Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie
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Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie
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À ces constats s’ajoute une fenêtre d’opportunité unique dans l’histoire de la Belgique francophone avec le rassemblement, sous la responsabilité d’un seul membre de l’exécutif, de trois compétences complémentaires en vue d’une action d’envergure à mener en faveur de la lecture : la petite enfance, l’enseignement obligatoire et la culture. C’est sur la complémentarité de ces compétences que s’appuiera le déploiement du Plan Lecture qui sera présenté ici. La cible prioritaire des mesures envisagées est le jeune public entre 0 et 18 ans. Il ne s’agit pas d’occulter les problèmes d’analphabétisme, fonctionnel ou non, qui touchent une partie importante de la population adulte en FWB et qui peuvent ensuite se répercuter sur les générations suivantes, mais force est de constater qu’un effort particulier est réalisé depuis quelques années en FWB, avec l’aide d’opérateurs spécialisés dont l’expertise est reconnue, pour lutter contre ce handicap culturel, social et économique. Les initiatives en cette matière sont nombreuses et encourageantes, doublées désormais par la réorganisation du réseau de la lecture publique dont l’action est spécifiquement dirigée vers les publics éloignés de la lecture, pour des raisons fonctionnelles ou non. Ce rapport fera également mention des efforts importants réalisés dans ce domaine sans pour autant proposer de mesures spécifiques mais en prônant le maintien et le développement des moyens déjà mobilisés. La lecture de ce rapport et des propositions qu’il contient permettra de constater que l’axe essentiel pour remédier aux problèmes d’apprentissage de la lecture et à la désaffection pour l’écrit qui souvent l’accompagne, consiste à clarifier la formation, initiale et continue, des professionnels de l’éducation en fonction d’objectifs mieux définis. Le Plan Lecture s’articule donc directement avec le vaste chantier que représente le Pacte pour un Enseignement d’Excellence. Néanmoins, sa dimension transversale donne à ce Plan un caractère singulier en associant tous les acteurs de la lecture (auteurs, bibliothécaires, enseignants, professionnels de la petite enfance, etc.) dans les classes mais aussi au-dehors de celles-ci. Il est entendu que ces deux projets n’entrent pas en concurrence, d’abord parce que leurs méthodologies et les moyens dont ils disposent sont radicalement différents. Mais il est également évident que des éléments du Plan Lecture peuvent venir nourrir la réflexion de certains groupes de travail définis après la première phase du Pacte, s’agissant par exemple de l’offre de formation et des ressources numériques. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 3 Il convient également d’insister sur une importante distinction : le Plan Lecture n’est pas un Plan Livre. Il va de soi que certains aspects, notamment économiques, du fonctionnement de la chaîne du livre ont une incidence sur les pratiques de lecture en FWB. La qualité de nos auteurs, de nos éditeurs ou de nos librairies stimule la curiosité des lecteurs et participe à la valorisation d’un support, qu’il soit imprimé ou numérique, essentiel pour comprendre la société dans laquelle nous vivons et pour en être partie prenante. À ce titre, le groupe de travail qui a été mis en place par Madame la Ministre afin de travailler conjointement à un projet de prix unique du livre et à la suppression de la tabelle (ou mark-up) sur les livres importés de France est un élément favorable au contexte du déploiement d’un Plan Lecture. Un soutien accru aux librairies indépendantes – et notamment de la plateforme de vente LIBREL - face au développement de la vente de livres en ligne est également profitable à l’offre de lecture et à sa variété en FWB. Mais le Plan Lecture n’est pas lié à un support en particulier : il vise autant le livre que la presse quotidienne, la lecture imprimée que numérique, la littérature que les ressources documentaires et informatives. Dans le domaine numérique, l’effort devra être articulé avec la mise en place d’une nouvelle offre numérique annoncée par Madame la Ministre à l’occasion de la rentrée scolaire, que cette offre passe par la création d’une plateforme de partage d’outils ou par des formations spécifiques pour les professionnels de l’éducation. Sans en faire l’économie, le Plan Lecture ne s’arrêtera pas spécifiquement à la question numérique, hormis pour un bref état des lieux, en particulier un regard scientifique sur les bouleversements cognitifs provoqués chez ceux qu’on appelle les « natifs numériques ». La réussite de ce Plan Lecture dépend vraisemblablement de trois éléments : une coordination sans faille entre les acteurs concernés, un agenda avec des balises clairement définies et une inscription dans la durée. Certaines mesures pourront donner lieu à des changements immédiats, comme l’usage intensif de la littérature de jeunesse dans les classes ou la diffusion d’outils de sensibilisation au livre et à la lecture dans les crèches. S’agissant des mesures préconisées pour l’enseignement obligatoire et plus particulièrement pour la formation initiale, celles-ci ne seront vraisemblablement visibles et mesurables qu’au-delà du terme de la législature actuelle. Il convient de noter que tous les interlocuteurs que nous avons pu rencontrer, que ce soit à notre demande ou à la leur, ont manifesté un enthousiasme particulier à l’idée de participer à ce Plan Lecture dont chacun ressent la nécessité, qu’il appartienne au monde de la culture, de l’éducation ou de l’entreprise. Ce Plan est aussi une occasion de mettre en évidence le travail quotidien, dans les crèches, dans les bibliothèques, dans les écoles, qui œuvre à l’émergence d’une société plus juste dans le partage des savoirs et des ressources. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 4 Qu’il nous soit permis de remercier Madame la Ministre pour sa confiance, son cabinet pour ses orientations et ses retours pertinents, et l’ONE ainsi que l’Administration de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans toutes ses composantes, pour les contributions nombreuses et précieuses qui composent la majeure partie des constats énoncés dans ce document. Laurent Moosen, Coordinateur transversal du Plan Lecture Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 5 Méthodologie Les éléments rassemblés ici sont le fruit de nombreuses rencontres avec tous les acteurs qui peuvent être impliqués dans le Plan Lecture et d’une recherche documentaire aussi exhaustive que possible. Nous avons identifié quatre axes complémentaires pour tenter de réunir les éléments les plus pertinents pour la mise en œuvre d’un Plan Lecture : - Information ; Formation ; Sensibilisation ; Consolidation. Information Cet axe consistait à effectuer un relevé des études et des recherches identifiées en matière de lecture, dans les 3 compétences considérées. Il supposait une identification des institutions, publiques ou privées, qui par leur action contribuent à une information scientifique ou pertinente sur les enjeux relatifs à la lecture. Cette identification intègre notamment, de manière non-exhaustive : - - les universités belges francophones et les différentes facultés au sein desquelles la lecture constitue un motif d’enseignement ou de recherche : psychologie, sociologie, sciences cognitives, littérature(s), pédagogie ; les administrations et les instances d’avis des trois compétences de Madame la Ministre qui réalisent ou commanditent des études ou des propositions sur le sujet ; les opérateurs subventionnés qui réalisent ou commanditent des études sur le sujet ; les associations professionnelles, organismes privés ou fondations qui réalisent ou commanditent des études sur le sujet. Cet axe dépasse également les limites de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour s’intéresser aux études internationales exploitables, notamment européennes et françaises. Dans cet axe figure également la constitution d’un répertoire des outils disponibles en Fédération Wallonie-Bruxelles qui, d’une manière ou d’une autre, participent déjà ou peuvent participer à la mise en œuvre du Plan Lecture. Enfin, un relevé des textes législatifs organisant les différents secteurs considérés permet d’identifier les éléments favorables à la promotion de la lecture ou les lacunes en la matière. Formation Nous avons répertorié l’offre de formation disponible en Fédération Wallonie-Bruxelles, à destination des professionnels actifs dans les compétences visées par le Plan Lecture. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 6 De manière non-exhaustive, ont été approchés : - les dispositifs reconnus en matière de formation continue du personnel enseignant ; les programmes de formation à destination des bibliothécaires et des professionnels du livre ; les programmes de formation à destination des professionnels ou des bénévoles de la petite enfance. La place de la lecture dans les socles de compétences et dans les programmes des différents réseaux d’enseignement ainsi que les référentiels disponibles ont également été répertoriés et analysés. Sensibilisation Nous avons relevé les initiatives développées pour sensibiliser les usagers de la Fédération Wallonie-Bruxelles à la lecture. Parmi les acteurs essentiels figure l’ONE et les projets déjà mis en place comme : - les « coins lecture » déployés au sein des consultations ; le projet de « fiche lecture » à destination des écoles de devoir. Lire & Ecrire s’inscrit également dans cet axe et des liens peuvent sans doute être établis avec l’ONE et les crèches pour inscrire la lecture dans la cellule familiale comme un savoir et un plaisir à partager. Les projets de concours à destination du jeune public (La Petite Fureur, le prix Versele, etc.) sont également répertoriés et présentés. Enfin, un relevé des projets en lien avec la lecture a été réalisé auprès du Service de l’Education Permanente. Consolidation Cet axe concerne principalement les initiatives soutenues par le Service général des Lettres et du Livre de l’AGC en matière de création, d’édition et de diffusion. Ont été identifiés les festivals, concours ou rencontres qui consolident l’usage et la partage de la lecture auprès des usagers de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en visant la systématisation de certaines initiatives ou la systématisation des moyens alloués à certains opérateurs qui œuvrent à la consolidation des pratiques de lecture auprès des usagers Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 7 1. Secteur de l’enseignement 1.1. Les études internationales 1.1.1. L’enquête Progress in Reading Literacy Study (PIRLS) L’étude Progress in Reading Literacy Study (PIRLS) menée par l’Association Internationale pour l’Evaluation du Rendement scolaire (IEA - http://www.iea.nl/) a pour objectif d’évaluer le niveau de compréhension en lecture (ou littératie) des élèves de 4 ème primaire de l’enseignement fondamental. Une campagne d’évaluation est menée tous les 5 ans. La Fédération Wallonie-Bruxelles a participé à cette étude en 2006 et en 2011 mais pas au premier cycle qui s’est conclu en 2001. En 2011, l’étude englobait 58 systèmes éducatifs différents. La perspective comparative implique d’administrer, lors de chaque campagne, une proportion substantielle des épreuves des cycles précédents. C’est ce que l’on nomme les outils d’ancrage. L’utilisation récurrente des mêmes outils offre l’opportunité d’étudier l’évolution des compétences des élèves mais aussi celle des pratiques et politiques en matière de littératie à travers le monde, et d’évaluer, le cas échéant, l’effet de certaines mesures mises en place afin d’améliorer leurs compétences en lecture. Les résultats comparatifs de cette étude peuvent donc s’avérer particulièrement utiles pour le développement d’un Plan Lecture et dans l’évaluation de l’impact des mesures concrètes qui seront mises en œuvre. L’objectif de l’étude est non seulement de mesurer le niveau de compétences en lecture des élèves, mais aussi d’appréhender de la manière la plus fine et la plus complète possible les éléments de contexte culturels, socioéconomiques, pédagogiques, familiaux et individuels, qui peuvent rendre compte des performances observées entre pays et à l’intérieur des pays, et qui constituent autant de leviers potentiels pour améliorer les compétences des élèves. Les résultats de l’étude menée en 2011 ont fait l’objet d’une analyse, d’une présentation, d’une synthèse et de la création d’outils didactiques à destination des enseignants du primaire. Ces différents travaux ont été réalisés par l’unité d’analyse des Systèmes et des Pratiques d’enseignement (aSPe) de l’Université de Liège, sous la direction de Madame Dominique LAFONTAINE, et sont disponibles sur le site enseignement.be1. L’échantillon représentatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles était constitué en 2011 de 127 écoles, 206 classes et 3.916 élèves. 1 http://www.enseignement.be/index.php?page=25161&navi=2355 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 8 Qu’est-ce que la littératie ? La littératie a été définie dans un rapport de l’OCDE comme une « aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités.2 » Cette définition englobe donc des pratiques de lecture très générales qui dépassent de loin la seule lecture littéraire. La lecture y prend une dimension éthique puisqu’est soulignée son importance dans la réalisation personnelle des individus. C’est bien cet objectif éthique qui est poursuivi par le Plan Lecture en considérant que cette compétence est essentielle au bien-être d’une population, donc au bon fonctionnement d’une démocratie dans laquelle chaque citoyen doit pouvoir trouver sa place et son inscription culturelle, sociale et économique. La maîtrise de la lecture est une source avérée de développement d’une société. Types de lecture et processus de compréhension Le cadre théorique dans lequel s’inscrit l’étude PIRLS envisage la lecture comme le produit d’une interaction entre un lecteur et un texte. Les objectifs que le lecteur assigne aux activités de lecture dans lesquelles il s’engage à l’école et en dehors de celle-ci constituent un vecteur essentiel de sa compréhension L’étude PIRLS analyse plus précisément deux types de lecture qui sont ceux que rencontre généralement l’élève dans son apprentissage et dans ses expériences extrascolaires : la lecture littéraire et la lecture informative. Pour chaque type de lecture, quatre processus de compréhension sont évalués : - retrouver et prélever des informations explicites ; faire des inférences simples ; interpréter et intégrer des idées et des informations ; examiner et évaluer le contenu, la langue et les éléments textuels. Résultats pour la Fédération Wallonie-Bruxelles La Fédération Wallonie-Bruxelles est intégré à un sous-groupe de 31 pays sur les 58 qui participent à l’enquête. Ce regroupement par sous-groupes est réalisé selon l’âge d’entrée à l’école primaire et le nombre d’années scolaires déjà effectuées au moment du test. Dans tous les cas, l’âge des élèves ne peut être inférieur à 9,5 ans. Avec un score de 506 points alors que la moyenne de son sous-groupe est de 537, la FWB arrive en fin de classement, aux côté de la Roumanie (502), de la Norvège (507) et de 2 La littératie à l’heure de l’information, 18 juin 2000, p. x, http://www.oecd.org/fr/edu/innovationeducation/39438013.pdf Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 9 l’Espagne (513). Le podium du classement est occupé par la Finlande (568), l’Irlande du nord (558) et les Etats-Unis (556). Sur cette base et comparativement avec l’étude PISA 2012, la situation dans le primaire est nettement plus préoccupante que dans le secondaire. Comparativement à l’étude PIRLS 2006, la Belgique est en très léger progrès puisqu’elle passe d’un score de 500 à un score de 506. Ce progrès n’a donc rien de significatif. En analysant plus finement les résultats sur base des deux types de lecture évalués, la FWB obtient un score de 56% pour la lecture littéraire (la moyenne est de 65% tous pays confondus) et de 46% seulement pour la lecture informative (pour une moyenne de 55%). La lecture de type informatif semble donc poser plus de problème encore que la lecture littéraire. Comparaisons de niveaux de compétences Ils sont hiérarchisés du plus faible au plus fort par ordre croissant et au nombre de quatre dans l’étude : Niveau 1 Littéraire Face à un texte littéraire, les élèves sont capables de : - localiser et retrouver un détail explicitement fourni dans le texte. Informatif Face à un texte informatif, les élèves sont capables de : - localiser et restituer une information explicitement mentionnée et directement accessible, par exemple en tout début de texte. Niveau 2 Littéraire Face à un texte littéraire, les élèves sont capables de : - identifier les événements les plus importants et les détails significatifs du récit ; - faire des inférences directes sur les caractéristiques, les sentiments et les motivations des personnages principaux ; - commencer à établir des liens entre différentes parties du texte. Informatif Face à un texte informatif, les élèves sont capables de : - localiser et restituer un ou deux éléments d’information inclus dans le texte ; - faire des inférences directes pour fournir une information au départ d’une seule partie du texte ; - recourir aux sous-titres, aux encarts, et aux illustrations pour localiser les différentes parties du texte. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 10 Niveau 3 Littéraire Face à un texte littéraire, les élèves sont capables de : - localiser les épisodes significatifs et distinguer les détails significatifs disséminés à travers le texte ; - faire des inférences pour expliquer le lien entre les intentions, les actions, les événements et les sentiments et justifier leur réponse en se référant au texte ; - reconnaître l’utilisation de certaines caractéristiques textuelles (par exemple, un langage imagé, un message abstrait) ; - commencer à interpréter et intégrer les événements du récit et les actes des personnages disséminés à travers le texte. Informatif Face à un texte informatif, les élèves sont capables de : - reconnaître et utiliser une série d’organisateurs textuels pour localiser et distinguer l’information significative ; - faire des inférences sur base d’informations abstraites ; - intégrer l’information disséminée à travers le texte pour identifier les idées principales et fournir des explications ; - comparer et évaluer les différentes parties du texte pour exprimer une préférence et la justifier ; - commencer à comprendre des éléments stylistiques tels que des métaphores simples et le point de vue de l’auteur. Niveau 4 Littéraire Face à un texte littéraire, les élèves sont capables de : - intégrer les idées disséminées à travers le texte pour fournir une interprétation du caractère des personnages, de leurs intentions et de leurs sentiments et justifier leur réponse en se référant au texte ; - interpréter le langage imagé ; - commencer à examiner et évaluer la structure du récit. Informatif Face à un texte informatif, les élèves sont capables de : - distinguer et interpréter des informations complexes provenant de différentes parties du texte et justifier leur réponse en se référant au texte ; - comprendre la fonction des éléments structurants ; - intégrer les informations disséminées à travers le texte pour classer des activités et justifier leurs préférences. Dans son sous-groupe de 31 pays, la FWB obtient respectivement 23% d’élèves au niveau 3 et 2% d’élèves seulement au niveau 4, le plus élevé. Donc seuls 25% des élèves, soit 1 sur 4, en FWB atteignent des scores qui correspondent à niveau de maîtrise élevé en lecture. C’est le deuxième score le plus faible, à égalité avec celui de la Norvège. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 11 30% des élèves n’atteignent pas ou ne dépassent pas le niveau 1. Le pourcentage d’élèves sous le niveau 1, qui ne parviennent donc pas à localiser et à retrouver un détail explicite dans un texte ou qui ne parviennent pas à restituer une information directement accessible s’élève à 6%. Entre 2006 et 2011, la seule évolution significative en FWB est le nombre d’élèves qui atteignent le niveau 2 : on passe de 66% en 2006 à 70% en 2011. Analyses explicatives des résultats en FWB Les référentiels officiels et le moment où doit être certifiée la maîtrise des différentes compétences liées à la lecture. L’aSPe pointe en particulier la difficulté pour les enseignants, sur base des Socles de compétence, de combiner caractéristiques des textes et processus de compréhension. Par conséquent, la solution adoptée sera souvent de retarder la mobilisation des processus de compréhension plus complexes, ce qui explique probablement la différence de résultats entre les enquêtes PIRLS et PISA Une absence d’opérationnalisation de ce qu’est un texte d’envergure. La relative longueur des textes utilisés pour tester les élèves et la faiblesse des scores obtenus doit nous interroger sur les pratiques de lecture et les pratiques pédagogiques qui semblent privilégier les textes courts. Les caractéristiques du système d’enseignement de la lecture. Sur base des informations recueillies lors de l’étude, les caractéristiques suivantes ont pu être mises en évidence pour la FWB : - - - La tendance à exercer la compréhension plutôt qu’à l’enseigner. Le fait que l’enseignement de stratégies de compréhension soit loin d’être une pratique ancrée dans le quotidien des classes. Le peu de temps consacré à l’enseignement formel de la lecture en 4e année. Le fait que les livres pour enfants ne soient considérés comme un matériel didactique essentiel que par une faible proportion de directions. L’occurrence peu régulière de lecture de livres longs, largement devancée par la lecture d’histoires courtes. Le fait que les apprentissages centrés sur le code ne soient plus à l’ordre du jour de la 4e année dans le chef de nombreux enseignants, et vraisemblablement dès le cap de la 2e année franchi. L’écart affiché entre la proportion d’élèves qui auraient besoin de séances de remédiation en lecture (17 %) et de ceux qui reçoivent effectivement une aide au sein de l’école (8 %). La part importante d’enseignants se déclarant peu formés en matière de remédiation, et même, pour certains, en matière d’enseignement de la lecture. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 12 - Un souci de différentiation qui se marque principalement au niveau du rythme (pas d’adaptation du matériel au niveau des élèves). La prédominance des évaluations traditionnelles de type questionnaires à choix multiple et questions ouvertes à réponses écrites courtes. Nous avons soulignés en gras les points qui nous paraissent pertinents et pour lesquels des propositions doivent être mises en place au sein du Plan Lecture et discutées dans le Pacte pour un Enseignement d’excellence. Les pistes de travail Sur base des points relevés lors de l’enquête, l’aSPe propose des axes de travail afin d’améliorer le niveau en lecture des élèves de la FWB, en constatant que les pistes didactiques et méthodologiques sont nombreuses et font généralement l’objet d’un consensus scientifique. Deux objectifs sont fixés par les auteurs : - - la proportion de non-lecteurs (sous le niveau 1) doit être ramenée à moins de 2% en 2016 et à quasi 0% en 2021 ; le pourcentage de lecteurs précaires (niveau 1) doit être ramené en-dessous de 20% en 2016 (comme dans la plupart des pays de référence) et aux alentours de 15% en 2021 ; amener la proportion d’élèves qui se situent aux niveaux les plus avancés (3 et 4) à au moins 30 % en 2016 et 35 % en 2021. Pour y arriver, les mesures suivantes sont prescrites : - - intensifier les actions de formation continuée dans le domaine de la didactique de la lecture/écriture ; prendre en compte les caractéristiques formelles des matériaux écrits proposés aux élèves ; former les enseignants à la mise en place de dispositifs d’enseignement de la compréhension afin d’améliorer les performances des élèves des deuxième et troisième cycles de l’enseignement primaire ; favoriser la mise en place d’un enseignement interactif et un environnement d’apprentissage développant non seulement les stratégies cognitives des élèves, mais aussi leur confiance dans leurs capacités, de même que leur aptitude à analyser leur propre fonctionnement de lecteur. Ces recommandations n’ont pas, à notre connaissance, fait l’objet d’une mise en œuvre systématique. Le Plan Lecture peut donc servir de levier à leur mise en œuvre. 1.1.2. L’enquête Program for International Student Assessment (PISA) PISA signifie « Programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves de 15 ans ». Il s’agit d’un programme cyclique d’évaluation de la lecture, de la culture mathématique et de Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 13 la culture scientifique. L’enquête a lieu tous les trois ans depuis l’année 2000. Elle évalue à chaque fois les trois domaines, en mettant l’accent sur un domaine en particulier : la lecture en 2000 et 2009, la culture mathématique en 2003 et la culture scientifique en 2006. Lors de la dernière enquête, administrée dans les écoles en avril-mai 2012, c’est à nouveau la culture mathématique qui a constitué le domaine majeur. Le programme PISA a pour objectif principal d’évaluer dans quelle mesure les jeunes de 15 ans, en fin de scolarité obligatoire à temps plein, sont préparés à entrer dans la vie adulte, ce qui implique de maîtriser certaines connaissances et compétences essentielles en tant que futur citoyen et futur travailleur. En Fédération Wallonie-Bruxelles3, l’enquête PISA 2012 a été réalisée en avril-mai 2012 dans 103 établissements secondaires, auprès de 3 547 élèves de 15 ans. En lecture, le score de la FWB dépasse pour la première fois celui de l’OCDE, ce qui représente un cap symbolique. Les scores de plusieurs pays européens (la France, la Norvège, le Danemark et le Royaume-Uni), et de la Communauté germanophone ne diffèrent pas de celui de la FWB. Compte tenu de la baisse enregistrée dans d’autres systèmes éducatifs, les écarts entre la FWB d’une part, et des systèmes éducatifs comme celui de la Communauté flamande ou de la Finlande d’autre part, sont aujourd’hui bien moindres qu’ils ne l’étaient en 2000. En 2000, 24 points séparaient la FWB de la moyenne de l’OCDE (FWB : 476 ; OCDE : 500). Entre 2000 et 2012, la progression de la Fédération Wallonie-Bruxelles équivaut à une demiannée scolaire. Des données complémentaires indiquent que ces progrès observés en lecture entre 2000 et 2012 sont à attribuer à une diminution sensible du pourcentage d’élèves faibles lecteurs qui passe de 28,2 % à 19,2 %. Cette diminution est contrebalancée par une augmentation de la proportion d’élèves moyens (de 64,4 % à 70,8 %) et forts (de 7,5 % à 10 %). 1.1.3. L’enseignement de la lecture en Europe : contextes, politiques et pratiques Contexte et représentativité Ce rapport4 a été publié en 2011 par l’Agence exécutive « Éducation, audiovisuel et culture » (EACEA) et réalisé par le réseau Eurydice. Elle compare les donnés 31 pays (tous les États membres de l'UE, l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Turquie). 3 Premiers résultats de PISA 2012 en Fédération Wallonie-Bruxelles, 3 décembre 2013, Isabelle Demonty, Christiane Blondin, Anne Matoul, Ariane Baye, Dominique Lafontaine (aSPe). 4 L’enseignement de la lecture en Europe : contextes, politiques et pratiques, Agence exécutive « Education, audiovisuel et culture », EACEA P9 Eurydice, 2011. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 14 Partant du constat chiffré par l’enquête PISA selon laquelle un jeune Européen de quinze ans sur cinq (20%) éprouve de grandes difficultés en lecture, le Conseil de l’Union européenne s’est fixé comme objectif de ramener à moins de 15% cette proportion, considérant que la lecture est en réalité une exigence socio-économique de base au 21ème siècle. En FWB, cette proportion s’élevait à 23% en 2009 (enquête PISA). Comparativement, ce nombre est de 13% en Flandre et de 16,9% pour la Communauté germanophone. Cette étude repose principalement sur la recherche universitaire consacrée aux facteurs qui contribuent de la façon la plus déterminante à la réussite de l’enseignement de la lecture chez les jeunes entre 3 et 15 ans. Elle tient également compte des nouvelles compétences requises pour la lecture de textes au format électronique (SMS, blogs, courriel, presse en ligne, etc.) et en particulier d’un nécessaire affutage de l’esprit critique. Enfin, l’étude se penche en particulier sur quelques groupes spécifiques de la tranche d’âge considérée : les garçons, les enfants issus d’un milieu socio-économique défavorisé et ceux issus de l’immigration dont la langue maternelle n’est pas la langue d’enseignement. Ne sont pas pris en compte néanmoins certains aspects spécifiques de l’apprentissage de la lecture pour des élèves présentant des difficultés d’apprentissage ou nécessitant un enseignement spécialisé. La formation des enseignants Pour la FWB, les compléments d’analyse à l’enquête PIRLS 2006 indique que 33% seulement des enseignants d’élèves de 4ème primaire ont reçu une formation initiale axée sur l’enseignement de la lecture. On peut en inférer que ce pourcentage sera identique pour les années inférieures. Cette formation spécifique doit intégrer au moins trois des six domaines retenus lors de l’enquête : - lecture de remédiation ; développement du langage chez les enfants ; théorie de la lecture ; éducation spéciale ; pédagogie/enseignement de la lecture ; psychologie. Les enseignants qui affirment avoir reçu une formation initiale fortement axée sur l’enseignement de la lecture utilisent généralement des approches plus diverses pour enseigner la lecture aux élèves de 4e année. Ils sont plus enclins à : - - organiser des groupes à capacités mixtes, utiliser un enseignement individualisé et faire travailler leurs élèves de façon autonome ; aborder la lecture comme un processus actif et à inviter les élèves à produire différentes réponses face à ce qu’ils ont lu : écrire quelque chose, répondre à des questions orales, réaliser un projet ou passer un quiz ou un test écrit ; enseigner différentes stratégies de lecture aux élèves (par ex. lecture rapide/survol, autocontrôle) et expliquer le vocabulaire ; Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 15 - - - - utiliser des stratégies qui développent la compréhension à la lecture, par exemple l’identification des idées principales, les prédictions ou généralisations, les déductions ou la description du style ou de la structure du texte lu par les élèves ; utiliser des manuels et des supports réalisés pour et par des enfants, préférer les supports courts aux textes longs et utiliser plus fréquemment des bibliothèques externes ; utiliser des méthodes d’évaluation plus diverses telles que des présentations orales, des questions à choix multiple sur les textes lus, des échantillons de travail des élèves, etc. ; accorder une attention particulière à la discussion des progrès d’un enfant en lecture avec ses parents (compte rendu) ; approfondir et mettre à jour leurs connaissances par des formations au travail en lecture, par la lecture d’un plus grand nombre de livres sur la pédagogie (de façon générale et pour l’enseignement de la lecture en particulier) et davantage de livres pour enfants. En conclusion, il semble donc qu’il existe un lien entre l’importance accordée à la façon d’enseigner la lecture lors de la formation initiale, la pratique efficace de l’enseignement de la lecture et une participation plus importante au développement professionnel. Les enseignants dont la formation initiale a mis l’accent sur des aspects liés à l’enseignement de la lecture ont la capacité d’utiliser différentes approches pédagogiques adaptées aux individus et aux groupes. Les programmes d’enseignement L’étude comparée (2OO9/2010) des programmes d’enseignement en FWB indique clairement que si les compétences générales d’enseignement de la lecture figurent dans les programmes, ce n’est pas le cas pour la résolution des difficultés en lecture, l’évaluation des compétences en lecture et l’enseignement de textes en ligne5. Concernant la connaissance et la compréhension de l’écrit, les indicateurs présents dans les programmes en FWB sont au nombre de deux sur les six retenus par l’étude : - la conscience du fait que l’écrit est porteur de sens ; l’organisation du langage écrit. Pour la conscience phonologique, les programmes en FWB ne retiennent aucun des éléments relevés, à savoir : - 5 les jeux de langage, utilisation de mots inventés et rimes ; la découverte des sons et les expériences avec des sons, les mots et les textes ; décomposition du discours en petites unités, mélange de syllabes ou de sons. Ibid. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 16 S’agissant des stratégies de compréhension par contre, les programmes de la FWB reprennent l’ensemble des éléments, à savoir : - faire des déductions ; résumer un texte ; établir des liens entre différentes parties d’un texte ; utiliser des connaissances contextuelles ; contrôler sa propre compréhension ; construire des représentations visuelles. Les conclusions et les axes à développer en FWB Certaines conclusions tirées de cette enquête comparative des systèmes éducatifs intéressent tout particulièrement les axes de travail sur lesquels le Plan Lecture pourra s’articuler dans l’enseignement obligatoire : - - - ces dernières années, les réformes axées spécifiquement sur la maîtrise de la lecture ont généralement ciblé aussi bien le développement des compétences en lecture à travers l’ensemble des programmes que les compétences précoces en lecture au niveau préprimaire ; l'étude met en évidence qu'il y a souvent un manque de programmes et d'initiatives ciblés sur les groupes qui risquent le plus d'être confrontés à des difficultés en lecture, à savoir les garçons, les enfants issus de milieux défavorisés et les enfants immigrants ; le rapport mentionne également que seuls quelques pays disposent de spécialistes de la lecture qui apportent dans les écoles un soutien aux enseignants et aux élèves et que cet apport permet un enseignement intensif individuel ou en petits groupes essentiel pour lutter contre les difficultés en lecture. Les spécialistes de la lecture peuvent intervenir de diverses façons dans les pays où ils existent ; ils peuvent offrir une expertise en matière d'évaluation des élèves, un soutien complémentaire et ciblé pour les enfants ou des conseils aux enseignants et aux parents sur les méthodes pédagogiques et le matériel de lecture : o au Royaume-Uni (Angleterre), les enseignants spécialistes qui interviennent dans le cadre du programme «Reading Recovery», ciblé sur les premières années de l'alphabétisation, sont formés pour évaluer les difficultés d'apprentissage des jeunes enfants et pour concevoir et proposer des mesures de remédiation individualisées et intensives afin de permettre à ces enfants de rattraper leur retard sur les autres élèves ; o en Irlande, les enseignants formés dans le cadre de « First Steps » – un programme d'alphabétisation basé sur la recherche, originaire d'Australie et maintenant disponible dans de nombreux pays dans le monde – disposent d'outils pour évaluer et contrôler très précisément les compétences et les progrès des enfants en lecture, écriture, orthographe et langage oral ; o en Finlande, le personnel enseignant traitant des besoins particuliers reçoit obligatoirement une formation sur les difficultés en lecture. Ils assistent les enseignants titulaires dans différentes tâches : diagnostiquer les aptitudes des élèves à la lecture ; offrir une aide à l'apprentissage sous la forme de tâches Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 17 - - - individuelles et d'utilisation du temps ; proposer une orientation et des conseils ; développer des arrangements, tels que des regroupements flexibles, un enseignement simultané, etc. L'apprentissage coopératif qui invite les élèves à lire et à discuter les mêmes textes peut également améliorer la compréhension et être bénéfique aux élèves faibles en lecture. Tous les programmes d'enseignement primaire et/ou secondaire inférieur font référence à l'importance de promouvoir l'intérêt et le goût des élèves pour la lecture. Il existe différentes façons d'atteindre cet objectif : l'apprentissage coopératif sur la base de textes, diversifier les types d'écrits à lire, laisser les élèves lire ce qu'ils aiment, et visiter des lieux ou des personnes qui valorisent les livres sont quelques-unes des plus importantes méthodes suggérées par la recherche scientifique et les curricula des pays européens. Les élèves peuvent être invités à lire les mêmes textes et à ensuite partager leur expérience de la lecture pour en appréhender le sens et élaborer des interprétations. Le curriculum irlandais, par exemple, stipule que les élèves devraient être capables de recommander des livres à d'autres personnes et à recevoir des recommandations de leur part. En Finlande et en Suède, il est conseillé aux enseignants de faire participer les élèves dès leur plus jeune âge à des discussions sur les expériences littéraires communes et les caractéristiques propres à la littérature. La question de l’évaluation – et donc des objectifs à atteindre – est un aspect déterminant de réussite dans l’apprentissage de la lecture, notamment en permettant de repérer précocement les difficultés rencontrées par les élèves. 1.2. Étude spécifique au paysage de la Fédération Wallonie-Bruxelles 1.2.1. Apprentissage de la lecture en 1ère et 2ème années primaires (2006) Cette étude réalisée en 20066 donne des informations importantes qui permettent de mettre en relief certains des constats préoccupants relevés par l’aSPe dans l’analyse des résultats de l’enquête PIRLS. Réalisée par A. Lafontaine et M.-C. Nyssen, cette enquête strictement descriptive confronte le contenu des programmes (curriculum visé) et les pratiques enseignantes (curriculum implanté) en matière de lecture. Cadre décrétal et socles de compétences Le décret du 24 juillet 1997 définit, comme son nom l’indique, les missions assignées au système éducatif belge francophone. 6 ère ème A. Lafontaine, M.-C. Nysen, Apprentissage de la lecture en 1 et 2 années primaires. Analyse des programme officiels et des pratiques enseignantes, aSPe, Service général du pilotage du système éducatif, septembre 2006 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 18 La lecture y est abordée à l’article 16, § 3 : « Les socles de compétences accordent la priorité à l'apprentissage de la lecture centrée sur la maîtrise du sens, à la production d'écrits et à la communication orale ainsi qu'à la maîtrise des outils mathématiques de base dans le cadre de la résolution de problèmes. Ils définissent les compétences communicatives dans une langue autre que le français qui sont attendues à la fin du premier degré. » Les Socles de compétences traduisent, à destination du système éducatif, les objectifs généraux contenus dans le décret Missions de 1997. Ces Socles de compétences s’adressent à l’ensemble des réseaux qui ensuite les déclinent dans leurs programmes d’études respectifs. Dans la description de la compétence « LIRE », p. 11, on trouve ceci : « Lire, c’est construire du sens en tant que récepteur d’un message écrit (conte, nouvelle, roman, théâtre, poème, fable, chanson, lettre, article, mode d’emploi, consignes diverses …) ou visuel (image fixe ou animée, dessin, tableau, affiche, film, …). Le sens construit est déterminé par une interaction entre : - Les caractéristiques du message (intention dominante et structures) ; Les acquis du lecteur (y compris ses connaissances linguistiques, littéraires, artistiques, historiques ; y compris ses dispositions affectives) ; Les particularités de la situation (ou contexte) dans laquelle le lecteur traite le message. Dans une situation donnée, le lecteur conçoit un projet en fonction duquel il lira le message ». L’acte de lire est ensuite décliné en 7 compétences principales : - Orienter sa lecture en fonction de la situation de communication ; Elaborer des significations ; Dégager l’organisation d’un texte ; Percevoir la cohérence entre phrases et groupes de phrases tout au long du texte ; Tenir compte des unités grammaticales ; Traiter les unités lexicales ; Percevoir les interactions entre éléments verbaux et non verbaux. Ces différentes compétences font l’objet d’un apprentissage qui se décline lors des 3 étapes qui mènent jusqu’à la seconde année du secondaire. Déclinaisons programmatiques dans les réseaux Chaque réseau traduit dans ses programmes les socles de compétences et indique à ses équipes pédagogiques des contenus et des situations d’apprentissage, qui peuvent être obligatoires ou facultatifs, pour les atteindre. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 19 Réseau de la Fédération Wallonie-Bruxelles La partie consacrée à la lecture insiste plus particulièrement sur les éléments qui favorisent la compréhension (« Lire c’est comprendre »). Chaque compétence est présentée de manière relativement opérationnalisée en traduisant de la sorte une amorce générale d’activité sur laquelle l’enseignant peut s’appuyer pour construire un scénario pédagogique. Des fiches pédagogiques appuient la démarche. Fédération de l’Enseignement Fondamental Catholique (FédEFoC) La partie consacrée aux compétences du « savoir lire » dans le programme intégré fixe les orientations méthodologiques de l’enseignement de la lecture : « L’apprentissage initial de la lecture situera l’enfant dès l’abord dans une démarche de résolution de problèmes. Ainsi, pour favoriser l’apprentissage des compétences, l’enseignement sera organisé à partir de textes réels sur lesquels les enfants auront dans un premier temps «élaboré des significations». Ils seront ensuite amenés à développer d’autres compétences : apprentissage du code graphique, exercice de phonologie, identification globale de mots, production d’inférences… Ces compétences seront donc travaillées en parallèle dès la fin de l’école maternelle, en même temps que la prise de conscience des multiples fonctions de l’écrit, sans oublier la fonction «plaisir». En outre, pour favoriser le développement de toutes ces dimensions, le parler, l’écouter, l’écrire et le lire seront étroitement associés. La conception de l’apprentissage de la lecture préconisée dans ce programme amène à se poser, en des termes différents de ceux du passé, la question des méthodes et des manuels. Dès lors qu’il envisage l’activité de lecture comme une démarche complexe qui met en jeu diverses compétences spécifiques, l’enseignant ne peut espérer trouver dans les traditionnelles méthodes «globale» et «analytique» ou dans un seul manuel toutes les activités permettant de stimuler et d’assurer le développement des compétences de ses élèves. Dès lors, il se montrera ouvert à toutes les formes d’écrits et à toutes les situations langagières inhérentes à la vie d’un groupe d’enfants et susceptibles de favoriser leurs apprentissages. Enfin, la lecture à haute voix ne doit pas être considérée comme un moyen privilégié de contrôler la compréhension de l’enfant. Elle représente plutôt une activité d’oralisation et, à ce titre, tout comme dans les Socles de compétences, elle s’insère dans la partie savoir parler. Si elle constitue une aide aux premiers apprentissages, un soutien auquel l’enfant a d’ailleurs recours spontanément, celui-ci devra cependant s’en débarrasser dès que possible. » Ce texte insiste sur la complémentarité et la nécessaire synchronisation des compétences : le parler, l’écouter, l’écrire et le lire. La dimension propre au « plaisir » de la lecture n’est pas oubliée. L’oralisation, par la lecture à voix haute, n’est pas privilégiée et doit même être supprimée chez l’enfant dès que possible. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 20 Communes et provinces Les trois domaines considérés sont : Lire, Ecrire, Parler-écouter. Le programme envisage une réflexion sur les conditions favorables à la mobilisation des savoirs et au transfert. Il se décline par des entrées de « situations mobilisatrices ». L’apprentissage de la langue est décrit en vue de ses finalités sociales. L’étude descriptive des pratiques enseignantes Sur base du panel utilisé, l’analyse du service aSPe permet d’aboutir à certaines conclusions intéressantes : - - - Les enseignants semblent faire preuve d’un certain éclectisme tant dans les méthodes, les activités mises en place que dans le matériel didactique qu’ils déclarent utiliser. Les pratiques enseignantes en matière d’apprentissage de la lecture semblent assez diversifiées. Cet éclectisme est justifié par les enseignants à partir de deux postulats : o chaque enfant est différent et demande une approche singulière ; o la nécessaire combinaison de l’approche par le code et par le sens. L’approche mixte, à la fois analytique et synthétique, est privilégiée. Plusieurs éléments plus particulièrement intéressants pour le Plan Lecture : o Moins d’un enfant sur trois a, dès le début de la 1 ère année, l’occasion de lire des livres de littérature de jeunesse7. La bande dessinée, le livre documentaire ou encore la presse écrite sont des écrits quasiment ignorés. En fin d’année, ce sont deux tiers des élèves qui ont accès à cette littérature. o La fragmentation des supports de lecture (absence de textes écrits entiers) concerne la majorité des enfants de 1ère primaire (50% d’entre eux ne sont pas mis en contact avec des textes entiers). o De très nombreux enseignants expriment des réserves sur leur formation initiale en matière de lecture : 80% d’entre eux estiment être peu ou pas préparés dans le domaine de l’apprentissage de la lecture. 90% estiment ne pas disposer des outils nécessaires à une remédiation efficace des lacunes constatés en lecture. o Le déplacement vers une bibliothèque publique ou itinérante est rare et dans les établissements qui en disposent, seuls 30% des enseignants utilisent la bibliothèque de l’école. o 80% des élèves de 1ère année ont accès à la bibliothèque ou au coin lecture présent dans 97% des classes et dont les enseignants soulignent l’importance - au moins 1 fois par semaine. o Au moment de l’enquête, en 2006, les enseignants interrogés indiquent que 5% seulement des enfants ont accès à un ordinateur au moins une fois par semaine. 7 Ces chiffres sont restés identiques presque 10 ans plus tard comme l’atteste un document transmis par deux agents du Service de l’Inspection sur base de 6 écoles et de 52 enseignants pour l’année scolaire 2014-2015. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 21 o S’agissant de la 2ème année, les élèves qui lisent régulièrement des livres entiers sont 34% en début d’année et 68% en fin d’année. o 40% des enseignants de 2ème année organisent régulièrement des activités à partir de livres de jeunesse. Ces différents constats confirment les conclusions qui peuvent être tirées des enquêtes PIRLS et des résultats obtenus par la FWB : - - - - L’absence de textes longs et la fragmentation des supports de lecture sont des éléments habituels dans l’apprentissage de la lecture en FWB. La formation des enseignants est souvent inadaptée aux pratiques d’apprentissage de la lecture et aux difficultés rencontrées (notamment avec les élèves dont la langue maternelle est différente de la langue d’apprentissage). Les référentiels disponibles, notamment en matière de littérature de jeunesse, sont insuffisants. Les instructions relatives au temps à allouer à l’enseignement de la langue en général et de la lecture en particulier sont absentes des documents officiels analysés. Aucun document n’indique le nombre d’heures ni la proportion de temps à consacrer à l’apprentissage de la lecture. Aucun des documents officiels ne présente directement d’explicitation sur le « comment enseigner la lecture ? ». Des recommandations méthodologiques d’ordre plus ou moins général se retrouvent dans les programmes d’enseignement et confortent la perspective fonctionnelle définie dans les objectifs généraux. En comparant les programmes avec ceux mis en place dans les pays anglo-saxons et nordiques qui réalisent globalement de meilleurs résultats dans les enquêtes internationales relatives à la lecture, on constate que ceux-ci ajoutent un domaine spécifique aux savoirs littéraires : la lecture et l’apprentissage de l’interprétation des textes de littérature de jeunesse. 1.3. Conclusions générales Les différentes études disponibles, tant internationales que spécifiques au système scolaire de la FWB, indiquent que les efforts en termes d’amélioration des performances des élèves de la FWB devraient être portés sur : - La formation initiale et continue, notamment de personnes-relais spécifiquement outillées pour répondre aux défis de l’apprentissage de la lecture. La clarification des objectifs à atteindre en termes d’apprentissage de la lecture. L’utilisation de supports diversifiés et de méthodes croisées et collaboratives. L’utilisation de référentiels spécifiques dédiés à l’apprentissage de la lecture et à l’usage de supports littéraires dans les activités. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 22 1.4. Recherches relatives à la lecture réalisées sous l’égide de l’AGERS Années budgétaires N° 1989 2009 95 1997 1998 42 1999 2000 67 2000 2001 84 2001 2002 A005 2003 2004 101 2003 2004 A008 2003 2004 102 2004 2005 111 Titre - Promoteur(s) « Grandir en l'an 2000 - Etude longitudinale d'un échantillon d'enfants de la région wallonne de la naissance à l'état adulte » Marcel CRAHAY « Elaboration de compétences terminales dans l'enseignement secondaire général : maîtrise de la langue française pour la transition du secondaire au supérieur (évaluation, préparation, perfectionnement) » J.M. DEFAYS « Création d'épreuves étalonnées en relation avec les nouveaux socles de compétences pour l'enseignement fondamental » B. REY « Compétences en français des élèves et des enseignants du 2e degré » J.L. DUMORTIER, J.M. ROSIER, J.L. DUFAYS « Dialogue entre la formation et la recherche autour de la didactique de la lecture-écriture » Dominique LAFONTAINE « Mise au point de stratégies éducatives pour le cycle 5-8 visant à améliorer les compétences en langage oral et à favoriser l'apprentissage des mathématiques chez des enfants francophones de milieu social défavorisé » M-A. SCHELSTRAETE UCL, J. GREGOIRE UCL, A. CONTENT ULB, Ch. GADISSEUX HE Léonard de Vinci « L'apprentissage de la lecture au début de l'enseignement primaire en Communauté Française de Belgique. Etude descriptive du curriculum implanté Premiers résultats » Marcel CRAHAY « La gestion des difficultés d'apprentissage en première accueil : conditions d'efficacité des pratiques innovantes en matière d'enseignement de la lecture » Marcel CRAHAY (2003) et Dominique LAFONTAINE (2004) « Elaboration d'un outil d'accompagnement aux pratiques de classe des enseignants du préscolaire. Quelques pistes pour la réduction des inégalités de réussite des élèves dans le domaine de la langue écrite » Bernard REY Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles Universités / HE ULg ULg ULB ULg ULB UCL ULg UCL ULB HE Léonard de Vinci ULg ULg ULB 23 2005 2006 115 2007 2008 120 2007 2008 2009 128 2007 2008 2009 136 2005 à 2013 149 « Outils pour le diagnostic et la remédiation des difficultés d'acquisition de la lecture en première et deuxième années primaires » Dominique LAFONTAINE « Les difficultés en compréhension : outils pour le dépistage et la remédiation, en 3e et 4e années primaires » Dominique LAFONTAINE « Analyse des facteurs de difficultés de compréhension en lecture chez les enfants du cycle fondamental » Philippe MOUSTY et Alain CONTENT « Le développement d'un référentiel cohérent de grammaire à l'usage des enseignants et des élèves de l'enseignement primaire et des trois premières années de l'enseignement secondaire en Communauté française » Dan VAN RAEMDONCK « Participation aux enquêtes internationales « IEA – PIRLS » 2006 et 2011 (travaux liés à l'enquête 2016 en cours) » Dominique LAFONTAINE Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles ULg ULg ULB ULB ULg 24 1.5. Un projet innovant : les « classes lectures » Contexte Depuis 2011, le Centre de Coopération Educative (www.cce.crh.be) organise des « classes lecture » à l’attention des élèves de l’enseignement fondamental. Les objectifs de ce dispositif sont multiples tant au niveau des enfants que des adultes (instituteurs et bibliothécaires). Le point de départ est la mise en évidence par les enfants d’une situation insatisfaisante, d’une problématique sociétale qu’il faut résoudre au bénéfice de la communauté. De cette intention vont se décliner un thème plus ciblé et un mode d’expression. Le groupe, pour atteindre son but, va devoir s’informer. Ses recherches l’amèneront à approfondir sa lecture de la littérature de jeunesse, de documents variés mais aussi de textes destinés habituellement aux adultes. Le groupe va aussi produire différents types d’écrits qu’il présentera en fin de projet. Concrètement, la classe lecture comprend plusieurs phases ; la première a lieu à l’école où se réalise le travail de la recherche de l’intention. La seconde, en dépaysement, où chacun – enfants et adultes – va découvrir des outils nécessaires au projet et enfin une troisième étape plus longue durant laquelle le groupe va construire sa production (livre, exposition, manifestation, conférence débat, ...). A chaque moment, les adultes veilleront à permettre aux enfants de changer leur statut d’élève à celui d’apprenti, de citoyen. A différents moments, les bibliothécaires proposeront au groupe des écrits, utiles au projet, qui le surprendront tant sur le fond que sur la forme ; des lectures expertes seront aussi organisées. La classe lecture est foncièrement un dispositif de formation qui s’adresse tant aux enfants qu’aux adultes. Elle repose aussi sur différents outils (pratique du circuit court, atelier d’acculturation,...) que le groupe va s’approprier. Ces outils ne sont actuellement pas enseignés ; leur apprentissage se réalise sur le terrain par compagnonnage. Evaluation Après quatre ans de recherche et d’actions durant lesquels ont été accueillis différents publics8, une évaluation des impacts des classes lecture peut être dégagée. Les éléments ont été recueillis lors des rencontres du groupe « Recherche Ferrières » mis en place avec l’aide du Service de la Lecture Publique. Cette structure regroupe les personnes (bibliothécaires, enseignants, animateurs, formateurs) qui ont vécu les classes lecture. Elle se réunit deux fois l’an. En plus de récolter les témoignages sur les résultats à moyen terme, elle réfléchit sur les actions à mener (sensibilisation et formation) vers les acteurs de terrain (instituteurs et bibliothécaires). 8 ème ème ème Elèves du 3 degré, 2 et 3 degrés de petites écoles, école degré de l’enseignement spécialisé. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles toute entière (de la maternelle à la 6 ème ), 3 ème 25 Le groupe de travail a identifié des retombées positives aux niveaux : - - des enfants : rapport modifié à la lecture, expression écrite libérée, plus grande précision dans les termes employés, utilisation plus efficace des TICE ; des enseignants : approche différente des textes qui sont travaillés plus en profondeur ; des bibliothécaires : de nouvelles pratiques s’ajoutent et/ou complètent les anciennes (lectures expertes, mises en réseau de textes, etc.) ; de la relation entre enseignants et bibliothécaires : nature différente de la collaboration (même quand elle existait déjà), meilleures connaissances réciproques des métiers ; des outils de la classe lecture qui sont utilisés efficacement par la suite. Des difficultés inhérentes au dispositif existent, elles sont liées principalement au séjour résidentiel (coût, nombre d’encadrants, disponibilité du centre). Accompagner des élèves en classe de dépaysement ne fait pas partie des habitudes et de la culture des bibliothécaires. Projet proposé dans le cadre du Plan Lecture La visée du projet est l’intégration des concepts et des pratiques des classes lecture dans l’enseignement fondamental. Le projet est prévu sur une durée de trois ans9. - - - 9 La première année sera consacrée à la recherche de nouveaux partenaires en vue de renforcer (en nombre et en compétences) les formateurs du groupe Recherche Ferrières. La deuxième année verra l’expérimentation de classe lecture sur site (dans les écoles). De nombreuses actions de formation seront prévues en soutien de ce dispositif. La troisième année sera centrée sur l’évaluation, l’extension et la coordination des actions. Des supports seront rédigés ; ils seront mis à disposition du plus grand nombre. Un projet similaire, visant les mêmes objectifs, sera mis en place pour les Hautes Ecoles. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 26 1.6. L’association belge pour la lecture (ABLF) L’ABLF10 se veut un forum permettant de promouvoir la compréhension mutuelle et la coopération entre des professionnels de la lecture de tous les horizons : enseignants, formateurs d’enseignants, chercheurs, bibliothécaires, etc. Fondée en 1974, l’ABLF est membre de l’International Reading Association - IRA. Plus récemment, l’ABLF a joué un rôle actif dans la fondation de la Fédération européenne des associations de littéracie (FELA). L’ABLF ne bénéficie actuellement d’aucun financement structurel. Projets développés Soutien d’échanges entre enseignants Des enseignants et étudiants sont invités à participer à des rencontres informelles leur permettant d’échanger leurs expériences et pratiques professionnelles en matière de lecture et écriture, puis à les présenter lors de conférences organisées par l’ABLF. Toute personne intéressée par ce partage d’expériences peut bénéficier du soutien d’un membre effectif de l’ABLF pour formaliser sa pratique. Participation dans le Réseau européen de Littératie Elinet. La revue « Caractères » Il s’agit d’une revue à destination des praticiens souhaitant échanger leur expérience sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à tous leurs niveaux d’éducation : préprimaire, primaire, secondaire, éducation des adultes et formation des enseignants. La revue « Lettrure » Revue en ligne à destination des chercheurs souhaitant échanger leurs résultats de recherche sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Les articles sont principalement soumis par des chercheurs du monde francophone. Des articles écrits dans d’autres langues sont également acceptés et traduits. Des chercheuses mondialement connues telles que Taffy Raphael (Chicago) et Emilia Ferreiro (Mexico) ont introduit les deux premiers numéros de la revue. 10 http://www.ablf.be/ Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 27 2. Le secteur de la culture 2.1. Le Service général des Lettres et du Livre Au sein de l’Administration générale de la Culture (AGC), le Service général des Lettres et du Livre (SGLL) est un partenaire naturel pour la mise en œuvre d’un Plan Lecture. Le nouvel organigramme de l’AGC prévoit une modification essentielle du SGLL : le Service de la lecture publique, dédié aux bibliothèques et aux opérateurs d’appui de celles-ci, quitte le SGLL pour intégrer le nouveau Service général de l’Action territoriale où il rejoindra les centres culturels. Ce rapport n’est pas le lieu d’une analyse des conséquences de ce changement mais il convient naturellement d’être attentif à ce que le lien structurel qui unissait la lecture publique aux autres maillons de la chaîne du livre et à la politique globale du SGLL demeure structurant et favorise la dimension transversale du Plan Lecture. La lecture publique fera donc l’objet d’un chapitre distinct. Missions et budget du SGLL Le SGLL poursuit différentes missions : la promotion du livre et de la lecture ; l’aide à la création littéraire - dont la littérature de jeunesse et la BD -, à l’édition et à la diffusion d’ouvrages d’auteurs belges de langue française, à la promotion de la langue française et des langues régionales endogènes. On retrouve, au sein de ce service général, les différents axes d’une politique culturelle : la création artistique stimulée par les initiatives menées pour encourager le travail des écrivains, l’« industrie culturelle » grâce au soutien à l’édition et à la librairie, la gestion patrimoniale via les Archives et Musée de la Littérature (AML), la diffusion via, notamment, l’aide aux festivals ou aux évènements littéraires. Le SGLL gère les matières culturelles relatives à l’écrit et à la lecture. Il soutient par son action tous les acteurs liés à la chaîne du livre : de l’auteur au libraire. Il soutient aussi en amont les initiatives qui visent l’appropriation par le citoyen de la langue française et sa sensibilisation à la diversité linguistique. Les enjeux portés par l’action du SGLL sont à la mesure des défis à relever dans notre société de la connaissance où la maîtrise de l’écrit et de la lecture, sous toutes ses formes et quel que soit le support utilisé, joue un rôle essentiel. Les interventions du SGLL sont de plusieurs types : octroi de subventions, octroi de bourses à la création, octroi de prêts sans intérêt. A côté de ces aides, le SGLL mène également des actions de promotion et d’information, à travers une politique de publications ou des campagnes de sensibilisation grand public telles que la « Fureur de lire » et « La langue française en fête ». En outre, il suscite et soutient de nombreuses recherches permettant de mieux comprendre les réalités des différents secteurs. Enfin, il participe à la gestion et au financement d’opérateurs culturels valorisant le livre et les auteurs belges francophones, tant au niveau national qu’international, comme la librairie Wallonie-Bruxelles à Paris. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 28 Le budget initial dévolu en 2015 au Service général des Lettres et du Livre s’élève à 20.652.000 € en tenant encore compte du budget du Service de la Lecture Publique qui n’a pas été soustrait. Si on enlève celui-ci, le budget du SGLL s’élève à 4 millions d’euros, soit 1 € par habitant. En comparaison, le budget du Centre National du Livre en France qui remplit des missions relativement similaires, est de 40 millions d’euros pour une population seize fois plus importante, soit 0,6 € par habitant. Missions spécifiques en lien avec le Plan Lecture o La « Fureur de Lire » L’objectif de la Fureur de Lire est de donner une image positive de la lecture. Ce programme est doté d’un budget de 50.000 €. En 2015, il a pris comme thématique la lecture comme pouvoir (de transformation, d’émotion, de réflexion, de connaissance, de plaisir, d’échange…) Afin de favoriser les conditions d’émergence de jeunes lecteurs de livres, cette action valorise spécifiquement cette année différent axes : - mettre des livres entre les mains des tout-petits et des enfants aujourd’hui ; valoriser le lien autour du fait de raconter des histoires ; faire de la lecture et du livre une habitude quotidienne. Moyens et actions « Ouvrir un livre avec bébé quel plaisir » Ce fascicule s’adresse à des adultes s’occupant d’enfants de 0-3 ans. Il explique en termes simples l’utilité de mettre des livres dans les mains d’un bébé en insistant plus particulièrement sur l’importance de raconter des histoires et d’en faire un moment quotidien d’échange entre l’adulte et l’enfant. Réalisé à 60.000 exemplaires, il est diffusé dans les consultations ONE, les crèches reconnues par l’ONE, auprès des travailleurs médico-sociaux ONE qui interviennent dans les familles où vient de naître un enfant, dans les bibliothèques et dans les librairies. Le début de sa diffusion est prévu en septembre 2015 pour une durée d’un an. « Super pouvoir » Complémentairement au fascicule « Ouvrir un livre avec bébé quel plaisir », la publication et la diffusion d’un livre illustré pour enfants (cible 0-3 ans) intitulé Super pouvoir, créé par l’auteur et illustrateur Jean Maubille qui est par ailleurs accueillant d’enfants. L’histoire valorise avec des mots simples la lecture qui permet de se transformer et de vaincre ses peurs. Il a également été réalisé à 60.000 exemplaires et sera diffusé dans les mêmes réseaux que le fascicule. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 29 Visites d’éditeurs jeunesse de la FWB dans les écoles Cette action concerne les éditeurs À pas de loups, Mijade, Pastel, Esperluète, Alice et Casterman dans des écoles du maternel et du primaire accompagnés d’auteurs de leur collections. Ces éditeurs proposeront une lecture à voix haute des livres de leur collection, présenteront les exploitations pédagogiques possibles de leurs ouvrages et offriront les livres abordés en classe. 