groupes électrogènes et tarifs EJP d`EDF - Europ Energies
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groupes électrogènes et tarifs EJP d`EDF - Europ Energies
europ energies - Janvier 2011 Bilan et perspectives France : petites installations électriques de pointe Il existe en France des moyens « diffus » de production d’électricité à la pointe ou à l’extrême-pointe. En France, il existe une réserve de moyens de production en électricité de pointe ou d’extrême-pointe qui est sousemployée. Elle est composée de groupes électrogènes installés sur des sites industriels ou dans les grands hôpitaux, de la cogénération, de la petite hydroélectricité et des centrales diesel « dispatchables ». La plupart de ces installations ont bénéficié de tarifs très avantageux pendant des années. Elles sortent aujourd’hui de ces contrats qui couraient sur douze ou quinze ans. EDF ne se montre évidemment pas enclin à les renouveler. L’Association nationale des producteurs d’électricité d’extrême-pointe (ANPEEP), dont les membres opèrent quelque 400 MW de groupes thermiques de 8 à 10 MW chacun, situés un peu partout en France, demande ainsi que « les pouvoirs publics agissent au plus vite auprès d’EDF afin que celui-ci propose aux producteurs d’extrême-pointe des conditions économiques acceptables ». Le contrat proposé par EDF devrait faire passer la rémunération de ces capacités de 95 euros/MW/an à 26 euros/MW/an. Du côté d’EDF, on estime que ce prix est « largement celui du marché ». Rémunération de la production La question qui est posée est bien celle de la rémunération de la production d’électricité en pointe. La loi sur la nouvelle organisation du marché de l’élec- France : groupes électrogènes et tarifs EJP d’EDF La France compterait 5000 MW de groupes électrogènes. Cette capacité de production en de pointe est largement sous-utilisée. Les tarifs EJP (effacements jours de pointe) ont été mis en place par EDF au début des années 80. Le principe en est simple : les clients paient leur électricité moins cher, sauf vingt-deux jours par an durant lesquels, au contraire, l’électricité leur est facturée à un prix très élevé. Ils sont donc invités par ce moyen à s’effacer, c’est-àdire à limiter leur consommation, ces jours-là. Ces vingt-deux jours sont décidés et signalés aux clients par EDF pendant l’hiver. Les tarifs EJP ont 8 connu un succès certain auprès des industriels et d’établissements comme les hôpitaux et les tours de bureaux, qui disposent de groupes électrogènes (GE) pour leurs propres besoins en électricité de secours. Les tarifs EJP (et leurs déclinaisons Tempo) ont aussi connu un vif succès auprès des clients résidentiels et petits professionnels. Ces tarifs ne sont cependant plus aussi avantageux que par le passé pour les tricité (Nome) prévoit la mise en place d’une obligation et d’un marché de capacité, qui devrait apporter une réponse. En attendant, les contrats existants doivent-ils être prolongés ? Les sites disposant de moyens de production doivent-ils s’organiser pour valoriser l’électricité eux-mêmes ou via un intermédiaire ? Mais dans ce cas, le cadre réglementaire n’est pas prêt. ERDF est submergé de demandes de raccordements d’installations photovoltaïques. L’Union française de l’électricité (UFE) mène actuellement une étude visant à « appréhender l’évolution de la demande et de l’offre en électricité en France après l’application de la loi Nome. L’objectif est de mesurer les implications de ces évolutions sur la construction et l’évolution des tarifs et des prix de marché de l’électricité à moyen terme en France ». Cette étude devrait être finalisée en juin 2011. Il sera intéressant de se pencher sur le chapitre qu’elle consacrera aux moyens de pointe. sites disposant de GE. Tout d’abord parce que EDF les a progressivement augmentés en réduisant le différentiel de prix avec les autres tarifs. Ensuite, parce que leur intérêt dépend de la différence entre les gains sur la facture EDF, d’une part, et les coûts de maintenance des groupes électrogènes et du combustible, d’autre part. Et Le prix du gasoil, qui est lié à celui du pétrole, a beaucoup augmenté ces dernières années. Le point d’équilibre économique dépend d’un autre facteur, qui est la prise en compte du risque de défaillance du groupe électrogène. En effet, si le site ne s’efface pas à un moment donné de ces vingtdeux jours, EDF lui applique une forte pénalité, soit environ 1000 euros/MWh depuis août 2010 ! europ Actuellement, le dispositif est encore globalement rentable, si le GE ne tombe pas en panne. Certains sites préfèrent cependant sortir des tarifs EJP. Soit parce