sommaire - Communauté de Communes des Collines du Léman

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sommaire - Communauté de Communes des Collines du Léman
SOMMAIRE
Petite présentation de la littérature africaine…………………………………….p.2
Carte d’Afrique : langues officielles………………………………………………..p.3
Livres d’auteurs africains, par pays d’origine…………………………………….p.4
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Afrique du Sud……………. p.4
Angola……………………... p.7
Cameroun………………… p.8
Congo……………………… p.9
Côte d’Ivoire……………… p.10
Djibouti……………………... p.11
Gabon……………………… p.12
Ghana……………………… p.12
Guinée……………………... p.12
Mali…………………………. p.13
Mozambique……………… p.14
Nigéria……………………… p.15
Sénégal……………………..p.16
Somalie…………………….. p.18
Soudan…………………….. p.19
Tanzanie…………………… p.19
Tchad………………………. p.20
Togo………………………… p.20
Zimbabwe…………………. p.21
« L’Afrique vue d’ailleurs »…………………………………………………………… p.22
Quelques ouvrages sur l’Afrique…………………………………………………… p.24
Partageons !........................................................................................................ p.25
Cette bibliographie est une sélection non-exhaustive et subjective de
documents se trouvant sur votre réseau de bibliothèques et pouvant être
demandés à Savoie-Biblio. N’hésitez pas à en emprunter et à en réserver.
Très bonne lecture !
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Un petit peu d’histoire !
L’Afrique est un grand continent, soumis à des modifications incessantes et à des
guerres. Il existe entre 1000 et 2000 langues africaines. Les plus reconnues officiellement
sont : l’afrikaans, le français, l’anglais, le portugais, l’arabe et le swahili.
La littérature africaine est relativement jeune. C’est d’abord une civilisation de
l’oralité qui a transmis la mémoire.
Les écrivains d’Afrique écrivent le plus souvent dans la langue des colonisateurs. Les
jeunes écrivains se posent justement la question par rapport à la langue. Pour qui
écrivent-ils ? Souvent très peu pour leur population.
La littérature orale est très riche, la traduction est difficile. La colonisation a malgré tout
permis de transmettre l’alphabet latin et d’aller des langues parlées vers les langues
écrites.
Une douzaine d’auteurs africains seraient publiés par an sur le continent, contre une
centaine en France….
Quelques écrivains africains écrivent dans leur langue et traduisent ensuite mais nous
n’avons pas de véritable littérature en langue africaine. Et la plupart des écrivains
africains vivent en dehors de leur continent et ne sont en général pas lus dans leur pays.
Ces écrivains parlent donc la plupart du temps de leur pays, de leur culture mais
aussi des problèmes liés à la politique.
De la négritude à la migritude :
Après la Seconde Guerre Mondiale est née la négritude, terme employé par Aimé
Césaire. Il s’agit d’un courant littéraire et politique qui revendique l’identité noire et sa
culture.
Dans les années 70 apparait une littérature féminine autonome. Le roman
épistolaire de Mariama Bâ, Une si longue lettre, publié en 1979, en fut le coup d’envoi
spectaculaire.
A partir des années 80, on assiste à l’éclosion d’un genre nouveau pour la
littérature africaine, le roman policier (Achille Ngoye). En même temps, une littérature
jeunesse commence à se développer et connait un deuxième élan à la fin des années
90. Très riche, la littérature orale africaine nourrit grandement la littérature écrite pour la
jeunesse, mais l’édition propose également livres d’images, romans, poèmes,
documentaires, bandes dessinées…
En ce début du XXIe siècle, c’est le mouvement de la « migritude », un néologisme
qui combine négritude et émigration, qui caractérise cette littérature. Les nouvelles
générations d’écrivains ont en commun l’expérience de l’immigration : par exemple,
Fatou Diome (La Préférence nationale), Alain Mabanckou (Bleu-blanc-rouge), Sami
Tchak (Place des Fêtes), Calixthe Beyala (Le petit prince de Belleville). Mais ils restent
aussi profondément attachés à leur pays d’origine.
Aujourd’hui, une notion de littérature-monde apparaît. Des écrivains refusent
d’être enfermés soit dans des littératures nationales soit dans la francophonie, soit dans
un régionalisme marginalisant, soit dans un vague entre-deux inconfortable.
Littérature-monde aussi parce que les littératures africaines sont multiples et diverses et
qu’elles s’évertuent comme les autres littératures à dire le monde.
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Les langues officielles
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Livres d’auteurs africains
Afrique du Sud
André Brink, 1935Né dans une famille afrikaner descendant de colons boers, arrivé en Afrique depuis trois
siècles, André Brink effectue une partie de ses études supérieures en France où il rencontre
pour la première fois des étudiants noirs traités sur un pied d'égalité sociale avec les autres
étudiants. Il prend alors conscience des effets néfastes de l'apartheid sur ses concitoyens
noirs. De langue afrikaans et anglaise. Auteur de nombreux ouvrages, il est professeur
d'anglais à l'Université du Cap depuis 1991
Une Saison blanche et sèche ; LGF, 1992 (1980)
Prix Médicis étranger 1980 et prix Martin Luther King, Une saison blanche et sèche est le
quatrième roman d’André Brink. Interdit dès sa parution en Afrique du Sud en 1979, puis
traduit dans une dizaine de pays et adapté au cinéma en 1989, ce roman est l’œuvre la
plus engagée et la plus marquante dans l’histoire de la lutte contre l’apartheid du
romancier. Reportage riche en couleurs et en symboles, celui-ci nous dépeint à travers la
mise en scène des tribulations de son personnage principal Ben Du Toit, la société sudafricaine des années 70 ; une société des plus injuste, raciste et diffamatoire. Le lecteur
découvre les réalités profondes entourant l’apartheid. L’ami auquel Ben Du Toit a confié ses
notes afin qu’il les rédige, se charge de la narration. Il interprète, narre, détaille et
commente comme s’il s’agissait de sa propre histoire. La mise en scène d’un jeune Afrikaner
aux prises avec un système qu’il cautionne par ignorance et naïveté mais qu’il découvre au
fil des évènements révèle la prise de conscience progressive d’une minorité Blanche, des
atrocités commises par le régime ségrégationniste de Pretoria de l’époque. Ainsi, André
Brink nous dépeint une bataille, celle d’un homme qui, contre toute attente et en dépit des
avertissements qui lui sont adressés, décide de s’élever contre un Etat policier pour faire
régner la justice dans un pays où l’homme noir est malheureux.
John Maxwell Coetzee, 1940Né au Cap dans une famille boer. L’anglais est sa langue maternelle. Il réside actuellement
en Australie. Il est l'auteur de deux récits autobiographiques, d’un volume de nouvelles, de
dix romans traduits dans 25 langues et abondamment primés, ainsi que de plusieurs recueils
d’essais. Deux de ses romans, Michael K, sa vie, son temps (prix Fémina étranger) et
Disgrâce, ont été couronnés par le prestigieux Booker Prize. Il a reçu le prix Nobel de
littérature en 2003. Disgrâce a été adapté au cinéma en 2010.
L’été de la vie ; Seuil, 2010
Après Scènes de la vie d'un jeune garçon et Vers l'âge d'homme, voici le troisième volet de
l'entreprise autobiographique de Coetzee : il a atteint la trentaine et, de retour au pays
natal, partage avec son père vieillissant une maison délabrée dans la banlieue du Cap.
Autobiographie fictive puisque l'auteur confie la tâche d'un portrait posthume à un jeune
universitaire anglais qui recueille les témoignages de quatre femmes et d'un collègue qui
auraient compté pour l'écrivain en gestation dans les années 1970. Ce quintette de voix
laisse entrevoir un homme maladroit, mal à l'aise, brebis galeuse de la famille afrikaner qui
peine à ouvrir son cœur. La femme adultère, la danseuse brésilienne, la cousine chérie,
l'universitaire et la maîtresse française s'accordent à faire de lui un amant sans chaleur, un
amoureux indésirable, un enseignant sans charisme.
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Ces entretiens sont encadrés de notes et fragments extraits de carnets où l'écrivain
s'interroge et se cherche. Dans ce récit où se mêlent le comique et le ridicule, la mélancolie
et le désespoir, Coetzee se livre avec prudence et dévoile peu à peu un cœur en
souffrance sous la cuirasse. Il invite une nouvelle fois le lecteur à une superbe méditation sur
la condition humaine.
Damon Galgut, 1963Né à Pretoria. Écrivain précoce, il signe son premier roman à l'âge de dix-sept ans. A Sinless
Season sera suivi d'un recueil de nouvelles en 1989. Il a reçu en 1991 le CNA Literary Award
pour son deuxième roman, The Beautiful Screaming of Pigs. Depuis, il a publié plusieurs
romans.
L’imposteur ; éd. De l’Olivier, 2010
Un docteur irréprochable ; éd. de l’Olivier, 2005
Damon Galgut imagine un hôpital perdu au fin fond de la campagne, dans ce qui
s'appelait un « Homeland », c'est à dire, selon la définition habituellement admise, un de ces
«territoires pauvres et sous-développés que le gouvernement de l'Apartheid avait réservés à
"l'autodétermination" de ses différentes "nations" noires».
Cet établissement n'a d'hôpital que le nom. Très peu de matériel. Tout a été volé, saccagé.
