Les régimes des pathologies hépatiques
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Les régimes des pathologies hépatiques
Les régimes des pathologies hépatiques Attention, seule un professionnel de la diététique a le droit d’élaborer un régime pour des patients. Est considéré comme exerçant la profession de diététicien toute personne qui, habituellement, dispense des conseils nutritionnels et, sur prescription médicale, participe à l'éducation et à la rééducation nutritionnelle des patients atteints de troubles du métabolisme ou de l'alimentation, par l'établissement d'un bilan diététique personnalisé et une éducation diététique adaptée. L’exercice illégal du métier de diététicien est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Introduction Les tumeurs et cancers hépatiques. Les tumeurs hépatiques primitives sont rares et peuvent être de 2 sortes : Bénigne, sans tendance à l’envahissement sans atteinte de l’état général souvent asymptomatique Malignes, hépatocarcinomes +++ Les tumeurs hépatiques les plus fréquentes sont secondaires : métastases de cancers digestifs, du sein, bronchiques ou de la peau. Les hépatites virales Elles sont des inflammations des hépatocytes liées à des virus Les ictères Ils sont une coloration jaune des téguments et des muqueuses La cirrhose hépatique C’est une dégénérescence des hépatocytes, 80% des cirrhoses sont dues à l’alcool. Rappels Les tumeurs et cancers hépatiques L’évolution est en général favorable, excepté dans le cas des adénomes pouvant dégénérer en carcinomes. Aucun traitement diététique n’est nécessaire. En ce qui concerne les tumeurs malignes du foie, étant découvertes tardivement, des signes cliniques sont à prendre en charge tels que l’altération de l’état général, l’ictère ou l’ascite ou encore les conséquences du traitement tel que la chimiothérapie. Les hépatites virales On distingue les hépatites aigues et chroniques. Leur seul traitement est médicamenteux Audrey Delissey Les ictères L’ictère est une coloration due à une augmentation du taux sérique de bilirubine La cirrhose hépatique La cirrhose hépatique est une pathologie chronique, diffuse et irréversible du foie au cours de laquelle l'architecture hépatique est désorganisée et accompagnée d'une dégénérescence des tissus du foie. Le foie augmente de volume et devient plus dur et prend un aspect granuleux. Elle présente trois grandes étapes : 1. Asymptomatique réversible 2. La cirrhose compensée réversible: sans manifestation fonctionnelles, ni complications 3. La cirrhose décompensée : stade des complications (cytolyse, fibrose, nodules de régénération Hypertension portale) Ascite, varices œsophagienne, encéphalopathie hépatique. Rappel des rôles du foie 1. 2. 3. 4. 5. Glucides : transformations des glucides (glycogénogénése, glycolyse, neoglucogénése) Protéines : uréogénése, transaminations, désaminations, … Lipides : catabolisme A.G, cétogénése, béta-oxydation, cholestérol, … Détoxification Formation des acides biliaires primaires But des régimes Les hépatites virales : 1. La prévention de l’hépatite par des mesures hygiéno-diététique (A et E) 2. La prise en charge après contamination a. Eviter l’installation ou l’accentuation d’une dénutrition b.Amélioration du confort digestif 3. Un régime diététique sera utile en cas de cirrhose ou d’hépatite en traitant la cause La cirrhose : 1. Les conséquences nutritionnelles de la cirrhose 2. Les conséquences des complications de la cirrhose a. Diminuer l’ascite, stabiliser le poids, réduire le périmètre abdominal b. Réduire le risque de rupture œsophagienne c. Traiter l’encéphalopathie hépatique, limiter l’anabolisme des protéines d. Assurer un bon apport énergétique pour lutter contre l’altération de l’état général Audrey Delissey Les régimes Les hépatites Conseils hygiéno-diététique de prévention Seule les hépatites A et E peuvent se transmettent via l’alimentation. En effet la transmission est