L`Algérie a les marges de manœuvre pour une

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L`Algérie a les marges de manœuvre pour une
Bouteflika exprime à Erdogan la condamnation par l'Algérie du coup de force en Turquie
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Quotidien national d'information
N° 6431 Prix 10 DA France 1 C
Lundi 18 juillet 2016
LE REPRÉSENTANT DU FMI À PROPOS DU CHOC PÉTROLIER :
«L’Algérie a les marges de manœuvre
pour une transition en douceur»
Par
«L’ALGÉRIE fait face à un choc
de grande ampleur avec la dégringolade des prix du pétrole depuis
deux ans, et qui est probablement
appelée à durer. Mais quand ce choc
est arrivé, le pays n’était pas
démuni». C’est ce qu’a souligné le
chef de division du département
Moyen-Orient et Asie centrale du
FMI, Jean-François Dauphin, dans
un entretien accordé à l’APS. Selon
M. Dauphin, la résilience de
l’Algérie est le fruit «des politiques
menées auparavant». Ces politiques
ont permis au pays de cumuler des
marges de manœuvre importantes
sous forme notamment de réserves
de change, d’épargne budgétaire et
aussi du remboursement anticipé de
sa dette extérieure, a expliqué JeanFrançois Dauphin qui fait partie de
la délégation du FMI composée également du directeur-adjoint de ce
même département, Adnan Mazarei,
en visite à Alger pour mettre à jour
les données économiques de
l’Algérie et discuter des diverses
questions, dont notamment les
moyens d’améliorer les capacités
Photo : DR
Bahia Aliouche
techniques des institutions financières du pays. Les marges de
manœuvre cumulées permettent
ainsi à l’Algérie de faire une
transition «en douceur» face
à ce choc extérieur, a affirmé
SELON LE MINISTRE DE L’INDUSTRIE,
ABDESSELAM BOUCHOUAREB
M. Dauphin avant de souligner que
la croissance économique «a relativement résisté jusqu’à maintenant».
Toutefois, le choc pétrolier a eu,
selon le responsable du FMI, un
effet «assez rapide et fort» sur les
finances publiques et sur les comptes
extérieurs qui se sont dégradés d’une
manière «assez significative». En
conséquence, le défi actuel de
l’Algérie, selon lui, est de voir
«comment profiter des marges qui
ACTUALITÉ
RÉFORME DE L’ONU, ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE
CONTINENTALE, SAHARA OCCIDENTAL ET AUTRES
L’Algérie fortement engagée dans
la fortification des positions de l’UA
Concessionnaires automobile : une dizaine
de projets d’investissement proposés
Par
Karima Mokrani
LES TRAVAUX de
la 27e session ordinaire
de la Conférence des
chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union
africaine (UA) ont
débuté hier dans la
capitale rwandaise,
Kigali. L’Algérie y
prend part, représentée
par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en sa qualité de représentant
officiel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Avant lui,
sont arrivés dans la capitale rwandaise les deux représentants de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, tous deux
très actifs sur le terrain en ce qui concerne particulièrement ce dossier
Afrique.
Suite en page 5
Photo : DR
Photo : DR
Par
Reda Cadi
SE CONFORMANT à la loi
qui les oblige à passer à la production après trois années d’activité
commerciale, des concessionnaires
automobile ont déposé leurs dossiers pour des projets d’investissements dans le domaine de
l’industrie automobile, a indiqué,
hier le ministre de l’Industrie et des
Mines, Abdesselam Bouchouareb.
«Nous leur avons dit qu’ils avaient
jusqu’au 31 décembre 2016 pour
déposer leurs projets industriels. Ils
ont encore le temps pour le faire si
réellement ils souhaitent s’impliquer dans ce métier», a ajuté le
ministre qui s’exprimait au Conseil
de la nation en marge de la séance
d’adoption du projet de loi sur l’investissement.
Suite en page 24
Supplément Économie
Promouvoir la production
pharmaceutique pour réduire
les importations
Lire pp 11 à 16
restent pour, à la fois, restaurer les
équilibres macroéconomiques et
revisiter son modèle de croissance
afin de réduire sa dépendance du
secteur énergétique et de la dépense
publique». Et c’est à ce titre qu’il est
préconisé de passer à une croissance
plus diversifiée et tirée davantage
par le secteur privé. «Plus l’Algérie
accélère la mise en œuvre des
réformes nécessaires pour changer
son modèle économique, mieux elle
fera face à cette situation», a-t-il
indiqué. M. Dauphin suggère ainsi
l’engagement de réformes structurelles sur différents fronts : améliorer
le climat des affaires, simplifier les
procédures administratives, faciliter
l’acte d’investir, etc.
Pour sa part, M. Mazarei relève
que la situation de choc pétrolier à
laquelle l’Algérie fait face ne lui est
pas spécifique mais concerne également les autres pays pétroliers,
notamment ceux de la région. Il soutient que si tous ces pays doivent
réduire leur dépendance des hydrocarbures et restructurer leurs économies, chacun d’eux doit, cependant,
adopter sa propre stratégie en fonction de ses moyens et de sa situation.
Suite en page 3
JUSTICE
„ Louh : «Le rapport
du Département d'Etat
sur la traite des personnes
en Algérie très loin
de la réalité» ........................p2
INVESTISSEMENTS
„ Vers une législation stable,
transparente et cohérente ....p3
INFRASTRUCTURES
„ Les travaux de la Grande
mosquée d'Alger ont atteint
82%.....................................p5
2
L ’ É V É N E M E N T
Lundi 18 juillet 2016
LE MINISTRE DE LA JUSTICE, TAYEB LOUH, AFFIRME :
«Le rapport du Département d’État sur la traite
des personnes en Algérie très loin de la réalité»
Par
Abdallah Kaddour
e ministre de la Justice,
garde des Sceaux, Tayeb
Louh, a affirmé, hier,
dans une déclaration à la presse
en marge de l’adoption par le
Conseil de la nation du projet
de loi régissant la profession de
commissaire-priseur que «le
rapport du Département d’Etat
américain sur la question de la
traite des personnes en Algérie
est très loin de la réalité». Le
ministre a précisé que «les dispositions introduites depuis
2014 au code pénal punissent
sévèrement la traite des personnes». «Ce phénomène
n’existe pas en Algérie»,
affirme M. Louh, soulignant
que «les services de sécurité
font état au quotidien de tous
les crimes et délits et la justice
statue chaque jour sur des
crimes multiples». Il expliquera que «ce qui a été enregistré à ce jour ne concerne
qu’une affaire ou deux de ce
type», ajoutant que «l’Algérie
présente ses rapports annuels à
l’ONU dans tous les domaines,
y compris sur cette question».
Rappelons que le 16e rapport
du Département d’Etat américain publié début juillet avait
classé l’Algérie dans la catégorie 3 regroupant des Etats qui
«ne se conforment pas pleinement aux normes minimales
pour l’élimination de la traite
Photo : Archives
L
et ne font pas d’efforts pour
atteindre cet objectif». Le
ministère des Affaires
étrangères avait réagi en notant,
dans un communiqué, avec un
«profond regret» ce classement, estimant que «cette
appréciation, loin de résulter
d’une évaluation rigoureuse de
la situation, continue de puiser
surabondamment à des sources
approximatives et manquant de
crédibilité et de se fonder sur
des informations erronées,
voire fallacieuses». La même
source avait relevé en outre que
«la note, qui ne prend pas
l’exacte mesure des efforts
significatifs consentis par notre
pays en matière de prévention
de la traite des personnes, ne
rend certainement pas justice à
la posture claire et active qui
est celle de l’Etat algérien sur
cette problématique dans son
ensemble, le fléau de la traite
des personnes étant un phénomène marginal en Algérie et
étranger aux valeurs et coutumes de la société algé-
rienne». D’autre part, la
Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme
(Cncppdh) avait exprimé sa
désapprobation et son opposition au contenu du rapport. Son
président, Farouk Ksentini,
avait affirmé que «le rapport
américain ne correspond à
aucune réalité». Il s’est dit
«outré par un rapport fabriqué
de toutes pièces [...] qui n’a
pour seul objectif que celui de
tenter de nuire à la réputation
de l’Algérie». «Je conteste
catégoriquement les accusations et les allégations contenues dans ce rapport qui n’a
absolument aucune valeur, ni
juridique, ni documentaire»
avait-il affirmé. Pour le président de la Cncppdh, «ledit rapport discrédite ses auteurs qui
ont commis de graves accusations à l’égard de l’Algérie
sans prendre le soin de la vérification préalable».
L’Algérie demeure engagée
avec détermination dans la lutte
contre la traite des personnes,
un engagement qui s’est traduit
par l’élévation prochaine du
Comité interministériel chargé
de coordonner les activités liées
à la prévention et à la lutte
contre ce phénomène en comité
national placé sous l’autorité
directe du Premier ministre
pour en rehausser les capacités
et l’efficacité.
A. K.
zzz AU FIL DES JOURS
Bouteflika souhaite rendre exceptionnel le «Partenariat d’exception» algéro-français
Par
Noureddine Khelassi
LE SOUHAIT a été exprimé avec les vœux
présidentiels à l’occasion de la fête nationale française du 14 Juillet. Le chef de
l’Etat algérien s’est d’abord félicité de «la
qualité des relations d’amitié et de coopération qu’entretiennent nos deux pays que lient
tant d’affinités ainsi que des valeurs et des
intérêts partagés». Il a ensuite émis le vœu
particulier de poursuivre, avec son homologue français - «avec vous», dit-il-, donc audelà même de 2017, «l’œuvre d’édification
du partenariat d’exception dont nous avons
jeté ensemble les bases, lors de votre mémorable visite d’Etat en Algérie en décembre
201». Le président Abdelaziz Bouteflika,
qui parle de «convergences» entre lui et le
président François Hollande et ambitionne
donc d’en «élargir les sphères et d’accroître
la portée» pour «consolider le socle du partenariat d’exception», émet ici le désir de
voir son partenaire réélu en 2017. Mais audelà même de la possibilité de voir
François Hollande rempiler en 2017, c’est
l’idée même du partenariat d’exception
entre les deux pays qu’il faut interroger de
nouveau. Savoir quelle en est la consistance et quel contenu lui donner pour les
années à venir. Il y a longtemps, et alors
que les relations entre l’ex-puissance coloniale et l’Algérie indépendante n’étaient
pas normales, Michel Jobert, chef de la
diplomatie française, revendiqua alors un
«droit à l’indifférence» entre Alger et Paris.
Seule façon à ses yeux de dépassionner des
rapports dominés cycliquement par la passion et lestés du poids de la mémoire de la
colonisation. Quarante ans après, la relation bilatérale s’est normalisée grâce à la
raison des affaires. Au point, fait paradoxal
mais fructueux, de se banaliser. Et d’être
bâtie presque entièrement sur le seul business sans pour autant que cette relation
commerciale soit fondée sur l’équation
«gagnant-gagnant». A y regarder de près et
sur le fond surtout, au Maghreb et en
Afrique, l’Algérie, terre de contrats pour le
commerce extérieur français, n’est finalement pas le partenaire stratégique de la
France même si pour Paris, notre pays est
stratégique. La profondeur stratégique de
la France, dans tous les sens du terme,
c’est indiscutablement le Maroc. A ce
propos, le diplomate et ex-ministre algérien Abdelaziz Rahabi a eu raison de souligner que les relations algéro-françaises
n’ont pas su dépasser la dimension économique et commerciale. Elles n’ont pas pu le
faire malgré la «Déclaration d’Alger» de
décembre 2012 qui vise à prendre en
compte la portée humaine et stratégique
dans les échanges bilatéraux. Avec Nicolas
Sarkozy, la confiance n’a jamais régné.
Avec François Hollande elle est revenue
fortement, mais pas assez pour faire de la
relation commune autre chose qu’un
«Partenariat d’exception» qui n’est somme
toute pas stratégique. Jacques Chirac fut
en fait le seul chef d’Etat français à avoir
essayé de lui donner une dimension stratégique. Mais sa volonté fut contrariée au
sein même de son propre camp, notamment à cause de la loi scélérate de 2005
glorifiant la colonisation. Entre la France et
l’Algérie, il y a visiblement et surtout des
divergences diplomatiques stratégiques. En
premier lieu, la question de la colonisation
du Sahara occidental, le Sahel et la Libye.
A telle enseigne que les désaccords sur la
question sahraouie sont exprimés en plein
jour comme lors de la dernière visite de
Manuel Valls à Alger et alors même que la
question du Sahara occidental ne faisait
pas partie d’un agenda purement technique et commercial. En fait, la diplomatie
algérienne supporte à peine la position
d’alignement sans nuances sur le Maroc.
Comme le rappelle Rahabi, au Conseil de
sécurité de l’ONU, l’Algérie approche plus
le représentant britannique que celui de la
France parce qu’elle connaît d’avance sa
position intransigeante. A ce même sujet,
la diplomatie française, et c’est manifeste,
s’inscrit encore dans la ligne giscardienne
de 1975. Une doctrine ou presque qui
estime que sa seule profondeur stratégique
en Afrique est le Maroc qui est pour elle un
parfait relais. Ce soutien indéfectible
semble être arrivé à son point de rupture.
Et là aussi Rahabi voit juste quand il
constate que la ligne de rupture est une
ligne de fracture qui devient nuisible aux
intérêts diplomatiques de l’Algérie. Mais
tout compte fait, l’Algérie ne peut pas être
infidèle à son ADN diplomatique dont les
molécules des cellules vivantes sont constituées par l’héritage de la guerre de
Libération. A Paris, on répète souvent que
la France n’a pas d’amis, mais que des
intérêts stratégiques. Soit. L’Algérie, elle, a
des atouts stratégiques, mais assez peu
d’amis en France où elle ne sait pas faire
du lobbying. Contrairement au Maroc qui a
moins d’atouts, mais beaucoup plus d’amis
et un lobby hyperactif et efficace. A l’opposé du Maroc, l’Algérie se distingue par
son esprit d’indépendance, toujours intact,
même si la diplomatie algérienne se faisant
parfois mutique, adopte un profil bas ou se
met en retrait. Mais elle n’est surtout l’alliée, le relais ou le vassal de personne. Elle
en paie donc le prix. A plus forte raison
lorsqu’elle prône systématiquement la
solution politique aux conflits dans le
monde, même quand les crises l’environnent. Elle a donc sa propre politique au
Maghreb, au Sahel et dans le reste de
l’Afrique. Or, la diplomatie algérienne a
aujourd’hui le sentiment que tout ce qui se
fait dans la région est de nature à affaiblir
les intérêts diplomatiques et stratégiques
de l’Algérie. Même si la raison des affaires,
le réalisme dicté par la géostratégie et la
sagesse propre à un chef d’Etat algérien
veulent que le «Partenariat» mérite un jour
l’adjectif stratégique en vigueur depuis
décembre 2012.
N. K.
L ’ É V É N E M E N T
Lundi 18 juillet 2016
LE CONSEIL DE LA NATION ADOPTE LE PROJET DE CODE DES INVESTISSEMENTS
CONSEIL DE LA NATION
Adoption
de la loi
sur le statut
des officiers
de réserve
Vers une législation stable,
transparente et cohérente
Par
Ziad Abdelhadi
est un pas important
dans le process des
réformes économiques engagées par le pays qui
vient de se concrétiser. En effet,
le Conseil de la nation a adopté,
hier, le projet de loi sur les
investissements dans sa nouvelle
mouture. Des textes de loi qui
assurent des avancées considérables puisqu’ils sont tous à la
faveur autant pour les investisseurs, aussi bien nationaux
qu’étrangers, a déclaré
en substance le ministre de
l’Industrie et des Mines,
Abdessalem Bouchouareb, à
l’issue de l’adoption à la majorité absolue de ce projet de texte.
A travers cette loi, «il sera possible dorénavant de mettre en
place une législation stable,
transparente et cohérente qui
puisse assurer l’efficacité sur le
terrain à même d’atteindre les
objectifs tracés par le gouvernement dans son plan quinquennal
2014-2019», ajoutera le ministre
à l’adresse des sénateurs.
Pour rappel, le nouveau texte
de loi modifie les dispositions
de l’ordonnance d’août 2001
relative à la promotion de l’investissement, met en synergie
les différents dispositifs d’incitations existants et dote le secteur
industriel d’avantages qui
lui seront propres à travers,
entre autres, des réductions
plus importantes des droits
de douanes, mais lorsque l’activité est d’une utilité économique
reconnue ou qui est implantée
dans le Sud ou les HautsPlateaux.
Par ailleurs, le droit de
préemption et la règle 51/49%,
appliqués sur les investissements
étrangers en Algérie, sont
expurgés du nouveau code de
l’investissement. Dans son
article 30, il stipule de soumettre
toutes les cessions d’actions ou
de parts sociales ainsi que d’ac-
Photo : DR
C’
tifs par ou au profit d’étrangers,
à une autorisation du ministre
chargé de l’investissement. L’article 31 précise que les cessions,
à hauteur de 10% et plus des
actions et parts sociales d’entreprises étrangères détenant des
participations dans une société
de droit algérien, considérées
comme des cessions «indirectes», doivent passer par le
Conseil des participations de
l’Etat (CPE). Concernant la
règle 51/49%, elle sera régie par
les textes de la loi de Finances.
Le nouveau Code prévoit la
suppression de tous les obstacles
à l’investissement, comme l’interdiction aux investisseurs
nationaux d’importer des matériels usagés alors que les étrangers peuvent le faire sous le
régime d’admission temporaire.
L’exposé des motifs du texte
explique que le droit de préemption «a perdu le rôle d’instrument de contrôle de l’accès des
étrangers à l’économie natio-
nale depuis la suppression de la
procédure d’examen préalable
par le Conseil national de l’investissement (CNI)». D’où la
proposition «de se satisfaire,
pour la minoration de valeur des
transactions de l’espèce, du
droit de préemption institué par
le Code des procédures fiscales,
sous réserve de son extension
aux actions et parts sociales»,
notent les auteurs du texte qui
rappellent qu’une mesure allant
dans ce sens avait été introduite
par la loi de Finances complémentaire de 2015. En outre, ce
droit n’a plus de place dans le
Code de l’investissement, soulignent les concepteurs du projet
qui prévoit, dans son article 30,
de soumettre toutes les cessions
d’actions ou de parts sociales
ainsi que d’actifs par ou au
profit d’étrangers, à une autorisation du ministre chargé de
l’investissement. Cette procédure de contrôle des cessions,
usitée dans la majorité des légis-
lations relatives à l’investissement, «remplace ainsi le droit
de préemption qui reste une
mesure à caractère démesurée
pour les petites opérations, mais
aussi exorbitante du droit
commun», explique l’exposé des
motifs.
Dernière nouveauté introduite par les nouveaux textes : la
privatisation des Entreprises
publiques économiques (EPE)
doit être régie par une loi de
Finances. Une disposition a été
instituée par la LF 2016 qui
autorise à une EPE l’ouverture
de son capital à la participation
privée nationale à condition de
conserver 34% de ses actions.
La nouvelle loi propose aussi
d’abroger la règle du bilan de
devises excédentaires. Le projet
de code des investissements fait
partie de la nouvelle génération
de réformes économiques mises
par le gouvernement pour la
diversification de l’économie
algérienne.
Z. A.
«L’Algérie a les marges de manœuvre
pour une transition en douceur»
Suite de la page 1
Pour le cas de l’Algérie, ce haut responsable au sein de l’institution de Bretton
Woods affirme que le pays pourra surmonter cette difficile conjoncture internationale grâce non seulement à ses «atouts»,
mais aussi «à la volonté des autorités nationales de diversifier l’économie». «Durant
mon séjour, j’ai rencontré plusieurs responsables algériens, en particulier le gouverneur de la Banque centrale et le ministre
des Finances [...]. Les autorités prennent (la
situation économique) au sérieux», note
M. Mazarei en affirmant la disponibilité du
FMI à soutenir l’Algérie dans sa démarche
de transition économique. «L’Algérie n’a
pas besoin d’argent. Nous sommes ici pour
offrir l’assistance et les conseils d’ordre
technique et économique du FMI» pour réaliser cette diversification, avance le même
responsable. Dans ce sens, M. Mazarei
affirme que même si l’Algérie peut bénéficier des expériences du FMI dans d’autres
pays, «c’est aux autorités algériennes, qui
connaissent mieux leur pays, d’établir une
stratégie appropriée». Interrogé sur les
dispositifs mis en place récemment
pour drainer davantage l’épargne nationale,
M. Dauphin salue cette démarche de l’Etat
visant à diversifier ses sources de financement en se tournant notamment vers le
marché financier afin de sortir de la dépendance du budget public. «Cette orientation
est la bonne», estime M. Dauphin. A une
question sur les subventions, les deux responsables du FMI estiment que la démarche
de l’Algérie vise un meilleur ciblage des
subventions à travers les mesures prises
dans la loi de Finances 2016 en augmentant
les prix de l’électricité et du gaz, mais en
fonction du niveau de consommation.
«Cette démarche est effectivement la bonne
puisque les prix ont été augmentés pour les
tranches (de consommation) supérieures
sans toucher celles les plus basses. Ce qui
permet de protéger les populations vulnérables et qui consomment moins d’énergie»,
soutient M. Dauphin. En s’appuyant sur une
étude réalisée récemment par le FMI, ce
haut responsable du FMI a fait savoir que
les subventions énergétiques en Algérie sont
mal réparties : 20% de la population la plus
riche en bénéficient six fois plus que les
20% de la population la plus pauvre. D’où
la nécessité, selon lui, de redistribuer ces
transferts dans le sens inverse à même de
permettre à l’Algérie d’économiser des
sommes importantes qu’elle pourra investir
dans le développement économique
et social.