Peu de personnel. Laurence Waters a choisi de venir là, pour effectuer son année de service
social, une obligation à laquelle doit se soumettre tout jeune médecin après avoir obtenu
son diplôme. Ce qu'il découvre l'effare. On devine qu'il est dans cet hôpital, comme Galgut
dans son pays. Stupéfait de constater que des années après la fin officielle de l'Apartheid,
les vieilles frontières persistent sous les apparences paisibles du politiquement correct. Tout le
monde se moque que les malades meurent ici, puisque ce sont des noirs très pauvres, ou
pire encore, des fuyards venus du pays voisin. Ils arrivent affamés, déshydratés, les pieds en
sang, avec pour seul espoir, celui des clandestins. Laurence trouve encore la preuve de cet
archaïsme dans les relations que certains entretiennent avec les autochtones. Austère et
sans concession.
Nadine Gordimer, 1923Issue d'une famille bourgeoise, de père juif et de mère anglaise, elle fut élevée dans la
religion chrétienne, et elle grandit dans l'environnement privilégié de la communauté
anglophone blanche, mais n'en demeure pas moins sensible aux inégalités raciales et aux
problèmes sociopolitiques de son pays. Elle rédigea sa première nouvelle à l'âge de neuf
ans, nouvelle inspirée par la fouille par la police de la chambre de sa domestique noire.
C'est par le biais de l'écriture qu'elle choisit de s'engager peu à peu contre le système de
l'apartheid. Elle fut proche de l'ANC de Nelson Mandela. L'essentiel de son œuvre, de
facture classique, en témoigne largement aujourd'hui et la lecture de ses écrits enseigne
une douloureuse page d'Histoire. Cependant, sa talentueuse célébration des paysages sudafricains et son amour pour cette terre 'odorante et colorée' -qu'elle n'a pas quittéeajoutent humanité et chaleur à ses écrits. Elle a reçu le prix Nobel de littérature en 1991
Histoire de mon fils ; éd. Bourgois, 1992
Personne pour m’accompagner ; Plon, 1996
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Ceux de July ; Albin Michel, 1992 (1983)
Nadine Gordimer inverse les rôles. Les noirs prennent le pouvoir et les blancs sont obligés de
se cacher ou de fuir. Les Smales, une famille blanche et bourgeoise de cette Afrique du Sud
imaginaire, se réfugient dans le village de July, leur fidèle domestique, en attendant que les
choses se calment ou reviennent à la normale. Commence alors pour eux, un
apprentissage difficile de la différence, de la pauvreté, de la dépendance, de la peur et de
la soumission aussi.
Nadine Gordimer est impitoyable avec ses personnages. Elle les déshabille progressivement
jusqu’à la nudité totale. Les Smales ne peuvent plus échapper à une lucidité difficilement
supportable sur leur passé, l’apartheid, leurs idées progressistes. Nadine Gordimer explore
avec une intelligence rare l’ambigüité des rapports entre les noirs, les blancs, le riche et le
pauvre, le domestique et le maître. On ressent la tension de cette situation au final
désespérante.
Bessie Head, 1937-1986
Ecrivain de langue anglaise, née à Pietermaritzburg, décédée en 1986 au Botswana. Née
d'un couple illégitime (mère blanche et père noir) dans un asile psychiatrique où sa mère
avait été internée, elle quitte en 1964 l'Afrique du Sud pour le Bechuanaland, où elle sera
institutrice jusqu'à sa mort subite à 49 ans. La vie et l'œuvre de la métisse Bessie Head
illustrent la douleur de la marginalisation mais aussi la fécondité des interférences culturelles.
La femme qui collectionnait des trésors et autres récits ; éd Zoé, 1994
Nouvelles
Recueil de nouvelles sur la vie rurale au Botswana. Il raconte le jeu des forces qui dominent
la vie des gens simples dans les villages. Bessie Head entre dans les pensées et les
motivations qui les poussent à agir pour ou contre les normes de leur groupe. Avec subtilité,
le titre du recueil transmet un message : la femme qui collectionnait des trésors a assassiné
son mari qui se livrait à la débauche. L'assassinat était le seul moyen pour elle de
revendiquer sa dignité d'être humain. Elle est conduite en prison, mais avec tous les trésors
qu'elle a collectionnés : l'amitié, le respect, la gentillesse.
Roger Smith, 1960Né à Johannesburg, producteur, réalisateur, auteur de scénarios et de romans policiers. Ecrit
en anglais. Roger Smith vit au Cap.
Mélanges de sangs ; Calmann-Lévy, 2011
Roman policier
C’est dans une atmosphère moite et sordide que débute cette histoire. Dès les premières
pages le lecteur ressent l’état d’insécurité permanente dans lequel évolue le personnage
principal, Jack Burn, ex-marine américain. Rien ne nous rassure, même le héros inquiète. Sa
brutalité effraie un peu et lorsqu’il abat les voyous minables venus menacer sa famille, sa
légitimité n’a alors rien d’immédiat et ne le rend pas particulièrement attachant. Le lecteur
est méfiant et le restera jusqu’à la dernière page. A l’issue de ce meurtre, se dévoilent
d’autres personnages tout aussi insaisissables. Le témoin de ces meurtres, Benny Mongrel,
ancien taulard, Rudi Barnard, le flic véreux, immonde, complètement illuminé et sans état
d’âme, écœurant au plus haut point. Ou encore, dans les bas-fonds du ghetto, Carmen
Fortune, camée au « tik », complètement paumée et abîmée. Tous ces personnages liés les
uns aux autres par une violence meurtrière et sans appel, évoluent en enfer et n’ont aucun
espoir de rédemption. Alors, lorsque surgit d’ailleurs, comme un second rôle, l’inspecteur
Disaster Zondi de la police des polices, on respire un peu ; mais son implication toute relative
ne suffira pas à juguler tout le désordre et toute la violence qui règnent au Cap ni ramener
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un peu d’ordre moral dans une société sans repères où les inégalités sèment le désespoir, où
le pouvoir ne fait plus face, vaincu, gangréné par la corruption, où l’Apartheid a laissé des
blessures douloureuses toujours vives, ineffaçables. Un premier roman remarquable,
récompensé d’ailleurs par le « Deutschen Krimi Preis ».
Ivan Vladislavic, 1957Né à Pretoria, Ivan Vladislavic est nouvelliste et romancier de langue anglaise. Il a participé
activement à la célèbre revue d'art et de littérature Staffrider dont il a publié avec Andries
Oliphant une anthologie en 1988. Il est également éditeur et a reçu le prix du Sunday Times
et le prix Warwick.
La vue éclatée ; éd. Zoé, 2007
Les limites de Johannesbourg dérivent au loin, glissent par-dessus des crêtes et des vallées
intouchées, s'arrêtent un instant dans des abris précaires puis se remettent en route. À la
marge, là où la ville se fond provisoirement dans le veld, se développent des
environnements nouveaux que personne n'aurait pu imaginer.
Dans l'Afrique du Sud d'Ivan Vladislavic, tout est en reconstruction, des bâtiments pour les
petits revenus aux lotissements de luxe sécurisés. Il en est de même des relations sociales :
tout est à réinventer. La ségrégation d'autrefois a bel et bien disparu, mais il reste un rapport
malaisé entre les différentes populations qui composent le pays. Quatre histoires se
déroulent, liées par leur décor, la périphérie de Johannesbourg, qui devient ainsi le
personnage principal de ce roman, tout en laissant aux protagonistes de chair assez
d'espace pour se débattre dans les tourments de l'amour, de l'incertitude et de la création.
Malgré des thèmes pessimistes, la fantaisie ludique, la verve satirique et la drôlerie de
Vladislavic emportent le lecteur.
Angola
José Eduardo Agualusa, 1960José Eduardo Agualusa, né à Huambo, est un écrivain et journaliste. Il vit entre l'Angola, le
Brésil et le Portugal. Ses livres ont été traduits dans plus de 20 langues, dont cinq traduits et
publiés en français. Début 2009 il fut invité en résidence d'auteur par la ville d'Amsterdam.
C'est ici que naquit son roman Barroco tropical. A écrit des pièces de théâtre avec Mia
Couto.
Le marchand de passés ; éd. Métailié, 2006
Le marchand de passés n'est autre que Félix Ventura, albinos en pays d'Afrique, enfant
abandonné et trouvé par un bouquiniste dans une caisse de livres. Félix exerce ce métier
parce qu'il aime les histoires et qu'il s'est inventé un passé au fil du temps. Félix dit : Je pense
que ce que je fais est une forme avancée de littérature. Moi aussi je crée des intrigues,
j'invente des personnages, mais au lieu de les garder prisonniers dans un livre je leur donne
vie, je les jette dans la réalité. Il offre ses services à des riches, des militaires, à toute personne
voulant redorer son blason, oublier des actes peu glorieux et donner un beau passé à ses
enfants. Mélangeant passé et présent, des bouts de vrai récoltés dans des films ou la presse
et des faux souvenirs, Félix invente de nouvelles vies dans un pays marqué par la
décolonisation et une guerre civile sanglante. Entre propos presque philosophiques du
gecko, rêves plus ou moins éveillés de Félix, entre le vrai et le faux, les mensonges et des
bouts de réalité, José Eduardo Agualusa nous interroge sur la mémoire tant individuelle que
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collective. Ecriture sobre, d'une grande finesse et pleine de poésie qui n’oublie pas la
cruauté de la vie, de la guerre et ses conséquences sur les hommes.
