REBEL ROCKET ATTACK, BANKSY, 2013
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REBEL ROCKET ATTACK, BANKSY, 2013
REBEL ROCKET ATTACK, BANKSY, 2013 OU COMMENT RENDRE IDÉOLOGIQUE LA MORT DE D U M B O L’ÉLÉPHANT Catherine Bergeron Now the language of images is everywhere. Everywhere it has displaced the language of ideals. If the right “image” will elect a President or sell an automobile, a religion, a cigarette, or a suit of clothes, why can it not make America herself – or the American Way of Life – a salable commodity all over the earth? epuis les événements du 11 septembre 2001, l’ennemi numéro un semble être mondialement défini, et ce, sans même l’idée d’une possible marge d’erreur. Les mots « arabe », « Islam », « radicaux » et « terrorisme » résonnent dans le langage politique, médiatique, voire même courant pour certains, comme la source même du mal contemporain qu’il faut combattre à tout prix. À travers ce regard occidental dirigé et construit contre un Moyen-Orient antithétique, les discours réductionnistes sont faciles. En octobre 2013, Banksy, artiste prétendument de Bristol et mondialement reconnu pour ses œuvres publiques à caractère gauchiste et anticapitaliste, lance une œuvre choc visant à illustrer la source même du conflit. Avec son ambivalence critique, la vidéo Rebel Rocket Attack se pose comme une satire des relations politiques entre l’Ouest et l’Est quant aux questions d’idolâtrie et de religion plutôt qu’une simple ridiculisation des mouvements rebelles actuels. À travers un détournement d’images et de voix liées au fondamentalisme islamique ainsi que l’utilisation de l’image de Dumbo l’éléphant, Rebel Rocket Attack met en place deux idées acquérant seulement leur sens profond dans leur confrontation 14 15 Figure 1: Banksy, rebel rocket attack, screenshot of YouTube video, posted by Banksy NY, 2013, www.youtube.com/watch?v=FsF3HspQY6A. obligée. Par une réflexion sur l’apparition du fondamentalisme islamique et un retour sur la théorie de l’Orientalisme d’Edward Saïd, telle que remise en perspective par Mahmut Mutman, puis par une étude de l’importance de l’image dans l’ère postmoderne, telle que théorisée par Daniel J. Boorstin et Jean-Luc Marion, Rebel Rocket Attack se révèle être finalement, non pas seulement une attaque meurtrière contre l’animal animé, mais un acte iconoclaste visant la destruction de l’image même de la culture de l’idolâtrie occidentale. C’est en s’étant autoproclamé en résidence artistique pour l’entièreté du mois d’octobre 2013 dans la ville de New York que Banksy a mis en place l’exposition Better Out Than In. Par des œuvres produites directement dans les rues de la ville et ensuite divulguées au monde entier sur son site Internet, l’artiste a construit cette exposition en promettant la sortie d’une œuvre pour chaque jour du mois.1 Conforme à ses habitudes, il a rempli son nouveau terrain de jeu de multiples graffitis et d’œuvres performatives à saveur sociale et politique. Or, le 6 octobre 2013, Banksy s’est éloigné de la sphère de l’art public pour proposer une œuvre touchant plutôt l’univers public du virtuel. Sur son site Internet, une vidéo d’une minute et trente secondes portant le nom Rebel Rocket Attack a été publiée, accompagnée de la mention « I’m not posting any pictures today. Not after this shocking footage has emerged »2. La vidéo numérique montre un paysage semblant désertique dans lequel des hommes anonymes, habillés de vêtements islamiques, s’affairent à tirer sur un 16 objet volant non identifié à l’aide d’un lance-roquette.3 Avec son style « home movie » et les quelques voix parlant arabe et répétant à de nombreuses reprises la phrase « Allah Akbar »4, signifiant « Dieu est le plus grand », la vidéo semble directement sortie d’un des nombreux groupes islamiques fondamentalistes publiant des vidéos semblables pour des fins de propagande, de recrutement et d’activisme sur le Web. Rapidement, la vidéo se met à sonner faux : la voix se répète jusqu’à perdre toute crédibilité et l’énorme objet s’abattant au sol se révèle être nul autre que le personnage animé américain Dumbo l’éléphant.5 Le spectateur comprend alors que celle-ci n’est rien de moins qu’une construction de Banksy. La vidéo se termine sous les cris de joie des hommes et sous des « Allah Akbar » pendant qu’un jeune enfant découvre le cadavre de l’animal et, fâché, donne un coup de