Autour de l`alcool

Transcription

Autour de l`alcool
Dossier à l’attention
des professeurs d’économie familiale
CO du canton de Fribourg
« Autour de l’alcool »
Promotion de la santé et prévention
Secteur Information et Projets
Rte du Jura 29, 1700 Fribourg
Tél. 026/322 4000
Courriel: [email protected]
Janvier 2009
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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Module d’approfondissement « autour de l’alcool »
dans le cours d’économie familiale en 3èmes CO
Table des matières :
1. Introduction
Page
3
2. Les jeunes, l’alcool et les fabricants de boissons alcoolisées
3
3. Objectifs spécifiques en cours d’économie familiale
5
4. Outils pour l’animation :
6
♦ Quiz ISPA
6
♦ Calcul de l’alcoolémie
8
♦ Un jeu qui n’en valait pas la chandelle
11
♦ Confection de cocktails
19
5. Thèmes pour les échanges suite aux animations
A. Quelques définitions préalables
B. Les risques liés à une consommation abusive d’alcool
20
20
22
6. Soucis à propos d’un élève, que faire ?
25
7. Pour aller plus loin !
26
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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1. Introduction
Depuis plusieurs années, les CO organisent et mènent des projets de prévention autour de
l’alcool en collaboration avec REPER. Les jeunes de 2èmes années ont souvent bénéficié des
spectacles interactifs « Bien cuit ou à point » et des ateliers en classe (animés par les maîtres
de classe pendant quelques heures de Formation Générale). Les élèves de 3èmes se
préparent à la fin de leur scolarité obligatoire, et aux divers événements festifs qui peuvent y
être liés (bal de l’école, fête de classe, fêtes de jeunesse, etc.). Le cours d’économie familiale
est un lieu idéal pour aborder ces thèmes, les jeunes y participent en petits groupes et discutent
volontiers lors des repas pris en commun. Les ateliers peuvent durer de 2 à 5 périodes
scolaires, dont une consacrée à la confection de cocktails sans alcool.
2. Les jeunes, l’alcool et les fabricants de boissons alcoolisées
Quelques faits :
•
Les enfants et les adolescents sont plus sensibles à l’alcool et l’éliment moins bien de leur
organisme que les adultes. Plus l’enfant est jeune, plus la prudence est de mise. C’est pour
cette raison qu’en Suisse, au nom de la protection de la jeunesse, la consommation
d’alcool chez les jeunes est réglementée de la manière suivante : aucune boisson
alcoolique ne peut être vendue ou remise aux enfants et aux jeunes de moins de 16 ans. La
bière, le vin et le cidre peuvent être vendus ou remis seulement au plus de 16 ans, les
spiritueux et les alcopops seulement au plus de 18 ans.
•
Lorsque des jeunes de moins de 16 ans consomment de l’alcool chaque semaine, il s’agit
d’une consommation problématique. Pour l’année 2002, Les chiffres de l'Enquête suisse sur
les comportements de santé des écolières et écoliers (HBSC) (Schmid et al. 2003) montrent
clairement une augmentation de la consommation hebdomadaire d’alcool chez les jeunes
de 15 à 16 ans. Pour 2006, cette part de jeunes a régressé mais demeure néanmoins plus
élevée qu’au cours des autres années, 1 garçon sur 4 quatre et près d’1 fille sur 6
boivent de l’alcool au moins une fois par semaine.
•
En 2006, les jeunes de 15 ans sont également moins nombreux qu’en 2002 à indiquer avoir
été ivres, ce qui représente tout de même 1 garçon sur 4 et 1 fille sur 5 qui disent avoir
été ivres au moins deux fois au cours de leur vie. Une étude1 européenne réalisée en
2003 auprès de 7'000 adolescents nous apprend en outre qu’en Suisse, un écolier de 16
ans sur deux se saoule régulièrement. La consommation à risque d’alcool (état
d’ébriété,…) de manière épisodique chez les jeunes constitue un des plus grands
problèmes de santé publique en Suisse.
1
ESPAD O3 : Wichtigste Ergebnisse 2003 und aktuelle Empfehlungen, G. Gmel, E. Kuntsche, M. Wicki,
E. Grichting, ISPA, OFSP, 2004.
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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•
Quelque cinq adolescent-e-s ou jeunes adultes de 10 à 23 ans sont quotidiennement
admis-e-s dans un hôpital suisse pour cause d'abus d'alcool. Ce sont donc près de
1'800 jeunes qui, chaque année, doivent être pris en charge par suite d'une intoxication
alcoolique ou de dépendance à l'alcool. C'est ce qu'a mis en évidence la dernière enquête
de l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), qui a
examiné la situation jusqu'en 2005. Quelque 850 adolescents et jeunes hommes de 10 à 23
ans ont été traités en milieu hospitalier, tant en 2004 qu'en 2005, pour une intoxication
alcoolique, terme médical de l'empoisonnement à l'alcool. Chez les jeunes femmes du
même âge, ce nombre a été d'environ 460 par an. Les diagnostics principaux et secondaires
d'intoxication alcoolique ont connu, entre 2003 et 2005, une augmentation massive de 40%
par rapport à la première enquête - augmentation particulièrement marquée chez les jeunes
gens de 16 - 17 ans et les jeunes filles de 14 - 15 ans. Ces intoxications se caractérisent par
des ivresses aiguës qui altèrent la conscience, la perception ou le comportement.
•
Dépendance à l'alcool: déjà chez les jeunes !
En plus des quelques 1'300 cas d'intoxications alcooliques susmentionnées, les hôpitaux
suisses ont traité chaque année, 2004 et 2005, près de 500 adolescent-e-s et jeunes
adultes présentant un diagnostic de dépendance à l'alcool. Après une forte augmentation
jusqu'en 2003, les diagnostics principaux et secondaires y relatifs ont continué de croître
jusqu'en 2005. En 2004 et 2005, un diagnostic principal de dépendance à l'alcool a été posé
pour près de 120 personnes âgées de 20 à 23 ans chaque année, les premiers cas
survenant pourtant dès l'âge de 14 ans. Selon Gerhard Gmel, auteur de l'étude et
épidémiologiste au sein du secteur de recherche de l'ISPA, "ces résultats indiquent qu'un
certain nombre de jeunes commencent à consommer très tôt ou qu'une dépendance se
développe plus rapidement à l'adolescence".
•
L’inventivité de l’industrie des boissons alcoolisées n’est pas étrangère à cette situation :
les alcopops ou premix, sont les nouveaux produits à la mode. Les milieux de prévention et
les politiciens ont réussi à imposer une taxe spéciale sur ces boissons afin de diminuer leur
attractivité auprès des jeunes. Les alcooliers ont rapidement trouvé la parade afin
d’échapper à cet impôt en diminuant la teneur en sucre des alcopops et/ou en créant d’autre
produits afin d’amener les jeunes à consommer sans se ruiner : spiritueux en tubes, sous
forme d’ampoule ou en spray. Il ne reste plus qu’à commander une limonade et on se
prépare ainsi son premix à bon compte !
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
•
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La publicité a aussi une influence indéniable sur les comportements de consommation.
Les adolescents sont particulièrement réceptifs aux messages vantant un art de vivre
séduisant lié à la consommation d’alcool. D’ailleurs en 2004, le parlement fédéral a fait le
bonheur des alcooliers et est allé à l’encontre des messages de prévention en autorisant la
publicité pour l’alcool dans les chaînes privées de radio et de télévision.
Face à ces constats, il est important de continuer à aider les jeunes à se positionner face à
l’alcool et de leur permettre de comprendre ce qu’est ce produit, quels en sont ses effets, à
quels besoins répond sa consommation et quels en sont les dangers.
3. Objectifs spécifiques en cours d’économie familiale
•
Informer les enfants et les jeunes sur les conséquences particulières et les risques liés à
la consommation d’alcool à leur âge.
•
Connaître la loi concernant la vente et la distribution de l’alcool en Suisse et dans le
canton de Fribourg.
•
Expérimenter par des jeux, des mises en situation et des réflexions, les divers thèmes
en lien avec les consommations à risque et la dépendance à l’alcool ou à d’autres
produits : estime de soi, affirmation de soi, besoins et manières de s’amuser, respect,
choix sains.
•
Développer un esprit critique sur les stratégies commerciales et autres manipulations
telles que la publicité, ayant fréquemment comme cible les jeunes.
•
Découvrir et apprendre à confectionner des cocktails sans alcool. Connaître 3 recettes
de cocktails sans alcool qui puissent être des boissons attrayantes, concurrentes au
niveau et du goût et de l’apparence.
Messages-clé :
1. Boire en tant qu’ado quelques verres d’alcool n’est pas banal ! Accidents, violences,
comas éthyliques et dépendance arrivent plus souvent et plus rapidement que l’on croit.
2. Quand tu as un verre d’alcool à la main, sais-tu pour qui et/ou pour quoi tu le bois ? Il
est important d’être soi-même, d’exercer son esprit critique face aux modes, aux publicités,
aux produits de consommation. Avoir le courage de dire non pour faire le bon choix !
3. Une fête réussie c’est celle qui finit bien et ne fait pas mal à la tête le lendemain !
Comment s’amuser sans boire, et surtout sans boire de manière excessive ?
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4. Outils pour l’animation
Quiz ISPA
Que savez-vous au juste de l’alcool ?
Vrai
Faux
1.
Lorsqu’on ne boit pas d’alcool fort, mais seulement de la bière, on peut
quand même conduire.