10 écoles sont visées du 7 au 9 octobre. Le financement des rencontres est assuré par le programme « Écrivains en classe » sur lequel nous reviendrons ultérieurement. Des livres dans les prisons Sont ciblées les prisons de Lantin, Marche, Andenne, St-Gilles et Berkendael pour permettre aux détenus (hommes et femmes) de raconter une histoire à leur(s) enfant(s) entre 0-8 ans. Ces ateliers à destination des détenus seront assurés par des bibliothécaires. Des livres jeunesse d’auteurs de la FWB seront offerts aux bibliothèques des prisons et aux enfants des détenus. La formation des bibliothécaires qui participent à l’action a débuté en mai-juin 2015. Le début des ateliers dans les prisons est prévu pour septembre 2015. Improvisations sur la littérature de jeunesse Des animations seront organisées dans les bibliothèques de Bruxelles, Liège, Namur (à confirmer) coordonnées par la Ligue d’impro à partir de sélections de livres jeunesse de la FWB (Incontournables, Petite Fureur…) pour montrer comment raconter de manière originale des histoires aux enfants. Ces animations, financées par le SGLL et les bibliothèques publiques, sont destinées aux parents, enfants, et formateurs, du 7 au 11 octobre. Sélection et concours « Petite Fureur » Une sélection de 12 livres d’auteurs et d’illustrateurs de la FWB pour inviter les enfants de 3 à 13 ans à créer des dessins, des chansons, des vidéos, des collages, des albums photos…. à partir d’un des livres lus11. Ce concours allie donc lecture et écriture créative. Des « chèques lire » de 25 € sont distribués en nombre limité par le SGLL à l’intention des enseignants sur demande et utilisés dans les librairies labellisées pour acheter un ou plusieurs livres de la sélection. Les participations au concours sont autant individuelles que collectives (classes, écoles). Pour l’édition 2014-2015, il y a eu 3.800 participants. 11http://www.fureurdelire.cfwb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=333b0ddb39a5c61341b9 31bd5192bc7d99d47ba1&file=fileadmin/sites/fdl/upload/fdl_super_editor/fdl_editor/documents/Programme /FWB_PETITE_FUREUR_20157_def.pdf Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 30 Lors de la remise des prix à la bibliothèque royale, ce sont de nombreux livres mais également des visites culturelles collectives pour les classes qui sont distribués. Le concours, cofinancé par le WOLF et le SGLL, est lancé en septembre 2015 et se clôture en mai 2016. Les « plaquettes » d’auteurs et d’illustrateurs de la FWB 6 titres sont commandés chaque année à des auteurs par le SGLL (4 nouvelles, 1 jeunesse illustré, 1 BD). Cette année, ce sont Corinne Hoex, Jacinte Mazzocchetti, Christine Van Acker, Patrick Dupuis, Jean Maubille et Noémie Marsily. Ces textes sont diffusés auprès de tous les opérateurs organisant une activité dans le cadre de la « Fureur de lire » et distribués aux enseignants (du fondamental et du secondaire) qui en font la demande pour une exploitation en classe. La diffusion se fait dès septembre 2015 à 120.000 exemplaires (soit 20.000 ex./titre). Le financement de 10.500 € est assuré par le SGLL mais était auparavant partagé entre l’AGERS et le SGLL. o Les autres actions soutenues ou réalisées par le SGLL qui peuvent s’intégrer au Plan Lecture « Écrivains en classe » Les objectifs Ce programme du Service de la Promotion des Lettres dédié à l’accueil des auteurs dans les classes était jusqu’à présent réservé aux classes du secondaire et permettait d’inviter pendant une heure un auteur que le SGLL défrayait 50€ bruts/heure. Depuis janvier 2015, l’opération « Ecrivains en classe » est accessible aux classes de l’enseignement maternel et primaire, tous réseaux confondus. Le projet est mené par la classe et l’enseignant. Pour bénéficier de l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’auteur ou l’illustrateur doit être belge ou résider en Belgique depuis 5 ans, et avoir édité un ou plusieurs ouvrages à compte d’éditeur. C’est l’enseignant qui prend contact avec l’auteur ou l’illustrateur. Il est demandé de compléter une fiche de projet, afin d’analyser les objectifs de la rencontre, la préparation et son prolongement. Les partenariats avec les acteurs socioculturels comme l’implication des familles dans ce projet sont encouragés. Quels sont les objectifs de cette action ? - Faire découvrir les œuvres et la réalité des auteurs et des illustrateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles ; Développer et partager des pratiques de lecture, dans la classe, dans l’école et à l’extérieur de l’école ; Placer au cœur des apprentissages la lecture et l’écriture ; Faire découvrir que les savoirs sont vivants ; Transmettre et s’approprier des objets culturels, objets replacés dans un contexte et dont il est fait une lecture critique ; Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 31 - Prendre conscience de la dimension de l’écriture comme processus de pensée et de maturation ; Prendre conscience de la dimension de la littérature qui fait le lien entre l’intime et l’universel. Les formations La visite d’un auteur ou d’un illustrateur est un événement. Au-delà de l’aspect culturel, comment faire de celle-ci une réelle rencontre à l’issue de laquelle chacun repartira enrichi ? Certains enseignants sont en demande d’outils. Cette réflexion et cette création d’outils peuvent se faire en concertation avec des personnes ressources de l’enseignement. Dès lors, dans un premier temps (second semestre 2015), des formations « Accueillir un auteur ou un illustrateur en classe » seront proposées par le Service de la Lecture Publique. Ouvertes aussi bien aux enseignants qu’aux bibliothécaires et animateurs socioculturels, elles auront pour objectifs : - Découvrir le paysage éditorial en littérature jeunesse, principalement francophone (maisons d’éditions, auteurs phares, genres littéraires, mises en réseau, etc.) ; Découvrir la richesse et la diversité, de l’album au roman, des ouvrages avec ou sans texte ; Saisir les enjeux de l’accueil d’un auteur ou d’un illustrateur en classe ; Présenter des outils théoriques et pratiques ainsi que des types d’intervention ; Lors de cette journée interviendront comme personnes ressources un bibliothécaire et un pédagogue. Pour la formation adressée à l’enseignement primaire, un auteur sera invité pour apporter un regard critique sur ces rencontres en classe en précisant les attentes des écrivains. Pour le maternel, une première approche de la lecture d’images et d’albums sera proposée. Une demande de reconnaissance comme journée de formation sera introduite auprès de l’IFC. D’autre part, dès septembre 2015, l’Institut Supérieur de Pédagogie de Namur proposera deux formations « recherche-action » sur la littérature jeunesse et sur l’impact que ces rencontres d’auteurs et d’illustrateurs pourraient avoir sur l’enseignement de la lecture et de l’écriture. La collection Espace Nord La collection Espace Nord rassemble plus de 300 titres du patrimoine littéraire francophone belge. Elle offre un catalogue d’auteurs remarquables et veille à la réédition d’œuvres indisponibles. Caractérisée par son format de poche, son prix accessible et la présence d’un appareil pédagogique à la fin de chaque volume, la collection Espace Nord est une référence auprès du monde scolaire et du public. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 32 Propriété de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la collection est gérée par Les Impressions Nouvelles et Cairn.info via une procédure de marché public. Son comité de lecture se compose de spécialistes reconnus de la littérature francophone belge : Paul Aron, Françoise Chatelain, Aurore Dumont, Rony Demaeseneer, Laurent Demoulin, Caroline Lamarche, Christian Libens, Jean-Luc Outers, Pierre Piret et Rossano Rosi. Dossiers pédagogiques Des dossiers pédagogiques proposent des documents très pratiques et numériques pour diffusion gratuite et pérenne (à télécharger en format pdf via www.espacenord.com/espacepedagogique). L’objectif de ces dossiers, destinés en priorité au corps enseignant, est de fournir un outil clair et attractif en vue de faciliter l’apprentissage de la littérature francophone belge. Pour chaque livre, il s’agit d’identifier précisément les spécificités du texte et de son auteur, tout en livrant des pistes de réflexion pour favoriser le débat avec les élèves. Conçus comme un appui direct au travail de l’enseignant (résumé, contexte, biographie, exercices, prolongements documentaires), ces dossiers favorisent la présence en classe de la collection Espace Nord. Chacun de ces dossiers présente une analyse d'un titre ou d’un aspect (courants, thèmes, personnages) de la collection. Pour l’instant, il n’existe que des analyses de titres à proposer, mais un dossier sur le surréalisme est en préparation en lien avec la sortie d’une anthologie consacrée à ce courant. Chaque dossier est composé de sept parties : - - - - - une courte description de l’auteur reprenant les éléments de sa vie qui vont influencer son œuvre. Elle comporte une brève « carte d’identité » avec la date et le lieu de naissance (et éventuellement de mort), quelques indications biographiques, comment il débute dans la littérature, les principales caractéristiques de son écriture, ses œuvres principales, ses thèmes de prédilection, son impact sur le milieu littéraire, etc. ; des données sur la genèse du texte (environnement littéraire/historique/culturel), son inscription dans un courant littéraire, son genre, la place et l’importance du livre dans l’œuvre globale de l’auteur, etc. ; une explication de la vie du livre en tant qu’objet (y a-t-il eu plusieurs éditions ?), quelques mots sur le destin de l’ouvrage, la réception du texte (a-t-il été bien accepté ? a t-il remporté un franc succès ? a-t-il reçu des prix littéraires?), etc. ; un résumé du texte du point de vue de la matière (cadre spatio-temporel, personnages, intrigue, thème) et de la manière (procédés narratifs, style, découpage), sans dévoiler l’issue de l’histoire ; une analyse qui dégage les concepts essentiels et les problématiques significatives du texte, afin de mieux saisir ses particularités, ses implications, son fonctionnement ; une séquence de cours avec des pistes pour l’exploitation de l’analyse en classe ; Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 33 - de la documentation avec les livres/revues/etc. qui ont servi à l’analyse et les sites web utilisés, mais également d’autres lectures en lien avec ce qui a été dit, des lieux à visiter, des films à regarder, des musiques à écouter, etc. Catalogue sélectif Un catalogue sélectif de titres Espace Nord est en cours de réalisation dans lequel les œuvres seront classées plus efficacement que par numéro au sein d’une collection. Il s’agira d’un outil efficace pour faciliter la circulation de tout un chacun au sein d’un catalogue très fourni. Y seront repris les grands mouvements de l’Histoire littéraire, les genres ou encore les thèmes. Il sera conçu comme un parcours à destination des enseignants, des bibliothécaires et libraires, du public. Anthologies thématiques - - Piqués des vers ! où Colette Nys-Mazure et Christian Libens rassemblent 300 coups de cœur poétiques de quelque 200 auteurs sélectionnés pour leur qualité, mais aussi pour leur accessibilité (édition revue et corrigée parue en 2014) ; 4 ouvrages sur les littératures fantastiques ; La Belgique en toutes lettres, coffret en 3 volumes organisés par thème, tome 1 : le pays, tome 2 : l’histoire et les hommes, tome 3 : tranches de vie ; Une Anthologie du surréalisme belge, coordonnée par Paul Aron et Jean-Pierre Bertrand, à paraître en novembre 2015, suivant un ordre relativement chronologique, qui va des années 1920 à la fin des années 1960, laissant aux textes et à leurs commentaires le soin de proposer un trajet de lecture. Elle s’ouvre sur le texte fondamental d’André Souris qui évoque ses souvenirs du temps du surréalisme, et donne par là même le premier récit construit de l’histoire du mouvement en Belgique. Dans la mesure du possible, seront reproduits des textes complets, et non des extraits. Textes poétiques, en toute priorité, susceptibles d’être lus avec plaisir et commentés de même, mais aussi textes à vocation théorique ou polémique, qui ont rythmé la vie du mouvement. Après un rappel de la trajectoire littéraire de leur auteur, chacun d’eux sera brièvement présenté pour en faciliter la lecture, tant en contexte qu’en sa composition propre. Conçue dans l’esprit des « Oxford Companions », cette anthologie a pour objectif de donner une connaissance synthétique du surréalisme belge. Si elle n’a donc pas vocation à remplacer la lecture de chaque auteur, elle entend situer ceux-ci dans un paysage intelligible et cohérent. Référendum « Lire belge à l’école en 2015 » Avant les vacances d’été, les éditeurs de la collection Espace Nord ont lancé, via un questionnaire, une enquête sur les pratiques des enseignants du secondaire en matière de littérature belge. Ce questionnaire existe sous deux formes : PDF mis en page (à imprimer) et Google Drive. Il sera aussi distribué en format papier au Salon de l’Education en octobre prochain. Plusieurs médias ont déjà confirmé leur contribution dans la divulgation de l’information (le site enseignement.be, la revue Prof, l’Association belge des professeurs de français). En marge du questionnaire adressé aux enseignants, un questionnaire spécifique sera transmis aux étudiants en langues et littératures romanes à finalité didactique. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 34 Les publications Le SGLL développe depuis toujours une importante politique de publications, qu’il s’agisse de revues (Lectures, Le Carnet et les Instants) ou, notamment, de sélections en littérature de jeunesse. Parfois thématiques ou réalisés en accompagnement d’une exposition, associant l’enseignement ou les centres de littératures de jeunesse, se pose clairement la question de leur actualisation, de leur périodicité et, surtout, de leur diffusion. « 150 livres qui donnent envie d’en lire d’autres » Les différents ouvrages de cette sélection sont répartis par genres : albums, comptine, poésie, contes, fables, mythes, imagiers, premières lectures, romans, théâtre. Ce classement permet de valoriser chacun des genres à travers les différents cycles. Dans chaque catégorie, les ouvrages sont classés par ordre alphabétique des auteurs. Les auteurs, illustrateurs et traducteurs belges sont suivis d’un sigle distinctif. Cette sélection est suivie d’un index alphabétique des titres renvoyant au numéro de la recension. Les tranches d’âge, comprises entre la 1ère maternelle et la 6ème primaire, auxquelles les ouvrages sélectionné sont destinés, sont indiquées par des pictogrammes. « Une entrée en littérature » Il s’agit d’une sélection de plus de 70 romans à lire à partir de 12 ans, réalisée par des spécialistes de la littérature de jeunesse et des pédagogues. Cette sélection remonte déjà à 2006 et aurait besoin d’être actualisée. Les « Incontournables » Sélection biennale réalisée par le jury littérature de jeunesse de la FWB. Les activités des Centres de Littérature de Jeunesse Le Centre de littérature de Jeunesse de Bruxelles (CLJBXL) et l’IBBY Le CLJBXL, extension du service de la lecture publique de la ville de Bruxelles, couvre la région de Bruxelles Capitale sensibilise à la littérature de Jeunesse, en particulier le personnel enseignant. Il organise des formations, des rencontres Hurtmans » et un séminaire annuel dit « séminaire Le Centre est associé à l’IBBY, antenne belge de l’ « International Board on Books for Young People ». Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 35 l’IBBY permet aux opérateurs du Centre d’être actif hors du territoire de Bruxelles, en particulier pour l’opération lire dans les parcs. L’IBBY est associé au Centre pour le suivi de l’actualité du secteur. La revue « Libbylit », disponible sur abonnement, recense plusieurs fois par an les nouvelles parutions et propose des articles. Cette revue est un outil d’information intéressant mais sa forme graphique reste relativement austère. Les responsables de l’IBBY souhaitent améliorer la présentation, en particulier pour produire un numéro annuel consacré à un auteur-illustrateur belge ; ils ont demandé un subside complémentaire à cet effet. Ateliers du Texte et de l’Image ASBL Cette ASBL créée en 2009 vise à mettre en valeur le fonds de littérature de jeunesse Michel Defourny et à une action de sensibilisation et de mise à disposition de ressources vers les étudiants du Supérieur. Le Centre est aussi une des chevilles ouvrières du « réseau Lecture » de Liège. Le fonds s'articule en 4 grandes sections : - LA BIBLIOTHEQUE DES OEUVRES constitue le noyau, avec ses albums, ses documentaires, ses romans, ses recueils de contes et ses ouvrages à caractère patrimonial. Elle présente un panorama de l’édition contemporaine de langue française, tant dans le secteur de l’album et du documentaire que du roman pour adolescents. Elle propose également un échantillon de l’édition internationale, de même qu’une collection d’albums à caractère patrimonial ou historique. - LA BIBLIOTHEQUE DES ETUDES ET DES OUTILS : complément indispensable, la Bibliothèque des études et des outils regroupe plusieurs dizaines d’ouvrages critiques consacrés à la littérature de jeunesse et au conte. Elle offre un vaste choix peu souvent accessible de monographies et essais, guides et dictionnaires, actes de colloques, collection de revues, catalogues d’exposition, outils pédagogiques, etc., de quoi soutenir la formation initiale et continuée à la littérature de jeunesse dans son ensemble. - LA RESERVE DES DOCUMENTS fournit une collection de documents souvent éphémères liés à la vie quotidienne de l’édition, catalogues de maisons d’édition, supports et affiches publicitaires, commandes faites aux artistes dans le cadre de la promotion de leurs œuvres, réception critique, coupures de presse, dossiers de presse. Elle rassemble une documentation variée dont des objets publicitaires, des CD-Rom, DVD et jeux en lien avec le secteur. - LES ARCHIVES PERSONNELLES offrent enfin l’ensemble des publications de Michel Defourny, de même que de nombreux documents personnels liés à ses travaux en littérature de jeunesse. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 36 L’ASBL a également développé une expertise pour la mise sur pied d’exposition itinérante consacrées à des auteurs et illustrateurs, et collabore avec le centre culturel les Chiroux et la Fédération Wallonie-Bruxelles (expositions Michel Van Zeveren, Rascal, Anne Herbauts, Benoit Jacques, etc.) Le Centre André Canonne de La Louvière Institué à La Louvière par la Province de Hainaut, le Centre de Littérature de Jeunesse A. Canonne réunit dans sa réserve précieuse plusieurs milliers d'ouvrages de jeunesse de toutes époques et de tous les pays, des livres-outils, des catalogues de maisons d'édition et des livres-objets. Outre la mission patrimoniale, des objectifs pédagogiques, de recherche et de diffusion lui sont assignés. Le Centre de Littérature de Jeunesse A. Canonne est ouvert à la consultation et sur rendezvous. Le WOLF Cette maison de la littérature de jeunesse est un centre d’animation au cœur de Bruxelles et une vitrine pour le travail des auteurs et illustrateurs. L’ASBL est sous convention avec la Fédération Wallonie-Bruxelles qui précise ses missions en termes d’animations, de rencontres, d’exposition annuelle. Le WOLF est lié par convention à la FWB. Cette convention doit faire l’objet d’un prochain renouvellement. Contalyre Créée en 1992, l'asbl Contalyre vise à développer et à promouvoir la lecture et la littérature de jeunesse par l'organisation de différentes animations ou d'événements comme des rencontres d’auteur. Elle propose des ateliers de lecture et d’écriture, des formations destinées aux adultes dans le cadre des conférences pédagogiques ou dans des associations comme IBBY ou ECLAT, ou dans des organismes comme l’Union des Villes et des Communes ou la FOCEF. Et elle entend contribuer à la diffusion d’informations relatives à l’édition jeunesse, grâce à son périodique Crokalire. o Service de la Langue française et Service des Langues régionales endogènes Ces deux services réalisent, outre leurs missions spécifiques, des publications régulières à destination du jeune public. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 37 On notera, par exemple, le répertoire, intitulé « Spirous », des activités et publications en langues régionales endogènes à destination de la jeunesse réalisé en 200712 et qui mériterait d’être actualisé. Concernant la langue française, notons également cette publication, datée de 2010, et dont l’actualité ne se dément pas : Favoriser l’appropriation du français par les migrants à travers les pratiques culturelles13. À cet égard, une information ciblée à destination des enseignants confrontés à ce public pourrait être développée par le service y consacré. Les missions du Service de la Langue française pourraient être plus particulièrement dirigées vers ces objectifs spécifiques d’appropriation de la langue et de création ou de soutien à des études ou initiatives innovantes en la matière. 12 http://www.languesregionales.cfwb.be/index.php?id=1222 http://www.languefrancaise.cfwb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=c791f125bd29a67f78 201d8293bdf1fed818b80a&file=fileadmin/sites/sgll/upload/lf_super_editor/publicat/Referentiel_Guide.pdf 13 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 38 2.2. La Lecture publique Le Service de la lecture publique de la Fédération Wallonie-Bruxelles organise le réseau des bibliothèques et des opérateurs d’appui, soit 148 réseaux de bibliothèques, 550 bibliothèques fixes et 750.000 lecteurs (dont 375.000 lecteurs de moins de 18 ans), ce qui correspond à 18% de la population en Fédération Wallonie-Bruxelles. En termes de public, il s’agit du premier opérateur culturel non marchand. Un nouveau décret mobilisateur Le réseau de la lecture publique est organisé par le Décret du 30 avril 2009 relatif au développement des pratiques de lecture et l’arrêté d’application du 19 juillet 2011. Cette nouvelle législation augmente le nombre et la valeur des subventions octroyées. L’objectif est de subventionner des opérateurs qui œuvrent au développement des pratiques de lecture de la population en Fédération Wallonie-Bruxelles en proposant un plan quinquennal de développement qui est la base de la reconnaissance. Ce plan quinquennal invite les opérateurs, à l’instar de ce que souhaite généraliser le Plan Lecture, à mettre en œuvre une démarche transversale afin de rencontrer les attentes du territoire sur lesquels leur action se déploie, en nouant des partenariats et en cherchant à atteindre de nouveaux publics éloignés de la lecture. Cet objectif est précisé dans l’exposé des motifs dès les § 2, 3 et 4 de l’article 1er du décret lorsqu’il est indiqué que celui-ci : « [...] vise le soutien d'opérateurs intégrés dans un unique Réseau public de la Lecture et qui ont pour objectif : a) de disposer de ressources dans les différentes disciplines de la connaissance et de la culture; b) de mettre ces ressources à disposition de la population; c) de développer et de favoriser : - des actions de médiation entre ces ressources et la population; - le développement, sous toutes formes possibles, de rencontres, d'échanges visant l'intégration des pratiques individuelles de lecture dans des pratiques collectives, qui permettent tant la détente et le plaisir que la communication et favorisent la créativité et la participation à la vie culturelle. § 3. L'objet du décret est assuré par le soutien de plans quinquennaux de développement dont les résultats visent tant la population que les acteurs associatifs et institutionnels. § 4. La démarche des opérateurs du Service public de la Lecture visés par le décret s'inscrit dans une perspective d'éducation permanente et d'émancipation culturelle et sociale à laquelle toute personne doit pouvoir prétendre individuellement ou collectivement. » L’article 10 du décret précise quant à lui le cadre du développement des pratiques de lecture et du plan quinquennal ainsi que les objectifs à atteindre : Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 39 « § 1er. Le plan quinquennal de développement des opérateurs directs visés à l'article 4 prévoit au minimum : 1° Une description des objectifs généraux d'action que l'opérateur se fixe à court, moyen et long terme en fonction des problématiques définies après l'analyse des réalités sociales du territoire concerné; 2° une description des objectifs pour une période de cinq ans reprenant : - les réalisations que l'opérateur veut mettre en œuvre; - les niveaux d'activité qu'il cherche à atteindre; - le mode d'actualisation du plan au cours de son déroulement; 3° une définition de la population visée; 4° une définition des changements envisagés en termes de progression des pratiques de lecture de la population visée; 5° une définition des programmes de médiation que l'opérateur souhaite mettre en oeuvre pour que les populations visées accèdent aux ressources documentaires et culturelles et comprenant particulièrement : - une définition des moyens pédagogiques et des programmes d'animation visant l'utilisation et le développement des capacités langagières liées à l'écrit; - les programmes permettant à la population et aux acteurs associatifs de mener, avec le soutien du personnel adéquat, des recherches documentaires et de réaliser des analyses critiques de documents et de sources disponibles, dans une perspective d'acquisition de connaissances, de production documentaire ou de production culturelle; - le développement de toute action visant à lutter contre l'illettrisme. » Enfin, concernant la collaboration avec les établissements scolaires qui intéresse plus particulièrement le Plan Lecture, le décret précise, toujours à l’article 10 : « Les actions menées avec des établissements d'enseignement se développent en conformité avec les objectifs définis à l'article 3 du décret du 24 mars 2006 relatif à la mise en œuvre, la promotion et le renforcement des collaborations entre la culture et l'enseignement. » Est ici visé en particulier le point 6 de l’article 3 du décret du 24 mars 2006 qui entend « organiser la mise à disposition, pour les enseignants, d'informations et d'outils pédagogiques leur permettant de développer des activités culturelles et artistiques avec leurs élèves ». Si le précédent décret de 1978 organisant la lecture publique avait principalement travaillé à la professionnalisation du secteur, le nouveau décret transforme littéralement la dynamique des bibliothèques qui deviennent de facto des acteurs de développement de la lecture en allant chercher les publics non captifs et en nouant des partenariats durables. Il convient d’ajouter que de cette nouvelle législation ne fait souvent qu’accompagner et consacrer une évolution qui était déjà perceptible chez de nombreux opérateurs, contrairement à l’évolution constatée dans les médiathèques qui, pour certaines, sont devenues des « Point Culture » sans qu’ait pu être initiée une véritable réflexion par projets et objectifs à atteindre, en visant prioritairement la formation et la reconversion des personnels existants en fonction de ceux-ci. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 40 Cette dynamique sociétale du décret fait donc écho à l’objectif du Plan Lecture qui, par la mise en œuvre systématique de relations transversales entre les opérateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles, entend faire de la lecture un vecteur d’intégration culturelle, économique et sociale. Offre de formation et nouvelles pratiques transversales L’adoption du nouveau décret de la lecture publique a également entraîné une modification profonde de l’offre de formation à destination des bibliothécaires afin de répondre aux nouveaux défis et aux nouvelles missions. En particulier, outre les outils spécifiques qui permettent aux opérateurs de construire leur Plan quinquennal en vue d’une reconnaissance, des formations qui proposent un croisement des expériences entre les secteurs impliqués dans l’ouverture territoriale souhaité par le décret. Pour le second semestre 201514, on notera par exemple les formations suivantes : - - « Sensibilisation aux outils des classes-lecture » « Des animations cohérentes à destination des tout-petits et au service de l’éveil culturel » : o Cette formation est particulièrement intéressante par son approche transversale car elle invite chaque bibliothécaire à être accompagné d’une puéricultrice ou un(e) professionnel(le) de la petite enfance avec qui il souhaite construire un programme d’activités et d’animations15. « Lire en prison », formation déjà évoquée dans la présentation de la Fureur de Lire. Evaluation du nouveau décret Le nouveau décret de 2009 a fait l’objet en 2015 d’une évaluation externe prévue à son article 2916. Les deux questions évaluatives étaient : - l’application du décret amène-t-elle les changements escomptés dans les pratiques et les représentations des bibliothèques de leurs missions ? - la diversification de la population visée par la mise en œuvre des plans quinquennaux est-elle atteinte ? Cette évaluation fait ressortir les éléments suivants : 14 http://www.bibliotheques.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=d50d5256b32f0c07429ec47c 0adcbdcdd34b45ec&file=fileadmin/sites/bibli/upload/bibli_super_editor/bibli_editor/documents/PDF/Calendr ier_2e_semestre_2015_web.pdf 15 Cette formation a fait l’objet d’une convention particulière passée entre le Service de la Lecture publique et l’ONE pour permettre la reconnaissance de celle-ci pour le personnel de l’ONE. 16 C. Fallon, J. Halin, P. Italiano, A. Thiry, Evaluation du décret du 30 avril 2009 relatif au développement des pratiques de lecture organisé par le réseau public de lecture et les bibliothèques publiques – Avant-projet de rapport final du 31 juillet 2015. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 41 - - - - La dynamique d’inscription territoriale est bien intégrée dans les plans de développement des opérateurs mais cette inscription est plus difficile dans les milieux ruraux où les partenaires potentiels sont plus rares. Les bibliothèques deviennent de plus en plus souvent des lieux de rencontre et d’accueil d’un public diversifié. Le travail « hors les murs » s’est intensifié et ouvre la bibliothèque à de nouveaux horizons qui dépassent la fonction historique du prêt et des collections pour s’orienter vers la demande, spontanée ou suscitée. Les partenaires intégrés dans les plans de développement sont satisfaits de pouvoir bénéficier des conseils et de l’accueil professionnels des bibliothèques. Les activités développées pour les publics scolaires permettent de renforcer la fréquentation des bibliothèques et d’offrir aux enseignants de nouveaux outils d’apprentissage et de sensibilisation culturelle. Le développement de pratiques collectives de lecture et d’écriture qui favorisent la convivialité. En termes de formation, les bibliothécaires sont demandeurs d’une offre plus importante consacrée aux nouvelles technologies de l’information, aux littératures mais aussi à une dimension transversale qui inclut la participation d’autres acteurs notamment ceux qui sont issus des partenariats noués (enseignants, assistants sociaux, puéricultrices et accueillantes d’enfants, etc.) Conclusions Le réseau de la lecture publique en FWB constitue un maillon essentiel dans la mise en œuvre d’une politique globale de développement des pratiques de lecture. Avec l’ouverture préconisée par le décret de 2009, il préfigure la dimension transversale du Plan Lecture que Madame la Ministre entend promouvoir. À ce titre, il convient de mettre en lumière et de diffuser les outils déjà opérants et de s’appuyer sur l’expertise du réseau pour favoriser les collaborations entre les différents secteurs visés par le Plan Lecture, en veillant à répondre adéquatement, dans l’offre de formation, à la dimension transversale préconisée à la fois par le décret de 2009 et par le Plan Lecture. On notera enfin la collaboration esquissée avec les écoles de devoir qui pourrait donner lieu à des prolongements en concertation avec l’ONE. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 42 2.3. Les instances d’avis du secteur des lettres et du livre Le secteur compte différentes instances d’avis représentatives de la chaîne du livre et de la politique linguistique de la FWB : - - - - - - - La Commission des Lettres dont le rôle est de recommander les achats d'ouvrages d'auteurs belges de langue française destinés aux institutions scientifiques ou culturelles où s'étudie et se diffuse la littérature française. Cette charge s'est progressivement accrue de missions d'avis sur les bourses littéraires et les aides à l'édition de poésie et de théâtre. La Commission d’aide à la librairie dont l'objectif est de soutenir la librairie. Ces prêts et subventions sont octroyés par décision du ministre compétent sur avis de la Commission d'Aide à la Librairie, dont le secrétariat est assuré par le Service de la Promotion des Lettres. La Commission d’aide à l’édition a été créée pour soutenir la production des éditeurs belges de langue française. Des prêts sans intérêts sont octroyés par décision Ministre de la Culture sur avis de la Commission d'aide à l'édition, remboursables dans un délai de trois ans, pour la confection d'ouvrages rédigés en français. Le faible nombre de prêts sollicités a eu pour conséquence de débloquer ce fonds pour le transformer partiellement afin de soutenir les initiatives en édition numérique, qu’il s’agisse de rétro-numérisation ou d’initiatives nouvelles, par l’octroi de subventions. Le Conseil du Livre remet des avis et recommandations sur toutes les questions relatives au livre et à la lecture. Il lui arrive également de réaliser des études lorsque la situation le requiert. Enfin, des études sur le secteur du livre en Communauté française sont régulièrement confiées à des experts extérieurs. La Commission d’aide à la Bande Dessinée donne des avis au Ministre compétent sur la politique générale de soutien des pouvoirs publics à la bande dessinée et plus particulièrement sur l'octroi de bourses à des auteurs francophones (dessinateurs et/ou scénaristes) domiciliés en Fédération Wallonie-Bruxelles, l'aide à l'édition d'ouvrages de bande dessinée de création, l'aide à la traduction d'œuvres significatives et importantes de la création belge francophone en bande dessinée, l'aide à la réédition d'œuvres patrimoniales de la bande dessinée, le soutien à la mise sur pied ou à la réalisation d'un ou de plusieurs festivals par an consacrés à la mise en valeur de la recherche ou de la création en bande dessinée, le soutien ponctuel à une manifestation promotionnelle de la bande dessinée destinée à un large public. Le Conseil de la langue française et de la politique linguistique a pour missions de de proposer toute action de sensibilisation à la langue française et de donner des avis : o sur toute question relative à la politique linguistique et à la francophonie autant en FWB que sur le plan international ; o quant à l'évolution de la situation linguistique en FWB et quant à la place de la langue française par rapport aux autres langues pratiquées en Communauté française ; o quant à l'évolution de l'usage de la langue française et à son enrichissement. Le Conseil des langues régionales et endogènes a pour mission de : o proposer toutes mesures visant à protéger et à promouvoir les langues régionales endogènes de la Communauté française ; Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 43 - o donner avis sur toutes mesures visant à protéger et à promouvoir les langues régionales endogènes de la Communauté française ; o donner avis sur les demandes de subventions et aides financières en matière d'édition de travaux relatifs aux langues régionales endogènes de la Communauté française et, le cas échéant, d'assurer une assistance scientifique préalable à l'édition de ces travaux ; o proposer les membres des jurys des prix annuels de la Communauté française destinés à récompenser des travaux en matière de langues régionales endogènes de cette Communauté. Le Conseil des Bibliothèques Publiques a pour mission de rendre, d’initiative ou à la demande de la ministre de la Culture, des avis sur l’orientation des politiques en matière de Lecture publique en Communauté française. Il conseille notamment la ministre pour les reconnaissances et les reclassements de bibliothèques dans le réseau public de Lecture de la Communauté française. À l’annonce du Plan Lecture par Madame la Ministre, trois de ces instances – le Conseil du Livre, le Conseil des Bibliothèques Publiques et le Conseil de Langue française et de la Politique linguistique - ont décidé de remettre un avis commun afin de suggérer des pistes d’action qu’elles estiment prioritaires pour le développement des pratiques de lecture en FWB. 2.3.1. Avis sur les compétences en lecture et les apprentissages y relatifs en Fédération Wallonie-Bruxelles Nous reproduisions in extenso cet avis commun adopté en séances plénières du 23 mars 2015 (CLFPL), du 13 mai 2015 (CBP) et du 19 mai 2015 (CDL) et transmis à Madame la Ministre le 3 juin 2015 : Cet avis s’inscrit dans le cadre de la Déclaration de politique communautaire 2014-2019, et plus précisément dans celui du « Pacte pour un enseignement d’excellence », qui veut utiliser les leviers les plus efficaces « pour élever le niveau de performance des élèves, lutter contre l’échec et le redoublement et réduire les inégalités scolaires .» Toutes les études portant sur l’enseignement obligatoire en Fédération Wallonie- Bruxelles constatent des performances particulièrement faibles en compréhension de lecture, et ce quel que soit le moment du cursus évalué. Ces lacunes apparaissent dès les premières années d’apprentissage de la lecture et sont particulièrement graves pour près d’un élève sur trois, à dix ans (6% de non- lecteurs et 24% de lecteurs précaires selon la dernière enquête PIRLS). Par ailleurs le pourcentage de lecteurs atteignant un niveau élevé ou avancé ne dépasse pas 25%, là où plusieurs pays de référence dépassent 50 %. Cette situation explique en grande partie les phénomènes d’échec et de décrochage enregistrés par la suite. La compréhension de l’écrit est en effet une compétence transversale requise dans l’acquisition de la plupart des savoirs. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 44 Ces faiblesses sont également handicapantes dans de nombreux secteurs de la vie : travail, santé, citoyenneté, culture… Non résolues, elles fragilisent la société et mettent en péril la démocratie. La maitrise de l’écrit est en effet une clé importante de la connaissance du monde, de l’autre, de soi. De plus, la forte corrélation observée entre les performances scolaires des élèves et le statut socioéconomique de leur famille montre qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles le système ne joue guère son rôle de réducteur d’inégalités. On notera que les résultats en lecture sont médiocres pour la majorité des élèves de 4ème année primaire (PIRLS 2006 et 2011) et que l’effort devrait donc porter sur l’ensemble de la population du début de la scolarité. Il s’agit d’une véritable cause d’intérêt général pour le présent de la Fédération WallonieBruxelles et pour son devenir. Les analyses des enquêtes internationales (PIRLS et PISA) ainsi que les travaux de nombreux chercheurs permettent d’identifier trois défis auxquels fait face l’enseignement de la lecture en FWB. - - - Réduire la proportion inquiétante d’enfants conservant des difficultés de déchiffrage du code graphique, difficultés qui apparaissent dès les premiers apprentissages et qui entravent ensuite les étapes ultérieures de l’apprentissage de la lecture (et partant, de l’ensemble des apprentissages), empêchant au final ces enfants de dépasser un niveau très élémentaire de compréhension des textes écrits. Développer chez l’ensemble des élèves des stratégies de compréhension en lecture qui dépassent le simple déchiffrage et la lecture d’énoncés isolés, et qui leur permettent de dégager du sens lors de la lecture des textes, y compris lorsque le sens est implicite et exige un travail d’analyse et d’interprétation. D’après les enquêtes PIRLS, ces compétences avancées en lecture sont moins assurées chez les jeunes de la FWB que dans d’autres pays, y compris chez les meilleurs élèves, preuve d’une lacune particulière de notre enseignement à cet égard. Améliorer les attitudes générales des élèves vis-à-vis de la lecture, rendre le livre et son usage familiers, en susciter une appréhension spontanée, désacralisée, informelle et autonome, le tout afin de favoriser l’engagement des élèves dans leurs activités de lecture – engagement qui constitue un facteur important dans les performances en lecture selon les analyses de Monseur et Lafontaine sur PISA. Toutefois il ne faudrait pas considérer que la responsabilité de ce problème incombe à la seule école. Tout l’environnement des enfants est concerné, des parents aux pouvoirs publics, des responsables de la Culture aux écrivains et plus largement aux artistes, des décideurs aux acteurs des moyens de diffusion, des bibliothèques publiques à l’éducation permanente. La problématique étant globale, la réponse apportée ne peut être que systémique. C’est pourquoi plusieurs instances d’avis ont décidé d’élaborer ensemble un avis à destination des Ministres concernés. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 45 Elles sont confortées dans cette analyse par le « Plan Lecture » qui a été présenté par la Ministre J. Milquet à la dernière Foire du livre, plan qui insiste à raison sur la dimension transversale d’un problème grave qui, même si des frémissements positifs ont pu être constatés récemment, requiert des réponses à la fois urgentes et à la hauteur des défis à relever. Plusieurs démarches ambitieuses doivent donc être mises en place. Le « Plan lecture » envisagé par la Ministre de l’Enseignement, de la Culture et de la petite Enfance propose certaines pistes qui nous semblent aller dans le bon sens. Ainsi, plusieurs propositions visent à favoriser l’accès et la présence des livres auprès des jeunes, et d’autres soulignent l’importance d’établir ou de revoir les référentiels de formation à la lecture et de renforcer la formation initiale en cette matière. L’amélioration nécessaire des performances en lecture requiert des approches multiples et variées. Il faudrait en effet : - - - - Sensibiliser les parents et les responsables de l’accueil de la petite enfance à l’importance de l’écrit et du livre, et ce, dès le plus jeune âge des enfants. Développer la conscience phonologique des enfants et, plus généralement, la « conscience de l’écrit » dans l’enseignement préscolaire. Dans l’enseignement primaire, augmenter le temps consacré à la lecture et procéder à un travail sur les textes qui ne se limite pas à des exercices (le plus souvent de questions/réponses portant sur la littéralité), mais qui rende explicites les stratégies d’élaboration et d’interprétation du sens. Travailler un texte, c’est d’abord le questionner. Encourager les interactions à partir des textes ; lire, c’est dialoguer avec quelqu’un à travers son écrit. Mettre en place une évaluation formative qui permette le repérage et l’identification précoces des difficultés des apprenants, de manière à y remédier rapidement et de façon adaptée. Dans les référentiels de l’enseignement fondamental, considérer la lecture comme une compétence transversale, qui peut être acquise à travers plusieurs disciplines. Promouvoir la lecture en dehors de l’école et favoriser partout le contact avec l’écrit. Cette promotion concerne l’ensemble de la population, mais certains programmes doivent cibler spécifiquement les enfants et les personnes peu alphabétisées : la lutte contre l’illettrisme doit être prioritaire. Recommandations relatives aux apprentissages Une part de ce qui précède suppose que les apprentissages soient mis en place par de véritables « professionnels de la lecture », suffisamment outillés par leur formation, initiale et continue. À cet égard, il nous semble indispensable que les efforts s’inscrivent dans une voie qui permette réellement d’instaurer dans les pratiques des enseignants les changements radicaux qui sont nécessaires pour relever les défis évoqués ci- dessus. Si nous souhaitons qu’un réel changement s’opère, plusieurs principes doivent, selon nous, être respectés : Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 46 - - - - Les pratiques d'enseignement-apprentissage doivent être fondamentalement réorientées pour correspondre effectivement aux objectifs définis par les socles de compétences en matière de lecture (et de maitrise du français en tant que langue de scolarisation). Il s’agit de veiller à ce que les enseignants se donnent effectivement pour mission d’apprendre à leurs élèves à utiliser la langue pour produire et décoder du sens, pour transmettre et recevoir des messages, et non prioritairement celle de former des élèves capables d’écrire sans fautes d’orthographe. La maitrise des règles de la langue (de son lexique, de sa grammaire) doit être mise au service de la communication ; l’essentiel doit être de pouvoir lire et écrire des mots, des phrases, des textes qui aient du sens pour les interlocuteurs et qui respectent les principales conventions formelles parce qu’elles sont nécessaires à une bonne communication. L’analyse et la pratique grammaticales en classe, ainsi que les outils et discours utilisés pour en rendre compte, sont actuellement encore trop conformes à une tradition liée au mot, à son assignation à une nature et à une fonction, à son inscription dans une phrase souvent décontextualisée, à des fins de correction orthographique dûment exercée et évaluée, le tout dans une appréhension et une terminologie formelle souvent détachées des rapports de sens à l’œuvre dans le discours. La réorientation de l’activité grammaticale vers la construction du sens et son articulation à l’unité textuelle afin d’appuyer les processus de lecture s’avèrent indispensables. En ce qui concerne la lecture en particulier, il s’agit de faire du déchiffrage et de la capacité à lire au sens strict (le décodage des mots et du sens des phrases isolées) non pas des objectifs en soi, mais des moyens en vue d’une fin plus large : dégager des hypothèses interprétatives pour comprendre la visée d’ensemble d’un texte, se positionner par rapport à celle-ci, la situer par rapport à d’autres textes, etc., soit entrer en dialogue actif avec le texte. Trop d’élèves pensent qu’il faut lire parce que c’est bien de lire en soi, parce que c’est un bon exercice intellectuel, parce que cela permet de retenir l’orthographe des mots, parce qu’il faut avoir lu les textes de notre patrimoine littéraire (même si on ne les a pas compris),… Ce qui signifie que trop d’enseignants envisagent la lecture comme une habileté qu’il s’agit surtout d’exercer, et non comme une compétence qu’il s’agit de mobiliser en vue d’échanger des significations. Il faut enseigner aux élèves les stratégies de lecture nécessaires pour pouvoir entrer en dialogue avec un texte, et ce, dès les premiers apprentissages de la lecture, afin qu’ils envisagent effectivement la production de sens comme la finalité ultime de la lecture et apprennent progressivement à exploiter ces stratégies. Les difficultés de décodage, qui apparaissent chez certains élèves très tôt au cours de la première année primaire, entravent ensuite tous les apprentissages successifs de la lecture, engendrant de la fatigue, la démotivation des élèves, et les empêchant d’être disponibles cognitivement pour le travail sur le sens du texte. Sachant cela, il est indispensable que les difficultés rencontrées par les élèves fassent l’objet d’une remédiation rapide et efficace. Il est important également que les élèves en difficulté ne soient pas privés de l’accès au sens par une pédagogie qui, voulant remédier à leurs difficultés de décodage, se concentrerait uniquement sur cet aspect-là. Les défis (1) et (2) ne doivent pas être mis en concurrence : c’est notamment par le travail sur Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 47 le sens et par l’engagement dans la lecture qu’il suscite que les élèves qui ont des difficultés de déchiffrage seront amenés à les surmonter progressivement. Pour que ces principes puissent être rencontrés, il nous semble nécessaire : - - - - - que la remédiation en lecture soit inscrite structurellement dans les activités d’apprentissage ; que les enseignants disposent d’outils pour adapter leurs méthodes d’enseignement aux difficultés des élèves et ne se contentent pas de réitérer avec les élèves en difficulté les procédures qu’ils ont déjà menées avec l’ensemble de la classe ; que les enseignants soient donc formés à l’utilisation de plusieurs méthodes d’enseignement de la lecture-déchiffrage et à leur combinaison dans des pratiques de remédiation ; que leur formation initiale et continue les dote également des savoirs spécifiques relatifs aux stratégies de compréhension des textes (inférences, perception de la structure, des intentions du scripteur …) et à l’enseignement concret de celles-ci ; que l’analyse (et son discours) ainsi que la pratique grammaticales en classe soient réinvesties et réorientées vers la construction du sens, tant en lecture qu'en production écrite, et non plus essentiellement vers l'orthographe (le mot, la phrase, les étiquetages natures/fonctions qui éloignent du sens et orientent la noncomplexité des lectures dans les petites classes). Cela implique que la dimension textuelle soit aussi présente que la phrastique et que ces deux dimensions soient articulées. qu’un collège d’experts des différentes universités de la FWB puisse, en concertation avec les enseignants des Hautes Écoles, l’inspection et les conseillers pédagogiques, élaborer des modules de formation des instituteurs et des régents à l’enseignement des méthodes évoquées ci-dessus ; que ces modules de formation soient exploités ensuite de façon convergente et coordonnée en formation initiale des enseignants, en formation continue, ainsi que par les inspecteurs et les conseillers pédagogiques du fondamental, de manière à ce qu’un réel changement de paradigme puisse s’opérer. Le Collège de l'Inspection, de Conseil et de Soutien pédagogiques pourrait être chargé de faire rapport annuellement au Gouvernement sur la mise en œuvre et l’efficacité de ces propositions. Recommandations spécifiques au secteur du livre L’apprentissage de la lecture peut être scindé en trois phases : déchiffrage/apprentissage, consolidation des acquis, entretien/développement de ceux-ci. - - L’école est par définition le lieu structurant pour la lecture ; pour la lecture fonctionnelle, qui donne accès aux savoirs, mais aussi pour la lecture « littéraire », à la fois plaisir et découverte. Le livre est par essence médiateur de lecture : pas d’apprentissage de la lecture sans livres à l’école (surtout pour les enfants de familles n’en disposant pas ou peu à domicile). Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 48 - La lecture s’apprend et s’exerce bien entendu sur support papier mais aussi numérique. Le numérique offre des possibilités nouvelles en matière de lecture et d’apprentissage, mais exige des compétences et un apprentissage adaptés. Pour être efficace, la promotion de la lecture requiert une action coordonnée qui pourrait se décliner comme suit : - Préapprentissage (0 à 6 ans) : o Inciter à la présence du livre dans les crèches : raconter des histoires aux enfants, commenter des images, faire parler. o En classes préscolaires : développer les animations lecture, en classe et/ou en bibliothèque par les enseignants, par des conteurs, des auteurs et illustrateurs ; lors de ces activités, prévoir des moments d’interaction. Rendre le livre de jeunesse subsidiable dans le cadre d’un décret « livre à l’école » étendu à cet enseignement non obligatoire. o Sensibiliser la sphère périscolaire (garderies, écoles de devoirs, parents) à l’importance des animations lecture. - Déchiffrage/apprentissage : o Dès la 1ère année primaire, présence massive de livres en classe : livres pour apprendre à lire, mais aussi livres pour le plaisir de lire, livres pour apprendre en général. - Consolidation des acquis (6 à 10 ans) : o Réintroduction significative du livre, sous toutes ses formes et sur tous supports dans l’enseignement : Utilisation maximale des budgets alloués par le décret « manuel scolaire » : tous types de livres et outils pédagogiques Animations lecture en classe : par les enseignants, les bibliothèques, les opérations du type « classe lecture », « auteur en classe »,… Élargissement de ces animations au monde périscolaire (garderies, écoles de devoirs) : les animateurs se déplacent là où sont les enfants. - Entretien et développement des acquis (8 à 18 ans) : o Coordination accrue des synergies entre bibliothèques et écoles autour d’animations littéraires et du livre en général. Outils : - Encouragement clair à l’utilisation de manuels et autres outils pédagogiques dans toutes les disciplines et à tous les niveaux. Révision du décret « manuel scolaire » : ouverture et décloisonnement des genres, concentration des moyens sur les 2 premiers degrés du primaire, liberté et responsabilité des enseignants dans le choix et l’utilisation des outils appropriés (et subventionnés). Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 49 - - - Formation continuée des enseignants sur des thématiques telles que la détection des difficultés en lecture et les remédiations (et l’importance des remédiations immédiates), le choix et l’utilisation du manuel scolaire, l’intégration du livre dans la vie en classe, le numérique pédagogique. Formation initiale des enseignants portant sur les mêmes thématiques. Concertation/coordination entre tous les acteurs : école, bibliothèque, garderie, activités périscolaire, parents, chaîne du livre… Ainsi la Cellule CultureEnseignement qui propose régulièrement des sélections de livres susceptibles d’intéresser les élèves de 4e, 5e et 6e secondaire (« Au bonheur de lire »), pourrait être associée à la Commission Jeunesse qui choisit « Les incontournables » à destination des plus jeunes. Concentration « médiatique » autour du livre et de la lecture à l’école et au- dehors : associer plus étroitement l’enseignement à « La Fureur de lire » en créant parallèlement une semaine de la lecture dans les classes, à l’instar de la « Semaine romande de la lecture ». Dans un cadre défini par la Commission de Pilotage, une étude universitaire pourrait évaluer les effets d’une telle politique coordonnée et intensive sur le niveau moyen atteint par les jeunes lecteurs après quelques années de fonctionnement (après 2 ans, puis 4 ans, par exemple). Cette étude s’appuierait notamment sur l’analyse détaillée des évaluations externes. Recommandations spécifiques au secteur de la lecture publique Le Conseil des Bibliothèques publiques, après concertation avec les Conseils de la langue et du livre, tient à souligner qu’il partage un certain nombre de points de vue exprimés dans leur avis. Il remarque que les propositions émises par les Conseils du livre et de la langue s’inscrivent dans le paradigme de démocratisation de la culture : rendre accessible la culture à tous. En l’occurrence ici, il s’agit de rendre accessible à tous une pratique culturelle spécifique : la lecture. Les pistes envisagées, partant du constat des « performances particulièrement faibles en compréhension de lecture et ce quel que soit le moment du cursus évalué », se concentrent sur une amélioration de la qualité de l’offre proposée aux élèves et aux personnes peu alphabétisées. Depuis toujours concernées par cet enjeu de société, les bibliothèques, plus fortement encore depuis le décret 2009, soutiennent cet enjeu de démocratisation de la lecture en l’articulant au paradigme de démocratie culturelle. « Démocratisation de la culture et démocratie culturelle ne s’opposent pas. Au contraire, toutes deux sont nécessaires pour mener à bien des politiques culturelles cohérentes. L’articulation entre les deux approches se base sur l’idée que favoriser l’accès aux arts et à la culture ne peut s’envisager qu’avec la participation de chacun, en tenant compte de sa culture ». Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 50 La position du Conseil des Bibliothèques publiques fera l’objet d’un avis qui explicitera, complémentairement à l’avis commun du Conseil de la langue française et de la politique linguistique et du Conseil du livre, les spécificités du point de vue du réseau public de la Lecture. Recommandations finales Le Conseil de la langue française et de la politique linguistique, le Conseil du livre, le Conseil des bibliothèques publiques, sont conscients des moyens importants requis par la politique proposée. Ils n’ignorent pas les difficultés liées au contexte budgétaire actuel. C’est pourquoi ils suggèrent que des sources alternatives de financement soient explorées, comme par exemple l’aide de certains projets culturels et sociaux via la « Dotation Communauté française » de la Loterie nationale. Ils souhaitent vivement que les moyens exceptionnels qui seraient dégagés par cette voie soient concentrés durant au moins 3 ans sur quelques projets stratégiques. Les Conseils sont persuadés qu’à l’issue de ce délai apparaitront déjà des résultats visibles et mesurables de la politique concertée qu’ils recommandent. Enfin, vu l’importance des enjeux pour le devenir des citoyens et de notre société, les Conseils recommandent que la mise en œuvre des mesures proposées soit largement partagée, notamment avec les milieux économiques et sociaux, le secteur des médias et, très spécifiquement, avec les acteurs de l’éducation permanente. 2.3.2. Avis n°51 du Conseil des Bibliothèques publiques (CBP) Complémentairement à l’avis commun rendu par trois instances d’avis, le CBP a souhaité remettre un avis spécifique pour le secteur de la lecture publique. Nous le reproduisons également in extenso : Le Conseil des bibliothèques publiques a pris connaissance avec grand intérêt du « Plan Lecture » présenté par Mme la Ministre. Sollicité par les Conseils du Livre et de la Langue, le CBP a participé à la rédaction d’un premier avis commun. La spécificité des missions des bibliothèques publiques nous amène néanmoins à préciser ce premier avis commun en examinant ce « Plan Lecture » du seul point de vue des bibliothèques. Les propositions émises par les Conseils du Livre et de la Langue s’inscrivent dans le paradigme de démocratisation de la culture. Rendre accessible la culture à tous. En l’occurrence ici, il s’agit de rendre accessible à tous une pratique culturelle spécifique : la lecture. Les pistes envisagées, partant du constat des « performances particulièrement faibles en compréhension de lecture et ce quel que soit le moment du cursus évalué » se concentrent sur une amélioration de la qualité de l’offre proposée aux élèves et aux personnes peu Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 51 alphabétisées (l’offre pédagogique via notamment la formation des enseignants, l’offre de manuels scolaires, l’offre de la littérature belge d’expression française dans les programmes, etc »). Depuis toujours concernées par cet enjeu de société, les bibliothèques, plus fortement encore depuis le décret 2009, soutiennent cet enjeu de démocratisation de la lecture en l’articulant au paradigme de démocratie culturelle. « Démocratisation de la culture et démocratie culturelle ne s’opposent pas. Au contraire, toutes deux sont nécessaires pour mener à bien des politiques culturelles cohérentes. L’articulation entre les deux approches se base sur l’idée que favoriser l’accès aux arts et à la culture ne peut s’envisager qu’avec la participation de chacun, en tenant compte de sa culture »17 Quelques remarques préliminaires Le Plan Lecture se préoccupe quasi exclusivement des enfants, ce qui est logique dans une perspective de rapprochement de la culture et de l’enseignement. Mais parmi les missions essentielles de notre secteur, on trouve la recherche de nouveaux publics. Il y a par conséquent des liens à établir avec les publics adultes, le secteur de l’Alphabétisation et celui de l’Education permanente notamment. La bibliothèque est mise au service des objectifs de l’enseignement. Or, elle doit jouer davantage le rôle d’acteur dans ce Plan Lecture, afin de remplir pleinement son rôle sur les plans du développement culturel et du développement territorial. Il est donc nécessaire, pour elle, d’établir des liens avec les différents acteurs de la Culture. L’accent ne doit pas seulement être mis sur l’aspect fonctionnel de la lecture. Il faut aussi mettre en avant la notion de plaisir et de développement des pratiques langagières, car le décret Lecture Publique de 2009 vise aussi l’oralité et les pratiques d’écriture, qui renforcent les capacités de lecture. La nécessité du travail en synergie avec les autres opérateurs culturels doit être renforcée : liens de partenariat avec l’enseignement, l’éducation permanente, les centres culturels. Il est question, via la délivrance d’une carte « culture-lecture », d’inscrire à la bibliothèque tous les élèves de l’enseignement obligatoire ; or toutes les bibliothèques pratiquent déjà depuis longtemps la gratuité pour l’inscription de tous les jeunes de moins de 18 ans. Inscrire systématiquement l’ensemble des élèves apportera-t-il quelque chose de neuf ? De notre point de vue, plutôt que de faire la distinction entre allochtones et autochtones, il conviendrait de distinguer public scolarisé et non scolarisé. Il est important de prendre en compte les cultures des personnes à qui l’on s’adresse. Il faut ancrer les apprenants par rapport à leur environnement. Sinon, pourquoi s’étonner de leur 17 R. de Bodt, « Culture et vous ? Dossier d’information sur le droit à l’épanouissement culturel. » Cultures et démocratie, Bruxelles 2009 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 52 résistance et de leur réaction selon laquelle « ce n’est pas pour nous » ? Si l’apprenant est reconnu et se sent concerné, donc compétent, il va participer, parce qu’il se sent capable. Les bonnes pratiques Dans cette perspective, les exemples de « bonnes pratiques » sont nombreux en bibliothèque. Nous ne les détaillerons pas ici, ceci pouvant faire l’objet de développements ultérieurs, mais nous nous contenterons de les citer : - - l’accueil d’auteurs belges francophones en bibliothèque débouchant sur des productions diverses ; les projets o « Classes-lectures » ; o « Quartier lecture » ; o « Ville éducative » ; o « Cap sur la lecture » ; les multiples ateliers d’écriture ; la participation des bibliothèques à des actions comme « La langue française en fête » ou « La Fureur de lire » l'accueil d'illustrateurs ; l'utilisation des Espaces Numériques pour des activités de formation et d'apprentissage ; les multiples ateliers théâtre et conte. A travers ces exemples de pratiques innovantes répandues dans le secteur de la lecture publique depuis le décret de 2009, nous souhaitons mutualiser les compétences et les moyens spécifiques de notre secteur pour soutenir une véritable dynamique permettant de renforcer les capacités des enfants et des adultes à interagir avec le monde et à être acteurs des contenus qu’ils abordent. Ce qui permettra à chacun de participer activement à la vie culturelle, politique, économique et sociale de notre société. Cette participation est une garantie essentielle au bon fonctionnement d’une démocratie. Implication des bibliothèques dans le Plan Lecture Le « Plan lecture » pourra s’appuyer sur l’expérience et l’enthousiasme du secteur basés sur les constats suivants : - - les bibliothèques sont au cœur d’enjeux de société prioritaires. Depuis 2009, le secteur des bibliothèques s’inscrit pleinement dans un projet global de lecture qui rassemble le social, l’éducation/formation et le culturel. les bibliothèques sont pionnières de nouvelles pratiques de démocratisation culturelle, elles sont créatrices de culture. Un lien bibliothèque-école existant de longue date, revu et réorienté vers l’avenir. Le Décret du 30 avril 2009 invite les responsables culturels concernés (et pas seulement les bibliothécaires) à un travail en profondeur avec les écoles, partenaires historiques et naturels des bibliothèques : même si les simples visites de classe sont toujours d’actualité, ce sont plutôt des projets de fond qui se développent dans la durée et qui Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 53 - positionnent enseignants et bibliothécaires sur des terrains de compétence complémentaires. Le réseau public de la lecture acteur majeur d’une mise en œuvre de la bonne gouvernance des politiques culturelles. Une pratique de la mutualisation et de la concertation déjà bien ancrée : un rôle moteur dans l’élaboration, la réalisation, l’évaluation de projets en partenariat qui décloisonnent les secteurs des centres culturels, de l’Education permanente, de la jeunesse, de l’école, etc. Quelques pistes nouvelles Il faudra tenir compte de l’enquête en cours qui déterminera quelles sont les pratiques les plus répandues en bibliothèque, et permettra d’orienter mieux encore nos actions dans la perspective du Plan Lecture. Un recueil des meilleures expériences et projets pourrait être publié dans un délai d’un an. Une attention particulière, voire un statut spécial, pourrait être accordé aux professeurs et aux nombreux étudiants de plus de 18 ans. Une expérience menée en bibliothèque pourrait être généralisée : un détaché pédagogique construit des activités de développement des pratiques langagières en lien avec la bibliothèque pour les élèves de la 1ère à la 4e primaire. Conclusion Le secteur des bibliothèques se sent donc très concerné par ce plan lecture et le Conseil des bibliothèques publiques, à travers ses différents représentants, est prêt à collaborer pleinement à la définition et à l’évaluation de ce projet. