wim delvoye - Somogy éditions d`Art

Transcription

WIM DELVOYE
02/07/2016 – 08/01/2017
DOSSIER DE PRESSE
MUDAM
LUXEMBOURG
Concrete Mixer (scale model), 2012
Photo : Studio Wim Delvoye, Belgique, © ADAGP, Paris 2016 / Wim Delvoye
mudaM
Mudam Luxembourg
Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean
Wim Delvoye
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DOSSIER DE PRESSE
WIM DELVOYE
SOMMAIRE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
3
HISTOIRE D’UNE PRÉSENCE
PAR ENRICO LUNGHI
4
GALERIE 1
L’INVENTION DU QUOTIDIEN
6
GALERIE 2
ORIGINES
9
GALERIE 3
« L’ORNEMENT EST UN CRIME »
13
GALERIE 4
MONUMENTS
16
GRAND HALL
SUPER CLOACA
19
PRÉSENTATION PERMANENTE AU MUDAM
20
DANS LA CADRE DE L'EXPOSITION
21
INFORMATIONS PRATIQUES
22
Mudam Luxembourg
Wim Delvoye
Communiqué de presse
WIM DELVOYE
Exposition du 2 juillet 2016 au 8 janvier 2017
Commissaire Enrico Lunghi
Depuis le début de sa carrière, commencée dès la fin des années 1980, Wim Delvoye s’attache
à déplacer les frontières qui séparent traditionnellement la culture populaire et l’art, les arts
décoratifs et les « beaux-arts », l’ancien et le contemporain, le noble et l’impur. « En un mot,
Wim Delvoye pratique l’oxymore », écrit Michel Onfray : ses œuvres apparaissent en effet
comme traversées par différents contraires, suspendues quelque part entre la séduction et la
dissonance.
À l’occasion de son 10e anniversaire, le Mudam Luxembourg invite l’artiste belge, qui avait
marqué l’ouverture du musée avec la création de sa Chapelle, à investir ses espaces. Se
déployant sur deux étages, l’exposition présente un large panorama de ses vingt-cinq années
de production artistique, soulignant autant la variété formelle que la cohérence conceptuelle
de son œuvre. Elle témoigne aussi de la relation privilégiée que Wim Delvoye entretient avec
le Luxembourg : la galerie Beaumont lui consacre une exposition personnelle dès 1994 ; à la
même époque, ses œuvres entrent dans des collections publiques et privées au Luxembourg, à
commencer par celles du Musée national d’histoire et d’art (MNHA) et de la Cour Grand-Ducale ;
il participe ensuite à plusieurs expositions collectives organisées par le Casino Luxembourg, qui,
en 2007, présente aussi pour la première fois, en collaboration avec le Mudam, l’ensemble de son
ambitieux projet Cloaca.
Déjouant le format de la rétrospective, Wim Delvoye nous propose ici une promenade à travers
son œuvre singulière, au fil de quatre espaces aux univers contrastés. Au rez-de-chaussée,
une première galerie, rassemblant plusieurs œuvres clés du début de sa carrière directement
inspirées des arts décoratifs de sa Flandre natale, s’intéresse à l’espace domestique et urbain,
tandis qu’une seconde galerie s’articule autour de la notion des origines : celles, prosaïques,
de tout être humain, mais aussi celles de l’art et de sa propre pratique. À l’étage, une troisième
galerie aborde la question de l’ornement et de l’appropriation de formes empruntées à l’histoire
de l’art, et un dernier espace, pensé sur le mode du paysage, accueille ses « monuments »
érigés au quotidien, notamment à travers ses récentes sculptures d’envergure d’inspiration
gothique.
Wim Delvoye est né en 1965 à Wervik, en Belgique. Il vit et travaille à Gand et à Brighton.