pied sur la jambe d’un des hommes.6 Rebel Rocket Attack se pose ainsi comme une farce lancée à la face du monde, comme un commentaire satirique dont la caricature choquante cherche à faire réfléchir. En s’éloignant d’une prise de position claire pour plutôt transformer le conflit en images, Banksy met en place le choc de deux univers : l’image du fondamentalisme islamique se confronte à celle de Dumbo l’éléphant et c’est dans l’essence significative de ces deux représentations que l’œuvre de l’artiste prend forme. De nos jours, certaines images, voire stéréotypes, en sont venues à être une part non négligeable d’un imaginaire social dont on ne peut s’échapper sans conscience critique. Les longs vêtements typés, la langue arabe, les louanges religieuses et la violence extramilitaire, éléments consciemment utilisés dans la vidéo de Banksy, ne peuvent qu’être rattachés à l’idée contemporaine de fondamentalisme islamique. Ce mouvement politique et religieux se place aujourd’hui comme l’image typique de ce que le monde occidental considère comme « l’ennemi ». Or, si ennemi il y a, c’est d’abord et avant tout en tant que force contraire, que contre-courant, que contre-discours. Il est trop souvent oublié que le fondamentalisme islamique s’est justement posé en tant que réaction à l’hégémonie moderne occidentale et que le clivage Ouest/Est en est un de grandes dualités. Comme l’explique Stephen A. Harmon, la modernité et l’invasion européenne dans le monde islamique ont entraîné la mise en place de deux mouvements intrinsèquement opposés : « One was modernization: the Middle East would protect itself by «catching up» with the West, especially in military science and technology. The other response was Fundamentalism: the Middle East would bulwark itself by falling 17 back on its strength, namely Islam, by returning to the uncorrupted Islam »7. Ce mouvement, d’abord religieux, se pose donc comme un désir de retourner à la pureté du texte sacré du Qur’ān et à ses lois ainsi que comme une inscription ferme de la religion islamique dans le monde politique : jugement sous la shari’a (loi de l’Islam), retour du règne du calife (« le successeur » du prophète et donc dirigeant d’une communauté musulmane), contrôle de l’éducation par les instances religieuses, rôles traditionnels pour les femmes, etc.8 Cette vision du monde sociopolitique s’instaure en réaction directe au libéralisme occidental classique qui, avec son individualisme, ses lois laïques et sa liberté religieuse dans la sphère du privé, contrevient aux croyances islamiques voulant qu’aucun homme ne soit supérieur à Dieu et qu’aucune religion ne soit égale à l’Islam.9 La montée du mouvement fondamentaliste islamique laisse ainsi entrevoir l’importance de la notion de l’Autre dans l’établissement de sa propre identité nationale. Tel que souligné par Mahmut Mutman, revenant sur la célèbre thèse d’Edward Saïd de son livre Orientalism, le terme « Orient » rappelle la présence instituée d’un pouvoir et d’une domination du monde moderne sur ce qui est automatiquement établi comme un Autre.10 L’« Orient » ou l’« Est » voit ainsi son identité définie par sa distance avec celui même qui le nomme. [T]he West effaces its own name in order to make it hegemonic ;that is it empties a space (of truth) to be marked as universal. […]The Orient, or the Other of the West, is always compared to something other than the West, which the West is simply supposed to occupy. The distinction between the West and the East is the marking of the East.11 Le mal intrinsèque, le danger ou l’erreur existentielle de l’Orient est en fait, selon le regard orientaliste de l’Occident, le fait qu’il ne soit pas lui aussi Occident. En accord avec ce concept de dichotomie Ouest/Est, le fondamentalisme islamique devient, à son tour, un mouvement ontologique, en ce sens qu’il cherche à établir son essence en tant que tout ce qui n’est pas occidental. Entre les critiques de primitivisme et d’arriération d’un côté et les attaques de libéralisme et d’individualisme de l’autre, le point central créant une scission entre l’Ouest et l’Est trouve aujourd’hui sa source dans le rapport de ces deux sociétés à la religion. Avec 18 la modernité qui a fait place à la postmodernité, l’écart ne peut que s’agrandir. Le deuxième commandement du Décalogue12, visant l’interdiction de créer des images de Dieu et étant une part