1.11. Fabrication de la chaux en pâte
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1.11. Fabrication de la chaux en pâte
1.11. Fabrication de la chaux en pâte Niveau de compétence 1 Usager 2 Ouvrier, artisan maîtrisant les techniques modernes 3 Ouvrier, artisan maîtrisant les techniques traditionnelles 4 Architecte, ingénieur spécialisé patrimoine Situation et description de l'élément constructif concerné Description du problème rencontré et des causes de la pathologie La chaux est l’un des constituants des mortiers. Elle maintient ensemble les différentes particules des agrégats ; sans le liant, les agrégats ne seraient qu’une masse de sable. La chaux est fabriquée depuis plusieurs millénaires pour maçonner les pierres et les briques. Elle est utilisée pour stabiliser la terre, pour enduire la maçonnerie de pierre et de terre, pour peindre la construction en terre, la pierre et les enduits ; à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments. Dans l’architecture traditionnelle, seules certaines constructions en pierre sèche et les constructions végétales ne nécessitent pas l’utilisation de la chaux. Les chaux blanches sont fabriquées à partir de la chaux vive, obtenue après cuisson à 800-900° à partir de calcaires. Selon la nature du calcaire cuit, on aura : - des chaux durcissant uniquement à l’air (chaux grasse, aérienne, hydratée), qui se présentent en poudre (au Liban) ou en pâte, élaborées avec des calcaires purs. - des chaux durcissant dans l’eau et à l’air (dites chaux maigre, hydraulique naturelle), qui se présentent toujours en poudre (en Syrie). Les constructions anciennes demandent un entretien pour être maintenues en bon état de conservation. En effet, elles subissent les attaques de l’eau, les chocs thermiques, l’agression des sels véhiculés par les remontées capillaires, les dégradations dues aux végétaux, etc.. Les chaux blanches sont donc nécessaires pour l’entretien ou la réfection de : - maçonneries de pierre (appareillée, moellons équarris, pierres brutes), de briques de terre cuite - certains types de couvertures en terrasses et coupoles, enduites et peintes à la chaux - jointoiement - enduit de parement à l’extérieur et à l’intérieur - peinture à la chaux sur la maçonnerie de pierre et de terre, sur les enduits - sols en pavements, dallages L’emploi généralisé du ciment et des chaux artificielles depuis un siècle a conduit à la disparition de la production et de l’emploi de la chaux en pâte. L’intérêt de ce produit est double : d’une part, la qualité supérieure de ce liant par rapport aux chaux aériennes en poudre - plasticité, facilité de mise en œuvre, bonne tenue des mortiers et peintures ; d’autre part, la conservation non limitée du produit dans l’eau. GAZ CARBONIQUE CALCAIRE PUR (CARBONATE DE CALCIUM) CUISSON 800/900° PRISE EN CARBONATATION CHAUX VIVE (OXYDE DE CALCIUM) EVAPORATION DE L’EAU MORTIER + SABLE ET EAU HYDRATATION GÂCHAGE EAU CHAUX EN PÂTE (HYDROXYDE DE CALCIUM) CYCLE DE LA CHAUX AERIENNE 1 2 3 Description de la méthode d'entretien et/ou de réparation GAZ CARBONIQUE Matériau de base de la chaux en pâte, la chaux vive peut-être obtenue par cuisson d’un calcaire pur à 800-900° dans un four à chaux. Les calcaires utilisés et la chaux vive obtenue sont caractérisés par leur blancheur éclatante (à contrario, les calcaires argileux contiennent plus ou moins d’oxydes métalliques qui colorent la roche). Les cailloux de chaux vive ressemblent au calcaire utilisé, mais ils sont plus blancs et plus légers. Toujours utiliser la chaux vive sous forme de cailloux, qui ne se désagrègent pas (maximum 3 jours après calcination). Quand la chaux vive est refroidie après cuisson, on la plonge dans l’eau pour l’éteindre (hydratation). Toujours verser la chaux dans l’eau, ne jamais verser l’eau sur la chaux (projections dangereuses). Cette opération peut s’effectuer dans un trou creusé étanche, un bassin maçonné, une citerne, des tonneaux en fer, etc. Au contact de l’eau, la chaux vive s’expanse très rapidement, devient très chaude (l’eau peut bouillir) et se transforme en pâte. Dosage approximatif : 3 litres d’eau pour 1 kg de chaux vive. Plus la pâte reste dans l’eau, plus elle sera fine et de bonne qualité. Un minimum de 4 jours dans l’eau est nécessaire, en remuant la pâte au râteau ou à la pelle. EXTINCTION 1. CHAUX VIVE 2. EAU 3. BASSIN 1 2 3 TRANSFORMATION EN PATE 1. RATEAU 2. CHAUX GRASSE 3. EAU Après refroidissement, il est nécessaire de tamiser la pâte pour enlever les impuretés (morceaux de calcaire pas assez cuits ou trop cuits, éléments non calcaires). Cette opération s’effectue à l’aide d’un tamis fin (mailles de 1 à 2 mm de large). Il est nécessaire de se protéger les mains avec des gants étanches car la chaux (très basique) attaque la peau. Eviter absolument les projections dans les yeux et le contact avec la peau. Après tamisage, la chaux en pâte peut-être conditionnée et stockée hors-gel dans des barils, tonneau ou récipients divers. Elle doit toujours être recouverte d’eau et se conserve ainsi indéfiniment (de même pour les mortiers et laits de chaux à base de chaux en pâte). 1 2 Remarques complémentaires : 3 - TAMISAGE 1. CHAUX GRASSE 2. TRUELLE 3. TAMIS - L’eau en excès au-dessus de la chaux en pâte contient de la chaux dissoute qui dépose un film de calcite en surface. Cette eau de chaux peut avantageusement être utilisée pour humidifier les supports avant d’enduire et de peindre à la chaux (eau basique). On améliore la qualité des chaux aériennes en poudre en les immergeant plusieurs semaines dans l’eau avant leur utilisation. On améliore la qualité de la peinture à la chaux en ajoutant, à l’extinction de la chaux vive : 3 litres d’huile de lin et 2 à 5 kg de sel d’Alun pour 50 kg de chaux vive. ATTENTION ! A éviter... Ne jamais verser l’eau sur la chaux, mais toujours plonger la chaux dans l’eau