hommage à emmanuel nunes

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hommage à emmanuel nunes
15.04.2014
Studio Ernest-Ansermet
20h
HOMMAGE À
EMMANUEL NUNES
E R T N O CC H A M P S
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PROGRAMME
19h : préconcert
Emmanuel Nunes
Einspielung I, 2011
pour violon et électronique - 17 min
avec les commentaires et explications de Brice Pauset et Éric Daubresse
20h : concert
Emmanuel Nunes
Improvisation I - Für ein Monodram, 2002–2005
pour ensemble - 28 min
Pedro Amaral
Organa, 2001
pour ensemble - 15 min
Entracte
Emmanuel Nunes
Nachtmusik I, 1977-1978
pour cinq instruments et électronique - 33 min
Isabelle Magnenat, violon
Ensemble Contrechamps
Clement Power, direction
Éric Daubresse, José Miguel Fernández, réalisation informatique musicale
David Poissonnier, ingénieur du son
En coproduction avec le Centre d’informatique et d’électroacoustique de la Haute
École de Musique de Genève
INTRODUCTION
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Emmanuel Nunes nous a quittés en septembre 2012. Exemplaire de rigueur et de
fidélité à une certaine manière de penser la musique, il a laissé une œuvre à la
fois foisonnante du point de vue formel et cohérente quant aux lignes directrices
— techniques, esthétiques ou poétiques — qui la traversent. Comme deux œuvres
de ce programme l’illustrent, la question de la spatialité sonore — que sa réalisation ait ou non recours à l’électricité — a été posée et reposée avec opiniâtreté
par Nunes.
Son enseignement de la composition, tant à Paris qu’ailleurs, aura notamment
profité à Pedro Amaral, auteur d’Organa d’une rigoureuse beauté.
Brice Pauset
LES ŒUVRES
EMMANUEL NUNES
EINSPIELUNG I,
2011
POUR VIOLON ET ÉLECTRONIQUE
AVEC LES COMMENTAIRES ET LES EXPLICATIONS DE BRICE PAUSET ET ÉRIC DAUBRESSE
« Einspielung I est dédiée à ma fille Martha. Einspielung, mot assez peu usité en
allemand, a diverses acceptions. La première indique « une allusion à … » La
seconde est plus spécifique à la musique et surtout à la musique électronique :
Einspielband est en effet le nom qu’on donne à la bande électronique qui sera
jouée en même temps qu’un orchestre, par exemple. Enfin, dans sa forme réflexive, le verbe sich einspielen signifie « s’échauffer avant de jouer » : quelqu’un qui
va jouer d’un instrument, ou sur une scène de théâtre, doit s’échauffer. Mais cet
échauffement n’est pas un exercice purement mécanique et gratuit, séparé de
l’intention : il s’agit de s’échauffer dans l’intention de jouer immédiatement après.
C’est la première des trois Einspielungen. C’est aussi ma première pièce destinée à un instrument polyphonique qui ne soit pas le piano. Celui-ci mis à part,
je m’étais auparavant toujours refusé à écrire une pièce solo. J’ai toujours
pensé, en effet, qu’il fallait arriver, dans une œuvre pour instrument seul, à une
certaine thématisation du matériau, et ne pas se limiter à une simple succession
de notes, si sophistiquée soit-elle. Dans mon idée, le solo devait présenter de
nombreux recouvrements motiviques pour une cohérence musicale qui dépasserait la simple chronologie du déroulement. Si vous comparez les déroulements
globaux des trois Einspielungen, on constate qu’ils sont très différents les uns
des autres. J’avais, au départ, l’intention d’écrire neuf Einspielungen, avec trois
types de pièces de facture très différente, se déclinant pour chacun des trois
instruments considérés : violon, alto et violoncelle. Il devait donc y avoir une
deuxième pièce pour violon, à la manière d’Einspielung II, et une troisième, à la
manière d’Einspielung III, et ainsi de suite — mais j’ai changé d’avis et n’ai écrit
qu’une pièce de chaque groupe. Celle pour violoncelle (Einspielung II) est sans
doute la plus labyrinthique et donc, du point de vue de la perception, la plus cryptique — et la moins évidente. La pièce pour alto (Einspielung III) est moins articulée dans sa forme que celle pour violon et, du point de vue mélodique, beaucoup
plus élancée — la lancée mélodique y est plus vaste. La pièce pour violon est
plus resserrée, plus encadrée d’une partie à une autre. Son découpage est beaucoup plus net, ce qui lui confère une forte prégnance mélodique et formelle. »
Emmanuel Nunes, festival Agora 2011
© IRCAM
EMMANUEL NUNES
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IMPROVISATION I - FÜR EIN MONODRAM,
2002-2005
POUR ENSEMBLE
Improvisation I – für ein Monodram et Improvisation II – Portrait reposent sur
une « nouvelle fantastique » de Dostoïevski, La Douce (1876), hantée par deux
suicides, celui « étrange et énigmatique » de la fille de Herzen, et celui « humble
et serein » d’une couturière de Saint-Pétersbourg, une icône dans les bras.
