EXPÉRIENCE CELLULE ADDICT
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EXPÉRIENCE CELLULE ADDICT
EXPÉRIENCE CELLULE ADDICT B P asser sa vie en cellule ne vous fait pas rêver ? Et bien détrompez-vous, on peut facilement y trouver son compte et même devenir « cellulo-dépendant ». Imaginez aller à l’essentiel, sans vous encombrer de superflu. Juste la quantité de vêtements nécessaires, le minimum d’ustensiles vous permettant de cuisiner, quelques livres, des jeux de société peu encombrants. Vous découvrirez alors le bonheur que ce minimum de possessions emportées vous apporte, le sentiment de liberté qui vous rendra pleinement ouvert et disponible à découvrir l’ailleurs. Oubliez la définition de prison, la vie en cellule, ce n’est que du bonheur. ien entendu, il y a de multiples façons d’imaginer la cellule idéale. Tout d’abord, cet idéal sera dicté par vos besoins, le cahier des charges de votre aventure. C’est avant tout sur ce sujet que vous devrez réfléchir en premier lieu. Durée, destination, climat, nombre d’occupants, type de parcours, philosophie de votre voyage.Par Laurent Allaz / Les GLEN D ans notre société occidentale, il parait souvent inconcevable de partir sans plusieurs centaines de litres d’eau, centaines d’ampères heures de réserve pour recharger les multiples gadgets électroniques énergivores, chauffage, chauffe-eau, climatisation et j’en passe. Qu’en estil des baroudeurs qui ont pour seuls équipements, une tente de toit, un camping-gaz et un jerrycan de 20 litres d’eau ? Leurs aventures sont-elles moins fortes, moins enivrantes ? Certainement pas, peut-être même au contraire. Une cellule, c’est le curseur confort placé en dessus d’une configuration baroudeur tout en restant focalisé sur la taille et l’essentiel. Encombrement et poids sont les deux éléments qui entrent en contradiction avec agilité et capacité de franchissement, il faut donc trouver le bon équilibre en fonction de vos besoins. Nous avons voyagé à quatre (deux adultes et deux enfants de 5 et 7 ans lors du départ) durant 18 mois dans une cellule Tischer Trail 230. A peine 4 mètres carrés, 60 litres d’eau, 1 panneau solaire de 100W, une batterie de 100Ah, un frigo à compression, un chauffe-eau et 2 plaques de cuisson à gaz. Peu et inconcevable pour certains et pourtant un luxe incroyable pour beaucoup de n Les Glen ont voyagé un an et demi jusqu’en Asie du sud-est à 4 dans une Tischer Trail 230 portée par un Mazda BT50. visiteurs rencontrés dans les pays d’Asie que nous avons traversés. De notre côté, un choix jamais regretté, une adaptation à cet univers restreint assez surprenante. Le plus gros bémol, l’énergie Toujours à court d’énergie pour la bataille du partage auquel se livrait le frigo à compression et autres ordinateurs, GPS et appareils photos. Ce moyen original de voyager avec un porteur 4x4 et une cellule est fantastique. Sur la base d’un porteur léger de type pickup, c’est idéal à deux, voire un peu plus si les occupants supplémentaires sont des enfants en bas âge. Le point le plus délicat est celui du poids, comme mentionné précédemment. Celui-ci doit rester contenu pour conserver un équilibre entre les essieux avant et arrière d’une part et ne pas faire souffrir la mécanique et le châssis d’autre part. L’offre de porteurs 4x4 légers avec une charge utile intéressante reste Les cellules Tischer sont connues pour leur bonne isolation quelle que soit la latitude. Sans toit relevable, on y tient debout constamment. n 10 4x4 Mondial N°142 N°137 P010_18_Cellule_142.indd 10-11 malheureusement restreinte. Aujourd’hui, notre cahier des charges a changé. Avec un gros pincement au cœur, nous avons vendu notre cellule dans laquelle nous avons passé près de 900 nuits en famille. Nous préparons une nouvelle aventure de voyage au long cours avec nos enfants maintenant âgés de 11 et 13 ans. Toute la famille aspire à plus d’espace, un couchage fixe pour tout le monde, plus d’eau, plus d’énergie embarquée, la capacité de faire l’école et travailler tout en voyageant, parcourir des pays chauds tout comme des pays plus froids. Certes, la philosophie de la cellule reste, mais nous nous sommes embourgeoisés ! Le moyen de répondre à notre cahier des charges est de franchir la barre des 3,5 tonnes. Le bémol, nous le connaissons déjà, les roues arrière jumelées de notre porteur poids lourd nous limiteront dans nos escapades hors des sentiers battus. Un choix toutefois mûrement réfléchi et dicté par des contraintes de budget. Mais le plus important restera préservé : l’ivresse de découvrir en famille et dans le confort douillet d’une cellule, notre magnifique planète. 