sont ceux qui dépensent le moins. La plupart des consommateurs d’aliments de spécialité sont également ceux qui sont les plus portés à acheter des produits naturels et biologiques, et des produits écologiques et locaux dans une moindre mesure. Bon nombre de consommateurs d’aliments de spécialité choisissent des aliments pour des raisons de santé et de contrôle du poids : les produits « sans gras, à faible teneur en gras et à teneur réduite en sucre » sont plus prisés chez les consommateurs d’aliments de spécialité (p. 23). Aliments ethniques Le VCMC divise les consommateurs d’aliments ethniques en deux catégories : les consommateurs sans restrictions, qui recherchent des ingrédients, des formes, des saveurs et des goûts authentiques ou familiers, et les consommateurs qui s’imposent des restrictions, c’est-à-dire qu’ils doivent consommer de la viande (ou d’autres produits alimentaires) d’animaux qui ont été abattus ou transformés conformément à des préceptes religieux. Les aliments certifiés halal ou casher s’adressent aux consommateurs de cette dernière catégorie (Gooch et coll., p. 24). Selon certaines estimations, le marché des aliments ethniques en Amérique du Nord affiche une croissance annuelle d’environ 5 %. La proportion déjà considérable de consommateurs d’aliments ethniques aux États-Unis et la forte croissance prévue des populations faisant partie des groupes de minorités visibles devraient fouetter encore davantage le marché et l’industrie. Entre 1997 et 2002, le taux de croissance du marché des aliments ethniques aux États-Unis a connu une hausse de 69 % et devrait en connaître une autre de 50 % d’ici 2015. Cette croissance rapide offre d’immenses possibilités d’affaires aux producteurs d’aliments ethniques des États-Unis et du Canada (p. 36). La diversification croissante de la population sur le plan ethnique est certes appelée à dynamiser l’industrie des aliments de spécialité, mais d’autres groupes de la population, en plus des groupes de minorités visibles, consomment des aliments ethniques et stimulent la demande. Les consommateurs issus de familles d’immigrants sont eux aussi très enclins à s’initier à la cuisine d’autres groupes ethniques. Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 6 D’après Mintel, les aliments italiens, hispaniques et asiatiques sont les aliments ethniques les plus souvent achetés aux États-Unis. Toutefois, la catégorie des aliments casher est celle qui a enregistré le taux de croissance annuel composé (TCAC) le plus élevé sur le marché américain des aliments ethniques entre 2004 et 2009, soit 6 %, ce qui représente 20 % des ventes totales d’aliments ethniques en 2009. Les aliments mexicains sont arrivés au deuxième rang, leur taux de croissance ayant été de 3,3 % et leur part de marché, de 42 %. Les aliments asiatiques (hormis la cuisine chinoise) ont crû de 2,1 % et accaparaient 18 % du marché, et les aliments chinois ont progressé de 1,1 % et occupaient 10 % du marché. Les autres aliments ethniques ont gagné 5 % et représenté 10 % des ventes d’aliments ethniques. Dans l’ensemble, le TCAC des ventes d’aliments ethniques a été de 3,5 % entre 2004 et 2009 (p. 19-20 et 28). Le tableau ci-après illustre cette croissance. Demande d'aliments ethniques aux États-Unis 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Aliments mexicains Aliments chinois Autres aliments Aliments casher asiatiques Parts de ventes d'aliments ethniques en 2009 Cuisine CAC 2004-2009 Autres Source: Gooch et coll., p. 36. Cuisine italienne Les aliments italiens sont si répandus que les consommateurs ne les considèrent plus comme des aliments ethniques. Cependant, les aliments sud-italiens, grecs et espagnols font partie de la cuisine méditerranéenne. Deux tendances de consommation – l’intérêt grandissant à l’égard des aliments ethniques et la quête d’une alimentation saine et nutritive – ont contribué à créer un engouement pour la cuisine méditerranéenne, laquelle a considérablement accru sa popularité en 2007 et continue de compter parmi les principales cuisines ethniques émergentes en Amérique du Nord. La cuisine méditerranéenne accorde une grande place aux fruits et légumes, aux huiles végétales, au poisson, aux céréales, aux légumineuses et au lait. Selon Statistique Canada, on compte plus de 1,4 million de Canadiens d’origine italienne au Canada, dont 60 % en Ontario, 21 % au Québec, 10 % en Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 7 Colombie-Britannique et 6 % en Alberta (Gooch et coll., p. 36-37). D’après la National Italian American Foundation (NIAF), la population italo-américaine aux États-Unis s’élève à quelque 15,7 millions de personnes, selon le recensement américain de 2000. Les États qui comptent le plus grand nombre d’Italo-Américains sont New York (2,7 millions), le New Jersey et la Californie (1,5 million chacun), la Pennsylvanie (1,4 million) et la Floride (1 million). Les États où la proportion d’Italo-Américains est la plus élevée sont le Rhode Island (19 % de la population), le Connecticut (18,6 %), le New Jersey (17,9 %), New York (14,4 %) et le Massachusetts (13,5 %). Cuisine sud-asiatique Selon Statistique Canada, le Canada compte environ 2,5 millions de Canadiens d’origine est-asiatique et sud-asiatique, dont 1,3 million de Canadiens d’origine sud-asiatique. Cette population a enregistré un taux de croissance remarquable de 27 % entre 2001 et 2006. Elle englobe une population aux différentes origines ethniques et culturelles, soit des ressortissants des Indes orientales, des Pakistanais, des Sri Lankais, des Punjabis et des Tamils (Gooch et coll., p. 36 et 38). Selon le VCMC, ces consommateurs se distinguent également beaucoup des autres au chapitre des habitudes de consommation, car ils dépensent beaucoup plus (23 %) en produits d’épicerie qu’un ménage moyen de Toronto ou de Vancouver. Ces dépenses plus élevées en produits d’épicerie et le fait que la croissance de ce groupe s’accélère présentent des débouchés croissants sur le marché des aliments et des boissons sud-asiatiques. Au Canada, les consommateurs d’origine sud-asiatique sont principalement concentrés en Ontario (63 % de la population) et en Colombie-Britannique (20 %) (Gooch et coll., p. 38). La population d’origine asiatique prend également de l’expansion aux États-Unis. De 2004 à 2009, ce segment a crû de 10,9 % pour atteindre 13,6 millions de personnes. D’ici 2020, le groupe minoritaire que forme la population d’origine asiatique devrait croître de 22 % et compter près de 17 millions de personnes, ce qui en fera le deuxième groupe minoritaire en importance après celui de la population d’origine hispanique, pour ce qui est du taux de croissance (Euromonitor International, « Consumer Lifestyles in the US », p. 17). Aux États-Unis, l’accent est surtout mis sur l’importance de répondre aux besoins de la population américaine d’origine asiatique, qui est grandissante. Selon le département du Travail des États-Unis, le revenu médian des ménages issus de ce groupe (73 107 $US) est le plus élevé, et le pouvoir d’achat de ce segment de la population s’accroît d’autant plus que ce groupe connaît l’une des croissances les plus fortes. Le consommateur américain moyen apprécie la cuisine asiatique, notamment la nourriture chinoise, japonaise et thaïlandaise, depuis longtemps déjà, mais les cuisines vietnamienne et coréenne gagnent aussi en popularité. Les mets asiatiques traditionnels inspirent également de nombreux produits grand public, comme des sauces, des collations et des repas prêts-à-servir que l’on trouve maintenant couramment sur le marché américain. Cuisine chinoise La consommation de cuisine chinoise et d’inspiration chinoise est répandue dans l’ensemble du Canada, ce qui va de soi étant donné que les