« Imaginez un mari dont la femme, qui s’est suicidée en se jetant par la fenêtre
quelques heures plus tôt, est allongée sur la table. Dans son désarroi, il n’a pas
encore réussi à reprendre le fil de ses pensées. Il arpente son appartement
et essaye de trouver un sens à ce qui s’est produit, de réunir ses pensées
en un point », écrit Dostoïevski. Non des notes éparses, mais le soliloque, le
monologue, le Monodram d’un mari sévère, orgueilleux, le récit adressé à
soi-même, ou à un juge invisible, d’un usurier hypocondriaque se justifiant,
accusant sa femme ou cherchant une explication qui apaiserait ses angoisses,
se contredisant bien souvent, dans la logique comme dans ses sentiments,
et parvenant, au terme d’une série de souvenirs, à la vérité, « laquelle élève
inéluctablement son esprit et son coeur ». Sur cette nouvelle, qui inspira
lointainement à Robert Bresson Une femme douce, et dont Dostoïevski écrivait
que Victor Hugo, dans Le Dernier Jour d’un condamné, avait utilisé un procédé
analogue, Nunes envisage un cycle de cinq « improvisations » : la troisième
pour alto, soprano et actrice, la quatrième pour quatuor à cordes, la cinquième
pour clarinette contrebasse, avant une recomposition de l’ensemble, sans
doute pour vingt-trois musiciens, soprano, acteur, actrice et récitant. Nunes
dresse, à travers sa musique, le « Portrait » du personnage en creux de la
nouvelle, et, plus que les sinuosités de l’intrigue, évoque l’intériorité, le monde
propre de la Douce aux yeux rêveurs et désireuse d’aimer. Chez Dostoïevski,
peintre de la souffrance humaine, dominent les réponses parcimonieuses
de la jeune femme, ses moues sarcastiques, sa fierté, à laquelle succèdent
bientôt révoltes muettes et agressions, comme si la douceur était une gêne,
et ses violences, un revolver sur la tempe de son mari qui feint le sommeil,
sa maladie, ses crises, jusqu’à sa défenestration après la prière, une icône
contre elle. « Il n’y avait là, apparemment, même pas la moindre plainte, ni le
moindre reproche : simplement, il était devenu impossible de vivre, “Dieu ne
l’avait pas voulu” », notait Dostoïevski de la couturière pétersbourgeoise. Mais
ici, sourdent la faute et la culpabilité de la jeune femme et de l’époux défait, à
l’image de leur temps stagnant, pesant, du vide dévorant de leur espace. Et
surtout, sous les sons, sous le flux du discours musical, affleurent les silences
de la nouvelle. « Au début, il n’y avait pas de disputes, et pourtant il y avait
déjà le silence », se souvient le mari. Puis la Douce se taira devant l’offense et
offensera par son silence.