2.
On peut éliminer l’alcool par la transpiration.


3.
Un café peut diminuer les effets de l’alcool.


4.
Une personne de 80 kg qui boit 3 verres de vin aura une alcoolémie
moins élevée qu’une personne de 50 kg qui boit aussi 3 verres de vin.


5.
Il existe des médicaments qui permettent de diminuer le taux d’alcool
dans le sang.


6.
L’alcool réchauffe.


7.
L’alcool déshydrate le corps.


8.
En buvant de l’alcool, on dort mieux.


9.
Quand on tient l’alcool, en boire est moins nocif.


10. Les femmes supportent moins bien l’alcool parce qu’elles y sont moins
habituées.


11. L’alcool fait grossir.


Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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Quiz sur le thème de l’alcool : réponses commentées
1.
Faux.
La quantité d’alcool est certes moins importante dans un décilitre de bière que dans un
décilitre de vin, sans parler des spiritueux. Mais le facteur déterminant pour l’alcoolémie,
ce n’est pas le type d’alcool, mais la quantité d’alcool ingérée. En buvant un verre
standard de bière, on ingère autant d’alcool qu’avec un verre standard de vin ou qu’un
verre standard d’alcool fort.
2.
Faux.
Seule une part infime de l’alcool ingéré « s’évapore » par la respiration et par la peau. La
quasi-totalité de l’alcool consommé doit être éliminé par le foie, qui permet de réduire
l’alcoolémie de 0,1 à 0,15 pour mille par heure.
3.
Faux .
Le café n’a pas d’incidence sur les effets ressentis.
4.
Vrai.
L’alcoolémie est entre autre tributaire du poids d’une personne. Une quantité d’alcool
donnée conduit à une alcoolémie moins importante chez une personne qui a un poids
important que chez une personne qui a un poids faible. Mais attention : tous les autres
risques pour la santé subsistent !
5.
Faux.
Il n’existe rien qui permette de réduire la concentration d’alcool dans le sang – sauf le
temps.
6.
Faux.
L’alcool dilate les petits vaisseaux sanguins situés sous la peau, ce qui augmente l’afflux
de sang en surface et provoque ainsi un réchauffement provisoire de la peau. Mais en fait
ces réactions provoquent une perte de calories, ce qui abaisse la température globale du
corps.
7.
Vrai.
L’alcool déshydrate le corps. Autrement dit, l’alcool ne passe pas la soif !
8.
Pas tout à fait vrai.
L’effet sédatif de l’alcool peut certes contribuer à faciliter l’endormissement. Mais souvent
les personnes qui ont bu se réveillent plusieurs fois pendant la nuit et ne parviennent pas
toujours à se rendormir facilement. La qualité du sommeil est moins bonne sous l’influence
de l’alcool,
9.
Faux.
Certes, une personne qui consomme régulièrement de l’alcool en ressent moins vite les
effets. Cela provient du fait que le corps produit une enzyme supplémentaire pour
accélérer l’élimination de l’alcool. Mais le produit de dégradation qui en résulte agit comme
un poison dans le corps, même si l’on ne se sent pas ivre.
10. Pas pour les mêmes raisons.
Il est vrai qu’en règle générale, les femmes supportent moins bien l’alcool que les
hommes de même poids. Mais cela s’explique autrement :
1. les femmes ont comparativement moins de liquide corporel que les hommes. L’alcool se
répartissant dans tous les liquides du corps, la concentration d’alcool va être plus élevée
chez une femme, à quantité égale d’alcool ingéré et pour un poids similaire.
2. Les femmes éliminent moins bien l’alcool parce qu’elles disposent de moins d’enzymes
à cet effet.
11. Vrai.
L’alcool contient beaucoup de calories. De plus, l’alcool diffère de plusieurs heures la
combustion des acides gras, ce qui favorise une accumulation de graisse.
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Calcul de l’alcoolémie
Objectifs :
•
Rendre visible la quantité d’alcool pur dans les boissons alcoolisées, les comparer entre
elles.
•
Connaître la définition de l’alcoolémie, son calcul approximatif et les facteurs qui
l’influencent.
•
Savoir évaluer pour soi-même la quantité d’alcool buvable pour atteindre le 0,5 %o.
•
Connaître au moins 2 stratégies pour boire modérément.
Matériel
4 verres typiques pour servir l’alcool, du sirop très coloré, un pot d’eau, des alcooréglettes.
Déroulement
1. Préparer une série de verres symboliques : une chope à bière, un ballon pour le vin, un petit
verre pour alcool fort et un verre à cocktail.
2. Prendre une bouteille de sirop bien coloré (grenadine) et un pot d’eau. Expliquer que le sirop
représente l’alcool pur contenu dans les boissons alcoolisées. L’alcool pur diffère d’une
boisson à l’autre, il est indiqué sur les bouteilles en degrés ou en %. Demander aux élèves
s’ils connaissent les degrés habituels des boissons représentées par les verres. Vin= 12%.
Bière=5%. Alcool fort= 40%. Cocktails= si prémix, genre smirnoff ice, en bouteille=5%,
attention si faits maison, peuvent atteindre 2 à 3 x la dose d’une bouteille industrialisée.
3. Verser dans chaque verre la même quantité de sirop (un peu moins de la moitié du petit
verre). Puis ajouter l’eau jusqu’à remplir les verres. Questionner la classe : « quel est le
verre qui contient le plus d’alcool ? »
Le pourcentage indique donc la quantité d’alcool pur contenu dans la boisson, dans les
verres représentés cela signifie env. 12 gr d’alcool. On parle d’équivalent alcool, car dans
les restaurants, ces verres contiennent à peu près tous la même quantité d’alcool pur.
Souligner le fait que boire une bière ou une smirnoff ice est avaler la même quantité d’alcool
que boire un whisky (au bistrot !).
4. Questionner les jeunes. Qu’est-ce que l’alcoolémie ?
C’est la quantité d’alcool contenue dans notre sang. A nouveau c’est un calcul de dilution.
L’alcool ingéré passe rapidement dans la circulation sanguine et se répand dans tous les
organes, toutes les cellules (parties liquides) du corps. Comment calculer ?
La formule :
Quantité d’alcool ingérée en grammes
= %0
Poids du corps en kg x constante (0,68 ou 0,55)
La quantité de liquide dans le corps d’un homme est de 68%, tandis que pour la femme elle
est de 55%. Ce qui explique la différence d’alcoolémie entre un homme et une femme à
poids égal et quantité d’alcool bu égale.
Pour simplifier, on part du principe qu’un verre de boisson alcoolique contient 12 gr.d’alcool pur.
Cela correspond en effet approximativement à la quantité d’alcool pur dans un verre dit
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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standard. Par verre standard, on entend les quantités normalement servies dans les restaurants
lorsque l’on commande une bière (3 dl.), un verre de vin (1dl.) ou un alcool fort (2 cl.) .
 Les verres standard servis dans les cafés contiennent tous plus ou moins la même dose
d’éthanol.
5. Distribuer les alcooréglettes et demander à chacun/e de repérer combien pour son poids
devrait-il/elle boire pour atteindre le 0,5 %o. Repérer les différences si l’on est garçon ou
fille.
6. Pistes de discussion :
 Les alcopops
 Les alcopops sont des boissons alcoolisées et sucrées ; il s’agit d’un mélange d’alcool fort et
de limonades. Il en existe beaucoup de « marques » différentes (Passoa, Smirnoff ice, etc.).
 Les alcopops ont été créés et commercialisés dans le but clair d’augmenter la
consommation d’alcool chez les jeunes qui n’apprécient pour la plupart pas le goût de
l’alcool. L’aspect visuel de la bouteille, de l’étiquette est particulièrement conçu dans le but
d’attirer les jeunes. Avec l’arrivée de ces boissons, la consommation d’alcool chez les
jeunes a effectivement augmenté. Certaines femmes adultes sont également très séduites
par le goût de ces boissons. Quel regard critique avons-nous sur ces boissons modes ?
Attention : les alcopops que l’on fait soi-même à la maison sont, en général, beaucoup plus
alcoolisés que ceux commandés au café ! On a tendance à y mettre deux à trois fois plus
d’alcool.
 Qu’est-ce qu’une consommation modérée d’alcool à 15-16 ans ?
La discussion va dépendre de la consommation effective des jeunes présents. Le but est de ne
pas banaliser la consommation d’alcool à l’adolescence et de questionner les quantités bues
par ceux qui consomment régulièrement. Encourager à trouver des astuces pour modérer sa
consommation. Par ex. ne pas dépasser le 0,5%o et boire de l’alcool seulement
occasionnellement.
 Chez les jeunes en dessous de 16 ans : Aucune consommation.
Message argumenté par la loi, ainsi que par la santé (l’alcool est dommageable pour le foie
et le cerveau tout particulièrement).
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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Possibilité d’y goûter dans le cadre familial sous surveillance parentale et ouverture à la
discussion.
 Chez les jeunes entre 16 et 18 ans : Bière et vin, basé sur la loi.
Il est difficile d’avancer une quantité. Toutefois, un jeune qui aurait besoin de plus que 3-4
boissons alcoolisées par occasion pour être à l’aise doit être encouragé à se questionner
sur les raisons qui le poussent à boire.
Une manière simple de se rendre compte de sa relation avec le produit, en cas de
consommation régulière, est de s’abstenir de boire de l’alcool durant une ou deux semaine-s
(week-end(s) compris) et d’observer comment on se sent sans consommer.