Pepetela, 1941Arthur Pestana dit « Pepetela », est un écrivain de langue portugaise né à Benguela. Il fait
des études au Portugal puis s'exile à Paris et à Alger. A partir de 1960, il s'engage dans la
guerre d'indépendance avec le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola. En
1975, il est nommé vice-ministre de l'Éducation. Professeur de sociologie, Pepetela a écrit
une dizaine de livres publiés dans plusieurs pays d'Europe. Pepetela, à travers sa littérature,
cherche à fédérer les peuples d'Angola avec la notion de peuple angolais, puisque ce
dernier est constitué de différentes ethnies. Il décortique la société angolaise avec humour
et truculence.
Jaime Bunda, agent secret ; éd. Buchet-Chastel, 2005
Roman policier
Jaime Bunda, dit Popotin à cause de son impressionnant derrière, a été casé par son cousin
au Bunker, siège des services secrets angolais. Depuis plus d'un an, ledit derrière vissé à une
chaise, il s'ennuie... jusqu'au jour où son chef lui confie une mission - retrouver l'assassin d'une
gamine de quatorze ans, tuée après avoir été prise en stop par un inconnu roulant dans une
luxueuse voiture noire. Tandis que ses méthodes pour le moins loufoques sèment la
consternation au Bunker, Jaime Popotin se retrouve sur la piste du mystérieux T, également
appelé le " pagre fumé " - un gros poisson, donc, de mèche avec un certain Saïd Bencherif,
escroc libanais entré clandestinement dans le pays... Quand Pepetela, l'auteur phare de la
littérature angolaise, s'attaque au roman policier, c'est toute la société qui est radiographiée
avec une verve, une truculence et une autodérision réjouissantes.
Cameroun
Léonora Miano, 1973Née à Douala, elle vit actuellement à Paris. Avec Les aubes écarlates, publié aux éditions
Plon en 2009, Léonora Miano achève son triptyque consacré à l'Afrique après L’intérieur de
la nuit, puis Contours du jour qui vient, prix Goncourt des Lycéens 2006. Son dernier livre Tels
des astres éteints, Plon 2008, était consacré aux afropéens.
Contours du jour qui vient ; Plon, 2006
L’histoire se déroule dans ce pays imaginaire d’Afrique équatoriale, le Mboasu. Le pays est
sens dessus dessous, et les parents acculés par la misère se défont de leur progéniture.
L’héroïne, Musango, est une fillette chassée par sa mère qui l’accuse d’avoir le mauvais œil.
Lorsque le lecteur la rencontre, elle a douze ans, et il y a trois ans qu’elle n’a pas revu sa
mère. Elle s’adresse à elle en imagination, résolue à la retrouver, pour comprendre son
histoire et se créer un futur.
Léonora Miano a voulu qu’il y ait deux lectures possibles de ce texte très dense. Ainsi, le
lecteur pourra y lire le récit d’une fillette et de sa mère, l’histoire très universelle de la
complexité des rapports mère-fille, dont le motif émaille le livre. Mais au-delà de la déchirure
de ces relations, on doit pouvoir lire également le discours qu’adresse une génération
entière de jeunes, à une terre qui leur est devenue trop dure, et qui ne sait quel avenir leur
offrir. L’auteur prône la quête de soi, l’invention de sa propre destinée par l’individu, dans un
environnement où les modèles sont défaillants.
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Congo
Henri Lopes, 1937Né en 1937, Henri Lopès est un écrivain congolais (Brazzaville). Il a assumé de hautes
fonctions politiques et administratives dans son pays (Premier ministre de 1973 à 1975) avant
de devenir fonctionnaire international de l'Unesco à Paris. La parution de Le Lys et le
Flamboyant aux éditions du Seuil complète un œuvre jusque-là composée d'un recueil de
nouvelles et de cinq romans. Ses écrits réalisés au Congo révèlent les contradictions de
l'Afrique indépendante ; elle évoque surtout le combat que l'individu mène contre les
entités collectives en s'appuyant sur la lecture et le savoir. En 1972 il est lauréat du Grand
prix littéraire d'Afrique noire de l'Association des écrivains de langue française. En 1993,
l'Académie française lui décerne le Grand Prix de la Francophonie.
Le Pleurer rire ; éd. Présence africaine, 2003 (1982)
Classique de la littérature africaine, " Le Pleurer-Rire " est dominé par tonton Hannibal-Ideloy
Bwakamabé Na Sakkadé. Ancien baroudeur devenu Président de la République à la faveur
d'un coup d'Etat, il exerce un pouvoir illimité. A travers ce roman, c'est le problème du
pouvoir et du contre-pouvoir qui est posé dans toute son ampleur. La violence verbale qui
perce au détour de chaque page n'a d'égal que le tragique des situations et des
événements qui y sont décrits. Œuvre forte et dense, complexe et lucide, Le Pleurer-Rire
fonde son originalité sur sa structure polyphonique, son rythme varié et sa charge d'ironie et
d'humour qui justifie son titre. Mêlant grâce et trivialité, fiction et réalité, citations et parodie,
il tente de renouveler l'écriture romanesque qui devient, ici, le lieu où diverses formes de
langage s'engendrent les unes les autres, se répondent, s'entrecroisent, s'éclairent, ou se
heurtent et finalement s'enchaînent dans un mouvement continu.
Alain Mabanckou, 1966Il est né au Congo-Brazzaville. Après avoir vécu en France pendant une quinzaine d’années,
il réside maintenant aux Etats-Unis où il fut d’abord invité comme écrivain en résidence. Il est
professeur de « Creative Writing » et de littérature francophone à UCLA, à Los Angeles. Il est
l’auteur de cinq romans, plusieurs recueils de poèmes, ainsi que de nouvelles. Il a reçu en
1995 le prix de la Société des Poètes Français ; en 1998 le Grand Prix littéraire de l’Afrique
noire. Prix Renaudot en 2006
Demain j’aurai vingt ans ; éd. Gallimard, 2010
Mémoires de Porc-épic ; éd. Le Seuil, 2006
Chez les Bembé, ethnie du Nord du lac Tanganyika, on dit que chaque homme a pour
double un animal servile. Ainsi, Porc-Epic a-t-il consacré toute une vie de rongeur à exécuter
les basses besognes assassines du terrible Kibandi, charpentier susceptible et colérique qui
n'aime ni se faire refouler par les filles ni se faire refuser un crédit à l'épicerie. Et tchac ! Si son
maître l'exige, Porc-Epic plante ses piquants en travers des gorges, des tempes et des cœurs
ennemis. A la lumière du legs des ancêtres et de leur sagesse millénaire, «Mémoires de porcépic» est un roman pluriel qui intègre les faits et notions historiques, mythologiques,
anthropologiques, sociologiques, philosophiques voire psychanalytiques. Une fable
énigmatique qui expose les pouvoirs insoupçonnés et les qualités intrinsèques dont un
animal regorge dans son intériorité inaccessible. Un récit aux contours métaphysiques et
d’inspiration animiste qui illustre à l’évidence l’autre visage de l’être humain. Un conte
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prodigieux. Une farce ironique truculente et picaresque, pas de ponctuation sauf la virgule,
nombreuses citations de proverbes africains.
Sony Labou Tansi, 1947-1995
Romancier, poète et dramaturge congolais, Sony Labou Tansi était un membre de l’avantgarde africaine. Son écriture satirique mais pleine d’espoir s’est confrontée à la censure à
de nombreuses reprises. Les thèmes centraux de ses œuvres sont la corruption du pouvoir et
la résistance. Il a souvent provoqué puis rompu avec les genres littéraires occidentaux en
utilisant l’exagération, un langage démembré et une esthétique anti-naturaliste. Sony Labou
Tansi n’a jamais abandonné la satire politique et la critique, mais, dans ses dernières œuvres,
il touche aussi à des thèmes tels que l’amour, la vie et la mort. Sony Labou Tansi a été
successivement professeur d’anglais, chef de service à la Direction Générale de la
Recherche Scientifique et député. En 1979, il fonde le Rocado Zulu Théâtre de Brazzaville et
publie son premier roman : La Vie et demie. Sony Labou Tansi gagna plusieurs prix littéraires
comme le Grand Prix Littéraire de l’Afrique Noire pour L’Anté-peuple. En 1988, il obtient le
premier prix de la Francophonie de la SACD et le prix de la Fondation Ibsen.
Le commencement des douleurs ; éd. Le Seuil, 1995
« Le commencement des douleurs a pour thème central les effets toxiques sur la population
d'un pays. L'histoire ne se déroule pas en Afrique, mais en Sicile. Je décris ainsi le cas d'une
île douloureuse qui est bombardée. Je parviens à montrer que l'Afrique ne doit pas devenir
une Sicile. En partant d'un pays d'Europe, je pense parvenir à mieux éveiller la conscience
de tous ceux qui s'intéressent au continent africain. »
A Hondo-Noote, comme dans toutes les autres villes de la côte, les hommes et les femmes
savent qu’ils doivent compter avec les éléments. Quand le savant Hoscar Hana donne un
baiser un peu trop appuyé à la jeune fille du ploutocrate Arthur Banos Maya, on scrute le
ciel et la terre : une telle entorse à la coutume n’annonce-telle pas la fin des temps ? Face
aux réponses sibyllines des éléments, aux astuces rationalistes jusqu’au délire que déploie le
savant pour échapper à son destin, la colère des dieux redouble. Face à cela les habitants
de Hondo-Noote opposent la bombance. Vaudeville cosmique que traverse une
inquiétude visionnaire. Ce roman posthume publié en octobre 1995, met en exergue une
nature exaspérée au sein de laquelle l’extravagance des projets d’un savant ne l’emporte
en rien sur le caprice, la désillusion et une certaine forme de démence. Ainsi, la
déconstruction des systèmes, des concepts, des règles préside souvent à la création
littéraire chez Sony Labou Tansi.
