L`Algérie a les marges de manœuvre pour une
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L`Algérie a les marges de manœuvre pour une
Bouteflika exprime à Erdogan la condamnation par l'Algérie du coup de force en Turquie Lire en page 24 Retrouvez votre journal sur son nouveau site : latribunedz.com Quotidien national d'information N° 6431 Prix 10 DA France 1 C Lundi 18 juillet 2016 LE REPRÉSENTANT DU FMI À PROPOS DU CHOC PÉTROLIER : «L’Algérie a les marges de manœuvre pour une transition en douceur» Par «L’ALGÉRIE fait face à un choc de grande ampleur avec la dégringolade des prix du pétrole depuis deux ans, et qui est probablement appelée à durer. Mais quand ce choc est arrivé, le pays n’était pas démuni». C’est ce qu’a souligné le chef de division du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Jean-François Dauphin, dans un entretien accordé à l’APS. Selon M. Dauphin, la résilience de l’Algérie est le fruit «des politiques menées auparavant». Ces politiques ont permis au pays de cumuler des marges de manœuvre importantes sous forme notamment de réserves de change, d’épargne budgétaire et aussi du remboursement anticipé de sa dette extérieure, a expliqué JeanFrançois Dauphin qui fait partie de la délégation du FMI composée également du directeur-adjoint de ce même département, Adnan Mazarei, en visite à Alger pour mettre à jour les données économiques de l’Algérie et discuter des diverses questions, dont notamment les moyens d’améliorer les capacités Photo : DR Bahia Aliouche techniques des institutions financières du pays. Les marges de manœuvre cumulées permettent ainsi à l’Algérie de faire une transition «en douceur» face à ce choc extérieur, a affirmé SELON LE MINISTRE DE L’INDUSTRIE, ABDESSELAM BOUCHOUAREB M. Dauphin avant de souligner que la croissance économique «a relativement résisté jusqu’à maintenant». Toutefois, le choc pétrolier a eu, selon le responsable du FMI, un effet «assez rapide et fort» sur les finances publiques et sur les comptes extérieurs qui se sont dégradés d’une manière «assez significative». En conséquence, le défi actuel de l’Algérie, selon lui, est de voir «comment profiter des marges qui ACTUALITÉ RÉFORME DE L’ONU, ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE, SAHARA OCCIDENTAL ET AUTRES L’Algérie fortement engagée dans la fortification des positions de l’UA Concessionnaires automobile : une dizaine de projets d’investissement proposés Par Karima Mokrani LES TRAVAUX de la 27e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) ont débuté hier dans la capitale rwandaise, Kigali. L’Algérie y prend part, représentée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en sa qualité de représentant officiel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Avant lui, sont arrivés dans la capitale rwandaise les deux représentants de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, tous deux très actifs sur le terrain en ce qui concerne particulièrement ce dossier Afrique. Suite en page 5 Photo : DR Photo : DR Par Reda Cadi SE CONFORMANT à la loi qui les oblige à passer à la production après trois années d’activité commerciale, des concessionnaires automobile ont déposé leurs dossiers pour des projets d’investissements dans le domaine de l’industrie automobile, a indiqué, hier le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. «Nous leur avons dit qu’ils avaient jusqu’au 31 décembre 2016 pour déposer leurs projets industriels. Ils ont encore le temps pour le faire si réellement ils souhaitent s’impliquer dans ce métier», a ajuté le ministre qui s’exprimait au Conseil de la nation en marge de la séance d’adoption du projet de loi sur l’investissement. Suite en page 24 Supplément Économie Promouvoir la production pharmaceutique pour réduire les importations Lire pp 11 à 16 restent pour, à la fois, restaurer les équilibres macroéconomiques et revisiter son modèle de croissance afin de réduire sa dépendance du secteur énergétique et de la dépense publique». Et c’est à ce titre qu’il est préconisé de passer à une croissance plus diversifiée et tirée davantage par le secteur privé. «Plus l’Algérie accélère la mise en œuvre des réformes nécessaires pour changer son modèle économique, mieux elle fera face à cette situation», a-t-il indiqué. M. Dauphin suggère ainsi l’engagement de réformes structurelles sur différents fronts : améliorer le climat des affaires, simplifier les procédures administratives, faciliter l’acte d’investir, etc. Pour sa part, M. Mazarei relève que la situation de choc pétrolier à laquelle l’Algérie fait face ne lui est pas spécifique mais concerne également les autres pays pétroliers, notamment ceux de la région. Il soutient que si tous ces pays doivent réduire leur dépendance des hydrocarbures et restructurer leurs économies, chacun d’eux doit, cependant, adopter sa propre stratégie en fonction de ses moyens et de sa situation. Suite en page 3 JUSTICE Louh : «Le rapport du Département d'Etat sur la traite des personnes en Algérie très loin de la réalité» ........................p2 INVESTISSEMENTS Vers une législation stable, transparente et cohérente ....p3 INFRASTRUCTURES Les travaux de la Grande mosquée d'Alger ont atteint 82%.....................................p5 2 L ’ É V É N E M E N T Lundi 18 juillet 2016 LE MINISTRE DE LA JUSTICE, TAYEB LOUH, AFFIRME : «Le rapport du Département d’État sur la traite des personnes en Algérie très loin de la réalité» Par Abdallah Kaddour e ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a affirmé, hier, dans une déclaration à la presse en marge de l’adoption par le Conseil de la nation du projet de loi régissant la profession de commissaire-priseur que «le rapport du Département d’Etat américain sur la question de la traite des personnes en Algérie est très loin de la réalité». Le ministre a précisé que «les dispositions introduites depuis 2014 au code pénal punissent sévèrement la traite des personnes». «Ce phénomène n’existe pas en Algérie», affirme M. Louh, soulignant que «les services de sécurité font état au quotidien de tous les crimes et délits et la justice statue chaque jour sur des crimes multiples». Il expliquera que «ce qui a été enregistré à ce jour ne concerne qu’une affaire ou deux de ce type», ajoutant que «l’Algérie présente ses rapports annuels à l’ONU dans tous les domaines, y compris sur cette question». Rappelons que le 16e rapport du Département d’Etat américain publié début juillet avait classé l’Algérie dans la catégorie 3 regroupant des Etats qui «ne se conforment pas pleinement aux normes minimales pour l’élimination de la traite Photo : Archives L et ne font pas d’efforts pour atteindre cet objectif». Le ministère des Affaires étrangères avait réagi en notant, dans un communiqué, avec un «profond regret» ce classement, estimant que «cette appréciation, loin de résulter d’une évaluation rigoureuse de la situation, continue de puiser surabondamment à des sources approximatives et manquant de crédibilité et de se fonder sur des informations erronées, voire fallacieuses». La même source avait relevé en outre que «la note, qui ne prend pas l’exacte mesure des efforts significatifs consentis par notre pays en matière de prévention de la traite des personnes, ne rend certainement pas justice à la posture claire et active qui est celle de l’Etat algérien sur cette problématique dans son ensemble, le fléau de la traite des personnes étant un phénomène marginal en Algérie et étranger aux valeurs et coutumes de la société algé- rienne». D’autre part, la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (Cncppdh) avait exprimé sa désapprobation et son opposition au contenu du rapport. Son président, Farouk Ksentini, avait affirmé que «le rapport américain ne correspond à aucune réalité». Il s’est dit «outré par un rapport fabriqué de toutes pièces [...] qui n’a pour seul objectif que celui de tenter de nuire à la réputation de l’Algérie». «Je conteste catégoriquement les accusations et les allégations contenues dans ce rapport qui n’a absolument aucune valeur, ni juridique, ni documentaire» avait-il affirmé. Pour le président de la Cncppdh, «ledit rapport discrédite ses auteurs qui ont commis de graves accusations à l’égard de l’Algérie sans prendre le soin de la vérification préalable». L’Algérie demeure engagée avec détermination dans la lutte contre la traite des personnes, un engagement qui s’est traduit par l’élévation prochaine du Comité interministériel chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre ce phénomène en comité national placé sous l’autorité directe du Premier ministre pour en rehausser les capacités et l’efficacité. A. K. zzz AU FIL DES JOURS Bouteflika souhaite rendre exceptionnel le «Partenariat d’exception» algéro-français Par Noureddine Khelassi LE SOUHAIT a été exprimé avec les vœux présidentiels à l’occasion de la fête nationale française du 14 Juillet. Le chef de l’Etat algérien s’est d’abord félicité de «la qualité des relations d’amitié et de coopération qu’entretiennent nos deux pays que lient tant d’affinités ainsi que des valeurs et des intérêts partagés». Il a ensuite émis le vœu particulier de poursuivre, avec son homologue français - «avec vous», dit-il-, donc audelà même de 2017, «l’œuvre d’édification du partenariat d’exception dont nous avons jeté ensemble les bases, lors de votre mémorable visite d’Etat en Algérie en décembre 201». Le président Abdelaziz Bouteflika, qui parle de «convergences» entre lui et le président François Hollande et ambitionne donc d’en «élargir les sphères et d’accroître la portée» pour «consolider le socle du partenariat d’exception», émet ici le désir de voir son partenaire réélu en 2017. Mais audelà même de la possibilité de voir François Hollande rempiler en 2017, c’est l’idée même du partenariat d’exception entre les deux pays qu’il faut interroger de nouveau. Savoir quelle en est la consistance et quel contenu lui donner pour les années à venir. Il y a longtemps, et alors que les relations entre l’ex-puissance coloniale et l’Algérie indépendante n’étaient pas normales, Michel Jobert, chef de la diplomatie française, revendiqua alors un «droit à l’indifférence» entre Alger et Paris. Seule façon à ses yeux de dépassionner des rapports dominés cycliquement par la passion et lestés du poids de la mémoire de la colonisation. Quarante ans après, la relation bilatérale s’est normalisée grâce à la raison des affaires. Au point, fait paradoxal mais fructueux, de se banaliser. Et d’être bâtie presque entièrement sur le seul business sans pour autant que cette relation commerciale soit fondée sur l’équation «gagnant-gagnant». A y regarder de près et sur le fond surtout, au Maghreb et en Afrique, l’Algérie, terre de contrats pour le commerce extérieur français, n’est finalement pas le partenaire stratégique de la France même si pour Paris, notre pays est stratégique. La profondeur stratégique de la France, dans tous les sens du terme, c’est indiscutablement le Maroc. A ce propos, le diplomate et ex-ministre algérien Abdelaziz Rahabi a eu raison de souligner que les relations algéro-françaises n’ont pas su dépasser la dimension économique et commerciale. Elles n’ont pas pu le faire malgré la «Déclaration d’Alger» de décembre 2012 qui vise à prendre en compte la portée humaine et stratégique dans les échanges bilatéraux. Avec Nicolas Sarkozy, la confiance n’a jamais régné. Avec François Hollande elle est revenue fortement, mais pas assez pour faire de la relation commune autre chose qu’un «Partenariat d’exception» qui n’est somme toute pas stratégique. Jacques Chirac fut en fait le seul chef d’Etat français à avoir essayé de lui donner une dimension stratégique. Mais sa volonté fut contrariée au sein même de son propre camp, notamment à cause de la loi scélérate de 2005 glorifiant la colonisation. Entre la France et l’Algérie, il y a visiblement et surtout des divergences diplomatiques stratégiques. En premier lieu, la question de la colonisation du Sahara occidental, le Sahel et la Libye. A telle enseigne que les désaccords sur la question sahraouie sont exprimés en plein jour comme lors de la dernière visite de Manuel Valls à Alger et alors même que la question du Sahara occidental ne faisait pas partie d’un agenda purement technique et commercial. En fait, la diplomatie algérienne supporte à peine la position d’alignement sans nuances sur le Maroc. Comme le rappelle Rahabi, au Conseil de sécurité de l’ONU, l’Algérie approche plus le représentant britannique que celui de la France parce qu’elle connaît d’avance sa position intransigeante. A ce même sujet, la diplomatie française, et c’est manifeste, s’inscrit encore dans la ligne giscardienne de 1975. Une doctrine ou presque qui estime que sa seule profondeur stratégique en Afrique est le Maroc qui est pour elle un parfait relais. Ce soutien indéfectible semble être arrivé à son point de rupture. Et là aussi Rahabi voit juste quand il constate que la ligne de rupture est une ligne de fracture qui devient nuisible aux intérêts diplomatiques de l’Algérie. Mais tout compte fait, l’Algérie ne peut pas être infidèle à son ADN diplomatique dont les molécules des cellules vivantes sont constituées par l’héritage de la guerre de Libération. A Paris, on répète souvent que la France n’a pas d’amis, mais que des intérêts stratégiques. Soit. L’Algérie, elle, a des atouts stratégiques, mais assez peu d’amis en France où elle ne sait pas faire du lobbying. Contrairement au Maroc qui a moins d’atouts, mais beaucoup plus d’amis et un lobby hyperactif et efficace. A l’opposé du Maroc, l’Algérie se distingue par son esprit d’indépendance, toujours intact, même si la diplomatie algérienne se faisant parfois mutique, adopte un profil bas ou se met en retrait. Mais elle n’est surtout l’alliée, le relais ou le vassal de personne. Elle en paie donc le prix. A plus forte raison lorsqu’elle prône systématiquement la solution politique aux conflits dans le monde, même quand les crises l’environnent. Elle a donc sa propre politique au Maghreb, au Sahel et dans le reste de l’Afrique. Or, la diplomatie algérienne a aujourd’hui le sentiment que tout ce qui se fait dans la région est de nature à affaiblir les intérêts diplomatiques et stratégiques de l’Algérie. Même si la raison des affaires, le réalisme dicté par la géostratégie et la sagesse propre à un chef d’Etat algérien veulent que le «Partenariat» mérite un jour l’adjectif stratégique en vigueur depuis décembre 2012. N. K. L ’ É V É N E M E N T Lundi 18 juillet 2016 LE CONSEIL DE LA NATION ADOPTE LE PROJET DE CODE DES INVESTISSEMENTS CONSEIL DE LA NATION Adoption de la loi sur le statut des officiers de réserve Vers une législation stable, transparente et cohérente Par Ziad Abdelhadi est un pas important dans le process des réformes économiques engagées par le pays qui vient de se concrétiser. En effet, le Conseil de la nation a adopté, hier, le projet de loi sur les investissements dans sa nouvelle mouture. Des textes de loi qui assurent des avancées considérables puisqu’ils sont tous à la faveur autant pour les investisseurs, aussi bien nationaux qu’étrangers, a déclaré en substance le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, à l’issue de l’adoption à la majorité absolue de ce projet de texte. A travers cette loi, «il sera possible dorénavant de mettre en place une législation stable, transparente et cohérente qui puisse assurer l’efficacité sur le terrain à même d’atteindre les objectifs tracés par le gouvernement dans son plan quinquennal 2014-2019», ajoutera le ministre à l’adresse des sénateurs. Pour rappel, le nouveau texte de loi modifie les dispositions de l’ordonnance d’août 2001 relative à la promotion de l’investissement, met en synergie les différents dispositifs d’incitations existants et dote le secteur industriel d’avantages qui lui seront propres à travers, entre autres, des réductions plus importantes des droits de douanes, mais lorsque l’activité est d’une utilité économique reconnue ou qui est implantée dans le Sud ou les HautsPlateaux. Par ailleurs, le droit de préemption et la règle 51/49%, appliqués sur les investissements étrangers en Algérie, sont expurgés du nouveau code de l’investissement. Dans son article 30, il stipule de soumettre toutes les cessions d’actions ou de parts sociales ainsi que d’ac- Photo : DR C’ tifs par ou au profit d’étrangers, à une autorisation du ministre chargé de l’investissement. L’article 31 précise que les cessions, à hauteur de 10% et plus des actions et parts sociales d’entreprises étrangères détenant des participations dans une société de droit algérien, considérées comme des cessions «indirectes», doivent passer par le Conseil des participations de l’Etat (CPE). Concernant la règle 51/49%, elle sera régie par les textes de la loi de Finances. Le nouveau Code prévoit la suppression de tous les obstacles à l’investissement, comme l’interdiction aux investisseurs nationaux d’importer des matériels usagés alors que les étrangers peuvent le faire sous le régime d’admission temporaire. L’exposé des motifs du texte explique que le droit de préemption «a perdu le rôle d’instrument de contrôle de l’accès des étrangers à l’économie natio- nale depuis la suppression de la procédure d’examen préalable par le Conseil national de l’investissement (CNI)». D’où la proposition «de se satisfaire, pour la minoration de valeur des transactions de l’espèce, du droit de préemption institué par le Code des procédures fiscales, sous réserve de son extension aux actions et parts sociales», notent les auteurs du texte qui rappellent qu’une mesure allant dans ce sens avait été introduite par la loi de Finances complémentaire de 2015. En outre, ce droit n’a plus de place dans le Code de l’investissement, soulignent les concepteurs du projet qui prévoit, dans son article 30, de soumettre toutes les cessions d’actions ou de parts sociales ainsi que d’actifs par ou au profit d’étrangers, à une autorisation du ministre chargé de l’investissement. Cette procédure de contrôle des cessions, usitée dans la majorité des légis- lations relatives à l’investissement, «remplace ainsi le droit de préemption qui reste une mesure à caractère démesurée pour les petites opérations, mais aussi exorbitante du droit commun», explique l’exposé des motifs. Dernière nouveauté introduite par les nouveaux textes : la privatisation des Entreprises publiques économiques (EPE) doit être régie par une loi de Finances. Une disposition a été instituée par la LF 2016 qui autorise à une EPE l’ouverture de son capital à la participation privée nationale à condition de conserver 34% de ses actions. La nouvelle loi propose aussi d’abroger la règle du bilan de devises excédentaires. Le projet de code des investissements fait partie de la nouvelle génération de réformes économiques mises par le gouvernement pour la diversification de l’économie algérienne. Z. A. «L’Algérie a les marges de manœuvre pour une transition en douceur» Suite de la page 1 Pour le cas de l’Algérie, ce haut responsable au sein de l’institution de Bretton Woods affirme que le pays pourra surmonter cette difficile conjoncture internationale grâce non seulement à ses «atouts», mais aussi «à la volonté des autorités nationales de diversifier l’économie». «Durant mon séjour, j’ai rencontré plusieurs responsables algériens, en particulier le gouverneur de la Banque centrale et le ministre des Finances [...]