Stephanie Alexander - irspum
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Stephanie Alexander - irspum
Portraits de nos collaborateurs : Stephanie Alexander Alors qu’elle était toute petite, sur les bancs de sa classe d’immersion francophone à Edmonton, Stephanie a toujours eu le sentiment qu’elle se retrouverait un jour au Québec pour découvrir cette culture que ses enseignants l’avaient amenée à apprécier. C’est ainsi qu’après des études en anthropologie et littérature allemande, la jeune femme a pris la direction de la belle province et de l’Université Concordia, où elle a effectué un baccalauréat en psychologie sociale. Voulant élargir sa perspective de santé de l’individu au niveau social, tout en intégrant sa passion pour la multidisciplinarité, elle a ensuite choisi d’effectuer une maîtrise en santé communautaire à l’Université de Montréal, sous la direction de Katherine Frohlich, de l’IRSPUM. L’influence des contextes sociaux reliés au genre sur le tabagisme a été au cœur du mémoire de Stephanie. Elle y a découvert, entre autres, que les femmes et les hommes ne vivent pas le tabagisme de la même manière; les premières se sentent beaucoup plus coupables et anxieuses face à cette habitude, alors que les seconds y voient un renforcement de leur genre. En ce sens, la publicité antitabac mériterait d’être adaptée. Cela dit, ce retour aux études en français fut un défi de taille, que Stephanie s’avoue très fière d’avoir relevé. C’est d’ailleurs dans cette langue qu’elle a continué sa scolarité, en menant un doctorat en santé publique, toujours supervisée par la professeure Frohlich, mais aussi par Caroline Fusco, spécialiste de la sociologie de l’activité physique à l’Université de Toronto. Développant avec ses directrices un nouveau projet de recherche, Stephanie s’est penchée sur le discours de santé publique, alors qu’il s’attarde au jeu chez les enfants. Elle effectue une analyse critique de discours de la façon dont ce concept est présenté à l’intérieur des nombreuses publications proposées au grand public, dont les parents et les jeunes eux-mêmes. En parallèle, sa recherche constitue l’occasion d’interroger maints enfants de sept à onze ans sur leur perception du jeu. Que représente ce phénomène pour eux ? Munis d’un appareil-photo, ces derniers sont invités à prendre différents clichés qui illustrent leur vision personnelle du jeu. D’ici le mois d’août prochain, Stephanie déposera sa thèse, qui met en relief divers paradoxes. À titre d’exemple, alors que le jeu devrait avoir pour fonction principale le plaisir, le discours en santé publique se construit davantage autour de l’axe de la « productivité » et du jeu actif. Le message se veut très normatif et se base sur la présomption que le jeu actif s’avère forcément plaisant pour tous. Or, dans la réalité, chaque enfant et chaque famille apparaissent uniques… En ce sens, Stephanie partage l’avis de Brian Sutton-Smith, chercheur renommé dans ce domaine, que: «Play for children quite simply makes children happier. » De nature ouverte et flexible, Stephanie apprécie l’aspect multidisciplinaire de sa recherche et le défi que cet amalgame de disciplines génère, comme vous le constaterez sur son profil de recherche. Sa curiosité sans limite lui fournit un regard global et une volonté de toujours demeurer à l’affut de ce que chaque discipline peut apporter.