Côte d’Ivoire
Ahmadou Kourouma, 1927-2003
Né dans le Nord de la Côte-d'Ivoire, Ahmadou Kourouma est élevé par un oncle infirmier,
chasseur, musulman et féticheur. Plongé dans les traditions de son pays, Kourouma
s'imprègne de ce qui sera plus tard le terreau de son inspiration : la culture malinké. Après
de brillantes études secondaires, il part pour Bamako au Mali pour intégrer l'École technique
supérieure. En 1949, il est accusé d'avoir endossé le rôle de "meneur" lors d'une manifestation
estudiantine indépendantiste. Il est banni du Mali. Il se voit simultanément retirer son statut
sursitaire, et contraint de se mettre au service de l'armée française. Où il doit réprimer des
indépendantistes de l'Afrique de l'Ouest. En 1960, la Côte d'Ivoire devient indépendante.
C'est l'occasion pour lui, marié à une Française, de retourner dans son pays natal. Le
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président Houphouet-Boigny, l'accusant de comploter contre le peuple, le fait emprisonner.
Il échappe à la torture en raison de son mariage avec une française, mais se voit privé du
droit de travailler. Cette période lui permet de rédiger son premier roman, "Les Soleils des
indépendances". Avec une écriture très singulière et imprégnée de l'esprit malinké, il
dénonce les problèmes qui gangrènent la société : l'arbitraire, la sujétion de la femme,
l'excision. Kourouma ne trouve pas d'éditeur pour ce livre.
En attendant le vote des bêtes sauvages ; éd. Le Seuil, 1998
Lors d'une cérémonie purificatoire en six veillées, toute l'histoire du général Koyaga, "
président " de la République du Golfe, se dévoile. Au récit de cette vie, mené par le griot
des chasseurs et son bouffon, s'adjoint l'histoire des proches du dictateur : sa mère,
Nadjouma, qui tient ses pouvoirs d'une météorite et les fait partager à son fils, et le
marabout au service du tyran, qui protège son maître des complots ourdis pour le renverser.
Jouant sur les traditions, les mythes et les peurs ancestrales liées à la magie, le despote a
assis son pouvoir sur l'ensemble du pays et a bâti sa propre légende, mais avec les mains
couvertes de sang... Conte fantastique, chronique historique et politique, ce roman est un
portrait féroce et plein d'humour de l'Afrique d'aujourd'hui.
Yacouba, chasseur africain ; éd. Gallimard, 1998
Roman jeunesse
Mathieu vient d'arriver à Abidjan, en Côte d'Ivoire, dans la famille de son père. Il y découvre
l'effervescence de la vie locale avant d'apprendre que ses cousins doivent être initiés au
bois sacré par le grand maître chasseur et sorcier Yacouba. Mais on dit que ces rites sont
très dangereux... Comment faire pour empêcher cette initiation ?
Djibouti
Abdourahman Waberi, 1965Abdourahman A. Waberi a quitté son pays en 1985 afin de poursuivre ses études en France.
Il a signé neuf ouvrages qui ont été salués par la critique et couronnés de nombreux prix.
Abdourahman A. Waberi est devenu un des auteurs les plus prometteurs et audacieux de sa
génération. Le magazine Lire l’a classé parmi les 50 auteurs les plus importants aujourd’hui
tout comme Le Monde diplomatique : "l’un des plus talentueux de la nouvelle génération
d’écrivains africains". En 2005, il publie Aux Etats-Unis d’Afrique chez Lattès.
Passages des larmes ; éd. Lattès, 2009
Djibril a quitté Djibouti depuis de longues années. A Montréal, il est devenu un homme neuf :
le pays de son enfance n’est plus pour lui qu’une terre étrangère, poussiéreuse, un terrain
vague. Employé par une agence de renseignement, il doit pourtant y retourner pour une
mission de quelques jours. Djibouti est devenu un enjeu géostratégique majeur : la France,
les Etats-Unis, Dubaï, les islamistes se disputent ce morceau de basalte. Djibril n’a que faire
de leurs querelles mais il se sent trahi par ce pays né, comme lui, un 17 juin 1977, jour de
l’Indépendance. Les plaies s’ouvrent, les fantômes des siens viennent le hanter, son enquête
piétine. Chaque jour, il se laisse entraîner sur les chemins dangereux de la mémoire. De sa
prison cachée sur les îlots du Diable, au large de Djibouti, Djamal, le frère jumeau de Djibril,
né quelques minutes après lui, a appris le retour de son aîné prodigue : il le suit en pensée où
qu’il aille, l’interpelle, ne le laisse pas en paix. On ne revient pas impunément sur les traces
de son passé. Un très beau roman où il est question du temps, de l’exil et de la figure
mythique de l’écrivain Walter Benjamin qui hante l’imaginaire de ces deux frères perdus.
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Abdourahman A. Waberi compose un récit sensible, haletant et poétique et nous fait
traverser de part en part ce pays de sables, d’îlots et de passages.
Gabon
Janis Otsiemi, 1976La vie est un sale boulot ; éd. Jigal, 2009
A Libreville, Chicano sort de prison après avoir purgé quatre ans pour un braquage qui a
mal tourné ! Adieu la bande de paumés, finies les embrouilles, il veut devenir quelqu'un, un
honnête homme si possible... Reconquérir Mira, trouver un boulot, monter un petit
commerce et gagner sa galette à la sueur de son front, voilà son rêve ! Mais comment faire
quand on n’a ni sou, ni métier, ni diplôme dans un pays où la corruption est la règle d'or à
tous les carrefours ? Car ici plus qu'ailleurs, si la barbe et le grelot ne font pas une chèvre... la
vie est souvent un sale boulot !
Prix du roman Gabonais en 2010.
Ghana
Kwei Quartey,
Jeune médecin ghanéen désormais installé aux Etats-Unis et auteur d'un bon premier
roman.
Épouses et assassins ; éd. Payot suspense, 2009
Roman policier
Darko Dawson, inspecteur de la police d'Accra, est chargé de se rendre à Ketanu, un
village éloigné au bord de la Volta - en pleine brousse, pour le coup - afin d'élucider le
meurtre d'une jeune étudiante qui participait à un programme de lutte contre le sida. Une
enquête particulière pour lui, puisque Ketanu est aussi le village natal de sa mère, disparue
25 ans auparavant dans des circonstances jamais éclaircies. On repère assez vite les fausses
pistes de l'auteur, qui reprend les schémas classiques du roman policier, mais comme
souvent avec le polar, l'intérêt est ailleurs. Loin de tout pittoresque, Quartey dresse un
tableau en clair-obscur de la société ghanéenne et nous donne un bon aperçu de la vie
quotidienne d'un pays tiraillé entre des pratiques ancestrales et l'avènement d'une certaine
modernité. En abordant les questions de la polygamie, des liens familiaux, du sida, de la
condition des femmes, ainsi que du poids des traditions et des superstitions. D'ailleurs,
Dawson est lui-même le fruit de cette société en pleine mutation. Un style direct, léger et
sans fioritures stylistiques pour une intrigue policière simple et efficace, des personnages bien
campés.
Guinée
Tierno Monénembo, 1947De son vrai nom Thierno Saïdou Diallo. Ecrivain guinéen francophone, lauréat du prix
Renaudot en 2008. En 1969, ce fils de fonctionnaire quitte la Guinée, fuyant la dictature de
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Ahmed Sékou Touré et rejoint à pieds le Sénégal voisin. Il va ensuite en Côte d'Ivoire
poursuivre ses études. Il a rejoint la France en 1973 afin de continuer ses études. Tierno
Monénembo publie son premier roman en 1979. Ses romans traitent souvent de
l'impuissance des intellectuels en Afrique, et des difficultés de vie des Africains en exil en
France. Il a récemment consacré un roman aux Peuls et une biographie romancée à Aimé
Olivier de Sanderval, un aventurier et explorateur français, admirateur de leur civilisation et
devenu un « roi » Peul. À cette occasion, il revisite l'histoire coloniale pour faire entrer cette
période controversée dans l'imaginaire romanesque.
Le roi de Kahel ; éd. Seuil, 2008
Au début des années 1880, Aimé Victor Olivier, que les Peuls appelleront Yémé et qui
deviendra le vicomte de Sanderval, fonde le projet de conquérir à titre personnel le FoutaDjalon et d'y faire passer une ligne de chemin de fer. On a presque tout oublié de lui
aujourd'hui: il fut pourtant un précurseur de la colonisation de l'Afrique de l'Ouest et ses
aventures faisaient le régal des gazettes de l'époque. Au cours de ses cinq voyages
successifs, Sanderval parvient à gagner la confiance de l'almâmi, le chef suprême de ce
royaume théocratique qu'était le pays peul, qui lui donne le plateau de Kahel et l'autorise à
battre monnaie à son effigie. De ce personnage haut en couleur, Tierno Monénembo nous
offre une foisonnante biographie romancée. L'épopée solitaire d'un homme, Olivier de
Sanderval, qui voulut se tailler un royaume au nez et à la barbe de l'administration
française... et des Anglais.