B. A./APS
3
LES MEMBRES du Conseil de
la nation ont adopté dimanche les
deux textes de lois portant statut
des officiers de réserve et statut
général des personnels militaires
lors d’une séance plénière présidée
par Abdelkader Bensalah, président
du Conseil, en présence de la
ministre des Relations avec le
Parlement, Ghania Eddalia, et de
Arfi Youssef, directeur des études
au cabinet du ministre de la
Défense nationale. Dans une allocation à l’issue du vote, la ministre
des Relations avec le Parlement a
estimé que l’adoption de ces deux
textes «renforce» la place de
l’Armée nationale populaire parmi
les institutions constitutionnelles de
l’Etat, «préserve» son image noble
et honorable au vu de la mission
qui lui est assignée pour la protection de la sécurité et de l’intégrité
territoriale et «la met à l’abri de
tout ce qui peut porter atteinte à
l’honneur et à la réputation de
l’ANP». En vertu des deux statuts,
le militaire mis à la réserve «est
interdit de tout acte, déclaration ou
comportement susceptibles de compromettre l’image des institutions
et des autorités publiques». Les
nouvelles dispositions énoncent que
«le militaire actif sur le point de
cesser définitivement le service
dans les rangs de l’armée et mis à
la réserve exerce ses droits et
libertés consacrés par les lois de la
République, mais reste assujetti à
l’obligation de discrétion et de
réserve». «Tout manquement à ce
devoir de nature à compromettre la
dignité et l’autorité des institutions
de l’Etat, est considéré outrage ou
diffamation et peut, sur demande
des pouvoirs publics, donner lieu à
un retrait de la médaille d’honneur
ou à un dépôt de plainte auprès des
juridictions compétentes conformément aux dispositions en vigueur»,
selon les mêmes dispositions. «Le
militaire actif qui sur le point de
cesser définitivement le service au
sein de l’armée et mis à la réserve
qui viole l’obligation de discrétion
ou de réserve s’expose à une dégradation». Le projet de loi portant
statuts des personnels militaires
énonce l’obligation de réserve à
laquelle doivent se conformer les
militaires après avoir cessé de
servir dans les rangs de l’armée.
Les nouvelles dispositions assujettissent le militaire qui a cessé définitivement de servir à «l’obligation
de réserve et, tout manquement à ce
devoir de nature à compromettre la
dignité et l’image des institutions
de l’Etat et l’expose à une série de
mesures» dont «le retrait de la
médaille d’honneur, le dépôt d’une
plainte sur demande des autorités
publiques auprès des juridictions
compétentes conformément aux dispositions juridiques en vigueur et
enfin la dégradation». La loi stipule
que «le militaire remis à la vie
civile est interdit de tout acte,
déclaration ou comportement pouvant compromettre l’image des
institutions et des autorités
publiques».
L ’ É V É N E M E N T
Lundi 18 juillet 2016
5
SELON UN COMMUNIQUÉ DU MINISTÈRE DE L’HABITAT
Les travaux de la Grande mosquée d’Alger
ont atteint 82%
Par
Chahira Cheref
e taux d’avancement du
gros œuvre de la Grande
mosquée d’Alger, plus
grand édifice après les deux
Lieux saints, a atteint 82%, a
indiqué, hier, un communiqué du
ministère de l’Habitat, de
l’Urbanisme et de la Ville.
Le ministre de l’Habitat, de
l’Urbanisme et de la Ville,
Abdelmadjid Tebboune -qui a
effectué samedi dernier une
visite d’inspection du projetprévoit le parachèvement des
travaux du gros œuvre d’ici fin
2016, indiquant que la salle de
prière sera opérationnelle d’ici à
la fin du premier trimestre 2017,
a indiqué le même document. La
hauteur du minaret a atteint
168 m sur 265 m, a indiqué
M. Tebboune, précisant que le
montage de la coupole interne
qui couvrira la salle de prière
débutera en août prochain. La
coupole extérieure a été envoyée
le 4 juillet dernier de Chine et
est en cours d’acheminement
vers l’Algérie, a fait savoir le
ministre. Concernant les ornements de la Grande mosquée
d’Alger, un appel d’offres
national et international sera
lancé pour choisir un bureau d’études qualifié pour la supervision
de l’opération suivant un
cahier des charges qui prenne en
Photo : S. Zoheir
L
compte le cachet algéromaghrébin. A propos de la
gestion de la mosquée une fois
réceptionnée, M. Tebboune a
indiqué qu’un décret est prévu
pour réguler tous les aspects
liés à la gestion spirituelle et
technique de cet édifice, dans le
cadre de l’accord convenu, il y a
deux jours, entre les ministères
de l’Habitat, de l’Urbanisme et
de la Ville et des Affaires
religieuses et des Wakfs. Il est à
noter que le ministre a annoncé
récemment à Alger le lancement
prochain d’un appel d’offres
national et international pour le
choix d’un bureau d’études qui
se chargera des opérations de
décoration et d’ornement de la
Grande mosquée d’Alger,
deuxième plus grand édifice
après les deux Lieux saints. «Un
appel d’offres sera lancé pour le
choix du bureau d’études
habilité à prendre en charge la
finalisation de la mosquée au
cours de la première semaine
d’août au plus tard», avait-il
indiqué à l’issue d’une réunion
avec le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed
Aïssa, en présence des cadres
des deux ministères.
Rappelons que les ministères
de l’Habitat, et des Affaires religieuses ont procédé, en mai
2015, à l’installation d’une commission conjointe qui a pour
mission de choisir les versets
coraniques et les hadiths qui
orneront cet édifice religieux en
tenant compte du cachet
architectural algérien et de
l’identité nationale dans toutes
ses dimensions. Elle devrait soumettre les résultats de son travail
au président de la République en
octobre 2016. Par ailleurs,
M. Tebboune a affirmé lors de
cette visite que l’opération de
distribution des logements de
type location-vente dans le cadre
du programme Aadl aux souscripteurs 2001/2002 se poursuit
et que le dossier sera définitivement clos avec la reprise du
programme de distribution qui se
poursuivra jusqu’à 2016. Le
ministre a imputé le retard
accusé dans la mise en œuvre du
calendrier des souscripteurs de
2013 (Aadl 2) à la non promulgation du décret portant révision
des prix des logements, précisant
qu’elle concernera les tranches
versées légèrement de manière
a ne pas affecter le revenu
individuel. Pour le programme
de Logement promotionnel
public (LPP), il n’y aura pas de
troisième tranche, a tenu à
affirmer M. Tebboune, rappelant
le caractère commercial de cette
formule qui suppose le paiement
de l’intégralité du prix, soit
comptant soit par virement
bancaire, ajoute-t-on de même
source.
C. C./APS
L’Algérie fortement engagée dans la fortification des positions de l’UA
Suite de la page 1
Et la session de cette année est à suivre
avec grand intérêt -comme c’est le cas
d’ailleurs chaque année, l’Algérie ayant
toujours marqué sa présence à ces rencontres- du fait notamment qu’elle porte
sur l’élection d’un nouveau président de
la commission de l’UA, en remplacement
d e l a s u d - a f r i c a i n e M me N k o s a z a n a
Dlamini Zuma, en poste depuis 2012 et
qui a décidé de ne pas se porter candidate
à sa succession. Cette session de la
Conférence des chefs d’Etat et de
gouvernement de l’UA revêt une
importance particulière pour l’Algérie du
fait également que le Maroc, après
32 ans d’absence -ayant lui-même décidé
de quitter l’organisation africaine- a
exprimé l’intention d’y revenir. Le voisin
marocain a d’ailleurs entrepris plusieurs
démarches dans ce sens auprès des pays
membres, dont le Rwanda, pays organisateur, mais aussi l’Algérie. En effet,
comme nous l’avons souligné hier, le
Roi du Maroc, Mohamed VI, a envoyé un
émissaire en la personne du ministre
délégué aux Affaires étrangères, Nacer
Bourita, porteur d’un message du roi
marocain au président Bouteflika. De plus
Nacer Bourita était accompagné de
Yacine El Mansouri, patron de la Dged
(direction générale des études et de
la documentation, contre espionnage
marocain) qui est très proche du roi, et les
discussions avec la partie algérienne,
représentée également par le conseiller
auprès du président de la République,
chargé de la coordination des services de
sécurité, Athmane Tartag, ont porté sur la
nécessité de coordonner le travail entre les
services sécuritaires des deux pays.
L’enjeu du retour du Maroc à l’organisation africaine est le Sahara occidental. Il y
a quelques jours, Brahim Ghali a été élu
président de la Rasd en remplacement du
défunt Mohamed Abdelaziz. L’élection de
Ghali, qui bénéficie du soutien de
l’Algérie et d’autres pays, inquiète le
palais royal. Autre fait important concernant cette 27e session de Conférence des
chefs d’Etat et de gouvernement, il réside
dans la décision de l’Algérie et de nombreux autres pays africains de relancer
leur appel pour que l’Afrique ait une présence réelle au sein de l’ONU en réclamant deux sièges permanents et 5 non
permanents au Conseil de sécurité. Pour
rappel, le 16 juin dernier, a eu lieu à
Kigali une réunion des pays membres du
Comité des dix de l’Union africaine (UA)
sur la réforme des Nations unies.
Le comité des dix s’était «engagé à
entreprendre une campagne intense à
tous les niveaux, notamment auprès des
cinq membres permanents du Conseil de
sécurité de l’ONU» pour faire aboutir
cette revendication, longue de plusieurs
années. Le ministre algérien, Ramtane
Lamamra, l’a rappelé avec insistance.
De son côté, le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, a appelé à «l’intensification des efforts des Etats membres de
l’Union africaine (UA) pour le parachèvement de la création de la Zone de libreéchange continentale (Zlec), à l’horizon
2017». Sellal a réitéré «l’engagement de
l’Algérie à ne ménager aucun effort pour
contribuer efficacement, et de concert
avec tous les Etats membres de l’UA, à
l’entreprise ultime de l’intégration de
notre continent, dont la Zlec en est le
levier essentiel». Et le représentant de
l’Algérie d’insister : «Nous devons avoir
une économie africaine solidaire pour
faire face aux autres blocs internationaux.» A l’occasion, annoncera Sellal que
«c’est dans cet esprit que l’Algérie organisera, et pour faire avancer le processus
début décembre 2016, une importante
rencontre d’hommes d’affaires africains
intitulée ‘’Forum africain d’investissement et d’Affaires : le rendez-vous
d’Alger’’, qui regroupera plus de
2 000 opérateurs économiques majeurs
que compte l’Afrique».
K. M.
Lancement depuis Kigali du passeport électronique africain
LE PASSEPORT électronique africain a été lancé à l’occasion de la tenue, hier à Kigali (Rwanda), de
la 27e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine
(UA). La cérémonie de lancement de ce passeport panafricain a eu lieu en présence des chefs
d’Etat et de Gouvernement de l’UA, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui représente le
président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de ce sommet. Dans une première
phase, les chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres des Affaires étrangères et les représentants
permanents des Etats membres de l’UA, bénéficieront de ce passeport électronique. Ce projet
phare entre dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’UA qui a pour but essentiel de faciliter la libre
circulation des personnes, des biens et des services à travers le continent. Il a aussi pour objectif de
favoriser le commerce intra-africain, l’intégration et le développement socioéconomique dans le
continent.
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6
I D É E S
Lundi 18 juillet 2016
Après le Brexit,
l’Afrique a ses chances
ÉDITORIAL
Cap sur l’intégration
panafricaine
Par
Quotidien national d’information
Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse
au capital de 100 000 DA
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Hassan Gherab
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Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
Photo : DR
Kamel Amghar
LE 27E SOMMET de l’Union africaine (UA) intervient cette
année sur fond de crise économique, induite par la baisse prolongée
des cours des matières premières, principale ressource du continent.
Les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis en conférence à Kigali
(Rwanda), examinent plusieurs dossiers dont la nouvelle stratégie
du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de
l’Afrique), élaborée à la lumière des évolutions et des tendances
nouvelles de l’économie mondiale. Un repositionnement qui ambitionne d’adapter les modèles de développement économique mis en
œuvre aux exigences de l’heure et de transformer en profondeur les
sociétés africaines dans cette optique. La libre circulation des personnes et des marchandises au sein des pays de l’Union, l’encouragement de l’intégration économique panafricaine, le développement
des industries de transformation pour valoriser les ressources naturelles sur place, les nouvelles technologies, l’innovation, la science
et la bonne gouvernance constituent un ensemble de recommandations qui seront passées au peigne fin à l’occasion. Lancé au
Sommet de l’UA à Lusaka (Zambie), au mois de juillet 2001, le
Nepad a donné jusque-là des résultats très satisfaisants. Aujourd’hui, le temps est, semble-t-il, venu de mettre à jour ce programme
qui a permis à l’Afrique de cumuler plusieurs années de croissance.
Pour l’exercice en cours, en dépit du ralentissement inquiétant de
l’économie mondiale, le continent table sur un taux global de croissance exceptionnel de 5%. La Chine, les Etats-Unis et l’Europe s’y
bousculent pour booster leurs économies et y réaliser des profits.
L’Ocde prévoit une augmentation de 10 à 15% du produit intérieur
brut du continent à l’horizon 2030. Les pays africains ne sont plus
ce qu’ils étaient il y a 15 ans. Ils se développent et se modernisent
chaque jour. Le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Algérie, La Zambie,
l’Angola, le Ghana, la RD Congo, le Botswana, l’Ethiopie, la
Tanzanie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Maroc, le Soudan et
d’autres pays encore offrent de bonnes opportunités d’affaires et de
partenariats dans tous les domaines. Seul bémol, les échanges panafricains sont toujours en deçà des attentes. L’intégration régionale
et continentale, malgré les quelques avancées réalisées, a de beaux
jours devant elle. C’est sur cette préoccupation principale que les
leaders africains se penchent aujourd’hui avec le lancement symbolique du passeport panafricain, un sésame qui permettra dans futur
de franchir tous les frontières. Dans une feuille de route adoptée en
2014, baptisée Agenda 2063, l’UA s’est engagée pour faciliter la circulation des personnes, des biens et des services au sein de l’Union,
en vue de dynamiser le commerce panafricain, l’intégration du
continent et son développement économique. Ce nouvel agenda
milite pour une Afrique prospère, unie, fondée sur des valeurs partagées et un destin commun, car, au final, nul ne peut comprendre
les problèmes et les aspirations de l’Afrique mieux que les Africains
eux-mêmes.
K. A.
Par
Calestous Juma*
e monde entier, après que les électeurs
britanniques ont décidé de quitter l’Union
européenne, a ressenti l’onde de choc, et
l’Afrique ne fait pas exception, en raison, notamment, des liens historiques étroits qui l’unissent à
de nombreux États membres de l’UE. Experts et
pouvoirs publics ont été prompts à déplorer ce nouveau nuage d’incertitudes obscurcissant l’horizon
économique africain, ne laissant que trop prévoir
des lendemains difficiles.
La Namibie fut la seule à minimiser les
conséquences du Brexit, probablement parce que
ses exportations vers l’UE ont significativement
diminué au cours des dernières années. Mais le
reste de l’Afrique a raison de prendre le problème
au sérieux, pour ce qui concerne, du moins, les
perspectives à court terme.
Malgré tout, sur le long terme, l’Afrique devrait
se montrer plus optimiste. L’angoisse qui a suivi le
Brexit traduit surtout une conception traditionnelle
sans grand rapport avec les véritables objectifs économiques tant des pays africains que du RoyaumeUni. Les cris d’alarme lancés à une Afrique
exportatrice de matières premières vers l’Europe et
le Royaume-Uni reposent sur l’hypothèse implicite
que la coopération entre les deux continents est
vouée, par essence, à se limiter au commerce des
produits de base.
Or, l’Afrique aspire à beaucoup plus. À mesure
que sa population, très jeune, atteindra l’âge adulte,
elle réclamera plus d’innovation et réduira sa
dépendance aux exportations de matières premières. Adopté par l’Union africaine (UA) en
2013, l’Agenda 2063 offre un cadre à cette évolution et vise à faire du continent un regroupement
d’«économies de l’apprentissage» : diversifiées,
tirées par l’éducation et par l’innovation, avec une
position plus forte dans les chaînes de production
mondiales que ne la confère l’extraction de
matières premières.
En 2014, l’UA a adopté la Stratégie pour la
science, la technologie et l’innovation en Afrique à
l’horizon 2024 (Science, Technology, and
Innovation Strategy for Africa -Stisa-2024)- une
feuille de route qui appelle les instances dirigeantes
nationales et régionales à augmenter les investissements dans les infrastructures de recherche, dans
l’éducation ainsi que dans les environnements
nécessaires à l’innovation technologique et au
développement des entreprises. Au-delà de ces
investissements initiaux, le plan définit aussi un
cadre pour la coopération entre l’Afrique et ses
voisins septentrionaux.
Le programme Stisa place la coopération scientifique au-dessus des politiques nationales. Si le
vote en faveur du Brexit est généralement
considéré comme le symptôme d’une montée du
sentiment nationaliste au Royaume-Uni, il ne s’en
suit pas que ce dernier -ou, en ces matières, tout
autre État continuant d’appartenir à l’UE- cessera
de considérer la science et la technologie comme
des facteurs de croissance. De fait, des
scientifiques unissent déjà leurs efforts en
L
Grande-Bretagne pour réclamer que les financements européens destinés aux institutions de
recherche britanniques ne soient pas compromis
par les négociations de sortie. Quelle que soit
l’issue d’une telle initiative, les probabilités
demeurent fortes que l’Afrique conclue à l’avenir
des partenariats avec le Royaume-Uni et l’Union
européenne afin d’intensifier son action en faveur
de l’innovation. Dans le futur, peut-on espérer, les
questions nationales et supranationales auront
moins d’importance pour l’innovation. Mais la
compétition qui s’instaure entre les États membres
de l’UE et le Royaume-Uni, qui a cessé d’en être
membre, pourrait déboucher sur de nouveaux
investissements pour les sciences et la technologie
au sein de ces pays. Ils se porteront sur les centres
traditionnels de dispersion de l’innovation situés
dans des villes disposant d’universités et de laboratoires de recherche, où les secteurs scientifiques et
techniques sont développés, où les obstacles réglementaires au développement des entreprises sont
moins nombreux.
À l’instar de la Silicon Valley, ces centres de
dispersion deviendront des écosystèmes infranationaux, mais présents au niveau mondial. Que les
innovations proviennent du Royaume-Uni, de
l’Union européenne ou d’ailleurs, les pays africains
qui s’y seront préparés y trouveront, via les marchés internationaux, des opportunités. Des ajustements dans la diplomatie économique de l’Afrique
sont pour cela nécessaires. Le Rwanda, l’Ethiopie
et le Kenya ont déjà infléchi leur politique
étrangère, notamment pour ce qui concerne le
choix et l’envoi de leurs ambassadeurs, afin de
donner la priorité aux questions économiques et
commerciales dans une perspective mondiale.
En outre, la position de l’Afrique sur la scène économique mondiale va notablement s’améliorer
lorsque se concluront, en 2017, les négociations de
l’Accord de libre-échange continental (Continental
Free Trade Area –Cfta), qui ouvrira un marché de
plus d’un milliard de personnes, pour un PIB, au
départ, d’environ 3 000 milliards, supprimant les barrières douanières et dynamisant l’investissement dans
les infrastructures, afin de donner aux pays africains
les moyens industriels d’affronter la concurrence
mondiale. Pour tout dire, le Cfta est l’occasion d’une
refonte des relations qu’entretient l’Afrique avec le
Royaume-Uni et avec le reste du monde. Les prévisions pessimistes d’après Brexit lancées à des économies africaines axées sur les exportations passent à
côté d’un fait capital : ces économies dépendront
bientôt beaucoup moins des exportations de produits
de base. Si l’on tient compte, en revanche, du potentiel de l’Afrique en matière d’innovation et de création d’entreprises, les perspectives à long termes
laissent entrevoir un avenir nettement plus favorable.
C. J.
(Traduction François Boisivon)
*Professeur de la pratique du développement
international à la Kennedy School de Harvard.
Auteur de l’ouvrage L’innovation et ses
ennemis : Pourquoi les gens résister aux nouvelles technologies.
In project-syndicate.org
R É G I O N S
Lundi 18 juillet 2016
Brèves des wilayas
AFIN D’AMÉLIORER LA COUVERTURE SÉCURITAIRE DANS LA RÉGION
De nouvelles structures de police
bientôt opérationnelles à Jijel
e nouvelles structures de
police seront prochainement opérationnelles à
Jijel afin d’améliorer la couverture sécuritaire dans la région, a
déclaré dimanche le chef de
sureté de wilaya, le commissaire
divisionnaire Mohamed Zouhri.
Animant un point de presse
consacré au bilan des activités
policières durant le mois de
Ramadhan, le chef de sureté a
notamment annoncé l’ouverture
imminente de nouveaux sièges
de la police de l’air et des frontières (PAF) au port de Djendjen,
à l’aéroport Ferhat-Abbas, d’un
siège de sûreté extra-muros à
Boucherka (Taher) et
Mezghitane dans le cadre du renforcement des structures de
police dans la wilaya.