4x4 Mondial N°142 11 03/02/2016 09:17 EXPÉRIENCE CELLULE ADDICT n C La Tipi4x4 figure parmi les plus légères du marché. ’est se réveiller aux premières lueurs de l’aube et ouvrir les yeux sur un paysage inconnu et somptueux après avoir pris soin la veille de trouver LE spot idéal où passer la nuit ! Par Bruno Algarra L e réchaud crache ses flammes pour faire chauffer l’eau du café tout en réchauffant immédiatement l’intérieur de la cellule. On est alors partagé entre l’envie de profiter du moment en paressant quelques minutes supplémentaires sous la couette et l’excitation d’une nouvelle journée de découvertes ! Toilette effectuée, petit déjeuner rangé, cellule en ordre, nous voilà fin prêts pour l’aventure... Au programme visites et découvertes, sans oublier les spécialités locales au menu. En fin d’après-midi, c’est le moment de chercher un coin sympa où se garer. Une bonne douche chaude, un petit repas avec les produits achetés sur les marchés au gré de nos balades. Visionnage des photos de la journée et un petit film sur le PC avant une bonne nuit de sommeil, bien à l’abri. Avec un 4x4 et une cellule, on va partout, on peut aller jusqu’au fin fond du désert mais on peut aussi accéder aux centres des grandes villes pourtant réputés L’espace de vie doit être parfaitement fonctionnel. Cela résulte toujours d’une grande experience du fabricant. n difficilement accessibles aux véhicules des touristes... A nous le parking à 200 mètres du Vatican, le centre ville de Lisbonne et les accès aux plages pour passer la nuit. Les cellules Tipi4x4 sont particulièrement légères, la différence à la conduite avec ou sans cellule dans la benne est à peine perceptible. Le centre de gravité très bas rend l’ensemble très stable, pratiquement sans aucun roulis. Dans les lacets comme en dévers, c’est confortable et rassurant ! Cellule installée, la consommation du véhicule n’augmente que d’un litre/100 km par rapport au pickup à vide. Que ce soit par -5°C la nuit dans l’Atlas ou par plus de 30°C au soleil Andalou, le bois prouve ses qualités d’isolant et avec une bonne ventilation, la condensation est toujours très faible. Voyager dans une bulle rigide et sécurisée Côté confort, c’est comme à la maison d’autant plus qu’on est dans ses affaires ! Contrairement aux cellules à toit relevable, le toit fixe permet d’avoir le lit principal en bas et on apprécie particulièrement la tête de lit rigide pour lire le soir. Le panneau solaire permet de recharger une batterie dédiée à l’autonomie de la cellule. Cette batterie, rechargée également par l’alternateur du véhicule quand on roule, alimente le frigo, l’onduleur, le chauffe-eau, le groupe d’eau et le chauffage (électrique ou à gasoil). On dispose donc du courant 220V et 12V dans la cellule, également équipée d’un WC, (on préfèrera un WC sec au WC chimique) et d’une douche extérieure et/ou intérieure. Une fois rentrés à la maison, on démonte facilement la cellule, en moins de 30 minutes elle est rangée dans le garage et on retrouve son véhicule de tous les jours. Il n’y a que des avantages à voyager en cellule mais je ne suis pas impartial puisque j’ai conçu une première cellule pour mes voyages, selon mes besoins, mes propres envies et guidé par mon expérience personnelle. Puis, l’aventure s’est poursuivie quelques années plus tard avec la création de Tipi4x4. Après quelques années de voyages à la rude, on finit par vouloir un peu plus de