Sino-Canadiens représentent l’un des plus grands groupes ethniques au Canada et que les aliments Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 8 chinois sont aussi recherchés par de nombreux Canadiens de différentes origines ethniques. L’offre de produits alimentaires chinois est abondante à la fois dans les restaurants et dans les épiceries au détail au Canada. Selon Statistique Canada, le pays compte plus de 1,3 million de Canadiens d’origine chinoise, dont 48 % habitent en Ontario, 32 %, en Colombie-Britannique, 10 %, en Alberta et 7 %, au Québec. En outre, la population sino-canadienne devrait afficher une croissance supérieure à la moyenne nationale dans les vingt prochaines années, ce qui devrait générer encore plus de débouchés et de possibilités de croissance sur le marché des produits chinois. Les consommateurs sino-canadiens constituent en outre un segment lucratif, car leurs dépenses consacrées aux produits d’épicerie sont 9 % plus élevées que la moyenne des dépenses des consommateurs de Toronto et de Vancouver (Gooch et coll., p. 38). Cuisine hispanique Les Canadiens d’origine mexicaine représentent environ 0,25 % de la population canadienne totale. La cuisine mexicaine est prisée tant par les consommateurs d’origine mexicaine que par les autres. Toutefois, la cuisine mexicaine est loin de faire autant d’adeptes au Canada qu’aux États-Unis, où les consommateurs d’origine mexicaine sont beaucoup plus nombreux. Aux États-Unis, selon Euromonitor International, la population hispano-américaine est le groupe minoritaire le plus important et sa croissance se poursuit, de plus en plus soutenue par le taux de natalité et moins par l’immigration. Entre 2005 et 2009, la population hispano-américaine s’est accrue de près de 14 % pour atteindre 48,4 millions de personnes en 2009, ou 16 % de la population totale du pays. Ce groupe devrait également augmenter de près de 28 % d’ici 2020 et compter 63,6 millions de personnes (« Consumer Lifestyles in the US », p. 17). Depuis dix ans, les aliments mexicains sont la catégorie d’aliments ethniques la plus prisée aux États-Unis, à l’origine d’un peu moins de la moitié des ventes d’aliments ethniques. Toutefois, les aliments casher devraient progresser plus rapidement à l’avenir et devenir la première catégorie d’aliments ethniques en importance aux États-Unis (Gooch et coll., p. 37). En 2009, la valeur du marché des aliments mexicains s’établissait à 20,7 millions de dollars américains (Gooch et coll., p. 36). Pour obtenir de plus amples renseignements sur le marché des produits alimentaires hispaniques aux États-Unis, se reporter au rapport du Service d’exportation agroalimentaire intitulé Commercialisation des produits auprès des consommateurs hispaniques dans le Sud-Est américain. Cuisine caribéenne Entre 1996 et 2001, le nombre de consommateurs canadiens d’origine caribéenne s’est accru au taux appréciable de 11 %, pour s’établir à près d’un demi-million de personnes en 2006. Cette population hétérogène qui provient d’un groupe de 27 pays et territoires des Caraïbes devrait continuer de s’accroître dans les années à venir. Ces consommateurs habitent principalement en Ontario (67 % d’entre eux) et au Québec (23 %) et représentent environ 6 % et 3 % de la population totale de Toronto et de Montréal, respectivement. La culture et la cuisine caribéennes sont de plus en plus présentes au Canada et elles sont de mieux en mieux connues des Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 9 autres Canadiens, ce qui a toutes les chances de multiplier les débouchés sur ce marché (Gooch et coll., p. 36 et p. 38-39). Tout comme d’autres groupes minoritaires aux États-Unis, la population noire (ce qui ne comprend pas les populations hispano-américaine et latino-américaine) s’est accrue et devrait continuer à prendre de l’expansion. De 2004 à 2009, le taux de croissance de 4 % affiché par ce groupe aux États-Unis a porté la population noire à 37,5 millions de personnes en 2009; d’ici 2020, le taux devrait passer à 7,5 % et la population du groupe, à 40,7 millions de personnes (« Consumer Lifestyles in the US », p. 17). L’accroissement de ce groupe de consommateurs devrait éveiller l’intérêt pour cette cuisine, ouvrir de nouveaux débouchés sur le marché et stimuler la demande de produits alimentaires caribéens. Aliments produits conformément à des préceptes alimentaires religieux En ce qui concerne les débouchés, la production d’aliments respectant les règles que s’imposent certains groupes ethniques est considérée comme moins risquée, selon le VCMC. Les aliments halal et casher sont les deux principaux groupes en forte croissance dans cette catégorie. Le VCMC et Ipsos Forward estiment que le marché de la viande halal au Canada s’établissait à plus de 338 millions de dollars en 2010, tandis que la valeur au détail estimée des produits alimentaires casher s’élevait à 575 millions de dollars en 2008. Le marché des produits casher au Canada est soutenu par les consommateurs juifs, mais aussi par les consommateurs musulmans et par d’autres consommateurs qui ont des exigences ou des préférences alimentaires particulières (Gooch et coll., p. 25). Les populations musulmane et juive, grandissantes, sont le moteur de la croissance des produits alimentaires halal et casher. Or, ces produits gagnent également la faveur d’une grande variété de consommateurs pour diverses raisons. À titre d’exemple, la sensibilisation à l’importance d’une vie saine incite de plus en plus de consommateurs non juifs et non musulmans à se tourner vers les produits casher ou halal pour des motifs étrangers à la religion. Les normes strictes imposées pour l’abattage des animaux ainsi que la transformation de la viande et des autres produits alimentaires peuvent rendre les aliments certifiés halal ou casher attrayants aux yeux des consommateurs préoccupés par le traitement réservé aux animaux, des végétariens ou de ceux qui désirent des produits exempts de lactose ou de gluten, ou encore des produits qui apparaissent meilleurs pour la santé et plus sûrs (« Marché de l’alimentation au détail », d’AAC p. 17). Marché des aliments halal Les produits de cette catégorie sont les produits « licites » ou « permis » (du mot arabe halal), d’après les préceptes de l’Islam. Cette catégorie exclut certains produits ou sous-produits considérés comme illicites ou interdits (haram), dont le porc et les animaux inadéquatement abattus ou contaminés par des produits ou des ingrédients haram. Affichant déjà une forte croissance, la demande de produits halal devrait continuer d’augmenter (Gooch et coll., p. 30-31). Le marché des aliments halal en Amérique du Nord connaît une croissance rapide et, selon les chiffres publiés par NuWorld Dynamics Consulting, la valeur du marché mondial est estimée à 580 milliards de dollars. La valeur des échanges mondiaux d’aliments halal est estimée à 80 milliards de dollars, soit 5 % du total des échanges de produits agroalimentaires. Selon d’autres estimations, les aliments halal Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 10 pourraient continuer de gagner du terrain pour représenter 20 % du commerce mondial de produits alimentaires. La valeur du marché nord-américain est actuellement estimée à plus ou moins 12 milliards de dollars (Hogan, « Halal 101 »). Selon une étude du VCMC sur l’industrie de la viande halal en Amérique du Nord, le marché de la viande fraîche halal s’établissait en 2010 entre 370 et 520 millions de dollars (Gooch et coll., p. 31). Au Canada, où la population musulmane est importante et croissante, la valeur du marché des aliments halal est estimée à 1 milliard de dollars (Hogan, « Halal 101 »). La population musulmane s’accroît au taux annuel de 13 % et devrait représenter 7 % de