Dans tous les cas, ne pas hésiter à faire appel à REPER.
Les messages à faire passer : Renforcer le « choix pour soi » ; être attentif au délai entre
consommation et effets ; aux raisons et contextes dans lesquels on boit ; …
 Astuces » pour modérer sa consommation
 Décider à l’avance quelle quantité d’alcool on va boire.
 Ne jamais boire de l’alcool pour passer sa soif ; l’éthanol est un sucre, boire de l’alcool
donne soif. De plus on risque de boire trop vite. Boire de l’eau ou d’autres boissons sans
alcool, en alternance.
 Boire lentement ; déguster sa boisson alcoolisée.
 Penser aux conséquences de la consommation d’alcool.
 Se demander si l’on a vraiment envie de boire de l’alcool ou si on le fait pour les autres
(pour plaire aux copains, par exemple)
MESSAGE : COMMENT S’AMUSER SANS BOIRE, ET SURTOUT SANS BOIRE DE MANIERE EXCESSIVE ?
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Un jeu qui n’en valait pas la chandelle
Objectifs spécifiques
 Prendre conscience et s’informer sur les risques liés à la consommation d’alcool.
 Réfléchir sur la « responsabilité individuelle », la « responsabilité de l’organisateur » et
la « responsabilité sociale » face à la consommation d’alcool ; se positionner sur celleci.
 S’entraîner à l’affirmation de soi.
MESSAGES
•
La consommation excessive d’alcool peut avoir des conséquences graves sur la santé
(comas éthyliques, accident, abus sexuel,…) et arrive plus vite qu’on le croit.
•
Quand tu as un verre d’alcool dans la main, sais-tu pour qui et/ou pourquoi tu le bois ?
•
Une fête réussie c’est celle qui finit bien !
Durée : 1h 30
Effectif du groupe : Classe de 12 à 28 élèves
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Déroulement
1.
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Tps
Enoncé du cadre et des règles de communication (respect et confidentialité)
2’
2. Distribution et lecture individuelle de l’article « Un café bullois sur la
sellette ». Si la lecture est trop compliquée, ou trop longue, lire à haute voix, ou
résumer la problématique.
5’
3. Pour notre jeu, imaginons qu’un des jeunes hospitalisés porte plainte contre la
tenancière du bar. Nous allons préparer puis jouer le procès fictif.
Former 4 groupes de même nombre (à partir d’un jeu de cartes) : l’accusation, la
défense, le jury et les témoins. Distribuer les consignes de travail par groupe.
Chaque groupe se déplace dans la classe, afin de pouvoir causer sans être
dérangé par les autres.
5’
4. Préparation des arguments par groupe. Passer et vérifier la compréhension,
puis amener les infos concernant la loi et le coma éthylique. Chaque groupe
choisit un représentant et un soutien pour le jeu qui va suivre.
15’
5. Jeu du procès.
Un représentant par groupe est le porte-parole, sauf pour les témoins (2). Ils
peuvent à tout instant demander le soutien des membres de leur groupe.
Disposer 5 chaises en demi-cercle face à la classe pour les acteurs.
Les remplaçants se tiennent derrière les chaises.
Coller une étiquette avec la partie représentée pour que les rôles soient
clairement distincts.
L’animateur précise aux observateurs : silence complet, observer ce qui se
passe bien, repérer ce qui est intéressant.
20’
Matériel
1 art. par élève
1 jeu de cartes
4 consignes par
classe :
1 « Acc », 1 « Déf. »,
1
« Jury », 1
« témoins »
« Loi » : 4 art. par
classe
« Avis médical » : 4
art. par classe
Etiquettes
L’animateur introduit la scène et gère le cadre du jeu (président du tribunal),
voire relance les questions au besoin.
6. Échange en grand groupe à partir du procès où chacun parle pour soi, sans
critiquer les autres: quels arguments ont été choisis, pour quelle raison, y a-t-il
des questions, débriefing, lien avec le vécu des élèves.
20’
Débriefing pour permettre aux jeunes de sortir de leur rôle. Questionner en
premier les acteurs et ensuite les observateurs qui s’expriment uniquement sur
les aspects positifs qu’ils ont relevés. Tour de table de tous les groupes :
Comment vous êtes-vous sentis ? le rôle était-il facile/pas facile à tenir ?
Cette histoire véridique vous semble-t-elle correspondre à ce que vivent les
jeunes aujourd’hui ? Pourquoi ? Et la loi, dans tout ça ? Le coma éthylique, le
seul risque ? Le coma éthylique, c’est quoi et que faire ?
Peut-on faire la fête sans boire de l’alcool ? Quelle est la place de l’alcool dans
une fête ? Quelle est ma responsabilité quand j’organise une fête ? Et quand
j’y participe ?
Les alcopops sont-ils un risque particulier pour les jeunes ? etc.
Liens avec le bal et les cocktails sans alcool des cours EF
7. Conclusion
Former des groupes de trois élèves. Consigne : trouver un moyen, lors de
sorties, pour modérer sa consommation d’alcool (par exemple : se fixer un
nombre de verres que l’on va boire à l’avance)
Distribution de matériel
15’
 Flyers « alcool »
de l’ISPA
 Cartes ciao
 dépliants REPER
 Alcoo-réglettes
 Réseau, rondpoint
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Un café bullois sur la sellette
(La Gruyère, article concours d’alcool fort, 2005)
Un concours d’alcool fort organisé dans un café
bullois a failli tourner au drame. Le 17 décembre,
deux des cinq participants ont été admis –
dans un coma éthylique – aux urgences de l’hôpital
de Riaz. L’un d’eux avait une alcoolémie de 4,07‰.
La justice a ouvert une enquête pénale contre la
tenancière du restaurant pour mise en danger
éventuelle de la vie ou de la santé d’autrui.
«J’ai été scandalisé par le comportement de cette personne qui a organisé le concours dans un
établissement public. Comme j’ai été informé quelques jours après, j’ai immédiatement pris contact avec
l’exploitante pour lui interdire ce jeu», explique le préfet Maurice Ropraz. Plus de deux semaines après avoir
pris connaissance des faits, le magistrat se dit encore «fou de colère» à cause de «ce jeu stupide».
Comme autorité de surveillance, le préfet a prévenu par téléphone et dans deux courriers l’exploitante que
son restaurant pourrait être fermé et sa patente retirée si un tel concours était de nouveau organisé. Le
magistrat gruérien a reçu les appels téléphoniques des parents des deux jeunes qui ont été hospitalisés à
Riaz. Il a demandé à la gendarmerie un rapport de dénonciation pénale sur lequel le juge d’instruction va
poursuivre ses investigations. Une enquête pénale a en effet été ouverte.
Tout a commencé le vendredi soir 17 décembre: un café-restaurant de la ville de Bulle a mis sur pied un
concours d’alcool fort. Cette soirée a été annoncée par de la publicité, faite via des flyers.
La finance d’inscription était de 30 francs. But du jeu baptisé Xupito, très en vogue semble-t-il en Australie:
boire en moins de deux minutes douze verres d’alcool fort, le vainqueur gagnant une bouteille de whisky.
Dans le langage des initiés, c'est se faire «12 shooters». Pour pimenter la chose, des alcools qui ne vont pas
très bien ensemble – ayant un effet répulsif – étaient proposés. Il y avait entre autres de la sangria, du Ricard,
de la vodka, du rhum et de la tequila.
Ce soir-là, cinq participants se sont inscrits. Tous des hommes âgés de 19 ans à plus de 30. Il y avait en fait
une véritable mise en scène, souligne Maurice Ropraz. L’animateur, qui faisait aussi office de DJ, appelait sur
scène toutes les trente minutes un participant. Sur une table trônait l’horloge égrenant les secondes, et bien
sûr les fameux douze verres pouvant contenir de 2 à 4 cl. Ça signifie que le concurrent, s’il buvait les douze
verres, ingérait plus de deux décilitres et demi d’alcool fort en un temps record, avec les dangers que cela
implique (lire ci-dessous l’interview du Dr Abril).
Mise en scène soignée
La mise en scène soignait les détails puisqu’il y avait même une bassine prévue pour la personne qui serait
malade… Elle a servi au troisième concurrent qui a jeté l’éponge. Le premier s’est arrêté après avoir bu six
verres. Le troisième a gagné en une minute et 53 secondes, alors que les choses ont mal tourné pour les
deux derniers buveurs.
Une première, le concours
Le quatrième a battu le record de la soirée, en descendant les douze verres en 59 secondes, avant de
s’écrouler quelques instants plus tard devant l’établissement public. L’ambulance l’a transporté à l’Hôpital du
Sud fribourgeois, à Riaz. Celle-ci était de nouveau requise plus tard dans la soirée afin d’emmener le dernier
buveur qui a d’abord tenu le choc des «12 shooters», avant de s’effondrer plus d’une heure après l’ingestion
du cocktail explosif. Un certificat médical précise qu’un des participants avait une dose d’alcoolémie de
4,07‰…
Interrogée, la tenancière du restaurant minimise l’affaire: «On a pris conscience après. Ça faisait partie d’un
programme d’animation pour novembre et décembre mis sur pied par mon bras droit qui a vu ça en Australie.
Depuis quatre ans que je suis ici, nous faisons des tournois d’échecs, des animations musicales et littéraires.
C’est la première fois que ce concours était organisé. J’ai fait confiance. Mais, à ma connaissance, il n’y a
pas une loi qui interdit ce jeu avec l’alcool. Et puis ces gens sont tous adultes.»
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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ACCUSATION