Mali
Moussa Konaté, 1951Moussa Konaté est diplômé des lettres de l’École normale supérieure de Bamako. Acteur
fortement impliqué dans son milieu, il a été depuis 1985 au cœur des efforts de
développement du village de Sanankoroba, qui favorise l’autonomie, l’action citoyenne, et
renforce la prise en charge effective de leur développement par les populations. Il a
enseigné quelques années avant de se consacrer à l’écriture et de fonder les Éditions du
Figuier en 1997, devenant ainsi le premier écrivain éditeur du Mali. Écrivain et dramaturge, il
est considéré aujourd’hui comme le meilleur représentant de la littérature de son pays. Sans
renoncer à son amour pour la littérature francophone, il travaille actuellement à la diffusion
du savoir au sein du monde rural à travers des publications en langues nationales du Mali. Il
est aujourd’hui co-directeur du festival Etonnants voyageurs de Bamako au Mali. Il a reçu en
2005 le Prix Sony-Labou-Tansi. Moussa Konaté vit actuellement à Limoges, en 2008 il a publié
un recueil de nouvelles intitulé Nouvelles du Mali avec les écrivains maliens Ousmane Diarra,
Sirafily Diango, Yambo Ouologuem et Alpha Mandé Diarra. Il publie en 2010 L’Afrique noire
est-elle maudite ?
La malédiction du Lamantin ; éd. Fayard Noir, 2009
Roman policier
A la saison sèche, au cœur du fleuve Niger, une ethnie réputée pour sa connaissance des
mystères du monde aquatique, les Bozos, s'installe sur l'îlot de Kokrini. Un jour, contre toute
attente, le fleuve entre en furie et un orage d'une violence inouïe frappe le campement. On
découvre au petit matin deux corps sans vie. Dépêchés sur les lieux comme la loi l'exige, le
commissaire Habib et son fidèle Sosso doivent affronter la foule des villageois et bientôt le
pays entier : en dépit des preuves, tout le monde croit à une mort surnaturelle. C'est le
Lamantin, le dieu du fleuve Niger, qui s'est vengé. Jamais enquête n'aura semblé aussi
difficile. Les anciens, sa femme et même le directeur général de la police pressent Habib de
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suspendre ses investigations. Enfant du continent noir formé à l'école des Blancs, le
commissaire vit un cas de conscience...
Yambo Ouologuem, 1940Ecrivain de langue française né à Bandiagara (pays Dogon) au Soudan français (actuel
Mali). Yambo Ouologuem fait ses études secondaires au Mali avant de continuer en France,
au lycée Henri-IV, où il se rend en 1960. Il sera par la suite licencié ès Lettres, licencié en
Philosophie, et diplômé d'études supérieures d'Anglais. Il enseigne pendant plusieurs années
dans un lycée de la banlieue parisienne, le lycée de Charenton (Val-de-Marne). C'est en
1968 que Yambo Ouologuem écrit son premier livre, Le Devoir de violence. Il reçoit pour
celui-ci le prix Renaudot la même année ; il est alors le premier romancier africain à recevoir
cette distinction.
Le devoir de violence ; éd. le Serpent à plumes, 2002 (1968)
Nos yeux boivent l'éclat du soleil, et, vaincus, s'étonnent de pleurer, Maschallah ! oua
bismillah !.... Un récit de l'aventure sanglante de la négraille - honte aux hommes de rien ! tiendrait aisément dans la moitié de ce siècle ; mais la véritable histoire des Nègres
commence beaucoup, beaucoup plus tôt, avec les Saïfs, en l'an 1202 de notre ère, dans
l'empire africain de Nakem, au sud du Fezzan, bien après les conquêtes d'Okba ben Nafi et
Fitri. Censuré en France depuis plus de trente ans, étudié dans le monde entier, briseur de
tabous, Le Devoir de violence est une œuvre puissante et unique, un roman-culte du
continent africain. Vaste saga historique, il retrace, depuis le XIIIe siècle, la geste des Saïfs,
conquérants et maîtres du mythique empire Nakem. Fabuleux prosateur de tous les excès et
de tous les crimes, Yambo Ouologuem dit les complexités de l'Histoire de l'Afrique où
l'esclavage et la colonisation sont même antérieurs à l'arrivée des Européens qui ne firent
peut-être que reprendre à leur compte et en l'amplifiant dramatiquement un système fou
qui existait déjà.
Mozambique
Lilia Momplé, 1935Après son lycée, elle obtient une Bourse et s’en va étudier au Portugal. Elle vit quelques
temps à Londres en 1964, revient au Mozambique en 1965, puis s’installe à Salvador da
Bahia, au Brésil, de 68 à 71. Elle revient alors au Mozambique, où elle participe à la lutte pour
l’indépendance de son pays. En 1981, elle est nommée Secrétaire d’État à la culture. Elle fut
ensuite Secrétaire Générale de l’Association des écrivains mozambicains de 1995 à 2001 et
Présidente de cette même association pendant 2 ans. À ce poste, son action s’est tournée
vers la promotion des écrivains féminins et l’éducation.
Neighbours ; éd. Les allusifs, 2007
Au Mozambique, au cours d'une longue nuit de mai entre 19 heures et 8 heures le
lendemain, des liens ténus se nouent et se brisent entre les habitants de trois maisons voisines
: une jeune famille, une femme qui attend son mari infidèle, et des Noirs et des Blancs réunis
pour le "coup" qu'ils s'apprêtent à porter... Quels sont les mobiles de cette conspiration
meurtrière ? Haine féroce envers le peuple noir, vengeance personnelle ou appât du gain ?
Au fil des pages se démêle l'intrigue qui lie les destinées de chacun. Mais le récit des
événements, construit heure par heure, est prétexte à de multiples digressions, offrant ainsi
une fresque complexe qui évoque très habilement l'histoire mozambicaine, de la
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colonisation portugaise aux intrusions pernicieuses de l'Afrique du Sud raciste, en passant par
l'insécurité et la corruption.
Nigeria
Sefi Atta, 1964Née à Lagos, Sefi Atta est romancière, nouvelliste et dramaturge. Publiée simultanément au
Nigeria, en Angleterre et aux Etats-Unis, Le meilleur reste à venir, son premier roman, a
obtenu le prix Wole-Soyinka en 2006.
Le meilleur reste à venir ; éd. Actes Sud, 2008
Enitan et Sheri sont deux jeunes filles en rupture contre l'ordre et le désordre d'un Nigeria à
peine sorti de la guerre du Biafra, un pays où se succèdent coups d'état militaires et régimes
dictatoriaux. Deux jeunes filles puis deux femmes qui, du début des années 1970 au milieu
des années 1990, veulent échapper à l'enfermement d'une société oppressive et machiste.
Sheri, belle et effrontée mais blessée à jamais, choisira l'exubérance et la provocation.
Enitan tentera de trouver son chemin entre la dérive mystique de sa mère, l'emprisonnement
de son père, sa carrière de juriste et le mariage lui imposant, en tant que femme,
contraintes et contradictions. Et c'est à travers la voix de ce personnage inoubliable que Sefi
Atta compose ici un roman initiatique d'une remarquable puissance, un livre dans lequel le
destin personnel dépasse le contexte historique et politique du Nigeria pour se déployer
dans le sensible jusqu'au cœur même de l'identité et de l'ambiguïté féminines.
Buchi Emecheta, 1944Sociologue nigériane née à Lagos, Buchi Emecheta compte à son actif une vingtaine de
romans, une dizaine de livres pour enfants, des pièces de théâtre à l’usage de la télévision
et des pièces radiophoniques. Elle quitte assez tôt son pays natal pour rejoindre son époux
qui vit en Angleterre. Après des études de sociologie, elle regagne le Nigeria pour assurer les
fonctions de professeur de littérature anglaise à l’Université de Calabar. A la suite des
événements inattendus, elle abrège son séjour et quitte provisoirement le Nigeria. Buchi
Emecheta s’installe à Londres où elle consacrera son temps exclusivement à l’écriture. Sa
renommée est acquise après la publication, en 1974, du roman autobiographique “Second
Class-Citizen” (Citoyen de seconde zone, traduit de l’anglais par Maurice Pagnoux, 267 p.
connaîtra en 1994 une seconde édition chez Gaïa). L’héroïne de son roman est une femme
de couleur, qui, en privé, croule sous le poids de l’autorité maritale et subit, dans l’espace
public, le racisme et ses méfaits.
La dot ; éd. 10-18, 2006 (1976)
Dans la ville de Lagos, Aku-nna fait figure d'exception. Fillette aussi vive qu'extravertie, elle
s'occupe de son frère, tient la case familiale et fait ses humanités à l'école chrétienne. Mais
sa vie est soudain bouleversée par la mort de son père. Recueillie par un oncle aux
coutumes traditionnelles, Aku-nna doit abandonner l'école pour apprendre son rôle de
future épouse et constituer une dot fructueuse. C'est alors qu'elle rencontre Chike.
Descendant d'une lignée d'esclaves rejetée par la communauté, il lui ouvrira la voie de la
liberté. Avec La Dot, Buchi Emecheta nous offre un regard unique sur une société africaine
en pleine mutation. Un conte initiatique d'une rare force émotionnelle sur le joug des
traditions et la violence de l'exil.
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Ben Okri, 1959Né à Minna, au centre du Nigéria, il a passé une partie de sa petite enfance en Angleterre
avec ses parents. Grâce à son père, passionné de littérature, il découvrira Dickens,
Tourgueniev et la philosophie grecque et chinoise. Il a travaillé au service étranger de la
BBC World Service et a été le responsable éditorial de la section « Poésie » du West Africa
Magazine pendant sept ans. En 1991, il a obtenu le Booker Prize pour La route de la faim. Il a
aussi reçu le prix des écrivains du Commonwealth pour l'Afrique, le prix Aga Khan pour la
fiction et a reçu un Crystal Award du forum mondial économique. Il vit à Londres.