. Les autorités prennent (la situation économique) au sérieux», note M. Mazarei en affirmant la disponibilité du FMI à soutenir l’Algérie dans sa démarche de transition économique. «L’Algérie n’a pas besoin d’argent. Nous sommes ici pour offrir l’assistance et les conseils d’ordre technique et économique du FMI» pour réaliser cette diversification, avance le même responsable. Dans ce sens, M. Mazarei affirme que même si l’Algérie peut bénéficier des expériences du FMI dans d’autres pays, «c’est aux autorités algériennes, qui connaissent mieux leur pays, d’établir une stratégie appropriée». Interrogé sur les dispositifs mis en place récemment pour drainer davantage l’épargne nationale, M. Dauphin salue cette démarche de l’Etat visant à diversifier ses sources de financement en se tournant notamment vers le marché financier afin de sortir de la dépendance du budget public. «Cette orientation est la bonne», estime M. Dauphin. A une question sur les subventions, les deux responsables du FMI estiment que la démarche de l’Algérie vise un meilleur ciblage des subventions à travers les mesures prises dans la loi de Finances 2016 en augmentant les prix de l’électricité et du gaz, mais en fonction du niveau de consommation. «Cette démarche est effectivement la bonne puisque les prix ont été augmentés pour les tranches (de consommation) supérieures sans toucher celles les plus basses. Ce qui permet de protéger les populations vulnérables et qui consomment moins d’énergie», soutient M. Dauphin. En s’appuyant sur une étude réalisée récemment par le FMI, ce haut responsable du FMI a fait savoir que les subventions énergétiques en Algérie sont mal réparties : 20% de la population la plus riche en bénéficient six fois plus que les 20% de la population la plus pauvre. D’où la nécessité, selon lui, de redistribuer ces transferts dans le sens inverse à même de permettre à l’Algérie d’économiser des sommes importantes qu’elle pourra investir dans le développement économique et social. B. A./APS 3 LES MEMBRES du Conseil de la nation ont adopté dimanche les deux textes de lois portant statut des officiers de réserve et statut général des personnels militaires lors d’une séance plénière présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Ghania Eddalia, et de Arfi Youssef, directeur des études au cabinet du ministre de la Défense nationale. Dans une allocation à l’issue du vote, la ministre des Relations avec le Parlement a estimé que l’adoption de ces deux textes «renforce» la place de l’Armée nationale populaire parmi les institutions constitutionnelles de l’Etat, «préserve» son image noble et honorable au vu de la mission qui lui est assignée pour la protection de la sécurité et de l’intégrité territoriale et «la met à l’abri de tout ce qui peut porter atteinte à l’honneur et à la réputation de l’ANP». En vertu des deux statuts, le militaire mis à la réserve «est interdit de tout acte, déclaration ou comportement susceptibles de compromettre l’image des institutions et des autorités publiques». Les nouvelles dispositions énoncent que «le militaire actif sur le point de cesser définitivement le service dans les rangs de l’armée et mis à la réserve exerce ses droits et libertés consacrés par les lois de la République, mais reste assujetti à l’obligation de discrétion et de réserve». «Tout manquement à ce devoir de nature à compromettre la dignité et l’autorité des institutions de l’Etat, est considéré outrage ou diffamation et peut, sur demande des pouvoirs publics, donner lieu à un retrait de la médaille d’honneur ou à un dépôt de plainte auprès des juridictions compétentes conformément aux dispositions en vigueur», selon les mêmes dispositions. «Le militaire actif qui sur le point de cesser définitivement le service au sein de l’armée et mis à la réserve qui viole l’obligation de discrétion ou de réserve s’expose à une dégradation». Le projet de loi portant statuts des personnels militaires énonce l’obligation de réserve à laquelle doivent se conformer les militaires après avoir cessé de servir dans les rangs de l’armée. Les nouvelles dispositions assujettissent le militaire qui a cessé définitivement de servir à «l’obligation de réserve et, tout manquement à ce devoir de nature à compromettre la dignité et l’image des institutions de l’Etat et l’expose à une série de mesures» dont «le retrait de la médaille d’honneur, le dépôt d’une plainte sur demande des autorités publiques auprès des juridictions compétentes conformément aux dispositions juridiques en vigueur et enfin la dégradation». La loi stipule que «le militaire remis à la vie civile est interdit de tout acte, déclaration ou comportement pouvant compromettre l’image des institutions et des autorités publiques». L ’ É V É N E M E N T Lundi 18 juillet 2016 5 SELON UN COMMUNIQUÉ DU MINISTÈRE DE L’HABITAT Les travaux de la Grande mosquée d’Alger ont atteint 82% Par Chahira Cheref e taux d’avancement du gros œuvre de la Grande mosquée d’Alger, plus grand édifice après les deux Lieux saints, a atteint 82%, a indiqué, hier, un communiqué du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune -qui a effectué samedi dernier une visite d’inspection du projetprévoit le parachèvement des travaux du gros œuvre d’ici fin 2016, indiquant que la salle de prière sera opérationnelle d’ici à la fin du premier trimestre 2017, a indiqué le même document. La hauteur du minaret a atteint 168 m sur 265 m, a indiqué M. Tebboune, précisant que le montage de la coupole interne qui couvrira la salle de prière débutera en août prochain. La coupole extérieure a été envoyée le 4 juillet dernier de Chine et est en cours d’acheminement vers l’Algérie, a fait savoir le ministre. Concernant les ornements de la Grande mosquée d’Alger, un appel d’offres national et international sera lancé pour choisir un bureau d’études qualifié pour la supervision de l’opération suivant un cahier des charges qui prenne en Photo : S. Zoheir L compte le cachet algéromaghrébin. A propos de la gestion de la mosquée une fois réceptionnée, M. Tebboune a indiqué qu’un décret est prévu pour réguler tous les aspects liés à la gestion spirituelle et technique de cet édifice, dans le cadre de l’accord convenu, il y a deux jours, entre les ministères de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville et des Affaires religieuses et des Wakfs. Il est à noter que le ministre a annoncé récemment à Alger le lancement prochain d’un appel d’offres national et international pour le choix d’un bureau d’études qui se chargera des opérations de décoration et d’ornement de la Grande mosquée d’Alger, deuxième plus grand édifice après les deux Lieux saints. «Un appel d’offres sera lancé pour le choix du bureau d’études habilité à prendre en charge la finalisation de la mosquée au cours de la première semaine d’août au plus tard», avait-il indiqué à l’issue d’une réunion avec le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, en présence des cadres des deux ministères. Rappelons que les ministères de l’Habitat, et des Affaires religieuses ont procédé, en mai 2015, à l’installation d’une commission conjointe qui a pour mission de choisir les versets coraniques et les hadiths qui orneront cet édifice religieux en tenant compte du cachet architectural algérien et de l’identité nationale dans toutes ses dimensions. Elle devrait soumettre les résultats de son travail au président de la République en octobre 2016. Par ailleurs, M. Tebboune a affirmé lors de cette visite que l’opération de distribution des logements de type location-vente dans le cadre du programme Aadl aux souscripteurs 2001/2002 se poursuit et que le dossier sera définitivement clos avec la reprise du programme de distribution qui se poursuivra jusqu’à 2016. Le ministre a imputé le retard accusé dans la mise en œuvre du calendrier des souscripteurs de 2013 (Aadl 2) à la non promulgation du décret portant révision des prix des logements, précisant qu’elle concernera les tranches versées légèrement de manière a ne pas affecter le revenu individuel. Pour le programme de Logement promotionnel public (LPP), il n’y aura pas de troisième tranche, a tenu à affirmer M. Tebboune, rappelant le caractère commercial de cette formule qui suppose le paiement de l’intégralité du prix, soit comptant soit par virement bancaire, ajoute-t-on de même source. C. C./APS L’Algérie fortement engagée dans la fortification des positions de l’UA Suite de la page 1 Et la session de cette année est à suivre avec grand intérêt -comme c’est le cas d’ailleurs chaque année, l’Algérie ayant toujours marqué sa présence à ces rencontres- du fait notamment qu’elle porte sur l’élection d’un nouveau président de la commission de l’UA, en remplacement d e l a s u d - a f r i c a i n e M me N k o s a z a n a Dlamini Zuma, en poste depuis 2012 et qui a décidé de ne pas se porter candidate à sa succession. Cette session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA revêt une importance particulière pour l’Algérie du fait également que le Maroc, après 32 ans d’absence -ayant lui-même décidé de quitter l’organisation africaine- a exprimé l’intention d’y revenir. Le voisin marocain a d’ailleurs entrepris plusieurs démarches dans ce sens auprès des pays membres, dont le Rwanda, pays organisateur, mais aussi l’Algérie. En effet, comme nous l’avons souligné hier, le Roi du Maroc, Mohamed VI, a envoyé un émissaire en la personne du ministre délégué aux Affaires étrangères, Nacer Bourita, porteur d’un message du roi marocain au président Bouteflika. De plus Nacer Bourita était accompagné de Yacine El Mansouri, patron de la Dged (direction générale des études et de la documentation, contre espionnage marocain) qui est très proche du roi, et les discussions avec la partie algérienne, représentée également par le conseiller auprès du président de la République, chargé de la coordination des services de sécurité, Athmane Tartag, ont porté sur la nécessité de coordonner le travail entre les services sécuritaires des deux pays. L’enjeu du retour du Maroc à l’organisation africaine est le Sahara occidental. Il y a quelques jours, Brahim Ghali a été élu président de la Rasd en remplacement du défunt Mohamed Abdelaziz. L’élection de Ghali, qui bénéficie du soutien de l’Algérie et d’autres pays, inquiète le palais royal. Autre fait important concernant cette 27e session de Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, il réside dans la décision de l’Algérie et de nombreux autres pays africains de relancer leur appel pour que l’Afrique ait une présence réelle au sein de l’ONU en réclamant deux sièges permanents et 5 non permanents au Conseil de sécurité. Pour rappel, le 16 juin dernier, a eu lieu à Kigali une réunion des pays membres du Comité des dix de l’Union africaine (UA) sur la réforme des Nations unies. Le comité des dix s’était «engagé à entreprendre une campagne intense à tous les niveaux, notamment auprès des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU» pour faire aboutir cette revendication, longue de plusieurs années. Le ministre algérien, Ramtane Lamamra, l’a rappelé avec insistance. De son côté, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé à «l’intensification des efforts des Etats membres de l’Union africaine (UA) pour le parachèvement de la création de la Zone de libreéchange continentale (Zlec), à l’horizon 2017». Sellal a réitéré «l’engagement de l’Algérie à ne ménager aucun effort pour contribuer efficacement, et de concert avec tous les Etats membres de l’UA, à l’entreprise ultime de l’intégration de notre continent, dont la Zlec en est le levier essentiel». Et le représentant de l’Algérie d’insister : «Nous devons avoir une économie africaine solidaire pour faire face aux autres blocs internationaux.» A l’occasion, annoncera Sellal que «c’est dans cet esprit que l’Algérie organisera, et pour faire avancer le processus début décembre 2016, une importante rencontre d’hommes d’affaires africains intitulée ‘’Forum africain d’investissement et d’Affaires : le rendez-vous d’Alger’’, qui regroupera plus de 2 000 opérateurs économiques majeurs que compte l’Afrique». K. M. Lancement depuis Kigali du passeport électronique africain LE PASSEPORT électronique africain a été lancé à l’occasion de la tenue, hier à Kigali (Rwanda), de la 27e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA). La cérémonie de lancement de ce passeport panafricain a eu lieu en présence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de ce sommet. Dans une première phase, les chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres des Affaires étrangères et les représentants permanents des Etats membres de l’UA, bénéficieront de ce passeport électronique. Ce projet phare entre dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’UA qui a pour but essentiel de faciliter la libre circulation des personnes, des biens et des services à travers le continent. Il a aussi pour objectif de favoriser le commerce intra-africain, l’intégration et le développement socioéconomique dans le continent. 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A travers ses meilleures formules, Ooredoo confirme sa volonté de permettre à ses clients d’explorer de nouveaux usages de l’Internet en mobilité permanente et quotidiennement. 6 I D É E S Lundi 18 juillet 2016 Après le Brexit, l’Afrique a ses chances ÉDITORIAL Cap sur l’intégration panafricaine Par Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger http://www.latribunedz.com Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction Hassan Gherab Administratrice Sabira Boushaki Publicité : Rédaction : e-mail: [email protected] e-mail: [email protected] Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60 Alger : Tél.: 021.68.54.24 021.66.02.66/0770.32.98.24 Fax.: 021.68.54.23 Fax: 021.68.54.22 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Impression : Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28 Sud : SARL TDS Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19 Membres fondateurs Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui, Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction. Photo : DR Kamel Amghar LE 27E SOMMET de l’Union africaine (UA) intervient cette année sur fond de crise économique, induite par la baisse prolongée des cours des matières premières, principale ressource du continent. Les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis en conférence à Kigali (Rwanda), examinent plusieurs dossiers dont la nouvelle stratégie du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), élaborée à la lumière des évolutions et des tendances nouvelles de l’économie mondiale. Un repositionnement qui ambitionne d’adapter les modèles de développement économique mis en œuvre aux exigences de l’heure et de transformer en profondeur les sociétés africaines dans cette optique. La libre circulation des personnes et des marchandises au sein des pays de l’Union, l’encouragement de l’intégration économique panafricaine, le développement des industries de transformation pour valoriser les ressources naturelles sur place, les nouvelles technologies, l’innovation, la science et la bonne gouvernance constituent un ensemble de recommandations qui seront passées au peigne fin à l’occasion. Lancé au Sommet de l’UA à Lusaka (Zambie), au mois de juillet 2001, le Nepad a donné jusque-là des résultats très satisfaisants. Aujourd’hui, le temps est, semble-t-il, venu de mettre à jour ce programme qui a permis à l’Afrique de cumuler plusieurs années de croissance. Pour l’exercice en cours, en dépit du ralentissement inquiétant de l’économie mondiale, le continent table sur un taux global de croissance exceptionnel de 5%. La Chine, les Etats-Unis et l’Europe s’y bousculent pour booster leurs économies et y réaliser des profits. L’Ocde prévoit une augmentation de 10 à 15% du produit intérieur brut du continent à l’horizon 2030. Les pays africains ne sont plus ce qu’ils étaient il y a 15 ans. Ils se développent et se modernisent chaque jour. Le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Algérie, La Zambie, l’Angola, le Ghana, la RD Congo, le Botswana, l’Ethiopie, la Tanzanie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Maroc, le Soudan et d’autres pays encore offrent de bonnes opportunités d’affaires et de partenariats dans tous les domaines. Seul bémol, les échanges panafricains sont toujours en deçà des attentes. L’intégration régionale et continentale, malgré les quelques avancées réalisées, a de beaux jours devant elle. C’est sur cette préoccupation principale que les leaders africains se penchent aujourd’hui avec le lancement symbolique du passeport panafricain, un sésame qui permettra dans futur de franchir tous les frontières. Dans une feuille de route adoptée en 2014, baptisée Agenda 2063, l’UA s’est engagée pour faciliter la circulation des personnes, des biens et des services au sein de l’Union, en vue de dynamiser le commerce panafricain, l’intégration du continent et son développement économique. Ce nouvel agenda milite pour une Afrique prospère, unie, fondée sur des valeurs partagées et un destin commun, car, au final, nul ne peut comprendre les problèmes et les aspirations de l’Afrique mieux que les Africains eux-mêmes. K. A. Par Calestous Juma* e monde entier, après que les électeurs britanniques ont décidé de quitter l’Union européenne, a ressenti l’onde de choc, et l’Afrique ne fait pas exception, en raison, notamment, des liens historiques étroits qui l’unissent à de nombreux États membres de l’UE. Experts et pouvoirs publics ont été prompts à déplorer ce nouveau nuage d’incertitudes obscurcissant l’horizon économique africain, ne laissant que trop prévoir des lendemains difficiles. La Namibie fut la seule à minimiser les conséquences du Brexit, probablement parce que ses exportations vers l’UE ont significativement diminué au cours des dernières années. Mais le reste de l’Afrique a raison de prendre le problème au sérieux, pour ce qui concerne, du moins, les perspectives à court terme. Malgré tout, sur le long terme, l’Afrique devrait se montrer plus optimiste. L’angoisse qui a suivi le Brexit traduit surtout une conception traditionnelle sans grand rapport avec les véritables objectifs économiques tant des pays africains que du RoyaumeUni. Les cris d’alarme lancés à une Afrique exportatrice de matières premières vers l’Europe et le Royaume-Uni reposent sur l’hypothèse implicite que la coopération entre les deux continents est vouée, par essence, à se limiter au commerce des produits de base. Or, l’Afrique aspire à beaucoup plus. À mesure que sa population, très jeune, atteindra l’âge adulte, elle réclamera plus d’innovation et réduira sa dépendance aux exportations de matières premières. Adopté par l’Union africaine (UA) en 2013, l’Agenda 2063 offre un cadre à cette évolution et vise à faire du continent un regroupement d’«économies de l’apprentissage» : diversifiées, tirées par l’éducation et par l’innovation, avec une position plus forte dans les chaînes de production mondiales que ne la confère l’extraction de matières premières. En 2014, l’UA a adopté la Stratégie pour la science, la technologie et l’innovation en Afrique à l’horizon 2024 (Science, Technology, and Innovation Strategy for Africa -Stisa-2024)- une feuille de route qui appelle les instances dirigeantes nationales et régionales à augmenter les investissements dans les infrastructures de recherche, dans l’éducation ainsi que dans les environnements nécessaires à l’innovation technologique et au développement des entreprises. Au-delà de ces investissements initiaux, le plan définit aussi un cadre pour la coopération entre l’Afrique et ses voisins septentrionaux. Le programme Stisa place la coopération scientifique au-dessus des politiques nationales. Si le vote en faveur du Brexit est généralement considéré comme le symptôme d’une montée du sentiment nationaliste au Royaume-Uni, il ne s’en suit pas que ce dernier -ou, en ces matières, tout autre État continuant d’appartenir à l’UE- cessera de considérer la science et la technologie comme des facteurs de croissance. De fait, des scientifiques unissent déjà leurs efforts en L Grande-Bretagne pour réclamer que les financements européens destinés aux institutions de recherche britanniques ne soient pas compromis par les négociations de sortie. Quelle que soit l’issue d’une telle initiative, les probabilités demeurent fortes que l’Afrique conclue à l’avenir des partenariats avec le Royaume-Uni et l’Union européenne afin d’intensifier son action en faveur de l’innovation. Dans le futur, peut-on espérer, les questions nationales et supranationales auront moins d’importance pour l’innovation. Mais la compétition qui s’instaure entre les États membres de l’UE et le Royaume-Uni, qui a cessé d’en être membre, pourrait déboucher sur de nouveaux investissements pour les sciences et la technologie au sein de ces pays. Ils se porteront sur les centres traditionnels de dispersion de l’innovation situés dans des villes disposant d’universités et de laboratoires de recherche, où les secteurs scientifiques et techniques sont développés, où les obstacles réglementaires au développement des entreprises sont moins nombreux. À l’instar de la Silicon Valley, ces centres de dispersion deviendront des écosystèmes infranationaux, mais présents au niveau mondial. Que les innovations proviennent du Royaume-Uni, de l’Union européenne ou d’ailleurs, les pays africains qui s’y seront préparés y trouveront, via les marchés internationaux, des opportunités. Des ajustements dans la diplomatie économique de l’Afrique sont pour cela nécessaires. Le Rwanda, l’Ethiopie et le Kenya ont déjà infléchi leur politique étrangère, notamment pour ce qui concerne le choix et l’envoi de leurs ambassadeurs, afin de donner la priorité aux questions économiques et commerciales dans une perspective mondiale. En outre, la position de l’Afrique sur la scène économique mondiale va notablement s’améliorer lorsque se concluront, en 2017, les négociations de l’Accord de libre-échange continental (Continental Free Trade Area –Cfta), qui ouvrira un marché de plus d’un milliard de personnes, pour un PIB, au départ, d’environ 3 000 milliards, supprimant les barrières douanières et dynamisant l’investissement dans les infrastructures, afin de donner aux pays africains les moyens industriels d’affronter la concurrence mondiale. Pour tout dire, le Cfta est