Pour notre jeu, un des jeunes hospitalisé porte plainte contre la tenancière du bar. Votre
groupe représente L’ACCUSATION. Pour vous préparer au jeu du procès, trouvez des
arguments afin de prouver la responsabilité de la tenancière de bar. Soulignez dans
l’article « un café bullois sur la sellette » les faits ou arguments importants pour l’accusation.
Vous pouvez aussi appuyer vos arguments en sollicitant des témoins pendant le procès.
 Vous avez 15 minutes pour vous préparer au jeu du procès et choisir une ou deux
personnes qui vont être les porte-paroles de votre groupe ACCUSATION.
ARGUMENTS pour l’accusation en mots-clés
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Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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JURY
 Pour notre jeu, un des jeunes hospitalisé porte plainte contre la tenancière du bar. Votre
groupe représente la JUSTICE qui doit décider si l’accusation est fondée. Pour vous
préparer au jeu du procès, soulignez dans l’article « un café bullois sur la sellette » les
éléments qui vont vous permettre de prendre une décision afin de trancher sur la
responsabilité de la tenancière de bar. Est-elle oui ou non responsable de l’hospitalisation
du jeune pour coma éthylique ? Durant le jeu, ces éléments ou questions peuvent vous
aider, notamment à la fin du procès lorsque vous donnerez la décision du JURY.
 Vous avez 15 minutes pour vous préparer au jeu du procès et choisir une ou deux
personnes qui vont être les porte-paroles de votre groupe LE JURY.
Éléments importants et questions à poser durant le procès
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DÉFENSE