Dans le même ordre d’idées,
il a révélé l’ouverture prochaine
d’une Bmpj (Brigade mobile de
police judiciaire) à El Milia ainsi
que le lancement de projets de
réalisation du siège de sûreté
urbaine à Sidi Abdelaziz et à
Chekfa. S’agissant du mois sacré
de Ramadhan, la sûreté de
wilaya a été présente, en force, à
travers la wilaya pour veiller à la
sécurité des personnes et de leurs
biens, a affirmé le chef de sûreté,
rappelant qu’un effectif de près
de mille agents a été mobilisé en
permanence. La présence des
agents de l’ordre, déployés à travers les différentes localités de la
wilaya, a contribué à l’éradication de marchés informels,
combattus dans le cadre des
Tizi Ouzou : mise en service
des stations MSAN
d’Ait Ouaneche,
El Kahra et Tazmalt
Photo : DR
D
directives du gouvernement.
Pour ce qui est de la saison estivale, le dispositif mis en place a
donné ses fruits sur le terrain, à
la grande satisfaction des touristes et estivants qui, pour la
première fois, n’ont pas eu à
faire face aux parkings payants
et à la location «forcée» de parasols, tables, chaises et autres
accessoires de plages, a souligné
M. Zouhri. La sûreté de la
wilaya qui a réquisitionné
1 331 agents de Jijel, a compétence sur six plages surveillées et
autorisées, en l’occurrence
quatre à Ziama Mansouriah, une
à El Aouana et une à Jijel, toutes
dotées de postes de surveillance.
Lors de ce point de presse, le
même officier qui a dressé un
bilan éloquent des différentes
activités au titre des missions
classiques dévolues à la police
nationale, a notamment mis en
relief les efforts déployés en
matière de lutte contre la criminalité et le trafic de drogue, avec
chiffres à l’appui. Le tout dernier
coup de filet remonte à juin dernier avec la saisie par les éléments de la Brigade de recherche
et d’investigation (BRI) de plus
de 14 kg de kif traité, de
1 295 comprimés de psychotropes et l’arrestation d’un
réseau composé de sept narcotrafiquants.
Le numéro d’appel gratuit
«vert» (15 48) gagne en audience
sur le terrain auprès des citoyens
qui l’ont utilisé près de 200 fois
pour des appels de secours ou de
dénonciation de cas d’infractions
à la loi, selon ce responsable,
rappelant les actions de proximité organisées tout au long de
l’année pour rapprocher la police
du citoyen.
APS
NAÂMA
Neuf nouvelles stations MSAN à Mécheria et Aïn-Sefra
LE SECTEUR des télécommunications s’est renforcé dans
la wilaya de Naâma par la réalisation de neuf nouvelles stations
multiservices de type Msan dans
les communes de Mécheria et
Aïn-Sefra, a-t-on appris
dimanche de la direction opérationnelle de Naâma de l’entreprise Algérie-Télécom (AT).
Cinq de ces stations ont été
installées tout dernièrement à
travers la commune de Mécheria,
plus précisément dans les quartiers Boudou, Benamara,
El-Amel, Kaous Kouzeh et
Bouloufa. Les quatre autres l’ont
été à travers la commune
d’Aïn-Sefra, au niveau des quartiers Bordj El-Hammam, Kadi
Mohamed, M’zi et Moulay
El-Hachemi, a-t-on précisé.
Des travaux ont été également
entrepris pour la modernisation
et la rénovation des équipements
de télécommunications dans plusieurs zones (grandes agglomérations et villages). Ils ont porté
sur l’extension du réseau des
lignes téléphoniques et
d’Internet, et permis de réceptionner 1 056 paires de lignes
numériques dans les communes
de Naâma, Mécheria, Moghrar et
Aïn-Benkhelil, selon la même
source. Outre l’entretien et la
maintenance des anciens réseaux
souterrains de télécommunications et leur modernisation pour
réduire le taux des perturbations,
notamment en période d’intempéries, il a été procédé à la
réalisation de 1,2 km de nouvelles lignes de téléphonie et
d’Internet au niveau de la commune de Mécheria, ainsi que le
renforcement du réseau de fibre
optique dans diverses localités,
dont Asla,Touadjer et Khebbaza,
a-t-on ajouté. Par ailleurs, une
tranche de 100 km a été finalisée
sur un programme de 200 km
d’un projet d’extension du
réseau de fibre optique entre
Naâma et Hadjeret El-Meguil au
sud de la wilaya, font aussi
savoir les responsables locaux
d’AT. Dans le but d’améliorer
les conditions d’accueil et de se
rapprocher de sa clientèle, AT
fait état de la finalisation de ses
projets de réalisation d’un siège
de sa direction opérationnelle au
chef-lieu de wilaya ainsi que de
trois divisions commerciales
dans les communes de Mekmène
Benamar, Moghrar et Asla.
APS
Aïn Defla : plus de 2,5 millions de qx de pomme de terre récoltés
PLUS de 2,5 millions de
quintaux de pomme de terre ont
été récoltés dans la wilaya de
Aïn Defla au titre de la campagne de saison entamée début
juin, a indiqué hier un responsable de la direction locale des
services agricoles (DSA).
Cette quantité a été récoltée
sur une superficie de 7 800 hectares, soit près de 67 % de la
superficie globale destinée à la
pomme de terre de saison,
estimée, elle, à 11 689 ha, a
indiqué le responsable du service
des statistiques à la même direction, Amar Saâdi, faisant état
d’une récolte prévisionnelle de
près de 3,5 millions de quintaux,
pratiquement identique à celle
réalisée l’année dernière
(3,63 millions qx).
Sur ces 11 689 hectares, plus
de 9 000 ha ont été consacrés à
la pomme de terre de multiplication, a précisé M. Saâdi, faisant état de l’approvisionnement
en semences de 23 wilayas du
pays par Aïn Defla. Le rendement moyen a atteint 320 quintaux à l’hectare au niveau de
nombre de régions au début de
l’opération de récolte, a affirmé
le même responsable, précisant
que la culture de la pomme de
terre dans la wilaya est concentrée notamment dans les zones
de Djellida, Aïn Soltane,
El Amra, El Abadia, Aïn Defla
et Bir Ould Khélifa. Une production globale (pomme de terre
de saison et d’arrière-saison) de
plus de 7 millions de quintaux
est récoltée annuellement dans
la wilaya de Aïn Defla depuis
3 ans, a-t-il rappelé, faisant
remarquer que l’opération de
récolte de la pomme de terre de
saison devrait prendre fin au
courant de la première semaine
d’août prochain.
Quelque 35 % des besoins
nationaux en matière de pomme
de terre sont annuellement couverts par la wilaya de Aïn Defla,
note-t-on.
7
Le réseau des stations d’accès multiservices Msan (Multi service access
node) a été renforcé à Tizi Ouzou par
la mise en service de trois nouveaux
équipements, a-t-on appris dimanche
de la direction locale d’Algérie
Télécom (A T). Il s’agit de stations des
villages Ath Ouaneche (commune de
Béni Ziki), El Kahra (Freha) et Tazmalt
(Tizi Ouzou). Ces nouvelles stations
ont été réalisées dans le cadre d’un
programme de déploiement des nouvelles technologies de télécommunications et de développement des réseaux
téléphoniques et Adsl au niveau de la
wilaya, visant à offrir à la population
cette technologie nouvelle génération,
a-t-on précisé de même source.
Un autre équipement Msan a été installé au niveau du village Tighzert dans
la commune de Béni Aïssi et sera mis
en service «incessamment, juste après la
réception du réseau de distribution qui
est en cours de réalisation», a informé
Algérie Télécom qui invite les citoyens
de ces localités à se rapprocher des
agences Actel et Dictel pour souscriptions.
En juin dernier, la direction opérationnelle d’AT de Tizi Ouzou avait mis en
service trois autres Msan à Tala Khellil
(commune de Béni Douala),
Ait Rhouna (Azeffoun) et Taourit Aden
(Mekla) ainsi qu’un équipement 4G
LTE dans la commune d’Agouni
Gueghrane.
Par ailleurs, Algérie Télécom informe
ses clients que les promotions exceptionnelles des bonus sur les rechargements (par carte ou ticket) d’Internet
Idoom Adsl et 4G LTE, lancées durant
le mois de Ramadhan, sont prolongées
jusqu’au 11 août prochain.
El-Bayadh : un taux de 70%
couvert par le système Scada
de télégestion
Le taux de couverture du réseau électrique par le système Scada de gestion
à distance a atteint les 70% dans la
wilaya d’El-Bayadh, a-t-on appris hier
auprès de la direction locale de la
Société de distribution de l’électricité
et du gaz de l’Ouest (SDO).
Mis en exploitation en 2014, le
système Scada prend actuellement en
charge le contrôle de 1 704,89 km des
2 435,57 km du réseau électrique de la
wilaya, a-t-on précisé à la SDO établie
à El-Bayadh.
La société s’emploie à atteindre graduellement une couverture totale du
réseau électrique de la wilaya par ce
système de télégestion qui consiste
notamment à signaler en temps réel les
pannes et perturbations ou tout acte
d’agression sur le réseau, a-t-on ajouté.
Le système Scada donne aussi aux
équipes de maintenance la possibilité
d’intervenir très rapidement une fois
localisées ces pannes et perturbations,
a-t-on fait savoir.
Il permet aussi d’être à l’écoute de la
clientèle en prenant en charge 24/24
heures leurs appels téléphoniques
signalant des coupures, pannes ou tout
autre incident sur le réseau d’électricité, qui sont aussitôt pris en charge
par les agents chargés de sa gestion.
Le taux de couverture en matière d’énergie électrique, qui atteint les 94%
dans la wilaya d’El-Bayadh, est
considéré comme «appréciable» au
regard de l’étendue de son territoire et
des distances entre ses différentes
communes, a-t-on estimé.
8
M O N D E
Lundi 18 juillet 2016
UN MOIS D’AIDE ALIMENTAIRE PILLÉE EN UNE SEMAINE
Soudan du Sud : après la guerre, la famine menace
Près de 5 millions de Sud-Soudanais, sur une population de 11 millions, dépendent aujourd’hui
de l’aide alimentaire
Par
Peter Martell de l’AFP
es 4 500 tonnes de nourriture destinée à nourrir
durant un mois plus de
220 000 Sud-soudanais en
détresse alimentaire, il ne reste
plus rien. Pas même le hangar du
Programme alimentaire mondial
(PAM) de Juba, où elle était
stockée.
Entre le 8 et le 11 juillet, au
moins 300 personnes ont été
tuées dans la capitale Juba lors
de heurts entre les forces gouvernementales et les anciens
rebelles. Alors que les combats
faisaient rage, des combattants
ont dérobé la nourriture stockée
dans le hangar de l’agence
onusienne.
Et quelques jours plus tard,
une fois le calme revenu - mais
le chaos toujours latent -, ce sont
cette fois les civils qui ont poursuivi le pillage. Le PAM - la plus
importante agence humanitaire
pour la lutte contre la faim dans
le monde - s’est dit «indigné»
par le vol de cette nourriture
censée être distribuée «aux plus
pauvres et aux plus vulnérables»
dans un pays qui sombre chaque
jour un peu plus dans la famine.
Samedi, un soldat furieux
pointait son arme devant l’enceinte grillagée du PAM, interdisant à quiconque d’y pénétrer ou
de prendre des photos. Même de
loin, il était pourtant clair qu’il
n’en restait plus rien. Un journaliste de l’AFP apercevait encore,
au loin dans l’enceinte, des
hommes démanteler des camions
à coups de marteaux, d’autres
arracher les câbles électriques
des bureaux ou déchirer les rares
morceaux de bâches en plastique
Photo : DR
D
recouvrant l’ossature en métal du
hangar, qui ne ressemblait plus
qu’à une vieille carcasse évidée.
Pour Lul Ruai Koang,
porte-parole de l’armée, ce
pillage est «regrettable». Il
accuse directement les troupes
du vice-président Riek Machar,
1.400 hommes, qui avant le
retour de leur chef au gouvernement appartenaient aux forces
rebelles. Juba est relativement
calme depuis que les tanks et les
hélicoptères de l’armée les ont
contraints à quitter la ville.
Une grande partie du pillage
du PAM a été réalisé dans la
semaine à l’aide de camions : un
exercice logistique d’une grande
organisation, nécessitant des
centaines de va-et-vient entre le
hangar et la périphérie de Juba.
Selon plusieurs habitants des
environs, des «hommes en uniforme» ont même utilisé un
camion-grue pour emporter des
générateurs électriques de la
taille de minibus, qui servaient à
alimenter la base principale du
PAM. «Une fois que les soldats
étaient partis, les civils sont
venus voir ce qu’ils pouvaient
prendre», raconte James Keri,
habitant du district voisin de
Gudele, un quartier ponctué de
maisons détruites par les récents
combats. Le peu qui restait a
ensuite été emporté par voiture,
moto ou brouette. Des litres
d’huile de cuisson ou encore des
tôles ont été transportés à la hâte,
sur les têtes.
La famine touche près d’un
tiers des Sud-soudanais et le
pays pourrait plonger dans une
crise encore plus grave. Selon le
PAM, cette perte immense
d’aide alimentaire «vitale» va
«considérablement freiner» les
efforts pour assister les victimes
du conflit. Près de 5 millions de
Sud-Soudanais, sur une population de 11 millions, dépendent
aujourd’hui de l’aide alimentaire, un chiffre encore jamais
atteint dans la plus jeune nation
au monde. Une situation qui
empire, les récents combats
ayant fait grimper les prix des
denrées sur les marchés. La
directrice du PAM, Ertharin
Cousin, regrette que «ce nouveau
conflit aggrave encore la situation pour les civils, affamés et
désespérés» par deux ans de
guerre, d’autant que «le désastre
humanitaire dans les autres
régions du Soudan du Sud ne
s’est pas arrangé».
Non loin du hangar pillé,
l’ONG Médecins sans frontières
(MSF) a installé une petite tente,
convertie en clinique mobile
pour venir en aide aux populations forcées à fuir leur maison
pendant l’attaque. Des civils sont
arrivés, blessés par balles, juste
après les premiers échanges de
tirs, explique Isaac Badi,
responsable du programme MSF,
au milieu de femmes et de bébés
en pleurs dans la chaleur
écrasante de la tente.
«Maintenant, nous devons faire
face à des cas de malnutrition
infantile», témoigne-t-il. Plus de
100 000 enfants ont été soignés
pour des cas de malnutrition
sévère cette année, soit 40% de
plus que l’année dernière, et bien
plus du double qu’en 2014,
d’après l’Unicef.
«Les combats étaient si forts,
on a passé un jour entier cachés
sous les lits, alors que les balles
criblaient les murs de la
maison», raconte Mary Wani,
une habitante de Juba. «Ils nous
ont chassés de nos maisons et
nous ont volé tout ce qu’ils pouvaient.» A présent, confie-t-elle,
son bébé en pleurs dans les bras,
«nous n’avons plus rien à
manger.»
AFP
LES OPPOSANTS AU CANDIDAT RÉPUBLICAIN SONT AU RENDEZ-VOUS
Sécurité maximum pour la «convention Trump» à Cleveland
Par
William Edwards de l’AFP
CLEVELAND deviendra
aujourd’hui le centre du monde
politique américain pour la
convention d’investiture du
républicain Donald Trump en
vue de la présidentielle de
novembre, mais les forces de
l’ordre craignaient d’éventuels
débordements, de nombreuses
manifestations étant prévues. Par
crainte de violences et dans un
contexte de menace terroriste
renforcée après les attentats
d’Orlando (sud-est des EtatsUnis) et de Nice (France), le
centre de cette ville de près de
400 000 habitants s’est progressivement transformé en forteresse ces derniers jours. Des
kilomètres de barrières métalliques de 2,5m de hauteur ont été
érigées. Des blocs de béton et
des camions chasse-neige bloquent aussi certaines rues aux
alentours de la salle omnisports,
où se réuniront les délégués
républicains de lundi à jeudi.
C’est de cette salle, la Quicken
Loans Arena, que les
manifestants voudront se
rapprocher. Leur liberté de mouvement a été négociée depuis des
mois avec les autorités locales,
qui entendaient canaliser tout
rassemblement dans quelques
lieux bien définis.
La présence policière était
encore limitée samedi dernier,
mais le ciel de Cleveland était
déjà survolé par de nombreux
hélicoptères. Certains, occupés
par des militaires, volaient portes
ouvertes. Des milliers de
membres des forces de l’ordre de
l’Ohio, ainsi que 3 000 agents
des divers services fédéraux
selon le secrétaire à la Sécurité
intérieure, assureront la sécurité
de la grand-messe. Des militaires
de la Garde nationale de l’Ohio
ont également été mobilisés. Et
des centaines d’agents antiterroristes du FBI travaillent sur la
convention. Hier, une première
marche a été organisée en début
de soirée, avec pour mot d’ordre
la lutte «contre le racisme,
l’islamophobie, les attaques
contre les immigrés et les
personnes Lgbtq et les guerres
infinies». Des dizaines de meetings, concerts et rassemblements auront également lieu
toute la semaine en marge de la
convention, notamment une
manifestation lundi organisée par
une coalition d’organisations et
associations.
Tom Burke, un porte-parole,
affirme que la manifestation sera
pacifique, mais prédit néanmoins
que «ce sera agité, car les
républicains ne vont pas
apprécier notre message
politique». «Trump promeut un
message de haine, il incite aux
attaques racistes», dit-il à l’AFP.
Il s’attend à un millier de
personnes.
L’événement est préparé
depuis des mois et les hôtels,
ainsi que les chambres louées via
le site airbnb.com, sont pris
d’assaut.
Quelques groupes pro-Trump,
dont des motards, devraient
également faire le déplacement,
faisant craindre des
affrontements entre partisans et
opposants au milliardaire.
L’accès au centre de convention,
dans la salle Quicken Loans,
sera réservé aux personnes
accréditées, notamment les
quelque 5 000 délégués et suppléants, les invités républicains,
et environ 15 000 journalistes,
selon les organisateurs.
En dehors de ce périmètre
inaccessible - géré par le service
de protection des hautes personnalités publiques, le Secret Service -, le grand public pourra
circuler dans Cleveland mais
sera soumis à des restrictions
exceptionnelles. Des objets
considérés dangereux seront
interdits, mais les armes à feu,
sacro-saintes dans l’Ohio, seront
autorisées, bien que la police ait
demandé que ce droit soit utilisé
raisonnablement.
Samedi, quelques manifestants antiracistes ont arpenté les
rues de Cleveland, étrangement
vides avant la tempête. Pour
Malik Zulu Shabazz, ancien président du New Black Panther
Party, «le simple fait qu’un
raciste éhonté et incompétent,
plein de préjugés, soit aux portes
de la Maison-Blanche est une
honte pour l’Amérique».
Politiquement, le week-end
était dominé par la sélection du
colistier de Donald Trump, Mike
Pence, 57 ans. Cet homme
relativement inconnu est un
politique chevronné, élu 12 ans
au Congrès et gouverneur de
l’Indiana depuis trois ans. Caution conservatrice, il représente
le choix de la sécurité pour
Donald Trump, qui avait hésité à
haute voix avec des hommes aux
personnalités plus explosives.
Mais l’alchimie entre les deux
hommes semble pour le moins
laborieuse. Lors de leur première
apparition en public samedi à
New York, Donald Trump a
consacré le gros de son intervention à parler de lui-même. Et
après avoir complimenté son
colistier, il a reconnu qu’il s’était
résolu à ce choix au nom de
«l’unité du parti».
AFP
M O N D E
Lundi 18 juillet 2016
9
LA GRANDE VILLE DU NORD DE LA SYRIE EN PASSE D’ÊTRE RÉCUPÉRÉE
Alep encerclée par l’armée syrienne
Au début de l’année en cours, les forces gouvernementales ont coupé à ces groupes les accès de la ville
d’Azaz, située à la frontière syro-turque, la route de Castillo restait la seule et unique voie
d’approvisionnement des terroristes occupant Alep. Suite aux intenses attaques menées depuis les airs, les
extrémistes du Front al-Nosra ont été contraints de reculer, cédant leurs positions dans la zone de Castillo
Par
la Rédaction Internationale
armée syrienne a réussi
à «assiéger totalement»
les quartiers situés
dans l’est d’Alep, tenus par les
terroristes. L’armée syrienne
soutenue par la milice locale a
pris position sur la route de
Castello dans le nord d’Alep,
libéré la zone industrielle du
quartier Leramoun et pris le
contrôle du centre de ce quartier.
De cette manière, les groupes
armés se trouvant dans les
quartiers orientaux de la ville
d’Alep ont été encerclés. Au
début de l’année en cours, les
forces gouvernementales ont
coupé à ces groupes les accès
de la ville d’Azaz, située à la
frontière syro-turque, la route de
Castello restait la seule et unique
voie d’approvisionnement des
terroristes occupant Alep. Suite
aux intenses attaques menées
depuis les airs, les extrémistes du
Front al-Nosra ont essuyé des
pertes considérables et ont été
contraints de reculer, cédant
leurs positions dans la zone de
Castillo. Leurs complices
concédant des pertes à l’extérieur de la ville, les groupes
extrémistes équipés d’armements
lourds, ont lancé des offensives
au centre d’Alep. Les troupes
syriennes et celles du
mouvement libanais Hezbollah
ont réussi à contrer l’attaque. Se
trouvant dans l’impasse, les
Photo : DR
L’
commandos extrémistes ont donc
pilonné les quartiers résidentiels
de l’ouest d’Alep, détruisant une
série d’immeubles et causant la
mort de 12 civils. A l’heure
actuelle, le centre d’Alep est
contrôlé par les forces gouverne-
mentales, mais les extrémistes
continuent d’occuper ses
périphéries. Lorsque l’armée
parviendra à libérer entièrement
la ville, près d’un million de
déplacés pourront retourner à
Alep, ce centre économique de la
Syrie qui comptait 5 millions
d’habitants avant le début de la
guerre. Les quartiers est de la
ville d’Alep tenus par les
rebelles sont maintenant
«complètement assiégés» après
que l’armée syrienne a repris le
contrôle de la dernière route
d’approvisionnement y menant.