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 54 2.4. Education Permanente et Jeunesse (SGEPJ) 2.4.1. Cellule alpha/FSE Le Comité de pilotage sur l’alphabétisation (composé de représentants d’administrations de la FWB, de la Wallonie et de la Cocof) a pour missions de formuler des propositions pour l’harmonisation et la coordination des politiques d’alphabétisation. Il réalise également un état des lieux. Il est présidé par le SGEPJ. L’état des lieux comporte une partie consacrée à l’estimation des besoins, réalisée notamment à partir des données de diverses enquêtes et analyses disponibles sur les compétences de base de la population, y compris de la population scolaire. On considère généralement que l’analphabétisme fonctionnel concerne 1 personne sur 10 en Fédération Wallonie-Bruxelles. Même si les missions du Comité portent sur les adultes, son attention est régulièrement focalisée sur les difficultés persistantes d’une partie importante de la population jeunes, y compris scolarisée en Belgique, à lire et à écrire couramment. Le SGEPJ a obtenu un soutien financier important pour deux plans d’action (Wallonie et Bruxelles) déposé dans le cadre du FSE qui seront mis en œuvre par des appels à projets. En Wallonie, les bénéficiaires des formations seront des jeunes de 15 à 24 ans et à Bruxelles, de 18 à 65 ans : - - « Je prends ma place dans la société : j’écris, je compte, le lis, je jongle avec les NTIC, je m’exprime ». Ces appels à projets visent des formations à l’alphabétisation et à l’apprentissage de compétences de base, incluant nécessairement une approche réflexive sur les enjeux de société : égalité des genres, environnement, … « les métiers de la culture » : une des dimensions des appels à projets portera sur la formation de formateurs et d’animateurs dans le secteur de l’éducation non formelle (dont l’alphabétisation). Alphabétisation dans le cadre du décret sur l’éducation permanente Plusieurs associations d’éducation permanente développent des activités d’alphabétisation ou avec des apprenants. Quelques-unes ont fait de l’alphabétisation leur mission principale : Le mouvement Lire & Ecrire Communauté française, le Collectif d’alphabétisation, Alpha 5000 et Alpha Mons-Borinage. Dans le cadre de leurs activités d’éducation permanente, il est fréquent que ces opérateurs de formation en alphabétisation sensibilisent leurs participants à la lecture et collaborent avec des bibliothèques. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 55 Le Collectif d’alphabétisation, outre sa reconnaissance en axe 118, est également reconnu en axe 3.1. en tant que service pour son centre de documentation qui archive tous les ouvrages relatifs à l’alphabétisation, consultables sur place ou disponibles en prêt. Ce service a aussi créé une collection de réalisations pédagogiques destinées aux apprenants et aux formateurs. Il existe deux types de ces réalisations autour du plaisir de lire : - Valisettes de lecture autour d’un livre en particulier réunissant tout le matériel nécessaire pour une animation et un document d’accompagnement expliquant la démarche - Outil autour d’un ensemble de livres réunissant une liste d’ouvrages pour lecteurs débutants ou confirmés et des documents d’accompagnement présentant des démarches pédagogiques. Le Collectif Alpha édite aussi des ouvrages destinés aux apprenants et a réalisé un audiolivre. Dans le cadre d’une convention « hors décret », l’ASBL Vie Féminine est chargée de développer et de coordonner des programmes d’alpha féministe décentralisés et intégrés : ateliers d’Alpha féministe, création d’outils pédagogiques, développement de modules de formation spécifique à l’alphabétisation féministe. Ce projet dépasse l’acquisition de compétences en lecture et écriture. Il place le processus d’apprentissage dans une dynamique visant des enjeux de participation collective, d’émancipation de la personne et de développement d’une réflexion critique sur la société. Projet du mouvement d’éducation permanente Lire & Ecrire Communauté française autour du livre et de la lecture Lire & Ecrire (qui représente le monde associatif au Comité de pilotage) est reconnue comme mouvement et joue le rôle de réseau et de porte-parole associatif. Lire et Ecrire développe ses actions sur les 4 axes reconnus en éducation permanente. Depuis 8 années consécutives, dans le cadre de l’axe 1 de sa reconnaissance comme mouvement – thématique « accès aux droits culturels » – Lire & Ecrire Communauté française a coordonné un projet de réflexion sur la découverte et l’exploitation du livre en alphabétisation qui a abouti aux différentes éditions du ‘Printemps de l’Alpha’ entièrement consacré à cette question. Une journée pédagogique autour du livre a été organisée en 2014 à l’attention d’autres opérateurs de l’éducation non formelle, soit des associations d’alphabétisation et/ou de formateurs d’adultes. 18 La politique en matière d’éducation permanente se déploie selon quatre axes de reconnaissance pour les opérateurs concernés : 1. Participation, éducation et formation citoyennes ; 2. Formation d'animateurs, de formateurs et d'acteurs associatifs ; 3. Production de services ou d'analyses et d'études ; 4. Sensibilisation et Information. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 56 Le 3 juin 2014, en partenariat avec sa Régionale de Liège-Huy-Waremme, Lire & Ecrire Communauté française a initié pour la première fois une rencontre centrée sur le travail d’écriture des apprenants au Palais de Congrès de Liège. 14 ateliers ont été organisés et ont réuni 450 participants. Lire & Ecrire publie également une revue entièrement consacrée à la problématique de l’alphabétisation. Ce périodique trimestriel a pour objectif de produire et de diffuser réflexions, débats et pratiques sur des thèmes liés à l’alphabétisation des adultes. Chaque édition recense une sélection bibliographique en lien avec la thématique du numéro. Plusieurs articles ont déjà été consacrés à la question de la lecture. Production d’analyses et d’études dans le cadre du décret du 17 juillet 2003 relatif au soutien de l’action associative dans le champ de l’éducation permanente Les associations d’éducation permanente ont pour objectifs de favoriser et de développer, principalement chez les adultes, une prise de conscience et une connaissance critique des réalités de la société, des capacités d’analyse, de choix, d’action et d’évaluation, des attitudes de responsabilité et de participation active à la vie sociale, économique, culturelle et politique. Parmi les associations d’éducation permanente, certaines se spécialisent dans la production, d’un point de vue critique, d’analyses et d’études, soit dans l’axe 3. 2. En 2015, 29 associations d’éducation permanente sont reconnues exclusivement dans l’axe 3.2. (Analyses et études) et 50 autres associations sont reconnues dans plusieurs axes dont le 3.2. Ces 80 associations représentent 29 % de l’ensemble des associations d’éducation permanente reconnues. Les analyses et études produites par les associations d’éducation permanente reconnues en axe 3.2 ont, entre autres objectifs, de développer un point de vue spécifique sur une thématique traitée et de permettre au lecteur d’élaborer son propre jugement critique. Les nombreuses publications répertoriées touchent à des enjeux de société très diversifiés comme l’éducation à la citoyenneté, l’alphabétisation, le monde scolaire, l’environnement, le développement durable. Certains opérateurs développent des activités de type «presse associative », comme l’Agence Alter qui développe une expertise en la matière par la rédaction de publications (revue Alter Echos, numéros spéciaux,…) sur les politiques sociales et publiques abordant de nombreux thèmes de société. Avec le projet MédiaLab, l’ASBL développe un journalisme participatif et citoyen en associant des auteurs non professionnels intéressés par des questions sociales. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 57 Catalogue en ligne ADLIB des analyses et études des associations reconnues en axe 3.2. du décret relatif à l’Education permanente Le Service de l’Education permanente s’est lancé dans un projet de bibliothèque virtuelle des analyses et études produites par les associations reconnues en axe 3.2. Le logiciel de bibliothéconomie nommé Ad Lib offre l’opportunité aux utilisateurs de repérer les documents via un thésaurus de mots-clés portant sur des enjeux de société et de consulter le répertoire de l’ensemble des associations d’éducation permanente. Le volume des données est important sachant qu’en moyenne 2.000 textes sont répertoriés annuellement. Valoriser la diversité et la richesse du secteur de l’éducation permanente, faire découvrir les enjeux de participation culturelle et de citoyenneté qui le traversent sont également des objectifs de ce projet. La mise en ligne de cette bibliothèque virtuelle sur le site du Service de l’Education permanente est prévue très prochainement. Interculturalité La Maison du Conte a notamment pour mission de faire émerger dans la sphère publique et culturelle, les expressions de cultures populaires émanant des milieux immigrés afin de provoquer la rencontre et le dialogue entre des publics culturellement et socialement marqués par la diversité. Elle investit également dans un travail de mémoire et de sauvegarde des patrimoines populaires oraux, à mener avec les milieux immigrés. Par le biais d'atelier de collectage et d’animation, elle développe auprès des participants des compétences et des productions culturelles dans les domaines de l'oralité, de l'écriture, du chant et de l'image. Dans ce contexte, l’association exploite le travail de récolte de témoignages, le conte, et la tradition populaire orale comme outils de dialogue interculturel et d’échange intergénérationnel. Des collaborations sont nouées avec des opérateurs culturels et des associations d’éducation permanente qui travaillent avec des publics peu alphabétisés afin de développer ses projets. Elle réalise une publication annuelle reprenant dans ses pages : des textes de réflexion de scientifiques, chercheurs et aussi de praticiens sur l'oralité vivante et la mémoire collective ; des témoignages de « pratiques » associatives en oralité vivante en lien avec la diversité culturelle présente en Wallonie et à Bruxelles ; des extraits des différents collectages réalisés dans le cadre des ateliers Cette revue est destinée aussi bien à des artistes de l'oralité qu’à des animateurs socioculturels, des responsables associatifs, des enseignants ou au encore au grand public. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 58 La Maison du Conte dispose par ailleurs d’un Centre de ressources, de documentation et d’information. Créativité/initiative à la lecture A la suite de la publication « Il y a un lapin dans ma tasse de thé - une sélection de livres de jeunesse pour nourrir le dialogue interculturel », le Service général des Lettres et du Livre et celui de la Jeunesse et de l’Education permanente ont décidé d’organiser le 29 avril 2014 une journée de sensibilisation et de formation à l’utilisation des livres de jeunesse comme outils pour aborder le vivre ensemble et l’interculturalité. Menée en collaboration avec la Maison des Cultures et de la Cohésion sociale de Molenbeek, des professionnels venus de différents horizons (animateurs, formateurs, libraires, auteurs, bibliothécaires,…) ont présenté leur éclairage sur la thématique et diverses expériences d’animations. L’après-midi, des ateliers pratiques ont permis aux participants d’expérimenter des outils d’animation créés à partir de livres de jeunesse. Opérateurs et projets illustratifs en Education permanente. Plusieurs opérateurs reconnus ou soutenus dans le cadre du secteur de l’éducation permanente développent des projets autour de la lecture et de l’écriture dont voici quelques exemples. o Ligue des familles La Ligue des Familles, opérateur actif notamment dans les domaines de la vie familiale et du soutien à la parentalité, organise depuis de nombreuses années des prix littéraires. Son investissement dans le domaine de la littérature s’inscrit dans une volonté de réduction des inégalités, de soutien à la parentalité et de lutte contre l’exclusion. Il se traduit par l’organisation de trois prix : le prix « Versele »19, prix de littérature de jeunesse décerné par un jury d’enfants. Plus ou moins 40.000 enfants participent à cette action à laquelle sont associées bibliothèques et écoles pour récolter les suffrages des enfants. Cette action leur offre le plaisir de la lecture et la découverte de différents univers. Le prix « Forum »20 décerné à un ouvrage pour son apport au développement de l‘esprit citoyen. Les ouvrages présélectionnés sont proposés à un jury d’adultes (professionnels et parents) qui désignent le ou les lauréats. Le prix « Farniente »21 s’adresse » aux adolescents. Le comité de sélection composé d’une quarantaine de jeunes et d’adultes bénévoles sélectionnent 12 romans répartis 19 https://www.laligue.be/association/prix-litteraires/le-prix-versele https://www.laligue.be/association/prix-litteraires/le-prix-forum 21 https://www.laligue.be/association/prix-litteraires/le-prix-farniente 20 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 59 dans 3 catégorie d’âge et votent pour leurs coups de cœur. Lors de la proclamation des résultats, au cours d’une journée festive, les jeunes ont l’occasion de rencontrer et de débattre avec des auteurs de la sélection. L’équipe de ce prix anime le département Jeunesse de la Foire du Livre de Bruxelles depuis 2014. o Collaborations avec des écrivains et une maison d’édition : « La Traversée » Lire & Ecrire Luxembourg (régionale de Lire et Ecrire) réalise des ouvrages s’inscrivant dans le cadre d'une collection « La Traversée »22 conçue en partenariat avec une maison d'édition, les éditions Weyrich. Ce projet fait l’objet d’une convention spécifique hors décret pour l’édition de fictions. Ce travail original s’appuie notamment sur l’accompagnement pédagogique des auteurs, des apprenants et des professionnels du secteur de l’Alpha, dans des démarches participatives partenariales à même d’aboutir à la concrétisation de romans répondant aux exigences d’un public éloigné de l’écrit et de la lecture. A partir de dynamiques participatives, un guide d’accompagnement est élaboré avec les apprenants, les écrivains, les professionnels du secteur de l’Alpha. Autre originalité, les apprenants s’impliquent dans ce projet d’édition de la conception à la promotion de la collection qui compte actuellement 12 ouvrages. D’autres titres sont actuellement en préparation. Synergies entre secteurs du livre et d’éducation permanente : la Maison du Livre La Maison du Livre a pour mission d’impulser des idées neuves et originales autour du livre, de l’écrit et de l’écriture, via notamment des activités de créativité et de sensibilisation (ateliers d’écriture, de calligraphie, de lecture,…). Elle est un lieu de synergies entre les secteurs du livre (bibliothécaire, écrivains, éditeurs, libraires, animateurs socioculturels, publics) et le secteur de l’éducation permanente. Elle est également chargée de favoriser dans la programmation l’accès des publics fragilisés à l’écrit et de développer des collaborations avec le monde de l’Enseignement en invitant, voire en associant les publics scolaires aux activités et, le cas échéant, construire des outils de réflexion, tels que des dossiers et mallettes pédagogiques, pour les enseignants et les animateurs socioculturels. Cette initiative est soutenue conjointement par le Service Général des Lettres et du Livre et par le Service de l’Education permanente dans le cadre d’une convention pluriannuelle. 22 http://weyrich-edition.be/litterature/la-traversee Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 60 Sensibilisation à la lecture et à l’écriture dans le cadre de l’éducation permanente o Les « sacs à lire » Dans le cadre de son action, l’asbl « Gaffi » située à Bruxelles et membre du réseau d’associations « Culture et Développement », anime des ateliers « sacs à lire »23. Ces sacs rassemblent des albums destinés aux jeunes enfants et des supports didactiques et ludiques en lien avec l’histoire des livres. Cette action vise également à renforcer les liens parents-enfants. En collaboration avec une crèche, GAFFI développe un projet avec des parents en alphabétisation. Faire découvrir et diffuser les sacs à lire, accompagner les mamans inscrites en alphabétisation dans les démarches de lecture en famille, éveiller de nouvelles pratiques autour des livres et des histoires sont autant de défis que relève GAFFI. o Le travail avec des personnes incarcérées : ADEPPI L’ASBL Adeppi24 est une association qui travaille avec des personnes incarcérées. En collaboration avec la bibliothèque de Nivelles, une conteuse vient à la prison pour réaliser une activité lecture sur des thèmes de société (la différence, le regard de l’autre et sur autrui, l’identité,…) Dans le cadre de ses activités « accès à la culture », l’asbl Adeppi anime des ateliers d’écriture qui débouchent sur la rédaction du Journal de la Prison de Marneffe et du Journal des Détenus –Oxygène. o « L’essentiel » La FUNOC, association d’éducation permanente initiée par les grands mouvements syndicaux et ouvriers, propose des dispositifs de formation à des jeunes et des adultes peu qualifiés et peu scolarisés. Dans le cadre de ses actions, elle développe un outil intitulé « L’essentiel », destiné à ses apprentis afin de ramener dans l’écrit les publics qui en sont généralement exclus. Ce site25 présente, dans un langage simple, des articles courts traitant de thématiques sociales De nombreuses autres associations mériteraient d’être citées. Celles-ci offrent, notamment au travers d’ateliers d’écriture, de groupes de discussions, de l’apprentissage de l’art du conte, d’activités culturelles, l’accès à la lecture et à l’écriture de publics souvent fragilisés et favorisent leur participation citoyenne et critique. 23 http://www.gaffi.be/Le-sac-a-lire-un-tresor-a-partager http://www.adeppi.be/index.php 25 http://www.journal-essentiel.be/?-Qui-sommes-nous24 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 61 o Les écoles de devoirs Dans le secteur des écoles de devoirs, la lecture, et plus largement le rapport à la langue écrite, est évidement un incontournable. On y retrouve bien sûr l’apprentissage de la lecture mais aussi les deux fonctions de celle-ci, la lecture informative et la lecture « plaisir » (littérature,…). Si les écoles de devoirs sont les acteurs de première ligne auprès des enfants, celles-ci dépendent de l’ONE. Par contre, les coordinations des écoles de devoirs, ainsi que la fédération francophone des écoles de devoirs, ancrées en jeunesse, développent elles aussi cet axe. Elles le font au travers de la formation (qualifiante et continuée) qu’elles organisent à l’intention des animateurs et des coordinateurs. Parmi leur offre de formation actuelle, on trouve : - « Du parler au lire : Comment aider les enfants à mieux maîtriser la langue française ? » ; « L’album jeunesse : un outil ludique d’apprentissage » ; « Lire et comprendre les énoncés et les consignes ». Elles offrent également des ressources en lecture à la disposition des écoles de devoirs via leurs centres de documentation (et ce parmi d’autres ressources pédagogiques telles que des jeux, des supports didactiques, etc.) Enfin, des partenariats sont également développés entre les coordinations et les acteurs culturels proches géographiquement tels que des bibliothèques, des associations, des opérateurs alpha tels que, par exemple, Lire et Ecrire pour la coordination de Bruxelles. 2.4.2. Secteur Jeunesse Littérature et Jeunesse : Indications ASBL Parmi les organisations de jeunesse, Indications oriente la majeure partie de son activité autour de la lecture et de la production d’écrits. Ateliers d’écriture, écriture de théâtre, création d’une plateforme « karoo.me, site critique et de création culturelle ». Cette plateforme présente plusieurs rubriques médias culturels dont les livres et la littérature. On y parle festivals de littérature, librairies, auteurs, poésies et ouvrages. L’objectif d’Indications est « d’éveiller l’esprit critique des jeunes et de les sensibiliser par la pratique aux différents langages artistiques ». D’autres acteurs du secteur orientent aussi une partie de leurs activités vers la lecture et l’écriture tels le Centre de jeunes du CEDAS26 qui développe des activités de journalisme, des 26 http://www.cedas.be/ Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 62 ateliers d’écriture ou la Baraka, dont le public est composé en partie de primo-arrivants, qui porte en son sein des collectifs d’écriture, de production de slam et d’écriture théâtrale. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 63 2.5. Coopération Education Culture (CEC) Créée en 1977, CEC est une ONG culturelle agrée par la Coopération belge au développement. Ses champs d’intervention sont l’interculturalité, la diversité culturelle, les échanges nordsud et la coopération culturelle en lien avec des partenaires en Afrique et dans les Caraïbes. Ses Modes d’intervention sont la promotion culturelle, l’éducation permanente, la déconstruction des stéréotypes sur l’Autre, la médiation culturelle et l’éducation par la culture. Méthodes - - Faire découvrir les cultures contemporaines d’Afrique et des Caraïbes, et plus particulièrement les littératures. Créer des espaces de réflexion sur l’influence des images dans notre perception de l’Autre (Nord-Sud et Sud-Nord). Proposer des services de médiation culturelle aux structures culturelles – écoles, associations, bibliothèques, maisons de jeunes, etc. - pour encourager l’ouverture au monde et le débat sur l’interculturalité, les échanges Nord-Sud, pour attirer l’attention sur l’impact des préjugés dans nos relations à l’Autre et sur l’importance de la culture en faveur du développement. Echanger avec des partenaires en Afrique et dans les Caraïbes sur la pertinence de de ses outils et de ses thématiques. Moyens - Une bibliothèque de prêt ouverte au public, spécialisée en littératures africaines et caribéennes Des rencontres littéraires en présence des auteurs Des expositions pédagogiques itinérantes Des publications Des animations pédagogiques Un cours sur les littératures d’Afrique et des Caraïbes Une mise en réseau d’acteurs culturels du Nord et du Sud… Pistes et propositions d’actions nouvelles en Fédération Wallonie-Bruxelles - Être reconnu en tant qu’organisme d’éducation permanente Intégrer l’Espace Césaire, la bibliothèque spécialisée de CEC en littératures d’Afrique et des Caraïbes, dans le réseau des bibliothèques de la Ville de Bruxelles Élargir la section « littérature de jeunesse » et « BD » de l’espace Césaire Promouvoir une sélection d’albums pour enfants d’éditeurs et auteurs africains et caribéens durant la Fureur de Lire Organiser un Festival littéraire « Femmes, migrations et littératures », en présence d’autrices du Sud Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 64 - - - Encourager la diversité culturelle au sein des établissements scolaires par l’ouverture des programmes de lecture aux littératures d’Afrique et des Caraïbes. Mettre à disposition des enseignants des outils pour faciliter la découverte des littératures d’Afrique et des Caraïbes : expositions, WEBdocumentaires, site de promotion LITTAFCAR.ORG, plateforme de cours en ligne, fiches pédagogiques sur une sélection de livres. Développer de partenariats avec d’autres bibliothèques, qui partagent les objectifs de CEC. Soutenir la publication des numéros de la collection « Intersections », une collection pour la promotion des littératures d’Afrique et des Caraïbes, à laquelle sont associés de jeunes belges francophones, mais également des jeunes d’Afrique et des Caraïbes. Décliner le site internet développé par CEC pour la promotion des littératures d’Afrique et des Caraïbes (littafcar.org), à l’usage d’autres littératures, par exemple, la littérature belge francophone, ou plus largement les littératures francophones. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 65 3. La Cellule Culture-École Outre le suivi des appels réalisés dans le cadre du décret « culture-école », la cellule cultureécole développe des projets en lien direct avec la lecture et le livre. La Bataille des livres Il s’agit d’une activité internationale de promotion de la lecture à destination des élèves des 3è, 4è, 5è et 6è années de l’enseignement fondamental. Un groupe d’enseignants de la Suisse romande s’est penché sur le problème : "comment motiver ses élèves à la lecture ?" et s’est constitué en comité organisateur d’une structure mettant en compétition leurs classes à un moment de l’année, réunies dans un lieu unique, sur base d’un questionnaire qui interrogeait les élèves sur le contenu d’une trentaine de romans de jeunesse, lus dans l’année. L’enjeu pour l’élève était avant tout de défendre le prestige de son école. Rapidement, la structure suisse a abandonné cet esprit de compétition et s’est tournée vers d’autres horizons de la Francophonie pour toucher actuellement, grâce aux nouvelles techniques de communication, un public de plus de 20.000 jeunes. Aujourd'hui, pas moins de 6 pays (le Québec, le Sénégal, Haïti, la Suisse, la France et la Belgique) participent à cette activité. Cette diversification internationale apporte évidemment une plus-value pédagogique intéressante, dans la mesure où les élèves découvrent, à travers la lecture de romans et d'albums illustrés, des univers sociologiques très différents du leur. Pour l'édition 2015-2016, la « BDL » en sera à sa dix-neuvième année d’existence. Objectifs - Stimuler et développer le plaisir de lire chez les enfants de 8 à 12 ans. Fournir aux participants, une sélection variée de romans francophones d'Europe, d'Afrique et d'Amérique. Offrir une ouverture sur le monde (réflexion, connaissance, tolérance) par la lecture. Favoriser les échanges culturels entre les classes des différents pays participants. Organiser des animations autour du livre en classe. Rapprocher les jeunes lecteurs du monde des auteurs via des ateliers d'écriture en ligne ou des rencontres. Sensibiliser les jeunes à l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication grâce aux activités proposées sur le site international de la BDL. Collaborations L’Asbl « Contalyre », et plus précisément sa présidente Régine Barat, a introduit ce projet en Belgique francophone il y a plus ou moins douze ans. A cette époque Léo Beeckman du Service de la Promotion des Lettres, en collaboration avec l’Asbl « Contalyre », s’occupaient de la bonne organisation de l’activité en Communauté française. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 66 Lors de la rentrée scolaire 2007, un transfert a été organisé entre l’AG Culture et la Cellule Culture-Enseignement qui depuis est en charge de la gestion administrative de l’activité. L’Asbl « Contalyre » est quant à elle responsable de la partie pédagogique. Pour cette édition 2015-2016, la Cellule Culture-Enseignement travaille en étroite collaboration avec le programme « Ecrivains en classe » du Service de la Promotion des Lettres pour subventionner un atelier d’écriture. Ce même service propose également la possibilité aux classes inscrites de recevoir un auteur. Nombre de classes touchées Pour cette édition 2015-2016, 160 classes peuvent s’inscrire à l’activité : - 40 classes en série A (troisième année de l’enseignement primaire) 40 classes en série B (quatrième année de l’enseignement primaire) 40 classes en série C (cinquième année de l’enseignement primaire) 40 classes en série D (sixième année de l’enseignement primaire) Les demandes de participation sont prises en compte par ordre d’arrivée. Dans un second temps et par souci d’équilibre, une sélection des classes candidates est opérée par année d’étude et par province. La sélection des livres La sélection des livres est faite par un comité international composé d'enseignants et de pédagogues et est opérée sur base de plusieurs critères : - La lisibilité du texte par des enfants de 8 à 12 ans La diversité culturelle ; La possibilité d’entrer en contact avec un auteur ; La qualité de l’écriture; La pertinence du propos (chaque année, les élèves choisissent également leurs livres préférés, ce qui permet au comité international d’orienter les sélections pour les années suivantes). Les trente livres sont divisés en deux sélections. La première reprenant les livres lus par les six pays participants et la seconde propre à chaque pays. Une telle sélection est nécessaire vu la diversité culturelle des participants et le degré d'éducation de ceux-ci. Chaque enfant lit le nombre de livres qu'il souhaite. Le but est que la trentaine de livres soit lue par l'ensemble des élèves de la classe et non pas par chaque élève. Cela permettra aux lecteurs de s'échanger des livres, de véhiculer leurs impressions ressenties à la suite de la lecture de ceux-ci, voire même de se donner l'envie mutuellement de lire un autre livre. La répartition dans la classe de ± 30 livres différents à lire par l'ensemble de la classe, permet une circulation aisée des livres entre les élèves. La variété des thèmes repris est également Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 67 plus vaste. Chaque élève choisit les livres qu'il souhaite découvrir. Il en va de même pour le nombre. Celui-ci variera en fonction de l'élève. Pour pouvoir répondre aux questions lors des jeux « BDL » tous les livres devront être lus. Ce qui oblige les élèves à mettre en place une dynamique de groupe qui inclut aussi bien les meilleurs lecteurs de la classe que les plus faibles. L'élève pourra s'aider d'un cahier de notes dans lequel il pourra y inscrire les détails des personnages, des lieux de l'histoire lue. Cela permettra au lecteur d'améliorer l'analyse de ses lectures et de sa prise de notes. Lis-Nous une histoire (LN1H) Activité intergénérationnelle réservée aux enfants des classes maternelles et aux personnes retraitées. Ce programme existe depuis 2004 et est géré par la Cellule Culture-Enseignement. Collaborations Plusieurs ASBL spécialisées en littérature pour les tout petits dispensent des formations à des bénévoles retraités. Onze bibliothèques en Belgique francophone sont partenaires de l’opération. Leur rôle : - accueillir la formation « Lis-nous une histoire » ; promouvoir l’activité auprès des écoles de leur commune et alentours ainsi qu’auprès de leurs lecteurs retraités ; assurer la gestion administrative des bénévoles ayant suivi la formation LN1H La CCE indique que cette activité serait en perte de vitesse et doublée par des initiatives des pouvoirs locaux. Le Prix des Lycéens Créé en 1993 et décerné tous les deux ans, le Prix des lycéens de Littérature offre aux élèves de 5e et 6e secondaire l'occasion de lire cinq romans belges contemporains d’expression française avant d’élire leur favori. La formule séduit par la qualité de son projet pédagogique et de son organisation, si bien que le Prix des lycéens s’impose aujourd’hui comme une référence dans le milieu éducatif (il est entre autres nommément cité dans le programme d’enseignement du français du réseau libre). La dernière édition du Prix a rassemblé 3.000 jeunes issus de plus de septante établissements scolaires de Wallonie et de Bruxelles, tous types d’enseignement (général, technique et professionnel) et réseaux confondus. Objectifs et mise en pratique L’objectif que poursuit le Prix des lycéens est double : faire découvrir (ou retrouver) le plaisir de lire aux élèves tout en les invitant à mieux connaître notre littérature Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 68 contemporaine. Les cinq romans qui leur sont proposés sont sélectionnés par un comité de professeurs de français sur base de leurs qualités littéraires mais aussi en fonction de l'attrait qu'ils peuvent exercer sur un jeune public. En pratique, les élèves disposent d'une période qui s'étend d’octobre à avril pour lire les livres et leur attribuer une note en s'appuyant sur une grille de critères objectifs établie avec l'aide de leur professeur. Outre le Prix des lycéens, un Prix spécial, dont l’intitulé a été imaginé par les jeunes jurés, est également décerné à chaque auteur à l’issue d’une journée d’intenses débats à laquelle prennent part les délégués de classes. Loin de rester de simples « consommateurs de culture », les élèves sont amenés à devenir eux-mêmes créateurs, en produisant des travaux variés inspirés de leurs lectures. Tout au long de l'année scolaire, l'imagination ne manque pas dans les écoles, comme en témoignent les travaux publiés sur le site www.prixdeslyceens.cfwb.be. La créativité des adolescents s'y exprime sous les formes les plus variées : de l’exercice de style à la planche de BD, en passant par le modélisme ou la vidéo. Les moins timides sont également mis à contribution pour animer la cérémonie de remise des Prix qui réunit au mois de mai plusieurs centaines d’élèves et leurs professeurs autour des auteurs. Mais l’aspect du Prix qui remporte sans conteste le plus de succès est la possibilité offerte aux jeunes de recevoir les écrivains en classe afin d’approcher au plus près les réalités du monde littéraire, en collaboration avec la cellule « Ecrivains en classe » du Service de la Promotion des Lettres. Pour quels effets ? Outre les compétences développées par les élèves dans le champ littéraire, les professeurs notent aussi des bénéfices collatéraux liés à leur participation au Prix des lycéens : plus d’intérêt pour le cours de français en général ainsi qu'un climat de classe amélioré grâce à la dynamique de groupe et à l’émulation induites par le projet (partage d’idées lors des débats, préparation collective des rencontres avec les auteurs, échanges interscolaires, etc.). A l’issue de chaque édition, un rapport d’évaluation établi sur base des questionnaires de satisfaction remplis par les participants fournit des données objectives sur les effets induits par leur participation au Prix des lycéens (rapport d’évaluation 2015 en annexe). Perspectives L’objectif à moyen terme n’est pas tant l’augmentation du nombre de participants – qui ne pourrait se faire qu’aux dépens de la dimension humaine unanimement appréciée dans la formule actuelle - que l’amélioration constante du service offert, en tenant compte des demandes des utilisateurs. Il apparaît à ce titre que l’achat des livres nécessaires à l’instauration des tournantes de lecture dans les classes représente, pour un nombre croissant d’écoles, un écueil financier que la série de 5 livres offerte par le Ministère ne suffit plus à combler. L’objectif du Décret Culture-Ecole du 24/3/2006 de donner à tous les moyens d’accéder à la culture serait ici mieux rencontré si une seconde série des 5 livres en lice pouvait être mise à disposition de chaque classe participante. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 69 4. Secteur de la petite enfance Promotion de la lecture auprès des enfants, une mobilisation de l’ONE Début des années 2000, les résultats des enquêtes PISA et PIRLS ont amené à mettre en place un programme de sensibilisation à la lecture des enfants de 0 à 6 ans en étant attentif au fait que l’utilisation du livre au sein des familles est porteur d’inégalités sociales, dépendant de facteurs économiques (coût du livre), socio-culturels (le livre n’a pas la même représentation dans toutes les cultures et tous les milieux sociaux), cognitifs (certains parents ne maîtrisent pas la lecture). C’est ainsi que depuis 2003, des coins et des activités lecture sont organisés dans les consultations pour enfants de l’ONE, certains milieux d’accueil et lieux de rencontre entre enfants et parents. Les principaux objectifs sont de : - favoriser la rencontre autour des livres en créant des espaces permettant aux enfants et aux parents de découvrir le plaisir de lire ; permettre aux enfants et aux parents d’avoir accès à des livres de qualité, tant au niveau des images que du texte ; sensibiliser les professionnels à l’importance du livre et à son introduction au sein des familles précarisées ; sensibiliser les enfants et les familles afin de faire « entrer » le livre dans les foyers précarisés et y impulser une habitude de lecture. Les « coins lecture » dans les consultations pour enfants Les « coins lecture » organisés ont pour principaux objectifs de présenter le livre comme un objet ludique et pas seulement comme un outil d’apprentissage, d’associer le livre à un moment de plaisir, de donner le goût de la lecture mais aussi d’amener la famille à considérer la lecture comme un moyen de communication et d’échange affectif. Ces « coins lecture » sont installés au sein des consultations pour enfants de l’ONE, lieux privilégiés pour favoriser les contacts entre l'univers du livre, le jeune enfant et ses parents et pour amener l'enfant, dès le plus jeune âge, à apprivoiser et manipuler le livre pour développer le plaisir de lire. Objectifs - favoriser la rencontre autour des livres pour donner le goût de lire ; permettre l’accès à des livres de qualité, tant au niveau des images que du texte ; inviter les enfants à découvrir toute la richesse de la langue du récit qui permet une rencontre autour de l’émotion et qui favorise un accès au langage ; faciliter l'accès à l’objet livre en le faisant vivre de manière ludique ; permettre aux parents de découvrir que le livre n’est pas seulement un objet d’apprentissage mais qu’il est dans un premier temps un objet affectif ; Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 70 - créer des conditions affectives et un climat convivial permettant à tous les enfants d’appréhender le domaine de l’écrit avec confiance et liberté. Description Afin de donner aux consultations l’occasion de développer dans leurs locaux un coin lecture pour les enfants de 0 à 6 ans et leurs parents, les consultations reçoivent un "kit" de base composé d'une soixantaine de livres, un coffre pour le rangement des livres, une couette et deux coussins en guise de tapis de sol. Au préalable, un bénévole, membre du comité de la consultation, doit suivre trois journées de formation spécifique à l'éveil de la lecture et à l'animation autour du livre. Les objectifs de la formation, qui ont quelque peu évolué au cours des 10 années de mise en œuvre des formations en vue de s’adapter à la réalité des consultations, restent principalement les suivants : - apprendre à animer une lecture pour un tout-petit ; savoir lire de façon expressive la moitié des livres du kit ; être capable de communiquer aux parents l’importance de sensibiliser, dès leur plus jeune âge, les enfants aux joies et à la richesse de la lecture ; pouvoir informer et conseiller sur le choix d’un livre ; utiliser la comptine pour introduire un livre. Dès les origines du projet, les consultations ont été invitées à consolider et favoriser leur coin lecture par la création de relais, de partenariat avec une bibliothèque, un centre culturel ou toute autre association proche avec laquelle il leur semblait pertinent de nouer des liens. Les modalités pratiques d’organisation du coin lecture (horaire, animateur, etc.) ainsi que les partenariats développés font l’objet d’une description annuelle dans le programme annuel d’activités de la consultation, ce qui nous permet d’évaluer à +/- 300 le nombre de consultations collaborant avec des bibliothèques. Ces partenariats se déclinent sous différentes formes : information sur l’existence de la bibliothèque, visite de la bibliothèque, animations communes, détachement d’une bibliothécaire pour l’animation du coin lecture, etc. Mise en œuvre Depuis 2003, des sessions de formations de 3 jours sont organisées, annuellement, sur tout le territoire de la FWB. De 2003 à 2009, l’ONE a collaboré avec la Ligue des Familles pour la mise en œuvre générale du projet « coin lecture » et particulièrement pour les formations dispensées par des formateurs de la Ligue. En 2010, la Ligue des Familles s’est retirée du projet à sa demande. Les formations sont depuis lors confiées à des opérateurs de formation externes sélectionnés au terme d’une procédure de marché public. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 71 Les formations de base de 3 jours organisées sur la période 2003-2015 ont permis de former quelques 1.500 bénévoles et d’équiper en parallèle pas moins de 500 consultations d'un kit lecture de base. Ce kit est amené à évoluer régulièrement dans la mesure où nous disposons d’un budget bisannuel pour procéder à l’achat de nouveautés, ce qui permet aux consultations de disposer actuellement d’une centaine de livres allant du livre en tissu pour nourrisson à la BD pour les aînés de la fratrie qui se rendent ponctuellement à la consultation. Une collaboration avec le Service Général de la Culture devrait se mettre en place lors du prochain choix de livres supplémentaires, prévu en 2016, afin de promouvoir des écrivains belges francophones. Ensuite des formations de base de 3 jours, des journées de suivi et de partage des pratiques ont très rapidement été proposées aux bénévoles déjà formés afin d’approfondir le thème, de poser les questions issues de leurs pratiques ou encore de rencontrer et d’échanger avec d'autres bénévoles animant un coin lecture en consultation. Depuis plusieurs années, les journées de partage des pratiques s’articulent autour d’un thématique coin lecture et/ou éveil musical - contes, comptines et jeux de doigts, marionnettes - et sont proposées aux bénévoles formés à l’animation d’un coin lecture et/ou d’activités d’éveil musical. Les activités lecture dans le secteur de l’accueil Dans le secteur de l’accueil, des activités de formation destinées aux professionnels de l'accueil 0-3 ans et 3-12 ans, axées sur la thématique de la lecture sont organisées chaque année. Des « coins lecture », mis en œuvre par des puéricultrices, sont également organisés dans les milieux d’accueil. Chez les accueillantes, des « conteuses » viennent raconter des histoires aux enfants. Certains lieux d’accueil organisent un service de prêt de livres aux parents et des partenariats locaux avec des bibliothèques publiques sont mis en œuvre. Des exemples concrets d’activités développées dans les milieux d’accueil sont présentés ciaprès. Début 2013, le service « Ecoles de Devoirs » (EDD) de l’ONE entame sa réflexion sur les relations entre les écoles de devoirs et les bibliothèques publiques. Il se pose la question de la faisabilité d’une convention entre les deux secteurs afin de dynamiser les initiatives déjà mises en place sur le terrain et de les développer sur l’ensemble de la FWB. Un contact est pris avec le responsable du Service de la Lecture Publique pour lui présenter le secteur des EDD et envisager avec lui, les collaborations possibles ou les actions communes à mettre sur pied. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 72 Suite à ce contact, les EDD, leurs caractéristiques et leurs missions ont été expliquées aux opérateurs d’appui du réseau public de la lecture. Ceci avec l’espoir que les bibliothèques centrales prendraient contact pour la mise sur pied de collaborations particulières sur le terrain. Le Service de la lecture publique est bien conscient qu’en termes de développement de la lecture, les EDD jouent un rôle primordial et que les enjeux d’une collaboration peuvent être importants pour les bibliothèques pour lesquelles les primo-arrivants sont un public prioritaire. La problématique de l’accès au livre pour la population d’enfants fréquentant les écoles de devoirs est d’autant plus prégnante qu’elle est en relation avec le manque de moyens, tant des écoles de devoirs qui ne peuvent pas mettre à disposition une bibliothèque de littérature de jeunesse digne de ce nom, que des familles en situation de précarité pour lesquelles l’achat de livres est parfois impossible ou éloigné des habitudes culturelles. Pour pallier à cette difficulté de l’accès au livre pour les enfants issus de familles précarisées plusieurs axes de travail seront investigués, dont : - - sensibiliser les écoles de devoirs à l’importance du livre et particulièrement pour les enfants issus de familles précarisées en développant cette thématique dans les pages Internet du service EDD avec la collaboration du Service de la lecture publique et des liens entre les deux sites Internet (ex. Promotion du concours « La petite Fureur ») ; reprendre les démarches entamées en 2013 afin de promotionner les collaborations entre bibliothèques publiques et écoles de devoirs. Ces collaborations peuvent prendre diverses formes comme l’organisation d’ateliers lecture au sein des EDD (avec ou sans la participation des parents), la mise à disposition de coffres à livres, etc. Enfin, les lieux de rencontre enfants et parents constituent des lieux privilégiés de soutien à la parentalité. Les activités lecture y trouvent largement leur place (voir exemples ci-après). Les collaborations avec le Service général des Lettres et du Livre Enfin, depuis 2015, un partenariat avec le Service Général des Lettres et du Livre a donné lieu à la réalisation d’une brochure de sensibilisation au plaisir de lire avec le tout petit ainsi qu’à la confection d’un livre destiné à en familiariser l’enfant, dès la naissance27. Ces deux documents seront distribués, tout le long de l’année 2016, à tous les parents dès le premier mois qui suit la naissance de leur enfant via les TMS de l’ONE. La brochure d’information sur l’importance du plaisir de lire avec le tout petit, accompagnée du livre, a été présentée lors de la « Fureur de lire » 2015. 27 Voir le chapitre consacré à l’opération « La Fureur de Lire ». Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 73 Une collaboration avec le Service Général des Lettres et du Livre devra également se mettre en place dans le cadre de la formation continue des professionnels ainsi que lors du prochain choix de livres pour le kit lecture dans les consultations afin de promouvoir des écrivains belges francophones. Des conventions avec les bibliothèques publiques sont également mises en œuvre avec certains milieux d’accueil et consultations pour enfants. Un programme de guidance parental pour le développement du langage de l’enfant Par ailleurs, le constat posé en matière de développement du langage par l'Office de la Naissance et de l’Enfance est alarmant : en effet, 50 % des enfants âgés de 30 mois fréquentant ses consultations présentaient un retard ou un trouble du langage. Ces données, issues de la BDMS (Banque de Données Médico-Sociales) de l'ONE, viennent d'être confortées par les résultats finaux d’une recherche-action interuniversitaire depuis 2012 au sein de consultations pour enfants de l'Office. Dans de nombreuses études mais aussi dans les données de la BDMS, les retards de langage ont pu être associés à un faible niveau de scolarité de la mère et aux faibles revenus des parents. L'ONE a dès lors mené une recherche-action sur une période de 3 ans qui vise à soutenir les parents dans l'apprentissage du langage avec leur enfant par un programme de guidance parentale. Les résultats de cette recherche-action démontrent que des actions menées précocement (avant l’âge de l’entrée en maternelle) dans le cadre de consultations pour enfants de l’ONE, sont susceptibles d’améliorer significativement et durablement l’apprentissage du langage chez de très jeunes enfants. C’est pourquoi, l’ONE désire diffuser au maximum les résultats de cette recherche tant au niveau des professionnels de la petite enfance (brochures, formations, préparation d’outils d’animation) que des parents (outils de sensibilisation)28. Suivant le modèle développé dans la recherche, des séances d’animations à l’intention des parents et des enfants seront développées dans le cadre des PSP là où les indicateurs de langage sont les plus défavorables. Ces initiatives nécessiteront des moyens humains spécifiques formés à ces interventions comme des logopèdes. 28 La guidance parentale : un outil pour soutenir le développement langagier, Anne-Lise Leclercq, Trecy Martinez-Perez, & Christelle Maillart, Université de Liège, novembre 2014, http://www.one.be/fileadmin/user_upload/professionnels/Recherche/rapport_final_recherche_langage_15_ja nvier_web_ONE.pdf Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 74 Quelques expériences d’activités menées dans les milieux d’accueil par subrégion o Subrégion de Bruxelles Crèche communale du Homborch Contexte l’activité : depuis 2011, organisation d’un partenariat avec la bibliothèque du Homborch. Descriptif de l’activité : - Tous les lundis matins, les enfants des 3 derniers groupes d’âge (grands moyens) et les 2 groupes de la section des grands se succèdent pour suivre l’animation. Elle dure 20 minutes/groupe. C’est une conteuse qui anime et raconte des histoires, le tout agrémenté de quelques chansonnettes. - En parallèle, les puéricultrices lisent des livres, à différents moments de la semaine, pratiquement tous les jours chez les moyens, sans rituel précis. C’est selon le temps disponible, l’ambiance, etc. Par contre, chez les grands, une histoire est racontée après le change du midi, juste avant d’aller à la sieste. - Un « coin lecture » est prévu chez les grands et les moyens. Des livres, cartonnés, plastifiés ou en tissus sont à disposition permanente des enfants. - Dans le bureau de la direction se trouve une bibliothèque où le personnel peut venir chercher « les beaux livres », que les puéricultrices racontent ou que les enfants peuvent manipuler avec elles , sous surveillance de l’adulte, pour apprendre à ne pas les abimer. - Chez les bébés, des livres en tissus sont prévus dans le bac à jeux. Selon l’âge des enfants, des histoires peuvent déjà être racontées surtout par le chant afin de faciliter le développement du langage. - Le milieu d’accueil est abonné annuellement à l’Ecole des Loisirs (bébémax et titoumax) et à Popi. SAEC d’Uccle Le milieu d’accueil a un partenariat avec la bibliothèque d'Uccle-Centre. Tous les derniers vendredis du mois la conteuse se rend chez une accueillante. Une autre rejoint le SAEC avec tous les enfants des différents lieux d’accueil. Par ailleurs, les accueillantes lisent régulièrement des livres aux enfants. Prégardiennat de Forest « Aux Bout'chics » Descriptif de l’activité : l'activité lecture est quotidienne. Des livres sont laissés à disposition des enfants, au 1° étage, dans des pochettes fixées au mur (à hauteur des enfants). Au lever de sieste, au moment de passer à la salle de bains, des livres sont disposés sur les tables à la portée de chaque enfant. Des livres sont également mis en scène comme n'importe quel autre jeu (dinette, poupée...) 2 à 3 fois par semaine. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 75 Une ou des histoires sont lues vers 17 h (nombre d'enfants restreint) tous les jours. Certains enfants apportent des livres de la maison ; ceux-ci seront lus par la puéricultrice durant la journée. Une des puéricultrices, vient de terminer une formation proposée par le théâtre de la Guimbarde, axée sur la lecture. MCAE de Forest Ce milieu d’accueil s’adresse essentiellement aux familles en démarche d'insertion professionnelle, aidées par le CPAS de Forest. Le MA est très proche d'un home pour personnes âgées. Descriptif des activités : Durant l’accueil du matin, 3 à 6 livres sont racontés aux enfants. Une fois par semaine, un atelier “expression verbale” est organisé par les puéricultrices. Le livre est au centre de l’atelier. Une caisse avec un ensemble de livres est accessible aux enfants à tout moment. A certains moments de la journée (en attendant les repas, en fin de journée, etc.), les puéricultrices racontent des histoires. Des activités dans le cadre d’un projet intergénérationnel sont également organisées comme des animations avec une conteuse en 2012-2013-2014 et, ponctuellement, une personne âgée vient raconter une histoire. L’équipe a suivi un module de formation à l’animation (« Il était une fois ») qui s’est déroulé sur une journée et demi au sein même du milieu d’accueil par « Pescalune » (opérateur de formation agréé par l’ONE). La formation a permis à l’équipe d’améliorer ses animations « contées » en les agrémentant de comptines, de jeux de doigts, de marionnettes…. Prêt de livres aux parents : des prêts de livres à certains parents intéressés peuvent être organisés et une petite bibliothèque avec des livres pédagogiques pour les parents et les enfants a été créée au sein du milieu d’accueil. o Subrégion de Liège Crèche des Franchimontois - section "Les P'tits Bouts T'Chiques" Partenariat avec la bibliothèque du quartier St-Léonard -Ville de Liège. Le 3ème mercredi de chaque mois durant 30’, deux bibliothécaires viennent à la crèche avec une boîte remplie de livres. Les puéricultrices installent les grands et les moyens au « coin doux ». L'activité se déroule en deux phases : - deux bibliothécaires commencent par lire plusieurs petites histoires ; ensuite, les puéricultrices et les bibliothécaires divisent le groupe en plusieurs petits groupes et racontent individuellement des histoires. Certains livres restent en prêt dans le service. De plus, les puéricultrices ont mis en place un « rituel lecture » : avant chaque repas de midi, elles racontent une petite histoire. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 76 Crèche Opéra II - Ville de Liège Contexte de l'activité : Un partenariat s'est dessiné avec la Bibliothèque des Chiroux. Chaque premier et 3ème mardi du mois (hors congés scolaires) une activité lecture est organisée. L'activité s'organise dans une petite pièce confortable au sein de la bibliothèque et réservée à cette fin. La bibliothécaire des Chiroux conseille des livres aux parents et aux enfants. Des stagiaires en logopédie prennent aussi part à l'activité. Des livres peuvent être empruntés sur place, grâce à la carte d'emprunt au nom de la crèche. Les puéricultrices demandent à la bibliothécaire une sélection qu'elle trouve adaptée à l'âge des enfants (service bébé et/ou service grand). L'activité lecture peut ainsi se poursuivre au sein du milieu d’accueil. Crèche Outremeuse Contexte de l'activité : partenariats avec la bibliothèque communale d'Outremeuse (prêt régulier de livres) et avec la HEL Liège, département de logopédie (présence de 2 stagiaires logopèdes chaque semaine, tous les mardis de 15 à 18h). Des puéricultrices suivent également une formation « Babillage » et « L'art et les tout- petits ». Descriptif de l'activité : les matinées, les enfants sont installés dans un petit coin lecture dans la salle de jeux en compagnie de la puéricultrice. Milieux d'accueil de type familial autonome - Co accueillantes AEA-Hannut Elles utilisent le livre et la lecture comme activité proposée aux enfants au même titre qu'elles pourraient proposer un coloriage. L'histoire ou l'image n'est qu'une excuse pour manipuler et ainsi permettre à l'enfant d'être un peu plus acteur de ce qui se raconte. Par exemple, il arrive à l'accueillante de créer des marionnettes à l'effigie des personnages du livre. La manipulation du livre étant pour elles une étape importante, elles privilégient l'achat de livres d'occasion. L'histoire fait aussi partie du rituel « avant la sieste » : un temps offert où chacun peut se poser, découvrir une histoire qui le prépare au sommeil. o Subrégion du Hainaut Crèche « L’arbre à cabanes » à Gosselies Contexte de l'activité : la crèche collabore avec une bibliothèque pour l'organisation d'activités de lecture. L'Entreprise de Formation par le travail à Marcinelle (EFT chantier) a mis en avant cette année une formation à la lecture avec des formateurs français en vue de développer le langage chez les jeunes enfants issus de familles précarisées. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 77 SAEC–PO : Administration communale de Silly Contexte de l'activité : la bibliothécaire va faire des ateliers lecture chez les accueillantes et une activité conte est aussi réalisée lors de la consultation de l’ONE. ME « Les Petits Fripons » – Administration communale de Silly Contexte de l'activité : une puéricultrice assure des ateliers lectures à la Maison d’Enfants « Les petits fripons ». La bibliothécaire passe régulièrement mettre des livres à la disposition des enfants. La puéricultrice gère l’atelier dans le petit « coin lecture ». Les livres sont adaptés aux enfants (le toucher, le cri des animaux, les instruments de musique, les légumes, etc.) Dans certains cas, à la suite de l’atelier lecture, il y a un petit atelier culinaire réalisé (par exemple, on goûte la carotte si on en a vu l’image dans un livre). ME « Les boulous de Ben & Babelle » - Enghien Descriptif des activités : - un bac découverte par lequel l’enfant accueilli découvre lui-même l’objet livre ; des livres accessibles aux plus grands sur une étagère à leur hauteur, pour construire seul la manipulation du livre et les « préférences » ; de beaux livre pour des moments « lecture » en groupe ; une fois par mois plus ou moins, une conteuse (Ligue des Familles) vient conter des histoires pendant une petite heure, avec livres, objets et petits rituels de début et de fin de séance. o Subrégion du Luxembourg Au Luxembourg, des initiatives ont vu le jour dans plusieurs milieux d’accueil, en partenariat avec le Service de la Diffusion et de l’Animation Culturelles (SDAC), St-Hubert, intitulées « Lis avec moi dit bébé ». Un partenariat avec la bibliothèque provincial, permet à de nombreux milieux d’accueil d’organiser des conférences sur le thème de la lecture, de mettre en service des prêts de livres à disposition des parents, d’organiser des activités lecture au sein du milieu d’accueil, etc. Quelques expériences et activités menées dans les lieux de rencontre enfants et parents « Le petit prince a dit… » - La Louvière Depuis l’ouverture du lieu de rencontre enfants et parents « Le Petit Prince a dit… », l’équipe met l’accent sur l’importance de la lecture et du livre dès le plus jeune âge. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 78 Lors de chaque matinée, des livres sont proposés et l’enfant peut les découvrir librement, avec l’aide de son parent, de l’accueillante ou des autres enfants et adultes présents. C’est parfois l’occasion pour certains parents et enfants de découvrir et d’intégrer les livres dans la vie quotidienne de la famille. Des brochures et des livres destinés aux parents sont également mis à disposition afin de donner des pistes de réflexion à leurs questions. Cette année, l’équipe souhaite poursuivre cette dynamique et mettre sur pied une bibliothèque « parents » avec des ouvrages à consulter sur place autour des pratiques éducatives, du rôle de parent et acquérir de nouveaux livres « enfants » mettant en évidence les émotions, la multiculturalité, etc. Par ailleurs, dans une volonté d’ouverture vers l’extérieur, « Le Petit Prince a dit… » collabore étroitement avec la Bibliothèque Provinciale au travers de matinées thématiques. Cette collaboration s’articule autour d’une première matinée organisée dans le lieu de rencontre et d’une seconde proposée au sein même de la bibliothèque. Le partenariat entre les deux équipes est l’occasion pour petits et grands de découvrir les livres de la bibliothèque, les jeux de la ludothèque, de connaître leurs activités en lien avec la petite enfance, le système de prêts, etc. La présence des intervenants de chaque équipe sécurise parents et enfants et facilite l’accès dans chacun des lieux. « La court’échelle » - Molenbeek-Saint-Jean - - - - - Propositions de lecture au sein de chaque permanence de « La Court’échelle » : à la fin de chaque permanence (5x/semaine), une demi-heure est consacrée à la lecture d’albums jeunesse, aux comptines et jeux de doigts. L’activité se déroule dans un premier temps avec l’ensemble du groupe et des livres sont distribués à chaque dyade enfant-parent : l’enfant choisit le livre et retourne sur les genoux du parent pour se le faire raconter de manière privilégiée. En stages et en ateliers d’éveil culturel, inscription pour 5 matinées de 9 à 11h30 autour d’une thématique : activités variées avec un moment « livres » toujours proposé aux petits et à leurs parents. Lors d’un stage au carnaval 2015, création d’un livre par les familles : « Sur les traces de Pingus ». En salle d’attente des consultations ONE du quartier : les lectures en salle d’attente des consultations ONE sont des moments particulièrement remarquables tant elles répondent à des manques dans l’environnement culturel du jeune enfant. Les parents présents portent un nouveau regard sur leur bébé en découvrant l’univers des comptines et de la littérature jeunesse. Certaines mères expriment le désir de raconter à leur tour à leur enfant. Au sein du « Petit Château » : familiarisation avec le langage d’accueil, mais aussi reconnaissance des langues maternelles du public présent par les histoires et les chansons ; ouverture à l’autre et ses différences par les médias artistiques proposés (chants, contes, lecture albums jeunesse). Proposition d’événements (spectacles- expos) pouvant être exploités au sein de «La Court’échelle», en crèches, en séance tout public, par des ateliers thématiques : o « La Petite Nuit du Conte » en 2014 pour les petits entre 2 et 5 ans avec leurs parents ; Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 79 o Lecture-spectacle « Sous la feuille de salade » par Les liseuses en 2015, suivi d’ateliers jardinage et de livres au jardin. « Amil’pattes » - Lessines Le lieu dispose d’un coffre de livres fourni par l’ONE. Il contient des livres variés et aux couleurs, aux dessins, aux thèmes dynamiques et adaptés aux enfants. Des peluches, marionnettes sont aussi utilisées pour rendre l’activité plus attractive et agréable. Parfois, une petite chanson ou comptine vient agrémenter la lecture. L’activité lecture se déroule dans un endroit calme, sur un tapis où les enfants peuvent rester assis, ou bouger et se lever pour toucher les livres. Un parent, un grand-parent assiste à l’activité en même temps que l’enfant. Il découvre comment l’enfant réagit à l’activité. Cela peut lui rappeler des souvenirs, des contes et histoires qu’il avait oubliés et qu’il peut lui-même raconter à l’enfant. Cette activité montre aussi aux parents que le livre peut servir de support pour aborder certains épisodes de la vie de tous les jours (la colère, la peur, la mort, etc.) « La Récré » - Jette L’intégration du livre dans le lieu de rencontre se fait à 3 niveaux : - - Dans le cadre des activités d’éveil à la récré, des ateliers de lecture sont proposés à tous les parents avec leur enfant. Ceux-ci répondent à plusieurs objectifs : o ils participent au soutien du lien enfant-parent par le moment de partage autour du livre ; o ils sensibilisent les parents à l’importance des moments de plaisir partagés avec leur enfant, sur un mode ludique, dans l’élaboration du lien nécessaire à la construction d’une sécurité affective suffisante chez celuici ; o ils stimulent l’éveil sensoriel du petit au plaisir d’écouter une histoire. Au moment de la fête de Saint-Nicolas, le lieu de rencontre a coutume d’offrir un livre à chaque enfant fréquentant le lieu. « La Récré » dispose d’une bibliothèque variée et accessible aux parents. Lors des matinées de rencontre, les parents choisissent librement des livres qu’ils peuvent lire, regarder, commenter à leur enfant. Certains petits livres cartonnés ou en tissu sont directement accessibles aux enfants. La formation à destination des professionnels de l’accueil de l’enfant Des activités de formation axées sur la thématique de la lecture sont proposées aux professionnels de l'accueil pour les 0-3 ans et les 3-12 ans. Plusieurs opérateurs de formation proposent des journées de formation avec des contenus très variés. Pour les 0-3 ans - FRAJE : Les livres sens dessus dessous Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 80 - ISBW : Lire et raconter aux tout-petits RIEPP : A petits pas sur les sentiers de la diversité, des livres et histoires à conter ou à raconter Pour les 3-12 ans - - CCE : Techniques d'Animation : Musique + comptine + une bonne dose de jeux + conte + expression corporelle. CFA : Il était une fois les contes : Raconter, transformer et inventer des histoires ! CJLg : Je suis accueillante extrascolaire... Et les activités ? Et moi ? Et si on contait ? ISBW : o Enfantines et comptines, à quoi ça rime ? o Lire aux enfants, un trésor au service de la relation et de la créativité o Module d’approfondissement : Enfantines et comptines, à quoi ça rime ? La TEIGNOUSE : Les livres pour enfants, quelle richesse ! Comment les exploiter ? PESCALUNE : Techniques d'animation « Il était une fois » RIEPP : Livres, Jouets, Affiches… à l'assaut des stéréotypes Les objectifs et contenus de ces différentes formations sont disponibles dans les deux catalogues de formations disponibles en ligne29. 