l’occasion d’une refonte des relations qu’entretient l’Afrique avec le Royaume-Uni et avec le reste du monde. Les prévisions pessimistes d’après Brexit lancées à des économies africaines axées sur les exportations passent à côté d’un fait capital : ces économies dépendront bientôt beaucoup moins des exportations de produits de base. Si l’on tient compte, en revanche, du potentiel de l’Afrique en matière d’innovation et de création d’entreprises, les perspectives à long termes laissent entrevoir un avenir nettement plus favorable. C. J. (Traduction François Boisivon) *Professeur de la pratique du développement international à la Kennedy School de Harvard. Auteur de l’ouvrage L’innovation et ses ennemis : Pourquoi les gens résister aux nouvelles technologies. In project-syndicate.org R É G I O N S Lundi 18 juillet 2016 Brèves des wilayas AFIN D’AMÉLIORER LA COUVERTURE SÉCURITAIRE DANS LA RÉGION De nouvelles structures de police bientôt opérationnelles à Jijel e nouvelles structures de police seront prochainement opérationnelles à Jijel afin d’améliorer la couverture sécuritaire dans la région, a déclaré dimanche le chef de sureté de wilaya, le commissaire divisionnaire Mohamed Zouhri. Animant un point de presse consacré au bilan des activités policières durant le mois de Ramadhan, le chef de sureté a notamment annoncé l’ouverture imminente de nouveaux sièges de la police de l’air et des frontières (PAF) au port de Djendjen, à l’aéroport Ferhat-Abbas, d’un siège de sûreté extra-muros à Boucherka (Taher) et Mezghitane dans le cadre du renforcement des structures de police dans la wilaya. Dans le même ordre d’idées, il a révélé l’ouverture prochaine d’une Bmpj (Brigade mobile de police judiciaire) à El Milia ainsi que le lancement de projets de réalisation du siège de sûreté urbaine à Sidi Abdelaziz et à Chekfa. S’agissant du mois sacré de Ramadhan, la sûreté de wilaya a été présente, en force, à travers la wilaya pour veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens, a affirmé le chef de sûreté, rappelant qu’un effectif de près de mille agents a été mobilisé en permanence. La présence des agents de l’ordre, déployés à travers les différentes localités de la wilaya, a contribué à l’éradication de marchés informels, combattus dans le cadre des Tizi Ouzou : mise en service des stations MSAN d’Ait Ouaneche, El Kahra et Tazmalt Photo : DR D directives du gouvernement. Pour ce qui est de la saison estivale, le dispositif mis en place a donné ses fruits sur le terrain, à la grande satisfaction des touristes et estivants qui, pour la première fois, n’ont pas eu à faire face aux parkings payants et à la location «forcée» de parasols, tables, chaises et autres accessoires de plages, a souligné M. Zouhri. La sûreté de la wilaya qui a réquisitionné 1 331 agents de Jijel, a compétence sur six plages surveillées et autorisées, en l’occurrence quatre à Ziama Mansouriah, une à El Aouana et une à Jijel, toutes dotées de postes de surveillance. Lors de ce point de presse, le même officier qui a dressé un bilan éloquent des différentes activités au titre des missions classiques dévolues à la police nationale, a notamment mis en relief les efforts déployés en matière de lutte contre la criminalité et le trafic de drogue, avec chiffres à l’appui. Le tout dernier coup de filet remonte à juin dernier avec la saisie par les éléments de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI) de plus de 14 kg de kif traité, de 1 295 comprimés de psychotropes et l’arrestation d’un réseau composé de sept narcotrafiquants. Le numéro d’appel gratuit «vert» (15 48) gagne en audience sur le terrain auprès des citoyens qui l’ont utilisé près de 200 fois pour des appels de secours ou de dénonciation de cas d’infractions à la loi, selon ce responsable, rappelant les actions de proximité organisées tout au long de l’année pour rapprocher la police du citoyen. APS NAÂMA Neuf nouvelles stations MSAN à Mécheria et Aïn-Sefra LE SECTEUR des télécommunications s’est renforcé dans la wilaya de Naâma par la réalisation de neuf nouvelles stations multiservices de type Msan dans les communes de Mécheria et Aïn-Sefra, a-t-on appris dimanche de la direction opérationnelle de Naâma de l’entreprise Algérie-Télécom (AT). Cinq de ces stations ont été installées tout dernièrement à travers la commune de Mécheria, plus précisément dans les quartiers Boudou, Benamara, El-Amel, Kaous Kouzeh et Bouloufa. Les quatre autres l’ont été à travers la commune d’Aïn-Sefra, au niveau des quartiers Bordj El-Hammam, Kadi Mohamed, M’zi et Moulay El-Hachemi, a-t-on précisé. Des travaux ont été également entrepris pour la modernisation et la rénovation des équipements de télécommunications dans plusieurs zones (grandes agglomérations et villages). Ils ont porté sur l’extension du réseau des lignes téléphoniques et d’Internet, et permis de réceptionner 1 056 paires de lignes numériques dans les communes de Naâma, Mécheria, Moghrar et Aïn-Benkhelil, selon la même source. Outre l’entretien et la maintenance des anciens réseaux souterrains de télécommunications et leur modernisation pour réduire le taux des perturbations, notamment en période d’intempéries, il a été procédé à la réalisation de 1,2 km de nouvelles lignes de téléphonie et d’Internet au niveau de la commune de Mécheria, ainsi que le renforcement du réseau de fibre optique dans diverses localités, dont Asla,Touadjer et Khebbaza, a-t-on ajouté. Par ailleurs, une tranche de 100 km a été finalisée sur un programme de 200 km d’un projet d’extension du réseau de fibre optique entre Naâma et Hadjeret El-Meguil au sud de la wilaya, font aussi savoir les responsables locaux d’AT. Dans le but d’améliorer les conditions d’accueil et de se rapprocher de sa clientèle, AT fait état de la finalisation de ses projets de réalisation d’un siège de sa direction opérationnelle au chef-lieu de wilaya ainsi que de trois divisions commerciales dans les communes de Mekmène Benamar, Moghrar et Asla. APS Aïn Defla : plus de 2,5 millions de qx de pomme de terre récoltés PLUS de 2,5 millions de quintaux de pomme de terre ont été récoltés dans la wilaya de Aïn Defla au titre de la campagne de saison entamée début juin, a indiqué hier un responsable de la direction locale des services agricoles (DSA). Cette quantité a été récoltée sur une superficie de 7 800 hectares, soit près de 67 % de la superficie globale destinée à la pomme de terre de saison, estimée, elle, à 11 689 ha, a indiqué le responsable du service des statistiques à la même direction, Amar Saâdi, faisant état d’une récolte prévisionnelle de près de 3,5 millions de quintaux, pratiquement identique à celle réalisée l’année dernière (3,63 millions qx). Sur ces 11 689 hectares, plus de 9 000 ha ont été consacrés à la pomme de terre de multiplication, a précisé M. Saâdi, faisant état de l’approvisionnement en semences de 23 wilayas du pays par Aïn Defla. Le rendement moyen a atteint 320 quintaux à l’hectare au niveau de nombre de régions au début de l’opération de récolte, a affirmé le même responsable, précisant que la culture de la pomme de terre dans la wilaya est concentrée notamment dans les zones de Djellida, Aïn Soltane, El Amra, El Abadia, Aïn Defla et Bir Ould Khélifa. Une production globale (pomme de terre de saison et d’arrière-saison) de plus de 7 millions de quintaux est récoltée annuellement dans la wilaya de Aïn Defla depuis 3 ans, a-t-il rappelé, faisant remarquer que l’opération de récolte de la pomme de terre de saison devrait prendre fin au courant de la première semaine d’août prochain. Quelque 35 % des besoins nationaux en matière de pomme de terre sont annuellement couverts par la wilaya de Aïn Defla, note-t-on. 7 Le réseau des stations d’accès multiservices Msan (Multi service access node) a été renforcé à Tizi Ouzou par la mise en service de trois nouveaux équipements, a-t-on appris dimanche de la direction locale d’Algérie Télécom (A T). Il s’agit de stations des villages Ath Ouaneche (commune de Béni Ziki), El Kahra (Freha) et Tazmalt (Tizi Ouzou). Ces nouvelles stations ont été réalisées dans le cadre d’un programme de déploiement des nouvelles technologies de télécommunications et de développement des réseaux téléphoniques et Adsl au niveau de la wilaya, visant à offrir à la population cette technologie nouvelle génération, a-t-on précisé de même source. Un autre équipement Msan a été installé au niveau du village Tighzert dans la commune de Béni Aïssi et sera mis en service «incessamment, juste après la réception du réseau de distribution qui est en cours de réalisation», a informé Algérie Télécom qui invite les citoyens de ces localités à se rapprocher des agences Actel et Dictel pour souscriptions. En juin dernier, la direction opérationnelle d’AT de Tizi Ouzou avait mis en service trois autres Msan à Tala Khellil (commune de Béni Douala), Ait Rhouna (Azeffoun) et Taourit Aden (Mekla) ainsi qu’un équipement 4G LTE dans la commune d’Agouni Gueghrane. Par ailleurs, Algérie Télécom informe ses clients que les promotions exceptionnelles des bonus sur les rechargements (par carte ou ticket) d’Internet Idoom Adsl et 4G LTE, lancées durant le mois de Ramadhan, sont prolongées jusqu’au 11 août prochain. El-Bayadh : un taux de 70% couvert par le système Scada de télégestion Le taux de couverture du réseau électrique par le système Scada de gestion à distance a atteint les 70% dans la wilaya d’El-Bayadh, a-t-on appris hier auprès de la direction locale de la Société de distribution de l’électricité et du gaz de l’Ouest (SDO). Mis en exploitation en 2014, le système Scada prend actuellement en charge le contrôle de 1 704,89 km des 2 435,57 km du réseau électrique de la wilaya, a-t-on précisé à la SDO établie à El-Bayadh. La société s’emploie à atteindre graduellement une couverture totale du réseau électrique de la wilaya par ce système de télégestion qui consiste notamment à signaler en temps réel les pannes et perturbations ou tout acte d’agression sur le réseau, a-t-on ajouté. Le système Scada donne aussi aux équipes de maintenance la possibilité d’intervenir très rapidement une fois localisées ces pannes et perturbations, a-t-on fait savoir. Il permet aussi d’être à l’écoute de la clientèle en prenant en charge 24/24 heures leurs appels téléphoniques signalant des coupures, pannes ou tout autre incident sur le réseau d’électricité, qui sont aussitôt pris en charge par les agents chargés de sa gestion. Le taux de couverture en matière d’énergie électrique, qui atteint les 94% dans la wilaya d’El-Bayadh, est considéré comme «appréciable» au regard de l’étendue de son territoire et des distances entre ses différentes communes, a-t-on estimé. 8 M O N D E Lundi 18 juillet 2016 UN MOIS D’AIDE ALIMENTAIRE PILLÉE EN UNE SEMAINE Soudan du Sud : après la guerre, la famine menace Près de 5 millions de Sud-Soudanais, sur une population de 11 millions, dépendent aujourd’hui de l’aide alimentaire Par Peter Martell de l’AFP es 4 500 tonnes de nourriture destinée à nourrir durant un mois plus de 220 000 Sud-soudanais en détresse alimentaire, il ne reste plus rien. Pas même le hangar du Programme alimentaire mondial (PAM) de Juba, où elle était stockée. Entre le 8 et le 11 juillet, au moins 300 personnes ont été tuées dans la capitale Juba lors de heurts entre les forces gouvernementales et les anciens rebelles. Alors que les combats faisaient rage, des combattants ont dérobé la nourriture stockée dans le hangar de l’agence onusienne. Et quelques jours plus tard, une fois le calme revenu - mais le chaos toujours latent -, ce sont cette fois les civils qui ont poursuivi le pillage. Le PAM - la plus importante agence humanitaire pour la lutte contre la faim dans le monde - s’est dit «indigné» par le vol de cette nourriture censée être distribuée «aux plus pauvres et aux plus vulnérables» dans un pays qui sombre chaque jour un peu plus dans la famine. Samedi, un soldat furieux pointait son arme devant l’enceinte grillagée du PAM, interdisant à quiconque d’y pénétrer ou de prendre des photos. Même de loin, il était pourtant clair qu’il n’en restait plus rien. Un journaliste de l’AFP apercevait encore, au loin dans l’enceinte, des hommes démanteler des camions à coups de marteaux, d’autres arracher les câbles électriques des bureaux ou déchirer les rares morceaux de bâches en plastique Photo : DR D recouvrant l’ossature en métal du hangar, qui ne ressemblait plus qu’à une vieille carcasse évidée. Pour Lul Ruai Koang, porte-parole de l’armée, ce pillage est «regrettable». Il accuse directement les troupes du vice-président Riek Machar, 1.400 hommes, qui avant le retour de leur chef au gouvernement appartenaient aux forces rebelles. Juba est relativement calme depuis que les tanks et les hélicoptères de l’armée les ont contraints à quitter la ville. Une grande partie du pillage du PAM a été réalisé dans la semaine à l’aide de camions : un exercice logistique d’une grande organisation, nécessitant des centaines de va-et-vient entre le hangar et la périphérie de Juba. Selon plusieurs habitants des environs, des «hommes en uniforme» ont même utilisé un camion-grue pour emporter des générateurs électriques de la taille de minibus, qui servaient à alimenter la base principale du PAM. «Une fois que les soldats étaient partis, les civils sont venus voir ce qu’ils pouvaient prendre», raconte James Keri, habitant du district voisin de Gudele, un quartier ponctué de maisons détruites par les récents combats. Le peu qui restait a ensuite été emporté par voiture, moto ou brouette. Des litres d’huile de cuisson ou encore des tôles ont été transportés à la hâte, sur les têtes. La famine touche près d’un tiers des Sud-soudanais et le pays pourrait plonger dans une crise encore plus grave. Selon le PAM, cette perte immense d’aide alimentaire «vitale» va «considérablement freiner» les efforts pour assister les victimes du conflit. Près de 5 millions de Sud-Soudanais, sur une population de 11 millions, dépendent aujourd’hui de l’aide alimentaire, un chiffre encore jamais atteint dans la plus jeune nation au monde. Une situation qui empire, les récents combats ayant fait grimper les prix des denrées sur les marchés. La directrice du PAM, Ertharin Cousin, regrette que «ce nouveau conflit aggrave encore la situation pour les civils, affamés et désespérés» par deux ans de guerre, d’autant que «le désastre humanitaire dans les autres régions du Soudan du Sud ne s’est pas arrangé». Non loin du hangar pillé, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a installé une petite tente, convertie en clinique mobile pour venir en aide aux populations forcées à fuir leur maison pendant l’attaque. Des civils sont arrivés, blessés par balles, juste après les premiers échanges de tirs, explique Isaac Badi, responsable du programme MSF, au milieu de femmes et de bébés en pleurs dans la chaleur écrasante de la tente. «Maintenant, nous devons faire face à des cas de malnutrition infantile», témoigne-t-il. Plus de 100 000 enfants ont été soignés pour des cas de malnutrition sévère cette année, soit 40% de plus que l’année dernière, et bien plus du double qu’en 2014, d’après l’Unicef. «Les combats étaient si forts, on a passé un jour entier cachés sous les lits, alors que les balles criblaient les murs de la maison», raconte Mary Wani, une habitante de Juba. «Ils nous ont chassés de nos maisons et nous ont volé tout ce qu’ils pouvaient.» A présent, confie-t-elle, son bébé en pleurs dans les bras, «nous n’avons plus rien à manger.» AFP LES OPPOSANTS AU CANDIDAT RÉPUBLICAIN SONT AU RENDEZ-VOUS Sécurité maximum pour la «convention Trump» à Cleveland Par William Edwards de l’AFP CLEVELAND deviendra aujourd’hui le centre du monde politique américain pour la convention d’investiture du républicain Donald Trump en vue de la présidentielle de novembre, mais les forces de l’ordre craignaient d’éventuels débordements, de nombreuses manifestations étant prévues. Par crainte de violences et dans un contexte de menace terroriste renforcée après les attentats d’Orlando (sud-est des EtatsUnis) et de Nice (France), le centre de cette ville de près de 400 000 habitants s’est progressivement transformé en forteresse ces derniers jours. Des kilomètres de barrières métalliques de 2,5m de hauteur ont été érigées. Des blocs de béton et des camions chasse-neige bloquent aussi certaines rues aux alentours de la salle omnisports, où se réuniront les délégués républicains de lundi à jeudi. C’est de cette salle, la Quicken Loans Arena, que les manifestants voudront se rapprocher. Leur liberté de mouvement a été négociée depuis des mois avec les autorités locales, qui entendaient canaliser tout rassemblement dans quelques lieux bien définis. La présence policière était encore limitée samedi dernier, mais le ciel de Cleveland était déjà survolé par de nombreux hélicoptères. Certains, occupés par des militaires, volaient portes ouvertes. Des milliers de membres des forces de l’ordre de l’Ohio, ainsi que 3 000 agents des divers services fédéraux selon le secrétaire à la Sécurité intérieure, assureront la sécurité de la grand-messe. Des militaires de la Garde nationale de l’Ohio ont également été mobilisés. Et des centaines d’agents antiterroristes du FBI travaillent sur la convention. Hier, une première marche a été organisée en début de soirée, avec pour mot d’ordre la lutte «contre le racisme, l’islamophobie, les attaques contre les immigrés et les personnes Lgbtq et les guerres infinies». Des dizaines de meetings, concerts et rassemblements auront également lieu toute la semaine en marge de la convention, notamment une manifestation lundi organisée par une coalition d’organisations et associations. Tom Burke, un porte-parole, affirme que la manifestation sera pacifique, mais prédit néanmoins que «ce sera agité, car les républicains ne vont pas apprécier notre message politique». «Trump promeut un message de haine, il incite aux attaques racistes», dit-il à l’AFP. Il s’attend à un millier de personnes. L’événement est préparé depuis des mois et les hôtels, ainsi que les chambres louées via le site airbnb.com, sont pris d’assaut. Quelques groupes pro-Trump, dont des motards, devraient également faire le déplacement, faisant craindre des affrontements entre partisans et opposants au milliardaire. L’accès au centre de convention, dans la salle Quicken Loans, sera réservé aux personnes accréditées, notamment les quelque 5 000 délégués et suppléants, les invités républicains, et environ 15 000 journalistes, selon les organisateurs. En dehors de ce périmètre inaccessible - géré par le service de protection des hautes personnalités publiques, le Secret Service -, le grand public pourra circuler dans Cleveland mais sera soumis à des restrictions exceptionnelles. Des objets considérés dangereux seront interdits, mais les armes à feu, sacro-saintes dans l’Ohio, seront autorisées, bien que la police ait demandé que ce droit soit utilisé raisonnablement. Samedi, quelques manifestants antiracistes ont arpenté les rues de Cleveland, étrangement vides avant la tempête. Pour Malik Zulu Shabazz, ancien président du New Black Panther Party, «le simple fait qu’un raciste éhonté et incompétent, plein de préjugés, soit aux portes de la Maison-Blanche est une honte pour l’Amérique». Politiquement, le week-end était dominé par la sélection du colistier de Donald Trump, Mike Pence, 57 ans. Cet homme relativement inconnu est un politique chevronné, élu 12 ans au Congrès et gouverneur de l’Indiana depuis trois ans. Caution conservatrice, il représente le choix de la sécurité pour Donald Trump, qui avait hésité à haute voix avec des hommes aux personnalités plus explosives. Mais l’alchimie entre les deux hommes semble pour le moins laborieuse. Lors de leur première apparition en public samedi à New York, Donald Trump a consacré le gros de son intervention à parler de lui-même. Et après avoir complimenté son colistier, il a reconnu qu’il s’était résolu à ce choix au nom de «l’unité du parti». AFP M O N D E Lundi 18 juillet 2016 9 LA GRANDE VILLE DU NORD DE LA SYRIE EN PASSE D’ÊTRE RÉCUPÉRÉE Alep encerclée par l’armée syrienne Au début de l’année en cours, les forces gouvernementales ont coupé à ces groupes les accès de la ville d’Azaz, située à la frontière syro-turque, la route de Castillo restait la seule et unique voie d’approvisionnement des terroristes occupant Alep. Suite aux intenses attaques menées depuis les airs, les extrémistes du Front al-Nosra ont été contraints de reculer, cédant leurs positions dans la zone de Castillo Par la Rédaction Internationale armée syrienne a réussi à «assiéger totalement» les quartiers situés dans l’est d’Alep, tenus par les terroristes. L’armée syrienne soutenue par la milice locale a pris position sur la route de Castello dans le nord d’Alep, libéré la zone industrielle du quartier Leramoun et pris le contrôle du centre de ce quartier. De cette manière, les groupes armés se trouvant dans les quartiers orientaux de la ville d’Alep ont été encerclés. Au début de l’année en cours, les forces gouvernementales ont coupé à ces groupes les accès de la ville d’Azaz, située à la frontière syro-turque, la route de Castello restait la seule et unique voie d’approvisionnement des terroristes occupant Alep. Suite aux intenses attaques menées depuis les airs, les extrémistes du Front al-Nosra ont essuyé des pertes considérables et ont été contraints de reculer, cédant leurs positions dans la zone de Castillo. Leurs complices concédant des pertes à l’extérieur de la ville, les groupes extrémistes équipés d’armements lourds, ont lancé des offensives au centre d’Alep. Les troupes syriennes et celles du mouvement libanais Hezbollah ont réussi à contrer l’attaque. Se trouvant dans l’impasse, les Photo : DR L’ commandos extrémistes ont donc pilonné les quartiers résidentiels de l’ouest d’Alep, détruisant une série d’immeubles et causant la mort de 12 civils. A l’heure actuelle, le centre d’Alep est contrôlé par les forces gouverne- mentales, mais les extrémistes continuent d’occuper ses périphéries. Lorsque l’armée parviendra à libérer entièrement la ville, près d’un million de déplacés pourront retourner à Alep, ce centre économique de la Syrie qui comptait 5 millions d’habitants avant le début de la guerre. Les quartiers est de la ville d’Alep tenus par les rebelles sont maintenant «complètement assiégés» après que l’armée syrienne a repris le contrôle de la dernière route d’approvisionnement y menant. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh) a affirmé que les éléments de l’armée syrienne «sont désormais sur la route du Castello et l’ont totalement coupée». Le 7 juillet, les forces gouvernementales étaient parvenues à couper de facto cette route située au nord-ouest d’Alep, qui restait le dernier axe de passage pour les hommes et les marchandises vers ces quartiers. Elles avaient alors pris position à moins de 500 mètres de la route et pouvaient tirer sur toute personne ou tout véhicule l’empruntant. Quelque 200 000 personnes vivent dans ces quartiers, selon les estimations, et ont commencé ces derniers jours à manquer de nourriture, ce qui laisse craindre un désastre humanitaire. La deuxième ville de Syrie est divisée depuis 2012 entre quartiers antagoniques contrôlés par différents groupes armées, des quartiers que l’armée tente de récupérer. Déclenchée en 2011, la tragédie syrienne s’est transformée en une guerre dévastatrice dans laquelle sont maintenant impliqués une multitude d’acteurs locaux, régionaux et internationaux. Le conflit a fait plus de 280 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés. R. I. VASTE COUP DE FILET CONTRE DES GRADÉS ET DES JUGES DES CENTAINES de généraux, juges et procureurs ont été arrêtés à travers toute la Turquie pour leur soutien présumé à la tentative de renversement du régime, dans ce qui s’apparente à une vaste purge après le coup d’Etat avorté. «Le grand ménage continue», a déclaré le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, cité par l’agence Anadolu, à propos des coups de filet en cours, «il y a environ 6 000 personnes en garde à vue». Le gouvernement avait déjà annoncé samedi l’arrestation de près de 3 000 soldats pour leur rôle présumé dans la tentative de renversement du président Recep Tayyip Erdogan lancée tard vendredi. Celle-ci a avorté samedi matin après une nuit dramatique de violences ayant fait au moins 265 morts à Ankara et Istanbul. Le ministre des Affaires européennes Omer Celik a appelé les Turcs (mobilisés en masse avec succès) à rester dans les rues. La presse saluait unanimement l’échec du coup d’Etat, célébré la veille par des milliers de Turcs en liesse, notamment à Istanbul, Ankara ou Izmir, dans des forêts de drapeaux rouges turcs et avec des concerts de klaxons. Le quotidien progouvernemental Sabah vantait «l’épopée démocratique» et le journal Habertürk exultait : «Une seule voix contre le coup d’Etat». Il rappelait que les quatre partis représentés au Parlement avaient signé samedi une déclaration commune et chanté l’hymne national, un élan consensue l’exceptionnel en Turquie. Le monde des affaires et les syndicats se sont joints à la condamnation du coup. Mais le quotidien d’opposition Cumhuriyet s’inquiétait des brutalités commises dans la nuit de vendredi à samedi. «La Turquie a pris un coup», titrait le journal d’opposition, affichant en une la photo d’un homme frappant à coups de ceinture des soldats qui s’étaient rendus sur le pont du Bosphore, alors que des cas de lynchage, dont au moins un mortel, ont été rapportés. Le gouvernement a joint le geste à la parole en lançant de vastes coups de filet dans toute la Turquie où 3 000 soldats, des dizaines de généraux, de juges et de procureurs ont été arrêtés, Photo : DR Turquie : après le putsch raté, le flou selon les médias. Cette purge qui a commencé immédiatement après l’échec du putsch a suscité des inquiétudes à l’étranger. Le président américain Barack Obama a rappelé à la Turquie «le besoin vital» que toutes les parties concernées «agissent dans le cadre de l’état de droit». D’après la télévision NTV, 34 généraux de différents grades ont été arrêtés jusqu’à présent. Il s’agit notamment de figures emblématiques de l’armée comme Erdal Ozturk, commandant de la troisième armée et Adem Huduti, commandant de la deuxième armée. Tôt hier, dans la ville de Denizli (ouest), le commandant de la garnison Ozhan Ozbakir été arrêté avec 51 soldats, a annoncé l’agence Anadolu. Par ailleurs, un haut gradé de l’armée de l’air, le général Bekir Ercan Van, et une douzaine d’officiers ont été arrêtés sur la base d’Incirlik (sud), utilisée par la coalition internationale pour ses raids contre les jihadistes en Syrie, a annoncé hier le quotidien Hürriyet. R. I. 10 F O C U S Lundi 18 juillet 2016 ANALYSE DU RAPPORT CHILCOT Les leçons de la guerre en Irak Par Richard N. Haass* l’issue de sept années de travail, qui ont abouti à la présentation de 12 dossiers réunissant preuves, découvertes, conclusions et synthèse analytique, le rapport de la Commission d’enquête sur le déclenchement de la guerre en Irak, plus connu sous le nom de rapport Chilcot (du nom de son président Sir John Chilcot), est désormais mis à la disposition de tous. Il faut s’attendre à ce que peu de gens le lisent en intégralité, le résumé de ce rapport (qui s’étend sur plus de 100 pages) étant si exhaustif qu’il en nécessiterait sa propre synthèse. Il serait toutefois dommage que ce rapport ne soit pas lu et, plus important encore, qu’il ne soit pas étudié par le plus grand nombre, dans la mesure où il renferme un certain nombre d’informations utiles sur la manière dont la diplomatie fonctionne, dont les politiques sont élaborées, et dont les décisions sont prises. Il nous rappelle également toute l’importance que revêt cette décision qui consista en 2003 à envahir l’Irak, ainsi que le poids des événements qui suivirent, dans notre compréhension du Moyen-Orient à l’heure actuelle. L’un des axes majeurs du rapport réside dans le fait que la guerre d’Irak n’était pas une nécessité absolue, et encore moins au moment de son déclenchement. En effet, la décision d’une intervention militaire s’est en partie fondée sur des renseignements erronés. L’Irak constituait à l’époque tout au plus un début de menace, mais certainement pas une menace imminente. Les alternatives à l’emploi de la force militaire – en premier lieu desquelles un éventuel renforcement des efforts qu’auraient pu fournir la Turquie et la Jordanie pour faire respecter et pour soutenir les sanctions Photo : DR A parti Baas de Saddam d’occuper la moindre fonction au sein du gouvernement d’après-guerre (plutôt que de n’en exclure que quelques dirigeants), ont constitué de très graves erreurs. L’intervention en Irak n’a pas seulement été une guerre de choix (plutôt que de nécessité), mais également une démarche politique malavisée et piètrement mise en œuvre. Une bonne partie du rapport se concentre sur les démarches du Royaume-Uni, et sur le soutien du Premier ministre de l’époque Tony Blair en faveur de la politique américaine. La décision d’associer le Royaume-Uni aux Etats-Unis constituait une Photo : DR émanant de l’ONU et visant à faire pression sur Saddam Hussein – ont été à peine explorées. La diplomatie s’est ainsi précipitée. Plus problématique encore, cette guerre a été entreprise sans une préparation suffisante des lendemains de l’intervention. Comme le souligne à juste titre le rapport, nombre des acteurs des gouvernements américain et britannique avaient bel et bien prévu la possibilité que le chaos survienne à l’issue de l’effondrement d’un pouvoir exercé d’une main de fer par Saddam Hussein. Les décisions visant à dissoudre l’armée irakienne, ainsi qu’à interdire à tous les membres du stratégie justifiable pour un pays présentant une moindre taille et tirant principalement son influence d’une telle relation bilatérale de proximité. Là où le gouvernement de Tony Blair a eu tort, c’est en n’exerçant pas davantage d’influence sur la politique menée, en échange de son soutien. L’administration de George W. Bush aurait peut-être rejeté de tels efforts, mais le gouvernement britannique aurait ensuite pu faire le choix de prendre ses distances par rapport à une politique que bon nombre considéraient comme vouée à l’échec. Nombreux sont les enseignements qu’il convient de tirer de la guerre en Irak. Une première leçon, étant donné combien les hypothèses de base influencent ce que les analystes ont tendance à relever lorsqu’ils se penchent sur les informations disponibles, réside dans cette réalité selon laquelle des hypothèses erronées peuvent conduire à des politiques dangereusement défaillantes. La quasi-totalité des acteurs ont supposé que le non-respect des inspections de l’ONU par Saddam s’expliquait par le fait que celui-ci dissimulait des armes de destruction massive. Ce qu’il cachait en réalité n’est autre que le fait qu’il ne possédait pas d’armes de ce type. De même, avant le déclenchement de l’intervention, nombre de dirigeants politiques considéraient que la démocratie triompherait rapidement une fois Saddam écarté. L’exercice consistant à mettre en opposition des hypothèses aussi fondamentales et aussi empreintes de conséquences avec les points de vue de l’«opposition» – c’est-à-dire des acteurs s’inscrivant en défaveur d’une politique donnée – devrait faire partie de la procédure habituelle. Intervient également une réalité selon laquelle le fait de renverser des gouvernements, aussi difficile que cela puisse être, présente une difficulté bien moindre que de créer l’environnement de sécurité nécessaire à un nouveau gouvernement pour consolider son autorité et gagner en légitimité auprès de l’opinion publique. L’instauration du moindre semblant de démocratie, au sein d’une société dénuée de la plupart des pré-requis fondamentaux à un tel concept, nécessite en effet plusieurs décennies, et pas seulement quelques mois. Bien que le rapport Chilcot n’évoque pas outre mesure l’héritage légué par la guerre en Irak, il est important de s’y intéresser. D’abord et avant tout, cette guerre est venue perturber l’équilibre régional des puissances. N’étant plus en position de faire contrepoids à l’Iran, l’Irak est tombé sous son influence. L’Iran a été non seulement libre de développer un programme nucléaire conséquent, mais également d’intervenir dans plusieurs pays de la région, de manière directe ou via des intermédiaires. Les conflits sectaires sont venus empoisonner les relations entre les sunnites et les chiites dans l’ensemble de la région. Le sentiment de mise à l’écart ressenti par les soldats et officiers d’une armée de Saddam dissolue a quant à lui alimenté l’insurrection sunnite, et en fin de compte abouti à la montée en puissance du prétendu Etat islamique. La guerre a non seulement profondément impacté l’Irak et le Moyen-Orient, mais également considérablement influencé par la suite le Royaume-Uni et les Etats-Unis. En effet, le vote parlementaire britannique de 2013 à l’encontre d’une participation à quelque effort militaire visant à pénaliser le président syrien Bachar el-Assad pour sa défiance face aux mises en garde explicites de non utilisation d’armes chimiques, dans le cadre de la guerre civile qui ravageait son pays, a très certainement à voir avec le sentiment que l’intervention militaire en Irak avait été un échec. Il est également possible qu’une part de l’actuelle défiance vis-à-vis des élites, qui a conduit une majorité d’électeurs à soutenir le «Brexit», puise sa source dans l’expérience de la guerre en Irak. La guerre d’Irak et ses lendemains ont de la même manière influencée la pensée de l’administration du président américain Barack Obama, qui s’est montré peu enclin à mener de nouvelles aventures militaires au Moyen-Orient à l’heure où de nombreux Américains souffraient d’une certaine «fatigue» face à de telles interventions. Le danger réside bien entendu en ce que les leçons sont parfois tirées à l’excès. L’enseignement majeur de la guerre en Irak ne doit pas consister en l’idée que toute intervention armée au Moyen-Orient ou ailleurs devrait être exclue, mais plutôt en ce qu’elle ne devrait être amorcée qu’à condition de constituer la meilleure stratégie existante, et à condition que les fins soient vouées à en justifier le coût. La récente intervention en Libye est venue violer ce principe, tandis que l’intervention en Syrie s’est révélée encore plus coûteuse, mais cette fois-ci en raison de ce qui n’a pas été fait.La guerre d’Irak s’est révélée suffisamment coûteuse, sans que par là-dessus nous venions à en tirer des leçons erronées. Il s’agirait en effet de l’ironie ultime, qui ne ferait qu’ajouter à la tragédie. R. N. H. (Traduit de l’anglais par Martin Morel) *Président du Conseil américain sur les relations étrangères. Ancien directeur de la planification politique du Département d’Etat (2001-2003), il a été envoyé spécial de l’Irlande du Nord et coordonnateur du président George W. Bush pour l’avenir de l’Afghanistan. In project-syndicate.org DE L’ÉCONOMIE SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE P12 SERVICES P13 AGRICULTURE La participation de ce marché au PIB demeure faible Près de trois millions d'hectares sont en friche La spirale baissière semble s'être arrêtée Développer le secteur des assurances et investir d'autres matières assurables Les exploitants agricoles sommés d'abandonner la jachère Dans quelle direction va le pétrole ? Par Hassan Gherab «La terre à qui la travaillera». C’est le slogan frappé au coin du bon sens de la révolution agraire à l’époque du régime socialiste. C’est à l’application que ça a mal tourné. Les terres agricoles nationalisées seront attribuées aux fellahs auxquels l’Etat offrira tous ceux dont ils ont besoin, y compris un salaire, sans leur demander des comptes. Les agriculteurs finissent pas s’éloigner des terres qui sont sous-louées ou carrément abandonnées. Profitant de la conjoncture sécuritaire, certains bénéficiaires de ces fameuses Exploitations agricoles collectives (EAC) ou individuelles (EAI) iront même jusqu’à lotir des superficies pour les vendre comme terrains à bâtir. D’autres les céderont à des privés. Le scandale des terres agricoles détournées finit par éclater. Une enquête nationale est diligentée. Quelques criminels sont identifiés, mais on n’en saura pas plus sur l’ampleur du crime et tous ceux qui y sont impliqués. Toutefois, l’Etat reprend tout en main et revoit la politique de la concession des terres agricoles, mais tout en maintenant son soutien aux agriculteurs. Effacement des dettes, crédits, semences et matériels, accompagnement et conseils, garantie d’écoulement de la production sont accordés aux exploitants agricoles qui en redemandent. Mais la production ne suit pas. L’Algérie importe toujours. Et, alors que l’Etat mobilise des budgets conséquents pour densifier l’irrigation, moderniser l’agriculture, revaloriser des terres et étendre les superficies agricoles, des exploitants laissent en jachère des champs entiers, en infraction totale avec la loi interdisant la mise en friche et en contradiction avec les conseils techniques qui recommandent l’assolement ou la rotation des cultures pour ne pas appauvrir la terre. Trois millions sur les six millions d’hectares sont ainsi inexploités. Et les exploitants agricoles continuent de se tourner vers l’Etat demandant aides financières pour abandonner la pratique de la jachère ! Comment peut-on travailler la terre en ignorant les méthodes culturales ancestrales (rotation et assolement), qui de plus sont conseillées par les scientifiques ? Travaillez, prenez de la peine : c’est le fonds qui manque le moins… disait le laboureur à ses enfants dans la fable de la Fontaine. H. G. LE GOUVERNEMENT ŒUVRE À FACILITER L’ACTE D’INVESTIR DANS CE CRÉNEAU Promouvoir la production pharmaceutique pour réduire les importations L’Industrie pharmaceutique a enregistré une évolution remarquable ces dernières années. Une évolution due aux mesures efficaces prises depuis 2008 pour réduire les importations en mettant en place des listes des médicaments interdits à l’importation, mais aussi à la forte implication des investisseurs privés notamment étrangers dans cette filière stratégique Photo : Archives INDICE Travaillez, prenez de la peine… P14 ÉNERGIE Par Bahia Aliouche Algérie est résolument tournée vers une politique de promotion de la production pharmaceutique à l’effet de réduire la lourde facture des importations. L’ o b j e c t i f a s s i g n é e s t d e c o u v r i r, à moyen terme, 70% du besoin national en médicaments. Av e c s e s 7 5 u n i t é s d e p r o d u c t i o n , l’Algérie couvre actuellement près de 43% de ses besoins en médicaments. Un marché estimé à 410 milliards de dinars. Ce marché a connu une évolution remarquable au cours des dernières années, avec des taux de L’ croissance moyens annuels de l’ordre de 12%. Cette évolution remarquable est due aux mesures efficaces prises depuis 2008 pour réduire les importations en mettant en place des listes des médicaments interdits à l’importation, mais aussi à la forte implication dans cette filière stratégique des investisseurs privés notamment étrangers. Rappelons que c’est en 2008 que la première liste de 359 médicaments produits en Algérie, interdite à l’importation a été établie. Une liste révisée à maintes reprises. En décembre 2015, un arrêté ministériel a fixé la liste de 357 produits pharmaceutiques à usage humain et des matériels médicaux fabriqués en Algérie interdits à l’importation. Il s’agit de médicaments composés de comprimés, crèmes et pommades dermiques, solutions injectables, suppositoires, pommades ophtalmiques et de sirop. Outre l’instauration des mesures visant à réduire les importations, l’Etat algérien a décidé d’ouvrir ce secteur stratégique aux opérateurs privés notamment étrangers. Plusieurs firmes mondiales leaders dans le domaine de l’industrie pharmaceutique ont donc investi en Algérie à l’image du groupe français Sanofi et du groupe danois Novo Nordisk, pour ne citer que ceux-là. Suite en page 12 12 Lundi 18 juillet 2016 DE L’ÉCONOMIE DE L’ÉCONOMIE SERVICES AGRICULTURE Lundi 18 juillet 2016 13 LA PARTICIPATION DE CE MARCHÉ AU PIB DEMEURE FAIBLE Développer le secteur des assurances et investir d’autres matières assurables Des experts préconisent une réforme urgente de la réglementation et des lois qui régissent les assurances afin de donner un nouvel élan de croissance au secteur. Actuellement, sa croissance annuelle ne dépasse pas les 6% Par Bahia Aliouche e marché algérien des assurances, limité essentiellement à la couverture du «dommage automobile», constitue un important potentiel à exploiter. Des experts préconisent à cet effet d’investir les autres matières assurables comme les personnes et l’immobilier, et ce, pour être au «diapason des défis de l’heure». Ce marché est appelé aujourd’hui à intégrer une démarche de gestion des risques pour une meilleure rentabilité et une contribution efficace sur le terrain, selon ces experts. En Algérie, le secteur des assurances a connu une évolution importante durant la dernière décennie. Son chiffre d’affaire est passé de 46 milliards de dinars en 2006 à plus de 128 milliards DA en 2014, soit une moyenne de croissance de 13%. Le marché des assurances a, cependant, enregistré en 2015, un taux de croissance de l’ordre de 2% seulement. Résultat direct de la conjoncture économique que traverse le pays, affecté par la chute du coût du pétrole. Ainsi, pour ces experts, convaincre les potentiels assurés de l’importance de se protéger tout en participant au développement économique de leur pays, figure parmi les actions à mener pour promouvoir cette filière créatrice de richesses. Rappelons que l’Algérie compte 24 sociétés d’assurances, toutes spécialités confondues : quatre assureurs