féco-orale par l’intermédiaire de l’eau non potable, d’aliments contaminés (végétaux irrigués, bivalves filtreurs, produits manipulés), ou par contact avec une personne contaminées. Elles sont rares mais extrêmement grave. Il existe un vaccin contre le VHA mais pas contre le VHE. Il est alors nécessaire de prendre des mesures telles que : Lavage des mains après chaque opération salissante et souillante (toilettes, toux, repas, …) Consommation et utilisation d’eau potable ou microbiologiquement propre pour la boisson, le nettoyage-désinfection des végétaux, l’irrigation, le brossage des dents, … Cuisson à cœur des aliments à risques, (rappel : bivalves, produits manipulés (viande hachée, plats préparés, …), végétaux, …) Respect des 5 M en restauration collective. Attention aux origines des aliments risques Mesures diététiques Arrêt total de l’alcool et définitif de l’alcool Régime normal léger voire sans fibre élargie, selon la tolérance du patient, Choisir des modes de cuisson simples et pauvres en matières grasses Préférer les matières grasses crues Bon équilibre de l’alimentation Fractionnement des repas Si altération de l’état général, régime HE+, selon tolérance du patient Tous les aliments ne sont pas tolérés, donc selon tolérance du patient La cirrhose Asymptomatique ou Compensée 1. Arrêt total et définitif de l’alcool, si cette condition est suivie, le processus suivant le stade peut être réversible, 2. Régime Hyperénergétique suivant p.m, le plus souvent à 35 kcal/kg/j, suivant l’état du patient afin de maintenir un état général satisfaisant le plus longtemps possible 3. Régime Hyperprotéique sur p.m, le plus souvent à 1,2g/kg/j en prévention d’une dénutrition, en fonction de l’état général du patient. 4. Attention aux apports en vitamines (liposolubles et B1, B6, B9, B12 et C), minéraux et oligoéléments (Zinc et Sélénium), une supplémentation médicale doit être envisagée. Audrey Delissey Décompensée Sur la maladie 1. Arrêt total et définitif de l’alcool : pilier du traitement, 2. Régime Hyperénergétique suivant p.m, le plus souvent à 35 kcal/kg/j, suivant l’état du patient afin de maintenir un état général satisfaisant le plus longtemps possible, 3. Régime Hyperprotéique sur p.m, le plus souvent à 1,2g/kg/j en prévention d’une dénutrition, en fonction de l’état général du patient. Sur les complications 1. Si œdèmes provoqué par l’association HTP et rétention hydrosodée : régime hyposodé, sur p.m, pour lutter contre l’ascite. A 2-3 g NaCl/j +/- associé aux diurétiques et à une restriction hydrique sur p.m si hyponatrémie (0,5 à 1L/j). Attention le régime hyposodé est anorexigéne on veillera à garder les plats appétissant et avec du goût (épices, sel de remplacement, couleurs, …), 2. Si varices œsophagienne pouvant provoquer des hémorragies digestives : variation de texture (au maximum molle) selon tolérance du patient pour limiter le risque de rupture des varices et donc d’hémorragies. On supprimera tous ce qui peut irriter la paroi œsophagienne, ce qui peut faire tousser (croûte du pain, fritures, arrêtes, crudités dures, …) 3. Si rupture des varices : il y aura ligature des plaies, on veillera à la suppression de toute alimentation per os, on mettra en place une alimentation parentérale pour rééquilibrer le bilan hydro-électrolytique et sanguin. On reprendra prudemment une alimentation per os avec un régime TTB, puis une texture liquide, et mixée. 4. Si encéphalopathie porto-cave/ ammoniacale provoquée par l’impossibilité du foie à détruire les substances neurotoxiques venant de la dégradation protéique : pas de restriction systématique de l’apport protéique mais en cas d’intolérance prouvée aux protéines on aura recours à un régime hypoprotéique sur p.m. On privilégiera les protéines végétales et laitières moins ammoniagènes et de bonnes valeur biologique. Audrey Delissey Exemple de répartition PETIT DEJEUNER : DEJEUNER : GOUTER : DINER : Audrey Delissey