que le moteur du groupe électrogène étant ancien, l’opérateur craint la panne ou le matériel revient trop cher en maintenance et en assurance. Soit parce que les besoins du site ont augmenté, l’opérateur Novawatt Novawatt, dont le cœur de métier est la valorisation sur les marchés de gros de la production décentralisée d’électricité telle que la cogénération, cible également les GE. Novawatt propose de valoriser la production des GE pendant quelques centaines d’heures/an en payant un loyer à leur propriétaire et en lui remboursant les coûts variables de production (combustible et maintenance) des installations. La société gère aujourd’hui un parc de plus de 50 MW. devant acheter un nouveau groupe électrogène ou accepter de fermer certains ateliers ou services. A l’hiver 2000, EDF disposait d’une capacité d’effacement de plus de 5000 MW. Franck Rabut, président de Novawatt (voir encadré), estime que plus de la moitié de cette capacité était assurée par des sites opérant des groupes électrogènes. En 2010, la capacité d’effacement des tarifs EJP est tombée à 2030 MW (chiffres disponibles sur le site de RTE), plus 300 MW pour les tarifs Tempo. La baisse des capacités d’effacement EJP est estimée par EDF à environ 100 MW en moins chaque année depuis 2000. Cet écart est surtout constitué par l’arrêt massif des contrats EJP des industriels. En effet, un certain nombre de grands consommateurs sont sortis des tarifs EJP à la faveur de l’ouverture des marchés à la concurrence au début des années 2000, à l’époque où les fournisseurs leur faisaient des offres très attractives. Certains grands sites industriels ont ainsi revendu leurs groupes électrogènes, dont un grand nombre ont été envoyés dans d’autres pays, en Afrique ou en Europe de l’Est par exemple. Tous les industriels et les sites EJP n’ont cependant pas démantelé leurs installations. On peut estimer la capacité installée des groupes électrogènes à 5000 MW aujourd’hui. Une partie participe toujours au dispositif EJP (entre 1000 et 1500 MW), une autre fait l’objet d’offres « effaçables » proposées par EDF, mais de nombreux GE n’ont qu’une fonction de secours. Il faut noter que l’utilisation d’une partie de ces groupes électrogènes est freinée par la réglementation qui interdit la production d’électricité dans les grandes zones urbaines pour des raisons environnementales. Or, les grands immeubles ont l’obligation de disposer de groupes de secours. Franck Rabut estime qu’il y a plus de 600 MW de GE dans le seul quartier de La Défense… Méconnaissance des possibilités d’utilisation « Au moment où l’on s’interroge sur la nécessité d’investir dans de nouveaux moyens de pointe, et sur les moyens de financer lesdits investissements, la méconnaissance des possibilités d’utilisation sur le marché des actifs de production décentralisés existants est clairement dommageable energies - Janvier 2011 pour la collectivité », s’insurge Franck Rabut qui estime qu’il serait absurde d’avoir à réinvestir dans de nouvelles centrales de pointe alors que l’usage des capacités déjà existantes est aujourd’hui dissuadé. Les GE n’ont été utilisés que peu d’heures par an (vingt-deux jours, donc entre 400 et 500 heures/an), ils sont souvent encore en bon état. En outre, « les GE brûlent, avec un rendement électrique au moins égal, un combustible (FOD) plus propre que le fioul lourd ou le charbon brûlé par les grosses centrales de pointe à flamme ; les émissions de polluants (NOx) et de CO2 sont donc inférieures à celles du parc thermique centralisé », analyse Franck Rabut. Ceci étant, Franck Rabut regrette : « Le contexte réglementaire actuel ne nous permet pas de faire des offres de valorisation de ces GE de façon simple ». Il précise : « L’absence de cadre clairement défini permettant à un autre opérateur qu’EDF de gérer ces GE installés dans des sites raccordés au réseau de distribution ; la méconnaissance des différents intervenants, notamment les personnels d’ERDF en charge de la gestion des raccordements, de la possibilité de gestion des GE dans un cadre de marché différent de celui des anciens contrats EJP ». Plus concrètement, « ERDF ne propose pas aux industriels de contrats de décompte d’énergies sans une modification technique de leur raccordement que nous jugeons injustifiée. De plus, ERDF considère ces demandes relatives à des capacités existantes comme celles ayant trait au raccordement de nouvelles centrales, ce qui allonge considérablement leur durée de traitement et conduit nombre d’entre d’industriels intéressés a simplement abandonner leur demande ». 9
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