troubles du sommeil de l`enfant

Transcription

troubles du sommeil de l`enfant
TROUBLES DU SOMMEIL
DE L’ENFANT
Patricia Franco
Unité de Sommeil
Hôpital Debrousse
Lyon
TROUBLES DU SOMMEIL DE
L’ENFANT
•
•
•
•
•
L’insomnie
Les parasomnies
L’hypersomnie
Les troubles du rythme circadien
Le syndrome d’apnées du sommeil
L’INSOMNIE
DEFINITION
« L’insomnie correspond à un trouble de
l ’installation et du maintien du sommeil »
Elle se traduit par :
„
des difficultés d ’endormissement
„
des éveils nocturnes
„
un réveil précose
ETIOLOGIES
DEPENDENT DE L’ÂGE
• Les insomnies du nourrisson et du petit
enfant
• Les insomnies en âge scolaire de l’enfant
prépubertaire
• Les insomnies en âge scolaire de
l’adolescent
L’INSOMNIE DU NOURRISSON
ET
DU PETIT ENFANT
Importance des éveils physiologiques
Eveils physiologiques lors changements de cycle de sommeil:
3 mois 8x/nuit durée: 1-10 min
18 mois 4-5x/nuit
diminuent surtout après 18-24 mois
INSOMNIE DU PETIT ENFANT
EPIDEMIOLOGIE
„
Augmentation des éveils entre 9 m et 2 ans
21% à 38% des enfants de 1-3 ans
réveillent leurs parents
„
„
Diminution des éveils après l’âge de 3 ans
2% des enfants de 5 ans réveillent leurs
parents
„
INSOMNIE DU PETIT ENFANT
EPIDEMIOLOGIE
•
•
•
•
Troubles du sommeil se retrouvent chez:
35% des enfants de moins de 2 ans
23% des enfants de 2-3 ans
14% des enfants de 4-6 ans
Ottoviano F et al. Sleep 1996
2,889 enfants suivis de la naissance à 6 ans
Des chiffres entre 25 à 50% sont retouvés dans la
littérature
(Beltramini 1983, Kerr 1994, Scher 1995, Owens 2001)
ETIOLOGIE
146 enfants de < 5 ans. Consultation du sommeil en hospitalier.
•73,3%
Les Insomnies comportementales: 73,3%
• Les
6,2%
Insomnies symptomatiques: 20,5%
• Les Mauvaises interprétations: 6,2%
20,5%
Kahn et al. Pediatrics 1989; 4:595-603
ETIOLOGIE
A. Insomnies Comportementales
• Liés au mode de vie
• Conditionnement anormal à
l ’endormissement
• Absence de limites
• Erreurs alimentaires
• Mauvaise organisation des siestes
1. Le mode de vie
• Bruit
• Horaires
parents
• Cosleeping
•..
1. Mode de vie
Association entre heures passées devant la télévision et
sommeil
2068 enfants de 4 à 35 mois
0,9 h/j enfants < 12 mois
1,6 h/j enfants de 12 à 23 mois
2,3 h/j enfants de 24 à 35 mois
Relation entre horaires irréguliers des siestes et de l’heure
du coucher
Thompson & Christakis Pediatrics 2005
2.Conditionement anormal à
l ’endormissement
• Malentendu
Interventions précoces (< 5 min)
• Endormissement inapproprié
(bercement, biberon, télé, voiture,
lit parent bras …)
Les éveils nocturnes
(60 à 90 min)
(5 min)
Conséquences du conditionnement
anormal
La présence des parents à l’endormissement
est associé à
• Une augmentation de la latence
d’endormissement
• Une réduction du temps de sommeil nocturne
• Une réduction du temps de sommeil total
• Une augmentation des éveils nocturnes
Ottoviano F et al. Sleep 1996
Enfant 2 ans 1/2
• Alimentation nocturne et Asthme
- La prise d’un biberon de lait couché dans le lit
avant de dormir dans la première année chez les
enfants de parents allergiques favorise la
survenue d’asthme à 5 ans
Celedon et al. 2002
3. Absence de limites
Entre 2 et 3 ans, l’enfant apprend l’autonomie
et affirme son autorité.