Laurent Feneyrou
© Cité de la musique
PEDRO AMARAL
ORGANA ,
2001
POUR ENSEMBLE
L'organum, en tant que forme musicale, correspond aux premiers pas de notre
histoire dans le domaine de l'écriture polyphonique. D'une voix principale,
héritée du chant grégorien, était dérivée une voix secondaire, les deux devant
avoir en commun les mêmes notes initiales et finales, développant leur corps
à travers un parallélisme plus ou moins strict, selon un certain nombre
d'intervalles considérés, à l'époque, comme des consonances. Ce passage de
l'homophonie à la polyphonie, qui constitue probablement la métamorphose
la plus profonde jamais opérée dans la pensée musicale, parallèle, dans le
domaine de l'architecture, au passage du Romain au Gothique, est la projection
d'une métamorphose plus ample, embrassant la culture occidentale dans toute
sa profondeur : la séparation de l'art et du culte. La musique n'a plus comme
fonction première la glorification de la divinité : elle se tourne sur elle-même et
se manifeste comme étant le développement d'une logique et d'une spéculation
purement esthétiques. Cette (re-) naissance de l'art correspond au début d'un
cycle qui dure depuis à peu près mille ans et qui constitue le berceau même de
notre civilisation musicale. Ces deux idées — l'idée formelle de deux voix qui
commencent et terminent sur le même point, tout en parcourant des chemins
divers quoique souvent parallèles ; et l'idée philosophique d'un état primitif
dans lequel l'art n'a pas encore cessé d'être rituel tout en apportant en soi le
germe qui l'élèvera à l'état de pure spéculation poétique — ces deux idée sousjacentes, pour moi, au concept même d'organum, ont marquée de façons très
diverses la composition de cette pièce. Si, d'une part, tout le parcours à travers
le temps correspond à une trajectoire de l'intériorité vers l'extériorité, d'autre
part, le développement polyphonique, depuis les diaphonies les plus simples
jusqu'aux canons les plus extravagants, toujours en contrepoint rigoureux,
n'obéit pas à une quelconque chronologie historique dont il semblerait trop
primaire de reproduire l'évolution. Seulement, par l'ironie du destin (ou celle
du compositeur), la polyphonie n'apparaît jamais d'une manière tout à fait
explicite, servant uniquement comme point de départ et structure de base
à l'édification du discours. Organa constitue une commande de Porto 2001
Capitale Européenne de la Culture / Festival Música Viva en collaboration avec
l'Ircam, où fut réalisée la spatialisation en temps réel ad libitum.
Pedro Amaral
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EMMANUEL NUNES
NACHTMUSIK I,
1977-1978
POUR CINQ INSTRUMENTS ET ÉLECTRONIQUE
La totalité de la partition a été réalisée au cours de l’hiver 1977-1978 et aucun
détail des esquisses datant de 1973 n’a été retenu. Le choix de l’utilisation exclusive de huit notes : do bécarre, do dièse, ré bécarre, ré dièse, fa bécarre, fa dièse,
si bémol, si bécarre, les rapports intervallaires (par paires de deux sons) qui
en découlent, leurs proportions quantitatives et, en arrière-plan, les six accords
parfaits qui y sont contenus : si bémol majeur/mineur, si bécarre majeur/mineur,
fa dièse majeur et ré dièse mineur, les conséquences donc de ce choix et les
interactions possibles de tous ces aspects, ont déterminé d’une manière assez
stricte et presque obstinée tout le déroulement rythmique de l’œuvre, ainsi que
les relations entre les différents tempi et leurs changements continus ou discontinus. Bien que presque insaisissable lors d’une éventuelle analyse de la partition,
il existe pendant tout son déroulement un potentiel de tension vivifiant la forme
globale, dont les deux pôles sont, d’une part, les quatre sons manquants (mi et sol
bécarre, sol dièse, la bécarre), qui, par le fait même de leur bannissement, tendent à imposer à tout événement un « espace de l’Absence», essayant à la limite
de contraindre le geste créateur à les faire apparaître, ne serait-ce qu’une seule
fois ; et d’autre part, une multiplicité de rapports intraparamétriques issus du
potentiel des huit sons renforçant leur exclusivité, les arrachant à cet « espace de
l’Absence », pour les ériger en une sorte de « tempérament » souverain, faisant
valoir ses propres lois. Cette exclusivité se devait d’être d’autant plus structurée
et forte que le choix initial n’était pas parti de l’élection des huit sons, mais bien
au contraire de la décision de bannir les quatre sons pour en assumer a posteriori
les conséquences. L’autre versant de la gestation de la pièce pourrait être défini
comme une réflexion sur le phénomène de la « Ringmodulation » (modulation
en anneau), indépendamment de sa mise en oeuvre à l’aide d’appareillage électroacoustique. Cette réflexion a déterminé à la fois la matrice unique de toutes
les séquences intervallaires formées dès le départ par enchaînement de paires
de sons, et leur évolution dans les registres, laquelle a été fixée avant même la
rédaction de la partition.