publics non spécialisés (Caar, Saa, Caat, Cash), deux publics spécialisés (Cagex et Cgci), un réassureur public (CCR), deux mutuelles (Cnma, Maatec), sept assureurs à capitaux privés (Ciar, 2A, Trust, Gam, Salama, Al Rayan et Alliance Assurance) et huit Photo : DR L Photo : S. Zoheir PRÈS DE TROIS MILLIONS D’HECTARES SONT EN FRICHE sociétés d’assurance des personnes. La participation du marché des assurances au PIB demeure «faible» avec un taux de croissance ne dépassant pas le 5, 73%. Les experts pensent que le secteur mérite mieux qu’une croissance annuelle de prés de 6%, ou encore un chiffre d’affaires de 86 milliards de dinars. Un chiffre tiré essentiellement par la branche automobile, qui représente 50 à 70% du portefeuille des compagnies d’assurances. Selon ces experts, en économie, un secteur qui ne croit pas et/ou qui stagne est un secteur «en faillite». «Si demain, toutes les compagnies d’assurance devaient rembourser dans l’année tous les sinistres, elles feraient inévitablement faillite. Il est ainsi pratiquement impossible à toutes les compagnies de rembourser tous les sinistres dans l’année par rapport aux primes reçues. C’est pourquoi, ils préconisent une réforme urgente de la réglementation et des lois qui régissent les assurances afin de donner un nouvel élan de croissance au secteur. «Le marché a besoin d’une vraie révolution. Il faut revoir, en premier lieu, le fonctionnement des compagnies d’assurances, notamment les entreprises publiques. Car elles manquent de bonne gouvernance», recommandent-ils. B. A. Promouvoir la production pharmaceutique pour réduire les importations Photo : DR Suite de la page 11 Le Français Sanofi occupe aujourd’hui une part de marché de 14% en volume et en valeur et compte améliorer cette position avec le futur complexe industriel de Sidi Abdellah qui sera mis en exploitation avant la fin du mois de janvier 2017. Dotée d’une capacité de production de 100 millions d’unités par an sur 100 spécialités pharmaceutiques, et un potentiel de distribution de 240 spécialités pharmaceutiques différentes, sa production sera dédiée à la fabrication des médicaments destinés au marché algérien et peut-être même à l’exportation à l’avenir. A terme, 80% des volumes distribués par Sanofi Algérie seront produits localement, principalement les formes sèches et liquides, destinées entre autres pour le diabète et l’hypertension. La firme danoise Novo Nordisk est, quant à elle, présente en Algérie depuis une dizaine d’année. Elle occupe une part de marché de 12%. Novo Nordisk Algérie compte, elle aussi, améliorer cette position avec le lancement à Tizi Ouzou du projet d’extension de son usine de médicaments contre le diabète. Le projet permettra à l’usine de fabriquer 1 milliard de comprimés contre 600 millions actuellement. Les capacités de production envisagées pour ces deux antidiabétiques garantiront la couverture du marché national ainsi que l’export. La société envisage également, dans le cadre du partenariat avec Saïdal, de produire de l’insuline conventionnelle en flacons et insuline moderne en cartouche, et ce, à travers la mise en place d’une ligne d’assemblage de stylos pré-remplis pour insuline de dernière génération. Et pour stimuler davantage la production nationale, le gouvernement œuvre aujourd’hui, à faciliter l’acte d’investir dans ce créneau industriel. Et ce, en apportant des corrections au plan national de développement pour améliorer la production et le taux d’intégration des produits fabriqués localement. Et c’est à ce titre que des mesures de soutien ont été introduites dans la Loi de finances complémentaire 2015, en faveur des investisseurs qui s’engagent à produire en vue de réduire la facture d’importation. B. A. Les exploitants agricoles sommés d’abandonner la jachère Face au défi que représente la sécurité alimentaire du pays, la question de la résorption totale et pérenne de la pratique de la jachère se pose avec beaucoup d’acuité. Elle demeure en fait une priorité absolue car les besoins de consommation du pays exigent une croissance de la production agricole, et donc une exploitation optimale de toutes les ressources et les superficies agricoles Par Ziad Abdelhadi ous ne pouvons plus nous permettre le luxe de laisser des centaines d’hectares en jachère quand on sait le poids et l’importance des enjeux futurs : assurer au plus vite notre sécurité alimentaire notamment dans les produits agricoles de large consommation comme les céréales et la production importante de fourrages pour le cheptel de vaches laitières», soutiennent des spécialistes en sécurité alimentaire. Pour l’heure, et ce qui est des plus déplorables, des terres à grandes potentialités agricoles sont abandonnées dans le nord du pays. Du côté du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, on parle depuis deux décennies de mettre fin à cette pratique mais dans la pratique, sur le terrain, rien n’a été fait jusqu’ici dans ce sens, ou du moins ce ne sont que de petites parcelles en friche qui ont été récupérées. Toutefois, selon les déclarations du premier responsable du secteur au sujet de la jachère lors de sa visite dernièrement dans la wilaya de Constantine, les pouvoirs publics vont passer à l’action. En effet, intervenant au cours d’une rencontre avec des céréaliculteurs et des cadres de son secteur, le ministre s’est attardé sur l’urgence de résorber les terres en jachère ou abandonnées pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Il a ainsi fait savoir que désormais son département s’occupera «fermement» de cette question, considérée comme essentielle dans le processus de développement économique national. Qualifiant ce dossier de «sensible», M. Abdeslam Chelghoum a par ailleurs indiqué que les textes de lois protégeant les terres agricoles et interdisant leurs exploitation à d’autres fins, même par leurs propriétaires privés, «doivent être appliqués à la lettre» pour rentabiliser davantage ce «N secteur considéré comme «stratégique» dans la nouvelle politique nationale de diversification économique. Les pouvoirs publics sont manifestement décidés à mettre fin à la pratique de la jachère, ce qui est attendu quand on sait que sur une superficie de six millions d’hectares de terres cultivables, seulement trois millions d’hectares de propriétés agricoles sont cultivés à l’échelle nationale. Le cas de la wilaya de Constantine et le plus effarant. En témoigne cette wilaya à vocation grandement céréalière au moins 35% des 70 000 ha consacré à la céréaliculture sont laissés en jachère. Devant un tel état des lieux «la mise en place d’un programme de résorption de la jachère devient impérative», soutiennent des cadres du ministère de l’Agriculture du développement rural et de la pêche. Cette option s’inscrit dans la stratégie d’exploitation optimale et clairvoyante des sols qui, dans cette perspective, visent, pour le court terme, la réduction de la jachère. Mais comment convaincre les agriculteurs de la nécessité d’abandonner la pratique de la jachère ? De l’avis des techniciens, «c’est en fonction de toutes les données composées du calcul économique, des techniques adéquates de conduite culturale, des moyens matériels et financiers disponibles et des structures agraires appropriées que pourront être envisagées, par un agriculteur averti, la réduction puis la suppression de la jachère et la mise en place de rotations des cultures plus intensives que le binôme actuel céréales-jachères qui prédomine dans notre système de production. Pour les agriculteurs, la jachère est un moyen efficace de réduire les aléas dus aux irrégularités pluviométriques. Ce qui explique donc la généralisation de cette pratique en Algérie. En clair les exploitants agricoles en Algérie conscients que, faute de fumure et de fertilisants, dont les prix sont très souvent hors de portée, les sols ne se régénèrent pas et ne peuvent donc que donner de mauvais rendements, ont adopté la jachère, c’est-à-dire l’abandon du sol pendant une période plus ou moins longue, comme mode de protection des terres. Ils pensent que les légères façons culturales réalisées sur jachère permettaient d’aérer le sol et d’emmagasiner l’eau de pluie. En somme, les exploitants sont de plus en plus convaincus que le recours à la jachère est incontournable pour faire face au phénomène de l’irrégularité du climat. Ils seront d’ailleurs nombreux à témoigner que «le stress hydrique constaté ces dernières années a rendu précaires par année les activités agricoles et agropastorales». Du côté des agronomes, les arguments avancés pour motiver la pratique de la jachère ne tiennent pas la route car, pour eux, la mise en friche n’est rien d’autre qu’une «improvisation hasardeuse». Il suffit, selon ces agronomes qui se sont penchés sur la question des rendements obtenus sur des périmètres cultivés après leur mise en jachère, de faire parler les chiffres. A l’analyse il devient impératif d’exiger de mettre fin à la pratique de la jachère, c’est d’autant plus faisable à condition de réserver une attention particulière à la diffusion des nouvelles techniques culturales d’où l’implication des exploitants agricoles. Une stratégie qui doit au plus tôt être mise en œuvre car il y va de l’avenir alimentaire de l’Algérie qui a un grand besoin de se libérer de la grande dépendance des importations de ses besoins alimentaires. Z. A. Des agriculteurs interpellent le ministre A PROPOS de la décision de mettre fin à la jachère, des propriétaires terriens se sont rapprochés du ministre de l’Agriculture du développement rural et de la pêche, Abdeslam Chelghoum, qui accompagnait le Premier ministre Abdelmalek Sellal en visite de travail jeudi dernier dans la wilaya d’Oum El Bouaghi pour lui transmettre leur inquiétude des suites de déclarations qu’il a faites à partir de Constantine il y a quelques semaines de cela et où ce dernier avait fermement instruit qu’il fallait en finir avec la jachère. Ces agriculteurs ont en faite mal accueilli les propos du ministre au sujet de la jachère car ceux la même ce sont habitués à cette pratique. Ces derniers ne se sont pas fait prier pour dire au ministre : «Ils sont prêts à abandonner la pratique de la jachère pour peu que leurs soit accordée l’aide financière nécessaire pour fertiliser les terres qu’ils abandonnent à la friche chaque début de saison». En guise de réponse à cette prise de position, le premier responsable du secteur leur a lancé «aujourd’hui avec les nouvelles techniques culturales, la pratique ne devrait plus exister, c’est pourquoi je vous demande de vous rapprocher de votre Chambre de l’agriculture pour en savoir un peu plus sur la manière d’exploiter toute la superficie de vos terres. Non sans leur demander enfin d’y mettre des leurs afin de passer à une totale exploitation de leurs terres». Ce à quoi les propriétaires terriens ont laissé entendre au ministre qu’ils ne sont pas en mesure financièrement de mener campagne sur toute leur superficie. «Rapprochez-vous de la Badr si vous voulez bénéficier de crédit de campagne», leur a signifié enfin Abdeslam Chelghoum. En toute état de cause, il faut savoir que la résorption de la jachère est devenu impératif si l’on veut lever le défi que représente la sécurité alimentaire, c’est pourquoi il est demandé aux exploitants agricoles de s’impliquer davantage dans le besoin de produire plus. En clair, mettre à profit toutes terres arables en passant par la résorption définitive de la pratique de la jachère. 14 DE L’ÉCONOMIE Lundi 18 juillet 2016 ENERGIE LA SPIRALE BAISSIÈRE SEMBLE S’ÊTRE ARRÊTÉE Dans quelle direction va le pétrole ? L’Opep ne peut pas se permettre que le pétrole s’établisse durablement au-dessus du seuil de 55-60 dollars. A partir de ce niveau, les exploitants de pétrole de schiste américains sont de nouveau rentables et vont pouvoir inonder le marché de leur production en l’espace de quelques semaines. En seulement deux ans, d’impressionnants progrès techniques ont été réalisés permettant à certains puits dans le Dakota du Sud d’être rentables même autour de 20-25 dollars le baril. L’Opep a parfaitement conscience qu’elle ne pourra pas gagner la guerre face au pétrole de schiste dont le développement est inexorable. Toutefois, elle va essayer de retarder au maximum le retour sur le marché des exploitants américains pour permettre à ses pays membres de réduire leur dépendance à l’or noir hausse du dollar. Les investisseurs ont déjà, en partie, intégré cette perspective dans les prix puisqu’au mois de mai, le dollar a enregistré sa plus forte hausse mensuelle depuis deux ans face à ses dix principales contreparties. Le taux de change de la monnaie américaine a progressé de 3,7%. Dans un monde où les taux de rendement sont marginaux presque partout, seule l’économie américaine constitue une opportunité d’investissement attractive. Par conséquent, la demande de dollars augmente ce qui renforce le taux de change de la devise américaine et pénalise le cours du baril de pétrole. Par Christopher Dembik* our la première fois depuis deux ans, la spirale baissière sur le pétrole semble s’être arrêtée. Le prix du baril de pétrole s’est stabilisé autour de la borne de 50 dollars, qui correspond à la cible de l’Opep pour fin 2016. Des difficultés de production dans plusieurs pays, en Libye, au Nigeria et au Venezuela en particulier, ainsi que la hausse anticipée de la demande estivale aux Etats-Unis ont permis de réduire un peu l’excès d’offre sur le marché. Cependant, it may not be yet the end of the downward trend. Quatre arguments principaux font craindre une rechute du prix du baril de pétrole dans les mois à venir. Premièrement, la guerre des prix continue entre l’Arabie Saoudite et l’Iran afin de regagner des parts de marché. Par rapport à juin 2014, la production mensuelle de l’Arabie Saoudite a augmenté de 4,2% tandis que celle de l’Iran a connu une hausse de 13%. En dépit des discours officiels, il n’y a pas d’apaisement entre les deux pays concernant la production pétrolière. Après avoir proposé un baril à prix bradé pour le marché asiatique, l’Arabie Saoudite l’a également fait pour le marché européen la semaine dernière. A court terme, le marché se focalise sur l’Iran et l’Arabie Saoudite, mais, à plus long terme, c’est la hausse de la production irakienne qui fait peser le plus de risques sur l’offre. Par rapport à juin 2014, la production du pays a connu la plus forte hausse parmi les pays producteurs de pétrole, de l’ordre de 32%. Dans les prochaines années, l’accroissement de la production a de grandes chances de P s’accentuer malgré le risque géopolitique persistant dans le croissant mésopotamien. Le retour du gaz de schiste ? Deuxièmement, l’Opep ne peut pas se permettre que le pétrole s’établisse durablement au-dessus du seuil de 55-60 dollars. A partir de ce niveau, les exploitants de pétrole de schiste américains sont de nouveau rentables et vont pouvoir inonder le marché de leur production en l’espace de quelques semaines. En seulement deux ans, d’impressionnants progrès techniques ont été réalisés permettant à certains puits dans le Dakota du Sud d’être rentables même autour de 20-25 dollars le baril. L’Opep a parfaitement conscience qu’elle ne pourra pas gagner la guerre face au pétrole de schiste dont le développement est inexorable. Toutefois, elle va essayer de retarder au maximum le retour sur le marché des exploitants américains pour permettre à ses pays membres de réduire leur dépendance à l’or noir. Par conséquent, en aucun cas il ne peut y avoir un prix du baril de pétrole à 60 dollars dans les trimestres à venir. Troisièmement, historiquement, il existe une corrélation négative entre le dollar américain et le pétrole. Lorsque le dollar américain s’apprécie sur le marché des changes, cela a pour conséquence de faire pression à la baisse sur le prix du baril de pétrole. Le processus de normalisation de la politique monétaire de la Banque centrale américaine devrait accentuer la Quatrièmement, depuis la révolution industrielle au 19e siècle, on a observé que les matières premières évoluent en fonction de supercycles qui durent en moyenne entre 30 et 50 ans. L’économie mondiale se trouve en plein cœur du quatrième supercycle. Le pétrole, à l’instar de l’or et du cuivre, ne déroge pas à la règle. Depuis 2008-2011, les matières premières sont engagées dans un supercycle baissier qui pourrait durer au moins jusqu’en 2022-2025 selon les modèles. Les derniers mois ont prouvé que prévoir avec exactitude le prix du baril de pétrole est un exercice impossible. En revanche, il n’est pas risqué de dire que le prix du baril de pétrole devrait rester bas dans les années à venir. Il s’agit en fait d’un simple retour à la normale. De 1861 à nos jours, le prix réel moyen du baril de pétrole était à 33,90 dollars. L’anomalie n’est pas la période actuelle, mais bien celle de 2011-2014 lorsque le prix du baril de pétrole était autour de 100 dollars. C. D. *Responsable mondial de la recherche macroéconomique at Saxo Bank In latribune.fr Photo : DR Photo : DR Un super cycle baissier DE L’ÉCONOMIE ENERGIE Lundi 18 juillet 2016 15 2015 A MARQUÉ L’ENTRÉE DANS LA PÉRIODE DE PRIX BAS LA PLUS LONGUE DEPUIS LE CHOC PÉTROLIER 1986-1999 Coup de déprime sur le marché de l’or noir Dans cet environnement très instable, une tendance est passée inaperçue : la dépendance accrue des pays consommateurs (hors Etats-Unis) à l’or noir du Moyen-Orient. Les pétromonarchies (Arabie Saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Bahreïn), l’Irak et l’Iran jouent depuis deux ans la politique des vannes ouvertes, indifférents à l’effondrement des prix pour se concentrer sur la sauvegarde coûte que coûte de leurs parts de marché Par Jean-Michel Bezat l est difficile d’envisager une forte augmentation des prix du pétrole. Nous prévoyons une bande de fluctuation qui se situera probablement entre 40 et 60 dollars (36 et 54 euros), et elle devrait durer de cinq à dix ans.» C’est le mantra que le patron de Vitol, géant suisse du négoce de matières premières, répète depuis des mois au fil de ses (rares) interviews dans les médias et des conférences sur l’énergie. Et ce que dit Ian Roper Taylor a de quoi inquiéter les pays producteurs et les compagnies pétrolières : 2015 a marqué l’entrée dans la période de prix bas la plus longue depuis le contre-choc pétrolier de 1986-1999, quand le baril d’or noir s’échangeait entre 10 et 20 dollars. «On est entré dans une période assez longue de prix durablement déprimés». Un mauvais augure de plus dans un monde où ces «oiseaux» sont légion ? M. Taylor est un dirigeant controversé, mais il a l’oreille des investisseurs. Présente sur le terrain (gisements, oléoducs, raffinage, stockage…) et les marchés à terme, sa société négocie chaque jour six millions de barils de brut et de produits raffinés, ce qui fait de lui le premier trader d’or noir indépendant de la planète. L’économiste Philippe Chalmin ne dit pas autre chose dans la dernière livraison de Cyclope, son rapport annuel sur les matières premières : «On est entré dans une période assez longue de prix durablement déprimés» et «l’histoire montre que cel peut durer une quinzaine d’années». Véritable «benchmark» international, le brent de la mer du Nord, côté à Londres, a sans doute atteint un plancher en janvier à 27 dollars le baril, avant de regagner 80%. Le baril fluctue désormais dans la bande des 45-50 dollars pour des raisons en partie conjoncturelles. La production a reculé dans plusieurs pays et a absorbé l’excédent de 2015 : aux Etats-Unis, où l’on pompe moins de pétrole de schiste ; au Canada, où l’extraction de sables bitumineux a été perturbée par le gigantesque incendie qui a ravagé la Photo : DR «I Une offre abondante Mais l’offre reste structurellement abondante. Il y a encore beaucoup de pétrole et il faudra du temps pour l’écouler, assure M. Taylor. Comme aux Etats-Unis, où les stocks commer- ciaux n’ont jamais été aussi importants (524,4 millions de barils début juillet). De son côté, la consommation s’est tassée sans jamais reculer malgré le ralentissement économique mondial et l’amélioration constante de l’efficacité énergétique. Les prix bas l’ont même dopée au cours des deux dernières années. Signe de ces temps de pétrole bon marché, les Américains ont recommencé à acheter des sport utility vehicles (SUV), ces voitures consommant plus que les automobiles standards dont les Chinois raffolent eux aussi de plus en plus. A l’heure de la préparation de la COP22, qui se réunira en novembre à Marrakech (Maroc), la lutte contre le réchauffement climatique est la première victime collatérale du pétrole bon marché. A partir de 2017, offre et demande vont converger, le déficit d’offre s’accroissant dans un marché plus tendu. Il y a plusieurs raisons à cela, analyse l’Institut français du pétrole Energies nouvelles (Ifpen) : l’instabilité de plusieurs pays producteurs, l’effet retard de la forte contraction des investissements d’exploration-production en 2014- Photo : DR région de Fort McMurray ; au Nigeria, où un nouveau groupe de rebelles a repris les attaques contre les installations du delta du Niger pour réclamer une juste répartition de la manne pétrolière. Sans parler de la Libye en plein chaos, ni du Venezuela en situation de banqueroute. Les majors privées (ExxonMobil, Shell, BP, Total…) n’ont eu d’autres choix, après dix ans de vaches grasses, que de s’adapter à la nouvelle donne en réduisant les emplois et les investissements dans l’exploration-production, au risque de créer la pénurie de demain. Ce que résume le PDG de Total, Patrick Pouyanné, quand il prévient que son groupe devra «être rentable quel que soit le prix du brut». Sans se hasarder pour autant à faire le moindre pronostic précis sur l’évolution des cours à moyen terme. 