la population canadienne d’ici 2031. Selon le VCMC, la plupart des musulmans vivent en Ontario (61 %); viennent ensuite le Québec (19 %) et la Colombie-Britannique (10 %). Une vaste majorité des musulmans habitent Toronto (47 %); viennent ensuite Mississauga (12 %) et Ottawa (9 %), toutes des villes ontariennes. La population musulmane du Canada constitue aussi un groupe de consommateurs aux possibilités intéressantes : ils sont instruits, ils forment des ménages plus importants (4,4 personnes par ménage en moyenne contre 2,5 parmi la population générale) et la viande fait généralement partie de leur régime alimentaire (Gooch et coll., p. 25-26). Un certain nombre de marques commercialisent des produits halal au Canada, dont Al Safa, Maple Lodge – Zabiha Halal, Crescent Premium Foods Inc., Madina et Spring Lamb/Opal Valley. Ces marques offrent une gamme de produits frais ou congelés, d’aliments transformés à valeur ajoutée ainsi que de charcuteries et saucisses de poulet, d’agneau, de bœuf ou de dinde, de même que des produits végétariens et une gamme de pizzas (Gooch et coll., p. 32). Selon le VCMC, à l’extérieur du Canada, une multitude de produits qui s’adressent aux consommateurs musulmans pourraient être exportés. La plupart des pays musulmans, qui sont aussi des importateurs nets de produits alimentaires, connaissent une forte croissance économique et sont formés d’une population jeune en pleine expansion, dont les revenus augmentent. Actuellement, le Moyen-Orient, qui compte 475 millions de musulmans, importe plus de 80 % des aliments dont il a besoin, ce qui stimule la demande d’un grand éventail de produits halal. On prévoit également que, d’ici 2030, le nombre de musulmans à l’échelle mondiale sera de 2,2 milliards, soit 35 % de la population mondiale (Hogan, « Halal 101 »). Aux États-Unis, le Islamic Food and Nutrition Council of America (IFANCA) est un organisme sans but lucratif islamique dédié à la supervision de la production et à la certification des produits halal. Comme au Canada, l’expansion du bassin de consommateurs juifs et musulmans aux États-Unis pourrait présenter des possibilités pour les fabricants canadiens de produits halal et casher souhaitant percer le marché. Comptant plus de huit millions de musulmans, les États-Unis sont un marché florissant et lucratif pour les exportateurs (« Halal 101 »). Pour obtenir de plus amples renseignements sur le marché des aliments halal, se reporter au rapport du Service d’exportation agroalimentaire intitulé Marché mondial des aliments halal. Marché des aliments casher D’après le VCMC, les produits casher sont des aliments qui sont préparés conformément aux préceptes alimentaires de la religion juive. Des préceptes Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 11 s’appliquent aux viandes, au poisson et aux produits laitiers permis ainsi qu’à certains mammifères. Les mollusques et crustacés sont interdits, et des préceptes stricts s’appliquent à l’abattage des animaux et à la préparation de la viande (Gooch et coll., p. 34). La demande et l’offre de produits casher sur le marché sont en croissance constante, et comme de plus en plus d’entreprises cherchent à obtenir une certification casher, la demande d’ingrédients casher est également à la hausse. Selon le Kashruth Council of Canada, le plus important organisme de certification du Canada, plus de 45 000 produits sont certifiés casher et portent son symbole « COR » entouré d’un cercle. Le VCMC estime que les ventes d’aliments casher au Canada dépassent 500 millions de dollars. La Orthodox Union (OU) est pour sa part l’organisme de certification casher le plus important et le plus reconnu du monde entier. Le symbole de la OU figure sur près d’un million de produits vendus dans 80 pays. Grâce à sa technologie de pointe, la OU offre des ressources de réseautage et de commercialisation qui peuvent aider les entreprises à optimiser leur part de marché, plus particulièrement en ce qui a trait aux exportations aux États-Unis (Hogan, « Casher 101 »). Un noyau de consommateurs en constante évolution qui compte près de 15 millions de consommateurs actifs d’aliments casher contribue aussi à l’expansion du marché des aliments casher en Amérique du Nord et constitue un marché des plus intéressants pour les exportateurs. Qui plus est, le marché a connu une croissance de 15 % chaque année au cours des dix dernières années, et environ 200 milliards de dollars de produits alimentaires certifiés casher sont vendus en Amérique du Nord chaque année (Hogan, « Casher 101 »). De plus en plus de consommateurs non juifs achètent des produits casher pour diverses raisons; des estimations portent à 15 % seulement la proportion de consommateurs de produits casher qui sont juifs. À titre d’exemple, les musulmans, les hindous et les adventistes du septième jour sont soumis à des restrictions alimentaires semblables ou qui chevauchent celles des consommateurs juifs. Les consommateurs qui ont du mal à trouver des produits qui respectent à la lettre les préceptes alimentaires de leur religion peuvent remplacer les produits désirés par des produits casher quasi équivalents. Les consommateurs qui présentent une allergie alimentaire sont de plus en plus nombreux à découvrir les bienfaits des aliments casher, du fait que les mollusques et crustacés ne sont pas casher et que les produits estampillés « casher » en sont exempts. Par ailleurs, il existe aussi une sous-catégorie d’aliments casher regroupant les produits sans viande et sans produits laitiers, soit les aliments étiquetés « parève », ainsi qu’une sous-catégorie d’aliments sans gluten (les aliments « casher pour la Pâque »), car le blé et d’autres grains font l’objet de restrictions durant la période de la Pâque (Gooch et coll., p. 35). Ainsi, l’industrie américaine des aliments casher ne cible pas uniquement une clientèle juive de près de 6,15 millions de personnes, mais s’adresse aussi à des végétariens, à des végétaliens, à ceux qui désirent consommer des aliments sains et sûrs, ainsi qu’aux consommateurs soumis à des restrictions alimentaires ou souffrant d’intolérance alimentaire. Ces groupes de consommateurs non juifs constituent le marché à la croissance la plus rapide dans la catégorie des produits casher. Le VCMC rapporte qu’une étude de Mintel confirme cette tendance et révèle en effet que les trois principales raisons pour lesquelles les consommateurs achètent des aliments casher sont la qualité (62 %), les bienfaits pour la santé (51 %) et la Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 12 salubrité (34 %). En fait, seulement 14 % des consommateurs achètent des aliments casher pour obéir aux préceptes alimentaires de la religion juive, tandis que 10 % le font pour observer d’autres préceptes religieux semblables (Gooch et coll., p. 35). Par ailleurs, Mintel estime que le marché des aliments casher aux États-Unis valait 12,5 milliards $US en 2008, ce qui représentait une hausse appréciable de 64 % par rapport à la valeur du marché cinq ans auparavant. Mintel estime également que le marché continuera de progresser pour atteindre 13 milliards $US d’ici 2013 (Sampson). Toutefois, la taille du marché des aliments casher est loin d’être comparable à celle du marché des produits de consommation courante. Il s’agit encore d’un marché de créneau. D’intéressants débouchés sont à saisir sur le marché aux États-Unis par les fournisseurs d’ingrédients et les fabricants de produits halal et casher, car l’offre de produits halal et casher est encore restreinte chez les détaillants. En Amérique du Nord, les produits casher sont de plus en plus nombreux : plus du tiers des produits des supermarchés sont casher et il existe plus d’un million de produits certifiés casher dans l’ensemble