Emmanuel Nunes (1978)
LES COMPOSITEURS
EMMANUEL NUNES
Emmanuel Nunes (Lisbonne, 31 août 1941 – Paris, 2 septembre 2012) étudie
l’harmonie et le contrepoint avec Francine Benoît de 1959 à 1963 à l’Académie
de musique de Lisbonne et la philologie germanique et grecque à l’Université
de cette même ville. De 1963 à 1965, il assiste au cours d’été de Darmstadt
où enseignent Henri Pousseur et Pierre Boulez. Il s’établit à Paris en 1964. À
cette période, il assiste régulièrement aux cours d’analyse et de composition
que donne Karlheinz Stockhausen à la Rheinische Musikhochschule de Cologne,
étudie la musique électronique avec Jaap Spek et la phonétique avec Georg
Heike et continue à suivre l’enseignement de Pousseur. L’analyse des Momente
de Stockhausen par le compositeur lui-même est vécue par Nunes comme une
étape fondamentale dans sa recherche musicale. Il prend alors conscience
des enjeux que représentent les nouvelles technologies dans le rapport entre
la connaissance du son et le discours musical. De la même façon, le rapport
entre son, durée et discours est une préoccupation majeure du compositeur, qui
s’intéresse à la forme ouverte et à l’aspect « organique » de l’œuvre. Emmanuel
Nunes obtient en 1971 un prix d’Esthétique au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il a suivi les cours de Marcel Beaufils. Boursier du
ministère de l’Éducation nationale du Portugal en 1973-1974 et de la Fondation
Gulbenkian en 1976-1977, il entreprend une thèse de musicologie à la Sorbonne
sur Anton Webern. Il est invité par la DAAD de Berlin comme compositeur en
résidence en 1978-1979, et obtient la bourse de la création du ministère français de la Culture en 1980. À partir de 1989, Nunes travaille très régulièrement
à l’Ircam. Il y trouve une technologie avancée en matière de spatialisation et de
temps réel, paramètres importants de son écriture. Les œuvres Es webt (19741975, révisée en 1977), Tif’ereth (1978-1985), Wandlungen (1986) puis Lichtung I
(1990-1991) sont les résultats d’une recherche poussée en matière de spatialisation. Il y explore tous les moyens de dissémination du son, d’encerclement de
l’auditeur, par le placement des instruments et le déplacement des interprètes
dans l’espace – Quodlibet (1990-1991) –, jusqu’à la diffusion assistée par ordinateur. Il utilise de manière virtuose les outils électroniques pour concrétiser
une pensée musicale luxuriante, travaillant sur un contrepoint interactif entre
partition instrumentale et programmation informatique. Outre les pièces indépendantes, Nunes regroupe ses opus en deux grands cycles traversés chacun
par un même matériau musical. Le lien du premier de ces cycles, comprenant
un grand nombre de pièces composées de 1973 à 1977, est l’utilisation d’une
anagramme composée de quatre notes. L’élément persistant du deuxième cycle,
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intitulé La Création, commencé en 1977 avec Nachtmusik et s’achevant avec
Lichtung III (2006-2007), est ce que Nunes nomme « paire rythmique », qui s’applique au phrasé rythmique, à la métrique, aux intervalles et à la spatialisation.
Emmanuel Nunes mène aussi une très importante activité pédagogique : chargé
de cours à l’Université de Pau dès 1976, il enseigne ensuite à l’Université de
Harvard, au Darmstädter Ferienkurse für Neue Musik à Damrstadt (Allemagne),
et à l’ICONS de Novara (Italie). Il est nommé en 1981 directeur des séminaires de
composition à la Fondation Gulbenkian, à Lisbonne, puis à la Musikhochschule
de Fribourg-en-Brisgau de 1986 à 1992. Il est, jusqu’en 2006, professeur de
composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Le président de la République portugaise le nomme en 1991 Comendador da Ordem de
Santiago da Espeda ; il obtient un prix de l’UNESCO, le Prix Pessoa et est nommé
Docteur Honoris Causa de l’Université de Paris VIII.
Plusieurs de ses œuvres ont fait l’objet d’une commande de la Fondation
Gulbenkian, de Radio France, du ministère français de la Culture, et ont été
jouées lors d’importants festivals internationaux et retransmises par les
grandes Radios européennes.
© Ircam-Centre Pompidou, 2012
PEDRO AMARAL
Né à Lisbonne (Portugal) en 1972, Pedro Amaral, compositeur et chef d’orchestre, est l’un des musiciens européens les plus actifs de la nouvelle génération. Il a commencé ses études en composition comme élève privé de F.