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Mudam Luxembourg
Wim Delvoye
HISTOIRE D’UNE PRÉSENCE
J’ai vu pour la première fois une oeuvre de Wim Delvoye en 1992, à Kassel,
à l’occasion de la documenta IX. Le carrelage orné de motifs d’excréments
humains que le jeune artiste – il n’avait que 27 ans ! – y présentait m’avait
bien fait rire : avec des pièces pareilles, m’étais-je dit, l’histoire de l’art avait
encore de beaux jours devant elle, n’en déplaise au minimalisme d’un Carl
Andre. J’ai croisé Wim Delvoye un court moment à cette occasion, mais je ne
l’ai véritablement rencontré que l’année suivante, alors qu’il préparait une
exposition individuelle pour la galerie Beaumont à Luxembourg.
À cette époque, son nom commençait déjà à circuler dans notre pays :
on savait dans les milieux artistiques que S.A.R. la Grande-Duchesse
Joséphine-Charlotte s’intéressait à son travail, qu’elle lui avait rendu visite
dans son atelier et qu’elle lui avait acheté des pièces pour sa collection.
Pour le vernissage, Martine Schneider, la galeriste, avait accompli l’exploit
de faire venir à Luxembourg Jan Hoet, le fameux directeur du musée d’Art
contemporain à Gand, et le commissaire de la documenta IX. Devant l’assistance, il avait dû faire preuve de
tout son talent oratoire et de toute sa force de persuasion pour commenter les travaux de Wim Delvoye. De
toute évidence, le public habituel des lieux d’exposition à Luxembourg était quelque peu décontenancé par
ce qu’il voyait : des cartes géographiques aux tracés évoquant des silhouettes d’objets domestiques, des
pelles arborant des armoiries remontant au Moyen Âge, tout l’attirail d’un chantier – barrières, bétonneuse,
outils et panneaux de signalisation – en bois sculpté et orné.
Toutefois, le directeur du Musée national d’histoire et d’art, Paul Reiles, n’hésita pas à faire acheter pour
ses collections le chantier exposé, intitulé Chantier – Labour of Love (1992) : je me plais encore à croire (je
ne l’ai jamais vérifié) que c’est la première œuvre de cet artiste qui soit entrée dans une collection publique
nationale.
Depuis, la présence du travail de Wim Delvoye a été étonnamment régulière au Grand-Duché. Le Casino
Luxembourg – Forum d’art contemporain a, dès son exposition d’ouverture en mars 1996, montré Chantier –
Labour of Love aux côtés d’une sélection d’acquisitions récentes du musée national. En 2001, la vidéo Sybille I (1998)
y était présentée, au sein de l’exposition Confidences. La même année, Wim Delvoye participait à l’exposition en plein air Sous les ponts, le long de la rivière…, que plusieurs institutions luxembourgeoises associées
avaient organisée dans les vallées de la Pétrusse et de l’Alzette. À l’orée d’un bois, dans le virage d’une rue
montant vers le Mudam, qui était alors en construction, Wim Delvoye avait choisi de montrer la très belle
sculpture en bronze Trophy (1999), qui, elle aussi, entra par la suite dans les collections du musée national.
Elle est aujourd’hui installée dans le parc qui entoure le Mudam et est devenue un élément incontournable
du paysage environnant qui ne manque jamais de surprendre les promeneurs ou les visiteurs qui
la découvrent. [...]
En invitant Wim Delvoye pour une exposition qui donne un aperçu aussi complet que possible de son
parcours artistique, le Mudam s’insère dans une logique historique évidente à l’échelle du Grand-Duché.
En le faisant à l’occasion de son dixième anniversaire, le musée confirme la place remarquable que l’œuvre
de cet artiste internationalement reconnu a su prendre dans le développement même des institutions d’art
contemporain comme dans les collections publiques et privées du pays.