Certains parents ont des difficultés à poser des
limites à leurs enfants.
Certaines oppositions au coucher et même certains
éveils nocturnes sont liés à cette absence de limites.
Claire 2 ans
- Conditionnement anormal à l ’endormissement
ou
Malentendu
- Problèmes de limites
60% des plaintes pour troubles du sommeil
jeune enfant
4. Erreurs alimentaires et sommeil
Enfant de 3 ans, Réveils précoses
4. Erreurs alimentaires et sommeil
QUANTITE- Alimentation insuffisant
Faim
- Alimentation excessive ou faible nombre de
repas (< 5 repas/j avant 6 mois)
Reflux, vomissements (volumes), vessie pleine,..
QUALITE
- Allaitement prolongé
Eveils fréquents
Problème de limites
- Déséquilibre du contenu
Insuffisance en graisses
Consommation excessive de protéines
Kahn et al. Alimentation et sommeil. Le Nid 2
Alimentation et sommeil
• Allaitement
Les nourrissons allaités
- pleurent plus fréquemment pendant la nuit et le
jour
- dorment +/- 80 min de moins que les nourrissons
nourris au biberon.
NUTRITIONNEL OU ATTITUDE DES PARENTS?
Thomas KA. J Obstet Gynecol Neonatal Nurs 2000
Lucas A Early Hum Dev 1998;53:9-18.
Lee K Early Hum Dev 2000;58:133-140
Wolke D J Pediatr 1998;133: 224-231
Caractéristiques du sommeil et
Allaitement
Nourrissons
allaités (N=20)
Nourrissons
biberons (N=7)
sans céréales
P
Efficience de sommeil
(%)
79.4 (59.4-83.6)
80.3 (63.9-93.4)
NS
Eveils intra-sommeil (%)
15.8 (0-28.8)
10.5 (2.4-20.4)
NS
Eveils intra-sommeil
(min)
84 (3-141)
55 (12-103)
NS
Fréquence des éveils
0.61 (0.28-1.52)
1.72 (0-3.31)
.040
No des repas durant la
nuit
1 (0-4)
0 (0-1)
.020
Fréquence des éveils non
nutritionnels
0.35 (0-1.31)
1.67 (0.39-3.31)
.012
Scaillet et al. Données personnelles
Erreurs alimentaires et sommeil
• Allaitement de longue durée (> 12 mois)
Allaitement nocturne souvent jusqu’à 4 à 6 mois de
vie.
Après 6 mois, alimentation nocturne ne se justifie
pas au niveau nutritionnel.
=> Conditionnement à l’éveil
⇒ Diminution progressive des repas
nocturnes en une dizaine de jours.
Erreurs alimentaires et sommeil
• Déséquilibre du contenu
Déficience en graisses : < 40% à 1-3 ans
excès en sucres %
diarrhée, coliques
excès en protéines %
énurésie, soif
boissons nocturnes
EVEILS
5. Mauvaise organisation des siestes
Rappel sieste normale
3 siestes à 6 mois
2 siestes entre 9 et 12 mois
1 sieste à partir de 15-18 mois
Le temps diurne est stable
+/- 2 h entre 2 et 6 ans
Disparition de la sieste entre 3 et 6 ans
A partir de 2 ans, corrélation négative entre durée du sommeil diurne et
celle du sommeil nocturne.
5. Mauvaise organisation des siestes
ETIOLOGIE
B.Les Insomnies symptomatiques
• Causes organiques
• Causes psychologiques
Les causes médicales de mauvais sommeil :
10 à 20%
la douleur
•
•
•
•
•
•
•
•
Coliques (1 à 4 mois)
Poussées de dents (< 1 an)
Infections ORL (otites)
Reflux gastro-oesophagien
Infection urinaire
Hernies
Vers intestinaux
Tumeur, …
Les autres problèmes médicaux
• Les antécédents périnataux: prématurité,..