Pour notre jeu, un des jeunes hospitalisé porte plainte contre la tenancière du bar. Votre
groupe représente LA DÉFENSE. Pour vous préparer au jeu du procès, trouvez des
arguments afin de prouver la non responsabilité de la tenancière de bar. Soulignez
dans l’article « un café bullois sur la sellette » les faits ou arguments importants pour la
défense. Vous pouvez appuyer vos arguments en sollicitant des témoins pendant le procès.
 Vous avez 15 minutes pour vous préparer au jeu du procès et choisir une ou deux
personnes qui vont être les porte-paroles de votre groupe DÉFENSE.
ARGUMENTS pour la défense en mots-clés
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TÉMOINS de la défense et de l’accusation

Pour notre jeu, un des jeunes hospitalisé porte plainte contre la tenancière du bar. Votre
groupe représente LES TÉMOINS. Pour vous préparer au jeu du procès, trouvez des
faits pour témoigner soit pour la partie de l’accusation ou celle de la défense.
Soulignez dans l’article « un café bullois sur la sellette » les faits ou arguments importants
pour les deux parties. Vous allez être sollicités par les deux parties durant le jeu du procès.
 Vous avez 15 minutes pour vous préparer au jeu et trouvez des faits qui vont appuyer la
défense et l’accusation.
FAITS POUR LA DÉFENSE
FAITS POUR L’ACCUSATION
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Loi
«La loi sur les établissements publics dit expressément que l’exploitant ne doit pas servir ou faire servir
de l’alcool aux personnes manifestement prises de boisson.» En plus de l’infraction à la loi cantonale, il
pourrait y avoir une mise en danger éventuelle de la vie ou de la santé d’autrui. L’article 129 du Code
pénal suisse prévoit des sanctions pouvant aller de l’emprisonnement jusqu’à la réclusion. Cela signifie
que la patronne pourrait être condamnée à une peine pouvant aller de trois jours au minimum jusqu’à
cinq ans au plus.
L’article 71 LED (loi sur les établissements et la danse) prévoit une amende pouvant aller jusqu’à
Fr. 2000.-, voire Fr. 5000.- en cas de récidive, ainsi qu’à terme un retrait de la patente.
Avis médical
«Une dose mortelle»
Médecin généraliste, consultant au service d’alcoologie de l’Hôpital du Sud fribourgeois, à Billens, le
Dr Fernando Abril estime que le concours aurait pu tourner à la tragédie. Une dose d’alcoolémie de plus de
4‰ est en effet mortelle…
– A quel degré d’alcoolémie se situe le coma éthylique pour une personne qui n’a pas l’habitude de
boire?
Je dirai qu’à partir de 2‰ le consommateur peut se retrouver dans le coma. S’il n’y a pas eu de décès dans
l’affaire bulloise, c’est sans doute qu’il s’agit de personnes qui ont l’habitude de consommer de grosses
quantités d’alcool. Avec 3‰ une personne qui n’a pas une dépendance à l’alcool peut mourir: elle tombe
dans le coma éthylique et décède. Si le consommateur arrive à l’hôpital dans le coma, survit à tout ça, ça
signifie vraisemblablement qu’il a une accoutumance. A 4‰, le risque de mort est bien réel. Boire à jeun et
rapidement, le taux d’alcoolémie va monter à une vitesse folle! C’est une chose vraiment à éviter si l’on
tient à sa santé.
– Quels peuvent être les dégâts physiques d’une telle absorption d’alcool?
Du côté des dégâts chroniques, il n’y en a pas beaucoup même avec une consommation unique excessive.
Mais le risque de probabilités d’accidents explose soit avec la voiture, soit lors d’une chute dans les
escaliers. C’est un risque évident par contre lors d’abus réguliers, la médecine enregistre des pancréatites,
des inflammations du foie, des cancers de l’appareil digestif, sans parler des problèmes cardio-vasculaires.
– Dans votre consultation, avez-vous déjà été confronté à de tels taux d’alcoolémie?
A l’hôpital de Billens, non, mais par contre des confrères m’ont envoyé de jeunes patients alcooliques pour
les traiter. Il n’y a pas longtemps j’ai reçu une fille de 13 ans qui avait fait déjà trois comas éthyliques. Plus,
récemment, un enfant de 9 ans est arrivé chez moi avec un taux d’alcoolémie à 1‰. A mon avis, c’est une
tendance qui se généralise. Lors de fêtes, les jeunes consomment beaucoup de limonades alcoolisées ou
de la bière. Ce n’est pas normal de voir partout des panneaux vendant ces alcools. On les vend à des
jeunes qui s’alcoolisent exactement de la même façon que s’ils consommaient des alcools forts. Il faut plus
de temps pour y arriver, mais le résultat est bien là. Selon les statistiques, les adultes ont réduit leur
consommation d’alcool ces dernières années, mais quelque 12000 écoliers de 11 à 16 ans boivent chaque
jour en Suisse des boissons alcoolisées.
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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Confection de cocktails :
des boissons clean pour des gens cool !
Conseils préalables :
 Soigner la décoration rend les boissons plus attractives !
 Ananas, pommes, bananes avec la peau, cerises de cocktail, fraises, myrtilles, caramboles, cerises, citron
verts, kiwis, melons en boule, oranges, pêches, physalis, raisins, citrons, feuilles de menthe ou de citronnelle
(fixés sur le verre, sur un bâtonnet ou une paille) sont quelques idées de garniture.
 Pour obtenir un bord en sucre, il suffit de tourner le bord du verre dans un quartier de citron coupé et de le
tremper dans le sucre, de la noix de coco râpé ou autre. Pour obtenir un bord en couleur, il faut remplacer le
citron par du sirop de la couleur désirée.
 Les boissons exemptes de gaz carbonique peuvent être secouées en shaker. Par contre ne pas utiliser le shaker
pour les boissons gazeuses qui seront brassées
 Les glaçons entrent dans la composition de presque toutes les boissons. Pour ne pas noyer les boissons veiller à
ce qu'ils ne soient pas déjà à demi fondus avant l'emploi.
 Rester sobre dans la composition de nouvelles boissons. Trop d'ingrédients nuit au goût qui devient
indéfinissable.
Glaçons : Pour 10 boissons, il faut compter 300g de glaçons ou 600g de glace pilée.
Ces quelques Recettes font partie de la campagne « Cool and Clean » et de « blue cocktail bar » :
Rêve de fraise (fruité)
Pirate Attack (doux)
0,2 dl de sirop de fraise
0,9 dl de jus d’ananas
0,9 dl de jus d’orange
1,5 dl de jus d’ananas
0,3 dl de demi-crème
0,2 dl de sirop de noix de coco
 Mettre tous les ingrédients dans un shaker
avec des glaçons , secouer énergiquement et
filtrer
 Mettre tout les ingrédients dans un shaker avec
la glace, secouer énergiquement et filtrer
Pour donner une couleur verte / bleue à la
boisson, y incorporer une goutte de sirop de
curaçao bleu
Apple cooler (rafraichissant)
0,8 dl de jus de pomme
0,8 dl de bitter lemon
2cl de jus de citron
2cl de sirop de framboise
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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 Bien mélanger tous les ingrédients à l'exception du
sirop. Ajouter le trait de sirop pour donner un effet bicolore.
5. Thèmes pour les échanges suite aux animations
MESSAGE: BOIRE DE L’ALCOOL A L’ADOLESCENCE N’EST PAS BANAL
A. Quelques définitions préalables
Psychotrope :
Selon l’ISPA, un psychotrope est une substance qui perturbe le fonctionnement du système
nerveaux central (sensation, perception, humeurs, sentiments, motricité) ou qui modifie les états
de conscience. Un psychotrope est un produit susceptible d’entraîner une d épendance
physique et/ou psychique. .
Une substance psychotrope est considérée comme une drogue lorsque:

Elle n'est pas indispensable au maintien des fonctions biologiques.

Ses effets modifiant le comportement (psycho-actifs) sont ressentis positivement et
qu'une dépendance s'installe.