Enrico Lunghi
Directeur, Mudam Luxembourg
Commissaire de l’exposition Wim Delvoye
Texte : extrait de la préface du catalogue Wim Delvoye (Auteurs : Sofia Eliza Bouratsis, Enrico Lunghi, Michel Onfray, Tristan Trémeau), 2016, p. 7
Photo : Enrico Lunghi (2016), © David Laurent, Mudam Luxembourg
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Wim Delvoye
UNE EXPOSITION EN 4 CHAPITRES
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2
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ORIGINES
Niveau 0
3
4
3
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MONUMENTS
Niveau +1
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Les œuvres réunies dans cette galerie sont caractéristiques des premiers « déplacements »
opérés par Wim Delvoye au tournant des années 1980 : des objets du quotidien, liés au travail
manuel ou domestique, se trouvent ornementés de motifs empruntés aux arts décoratifs,
comme les traditionnelles faïences de Delft, tandis que l’univers du chantier pénètre dans
l’environnement domestique par la facture artisanale précieuse avec laquelle il est reproduit et
décoré. Volontairement anachronique, l’iconographie qu’il déploie porte en elle les réminiscences
de l’âge d’or des arts décoratifs hollandais, répondant ainsi aux ambitions qu’affichait Wim
Delvoye au début de sa carrière : « être provincial et en faire quelque chose internationalement ».
L’ornement se joue ici de l’identité, de la fonctionnalité et de la valeur des objets industriels, à
moins que ce ne soit la trivialité de ces derniers qui banalise les emblèmes et les savoir-faire
d’autrefois.
En contraignant des mondes a priori contradictoires à cohabiter au sein d’un même objet –
l’ornement et l’outil, l’industrie et l’artisanat, le domestique et l’urbain, l’héraldique et le
contemporain –, Wim Delvoye dit chercher la « juste émulsion » afin que chaque élément reste
identifiable. Dans un esprit qui n’est pas sans rappeler le surréalisme belge, son œuvre participe
d’un réenchantement du quotidien. À l’instar des cartes imaginaires qui composent son Atlas,
avec lequel s’ouvre l’exposition, il en utilise l’imagerie pour lui substituer une tout autre réalité,
teintée d’un subtil sentiment d’étrangeté et d’une étonnante subversion.
Atlas #5, 2004
Photo : Studio Wim Delvoye, Belgique, © Adagp, Paris 2016 / Wim Delvoye
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Dutch Gas-Cans, 1987-1988 (détail)
© Photo : Neues Museum Nürnberg (Birgit Suk)
Chantier V, 1995
© Photo : Studio Wim Delvoye, Belgique
Panem et Circenses II, 1989-1990
© Photo : Studio Wim Delvoye, Belgique
Toutes les photos : © Adagp, Paris 2016 / Wim Delvoye
Concrete Mixer (Lisbon), 1993
© Photo : The Phoebus Foundation
Wim Delvoye
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Wim Delvoye
GALERIE 1 : ŒUVRES DANS L'EXPOSITION
Royal Paris 2118, 1989
Gaze brodée au fil de coton
30 x 40 cm
Installation of 12 Ironing Boards, 1990
Peinture à l’émail sur planches à repasser
Dimensions variables
Concrete Mixer (Golden Star), 1992
Bois sculpté
154 x 181 x 104 cm
Chantier – Labour of Love, 1992
Bois exotique
Collection Musée national d’histoire et d’art, Luxembourg
Atlas #5, 2004
Huile sur toile
163 x 227 cm
Panem et Circenses II, 1989-1990
Vitrail, métal, peinture à l’émail
209 x 304 x 110 cm
Installation of 32 Shovels, 1989
Peinture à l’émail sur pelles
Concrete Mixer (Lisbon), 1993
Bois sculpté, peintures à l’émail et dorée
184 x 190 x 130 cm
Collection The Phoebus Foundation, Anvers
Installation of 35 Saw Blades, 1985
Buffet en bois sculpté, peinture à l’émail sur
lames de scie
245 x 115 x 46 cm
Collection privée, New York
Dutch Gas-Cans, 1987-1988
Peinture à l’émail sur 18 bonbonnes de gaz
56 x 28 x 28 cm chacune
Collection Neues Museum Nürnberg, Nuremberg
Acquisition en 1990 par la Museumsinitiative e.V.
