2014 Parlament MAP Assemblea Nacional, 30/10/2014
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2014 Parlament MAP Assemblea Nacional, 30/10/2014
Parlament a l’Assemblea Nacional, París Míriam Almarcha París - 30/10/2014 La langue catalane en Catalogne Nord Bonjour, Mesdames, Messieurs. Je vais tâcher à grands traits de vous dépeindre ce que représente aujourd’hui le catalan en Catalogne Nord. Le catalan est à la fois en situation de « langue régionale », comme les autres langues de France et de « langue nationale », comme dans les pays voisins, Andorre et Espagne. Situation semblable donc, à une autre échelle, à l’Alsace et à l’Allemagne voisine. Ces caractéristiques lui confèrent une situation particulière : langue menacée et en recul rapide en Catalogne Nord –on entend par Catalogne Nord le département français des Pyrénées Orientales, c'est-à-dire la seule partie du territoire français qui a le catalan comme langue historique– mais langue officielle en voie de normalisation, voire langue majoritaire et institutionnelle en Catalogne Sud -Principat de Catalunya-, Valence -País Valencià-, aux Baléares -Illes Balears- ou en Andorre -Principat d’Andorra-. Un ensemble que l’on appelle/identifié comme les Pays Catalans -Països Catalans-, l’ensemble de l’aire linguistique catalane. En Andorre le catalan est la seule langue officielle. Langue de travail pour l’administration, le gouvernement, le parlement, le catalan est la langue de ses deux chefs d’Etat, l’évêque Joan-Enric Vives, coprince espagnol, mais aussi du président François Hollande, pour lequel le catalan n’est pas inconnu puisqu’il est pour lui langue officielle et langue d’état, en tant que coprince français d’Andorre. En France, le catalan, comme les autres langues régionales, ne jouit d’aucun statut d’officialité, ni n’est l’objet d’aucune législation de protection. Il se trouve donc entre le danger de disparition en France où environ 100.000 des 450.000 habitants du département de PO sont en capacité de le parler d’une part, et d’autre part une relative bonne santé dans le reste des Pays Catalans voisins avec 10 millions de locuteurs. Sa pratique en Catalogne Nord est cantonnée à la sphère privée même si les administrations locales tendent, depuis une dizaine d’années, à prendre conscience du rôle qu’elles peuvent jouer dans la promotion de la langue. Les collectivités territoriales semblent aussi assumer une compétence non inscrite dans les lois de la décentralisation et faiblement exercée par l’Etat. Elles sont à l’origine d’une politique linguistique embryonnaire, en particulier le 1 Parlament a l’Assemblea Nacional, París Míriam Almarcha París - 30/10/2014 soutien à l’enseignement scolaire et à l’utilisation naissante de la langue dans la sphère publique : documents bilingues, signalisation, actes officiels, discours. Ainsi le Conseil Général (2007) et la ville de Perpignan (2010) ont-ils adopté une Charte en faveur de la langue catalane, avec l’objectif d’assurer la transmission de la langue catalane et de permettre l'utilisation de celle-ci pour chaque habitant du département qui le souhaite et assurer sa présence dans les divers secteurs de la vie publique et sociale du département grâce au développement du bilinguisme. Il s’agit là de textes sans valeur juridique et qui ne sont que des vœux pieux. Le catalan est une langue à laquelle la population nord-catalane reste très attachée : 70% des habitants souhaitent que les enfants l’apprennent à l’école et 40% demandent un enseignement bilingue. La réalité de l’Éducation Nationale et de quelques écoles immersives ce sont seulement : 7% d’élèves scolarisés en filières bilingues et 25% d’élèves qui apprennent le catalan à l’école. Clair déficit d’offre pour répondre aux forts besoins et aux attentes réelles de la population. Quant à l’enseignement de la langue il tend à être partagé par l’Education nationale, qui se repose sur les moyens des collectivités locales et des structures associatives qui organisent, financent et gèrent 80 % des effectifs scolaires (10.000) qui reçoivent des cours de catalan. Le développement de l’enseignement bilingue en catalan est régulier ces dernières années et le nombre d’élèves qui étudient le catalan n’a jamais été aussi important même si la progression se fait très lentement et ne compense pas encore l’interruption de la transmission linguistique au sein des familles. Aujourd’hui, cette prise de conscience croissante manifeste un espoir bien concret de voir reconnue et respectée sa langue régionale. Plusieurs universités en France enseignent le catalan, de même que les plus de 150 universités de par le monde, en dehors des 21 universités des Pays Catalans. En France seule l’université de Perpignan délivre des diplômes nationaux de la discipline et comprend une composante, l’IFCT -Institut Franco Catalan Transfrontalier-, que je représente ici en collaboration avec la Generalitat de Catalunya, et un laboratoire de recherche l’ICRECS. 120 étudiants de la licence au doctorat en 2014, 6 enseignants chercheurs titulaires, 10 vacataires, en plus des actuelles actions qui confèrent à cet institut la responsabilité de former les futurs professeurs du secondaire, candidats du CAPES de catalan. 2 Parlament a l’Assemblea Nacional, París Míriam Almarcha París - 30/10/2014 La présence de catalan à France3 est ridicule, on compte 10h / an. Absente à France Bleu Roussillon, mais présente à travers une seule radio catalane, locale associative. En Catalogne Sud le catalan jouit d’une reconnaissance pleine et entière : langue des institutions, langue du Parlement, langue du monde du travail, langue de l’école, langue de la presse, de la télé, de la radio… une juste normalité. Partager le même environnement, les mêmes principes démocratiques, un même cadre européen font que les attentes se veulent identiques. Des attentes de reconnaissance qui pourraient prendre la forme d’une législation positive et la ratification de la Charte européenne qui constituerait un premier pas. 3
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