confort. Plus question de bivouaquer à la belle étoile, fini tente et tapis de sol ou encore l’escalade jusqu’à la tente de toit. Un vrai lit dans une bulle rigide et sécurisée, voilà ce qu’il me fallait ! Cependant, la légèreté reste la priorité, c’est mon leitmotiv… pas question de se retrouver le châssis cassé en deux au milieu de nulle part. Je considère qu’en tout terrain, il vaut même mieux éviter d’atteindre le poids maximal de charge du porteur, pour le reste, j’équipe mon véhicule d’un bon kit réhausse et de bonnes lames et amortisseurs. Comme l’a dit Saint-Exupéry, «pour voyager heureux, voyagez léger» ! C ’est après avoir voyagé près de deux ans dans un Toyota KDJ châssis court avec tente de toit que nous sommes passés à la cellule. Nous voulions avoir plus de confort à l’étape tout en perdant le moins de mobilité possible. Le choix d’une cellule est le fruit de plusieurs compromis (prix, maniabilité, encombrement, confort), voici pourquoi nous avons opté pour un pickup avec une cellule compacte Globe Camper. Par Denis Herzog C ôté conduite, on remarque à peine la présence de la cellule. L’encombrement reste, à quelques centimètres près, celui du véhicule d’origine et nous pouvons emprunter les pistes comme avant, ne pas payer un bras sur les ferries ou mettre la voiture en container si nécessaire malgré le supplément de hauteur. Pas de problème non plus pour circuler en ville et trouver aisément une place de parking (hormis tout de même les parkings souterrains !). La seule chose qui change vraiment la conduite vient du fait de rouler continuellement au maximum de la charge autorisée du porteur ce qui a nécessité quelques aménagements de la suspension : lames supplémentaires à l’arrière et amortisseurs spéciaux « charge lourde ». Côté confort, nous avons tout ce dont n nous avons besoin : un lit qui reste en place en permanence ce qui nous évite une manipulation soir et matin et libère un coffre car nous ne sommes pas obligés de ranger duvets et oreillers et permet à l’un de nous de s’allonger tandis que l’autre travaille à la table, nous avons une cuisine équipée avec réchaud, évier et réfrigérateur pour préparer les repas, une table et des banquettes pour manger, de la place pour faire notre toilette et nous habiller au sec et au chaud et des WC … que demander de plus ? Un micro studio Pourtant, en raison du côté compact de la cellule, une certaine organisation est indispensable. La première chose importante concerne le rangement. Chaque chose doit être à sa place … et toujours la même car, dans les coffres, on cherche souvent à tâtons ! Afin de bien caler réserves de nourriture au fur et à mesure que nous en consommons, nous utilisons des poches de cubi vides que nous gonflons pour faire des coussins d’air. Pour les vêtements, nous avons opté pour l’organisation suivante : un casier pour lui, un casier pour elle et un casier pour les affaires de toilette. Des pochettes en filet de différentes tailles (trouvées chez un constructeur n La cuisson des plats dégageant une forte odeur se fait à l’extérieur. Confortablement installés, nous pouvons travailler sur notre ordinateur. n Sur la capucine de la cellule Tipi4x4, le panneau solaire est incliné pour une optimisation de la charge (jusqu’à 7 A pour 100 W). 12 4x4 Mondial N°142 P010_18_Cellule_142.indd 12-13 4x4 Mondial N°142 13 03/02/2016 09:17 EXPÉRIENCE CELLULE ADDICT A près avoir voyagé pendant 30 ans avec des fourgons ou des camping-cars, la volonté de sortir des routes goudronnées, nous a amené il y a 6 ans à opter pour un 4x4 avec une cellule. Début 2013, nous projetons un grand voyage en Afrique Australe. Rapidement, nous nous rendons compte que la cellule que nous possédons, une Bimobil, ne conviendra pas, trop haute et trop lourde. En effet, nous voulons expédier notre véhicule en container vers la Namibie. La recherche de la cellule idéale commence. Elle doit s’adapter sur notre porteur, un pickup Isuzu D-max à cabine approfondie, équipé pour le raid. Par Jean-Noël et Babette Vieux n