29 http://www.one.be/index.php?id=publications-proff-formations Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 81 5. La numérisation 5.1. L’enquête menée par l’ONE et le CSEM Depuis quelques années, les technologies de l'information et de la communication ont littéralement envahi nos foyers. L'Office de la Naissance et de l'Enfance (ONE) et le Conseil supérieur de l'éducation aux médias (CSEM) ont donc décidé de mener, au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, une étude auprès des professionnels de l'enfance et des familles avec de jeunes enfants (moins de 6 ans). Cette enquête, confiée au Centre d'Etudes de la Communication de l'UCL, visait à appréhender les différents modes d'utilisation des écrans et leur imprégnation au sein des familles. Les résultats de l'enquête L'enquête montre que parents et professionnels considèrent l'usage des écrans par les enfants de 0 à 6 ans, comme étant globalement défavorable à l'épanouissement des enfants. Cela contraste avec le fait que les familles comptent en général six types d'appareils à écran différents, dont la plupart sont dans l'espace familial. Cette attitude défavorable se traduit par une éducation soucieuse d'éloigner les enfants des écrans, mais qui se heurte à des contraintes de cohabitation familiale quotidienne qui en atténuent l'effectivité. Peu nombreux sont les parents qui favorisent et encouragent sélectivement des usages d'écrans qu'ils considèrent comme indispensables au développement individuel et social des enfants. Toutefois, les parents manifestent en général une réelle volonté d'accompagner les enfants plutôt que d'interdire ou empêcher. Ils sont conscients de la nécessité d'éduquer les enfants aux écrans, mais peinent à identifier les conduits positives à adopter face à ces objets à la fois convoités et préoccupants. L'enquête suggère d'aider au mieux les parents à passer d'une certaine diabolisation anxieuse des écrans à une posture éducative raisonnée et sereine. Les recommandations de l'ONE Les recommandations issues de l'étude s'articulent autour de 5 axes: 1. Identifier l'environnement de l'enfant: Il s'agit pour les parents et les professionnels d'identifier le cadre de vie de manière réaliste, de faire le point sur l'environnement de l'enfant. C'est l'étape de la prise de recul. 2. Trouver l'équilibre: Face à la multitude d'activités de l'enfant, il est important d'organiser un équilibre adapté. En terme d'usage des écrans numériques, cela implique d'imposer certaines règles afin de gérer concrètement cette régulation nécessaire. 3. Privilégier le dialogue: Il ne faut pas être expert en nouvelles technologies pour accompagner son enfant dans le dialogue et la confiance. Cette interaction régulière permet à l'adulte accompagnant d'identifier ses habitudes ou toute situation problématique. 4. Etre positif: Généralement, les risques apparaissent plus concrètement dans les esprits que les opportunités qui sont sous-évaluées. Pourtant, des aspects nonnégligeables des bénéfices apportés par les NTIC existent (développement de la créativité, stimulation de l'imaginaire, amélioration des capacités d'attention, etc.). Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 82 5. Poser un cadre: Le rôle de l'adulte est de délimiter, en fonction des valeurs qu'il souhaite transmettre, du contexte familial et des spécificités de chaque enfant (âge, compétences, connaissances), les conditions d'usage des écrans. Le cadre proposé à l'enfant peut donc varier fortement d'un cas à l'autre sans que la valeur de ce cadre n'en soit altérée. 5.2. L’enfant et les écrans L’Académie des Sciences de l’Institut de France a rendu en 2013 un avis détaillé 30 sur l’usage des écrans par les enfants. L’intérêt de cette étude réside dans son approche scientifique et interdisciplinaire, notamment cognitive. Outre un état des lieux sur les études disponibles, elle émet une série de propositions sur les usages des écrans par catégories d’âges. Elle présente l’avantage majeur de dépasser les positionnements idéologiques souvent constatés sur le sujet en prenant acte de la prédominance des écrans et du paradigme numérique dans l’ensemble des activités humaines et, en particulier, dans l’apprentissage et la formation culturelle des enfants. Face aux enjeux sociétaux que représente ce nouveau paradigme, tant les personnels éducatifs que les parents sont souvent démunis. Cette étude vise donc à relever les aspects positifs et négatifs engendré par l’usage des écrans sur base d’études reconnues et de relever les usages qui, en l’état actuel des recherches, paraissent les plus adéquates pour accompagner cette (r)évolution. Elle est accompagnée d’un module pédagogique à destination des enseignants du premier degré intitulé Les écrans, le cerveau... et l’enfant réalisé en collaboration avec l’Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé (INPES) et la Fondation La Main à la Pâte dont l’objet est l’éducation à la science. Cette fondation soutient la réalisation de nombreux outils pédagogiques, par exemple la sensibilisation aux sciences par la lecture d’ouvrages de littérature de jeunesse31 . L’étude présente d’abord une série de principes qui devrait sous-tendre l’approche de la question numérique : - - - la prise de conscience que la révolution numérique bouleverse totalement la culture traditionnelle du livre en ajoutant aussitôt que si une modification des pratiques de lecture est inévitable, l’alternance des supports numériques et imprimés peut être un vecteur d’enrichissement réciproque ; prendre du recul par rapport au virtuel pour initier une réflexion sur les nouvelles pratiques qu’il engendre et sur la redéfinition de notions comme la vie privée, la sexualité ou la socialisation ainsi que leur apprentissage ; s’adapter au mouvement technologique et à ses usages pour proposer des comportements adaptés à ce paradigme et aux jeunes usagers ; 30 http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/60271-l-enfant-et-les-ecrans.pdf http://www.fondationlamap.org/sites/default/files/upload/media/ressources/pedago/11324_Comment_faire_/11564_Aborder_les_ sciences_partir_d_albums_de_jeunesse/984_sf.pdf 31 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 83 - adapter la pédagogie à l’âge de l’enfant en fonction de l’évolution de ses facultés cognitives et favoriser l’autorégulation. L’écran à chaque âge de l’évolution cognitive Sur cette base, l’Académie préconise les approches suivantes : - L’enfant avant deux ans : o Éviter l’usage des écrans sans interactions (télévision) qui favorisent certaines pathologies (prise de poids, déficit de concentration et d’attention). La prévention passe par une sensibilisation des parents par le pédiatre et les lieux de consultations ou d’accueil des jeunes enfants. o L’utilisation des tablettes et des supports tactiles peut favoriser le développement sensori-moteur de l’enfant en veillant néanmoins au fait que le jeune enfant a essentiellement besoin dans ses premiers apprentissages de mettre en place des repères spatio-temporels directement connectés au réel, impliquant son corps et ses sens. La stimulation réelle peut donc être accompagnée d’une stimulation virtuelle qui englobe néanmoins les dimensions motrice et sensible des premiers apprentissages. - L’enfant entre deux et six ans o L’exposition prolongée aux écrans sans interactions est déconseillée, notamment en raison de l’exposition aux écrans publicitaires. o À partir de trois ans, une approche des jeux symboliques qui invitent l’enfant à « faire semblant » permettent d’entamer chez l’enfant l’apprentissage de la distinction entre le réel et le virtuel. L’enfant devra être invité à verbaliser ce qu’il voit sur les écrans pour stimuler son intelligence narrative. o À partir de quatre ans, l’usage des consoles de jeux en famille peut être abordé mais en évitant avant l’âge de six ans un usage individuel qui pourrait conduire à des comportements compulsifs et asociaux. - L’enfant entre six et douze ans o L’école primaire est le lieu idéal d’une initiation plus approfondie de l’univers numérique et de ses apprentissages qui permettront à l’enfant de comprendre les outils et d’en faire un usage approprié. o L’utilisation pédagogique des écrans lors de séquences d’apprentissage peut marquer un progrès éducatif important, notamment les logiciels d’aide à la lecture et au calcul pour les enfants souffrant de dyslexie et de dyscalculie et les attitudes relationnelles coopératives que l’enfant pourra activer lors du travail en réseau. o L’autorégulation de l’usage des écrans doit être mise en place dans cette tranche d’âge, en appoint du contrôle parental qui ne peut se substituer à une relation de confiance qui doit s’instaurer avec les parents pour responsabiliser l’enfant. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 84 - Après douze ans o Les outils numériques permettent le développement des facultés hypothético-déductives des adolescents en explorant la multitude des possibilités ouverte par Internet. Ils permettent également d’exercer ses facultés de contrôle cognitif et émotionnel. L’usage des jeux vidéo développe la prise de décision rapide et le jeu en réseau permet de développer la socialisation en tenant compte du point vue d’autrui dans la narration. o L’usage d’Internet et des jeux vidéo doit être régulé pour éviter le « zapping » mental. Développer la faculté critique, par le dialogue et la verbalisation, permet à l’adolescent de trouver la bonne distance qui lui permettra d’activer des processus cognitifs comme la synthèse, la linéarité et la profondeur de pensée. o La socialisation induite par les réseaux sociaux peut s’avérer bénéfique à un âge où le questionnement personnel et la quête d’identité sont prépondérants. L’important est de travailler avec les adolescents des notions comme l’intimité et la construction de soi dans des milieux virtuels par essence volatils mais rendus paradoxalement dangereux et anxiogènes par les traces conservées des interactions (paroles, images, etc.) Des initiatives numériques innovantes o CotCotCot éditions Cet éditeur numérique a déjà réalisé quatre applications à destination du jeune public : - Bleu de toi, de Dominique Maes La cuisine des nutons, de Ewa O'Neill et Jean-Luc Duvivier du Fortemps ; On tient la forme, de Cécile Eyen Pour les petits doigts... appliqués ! Cette dernière application permet d’aborder, de manière ludique, la question des écrans et des limites de leur usage avec les jeunes enfants. Les éditions CotCotCot ne bénéficient pas à l’heure actuelle d’un soutien public structurant pour le développement des ses activités. o BELA Le site BELA a été créé à Bruxelles par l'association Maison des Auteurs, avec le soutien de deux sociétés d'auteurs, la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) et la SCAM. (Société civile des auteurs multimédia). BELA est un projet collectif, né à l'initiative des auteurs. Le site accueille des créateurs de différents domaines (Littérature - Bande dessinée - Littérature jeunesse - Arts graphiques Théâtre - Danse - Arts de la rue - Cirque - Cinéma - Vidéo - Radio - Télévision - Fiction Documentaire - Multimédia). Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 85 On y trouve des informations sur leur vie et leur travail, mises à jour régulièrement. Les visiteurs du site peuvent accéder à des œuvres ou extraits d'œuvres disponibles gratuitement ou pas. BELA bénéficie d’une convention pluriannuelle de la FWB pour la réalisation de ces missions. Cette convention octroie une subvention annuelle de 66.000 € au projet. Elle a été renouvelée le 1er janvier 2014 pour une durée de 5 ans32. o Le Portail des Littératures Ce projet a été initié sous la précédente législature dans l’objectif de rassembler sur une seule plateforme la majeure partie des ressources disponibles sur les littératures de la FWB, tous genres confondus. La réalisation du Portail a été confiée au SGLL qui s’est adjoint l’expertise technique de l’ETNIC pour ce faire. Sur base de la réalisation d’un cahier des charges, un marché public a été lancé pour désigner un prestataire chargé de réaliser le portail et d’en assurer la maintenance technique. À ce stade, aucun prestataire n’a encore été proposé à Madame la Ministre pour sa mise en œuvre. Se pose également la question de la coexistence du Portail avec les sites existants et celle de son animation. o Samarcande Il s’agit du catalogue collectif des bibliothèques publiques de la Fédération WallonieBruxelles. Samarcande signifie (outre la référence à la ville orientale où le secret du papier aurait été dérobé par les Arabes aux Chinois) : « Système automatisé mutuel d’accès au réseau des catalogues d’articles et de notices documentaires échangeables ». Les objectifs de Samarcande : - - permettre à chaque citoyen, par rapport à une recherche de document(s), de collecter des références mais aussi la localisation de livre(s), périodiques, article(s) de revues ou ressource(s) électronique(s) ; aider l’internaute à accéder à des documents, soit dans sa bibliothèque, soit dans une autre institution soit encore en les faisant venir dans sa bibliothèque par le biais du PIB (prêt interbibliothèque) ; 32 http://www.culture.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=b4c2ffac483c3b701489b9897bd754 d1333d9619&file=uploads/tx_cfwbtransparence/Convention_La_Maison_des_auteurs_2014-2018.pdf Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 86 - - - Dans une phase ultérieure, l’internaute devrait pouvoir également, pour une série de documents, accéder directement de son poste au texte intégral sous forme électronique ; Réduire le travail de catalogage de l’ensemble du réseau des bibliothèques publiques belges reconnues en permettant l’import de notices en provenance des catalogues collectifs des provinces et de la région bruxelloise ainsi que de bases de données bibliographiques ; Permettre une politique de gestion des collections concertée entre les bibliothèques de mêmes territoires ou à tout le moins éclairée par la connaissance du fonds d’autres bibliothèques ; Augmenter globalement la visibilité des bibliothèques de Wallonie et de Bruxelles en offrant une vitrine à leurs collections. Samarcande est un projet géré par le Service de la Lecture publique. o Lirtuel Lirtuel33 est la plateforme de prêts de livres numériques du réseau de la lecture publique de la FWB. À la base du projet, un consortium numérique a été constitué entre les partenaires que sont les provinces wallonnes, la ville de Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Chaque partenaire a injecté un budget de 5.000 € pour l'achat de titres numériques mis à disposition de l'ensemble des bibliothèques publiques. Le consortium d'achats passe ses commandes sur Librel (le portail numérique des librairies francophones indépendantes de Belgique). Pour emprunter, il suffit d'être membre d'une bibliothèque reconnue du réseau de lecture publique. Les fonctionnalités sont nombreuses puisqu'il est possible de télécharger les livres disponibles sur différents supports (ordinateur, tablette, smartphone) et de lire en mode déconnecté. Le système de prêt est basé sur la chronodégradabilité des fichiers protégés par des DRM Adobe et un filtre de recherche permet de ne consulter que les livres disponibles. 33 http://www.lirtuel.be/ Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 87 6. Le volet international Les recherches ont surtout été menées en France pour identifier soit des projets innovants, soit des partenariats possibles avec des institutions ou des opérateurs reconnus en matière de lecture L’opération « Premières Pages » Lancée en 2009, l'opération « Premières Pages », initiée par le ministère de la Culture et de la Communication, a pour but de sensibiliser les familles, notamment les plus fragiles et les plus éloignées du livre, à l'importance de la lecture, dès le plus jeune âge . Durant les quatre premières années, l'opération consistait à offrir, à chaque naissance ou à l'adoption d'un enfant, un lot constitué d'un album original, d'un guide à destination des parents et des conseils de lecture. La Caisse Nationale d'Allocations Familiales, qui s'est reconnue dans cette démarche, a accompagné l'opération durant cette période d'expérimentation. L'opération s'est déroulée dans 7 départements : Ain, Lot, Puy-de-Dôme, PyrénéesOrientales, Réunion, Savoie, Seine-et-Marne, et a concerné environ 60 000 naissances par an. A l'issue d'une évaluation menée en 2012, le service du Livre et de la Lecture du ministère de la Culture et de la Communication propose de nouveaux contours de l'opération avec une inscription plus forte dans les territoires. Ce projet ce rapproche de l’initiative nouvelle menée conjointement par le SGLL et l’ONE, initiative qui sera dévoilée à l’occasion de la Fureur de Lire 2015. Les responsables du projet sont ouverts à une collaboration avec la FWB afin d’évaluer les pratiques et d’échanger sur celles-ci. Actions Culturelles Contre les Exclusions et les Ségrégations (ACCES) A.C.C.E.S. (Actions Culturelles Contre les Exclusions et les Ségrégations) a été créé en 1982 à la suite du colloque Apprentissage et pratique de la lecture à l’école qui s'est tenu en 1979 à Paris sous l'égide du Ministère de l'Éducation nationale. Parmi les fondateurs, le professeur René Diatkine, (psychiatre et psychanalyste) premier président d'A.C.C.E.S., le docteur Tony Lainé (psychiatre et psychanalyste) et le docteur Marie Bonnafé (psychiatre et psychanalyste) actuelle présidente de l’association. Objectifs - Améliorer les conditions d’acquisition de la lecture et de l’écriture grâce à la découverte de la langue écrite dès le plus jeune âge ; Développer d’une façon harmonieuse la personnalité de l’enfant ; Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 88 - Travailler à l’égalité des chances de réussite et d’insertion sociale en s’adressant aux tout-petits et à leur entourage. Moyens - - - mettre des récits et des albums à la disposition des bébés et de leur entourage en s'appuyant sur les partenariats entre bibliothèques et services de la petite enfance (crèches, haltes-garderies, PMI…) et en privilégiant les milieux les plus démunis ; former les acteurs de la petite enfance à la lecture individuelle d’histoires au sein d’un petit groupe, les aider à choisir les albums, les sensibiliser à la qualité de la relation. concevoir et diffuser de outils de réflexion et de travail : bibliographies, publications pour les professionnels (A.C.C.E.S Actualités, Premiers récits, premières conquêtes...), les familles (La petite hisoire des bébés et des livres) ; réunir les expériences de chacun à travers les observatoires et les séminaires pour démontrer que l'accès à l'écrit et aux récits par l'écoute ludique d'histoires, de comptines, et par la manipulation de livres dès le moment où se constitue le langage oral, joue un rôle de prévention essentiel. L’association ACCES s’est déclarée désireuse de partager ses publications avec les publics de la FWB, sans réserve sur les droits d’auteur de certains des outils réalisés. Le Centre National du Livre (CNL) Le Centre National du Livre34 a des missions relativement similaires au SGLL : soutien aux auteurs, aux traducteurs, aux éditeurs et aux opérateurs actifs dans la promotion du livre et de la lecture. Depuis cette année, le CNL a lancé une opération estivale de promotion de la lecture à destination des jeunes publics intitulée « Lire en short ». En 2014 s’est tenue une première réunion à l’initiative du CNL pour mobiliser les organismes du livre au niveau européen afin de défendre un taux de TVA réduit pour le livre numérique. Le SGLL a été associé à cette démarche et une nouvelle réunion est prévue cette année, en octobre, au Salon du Livre de Francfort pour proposer une formalisation de cette association temporaire par la création d’une AISBL dont les objectifs pourraient rencontrer ceux du Plan Lecture : un baromètre des pratiques de lecture des citoyens de l’UE et la mise en œuvre d’une campagne européenne de promotion de la lecture. Le programme Bookstart au Royaume-Uni Le programme Bookstart35 a pour objectif d’offrir des livres à tous les enfants du RoyaumeUni à 7 mois, 18 mois et 3 ans. 34 35 http://www.centrenationaldulivre.fr/ http://www.bookstart.org.uk/ Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 89 Il attire l’attention sur l’importance des livres et les avantages de partager des livres avec les bébés, comme le renforcement du lien parental, le développement de l’intelligence émotionnelle et le développement de bonnes capacités de communication et d’écoute, ou encore l’acquisition des fondements du développement de la lecture. Bookstart marque le début d’un système national et universel de dons de livres aux étapes essentielles du développement de l’enfant. Booktime cible les enfants peu après le début de leur scolarité, Booked Up s’adresse aux enfants de première année de l’enseignement secondaire et The Letterbox Club s’adresse aux enfants placés auprès des services sociaux. Des livres spéciaux sont également offerts aux enfants aveugles ou malvoyants («Booktouch») ou aux enfants sourds («Bookshine»). Organisme coordinateur L’organisme coordinateur est Booktrust, une organisation caritative indépendante. Les programmes de dons de livres universels, dont Bookstart, ont reçu un financement du Ministère de l’Enfance, de l’École et de la Famille en Angleterre, du gouvernement de l’Assemblée galloise au pays de Galles et du Ministère de l’Éducation en Irlande du Nord. Il bénéficie également du parrainage des éditeurs de livres pour enfants et des libraires. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 90 7. Propositions de travail 7.1. Secteur de l’enseignement La formation PROPOSITION 1 Objectif PROPOSITION 2 Objectif Réaliser un cadastre de la formation initiale à la didactique de la lecture en FWB À l’heure actuelle, il existe de très fortes différences d’approche entre les Hautes Écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles en matière de didactique de la lecture. Certaines d’entre elles développent des Unités d’Enseignement spécifiquement dédiées à la lecture (en incluant une introduction à la littérature de jeunesse), d’autres non. Plusieurs études et les échos de terrain relayés par le Service de l’Inspection indiquent également que de nombreux enseignants sont très peu outillés conceptuellement pour aborder l’apprentissage de la lecture dans leur classe. Il a été décidé de lancer avec un cadastre permettant de mettre en lumière la pluralité des pratiques existantes et des recommandations dont les résultats devront être donnés en début 2016. Revoir les objectifs, les compétences et les savoirs à mobiliser dans l’apprentissage de la lecture dans le cadre de la réforme de la formation initiale et du Pacte pour un Enseignement d’excellence Sur base des résultats de la proposition 1, afin de remédier aux carences constatées dans la formation à la didactique de la lecture, objectiver une série de compétences et de savoirs – notamment la dimension cognitive, souvent méconnue – qui devrait figurer dans la formation initiale des futurs enseignants qui enseigneront la lecture, en veillant également à la coordination entre le maternel et le secondaire. Une étude ouvrant un dialogue entre chercheurs et praticiens avait été réalisée entre octobre 2002 et décembre 2003 et peut servir de base de travail pour la réalisation de cet objectif qui doit également être soumis au groupe de travail mis en place par le Ministre de l’Enseignement Supérieur pour rénover la formation initiale des enseignants. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 91 PROPOSITION 3 Objectif PROPOSITION 4 Objectif 36 Sensibiliser et former les futurs instituteurs maternels et primaires à la littérature de jeunesse Parmi les lacunes constatées dans la formation initiale figure le manque d’information sur la littérature de jeunesse et sur son apport dans l’apprentissage de l’enfant. Cette mesure permettrait de sensibiliser très tôt les futurs instituteurs en les mettant en contact avec les personnes-ressources et les outils disponibles. Les systèmes éducatifs où la littérature de jeunesse figure au programme de la formation des enseignants figurent parmi les plus performants en lecture dans les enquêtes internationales36 Désigner un responsable « lecture » par établissement et un réseau de personnes-relais dans les établissements scolaires autour de la lecture La réussite, par l’Institut de Formation en cours de Carrière (IFC), à l’initiative de Marie-Dominique SIMONET en 2011, de la désignation d’une personne responsable création d’un réseau constitué de personnes-relais sur la dyslexie permet de mettre en place un dispositif similaire pour la lecture. Concrètement, outre la formation continue qui serait prodiguée aux personnes-relais (didactique, ressources disponibles, introduction aux partenariats avec les acteurs culturels, etc.), la désignation d’une personne responsable par école et de personnes relais au sein de l’établissement permettra de déployer les stratégies par établissement. Les personnes-relais pourront entre autres bénéficier en priorité des outils développés notamment par le Service général des Lettres et du Livre en matière de littérature de jeunesse. La présence de spécialistes de la lecture dans les établissements scolaires est un des éléments communs des systèmes éducatifs performants dans ce domaine. L'apprentissage de la lecture en Europe: contextes, politiques et pratiques, Eurydice, 2011. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 92 PROPOSITION 5 Objectif PROPOSITION 6 Objectif Désigner la lecture comme thème prioritaire de formation interréseaux dans l’enseignement obligatoire Le point 4 de l’article 3 du décret du 27 mars 2002 relatif au pilotage du système éducatif de la Communauté française appelle la Commission de pilotage à « définir annuellement pour les formations visées par le décret du 11 juillet 2002 relatif à la formation en cours de carrière des membres du personnel des établissements d’enseignement fondamental ordinaire et le décret du 11 juillet 2002 relatif à la formation en cours de carrière dans l’enseignement spécial, l’enseignement secondaire ordinaire et les centres psycho-médicosociaux et à la création d’un Institut de la formation en cours de carrière, les orientations et les thèmes prioritaires destinés à former à l’apprentissage des socles de compétences, des compétences terminales, des profils de formation et de toutes autres matières communes à l’ensemble des niveaux et réseaux d’enseignement. » La lecture figurera comme un thème prioritaire de formation au moment de présenter ces priorités au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Un plan d’accompagnement et d’initiatives nouvelles relatifs à la priorisation de la lecture comme thème de formation de l’IFC sera prévu en impliquant les Hautes Ecoles et les universités. Renforcer l’offre de lecture de livres en maternel et primaire via des actions de lecture bénévoles par des élèves plus grands de l’établissement et la généralisation des opérations de lecture bénévoles dans les périodes de présence à l’école En vue de donner le goût de la lecture, il est indispensable de permettre aux jeunes enfants d’écouter des histoires et d’avoir un rapport positif au livre via le renforcement de l’offre de lecture de livres en maternel et primaire dans le cadre d’actions de lecture bénévoles par des élèves plus grands de l’établissement et la généralisation des opérations de lecture bénévoles dans les périodes de présence à l’école. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 93 PROPOSITION 7 Objectif PROPOSITION 8 Objectif Renforcer le projet « Classe lecture » en permettant la formation des enseignants à sa mise en place dans les établissements scolaires en collaboration avec le réseau de lecture publique Ce projet innovant permet la mise en projet des classes autour d’un objectif sociétal défini par les élèves. Actuellement organisé par l’ASBL « Centre de Collaboration Educative », ce projet mérite de connaître une plus large diffusion via la formation spécifique des enseignants à sa mise en œuvre dans les écoles. Une opération de généralisation dans les écoles avec un appel à projets sera lancée avant la fin de l’année. Généraliser la collaboration entre écoles et bibliothèques via la création d’un label spécifique pour les classes ou les écoles qui s’engagent dans un projet de collaboration spécifique avec une bibliothèque publique et ensuite la généralisation dans le projet d’établissement des partenariats avec les bibliothèques et le déploiement d’une stratégie lecture par établissement Le réseau de lecture publique de la Fédération Wallonie-Bruxelles a développé un outil particulier intitulé « contrat lecture » pour formaliser les collaborations entre le monde scolaire et les bibliothèques. Ce contrat permet de définir le cadre d’une relation équilibrée entre les partenaires en définissant le rôle de chacun. La réalisation de ces contrats donnera tout d’abord lieu à une labellisation particulière des écoles partenaires en offrant une série d’outils aux enseignants et aux classes (référentiels, sélections en littérature de jeunesse, participation à des actions et des concours, newsletter spécifique, etc.) Le « contrat lecture » peut également être actualisé afin de tenir compte des spécificités du projet « classe lecture » décrit dans la proposition 7. Cette labellisation sera remplacée durant la législature et sur base du Pacte pour un Enseignement d’excellence en vue de permettre de généraliser le projet et d’assurer l’intégration d’une stratégie pour la lecture dans les projets d’établissement. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 94 Les ressources PROPOSITION 9 Objectif PROPOSITION 10 Objectif Ouvrir les budgets disponibles inscrits au budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour le financement des achats de manuels scolaires aux livres de littérature de jeunesse et réviser la procédure d’agrément des manuels scolaires pour remettre le livre et la lecture au centre de l’école Un projet de décret à adopter dans les semaines qui viennent au Parlement permettra de dédier une partie des budgets prévus par le décret du 19 mai 2006 à l’achat des manuels scolaires aux livres de littérature de jeunesse. Aussi, un fonds pourra rapidement se constituer dans certains établissements, permettant aux élèves d’être directement mis en contact avec des livres et de se familiariser avec eux dans leur école. Ce projet peut être relié à la mise en place d’un réseau de personnes-relais pour la lecture dans les établissements (proposition 4). Cette ouverture se fera en informant spécifiquement les directions et les enseignants. Identifier et assurer la promotion dans les écoles des fonds multiexemplaires de littérature de jeunesse accessibles dans le réseau des bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles Certaines bibliothèques reconnues par la Fédération WallonieBruxelles disposent de fonds importants d’ouvrages de littérature de jeunesse en multiples exemplaires. C’est le cas, par exemple, de la bibliothèque centrale du Brabant wallon. Les établissements scolaires sont généralement peu informés de cette possibilité qui leur est offerte de commander ces ouvrages en prêt pour des classes entières. La réalisation d’une cartographie de ces fonds et sa diffusion dans les réseaux scolaires permettrait de mettre ces ouvrages à disposition des enseignants et des élèves, sans occasionner de frais supplémentaires pour les établissements. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 95 PROPOSITION 11 Objectif PROPOSITION 12 Objectif Réaliser un référentiel pour les maternelles incluant le rapport à la lecture et définir dans le Pacte pour un Enseignement d’excellence les bases des référentiels relatifs au cursus de première maternelle à la fin du secondaire en matière de lecture et de littérature pour accompagner les apprentissages, référentiels qui seraient établis par des groupes pluridisciplinaires et pluri-niveaux L’absence de référentiels concernant l’utilisation de la littérature, soit en renforcement, soit en lien direct avec les apprentissages, est soulignée par tous les acteurs, tant pour l’enseignement maternel que primaire ou secondaire. Des outils existent d’ores et déjà pour le maternel et le primaire mais uniquement mis en place par l’Administration générale de la Culture, soit en interne, soit via des opérateurs subventionnés (section belge francophone de IBBY (International Board on Books for Young People), centres de littérature de jeunesse). Pour le secondaire, les seuls outils disponibles, les sélections déjà disponibles devraient être actualisées en prenant en compte des objectifs pédagogiques explicites et en incluant la littérature spécifiquement produite pour les adolescents. Remédier à cette lacune permettra aux enseignants d’avoir un premier guide de référence dans leur exploration et leur exploitation de la littérature de jeunesse en classe. Idem pour la méthodologie en termes d’apprentissage de la lecture. Aussi réaliser désormais un référentiel pour les maternelles, comme le prévoit l’avant-projet de décret de la ministre, incluant le rapport à la lecture, sera un élément indispensable. Par ailleurs, définir dans le Pacte pour un Enseignement d’excellence, comme prévu, les bases des référentiels relatifs au cursus de première maternelle à la fin du secondaire de manière spécifique et cohérente en matière de lecture et de littérature pour accompagner les apprentissages est un second pas essentiel. Ces bases de référentiels seraient établies pour la première fois par des groupes pluridisciplinaires et pluri-niveaux comprenant des enseignants et experts de tous les niveaux du maternel à l’enseignement supérieur. Créer au sein de la future plateforme numérique pédagogique, une plateforme collaborative qui partage les expériences et les ressources en matière de lecture, en lien avec la nouvelle stratégie numérique annoncée Un des objectifs majeurs du Plan Lecture est le rassemblement des ressources actuellement dispersées sur un seul portail. Cet objectif est à mettre en relation avec la création d’un portail unique de ressources pédagogiques à mettre en œuvre pour fin 2016. Cet objectif doit accompagner la nouvelle offre numérique pour l’école. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 96 PROPOSITION 13 Objectif Sortir de l’européocentrisme des ouvrages de fiction abordés dans les classes pour mieux appréhender la diversité Trop souvent encore, les œuvres abordées en classe sont seulement issues du corpus européen et même parfois exclusivement du domaine français. Or, les ressources de la littérature mondiale permettent sans aucun doute d’ouvrir les élèves à la diversité culturelle et au décentrement. À titre d’exemple, le travail réalisé par l’ONG Coopération Education Culture qui a créé un réseau de centres de promotion des littératures d’Afrique et des Caraïbes et des ressources pédagogiques y relatives est remarquable. Ce décentrement ne peut néanmoins se réaliser sans une connaissance approfondie de notre littérature belge francophone, notamment avec des outils comme la collection patrimoniale Espace Nord Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 97 7.2. Secteur de la culture PROPOSITION 14 Objectif PROPOSITION 15 Objectif PROPOSITION 16 Objectif Ouvrir à tous les niveaux de l’enseignement obligatoire le programme « Ecrivains en classe » qui permet aux élèves de rencontrer un créateur dans leur école Depuis 2015, le programme « Ecrivains en classe », jusqu’alors dédié à l’accueil d’auteurs belges francophones dans le secondaire, propose un service identique pour le fondamental. Ce programme pourrait être ouvert plus largement encore en y associant également les auteurs de bande dessinée et en créant des « modes d’emploi » pour l’accueil d’un auteur en classe à destination des enseignants intéressés. Une formation spécifique pourra être proposée aux personnes-relais en lecture dans les établissements scolaires (proposition 4). Associer les éditeurs à des projets de promotion de la lecture afin de permettre des dons en nature de livres Un concours comme « La Petite Fureur » organisé par la Maison de la littérature de jeunesse (WOLF) et le Service général des Lettres et du Livre permet une démarche de sensibilisation spécifique à la littérature de jeunesse des élèves et des classes en engendrant de surcroît un travail participatif et créatif. Les budgets qui pourraient être dégagés pour l’achat de livres de littérature de jeunesse par les écoles (voir proposition 7) peuvent être mobilisés mais une collaboration étroite avec les éditeurs permettrait également la mise à disposition de livres pour les classes participantes. Réaliser un outil d’information unique en littérature de jeunesse en mobilisant, notamment, les ressources des Centres de littérature de jeunesse Actuellement, de nombreux bulletins, publications et sélections périodiques en littérature de jeunesse sont d’une qualité matérielle limitée, vu le peu de moyens dont ils disposent. Les Centres de littérature de jeunesse qui existent en Fédération Wallonie-Bruxelles peuvent aussi être tentés de proposer leur propre bulletin ou revue. La création d’un outil original, notamment numérique, qui rassemblerait l’ensemble des initiatives existantes consacrées à la littérature de Jeunesse serait aussi un incitant à la fédération des énergies. Elle a également pour ambition d’être une référence à l’échelle du monde francophone. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 98 PROPOSITION 17 Objectif PROPOSITION 18 Objectif Développer la réalisation et la diffusion des plaquettes d’auteurs, aux formats imprimés et numériques, réalisées dans le cadre de la « Fureur de Lire » Depuis 1991, le Service général des Lettres et du Livre édite chaque année 6 courts textes en prose, des recueils de poésie et, nouveauté de l’année 2007, des textes illustrés. Dans le cadre d’une promotion de la lecture, ces textes sont prioritairement destinés aux établissements scolaires, du début du primaire à la fin du secondaire. Une collaboration entre le Service général des Lettres et du Livre et l’Administration générale de l’Enseignement pour le financement et la diffusion de ces plaquettes permettra d’en faire profiter toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Refinancer la « Fureur de Lire » pour permettre le soutien à des activités transversales originales qui disposeraient d’un label « Plan Lecture » L’opération de sensibilisation du grand public à la lecture, la « Fureur de Lire » a été inspirée par « Lire en fête », un événement lancé en 1989 par le Ministre français de la Culture, Jack Lang. L’idée était alors de faire descendre la lecture dans la rue et de créer un moment festif partagé par le plus grand nombre, sur le modèle de la fête de la musique. L’objectif qui perdure aujourd’hui est de valoriser les potentialités de la lecture (en termes de plaisir, d’ouverture, de formation, etc.) ainsi que tous les acteurs de la chaîne du livre : auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires. Ce programme n’a connu aucune revalorisation budgétaire depuis sa création. Un doublement de son budget sera notamment prévu et permettra un appel spécifique aux initiatives transversales qui impliqueraient au moins deux des secteurs visés par le Plan Lecture (petite enfance, culture, enseignement). Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 99 PROPOSITION 19 Objectif PROPOSITION 20 Objectif PROPOSITION 21 Objectif PROPOSITION 22 Objectif Établir des conventions avec les opérateurs qui contribuent à la promotion de la lecture en Fédération Wallonie-Bruxelles Une série d’opérateurs réalisent d’ores et déjà des projets de sensibilisation ou de promotion de la lecture en Fédération WallonieBruxelles. Certains de ces opérateurs ne bénéficient pas toujours, à l’heure actuelle, des moyens qui permettraient un développement de leurs activités et un travail sur le long terme. Il sera utile de viser prioritairement une reconnaissance de ces opérateurs par la conclusion de conventions pluriannuelles avec la FWB en insistant, dans leurs missions, sur le ciblage des publics éloignés de la lecture et le jeune public. Réaliser un répertoire des bonnes pratiques en matière de promotion de la lecture dans le réseau des bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles et plus particulièrement à destination des écoles La réalisation d’un répertoire peut permettre d’éclairer certaines actions transversales menées par les bibliothèques publiques et d’en proposer la systématisation ou la diffusion. Mobiliser le secteur de l’Education permanente autour de la promotion de la lecture auprès des publics qui en sont éloignés Dans le cadre de la réforme de l’éducation permanente, il faudra notamment envisager de donner des missions complémentaires et précises afin de mobiliser le secteur de l’éducation permanente autour de la promotion de la lecture auprès des publics plus défavorisés. Conclure un partenariat plus ambitieux avec la Foire du Livre de Bruxelles autour de la lecture à l’égard du public scolaire et mettre en œuvre une journée de rencontre avec tous les acteurs des domaines concernés par le Plan Un partenariat pédagogique et culturel précis sera proposé aux responsables de la Foire du Livre en vue de prévoir des activités d’animation et de sensibilisation pour les élèves et les classes. Par ailleurs, la mise en œuvre de la dimension transversale du Plan Lecture implique une concertation accrue entre tous les acteurs concernés. La création d’une journée dévolue à la lecture permettra de mettre en évidence ces acteurs, de favoriser des rencontres et des collaborations nouvelles, de présenter les outils existants ou à créer, de favoriser la circulation de l’information, notamment scientifique, en matière de sensibilisation et d’apprentissage de la lecture. Il est judicieux que la réalisation de cette journée soit placée sous la responsabilité du Service de la Lecture Publique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en vertu des compétences nouvelles et de l’expertise développée consécutivement à l’adoption du décret de 2009 sur l’organisation du réseau des bibliothèques publiques. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 100 7.3. Cellule Culture-École PROPOSITION 23 Objectif PROPOSITION 24 Objectif Augmenter les moyens dévolus au projet « La Bataille des Livres » Ce projet permet la mise en réseau dans les classes d’une série de livres sélectionnés. Il touchera 160 classes pour l’année scolaire 20152016 et favorisera également la création d’un réseau international de lecteurs en Francophonie. L’augmentation du budget dévolu à l’achat des ouvrages à l’attention des classes participantes sera un incitant positif pour un développement de cette action. Lancer des appels à projets relatifs aux auteurs en résidence dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles L’accueil d’artistes en résidence dans les réseaux scolaires de la FWB figure dans l’accord de Gouvernement. Un programme d’accueil d’artistes et notamment d’auteurs figurera dans le prochain Programme d’Actions Concertées 2015-2018 de la Cellule CultureÉcole. Les auteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles seront associés annuellement aux écoles selon un programme d’activités à définir, en visant des interventions (ateliers d’écriture, programmes de lectures) qui ne se limitent pas au cours de français mais qui favorisent une approche interdisciplinaire de la lecture et de l’écriture. Pourront figurer au nombre des auteurs associés les lauréats des prix Paroles Urbaines (slam, rap, spoken word) de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour mettre à l’honneur les nouvelles formes d’écriture. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 101 7.4. Le volet numérique PROPOSITION 25 Objectif PROPOSITION 26 Objectif En association étroite avec PointCulture, développer l’action des bibliothèques comme opérateurs de référence en termes de création d’outils et de formations spécifiques aux usages numériques de la lecture, pour l’image, le son et l’écrit. Il conviendra de développer, via un soutien de « PointCulture » dans les bibliothèques, des missions d’opérateurs de référence en termes de création d’outils et de formations spécifiques aux usages numériques de la lecture, pour l’image, le son et l’écrit. Soutenir et diffuser les projets innovants en matière de création littéraire et de diffusion numériques Les opérateurs qui tentent de proposer une offre numérique à destination des publics de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont, à ce jour, relativement rares et méritent une attention particulière. Une mobilisation des moyens déployés par le Fonds d’aide à l’édition pour les projets numériques permettra de soutenir ces initiatives en adaptant les conditions d’octroi des aides disponibles. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 102 7.5. Secteur de la petite enfance PROPOSITION 27 Objectif PROPOSITION 28 Objectif Pérenniser la collaboration entre l’Administration de la Culture et l’ONE pour la réalisation de livres et d’outils spécifiques de promotion de la lecture à destination des publics de l’ONE À l’occasion de la « Fureur de Lire » 2015, un petit livre de Jean Maubille pour les enfants et un fascicule d’information à destination des parents seront diffusés dans le réseau des consultations de l’ONE. Ce nouvel outil permettra de toucher des publics éloignés de la lecture et de mettre dans les mains des enfants un premier livre. Cette action nouvelle, inspirée d’initiatives existantes à l’étranger, est le premier jalon d’une politique de promotion de la lecture en FWB. Sa pérennisation serait une pierre angulaire de la mise en œuvre du Plan Lecture. Prévoir des recommandations de prestations claires dans les milieux d’accueil en lien avec le rapport à la culture et la lecture dans le cadre de la réforme des milieux d’accueil et sensibiliser et former les personnels de l’ONE aux pratiques de lecture et à son importance dans le développement de l’enfant Les lieux d’accueil sont des lieux privilégiés pour déployer un rapport positif à la lecture. Aussi est-il prévu notamment d’établir des recommandations de prestations claires dans les milieux d’accueil en lien avec la culture et la lecture dans le cadre de la réforme des milieux d’accueil. Des offres de sensibilisation et formation des personnels de l’ONE aux pratiques de lecture et à son importance dans le développement de l’enfant seront renforcées. Enfin, des campagnes permettront une meilleure promotion de nos auteurs auprès des personnels d’encadrement de l’ONE, par des sélections spécifiques et par des formations dédiées. Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 103 7.6. Collaborations internationales PROPOSITION 29 Objectif Favoriser le partage international d’outils en matière de promotion de la lecture Des contacts pris avec différents opérateurs étrangers permettraient de mutualiser des outils et des expertises développées dans d’autres pays. Par exemple avec l’Association française ACCES (Actions Culturelles Contre les Exclusions et les Ségrégations), créée en 1982 sous l’égide du Ministère de l’Éducation nationale, qui propose des outils spécifiques de promotion de la lecture auprès de publics précarisés. Cette association est disposée à céder les droits de certaines de ses publications pour une diffusion en Fédération Wallonie-Bruxelles, comme « La Petite Histoire des Bébés et des Livres ». Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 104 7.7. Collaborations avec le secteur privé PROPOSITION 30 Objectif Soutenir la création d’un Cercle de donateurs dédié à la lecture en collaboration avec la Fondation Roi Baudouin et œuvrer avec les groupes de presse et les éditeurs à une action concertée de promotion de la lecture Ce dispositif permettrait de financer certains projets retenus par un comité de sélection composé de donateurs privés. La Fédération Wallonie-Bruxelles peut y être représentée au titre d’observateur mais il convient de laisser cette initiative indépendante des politiques publiques en matière de lecture. La Fondation Roi Baudouin se charge, notamment, de délivrer à chaque donateur une attestation fiscale si le don s’élève à 40 € ou plus. Par ailleurs, les groupes de presse et les éditeurs belges francophones sont particulièrement sensibles aux enjeux véhiculés par le Plan Lecture et souhaitent s’engager activement à une action d’envergure de promotion de la lecture. Le cadre de cette action sera l’édition 2016 de la « Fureur de Lire ». Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 105 8. Synthèse des propositions N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Intitulé Réaliser un cadastre de la formation initiale à la didactique de la lecture en FWB Revoir les objectifs, les compétences et les savoirs à mobiliser dans l’apprentissage de la lecture dans le cadre de la réforme de la formation initiale et du Pacte pour un Enseignement d’excellence Sensibiliser et former les futurs instituteurs maternels et primaires à la littérature de jeunesse Désigner un responsable « lecture » par établissement et un réseau de personnes-relais dans les établissements scolaires autour de la lecture Désigner la lecture comme thème prioritaire de formation inter-réseaux dans l’enseignement obligatoire Renforcer l’offre de lecture de livres en maternel et primaire via des actions de lecture bénévoles par des élèves plus grands de l’établissement et la généralisation des opérations de lecture bénévoles dans les périodes de présence à l’école Renforcer le projet « Classe lecture » en permettant la formation des enseignants à sa mise en place dans les établissements scolaires en collaboration avec le réseau de lecture publique Généraliser la collaboration entre écoles et bibliothèques via la création d’un label spécifique pour les classes ou les écoles qui s’engagent dans un projet de collaboration spécifique avec une bibliothèque publique et ensuite la généralisation dans le projet d’établissement des partenariats avec les bibliothèques et le déploiement d’une stratégie lecture par établissement Ouvrir les budgets disponibles inscrits au budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour le financement des achats de manuels scolaires aux livres de littérature de jeunesse et réviser la procédure d’agrément des manuels scolaires pour remettre le livre et la lecture au centre de l’école Identifier et assurer la promotion dans les écoles des fonds multi-exemplaires de littérature de jeunesse accessibles dans le réseau des bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles Réaliser un référentiel pour les maternelles incluant le rapport à la lecture et définir dans le Pacte pour un Enseignement d’excellence les bases des référentiels relatifs au cursus de première maternelle à la fin du secondaire en matière de lecture et de littérature pour accompagner les apprentissages, référentiels qui seraient établis par des groupes pluridisciplinaires et pluri-niveaux Créer au sein de la future plateforme numérique pédagogique, une plateforme collaborative qui partage les expériences et les ressources en matière de lecture, en lien avec la nouvelle stratégie numérique annoncée Sortir de l’européocentrisme des ouvrages de fiction abordés dans les classes pour mieux appréhender la diversité Ouvrir à tous les niveaux de l’enseignement obligatoire le programme « Ecrivains en classe » qui permet aux élèves de rencontrer un créateur dans leur école Associer les éditeurs à des projets de promotion de la lecture afin de permettre des dons en nature de livres Réaliser un outil d’information unique en littérature de jeunesse en mobilisant, notamment, les ressources des Centres de littérature de jeunesse Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 106 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Développer la réalisation et la diffusion des plaquettes d’auteurs, aux formats imprimés et numériques, réalisées dans le cadre de la « Fureur de Lire » Refinancer la « Fureur de Lire » pour permettre le soutien à des activités transversales originales qui disposeraient d’un label « Plan Lecture » Établir des conventions avec les opérateurs qui contribuent à la promotion de la lecture en Fédération Wallonie-Bruxelles Réaliser un répertoire des bonnes pratiques en matière de promotion de la lecture dans le réseau des bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles et plus particulièrement à destination des écoles Mobiliser le secteur de l’Education permanente autour de la promotion de la lecture auprès des publics qui en sont éloignés Conclure un partenariat plus ambitieux avec la Foire du Livre de Bruxelles autour de la lecture à l’égard du public scolaire et mettre en œuvre une journée de rencontre avec tous les acteurs des domaines concernés par le Plan Augmenter les moyens dévolus au projet « La Bataille des Livres » Lancer des appels à projets relatifs aux auteurs en résidence dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles En association étroite avec PointCulture, développer l’action des bibliothèques comme opérateurs de référence en termes de création d’outils et de formations spécifiques aux usages numériques de la lecture, pour l’image, le son et l’écrit Soutenir et diffuser les projets innovants en matière de création littéraire et de diffusion numériques Pérenniser la collaboration entre l’Administration de la Culture et l’ONE pour la réalisation de livres et d’outils spécifiques de promotion de la lecture à destination des publics de l’ONE Prévoir des recommandations de prestations claires dans les milieux d’accueil en lien avec le rapport à la culture et la lecture dans le cadre de la réforme des milieux d’accueil et sensibiliser et former les personnels de l’ONE aux pratiques de lecture et à son importance dans le développement de l’enfant Favoriser le partage international d’outils en matière de promotion de la lecture Soutenir la création d’un Cercle de donateurs dédié à la lecture en collaboration avec la Fondation Roi Baudouin et œuvrer avec les groupes de presse et les éditeurs à une action concertée de promotion de la lecture Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 107 9. Liste de contributeurs au Plan Lecture Outre les avis collectifs rendus par les instances d’avis dans le domaine des lettres et du livre, voici une liste des principaux contributeurs au Plan Lecture : Enseignement Jannique KOEKS Joseph MAQUOI Ariane LETURCQ Bernadette MEURICE Micheline DISPY Françoise CHATELAIN Baudouin DUELZ Yves THOMEE Maguy BOU CHERFANE Anne HICTER Service de l’Inspection Service de l’Inspection Service de l’Inspection Service de l’Inspection Service de l’Inspection Service de l’Inspection Cabinet Cabinet Cabinet IFC Hautes Ecoles et universités Marie VAN REYBROECK Jean-Louis DUFAYS Silvia LUCCHINI Daniel DELBRASSINE Séverine DE CROIX Patricia SCHILLINGS Dominique LAFONTAINE Nathalie THOMAS José MORAIS Marie-Christine POLET Graziella DELEUZE David VRYDAGHS Caroline SCHEEPERS Dominique LEDUR UCL UCL – Pacte pour un enseignement d’excellence UCL ULg ULg ULg ULg ULB ULB ULB HEB UNamur Haute Ecole Lucia De Brouckère Haute Ecole Galilée Culture Martine GARSOU Laurence GHIGNY Nathalie MARCHAL Nadine VANWELKENHUYZEN Jean-François FÜEG Bruno MERCKX Sonia LEFEBVRE Philippe COENEGRACHTS Isabelle PEETERS Silvana MEI SGLL SGLL – Fureur de Lire SGLL – Langue française SGLL – Langues régionales endogènes Lecture publique (directeur) SGLL – Littérature jeunesse/Bande dessinée SGLL – Numérisation/Conseil du livre Conseil de Bibliothèque Publiques (Président) CBP – Plateforme lecture de la ville de Liège Bibliothèque centrale du Brabant Wallon Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 108 Marie LEQUEUX Tanguy HABRAND Charlotte HEYMANS Odile FLAMAND France LEBON Patricia HUBERT Michèle MINNE Jean ZUÈDE Nicolas BORGUET Benoît DUBOIS Simon CASTERMAN Bernard GERARD Christelle DYON Vanessa HERZET Bibliothèque centrale du Brabant Wallon Collection Espace Nord Collection Espace Nord CotCotCot éditions Service général de la Jeunesse et de l’Éducation Permanente Service général de la Jeunesse et de l’Éducation Permanente Service général de la Jeunesse et de l’Éducation Permanente Classes Lecture Cabinet Averbode (éditions) - ADEB Casterman (éditions) - ADEB ADEB ADEB Festival Les Parlantes (Liège) Cellule Culture-École Éric FRÈRE Marie-Laurence DEPREZ Dominique DE MOEY Responsable Prix des Lycéens Bataille des Livres Presse Margaret BORIBON Alain LAMBRECHTS Luc DE POTTER Journaux Francophones Belges (SG) The PPress (General Manager) Union des éditeurs de la Presses Périodique France Vincent MONADÉ Simon VIALLE Marie BONNAFÉ Annaïk GUIVARC’H Jacques VIDAL-NAQUET Fabien PLAZANNET Zaïma HAMNACHE CNL (Président) CNL (Relations internationales) ACCES (Présidente) ACCES (Directrice) Centre national de la littérature pour la jeunesse (BNF) Ministère de la Culture - Bibliothèques Ministère de la Culture – projet « Premières Pages » Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 109 Table des matières INTRODUCTION 2 MÉTHODOLOGIE 6 1. INFORMATION FORMATION SENSIBILISATION CONSOLIDATION 6 6 7 7 SECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT 1.1. 8 LES ÉTUDES INTERNATIONALES 1.1.1. 8 L’ENQUÊTE PROGRESS IN READING LITERACY STUDY (PIRLS) QU’EST-CE QUE LA LITTÉRATIE ? TYPES DE LECTURE ET PROCESSUS DE COMPRÉHENSION RÉSULTATS POUR LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES COMPARAISONS DE NIVEAUX DE COMPÉTENCES ANALYSES EXPLICATIVES DES RÉSULTATS EN FWB LES PISTES DE TRAVAIL 8 9 9 9 10 12 13 1.1.2. L’ENQUÊTE PROGRAM FOR INTERNATIONAL STUDENT ASSESSMENT (PISA) 13 1.1.3. L’ENSEIGNEMENT DE LA LECTURE EN EUROPE : CONTEXTES, POLITIQUES ET PRATIQUES 14 1.2. 1.2.1. CONTEXTE ET REPRÉSENTATIVITÉ LA FORMATION DES ENSEIGNANTS LES PROGRAMMES D’ENSEIGNEMENT LES CONCLUSIONS ET LES AXES À DÉVELOPPER EN FWB 14 15 16 17 ÉTUDE SPÉCIFIQUE AU PAYSAGE DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES 18 APPRENTISSAGE DE LA LECTURE EN 1 ÈRE ET 2 ÈME ANNÉES PRIMAIRES (2006) 18 CADRE DÉCRÉTAL ET SOCLES DE COMPÉTENCES DÉCLINAISONS PROGRAMMATIQUES DANS LES RÉSEAUX RÉSEAU DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES FÉDÉRATION DE L’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL CATHOLIQUE (FÉDEFOC) COMMUNES ET PROVINCES L’ÉTUDE DESCRIPTIVE DES PRATIQUES ENSEIGNANTES 18 19 20 20 21 21 1.3. CONCLUSIONS GÉNÉRALES 22 1.4. RECHERCHES RELATIVES À LA LECTURE RÉALISÉES SOUS L’ÉGIDE DE L’AGERS 23 1.5. UN PROJET INNOVANT : LES « CLASSES LECTURES » 25 CONTEXTE EVALUATION PROJET PROPOSE DANS LE CADRE DU PLAN LECTURE 25 25 26 L’ASSOCIATION BELGE POUR LA LECTURE (ABLF) 27 PROJETS DEVELOPPES 27 1.6. 2. 2.1. LE SECTEUR DE LA CULTURE LE SERVICE GÉNÉRAL DES LETTRES ET DU LIVRE Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 28 28 110 O O O 2.2. 2.3. MISSIONS ET BUDGET DU SGLL MISSIONS SPECIFIQUES EN LIEN AVEC LE PLAN LECTURE LA « FUREUR DE LIRE » LES AUTRES ACTIONS SOUTENUES OU RÉALISÉES PAR LE SGLL QUI PEUVENT S’INTÉGRER AU PLAN LECTURE « ÉCRIVAINS EN CLASSE » LA COLLECTION ESPACE NORD LES PUBLICATIONS LES ACTIVITÉS DES CENTRES DE LITTÉRATURE DE JEUNESSE SERVICE DE LA LANGUE FRANÇAISE ET SERVICE DES LANGUES RÉGIONALES ENDOGÈNES 28 29 29 31 31 32 35 35 37 LA LECTURE PUBLIQUE 39 UN NOUVEAU DÉCRET MOBILISATEUR OFFRE DE FORMATION ET NOUVELLES PRATIQUES TRANSVERSALES EVALUATION DU NOUVEAU DÉCRET CONCLUSIONS 39 41 41 42 LES INSTANCES D’AVIS DU SECTEUR DES LETTRES ET DU LIVRE 43 2.3.1. AVIS SUR LES COMPÉTENCES EN LECTURE ET LES APPRENTISSAGES Y RELATIFS EN FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES 44 2.3.2. 2.4. 2.4.1. RECOMMANDATIONS RELATIVES AUX APPRENTISSAGES RECOMMANDATIONS SPÉCIFIQUES AU SECTEUR DU LIVRE RECOMMANDATIONS SPÉCIFIQUES AU SECTEUR DE LA LECTURE PUBLIQUE RECOMMANDATIONS FINALES AVIS N°51 DU CONSEIL DES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES (CBP) 46 48 50 51 51 QUELQUES REMARQUES PRÉLIMINAIRES LES BONNES PRATIQUES IMPLICATION DES BIBLIOTHÈQUES DANS LE PLAN LECTURE QUELQUES PISTES NOUVELLES CONCLUSION 52 53 53 54 54 EDUCATION PERMANENTE ET JEUNESSE (SGEPJ) 55 CELLULE ALPHA/FSE 55 ALPHABÉTISATION DANS LE CADRE DU DÉCRET SUR L’ÉDUCATION PERMANENTE 55 PROJET DU MOUVEMENT D’ÉDUCATION PERMANENTE LIRE & ECRIRE COMMUNAUTÉ FRANÇAISE AUTOUR DU LIVRE ET DE LA LECTURE 56 PRODUCTION D’ANALYSES ET D’ÉTUDES DANS LE CADRE DU DÉCRET DU 17 JUILLET 2003 RELATIF AU SOUTIEN DE L’ACTION ASSOCIATIVE DANS LE CHAMP DE L’ÉDUCATION PERMANENTE 57 CATALOGUE EN LIGNE ADLIB DES ANALYSES ET ÉTUDES DES ASSOCIATIONS RECONNUES EN AXE 3.2. DU DÉCRET RELATIF À L’EDUCATION PERMANENTE 58 INTERCULTURALITÉ 58 CRÉATIVITÉ/INITIATIVE À LA LECTURE 59 OPÉRATEURS ET PROJETS ILLUSTRATIFS EN EDUCATION PERMANENTE. 59 O LIGUE DES FAMILLES 59 O COLLABORATIONS AVEC DES ÉCRIVAINS ET UNE MAISON D’ÉDITION : « LA TRAVERSÉE » 60 SYNERGIES ENTRE SECTEURS DU LIVRE ET D’ÉDUCATION PERMANENTE : LA MAISON DU LIVRE 60 SENSIBILISATION À LA LECTURE ET À L’ÉCRITURE DANS LE CADRE DE L’ÉDUCATION PERMANENTE 61 O LES « SACS À LIRE » 61 O LE TRAVAIL AVEC DES PERSONNES INCARCÉRÉES : ADEPPI 61 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 111 « L’ESSENTIEL » LES ÉCOLES DE DEVOIRS O O 2.4.2. 2.5. 3. SECTEUR JEUNESSE 4. O O O O 5. 62 LITTÉRATURE ET JEUNESSE : INDICATIONS ASBL 62 COOPERATION EDUCATION CULTURE (CEC) 64 LA CELLULE CULTURE-ÉCOLE 61 62 66 LA BATAILLE DES LIVRES LIS-NOUS UNE HISTOIRE (LN1H) LE PRIX DES LYCÉENS 66 68 68 SECTEUR DE LA PETITE ENFANCE 70 PROMOTION DE LA LECTURE AUPRÈS DES ENFANTS, UNE MOBILISATION DE L’ONE LES « COINS LECTURE » DANS LES CONSULTATIONS POUR ENFANTS LES ACTIVITÉS LECTURE DANS LE SECTEUR DE L’ACCUEIL LES COLLABORATIONS AVEC LE SERVICE GÉNÉRAL DES LETTRES ET DU LIVRE UN PROGRAMME DE GUIDANCE PARENTAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DU LANGAGE DE L’ENFANT QUELQUES EXPÉRIENCES D’ACTIVITÉS MENÉES DANS LES MILIEUX D’ACCUEIL PAR SUBRÉGION SUBRÉGION DE BRUXELLES SUBRÉGION DE LIÈGE SUBRÉGION DU HAINAUT SUBRÉGION DU LUXEMBOURG QUELQUES EXPÉRIENCES ET ACTIVITÉS MENÉES DANS LES LIEUX DE RENCONTRE ENFANTS ET PARENTS LA FORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE L’ACCUEIL DE L’ENFANT LA NUMÉRISATION 70 70 72 73 74 75 75 76 77 78 78 80 82 5.1. L’ENQUÊTE MENÉE PAR L’ONE ET LE CSEM 82 5.2. L’ENFANT ET LES ÉCRANS 83 L’ÉCRAN À CHAQUE ÂGE DE L’ÉVOLUTION COGNITIVE DES INITIATIVES NUMÉRIQUES INNOVANTES COTCOTCOT ÉDITIONS BELA LE PORTAIL DES LITTÉRATURES SAMARCANDE LIRTUEL 84 85 85 85 86 86 87 O O O O O 6. LE VOLET INTERNATIONAL 7. L’OPÉRATION « PREMIÈRES PAGES » ACTIONS CULTURELLES CONTRE LES EXCLUSIONS ET LES SÉGRÉGATIONS (ACCES) LE CENTRE NATIONAL DU LIVRE (CNL) LE PROGRAMME BOOKSTART AU ROYAUME-UNI PROPOSITIONS DE TRAVAIL 7.1. 7.2. 88 88 88 89 89 91 SECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT 91 LA FORMATION LES RESSOURCES 91 95 SECTEUR DE LA CULTURE 98 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 112 7.3. CELLULE CULTURE-ÉCOLE 101 7.4. LE VOLET NUMÉRIQUE 102 7.5. SECTEUR DE LA PETITE ENFANCE 103 7.6. COLLABORATIONS INTERNATIONALES 104 7.7. COLLABORATIONS AVEC LE SECTEUR PRIVÉ 105 8. SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS 106 9. LISTE DE CONTRIBUTEURS AU PLAN LECTURE 108 TABLE DES MATIERES 110 Un Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles 113