importante de la religion monothéiste islamique, se place aujourd’hui comme l’antithèse directe de la société postmoderne occidentale, de cette société de l’image. « In nineteenth-century America the most extreme modernism held that man was made by its environment. In twentieth-century America, without abandoning belief that we are made by our environment, we also believe our environment can be made almost wholly by us ».13 Similairement à Baudrillard, Debord et tant d’autres, Daniel J. Boorstin estime que la postmodernité définit une époque où l’homme a dépassé Dieu pour devenir lui-même son propre dieu. La société est maintenant menée par une culture de l’image, qui a remplacé les idéaux et la morale précédemment transmis par la tradition et la religion. Le concept de pseudo-événement est ainsi décrit, par Boorstin, comme un désir de spectacle, pour lequel tout doit être construit, créé et façonné de manière à donner forme à une image publique et, de cette manière, à obtenir une valorisation.14 Devant cette importance contemporaine de l’image liée à l’univers capitaliste, Jean-Luc Marion questionne la valeur même de l’image dans cette société postmoderne en cherchant la place du spectateur dans le système établi. Dans The Blind of Shiloh , il explique que la société postmoderne et individualiste en est venue à fonctionner sous le principe de « to be is to be perceived »15. Le désir de voir et de donner, par la vue, une valeur à l’image s’est imposé en tant que seule réelle manière de donner valeur au « je ». Pour exister, il est donc nécessaire d’exister par l’image, de devenir l’image. Marion retourne au questionnement théologique quant à la valeur et au pouvoir de l’image pour établir sa version postmoderne : l’image contemporaine, pour être vue et pour exister, doit devenir l’idole du spectateur, elle doit être admirée et désirée.16 En définitive, l’Occident postmoderne peut être défini comme société de l’idolâtrie. L’image a aujourd’hui remplacé Dieu, en ce sens que Dieu ne nous crée plus ; l’image est celle qui nous donne vie. L’individu contemporain construit sa vie et son être selon ses désirs, eux-mêmes menés par les images et les pseudo-événements. L’essence de la société postmoderne occidentale se dessine ainsi comme ce que la religion islamique a depuis longtemps refusé : non pas seulement une société moderne et laïque, mais essentiellement une société de l’idolâtrie où l’homme s’est fait supérieur à Dieu. Pour en revenir à l’œuvre de Banksy, les « Allah Akbar », signifiant « Dieu est le 19 plus grand », viennent ici rappeler que, dans la religion islamique, l’homme n’est en aucun cas supérieur à Dieu et c’est pourquoi toute représentation de celui-ci serait blasphème. Comme l’explique Jan Assman dans son texte « What’s wrong with Images », « Images are forbidden for two reasons : 1. Because every image represents a (false) god. […] Images are other gods and provoke god’s jealousy. 2. Because no image is able to represent the invisible God »17. Le regard islamique sur la représentation et sur le pouvoir de l’image se trouve à être profondément iconoclaste, en ce sens que toute image est vue comme dangereuse puisqu’elle a le pouvoir de diviniser le monde profane. La société postmoderne se place ainsi comme l’extrémisme de la libéralisation de l’image et des pouvoirs qui lui sont accordés. Par son absence d’argumentaire, Rebel Rocket Attack illustre ces deux mondes en opposition: l’Ouest versus l’Est, la culture de l’idolâtrie versus l’Islam. À travers le geste de destruction posé par les rebelles islamiques, soit de tuer Dumbo l’éléphant, la violence quitte l’acte politique et militaire pour entrer plutôt dans l’ordre du symbolique. Mais pourquoi avoir tué Dumbo, le personnage du film éponyme de Disney de 1941 ? Ramené à son synopsis le plus simpliste, le film de Disney raconte l’histoire d’un jeune être différent qui, après s’être sauvé du système, y retourne de son propre gré pour faire de l’argent en devenant une vedette.18 De manière symbolique, Dumbo met donc en place la structure même du système capitaliste occidental, dans lequel pour réussir et être heureux, il est nécessaire d’exister et pour ce, de se faire voir et estimer par un spectateur. À sa manière, Dumbo l’éléphant devient l’image de propagande, l’image symbolique, de la culture occidentale contemporaine. En expliquant le concept de