Bibliothèque, 1990
Bois, métal, peinture à l’émail
196,5 x 220 x 220 cm
Collection Grand-Ducale, Luxembourg
Chantier V, 1995
Acier, porcelaine, tuyaux d’écoulement
140 x 632 x 162 cm
Collection Magasin III Museum & Foundation for
Contemporary Art, Stockholm
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ORIGINES
« Nous naissons entre les excréments et l’urine » : dans cette phrase attribuée à Saint Augustin,
toute empreinte d’humilité, se reflète le dessein d’un pan entier de l’œuvre de Wim Delvoye,
celui de traduire les origines de l’existence humaine par la trivialité de sa corporéité. Le corps
forme à bien des égards une limite dont le dépassement constitue depuis toujours, pour les
artistes, un défi et une tentation. Son enveloppe extérieure – la peau – mais aussi la matérialité
de ses excrétions, souvent taboue, représentent un thème de prédilection pour Wim Delvoye.
Ainsi, l’ambitieux projet Cloaca, composé d’installations techniques et biochimiques qui imitent le
fonctionnement de notre système digestif, constitue, selon l’artiste, « le seul portrait humain » dans
son œuvre. La matière que ces machines produisent, la plus « égalitaire » qui soit, invite quant
à elle à de nombreuses interprétations, à commencer par une remise en cause du système de
l’art et des valeurs qu’il véhicule. C’est également dans cet esprit que Wim Delvoye a installé
en Chine, de 2003 à 2010, sa célèbre Art Farm, consacrée à l’élevage de cochons tatoués :
souvent diabolisé et pourtant si proche de l’homme, le cochon représente pour l’artiste « l’être
démocratique » par excellence.
La question des origines se retrouve aussi au cœur de la série des Early Works, titre qu’il a donné
à la collection de ses dessins d’enfant, jouant ainsi des classifications propres au champ d’étude
de l’histoire de l’art. On ne peut s’empêcher d’y déceler, a posteriori, les signes précurseurs de
sa vocation artistique et de la nature même de son œuvre.
Untitled (Snowman I), January 10, 1968
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Coccyx Double, 2012
Mosaic (90-196-DEM), 1990
Cloaca Quattro, 2004-2005
Vue de l'installation, Xin Beijing Gallery, Pékin, Chine
Toutes les photos : Studio Wim Delvoye, Belgique, © Adagp, Paris 2016 / Wim Delvoye
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Mudam Luxembourg
Wim Delvoye
Early Works, 1968-1971
Technique mixte sur papier
Cloaca Quattro, 2004-2005
Technique mixte
340 x 150 x 205 cm
Untitled (Study #193), 2001-2002
Crayon de couleur, aquarelle, collage et
marqueur sur papier
65 x 50 cm
marqueur sur papier
65 x 50 cm
marqueur sur papier
65 x 50 cm
Untitled (Study #211), 2006
Crayon de couleur sur papier
50 x 70,5 cm
62 x 45 cm
Crayon sur papier
51 x 73 cm
51 x 36,6 cm
Crayon de couleur, aquarelle, marqueur et
encre pour tampon sur papier
65 x 50 cm
Crayon de couleur, marqueur et encre pour
tampon sur papier
65 x 50 cm
Crayon, aquarelle, marqueur et encre pour
tampon sur papier
75 x 55 cm
Crayon de couleur et marqueur sur papier
75,5 x 55 cm
45 x 62 cm
62 x 45 cm
Crayon et marqueur sur papier
65 x 50 cm
Collection Ivan Adorno and Irina Gabiani, Luxembourg
Mosaic (90-196-DEM), 1990
Carreaux de céramique imprimés et vernissés
280 x 280 cm
Coccyx Double, 2012
Bronze poli
54 x 140 x 107 cm
Anal Kiss, 2000