L’Observatoire syrien des droits
de l’Homme (Osdh) a affirmé
que les éléments de l’armée
syrienne «sont désormais sur la
route du Castello et l’ont
totalement coupée». Le 7 juillet,
les forces gouvernementales
étaient parvenues à couper de
facto cette route située au
nord-ouest d’Alep, qui restait le
dernier axe de passage pour les
hommes et les marchandises vers
ces quartiers. Elles avaient
alors pris position à moins
de 500 mètres de la route et
pouvaient tirer sur toute
personne ou tout véhicule l’empruntant. Quelque 200 000 personnes vivent dans ces quartiers,
selon les estimations, et ont commencé ces derniers jours à manquer de nourriture, ce qui laisse
craindre un désastre humanitaire.
La deuxième ville de Syrie est
divisée depuis 2012 entre
quartiers antagoniques contrôlés
par différents groupes armées,
des quartiers que l’armée tente
de récupérer. Déclenchée en
2011, la tragédie syrienne
s’est transformée en une guerre
dévastatrice dans laquelle
sont maintenant impliqués une
multitude d’acteurs locaux,
régionaux et internationaux.
Le conflit a fait plus de
280 000 morts et des millions de
déplacés et réfugiés.
R. I.
VASTE COUP DE FILET CONTRE DES GRADÉS ET DES JUGES
DES CENTAINES de
généraux, juges et procureurs
ont été arrêtés à travers toute la
Turquie pour leur soutien présumé à la tentative de renversement du régime, dans ce qui
s’apparente à une vaste purge
après le coup d’Etat avorté. «Le
grand ménage continue», a
déclaré le ministre de la Justice,
Bekir Bozdag, cité par l’agence
Anadolu, à propos des coups de
filet en cours, «il y a environ
6 000 personnes en garde à
vue». Le gouvernement avait
déjà annoncé samedi l’arrestation de près de 3 000 soldats
pour leur rôle présumé dans la
tentative de renversement du
président Recep Tayyip Erdogan
lancée tard vendredi. Celle-ci a
avorté samedi matin après une
nuit dramatique de violences
ayant fait au moins 265 morts à
Ankara et Istanbul. Le ministre
des Affaires européennes
Omer Celik a appelé les Turcs
(mobilisés en masse avec succès)
à rester dans les rues. La presse
saluait unanimement l’échec du
coup d’Etat, célébré la veille par
des milliers de Turcs en liesse,
notamment à Istanbul, Ankara ou
Izmir, dans des forêts de
drapeaux rouges turcs et avec
des concerts de klaxons. Le
quotidien progouvernemental
Sabah vantait «l’épopée
démocratique» et le journal
Habertürk exultait : «Une seule
voix contre le coup d’Etat». Il
rappelait que les quatre partis
représentés au Parlement avaient
signé samedi une déclaration
commune et chanté l’hymne
national, un élan consensue
l’exceptionnel en Turquie.
Le monde des affaires et les
syndicats se sont joints à la
condamnation du coup. Mais le
quotidien d’opposition
Cumhuriyet s’inquiétait des
brutalités commises dans la
nuit de vendredi à samedi. «La
Turquie a pris un coup», titrait le
journal d’opposition, affichant
en une la photo d’un homme
frappant à coups de ceinture des
soldats qui s’étaient rendus sur le
pont du Bosphore, alors que des
cas de lynchage, dont au moins
un mortel, ont été rapportés. Le
gouvernement a joint le geste à
la parole en lançant de vastes
coups de filet dans toute la
Turquie où 3 000 soldats, des
dizaines de généraux, de juges et
de procureurs ont été arrêtés,
Photo : DR
Turquie : après le putsch raté, le flou
selon les médias. Cette purge qui
a commencé immédiatement
après l’échec du putsch a
suscité des inquiétudes à
l’étranger. Le président américain Barack Obama a rappelé à
la Turquie «le besoin vital» que
toutes les parties concernées
«agissent dans le cadre de l’état
de droit». D’après la télévision
NTV, 34 généraux de différents
grades ont été arrêtés jusqu’à
présent. Il s’agit notamment de
figures emblématiques de
l’armée comme Erdal Ozturk,
commandant de la troisième
armée et Adem Huduti,
commandant de la deuxième
armée. Tôt hier, dans la ville de
Denizli (ouest), le commandant
de la garnison Ozhan Ozbakir été
arrêté avec 51 soldats, a annoncé
l’agence Anadolu. Par ailleurs,
un haut gradé de l’armée de l’air,
le général Bekir Ercan Van, et
une douzaine d’officiers ont été
arrêtés sur la base d’Incirlik
(sud), utilisée par la coalition
internationale pour ses raids
contre les jihadistes en Syrie, a
annoncé hier le quotidien
Hürriyet.
R. I.
10
F O C U S
Lundi 18 juillet 2016
ANALYSE DU RAPPORT CHILCOT
Les leçons de la guerre en Irak
Par
Richard N. Haass*
l’issue de sept années de
travail, qui ont abouti
à la présentation de
12 dossiers réunissant preuves,
découvertes, conclusions et
synthèse analytique, le rapport
de la Commission d’enquête sur
le déclenchement de la guerre en
Irak, plus connu sous le nom de
rapport Chilcot (du nom de son
président Sir John Chilcot), est
désormais mis à la disposition de
tous. Il faut s’attendre à ce
que peu de gens le lisent en
intégralité, le résumé de ce
rapport (qui s’étend sur plus de
100 pages) étant si exhaustif
qu’il en nécessiterait sa propre
synthèse.
Il serait toutefois dommage
que ce rapport ne soit pas lu et,
plus important encore, qu’il ne
soit pas étudié par le plus grand
nombre, dans la mesure où il
renferme un certain nombre
d’informations utiles sur la
manière dont la diplomatie
fonctionne, dont les politiques
sont élaborées, et dont les
décisions sont prises. Il nous
rappelle également toute
l’importance que revêt cette
décision qui consista en 2003 à
envahir l’Irak, ainsi que le poids
des événements qui suivirent,
dans notre compréhension du
Moyen-Orient à l’heure actuelle.
L’un des axes majeurs du
rapport réside dans le fait que la
guerre d’Irak n’était pas une
nécessité absolue, et encore
moins au moment de son
déclenchement. En effet, la
décision d’une intervention
militaire s’est en partie fondée
sur des renseignements erronés.
L’Irak constituait à l’époque tout
au plus un début de menace,
mais certainement pas une
menace imminente. Les
alternatives à l’emploi de la
force militaire – en premier
lieu desquelles un éventuel
renforcement des efforts
qu’auraient pu fournir la Turquie
et la Jordanie pour faire respecter
et pour soutenir les sanctions
Photo : DR
A
parti Baas de Saddam d’occuper
la moindre fonction au sein du
gouvernement d’après-guerre
(plutôt que de n’en exclure que
quelques dirigeants), ont
constitué de très graves erreurs.
L’intervention en Irak n’a pas
seulement été une guerre de
choix (plutôt que de nécessité),
mais également une démarche
politique malavisée et piètrement
mise en œuvre.
Une bonne partie du rapport
se concentre sur les démarches
du Royaume-Uni, et sur le
soutien du Premier ministre de
l’époque Tony Blair en faveur de
la politique américaine. La décision d’associer le Royaume-Uni
aux Etats-Unis constituait une
Photo : DR
émanant de l’ONU et visant à
faire pression sur Saddam
Hussein – ont été à peine
explorées. La diplomatie s’est
ainsi précipitée.
Plus problématique encore,
cette guerre a été entreprise sans
une préparation suffisante des
lendemains de l’intervention.
Comme le souligne à juste titre
le rapport, nombre des acteurs
des gouvernements américain et
britannique avaient bel et bien
prévu la possibilité que le chaos
survienne à l’issue de l’effondrement d’un pouvoir exercé d’une
main de fer par Saddam Hussein.
Les décisions visant à dissoudre
l’armée irakienne, ainsi qu’à
interdire à tous les membres du
stratégie justifiable pour un pays
présentant une moindre taille
et tirant principalement son
influence d’une telle relation
bilatérale de proximité. Là où le
gouvernement de Tony Blair a
eu tort, c’est en n’exerçant pas
davantage d’influence sur la
politique menée, en échange de
son soutien. L’administration de
George W. Bush aurait peut-être
rejeté de tels efforts, mais le gouvernement britannique aurait
ensuite pu faire le choix de
prendre ses distances par rapport
à une politique que bon nombre
considéraient comme vouée à
l’échec.
Nombreux sont les enseignements qu’il convient de tirer de
la guerre en Irak. Une première
leçon, étant donné combien les
hypothèses de base influencent
ce que les analystes ont tendance
à relever lorsqu’ils se penchent
sur les informations disponibles,
réside dans cette réalité selon
laquelle des hypothèses erronées
peuvent conduire à des
politiques dangereusement
défaillantes. La quasi-totalité
des acteurs ont supposé que le
non-respect des inspections de
l’ONU par Saddam s’expliquait
par le fait que celui-ci dissimulait des armes de destruction
massive. Ce qu’il cachait en réalité n’est autre que le fait qu’il ne
possédait pas d’armes de ce type.
De même, avant le déclenchement de l’intervention, nombre
de dirigeants politiques considéraient que la démocratie triompherait rapidement une fois
Saddam écarté. L’exercice
consistant à mettre en opposition
des hypothèses aussi fondamentales et aussi empreintes de
conséquences avec les points
de vue de l’«opposition» –
c’est-à-dire des acteurs
s’inscrivant en défaveur d’une
politique donnée – devrait faire
partie de la procédure habituelle.
Intervient également une
réalité selon laquelle le fait de
renverser des gouvernements,
aussi difficile que cela puisse
être, présente une difficulté
bien moindre que de créer
l’environnement de sécurité
nécessaire à un nouveau gouvernement pour consolider son
autorité et gagner en légitimité
auprès de l’opinion publique.
L’instauration du moindre
semblant de démocratie, au sein
d’une société dénuée de la plupart des pré-requis fondamentaux à un tel concept, nécessite
en effet plusieurs décennies, et
pas seulement quelques mois.
Bien que le rapport Chilcot
n’évoque pas outre mesure
l’héritage légué par la guerre
en Irak, il est important de s’y
intéresser. D’abord et avant tout,
cette guerre est venue perturber
l’équilibre régional des
puissances. N’étant plus en
position de faire contrepoids à
l’Iran, l’Irak est tombé sous
son influence. L’Iran a été non
seulement libre de développer
un programme nucléaire
conséquent, mais également
d’intervenir dans plusieurs pays
de la région, de manière directe
ou via des intermédiaires. Les
conflits sectaires sont venus
empoisonner les relations entre
les sunnites et les chiites dans
l’ensemble de la région. Le sentiment de mise à l’écart ressenti
par les soldats et officiers d’une
armée de Saddam dissolue a
quant à lui alimenté l’insurrection sunnite, et en fin de compte
abouti à la montée en puissance
du prétendu Etat islamique.
La guerre a non seulement
profondément impacté l’Irak et
le Moyen-Orient, mais également considérablement influencé
par la suite le Royaume-Uni et
les Etats-Unis. En effet, le vote
parlementaire britannique de
2013 à l’encontre d’une participation à quelque effort militaire
visant à pénaliser le président
syrien Bachar el-Assad pour sa
défiance face aux mises en garde
explicites de non utilisation
d’armes chimiques, dans le cadre
de la guerre civile qui ravageait
son pays, a très certainement à
voir avec le sentiment que
l’intervention militaire en Irak
avait été un échec. Il est également possible qu’une part de
l’actuelle défiance vis-à-vis des
élites, qui a conduit une majorité
d’électeurs à soutenir le
«Brexit», puise sa source dans
l’expérience de la guerre en Irak.
La guerre d’Irak et ses
lendemains ont de la même
manière influencée la pensée de
l’administration du président
américain Barack Obama, qui
s’est montré peu enclin à mener
de nouvelles aventures militaires
au Moyen-Orient à l’heure où de
nombreux Américains souffraient d’une certaine «fatigue»
face à de telles interventions.
Le danger réside bien entendu
en ce que les leçons sont parfois
tirées à l’excès. L’enseignement
majeur de la guerre en Irak ne
doit pas consister en l’idée que
toute intervention armée au
Moyen-Orient ou ailleurs devrait
être exclue, mais plutôt en ce
qu’elle ne devrait être amorcée
qu’à condition de constituer la
meilleure stratégie existante, et à
condition que les fins soient
vouées à en justifier le coût. La
récente intervention en Libye est
venue violer ce principe, tandis
que l’intervention en Syrie s’est
révélée encore plus coûteuse,
mais cette fois-ci en raison de ce
qui n’a pas été fait.La guerre
d’Irak s’est révélée suffisamment
coûteuse, sans que par là-dessus
nous venions à en tirer des
leçons erronées. Il s’agirait en
effet de l’ironie ultime, qui ne
ferait qu’ajouter à la tragédie.
R. N. H.
(Traduit de l’anglais par
Martin Morel)
*Président du Conseil
américain sur les relations
étrangères. Ancien directeur
de la planification politique
du Département d’Etat
(2001-2003), il a été envoyé
spécial de l’Irlande du Nord et
coordonnateur du président
George W. Bush pour l’avenir
de l’Afghanistan.
In project-syndicate.org
DE L’ÉCONOMIE
SUPPLÉMENT
HEBDOMADAIRE
P12 SERVICES
P13 AGRICULTURE
La participation de ce marché au PIB demeure faible
Près de trois millions d'hectares sont en friche
La spirale baissière semble s'être arrêtée
Développer le secteur
des assurances et investir
d'autres matières assurables
Les exploitants agricoles sommés
d'abandonner la jachère
Dans quelle direction va
le pétrole ?
Par
Hassan Gherab
«La terre à qui la travaillera». C’est le
slogan frappé au coin du bon sens de la
révolution agraire à l’époque du régime
socialiste. C’est à l’application que ça a
mal tourné. Les terres agricoles
nationalisées seront attribuées aux
fellahs auxquels l’Etat offrira tous ceux
dont ils ont besoin, y compris un salaire,
sans leur demander des comptes. Les
agriculteurs finissent pas s’éloigner des
terres qui sont sous-louées ou carrément
abandonnées. Profitant de la conjoncture
sécuritaire, certains bénéficiaires de ces
fameuses Exploitations agricoles
collectives (EAC) ou individuelles (EAI)
iront même jusqu’à lotir des superficies
pour les vendre comme terrains à bâtir.
D’autres les céderont à des privés. Le
scandale des terres agricoles détournées
finit par éclater. Une enquête nationale
est diligentée. Quelques criminels sont
identifiés, mais on n’en saura pas plus
sur l’ampleur du crime et tous ceux qui y
sont impliqués. Toutefois, l’Etat reprend
tout en main et revoit la politique de la
concession des terres agricoles, mais tout
en maintenant son soutien aux
agriculteurs. Effacement des dettes,
crédits, semences et matériels,
accompagnement et conseils, garantie
d’écoulement de la production sont
accordés aux exploitants agricoles qui en
redemandent. Mais la production ne suit
pas. L’Algérie importe toujours. Et, alors
que l’Etat mobilise des budgets
conséquents pour densifier l’irrigation,
moderniser l’agriculture, revaloriser des
terres et étendre les superficies
agricoles, des exploitants laissent en
jachère des champs entiers, en infraction
totale avec la loi interdisant la mise en
friche et en contradiction avec les
conseils techniques qui recommandent
l’assolement ou la rotation des cultures
pour ne pas appauvrir la terre. Trois
millions sur les six millions d’hectares
sont ainsi inexploités. Et les exploitants
agricoles continuent de se tourner vers
l’Etat demandant aides financières pour
abandonner la pratique de la jachère !
Comment peut-on travailler la terre en
ignorant les méthodes culturales
ancestrales (rotation et assolement), qui
de plus sont conseillées par les
scientifiques ? Travaillez, prenez de la
peine : c’est le fonds qui manque le
moins… disait le laboureur à ses enfants
dans la fable de la Fontaine.
H. G.
LE GOUVERNEMENT ŒUVRE À FACILITER L’ACTE D’INVESTIR
DANS CE CRÉNEAU
Promouvoir la production pharmaceutique
pour réduire les importations
L’Industrie pharmaceutique a enregistré une évolution remarquable ces dernières
années. Une évolution due aux mesures efficaces prises depuis 2008 pour réduire
les importations en mettant en place des listes des médicaments interdits à
l’importation, mais aussi à la forte implication des investisseurs privés
notamment étrangers dans cette filière stratégique
Photo : Archives
INDICE
Travaillez, prenez
de la peine…
P14 ÉNERGIE
Par
Bahia Aliouche
Algérie est résolument tournée vers
une politique de promotion de la
production pharmaceutique à l’effet
de réduire la lourde facture des importations.
L’ o b j e c t i f a s s i g n é e s t d e c o u v r i r, à
moyen terme, 70% du besoin national en
médicaments.
Av e c s e s 7 5 u n i t é s d e p r o d u c t i o n ,
l’Algérie couvre actuellement près de 43% de
ses besoins en médicaments. Un marché
estimé à 410 milliards de dinars. Ce marché a
connu une évolution remarquable au cours
des dernières années, avec des taux de
L’
croissance moyens annuels de l’ordre de
12%. Cette évolution remarquable est
due aux mesures efficaces prises depuis
2008 pour réduire les importations en mettant
en place des listes des médicaments interdits
à l’importation, mais aussi à la forte
implication dans cette filière stratégique des
investisseurs privés notamment étrangers.
Rappelons que c’est en 2008 que la
première liste de 359 médicaments produits
en Algérie, interdite à l’importation a été
établie. Une liste révisée à maintes reprises.
En décembre 2015, un arrêté ministériel a
fixé la liste de 357 produits pharmaceutiques
à usage humain et des matériels médicaux
fabriqués en Algérie interdits à l’importation.
Il s’agit de médicaments composés de
comprimés, crèmes et pommades dermiques,
solutions injectables, suppositoires,
pommades ophtalmiques et de sirop.
Outre l’instauration des mesures visant à
réduire les importations, l’Etat algérien a
décidé d’ouvrir ce secteur stratégique aux
opérateurs privés notamment étrangers.
Plusieurs firmes mondiales leaders dans le
domaine de l’industrie pharmaceutique ont
donc investi en Algérie à l’image du groupe
français Sanofi et du groupe danois Novo
Nordisk, pour ne citer que ceux-là.
Suite en page 12
12
Lundi 18 juillet 2016
DE L’ÉCONOMIE
DE L’ÉCONOMIE
SERVICES
AGRICULTURE
Lundi 18 juillet 2016
13
LA PARTICIPATION DE CE MARCHÉ AU PIB DEMEURE FAIBLE
Développer le secteur des assurances
et investir d’autres matières assurables
Des experts préconisent une réforme urgente de la réglementation et des lois qui régissent les assurances afin
de donner un nouvel élan de croissance au secteur. Actuellement, sa croissance annuelle ne dépasse pas les 6%
Par
Bahia Aliouche
e marché algérien des assurances,
limité essentiellement à la couverture
du «dommage automobile», constitue
un important potentiel à exploiter. Des
experts préconisent à cet effet d’investir les
autres matières assurables comme les
personnes et l’immobilier, et ce, pour être au
«diapason des défis de l’heure».
Ce marché est appelé aujourd’hui à
intégrer une démarche de gestion des risques
pour une meilleure rentabilité et une
contribution efficace sur le terrain, selon ces
experts.
En Algérie, le secteur des assurances a
connu une évolution importante durant la
dernière décennie. Son chiffre d’affaire est
passé de 46 milliards de dinars en 2006 à plus
de 128 milliards DA en 2014, soit une
moyenne de croissance de 13%. Le marché
des assurances a, cependant, enregistré en
2015, un taux de croissance de l’ordre de
2% seulement. Résultat direct de la
conjoncture économique que traverse le pays,
affecté par la chute du coût du pétrole.
Ainsi, pour ces experts, convaincre les
potentiels assurés de l’importance de se
protéger tout en participant au
développement économique de leur pays,
figure parmi les actions à mener pour
promouvoir cette filière créatrice de
richesses. Rappelons que l’Algérie compte
24 sociétés d’assurances, toutes spécialités
confondues : quatre assureurs publics non
spécialisés (Caar, Saa, Caat, Cash), deux
publics spécialisés (Cagex et Cgci), un réassureur public (CCR), deux mutuelles (Cnma,
Maatec), sept assureurs à capitaux privés
(Ciar, 2A, Trust, Gam, Salama,
Al Rayan et Alliance Assurance) et huit
Photo : DR
L
Photo : S. Zoheir
PRÈS DE TROIS MILLIONS D’HECTARES SONT EN FRICHE
sociétés d’assurance des personnes.
La participation du marché des assurances au
PIB demeure «faible» avec un taux de
croissance ne dépassant pas le 5, 73%.
Les experts pensent que le secteur mérite
mieux qu’une croissance annuelle de prés de
6%, ou encore un chiffre d’affaires de
86 milliards de dinars. Un chiffre tiré
essentiellement par la branche automobile,
qui représente 50 à 70% du portefeuille des
compagnies d’assurances. Selon ces experts,
en économie, un secteur qui ne croit pas et/ou
qui stagne est un secteur «en faillite». «Si
demain, toutes les compagnies d’assurance
devaient rembourser dans l’année tous les
sinistres, elles feraient inévitablement faillite.
Il est ainsi pratiquement impossible à toutes
les compagnies de rembourser tous les
sinistres dans l’année par rapport aux primes
reçues. C’est pourquoi, ils préconisent une
réforme urgente de la réglementation et des
lois qui régissent les assurances afin de
donner un nouvel élan de croissance au
secteur.