Le sevrage de cette substance a pour conséquences des symptômes de manque.
Cette définition ne prend donc pas en considération le critère de la légalité ou de l'illégalité des
substances. Ainsi, l'alcool, la nicotine et certains médicaments font partie des drogues.
Ethanol :
Nom scientifique de l’ « alcool pur » ; substance psychotrope des boissons alcoolisées ; petite
molécule, issue de la fermentation de sucres naturels.
Dépendance :
L’OMS en propose la définition suivante : « La toxicomanie est un état d'intoxication périodique
ou chronique engendré par la consommation répétée d'une drogue (naturelle ou synthétique).
Ses caractéristiques sont notamment : Un invincible désir (ou un besoin) de continuer à
consommer de la drogue et de se la procurer par tous les moyens ; une tendance à augmenter
les doses; une dépendance d'ordre psychique (psychologique) et généralement physique à
l'égard des effets de la drogue; des effets nuisibles pour l'individu et la société. »2
2
OMS, Septième rapport du Comité d’experts, 1997
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
Page 21
Plus simplement, Pierre Fouquet en donne la définition suivante : « La dépendance, c’est quand
j’ai perdu ma liberté face à un produit. » Etre dépendant, c’est ne plus avoir le choix de
consommer un produit.
Les phases de l’ivresse alcoolique :
1. Euphorie :
Les premiers effets sont agréables pour la plupart des gens, qui se sentent plus légers et
détendus. Au fur et à mesure de sa consommation, la personne concernée perd ses
inhibitions : plus elle est alcoolisée, plus elle ose faire et dire des choses qu’elle ne ferait
ou ne dirait pas dans son état normal. Au cours de cette phase déjà, les consommateurs
surestiment leurs capacités. La plupart des personnes qui s’enivrent volontairement
recherchent cet état. Il est toutefois souvent difficile de ne pas dépasser cette phase,
parce que les effets de l’alcool rendent déjà difficile le contrôle de la consommation.
2. Ivresse proprement dite :
La levée des inhibitions se poursuit et s’accompagne de comportements dépassant
parfois les limites au point de devenir désagréables pour les autres. Les buveurs ont
alors fréquemment tendance à se surestimer et à trop présumer de leurs aptitudes. Ils
deviennent lunatiques, se montrent parfois agressifs ou se renferment. Un état de
confusion, des troubles du sens de l’orientation et des actes non coordonnés peuvent
apparaître. L’élocution se fait indistincte. Des signes de somnolence peuvent parfois
aussi se manifester. Certains souffrent, déjà à ce stade, de nausées et de
vomissements.
3. Hébétude et léthargie :
Cette phase est caractérisée par de graves troubles du langage et de la motricité. La
capacité de réaction est pratiquement nulle, on constate une confusion mentale et les
vomissements sont fréquents. Cette phase débouche sur un sommeil profond, qui
constitue en même temps le début de la phase suivante.
4. Coma :
La personne concernée perd connaissance. Sa température baisse, sa miction est
parfois incontrôlée et la mort peut survenir pas arrêt respiratoire. »3
Attention : si chez un adulte un coma peut apparaître dès la consommation de 10 verres,
chez un adolescent cela peut venir beaucoup plus rapidement !
Une métaphore parlante, au sujet de l’intoxication alcoolique, fait référence au Titanic.
On peut imaginer que notre cerveau est composé de trois compartiments :
3
•
Le premier compartiment à être touché lorsque l’on boit de l’alcool est celui qui nous
permet de raisonner, de nous renseigner sur qui nous sommes, où nous allons, ce
qui est bien ou mal … Les situations à risque peuvent déjà arriver à ce stade de
consommation.
•
Le deuxième compartiment a être touché est celui des émotions. A ce stade, nos
émotions sont exacerbées (« cuites pleureuses / rieuses », agressivité, …).
•
Le troisième compartiment de notre cerveau gère les activités indépendantes de
notre volonté comme la digestion ou la régulation thermique du corps. Lors d’une
consommation massive d’alcool, il est touché et l’on risque le coma. Comme le
Titanic, un compartiment de notre cerveau après l’autre est « inondé ». Lorsque les
trois ont pris l’eau, « le bateau coule » !
ispa, Alcool et ivresse : entre risques et plaisir, 2006.
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
Page 22
B. Les risques liés à une consommation abusive d’alcool
La violence
 Le lien entre alcool et violence est une réalité. L'alcool joue un rôle dans de nombreuses
agressions : dès 0,5 ‰ / 0,8 ‰ la probabilité de se mettre dans une situation à risque
(violence, relations sexuelles non-souhaitées ou non-protégées, etc.) augmentent
sensiblement.
 L'alcool peut exacerber l'agressivité, dans le sens où il peut libérer un potentiel de violence
qui était contrôlé en période de sobriété. C'est la conjonction des phénomènes
"exacerbation de l'agressivité" et "désinhibition" causés par la consommation d'alcool qui
favorise le recours à la violence.
 Les gens en état d'ébriété ne tiennent pas compte de leur propre vulnérabilité face à un
adversaire supérieur ou une situation menaçante, ni ne diminuent leur agressivité face à un
adversaire qui montre des signes de faiblesse ou de souffrance. Le système perceptuel est
perturbé. Si les deux protagonistes sont intoxiqués, il y a double dysfonctionnement.
Les accidents
 La consommation d’alcool influence de
manière complexe de nombreuses facultés
essentielles à la conduite d’un véhicule.
Attention : Ne jamais monter dans la voiture
de quelqu’un qui a bu !
 A partir de 0,2 ‰ / 0,3 ‰ différentes aptitudes sont péjorées : il y a clairement influence sur
la conduite d’un véhicule et les risques d’accidents augmentent significativement.
« Dès 0,3 ‰, la vision, l’audition ainsi que l’attention, la concentration et la capacité de
réaction sont atteintes et diminuent. Enfin, la capacité de juger d’une situation baisse en
même temps que s’élève la propension à prendre des risques, accroissant ainsi le risque
d’accidents. »4
 La consommation d’alcool augmente le risque de tout accidents potentiels (chutes, etc.).
Cela est dû au fait que l’alcool perturbe le système perceptuel. De plus, la personne
alcoolisée aura tendance à surestimer ses capacités.
Les effets sur l’organisme
4
Ispa, Alcool, drogues illégales, médicaments et circulation routière, 2007.
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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L’alcool se dilue dans les liquides du corps en entier. Une consommation excessive d’alcool
engendre de nombreuses maladies et presque chaque organe peut être touché.L’organisme