Lopes-Graça, en 1986, tandis qu’il poursuivait sa formation musicale à l’Institut
Grégorien. Il rentre plus tard au L’Ecole Supérieure de Musique de Lisbonne
(1991/94) où il étudie dans la classe du Prof. Christopher Bochmann. Pedro
Amaral s’installa alors à Paris ; il étudie avec Emmanuel Nunes au Conservatoire
National Supérieur de musique. Quatre années plus tard, il compléte son cycle
de formation, avec un Premier Prix en Composition à l’unanimité du jury. Plus
tard, il étudie encore la direction d’orchestre avec Peter Eötvös (Eötvös Institute,
2000) et Emilio Pomarico (Scuola Civica de Milan, 2001). Parallèlement à sa formation pratique comme compositeur, Pedro Amaral poursuit des études universitaires à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, à Paris. Il obtient
notamment un DEA en musicologie du XXe siècle, avec un mémoire sur Gruppen
de Stockhausen (1998) et, plus tard, en 2003, un Doctorat avec une thèse consacrée à Momente et á la problématique de la forme dans la musique sérielle.
Sur cette vaste analyse, Stockhausen commenta, in Le Monde de la Musique
(septembre 2003) : « C’est un ouvrage excellent, qui m’a appris beaucoup de
choses ». Peu après, Stockhausen l'invite à devenir son assistant pour certains
projets. Actuellement, Pedro Amaral développe une activité permanente dans
le domaine de la musicologie, écrivant des articles, donnant des conférences,
participant à des colloques, présentant des workshops et des master-classes.
Depuis 2007-2008, il est professeur de l’Université d’Évora (Composition,
Orchestration, etc.).
Pendant son premier séjour à l'IRCAM, en 1998-99, il compose Transmutations,
pour piano et électronique en temps réel, dont la première eut lieu à Paris en
1999. L'œuvre fut également choisie pour représenter le Portugal à la Tribune
Internationale de Compositeurs de l'UNESCO, étant diffusée, par la suite, par des
stations de radio à travers le monde entier. A la fin 2001, la même pièce représente une deuxième fois le Portugal, dans le cadre du Festival World Music Days,
au Japon. Toujours dans la même année, la ville de Porto, Capitale Européenne
de la Culture 2001, lui commanda Organa, pour ensemble dont la partie technique fut également développée dans les studios de l'IRCAM . En 2003-2004,
Pedro Amaral retourne une troisième fois à l'Institut, en tant que « compositeur
en recherche ». Il y composa alors son long Script, pour percussion et électronique en temps réel. En mai 2010 Pedro Amaral a donné à Londres la première de son opéra Le Songe d’après un drame inachevé de Fernando Pessoa.
Unanimement applaudie par la critique, l’oeuvre a été interprétée par un prestigieux ensemble de chanteurs portugais accompagnés par le London Sinfonietta
sous la direction du compositeur, ayant été présentée successivement à Londres
et à Lisbonne.
Ses œuvres lui ont été commandées par la Fondation Gulbenkian, par le ministère de la Culture (Français), par la Westdeutscher Rundfunk (WDR), par le
Festival International de Macao, par le Festival Musica Viva, par le Grame (Lyon),
par la ville de Porto, Capitale Européenne de la Culture en 2001, par la ville
de Matosinhos, par l’ensemble GMCL, par l’ensemble Síntese, par la Casa da
Música...
Pedro Amaral a été compositeur en résidence à l’Herrenhaus Edenkoben,
Allemagne, à la Villa Medicis, à Rome, ainsi qu’au Palais Lenzi, à Florence, Italie.
Sa musique est une présence habituelle dans les plus importants festivals, étant
jouée par des solistes comme C. Desjardins, P. Galois, A. Corazziari, A.L.
Gastaldi, J.M. Cottet, Y.Shibuya, J. Gottlieb…, sous sa direction ainsi que sous la
direction de chefs comme Peter Eötvös, Mark Foster, Muhai Tang, Lucas Pfaff,
Renato Rivolta, Johannes Kalitzke, Franck Ollu, Etienne Siebens, Michael Zilm,...
Comme compositeur et/ou comme chef, Pedro Amaral travaille régulièrement avec l’Orchestre Gulbenkian, l’Orchestre Symphonique de la Jeunesse,
l’Orchestre Métropolitain de Lisbonne, l’Orchestre Symphonique de l’Opéra
de Lisbonne, Orchestre de Chambre Portugais, l’OrquestrUtopica, l’Orchestre
Symphonique de la ville de São Paulo (Brésil), l’Ensemble InterContemporain, le London
Sinfonietta, le Prometheus Ensemble (Bruxelles), l’Ensemble Futures Musiques (Paris),
Les Percussions de Strasbourg, l’Ensemble Ebrouitez-vous! (Rennes), l’Ensemble
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Alternance (Paris), le Quatuor Parisii (Paris), l’Ensemble Recherche (Freiburg), l’Ensemble
Aventure (Freiburg), musikFabrik (Cologne), Piano Possibile (Munich), l’Ensemble Art
Respirant (Tokyo), Remix Ensemble (Porto), Grupo de Música Contemporânea de Lisboa,
l’Ensemble Contemporâneus, le Choeur Gulbenkian, le Choeur Voces Coelestes...