- multifactoriel: inquiétude parentale, plus de
SAS, médications (corticoïdes,..)
• Les maladies neurologiques: retard mental,
déficits neuro-sensoriels
• Les problèmes dermatologiques: eczéma
• Intolérance alimentaire
• Les problèmes respiratoires
L’asthme
Les apnées obstructives
Insomnie chronique chez 146 enfants
< 5 ans (Hôpital Universitaire)
Les Insomnies Comportementales
Les Insomnies Symptômatiques
Intolérance au lait de vache
Lésions cérébrales
Reflux oesphagien acide
Otite moyenne
Hernies de parois abdominales
Asthme nocturne
Les Parasomnies
73,3 %
20,5 %
11.6
2.7
2.7
2.1
0.7
0.7
6,2 %
Kahn et al. Pediatrics 1989; 4:595-603
Intolérance aux protéines du lait de vache
et troubles du sommeil
• 10% des troubles du sommeil sévères, inexpliqués et
persistants (peu fréquente, mais sévère)
• Enfants habituellement < 1 an; parfois eczéma/otites
• Agitation intense le jour, sommeil fragmenté la nuit
(> 8 éveils/n)
• Disparaît - naturellement après l’âge de 3 à 5 ans
- après arrêt LV (en 3-4 sem), reversible
Intolérance aux Prot Lait Vache: Insomnie sévère
⇑Temps d’endormissement
⇑ No Eveils nocturnes
⇑ Durée des éveils
⇑ Transpiration nocturne
⇓Temps de sommeil
(5,5 h/24 h)
292 enfants (4 sem à 4 ans) insomnie
240 enfants (82,8%) guérison par modifications des habitudes des parents
30 enfants (10,7%) insomnie rebelle
CARACTERISTIQUES POLYSOMNOGRAPHIQUES AVANT
ET APRES EXCLUSION DES PROTEINES DU LAIT DE VACHE
50
45
46
40
39
40
32
35
27
30
Avant
% 25
Après
20
12
15
6.6
10
5
7
0
1
0
REM
NREM1
Valeurs médianes
NREM2
NREM3
No Eveils
Kahn et al. Sleep 1988; 11:291-297
Intolérances alimentaires
et pleurs nocturnes
•
•
•
•
•
•
Lait de vache
Soja
(45%
LV)
Gluten
Monoamines: café, thé, chocolat …
Vitamines
Autres: oeufs, poisson, arachides …
Syndrome d’apnée obstructive
du sommeil
Prévalence : Ronflement primaire: 9 à 12%
Syndrome d’apnée du sommeil :1-3 %
plus fréquent entre 3 et 6 ans
HYPERTROPHIE ADENO-AMYGDALIENNE = ¾ des cas
AAP Pediatrics 2002
Les problèmes respiratoires: Syndrome d’Apnée du Sommeil
EEG
EOG
EMG
ECG
Pr Nas
Therm
Ceintures
Saturation
PTT
CO2
Sur quels symptômes suspecter une étiologie
médicale ?
Caractéristiques générales :
- Présence de certains symptômes comme:
Troubles alimentaires, régurgitations anormales
Ronflement anormal, hypersudation
- Présence de signes physiques
Cassure staturo-pondérale
Fièvre
- Evéils nocturnes soudains (douleur)
Les causes psychologiques de mauvais sommeil
• Facteurs psychoaffectifs
• Anxiété
LES INSOMNIES EN AGE
SCOLAIRE CHEZ L’ENFANT
PREPUBERTAIRE
La durée de sommeil
La durée de sommeil diminue à mesure que l’enfant grandit,
Temps passé au lit d’un enfant de 6 ans : +/- 11h 18 min
de 12 ans: +/- 9 h 58 min.
La différence en durée de sommeil est +/- 1h 20 min.
L’enfant perd, entre 6 et 12 ans, 10 à 20 minutes de sommeil par an.