d’un adolescent est plus sensible à l’alcool que celui d’un adulte. Ainsi les risques de
pertes de maîtrise de soi, d’intoxication grave et de dépendance sont accrus et accélérés.
 L’élimination de l’alcool dans le corps se fait à plus de 90% par le foie ; celui-ci n’est pas
encore complètement développé et les effets d’intoxication se font sentir plus vite et plus
intensément.
 Le cerveau en pleine croissance (jusqu’à l’âge de 21 ans environ) est particulièrement
exposé aux dégâts de l’alcool. Les jeunes ressentent plus vite les effets de l’ivressse. Les
modifications de perception et d’estimation de la réalité augmentent les conduites à risque,
violences, etc. Une consommation régulière d’alcool modifie les échanges entre les cellules
nerveuses. Plus tôt un jeune commence à consommer régulièrement et en quantité de
l’alcool, plus tôt il risque de développer une dépendance. Une métaphore parlante à ce sujet
est la comparaison avec un ordinateur : l’adolescence est un moment fort de la
programmation de notre cerveau ; ainsi l’habitude de fonctionner avec de l’alcool s’y inscrit
sur le disque dur.
Le coma éthylique
« La consommation excessive d’alcool provoque une intoxication alcoolique. Le vomissement
est un symptôme typique d’une telle intoxication ; il peut être provoqué par une irritation de la
muqueuse de l’estomac. Les troubles respiratoires, voire la paralysie respiratoire, en sont les
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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symptômes. Une telle intoxication peut entraîner la mort. L’ingestion d’alcool produit un afflux de
sang à la périphérie du corps, ce qui donne une sensation de chaleur, alors que cela conduit en
réalité à une déperdition de chaleur. Lors d’une intoxication alcoolique, la température du corps
baisse donc de manière importante et l’on risque de mourir de froid. Une intoxication alcoolique
aiguë implique aussi le risque de tomber dans le coma. De plus, les cellules produisant le sang
peuvent être endommagées. Chez les enfants, les intoxications alcooliques provoquent souvent
des lésions cérébrales irréversibles. »5
 L’aspiration bronchique des vomissements est un risque immédiat lors d’une intoxication
alcoolique6 qui peut déboucher sur la mort. (En clair, les voix respiratoires sont obstruées
par les vomissements, ce qui empêche de respirer.)
 Une personne dans le coma éthylique ne se réveille pas (si on la secoue ou la pince),
contrairement à quelqu’un qui dort, même s’il a trop bu.
Attention : Ne jamais laisser quelqu’un seul s’il a l’air proche d’un coma éthylique et surveiller
son état. L’alcoolémie peut continuer à monter et le coma peut arriver.
 Un cas de coma éthylique avéré: appeler le 144 (mieux vaut explorer les doutes que risquer
la mort ou des séquelles graves), puis un proche de la personne dans le coma ; mettre la
personne en position latérale de sécurité pour éviter une broncho aspiration ; couvrir la
personne pour éviter qu’elle ne se refroidisse ; surveiller la personne jusqu’à l’arrivée des
secours.
MESSAGE : LAISSER SEULE UNE PERSONNE DANS UN COMA ETHYLIQUE, C’EST DE LA NONASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER !
5
6
Ispa, L’alcool dans le corps – effets et élimination, 2004.
http://209.85.135.104/search?q=cache:IjFf7twEygJ:www.onsaide.com/modules/wordbook/entry.php%3FentryID%3D9+broncho+aspiration+alc
ool&hl=fr&ct=clnk&cd=13&gl=ch (consulté le 4 juillet 2008)
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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6. Soucis à propos d’un élève, que faire ?
L’un/une ou l’autre élève parle librement pendant les repas… vous avez à plusieurs reprises
entendu des récits de week-ends plus qu’arrosés, voire de jeunes assoupis, violents, ayant
perdu connaissance… vous êtes interpellés par l’attitude de l’élève, que faire ?
1. Ecouter et observer
Posez des questions ouvertes, intéressez-vous sans porter de jugements qui risqueraient de
clore la discussion. Interpellez les autres camarades, ont-ils vécu des situations similaires ? Se
préoccupent-ils de tels événements, quelles conséquences connaissent-ils ?
Restez attentifs, noter vos observations. Au fil des semaines y a-t-il cumul, événements
particuliers, …
Prenez un moment pour parler en discrétion à l’élève concerné, pour lui faire part de votre souci
sur ce que vous avez entendu.
2. Partager et analyser
Si la situation se répète, s’empire (d’autres signes vous font penser que cet élève court des
risques pour sa santé), vous devez partager vos inquiétudes avec votre hiérarchie, la
médiation, vos autres collègues. Comme les consommations n’ont pas lieu à l’école, il est
parfois difficile de partager en toute discrétion les événements évoqués. D’autant plus que si les
élèves l’apprennent, une rupture de confiance peut aller à contrario. Vous pouvez contacter
REPER directement par téléphone ou sur rendez-vous. Vous pourrez ainsi faire le point avec
une personne extérieure à l’école, évaluer la gravité de ce que vous avez pu observer ou
entendre, et prendre une décision pour aller plus loin ou non.
3. Donner suite et orienter
Qui peut faire le point avec l’élève : médiation, psychologue scolaire, REPER, autres? Proposez
à l’élève un entretien avec un professionnel qui pourra avoir lieu en toute confidentialité.
Transmettez une carte, adresse mail, téléphone, pour un suivi, une aide personnalisée. Penser
à informer les parents : quoi, qui, quand, comment ?
Il existe un site pour faire le point sur sa propre consommation d’alcool : www.alcotool.ch.
Encouragez l’élève à l’utiliser, donnez l’adresse du site www.ciao.ch.
Module économie familiale « Autour de l’alcool »
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7. Pour aller plus loin !
Sites internet et adresses téléphoniques :
... pour vous les professionnels:
www.educationsante-fr.ch
Le site fribourgeois qui s’adresse aux professionnels de
l’éducation et de la santé
www.sfa-ispa.ch
Institut suisse pour la prévention de l’alcoolisme et autres
toxicomanies
... et pour les élèves aussi :
www.ciao.ch
Les questions des jeunes, des réponses par des professionnels
www.bag.admin.ch/themen/drogen
Le jeu « Spacebar » (sous la rubrique « campagne »
et plein d'informations sur l'alcool, la campagne "regarde-toi en
face plutôt qu'au fond d'un verre",...
www.alcotool.ch
permet de tester, observer et réduire sa consommation
d'alcool
www.bemyangel.ch
alcootest en ligne
 147
Ligne d’aide aux enfants et aux jeunes, à l’écoute 24H sur 24H
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Si vous avez besoin...