La route de la faim ; éd. Julliard, 1994
Au Nigeria naît Azaro, un enfant-esprit. Ces enfants viennent au monde et en repartent
selon un cycle qui leur permet de fuir la dureté de la vie. Fils unique d’un père orgueilleux qui
survit en portant des sacs de ciment et d’une mère marchande ambulante, Azaro décide
de rester sur terre. Il veut affronter la tragique mais fascinante réalité du monde. Un
photographe lui apprend à voir, une petite fille l’obsède, des esprits tentent de l’empêcher
d’avancer… Il découvre un pays où la misère gagne sur la brousse, où les politiciens, qu’ils
soient du Parti des Riches ou du Parti des Pauvres, méprisent les populations. Un univers aussi
où la réalité, le rêve et la magie s’entremêlent en permanence jusque dans le bar de
Madame Koto où vin de palme, esprits et sorcellerie peuvent conduire à la mort. La route
de la faim décrit une Afrique inquiétante mais aussi d’une beauté merveilleuse. Premier
roman de l’auteur.
Sénégal
Mariama Bâ, 1929-1981
Elevée dans un milieu musulman traditionnel par ses grands-parents maternels, après la mort
de sa mère, elle fut scolarisée à l'école française et entra à l'Ecole Normale de Rufisque en
1943 avec des résultats d'examens brillants. Elle y obtint son diplôme d'institutrice en 1947.
Elle enseigna pendant douze ans puis, pour des raisons de santé, demanda son affectation
à l'Inspection régionale de l'enseignement du Sénégal. Mère de 9 enfants, divorcée, elle fut
l'épouse du député Obèye Diop. En 1980 le Prix Noma lui fut décerné pour son premier
roman Une si longue lettre. Elle est morte en 1981, peu avant la parution de son second
ouvrage.
Une si longue lettre ; éd. Le Serpent à plumes, 2001 (1979)
Une si longue lettre est une œuvre majeure, pour ce qu'elle dit de la condition des femmes.
Au cœur de ce roman, la lettre que l'une d'elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie,
pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage. Elle y évoque leurs souvenirs
heureux d'étudiantes impatientes de changer le monde, et cet espoir suscité par les
Indépendances. Mais elle rappelle aussi les mariages forcés, l'absence de droits des
femmes. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt,
Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus
jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d'amour. La Sénégalaise Mariama Bâ
est la première romancière africaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux
femmes dans sa société.
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Fatou Diome, 1968Fatou Diome est née sur la petite île de Niodior, dans le delta du Saloum, au sud-ouest du
Sénégal. Elle est élevée par sa grand-mère. A treize ans, elle quitte son village pour aller
poursuivre ses études dans d'autres villes du Sénégal tout en finançant cette vie nomade
par de petits boulots et finit par entamer des études universitaires à Dakar. A 22 ans, elle se
marie avec un Français et décide de le suivre en France mais elle divorce deux ans plus
tard. En 1994, elle s'installe en Alsace et poursuit ses études à l'université de Strasbourg.
Le ventre de l’atlantique ; éd. A. Carrière, 2003
Salie vit en France, son frère, Madické, rêve de l'y rejoindre et compte sur elle. Mais
comment lui expliquer la face cachée de l'immigration, lui qui voit la France comme une
Terre promise où réussissent les footballeurs sénégalais, où vont se réfugier ceux qui, comme
Sankèle, fuient leur destin tragique ? Comment empêcher Madické et ses camarades de
bâtir des châteaux en Espagne, quand l'homme de Barbès, de retour au pays, gagne en
notabilité, escamote sa véritable vie d'émigré et les abreuve de récits où la France passe
pour une Arcadie imaginaire ? Les relations entre Madické et Salie nous dévoilent
l'inconfortable situation des "venus de France ", écrasés par les attentes démesurées des
leurs restés au pays et confrontés à la difficulté d'être l'Autre partout. Distillant leurre et
espoir, Le Ventre de l'Atlantique charrie entre l'Europe et l'Afrique des destins contrastés saisis
dans le tourbillon des sentiments. La condition humaine s'y laisse scander par l'irrésistible
appel de l'Ailleurs. Car, même si la souffrance de ceux qui restent est indicible, il s'agit de
partir, voguer, libre comme une algue de l'Atlantique. Un premier roman sans concession,
servi par une écriture pleine de souffle et d'humour.
Boubacar Boris Diop, 1946Boubacar Boris Diop est né à Dakar. Romancier et essayiste, il a longtemps exercé les
fonctions de journaliste et dirigé un quotidien indépendant, Le Matin de Dakar. L'écrivain
sénégalais va volontiers chercher dans les hypothèses du roman de politique-fiction (Le
Temps de Tamango) ou dans les "traces" d'une histoire plus récente (Thiaroye, terre rouge et
Murambi), la matière de ses écrits, conjuguant, avec habileté et exigence, réflexion
politique et originalité littéraire. Il est aussi l'auteur de nombreux articles critiques et, en 2003,
d'un roman, Doomi Golo, écrit en wolof.
Murambi, le livre des ossements ; éd. Stock, 2000
Construit comme une enquête et un réquisitoire, avec une extraordinaire lucidité, le roman
de Boubacar Boris Diop nous éclaire sur l'ultime génocide du XXe siècle mieux que tous les
essais et témoignages. Avec une sobriété d'un classicisme exemplaire, l'auteur expose les
faits, ses rouages et ses ressorts cachés : quelques personnages en situation, avant, pendant
et après le génocide, se racontent et se croisent, s'aiment et se confessent. Jessica, la
miraculée qui sait et comprend du fond de son engagement ; Faustin Casana, membre des
Interahamwe ; le docteur Joseph Karekezi, notable hutu naguère modéré, qui organisa et
coordonna le massacre de Murambi ; le colonel Etienne Périn, officier de l'armée française;
Cornelius Karekezi enfin, qui, de retour au pays quatre ans après le drame, découvre
l'épouvantable responsabilité de son père. En vrai romancier, Boubacar Boris Diop nous
interdit les faux-fuyants qui voudraient folkloriser les drames africains pour mieux les oublier.
En " raconteur d'éternité ", avec toute la rigueur d'un talent sans faille, il nous oblige à
regarder en face notre réalité, qu'on voudrait sauve de tout autre désastre humain.
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Aminata Sow Fall, 1941Née à Saint-Louis (Sénégal), femme de lettres, romancière – l'une des pionnières de la
littérature africaine francophone. Elle porte un regard critique sur une société sénégalaise en
pleine mutation dont elle dénonce l'hypocrisie et l'idéologie patriarcale. Ainsi, dans son
œuvre la plus connue, La « Grève des bàttu ou les déchets humains », qui lui a valu le Grand
prix littéraire d'Afrique noire en 1980, elle imagine – en s'appuyant sur des faits réels – une
grève de mendiants chassés de la capitale par des autorités soucieuses de promouvoir le
tourisme. Les romans d'Aminata Sow Fall sont devenus des classiques, aujourd'hui inscrits
dans les programmes d'enseignement. Toujours absorbée par l'écriture, la romancière
partage désormais son temps entre Dakar, Saint-Louis et d'autres destinations à l'étranger,
car elle est souvent sollicitée pour des conférences en relation avec son œuvre ou des
thèmes plus larges tels que l'éducation, la culture ou la paix. Aminata Sow Fall est mère de
sept enfants, dont le rappeur Abass Abass.
La grève des Battu ou Les déchets humains ; éd. Le Serpent à plumes, 2001 (1979)
Kéba-Dabo avait pour tâche, en son ministère, de " procéder aux désencombrements
humains ", soit : éloigner les mendiants de la Ville en ces temps où le tourisme, qui prenait
son essor, aurait pu s'en trouver dérangé. Et son chef, MourNdiaye, a encore insisté : cette
fois, il n'en veut plus un seul dans les rues ; et ainsi fut fait. Mais les mendiants sont humains, et
le jour où, écrasés par les humiliations, ils décident de se mettre en grève, de ne plus
mendier, c'est toute la vie sociale du pays qui s'en trouve bouleversée. A qui adresser ses
prières ? À qui faire ces dons qui doivent amener la réussite ? Avec humour, avec gravité
aussi, Aminata Sow Fall dénonce dans ce roman les travers des puissants et donne un visage
aux éternels humbles, du Sénégal ou d'ailleurs.
Somalie
Nuruddin Farah, 1945Ecrivain de langue anglaise, né à Baidoa dans le sud de la Somalie. Il a grandi dans
l'Ogaden, une province de l'Éthiopie proche de la Somalie. Au cours de sa jeunesse, il a
appris le somali, l'amharique, l'arabe, puis l'anglais et l'italien. Entre 1969 et 1972, il a
contribué à la mise en place de la transcription du somali selon l'alphabet latin. Il publie son
premier roman, From a Crooked Rib, "Née de la cote d'Adam", en 1970, un an après la prise
de pouvoir par le général Siyad Barre, qui devint ensuite sa bête noire et dont la politique
dictatoriale et autocratique servit de toile de fond à sa première trilogie, publiée entre 1979
et 1983. Après plusieurs années passées à étudier en Inde, en Angleterre et en Italie, il publie,
en 1975, un second roman, A Naked Needle, qui lui vaut les foudres du régime et l'oblige à
s'exiler définitivement, menacé à mort. Entre 1975 et 1992, il poursuit une vie d'errance,
s'installant tour à tour dans plusieurs pays africains (Kenya, Éthiopie, Gambie, Nigeria) et
refusant, comme certains de ses confrères, de s'installer aux États-Unis, où de nombreuses
universités l'invitaient pourtant. Après la chute du dictateur et l'effondrement de l'État
somalien, il revint à deux reprises en Somalie, mais toujours en courant de grands risques
personnels. Son œuvre est l'une des plus importantes de l'Afrique anglophone, et même de
la littérature de langue anglaise. Son approche de sujets complexes au travers d'une langue
habitée, poétique et refusant les conventions romanesques, lui a valu l'estime de la critique
et d'un lectorat de plus en plus nombreux. Ses romans sont traduits dans une quinzaine de
langues, et il a obtenu, en 1998, le prestigieux Prix Neustadt.