En tant que chef d’orchestre, Pedro Amaral a été le chef principal de l’Orchestre du
Conservatoire National (2008-09) et de Sond’Ar-Te Electric Ensemble (2007/10). Son
répertoire est essentiellement consacré aux œuvres de musique mixte (ensemble instrumental avec moyens électroniques), à l’opéra contemporain et, en particulier, aux pièces
de Stockhausen qu’il a dirigées avec de nombreuses orchestres en plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Sud. En tant que chef assistant pour maestro Peter Eötvös, Pedro
Amaral a collaboré dans plusieurs productions de Hymnen mit Orchester et Momente, de
Stockhausen.
En 2007, le nouveau label Gulbenkian/UK sort le premier CD monographique de Pedro
Amaral, avec quatre œuvres – Textos, Spirales, Organa, Paraphrase – interprétées par le
London Sinfonietta sous la direction du compositeur. Le quatuor à cordes avec électronique en temps réel Pagina Postica a été enregistré après une série de concerts par le
Smith Quartet avec le label Miso Records.
LES INTERPRÈTES
ISABELLE MAGNENAT
VIOLON
Isabelle Magnenat est née à Genève, où elle a fait ses études musicales, obtenant un
Premier Prix de Virtuosité dans la classe de Corrado Romano avant de se perfectionner
à la Hochschule für Musik de Vienne auprès de Franz Samohil, ainsi qu’au Conservatoire
d’Utrecht auprès de Philippe Hirschhorn. Lauréate du Concours Tibor-Varga à Sion, elle
participe, en soliste, à de nombreux festivals, dont le Holland Festival (Amsterdam), les
World Music Days (Stockholm), Musica (Strasbourg), ou encore les Tage für Neue Musik
de Zurich, où elle interprète diverses œuvres de musique contemporaine, aussi bien au
violon qu’à l’alto. De nombreuses tournées la conduisent d’Australie en Chine, du Japon en
Amérique du Nord et du Sud. Parmi les CD enregistrés par Isabelle Magnenat, on trouve
les Vier Lieder ohne Worte de Heinz Holliger, le Concerto pour alto de Stefano Gervasoni et
beaucoup de musique de chambre avec l’Ensemble Contrechamps, avec qui elle collabore
depuis 1989. Elle est également deuxième violon solo à l’Orchestre Symphonique de Berne.
CLEMENT POWER
DIRECTION
Clement Power est né à Londres en 1980, a fait ses études à l’Université de Cambridge et
au Collège Royal de Musique à Londres. Il fut nommé ensuite chef assistant à l’Ensemble
intercontemporain. Il apprécie les collaborations étroites avec les meilleurs ensembles
de musique contemporaine du monde entier.
Il a travaillé récemment avec le NHK Symphony Orchestra (Tokyo), l’Ensemble intercontemporain (Paris), le London Philharmonic Orchestra, le Birmingham Contemporary
Music Group, le BBC Scottish Symphony Orchestra et la Philharmonia, ainsi que Avanti !
Chamber Orchestra (Finlande), l’Orchestre de Bretagne, le New London Chamber Choir,
et l’Orchestre national des Jeunes de Catalogne. Il a dirigé l’éminent ensemble autrichien Klangforum Wien lors de nombreux concerts, dont le concert d’ouverture de Wien
Modern 2012.
Clement Power a dirigé lors de festivals internationaux comme IRCAM Agora (Paris), Steirischer Herbst (Graz), Suntory Hall Summer Music Festival (Tokyo), Forum Universal de
las Culturas (Mexico), Ars Musica (Bruxelles), Huddersfield Contemporary Music Festival
(Royaume Uni), Contempuls (Prague), Festival Sacrum-Profanum (Cracovie), Festival de
Flandre (Belgique), et Rainy Days (Philharmonie, Luxembourg). Il a créé plus de cinquante
œuvres, dont Hypermusic Prologue, opéra de Hèctor Parra, au Centre Georges-Pompidou
(Paris) et au Teatre del Liceu (Barcelone), enregistré pour KAIROS.