«Le marché a besoin d’une vraie
révolution. Il faut revoir, en premier lieu, le
fonctionnement des compagnies
d’assurances, notamment les entreprises
publiques. Car elles manquent de bonne
gouvernance», recommandent-ils.
B. A.
Promouvoir la production pharmaceutique pour réduire les importations
Photo : DR
Suite de la page 11
Le Français Sanofi occupe aujourd’hui une part de marché de 14% en volume et en
valeur et compte améliorer cette position avec le futur complexe industriel de Sidi
Abdellah qui sera mis en exploitation avant la fin du mois de janvier 2017.
Dotée d’une capacité de production de 100 millions d’unités par an sur
100 spécialités pharmaceutiques, et un potentiel de distribution de 240 spécialités
pharmaceutiques différentes, sa production sera dédiée à la fabrication des médicaments
destinés au marché algérien et peut-être même à l’exportation à l’avenir.
A terme, 80% des volumes distribués par Sanofi Algérie seront produits localement,
principalement les formes sèches et liquides, destinées entre autres pour le diabète et
l’hypertension.
La firme danoise Novo Nordisk est, quant à elle, présente en Algérie depuis une
dizaine d’année. Elle occupe une part de marché de 12%. Novo Nordisk Algérie compte,
elle aussi, améliorer cette position avec le lancement à Tizi Ouzou du projet d’extension
de son usine de médicaments contre le diabète.
Le projet permettra à l’usine de fabriquer 1 milliard de comprimés contre
600 millions actuellement.
Les capacités de production envisagées pour ces deux antidiabétiques garantiront la
couverture du marché national ainsi que l’export.
La société envisage également, dans le cadre du partenariat avec Saïdal, de produire
de l’insuline conventionnelle en flacons et insuline moderne en cartouche, et ce, à
travers la mise en place d’une ligne d’assemblage de stylos pré-remplis pour insuline de
dernière génération.
Et pour stimuler davantage la production nationale, le gouvernement œuvre
aujourd’hui, à faciliter l’acte d’investir dans ce créneau industriel. Et ce, en apportant
des corrections au plan national de développement pour améliorer la production et le
taux d’intégration des produits fabriqués localement. Et c’est à ce titre que des mesures
de soutien ont été introduites dans la Loi de finances complémentaire 2015, en faveur
des investisseurs qui s’engagent à produire en vue de réduire la facture d’importation.
B. A.
Les exploitants agricoles sommés d’abandonner la jachère
Face au défi que représente la sécurité alimentaire du pays, la question de la résorption totale et pérenne de la
pratique de la jachère se pose avec beaucoup d’acuité. Elle demeure en fait une priorité absolue car les besoins de
consommation du pays exigent une croissance de la production agricole, et donc une exploitation optimale de
toutes les ressources et les superficies agricoles
Par
Ziad Abdelhadi
ous ne pouvons plus nous
permettre le luxe de laisser des
centaines d’hectares en jachère
quand on sait le poids et l’importance des
enjeux futurs : assurer au plus vite notre
sécurité alimentaire notamment dans les produits agricoles de large consommation
comme les céréales et la production importante de fourrages pour le cheptel de vaches
laitières», soutiennent des spécialistes en
sécurité alimentaire. Pour l’heure, et ce qui
est des plus déplorables, des terres à grandes
potentialités agricoles sont abandonnées dans
le nord du pays. Du côté du ministère de
l’Agriculture, du Développement rural et de
la Pêche, on parle depuis deux décennies de
mettre fin à cette pratique mais dans la pratique, sur le terrain, rien n’a été fait jusqu’ici
dans ce sens, ou du moins ce ne sont que de
petites parcelles en friche qui ont été
récupérées. Toutefois, selon les déclarations
du premier responsable du secteur au sujet de
la jachère lors de sa visite dernièrement dans
la wilaya de Constantine, les pouvoirs publics
vont passer à l’action. En effet, intervenant au
cours d’une rencontre avec des céréaliculteurs et des cadres de son secteur, le ministre
s’est attardé sur l’urgence de résorber les
terres en jachère ou abandonnées pour
atteindre l’autosuffisance alimentaire. Il a
ainsi fait savoir que désormais son
département s’occupera «fermement» de cette
question, considérée comme essentielle dans
le processus de développement économique
national. Qualifiant ce dossier de «sensible»,
M. Abdeslam Chelghoum a par ailleurs
indiqué que les textes de lois protégeant
les terres agricoles et interdisant leurs
exploitation à d’autres fins, même par leurs
propriétaires privés, «doivent être appliqués à
la lettre» pour rentabiliser davantage ce
«N
secteur considéré comme «stratégique» dans
la nouvelle politique nationale de diversification économique. Les pouvoirs publics sont
manifestement décidés à mettre fin à la pratique de la jachère, ce qui est attendu quand
on sait que sur une superficie de six millions
d’hectares de terres cultivables, seulement
trois millions d’hectares de propriétés
agricoles sont cultivés à l’échelle nationale.
Le cas de la wilaya de Constantine et le plus
effarant. En témoigne cette wilaya à vocation
grandement céréalière au moins 35% des
70 000 ha consacré à la céréaliculture sont
laissés en jachère. Devant un tel état des lieux
«la mise en place d’un programme de
résorption de la jachère devient impérative»,
soutiennent des cadres du ministère de
l’Agriculture du développement rural et de la
pêche. Cette option s’inscrit dans la stratégie
d’exploitation optimale et clairvoyante des
sols qui, dans cette perspective, visent, pour
le court terme, la réduction de la jachère.
Mais comment convaincre les agriculteurs de
la nécessité d’abandonner la pratique de la
jachère ? De l’avis des techniciens, «c’est en
fonction de toutes les données composées du
calcul économique, des techniques adéquates
de conduite culturale, des moyens matériels
et financiers disponibles et des structures
agraires appropriées que pourront être
envisagées, par un agriculteur averti, la
réduction puis la suppression de la jachère et
la mise en place de rotations des
cultures plus intensives que le binôme actuel
céréales-jachères qui prédomine dans notre
système de production. Pour les agriculteurs,
la jachère est un moyen efficace de
réduire les aléas dus aux irrégularités
pluviométriques. Ce qui explique donc la
généralisation de cette pratique en Algérie.
En clair les exploitants agricoles en Algérie
conscients que, faute de fumure et de
fertilisants, dont les prix sont très souvent
hors de portée, les sols ne se régénèrent pas
et ne peuvent donc que donner de
mauvais rendements, ont adopté la jachère,
c’est-à-dire l’abandon du sol pendant une
période plus ou moins longue, comme mode
de protection des terres. Ils pensent que
les légères façons culturales réalisées
sur jachère permettaient d’aérer le sol et
d’emmagasiner l’eau de pluie. En somme, les
exploitants sont de plus en plus
convaincus que le recours à la jachère est
incontournable pour faire face au phénomène
de l’irrégularité du climat. Ils seront
d’ailleurs nombreux à témoigner que «le
stress hydrique constaté ces dernières années
a rendu précaires par année les activités
agricoles et agropastorales». Du côté des
agronomes, les arguments avancés pour
motiver la pratique de la jachère ne tiennent
pas la route car, pour eux, la mise en friche
n’est rien d’autre qu’une «improvisation
hasardeuse». Il suffit, selon ces agronomes
qui se sont penchés sur la question des
rendements obtenus sur des périmètres
cultivés après leur mise en jachère, de faire
parler les chiffres.
A l’analyse il devient impératif d’exiger
de mettre fin à la pratique de la jachère, c’est
d’autant plus faisable à condition de réserver
une attention particulière à la diffusion
des nouvelles techniques culturales d’où
l’implication des exploitants agricoles. Une
stratégie qui doit au plus tôt être mise en
œuvre car il y va de l’avenir alimentaire de
l’Algérie qui a un grand besoin de se libérer
de la grande dépendance des importations de
ses besoins alimentaires.
Z. A.
Des agriculteurs interpellent le ministre
A PROPOS de la décision de mettre fin à la jachère, des propriétaires terriens se
sont rapprochés du ministre de l’Agriculture du développement rural et de la
pêche, Abdeslam Chelghoum, qui accompagnait le Premier ministre Abdelmalek
Sellal en visite de travail jeudi dernier dans la wilaya d’Oum El Bouaghi pour lui
transmettre leur inquiétude des suites de déclarations qu’il a faites à partir de
Constantine il y a quelques semaines de cela et où ce dernier avait fermement
instruit qu’il fallait en finir avec la jachère. Ces agriculteurs ont en faite mal accueilli
les propos du ministre au sujet de la jachère car ceux la même ce sont habitués à
cette pratique. Ces derniers ne se sont pas fait prier pour dire au ministre : «Ils
sont prêts à abandonner la pratique de la jachère pour peu que leurs soit accordée
l’aide financière nécessaire pour fertiliser les terres qu’ils abandonnent à la friche
chaque début de saison». En guise de réponse à cette prise de position, le premier
responsable du secteur leur a lancé «aujourd’hui avec les nouvelles techniques
culturales, la pratique ne devrait plus exister, c’est pourquoi je vous demande de vous
rapprocher de votre Chambre de l’agriculture pour en savoir un peu plus sur la manière
d’exploiter toute la superficie de vos terres. Non sans leur demander enfin d’y mettre
des leurs afin de passer à une totale exploitation de leurs terres». Ce à quoi les
propriétaires terriens ont laissé entendre au ministre qu’ils ne sont pas en mesure
financièrement de mener campagne sur toute leur superficie. «Rapprochez-vous de
la Badr si vous voulez bénéficier de crédit de campagne», leur a signifié enfin Abdeslam
Chelghoum. En toute état de cause, il faut savoir que la résorption de la jachère est
devenu impératif si l’on veut lever le défi que représente la sécurité alimentaire,
c’est pourquoi il est demandé aux exploitants agricoles de s’impliquer
davantage dans le besoin de produire plus. En clair, mettre à profit toutes
terres arables en passant par la résorption définitive de la pratique de la jachère.
14
DE L’ÉCONOMIE
Lundi 18 juillet 2016
ENERGIE
LA SPIRALE BAISSIÈRE SEMBLE S’ÊTRE ARRÊTÉE
Dans quelle direction va le pétrole ?
L’Opep ne peut pas se permettre que le pétrole s’établisse durablement au-dessus du seuil de 55-60 dollars. A partir de ce
niveau, les exploitants de pétrole de schiste américains sont de nouveau rentables et vont pouvoir inonder le marché de
leur production en l’espace de quelques semaines. En seulement deux ans, d’impressionnants progrès techniques ont été
réalisés permettant à certains puits dans le Dakota du Sud d’être rentables même autour de 20-25 dollars le baril. L’Opep
a parfaitement conscience qu’elle ne pourra pas gagner la guerre face au pétrole de schiste dont le développement est
inexorable. Toutefois, elle va essayer de retarder au maximum le retour sur le marché des exploitants américains pour
permettre à ses pays membres de réduire leur dépendance à l’or noir
hausse du dollar. Les investisseurs ont
déjà, en partie, intégré cette perspective
dans les prix puisqu’au mois de mai, le
dollar a enregistré sa plus forte hausse
mensuelle depuis deux ans face à ses
dix principales contreparties. Le taux de
change de la monnaie américaine a progressé de 3,7%. Dans un monde où les
taux de rendement sont marginaux
presque partout, seule l’économie
américaine constitue une opportunité
d’investissement attractive. Par conséquent, la demande de dollars augmente
ce qui renforce le taux de change de la
devise américaine et pénalise le cours
du baril de pétrole.
Par
Christopher Dembik*
our la première fois depuis deux
ans, la spirale baissière sur
le pétrole semble s’être arrêtée.
Le prix du baril de pétrole s’est stabilisé
autour de la borne de 50 dollars, qui
correspond à la cible de l’Opep pour fin
2016. Des difficultés de production
dans plusieurs pays, en Libye, au
Nigeria et au Venezuela en particulier,
ainsi que la hausse anticipée
de la demande estivale aux Etats-Unis
ont permis de réduire un peu l’excès
d’offre sur le marché. Cependant, it
may not be yet the end of the downward trend. Quatre arguments principaux font craindre une rechute du prix
du baril de pétrole dans les mois à
venir.
Premièrement, la guerre des prix
continue entre l’Arabie Saoudite et
l’Iran afin de regagner des parts de
marché. Par rapport à juin 2014, la
production mensuelle de l’Arabie
Saoudite a augmenté de 4,2% tandis
que celle de l’Iran a connu une hausse
de 13%. En dépit des discours officiels,
il n’y a pas d’apaisement entre les deux
pays concernant la production
pétrolière. Après avoir proposé un baril
à prix bradé pour le marché asiatique,
l’Arabie Saoudite l’a également fait
pour le marché européen la semaine
dernière. A court terme, le marché se
focalise sur l’Iran et l’Arabie Saoudite,
mais, à plus long terme, c’est la hausse
de la production irakienne qui fait peser
le plus de risques sur l’offre.
Par rapport à juin 2014, la production du pays a connu la plus forte
hausse parmi les pays producteurs de
pétrole, de l’ordre de 32%. Dans les
prochaines années, l’accroissement de
la production a de grandes chances de
P
s’accentuer malgré le risque géopolitique persistant dans le croissant mésopotamien.
Le retour du gaz de schiste ?
Deuxièmement, l’Opep ne peut pas
se permettre que le pétrole s’établisse
durablement au-dessus du seuil de
55-60 dollars. A partir de ce niveau,
les exploitants de pétrole de schiste
américains sont de nouveau rentables et
vont pouvoir inonder le marché de leur
production en l’espace de quelques
semaines. En seulement deux ans,
d’impressionnants progrès techniques
ont été réalisés permettant à certains
puits dans le Dakota du Sud d’être
rentables même autour de 20-25 dollars
le baril. L’Opep a parfaitement
conscience qu’elle ne pourra pas gagner
la guerre face au pétrole de schiste dont
le développement est inexorable.
Toutefois, elle va essayer de retarder au
maximum le retour sur le marché des
exploitants américains pour permettre à
ses pays membres de réduire leur
dépendance à l’or noir. Par conséquent,
en aucun cas il ne peut y avoir un prix
du baril de pétrole à 60 dollars dans les
trimestres à venir. Troisièmement, historiquement, il existe une corrélation
négative entre le dollar américain et le
pétrole. Lorsque le dollar américain
s’apprécie sur le marché des changes,
cela a pour conséquence de faire pression à la baisse sur le prix du baril de
pétrole. Le processus de normalisation
de la politique monétaire de la Banque
centrale américaine devrait accentuer la
Quatrièmement, depuis la révolution
industrielle au 19e siècle, on a observé
que les matières premières évoluent en
fonction de supercycles qui durent en
moyenne entre 30 et 50 ans. L’économie
mondiale se trouve en plein cœur du
quatrième supercycle. Le pétrole, à
l’instar de l’or et du cuivre, ne déroge
pas à la règle. Depuis 2008-2011, les
matières premières sont engagées dans
un supercycle baissier qui pourrait durer
au moins jusqu’en 2022-2025 selon les
modèles. Les derniers mois ont prouvé
que prévoir avec exactitude le prix du
baril de pétrole est un exercice impossible. En revanche, il n’est pas risqué de
dire que le prix du baril de pétrole
devrait rester bas dans les années à venir.
Il s’agit en fait d’un simple retour à la
normale.
De 1861 à nos jours, le prix réel
moyen du baril de pétrole était à
33,90 dollars. L’anomalie n’est pas la
période actuelle, mais bien celle de
2011-2014 lorsque le prix du baril de
pétrole était autour de 100 dollars.
C. D.
*Responsable mondial de la
recherche macroéconomique at Saxo
Bank
In latribune.fr
Photo : DR
Photo : DR
Un super cycle baissier
DE L’ÉCONOMIE
ENERGIE
Lundi 18 juillet 2016
15
2015 A MARQUÉ L’ENTRÉE DANS LA PÉRIODE DE PRIX BAS LA PLUS LONGUE
DEPUIS LE CHOC PÉTROLIER 1986-1999
Coup de déprime sur le marché de l’or noir
Dans cet environnement très instable, une tendance est passée inaperçue : la dépendance accrue des pays
consommateurs (hors Etats-Unis) à l’or noir du Moyen-Orient. Les pétromonarchies (Arabie Saoudite,
Koweït, Emirats arabes unis, Bahreïn), l’Irak et l’Iran jouent depuis deux ans la politique des vannes
ouvertes, indifférents à l’effondrement des prix pour se concentrer sur la sauvegarde coûte que coûte
de leurs parts de marché
Par
Jean-Michel Bezat
l est difficile d’envisager une
forte augmentation des prix du
pétrole. Nous prévoyons une
bande de fluctuation qui se situera
probablement entre 40 et 60 dollars
(36 et 54 euros), et elle devrait durer de
cinq à dix ans.» C’est le mantra que le
patron de Vitol, géant suisse du négoce
de matières premières, répète depuis des
mois au fil de ses (rares) interviews
dans les médias et des conférences sur
l’énergie. Et ce que dit Ian Roper
Taylor a de quoi inquiéter les pays
producteurs et les compagnies
pétrolières : 2015 a marqué l’entrée
dans la période de prix bas la plus
longue depuis le contre-choc pétrolier
de 1986-1999, quand le baril d’or noir
s’échangeait entre 10 et 20 dollars.
«On est entré dans une période assez
longue de prix durablement déprimés».
Un mauvais augure de plus dans un
monde où ces «oiseaux» sont légion ?
M. Taylor est un dirigeant controversé,
mais il a l’oreille des investisseurs.
Présente sur le terrain (gisements,
oléoducs, raffinage, stockage…) et les
marchés à terme, sa société négocie
chaque jour six millions de barils de
brut et de produits raffinés, ce qui fait
de lui le premier trader d’or noir indépendant de la planète. L’économiste
Philippe Chalmin ne dit pas autre chose
dans la dernière livraison de Cyclope,
son rapport annuel sur les matières premières : «On est entré dans une période
assez longue de prix durablement
déprimés» et «l’histoire montre que cel
peut durer une quinzaine d’années».
Véritable «benchmark» international,
le brent de la mer du Nord, côté à
Londres, a sans doute atteint un
plancher en janvier à 27 dollars le baril,
avant de regagner 80%. Le baril
fluctue désormais dans la bande des
45-50 dollars pour des raisons en partie
conjoncturelles. La production a reculé
dans plusieurs pays et a absorbé
l’excédent de 2015 : aux Etats-Unis, où
l’on pompe moins de pétrole de schiste
; au Canada, où l’extraction de sables
bitumineux a été perturbée par le
gigantesque incendie qui a ravagé la
Photo : DR
«I
Une offre abondante
Mais l’offre reste structurellement
abondante. Il y a encore beaucoup de
pétrole et il faudra du temps pour
l’écouler, assure M. Taylor. Comme
aux Etats-Unis, où les stocks commer-
ciaux n’ont jamais été aussi importants
(524,4 millions de barils début juillet).
De son côté, la consommation s’est
tassée sans jamais reculer malgré le
ralentissement économique mondial et
l’amélioration constante de l’efficacité
énergétique. Les prix bas l’ont même
dopée au cours des deux dernières
années. Signe de ces temps de pétrole
bon marché, les Américains ont recommencé à acheter des sport utility
vehicles (SUV), ces voitures consommant plus que les automobiles standards
dont les Chinois raffolent eux aussi de
plus en plus. A l’heure de la préparation
de la COP22, qui se réunira en
novembre à Marrakech (Maroc), la lutte
contre le réchauffement climatique est
la première victime collatérale du
pétrole bon marché. A partir de 2017,
offre et demande vont converger, le
déficit d’offre s’accroissant dans un
marché plus tendu. Il y a plusieurs raisons à cela, analyse l’Institut français
du pétrole Energies nouvelles (Ifpen) :
l’instabilité de plusieurs pays producteurs, l’effet retard de la forte
contraction des investissements
d’exploration-production en 2014-
Photo : DR
région de Fort McMurray ; au Nigeria,
où un nouveau groupe de rebelles
a repris les attaques contre les installations du delta du Niger pour réclamer
une juste répartition de la manne
pétrolière. Sans parler de la Libye en
plein chaos, ni du Venezuela en
situation de banqueroute.
Les majors privées (ExxonMobil,
Shell, BP, Total…) n’ont eu d’autres
choix, après dix ans de vaches grasses,
que de s’adapter à la nouvelle donne en
réduisant les emplois et les investissements dans l’exploration-production, au
risque de créer la pénurie de demain.
Ce que résume le PDG de Total, Patrick
Pouyanné, quand il prévient que son
groupe devra «être rentable quel que
soit le prix du brut». Sans se hasarder
pour autant à faire le moindre pronostic
précis sur l’évolution des cours à moyen
terme.
2016, le potentiel de croissance limité
des membres de l’Organisation des pays
exportateurs de pétrole (OPEP) et le
recul de la production aux Etats-Unis.
Outre-Atlantique, les pétroliers doutent
même de leur capacité à relancer rapidement la production, alors que 60% de
la main-d’œuvre a été licenciée ces
deux dernières années, constate le
cabinet IHS. L’horizon de la prévision
est encore bouché par les incertitudes
macroéconomiques. «Le Brexit ajoute
une nouvelle incertitude à celles portant
en particulier sur le secteur financier en
Chine ou sur la croissance mondiale,
note l’Ifpen. Il fait peser des risques sur
la croissance du Royaume-Uni mais
aussi sur celle de l’Europe et des
Etats-Unis.» Et, par ricochet, sur la
demande de produits pétroliers.