2016, le potentiel de croissance limité des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et le recul de la production aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, les pétroliers doutent même de leur capacité à relancer rapidement la production, alors que 60% de la main-d’œuvre a été licenciée ces deux dernières années, constate le cabinet IHS. L’horizon de la prévision est encore bouché par les incertitudes macroéconomiques. «Le Brexit ajoute une nouvelle incertitude à celles portant en particulier sur le secteur financier en Chine ou sur la croissance mondiale, note l’Ifpen. Il fait peser des risques sur la croissance du Royaume-Uni mais aussi sur celle de l’Europe et des Etats-Unis.» Et, par ricochet, sur la demande de produits pétroliers. Dans cet environnement très instable, une tendance est passée inaperçue : la dépendance accrue des pays consommateurs (hors Etats-Unis) à l’or noir du Moyen-Orient. Les pétromonarchies (Arabie Saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Bahreïn), l’Irak et l’Iran jouent depuis deux ans la politique des vannes ouvertes, indifférents à l’effondrement des prix pour se concentrer sur la sauvegarde coûte que coûte de leurs parts de marché. Ils y sont parvenus et pèsent 34% de la production mondiale – une part proche du record atteint en 1975 (36%), note Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie. Ce qui signifie que la sécurité d’approvisionnement en hydrocarbures s’est dégradée. Sauf pour les Américains, qui, selon le cabinet Rystad Energy, détiendraient désormais les premières réserves mondiales d’or noir, devant la Russie et l’Arabie Saoudite. J.-M. B. In lemonde.fr 16 DE L’ÉCONOMIE Lundi 18 juillet 2016 CONJONCTURE LE PREMIER MINISTRE AUSTRALIEN DÉCIDÉ À CONCLURE UN TRAITÉ AVEC LE ROYAUME-UNI SELON L’OFFICE STATISTIQUE DE L’UE La zone euro renoue avec l’inflation positive en juin Le gouvernement de Theresa May prépare l’après-Brexit en prenant des contacts pour de futurs accords commerciaux avec l’Australie et les Etats-Unis. Une priorité pour le nouvel exécutif britannique L a nouvelle Première ministre britannique Theresa May semble vouloir engager rapidement des discussions pour établir des accords de libreéchange entre le Royaume-Uni après la sortie de ce dernier de l’Union européenne. Samedi 16 juillet, la locataire du 10 Downing Street s’est entretenue avec le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, qui a affirmé être «décidé à conclure un traité aussi vite que possible avec le Royaume-Uni». De son côté, le nouveau secrétaire au Commerce Liam Fox va entamer cette semaine une tournée aux Etats-Unis pour tenter de lancer les fondements d’un accord commercial avec Washington. Préparer l’après-UE Le nouveau gouvernement britannique, qui a indiqué à l’Union européenne avoir besoin de temps pour enclencher l’article 50 de demande de sortie de l’union, entend donc avoir la maîtrise du calendrier en préparant des accords commerciaux en préparation de cette sortie. Tant qu’il est officiellement membre de l’UE, le Royaume-Uni a délégué sa politique commerciale à l’Union européenne et ne peut passer des accords commerciaux bilatéraux. Londres ne veut cependant pas se retrouver Photo : DR Londres veut «réussir le Brexit» avec des accords de libre-échange démuni une fois sa sortie de l’UE effective. Theresa May entend donc disposer alors de plusieurs accords prêts à être signés et mis en œuvre. Les Etats-Unis comme priorité Selon le quotidien eurosceptique Telegraph, la priorité du gouvernement de Theresa May sera de conclure un accord avec les Etats-Unis. Avant le vote du 23 juin, Barack Obama avait menacé de placer le Royaume-Uni à la «fin de la queue» des négociations commerciales en cas de Brexit. Le ton a un peu changé depuis le vote, Mike Froman, le représentant étasunien au Commerce, a eu des discussions avec Sajid Javid, l’ancien secrétaire britannique au Commerce, mais pas encore avec Liam Fox. Ce dernier espère engager des discussions avant son voyage à Washington le week-end prochain. Mike Froman a cependant indiqué qu’il considérait que les discussions avec le Royaume-Uni dépendaient de l’issue des négociations de Londres avec l’UE. Il a aussi estimé que le Brexit changeait la donne concernant l’accord transatlantique avec l’UE. L’Australie «enthousiaste» Les discussions devraient être plus faciles avec l’Australie. Malcolm Turnbull a fait part de son «enthousiasme» à Theresa May pour conclure un accord. La Première ministre a considéré son entretien avec le chef du gouvernement australien de «très encourageant». Elle en a profité pour dresser les grandes lignes de l’action commerciale de son gouvernement. «Il est très clair que ce gouvernement veut faire de notre sortie de l’UE un succès et une des façons de le faire est de saisir les opportunités de conclure des accords de libre-échange avec nos partenaires autour du globe». Et de poursuivre à propos de l’Australie : «C’est très encourageant qu’un de nos plus proches partenaires internationaux cherche à réaliser un tel accord. Cela prouve que nous pouvons réussir le Brexit». Une dizaine de pays avait fait part de leur volonté d’engager des discussions commerciales avec le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit. Quel accord avec l’UE ? L’accord commercial avec l’UE sera cependant le plus difficile à obtenir. Pour conclure un accord incluant l’accès quasiment complet (à quelques secteurs près) au marché unique européen, il faudra accepter de contribuer au budget européen et accepter la libre circulation des personnes et des forces de travail, deux conditions rejetées pendant la campagne par les partisans du Brexit. latribune.fr L’INFLATION en zone euro est revenue en terrain positif après quatre mois consécutifs d’inflation négative, montrent les données publiées vendredi par l’office statistique de l’Union européenne (UE), Eurostat qui confirme sa première estimation d’il y a deux semaines. Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,1% en juin 2016, contre -0,1% en mai. Un an auparavant, il était de 0,2%, a précisé Eurostat dans un communiqué. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne (UE) en juin 2016 était quant à lui nul (0,0%), contre -0,1% en mai. Hors produits alimentaires non transformés et énergie, l’inflation en rythme annuel est restée stable en juin à 0,8%, après 0,7% en avril. Les prix de l’énergie ont baissé une nouvelle fois en juin mais à un rythme moins soutenu. Cette baisse ressort à 6,4% sur un an après -8,1% en mai. Mais sur un mois, ces prix ont progressé de 1,7%, de même que pour les prix des services qui ont augmenté de 1,1% par rapport à juin 2015. En juin 2016, des taux annuels négatifs ont été observés dans treize Etats membres dont Chypre (-2,0%), Bulgarie (-1,9%) et Croatie (-1,2%), tandis que la Belgique (1,8%), la Suède (1,2%) et Malte (1,0%) ont enregistré les taux annuels les plus élevés de la région. L’évolution du taux d’inflation en zone euro reste conforme aux attentes des économistes qui tablaient sur une amélioration au second semestre de l’année 2016. Cependant, ce te progression des prix à la consommation reste loin de l’objectif que s’est fixé la Banque centrale européenne (BCE), qui table à moyen terme sur un taux légèrement inférieur à 2%, ce qui pourrait amener cette institution européenne dont le Conseil des gouverneurs se réunit jeudi prochain, à envisager de nouvelles mesures de soutien à l’économie en prévision d’une éventuelle déflation. Le 10 mars dernier, la BCE avait annoncé une nouvelle série de mesures de politique monétaire destinées à faire repartir les prix en zone euro avec plus de liquidités injectées dans l’économie, et une nouvelle baisse des taux d’intérêt. Le principal taux directeur est passé ainsi, pour la première fois, à zéro dans l’objectif de stimuler les crédits aux ménages et aux entreprises - pour lesquels les taux d’intérêt baissent- pour les faire consommer et investir. SUITE À DE BONS INDICATEURS AMÉRICAINS L’euro baisse face au dollar L’EURO baissait vendredi face à un dollar dopé par de bons indicateurs américains, qui pourraient mettre un peu plus de pression sur la Fed afin qu’elle reprenne le resserrement de sa politique monétaire. En fin de journée, l’euro valait 1,1060 dollar contre 1,1118 dollar. La monnaie européenne baissait aussi face à la monnaie nippone, à 116,88 yens contre 117,22 yens. Le dollar gagnait du terrain face à la devise japonaise, à 105,68 yens - après avoir atteint 106,32 yens, son niveau le plus fort en trois semaines - contre 105,43 yens la veille. La publication de plusieurs indicateurs favorables aux Etats-Unis en milieu d’échanges européens a soutenu le dollar. Les ventes au détail, d’abord, ont progressé de 0,6% en juin, davantage que la moyenne de 0,2% attendue par les économistes. La production industrielle américaine a elle aussi rebondi davantage qu’attendu en juin, gagnant 0,6% sur un mois, contre 0,2% prévu là aussi par les analystes. Dans l’esprit des opérateurs, ces données ont pris le dessus sur un chiffre de l’inflation plus mitigé pour juin, avec une progression de seulement 0,2% en juin, contre 0,3% prévu, et sur le repli du moral des ménages en juillet enregistré par l’Université du Michigan.«Des données solides sur les dépenses des consommateurs (...) et une consolidation de l’inflation devraient continuer de mettre la pression sur l’option prise par la Réserve fédérale quant à ses taux d’intérêt», a expliqué un analyste. La Banque centrale américaine (Fed) a amorcé en décembre la normalisation de sa politique monétaire en commençant à relever son taux directeur. Mais elle l’a suspendue ensuite dans un contexte de regain d’inquiétudes sur l’économie mondiale après un nouvel essoufflement en Chine et des indicateurs décevants aux Etats-Unis en début d’année, et plus récemment du fait des risques liés au vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union européenne (UE). Si des données confirmant la reprise de l’économie américaine la poussent à reprendre la hausse de ses taux, le billet vert en serait rendu plus attractif, ce qui explique l’intérêt des cambistes pour le dollar au moindre indicateur favorable, comme ce vendredi. La prochaine réunion de la Fed sur ses taux d’intérêt est prévue les 26 et 27 juillet. «L’économie américaine termine le deuxième trimestre sur une dynamique très puissante», a renchéri un économiste. «En temps normal, cela suffirait à pousser la Fed à continuer la normalisation de sapolitique monétaire. Mais les membres de son comité de politique monétaire ont prévenu qu’ils attendraient de voir les effets du Brexit sur les perspectives de l’économie américaine», a-t-il toutefois nuancé. La livre a d’ailleurs reperdu un peu du terrain gagné cette semaine et notamment jeudi, lorsque la Banque d’Angleterre (BoE) a maintenu son taux d’intérêt à 0,50% malgré la décision des Britanniques de quitter l’UE. Lee Hardman, analyste, a mis en exergue le fait que le potentiel de hausse de la livre restait «très limité», le comité de politique monétaire de la BoE ayant prévenu qu’il pourrait assouplir sa politique dès le 4 août. La livre britannique baissait légèrement face à l’euro, à 83,74 pence pour un euro contre 83,58 pence jeudi soir, et plus franchement face au billet vert, à 1,3207 dollar pour une livre contre 1,3304 dollar. La devise suisse se montrait assez stable face à l’euro, à 1,0873 franc pour un euro, mais perdait un peu de terrain face au billet vert, à 0,9828 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé en baisse face au billet vert, à 6,6935 yuans pour un dollar contre 6,6835 yuans jeudi à 15h30 GMT. L’once d’or a fini à 1 327 dollars au fixing du matin, contre 1 323,60 dollars jeudi soir. APS 17 C U L T U R E Lundi 18 juillet 2016 COMMÉMORATION DU 10E ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DU MAÎTRE DU CHAÂBI Hommage en musique à Guerouabi A l’occasion de cet hommage, un CD où on retrouve les plus belles œuvres de Gouerouabi a été produit. Des soirées musicales sont également au programme Par Sihem Bounabi ans le cadre de la commémoration du 10e anniversaire de la disparition d’El Hachemi Guerouabi, l’association culturelle El Hachemi Guerouabi organise, en partenariat avec le Palais de la culture Moufdi-Zakaria, une semaine culturelle dédiée à la mémoire du maître de la musique et de la chanson chaâbi du 17 juillet au 21 juillet au Palais de la culture. A cette occasion, le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, et la présidente de l’association, Chahra Guerouabi, ont animé, hier, conjointement une conférence de presse pour rendre hommage au grand maître et présenter les grandes lignes de cette manifestation. Le ministre a d’emblée rendu hommage à Guerouabi une «icône du chaâbi qui a révolutionné ce genre musical et l’a marqué de son empreinte personnelle en inspirant les nouvelles générations qui se le réapproprient et perpétuent ainsi son héritage», dira-t-il. Il a également salué les efforts de l’association El Hachemi Guerouabi et sa présidente qui œuvrent sans relâche pour perpétuer l’œuvre du grand maître. Il a dans ce contexte lancé un appel aux artistes présents et à la société civile, afin d’œuvrer pour préserver et diffuser l’héritage des grands artistes algériens, que «cela soit sous forme d’associations ou de fondations, il est temps que la Photo : Archives D société civile et amoureux de l’art puissent perpétuer les grands noms de la culture algérienne. Certes, le ministère de la Culture œuvre dans ce sens, mais ceux qui ont côtoyé les artistes disparus, ceux qui sont en possession de leurs legs sont les mieux placés pour parler d’eux. Je joins mon appel à celui du Premier ministre qui a récemment déclaré à Oum El-Bouaghi qu’il est temps que les gens de la région pensent à se rassembler en entités pour perpétuer l’œuvre de Aïssa El Djermouni. De même on peut citer d’autres grands noms à l’instar de Dahmane El Harrachi, Abbassa et la liste est interminable. Le ministre de la Culture est prêt à soutenir financièrement et humainement ce genre d’initiative qui a pour objectif de préserver et diffuser l’héritage des grands noms de la musique algérienne en particulier et de la culture algérienne en générale». Pour sa part, la présidente de l’association a également rendu hommage à son défunt époux et a souligné les efforts qui sont fournis par l’association pour perpétuer son héritage notam- ment par l’organisation annuelle de concours pour la découverte de nouveaux talents dans la lignée de Guerouabi, mais également par cette célébration exceptionnelle pour marquer les dix ans de sa disparition ainsi que l’ambitieux projet de la création de l’orchestre Hachemi Gherouabi qui regroupe une vingtaine de musiciens. Le ministre a inauguré à cette occasion une exposition dédiée au regretté artiste dans laquelle on trouve de nombreux ouvrages consacrés aux grands interprètes, des manuscrits écrits de sa main, de nombreuses coupures de presses, des photos, des affiches, des objets personnels, d’anciens disques 33 tours ainsi que des cassettes audio. Il y a également des expositions de tableaux et de tenues traditionnelles algéroises qui reflètent toute l’atmosphère d’un savoir-vivre ancestral intimement lié à l’esprit de la musique chaâbi. Cette exposition sera ouverte au Palais de la Culture toute la semaine jusqu’à jeudi prochain. Aujourd’hui, une conférence dédiée à la vie du parcours de l’artiste et à son héritage musical sera donnée à la salle des conférences du Palais de la culture. Au programme également, les amoureux des grands maîtres pourront assister à une projection de ses apparitions télévisuelles notamment au cinéma. A l’occasion de cet hommage, l’association a également présenté un clip où de nombreux artistes rendent hommage au maître du genre. Le clip sera largement diffusé sur la télévision nationale partenaire de l’événement. Il est également à noter qu’à cette occasion un CD où on retrouve les plus belles œuvres de Gouerouabi a également été produit par l’association. Des soirées musicales sont également au programme. La semaine dédiée au grand maître sera clôturé par deux soirées musicales, le 20 et 21 juillet prochains, au Palais de la culture animée notamment par Abdelkader Chaou, Lila Borsali, Kamel Aziz, cheb Anouar, Dalia Chih. S. B. FESTIVAL INTERNATIONAL DE TIMGAD Le spectacle chinois La lune sur le mont de Holan cartonne a, dans une conférence de presse précédant le spectacle, indiqué que ce dernier porte le message que l’Islam a toujours été une religion de paix et de tolérance. Mme To Ya qui a exprimé le souhait de voir un travail artistique algéro-chinois où les techniques de la chorégraphie chinoises appuient la création des artistes algériens, a confié qu’elle avait visité plusieurs fois l’Algérie dans le cadre du programme d’animation de l’Office national de la culture et de l’information (Onci). La réalisatrice a également rappelé que le spectacle La lune sur le mont de Holan a été présenté en 2011 dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Le spectacle est produit par la maison des arts de Ningxia, une institution étatique dont la mission est la promotion des arts et de la culture chinois, a indiqué à l’APS Fatima Rahal, journaliste-interprète de la troupe chinoise. Elle a ajouté que le spectacle La lune sur le mont de Holan dont la 741e représentation a été donnée sur la scène de l’antique Tamugadi, a été récompensé dans plusieurs manifestations en Chine. Le spectacle est classé parmi les dix meilleures œuvres artistiques du Théâtre national chinois, depuis 2011, ajoutera l’interprète. La soirée de cette 38e édition du Festival international de Timgad s’est poursuivie avec les rythmes musicaux algériens, avec Cheba Djamila et les chebs Djazouli et Zinou, à côté de Yahia Al Khencheli. APS Photo : DR LE SPECTACLE chinois La lune sur le mont de Holan de la réalisatrice To Ya présenté dans la soirée de samedi dernier a captivé, le public de la cinquième soirée du Festival international de Timgad dans sa 38e édition. Dans un monde de rêverie où les rythmes ensorceleurs s’entremêlent avec la souplesse des gestes rehaussés des belles couleurs des costumes, les danseurs de la troupe ont embarqué le public sur la route de la soie et les caravanes des commerçants arabes vers la Chine, pour raconter à travers des tableaux artistiques une belle histoire d’amour entre un jeune arabe et une belle fille chinoise. La légende raconte qu’après l’union de ce couple au mont de Holan, à Ningxia, située dans la grande boucle du fleuve jaune, sa descendance a créé la communauté musulmane dans cette région. Les danseurs, à travers des gestes souples, bien synchronisés et une chorégraphie saisissante, ont plongé l’assistante dans le monde merveilleux du spectacle. La réalisatrice To Ya 18 S P O R T S Lundi 18 juillet 2016 CHAMPIONNAT NATIONAL OPEN HANDI-BASKET/CHAMPIONNAT ARABE L’Algérie remporte le tournoi d’Agadir (Maroc) Les athlètes du GS Pétroliers dominent la compétition Le championnat arabe Open d’Agadir de handi-basket servait aussi de préparation pour la sélection algérienne aux Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre). Une préparation qui avait commencé quelques mois après le sacre africain en Algérie en novembre dernier, et prendra fin après le tournoi international de Londres, prévu du 1er au 5 août, et auquel l’Algérie sera présente Par Algérie presse service a sélection algérienne de handi-basket a remporté le championnat arabe Open, en dominant en finale le pays organisateur le Maroc (71-36), samedi soir à Agadir, dans un match à sens unique. Les champions d’Afrique en titre étaient en effet trop forts pour le Maroc, dominé lors des quatre quarts-temps de jeu sous les yeux de membres de la Confédération africaine de handibasket (CAHB) dont son président, le Marocain Hamid El Aouni et son vice-président, l’Algérien Rabah Halimi. Conduits par leur stratège Nabil Gueddoun, les Verts ont confirmé le parcours sans faute réalisé lors du premier tour où ils avaient