Rouge à lèvres sur papier d’hôtel à en-tête
27,8 x 20 cm
Sybille II, 1999
Vidéo, couleur, son
4 min 20 sec
Collection Frac Aquitaine, Bordeaux
Untitled (Koi), 2006
Peau de cochon tatouée sur moule en polyester
68 x 46 x 132 cm
Collection privée, New York
Untitled (Skull), 2005
66 x 43 x 110 cm
Collection Zidoun-Bossuyt Gallery, Luxembourg
Untitled (Toile de Jouy), 2006
64 x 34 x 114 cm
Art Farm, 2003-2010
Installation vidéo, 3 écrans, couleur, son
Approx. 34 heures
Untitled (Preparatory Drawing for Tattoo), 2006
Crayon et crayon de couleur sur papier
50,5 x 37 cm
62 x 44 cm
70 x 50 cm
71 x 57 cm
71 x 53 cm
71 x 53 cm
72,5 x 51 cm
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Mudam Luxembourg
73 x 51 cm
73 x 55 cm
73 x 55 cm
76 x 56 cm
73 x 55 cm
78 x 54,5 cm
Wim Delvoye
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Wim Delvoye
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En 1908, l’architecte viennois Adolf Loos publiait Ornement et Crime, son essai le plus célèbre
prônant un abandon total de l’ornement architectural. Véritable manifeste de l’architecture
moderniste, cette conception accompagnera bientôt l’esprit artistique du XXe siècle. Près d’un
siècle plus tard, Wim Delvoye affirme : « Je suis conscient que l’ornement peut constituer un
crime, quoiqu’il en soit, je commets le crime. » À contrecourant de la doxa artistique, ses œuvres
procèdent en effet bien souvent d’un geste ornemental, qui acquiert dans sa pratique une
dimension conceptuelle. Appliqué à des objets impersonnels et industriels, comme par exemple
dans les Carved Tyres, il en renverse la nature même et réconcilie, dans un même mouvement,
l’industrie, les beaux-arts et les arts décoratifs.
Grâce aux prouesses que permettent les technologies de l’infographie, Wim Delvoye réinterprète
également les formes artistiques du passé. Elles deviennent entre ses mains malléables,
matières à générer de nouvelles formes, des motifs détournés qu’il peut reproduire, décliner,
multiplier. Parmi ces références, on retrouve celles issues de sa collection de sculptures
académiques du XIXe siècle. Après avoir été scannées, elles se voient confrontées à la distorsion
ou encore au dédoublement, suivant le principe des planches de Rorschach, avant d’être
matérialisées en porcelaine ou en bronze. Le processus est sensiblement le même pour le motif
de la crucifixion, que l’artiste a repris plusieurs fois entre 2005 et 2010 : il l’appréhende comme
une croix, une forme géométrique, « que l’on peut, dit-il, en appliquant de nouvelles technologies,
transformer en hélices d’ADN, en anneaux de Möbius, en cercles, en sinusoïdes ».
Jesus Twisted, 2006
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Mudam Luxembourg
Bustelli Twisted, 2010
Photo : Studio Wim Delvoye, Belgique
Mercury Rorschach, 2012
Rose des Vents, 1992
Photo : MNHA / Tom Lucas
Untitled (Truck Tyre), 2013
Toutes les photos : © Adagp, Paris 2016 / Wim Delvoye
Wim Delvoye
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Mudam Luxembourg
Rose des Vents, 1992
Technique mixte
115,5 x 90 x 60 cm (chaque figure)
93,5 x 53 x 36 cm (chaque socle)
Collection Grand-Ducale, Luxembourg
Bustelli Twisted, 2010
Peinture à l’émail sur porcelaine
27 x 14 x 16 cm
Collection Porzellan Manufaktur Nymphenburg, Munich