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Exils ; éd. Le Serpent à Plumes, 2010.
Après vingt ans d'exil à New York, Jeebleh décide de retourner en Somalie, son pays. Au
programme : trouver la tombe de sa mère et aider son ami d'enfance Bile à récupérer
Raasta, sa fille enlevée. Mais quand il débarque à Mogadiscio, Jeebleh se rend compte
que la situation a radicalement empiré. Les clans ont divisé le pays, les adolescents
prennent les gens pour des cibles et les Américains ont la gâchette facile. La tâche de
Jeebleh est complexe, d'autant qu'on se méfie de lui. A quel clan appartient-il aujourd'hui ?
Dans ce monde chaotique où rien ni personne n'est ce qu'il paraît, où chaque mot peut
être une bombe, la petite Raasta, nommée la Protégée, représente l'espoir. Ses mots, sa
présence sont le seul réconfort de ce peuple de vautours gouverné par la peur.
Soudan
Jamal Mahjoub, 1960Né à Londres d'un père soudanais et d'une mère anglaise. Il a grandi à Khartoum avant de
partir étudier la géologie à Sheffield avec l'idée d'entreprendre, plus tard, des recherches
pour exploiter l'or noir dans son pays natal. Il a vécu ensuite à Londres, puis à Copenhague,
avant de s'installer à Barcelone. Il est l'auteur de cinq romans publiés outre-manche, dont
l'un fut remarqué par le journal The Guardian, qui lui décerna son très convoité prix
éponyme. Tous ses romans sont traduits en français et souvent réédités, signe d'une bonne
réception. Outre son talent, Jamal Mahjoub a la particularité d'écrire en anglais et de défier
les frontières habituelles de l'establishment autant à Khartoum qu'en Europe : il est classé
anglais dans un paysage littéraire soudanais, largement arabophone, et arabe dans un
paysage littéraire londonien (ou danois ou espagnol), à peine attentif aux voix en
provenance de l'ancien empire dont le Soudan n'a jamais vraiment fait partie, à l'exception
d'une brève période de domination qui court de 1899 à 1956.
La navigation du faiseur de pluie ; éd. Actes Sud, 1998
Roman du sable et du désert, La Navigation du faiseur de pluie raconte une improbable
quête. Tanner, vingt-cinq ans, quitte un jour l'Angleterre pour s'installer au Soudan, la terre
paternelle, A Khartoum, il habite une maison sinistre, vit mal sa liaison avec Nina. Sur fond de
guerre et de déréliction, il travaille à des missions de terrain. Au cours de l'une d'elles, une
jeune femme meurt par sa faute. Pour le compte de la société qui l'emploie, il prend alors la
route avec un énigmatique Américain. Tous deux vont dans le Sud, là où l'on cherche - sans
moyens et sans espoir - du pétrole et où règne une incessante guérilla, Les deux hommes
s'enfoncent peu à peu au cœur du désert, dans une véritable descente aux enfers, Vers un
dénouement tragique et poétique à la fois, que vient noyer la pluie.
Tanzanie
Adam Shafi Adam
Les Girofliers de Zanzibar ; éd. Le serpent à plumes, 2000 (1978 trad. 1986)
Ecrit par un enfant du pays, Les Girofliers de Zanzibar est un pilier de la culture swahilie.
Kijakazi, née à Zanzibar dans une famille d'esclaves, est la plus fidèle servante du seigneur
Malik et de son fils, Fouad. Tandis que ceux-ci vivent comme des princes de la récolte des
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clous de girofle, leurs esclaves ne connaissent que brimades et tâches harassantes. Mais sur
la plantation, certains jeunes se laissent gagner aux théories révolutionnaires venues de la
ville... A travers ce récit aux airs de conte de fées, Adam Shafi Adam relate un événement
peu connu de l'histoire contemporaine, la révolution de janvier 1964, qui marqua la rupture
brutale avec le sultanat féodal de Zanzibar et l'instauration d'une république populaire.
Tchad
Nimrod, 1959Né à Koyom, dans le sud du pays, Nimrod Bena Djangrang a quitté la savane tchadienne à
l’âge de 25 ans pour échapper à la précarité engendrée par la guerre civile. Pendant sept
ans, il poursuit ses études en Côte d’Ivoire, avant de gagner la France où il réside depuis
1991. Dès son premier recueil de poèmes, publié en 1989 (Pierre, poussière, éditions
Obsidiane), cet inconsolable exilé passe par l’écriture pour renouer avec son pays natal.
Une écriture lyrique qui reconstitue les territoires de l’enfance, les saisons, les amours, les «
infinies métamorphoses du crépuscule ».
Le bal des princes ; éd. Actes Sud, 2008
Après de longues années d'exil, un jeune professeur de littérature est en partance pour le
village de son aïeule. Ce matin-là, il traverse le fleuve et rejoint la terre de son enfance, mais
au calme habituel s'est, semble-t-il, substitué une étrange agitation : l'un des colonels de
l'armée est attendu dans cette campagne tchadienne pour une visite très officielle. Alors
que les regards du jeune homme s'évadent vers la beauté des paysages alentour, les
villageois l'identifient sans tarder comme la seule personne capable de leur servir
d'interprète auprès du colonel. Car les dialectes en ces régions sont multiples et l'isolement
de ces provinces du Sud ne pourra s'effacer qu'au prix de l'engagement des populations
dans un même combat. Dans la lumière de midi, le jeune homme devient le médiateur
entre le chef de village et cet illustre chef de guerre : une sorte de passeur sommé de
rendre intelligibles l'Ancien et le Moderne, d'être le dépositaire des uns et des autres - bien
qu'incompris des deux camps -, pour qu'advienne, peut-être, un monde plus homogène. A
travers cette rencontre entre un fils de l'exil et le pouvoir incarné par un militaire, Nimrod
explore l'infini du sensible. Dans une langue éminemment poétique, son personnage aborde
les rivages de ses contraires : cette condition d'étranger qui fait de lui un amoureux des êtres
et des lieux de cet autre versant de sa vie.
Togo
Kossi Efoui, 1962Né à Anfoin, Kossi Efoui est titulaire d'une maîtrise de philosophie obtenue à l'Université du
Bénin (Togo). Sa participation au mouvement étudiant des années 1980, durement réprimé
par le régime, l’a conduit à se réfugier en France. En 1989, il reçoit le Grand Prix Tchicaya U
Tam'si du Concours théâtral interafricain pour sa pièce Le Carrefour. Boursier de
Beaumarchais, il est accueilli en résidence d’écriture à la Maison des auteurs du Festival des
Francophonies en 1992. Plutôt qu’ "exilé" ou "réfugié", il préfère se définir aujourd’hui comme
"vagabond", terme qu’il juge plus subversif (« c’est contre les vagabonds, rappelle-t-il, qu’on
a inventé les cartes d’identité »). Son œuvre est traversée par la question de l’exil, empreinte
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de ce choix douloureux, travaillée par l’ici et l’ailleurs. Mais Kossi Efoui estime avant tout que
l’exil se situe au cœur même de l’acte d’écrire, en tant qu’effort vers la rupture et l’inédit.
Solo d’un revenant ; éd. Le Seuil, 2008
Le narrateur revient dans son pays après dix ans de massacres. Ce faisant, il cherche à
comprendre comment son ami Mozaya est mort, et à retrouver un certain Asafo Johnson
avec lequel il avait fondé une troupe de théâtre en ses années d'étudiant. La vie renaît,
hantée par de vieilles et mortelles litanies, ces phrases-talismans qui se recourbent sur ellesmêmes comme la queue du scorpion.
Zimbabwe
Brian Chikwava,
Originaire du Zimbabwe c’est l'un des écrivains les plus prometteurs de sa génération : il est
également musicien et vit actuellement à Londres. Il a gagné le Caine Prize en 2004 pour un
premier recueil de nouvelles Seventh Street Alchemy. Harare North est son premier roman.
Harare Nord ; éd. Zoé, 2011
Il est effronté, arrogant, manipulateur, incorrect, menaçant, tordu. Il est aussi caustique,
brillant, un peu sexy et drôle. Il est perdu. Il peut devenir fou. Il, c'est le héros de ce roman,
fraîchement arrivé du Zimbabwe à Londres, qu'il surnomme Harare Nord, du nom de la
capitale de son pays bien-aimé. Après quelques semaines chez un cousin peu accueillant, il
s'installe dans un squat habité par quatre compatriotes, tous en quête d'une vie à peu près
décente. La plus jeune des quatre loue par exemple son bébé aux femmes qui cherchent
un appartement auprès des services sociaux. Brian Chikwava a inventé pour son
personnage une voix hautement singulière et poétique, dérangeante, féroce et caustique.
Le lecteur le suit et s'il sourit la première fois qu'il lit "Je suis un homme de principe moi", il finit
par le penser lorsque ce refrain revient pour la dernière fois à la fin du livre.