L’utilisation du lit ne condamne pas toute la cellule. de meubles en kit) permettent d’isoler les catégories de vêtements (sousvêtements, chaussettes, T-shirts …) pour les retrouver plus facilement. Pour les activités quotidiennes telles que la préparation des repas, la vaisselle ou la toilette, il faut que l’un des deux seulement soit debout, l’autre donne un coup de main en restant assis à sa place … ou va faire un tour à l’extérieur ! Étant donné que nous vivons et dormons dans la cuisine, puisque la cellule n’est rien d’autre qu’un tout petit studio, nous préférons cuisiner poissons et viandes grillées en extérieur en raison des odeurs ! Rajoutons à tout cela le fait que la douche est à l’extérieur et qu’il nous faut lever le toit à l’arrivée à l’étape et que le matin, QUELLE CABINE POUR LE PORTEUR ? L ’autre choix à faire pour le pickup concerne le modèle : cabine simple, cabine allongée, double cabine ? Il faut savoir que la taille de la cabine va jouer sur la taille de la cellule, la longueur totale du véhicule porteur restant la même. Notre véhicule ayant comme seule fonction le voyage - puisque nous avons la chance d’être retraités - je ne voulais pas de cellule amovible pour une question de place ... et d’esthétique. Nous avons éliminé d’emblée la simple cabine en raison de l’absence de place derrière les sièges. Si nous avons choisi la cabine allongée, c’est parce que nous souhaitons de la place en cabine pour garder notre équipement photo et vidéo à portée de main. N’ayant que très rarement besoin de plus de deux places nous avons préféré ne pas prendre de double cabine et privilégier la taille de cellule. Les rares fois où nous avons transporté des passagers, nous avions dégagé l’espace derrière nos sièges en mettant les affaires dans la cellule et utilisé les strapontins. Ce n’est pas très confortable mais cela dépanne ! n En raison de la petite taille de la cellule et pour éviter l’humidité, nous prenons nos douches à l’extérieur. avant de reprendre la route, nous suivons une sorte de check-list pour vérifier que tout a été fait pour retrouver notre petit nid en bon état après une journée de piste et vous aurez un tableau assez complet de ce qu’impose la vie dans une toute petite cellule. Que de contraintes allez-vous dire ! Pour nous, c’est le prix à payer pour notre liberté de circuler là où le vent nous pousse et de dormir dans un cadre sauvage, en pleine nature, sans crainte de rester coincés dès que la piste devient plus accidentée ou détrempée. En contrepartie, à l’étape, nous pouvons passer la soirée confortablement installés au chaud et à l’abri de la pluie et du vent à lire, travailler à la rédaction d’articles pour notre site ou regarder un film sur l’ordinateur. Bien sûr, je mentirai si je disais que nous n’avons jamais eu une pointe d’envie en voyant nos amis, équipés d’une cellule beaucoup plus spacieuse, sortir d’une douche bien chaude ! Mais dès que nous reprenons le volant sur piste, la différence de confort de conduite est telle que nous ne regrettons en rien notre choix. Je sais que certains vont dire qu’il existe des cellules compactes équipées de douche chaude ou de bons camions tout-terrain avec cellule spacieuse et confortable. J’en suis tout à fait conscient et mon propos n’est pas de dire que nous avons fait la meilleure acquisition mais, comme je l’ai déjà écrit plus haut, le choix d’une cellule est le fruit de nombreux compromis ! n 14 4x4 Mondial N°142 P010_18_Cellule_142.indd 14-15 L es premiers critères de sélection portent sur la hauteur de l’ensemble, celle-ci ne doit pas dépasser 2,26 mètres de haut afin de pouvoir entrer dans un container standard, et qu’elle soit légère pour que l’ensemble pickup+cellule en charge ne dépasse pas le PTAC du D-max. Ensuite, qu’elle dispose d’un grand lit permanent, que l’on puisse manger, cuisiner et vivre facilement à l’intérieur par tous les temps, et enfin qu’il y ait suffisamment d’ouvertures. En mai, nous optons pour une Dakar+ à toit relevable et fond plat sur faux châssis