4255 enfants de 6 à 12 ans 70 écoles primaires
Province de Luxembourg
Noël S. 2001
Enquête sur 1.000 écoliers âgés de 6 à
12 ans (Bruxelles)
Insomnies 14%
Parasomnies 29%
Troubles du sommeil 43%
Kahn et al. Pediatrics 1989
Enquête sur 1.000 écoliers
âgés de 6 à 12 ans (Bruxelles)
• Mauvais sommeil (difficultés
d’endormissement et éveils fréquents): 14 %
des enfants
• Prise fréquente de somnifères: 4 %
• Corrélation significative entre troubles du
sommeil et problèmes scolaires
(redoublement)
Kahn et al. Pediatrics 1989
INSOMNIE DE L’ENFANT EN
AGE SCOLAIRE
PREPUBERTAIRE
15 à 27% des enfants d’âge scolaire auraient des
troubles du sommeil.
(Ottaviano Sleep 1996, Owens J Dev and Behav
Pediatrics 2000, Neveus Acta Paediatr 2001).
ETIOLOGIES
• Causes environnementales
• Causes médicales
• Causes psychologiques
Les causes environnementales
495 enfants (3 écoles) +/- 10 ans New England (USA)
26% des enfants ont un poste TV dans leur chambre
Nombre d’heures passées devant la TV
Surtout au moment de l’endormissement
Lorsque le poste TV est dans la chambre de l’enfant
⇑ Résistance au sommeil
⇑ Retard d’endormissement
⇑ anxiété au sommeil
⇓ temps de sommeil
Les causes médicales
• Maladies chroniques : asthme, eczéma, diabète (Pillar
2003),….
• Maladie des jambes sans repos (5,9% Kotagal 2004;
0,5% chez l’enfant, 1% chez l’adolescent Picchietti
2006)
• Médications psychostimulantes (Ritaline,..)
• Maladies neurologiques: retard mental, déficits neurosensoriels, épilepsie
• ORL: otite chronique, syndrome d ’apnées obstructives
du sommeil
• Reflux-gastro-oesophagien
Les causes psychologiques
DIAGNOSTIC
•Anamnèse: histoire médicale et du vécu
– de la famille
– de l’enfant
• Observation
et examen de l’enfant
Apparence (cerné, pâle)
– Croissance
– Comportement (agitation, agressivité)
– Performances scolaires
–
« Contribuent » aux malentendus et aux
problèmes de limite : l’ histoire
• Histoire des parents
Education des limites, abandon, deuils …
(« difficultés de la séparation »)
• Histoire de l’enfant
Grossesse, accouchement , maladies …
(« l’enfant fragile »)
• Histoire de la famille
Disputes, tensions dans le couple…
(« l’enfant paratonnerre »)
AIDE AU DIAGNOSTIC
•Objectivation des éveils (nombre et moments)
¾Carnet de sommeil
¾Enregistrement à domicile (actimétrie,
son, vidéo)
¾Polysomnographie (laboratoire)
Carnet de sommeil
Actimetrie
Polysomnographie
Valeurs normatives moyennes des différents stades de sommeil en
fonction de l’âge, en pourcentage du temps de sommeil total nocturne.
3 mois- 2
ans
Efficience du
Sommeil (%)
3-6 ans
6-12 ans
89-96
91-96
% SP
34-26
26-21
22-19
% SL
32-35
23-32
21-38
Latence du
SP(minutes)
15-70
66-126
123-160
TRAITEMENT
Etapes pratiques
• Importance de l’approche comportementale
Explications
– à l’enfant
– à la famille (parents)
• Consignes
–Intervention progressive (5’- 10’- 20’)
• Prescription médicamenteuse rare
• Hospitalisation (examens, traitement) très rare
Les éveils nocturnes
5 min
10 min
20 min
Traitements comportementaux
• Extinction complète (mise au lit en ignorant les
pleurs).
• Extinction graduelle (mise au lit avec contrôles
réguliers).