Untitled (Truck Tyre), 2013
Quatre pneus de camion sculptés à la main
148 x 148 x 60 cm
La Lune Rorschach, 2012
Bronze patiné
78 x 27 x 29 cm
L’Étincelle Divine Rorschach, 2012
Bronze patiné
78 x 32 x 42 cm
Mercury Rorschach, 2012
Bronze patiné
78 x 29 x 35 cm
Dual Möbius Quad Corpus, 2010
Bronze poli
93 x 167 x 124 cm
Helix DHAACO 90 52 cm x 9L, 2009
Bronze patiné
82 x 470 x 82 cm
Jesus Twisted, 2006
Bronze patiné
396 x 102 x 42 cm
Collection Deweer Gallery, Otegem
Untitled (SH 540° 00°), 2006
Crayon de couleur et aquarelle sur papier
51,7 x 72 cm
Untitled (Crossing Crucifix 360° 45°), 2006–2007
51,7 x 72 cm
Untitled (Crossing Crucifix 540° 45°), 2006
51,7 x 72 cm
Untitled (Crossing Crucifix 540° 45°), 2006
Courtesy Studio Wim Delvoye, Belgique
51,7 x 72 cm
Untitled (Double Helix Crucifix), 2008
51,6 x 65,9 cm
Untitled (Double Helix Crucifix), 2008
51,6 x 65,9 cm
Untitled (Crossing Crucifix 180° 45°), 2006-2008
51,7 x 72 cm
Untitled (Jesus Pretzel I), 2006
Crayon de couleur
50,7 x 70 cm
Untitled (SH 360° 90°), 2007
51,7 x 72 cm
Untitled (SH 360° 45°), 2006-2008
51,7 x 72 cm
Untitled (SH 540° 45°), 2006-2008
51,7 x 72 cm
Untitled (SH 180° 45°), 2006
51,7 x 72 cm
Untitled (SH 180° 00°), 2006
51,7 x 72 cm
Untitled (SH 180° 45°), 2006
51,7 x 72 cm
Suppo (Counterclockwise), 2012
Argent doré
8 x 8 x 65 cm
Wim Delvoye
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Mudam Luxembourg
Wim Delvoye
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MONUMENTS
Créée en réponse à une commande du Mudam à l’occasion de son ouverture en 2006, la Chapelle
a marqué un moment important dans le travail de Wim Delvoye, inaugurant une série d’œuvres
toujours plus impressionnantes par leur échelle et leur degré de finition, directement inspirées
de l’architecture gothique et de ses « dentelles » si caractéristiques, qu’il a longuement étudiées.
« Au début, précise-t-il, je construisais ces [pièces] de façon un peu ironique, mais, aujourd’hui,
je tiens compte de tous les principes de construction, du respect des matériaux, et je prends ce
travail très au sérieux. J’ai consulté des milliers de dessins, de plans, d’élévations, de mesures,
dans les livres que je collectionne. » Prenant la forme d’éléments architecturaux (chapelles,
tours, pergolas) ou de sculptures directement inspirées de véhicules, d’engins ou d’objets du
quotidien (camions, bulldozers, bétonneuses, suppositoires), ces sculptures établissent un lien
entre l’ornementation et les « hautes technologies » médiévales de construction et celles de
notre époque. Dans un même esprit d’association, Wim Delvoye collabore également depuis
plusieurs années avec des artisans orfèvres, créant des œuvres dans lesquelles des motifs
orientaux, produits en utilisant la technique du repoussé, se conjuguent avec des « symboles »
occidentaux, comme l’emblématique Maserati.
Dans cette dernière galerie, plusieurs de ces œuvres d’envergure entrent en dialogue avec un
groupe de photographies de grand format issues de la série des Mountains, initialement créée
en 2000-2003, dans laquelle des brèves inscriptions que l’on s’attendrait à trouver écrites à la
hâte sur des Post-it ou griffonnées sur les murs de toilettes publiques acquièrent une dimension
colossale et atemporelle, tels des monuments érigés au quotidien.