ÉRIC DAUBRESSE
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RÉALISATION INFORMATIQUE MUSICALE
Éric Daubresse poursuit des études musicales et scientifiques à Arras et Lille, puis au
Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Il a participé à la création et aux
activités du studio PREMIS au sein de l’ensemble 2E2M, puis collaboré à de nombreuses
créations de musiques mixtes avec l’ensemble Itinéraire.
Assistant musical à l’Ircam depuis 1992, il a assuré la réalisation informatique d’oeuvres
en création dont, notamment, Lichtung I et II, Wandlungen, Einspielung I, Nachtmusik
I d’Emmanuel Nunes.
Il a composé des musiques électroacoustiques, instrumentales ou mixtes, et participe
également à des activités pédagogiques autour des musiques contemporaines et des
nouvelles technologies
JOSÉ MIGUEL FERNÁNDEZ
RÉALISATION INFORMATIQUE MUSICALE
José Miguel Fernández (Osorno, Chili, 1973) étudie la musique et la composition à
l'université du Chili et au Laboratoire de recherche et de production musicale de Buenos
Aires, Argentine en 1996. Puis il suit les cours de composition au Conservatoire National
Supérieur de Musique et de Danse de Lyon et participe au cursus annuel de composition de
l'Ircam (2005-2006). Il compose des œuvres de musique instrumentale, électroacoustique
et mixte. Ses œuvres sont créées dans plusieurs festivals de musique contemporaine
en Amérique, Europe et Asie. Il a été sélectionné au concours international de musiques
électroacoustiques de Bourges (2000) et est lauréat du concours international de composition Grame-EOC de Lyon (2008) et du Giga Hertz Award du ZKM/ Experimentalstudio
en Allemagne (2010). Parallèlement à son activité de compositeur, il travaille sur divers
projets de développement d'informatique musicale avec notamment des compositeurs et
interprètes.
DAVID POISSONNIER
INGÉNIEUR DU SON
Après des études musicales (violon, harmonie) au Conservatoire National de Région de
Nîmes et Montpellier et une licence de physique, il obtient le diplôme de Directeur du Son
du Centre Primus à Strasbourg. Il entre à l’Ircam en 1994 où il est responsable de l’Ingénierie Sonore de 2003 à 2010. Il travaille régulièrement avec de nombreux compositeurs
parmi lesquels Pierre Boulez, Kaija Saariaho, Philippe Manoury, Michael Jarrell, Jonathan
Harvey, Georges Aperghis, Martín Matalon, entre autres. Il assure la diffusion sonore et la
création de nombreux concerts et opéras dans toute l’Europe et aux États-Unis dans des
salles prestigieuses (Carnegie Hall, Philharmonie de Berlin, Opéra Bastille, Théâtre de
la Monnaie, etc.) avec différents ensembles et orchestres (Ensemble Intercontemporain,
Klangforum de Vienne, Philharmonique de Berlin, Orchestre de Paris, Contrechamps,
Musikfabrik, Court-Circuit, etc.). Par ailleurs, il enregistre des disques pour l’Ensemble
Intercontemporain (Collection Sirènes), les Percussions de Strasbourg et des solistes
comme Alexis Descharmes (Saariaho), Vincent David (Boulez-Berio) ou Aurelian-Octav
Popa. Depuis l’été 2010, il travaille à la Haute École de Musique de Genève au sein du
Centre de Musique Électroacoustique (CME), ainsi que comme ingénieur du son freelance.
ENSEMBLE CONTRECHAMPS
Fondé en 1980, l’Ensemble Contrechamps a pour mission de jouer le répertoire des XXe et
XXIe siècles et de soutenir la création actuelle. Il anime une saison à Genève comprenant
des concerts dirigés, des concerts de musique de chambre, des activités destinées à tous
les publics, enfants, scolaires, adultes, passionnés comme néophytes. L’Ensemble Contrechamps a enregistré plus d’une vingtaine de disques. Brice Pauset est directeur artistique de l’Ensemble Contrechamps depuis janvier 2013.