de chez Touareg. Un aménagement intérieur particulièrement étudié Celle-ci est équipée de l’essentiel, c’està-dire d’un réfrigérateur à compression de 50 litres avec une case freezer, d’un grand lit permanent, d’un sympathique coin dinette, d’un réservoir d’eau de 100 litres, de 4 baies à projection et de nombreux rangements. Soucieux de notre bien-être et afin de disposer d’une autonomie de 3 à 4 jours, nous lui rajoutons un certain nombre d’équipements : chauffe-eau électrique « nautic junior », pour pouvoir prendre une douche (en extérieur), chauffage au gas-oil, 2 panneaux solaires de 100 W accouplés à 2 batteries à décharge lente, un convertisseur, un WC chimique et un système de filtration de l’eau pour la rendre potable. Nous enlevons les portes de placard qui empiètent dans le couloir de circulation lors des ouvertures et posons sur les étagères des caisses en plastique. Celles-ci ont de nombreux avantages : pas besoin d’antidérapant ou de cloison, l’espace est compartimenté et les éléments ne se déplacent pas, on peut facilement les sortir à l’extérieur au bivouac et disposer de tout le nécessaire autour de la table. Sur les pistes en tôle ondulée, pas besoin de sans cesse remettre des vis comme c’est souvent le cas avec les portes : les vibrations n’ont aucune influence sur elles. De plus, il est très aisé de les sortir au départ du voyage pour les remplir ou pour les nettoyer au retour. Nous en avons 6 pour ranger nos ustensiles de cuisine, la vaisselle, la nourriture courante, le nécessaire de toilette, la pharmacie, les provisions, les guides et cartes ainsi que le matériel Nous pouvons utiliser la table sans replier le lit. 4x4 Mondial N°142 15 03/02/2016 09:17 EXPÉRIENCE n Pratiquement tous les fabricants proposent du sur mesure pour la réalisation de leurs cellules. L’utilisation de casiers en plastique et de WC chimique restent un choix personnel. n électrique et informatique. Leur position arrière, tout comme celle du frigo, permet d’y avoir accès de l’extérieur sans lever le toit et sans monter à l’intérieur ce qui est très pratique lors des ravitaillements ou à la pause méridienne. Nous équipons la porte arrière d’une moustiquaire à enrouleur. Pour les vêtements, on essaie de ne prendre que l’essentiel, chaque élément du trousseau doit être multifonctions et tout doit rentrer dans un grand coffre situé à l’avant de la cellule. Les coffres latéraux sont réservés aux pièces mécaniques, outillage, chaussures de randonnée. Pour améliorer le confort routier, nous avons apporté des modifications aux suspensions, les lames d’origine ont été remplacées par des «Chassin» sur compensateur, les amortisseurs changés. L’assiette a été corrigée et la tenue de route améliorée. Que ce soit sur route, sur piste ou en devers, le comportement est très sain, la cellule fait corps avec le véhicule et l’ensemble ne se couche pas dans les courbes, la conduite est très aisée. Au niveau énergie à bord, nous avons CELLULE ADDICT choisi d’être autonomes en privilégiant les panneaux solaires et le gasoil pour le chauffage, c’est plus facile pour se ravitailler. Pour la cuisine, une bouteille de gaz locale a été achetée. A l’usage, nous avons apprécié son petit gabarit extérieur : en ville, on se gare comme une voiture, et sa faible hauteur nous permet une consommation correcte. A l’arrêt, elle devient spacieuse lorsque le toit est relevé. Son absence de toile, remplacée par des panneaux rigides attise la curiosité d’autres voyageurs et de nombreux contacts ont été établis grâce à elle. Evidemment, quelques points faibles sont à mentionner. Le premier est l’absence d’un lieu fermé pour faire sécher les vêtements mouillés, précédemment nous utilisions le local douche. Deuxièmement, par temps de pluie, ce n’est pas agréable d’avoir à sortir pour relever le toit. Et surtout, ce toit nécessite suffisamment de force pour le relever, ce qui le rend difficilement manœuvrable. Pour réaliser un voyage au long cours de 37 000 km en grande partie sur piste, nous avons essayé