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« L’Afrique vue d’ailleurs »
Ils sont américains, anglais, français, polonais ou portugais.
Ils ont vécu en Afrique ou non. Ils ont émigré, ils sont exilés.
Ils sont écrivains, voyageurs, ethnologues, ouverts au monde et fascinés par l’Afrique.
Ils la racontent de l’extérieur.
Au cœur des ténèbres / Conrad ; Gallimard, 1931
Le récit, au fil de la remontée d'un fleuve en forme de serpent, nous entraîne dans une
expédition au cœur du continent africain, peuplé de combattants invisibles et de
trafiquants d'ivoire rongés par la fièvre. C'est l'un d'eux, M. Kurtz, que Marlow, le narrateur,
est chargé par sa compagnie de ramener en Europe. Mais le responsable du comptoir
perdu s'est " ensauvagé ", et les indigènes tentent de s'opposer à son départ... "Au cœur des
ténèbres" a inspiré Francis Coppola pour son film "Apocalypse now".
Bêtes sans patrie / Uzodinma Iweala ; éd. De l’Olivier, 2008
Alors que la guerre civile fait rage dans une contrée africaine sans nom, Agu tente par tous
les moyens de fuir son village. La violence le rattrape pourtant et il se fait enrôler comme
enfant soldat. Sous les ordres du commandant, il est contraint de voler, violer et tuer. Pour
sauver sa propre vie, il devient une bête féroce.
Ebène : aventures africaines / Ryszard Kapuscinski ; Plon, 2000
Documentaire
Il aura fallu quarante-trois ans de fréquentation assidue de l'Afrique à ce journaliste polonais
pour qu'il se risque enfin à en livrer un portrait magnifique et terrifiant, chaleureux et
accablant. Ses courts chapitres s'échelonnent des débuts de la décolonisation à nos jours,
et privilégient les pays les plus misérables ou ceux dont le passé est le plus tragique :
Ethiopie, Soudan, Somalie, Liberia, Nigeria, Rwanda, Ouganda. Kapuscinski a le don de
raconter en dix ou vingt pages le règne ubuesque d'Idi Amin Dada ou la rivalité sanglante
des Hutus et des Tutsis. Mais le peintre de fresques se fait aussi miniaturiste : il évoque un feu
de camp, un logement qu'il occupa jadis à Lagos, une rencontre avec des nomades
sahariens, des palabres avec des paysans de la savane, des cauchemars éveillés et de purs
instants de bonheur. Dans des pages lumineuses, il nous aide à comprendre ce que signifie
pour ces hommes à la peau d'ébène l'appartenance à une ethnie et à un clan, comment
fonctionnent les solidarités et quels sont leurs effets pervers.
L’africain / Jean-Marie Gustave Le Clezio ; Mercure de France, 2004
Le regard en arrière porté par l'écrivain sur son enfance africaine et la violence de l'identité
à rebours, qui n'est pas nécessairement liée à la couleur de la peau.
La ferme africaine / Karen Blixen ; Gallimard, 1937
En 1914, Karen Blixen arrive au Kenya avec son mari pour vivre sur une ferme de café.
Immédiatement attirée par la terre, elle y passe les années les plus heureuses de sa vie
jusqu'à ce qu'elle doive quitter la ferme pour retourner au Danemark, en 1931. C'est là
qu'elle va rédiger ce roman relatant son expérience en Afrique. Un adieu émouvant à sa
ferme bien aimée, ce livre raconte ses amitiés avec les gens du pays, son affection pour le
paysage et les animaux ainsi que son amour pour l'aventurier Denys Finch-Hatton.
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Les belles choses que porte le ciel / Dinaw Mengestu ; Albin Michel, 2007
Premier roman
A 36 ans, Sepha Stephanos se fait une raison : sa vie n'est pas celle qu'il avait rêvée. Il a fui
l'Ethiopie et tient une épicerie minable à Washington. Ses seuls amis sont deux Africains dont
il partage la nostalgie du continent et il se passionne pour la littérature. Mais l'arrivée d'une
jeune femme blanche et de sa fillette métisse vont bouleverser cet équilibre précaire...
Les enquêtes de Mma Ramotswe / Alexander MacCall Smith ; 10/18, 2003
Roman policier
L’écrivain Alexander Mc Call Smith a inventé Precious Ramotswe, première femme
détective privée du Botswana. A la tête de l’Agence N°1 des Dames Détectives, sise à
Gaborone, elle mène ses enquêtes dans le pays. Féminisme, humour et exaltation des
valeurs africaines ponctuent les aventures de cette drôle de dame d’Afrique.
Quelques titres : Mma Ramotswe détective / Miracle à Speedy motors / Les mots perdus du
Kalahari / Le bon mari de Zebra Drive / Vérité et feuilles de thé / 1 cobra, 2 souliers et
beaucoup d’ennuis / La vie comme elle va / Les larmes de la girafe / Vague à l’âme au
Botswana / Un safari tout confort
Mémoire d’éléphant / Antonio Lobo Antunes ; éd. C. Bourgeois, 1979
Toute une vie évoquée dans une journée : un psychiatre, très proche de l'auteur, vétéran de
la guerre d'Angola, évoque le gouffre du quotidien dans lequel il a sombré depuis son retour
et la séparation d'avec sa femme : tout est sombre et laid. Cette expérience traumatisante
lui a révélé la vraie nature de la société portugaise, étouffée par l'Église et la dictature,
dissimulant derrière les bonnes manières et les règles de bienséance, une grande vulgarité
et une vraie mesquinerie. La ville apparait comme un véritable zoo humain, avec des
animaux en cage dont il serait un des geôliers. Il se sent complice de cette caste qui
enferme ceux qui ne s'intègrent pas dans le cadre et envoie le peuple se faire tuer pour
défendre ses petits intérêts. Lui, ne sait plus très bien qui est fou et qui ne l'est pas. Les
souvenirs l'assaillent au long de cette journée : sa jeunesse, son éducation bourgeoise, la
rencontre avec sa femme, la naissance de ses filles, son départ pour l'Angola, la torture, la
beauté de l'Afrique.
Nous autres / Stéphane Audeguy ; Gallimard, 2008
A l'annonce de la mort de son père inconnu, un fils se rend auprès de sa dépouille au
Kenya, à Kibera. Sur place, il apprend qu'il ne peut respecter la dernière volonté de son
père : être inhumé en terre kényane. Il part explorer ce pays traversé par une ligne de
chemin de fer, à la recherche d'un lieu pour l'enterrer.
Zulu / Caryl Ferey ; Gallimard, 2010
Roman policier
Le cadavre d'une jeune fille blanche est découvert dans un jardin botanique du Cap. Il
s'agit de la fille d'un ancien joueur des Springboks, véritable star nationale. Alors que
l'enquête patine, le corps d'une deuxième femme portant des scarifications faisant
référence à des sacrifices zoulous est retrouvé. Tandis que la ville tombe dans la psychose
raciale, la brigade des homicides enquête.
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Quelques ouvrages sur l’Afrique
Histoire de l’Afrique Noire au XXe siècle
Les Africains. Histoire d’un continent / John Iliffe ; Flammarion, 2009, 459 p. :
Histoire générale de l'Afrique, des origines de l'humanité jusqu'à l'Apartheid. Les thèmes
abordés dans ce livre : peuplement du continent, coexistence de l'homme avec son
environnement, construction de sociétés durables et défense contre les agressions venues
des régions plus favorisées.
L’Afrique depuis 1940 / Frederick Cooper ; Payot, 2008, 319 p. :
Cette histoire de l'Afrique contemporaine propose une approche à la fois chronologique et
thématique pour jeter un pont entre les périodes coloniale et postcoloniale, s'attachant à
étudier les changements qui accompagnèrent la fin des empires et les processus qui se
perpétuèrent même lorsque les pouvoirs changèrent de mains.
DVD
Afriques : comment ça va avec la douleur, un film de Raymond Depardon, Arte Video, 1996
Raymond Depardon arpenta le continent africain entre 1993 et 1996... Avec des mots libres
et parfois dénonciateurs, il montre les plaies, l'agonie et la volonté de vivre de peuples
meurtris et s'interroge sur sa responsabilité d'homme d'image à parler de la douleur... Un film
indispensable...
Ouvrages récents qui abordent la culture africaine
L'Afrique noire est-elle maudite ? / Moussa Konaté ; Fayard, 2010, 238 p.
Selon l'auteur, l'Afrique noire, exploitée et manipulée depuis des siècles par des élites
corrompues, doit connaître un sursaut des consciences face aux enjeux de la
mondialisation. Forte d'une population jeune et riche de nombreux atouts, l'Afrique a les
moyens de faire émerger un modèle de société moderne. Pour cela, elle doit libérer
l'individu, trahir ses ancêtres pour mieux les défendre.
Sortir de la grande nuit : essai sur l'Afrique décolonisée / Achille Mbembe ; La Découverte,
2010, 243 p.
L’auteur montre que de nouvelles sociétés africaines sont en train de naître, réalisant leur
synthèse sur le mode du réassemblage, de la redistribution des différences entre soi et les
autres, et de la circulation des hommes et des cultures. Il décrypte les mutations africaines
et les confronte aux évolutions des sociétés postcoloniales européennes. La France
décolonisa sans se décoloniser.
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Partageons !
Voici une petite place pour laisser vos impressions sur vos lectures, vos coups
de cœur, ce que vous n’avez pas aimé, ou donner d’autres idées de lectures.
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