pseudo-événement, Daniel J. Boorstin raconte l’histoire d’un certain P.T. Barnum, qui dans la deuxième moitié du XIXe siècle a été le premier à instaurer la machination du pseudo-événement.19 Celui-ci a été le premier à créer les cirques de monstruosités, comme ils sont maintenant reconnus historiquement, et il avait comme principale vedette de son cirque The Only Mastodon on Earth , un énorme éléphant africain appelé Jumbo.20 Cette histoire rappelle inévitablement le film de Disney et, en ce sens, le cirque mis en place par la firme cinématographique américaine revêt les mêmes traits du pseudoévénement. Dumbo l’éléphant, à la manière des monstruosités de Barnum, devient lui-même spectacle ; il devient image et c’est par cette valorisation externe que le personnage de Dumbo retrouve finalement le sourire. Par l’exécution de Dumbo l’éléphant, 20 Banksy puise dans la symbolique de la culture de l’idolâtrie et du capitalisme postmoderne de manière à montrer que le fondement du problème entre l’Ouest et l’Est reste avant tout symbolique et représentationnel. La bataille constante entre l’Occident et l’Orient est avant tout une lutte de pouvoir et de croyances, lutte qui s’étend historiquement jusque dans la terminologie même. L’acte commis par les rebelles islamiques est donc, en soi, profondément iconoclaste, dans le sens que ce qui est représenté est la destruction de l’image même du culte occidental de l’image. En définitive, Rebel Rocket Attack de Banksy est une œuvre qui cherche à ne pas l’être. Par sa publication détournée sur le Web, son réemploi et son détournement de vidéos réelles en circulation dans la sphère publique virtuelle, la vidéo s’offre sans explication, sans réelle dénonciation. En se penchant sur la relation Occident/ Orient illustrée à travers les images des rebelles et de l’exécution de Dumbo l’éléphant, une dichotomie se dessine autour d’une lutte de pouvoir, d’idéologies et de croyances, dans laquelle l’islamisme politique et sa loi iconoclaste ne peuvent qu’entrer en opposition directe avec la culture de l’idolâtrie occidentale. L’image de Dumbo l’éléphant apparaît ainsi comme antithèse de la vision islamique et comme symptôme de la société postmoderne. À travers les théories postmodernes de Daniel J. Boorstin et Jean-Luc Marion, l’Ouest contemporain est décrit comme un système fonctionnant selon le culte de l’image. La postmodernité est donc une époque où l’homme Figure 2: Banksy, rebel rocket attack, screenshot of YouTube video, posted by Banksy NY, 2013, www.youtube.com/watch?v=FsF3HspQY6A. 21 remplace Dieu et où le désir de l’image donne raison d’être à la réalité véhiculée et vécue. Le mantra de Marion, « To be is to be perceived »21, résonne dans le dénouement final du film Dumbo de Disney : pour s’accepter et être heureux, Dumbo retourne dans le système et performe pour le désir du spectateur ; il devient idole. Par les figures symboliques des rebelles islamiques et de Dumbo, ainsi que par le choc satirique de celles-ci, Banksy démontre que le geste de destruction est avant tout un geste iconoclaste : les rebelles ne s’attaquent pas à l’Amérique, mais à l’image même de la culture de l’idolâtrie occidentale. Sans ridiculiser le conflit ou le simplifier à outrance, l’artiste polémique utilise la force des images pour mettre directement en place le conflit idéologique qui les sous-tend et l’acte de destruction qui en résulte. Le deuxième commandement du Décalogue empêche toute représentation pouvant se placer devant Dieu ou cherchant à le représenter de manière profane et c’est ce contre quoi l’iconoclasme islamique se bat dans Rebel Rocket Attack. Cependant, en considérant que cette œuvre est une satire et que de véritables vidéos d’activisme religieux circulent dans la sphère du virtuel, le besoin même de cet outil de circulation, soit le besoin de rendre public cet acte, se place à son tour comme un désir d’être vu. Comme si le geste en lui-même ne pouvait aujourd’hui exister que par sa visibilité mondiale. En faisant ceci, les rebelles ne cherchent-ils pas à leur tour à devenir image et à exister à travers le regard de l’autre? CATHERINE BERGERON Catherine Bergeron poursuit actuellement un BFA en photographie à l’Université Concordia. Elle a précédemment complété un Baccalauréat en cinéma et en littérature à l’Université de Montréal, avec une spécialisation en écriture littéraire et cinématographique. 