Dans cet environnement très
instable, une tendance est passée
inaperçue : la dépendance accrue des
pays consommateurs (hors Etats-Unis) à
l’or noir du Moyen-Orient.
Les pétromonarchies (Arabie Saoudite,
Koweït, Emirats arabes unis, Bahreïn),
l’Irak et l’Iran jouent depuis deux ans la
politique des vannes ouvertes, indifférents à l’effondrement des prix pour se
concentrer sur la sauvegarde coûte que
coûte de leurs parts de marché. Ils y
sont parvenus et pèsent 34% de la
production mondiale – une part proche
du record atteint en 1975 (36%), note
Fatih Birol, directeur exécutif de
l’Agence internationale de l’énergie. Ce
qui signifie que la sécurité d’approvisionnement en hydrocarbures s’est
dégradée. Sauf pour les Américains,
qui, selon le cabinet Rystad Energy,
détiendraient désormais les premières
réserves mondiales d’or noir, devant la
Russie et l’Arabie Saoudite.
J.-M. B.
In lemonde.fr
16
DE L’ÉCONOMIE
Lundi 18 juillet 2016
CONJONCTURE
LE PREMIER MINISTRE AUSTRALIEN DÉCIDÉ À CONCLURE
UN TRAITÉ AVEC LE ROYAUME-UNI
SELON L’OFFICE
STATISTIQUE DE L’UE
La zone euro renoue
avec l’inflation positive
en juin
Le gouvernement
de Theresa May
prépare l’après-Brexit
en prenant des
contacts
pour de futurs
accords commerciaux
avec l’Australie et les
Etats-Unis. Une
priorité pour le
nouvel exécutif
britannique
L
a nouvelle Première ministre
britannique Theresa May semble vouloir engager rapidement des
discussions pour établir des accords de libreéchange entre le Royaume-Uni après la
sortie de ce dernier de l’Union européenne.
Samedi 16 juillet, la locataire du
10 Downing Street s’est entretenue avec le
Premier ministre australien, Malcolm
Turnbull, qui a affirmé être «décidé à
conclure un traité aussi vite que possible
avec le Royaume-Uni». De son côté, le nouveau secrétaire au Commerce Liam Fox va
entamer cette semaine une tournée aux
Etats-Unis pour tenter de lancer les fondements d’un accord commercial avec
Washington.
Préparer l’après-UE
Le nouveau gouvernement britannique,
qui a indiqué à l’Union européenne avoir
besoin de temps pour enclencher l’article
50 de demande de sortie de l’union, entend
donc avoir la maîtrise du calendrier en préparant des accords commerciaux en préparation de cette sortie. Tant qu’il est
officiellement membre de l’UE, le
Royaume-Uni a délégué sa politique commerciale à l’Union européenne et ne peut
passer des accords commerciaux bilatéraux.
Londres ne veut cependant pas se retrouver
Photo : DR
Londres veut «réussir le Brexit»
avec des accords de libre-échange
démuni une fois sa sortie de l’UE effective.
Theresa May entend donc disposer alors de
plusieurs accords prêts à être signés et mis
en œuvre.
Les Etats-Unis comme priorité
Selon le quotidien eurosceptique
Telegraph, la priorité du gouvernement de
Theresa May sera de conclure un accord
avec les Etats-Unis. Avant le vote du
23 juin, Barack Obama avait menacé de
placer le Royaume-Uni à la «fin de la
queue» des négociations commerciales en
cas de Brexit. Le ton a un peu changé depuis
le vote, Mike Froman, le représentant étasunien au Commerce, a eu des discussions
avec Sajid Javid, l’ancien secrétaire britannique au Commerce, mais pas encore avec
Liam Fox. Ce dernier espère engager des
discussions avant son voyage à Washington
le week-end prochain. Mike Froman a
cependant indiqué qu’il considérait que les
discussions avec le Royaume-Uni dépendaient de l’issue des négociations de
Londres avec l’UE. Il a aussi estimé que le
Brexit changeait la donne concernant l’accord transatlantique avec l’UE.
L’Australie «enthousiaste»
Les discussions devraient être plus faciles
avec l’Australie. Malcolm Turnbull a fait part
de son «enthousiasme» à Theresa May pour
conclure un accord. La Première ministre a
considéré son entretien avec le chef du gouvernement australien de «très encourageant».
Elle en a profité pour dresser les grandes
lignes de l’action commerciale de son gouvernement. «Il est très clair que ce gouvernement veut faire de notre sortie de l’UE un
succès et une des façons de le faire est de
saisir les opportunités de conclure des
accords de libre-échange avec nos partenaires autour du globe». Et de poursuivre à
propos de l’Australie : «C’est très encourageant qu’un de nos plus proches partenaires
internationaux cherche à réaliser un tel
accord. Cela prouve que nous pouvons réussir
le Brexit». Une dizaine de pays avait fait part
de leur volonté d’engager des discussions
commerciales avec le Royaume-Uni dans
le cadre du Brexit.
Quel accord avec l’UE ?
L’accord commercial avec l’UE sera
cependant le plus difficile à obtenir. Pour
conclure un accord incluant l’accès
quasiment complet (à quelques secteurs
près) au marché unique européen, il faudra
accepter de contribuer au budget européen et
accepter la libre circulation des personnes et
des forces de travail, deux conditions
rejetées pendant la campagne par les
partisans du Brexit.
latribune.fr
L’INFLATION en zone euro est
revenue en terrain positif après quatre mois
consécutifs d’inflation négative, montrent
les données publiées vendredi par l’office
statistique de l’Union européenne (UE),
Eurostat qui confirme sa première estimation d’il y a deux semaines.
Le taux d’inflation annuel de la zone
euro s’est établi à 0,1% en juin 2016,
contre -0,1% en mai. Un an auparavant, il
était de 0,2%, a précisé Eurostat dans un
communiqué. Le taux d’inflation annuel de
l’Union européenne (UE) en juin 2016
était quant à lui nul (0,0%), contre -0,1%
en mai. Hors produits alimentaires non
transformés et énergie, l’inflation en
rythme annuel est restée stable en juin à
0,8%, après 0,7% en avril.
Les prix de l’énergie ont baissé une
nouvelle fois en juin mais à un rythme
moins soutenu. Cette baisse ressort à 6,4%
sur un an après -8,1% en mai.
Mais sur un mois, ces prix ont progressé de 1,7%, de même que pour les prix
des services qui ont augmenté de 1,1% par
rapport à juin 2015.
En juin 2016, des taux annuels négatifs
ont été observés dans treize Etats membres
dont Chypre (-2,0%), Bulgarie (-1,9%) et
Croatie (-1,2%), tandis que la Belgique
(1,8%), la Suède (1,2%) et Malte (1,0%)
ont enregistré les taux annuels les plus
élevés de la région.
L’évolution du taux d’inflation en zone
euro reste conforme aux attentes des économistes qui tablaient sur une amélioration
au second semestre de l’année 2016.
Cependant, ce te progression des prix à la
consommation reste loin de l’objectif que
s’est fixé la Banque centrale européenne
(BCE), qui table à moyen terme sur un
taux légèrement inférieur à 2%, ce qui
pourrait amener cette institution
européenne dont le Conseil des gouverneurs se réunit jeudi prochain, à envisager
de nouvelles mesures de soutien à l’économie en prévision d’une éventuelle déflation.
Le 10 mars dernier, la BCE avait
annoncé une nouvelle série de mesures de
politique monétaire destinées à faire
repartir les prix en zone euro avec plus de
liquidités injectées dans l’économie, et une
nouvelle baisse des taux d’intérêt. Le
principal taux directeur est passé ainsi,
pour la première fois, à zéro dans l’objectif
de stimuler les crédits aux ménages et aux
entreprises - pour lesquels les taux
d’intérêt baissent- pour les faire
consommer et investir.
SUITE À DE BONS INDICATEURS AMÉRICAINS
L’euro baisse face au dollar
L’EURO baissait vendredi face à un
dollar dopé par de bons indicateurs
américains, qui pourraient mettre un peu
plus de pression sur la Fed afin qu’elle
reprenne le resserrement de sa politique
monétaire.
En fin de journée, l’euro valait
1,1060 dollar contre 1,1118 dollar.
La monnaie européenne baissait aussi
face à la monnaie nippone, à 116,88 yens
contre 117,22 yens.
Le dollar gagnait du terrain face à la
devise japonaise, à 105,68 yens - après avoir
atteint 106,32 yens, son niveau le plus fort
en trois semaines - contre 105,43 yens la
veille. La publication de plusieurs indicateurs favorables aux Etats-Unis en milieu
d’échanges européens a soutenu le dollar.
Les ventes au détail, d’abord, ont progressé
de 0,6% en juin, davantage que la moyenne
de 0,2% attendue par les économistes.
La production industrielle américaine a elle
aussi rebondi davantage qu’attendu en juin,
gagnant 0,6% sur un mois, contre
0,2% prévu là aussi par les analystes. Dans
l’esprit des opérateurs, ces données ont pris
le dessus sur un chiffre de l’inflation plus
mitigé pour juin, avec une progression de
seulement 0,2% en juin, contre 0,3%
prévu, et sur le repli du moral des ménages
en juillet enregistré par l’Université du
Michigan.«Des données solides sur les
dépenses des consommateurs (...) et
une consolidation de l’inflation devraient
continuer de mettre la pression sur l’option
prise par la Réserve fédérale quant à
ses taux d’intérêt», a expliqué un analyste.
La Banque centrale américaine (Fed)
a amorcé en décembre la normalisation de
sa politique monétaire en commençant à
relever son taux directeur. Mais elle l’a
suspendue ensuite dans un contexte de
regain d’inquiétudes sur l’économie mondiale après un nouvel essoufflement en
Chine et des indicateurs décevants aux
Etats-Unis en début d’année, et plus récemment du fait des risques liés au vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union
européenne (UE). Si des données
confirmant la reprise de l’économie
américaine la poussent à reprendre la hausse
de ses taux, le billet vert en serait rendu plus
attractif, ce qui explique l’intérêt des cambistes pour le dollar au moindre indicateur
favorable, comme ce vendredi.
La prochaine réunion de la Fed sur ses
taux d’intérêt est prévue les 26 et 27 juillet.
«L’économie américaine termine le
deuxième trimestre sur une dynamique très
puissante», a renchéri un économiste.
«En temps normal, cela suffirait à pousser la
Fed à continuer la normalisation de
sapolitique monétaire. Mais les membres de
son comité de politique monétaire ont
prévenu qu’ils attendraient de voir les effets
du Brexit sur les perspectives de l’économie
américaine», a-t-il toutefois nuancé.
La livre a d’ailleurs reperdu un peu du
terrain gagné cette semaine et notamment
jeudi, lorsque la Banque d’Angleterre (BoE)
a maintenu son taux d’intérêt à
0,50% malgré la décision des
Britanniques de quitter l’UE. Lee Hardman,
analyste, a mis en exergue le fait que le
potentiel de hausse de la livre restait «très
limité», le comité de politique monétaire de
la BoE ayant prévenu qu’il pourrait assouplir
sa politique dès le 4 août.
La livre britannique baissait légèrement
face à l’euro, à 83,74 pence pour un euro
contre 83,58 pence jeudi soir, et plus
franchement face au billet vert, à
1,3207 dollar pour une livre contre
1,3304 dollar.
La devise suisse se montrait assez stable
face à l’euro, à 1,0873 franc pour un euro,
mais perdait un peu de terrain face au billet
vert, à 0,9828 franc pour un dollar.
La devise chinoise a terminé en baisse
face au billet vert, à 6,6935 yuans pour un
dollar contre 6,6835 yuans jeudi à
15h30 GMT.
L’once d’or a fini à 1 327 dollars au
fixing du matin, contre 1 323,60 dollars
jeudi soir.
APS
17
C U L T U R E
Lundi 18 juillet 2016
COMMÉMORATION DU 10E ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DU MAÎTRE DU CHAÂBI
Hommage en musique à Guerouabi
A l’occasion de cet hommage, un CD où on retrouve les plus belles œuvres de Gouerouabi a été produit.
Des soirées musicales sont également au programme
Par
Sihem Bounabi
ans le cadre de la commémoration du 10e anniversaire de la disparition
d’El Hachemi Guerouabi, l’association culturelle El Hachemi
Guerouabi organise, en partenariat avec le Palais de la culture
Moufdi-Zakaria, une semaine
culturelle dédiée à la mémoire du
maître de la musique et de la
chanson chaâbi du 17 juillet au
21 juillet au Palais de la culture.
A cette occasion, le ministre de
la Culture, Azzeddine Mihoubi,
et la présidente de l’association,
Chahra Guerouabi, ont animé,
hier, conjointement une conférence de presse pour rendre
hommage au grand maître et présenter les grandes lignes de cette
manifestation. Le ministre a
d’emblée rendu hommage à
Guerouabi une «icône du chaâbi
qui a révolutionné ce genre
musical et l’a marqué de son
empreinte personnelle en inspirant les nouvelles générations
qui se le réapproprient et perpétuent ainsi son héritage»,
dira-t-il.
Il a également salué les
efforts de l’association
El Hachemi Guerouabi et sa présidente qui œuvrent sans relâche
pour perpétuer l’œuvre du grand
maître. Il a dans ce contexte
lancé un appel aux artistes présents et à la société civile, afin
d’œuvrer pour préserver et diffuser l’héritage des grands
artistes algériens, que «cela soit
sous forme d’associations ou de
fondations, il est temps que la
Photo : Archives
D
société civile et amoureux de
l’art puissent perpétuer les
grands noms de la culture algérienne. Certes, le ministère de la
Culture œuvre dans ce sens,
mais ceux qui ont côtoyé les
artistes disparus, ceux qui sont
en possession de leurs legs sont
les mieux placés pour parler
d’eux. Je joins mon appel à celui
du Premier ministre qui a récemment déclaré à Oum El-Bouaghi
qu’il est temps que les gens de la
région pensent à se rassembler
en entités pour perpétuer
l’œuvre de Aïssa El Djermouni.
De même on peut citer d’autres
grands noms à l’instar de
Dahmane El Harrachi, Abbassa
et la liste est interminable. Le
ministre de la Culture est prêt à
soutenir financièrement et
humainement ce genre d’initiative qui a pour objectif de préserver et diffuser l’héritage des
grands noms de la musique algérienne en particulier et de la culture algérienne en générale».
Pour sa part, la présidente de
l’association a également rendu
hommage à son défunt époux et
a souligné les efforts qui sont
fournis par l’association pour
perpétuer son héritage notam-
ment par l’organisation annuelle
de concours pour la découverte
de nouveaux talents dans la
lignée de Guerouabi, mais également par cette célébration exceptionnelle pour marquer les dix
ans de sa disparition ainsi que
l’ambitieux projet de la création
de l’orchestre Hachemi
Gherouabi qui regroupe une
vingtaine de musiciens.
Le ministre a inauguré à cette
occasion une exposition dédiée
au regretté artiste dans laquelle
on trouve de nombreux ouvrages
consacrés aux grands interprètes,
des manuscrits écrits de sa main,
de nombreuses coupures de
presses, des photos, des affiches,
des objets personnels, d’anciens
disques 33 tours ainsi que des
cassettes audio. Il y a également
des expositions de tableaux et de
tenues traditionnelles algéroises
qui reflètent toute l’atmosphère
d’un savoir-vivre ancestral intimement lié à l’esprit de la
musique chaâbi. Cette exposition
sera ouverte au Palais de la Culture toute la semaine jusqu’à
jeudi prochain.
Aujourd’hui, une conférence
dédiée à la vie du parcours de
l’artiste et à son héritage musical
sera donnée à la salle des conférences du Palais de la culture.
Au programme également, les
amoureux des grands maîtres
pourront assister à une projection
de ses apparitions télévisuelles
notamment au cinéma.
A l’occasion de cet hommage, l’association a également
présenté un clip où de nombreux
artistes rendent hommage au
maître du genre. Le clip sera largement diffusé sur la télévision
nationale partenaire de l’événement. Il est également à noter
qu’à cette occasion un CD où on
retrouve les plus belles œuvres
de Gouerouabi a également été
produit par l’association. Des
soirées musicales sont également
au programme. La semaine
dédiée au grand maître sera clôturé par deux soirées musicales,
le 20 et 21 juillet prochains, au
Palais de la culture animée
notamment par Abdelkader
Chaou, Lila Borsali, Kamel
Aziz, cheb Anouar, Dalia Chih.
S. B.
FESTIVAL INTERNATIONAL DE TIMGAD
Le spectacle chinois La lune sur le mont de Holan cartonne
a, dans une conférence de presse
précédant le spectacle, indiqué
que ce dernier porte le message
que l’Islam a toujours été une
religion de paix et de tolérance.
Mme To Ya qui a exprimé le
souhait de voir un travail artistique algéro-chinois où les techniques de la chorégraphie
chinoises appuient la création
des artistes algériens, a confié
qu’elle avait visité plusieurs fois
l’Algérie dans le cadre du programme d’animation de l’Office
national de la culture et de l’information (Onci). La réalisatrice
a également rappelé que le spectacle La lune sur le mont de
Holan a été présenté en 2011
dans le cadre de la manifestation
«Tlemcen, capitale de la culture
islamique». Le spectacle est produit par la maison des arts de
Ningxia, une institution étatique
dont la mission est la promotion
des arts et de la culture chinois, a
indiqué à l’APS Fatima Rahal,
journaliste-interprète de la troupe
chinoise. Elle a ajouté que le
spectacle La lune sur le mont de
Holan dont la 741e représentation a été donnée sur la scène de
l’antique Tamugadi, a été récompensé dans plusieurs manifestations en Chine. Le spectacle est
classé parmi les dix meilleures
œuvres artistiques du Théâtre
national chinois, depuis 2011,
ajoutera l’interprète.
La soirée de cette 38e édition
du Festival international de
Timgad s’est poursuivie avec les
rythmes musicaux algériens,
avec Cheba Djamila et les chebs
Djazouli et Zinou, à côté de
Yahia Al Khencheli.
APS
Photo : DR
LE SPECTACLE chinois La
lune sur le mont de Holan de la
réalisatrice To Ya présenté dans
la soirée de samedi dernier a
captivé, le public de la cinquième soirée du Festival international de Timgad dans sa 38e
édition. Dans un monde de
rêverie où les rythmes ensorceleurs s’entremêlent avec la souplesse des gestes rehaussés des
belles couleurs des costumes, les
danseurs de la troupe ont
embarqué le public sur la route
de la soie et les caravanes des
commerçants arabes vers la
Chine, pour raconter à travers
des tableaux artistiques une belle
histoire d’amour entre un jeune
arabe et une belle fille chinoise.
La légende raconte qu’après
l’union de ce couple au mont de
Holan, à Ningxia, située dans la
grande boucle du fleuve jaune,
sa descendance a créé la communauté musulmane dans cette
région. Les danseurs, à travers
des gestes souples, bien synchronisés et une chorégraphie saisissante, ont plongé l’assistante
dans le monde merveilleux du
spectacle. La réalisatrice To Ya
18
S P O R T S
Lundi 18 juillet 2016
CHAMPIONNAT
NATIONAL OPEN
HANDI-BASKET/CHAMPIONNAT ARABE
L’Algérie remporte le tournoi
d’Agadir (Maroc)
Les athlètes
du GS Pétroliers
dominent
la compétition
Le championnat arabe Open d’Agadir de handi-basket servait aussi de préparation pour la sélection
algérienne aux Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre). Une préparation qui avait commencé
quelques mois après le sacre africain en Algérie en novembre dernier, et prendra fin après le tournoi
international de Londres, prévu du 1er au 5 août, et auquel l’Algérie sera présente
Par
Algérie presse service
a sélection algérienne de
handi-basket a remporté le
championnat arabe Open, en
dominant en finale le pays organisateur le Maroc (71-36), samedi
soir à Agadir, dans un match à sens
unique. Les champions d’Afrique
en titre étaient en effet trop forts
pour le Maroc, dominé lors des
quatre quarts-temps de jeu sous
les yeux de membres de la
Confédération africaine de handibasket (CAHB) dont son président,
le Marocain Hamid El Aouni et
son vice-président, l’Algérien
Rabah Halimi. Conduits par leur
stratège Nabil Gueddoun, les Verts
ont confirmé le parcours sans faute
réalisé lors du premier tour où ils
avaient battu, successivement,
l’Irak (48-24), l’Afrique du Sud
(79-53), le Koweït (87-25),
l’Arabie saoudite (63-33) et cette
même équipe du Maroc (77-72).
«C’était un très bon tournoi
pour l’équipe, un très bon test pour
le groupe et une autre opportunité
au staff technique composé de l’entraîneur Lahcene Tagmi et son
assistant Mustapha Brahimi pour
évaluer ses joueurs individuellement et collectivement. Malgré le
sacre, il reste quelques réglages à
faire lors du prochain tournoi
international (le dernier avant les
Photo : DR
L
Paralympiques) à Londres début
août», a indiqué Halimi. Lors de la
demi-finale du tournoi d’Agadir,
l’Algérie a éliminé une accrocheuse équipe d’Irak (62-49), alors
que le Maroc s’est qualifié
aux dépens de l’Afrique du Sud
(62-44).
La 3e place du podium est
revenue à l’Afrique du Sud, vainqueur (68-56) de l’Irak contre
laquelle elle avait perdu lors du
match d’ouverture du tournoi.
L’Arabie saoudite a terminé en
5e position en battant logiquement
le Koweït (71-49). Six pays ont
pris part au rendez-vous d’Agadir
qui a enregistré la participation de
l’Afrique du Sud comme invité
d’honneur.