battu, successivement, l’Irak (48-24), l’Afrique du Sud (79-53), le Koweït (87-25), l’Arabie saoudite (63-33) et cette même équipe du Maroc (77-72). «C’était un très bon tournoi pour l’équipe, un très bon test pour le groupe et une autre opportunité au staff technique composé de l’entraîneur Lahcene Tagmi et son assistant Mustapha Brahimi pour évaluer ses joueurs individuellement et collectivement. Malgré le sacre, il reste quelques réglages à faire lors du prochain tournoi international (le dernier avant les Photo : DR L Paralympiques) à Londres début août», a indiqué Halimi. Lors de la demi-finale du tournoi d’Agadir, l’Algérie a éliminé une accrocheuse équipe d’Irak (62-49), alors que le Maroc s’est qualifié aux dépens de l’Afrique du Sud (62-44). La 3e place du podium est revenue à l’Afrique du Sud, vainqueur (68-56) de l’Irak contre laquelle elle avait perdu lors du match d’ouverture du tournoi. L’Arabie saoudite a terminé en 5e position en battant logiquement le Koweït (71-49). Six pays ont pris part au rendez-vous d’Agadir qui a enregistré la participation de l’Afrique du Sud comme invité d’honneur. Le championnat arabe Open d’Agadir de handi-basket servait aussi de préparation pour la sélection algérienne aux Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre). Une préparation qui avait commencé quelques mois après le sacre africain en Algérie en novembre dernier, et prendra fin après le tournoi international de Londres, prévu du 1er au 5 août, et auquel l’Algérie sera présente. Ce tournoi a permis ainsi au staff technique algérien de tirer les enseignements nécessaires avant le tournoi paralympique. Lors du rendez-vous de Rio, l’Algérie évoluera dans le groupe B, aux côtés de l’Iran, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, des Etats-Unis et du Brésil, alors que le groupe A est composé de l’Espagne, de l’Australie, du Canada, de la Turquie, des PaysBas et du Japon. APS UNE DISCIPLINE QUI TENTE DE RETROUVER SON LUSTRE D’ANTAN Le cyclisme à Constantine APRÈS une éclipse de quelques années, le cyclisme à Constantine amorce une nouvelle étape et enregistre son retour audevant de la scène avec l’objectif de retrouver la grandeur d’antan d’une discipline, autrefois, phare dans la ville des Ponts. La ville dont les cyclistes «animaient», à l’échelle nationale, les différentes compétitions de la petite reine dans les années 1980 et 1990, semble renouer avec cette discipline grâce aux efforts déployés. Un imposant programme de formation a été lancé en ce sens et concerne tous les intervenants dans la discipline du cyclisme. «Des stages de formation pour les entraîneurs, les commissaires et les mécaniciens ont été organisés», affirme à l’APS le responsable de la formation à la Ligue de cyclisme de Constantine, Hassan Begag. Soutenant que le chantier est «énorme», le même responsable a assuré que la formation constituait l’«étape clé» pour rattraper un retard de 21 ans et assurer la relance de la petite reine. De son côté, le président de la Ligue locale de cyclisme Yacine Lafana, a souligné que le grand projet de la ligue était de former «une équipe forte et compétitive» pour représenter la wilaya de Constantine et concurrencer les équipes professionnelles. «Les services repensés et les missions redéfinies de la ligue de wilaya ont permis de redonner plus de vitalité et de dynamisme au cyclisme», a soutenu le patron de la ligue, ajoutant que l’organisation à Constantine d’une étape du Grand tour d’Algérie cycliste (GTAC) en mars dernier ainsi que d’autres compétitions et de courses avaient contribué à redonner au cyclisme un intérêt particulier. Un avis amplement partagé par le président de la Fédération algé- rienne de cyclisme (FAC), Rachid Fezouine qui a certifié à l’APS que «la petite reine commençait peu à peu à se repositionner sur la scène sportive dans la ville des Ponts». Il a ajouté que la FAC oeuvrait à accompagner cette relance en organisant autant de compétitions que possible, et ce avec l’association de partenaires et de sponsors sportifs avec l’objectif d’équiper la ligue de vélos et de moyens matériels essentiels et accorder aux clubs de cyclisme des subventions devant leur permettre de conforter les étapes concrétisées dans l’évolution de cette discipline. Pour Rachid Fezouine, l’organisation récente (du 9 au 11 juillet) de la compétition du «Brevet du cycliste» (maîtrise du vélo sur un parcours à obstacles dans une salle) qui est une nouveauté dans ce sport en Algérie, ainsi que le championnat national de cyclisme à Constantine, sont autant d’événements en mesure d’appuyer la relance de la petite reine dans cette ville. APS Championnat d’Algérie de saut d’obstacles : le cavalier Ali Boughrab de Blida vainqueur LE CAVALIER Ali Boughrab du club de Blida enfourchant Baladin a été sacré champion d’Algérie de saut d’obstacles, à l’issue des épreuves individuelles disputées samedi au Centre équestre Colonel-Chabou de l’Office des parcs et des loisirs de la wilaya d’Alger (Caroubier). «Ca n’a pas été facile, surtout que la préparation de cette compétition s’est déroulée pendant le mois sacré de Ramadhan, ce qui m’a éreinté. Je crois que la préparation a été finalement à la hauteur, ce qui m’a permis de m’imposer», a déclaré Ali Boughrab à l’APS après sa victoire. Ce dernier, avec 5 points de pénalité, a devancé au classement des seniors Rédha Laïd montant Rif de l’AS Sûreté nationale (9 points de pénalité) et Brahim Mesrati sur Ultra de Graan de Sonatrach qui a comptabilisé 11 points de sanction. Chez les juniors, Mondher Boulsbiaât enfourchant Ramono de l’Etoile équestre s’est adjugé le titre national (2,57 pts), devant Amine-Mustapha Mahi sur Talmi di Fori du club de Mostaganem d’équitation (4,79 pts) et Abdelmalek Azouaou montant Abe to you Simily du club de Sonatrach (6,35 pts). Quant aux cadets, le titre est revenu pour la quatrième fois de suite au cavalier Mondher Mahi (14 ans) de Mostaganem sur Kazan après avoir eu zéro point comme pénalité. Vendredi, le club équestre de Blida a été sacré champion d’Algérie de saut d’obstacles par équipes seniors, devant l’AS Sûreté Nationale et le club équestre de Zéralda, rappelle-t-on. Les épreuves du 48 e championnat d’Algérie de saut d’obstacles (cadets, juniors et seniors) ont enregistré la participation d’environ 120 cavaliers représentant 22 clubs, à la mémoire du défunt Mustapha Cheloufi, ancien président de la Fédération algérienne d’équitation (FAE). LES ATHLÈTES du GS Pétroliers ont dominé les épreuves du championnat national Open d’athlétisme Tayeb-Meghazzi, clôturées samedi au complexe olympique Mohamed-Boudiaf (Alger), en décrochant un total de 28 médailles (13 or, 6 argent, 9 bronze). Les Pétroliers qui se sont adjugés 13 titres sur les 40 en jeu, devancent au classement général l’AS Sûreté nationale avec 10 médailles (5 or, 3 argent, 2 bronze), et l’ACSB Constantine avec 4 médailles d’or. La 3 e et dernière journée de compétition, disputée samedi, a été marquée par le sprinteur Sofiane Bouheda (GS Pétroliers) qui a battu le record d’Algérie du 200 m avec un chrono de 20.53, améliorant de 10 centièmes l’ancien record détenu par Malik Elouahla (20.62) depuis 2004. «Je pense que c’était la meilleure course de la saison sur 200 m. J’ai tout donné pour réaliser cette performance et battre un record vieux de 12 ans. C’est le travail de toute une saison qui porte enfin ses fruits, et cela grâce au soutien de mon coach et de mes supporters qui sont venus nombreux aujourd’hui», a déclaré Bouheda à l’APS. Marquée par des conditions climatiques difficiles avec de fortes rafales de vent, la dernière journée de compétition a également donné lieu à une belle confrontation sur 400 m haies entre Abdelmalik Lahoulou (GS Pétroliers) et Miloud Rahmani (CSTOA El Oued), où les deux qualifiés pour les Jeux olympiques 2016 à Rio, se sont départagés la victoire à la photo finish. Deuxième durant toute la course, Lahoulou a réussi à revenir sur Rahmani dans les derniers 50 m de la course, en plaçant une accélération digne d’un sprinteur, qui lui a permis de passer devant sur la ligne d’arrivée. Au final les deux coureurs sont descendus sous la barre des 50 secondes, avec des chronos de 49.89 pour Lahoulou et 49.92 pour Rahmani. «Malgré des conditions de course très difficiles avec un vent de face qui nous a beaucoup gêné, je suis très satisfait du chrono réalisé sachant que c’est la 7 e fois cette saison que je descends sous la barre des 50 secondes. C’est de bonne augure à quelques jours des JO-2016 où j’espère atteindre la finale», a indiqué Lahoulou. Les autres athlètes algériens qualifiés aux Jeux olympiques se sont également distingués lors de cette dernière journée de compétition, avec notamment Kenza Dahmani qui s’est imposée sur 5 000 m dames réalisant un chrono de 16 :25.73 et Larbi Bouraada qui a remporté les concours de saut à la perche (4.90 m) et le javelot (60.30 m). L’édition de 2016 de l’Open a aussi vu le retour de Zahra Bouras sur 800 m qui s’est imposée avec un temps de (2 :14.84), et l’infatigable Baya Rahouli qui a encore une fois dominé le concours du triple saut avec un saut à 12.86 m. APS 19 S P O R T S Lundi 18 juillet 2016 MESURES ET OBLIGATIONS DÉCIDÉES PAR LA LFP Les stadiers supplétifs du service d’ordre Autre obligation : programmation des rencontres à partir de 19h. Mais quid des moyens de transport des supporters, et il s’agit souvent de la majorité, ne résidant pas dans la périphérie du stade ? Par A. Lemili ncore heureux que les réunions du Conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP) permettent de rendre publiques désormais grâce à internet dans des délais rapides les décisions et mesures prises. Ce qui a pour avantage d’éviter leur altération, dénaturation par la rumeur et parfois grâce ou à cause, c’est selon, de fuites quasiment organisées. Que retenir des mesures ou décisions prises à l’issue de cette réunion ? Rien que des obligations. Ce qui est loin d’être négligeable pour une discipline qui a besoin d’une révolution en profondeur pour retrouver un tant soit peu de crédibilité. La nécessité de stadiers au cours d’un match est de nouveau évoquée. Cette nécessité est énergiquement rappelée avec pour instruction le renforcement de la sécurité dans les enceintes. Or, nul n’ignore comment se fait le choix des stadiers. Ces derniers sont en général «recrutés» par la direction du club, pour ne pas dire par le président en personne, dans le giron des jeunes de son quartier et/ou du lieu de domiciliation de Photo : DR E la rencontre dans le but non pas d’assurer le déroulement , autant que faire se peut, du match à partir du comportement du public dans les gradins et les tribunes mais eu égard à la proximité qu’ont les stadiers avec une grande partie des supporteurs plutôt pour «atténuer» un potentiel et incontournable mécontentement du public. Sauf que le plus grave et là, par expérience, nous évoquons le sujet, ces mêmes stadiers sont parfois à l’origine de dérapages. Nombreux seraient les joueurs à confirmer qu’ils ont été agressés par des stadiers au moment où ils rejoignaient les vestiaires, voire lors de l’échauffement dans le cas d’un changement en cours de match. Sous d’autres cieux, les stadiers sont répartis de manière stratégique, c’est-à-dire avec le plus large spectre de vision en demeurant dos au terrain, donc face au public. Ce n’est pas le cas dans le championnat national où ils sont aux premières loges pour suivre la rencontre de leur club en... privilégiés. Autre obligation : programmation des rencontres à partir de 19h. Certainement une bonne chose et surtout une solution aux désagré- ments causés à de tierces parties qui n’ont rien à voir avec ce qui se peut se passer à l’intérieur d’un stade de football mais qui n’échappent que rarement au courroux de supporteurs furieux après un match de leur équipe dont le déroulement ou le résultat auraient été loin de leurs attentes. Mais en plus des désagréments évoqués, quid des moyens de transport des personnes, et il s’agit malheureusement de la majorité, ne résidant pas dans la périphérie de l’enceinte ? Nous en donnons pour preuve ce qui se passe régulièrement dans la ville de Constantine quand le CSC y évolue. Libérés à 21h les supporteurs éprouvent les plus grandes difficultés à trouver un moyen pour rentrer chez eux et du coup ils optent pour une marche à pied dont la distance la plus courte est de trois kilomètres alors que la plus éloignée peut aller jusqu’à une vingtaine tels la ville d’Ali-Mendjeli... une odyssée avec tous les risques possibles pour ces supporteurs et parfois pour les automobilistes assez souvent agressés par des individus irascibles qui considèrent «anormal» que les conducteurs ne répondent pas favorablement à leurs sollicitations d’auto-stop. A. L. COUPE ARABE DES CLUBS : Le tirage au sort des premiers tours fixé au 26 août LE TIRAGE au sort des premiers tours de la coupe arabe des clubs de football aura lieu le 26 août prochain, a annoncé la Commission d’organisation de cette compétition qui refait son apparition après trois années d’absence et pour laquelle 19 pays ont déjà confirmé leur participation. La décision a été prise samedi, à l’occasion d’une réunion de ladite commission à Alger sous la présidence de Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football (FAF), premier vice-président de l’Union arabe de football (UAFA) et patron de la Commission des compétitions de l’instance arabe. Cette réunion à laquelle a assisté le secrétaire général de l’UAFA et le représentant de la société «Sila», détentrice des droits de cette compétition, a été consacrée à plusieurs sujets, a indiqué la FAF sur son site. Ainsi, la finalisation des textes réglementaires qui seront soumis «immédiatement» au Comité exécutif pour examen et adoption a été discutée par les présents, de même que la répartition des primes de participation et le financement des voyages et séjours des clubs. Le représentant algérien dans cette épreuve, à savoir le NA Husseïn-dey, finaliste malheureux de l’édition 2015-2016 de la Coupe d’Algérie, sera qualifié d’office au deuxième tour préliminaire programmé pour novembre et décembre prochains, grâce à la première place arabe qu’occupe l’Algérie au classement de la Fédération internationale de football (Fifa) du mois de juin dernier. La phase finale, dont le lieu qui l’abritera n’a pas été divulgué, est prévue pour août 2017 avec la participation des huit formations (4 asiatiques et 4 africaines) issues du deuxième tour, en plus du représentant du pays hôte. Les neuf équipes seront réparties sur trois groupes de trois chacun. Le premier de chaque poule validera son billet pour les demifinales, auxquelles participera aussi le meilleur deuxième des trois groupes. Les Fédérations de football arabes avaient jusqu’au 14 juillet pour communiquer les noms de leurs représentants (les champions ou vice-champions de l’exercice 2015-2016, ainsi que les détenteurs des Coupes nationales ou les finalistes de l’édition 20152016.) Les règlements et mode d’organisation de la compétition seront publiés dès leur adoption par le Comité exécutif de l’UAFA fin juillet 2016. Riyad Mahrez sur le point de quitter Leicester pour Arsenal L’INTERNATIONAL algérien, Riyad Mahrez, est sur le point de quitter son club Leicester City pour rejoindre un autre club anglais, Arsenal, a rapporté samedi le quotidien britannique The Guardian. Riyad Mahrez, meilleur footballeur de la Premier league 2015-2016 et un des artisans du sacre de champion d’Angleterre de Leicester, aurait rejeté une offre de son club et exprimé le souhait de rejoindre une «grande équipe». «L’international algérien souhaite relever un nouveau défi. Il a demandé à son agent de lui trouver un nouveau club», a écrit The Guardian. Selon des médias à Londres, le joueur de l’équipe nationale algérienne est sur le point de rejoindre le club anglais d’Arsenal. La saison dernière, Riyad Mahrez, lié à Leicester depuis janvier 2014 par un contrat jusqu’en 2019, a été auteur de 17 buts et 11 passes décisives en 37 matches de championnat. Leicester a déjà perdu son milieu de terrain, N’golo Kanté qui vient de rejoindre le club de Chelsea. Son transfert a été négocié à 38 millions d’euros. Le Guardian rappelle que l’entraîneur de Leicester, Claudio Ranieiri, a déclaré 24 heures plus tôt, que Riyad Mahrez va rester à Leicester avec lequel il est «heureux», qu’il n’était pas «le genre à dire, ‘’Coach, je veux partir’’», et que «le coup sera dur» en cas de départ après cet optimisme. Il est également souligné que les négociations pour un transfert de Riyad Mahrez «étaient prévisibles» après l’annonce, en mars dernier, de son agent, Kamel Bengougam, qu’à la fin de la saison son client ambitionnait de rejoindre un grand club européen. Il avait déclaré aux médias qu’«à son âge et avec ses performances, si l’occasion se présentait pour jouer pour une grande équipe, on y refléchira», estimant à 50% la possibilité d’un départ de Leicester. En mai dernier, le milieu de terrain offensif de l’équipe nationale de football avait affirmé que rien n’avait encore été décidé à propos de son avenir avec son club de Leicester City, ouvrant la porte à un éventuel départ. «Je suis en train de discuter avec Leicester mais aussi avec d’autres clubs qui veulent m’enrôler, mais jusqu’à présent rien n’a encore été décidé», avait-il indiqué à l’APS. CHAMPIONNAT ARABE DE BADMINTON (U15/U19) : L’Algérie rafle tous les titres par équipes LES ÉPREUVES par équipes de la 5 e édition du championnat arabe de badminton des U15 et U19, qui ont débuté vendredi, ont vu la nette domination de la sélection algérienne des deux catégories d’âge (filles et garçons) lesquelles ont raflé toutes les médailles en vermeil mises en jeu à l’issue des finales disputées à la salle Harcha-Hacène (Alger). En finale des U19 (garçons), les Algériens se sont imposés devant la Jordanie (3-0), alors que la médaille de bronze est revenue à l’Irak. Chez les filles de la même catégorie d’âge, les Algériennes ont remporté leur finale aux dépens des Jordaniennes (2-1). Le Liban s’est contenté pour sa part de la 3 e place synonyme d’une médaille de bronze. Chez les U15, les deux sélections algériennes (filles et garçons) ont également terminé à la 1re place en battant les deux sélections d’Irak sur le même score (3-0), alors que la Jordanie a décroché les deux médailles de bronze de cette catégorie d’âge. «Cette moisson dorée est venue grâce à un dur labeur, surtout que la Fédération algérienne de badminton n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer la meilleure préparation possible. Le niveau de la compétition a été relevé avec la présence du Bahreïn et de la Jordanie issus du continent asiatique qui domine ce sport», a déclaré l’entraîneur algérien des U19, Mohamed-Idir Mahlous. Et d’ajouter : «Nous avons bien étudié le jeu de nos adversaires et nous nous sommes bien préparés pour cet évènement, sachant que nous nous sommes contentés de la médaille de bronze lors de la dernière édition. Je remercie mes joueurs qui ont fourni de gros efforts durant le mois de Ramadhan en prévision de cette compétition». L’entraîneur de la sélection féminine algérienne des U19, Baya Nesrine a estimé pour sa part à l’APS, que la «compétition a été assez difficile avec la présence de la Jordanie qui a été un coriace concurrent pour notre équipe. La médaille d’or est une récompense méritée pour nos joueuses qui ont durement travaillé pour l’avoir». Cinquante-sept badistes (32 garçons et 25 filles) participent à cette 5e édition qui se poursuivra jusqu’à mardi, représentant huit nations : Algérie, Irak, Jordanie, Bahreïn, Liban, Mauritanie, Soudan et Tunisie. APS M A G A Z I N E Lundi 18 juillet 2016 Canada : Toronto approuve trois sites d’injection supervisée de drogues PRÉVUS DANS LA NUIT DE DIMANCHE À LUNDI DE CAP CANAVERAL SpaceX prête pour sa prochaine mission de fret à l’ISS Photo : DR Au total SpaceX a réussi cette manœuvre à quatre reprises dont une fois sur le sol et trois fois sur une plateforme flottante dans l’Atlantique Par Agence France presse a société américaine SpaceX est prête pour sa prochaine mission cette année de fret à la Station spatiale internationale (ISS) avec le lancement de son vaisseau Dragon prévu dans la nuit de dimanche à lundi de Cap Canaveral en Floride. «Tout se déroule normalement et nous prévoyons le feu vert pour le décollage comme prévu» lundi à 0h45 (4h45 GMT), a indiqué samedi Hans Koenigsmann, le responsable technique de SpaceX lors d’un point de presse au Centre Spatial Kennedy. Les prévisions météorologiques font état de 90% de L probabilités de conditions favorables au moment de la mise à feu des moteurs du lanceur Falcon9, a précisé Laura Godoy, météorologue de la station de l’US Air Force à Cap Canaveral. SpaceX va également tenter, après le lancement, de faire atterrir le premier étage du lanceur sur le sol à environ trois kilomètres du pas de