du continent (« Aperçu du marché de l’alimentation au détail aux États Unis » d’AAC, p. 17; Hogan, « Casher 101 »). Le marché des aliments casher semble lucratif, notamment parce que les acheteurs de produits casher dépensent beaucoup plus (dans une proportion de près de 50 %) que l’acheteur moyen (Gooch et coll., p. 35). Pour obtenir de plus amples renseignements sur le marché des aliments casher aux États-Unis, se reporter au rapport du Service d’exportation agroalimentaire intitulé Le marché des aliments casher aux États-Unis. Produits gastronomiques et artisanaux De mieux en mieux informés et intéressés au sujet de leur alimentation, les consommateurs sont aussi plus nantis qu’auparavant et leurs goûts s’affinent, ce qui stimule la demande de produits gastronomiques et artisanaux, d’expériences culinaires uniques et nouvelles ainsi que de saveurs exotiques ou authentiques. Relativement difficile à définir, cette catégorie comprend des produits généralement fabriqués à échelle réduite, selon des procédés particuliers, ou de façon sporadique, et qui empruntent des circuits de distribution limités. En outre, la qualité perçue des produits est souvent dictée par l’impression qu’ils dégagent ou par la réputation du fabricant. Ces produits présentent souvent des combinaisons de saveurs exotiques et comprennent, entre autres, le fromage, les viandes cuites et saumurées, le chocolat et les confiseries, les fruits séchés et les noix, l’huile et le vinaigre ainsi que les préparations à tartiner (Gooch et coll., p. 41-42). Pour obtenir de plus amples renseignements sur le marché des aliments ethniques, de spécialité et épicerie fine, consulter le site Web du Service d’exportation agroalimentaire. Aliments produits à l’intention des consommateurs ayant des besoins diététiques spéciaux Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), un aliment à usage diététique spécial s’entend d’un aliment qui a été spécialement transformé ou formulé pour satisfaire aux besoins alimentaires particuliers d’une personne Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 13 manifestant un état physique ou physiologique particulier à la suite d’une maladie, d’une blessure ou d’un désordre fonctionnel; chez qui l’on cherche à obtenir un résultat particulier, y compris, sans s’y limiter, une perte de poids, grâce au contrôle de sa ration alimentaire. (Gooch et coll., p. 39). Le VCMC divise les aliments à usage diététique spécial en deux catégories qui ciblent les besoins et les désirs de différents groupes de consommateurs : les aliments dits « sans » et les aliments « à faible teneur en ». Les aliments dits « sans » font partie d’une catégorie de produits englobant ceux qui, par exemple, sont sans gluten, sans arachides, sans blé, sans produits laitiers et sans soja et qui s’adressent aux consommateurs qui présentent des intolérances alimentaires. Pour leur part, les aliments dits « à faible teneur en », qui ont par exemple une teneur réduite en lipides, en glucides ou en sodium, sont destinés aux consommateurs qui recherchent des bienfaits pour la santé. Également appelés aliments « meilleurs pour la santé », ces aliments profitent souvent d’une stratégie de positionnement axée sur le fait que ce sont des aliments de qualité supérieure dont les bienfaits pour la santé ne modifient en rien la saveur et la texture. On estime que les produits à faible teneur en sodium et à faible teneur en lipides affichent les meilleurs résultats de la catégorie des aliments meilleurs pour la santé, plus particulièrement les soupes à teneur réduite en sodium et les aliments à grignoter à faible teneur en lipides. Étant donné que bon nombre de gens consomment plus de sodium, de lipides et de glucides qu’il n’est recommandé, que le taux d’obésité monte en flèche et que la santé est au cœur des préoccupations d’un nombre croissant de consommateurs, la catégorie des aliments meilleurs pour la santé est appelée à offrir de multiples débouchés et à prendre encore plus d’ampleur dans les années à venir (Gooch et coll., p. 39-40). Le nombre croissant d’allergies alimentaires et la sensibilisation accrue aux besoins alimentaires particuliers ont multiplié l’offre de produits destinés aux personnes souffrant d’intolérance alimentaire dans les magasins. Selon Euromonitor International, le marché des aliments destinés aux personnes souffrant d’intolérance alimentaire en Amérique du Nord était évalué à 3,6 milliards $US en 2010, soit à 167,6 millions $CAN au Canada et à 3,4 milliards $US aux États-Unis. En 2010, la valeur des ventes de produits destinés aux personnes souffrant d’intolérance alimentaire a progressé deux fois plus rapidement au Canada (4 %) qu’aux ÉtatsUnis (2 %) (Euromonitor International, « Food Intolerance in Canada », 1; « Food Intolerance in the US », 1). Selon le VCMC, Santé Canada rapporte que les allergies alimentaires peuvent toucher jusqu’à 6 % des jeunes enfants et de 3% à 4 % des adultes (Gooch et coll., p. 29). On estime que les aliments dits « sans » pourraient représenter à tout le moins 5 % du marché des produits alimentaires au Canada (Gooch et coll., p. 39). Au Canada, des mesures ont été prises pour mieux soutenir et réglementer le marché des aliments destinés aux personnes atteintes d’intolérance alimentaire. Le resserrement des exigences concernant l’étiquetage des produits contenant des allergènes alimentaires, dont les sources de gluten et les sulfites, sont ainsi entrées en vigueur en février 2011. Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de ces exigences en matière d’étiquetage, visiter le site Web de Santé Canada et consulter le Rapport des consommateurs : Modifications réglementaires proposées à l’étiquetage des allergènes alimentaires sur le site Web du Service d’exportation agroalimentaire. Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 14 Marché des aliments sans gluten La maladie cœliaque et l’intolérance au lactose sont deux des principaux problèmes qui stimulent le marché des aliments destinés aux personnes souffrant d’intolérances alimentaires. Selon le VCMC, la maladie cœliaque est « une maladie auto-immune qui peut endommager la muqueuse intestinale à cause d’une substance appelée le gluten. Le gluten est une protéine que l’on peut trouver dans le seigle, le blé et l’orge. » La maladie cœliaque ne peut être traitée que par l’adoption permanente d’un régime alimentaire sans gluten (Gooch et coll., p. 29). La présence accrue des produits sans gluten et les efforts de promotion de ces produits sont de plus en plus visibles sur le marché, le nombre de produits portant des allégations « sans gluten » ayant triplé de 2005 à 2008 et monté en flèche sur le marché nord-américain. Au Canada, la valeur des ventes au détail des aliments sans gluten a enregistré une hausse importante de 10 % et le marché a totalisé 27 millions de dollars en 2010. Aux États-Unis, les ventes d’aliments sans gluten ont progressé au rythme légèrement plus lent de 8 % en 2010 et totalisé 1,2 milliard $US (Euromonitor International, « Food Intolerance in Canada », p. 1; « Food Intolerance in the US », p. 1). Au Canada, les aliments sans gluten sont perçus comme les chefs de file dans la catégorie des aliments dits « sans ». L’Association canadienne de la maladie cœliaque estime qu’une personne sur 133 au Canada souffre de cette maladie. Toutefois, les patients souffrant de maladie cœliaque ne sont pas les seuls à acheter des produits sans gluten; un nombre rapidement croissant de personnes consommant ces produits déclarent se sentir mieux, de façon générale, en suivant un régime alimentaire sans gluten (Gooch et coll., p. 29-30). Marché des aliments sans lactose Selon le VCMC, les personnes qui présentent une intolérance au lactose manquent