Maserati, 2014
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Mudam Luxembourg
Cement Truck, 2016
Sweetheart, 2003
Toutes les photos : Studio Wim Delvoye, Belgique, © Adagp, Paris 2016 / Wim Delvoye
Wim Delvoye
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Wim Delvoye
Birdhouse, 1997
Technique mixte
38 x 33 x 33 cm
Rimowa Classic Flight Attaché Case 971.12.00.0, 2015
Aluminium repoussé
40 x 46 x 15 cm
Sweetheart, 2003
Rude but Cute, 2000
Minou, 2000
Lusty Busty, 2000
Tirages d’exposition, 2016
Impression sur textile
540 x 675 cm chacune
Rimowa Classic Flight Multiwheel 971.63.00.4, 2015
Aluminium repoussé
71 x 47 x 25,5 cm
Cement Truck, 2016
Acier Corten découpé au laser
410 x 950 x 215 cm
Collection privée
Zero Halliburton Geo Aluminum 30 inch Spinner Luggage, 2015
Aluminium repoussé
68,6 x 45,7 x 25,4 cm
Rimowa Topas Beauty Case 920.38.00.0, 2015
Aluminium repoussé
24,5 x 38 x 25 cm
Rimowa Topas Cabin Multiwheel 920.56.00.4, 2015
Aluminium repoussé
56 x 45 x 25 cm
Rimowa Topas Cabin Multiwheel 920.56.00.4, 2015
Aluminium repoussé
56 x 45 x 25 cm
Rimowa Pilot Trolley 920.51.00.2, 2015
Aluminium repoussé
41,5 x 53 x 27,5 cm
Concrete Mixer, 2012
Acier découpé au laser
180 x 170 x 100 cm
Maserati, 2014
Aluminium repoussé
80 x 183 x 440 cm
Étui pour une mobylette, 2004
Aluminium, laque, feutre, Peugeot Vogue
70 x 175 x 115 cm
Collection Claudine et Jean-Marc Salomon, France
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Mudam Luxembourg
Wim Delvoye
GRAND HALL
SUPER CLOACA
Présentée une première fois au Mudam en 2007,
dans le cadre de l’exposition Wim Delvoye : Cloaca
2000 – 2007 organisée par le Casino Luxembourg,
la plus imposante de ces machines, la Super
Cloaca, occupera à nouveau son Grand-Hall à
l’occasion de cette nouvelle exposition consacrée
à Wim Delvoye. Elle sera activée le 13 novembre
lors d’un événement exceptionnel qui clôturera la
Luxembourg Art Week.
Développé entre 2000 et 2010, Cloaca est un vaste projet qui comprend dix installations digestives
de différentes tailles, de nombreux dessins, des logos, toute une gamme d’objets dérivés, ainsi
que les produits issus de ces machines, conditionnés sous vide ou dans des bocaux. Chacune
des Cloacas simule parfaitement la digestion humaine, de l’alimentation jusqu’à l’élimination
des excréments. Afin de réussir à reproduire ce processus biologique complexe, Wim Delvoye a
travaillé en étroite collaboration avec une équipe d’experts scientifiques. Si l’ambition première
de l’artiste était de construire « une machine nulle », inutile – « J'ai cherché un truc compliqué,
difficile à faire, cher, et qui ne mène à rien », affirme-t-il –, Cloaca soulève des significations
métaphoriques multiples et interroge tant les limites de l’art que nos jugements de goût.
Super Cloaca, 2007
Technique mixte
306 x 1470 x 211 cm
© Photo : Andrés Lejona, Mudam luxembourg
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Mudam Luxembourg
PRÉSENTATION PERMANENTE AU MUDAM
Chapelle, 2006
Vitraux et acier Corten découpé au laser
480 x 1080 x 705 cm
Commande et Collection Mudam Luxembourg
Acquisition 2006
© Photo : Rémi Villaggi, Mudam Luxembourg
Trophy, 1999
Bronze, socle en acier Corten
153 x 325 x 145 cm
Collection Musée national d’histoire et d’art, Luxembourg
© Photo : Andrés Lejona, Mudam Luxembourg
Wim Delvoye
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Wim Delvoye
DANS LE CADRE DE L'EXPOSITION
CATALOGUE DE L'EXPOSITION
L’exposition Wim Delvoye est accompagnée d’un catalogue réunissant
un important corpus iconographique, des essais inédits de Sofia Eliza
Bouratsis et de Tristan Trémeau, ainsi que le texte « Vitraux in vitro et in
vivo » qu’a écrit Michel Onfray en 2006, à l’occasion de la création de la
Chapelle en 2006 - œuvre installée de manière permanente au Mudam
Luxembourg.