d'autres documentations: brochures, livres, vidéos, fiches pédagogiques, jeux...
 d'une information précise, rapide...
 d'échanger sur l'animation dans le club ou en classe, le suivi...
 de répondre à un problème particulier, une urgence…
 d'organiser une rencontre avec les parents…
 de poser d'autres questions plus personnelles...
... nous sommes à votre disposition :
Promotion de la santé et prévention
Secteur Information et Projets
Rte du Jura 29, 1700 Fribourg
Tél. 026/322 4000
Courriel: [email protected]
REPER est au service de la population en général, des professionnels et des institutions
publiques et privées du canton. Vous trouverez une présentation de ses activités sur son site
www.reper-fr.ch.
Le secteur Information & Projets de REPER a pour mandat d'informer et de sensibiliser le grand
public et les personnes concernées, particulièrement les jeunes, sur les risques, les causes et
les actions possibles en lien avec
 la consommation abusive de certains produits : tabac, alcool, cannabis, médicaments,…
 certaines situations ou comportements à risques : violence, stress, exclusion,…
Les professionnels de REPER sont à disposition pour :

Animer des cours spécifiques et accompagner les professionnels en contact avec les
jeunes
 Elaborer et accompagner des projets en lien avec l’éducation et la santé dans les écoles, les
lieux de rencontres et les groupes sportifs
 Animer des groupes de rencontres et des entretiens individuels
 Mettre à disposition divers supports : théâtres interactifs avec forum de discussion, livres,
supports vidéo et jeux didactiques.