d’une enzyme appelée la lactase, qui est nécessaire à la digestion du lactose en sucres simples. Comme dans le cas de la maladie cœliaque, le degré de l’intolérance au lactose varie d’une personne à l’autre; néanmoins, certains groupes de consommateurs sont plus touchés que d’autres par l’intolérance au lactose. Le VCMC rapporte que Bhatnagar et Aggarwal ont constaté que l’intolérance au lactose est particulièrement répandue chez les Asiatiques et les Amérindiens, puisque près de 100 % de ceux-ci sont touchés. Entre 50 % et 80 % des personnes d’origine hispanique, des Indiens du Sud, des Noirs et des Juifs ashkénazes sont intolérants au lactose. La prévalence de l’intolérance au lactose est cependant bien moindre chez les personnes d’ascendance européenne, dont seulement 25 % sont touchées (Gooch et coll., p. 30). Tendances de consommation axées sur la santé et industrie des aliments de spécialité Le succès des aliments biologiques auprès des consommateurs ne se dément pas, entretenu par la sensibilisation aux enjeux sociaux, l’intérêt à l’égard du commerce équitable et les préoccupations accrues en matière de santé. Des produits biologiques sont maintenant offerts dans la plupart des épiceries et des supermarchés, et ces produits sont principalement achetés dans les chaînes de supermarchés. Les produits biologiques les plus recherchés par les consommateurs sont les produits de boulangerie, les collations sucrées et salées, les repas Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 15 prêts-à-manger, le lait et les aliments transformés congelés. Les boissons biologiques ne connaissent pas encore le même succès que les autres aliments biologiques, mais elles devraient attirer de plus en plus de consommateurs. Sous l’effet de la concurrence toujours plus vive des autres catégories de produits de santé et de mieux-être, les prix des produits biologiques ont diminué, de sorte que l’accès à ces produits, qui était autrefois réservé aux couches supérieures de la société, s’est étendu aux groupes de consommateurs à plus faible revenu (Gooch et coll., p. 27). Au cours des cinq dernières années, le secteur de la vente au détail de produits biologiques en Amérique du Nord a connu une croissance fulgurante de 56 %. Selon Packaged Facts, les ventes d’aliments et de boissons biologiques aux États-Unis en 2010 ont progressé plus rapidement que les ventes de produits d’épicerie courants et leurs ventes au détail ont totalisé 23,2 milliards $US. Les aliments biologiques emballés ont enregistré une avance remarquable de 3 % en 2010, pour atteindre 11,2 milliards $US; les aliments biologiques pour bébés sont en tête de la catégorie pour ce qui est de la croissance (« Aperçu du marché de l’alimentation au détail aux États Unis », d’AAC, p. 12). Au Canada, les exploitations biologiques certifiées représentent environ 1,7 % de toutes les exploitations, et on compte plus de 1 200 transformateurs et manutentionnaires d’aliments certifiés biologiques. Les Normes de certification en agriculture biologique sont mises à jour par le Comité des normes sur l’agriculture biologique et administrées par l’Office des normes générales du Canada. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) réglemente les produits biologiques en accordant une accréditation aux organismes de certification chargés de certifier les produits biologiques. Il y a actuellement 21 organismes de certification au Canada et 43 autres au total dans plus de 70 pays. Pour pouvoir porter le logo (son utilisation est facultative), les produits doivent se composer à 95 % et plus d’ingrédients biologiques. L’accord entre le Canada et les États-Unis sur l’équivalence des systèmes de réglementation des produits biologiques est très avantageux pour les producteurs canadiens qui désirent exporter leurs produits aux États-Unis (Hogan, « Produits biologiques »). La demande d’aliments et de boissons naturels est également en hausse : Packaged Facts estime que le marché américain a progressé à un taux plus rapide (10 %) que celui des aliments biologiques en 2010 et qu’il a totalisé 15,4 milliards $US (« Aperçu du marché de l’alimentation au détail aux États Unis », d’AAC, p. 12). Le végétarisme, une autre tendance importante dans la catégorie des aliments de spécialité, peut être classé dans plusieurs sous-catégories d’aliments de spécialité selon les raisons qui motivent les consommateurs à suivre un régime végétarien. Le végétarisme peut faire partie d’un régime obéissant à des préceptes religieux, comme l’hindouisme, ou être adopté pour des raisons de santé personnelle, pour favoriser le bien-être des animaux ou pour respecter des croyances personnelles. La multiplication de l’offre de produits sans viande a contribué à la croissance du bassin de consommateurs de produits végétariens (Gooch et coll., p. 27-28). Pour obtenir de plus amples renseignements sur les aliments biologiques, naturels et de santé et sur les aliments fonctionnels et nutraceutiques, consulter le site Web du Service d’exportation agroalimentaire. Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 16 Tendances du commerce de détail Aux États-Unis, la plupart des consommateurs d’aliments de spécialité achètent leurs produits d’épicerie dans les supermarchés. Mintel estime que 80 % des ventes d’aliments de spécialité sont réalisées dans des magasins de détail et que les 20 % restants sont le fait d’établissements de restauration (Gooch et coll., p. 20). Toutefois, malgré l’expansion de l’industrie des aliments de spécialité, ce ne sont pas les supermarchés qui raflent les profits de cette croissance. En fait, leur part diminue et ce sont plutôt les boutiques d’aliments naturels et de spécialité qui stimulent la croissance des ventes dans cette catégorie. Cette tendance pourrait par ailleurs profiter aux petits producteurs et exportateurs, en ce sens qu’il pourrait être plus facile pour eux d’entrer sur le marché par l’entremise de ces petits détaillants que par le réseau des grandes chaînes de supermarchés (Hogan, « Tendances des consommateurs d’aliments spécialisés en Amérique du Nord »). Des conclusions de recherche de VCMC confirment également cette tendance : les magasins d’aliments naturels et les marchés fermiers gagnent en popularité auprès des consommateurs, et ce sont les personnes les plus jeunes ou celles qui affichent des revenus élevés qui sont les plus nombreuses à faire leurs achats dans ce genre de points de vente. Cependant, il faut compter avec le fait que de nombreux consommateurs soucieux des prix semblent changer leurs habitudes d’achat et délaissent les supermarchés au profit des points de vente offrant un meilleur rapport qualité-prix comme les centres commerciaux et les clubs-entrepôts. L’industrie pourrait avoir à réagir à cette préférence accordée aux détaillants misant sur le rapport qualité-prix plutôt que sur l’étendue de leur sélection de produits (Gooch et coll., p. 19-20). En ce qui concerne les aliments biologiques aux États-Unis, la plupart des ventes (72 %) sont réalisées par les supermarchés et les hypermarchés, Walmart et Whole Foods ayant été les deux principaux détaillants de produits biologiques en importance en 2010 (« Aperçu du marché de l’alimentation au détail aux États Unis », d’AAC, p. 12). En ce qui a trait aux aliments produits conformément à des préceptes alimentaires religieux, si la vérification des produits halal est très différente selon que les détaillants sont propriétaires d’établissements classiques ou ethniques, la présence de viande et d’autres produits halal ne cesse de croître sur le marché de détail. Il est possible de trouver de la viande fraîche halal dans plus de 8 000 points de vente au Canada. Parmi les points de vente de produits halal, 6 700 sont des