• Rituel positif du coucher.
• Education des parents.
Les traitements comportementaux donnent des
résultats fiables et durables. 94% des études ont
montré l’efficacité de la prise en charge; 80% des
enfants s’améliorent. Mindell J Pediatr Psychol 1999
En l’absence de prise en charge:
-Persistance des troubles avec l’âge si non traités
(Klackenberg 1982; Kataria 1987, Zuckerman 1987)
-Retentissement socioéconomique
Arrêts de travail, conflits conjugaux, perte d’emploi, maltraitance,
dépression ou insomnies ou chez l’adulte
(Paavonen Acta Padiatr 2000)
=> Le dépistage et l’intervention précoces
visant les problèmes de sommeil chez l’enfant peuvent éviter son
développement, diminuer le stress familial et améliorer les relations
parents-enfants
(Hiscock British Med J 2002)
LES INSOMNIES EN ÂGE
SCOLAIRE CHEZ
L’ADOLESCENT
MATURATION DU SOMMEIL
DE L’ADOLESCENT
10 ans-16 ans
⇓ temps des sommeil profond
(40%)
⇑ temps sommeil lent légèr
= temps sommeil total et
= temps sommeil paradoxal
Carskadon Sleep 1980
16 enfants
22h-08h
⇓% Sommeil Lent Profond avec la maturation pubertaire - en qualité
Jenni O & Carskadon M sleep 2004
Diminution du Sommeil Lent Profond: reflect de la maturation cérébrale
en relation avec la diminution
du nombre de synapses corticales?
Somnolence diurne surtout entre 13h30 et 15h30
Carskadon Sleep 1980
HYPERSOMNIE PHYSIOLOGIQUE?
Avec la maturation pubertaire, évolution vers
une typologie vespèrale au lieu de matinale
Carskadon M Sleep 1993
L’heure d’endormissement est plus tardif avec
la maturation pubertaire
Taylor et al. 2003
RETARD DE PHASE PHYSIOLOGIQUE?
Diminution du sommeil total avec la maturation
pubertaire
Fallone G
Sleep Med Review
2002
+/- 2 h entre 10 et 20 ans: 10 ans
20 ans
9h de sommeil
7h de sommeil
Diminution du sommeil total avec la maturation
pubertaire durant les semaines d’école
11h
10h
9h
8h
7h
6h
5
6
17 18
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
Ohayon et al. Sleep 2004
Heure du coucher
Méga-analyse 65 études
3.577 sujets de 5 à 102 ans
Polysomnographie et
Actimétrie
02:00
01:00
00:00
23:00
22:00
21:00
Heure du lever
20:00
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17 18
11:00
10:00
9:00
8:00
7:00
6:00
Ohayon et al. Sleep 2004
5:00
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17 18
EVOLUTION DU SOMMEIL
DE L’ADOLESCENT
Avec Puberté
• Diminution importante du temps moyen de
sommeil de 9 h à 10 ans à 7 h à 20 ans
• Privation de sommeil les jours scolaires plus
importante chez les filles
• Allongement du temps de sommeil pendant
les week-end et vacances
• Retard du coucher et du lever pendant weekend et vacances
• Irrégularités du rythme veille-sommeil
FACTEURS DE RISQUE
Age (retard de phase)
„ Pression scolaire (Collège au Lycée)
„ Pression sociale
„ Diminution de l’influence parentale
„ Hygiène de vie et de sommeil
Consommation télévisuelle et informatique trop importante
Téléphone portable (Van den Bulck Sleep 2003, 2004),
„ Caféine, alcool, tabac avant le coucher (Pollak Pediatrics 2003)
„ Aspects psychologiques (Stress, anxiété, difficultés scolaires)
„ Problèmes psychopathologiques (dépression, début
schyzophrénie,..)
„ Problèmes organiques (apnée du sommeil, Impatience,
narcolepsie..