tir de Cap Canaveral. Hans Koenigsmann s’est déclaré «plutôt optimiste» sur les chances de réussite. Si cette tentative est couronnée de succès, ce sera le deuxième atterrissage sur la terre ferme pour le premier étage de 70 mètres de hauteur. La précédente tentative sur une barge flottante le 16 juin après le lancement réussi d’un satellite, avait échoué. Au total SpaceX a réussi cette manœuvre à quatre reprises dont une fois sur le sol et trois fois sur une plateforme flottante dans l’Atlantique. Dragon qui doit arriver à l’avant-poste orbital mercredi, acheminera près de 2,2 tonnes de fret, dont des approvisionnements pour les six membres d’équipage et un adaptateur qui permettra aux vaisseaux commerciaux transportant des astronautes dans le futur en l’occurrence SpaceX et Boeing, de s’amarrer à la Station. Dragon apportera aussi 939 kilos d’échantillons et de matériels pour des expériences scientifiques en microgravité dont pour la première fois un séquenceur d’ADN qui sera testé dans l’espace. D’autres expériences chercheront à mieux comprendre les effets de l’apesanteur sur le fonctionnement des cellules cardiaques, musculaires et osseuses. Il s’agit pour SpaceX de sa neuvième mission d’approvisionnement de l’ISS pour la Nasa dans le cadre d’un contrat de 1,6 milliard de dollars avec l’agence spatiale. Ce sera également le deuxième vol de Dragon vers la Station spatiale depuis l’accident en juin 2015 provoqué par l’explosion du lanceur peut après le lancement. AFP Un séisme d’une magnitude de 5 a frappé la préfecture japonaise d’Ibaraki, dans la région de Kanto (ouest), dimanche à 13h24 heure locale, sans qu’une alerte au tsunami n’ait été émise, a rapporté l’Agence météorologique japonaise (JMA). La secousse, qui mesurait 4 sur l’échelle sismique japonaise culminant à 7, a vu son épicentre localisé dans la préfecture d’Ibaraki qui borde l’océan Pacifique, au nord-est de Tokyo, la capitale du Japon. Le tremblement de terre a été ressenti au centre de Tokyo, sans qu’on ne fasse état de dégâts dans l’immédiat, selon les médias locaux. Etats-Unis : les relations interraciales se dégradent que nous devons rejeter le désespoir. Je suis ici pour insister sur le fait que nous ne sommes pas aussi divisés qu’il y paraît», a-t-il assuré. AFP Inde : de l’alcool frelaté fait 17 morts Photo : DR Hillary Clinton pour se charger des relations interraciales. C’est plus du double de ceux qui font confiance pour ces questions à son rival républicain Donald Trump (26%), qui s’est forgé une certaine réputation pendant la campagne, grâce à une rhétorique basée sur la division raciale. A la lumière des récents pics de violence, le président Barack Obama a de nombreuses fois, appelé à l’unité. «Les failles les plus profondes de notre démocratie ont s oudain été dévoilées, et peut-être même élargies», a déclaré à Dallas le président durant la commémoration en l’honneur des policiers abattus. «Je suis ici pour dire Un vaisseau cargo russe décolle pour la station spatiale internationale UNE FUSÉE russe transportant un vaisseau de fret non habité a décollé hier pour la station spatiale internationale depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, a annoncé l’agence spatiale russe. La capsule Soyouz transportant un vaisseau cargo Progress MC-03 a décollé à 00h41, heure de Moscou (21h41 GMT samedi), a indiqué l’agence Roscosmos sur son site internet. Elle doit effectuer un voyage de Le conseil municipal de Toronto, plus grande ville du Canada, a annoncé jeudi l’adoption d’un projet d’ouverture de trois sites d’injection supervisée de drogues. Après Vancouver, qui avait ouvert en 2003 le premier centre de ce genre dans le pays, et Montréal, qui se prépare à en ouvrir un, Toronto devient la troisième ville canadienne à se doter d’une structure destinée à encadrer la toxicomanie. La Commission de la santé publique de Toronto avait approuvé l’installation de ces centres en juin. Le conseil municipal a entériné le projet lors d’un vote mardi, a indiqué jeudi un porte-parole de la mairie. Ces sites seront intégrés à trois centres médicaux publics disposant déjà de services aux toxicomanes, selon les médias locaux. Pour que les centres d’injection voient bel et bien le jour, ces cliniques doivent maintenant déposer un dossier auprès du gouvernement fédéral qui proscrit en principe la consommation de drogues. Le processus fédéral entourant l’ouverture d’un centre d’injection supervisée comprend plusieurs procédures, complexes et longues, afin de répondre aux exigences du ministère de la Santé. Montréal a décidé en 2013 d’implanter de tels centres qui devraient voir le jour à l’hiver 2017, selon la direction de la santé publique de la métropole québécoise. Seuls deux sites d’injection supervisée fonctionnent actuellement au Canada, à Vancouver. Séisme de magnitude 5 secoue l’ouest du Japon, pas d’alerte au tsunami (JMA) SELON UNE MAJORITÉ D’AMÉRICAINS UN SONDAGE publié samedi, à la suite d’une série de fusillades meurtrières à caractère raciste, révèle que la majorité des Américains pense que les relations interraciales se dégradent aux Etats-Unis. L’enquête commandée par le quotidien Washington Post et la chaîne ABC News a relevé que 63% des Américains pensent que les relations interraciales sont «généralement mauvaises». Au printemps, ils n’étaient que 48% dans ce cas, selon un sondage du centre de recherche Pew Research. Ce malaise national autour du racisme fait suite à la fusillade début juillet opérée par un tireur embusqué noir prenant pour cible des policiers blancs à Dallas au Texas, fusillade advenue la même semaine où deux Noirs (à Baton Rouge en Louisiane et St Paul au Minnesota) sont morts sous les balles de la police. Une écrasante majorité d’Américains (83%) estime même que le prochain président des Etats-Unis, élu en novembre, doit avoir comme priorité «majeure» l’amélioration des relations entre les races, toujours selon ce sondage. Et 58% des 1 003 personnes interrogées font confiance à la candidate démocrate à l’élection présidentielle 21 deux jours pour rejoindre l’ISS, soit à 3h22 heure de Moscou (00h22 GMT) mardi, a-t-on précisé. Le vaisseau transporte plus de 2,4 tonnes de carburant, air, oxygène, nourriture et de matériel pour l’équipage du laboratoire spatial. La société américaine SpaceX doit également lancer de Floride, dans la nuit de dimanche à lundi, son vaisseau non habité Dragon. Il transportera notamment des provisions et des matériels d’expériences scientifiques ainsi que le premier de deux adaptateurs prévus pour permettre aux vaisseaux commerciaux Boeing et SpaceX de s’amarrer à l’ISS. La station spatiale est actuellement habitée par Kathleen Rubins et Jeff Williams de la Nasa, Takuya Onishi de l’agence spatiale japonaise et les Russes Oleg Skripochka, Alexey Ovchinin et Anatoly Ivanishin. APS Dix-sept ouvriers sont morts et une dizaine d’autres est dans un état critique après avoir bu de l’alcool frelaté dans le nord de l’Inde, a indiqué hier la police de l’Etat d’Uttar Pradesh. La police a expliqué que les victimes avaient bu cet alcool fait maison vendredi soir et s’étaient mises peu après à vomir, à avoir des troubles de la vision et de violentes douleurs à l’estomac. «Dix-sept personnes sont mortes et 12 autres environ sont toujours hospitalisées dans un état très grave», a déclaré un policier cité par l’AFP. Un homme soupçonné de leur avoir vendu l’alcool en question a été arrêté et est poursuivi pour homicide. «Le vendeur a de toute évidence mélangé un produit chimique quelconque à sa dernière fournée. La police enquête», a-t-il ajouté. Des centaines d’Indiens pauvres meurent chaque année après avoir consommé de l’alcool frelaté bon marché. Plus de 100 personnes étaient mortes à Bombay l’année dernière après avoir bu de l’alcool fait maison dans un bidonville. www.latribunedz.com LA RENCONTRE SE TIENT À TUNIS SOUS L’ÉGIDE DE L’ONU Lundi 18 juillet 2016 MÉTÉO Les Libyens discutent de la création d’une armée unifiée Centre Max. 31° ensoleillé Min 16° Ouest Max. 30° ensoleillé Min 17° Est Max. 35° ensoleillé Min 12 Sud Max. 40° ensoleillé Min 24° Par Algérie presse service es discussions, notamment autour de la formation d’une armée libyenne unifiée, se tiennent à Tunis sous l’égide de l’ONU regroupant des membres du dialogue politique inter-libyen, dont est issu le gouvernement d’union (GNA), qui doivent discuter également des entraves à la mise en œuvre de l’accord politique en Libye. D’après le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef de Mission d’appui des Nations-unies en Libye (Manul), Martin Kobler, le Conseil présidentiel se réunira encore aujourd’hui et demain, toujours à Tunis, avec «les parties sécuritaires influentes» en Libye (pas identifiées jusque-là), pour évoquer la formation d’une armée unifiée. Autrement dit, explique Kobler, «une architecture sécuritaire intérimaire inclusive» pour éviter les hostilités entre les acteurs libyens impliqués dans la lutte contre l’organisation terroriste Etat islamique (EI). «Tous les problèmes de la Libye aujourd’hui sont liés à la situation sécuritaire [...]. Et la seule issue, c’est une armée libyenne unifiée sous le commandement du Conseil présidentiel» du GNA, a déclaré à la presse M. Kobler. «La Libye ne peut être unifiée alors qu’elle compte plusieurs armées», a-t-il ajouté. Au seuil de son deuxième mois d’existence, le Conseil présidentiel du GNA dirigé par Fayez al Sarraj, a réussi à convaincre «deux importantes milices», jusqu’alors loyales au général controversé Khalifa Haftar, de rallier les forces du GNA. Mais l’objectif de l’émissaire de l’ONU est désormais de convaincre Haftar de faire de même. «Je veux rencontrer le général Haftar, voir sa position et la comprendre. Je le contacte toutes les semaines pour fixer un rendez-vous, mais il n’a jusqu’ici pas accepté de me rencontrer», dira-t-il. M. Kobler avait annoncé début juillet le début d’une nouvelle phase de la mise en œuvre D Source http://fr.weather.yahoo.com Horaires des prières Fedjr...........03.57 Echourouk ...05.29 Dohr...........12.54 Assar ..........16.45 Maghreb ....20.09 Icha ............21.45 Photo : DR Attaque de Nice : une 4e victime algérienne identifiée de l’accord politique en Libye, qui consiste notamment en la rédaction d’une nouvelle Constitution et l’organisation de nouvelles élections en vertu de l’accord politique en Libye, signé en décembre 2015. Après la formation d’un gouvernement d’union, clause clé de l’accord, les parties libyennes engagées dans les négociations inter-libyennes doivent s’attaquer à une nouvelle phase à même de faire progresser la mise en œuvre de l’accord et l’installation des institutions de l’Etat. Avec l’appui notamment de la Manul dont le mandat a été prolongé récemment de six mois, l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et la Ligue arabe, les acteurs libyens vont se pencher sur la rédaction d’une nouvelle Constitution et l’organisation d’un référendum. Il sera question, a déclaré Bachir Abou al-Kacem, membre de la Commission constitutive pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution, au cours de la réunion en cours à Tunis, de soumettre aux membres du dialogue la nouvelle version de la Loi fondamentale. Une copie a été déjà remise au Parlement et la Commission supérieure électorale. Une commission chargée de préparer la loi référendaire a été créée et devra se réunir pour la première fois le 27 juillet prochain. Outre les progrès sur le plan sécuritaire, le GNA compte à son actif plusieurs succès à la fois politiques et économiques, le denier en date est lié la fusion du Fonds souverain libyen à Tripoli et son rival basé dans l’Est. Début juillet, c’étaient la compagnie nationale de pétrole (NOC) et sa rivale basée dans l’Est libyen qui avaient annoncé leur réunification, mettant fin à deux ans de division au sein de cette institution qui gère la principale source de revenu du pays. Néanmoins, le GNA, soutenu par l’ONU et la communauté internationale, peine depuis son installation, le 30 mars à Tripoli, à stabiliser un pays profondément divisé où l’EI est implanté. Issu d’un accord inter-libyen parrainé par l’ONU, le GNA s’est installé lundi dernier dans des locaux officiels dans le centre de la capitale Tripoli, mais peine encore à asseoir son pouvoir à l’échelle de tout le pays et à appliquer son agenda gouvernemental, notamment en raison de l’opposition d’une autorité politique rivale basée dans l’est du pays, (Tobrouk). L’arrivée du GNA avait ravivé les espoirs d’une sortie de la crise politique, sécuritaire et économique dans laquelle est plongée la Libye, livrée aux milices armées et meurtrie par les violences depuis 2011. APS Concessionnaires automobile : une dizaine de projets d’investissement proposés Suite de la page 1 L’activité de concessionnaire «n’est pas uniquement d’acheter et de vendre des véhicules, mais d’intégrer la construction mécanique d’une manière générale dans notre pays», ajoutera le ministre. Toutefois, pour l’heure ils ne sont qu’une dizaine sur un total de 80 de concessionnaires à avoir fait le pas exigé vers la production. Ainsi, l’écrasante majorité ne s’est pas encore manifestée alors que l’article 52 de la loi de Finances 2014 est sans appel et stipule que tout concessionnaire automobile est tenu de mettre en place, dans un délai maximum de trois ans, à compter de la date de publication de la LF 2014, une activité industrielle, semi-industrielle ou toute autre activité ayant un lien avec le secteur automobile. Autrement, il se verrait retirer son agrément. Les concessionnaires ont, évidemment, ruer dans les brancards, mais le gouvernement n’a pas reculé d’un iota. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’a d’ailleurs clairement signifié lors de son récent déplacement à Tiaret en réitérant la nécessité faite concessionnaires, tant nationaux qu’étrangers activant en Algérie, de se plier à la loi. Le rappel à l’ordre du Premier ministre sera suivi une semaine plus tard d’une note qu’a adressé le ministre de l’Industrie qui, après avoir adressé, le 29 juin dernier, aux concessionnaires automobiles pour leur rappeler l’obligation de se conformer aux dispositions de la LF-2014. Et mercredi dernier, M. Bouchouareb est revenu à la charge pour affirmer que le délai arrêté à début 2017 et accordé aux concessionnaires automobiles pour créer une activité industrielle ne sera pas prorogé. Concernant le projet de l’usine Peugeot-Algérie, le ministre dira que le rôle du gouvernement était de «rapprocher les avis des trois partenaires» concernés par ce projet, précisant que «la phase la plus compliquée a été dépassée». Quant au projet Volkswagen, M. Bouchouareb se contentera de réaffirmer qu’il était en cours, sans donner plus de détails ou précisions. R. E. Une quatrième victime algérienne de l’attaque terroriste perpétrée jeudi soir dernier à Nice (France) a été identifiée, a annoncé, hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «Nous avons le regret d’annoncer le décès d’une quatrième victime algérienne dans l’attaque terroriste de Nice. Il s’agit de Mme Aldjia Bouilfane épouse Bouzaouit, née le 30 juin 1974 à Ouled Belkheir (Sétif), mère de quatre enfants», a indiqué Abdelaziz Benali Cherif dans une déclaration à l’APS. Il a ajouté qu’«une autre citoyenne algérienne, née à Nice, exerçant en qualité d’avocate, est portée disparue», ajoutant que «les deux ressortissantes sont immatriculées auprès du consulat d’Algérie à Nice». «Les formalités de rapatriement en Algérie de la dépouille de Mme Aldjia Bouilfane sont engagées par nos services consulaires en coordination avec sa famille», a-t-il précisé. «Le bilan provisoire des victimes algériennes tombées dans cette abominable attaque terroriste s’élève désormais à quatre», a relevé le porte-parole, ajoutant que «dix-sept corps qui n’ont pas encore été identifiés, devraient l’être à partir de mardi 19 juillet selon les autorités françaises». Tipasa : journées d’échange culturel et touristique au profit de 400 étudiants du Sud Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique organise des journées d’échange culturel et touristique au profit de 400 étudiants du sud du pays à la Résidence universitaire 2000 lits de Tipasa, dans le cadre des activités culturelles, artistiques et de loisirs au profit des étudiants, a indiqué hier un communiqué du ministère. Cette activité, qui s’étalera jusqu’au 20 juillet en cours, prévoit des ateliers de formation sur l’organisation de sorties culturelles et touristiques et les arts plastiques, des stages pratiques de troupes théâtrales et une formation des entraîneurs et arbitres en jeu d’échec, tennis de table et le badminton. Ghardaïa : 74 microentreprises financées par l’Ansej depuis janvier Pas moins de 74 projets de microentreprises de jeunes on été financés à Ghardaïa, durant le premier semestre 2016, dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), pour un total de plus de 341 millions DA, a-t-on appris auprès de la direction de l’agence locale de cet organisme. Ces microentreprises, qui œuvrent dans différents secteurs et ont généré quelque 178 emplois permanents, sont réparties sur l’ensemble des localités de la wilaya de Ghardaïa, a fait savoir le responsable de l’agence, précisant que la majorité d’entre-elles activent dans le secteur de l’agriculture, de l’artisanat et des services. Selon le bilan de l’antenne locale de l’Ansej, treize de ces microentreprises sont créées par des femmes et ont généré une trentaine d’emplois dans le secteur de l’artisanat et services. Vingt et une de ces microentreprises ont été créées dans le secteur de l’artisanat, 20 autres dans celui de l’agriculture ,18 dans les services,13 dans l’industrie et deux dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, a-t-on fait savoir. Depuis la mise en place du dispositif de soutien à l’emploi de jeunes, plus de 46 000 microentreprises ont été financées dans la wilaya de Ghardaïa et ont généré plus de 11 700 emplois. Un fusil de chasse et 3 500 cartouches récupérés à Tébessa Un fusil de chasse, 3 500 cartouches et 40 kilogrammes de poudre noire ont été récupérés hier à Tébessa par un détachement combiné de l’Armée nationale populaire (ANP), indique le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. «Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée, un détachement combiné de l’Armée nationale populaire a récupéré, le 17 juillet 2016 à Tébessa (5e Région militaire) un fusil de chasse, 3 500 cartouches, 40 kilogrammes de poudre noire», précise le MDN. A Tlemcen (2e RM) des éléments des Gardes-frontières ont saisi «180,5 kilogrammes de kif traité et 5 100 litres de carburant», ajoute la même source, indiquant que des détachements de l’ANP ont intercepté à Biskra et El Oued (4e RM) «un camion, un véhicule utilitaire, 780 litres de carburant et 3 348 unités de différentes boissons». Par ailleurs et à Tamanrasset, In Salah (6e RM) et Tlemcen, «des éléments de la Gendarmerie nationale ont arrêté 88 immigrants clandestins». Accidents de la circulation : 11 morts et 37 blessés en 24 heures Onze personnes ont été tuées et 37 autres blessées dans 10 accidents de la circulation survenus au cours des dernières 24 heures dans les différentes régions du pays, selon un bilan rendu public par les services de la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré au niveau de la wilaya de Batna avec trois morts et cinq blessés suite à deux accidents de la circulation, dont le plus tragique a causé le décès de deux personnes et trois blessées suite à une collision entre un camion et un véhicule léger, survenue sur la RN 78 dans la commune de Guigba, précise la même source. Bouteflika exprime à Erdogan la condamnation par l’Algérie du coup de force en Turquie Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a exprimé, hier, dans un message adressé au président turc, Recep Tayyip Erdogan, la condamnation par l’Algérie de la tentative de coup d’Etat en Turquie «qui viole l’ordre constitutionnel établi et qui est de nature à porter une grave atteinte à la paix et à la stabilité de votre grand pays ainsi qu’à celles de la région et à l’échelle internationale». «C’est avec un grand soulagement que j’ai accueilli le dénouement de la crise sécuritaire que vient de connaître votre pays frère, et ce, grâce à la mobilisation de ses forces vives rassemblées autour de votre personne», a écrit le chef de l’Etat. «En cette épreuve difficile, je voudrais vous présenter, Monsieur le Président, mes vives condoléances pour les pertes de vies des hommes et des femmes qui se sont sacrifiés pour la défense de la démocratie et des institutions de la République. Le peuple turc, son gouvernement et vous-même personnellement pouvez compter sur la solidarité et le soutien de l’Algérie en ces douloureuses circonstances», a ajouté M. Bouteflika qui renouvellera son soutien et sa solidarité à M. Erdogan et au peuple turque.