de ménager notre monture et nous avons fait la chasse au poids en n’emportant que le strict minimum et l’indispensable. Parmi ces indispensables, on trouve, les vêtements techniques (pluie, froid, montagne, chaleur), les médicaments ou produits spécifiques (Anti-moustique, protection solaire), le matériel photo, de communication (téléphone, PC, tablette), de navigation (GPS, cartes, guides), le matériel de cuisine et de couchage. Tout le reste, nous l’avons trouvé tout au long du parcours selon nos besoin ou nos envies. Il n’y a pas d’idéal C’est vrai que l’on est tenté d’emporter le maximum de choses, y compris de la nourriture, mais ce n’est pas nécessaire, dans tous les pays du monde, on trouve à manger ! Il en est de même pour les réserves d’eau, ce n’est pas la peine de se surcharger, il suffit de disposer d’un système de filtration. Il n’y a pas d’idéal, emmener tout le confort habituel nécessite une grande et lourde cellule ce qui peut pénaliser la mobilité sur les pistes et surtout dans le sable. Tout dépend de ce que l’on veut réaliser comme voyage, tout n’est qu’une affaire de compromis et de volonté. Certains préféreront plus d’habitabilité et de confort avec une cellule plus grande, d’autres la légèreté et la sobriété pour favoriser le franchissement tout dépend de la destination ou du type de parcours choisis. Pour notre part, nous avons déjà essayé plus grand, plus gros, plus long, plus de confort et avec notre expérience actuelle notre choix aujourd’hui est plus petit, plus léger et plus maniable afin d’aller le plus loin possible hors des routes asphaltées. Pour vivre pendant plusieurs mois, dans ce type d’habitation, il est nécessaire de faire abstraction de son espace et confort habituels. Il suffit de se concentrer sur l’essentiel c’est-à-dire le voyage, les découvertes, les rencontres, le repos, la nourriture, tout le reste n’étant que superflu. En quelques jours, l’habitude est acquise et le souvenir de son vaste logement est déjà loin. Lors de ce voyage, nous avons passé 7 mois et demi dans cet espace. Nous ne nous sommes jamais sentis à l’étroit grâce à un large espace de circulation où l’on peut se croiser facilement. Nous avons pu cuisiner, manger, rédiger nos journaux de bord, lire, dormir tout en étant à l’abri des moustiques, de la chaleur et de la pluie. Bien que n’ayant pas de clim, nous avons rarement eu trop chaud, les panneaux isolants nous ont bien protégés. Nous ne regrettons pas cet achat et notre prochaine cellule sera de nouveau une Touareg, probablement une K-hutte. 16 Les populations pauvres sont toujours surprises lors des visites de la «case» mobile. 4x4 Mondial N°142 P010_18_Cellule_142.indd 16-17 n Quelle cellule, pour quels voyages ? L’appel de contrées lointaines et l’insistance de mon épouse qui menaçait de ne plus me suivre dans mes rêves si je ne lui offrais pas un bivouac confortable avec plus d’hygiène, m’incitèrent à réfléchir à une autre façon de voyager. Par contre, je ne voulais pas renoncer à atteindre l’inaccessible, le véhicule 4x4 devait rester la priorité. La cellule s’imposait ! Il existe différents modèles, aux allures contrastées. Celles posées sur pickup, des compactes aux plus spacieuses mais plus volumineuses ; celles qui, fixes, sont intégrées à un véhicule ; puis, vous avez les camions cellules, évidemment plus vastes, pour des voyages au long cours mais moins passe-partout ; il faut bien identifier son besoin, combien de personnes doivent être véhiculées, quels itinéraires on envisage d’emprunter ? Pour un adepte du 4x4 traditionnel qui veut passer même là où ça ne doit pas … une cellule compacte sur pickup, est selon moi, une excellente solution. Une tortue, oui mais quelle espèce ? La mienne présente l’avantage de condenser dans un espace restreint mais fonctionnel le « tout ou presque, comme à la maison » : un vaste couchage en capucine, un évier, une plaque de cuisson, un réfrigérateur, un WC (utilisé Pendant que certains font la grasse, d’autres ont la possibilité de prendre leur