„
INSOMNIE EN AGE SCOLAIRE DE
L’ADOLESCENT
Epidémiologie
25 à 87% des adolescents pensent qu’il ne dorment pas
assez
Morrisson et al. 1992, Vignau et al. 1997, Allen et al. 1992
30 à 60% se plaignent de somnolence
Andrade et al. 1993 , Viot-Blanc et al. 2006
17% se plaignent d’insomnies
Patois et al. 1993, Manni et al. 1997, Liu et al. 2001
EPIDEMIOLOGIE TROUBLES DU SOMMEIL
Manni et al. 1997: 869 étudiants 17 ans (339 garçons)
16,5% mauvais dormeurs (19% filles, 11,7% garçons)
Liu et al. 2001: 1365 adolescents 12 - 18 ans 4,6h/nuit
17 % insomnie > difficultés d ’endormissement 10,8%
maintien de sommeil 6,3%
réveil précose 2,1%
Médications:2,3%
Coucher après minuit: 22% (< 1x/sem)
Enquête sur le sommeil de
l’adolescent en France
(SOFRES 2005)
• 55% des adolescents se sentent somnolents dans la
journée au moins une fois par semaine
• 65% des adolescents se sentent somnolents au
réveil au moins une fois par semaine
• 30% des adolescents ont une tendance pathologique
aux endormissements dans la journée (EPWORTH
> 10), 1 sur 10 en a parlé à son médecin traitant
502 adolescents de 15 à 19 ans 52% Garçons.
Les adolescents ne dorment pas assez
en semaine et récupèrent le WE
VEILLE D’UN JOUR DE SEMAINE
TEMPS MOYEN : 7h 45mn
Moins de 7
heures
14
VEILLE D’UN JOUR DE REPOS/WEEK-END
TEMPS MOYEN : 9h 10mn
Moins de 8
heures
17
8 heures
17
9 heures
16
8 heures
ou moins
7 heures
26
8 heures
78%
38
29
10 heures
9 heures ou
plus
22
11 heures
ou plus
21
10 heures ou
plus:
50 %
Heure moyenne de coucher:
un décalage modéré le WE
+ 1h 35
VEILLE D’UN JOUR
DE SEMAINE
VEILLE D’UN JOUR
00h18mn
22h 43mn
Avant 22h
Avant 23h
17
22h-22h45
23h
Après 23h
23h-23h45
36
24
23
DE REPOS/WE
Minuit
23h ou
après
47%
Après minuit
11
28
23h ou
après:
89%
24
37
Heure moyenne de lever:
un décalage important le WE
JOUR DE SEMAINE
:
6h 46mn
10 h21mn
+ 3h 35
Avant 9h
6h ou plus
tôt
12
23
6h15-6h45
31
7h
Après 7h
JOUR DE REPOS/WE
31
15
à 7h
ou avant
85%
9h-9h45
20
28
10h-10h45
11h-11h45
Midi ou plus
tard
21
19
à 9h
ou après
88%
un facteur de déstabilisation du rythme veille-sommeil ?
Problèmes d’insomnie: 37% des
adolescents concernés
(prédominance des filles)
Oui, fréquemment
19
37%
Oui, occasionnellement
18
Oui, rarement
24
63%
Non, jamais
39
Problèmes importants
de stress, anxiété ou déprime:
une situation fréquente
(prédominance des filles)
Oui, fréquemment
11
Oui, occasionnellement
23
Non, rarement
30
34%
66%
Non, jamais
36
Un adolescent sur 10 prend des
médicaments
pour lutter contre le stress, l’anxiété ou
pour dormir (prédominance des filles)
Oui, de façon relativement continue
Oui, par périodes
Non, rarement
Non, jamais
2
8
8
82
10%
90%
CONSEQUENCES NEUROPSYCHOLOGIQUES
Comportemental, de l’humeur et cognitif
- Coucher tardif, lever tardif en week-end, horaires irréguliers,
temps de sommeil diminué en semaine scolaire
- Mauvais sommeil (difficultés à l’endormissement, éveils
nocturnes, perception d’un mauvais sommeil,
⇒ ⇑ Dette de sommeil et ⇑ Somnolence diurne
- Problèmes émotionnels,problèmes d’attention-concentration,
mauvais résultats scolaires, usage d’alcool, de tabac, de café
Giannotti et al J Sleep Res 2002
Tendance dépressive
Relation entre tentative de
19,3% idée suicidaire
suicide et durée de sommeil < 8h
10,5% tentative de suicide < 6 mois
Présence de cauchemars
16,9% insomnie
Liu et al. Sleep 2004
48,9% cauchemars
Accident de roulage: 55% des accidents due à la somnolence ont < 25 ans
Pack al. Accid Anal Prev 1995
CONSEQUENCES NEUROPSYCHOLOGIQUES
Fonctions cognitives supérieures comme la pensée abstraite et la créativité
verbale sont affectées par une seule nuit de privation de sommeil.