Le championnat arabe Open
d’Agadir de handi-basket servait
aussi de préparation pour la sélection algérienne aux Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre).
Une préparation qui avait commencé quelques mois après le sacre
africain en Algérie en novembre
dernier, et prendra fin après le
tournoi international de Londres,
prévu du 1er au 5 août, et auquel
l’Algérie sera présente. Ce tournoi
a permis ainsi au staff technique
algérien de tirer les enseignements
nécessaires avant le tournoi paralympique.
Lors du rendez-vous de Rio,
l’Algérie évoluera dans le groupe
B, aux côtés de l’Iran, de la
Grande-Bretagne, de l’Allemagne,
des Etats-Unis et du Brésil, alors
que le groupe A est composé de
l’Espagne, de l’Australie, du
Canada, de la Turquie, des PaysBas et du Japon.
APS
UNE DISCIPLINE QUI TENTE DE RETROUVER SON LUSTRE D’ANTAN
Le cyclisme à Constantine
APRÈS une éclipse de
quelques années, le cyclisme à
Constantine amorce une nouvelle
étape et enregistre son retour audevant de la scène avec l’objectif
de retrouver la grandeur d’antan
d’une discipline, autrefois, phare
dans la ville des Ponts.
La ville dont les cyclistes «animaient», à l’échelle nationale, les
différentes compétitions de la
petite reine dans les années 1980 et
1990, semble renouer avec cette
discipline grâce aux efforts
déployés.
Un imposant programme de
formation a été lancé en ce sens et
concerne tous les intervenants dans
la discipline du cyclisme.
«Des stages de formation pour
les entraîneurs, les commissaires
et les mécaniciens ont été organisés», affirme à l’APS le responsable de la formation à la Ligue de
cyclisme de Constantine, Hassan
Begag.
Soutenant que le chantier est
«énorme», le même responsable a
assuré que la formation constituait
l’«étape clé» pour rattraper un
retard de 21 ans et assurer la
relance de la petite reine.
De son côté, le président de la
Ligue locale de cyclisme Yacine
Lafana, a souligné que le grand
projet de la ligue était de former
«une équipe forte et compétitive»
pour représenter la wilaya de
Constantine et concurrencer les
équipes professionnelles. «Les services repensés et les missions redéfinies de la ligue de wilaya ont
permis de redonner plus de vitalité
et de dynamisme au cyclisme», a
soutenu le patron de la ligue,
ajoutant que l’organisation à
Constantine d’une étape du Grand
tour d’Algérie cycliste (GTAC) en
mars dernier ainsi que d’autres
compétitions et de courses avaient
contribué à redonner au cyclisme
un intérêt particulier.
Un avis amplement partagé par
le président de la Fédération algé-
rienne de cyclisme (FAC), Rachid
Fezouine qui a certifié à l’APS
que «la petite reine commençait
peu à peu à se repositionner sur
la scène sportive dans la ville des
Ponts».
Il a ajouté que la FAC oeuvrait
à accompagner cette relance en
organisant autant de compétitions
que possible, et ce avec l’association de partenaires et de sponsors
sportifs avec l’objectif d’équiper la
ligue de vélos et de moyens matériels essentiels et accorder aux
clubs de cyclisme des subventions
devant leur permettre de conforter
les étapes concrétisées dans l’évolution de cette discipline. Pour
Rachid Fezouine, l’organisation
récente (du 9 au 11 juillet) de la
compétition du «Brevet du
cycliste» (maîtrise du vélo sur un
parcours à obstacles dans une salle)
qui est une nouveauté dans ce sport
en Algérie, ainsi que le championnat national de cyclisme à
Constantine, sont autant d’événements en mesure d’appuyer la
relance de la petite reine dans cette
ville.
APS
Championnat d’Algérie de saut d’obstacles :
le cavalier Ali Boughrab de Blida vainqueur
LE CAVALIER Ali Boughrab
du club de Blida enfourchant
Baladin a été sacré champion
d’Algérie de saut d’obstacles, à
l’issue des épreuves individuelles
disputées samedi au Centre
équestre Colonel-Chabou de
l’Office des parcs et des loisirs de
la wilaya d’Alger (Caroubier).
«Ca n’a pas été facile, surtout
que la préparation de cette compétition s’est déroulée pendant le
mois sacré de Ramadhan, ce
qui m’a éreinté. Je crois que la
préparation a été finalement
à la hauteur, ce qui m’a permis
de m’imposer», a déclaré Ali
Boughrab à l’APS après sa victoire.
Ce dernier, avec 5 points de pénalité, a devancé au classement des
seniors Rédha Laïd montant Rif de
l’AS Sûreté nationale (9 points de
pénalité) et Brahim Mesrati sur
Ultra de Graan de Sonatrach qui a
comptabilisé 11 points de sanction.
Chez les juniors, Mondher
Boulsbiaât enfourchant Ramono de
l’Etoile équestre s’est adjugé le
titre national (2,57 pts), devant
Amine-Mustapha Mahi sur Talmi
di Fori du club de Mostaganem
d’équitation (4,79 pts) et Abdelmalek Azouaou montant Abe to
you Simily du club de Sonatrach
(6,35 pts). Quant aux cadets, le
titre est revenu pour la quatrième
fois de suite au cavalier Mondher
Mahi (14 ans) de Mostaganem sur
Kazan après avoir eu zéro point
comme pénalité. Vendredi, le club
équestre de Blida a été sacré champion d’Algérie de saut d’obstacles
par équipes seniors, devant l’AS
Sûreté Nationale et le club équestre
de Zéralda, rappelle-t-on.
Les épreuves du 48 e championnat d’Algérie de saut d’obstacles (cadets, juniors et seniors)
ont enregistré la participation d’environ 120 cavaliers représentant
22 clubs, à la mémoire du défunt
Mustapha Cheloufi, ancien président de la Fédération algérienne
d’équitation (FAE).
LES ATHLÈTES du GS
Pétroliers ont dominé les épreuves
du championnat national Open
d’athlétisme Tayeb-Meghazzi, clôturées samedi au complexe olympique Mohamed-Boudiaf (Alger),
en décrochant un total de
28 médailles (13 or, 6 argent,
9 bronze). Les Pétroliers qui se
sont adjugés 13 titres sur les 40 en
jeu, devancent au classement
général l’AS Sûreté nationale avec
10 médailles (5 or, 3 argent,
2 bronze), et l’ACSB Constantine
avec 4 médailles d’or.
La 3 e et dernière journée de
compétition, disputée samedi, a été
marquée par le sprinteur Sofiane
Bouheda (GS Pétroliers) qui a
battu le record d’Algérie du 200 m
avec un chrono de 20.53, améliorant de 10 centièmes l’ancien
record détenu par Malik Elouahla
(20.62) depuis 2004.
«Je pense que c’était la
meilleure course de la saison sur
200 m. J’ai tout donné pour réaliser cette performance et battre
un record vieux de 12 ans. C’est le
travail de toute une saison qui
porte enfin ses fruits, et cela grâce
au soutien de mon coach et de mes
supporters qui sont venus nombreux aujourd’hui», a déclaré
Bouheda à l’APS.
Marquée par des conditions climatiques difficiles avec de fortes
rafales de vent, la dernière journée
de compétition a également donné
lieu à une belle confrontation sur
400 m haies entre Abdelmalik
Lahoulou (GS Pétroliers) et
Miloud Rahmani (CSTOA El
Oued), où les deux qualifiés pour
les Jeux olympiques 2016 à Rio,
se sont départagés la victoire à la
photo finish.
Deuxième durant toute la
course, Lahoulou a réussi à revenir
sur Rahmani dans les derniers
50 m de la course, en plaçant une
accélération digne d’un sprinteur,
qui lui a permis de passer devant
sur la ligne d’arrivée. Au final les
deux coureurs sont descendus sous
la barre des 50 secondes, avec des
chronos de 49.89 pour Lahoulou et
49.92 pour Rahmani.
«Malgré des conditions de
course très difficiles avec un vent
de face qui nous a beaucoup gêné,
je suis très satisfait du chrono réalisé sachant que c’est la 7 e fois
cette saison que je descends sous
la barre des 50 secondes. C’est de
bonne augure à quelques jours des
JO-2016 où j’espère atteindre la
finale», a indiqué Lahoulou.
Les autres athlètes algériens
qualifiés aux Jeux olympiques se
sont également distingués lors de
cette dernière journée de compétition, avec notamment Kenza
Dahmani qui s’est imposée sur
5 000 m dames réalisant un chrono
de 16 :25.73 et Larbi Bouraada qui
a remporté les concours de saut à
la perche (4.90 m) et le javelot
(60.30 m).
L’édition de 2016 de l’Open a
aussi vu le retour de Zahra Bouras
sur 800 m qui s’est imposée avec
un temps de (2 :14.84), et l’infatigable Baya Rahouli qui a encore
une fois dominé le concours du
triple saut avec un saut à
12.86 m.
APS
19
S P O R T S
Lundi 18 juillet 2016
MESURES ET OBLIGATIONS DÉCIDÉES PAR LA LFP
Les stadiers supplétifs du service d’ordre
Autre obligation : programmation des rencontres à partir de 19h. Mais quid
des moyens de transport des supporters, et il s’agit souvent de la majorité,
ne résidant pas dans la périphérie du stade ?
Par
A. Lemili
ncore heureux que les
réunions du Conseil
d’administration de la
Ligue de football professionnel
(LFP) permettent de rendre
publiques désormais grâce à
internet dans des délais rapides
les décisions et mesures prises.
Ce qui a pour avantage d’éviter
leur altération, dénaturation par
la rumeur et parfois grâce ou à
cause, c’est selon, de fuites quasiment organisées. Que retenir
des mesures ou décisions prises
à l’issue de cette réunion ? Rien
que des obligations. Ce qui est
loin d’être négligeable pour une
discipline qui a besoin d’une
révolution en profondeur pour
retrouver un tant soit peu de
crédibilité.
La nécessité de stadiers au
cours d’un match est de nouveau
évoquée. Cette nécessité est
énergiquement rappelée avec
pour instruction le renforcement
de la sécurité dans les enceintes.
Or, nul n’ignore comment se fait
le choix des stadiers. Ces
derniers sont en général
«recrutés» par la direction du
club, pour ne pas dire par le
président en personne, dans le
giron des jeunes de son quartier
et/ou du lieu de domiciliation de
Photo : DR
E
la rencontre dans le but non pas
d’assurer le déroulement , autant
que faire se peut, du match à
partir du comportement du
public dans les gradins et les
tribunes mais eu égard à la
proximité qu’ont les stadiers
avec une grande partie des supporteurs plutôt pour «atténuer»
un potentiel et incontournable
mécontentement du public. Sauf
que le plus grave et là, par expérience, nous évoquons le sujet,
ces mêmes stadiers sont parfois à
l’origine de dérapages. Nombreux seraient les joueurs à
confirmer qu’ils ont été agressés
par des stadiers au moment où ils
rejoignaient les vestiaires, voire
lors de l’échauffement dans le
cas d’un changement en cours de
match.
Sous d’autres cieux, les
stadiers sont répartis de manière
stratégique, c’est-à-dire avec le
plus large spectre de vision en
demeurant dos au terrain, donc
face au public. Ce n’est pas le
cas dans le championnat national
où ils sont aux premières loges
pour suivre la rencontre de leur
club en... privilégiés. Autre
obligation : programmation des
rencontres à partir de 19h.
Certainement une bonne chose et
surtout une solution aux désagré-
ments causés à de tierces parties
qui n’ont rien à voir avec ce qui
se peut se passer à l’intérieur
d’un stade de football mais qui
n’échappent que rarement au
courroux de supporteurs furieux
après un match de leur équipe
dont le déroulement ou le
résultat auraient été loin de leurs
attentes. Mais en plus des
désagréments évoqués, quid des
moyens de transport des
personnes, et il s’agit malheureusement de la majorité, ne résidant pas dans la périphérie de
l’enceinte ? Nous en donnons
pour preuve ce qui se passe
régulièrement dans la ville de
Constantine quand le CSC y
évolue. Libérés à 21h les supporteurs éprouvent les plus grandes
difficultés à trouver un moyen
pour rentrer chez eux et du coup
ils optent pour une marche à pied
dont la distance la plus courte est
de trois kilomètres alors que la
plus éloignée peut aller jusqu’à
une vingtaine tels la ville
d’Ali-Mendjeli... une odyssée
avec tous les risques possibles
pour ces supporteurs et parfois
pour les automobilistes assez
souvent agressés par des individus irascibles qui considèrent
«anormal» que les conducteurs
ne répondent pas favorablement
à leurs sollicitations d’auto-stop.
A. L.
COUPE ARABE DES CLUBS :
Le tirage au sort des premiers tours fixé au 26 août
LE TIRAGE au sort des
premiers tours de la coupe arabe
des clubs de football aura lieu le
26 août prochain, a annoncé la
Commission d’organisation de
cette compétition qui refait son
apparition après trois années
d’absence et pour laquelle
19 pays ont déjà confirmé leur
participation.
La décision a été prise
samedi, à l’occasion d’une réunion de ladite commission à
Alger sous la présidence de
Mohamed Raouraoua, président
de la Fédération algérienne
de football (FAF), premier
vice-président de l’Union arabe
de football (UAFA) et patron de
la Commission des compétitions
de l’instance arabe.
Cette réunion à laquelle a
assisté le secrétaire général de
l’UAFA et le représentant de la
société «Sila», détentrice des
droits de cette compétition, a été
consacrée à plusieurs sujets, a
indiqué la FAF sur son site.
Ainsi, la finalisation des
textes réglementaires qui seront
soumis «immédiatement» au
Comité exécutif pour examen et
adoption a été discutée par les
présents, de même que la répartition des primes de participation
et le financement des voyages et
séjours des clubs. Le représentant algérien dans cette épreuve,
à savoir le NA Husseïn-dey,
finaliste malheureux de l’édition
2015-2016 de la Coupe
d’Algérie, sera qualifié d’office
au deuxième tour préliminaire
programmé pour novembre et
décembre prochains, grâce à la
première place arabe qu’occupe
l’Algérie au classement de la
Fédération internationale de
football (Fifa) du mois de juin
dernier.
La phase finale, dont le lieu
qui l’abritera n’a pas été
divulgué, est prévue pour août
2017 avec la participation des
huit formations (4 asiatiques et
4 africaines) issues du deuxième
tour, en plus du représentant du
pays hôte. Les neuf équipes
seront réparties sur trois groupes
de trois chacun.
Le premier de chaque poule
validera son billet pour les demifinales, auxquelles participera
aussi le meilleur deuxième des
trois groupes. Les Fédérations de
football arabes avaient jusqu’au
14 juillet pour communiquer les
noms de leurs représentants
(les champions ou vice-champions de l’exercice 2015-2016,
ainsi que les détenteurs des
Coupes nationales ou les
finalistes de l’édition 20152016.)
Les règlements et mode d’organisation de la compétition
seront publiés dès leur adoption
par le Comité exécutif de
l’UAFA fin juillet 2016.
Riyad Mahrez sur le point de quitter Leicester pour Arsenal
L’INTERNATIONAL
algérien, Riyad Mahrez, est sur le
point de quitter son club
Leicester City pour rejoindre un
autre club anglais, Arsenal, a
rapporté samedi le quotidien
britannique The Guardian.
Riyad Mahrez, meilleur
footballeur de la Premier league
2015-2016 et un des artisans du
sacre de champion d’Angleterre
de Leicester, aurait rejeté une
offre de son club et exprimé le
souhait de rejoindre une «grande
équipe». «L’international
algérien souhaite relever un
nouveau défi. Il a demandé à son
agent de lui trouver un nouveau
club», a écrit The Guardian.
Selon des médias à Londres,
le joueur de l’équipe nationale
algérienne est sur le point de
rejoindre le club anglais
d’Arsenal. La saison dernière,
Riyad Mahrez, lié à Leicester
depuis janvier 2014 par un
contrat jusqu’en 2019, a été
auteur de 17 buts et 11 passes
décisives en 37 matches de
championnat. Leicester a déjà
perdu son milieu de terrain,
N’golo Kanté qui vient de
rejoindre le club de Chelsea.
Son transfert a été négocié à
38 millions d’euros.
Le Guardian rappelle que
l’entraîneur de Leicester, Claudio
Ranieiri, a déclaré 24 heures plus
tôt, que Riyad Mahrez va rester à
Leicester avec lequel il est
«heureux», qu’il n’était pas «le
genre à dire, ‘’Coach, je veux
partir’’», et que «le coup sera
dur» en cas de départ après cet
optimisme. Il est également souligné que les négociations pour
un transfert de Riyad Mahrez
«étaient prévisibles» après
l’annonce, en mars dernier, de
son agent, Kamel Bengougam,
qu’à la fin de la saison son client
ambitionnait de rejoindre un
grand club européen. Il avait
déclaré aux médias qu’«à son âge
et avec ses performances, si l’occasion se présentait pour jouer
pour une grande équipe, on y
refléchira», estimant à 50% la
possibilité d’un départ de Leicester. En mai dernier, le milieu
de terrain offensif de l’équipe
nationale de football avait
affirmé que rien n’avait encore
été décidé à propos de son avenir
avec son club de Leicester City,
ouvrant la porte à un éventuel
départ. «Je suis en train de discuter avec Leicester mais aussi
avec d’autres clubs qui veulent
m’enrôler, mais jusqu’à présent
rien n’a encore été décidé»,
avait-il indiqué à l’APS.
CHAMPIONNAT ARABE
DE BADMINTON
(U15/U19) :
L’Algérie rafle
tous les titres
par équipes
LES ÉPREUVES par
équipes de la 5 e édition du
championnat arabe de
badminton des U15 et U19,
qui ont débuté vendredi, ont
vu la nette domination de la
sélection algérienne des deux
catégories d’âge (filles et
garçons) lesquelles ont raflé
toutes les médailles en
vermeil mises en jeu à l’issue
des finales disputées à la salle
Harcha-Hacène (Alger).
En finale des U19
(garçons), les Algériens se
sont imposés devant la
Jordanie (3-0), alors que la
médaille de bronze est
revenue à l’Irak.
Chez les filles de la
même catégorie d’âge, les
Algériennes ont remporté leur
finale aux dépens des
Jordaniennes (2-1). Le Liban
s’est contenté pour sa part de
la 3 e place synonyme d’une
médaille de bronze.
Chez les U15, les deux
sélections algériennes (filles
et garçons) ont également terminé à la 1re place en battant
les deux sélections d’Irak sur
le même score (3-0), alors
que la Jordanie a décroché les
deux médailles de bronze de
cette catégorie d’âge.
«Cette moisson dorée est
venue grâce à un dur labeur,
surtout que la Fédération
algérienne de badminton n’a
pas lésiné sur les moyens
pour assurer la meilleure préparation possible. Le niveau
de la compétition a été relevé
avec la présence du Bahreïn
et de la Jordanie issus du
continent asiatique qui
domine ce sport», a déclaré
l’entraîneur algérien des U19,
Mohamed-Idir Mahlous.
Et d’ajouter : «Nous avons
bien étudié le jeu de nos
adversaires et nous nous
sommes bien préparés pour
cet évènement, sachant que
nous nous sommes contentés
de la médaille de bronze lors
de la dernière édition. Je
remercie mes joueurs qui ont
fourni de gros efforts durant
le mois de Ramadhan en prévision de cette compétition».
L’entraîneur de la sélection féminine algérienne des
U19, Baya Nesrine a estimé
pour sa part à l’APS, que la
«compétition a été assez difficile avec la présence de la
Jordanie qui a été un coriace
concurrent pour notre équipe.
La médaille d’or est une
récompense méritée pour nos
joueuses qui ont durement
travaillé pour l’avoir».
Cinquante-sept badistes
(32 garçons et 25 filles)
participent à cette 5e édition
qui se poursuivra jusqu’à
mardi, représentant huit
nations : Algérie, Irak,
Jordanie, Bahreïn, Liban,
Mauritanie, Soudan et
Tunisie.
APS
M A G A Z I N E
Lundi 18 juillet 2016
Canada : Toronto approuve
trois sites d’injection supervisée
de drogues
PRÉVUS DANS LA NUIT DE DIMANCHE À LUNDI DE CAP CANAVERAL
SpaceX prête pour sa prochaine
mission de fret à l’ISS
Photo : DR
Au total SpaceX
a réussi cette
manœuvre à
quatre reprises
dont une fois sur
le sol et trois fois
sur une
plateforme
flottante dans
l’Atlantique
Par
Agence France presse
a société américaine
SpaceX est prête pour sa
prochaine mission cette
année de fret à la Station spatiale
internationale (ISS) avec le lancement de son vaisseau Dragon
prévu dans la nuit de dimanche à
lundi de Cap Canaveral en
Floride.
«Tout se déroule normalement et nous prévoyons
le feu vert pour le décollage
comme prévu» lundi à
0h45 (4h45 GMT), a indiqué
samedi Hans Koenigsmann, le
responsable technique de
SpaceX lors d’un point de presse
au Centre Spatial Kennedy.
Les prévisions météorologiques font état de 90% de
L
probabilités de conditions favorables au moment de la mise à
feu des moteurs du lanceur
Falcon9, a précisé Laura Godoy,
météorologue de la station de
l’US Air Force à Cap Canaveral.
SpaceX va également tenter,
après le lancement, de faire
atterrir le premier étage du
lanceur sur le sol à environ trois
kilomètres du pas de tir de Cap
Canaveral.
Hans Koenigsmann s’est
déclaré «plutôt optimiste» sur les
chances de réussite. Si cette tentative est couronnée de succès,
ce sera le deuxième atterrissage
sur la terre ferme pour le premier
étage de 70 mètres de hauteur.
