(Résumé Fontaine Stravinsky)
Transcription
(Résumé Fontaine Stravinsky)
La Fontaine Stravinsky, 1983 Niki de Saint Phalle ( 1930, Paris – 2002, San Diego) et Jean Tinguely (1925, Fribourg – 1991, Berne) A voir : exposition Niki de Saint Phalle, Grand Palais, Paris, jusqu’au 2 février La Fontaine Stravinsky est un ensemble de « sculptures-fontaines » en mouvement et/ou avec jet d’eau, dans un bassin de 580 m2. Il s’agit d’une œuvre in situ qui prend en compte les éléments architecturaux et le contexte du lieu. Lieu : Place Igor-Stravinsky, Paris, place piétonne entre l’église Saint-Merri et le Centre Pompidou. La place constitue la couverture-terrasse du bâtiment souterrain de l’IRCAM (Institut de recherche et de coordination acoustique/musique). Matériaux : acier et moteurs pour les sculptures de Jean Tinguely, polyester et fibre de verre pour les sculptures de Niki de Saint Phalle. Le bassin avec banc intégré est en acier inoxydable. Et l’eau, matériau essentiel ! L’œuvre est une commande publique de la ville de Paris, en partenariat avec le Centre Pompidou et le Ministère de la Culture, en lien avec l’IRCAM et son directeur de l’époque, Pierre Boulez. 1 La Fontaine Stravinsky est l’œuvre commune de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, elle évoque l’œuvre musicale du compositeur Igor Stravinsky, compositeur russe du XXème siècle. Elle est composée de seize sculptures rendant hommage aux compositions du musicien, mais ici l’hommage ne se fait pas sous la forme d’une statue représentant le musicien, mais constitue un hommage aux sons, aux rythmes et aux figures des compostions d’Igor Stravinsky : « L’oiseau de feu » 1910, « Le sacre du printemps » 1918, « Les noces de Petrouchka » 1911, « Ragtime » 1918, « Le renard » 1916. Sept sculptures sont de Jean Tinguely : la vie, le renard, la diagonale, Ragtime, la clé de sol, six de Niki de Saint Phalle : le cœur, l’oiseau de feu, le chapeau de clown, la sirène, le serpent, le rossignol et trois sont des œuvres communes : l’éléphant, la mort, l’amour. Les sculptures de Jean Tinguely sont noires en contraste avec celles de Niki de Saint Phalle recouvertes de couleurs vives. Les formes sont courbes et généreuses. Les mécanismes engagent des mouvements divers, lents ou rapides, d’où peuvent jaillir des jets d’eau multidirectionnels. Rotations, va et vient, balancements, déclics, percussions, cliquetis… rendent l’eau et la fontaine sonores. Les rythmes réguliers des fontaines classiques sont ici remplacés par une grande diversité d’impacts sonores des chutes d’eau, mêlés aux bruits des machines/sculptures de Jean Tinguely. Le spectateur est invité à une promenade sonore autour de ce bassin, invité à s’y asseoir, à s’approcher, à multiplier les points de vue, à regarder autrement les éléments architecturaux environnants jusqu’à la nuit où la Fontaine s’éclaire. L’ensemble évoque les jeux d’enfants, les fêtes foraines, l’esprit des carnavals que Jean Tinguely avait côtoyé à Bâle en Suisse notamment. « …les artistes visent à créer un lieu d’attraction populaire, plus proche du cirque que du monument urbain, « quelque chose, dira Tinguely, de point trop haut, d’humble et de démocratique. Un fait humain. ». « Je ne veux pas impressionner les gens, je désire jouer avec eux, faire du cirque, jeter une attraction. Car j’ai la concurrence : formations de musique latino-américaines, cracheurs de feu, illusionnistes, saltimbanques ou baladins. Alors j’essaie de faire la même chose qu’eux. Je ne veux pas combattre la grandeur par la grandeur. Les flâneurs ne devront pas se tordre le cou comme devant la tour Eiffel ou le Centre Pompidou. Simplement tourner autour de ce catalyseur ludique, discuter à l’emporte-pièce de ces mécanismes qui glapissent comme fennecs des glaces ou craquent comme morses du désert. Farfelus, joyeux, énigmatiques, faisant semblant d’être une sculpture. L’eau seule s’élèvera au-dessus du spectateur. L’eau malléable par définition, qu’on n’a pas besoin de suivre des yeux mais qu’on enregistre. L’eau pulvérisée, brouillée, souterraine, de ruissellement, stagnante, forte, de vie, d’amour ! ». Extrait du livret du CNDP, « La Fontaine Stravinsky », 2003 L’œuvre célèbre le lien entre l’Art et la vie, une proximité avec les spectateurs grands et petits. Si l’ensemble convie à la fête et à l’amusement, certaines sculptures rappellent la part d’ombre, une dimension tragi/comique qui évoque joyeusement notre condition mortelle. Le Nouveau Réalisme : un recyclage poétique du réel Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely ont fait parti d’un mouvement artistique majeur en France « Le Nouveau Réalisme » constitué d’un groupe d’artistes aux pratiques diverses entre 1960 et 1963. 2 « Ces artistes affirment s’être réunis sur la base de la prise de conscience de leur « singularité collective ». En effet, dans la diversité de leur langage plastique, ils perçoivent un lieu commun à leur travail, à savoir une méthode d’appropriation directe du réel, laquelle équivaut, pour reprendre les termes de Pierre Restany, en un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » (60/90. Trente ans de Nouveau Réalisme, édition La Différence, 1990, p. 76). Le terme de Nouveau Réalisme a été forgé par Pierre Restany à l’occasion d’une première exposition collective en mai 1960. En reprenant l’appellation de « réalisme », il se réfère au mouvement artistique et littéraire né au 19e siècle qui entendait décrire, sans la magnifier, une réalité banale et quotidienne. Cependant, ce réalisme est « nouveau », de même qu’il y a un Nouveau Roman ou une Nouvelle Vague cinématographique : d’une part, il s’attache à une réalité nouvelle issue d’une société urbaine de consommation, d’autre part, son mode descriptif est lui aussi nouveau car il ne s’identifie plus à une représentation par la création d’une image adéquate, mais consiste en la présentation de l’objet que l’artiste a choisi. » Extrait du dossier pédagogique « Le Nouveau Réalisme » du Centre Pompidou http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-nouvrea/ENS-nouvrea.htm Pistes éventuellement à développer : - la commande publique, le monument, la statuaire dans la ville les fontaines l’œuvre et le lieu, comment une œuvre dialogue avec l’espace public l’œuvre et le spectateur, comment les œuvres interagissent avec le spectateur l’interdisciplinarité : sculpture, peinture, mobilier urbain, musique, son, cinéma, architecture… - l’œuvre réalisée à plusieurs (voir aussi « Le Cyclop » à Milly-La-Forêt, http://www.lecyclop.com œuvre commune dont Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle) - la sculpture en mouvement, la sculpture sonore - recycler – créer - l’œuvre comme fête 3
Documents pareils
Les caisses à outils de Jean Biographie, créations et expositions
Le lien sur la photographie ne fonctionne pas, mais on la retrouve dans la collection des œuvres
de Centre Pompidou. Ici http://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R6c33a1de3b1eb...
Fiche Niki DE SAINT-PHALLE
mesure. Dans le tarot, elle est figurée par une femme ailée qui verse le contenu d'un récipient à un autre. Selon la
tradition, elle met ainsi de l'eau dans son vin pour l'adoucir. Niki...