16 enfants de 10-14 ans (11 heures de sommeil versus 5 heures).
Randazzo et al. Sleep 2006
CONSEQUENCES METABOLIQUES
Relation entre durée de sommeil et
obésité
Après ajustement pour obésité et éducation
parentale, niveau économique,
TV, jeux vidéo, ordinateur > 3h/j,
peu activité physique, allaitement.
Même résultats: < 10h30 de sommeil à 30 mois
1,45 X risque obésité à 7 ans
422 enfants 5-10 ans
8234 enfants Reilly BMI 2005
Chaput Int J Obesity 2006
Effet de la privation de sommeil sur les secrétions endocriniennes
SECRETIONS ENDOCRINESEn privation de sommeil:
- TRH
- tolerance glucidique
- Cortisol en fin de journée
- La balance sympathovagale
=> Risque de diabète et d’hypertension
Spiegel et al. Lancet 1999
- Leptine
- Ghreline
⇒ Risque d’obésité
Spiegel et al. Sleep 2003
11 jeunes adultes 4h/nuit 6 nuits-12h/nuit 6 nuits
RATINGS OF APPETITE
AFTER 2 DAYS OF SLEEP RESTRICTION OR EXTENSION
FOOD CATEGORIES
p level
% change
HIGH FAT, HIGH CARBOHYDRATE NUTRIENTS
SWEETS
SALTY FOOD
total
0.03
0.02
0.02
+33%
+45%
+33%
LOW FAT, HIGH CARBOHYDRATE NUTRIENTS
STARCHY FOOD
FRUITS & FRUIT JUICES
VEGETABLES
total
0.03
0.07
0.02
0.01
+33%
+17%
+21%
+23%
HIGH PROTEIN NUTRIENTS
MEAT, POULTRY, FISH, EGGS
DAIRY
total
0.11
0.21
0.12
+21%
+19%
+17%
GLOBAL APPETITE
0.01
+23%
Spiegel et al, Ann Int Med, 141 (2004), 846-850
Utilisation de médicaments
• 70% des enfants de 1 mois à 4 ans reçoivent des
sédatifs ou hypnotiques pour insomnie.
Cet usage est d’autant plus fréquent que les mères
en consomment elles-mêmes.
• 21% d’enfants et adolescents âgés de 12 à 20 ans
reçoivent des psychotropes.
• A 18 ans, 28% des sujets sont concernés alors que
12% le sont à 12-13 ans.
(Pelissolo, Arch Pediatr 1999; AFSSAPS 2003)
Traitement
• Hygiène de sommeil
• Chronothérapie
- Par avance de phase de 15 en 15 min.
- Par retard progressif de 3 h en 3 h de l’heure du
coucher jusqu’à l’heure désirée d ’endormissement
• Luminothérapie : 2500 lux au réveil, diminution de la
luminosité le soir
• Mélatonine : 1 à 3 mg avant l ’heure désirée
d’endormissement (se méfier chez l ’adolescent ?)
• Psychothérapie : dépression, désinsertion sociale, phobie
scolaire