Nu descendant un escalier 1912, huile sur toile, 146 x 89 cm
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Nu descendant un escalier 1912, huile sur toile, 146 x 89 cm
Nu descendant un escalier 1912, huile sur toile, 146 x 89 cm Philadelphia Museum of Art, The Louise and Walter Arensberg Collection « Cette version définitive du Nu descendant un escalier, peinte en janvier 1912, fut la convergence dans mon esprit de divers intérêts, dont le cinéma, encore en enfance, et la séparation des positions statiques dans les chronophotographies de Marey en France, d'Eakins et Muybridge en Amérique.» « Peint, comme il l'est, en sévères couleurs bois, le nu anatomique n'existe pas, ou du moins, ne peut pas être vu, car je renonçai complètement à l'apparence naturaliste d'un nu, ne conservant que ces quelques vingt différentes positions statiques dans l'acte successif de la descente.» « Avant d'être présenté à l'Armory Show de New York en 1913, je l'avais envoyé aux Indépendants de Paris en février 1912, mais mes amis artistes ne l'aimèrent pas et me demandèrent au moins d'en changer le titre. Au lieu de modifier quoi que ce fût, je le retirai et l'exposai en octobre de la même année au Salon de la Section d'or, cette fois sans opposition.» http://www.youtube.com/watch? v=6MpcOWSoFOc Une fixation sur la rotation Marcel était rotomane. Les premiers symptômes de son obsession apparaissent dès 1911 dans son Moulin à Café, où la manivelle prend ouvertement le dessus. En 1913, il passe à l'acte et pervertit une Roue de bicyclette. Une nouvelle étape est franchie vers 1920 lorsqu'il motorise un gadget de sa conception, Rotative plaques verre, qui s'avère trop brutal et qu'il délaisse pour une seconde machine, Rotative demisphère, plus douce et qui lui donne toute satisfaction. Débauchant Man Ray, ils tournent en 1926 un film rotoscopique amateur, Anémic Cinéma, qui montre des vues frontales de cercles vicieux. Ce film devient vite culte pour les rotophiles et continue à circuler sous le manteau. Enfin il entreprend de corrompre les foules en masse avec ses Rotoreliefs qu'il présente au Concours Lépine de 1935. Sans succès : la morale règne. Rotoreliefs Paris, 1935 Duchamp considérait ses rotoreliefs comme un jouet. Ils s'agit de 12 motifs très graphiques à base de spirales, imprimés au recto et au verso de 6 disques de papier fort. Placés sur le plateau d'un phonographe ils donnent en tournant l'illusion de formes en 3D : boules, cônes, hélicoïdes... Après avoir été brevetés, les disques sont imprimés à 500 exemplaires, Duchamp désirant les vendre le moins cher possible au plus grand nombre. Il les réunit dans un étui rond et propose l'ensemble à 15 francs au concours Lépine de 1935. Duchamp lui-même fait le vendeur sur le stand qu'il a loué. Mais la petite entreprise se solde par un fiasco : entre "un gars qui vendait une machine à compresser les ordures ménagères" et "une poule qui vendait des éplucheurs instantanés de pommes de terre", personne ne s'arrête au stand de Marcel, sauf son ami Henri-Pierre Roché, qui finançait l'opération, et qui nous relate le spectacle dans l'impayable Rotative plaques verre New York, 1920 New Haven, Yale University Art Gallery, Collection of the Société Anonyme « Une série de 5 plaques de verre sur lesquelles étaient tracées des lignes blanches et noires tournant sur un axe métallique; chaque plaque était plus grande que la suivante et quand on regardait d'un certain point, tout correspondait et constituait un seul dessin. Lorsque le moteur tournait, les lignes faisaient l'effet de cercles continus blancs et noirs, très vaporeux comme vous pouvez l'imaginer. Avec Man Ray, nous avons travaillé au moteur dans le rez-de-chaussée que j'habitais à ce moment West 73 Road Street. Il a d'ailleurs failli être sérieusement blessé. Nous avions un moteur idiot qui augmentait de vitesse, on ne pouvait pas le contrôler et il a cassé une des plaques de verre qui a volé en éclat.» Rotative demi-sphère Paris, 1924 H : 137,3 cm, diamètre : 65,5 cm « J'ai fait une petite chose qui tournait, qui faisait des tire-bouchons comme effet visuel, et cela m'a attiré, pour m'amuser. J'ai d'abord fait ça avec des spirales... même pas des spirales, c'étaient des cercles excentriques qui s'inscrivaient l'un dans l'autre formant une spirale, mais pas au sens géométrique, plutôt celui de l'effet visuel.» Marcel Duchamp, Entretiens p.126 Rrose Sélavy Vers 1920, Marcel s'invente une altière ego, bêcheuse et désappointante: Rrose Sélavy. « J'ai voulu changer d'identité et la première idée qui m'est venue c'est de prendre un nom juif. Je n'ai pas trouvé de nom juif qui me plaise ou qui me tente, et tout d'un coup j'ai eu une idée: pourquoi ne pas changer de sexe ! Alors de là est venu le nom de Rose Sélavy. [...] Je trouvais très curieux de commencer un mot par une consonne double, comme les L dans LLoyd. » Marcel Duchamp, DDS p.151 Son nom apparaît pour la première fois sur une fenêtre qui n'est pas un tableau, Fresh Widow, et quelques autres objets déconcertants : Why not sneeze Rose Sélavy? ou Belle Haleine-Eau de voilette. Femme savante et tête à chapeaux, Rrose s'adonne à la rédaction de quelques boutades déceptives dont elle consent à laisser paraître un recueil en 1939 : Poils et coups de pieds en tous genres. Polyvalente, Rrose est aussi une femme d'affaire accomplie qui préside le Conseil d'Administration de la société exploitant la Roulette de Monte-Carlo, une réalisatrice d'avant-garde (Anémic Cinéma, film-culte) et l'éditrice avisée de la Boîte verte. Liens/ http://vimeo.com/2198504 http://www.youtube.com/watch?v=d0eRQP-DNOU http://www.youtube.com/watch?v=Q0Be1zadTC8&NR=1 http://www.youtube.com/watch?v=d2Y5mUJiaZI&feature=related http://www.youtube.com/watch?v=7CFQY0Yf1iI&feature=fvw http://www.youtube.com/watch?v=upvYAAh8RuU http://www.youtube.com/watch?v=XLBNCkKGZzI&NR=1
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