22 23 ENDNOTES Banksy, Better Out than In, October 1st, 2013 - October 31 2013. Accessed November 24th, 2013, <http://www.banksyny.com/>. 2 Ibid. 3 Banksy, Rebel Rocket Attack, October 6th, 2013, digital video, colour, sound, 1 min 30 s, in Better Out than In. Accessed November 24th, 2013, <http://www.banksyny.com/>. 4 Ibid. 5 La bande son de la vidéo semble avoir été directement reprise et remaniée à partir d’une vidéo circulant sur le WEB. Voir http:// www.youtube.com/watch?v=F_5-fXmSD_Q&feature=youtu.be. Accessed November 24th, 2013. 6 Banksy, Rebel Rocket Attack, October 6th, 2013, digital video, colour, sound, 1 min 30 s, in Better Out than In. Accessed November 24th, 2013, <http://www.banksyny.com/>. 7 Stephen A. Harmon, “Joseph and Pharaoh: Religious Fundamentalists and Secular Modernists in Contemporary Islam and their Hostility towards Western Liberalism,” Midwest Quarterly 49, no. 2 (January 2008): 180. 8 Mahmut Mutman, “Under the Sign of Orientalism: The West vs Islam,” Cultural Critique 23 (Winter 1992-1993): 180. 9 Ibid., 181. 10 Edward Saïd, paraphrasé et cité dans Mahmut Mutman, “Under the Sign of Orientalism: The West vs Islam,” Cultural Critique 23 (Winter1992-1993): 165-176. 11 Ibid., 175. 12 Le Décalogue est un court écrit présentant des instructions morales et religieuses qui auraient été données par Moïse, prophète de Dieu. Ce texte est aussi fréquemment nommé « Les Dix Paroles » ou « Les Dix Commandements ». Moïse est à la fois un prophète dans le Christianisme, le Judaïsme et l’Islam; c’est pourquoi le Décalogue peut être retrouvé dans la Bible, la Torah ainsi que le Coran. L’une des versions du Deuxième Commandement énonce : « You shall not make for yourself a carved image, or any likeness of anything that is in heaven above, or that is in the earth beneath, or that is in the water under the earth. You shall not bow down to them or serve them, for I the Lord your God am a jealous God, visiting the iniquity of the fathers on the children to the third and the 1 24 fourth generation of those who hate me, but showing steadfast love to thousands of those who love me and keep my commandments (Exod. 20 :4-6 ; cf. Deut. 5 :8-10)», cité dans Jan Assman, “What’s Wrong with Images ?,” dans Idol Anxiety, dir. Josh Ellenbogen et Aaron Tugendharft. (Stanford : Stanford University Press, 2011), 19. 13 Daniel J. Boorstin, “From Ideal to Image: The Search for SelfFulfilling Prophecies,” in The Image: A Guide to Pseudo-Events in America (New York: Harper & Row, [1961] 1964), 182. 14 Ibid., 181-197. 15 Jean-Luc Marion, “The Blind of Shiloh,” in The Crossing of the Visible. (Stanford: Stanford University Press, 2004), 51. 16 Ibid. 17 Jan Assmann, “What’s wrong with images?” in Idol Anxiety, ed. Josh Ellenbogen and Aaron Tugendharft. (Stanford: Stanford University Press, 2011), 22. 18 Dumbo, un jeune éléphant à grandes oreilles, se fait humilier et exploiter dans le cirque d’Adorno. Après avoir reçu un sort, il se met à voler avec ses grandes oreilles et cela lui donne l’occasion de se sauver de l’environnement oppressif. Il finit par retourner dans le cirque, maintenant devenu une vedette grâce au spectacle de sa différence. 19 Daniel J. Boorstin, “From Ideal to Image: The Search for SelfFulfilling Prophecies,” in The Image: A Guide to Pseudo-Events in America. (New York: Harper & Row, [1961] 1964), 207-211. 20 Ibid., 209. 21 Jean-Luc Marion, “The Blind of Shiloh,” in The Crossing of the Visible. (Stanford: Stanford University Press, 2004), 51. 25 BIBLIOGRAPHIE Assmann, Jan. “What’s wrong with images?.” In Idol Anxiety, edited by Josh Ellenbogen and Aaron Tugendharft, 19-31. Stanford: Stanford University Press, 2011. Banksy. Better Out than In. October 1st, 2013-October 31, 2013. Accessed November 1,2013. <http://www.banksyny.com/>. Boorstin, Daniel J. “From Ideal to Image: The Search for Self-Fulfilling Prophecies.” In The Image: A Guide to Pseudo-Events in America, 181-238. New York: Harper & Row, 1964. Ellsworth-Jones, Will. “Art Attack.” Smithsonian, vol. 43, no. 10 (2013): 68-73. Fisher, Max. “The Ackward Politics of Banksy’s satirical Syria video.” The Washington Post, 7 October 2013. Accessed November 18, 2013. <http://www.washingtonpost.com/blogs/worldviews/ wp/2013/10/07/the-awkward-politics-of-banksys-satirical-syria-video/>. 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