magasins de détail classiques, 700 sont des magasins ethniques (halal) et environ 960 sont des restaurants halal ou des comptoirs de produits à emporter (Gooch et coll., p. 31-32). Débouchés pour les exportateurs canadiens Dans l’ensemble, les débouchés pour les aliments de spécialité se multiplieront. Un grand nombre de débouchés devraient découler des tendances à long terme qui pourraient mener à l’établissement de marchés durables pour l’industrie des aliments de spécialité du Canada (Gooch et coll., p. 52). Comme il a été souligné précédemment, certaines grandes tendances de consommation sont des moteurs de croissance de l’industrie des aliments de spécialité, dont les suivantes : le vieillissement de la population; la sensibilisation accrue aux questions et aux préoccupations en matière de santé de même qu’aux intolérances alimentaires; les Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 17 populations de plus en plus diversifiées sur le plan ethnique; l’éveil de l’intérêt des consommateurs pour les différentes cuisines et les expériences culinaires nouvelles. Au Canada, les produits qui s’adressent aux consommateurs qui suivent un régime alimentaire particulier, comme les produits sans lactose ou sans gluten, donneront lieu à des débouchés. Les légumineuses et le sarrasin pourraient également être utilisés pour fabriquer de nouveaux produits alimentaires spécialisés à l’intention des consommateurs qui recherchent des produits sans gluten. Aux États-Unis, la consommation à la hausse d’aliments de spécialité et d’aliments locaux écologiques de culture durable devrait élargir les possibilités de diversification des menus (Hogan, « Tendance des consommateurs d’aliments spécialisés en Amérique du Nord »). Le tableau ci-après présente les débouchés éventuels dans la catégorie des aliments et des produits de spécialité. Débouchés Sarrasin Les meilleurs débouchés pour le sarrasin dans la catégorie des aliments de spécialité résident vraisemblablement dans les allégations relatives à la durabilité et au fait qu’il s’agit d’un aliment plus sain, naturel et local. Légumineuses à grains Les allégations relatives à la durabilité et au fait qu’il s’agit d’un aliment sain, naturel, biologique et local devraient attirer le plus de consommateurs de produits alimentaires de spécialité, tout comme les aliments ciblant des problèmes de santé particuliers. Fruits de mer Le marché canadien devrait présenter d’importants débouchés. Les œufs de hareng devraient représenter un débouché particulièrement lucratif, surtout sur le marché japonais. Positionnement du Canada et raisonnement Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de leur santé et nombreux à souffrir de problèmes de santé chroniques. L’intérêt grandissant pour les diverses expériences culinaires devrait également élargir les débouchés. Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a centré sa recherche sur l’amélioration des propriétés du sarrasin et l’ajout de valeurau secteur alimentaire. Le sarrasin est une culture bien établie dans l’est des Prairies canadiennes depuis des décennies et la production est en grande partie exportée. En 2010, les exportations se sont chiffrées à près de 1,2 million de dollars. La population vieillit et elle se préoccupe de plus en plus de la santé et des maladies chroniques, ce qui pourrait favoriser la sous-catégorie des légumineuses à grains. Le Canada est l’un des principaux exportateurs mondiaux de légumineuses à grains. Il exporte environ 75 % de sa production dans plus de 150 marchés. Le Canada est considéré comme le plus grand producteur du monde de pois sec, le deuxième producteur en importance de lentilles et il figure parmi les dix principaux producteurs de pois chiches et de haricots secs. Les deux facteurs qui stimulent la croissance de la catégorie des fruits de mer sont le vieillissement de la population et l’intérêt grandissant manifesté à l’égard d’une saine alimentation. Les jeunes consommateurs pourraient y être pour beaucoup dans l’augmentation de la demande d’œufs de hareng, particulièrement les consommateurs d’origine japonaise. L’industrie canadienne des fruits de mer a déjà pris le virage santé et produit une variété de suppléments alimentaires à base de concentrés Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 18 Chèvre Sur le marché canadien, l’Ontario devrait offrir les meilleurs débouchés, ainsi que des produits associés à des allégations santé. Agneau L’agneau est un produit traditionnellement consommé dans de nombreux pays musulmans. La demande d’agneau devrait augmenter au fur et à mesure de l’accroissement de la population musulmane. Le marché canadien présente d’importants débouchés en raison de l’arrivée de nouveaux immigrants et des Canadiens dont le revenu est moyen ou élevé. L’Ontario est un marché particulièrement prometteur. d’oméga-3. Les poissons et fruits de mer canadiens sont connus internationalement pour leur variété, leur qualité et leur valeur. L’industrie canadienne a pris la résolution de gérer soigneusement les environnements marin et d’eau douce. La population musulmane est en croissance, ce qui multiplie les débouchés pour les produits de la chèvre. Au Canada, la population musulmane est surtout concentrée en Ontario. La demande devrait continuer d’augmenter du fait que la diversité des consommateurs augmente et que les chefs font la promotion des produits locaux. Grâce à des exportations ayant totalisé 24,2 milliards de dollars en 2010, l’industrie canadienne de la viande rouge s’est hissée au premier rang dans le secteur de la transformation des aliments. À l’heure actuelle, l’industrie canadienne de l’agneau ne satisfait pas à la demande de produits de l’agneau, ce qui se traduit par des débouchés inexploités. La consommation d’agneau a toutefois augmenté dans la dernière décennie, ce qui a élargi les possibilités pour les protagonistes de l’industrie en mesure d’accroître leur production. Les importations d’agneau au Canada ont quant à elles affiché une hausse. En 2011, plus de 800 000 moutons et agneaux étaient répartis dans quelque 12 000 exploitations agricoles, et 73 % de la production avait lieu en Ontario, au Québec et en Alberta. Les recettes monétaires agricoles ont totalisé 142 millions de dollars en 2010. La demande d’agneau devrait augmenter parmi les Canadiens étant donné la hausse de l’immigration en provenance des pays du Moyen-Orient et de l’Europe, et le fait que les Canadiens se familiarisent davantage avec l’agneau lors de voyages à l’étranger. Des conclusions similaires pourraient aussi être tirées pour le marché américain. Sources : Gooch et coll., p. 53; AAC. Pour les acteurs de l’industrie des aliments de spécialité, les foires commerciales sont des milieux particulièrement propices à l’exploitation de possibilités de commercialisation intéressantes et d’occasions d’affaires. Tenus chaque année en hiver et en été aux États-Unis, NASFT’s Fancy Food Shows (les salons de l’alimentation spécialisée de la NASFT) attirent des exposants et des acheteurs de partout sur la planète et constituent l’occasion pour certains de tenter une incursion sur le marché des États-Unis. Le tableau ci-après énumère les allégations et certifications qui pourraient ajouter de la valeur à certains produits et faire en sorte qu’ils entrent dans la catégorie des aliments de spécialité, soient vendus à prix plus élevé et soient perçus comme des produits de qualité supérieure sur le marché. Le Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 19 site Web du Service d’exportation agroalimentaire d’AAC contient des renseignements supplémentaires sur les expositions internationales aux États-Unis. Le blogue du Service d’exportation agroalimentaire donne plus de détails sur la