La précédente tentative sur
une barge flottante le 16 juin
après le lancement réussi d’un
satellite, avait échoué. Au total
SpaceX a réussi cette manœuvre
à quatre reprises dont une fois
sur le sol et trois fois sur une
plateforme flottante dans
l’Atlantique.
Dragon qui doit arriver à
l’avant-poste orbital mercredi,
acheminera près de 2,2 tonnes de
fret, dont des approvisionnements pour les six membres
d’équipage et un adaptateur
qui permettra aux vaisseaux
commerciaux transportant des
astronautes dans le futur en
l’occurrence SpaceX et Boeing,
de s’amarrer à la Station.
Dragon apportera aussi
939 kilos d’échantillons et de
matériels pour des expériences
scientifiques en microgravité
dont pour la première fois un
séquenceur d’ADN qui sera testé
dans l’espace.
D’autres expériences chercheront à mieux comprendre les
effets de l’apesanteur sur le fonctionnement des cellules cardiaques, musculaires et osseuses.
Il s’agit pour SpaceX de sa
neuvième mission d’approvisionnement de l’ISS pour la
Nasa dans le cadre d’un contrat
de 1,6 milliard de dollars avec
l’agence spatiale. Ce sera également le deuxième vol de Dragon
vers la Station spatiale depuis
l’accident en juin 2015 provoqué
par l’explosion du lanceur peut
après le lancement.
AFP
Un séisme d’une magnitude de 5 a
frappé la préfecture japonaise
d’Ibaraki, dans la région de Kanto
(ouest), dimanche à 13h24 heure
locale, sans qu’une alerte au tsunami
n’ait été émise, a rapporté l’Agence
météorologique japonaise (JMA).
La secousse, qui mesurait 4 sur
l’échelle sismique japonaise culminant à
7, a vu son épicentre localisé dans la
préfecture d’Ibaraki qui borde l’océan
Pacifique, au nord-est de Tokyo, la
capitale du Japon.
Le tremblement de terre a été ressenti
au centre de Tokyo, sans qu’on ne
fasse état de dégâts dans l’immédiat,
selon les médias locaux.
Etats-Unis : les relations interraciales se dégradent
que nous devons rejeter le
désespoir. Je suis ici pour
insister sur le fait que nous ne
sommes pas aussi divisés qu’il y
paraît», a-t-il assuré.
AFP
Inde : de l’alcool frelaté fait
17 morts
Photo : DR
Hillary Clinton pour se charger
des relations interraciales. C’est
plus du double de ceux qui font
confiance pour ces questions à
son rival républicain Donald
Trump (26%), qui s’est forgé
une certaine réputation pendant
la campagne, grâce à une rhétorique basée sur la division
raciale. A la lumière des récents
pics de violence, le président
Barack Obama a de nombreuses
fois, appelé à l’unité. «Les failles
les plus profondes de notre
démocratie ont s oudain été
dévoilées, et peut-être même
élargies», a déclaré à Dallas le
président durant la commémoration en l’honneur des policiers
abattus. «Je suis ici pour dire
Un vaisseau cargo russe décolle pour la station
spatiale internationale
UNE FUSÉE russe transportant un vaisseau de fret non
habité a décollé hier pour la
station spatiale internationale
depuis le cosmodrome de
Baïkonour, au Kazakhstan, a
annoncé l’agence spatiale russe.
La capsule Soyouz transportant un vaisseau cargo Progress
MC-03 a décollé à 00h41, heure
de Moscou (21h41 GMT
samedi), a indiqué l’agence
Roscosmos sur son site internet.
Elle doit effectuer un voyage de
Le conseil municipal de Toronto, plus
grande ville du Canada, a annoncé
jeudi l’adoption d’un projet d’ouverture de trois sites d’injection supervisée de drogues.
Après Vancouver, qui avait ouvert en
2003 le premier centre de ce genre
dans le pays, et Montréal, qui se prépare à en ouvrir un, Toronto devient la
troisième ville canadienne à se doter
d’une structure destinée à encadrer la
toxicomanie. La Commission de la
santé publique de Toronto avait
approuvé l’installation de ces centres
en juin. Le conseil municipal a entériné
le projet lors d’un vote mardi, a
indiqué jeudi un porte-parole de la
mairie. Ces sites seront intégrés à trois
centres médicaux publics disposant
déjà de services aux toxicomanes,
selon les médias locaux. Pour que les
centres d’injection voient bel et bien le
jour, ces cliniques doivent maintenant
déposer un dossier auprès du gouvernement fédéral qui proscrit en principe
la consommation de drogues. Le
processus fédéral entourant l’ouverture d’un centre d’injection supervisée
comprend plusieurs procédures,
complexes et longues, afin de
répondre aux exigences du ministère
de la Santé.
Montréal a décidé en 2013 d’implanter
de tels centres qui devraient voir le
jour à l’hiver 2017, selon la direction
de la santé publique de la métropole
québécoise. Seuls deux sites d’injection
supervisée fonctionnent actuellement
au Canada, à Vancouver.
Séisme de magnitude 5 secoue
l’ouest du Japon, pas d’alerte
au tsunami (JMA)
SELON UNE MAJORITÉ D’AMÉRICAINS
UN SONDAGE publié
samedi, à la suite d’une série de
fusillades meurtrières à caractère
raciste, révèle que la majorité
des Américains pense que les
relations interraciales se dégradent aux Etats-Unis. L’enquête
commandée par le quotidien
Washington Post et la chaîne
ABC News a relevé que 63% des
Américains pensent que les relations interraciales sont «généralement mauvaises».
Au printemps, ils n’étaient
que 48% dans ce cas, selon un
sondage du centre de recherche
Pew Research. Ce malaise
national autour du racisme fait
suite à la fusillade début juillet
opérée par un tireur embusqué
noir prenant pour cible des policiers blancs à Dallas au Texas,
fusillade advenue la même
semaine où deux Noirs (à Baton
Rouge en Louisiane et St Paul au
Minnesota) sont morts sous les
balles de la police.
Une écrasante majorité
d’Américains (83%) estime
même que le prochain président
des Etats-Unis, élu en novembre,
doit avoir comme priorité
«majeure» l’amélioration des
relations entre les races, toujours
selon ce sondage. Et 58% des
1 003 personnes interrogées font
confiance à la candidate démocrate à l’élection présidentielle
21
deux jours pour rejoindre l’ISS,
soit à 3h22 heure de Moscou
(00h22 GMT) mardi, a-t-on précisé. Le vaisseau transporte plus
de 2,4 tonnes de carburant, air,
oxygène, nourriture et de
matériel pour l’équipage du
laboratoire spatial.
La société américaine SpaceX
doit également lancer de Floride,
dans la nuit de dimanche à lundi,
son vaisseau non habité Dragon.
Il transportera notamment des
provisions et des matériels
d’expériences scientifiques ainsi
que le premier de deux adaptateurs prévus pour permettre aux
vaisseaux commerciaux Boeing
et SpaceX de s’amarrer à l’ISS.
La station spatiale est actuellement habitée par Kathleen
Rubins et Jeff Williams de la
Nasa, Takuya Onishi de l’agence
spatiale japonaise et les Russes
Oleg Skripochka, Alexey
Ovchinin et Anatoly Ivanishin.
APS
Dix-sept ouvriers sont morts et une
dizaine d’autres est dans un état
critique après avoir bu de l’alcool
frelaté dans le nord de l’Inde, a indiqué
hier la police de l’Etat d’Uttar Pradesh.
La police a expliqué que les victimes
avaient bu cet alcool fait maison
vendredi soir et s’étaient mises peu
après à vomir, à avoir des troubles de
la vision et de violentes douleurs à
l’estomac.
«Dix-sept personnes sont mortes
et 12 autres environ sont toujours
hospitalisées dans un état très grave», a
déclaré un policier cité par l’AFP.
Un homme soupçonné de leur avoir
vendu l’alcool en question a été arrêté
et est poursuivi pour homicide.
«Le vendeur a de toute évidence mélangé
un produit chimique quelconque à sa
dernière fournée. La police enquête»,
a-t-il ajouté.
Des centaines d’Indiens pauvres
meurent chaque année après avoir
consommé de l’alcool frelaté bon
marché.
Plus de 100 personnes étaient mortes
à Bombay l’année dernière après avoir
bu de l’alcool fait maison dans un
bidonville.
www.latribunedz.com
LA RENCONTRE SE TIENT À TUNIS SOUS L’ÉGIDE DE L’ONU
Lundi 18 juillet 2016
MÉTÉO
Les Libyens discutent de la création
d’une armée unifiée
Centre Max. 31° ensoleillé
Min 16°
Ouest
Max. 30°
ensoleillé
Min 17°
Est
Max. 35°
ensoleillé
Min 12
Sud
Max. 40°
ensoleillé
Min 24°
Par
Algérie presse service
es discussions, notamment
autour de la formation
d’une armée libyenne
unifiée, se tiennent à Tunis sous
l’égide de l’ONU regroupant des
membres du dialogue politique
inter-libyen, dont est issu le
gouvernement d’union (GNA),
qui doivent discuter également
des entraves à la mise en œuvre
de l’accord politique en Libye.
D’après le représentant spécial du
Secrétaire général de l’ONU et
chef de Mission d’appui des
Nations-unies en Libye (Manul),
Martin Kobler, le Conseil
présidentiel se réunira encore
aujourd’hui et demain, toujours
à Tunis, avec «les parties
sécuritaires influentes» en Libye
(pas identifiées jusque-là),
pour évoquer la formation
d’une armée unifiée. Autrement
dit, explique Kobler, «une
architecture sécuritaire intérimaire
inclusive» pour éviter les hostilités
entre les acteurs libyens impliqués
dans la lutte contre l’organisation
terroriste Etat islamique (EI).
«Tous les problèmes de la Libye
aujourd’hui sont liés à la situation
sécuritaire [...]. Et la seule issue,
c’est une armée libyenne unifiée
sous le commandement du Conseil
présidentiel» du GNA, a déclaré à
la presse M. Kobler. «La Libye ne
peut être unifiée alors qu’elle
compte plusieurs armées», a-t-il
ajouté.
Au seuil de son deuxième mois
d’existence, le Conseil présidentiel
du GNA dirigé par Fayez al Sarraj,
a réussi à convaincre «deux importantes milices», jusqu’alors loyales
au général controversé Khalifa
Haftar, de rallier les forces du
GNA. Mais l’objectif de l’émissaire de l’ONU est désormais de
convaincre Haftar de faire de
même. «Je veux rencontrer le
général Haftar, voir sa position et
la comprendre. Je le contacte
toutes les semaines pour fixer un
rendez-vous, mais il n’a jusqu’ici
pas accepté de me rencontrer»,
dira-t-il. M. Kobler avait annoncé
début juillet le début d’une
nouvelle phase de la mise en œuvre
D
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fedjr...........03.57
Echourouk ...05.29
Dohr...........12.54
Assar ..........16.45
Maghreb ....20.09
Icha ............21.45
Photo : DR
„ Attaque de Nice : une 4e victime algérienne identifiée
de l’accord politique en Libye, qui
consiste notamment en la rédaction
d’une nouvelle Constitution et l’organisation de nouvelles élections
en vertu de l’accord politique
en Libye, signé en décembre
2015. Après la formation d’un
gouvernement d’union, clause clé
de l’accord, les parties libyennes
engagées dans les négociations
inter-libyennes doivent s’attaquer à
une nouvelle phase à même de
faire progresser la mise en œuvre
de l’accord et l’installation des institutions de l’Etat. Avec l’appui
notamment de la Manul dont le
mandat a été prolongé récemment
de six mois, l’Union africaine
(UA), l’Union européenne (UE) et
la Ligue arabe, les acteurs libyens
vont se pencher sur la rédaction
d’une nouvelle Constitution et
l’organisation d’un référendum. Il
sera question, a déclaré Bachir
Abou al-Kacem, membre de la
Commission constitutive pour
l’élaboration d’une nouvelle
Constitution, au cours de la réunion
en cours à Tunis, de soumettre aux
membres du dialogue la nouvelle
version de la Loi fondamentale.
Une copie a été déjà remise au
Parlement et la Commission
supérieure électorale. Une commission chargée de préparer la loi référendaire a été créée et devra se
réunir pour la première fois le
27 juillet prochain. Outre les
progrès sur le plan sécuritaire, le
GNA compte à son actif plusieurs
succès à la fois politiques et économiques, le denier en date est lié la
fusion du Fonds souverain libyen à
Tripoli et son rival basé dans l’Est.
Début juillet, c’étaient la compagnie nationale de pétrole (NOC) et
sa rivale basée dans l’Est libyen
qui avaient annoncé leur réunification, mettant fin à deux ans de division au sein de cette institution qui
gère la principale source de revenu
du pays. Néanmoins, le GNA, soutenu par l’ONU et la communauté
internationale, peine depuis son
installation, le 30 mars à Tripoli, à
stabiliser un pays profondément
divisé où l’EI est implanté. Issu
d’un accord inter-libyen parrainé
par l’ONU, le GNA s’est installé
lundi dernier dans des locaux
officiels dans le centre de la capitale Tripoli, mais peine encore à
asseoir son pouvoir à l’échelle
de tout le pays et à appliquer
son agenda gouvernemental,
notamment en raison de l’opposition d’une autorité politique
rivale basée dans l’est du pays,
(Tobrouk). L’arrivée du GNA avait
ravivé les espoirs d’une sortie de la
crise politique, sécuritaire et économique dans laquelle est plongée
la Libye, livrée aux milices armées
et meurtrie par les violences depuis
2011.
APS
Concessionnaires automobile : une dizaine
de projets d’investissement proposés
Suite de la page 1
L’activité de concessionnaire «n’est pas
uniquement d’acheter et de vendre des véhicules, mais
d’intégrer la construction mécanique d’une manière
générale dans notre pays», ajoutera le ministre.
Toutefois, pour l’heure ils ne sont qu’une dizaine
sur un total de 80 de concessionnaires à avoir fait le
pas exigé vers la production. Ainsi, l’écrasante majorité ne s’est pas encore manifestée alors que l’article
52 de la loi de Finances 2014 est sans appel et stipule
que tout concessionnaire automobile est tenu de
mettre en place, dans un délai maximum de trois ans, à
compter de la date de publication de la LF 2014, une
activité industrielle, semi-industrielle ou toute autre
activité ayant un lien avec le secteur automobile.
Autrement, il se verrait retirer son agrément. Les
concessionnaires ont, évidemment, ruer dans les brancards, mais le gouvernement n’a pas reculé d’un iota.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’a d’ailleurs
clairement signifié lors de son récent déplacement à
Tiaret en réitérant la nécessité faite concessionnaires,
tant nationaux qu’étrangers activant en Algérie, de se
plier à la loi. Le rappel à l’ordre du Premier ministre
sera suivi une semaine plus tard d’une note qu’a
adressé le ministre de l’Industrie qui, après avoir
adressé, le 29 juin dernier, aux concessionnaires
automobiles pour leur rappeler l’obligation de se
conformer aux dispositions de la LF-2014. Et
mercredi dernier, M. Bouchouareb est revenu à la
charge pour affirmer que le délai arrêté à début 2017
et accordé aux concessionnaires automobiles pour
créer une activité industrielle ne sera pas prorogé.
Concernant le projet de l’usine Peugeot-Algérie, le
ministre dira que le rôle du gouvernement était de
«rapprocher les avis des trois partenaires» concernés
par ce projet, précisant que «la phase la plus compliquée a été dépassée». Quant au projet Volkswagen,
M. Bouchouareb se contentera de réaffirmer qu’il était
en cours, sans donner plus de détails ou précisions.
R. E.
Une quatrième victime algérienne de l’attaque terroriste perpétrée jeudi soir dernier à Nice (France)
a été identifiée, a annoncé, hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «Nous avons le
regret d’annoncer le décès d’une quatrième victime algérienne dans l’attaque terroriste de Nice. Il s’agit de
Mme Aldjia Bouilfane épouse Bouzaouit, née le 30 juin 1974 à Ouled Belkheir (Sétif), mère de quatre
enfants», a indiqué Abdelaziz Benali Cherif dans une déclaration à l’APS. Il a ajouté qu’«une autre
citoyenne algérienne, née à Nice, exerçant en qualité d’avocate, est portée disparue», ajoutant que «les
deux ressortissantes sont immatriculées auprès du consulat d’Algérie à Nice». «Les formalités de
rapatriement en Algérie de la dépouille de Mme Aldjia Bouilfane sont engagées par nos services consulaires en
coordination avec sa famille», a-t-il précisé. «Le bilan provisoire des victimes algériennes tombées dans
cette abominable attaque terroriste s’élève désormais à quatre», a relevé le porte-parole, ajoutant que
«dix-sept corps qui n’ont pas encore été identifiés, devraient l’être à partir de mardi 19 juillet selon les
autorités françaises».
„ Tipasa : journées d’échange culturel et touristique au profit
de 400 étudiants du Sud
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique organise des journées
d’échange culturel et touristique au profit de 400 étudiants du sud du pays à la Résidence universitaire
2000 lits de Tipasa, dans le cadre des activités culturelles, artistiques et de loisirs au profit des
étudiants, a indiqué hier un communiqué du ministère. Cette activité, qui s’étalera jusqu’au 20 juillet
en cours, prévoit des ateliers de formation sur l’organisation de sorties culturelles et touristiques et les
arts plastiques, des stages pratiques de troupes théâtrales et une formation des entraîneurs et arbitres
en jeu d’échec, tennis de table et le badminton.
„ Ghardaïa : 74 microentreprises financées par l’Ansej depuis janvier
Pas moins de 74 projets de microentreprises de jeunes on été financés à Ghardaïa, durant le premier
semestre 2016, dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes
(Ansej), pour un total de plus de 341 millions DA, a-t-on appris auprès de la direction de l’agence
locale de cet organisme. Ces microentreprises, qui œuvrent dans différents secteurs et ont généré
quelque 178 emplois permanents, sont réparties sur l’ensemble des localités de la wilaya de Ghardaïa,
a fait savoir le responsable de l’agence, précisant que la majorité d’entre-elles activent dans le secteur
de l’agriculture, de l’artisanat et des services. Selon le bilan de l’antenne locale de l’Ansej, treize de ces
microentreprises sont créées par des femmes et ont généré une trentaine d’emplois dans le secteur
de l’artisanat et services. Vingt et une de ces microentreprises ont été créées dans le secteur de
l’artisanat, 20 autres dans celui de l’agriculture ,18 dans les services,13 dans l’industrie et deux dans le
secteur du bâtiment et des travaux publics, a-t-on fait savoir. Depuis la mise en place du dispositif de
soutien à l’emploi de jeunes, plus de 46 000 microentreprises ont été financées dans la wilaya de
Ghardaïa et ont généré plus de 11 700 emplois.
„ Un fusil de chasse et 3 500 cartouches récupérés à Tébessa
Un fusil de chasse, 3 500 cartouches et 40 kilogrammes de poudre noire ont été récupérés hier à
Tébessa par un détachement combiné de l’Armée nationale populaire (ANP), indique le ministère de
la Défense nationale dans un communiqué. «Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée, un
détachement combiné de l’Armée nationale populaire a récupéré, le 17 juillet 2016 à Tébessa (5e Région
militaire) un fusil de chasse, 3 500 cartouches, 40 kilogrammes de poudre noire», précise le MDN. A
Tlemcen (2e RM) des éléments des Gardes-frontières ont saisi «180,5 kilogrammes de kif traité et
5 100 litres de carburant», ajoute la même source, indiquant que des détachements de l’ANP ont
intercepté à Biskra et El Oued (4e RM) «un camion, un véhicule utilitaire, 780 litres de carburant et
3 348 unités de différentes boissons». Par ailleurs et à Tamanrasset, In Salah (6e RM) et Tlemcen, «des
éléments de la Gendarmerie nationale ont arrêté 88 immigrants clandestins».
„ Accidents de la circulation : 11 morts et 37 blessés en 24 heures
Onze personnes ont été tuées et 37 autres blessées dans 10 accidents de la circulation survenus au
cours des dernières 24 heures dans les différentes régions du pays, selon un bilan rendu public par les
services de la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré au niveau de la wilaya de Batna
avec trois morts et cinq blessés suite à deux accidents de la circulation, dont le plus tragique a causé le
décès de deux personnes et trois blessées suite à une collision entre un camion et un véhicule léger,
survenue sur la RN 78 dans la commune de Guigba, précise la même source.
Bouteflika exprime à Erdogan la condamnation par l’Algérie
du coup de force en Turquie
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a exprimé, hier, dans un message
adressé au président turc, Recep Tayyip Erdogan, la condamnation par l’Algérie de la
tentative de coup d’Etat en Turquie «qui viole l’ordre constitutionnel établi et qui est de
nature à porter une grave atteinte à la paix et à la stabilité de votre grand pays ainsi qu’à
celles de la région et à l’échelle internationale». «C’est avec un grand soulagement que j’ai
accueilli le dénouement de la crise sécuritaire que vient de connaître votre pays frère, et ce,
grâce à la mobilisation de ses forces vives rassemblées autour de votre personne», a écrit le
chef de l’Etat. «En cette épreuve difficile, je voudrais vous présenter, Monsieur le Président,
mes vives condoléances pour les pertes de vies des hommes et des femmes qui se sont
sacrifiés pour la défense de la démocratie et des institutions de la République. Le peuple turc,
son gouvernement et vous-même personnellement pouvez compter sur la solidarité et le
soutien de l’Algérie en ces douloureuses circonstances», a ajouté M. Bouteflika qui
renouvellera son soutien et sa solidarité à M. Erdogan et au peuple turque.