En vente en librairie et à la Mudam Boutique
© Studio Wim Delvoye,
Belgique
Français. Anglais
Auteurs : Sofia Eliza Bouratsis, Enrico Lunghi, Tristan Trémeau, Michel Onfray
Édition : Mudam Luxembourg, Somogy éditions d’Art
ISBN 978-2-757210-93-2
224 pages
Prix : 35 €
ÉVÉNEMENTS
13.11.2016, 12h00
SUPER CLOACA ReLOADED
© Photo : Eric Chenal
Superbrunch par Wim Delvoye et Enrico Lunghi
dans le cadre de la Luxembourg Art Week
13.11.2016, 15h00
DIALOGUE
Avec Sofia Eliza Bouratsis et Tristan Trémeau autour
du catalogue Wim Delvoye
VISITES POUR LES ENFANTS DE 3-5 ANS
IL ÉTAIT UNE FOIS…
© Mudam Luxembourg
EN – 03.09.2016, 10h00-11h00
FR – 10.09.2016, 10h00-11h00
DE – 17.09.2016, 10h00-11h00
Contes pour enfants illustrés par les œuvres du musée, autour de
l’exposition de Wim Delvoye. Les balades contées peuvent également
être réservées à d'autres dates pour des groupes privés (écoles,
crèches, foyers... ).
Gratuit pour les enfants. Prix normal pour les adultes.
Sur réservation uniquement : [email protected] ; t +352 45 37 85 531
MUDAM GO !
Disponible gratuitement tous les jours à partir du 23.07.2016 jusqu'au
11.09.2016. Activité en famille pour enfants de 6-12 ans
Les enfants sont invités à explorer l’univers de Wim Delvoye
LU/DE/FR/NL
Page
21
Mudam Luxembourg
Wim Delvoye
WIM DELVOYE
Exposition du 2 juillet 2016 au 8 janvier 2017
Commissaire Enrico Lunghi
Textes Markus Pilgram, Sarah Beaumont
Partenaire de l’exposition
The Loo & Lou Foundation, abritée sous l’égide de la Fondation de Luxembourg
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse et informations
Mudam Luxembourg
3, Park Dräi Eechelen, L-1499 Luxembourg-Kirchberg
t. +352 45 37 85 1, [email protected], www.mudam.lu
Heures d’ouverture
Mercredi-vendredi : 11h-20h
Samedi-lundi : 11h-18h
Jours fériés : 11h-18h
Fermé le mardi et le 25 décembre
Nouveaux horaires à partir du 1er septembre 2016
Jeudi-lundi et jours fériés : 10h-18h
Mercredi : 10h-23h (fermeture des galeries à 22h)
24 décembre et 31 décembre : 10h-15h
Fermé le mardi et le 25 décembre
Accès route
Kirchberg -> Avenue John F. Kennedy -> Philharmonie -> Tunnel -> Mudam
GPS : X 49.62 - Y 6.14
Visuels
Disponibles sur demande
Contact presse
Julie Jephos, [email protected], t +352 45 37 85 633
MUDAM REMERCIE
L’ensemble des donateurs et des mécènes, et en particulier pour leur soutien exceptionnel
The Loo & Lou Foundation, Arendt & Medernach, CapitalatWork Foyer Group, PwC, KBL European Private Bankers, CFL - Société Nationale
des Chemins de Fer Luxembourgeois, KPMG Luxembourg, UniCredit Luxembourg SA, SES, Prefalux, Soludec SA, IBM Luxembourg, POST
Luxembourg, Kaspersky Lab, Dussmann Service Luxembourg, Indigo Park Services SA, EducDesign, Les Amis des Musées d’Art et d’Histoire
Mudam est financé par le Ministère de la Culture.
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wim delvoye - Somogy éditions d`Art

Transcription

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