présence du Pavillon du Canada d’AAC au Summer Fancy Food Show, à l’été 2011. Certifications employées pour désigner des aliments en tant qu’aliments de spécialité Sarrasin Casher Halal Biologique (Ecocert) Sans gluten (selon la norme de l’ACIA) HACCP (analyse des risques et maîtrise des points critiques) BPF (bonnes pratiques de fabrication) Légumineuses à grains Casher Halal Biologique Sans gluten (selon la norme de l’ACIA) Sans arachides Sans noix Fruits de mer MSC (Marine Stewardship Council) Casher Sans sulfite Oméga-3 – programme à valeur ajoutée BAP (Best Aquatic Practices) Traçabilité Chèvre Halal Casher Lait de chèvre sans lactose Mentions non officielles concernant l’absence de médicaments et d’antibiotiques Agneau Halal Casher Certification européenne (CFI) Marques distinctives : agneaux engraissés à l’herbe et logo désignant les agneaux produits en Ontario Aliments de spécialité selon la sous-catégorie Sarrasin Grains entiers Farines Nettoyé, en vrac sous forme d’ingrédient Sans gluten À faible teneur en sodium Biologique Naturel Sans gras trans Sans moutarde Légumineuses à grains Haricots canneberges Haricots blancs Haricots communs Pois cassés Fibre de pois Fécule Farine Protéines Pain sans gluten Petits pains sans gluten Gaufres sans gluten Biscuits sans gluten Mélanges sans gluten Croûtes à pizza sans gluten Bagels sans gluten Céréales précuites Faible teneur en sodium Biologiques Naturelles Sans gras trans Légumineuses/légumineuses à grains Oléagineux Ingrédients de soja grillé et mélange crémeux à tartiner au soja grillé Fruits de mer Moules à valeur ajoutée Hareng mariné en pots Pizzas aux crevettes et pizzas au saumon Coquilles de fruits de mer Panopes Oursins Œufs de poisson et morceaux de homard Œufs de hareng Concombre de mer Oursins Morue noire fumée à chaud Saumon fumé à chaud Filets de saumon et de truite arc-en-ciel Portions de saumon Chèvre Boucs pour la reproduction et animaux vivants pour la consommation Lait sans lactose Viande ordinaire et halal Agneau Viande ordinaire, halal, casher et d’animaux engraissés à l’herbe (pour la teneur accrue en oméga-3) Source : Gooch et coll., p. 50-51. Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 20 Certification casher Pour Phyllis Koegel, directrice du marketing de la OU, la certification casher est source de valeur ajoutée, et la montée de l’intérêt des consommateurs à l’égard des aliments casher a contribué à l’essor de l’industrie casher. Une certification casher adéquate donne à l’entreprise un avantage concurrentiel sur le marché. Selon Koegel, le coût de la certification casher est minime si on le compare au rendement du capital investi, étant donné que plusieurs entreprises ayant entrepris le processus de certification ont signalé une hausse des ventes – allant jusqu’à 65 % pour certaines (Hogan, « Casher 101 »). Selon Richard Rabkin, directeur du marketing et de l’expansion des entreprises, Kashruth Council of Canada, le processus de certification casher comporte les cinq étapes suivantes (Hogan, « Casher 101 ») : •Demande •Examen de la demande •Inspection rabbinique •Contrat •Lettre de certification casher Certification halal D’après Haider Khattak, directeur du IFANCA, et Ashraf Ahmad, président de Nu World Dynamics Consulting, il faut garder en tête les facteurs suivants pour réussir sur le marché des aliments halal : être conscient des aspects délicats liés à la crédibilité et à la commercialisation des produits halal; établir une relation de confiance et communiquer son engagement envers la diversité; le bouche-à-oreille reste un élément essentiel pour la publicité et la commandite; la promotion multilingue est importante; la certification halal d’une organisation crédible est essentielle. La certification des produits est importante pour les consommateurs, car elle calme leurs incertitudes, les assure que le produit halal satisfait à toutes les exigences et leur offre la paix d’esprit. La certification leur permet aussi de gagner du temps lorsqu’ils lisent les étiquettes. Khattack explique le processus d’approbation des aliments halal à l’aide du graphique ci-dessous (Hogan, « Halal 101 »). Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 21 Demande Vérification des installations Réunion d’examen Recommandations - Examen du programme de certification halal - Examen des processus - Examen des mesures d’hygiène - Procédures de gestion du risque - Procédures de production - Examen de l’étiquetage - Vérification matérielle Changements Approbation Enjeux liés à l’accès aux marchés mondiaux et concurrence internationale Parmi les obstacles auxquels les entreprises canadiennes qui exportent des aliments de spécialité doivent faire face, figurent le taux de change et la concurrence des pays à faible coût de revient, comme les pays où la main-d’œuvre est bon marché et où des subventions publiques et des règlements moins stricts sont en vigueur. Par exemple, l’industrie canadienne des fruits de mer de spécialité est fortement axée sur l’exportation; or, l’industrie doit se mesurer à des pays à faible coût de revient comme la Chine et le Chili, et elle subit la concurrence de l’Alaska et de la Russie sur le marché des œufs de hareng. Les entreprises canadiennes peuvent cependant profiter du programme La marque Canada, une initiative d'AAC qui vise à améliorer l'image du Canada à l'étranger pour faire augmenter les ventes des produits et services agricoles et agroalimentaires canadiens. Les exportateurs admissibles peuvent tirer avantage des outils de promotion de l'image de marque et des recherches sur le marché gratuitement. La réputation internationale de qualité et de salubrité des produits alimentaires canadiens et l’image du Canada comme pays reconnu pour ses grands espaces naturels sont autant d’atouts qui se marient bien aux attributs similaires des aliments de spécialité. Les exportateurs canadiens sont également encouragés à s’inscrire au Service du délégué commercial virtuel pour avoir facilement accès aux ambassades et aux missions du Canada à l’étranger, lesquelles peuvent aider les entreprises à mieux comprendre les débouchés et les obstacles sur les marchés internationaux, ainsi qu’à trouver des clients potentiels dans un marché donné. Ils sont aussi invités à utiliser les services d’Exportation et développement Canada et du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international Canada (MAECI), qui offrent tous deux de l’information commerciale ainsi que des services financiers et de gestion des risques aux exportateurs canadiens. Marché des États-Unis Les États-Unis demeurent un lieu d’investissement et de commerce intéressant pour les investisseurs étrangers, et ils offrent de bonnes possibilités aux entreprises canadiennes souhaitant pénétrer ce marché. En vue de réussir leur entrée sur le marché américain, les exportateurs canadiens devraient élaborer des stratégies qui misent sur une collaboration avec les courtiers, les importateurs et les distributeurs locaux, afin d’établir une présence sur le marché, de recevoir de précieux conseils Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 22 sur le marché, de se positionner le mieux possible pour satisfaire les goûts des consommateurs locaux, de se conformer aux lois et de fixer des prix raisonnables. On recommande aux exportateurs canadiens de communiquer avec les bureaux du Consulat général du Canada des différentes régions des États-Unis pour obtenir des renseignements sur le marché, définir de nouveaux débouchés, trouver des partenaires commerciaux qualifiés et obtenir de l’aide afin d’exporter leurs produits avec succès. Des renseignements détaillés sur les formalités douanières, les documents à fournir, les droits de douane et les exigences en matière d’étiquetage