petit déjeuner tranquillement à bord. n n n J ’aime l’Ecosse et ses brumes évanescentes, j’aime la Mongolie, j’aime…Ces contrées ont en commun un climat capricieux qui mêle pluie, vent et froidure. Très tôt, j’ai pratiqué la vie en plein air. Souvenirs matinaux saisissants de randonnées hivernales où la paire de chaussures gelées succède au litre de lait découpé au couteau… Plus de confort par la suite avec la 4L dans laquelle je pouvais me réfugier. Puis j’ai découvert l’Afrique où il fait bon vivre sous une tente de toit saharienne. Par Alain Yavercovski L’emploi de panneaux isolants au lieu d’une toile dans le toit relevable constitue une bonne protection. Posée sur un trépied, la table peut s’installer à l’extérieur pour des repas en plein air. en cas d’urgence), une douche intérieure, un coin repas pour quatre personnes, des rangements, une réserve d’eau de 70 litres et une conception qui lui confère une isolation thermique exceptionnelle. Bref, le confort ! Sandrine continue à voyager avec moi : premier objectif atteint ! Son look fluide, son faible encombrement et son poids inférieur à 500 kg sont des éléments déterminants ; je veux conserver l’agilité du porteur sur n’importe quelle piste et ses qualités routières. Exit pour moi les cellules plus spacieuses mais plus lourdes, qui débordent des ridelles, élèvent le centre de gravité et fatiguent la mécanique. Du compact pour passer partout ! Le porteur succinctement préparé, conserve ainsi toutes ses capacités de franchissement. Ma tortue n’en porte que le nom : second objectif atteint ! La vie à bord. On tient debout dans une « capsule » ! Par mauvais temps, quel plaisir de pouvoir prendre un bouquin, et se vautrer sur les banquettes sans craindre une gouttière ruisselante. Au réveil, pas de duvet humide à faire sécher, pas d’auvent à monter sous la pluie pour prendre un petit déjeuner au cul du 4x4, en se battant avec le réchaud. Repus, vous pliez le campement en rabattant le toit et c’est fini… Ce confort m’a donné des habitudes de 4x4 Mondial N°142 17 03/02/2016 09:17 EXPÉRIENCE CELLULE ADDICT n vie ; je rédige mes notes de voyage, je trie mes photographies, mes tracés … tranquillement à l’abri. Et dans un monde encore meilleur ? En Sibérie, j’ai regretté de ne pas avoir de moustiquaire à la porte. Aux fins fonds du désert de Gobi, j’aurais aimé un réservoir d’eau supplémentaire ; c’était possible. Le réfrigérateur de 39 litres pour des voyages au long cours, est un peu juste. Un système de chauffage régulé avec production d’eau chaude que j’ai installé, est incontournable dans les pays humides, confortable dans des régions plus chaudes. Les « inquiets » verront une sécurité supplémentaire à disposer d’un hublot sur la porte arrière et pouvoir passer directement de la partie vie au poste de conduite du véhicule; le concept Gazell JK, récemment développé par la société BBF, l’autorise. Un panneau solaire fixé sur le toit, est intéressant pour qui reste statique plusieurs jours. De l’organisation pour partir en cellule ? Ce n’est pas parce que l’on a plus de place qu’il faut vider les armoires du domicile… L’expérience du baroudeur et La Gazell est une fabrication monobloc moulée en polyester renforcé. un peu de persuasion suffisent à régler le problème avec Madame… Bien rangé, tout reste accessible : réserves de nourriture, vêtements, pharmacie, matériel informatique et photographique, produits d’hygiène, bouquins, cartes topographiques, les batteries de cuisine, les bouteilles d’apéro… Et si c’était à refaire ? Ma cellule, me convient bien, elle passe partout. Légère, elle n’entrave pas la maniabilité du porteur sur pistes difficiles et ce dernier se conduit sans difficultés sur route ; confortable, elle me permet des escapades toute l’année. n Comme le mobilier intérieur est aussi moulé en polyester, l’entretien est d’autant plus facile. On peut utiliser le coin douche pour sortir le WC rangé sous la banquette en temps normal. n 18 4x4 Mondial N°142 P010_18_Cellule_142.indd 18 03/02/2016 09:17