Collaboration privilégiée:
avec notamment les compositeurs suivants: George Benjamin, Pierre Boulez, Unsuk Chin,
Hugues Dufourt, Beat Furrer, Brian Ferneyhough, Stefano Gervasoni, Jonathan Harvey,
Heinz Holliger, Michael Jarrell, György Kurtág, Helmut Lachenmann, Tristan Murail, Brice
Pauset, Mathias Pintscher, Rebecca Saunders…
avec les chefs tels que: Stefan Asbury, Jean Deroyer, Jurjen Hempel, Jürg Henneberger,
Peter Hirsch, Clement Power, Pascal Rophé, Peter Rundel…
avec de nombreux solistes internationaux comme: Pierre-Laurent Aimard, Teodoro
Anzelotti, Luisa Castellani, Hedwig Fassbender, Isabelle Faust, Rosemary Hardy, Nicolas
Hodges, Salomé Kammer, Robert Koller, Donatienne Michel-Dansac, Christoph Prégardien, Yeree Suh, Kay Wessel,…
Participation aux festivals suivants: Musica à Strasbourg, Festival d’Automne à Paris,
Bludenzer Tage zeitgemässer Musik, Voix nouvelles à Royaumont, Ars Musica de Bruxelles, Musicadhoy de Madrid, Lisbonne, Witten, Festival de Salzbourg, Biennale de Venise,
Wien-Modern, DeSingel à Anvers, Maerzmusik Berlin, Tage für Neue Musik (Zurich),
Lucerne Festival, etc.
Il collabore régulièrement avec le Centre d’informatique et d’électroacoustique de la
Haute École de Musique de Genève, Eklekto, le Musée d’art et d’histoire de Genève, le
Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre, le Théâtre du Galpon et le Théâtre
Am Stram Gram.
Contrechamps bénéficie du soutien de la Ville de Genève et de la République et canton
de Genève.
CONTRECHAMPS
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Rebecca Lenton, flûte
Béatrice Zawodnik, hautbois
Laurent Bruttin, clarinette
Jean-Marc Daviet, trombone
Serge Bonvalot, euphonium, tuba
Thierry Debons, percussion
Antoine Françoise, piano
Isabelle Magnenat, violon
Hans Egidi, alto
Olivier Marron, violoncelle
CYCLE DE CONFÉRENCES
Nouveau ! Contrechamps vous propose un cycle de conférences qui traite des sujets actuellement en mouvement dans la création musicale d’aujourd’hui. Destinées à tous les publics, ces
conférences animées par Brice Pauset abordent différentes thématiques dans leurs aspects
techniques, philosophiques, politiques, esthétiques et sociologiques. Certaines d’entre elles
rentrent en résonance avec le programme du concert joué par l’Ensemble, la veille au soir.
En partenariat avec le Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre
CONCERT ET TOPOGRAPHIE
par Brice Pauset
MERCREDI 16 AVRIL 2014 - DE 18H30 À 20H
CPMDT, SALLE ROLAND VUATAZ
La disposition traditionnelle d’une salle de concert avec l’orchestre sur scène et le public à
sa place reste en deçà des attentes des compositeurs. La longue histoire du déplacement des
sources musicales — musiciens ou haut-parleurs — autour du public sera ici retracée.
Les prochaines dates:
La représentation
Mercredi 14 mai 2014 - de 18h30 à 20h. CPMDT, salle Roland Vuataz
L’organologie électronique
Mercredi 18 juin 2014 - de 18h30 à 20h. CPMDT, salle Roland Vuataz
18
8 rue de la Coulouvrenière • CH-1204 GENÈVE
Téléphone +41 22 329 24 00
www.contrechamps.ch
Brice Pauset, directeur artistique
Frédérique Bouchet, administratrice générale
Philippe Albèra, directeur des éditions
Dany-Léna Meyer et Michael Seum, chargés de production
Florence Dozol, chargée de communication et presse
Sarah Mouquod, chargée des activités pédagogiques
Marc Racordon, comptable
Véronique Larequi, billetterie
Diffusion des éditions : Héros-Limite
Graphisme, photographies : Alain Kissling, www.atelierk.org
Webmaster : Olivier Bergère
Impression : Contrechamps
Comité de l’Association Contrechamps
Philipp Ganzoni, président • Sarah Mouquod, représentante du personnel • Thierry Debons, représentant des musiciens • Peter Minten • Didier Schnorhk
Concert enregistré par Espace 2, rediffusé dans l’émission Musique d’avenir et à réécouter à la
carte sur www.rts.ch/espace-2
SOUTIENS ET PARTENAIRES
Ville de Genève
État de Genève
Hôtel Cornavin
Le Courrier
Espace 2