sont accessibles sur le site Web du Service des délégués commerciaux du Canada du MAECI. Coordonnées Le Service des délégués commerciaux du Canada aide les entreprises à réussir à l’étranger et à réduire les coûts de leurs activités commerciales. Le Service offre aux entreprises les quatre services clés suivants : préparation aux marchés mondiaux, évaluation du potentiel de marché, recherche de contacts qualifiés et résolution de problèmes. Le Service des délégués commerciaux du Canada dispose de bureaux commerciaux dans 22 villes des États-Unis, où les entreprises canadiennes peuvent avoir accès à une multitude de services qui répondent à leurs besoins particuliers en matière d’exportation, dont l’évaluation du potentiel de marché, la recherche de contacts qualifiés, la résolution de problèmes et la planification de rencontres. Puisque la catégorie des aliments de spécialité, somme toute difficile à définir, englobe une grande diversité de produits à prix souvent élevé, il serait judicieux de la part des entreprises canadiennes de communiquer avec le bureau régional d’AAC le plus proche; AAC dispose de bureaux dans l’ensemble du Canada. Des membres du personnel pourront alors collaborer étroitement avec les entreprises canadiennes de façon à les préparer au processus d’exportation et à approfondir leur connaissance des marchés cibles. Conclusion Même si la définition de la catégorie des aliments de spécialité et les estimations de la taille de ce marché sont plutôt variables, le marché connaît hors de tout doute une belle expansion qui se poursuivra dans les années à venir. Les diverses tendances de consommation et les préoccupations à l’égard de la santé, conjugués à l’accroissement de plusieurs groupes de la population, multiplieront les débouchés au Canada et aux États-Unis. Comme cette catégorie est vaste, c’est la demande d’un large éventail d’aliments de spécialité qui devrait s’accroître à l’avenir, notamment en ce qui concerne les aliments ethniques, les aliments biologiques et de santé et ls aliments produits à l’intention des consommateurs suivant un régime alimentaire spécial pour des raisons de santé ou de croyances religieuses. Cette industrie a ceci de particulier que sa croissance est fortement tributaire de grandes tendances actuelles comme l’engouement pour les produits biologiques, considérés comme des aliments de spécialité, et l’intérêt à l’égard des produits santé, ce qui stimule également la demande d’autres types d’aliments et de boissons de spécialité. L’évolution de ces tendances dominantes marquera fort probablement la progression de ce marché au fil du temps. Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 23 Bibliographie Affaires étrangères et Commerce international Canada. « Webinaire du 27 juillet : Le marché casher new yorkais, un marché de plusieurs milliards de dollars », s.l., Affaires étrangères et Commerce international Canada, 23 juillet 2010. Adresse : http://www.international.gc.ca/canadexport/articles/100723b.aspx?lang=fra&view=d. Consulté le 28 novembre 2011. Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC). « Tout ce qu’il y a à savoir sur l’industrie de la viande rouge au Canada… », s.l., Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2 septembre 2011. Adresse : http://www4.agr.gc.ca/AAFC-AAC/displayafficher.do?id=1184009758250&lang=fra. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « Le sarrasin au Canada », Service d’exportation agroalimentaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, 8 août 2011. Adresse: http://www.atssea.agr.gc.ca/pro/4685-fra.htm. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « Poissons et fruits de mer canadiens », Service d’exportation agroalimentaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, 23 décembre 2010. Adresse : http://www.atssea.agr.gc.ca/can/5238-fra.htm. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « Survol de l’industrie canadienne des légumineuses à grains », Service d’exportation agroalimentaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2009. Adresse: http://www.ats-sea.agr.gc.ca/can/4753-fra.htm. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. Aperçu du marché de l’alimentation au détail aux États Unis, Ottawa, 2011. Fichier Microsoft Word. Euromonitor International. « Consumer Lifestyle in the US », Passport GMID, Euromonitor International, 8 septembre 2010. Adresse : http://www.portal.euromonitor.com. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « Food Intolerance in Canada », Passport GMID. Euromonitor International, 29 juin 2011. Adresse : http://www.portal.euromonitor.com. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « Food Intolerance in the US », Passport GMID. Euromonitor International, 13 juin 2011. Adresse : http://www.portal.euromonitor.com. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « Health and Wellness: Euromonitor from trade sources/national statistics », Passport GMID. Euromonitor International, 2011. Adresse : http://www.portal.euromonitor.com. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « Organic Packaged Food in Canada », Passport GMID. Euromonitor International, 29 juin 2011. Adresse : http://www.portal.euromonitor.com. Consulté le 28 novembre 2011. Gooch, Martin, et coll. Évaluation des possibilités et des enjeux qui se présentent pour l’industrie des aliments de spécialité du Canada, Guelph, Value Chain Management Centre (VCMC), George Morris Centre, 2011. Fichier PDF. Hogan, Cheryl. « SIAL Canada – Halal 101 : un aperçu du secteur, de la certification et des possibilités de mise en marché pour les entreprises de transformation canadiennes », Service d’exportation agroalimentaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, 12 mai 2011. Adresse : http://www.ats.agr.gc.ca/blog/5788-fra.htm. Consulté le 28 novembre 2011. Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 24 - - -. « SIAL Canada – Casher 101 : Aperçu du secteur, certification et possibilités de commercialisation pour les transformateurs canadiens », Service d’exportation agroalimentaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, 26 mai 2011. Adresse : http://www.ats.agr.gc.ca/blog/5789-fra.htm. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « SIAL Canada – Produits biologiques : Compréhension du régime Bio-Canada pour les marchés intérieurs et étrangers », Service d’exportation agroalimentaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, 12 mai 2011. Adresse : http://www.atssea.agr.gc.ca/blog/5790-fra.htm. Consulté le 28 novembre 2011. - - -. « SIAL Canada – Tendances des consommateurs d’aliments spécialisés en Amérique du Nord », Service d’exportation agroalimentaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, 12 mai 2011. Adresse : http://www.ats-sea.agr.gc.ca/blog/5791-fra.htm. Consulté le 28 novembre 2011. National Association for the Specialty Food Trade (NASFT). « About the NASFT », Specialtyfood.com, National Association for the Specialty Food Trade Inc., 2011. Adresse : http://www.specialtyfood.com/. Consulté le 29 novembre 2011. The National Italian American Foundation (NIAF). « Italian American Population in All 50 States », National Italian American Foundation (NIAF), s.l., s.d. Adresse : http://www.niaf.org/research/2000_census_4.asp. Consulté le 5 janvier 2012. Sampson, Susan. « Kosher Food Market Growing », thestar, Toronto Star, 26 Mar. 2010. Adresse : http://www.thestar.com/living/food/article/785423--kosher-food-marketgrowing. Consulté le 28 novembre 2011. Statistique Canada. « L’horloge démographique du Canada », Statistique Canada, s.l., 24 janvier 2012. Adresse : http://www.statcan.gc.ca/ig-gi/pop-ca-fra.htm. Consulté le 28 novembre 2011. Le marché des aliments de spécialité en Amérique du Nord – Mars 2012 25